Intervention de M.Sidy DIOP, Expert des problématiques IT en Afrique lors de la conférence sur «L’Apport de l’IT à l’Emergence d’un pays : Quelles stratégies pour le Sénégal ? » organisée par GROUPE IDYAL et EPT
1. CELEBRATION DE LA JOURNEE DU PARTENARIAT
EPT-GROUPE IDYAL SA
CONFERENCE
«L’Apport de l’IT à l’Emergence d’un pays : Quelles
stratégies pour le Sénégal ? »
1
2. Sidy DIOP
Vice- Président et Consultant Economiste Senior.
Docteur en économie et Expert des problématiques IT en Afrique
MICROECONOMIX
TIC, Innovation et Développement au Sénégal
2
Par
INTERVENTION 1
3. TIC, Innovation et Développement
le cas du Sénégal
Sidy Diop
Docteur en Sciences Economiques de l’Ecole des Mines de Paris
Vice-Président, Microeconomix
Journée Commémorative Anniversaire Partenariat EPT – Groupe IDYAL SA, 02 mai 2014
Avertissement : les opinions exprimées dans cette présentation sont les opinions personnelles de l’auteur et
n’engagent en rien la responsabilité du cabinet Microeconomix, ni a fortiori celle de ses clients
Mai 2000 Décembre 2011
4. Introduction : une croissance durable de tous les
pays africains ?
Croissance moyenne en Afrique
sub-saharienne de 5,1 % depuis
2000 (le double de la moyenne des
années 1990)
… cachant cependant des
disparités
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Source : OCDE (2013)
– le taux de croissance qu’a connu le Sénégal ces 10 dernières années autour de 3,6 %
– le taux de croissance par tête entre 2005 et 2010 du Sénégal : 0,7% en moyenne par an, un niveau quatre fois
plus faible que celle du continent
Le développement du Sénégal nécessiterait des taux de croissance plus élevés et durables
– Exemple (pays non exportateurs de matières 1ères
) : Chine 10 % sur 20 ans, Corée du Sud 10,2% entre 1966 et
1980
5. Défis pour le développement du Sénégal
La hausse de la productivité est décisive dans le développement
(moins soumis aux aléas). Or il existe encore deux grands défis pour
l’économie sénégalaise :
1. insuffisance des investissements nécessaires au renforcement de la productivité du
capital : le taux d’investissement reste modéré et stagne depuis dix ans autour de 23
% du PIB
2. prédominance de l’emploi dans le secteur primaire et stagnation de la productivité
du travail (qui augmente dans le reste de l’Afrique).
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Labor productivity per person employed in 2013 US$”
6. Défis pour le développement du Sénégal
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Mieux ancrer l’économie du Sénégal
(pays peu doté en matière première)
sur l’innovation, permettrait d’avoir
de plus fort gains de productivité et
une croissance résiliente
En matière d’innovation
– Parmi 141 pays, le premier pays dans le
classement se situe à la 49ème
place (IIe
Maurice)
– Le Sénégal se trouve au 97ème
rang
– Parmi les 20 derniers pays du classement
figurent 13 pays de l'Afrique sub-
saharienne
– Les TIC offrent cette opportunité au
Sénégal
Country/Economy Score (0-100) Rank
Burkina Faso 24.6 122
Nigeria 24.6 123
Algeria 24.4 124
Benin 24.4 125
Madagascar 24.2 126
Uzbekistan 23.9 127
Tanzania, United Rep. 23.9 128
Cambodia 23.4 129
Gambia 23.3 130
Ethiopia 23.3 131
Syrian Arab Rep. 23.1 132
Pakistan 23.1 133
Côte d'Ivoire 22.6 134
Angola 22.2 135
Togo 20.5 136
Burundi 20.5 137
Lao PDR 20.2 138
Yemen 19.2 139
Niger 18.6 140
Sudan 16.8 141
Source : organisation mondiale de la propriété intellectuelle
7. L'innovation : de quoi parle-t-on ?
Dans la pensée dominante, le terme d'innovation renvoie systématiquement
à une rupture totale et irréversible en matière de produit ou de processus
– Il s'agirait uniquement d'innovation radicales
– Exemple : passage du téléphone fixe au mobile ou de la cassette VHS au DVD
Cette vision a néanmoins évolué depuis une décennie
Aujourd'hui, l'innovation
– "est la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé (de production) nouveau ou
sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle
méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organisation du lieu de travail
ou les relations extérieures" (Manuel d'Oslo, OECD, 2005, p. 46)
– Le concept englobe les innovations incrémentales : sans bouleverser les conditions d'usage ou
l'état de la technique, elles apportent une amélioration sensible
L'innovation est protéiformes
– Innovation radicale vs innovation incrémentale
– Innovation de produit, de procédé, de commercialisation, d’organisation
– Importance des éléments institutionnels
Page 7 – Version préliminaire pour discussion – strictement confidentiel
8. Lest TIC : une source d’espoir pour les pays non
exportateurs de matières premières
– Aouts du Sénégal : position géographique, cadre institutionnel pénétration Mobile, Internet, Télé services
– Les TIC constituent un moteur essentiel de la croissance du Sénégal, une étude récente (Raul Karz, 2013) estime que les
TIC contribuent à hauteur de 23 % de la croissance du pays.
Un renforcement du secteur des TIC en lui-même
– La constitution des actifs Physiques : Télécoms mobile (surtout haut débit), Informatique Hardware et Software. Tous
les systèmes qui permettent de stocker, traiter et diffuser de l’information
La constitution « d’actifs informationnels »
– les dépenses pour améliorer le savoir-faire, les personnes, les modèles organisationnels et process qui assurent
l’efficacité dans l’utilisation des TIC
– Procure des flux de revenus à long terme aux organisations
– Les dépenses informationnels peuvent être consolidées en actifs (Goodwill dans la valorisation bourière)
Un accompagnement de la diffusion des TIC dans les autres secteurs de l’économie
– Utilisation. Application très variés : Agriculture, Médecine, Centre s d’appel.
– L’ Abordabilité : une question centrale !
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9. Recommandations : les pistes à explorer ou à renforcer
pour le Sénégal
Innovation et transfers technologies 1/2
– Le succès d’un pays dans l’innovation dépend d’un processus compliqué incluant plusieurs
acteurs
– Une politique d’innovation appropriée devrait faciliter les liens entre les principaux acteurs :
innovateurs, entreprises, agences d’état et institutions financières
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Source : Gurbiel, Warsaw School of Economics, 2002
10. Recommandations : les pistes à explorer ou à
renforcer pour le Sénégal
Innovation et transfers technologies 2/2
– Le succès dans les TIC : le « Network Readiness Index »
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PAYS
48 Mauritius 126 Swaziland
70 South Africa 127 Mali
85 Rwanda 128 Gabon
87 Tunisia 129 Algeria
89 Cape Verde 130 Ethiopia
91 Egypt 131 Cameroon
92 Kenya 132 Malawi
96 Ghana 133 Lesotho
99 Morocco 134 Sierra Leone
103 Botswana 135 Benin
105 Namibia 136 Burkina Faso
107 Gambia 137 Mozambique
110 Zambia 138 Libya
112 Nigeria 139 Madagascar
114 Senegal 142 Mauritania
115 Uganda 144 Angola
117 Zimbabwe 145 Guinea
121 Liberia 147 Burundi
122 Côte d'Ivoire 148 Chad
125 Tanzania
11. Recommandations : les pistes à explorer ou renforcer
pour le Sénégal
Les initiatives publiques dans les TIC
– Renforcement de la coopération Sud – Sud (gap technologique moins important)
– Coordination régionale et taille critique : un contournement du morcellement des
économies de la sous région
– Renforcer la collaboration avec les grandes entreprises par exemple avec les opérateurs
télécoms (source d’innovations importantes) :
• Exemples : M-banking, Tigo a lancé son incubateur technologique au Rwanda; projet de
Télémédecine par la Sonatel et l’ONG Aide et Action, Application permettant d'envoyer par SMS
renseignements sur nouveau-né et obtenir certificat de naissance, etc.
• Inclure un critère d’Innovation dans les attributions de licences Télécoms.
• Remonter la chaine de valeur de certaines activités comme l’outsourcing (Centres d’appels vers
Ingénierie et le développement informatique)
– Ouvrir les consultations publiques aux solutions innovantes
• Introduire des contraintes pour changer les pratiques routinières en matière d’achat public afin de
privilégier l’innovation (discrimination positive pour les entreprises innovantes)
• Formulation du besoin en termes de résultats, de performances , sans préjuger de la
solution technique (souvent imposée dans les cahiers des charges et reconduite) permet de proposer des
solutions innovantes
• Choisir non pas le moins disant, mais l’offre économiquement la plus avantageuse sur plusieurs
critères incluant le caractère innovant de l’offre
Page 11 – Version préliminaire pour discussion – strictement confidentiel
12. Recommandations : les pistes à explorer ou à
renforcer pour le Sénégal
Les initiatives privées dans les TIC
– Ne pas disposer d’entrepreneurs rime avec inexistence de l’innovation
• Au Sénégal, il existe des personnes capables d’innover en exploitant les TIC mais les conditions pour
que ces innovations se matérialisent ne sont pas toujours réunies
• Les institutions doivent instituer une certitude sur les règles, supprimer l’incertitude sur le droit de
propriété, réduire les coûts de transaction.
• Renforcer l’actif Informationnel autour des TICs
– Droit de la concurrence et dispositifs de protection des droits de propriété intellectuelle
efficaces
• Encourager la concurrence, notamment en réduisant les barrières à l’entrée et à la sortie et en
sanctionnant les pratiques anticoncurreentiels.
– Le financement des investissements et de l’innovation
• Importance des banques traditionnelles :
– dans le financement des grandes entreprises
– dans la mobilisation de l’épargne débouchant sur des initiatives privées (comparé à l’épargne a
domicile, Beck , Pamuk et Uras, 2013)
– 80 % des adultes africains restent exclus du système bancaire développement des services
bancaires sur mobile (Orange Money ou Warie - Cellular System international)
• "Mode de financement qui consiste à accepter de prendre le risque de perdre de l'argent dans trois
dossiers sur quatre mais de compenser avec le quatrième"? L’innovation peut difficilement exister en
l’absence de capital-risque : peu de business angels, seed-capital au Sénégal