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PRÉSENTATION DE LA TRADUCTION
1. La vie du Saint Hiérarque Varlaam, Métropolite de la Moldavie (fêté le 30 août)
Considéré comme le père de la langue roumaine littéraire, Saint Varlaam, Métropolite de
la Moldavie, fut l’un de plus grands Hiérarques de l’Église Orthodoxe Roumaine. Il nacquit
dans le village Borceşti, à côté de Târgu Neamț (Moldavie), autour de l’an 1590, dans une
famille de paysans orthodoxes très pieux. Il fut baptisé Vasile et étant appelé à servir l’Église
du Christ, dès son enfance et pendant quinze ans, il fut le disciple de l’higoumène Dosoftei de
l’ermitage de Zosima situé dans la vallée du ruisseau Secu. Il y approfondit sa connaissance
du slavon, du latin et du grec.
Après le rappel à Dieu de l’higoumène Dosoftei, en 1608, l’hiéromoine Varlaam fut élu
higoumène du Monastère Secu où il se consacra à l'étude de livres religieux. En 1618, il
traduisit « L’échelle » de Saint Jean Climaque.
Vingt-quatre ans plus tard, soit le 23 septembre 1632, l’higoumène Varlaam devint
métropolite de la Moldavie et il le resta jusqu’en avril 1653.
L’une des préoccupations majeures du Saint Métropolite Varlaam fut de nourrir le peuple
de Dieu avec des livres liturgiques et de catéchisme, écrits en langue roumaine. Aussi, fonda-
t-il auprès du Monastère Les Trois Saints Hiérarques de Iași la première typographie de
Moldavie. Il y imprima en roumain, trois livres qui comptent parmi les écrits les plus
importants de la culture roumaine de cette époque :
‐ « Cazanii » : ce livre contient des homélies pour tous les Évangiles dominicaux de
l’année liturgique, pour les fêtes royales et les grands Saints. Il fut imprimé en 1643
sous le nom de « Carte românească de învățătură » (« Livre roumain
d’enseignement »). Son nom populaire est « Cazania lui Varlaam » (« Sermons de
Varlaam ») et comprend 75 homélies dans un volume de 500 pages.
‐ « Sept Mystères de l’Église », livre imprimé en 1644.
‐ « Réponse au catéchisme calviniste », livre imprimé en 1647.
Le 12 février 2007, le Métropolite Varlaam fut canonisé par l’Église Orthodoxe Roumaine
et sa fête fut fixée au 30 août.
2. Les « Sermons de Varlaam »
2 
 
Les « Sermons de Varlaam » constituent le plus important livre ancien roumain
d’enseignement spirituel, aux côtés de la Bible de Șerban de 1688. Ce livre connut un succès
extraordinaire et se répandit sur tout le territoire où la langue roumaine était parlée,
notamment en Transylvanie où l’on conserve encore de nos jours 350 exemplaires manuscrits.
En effet, les « Sermons de Valaam » devinrent rapidement et pour longtemps (plus de 250
ans) le texte homilétique de base dans les églises orthodoxes roumaines.
Entre 1644 et 1791, le livre fut réédité huit fois: une fois au Monastère Dealu (1644), une
fois à Alba Iulia (1699), trois fois à Bucarest (1732, 1765, 1768), toujours trois fois à Râmnic
(1748, 1781, 1792), et entre 1834 et 1929, il a été réédité encore six fois : à Buzău (1834), à
Sibiu (1850) et Bucarest (1868, 1898, 1911, 1929).
La présente traduction est basée sur la troisième édition de Bucarest (1929), elle-même
prenant comme point de départ la version des « Cazanii » publiées en 1792 à Râmnic, pendant
l’épiscopat de Monseigneur Filaret.
3. Bibliographie
Archimandrite Bălan, Ioanichie, Le paterikon roumain, vol. I, VIe édition, Maison d’édition
du Monastère Sihăstria, 2011, p. 216-223.
Cazanii ce cuprind în sine Evangheliile tâlcuite ale Duminicilor de preste an, și cu cazaniile
Sinaxarului praznicilor împărătești și ale Sfinților celor mari de preste an, IIIe édition,
Tipografia cărților bisericești, Bucarest, 1929.
Ţâra, Vasile D., Discours religieux, modèle et norme d’expression soignée à l’époque
ancienne1
, Revue Perspectives liées au texte et au discours religieux2
, Maison d’édition de
l’Université Alexandru Ioan Cuza, Iaşi, 2013, p. 211-218.
                                                            
1
 Discursul religios, model şi normă de exprimare îngrijită în epoca veche. 
2
 Perspective asupra textului și discursului religios 
3 
 
AU 25 DÉCEMBRE / 7 JANVIER
AU GLORIEUX ET LUMINEUX JOUR DE LA NAISSANCE DE NOTRE
SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
Le Seigneur Dieu, le Créateur du monde, créa d’abord Adam, paré de tous les dons et
livra toutes choses entre ses mains. Il lui donna une pensée libre, pour que personne ne puisse
l’emporter sur sa raison et sa volonté. Il lui octroya le pouvoir d’un roi sur toutes les créatures
de Dieu. Il lui donna une vie sans maladie, sans douleur, sans péchés et éternelle. Et que lui
donna-t-Il encore ? Il lui donna la permission de manger de tous les arbres du Paradis3
.
Seulement, Il lui laissa quelques enseignements mais ce, uniquement pour qu’il sache qu’il y
a Dieu au-dessus de lui. Mais lui, il n’a respecté même pas cela, en transgressant les
enseignements de Dieu, raison pour laquelle il fut banni du Paradis4
. Personne ne le trompa,
personne ne le renvoya du Paradis. Lui-même, par sa faute, il se bannit, se priva de la gloire
de Dieu et tomba sur cette terre maudite.
Cela ne lui suffisant pas, l’homme se tourna vers encore plus de méfaits : meurtres,
débauches, effusions de sang, brouilles ; l’homme commettait toutes les actions du démon. Et
pire encore, car il n’adorait même pas Dieu, mais les idoles muettes et sourdes, les pierres et
le bois, et ne pouvait plus connaître Dieu. Il ne pouvait pas comprendre que puisque les
créations de Dieu sont aussi lumineuses et belles, tels le soleil et les étoiles, combien
davantage le sera Celui Qui a dit et celles-ci furent créées ? Si le soleil brille autant, lequel est
la création de Dieu, combien plus brillera Celui-là, le Créateur ? La terre, faite par Lui et qui
nous porte tous, mais combien sera-t-Il plus puissant Celui Qui a créé la terre ? L’homme,
créé par Dieu et qui est tellement sage et intelligent, tellement beau et habile, mais combien
davantage le sera Dieu, Celui Qui l’a créé ?
L’homme n’a pas pu comprendre autant, car sa raison était obscurcie par les péchés.
Mais Dieu, voulant le faire revenir de son égarement, montra aussi de nombreux signes. Il y
eut un déluge dans le monde entier, de sorte que tous les hommes se noyèrent5
. Sodome et
Gomorrhe, Il les fit périr par le feu6
; guerres fréquentes, nombreuses servitudes. À côté de
cela, Il leur envoya des prophètes et suscita des saints et des maîtres, mais les hommes
persévéraient dans leurs mauvaises actions. Dieu attendit que les hommes se repentent ; mais
eux, ils ne quittaient plus les péchés.
Après tout cela, s’Il a vu que les hommes ne se redressaient plus, Il est Lui-même
descendu et est né dans la chair de la Sainte Vierge Marie et ce jour, l’Invisible est venu au
monde, le monde entier L’a vu et Dieu se fit homme7
. Ce jour, Dieu, Celui Qui est sans
commencement, est né avec commencement. Quelle autre chose est plus louée ? Qui va
                                                            
3
Gn. 2, 16.
4
Gn. 3, 24.
5
Gn. 7, 21.
6
Gn. 19, 24 ; 25.
7
Jn. 1, 14.
4 
 
entendre sans s’étonner ? Qui contemplera sans s’effrayer ? Que Dieu soit homme ? Pour
quoi ? Pour notre salut, pour notre bien, pour notre délivrance des mains du diable.
Notre Seigneur Jésus Christ est né en l’an cinq mille cinq cent huit depuis le
commencement du monde, pendant le règne du roi juif Hérode. À ce moment-là, il y avait
quelques bergers qui gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit8
. Et l’ange de Dieu
se tint devant eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté. Et ils s’étonnèrent et
furent saisis d’une grande crainte. Et l’ange leur dit : « soyez sans crainte, car voici que je
vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un
Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David. Et ceci vous servira de signe : vous
trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche »9
. Et soudain, se
joignit à l’ange une multitude de puissances célestes, qui louaient Dieu avec une grande joie
et chantaient des chants avec force, en disant : « gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix
sur la terre, aux hommes bienveillance ».
Après que les anges s’en furent allés, les bergers dirent : « allons jusqu’à Bethléem
pour voir cette parole que Dieu nous dit aujourd’hui ». Et en y allant, ils trouvèrent Marie et le
nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche et racontèrent tout ce qu’ils
avaient vu et entendu au sujet de cet enfant. En entendant cela, tous furent étonnés de ce que
leur disaient les bergers.
Sur ces entrefaites, arrivèrent également des philosophes d’Orient. Ces philosophes
étaient des rois de Perse car, à cette époque-là, les rois et les empereurs étaient des
philosophes qui connaissaient la rotation du ciel et la marche des étoiles. Cette science, ils la
tenaient de Balaam, leur ancêtre, qui, en prophétisant au sujet du Christ, avait dit ainsi10
: « un
astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève, issu d’Israël. Il frappe les tempes de Moab
et le crâne de tous les fils de Seth ». Ils avaient cette prophétie écrite dans le livre, dans leur
propre langue, aussi calculaient-ils toujours le moment où cette étoile allait briller. Et à cette
époque-là, ils virent l’étoile tellement grande et brillante, ne se dirigeant pas vers le couchant
à l’instar des autres étoiles, mais vers le midi. Aussitôt, ils comprirent que cette étoile était
celle de ce grand Roi qui resplendit par Sa naissance selon la chair dans la lignée de Jacob. Ils
prirent conseil et partirent accompagnés de grandes suites, comme des rois, pour adorer le
jeune Roi. Lorsqu’ils avançaient, l’étoile se déplaçait devant eux et les guidait ; et lorsqu’ils
se reposaient, elle aussi s’arrêtait ; et s’ils repartaient, elle repartait également. Une fois
arrivés à Jérusalem, l’étoile se déroba à leurs yeux, pour qu’ils n’aient plus de guide et pour
qu’ils interrogent les juifs, de sorte que tout le monde soit au courant de leur arrivée.
Aussi, une fois dans la ville, ils commencèrent à demander aux juifs : « où est votre
Roi qui vient de naître ? » Et les juifs leur répondirent en disant qu’ils n’ont d’autre roi
qu’Hérode. Alors, ces philosophes leur dirent : « nous ne nous enquérons pas d’Hérode, mais
                                                            
8
Lc. 2, 8.
9
Lc. 2, 9-12.
10
Nb. 24, 17. 
5 
 
nous vous interrogeons au sujet de ce Roi qui vient de naître, car nous avons vu Son astre à
l’Orient et nous sommes venus Lui rendre hommage ».
L’ayant appris, Hérode s’émut, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les grands
prêtres et les scribes juifs et leur demanda le lieu où devait naître leur Roi. Et ils lui dirent :
« le prophète dit qu’Il naîtra à Bethléem ». Alors Hérode prit peur davantage et appela dans le
secret les philosophes pour leur demander à quel moment l’astre leur était apparu, et leur dit :
« allez vous renseigner exactement sur l’enfant ; et quand vous L’aurez trouvé, avisez-moi,
afin que j’aille, moi aussi, Lui rendre hommage ». Par cela, il cherchait à savoir où Il était né,
fin d’y envoyer quelqu’un, non pas pour Lui rendre hommage, mais pour Le faire périr.
Après quoi, ces rois et philosophes quittèrent la ville, attristés à cause de l’étoile qui
s’était dérobée à leurs yeux. Mais, pendant qu’ils s’attristaient ainsi, l’étoile qui les guidait
leur apparut à nouveau et se déplaça devant eux, jusqu’à ce qu’elle soit arrivée au-dessus de la
maison où se trouvait l’enfant. Et ces rois se réjouirent de tout cœur, entrèrent dans la maison
et en voyant l’enfant avec Marie, Sa Mère, se prosternèrent pour Lui rendre hommage et Lui
offrirent des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or représente l’ordre royal et par
ce présent, ces rois ont figuré que le Christ est le Roi de l’univers. L’encens représente l’ordre
divin et ils avérèrent que tous les sacrifices de bonne odeur sont apportés et consacrés au
Christ, ensemble avec Dieu le Père, maintenant, dans la Nouvelle Alliance, comme jadis dans
l’Ancienne Alliance. La myrrhe symbolise le corps d’un homme mort et par cela, ils avérèrent
que le Christ est vrai homme et mourra et sera oint de myrrhe. Aussi, convenait-il d’offrir ces
présents lors de Sa naissance et c’était ce que ces philosophes-là pensaient du Christ.
Après quoi, l’ange de Dieu leur apparut et les avertit de ne point retourner chez
Hérode mais de prendre une autre route pour rentrer dans leur pays11
.
Aussi, réalisez, mes bien-aimés chrétiens, que ces rois et philosophes abandonnèrent
leur tranquillité et leurs cours, leurs femmes et leurs enfants et voyagèrent dans un pays
étranger, en cherchant le Christ. De la même façon, vous aussi, chrétiens, vous laissez tout ce
qui tient de ce monde. Vous laissez vos maisons, à savoir votre vie dans les péchés ; vous
laissez les femmes, c’est-à-dire la débauche ; vous laissez les enfants, c’est-à-dire vos envies
et vos pensées de péchés et en personne, vous allez Lui rendre hommage. Celui-là, pour toi,
est descendu du ciel et est venu sur terre, mais toi, tu ne veux pas sortir du péché pour aller
vers Lui ; et quelle miséricorde obtiendras-tu de Lui ? Les hommes étrangers et païens sont
venus de loin, avec des présents, pour adorer le Christ, mais toi, tu traînes à faire même un pas
jusqu’à l’église, pour voir là-bas le Christ et rendre hommage à Celui dont tu tiens tout le bien
à la fois dans ce monde-ci et dans le futur. Ou peut-être penses-tu que tu vivras éternellement,
pour ne te préoccuper que de ce monde-ci, comme il semblait au roi Hérode ? Celui au sujet
duquel il est dit dans le Saint Évangile que, lorsqu’il apprit la naissance du Christ, il en fut
attristé et effrayé, car il craignait pour son royaume, en ayant entendu la naissance d’un autre
roi. Ainsi se passe-t-il avec les hommes orgueilleux et fiers, qui aiment la louange de ce
                                                            
11
Mt. 2, 12.
6 
 
monde vain. S’ils apprennent la perte de leur gloire, ils craignent énormément et s’effraient,
comme vous avez entendu aussi au sujet de ce Hérode ; car s’il n’avait pas obtenu le pouvoir
pour la gloire et l’orgueil, il n’aurait pas pris peur, ni n’aurait provoqué autant de mort.
Mais, lorsque ces philosophes ne retournèrent plus pour l’informer du Christ, il s’irrita
et fit tuer quatorze mille enfants, en pensant que le Christ serait parmi eux, pour Le tuer aussi.
Cependant, il se trompa grandement, malheur à lui, car comme dit aussi l’Écriture, ni conseil,
ni intelligence, ni sagesse ne subsistent devant Dieu. Il fut abusé par ce qui faisait l’objet
même de son calcul, car il tua les enfants et les présenta comme ses propres accusateurs
devant Dieu, et Dieu, pour Son Fils, Se mit en colère contre lui et lui écourta le règne ;
laquelle chose soit loin des chrétiens.
Il convient de savoir également que le Christ Seigneur est venu au monde pauvre et
humble. Premièrement, afin que tous les humbles et les pauvres, sans crainte et sans honte,
aillent à Sa rencontre. Deuxièmement, afin que les pauvres et les malheureux ne soient pas
rejetés et opprimés dans le monde, par les plus grands et les plus riches, mais qu’ils sachent
que si l’un d’entre eux venait à les renier, il renierait le Christ, ainsi que l’affirme le Christ,
Lui-même12
: « dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de Mes frères, soit
bien, soit mal, c’est à Moi que vous l’avez fait ». Troisièmement, pour qu’Il nous montre Lui-
même Sa manière d’être, à nous, Ses serviteurs, afin que nous imitions notre Christ Seigneur ;
[pour être] non pas plus grands que notre Seigneur, mais comme Lui : humbles, doux,
patients, raillés et dénigrés par ce monde, ne faisant aucun mal à personne, mais nous-mêmes
portant le fardeau des autres. Quatrièmement, pour que les serviteurs de l’antéchrist soient
distingués des serviteurs de Sa Sainteté, en ce qu’ils s’opposent en tout au Christ : orgueil,
majesté, richesse, puissance, obligeant les gens, contre leur gré et par nécessité, à les suivre et
à tous causant des ennuis. Cependant, ils ne souhaitent supporter aucune épreuve, tels les
païens et les incroyants. Cinquièmement, le Christ S’est surtout incarné pour faire sortir tout
le genre humain de la méchanceté qu’il avait amassée, en échange de sa désobéissance. Si le
Christ, le Fils de Dieu, ne S’était pas incarné, les juifs seraient restés dans leur égarement ; et
nous, les gentils, adorerions les idoles ; le monde entier serait dans la servitude du diable, le
ciel serait fermé, la colère de Dieu serait au-dessus de tous les hommes et personne jusqu’à
maintenant n’aurait été sauvé, ni n’aurait échappé aux tourments ; enfin, l’Esprit Saint
n’aurait pas été donné aux hommes et le monde ne serait pas venu de l’égarement vers la
vérité. Ce jour, pour nous les chrétiens, tout cela fut changé de mal en bien, par la Naissance
du Christ Seigneur.
Pour cette raison, célébrons, nous aussi, ce jour, honorons ce jour royal, glorifions le
Christ, Qui est né aujourd’hui, non pas avec des fêtes païennes, non pas avec des danses, une
multitude de mets et des beuveries. Ne nous enorgueillissons pas et ne nous vantons pas car la
mort nous attend. Ne nous adonnons pas à la débauche, ne nous souillons pas, car le feu
éternel se prépare pour certains de ceux-là. Ne mangeons pas beaucoup et ne nous enivrons
pas, car demain nous aurons à nouveau faim, comme si nous n’avions pas mangé.
                                                            
12
Mt. 25, 40.
7 
 
Qu’obtenons-nous par les beuveries ou quel bien gagnons-nous pour nos âmes ? Combien ont
passé des journées comme celles-ci, avec des chansons, des orchestres et des danses, mais
maintenant ils sont poussière dans la terre ! Seulement heureux sont ceux qui ont fait et font
du bien pour leur âme. Aussi, rassasions les affamés, donnons à boire à ceux qui ont soif,
habillons les nus, ayons de l’égard pour les malades, visitons les prisonniers et les enchaînés,
recevons les misérables, soyons utiles aux persécutés, regrettons et pleurons nos péchés,
louons les saints. Alors, Dieu recevra notre célébration et nous jugera dignes du Royaume
céleste ; que nous l’obtenions tous, par la miséricorde et la grâce de notre Seigneur Jésus
Christ Qui est né ce jour, à Qui il convient honneur et gloire, avec le Père et le Saint Esprit,
maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
8 
 
AU 1 / 14 JANVIER
A LA CIRCONCISION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
Notre Seigneur Jésus Christ, le vrai Fils de Dieu, est auprès de Dieu Son Père depuis
toute éternité et n’a ni commencement ni fin. Lorsqu’arriva la plénitude des temps, Il est né de
la Sainte Vierge, pour le salut des hommes. Sa naissance fut glorifiée sur la terre, non
seulement par les rois et les hommes, mais également par les anges. Pour cela, celui qui
regardera à nouveau attentivement, verra de merveilleuses choses que Dieu a bien voulu
accomplir ce jour. Car le Christ Seigneur n’est pas seulement né, mais Il fut aussi circoncis au
huitième jour, à l’instar des autres enfants du peuple juif. Sa Sainteté, Qui donna la Loi, ce
jour, prit de bon gré le fardeau de la Loi pour nous, à savoir la circoncision dans Sa chair
sainte et pure.
Le Christ notre Sauveur donna Son corps pour être circoncis, alors que Lui-même sans
péché, premièrement pour montrer qu’Il avait un vrai corps, qu’Il est né dans la chair comme
tous les hommes et qu’Il n’est pas apparu tel un esprit, comme disent les hérétiques.
Deuxièmement, Il fut circoncis car la Loi Ancienne était en vigueur depuis Abraham,
qui avait reçu le premier cette règle : la circoncision. Mais le Christ Seigneur n’a été circoncis
pour aucune autre raison que celle de ne pas paraître aux juifs qu’Il ne respecte pas la Loi et
qu’Il est l’ennemi de Dieu, Celui Qui a donné la Loi Ancienne, et afin d’éviter qu’ils disent
que c’est pour cette raison qu’ils ne L’ont pas cru ; car Il n’est pas venu pour abolir la Loi,
mais pour l’accomplir. Aussi, le Christ fit-Il tout ce que la Loi Ancienne enseignait, pour
qu’ils n’aient pas de réponse, comme d’ailleurs ils n’en ont pas, hormis l’obstination et
l’aveuglement de leur cœur.
Troisièmement, Le Christ Seigneur prit sur Lui le fardeau de la Loi, pour nous libérer
de la lourde servitude de la Loi juive et ainsi, nous sommes libres de la circoncision selon la
Loi, en raison de la circoncision du Christ, notre Seigneur.
Quatrièmement, le Christ S’est fait circoncire pour nous donner un exemple
d’obéissance ; car de même que Sa Sainteté n’a été en rien coupable devant la Loi et de plein
gré S’est soumis à la Loi, de même nous aussi devons-nous être obéissants aux enseignements
du Christ. Le Christ Seigneur l’a fait comme un roi, qui montre lui-même de l’audace,
lorsqu’il veut encourager ses soldats à la guerre. De la même manière, le Christ nous donna à
nous aussi un exemple d’obéissance.
Cinquièmement, le Christ Seigneur nous a montré par là Sa grande miséricorde, car
par le sang qu’Il versa dès le départ, Il signifia que sur la croix également Il versera Son sang
pour nous et que, Lui-même sans péché et encore dans les langes, Il avait commencé à être
torturé pour les pécheurs.
9 
 
Considère, mon bien-aimé chrétien, la miséricorde et l’amour de ton Seigneur,
combien Il t’aime car, en voulant te racheter, Il assuma Lui-même le fardeau de la Loi ; et, dès
Son plus jeune âge, Il n’épargna pas Son corps, mais le donna pour être circoncis, avec
douleur et brûlure, ce dont nous parle aujourd’hui le Saint Évangile.
Maintenant écoute ce qu’est la circoncision et la raison pour laquelle elle fut prescrite
dans la Loi Ancienne des juifs. La circoncision est une alliance de paix conclue par Dieu avec
Abraham et sa race, comme l’écrit avec signature qu’établissent les hommes, pour la preuve,
lorsqu’ils concluent un contrat entre eux. De la même manière, Dieu certifia Son alliance et la
promesse donnée à Abraham par la circoncision, comme par un sceau et un écrit. Dieu promit
à Abraham de lui donner le pays de la Palestine, de le rendre grand et renommé parmi tous les
peuples et que de sa race s’élèvera Celui par Qui toutes les nations seront bénies, Qui est le
Christ Lui-même né dans la chair de la race d’Abraham ; donc, étant donné que Dieu voulut
naître dans les derniers temps de la race d’Abraham, Il a marqué ainsi sa race par la
circoncision, afin que la race d’Abraham soit choisie et distinguée des autres langues et des
autres peuples.
Ensuite, Dieu prescrivit à Abraham la circoncision afin que sa race cesse de pécher, en
raison de ce signe. Dieu institua la circoncision, pour que le peuple d’Abraham se garde de la
débauche, de toute impureté et qu’il suive la foi et la justice d’Abraham.
Et à nouveau, Dieu appliqua la circoncision sur le corps d’Abraham, pour que soient
révélés ceux qui naîtront d’Abraham, car ce signe est mis sur son corps en raison de la
promesse que Dieu lui fit selon laquelle, de sa race naîtra le Christ Messie, par Qui toutes les
nations seront bénies et pour qu’il sache que la circoncision subsistera jusqu’à ce que la
promesse faite par Dieu à Abraham au sujet du Christ Seigneur sera accomplie. Le Christ
Seigneur S’est fait circoncire selon la Loi, pour mettre fin à la circoncision. Aussi, après la
résurrection du Christ et Son ascension de la terre au ciel, la circoncision n’est plus pratiquée.
D’Abraham jusqu’au Christ il y a deux mille quatre cent six ans. La circoncision se maintint
également pendant tout ce temps car celle-ci fut donnée pour le Christ. Et une fois que le
Christ fut mis au monde, la circoncision devint inutile, car ce que Dieu avait promis à
Abraham s’accomplit. Donc, il a fallu maintenir la circoncision, le signe de la promesse,
jusqu’au moment où Dieu accomplit la promesse. Et s’Il accomplit la promesse, à partir de ce
moment-là la circoncision devint inutile, car voici que la bénédiction de tous les peuples
naquit de la race d’Abraham, notre Seigneur Jésus Christ, Qui accomplit aujourd’hui la
promesse de la circoncision par Sa propre circoncision.
Celui qui se fera circoncire ne croit pas que le Christ est venu, mais attend toujours
qu’Il vienne. Aussi, les juifs qui ne crurent pas au Christ continuent à se faire circoncire car ils
attendent toujours que le Christ vienne.
Quant à nous, laissons les juifs avec leur circoncision, car Dieu nous a libérés d’elle et
en tant que fidèles du Christ, nous ne devons ni penser, ni observer quoi que ce soit selon la
chair, car ceux-là marquaient leur corps par un signe selon lequel ils attendaient la venue du
10 
 
Christ et en vertu duquel ils espéraient obtenir la libération de la servitude d’autres peuples ;
mais nous, nous marquons l’âme par le Saint Baptême, signe en vertu duquel nous obtenons le
salut éternel, qui nous est donné par le Christ Seigneur.
Ces deux signes, à savoir la circoncision et le Baptême, enseignent de s’arrêter et de se
garder de commettre des péchés et toute iniquité. D’autant que le Christ est plus grand
qu’Abraham, d’autant est aussi plus grand le Baptême que la circoncision. À ceux qui se
faisaient circoncire, Dieu leur promit le pays de la Palestine avec cette Jérusalem qui est sur
terre, car ils naissaient dans la chair, aussi reçurent-ils un héritage charnel ; alors que nous
naissons spirituellement par le Saint Baptême, aussi recevons-nous un héritage spirituel, le
Royaume de Dieu et la Jérusalem céleste. Dès lors, à partir du moment où la circoncision
spirituelle est arrivée, à savoir le Saint Baptême, la circoncision charnelle s’arrête et n’est plus
utile, non seulement pour nous, les fidèles du Christ, mais également pour les juifs eux-
mêmes et pour les autres peuples. Ceux-là n’ont pas cru au Christ Seigneur et dès lors, ils se
font circoncire, en espérant qu’ils recevront en échange une récompense de la part de Dieu ;
mais ils recevront davantage de peines et de jugement avec colère de la part de Dieu, car ils
n’ont pas cru en Son Fils unique.
Donc, faisons-nous circoncire spirituellement. Tranchons de notre cœur les pensées
mauvaises et impures, l’envie du péché, car du cœur sortent toutes les malices – selon la
parole de Dieu – des pensées impures de meurtres, de débauche, de blasphème, de
mensonges, de vulgarités ; et celles-ci souillent l’homme. Aussi, purifions notre cœur avec
une circoncision spirituelle, déshabillons-nous de l’homme ancien et vêtons-nous de l’homme
nouveau, celui qui est créé à l’image du Christ. En vue de cela, circoncisons même notre
corps avec une circoncision spirituelle. Empêchons nos yeux de voir de la débauche, nos
oreilles d’écouter des chansons mondaines d’amour, les mains de saisir et de piller, les jambes
de courir à des meurtres et des effusions de sang et à d’autres choses mauvaises, la langue de
proférer des médisances, des mensonges et des malédictions, la bouche de beaucoup manger
et de boire jusqu’à l’ivresse. Ensuite, circoncisons-nous aussi de toute notre volonté et
seulement, offrons-nous toujours à Dieu et [mettons-nous] à Son service. Et pas uniquement
en ce qui concerne notre corps, mais également en ce qui concerne nos biens, il convient de
trancher le surplus, s’il y a un surplus de pain dans nos greniers ou dans nos corbeilles, ou de
vêtements dans nos coffres, ou d’argent, selon la parole de Dieu Qui dit : « que celui qui a
deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas ». Et si tu as de quoi manger, du pain ou
d’autres aliments, fais pareillement, et en échange tu recevras un héritage au ciel et une
récompense dans le Royaume de Dieu.
Dès lors, s’il est dit par Dieu « que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui
n’en a pas », mais nous, qui avons même jusqu’à dix vêtements de rechange, non utilisés et
mangés par les mites, dis-moi, quelle réponse donnerons-nous à Dieu ? Ou peut-être, avec
autant de bagages, pourrons-nous rentrer au Royaume des Cieux ? Nous nous trompons en
vain : car si nous gagnons le monde entier et si nous perdons notre âme, quelle bénéfice en
retirerons-nous ? Ou peut-être, pourrions-nous racheter nos âmes des tourments avec la
richesse de ce monde ? Souvenons-nous de ce riche qui passait ses jours à se changer de
11 
 
velours et de pourpre, alors que le pauvre Lazare gisait près de son portail, dans les ordures, et
le riche ne lui donnait à manger même pas les miettes qui tombaient de sa table ; et après la
mort de tous les deux, le pauvre fut emporté par les anges dans le sein d’Abraham, tandis que
le riche se retrouva dans les tourments. À la place des habits chers, il était brûlé et cuit par la
fournaise. Au lieu des mets délicieux et bons, les vers mangeaient sa langue et son cou. À la
place du bon vin sucré, il demandait une goutte d’eau et même celle-ci il ne put l’obtenir.
Donc quel profit retira-t-il de sa richesse, ou que gâcha la pauvreté de Lazare ? Aussi, ne
convoitons pas ce monde, car bientôt nous serons envoyés d’ici là-bas nus, comme nous
sommes nés. Et toute notre fortune restera au monde et d’autres s’en réjouiront, qui n’ont pas
peiné pour elle, et nous nous en irons accompagnés uniquement des péchés accumulés par
elle. Pour cela, déplaçons-la à l’endroit où nous irons, partageons-la aux pauvres, aux nus,
aidons les opprimés, les faibles, pour échapper au jugement avec colère et aux peines
éternelles, et pour obtenir la vie éternelle et le Royaume des Cieux, pour notre Seigneur Jésus
Christ, à Qui il convient toute gloire et louange, honneur et adoration, avec le Père et le Saint
Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
12 
 
AU 6 / 19 JANVIER
AU BÂPTEME DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
Nous croyons et confessons que Dieu est par nature bon, miséricordieux et longanime.
Jamais Il ne souhaite du mal à l’homme, mais Il aime tout bien, toujours considère ce qui est
utile à l’âme humaine et Il est toujours bon en tout. Pour cette raison, Il créa d’abord
l’homme, c’est-à-dire Adam, pur, sans péché, paré de tous les dons et livra toutes choses entre
ses mains, et fit en sorte qu’il soit éternel et jamais ne meure. Et de surcroît, Dieu l’honorait ;
mais celui-ci n’obéit pas à l’enseignement de Dieu et ne se montra pas fidèle à Ses paroles,
aussi chuta-t-il du bien reçu de Dieu, et de l’honneur dans la honte, et à partir de là, tous ceux
qui naissaient de lui, naissaient dans cette faute-là et dans cette condamnation à mort, en sorte
qu’ils mourraient en ce monde avec leurs corps et dans l’autre, ils allaient avec leur âme dans
les tourments sans fin et pour les siècles.
Mais même après cela, le Dieu miséricordieux ne laissa pas l’homme périr à tout
jamais, mais Il vint du ciel sur terre et naquit dans la chair de la Très Pure Vierge Marie.
Puisque l’homme est fait d’un corps et d’une âme, le Dieu puissant aussi, le corps, Il le lava et
le purifia du péché d’Adam, avec de l’eau, et l’âme, Il la purifia et l’éclaira avec l’Esprit
Saint, et ces deux – corps et âme – obtinrent ce jour le salut par le baptême de notre Seigneur
Jésus Christ.
Parmi tant de bonnes choses que Sa Sainteté a bien voulu faire pour nous, le fait aussi
de S’être fait baptiser ce jour dans l’eau du Jourdain n’est pas non plus sans importance, mais
est une chose grande et merveilleuse. Il ne Se fit pas baptiser pour Soi, car Il fut sans péché,
mais pour nous, pour nous montrer un exemple en vue du salut et pour nous ouvrir la voie
vers le Royaume des Cieux, car le Baptême se nomme et est clef du Royaume des Cieux. De
la même manière que la faute d’Adam ferma le Paradis, le Baptême l’ouvrit. Aussi, personne
n’entrera au Royaume des Cieux sans le Baptême. Le Baptême s’appelle lumière, car il
éclaire l’âme de l’homme et la fait sortir des ténèbres des peines éternelles. Il s’appelle
vêtement immortel, car par le saint Baptême les péchés de l’homme sont effacés, pour le vêtir
de la vie immortelle. Il s’appelle bain de la seconde naissance, car il purifie et lave l’homme
de son péché : et le Baptême, c’est comme s’il faisait naître l’homme une deuxième fois, sans
péchés.
Écoutez comment se déroula également le baptême de notre Seigneur Jésus Christ, que
nous célébrons aujourd’hui. Après la naissance de notre Seigneur Jésus Christ, ainsi que vous
l’avez entendu lors de la Naissance, ces rois et philosophes ne retournèrent pas raconter à
Hérode, une fois qu’ils rendirent hommage au Christ, mais se moquèrent de lui en l’évitant et
en rentrant dans leur pays par un autre chemin. Aussi, Hérode s’irrita-t-il et fit tuer quatorze
mille enfants, de l’âge de deux ans et moins. Parmi ces enfants se trouvait également le Saint
Jean Baptiste, jeune enfant dans les bras de sa mère Elisabeth. Voulant le tuer aussi, sa mère
s’enfuit avec lui et un rocher se fendit en sorte qu’Elisabeth et le Baptiste purent passer de
l’autre côté. L’ange de Dieu l’emmena dans le désert et le nourrit là-bas jusqu’à ce qu’il fut
grand et qu’il atteignit l’âge de trente ans. Sa nourriture dans le désert était du miel de fleurs
13 
 
sauvages et des pousses d’arbres du désert. La Parole de Dieu vint chez lui et lui dit de quitter
le désert et d’aller sur la rive juive, afin de prêcher le repentir dans les langues de la Galilée.
Toute la multitude des juifs allait vers lui et se faisait baptiser par lui dans les eaux du
Jourdain, en confessant leurs péchés.13
Là, ils demandèrent à Jean : « es-tu le prophète ? » Et
lui, il dit : « non, je ne le suis pas ». Ne fut-il pas prophète ? Si, il fut prophète. Mais ils ne lui
demandaient pas : « es-tu prophète ? » mais « es-tu le prophète ? », c’est-à-dire : « es-tu ce
Prophète-là dont Moïse avait dit : « Yahvé ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi
tes frères, un prophète comme moi », c’est-à-dire qu’il viendra un grand Prophète issu des
juifs ? Partant de là, les juifs se demandaient si Jean n’était-il pas par hasard ce Prophète-là, à
savoir le Christ. Aussi, ils le questionnaient et lui disaient : « es-tu ce Prophète-là ? » Jean
répondit et leur dit : « je ne suis pas Celui-là, mais Il vient derrière moi ; mais à Celui-là je ne
suis pas digne de délier les courroies de Ses sandales ; c’est-à-dire, je ne peux pas comprendre
comment Il est né. En vérité, Il est né après moi, comme un homme, cependant comme Celui
Qui est Dieu, Il était avant moi, d’après le temps de Sa divinité. Moi, je vous baptise
seulement avec de l’eau, mais Celui-là vous baptisera dans l’Esprit Saint. Celui-là tient la
pelle à vanner dans Sa main et vanne la balle du blé, c’est-à-dire que Dieu est connaisseur des
cœurs. Il reconnaît les pécheurs parmi les justes ; Il condamne les pécheurs au feu éternel,
alors qu’Il rassemble les justes dans le Royaume des Cieux ».
Tous les gens allaient lui demander : « que nous faut-il donc faire pour être sauvés ? »
Et il leur disait : « que celui qui a deux tuniques, en donne une à celui qui n’en a pas. Celui
qui a du pain, en donne aussi à celui qui n’en a pas ». Des publicains aussi allèrent lui
demander que leur faut-il faire pour être sauvés ; et il leur dit : « gardez-vous de l’iniquité ; ne
prenez rien au-delà de ce qui vous revient ». Les soldats allèrent également lui demander : « et
nous, que nous faut-il faire pour être sauvés ? » Et il dit aussi à ceux-là : « gardez-vous de
molester ou de dénoncer quiconque ; contentez-vous de votre solde pour vous nourrir ; ne
prenez rien d’autrui ».
Le peuple se demandant au sujet de Jean s’il était le Christ, il répondit et dit : « je ne
suis pas Celui Auquel vous pensez, mais voilà qu’Il arrive avec une multitude de gens ».
Pendant que Jean disait cela, le Christ vint aussi Se faire baptiser. Et le Précurseur L’ayant
aperçu, il dit aux juifs : « voici l’Agneau de Dieu, Celui Qui enlève les péchés du monde » ;
c’est-à-dire, Celui-ci est Celui dont je vous parlais, le Fils du vrai Dieu, Celui Qui prit sur Soi
les péchés du monde.
Alors, le Christ vint auprès de Jean et lui dit : « viens Me baptiser, car Je suis venu
pour cela ». Et Jean Lui dit : « c’est moi qui ai besoin d’être baptisé par Toi et donner ma vie
pour Ton Nom, et Tu veux que je Te baptise ? Le Jourdain, lorsqu’il Te vit, se retourna et fuit
en arrière, mais moi, comment oser Te baptiser ? Alors que Moïse, le grand prophète, ne put
regarder Ta face, comment moi pourrais-je toucher Ta sainte tête avec des mains
pécheresses ? Je suis herbe séchée ; comment approcher le feu intouchable ? Seigneur, Toi-
même sanctifie-moi, Maître, Toi-même purifie-moi de la souillure de mes péchés, mais moi,
je n’ose pas Te baptiser ». Et le Christ lui dit : « Jean, laisse maintenant ces paroles, car ce
                                                            
13
Mt. 3, 5.
14 
 
n’est pas leur moment. Maintenant c’est le temps du mystère du salut du genre humain ; c’est
pour cela que Je Me fis homme, que Je pris chair, que Je Me montrai humble et pauvre, pour
accomplir toute justice. Donc, baptise-Moi pour que se réalise Mon mystère et toute Ma
sagesse ». Alors, le Saint Précurseur se pressa et Le baptisa. En Le baptisant, les Cieux
s’ouvrirent et l’Esprit Saint comme une colombe descendit sur le Christ, et une voix se fit
entendre du ciel en disant : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, avec Lequel J’ai bien voulu
accomplir le salut des hommes ». Alors, le Christ sortit de l’eau baptisé. Ainsi nous
enseignent les Saints Évangélistes au sujet du baptême du Christ.
Cependant, le Christ S’est fait baptiser non pas pour Soi, mais pour nous ; car Il
n’avait pas besoin de baptême. Aussi, même les Cieux s’ouvrirent, non pas pour Soi, car Sa
Sainteté était toujours avec le Père au ciel, mais pour nous, pour que nous sachions que de
même que le ciel se ferma pour le premier homme, Adam, en raison de sa faute, et par lui,
pour tout le monde, de même par le baptême, il s’ouvre pour le jeune enfant qui se baptise. Et
l’Esprit Saint que l’homme a perdu par cette première faute, il L’obtient lorsqu’il se baptise.
Si l’homme pouvait voir avec ses yeux de chair, ce qui n’est pas possible sauf avec les yeux
de l’âme, il verrait les Cieux s’ouvrir et l’Esprit Saint descendre sur chaque jeune enfant qui
se fait baptiser. Depuis Adam jusqu’au baptême, les hommes s’appelaient les fils de la colère
de Dieu qui pesait sur le monde, car l’Esprit Saint n’était pas donné aux hommes, le pardon
des péchés n’existait pas et leurs prières n’étaient pas reçues. Aussi, le Royaume des Cieux
n’était pas non plus ouvert, par la faute du premier homme. Mais à partir du Christ, sur celui
qui se fait baptiser, l’Esprit Saint descend aussitôt, le ciel s’ouvre pour lui, il est fils de Dieu et
héritier du Royaume des Cieux.
Pour cette raison, lorsque nous baptisons le jeune enfant, nous le tournons vers le
couchant, représentant ainsi le fait de le faire renoncer aux œuvres ténébreuses et honteuses
du diable et à son service tout entier, aux vanités, aux mensonges, aux avidités, aux meurtres,
à la débauche, à toutes les mauvaises actions. Aussi, nous crachons sur le diable, impur et
souillé qu’il est. Après quoi, nous nous tournons vers l’orient, signifiant par cela que nous le
confions à la lumière divine, au Christ notre Dieu, qui éclaire tout homme qui naît dans le
monde.
Pour cela, il est oint avec du myrrhon d’abord sur le front, pour qu’il ne cherche pas à
regarder les choses vaines de ce monde. Il est oint sur les mâchoires vers les oreilles, pour
qu’il bouche ses oreilles à tous les conseils du diable et à ses paroles vaines, et écoute la
Parole de Dieu et des Saintes Écritures. Il est oint au niveau de la bouche, sur la barbe, pour
qu’il prononce avec la bouche des paroles vraies, et qu’il élève toujours des prières vers Dieu,
Lui remercie de tous Ses dons, et qu’il renonce à toutes les paroles terribles et souillées. Il est
oint dans le dos, pour qu’il connaisse Celui qui a donné Son dos pour recevoir des plaies pour
nos péchés, et Qui porta sur Son dos le bois de la croix lorsqu’on L’emmena Le crucifier pour
le salut du monde entier. Il est oint sur la poitrine, pour qu’il ne se souvienne pas des choses
mauvaises et diaboliques ; mais qu’il se souvienne toujours et qu’il pense au bien éternel et au
Royaume des Cieux. Il est oint dans les mains, pour faire le bien avec elles ; qu’il les étende
toujours vers la prière et la charité, et les garder des vols et autres mauvaises actions.
15 
 
Pareillement, les cheveux de la tête ne sont pas tondus en vain, mais pour qu’il
comprenne la sagesse de Dieu pour l’édification de l’homme ; car la tête n’est pas penchée
vers la terre comme celle des animaux et des bêtes sauvages, mais Dieu l’a orientée vers le
haut, pour que la force de la raison et de la sagesse qui sont en elle, ne penchent pas vers les
choses du monde, mais qu’elles soient dirigées vers le haut, vers Dieu.
Aussi, mes bien-aimés chrétiens, vous qui avez été baptisés au nom du Père, du Fils et
du Saint Esprit, ne souillons pas le Saint Baptême avec des mauvaises choses et actions, mais
efforçons-nous de faire tout ce à quoi nous nous sommes engagés lors du Saint Baptême. Car
nous avons promis d’écouter la Parole de l’Évangile, de mettre en pratique l’enseignement du
Christ, d’acquérir notre salut, de rechercher le Royaume des Cieux, de haïr le diable, de nous
garder de ses œuvres, de ne pas nous livrer à la débauche, de ne pas acquérir avec l’homme
inique, de ne pas semer la discorde, de ne pas condamner autrui, de ne pas être impitoyables,
implacables, orgueilleux et hautains, de n’avoir aucune chose du diable, mais d’apprendre les
choses du Christ. Ayons de la pureté, de l’amour envers les étrangers, de l’amour envers tout
chrétien, de l’espérance en Dieu, de la charité envers les pauvres, des bienfaits envers nos
ennemis visibles, de la patience dans les malheurs du corps, de l’humilité envers les grands et
les petits, de la patience à l’égard des passions du corps. Tout ceci, et encore davantage, nous
nous sommes promis de le faire.
Dès lors, mes bien-aimés chrétiens, tenons celles-ci, faisons celles-ci. Ne nous
montrons pas ingrats et insensés. Honorons le Christ. Glorifions ce jour royal, non par des
célébrations païennes, avec des ivrogneries et des paroles futiles, des danses et des chansons.
Car ces choses ne plaisent pas à Dieu. Mais si nous nous humilions pour le Christ, Celui Qui
S’est humilié pour nous jusqu’à la mort ; si nous jeûnons pour Celui Qui a goûté du fiel, alors
nous remercions Dieu. Si nous sommes insultés pour l’amour du Christ, Qui fut outragé pour
nous, alors nous aurons des dons de la part du Christ. Si nous sommes insultés, si nous
sommes chassés, si nous sommes enfermés et encore autre mal qui nous arriverait pour
l’amour du Christ et pour la justice, alors soyons dans l’allégresse, alors réjouissons-nous, car
nous avons une grande récompense dans le Royaume du Cieux, comme le Christ Lui-même le
dit.14
Que Dieu reçoive notre fête et notre célébration. Ici, qu’Il nous rende dignes de passer
une vie paisible, sans dangers, sans péchés, sans scandales, honorés par Dieu et par les
hommes, et là-bas, qu’Il nous rende dignes de l’assemblée de tous les saints, de la vie
éternelle, de l’honneur des élus, de ce bien que l’homme n’a ni vu de ses yeux, ni entendu de
ses oreilles, ni représenté en pensée, là où il y a la beauté immarcescible et la joie sans fin.
Que nous l’obtenions tous, pour le Christ notre Dieu, à Qui il convient la louange, l’honneur,
l’adoration et la magnificence, avec Son Père sans commencement et le Très Saint et Vivifiant
Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
                                                            
14
Mt. 5, 12.
16 
 
AU 2 / 15 FÉVRIER
À LA SAINTE RENCONTRE DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
Un roi quelconque lève une armée et fait la guerre pour l’un de ses serviteurs ; afin
d’honorer ce serviteur, le roi consent de perdre son royaume et ensuite, ce serviteur oublie de
remercier le roi qui l’a honoré et a perdu son royaume pour lui, mais il l’insulte et le
réprimande ; quel jugement vous semble-t-il avoir ce serviteur ? Un homme comme celui-là
ne doit recevoir rien d’autre que la mort. Ainsi, de la même manière en ce qui nous concerne,
nous aussi, les chrétiens, Dieu était Roi du monde entier, les anges Le magnifiaient, les
archanges Le glorifiaient, tout le genre humain L’adorait, comme il convient à Celui Qui est
Dieu ; et pour notre salut, pour notre honneur, pour notre bien, Il vint du ciel sur la terre, Il
naquît dans la chair de la Très Pure Vierge Marie ; Il fut homme et eut un corps, eut faim, eut
soif et eut toutes les choses tenant de la chair, hormis le péché. Il fut insulté, giflé, crucifié,
enseveli. Il supporta tout pour notre salut ; et nous, malheur à nous ! Nous ne Lui retournons
aucun remerciement, et aucune bonne chose nous ne donnons ou ne faisons pour notre Roi
Qui laissa le trône de Son Royaume des Cieux, descendit sur terre et porta le fardeau de la Loi
Ancienne, ensemble avec ces enfants qui naissaient sous la Loi.
L’Écriture de la Loi Ancienne dit dans le Lévitique15
que ce grand prophète Moïse,
mais surtout Dieu à travers lui, enseignait que toute femme qui mettrait au monde un enfant,
ne s’approche pas de son mari et n’entre pas dans une église pendant quarante jours. Aussi, le
Saint Évangile nous raconte des choses merveilleuses qu’eurent lieu ce jour pour le Seigneur
Jésus Christ et dit16
: lorsque furent accomplis les jours pour la purification de Marie, ils
emmenèrent l’enfant Jésus pour le présenter à Dieu. À cette époque, ils avaient la coutume
d’introduire les jeunes enfants dans l’église pour que le prêtre les consacre à Dieu ; car c’est
écrit dans la Loi de Moïse17
, que chaque tout premier-né d’une mère est saint et promis à
Dieu. Pour cette raison, la Très Pure Vierge Marie aussi amena le Christ dans l’église,
puisqu’Il était jeune enfant de quarante jours. Et ils avaient également une autre coutume
selon laquelle, avec l’enfant, ils emmenaient à l’église un couple de tourterelles ou deux
jeunes colombes. Dès lors, la Très Pure Vierge Mère du Christ, avec Joseph, qui s’appelait le
fiancé de sa Sainteté aux yeux des gens, accomplirent également ce commandement en
apportant à l’église deux tourterelles, comme offrande au prêtre, pour le Christ Seigneur.
À Jérusalem, dit le Saint Évangile, il y avait un homme du nom de Syméon ; et
l’Esprit Saint lui avait promis qu’il ne mourrait pas avant de voir le Christ Seigneur sur terre,
dans la chair. Lorsque Ses parents apportèrent le Christ dans l’église, ce vieillard Syméon Le
reçut dans ses bras et dit : « maintenant, Souverain Maître, Tu peux, selon Ta parole, laisser
Ton serviteur s’en aller en paix et me libérer de la vieillesse et de l’amertume et l’illusion du
monde ; car mes yeux ont vu Ton salut. Tu fis une telle chose, Christ, mon Seigneur, que pour
                                                            
15
Lv. 12, 4 ; 5.
16
Lc. 2, 22.
17
Ex. 13, 2.
17 
 
Ta lumière, la lumière fut montrée à tous les gentils, et Ton œuvre sera louée par tous les
Israélites qui croiront en Toi ».
Et Joseph et la Mère de Sa Sainteté s’étonnaient de ces paroles qu’il prononçait. Et
Syméon les bénit et s’adressa à Marie, Mère du Christ : « vois ! Cet enfant doit amener la
chute et le relèvement d’un grand nombre et sera un signe en butte à la contradiction ; car les
juifs étaient auparavant dans l’illusion et chassés de la face de Dieu ; après cela, le prophète
Moïse vint et les releva de l’erreur, par des miracles, par des enseignements, par la Loi, par
des prophéties. Et maintenant, si le Verbe de Dieu prit chair, Celui Que je tiens dans les bras,
ils vont chuter car ils ne vont pas écouter Son témoignage. Alors que les gentils qui croiront
dans le Christ se lèveront de leurs péchés. Ils se lèveront des ténèbres des idoles et de l’enfer
et s’élèveront dans le Royaume des Cieux, ils seront éclairés par la lumière de la connaissance
de Dieu et seront purifiés par le baptême de ton Fils, Vierge, et c’est pour cela qu’ils
s’élèveront. Mais les juifs renieront Sa lumière, L’appelleront samaritain et possédé, Le
crucifieront et Le tueront ; aussi, chuteront-ils de Sa grâce initiale. Donc ce petit enfant
produira la chute et le relèvement d’un grand nombre et sera un signe en butte à la
contradiction ; car au moment de Sa crucifixion beaucoup, en se troublant, ne croiront pas, au
point que même parmi Ses disciples certains Le renieront, certains autres fuiront et Le
quitteront, et surtout les juifs, puisqu’ils ne croiront pas qu’Il est Dieu. Ils Le blâmeront et
L’insulteront, en prononçant beaucoup de paroles de blasphème à Son sujet. La croix de ton
Fils, Vierge, jusqu’à la fin des temps sera un signe en butte à la contradiction à l’encontre des
chrétiens, et ils ne croiront pas en elle, le signe de ton Fils, mais ils renieront et blasphèmeront
la croix avec laquelle Il sortira les âmes de nos ancêtres des liens de l’enfer ». Après quoi, le
vieillard Syméon se retourna vers la Vierge Marie et lui dit : « Vierge, une épée tranchante
des deux côtés transpercera ton cœur, lorsque tu verras le Christ, ton Fils, crucifié sur le bois
de la croix, lorsque tu Le verras nu, lorsque tu Le verras mort. Alors tristesse et deuil et
amertume, comme une épée tranchante, transperceront ton cœur ».
La Très Pure Vierge répondit à Syméon qui avait dit ces paroles : « comment dis-tu,
vieillard Syméon, que je ressentirai tristesse et amertume pour ce Fils, puisqu’avec joie je L’ai
porté, avec joie je L’ai mis au monde, avec joie je L’ai nourri ? Et comment m’attrister pour
Celui-ci, Qui est la joie du monde entier ? »
Et de nouveau Syméon dit à sa Sainteté : « il te suffit de t’appeler Mère de ce Fils ; il
te suffit d’être appelée Souveraine du monde et Mère de Dieu. Lorsque tu verras cela
s’accomplir, lorsque tu pleureras, lorsque tu parleras, Vierge, tu te souviendras alors de mes
paroles. Alors, cette épée dont je te parle transpercera ton cœur et alors se révèleront les
pensées intimes de bien de cœurs ; à savoir, lorsque ton Fils sera crucifié, jugé, battu, craché
dessus et à la fin aussi, tué. Alors apparaîtront ceux qui seront du côté de ton Fils et ceux du
côté des juifs. On connaîtra celui qui Le vendra pour le faire mourir. Ceux qui L’aimeront et
ceux qui Le haïront seront connus à ce moment-là. Et non seulement à ce moment-là, mais
même jusqu’à la fin du monde on connaîtra ceux qui endureront pour Son amour des peines et
des punitions, faim et soif, et à nouveau, on connaîtra aussi ceux qui Le renieront ».
18 
 
Dans cette église où ils amenèrent le Christ, Luc l’Évangéliste écrit (2, 36) qu’il y
avait une femme qui s’appelait Anne, fille de Phanouel, de la tribu d’Aser. Et elle était arrivée
à un grand âge, ayant passé uniquement sept ans avec son mari, et restant veuve jusqu’à
quatre-vingt quatre ans. Elle ne quittait jamais le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le
jeûne et la prière. Celle-ci, au moment où Syméon prit le Christ dans les bras, vint aussi et dit
au sujet du Christ Seigneur de grandes et merveilleuses choses, en s’adressant à tous ceux qui
s’y trouvaient et attendaient d’entendre quelque chose au sujet du salut de leurs âmes. Et les
paroles prononcées par cette femme-là furent celles-ci : « voyez, gens qui vous trouvez ici
aujourd’hui, ce petit enfant a fondé le ciel et la terre ; ce petit enfant a fait le monde entier.
Voyez-vous ce petit enfant ? Celui-ci a fait les anges, le soleil, la lune, les étoiles. […]18
.
Celui-ci dit et furent créés les arbres fruitiers et les arbres sans fruits, les bêtes sauvages sur la
terre, les poissons dans la mer, les oiseaux dans le ciel. Celui-ci adorons-Le nous aussi, Celui-
ci magnifions-Le nous aussi, comme le seul vrai Dieu qu’Il est ». Ce sont ces paroles que
prononça Anne au sujet du Christ Seigneur.
Une fois qu’ils firent et accomplirent tout ce qu’enseigne la Loi de Moïse, ils
retournèrent en Galilée, dans la ville de Nazareth. Et l’enfant, c’est-à-dire le Christ,
grandissait, se fortifiait dans l’Esprit Saint et se remplissait de sagesse et la grâce de Dieu était
sur Lui.
Le récit du Saint Évangile s’arrête ici en ce qui concerne ce grand et honoré jour de
notre Seigneur Jésus Christ. Plus en avant, écoutez à nouveau les enseignements que nous
tenons du récit du jour d’aujourd’hui.
Et d’abord, apprenons à être reconnaissants à Dieu pour tout ce qu’Il fit pour nous, car
Celui Qui est béni par tous les peuples vint recevoir la bénédiction du prêtre, pour nous. Celui
Qu’adorent tous ceux qui se trouvent au ciel et sur la terre et sous la terre inclina maintenant
Sa tête sous la main du prêtre. Celui auquel les rois de Perse apportèrent des présents lors de
Sa naissance, apporte maintenant, avec Sa Mère, une offrande au prêtre. Aussi, effraie-toi
également, âme insensée et ingrate du genre humain, car ton Dieu, pour toi, Se fit pauvre tout
en étant riche, afin que tu t’enrichisses de Sa bonté et que tu sois glorifié au ciel. Dès lors,
remercie avec crainte et tremblement, en te couchant et en te levant et en tout temps. Et
soumets-toi à Lui avec de bonnes choses : avec justice, charité, jeûne, pureté, veille à l’église,
amour envers tout chrétien, douceur, humilité et remercie-Lui pour la santé et pour la vie. À
Celui-ci demande tout bien et dans ce monde et dans celui à venir.
Deuxièmement, nous apprenons que dans la Loi Ancienne, la femme avait la coutume,
si elle enfantait, de se purifier pendant quarante jours, de ne pas s’approcher de son mari, de
ne pas entrer dans l’église. De nos jours, dans notre génération, il ne se passe pas ainsi car les
femmes, encore dans l’impureté naturelle, font des péchés. Ainsi, leurs fils en héritent de
beaucoup de maux : dommages, cécité et infirmités de toutes sortes.
                                                            
18
Phrase intraduisible (n.t.).
19 
 
Un autre enseignement concerne ces tourterelles que la Très Pure Vierge apporta en
tant qu’offrande au prêtre, selon la Loi. Cet oiseau aime beaucoup son conjoint. Si elle le
perd, elle languit après lui toute sa vie et de chagrin, elle ne peut jamais se poser sur des
branches vertes, mais toujours sur des sèches, et ne cherche plus d’autre conjoint. Et par cela,
chrétien, tu apprends à ressembler à la tourterelle : être aimant envers ton prochain, ne haïr
personne, n’envier personne, ne penser du mal de personne mais aimer tout le monde
pareillement. Comme tu aimes ton bien, ainsi [tu dois aimer] celui d’autrui. Et si tu perds, en
raison du péché, le Christ, ton Époux, et tu ne Le vois pas dans ton cœur, alors désire-Le et
lamente-toi après Lui. Et ne te pose jamais sur du bois vert, à savoir sur les plaisirs de ce
monde ; mais sur du sec, à savoir sur le jeûne, sur la faim, sur la soif, sur la peine, sur les
lamentations, sur les soupirs, jusqu’à ce que tu trouves à nouveau le Christ, l’Époux bien-aimé
de ton âme et ta joie éternelle. Ne reçois pas d’autre époux, à savoir satan, ni ne t’approche de
lui par la débauche, mais aime uniquement le vrai Époux, le Christ, et attache-toi à Lui avec
toute l’espérance et la foi, car ceux qui demeurent dans la pureté et mènent une vie dure, avec
afflictions, faim et soif, consacrent leurs âmes à Dieu comme une pure tourterelle.
Ils avaient à cette époque-là la coutume d’apporter deux jeunes colombes, à défaut de
tourterelles ; car cet oiseau est aussi très entier, c’est-à-dire doux, sans colère, ainsi que le dit
Dieu dans le Saint Évangile19
: « montrez-vous donc prudents comme les serpents et candides
comme les colombes ». De même que le serpent a l’habitude, lorsqu’on le tue, de laisser tout
le corps à être tué et de cacher seulement la tête, de même nous aussi, les chrétiens, soyons
sages, toute notre richesse et même notre corps donnons-le à la mort pour l’amour du Christ.
Seulement notre foi protégeons-la davantage de tout et ne la donnons pas. Et soyons, comme
les colombes, doux en tout et sans colère. Quel que soit le nombre de fois que l’on enlèverait
les petits de la colombe, elle ne s’attriste pas, ni ne quitte la maison de son maître. Ainsi, nous
aussi, pour le Christ, supportons tout : et des dangers, et des malheurs, et des afflictions qui
nous arriveraient, soit de la part de Dieu, soit des hommes.
Il convient de savoir aussi ce que le prêtre faisait avec ces deux colombes. L’une de
ces deux colombes était égorgée et l’autre était libérée et laissée s’envoler. Et cela représente
les deux natures du Christ : la nature divine et celle humaine. Car le Christ Seigneur fut
homme parfait et Dieu parfait. Donc la nature humaine, à savoir le corps de Sa Sainteté, fut
crucifiée, fut torturée et mourut, mais la Divinité resta libre de tout cela, sans peines, sans
douleur.
Le troisième enseignement concerne le vieillard Syméon car, à son sujet, l’Écriture dit
qu’il fut un homme bon et juste. S’il n’avait pas été juste, il n’aurait pas eu le don du Saint
Esprit, ni n’aurait été rendu digne de prendre le Christ dans ses bras. Et toi, ô homme, si tu
veux avoir le Christ, non pas de manière charnelle comme Syméon, mais divine, non pas dans
les bras, mais dans le cœur, sois bon et juste et crains Dieu. Sois juste, non seulement lorsque
tu seras juge, afin de juger selon le droit, ou partageux, afin de partager selon le droit. Mais
comprends et sache aussi le fait que l’âme de l’homme s’appelle image du Dieu invisible, et le
                                                            
19
Mt. 10, 16.
20 
 
corps est terre et retourne dans la terre. Dès lors, puisque l’âme est image de Dieu, elle est
plus grande et plus honorée ; et le corps est plus bas et plus petit que l’âme. Car l’âme
recherche toujours les choses célestes et désire et aime toujours mettre en pratique les
enseignements de Dieu, alors que le corps, puisqu’il provient de la terre, aime faire les choses
terrestres, c’est-à-dire beaucoup dormir, beaucoup manger, beaucoup boire, s’adonner à la
débauche et à d’autres choses mondaines que le corps a envie de faire. Donc dis-moi, homme,
est-ce qu’il serait mieux que le plus grand vainque, ou le plus petit ? Il serait mieux et il
conviendrait que le plus grand vainque, plutôt que le plus petit. Ainsi est-il également dans
l’homme : c’est mieux que le corps fasse la volonté de l’âme, plutôt que l’âme la volonté du
corps. Ceci est la justice qui caractérise l’homme juste. Lorsque tu soumets le plus petit au
plus grand, alors tu agis en même temps selon la justice. Lorsque le corps fait la volonté de
l’âme, alors tu t’appelles juste. Lorsque le corps ne satisfait aucune envie passant outre la
volonté de l’âme, alors tu es juste, alors tu te rends digne d’avoir le Christ, à l’instar de
Syméon.
Aussi, bien-aimés, prenons soin jour et nuit de nous repentir, de soupirer et de pleurer,
car Dieu est miséricordieux et reçoit ceux qui se repentent. Dès lors, lamentons-nous et
pleurons pour nos grands et nombreux péchés et ne donnons pas de liberté au corps, pour que
Dieu nous pardonne, à Qui appartiennent l’honneur et l’adoration dans les siècles des siècles.
Amen.
21 
 
AU 6 / 19 AOÛT
POUR LA TRANSFIGURATION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
Autrefois, le Dieu grand et puissant fit de nombreux et grands miracles dans le monde.
Il y eut un déluge partout dans le monde et tous les hommes se noyèrent. Il brûla Sodome et
Gomorrhe par un feu venant du ciel et les fit périr et tous les hommes qui y habitaient
tombèrent dans les profondeurs de la terre avec tout ce qu’ils possédaient. Dans le monde, de
grandes guerres, des servitudes et des meurtres avaient lieu, non pour autre chose mais pour
que les hommes en entendent parler et les voient, afin qu’ils se retournent vers Dieu et qu’ils
quittent les péchés qu’ils faisaient ; car le monde était plein de méfaits et de saletés, depuis la
faute d’Adam ; et les hommes n’adoraient pas Dieu, mais ils adoraient les pierres et le bois,
les idoles sourdes et muettes.
Dieu attendit qu’ils se repentent mais ils n’abandonnaient pas leurs méchancetés.
Après quoi, si Dieu vit que les hommes ne cessaient pas leurs mauvaises actions, Il descendit
Lui-même et prit chair de la Sainte et Très Pure Vierge Marie. Il fut un tout petit enfant
emmailloté, Il fut dans les langes, Il téta, Il fut un homme parfait comme nous, seulement sans
péchés. Il eut soif et faim, Il but et mangea, Il peina et fatigua et de nouveau, Il Se reposa
comme un homme. Il fut calomnié par les juifs, comme quoi Il était gros mangeur et buveur,
et ils L’ont traité de possédé et de samaritain. Tout cela Le montre comme ayant été un
homme parfait et vrai. Car s’Il n’avait pas eu tout cela, le monde aurait pu avoir l’impression,
qu’Il n’était pas né avec un vrai corps, mais qu’Il S’était montré seulement avec une
apparence corporelle, tel un spectre.
Tout cela a trait à la connaissance de l’incarnation. La connaissance de Sa divinité
repose sur ceci : la guérison des malades, la purification des lépreux, le fait de faire sortir les
esprits impurs des hommes, la résurrection des morts et d’autres miracles qu’Il accomplit sur
terre. Ceux-ci constituent le signe de Sa divinité. Et même la célébration de notre fête de ce
jour est signe et connaissance de Sa divinité, car cette lumière que montra le Christ Seigneur
aujourd’hui sur le Mont Tabor, ne fut pas une lumière de ce monde ou humaine, mais fut
lumière intouchée et incréée.
Ce fut une lumière divine, car le Christ Seigneur montra, dans ce corps qu’Il portait, sa
nature divine, comme un reflet dans un miroir. Dès lors, renonçons à toutes les pensées du
monde et terrestres, ne pensons pas à ce qui est éphémère, mais réfléchissons à ce qui est
éternel ; haïssons les choses terrestres et aimons les choses célestes ; n’aimons pas les choses
du monde en abandonnant les choses divines, mais désirons les choses éternelles et
immortelles ; purifions nos pensées, pour être prêts à monter vers le Mont Tabor, pour voir de
manière pure et claire la Sainte Trinité. Là-bas nous verrons le Fils apparaissant dans la
lumière, le Père d’en-haut témoignant au sujet du Fils et l’Esprit Saint Se mouvant comme un
nuage.
22 
 
À ce propos, écoutez ce que nous enseigne le Saint Évangile, tous les trois
Évangélistes relatant ainsi : le Seigneur Jésus Christ, en parcourant la terre, alla aussi du côté
de Césarée que Philippe de Macédoine avait bâtie. Là-bas, le Christ demanda à Ses disciples :
« au dire des gens, Qui est-Il ? » Le Christ savait ce que les gens disaient de Lui et Qui ils
disaient qu’Il était, mais Il voulait que d’autres disciples aussi entendent, par la bouche de
Pierre, Qui était le Christ. Et s’Il leur posa la question, tous répondirent d’une seule voix et
dirent : « certains disent, Seigneur, que Tu es Jean le Baptiste ; d’autres affirment que Tu es
Élie le prophète, d’autres Jérémie ». Mais comment le Christ pouvait être l’un de ceux-là,
alors que ces prophètes étaient morts depuis longtemps et Jean le Baptiste tué par Hérode ?
Les gens pensaient que l’un de ces grands prophètes était ressuscité et pour cette raison,
faisait des miracles ; mais les gens s’y connaissaient mal, car jamais aucun [des prophètes]
n’était ressuscité, ni n’avait guéri des malades comme le Christ.
Il leur demanda de répondre eux-aussi et leur dit : « «mais vous, que dites-vous de
Moi ? » Et Pierre répondit en disant : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Et le Christ
lui répondit et lui dit : « tu es heureux, Simon fils de Jonas, car tu n’es pas gras et gros en
pensée comme ces autres, ni n’as une quelconque pensée charnelle en toi, mais parce que tu
es pur, Mon Père te permit de prononcer cette parole. Aussi, Je te dis : à partir de maintenant
ton nom s’appellera Pierre, et sur la parole que tu prononças à Mon sujet, sur elle Je bâtirai
Mon Église, à savoir sur Moi, le roc, de Qui tu tiens aussi ton nom de Pierre, et les Portes de
l’Hadès, c’est-à-dire la bouche des hérétiques, ne pourront rien détruire à l’encontre de ton
témoignage. Et Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux, afin que quiconque tu lieras
sur terre, soit aussi lié au ciel et quiconque tu délieras sur terre, soit aussi délié dans le ciel ».
Et une fois passés six jours après que le Christ ait ainsi parlé, Il prit Pierre, Jacques et
Jean, le frère de Jacques. Il prit Pierre car celui-ci avait plus d’amour envers le Christ et le
plus grand zèle parmi tous les Apôtres. Jean Lui était le plus cher de tous les disciples, pour sa
pureté et sa sagesse. Et Jacques, puisqu’il avait promis de boire le calice de la mort et des
peines du Christ. Il laissa tous les autres Apôtres, prit seulement ces trois-là et monta sur une
haute montagne qui s’appelle Tabor.
Après y être monté, Il fut transfiguré devant eux. Il changea ainsi, car le Christ
Seigneur, tant qu’Il était en bas, était humble, pauvre et démuni envers les autres disciples et
les autres gens ; pauvre, car de Dieu Il Se fit homme, de Roi serviteur, de riche pauvre.
Démuni, car même pour une seule journée, Il n’avait pas de nourriture – ainsi était-Il en
parcourant sur la terre. Alors qu’en montant sur la montagne, Il Se montra Dieu et Roi
puissant, entièrement lumineux, entièrement embelli, entièrement extraordinaire. Aussi,
l’Évangéliste dit qu’Il fut transfiguré, c’est-à-dire que Son visage changea et que Son corps et
Ses vêtements furent différents. Son visage resplendit comme le soleil et Ses vêtements
devinrent lumineux et blancs comme de la neige. L’Écriture compare Son visage au soleil et
Ses vêtements à la neige. Mais Son visage fut sept fois plus lumineux que le soleil ; car [les
Apôtres] voyaient le soleil tous les jours et ne tombaient pas, alors que lorsqu’ils virent Son
visage, ils tombèrent à cause de la lumière et du grand éclat et ne pouvaient pas lever les
yeux. Et comment ne pas être plus lumineux et plus blanc que la neige, puisque Celui-là est
23 
 
Seigneur et Créateur du soleil et de la neige ? Il n’a pas été possible de comparer à autre chose
Son Être et Son visage, mais uniquement de dire que Son visage était lumineux comme le
soleil et Ses vêtements blancs comme de la neige.
Ici, le Christ Seigneur montra Sa divinité devant Ses disciples, car Il voulait Se livrer
dans peu de jours aux mains des juifs incroyants, pour être crucifié et tué. Aussi, Se
transfigura-t-Il devant eux avant Son calvaire, afin que, s’ils Le verront également lié, battu,
insulté et crucifié, ils n’aient pas l’impression qu’Il n’est pas vrai Dieu, mais qu’ils se
souviennent de la lumière qui avait resplendi devant eux et de la beauté du visage qu’ils
avaient vu et qu’ils comprennent qu’Il supporte tout cela de Son plein gré, pour notre salut ;
c’est la raison pour laquelle Il montra Sa gloire devant eux.
À l’endroit où Son visage resplendit ainsi, apparurent le prophète Moïse et Élie et [les
Apôtres] les virent comme ils parlaient tous deux avec le Christ. Les paroles qu’ils adressaient
au Christ étaient celles-ci : Moïse le prophète disait « gloire à Toi, mon Christ Seigneur, car
Tu accomplis ainsi que Tu me l’avais promis. Ta Sainteté es l’accomplissement de ma
prophétie. Tu me donnas les tables de la Loi Ancienne écrites sur le mont Sinaï. Tu
m’envoyas faire périr Pharaon dans la Mer Rouge. À l’aide de Ton enseignement, je fis des
miracles en Égypte. Toi, mon Seigneur, Tu nous nourris pendant quarante ans, avec de la
manne, dans le désert. Tu nous abreuvas avec de l’eau [jaillie] de la pierre sèche. Toi, même
maintenant, Te transfiguras comme Celui Qui es vrai Dieu ».
Et le prophète Élie disait ces paroles : « je Te remercie, mon Christ Seigneur, car Tu
accomplis selon Ta promesse. Tu es vrai Dieu. Pour Ton Nom, je réprimandai le roi Achab
qui avait enfreint la Loi. Tu écoutas aussi ma prière et Tu ne donnas pas de pluie sur terre
pendant trois ans et six mois. Tu m’envoyas, avec Ton enseignement, et j’égorgeai cinquante
faux prêtres. Par Ta puissance, je séparai les eaux du Jourdain et je traversai à pied sec. Tu
m’enlevas au ciel dans un char de feu ; aussi, je Te remercie, me prosterne devant Toi et Te
glorifie ».
D’après ces paroles, les Apôtres reconnurent lequel était Moïse et lequel était Élie.
Comment auraient-ils pu les reconnaitre autrement, puisqu’ils avaient quitté le monde,
quelques centaines d’années auparavant ?
À ces mots, le Christ leur répondait par ces paroles : « vous, Mes serviteurs et Mes
prophètes, avez montré de grands et puissants miracles dans le monde, par Ma puissance.
Aussi, Mon Père vous donna le Saint Esprit afin que vous connaissiez Ma venue dans le
monde, vous avez été Mes témoins devant le monde et avez voulu Me voir dans la chair, sur
terre, pour que votre parole s’accomplisse ainsi que votre désir à Mon égard, pour que vous
voyiez votre salut. Et maintenant, Je suis venu sauver Adam et sa descendance des peines et
de l’enfer. C’est pour cela que Je Me suis incarné, que Je Me suis humilié, que Je suis venu
lumière dans le monde et que, dans peu de jours, Je serai arrêté, lié et livré aux mains des
peuples et des païens. Le temps de Mon calvaire approche et Je serai souffleté, cloué sur la
croix, abreuvé de fiel, percé avec la lance dans le côté, tué, enseveli et le troisième jour Je
24 
 
ressusciterai. Tout ceci, Je l’endurerai pour le salut du genre humain. Dès lors, Moïse, va
témoigner de tout cela en enfer. Que [les âmes] y interrogent également le vieillard Syméon
car il M’avait pris dans ses bras alors que J’étais jeune enfant de quarante jours. Que Jean le
Baptiste le leur dise aussi, car lui aussi M’avait vu alors que J’avais trente ans, lorsqu’il Me
baptisa dans les eaux du Jourdain. Que tu sois le troisième témoin et que tu dises aux âmes de
ceux qui se trouvent en enfer comment tu Me vis transfiguré sur le mont Tabor et que leur
salut est tout proche. Et toi Élie, retourne à l’endroit d’où tu fus pris et attends y Mon
ascension de la terre au ciel. Tu verras, tu adoreras et tu glorifieras le mystère de Ma victoire
et de Mon incarnation ».
Pendant que le Christ Seigneur échangeait ces paroles avec les prophètes, Pierre
répondit et dit : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ; si Tu le veux, je vais faire ici
trois tentes, une pour Toi, une pour Moïse et une pour Élie ». D’une part, Pierre savait que les
juifs cherchaient à tuer le Christ et d’autre part, il entendait le Christ dire qu’Il sera livré aux
peines et à la mort et qu’Il sera tué par les juifs ; aussi, n’aimait-il pas descendre de la
montagne et que le Christ Se fasse tuer. Il pensait aussi que s’ils allaient tuer le Christ, Lui
Qui est Seigneur et Maître, eux, Ses disciples, combien plus devront-ils affronter de
méchanceté et de nombreux malheurs ? C’est la raison pour laquelle Pierre disait de dresser
une tente d’abord pour le Christ, car il prenait plus de soin de Sa Sainteté. En deuxième temps
à Moïse, car [celui-ci] avait donné la Loi Ancienne et avait montré, le premier, la prophétie et
la parole de Dieu dans le monde et [Pierre] savait qu’il était le plus grand de tous les
prophètes. En troisième temps à Élie, comme à l’un plus petit que Moïse. C’est comme si
Pierre avait dit au Christ ces paroles : « dressons une tente et un abri pour Toi seul, Seigneur,
pour que Ta Sainteté, seul, Te reposes ici ; et nous, nous supporterons la chaleur étouffante et
la canicule, le froid et le gel, la pluie et la neige ; nous supporterons tout pour Ton Nom,
seulement ne descendons pas d’ici, car si les juifs Te cherchent pour Te tuer, nous aurons ici
un bon secours. Moïse les tuera, comme il tua les premiers-nés d’Égypte ; et Élie fera
descendre du feu du ciel et les brûlera, comme il brûla la centaine de serviteurs du roi
Achab ».
Tandis que Pierre prononçait ces paroles, soudain une nuée lumineuse les couvrit et les
prit sous son ombre et une voix sortit de la nuée et dit : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé dans
Lequel J’ai bien voulu sauver le genre humain, écoutez-Le en tout ce qu’Il vous dira ». Il fut
impossible à Pierre de finir de parler, car il avait encore d’autres paroles à dire, mais il n’y
arriva pas, car dès que la nuée les enveloppa, Pierre cessa de parler, non pour une autre raison,
mais par crainte, car à l’endroit où les Apôtres entendirent la voix qui avait parlé de la nuée,
ils s’effrayèrent et de crainte, ils tombèrent sur leurs faces et eurent très peur. Mais le Christ
alla les relever et leur dit : « relevez-vous et n’ayez pas peur ». Et eux, ouvrant les yeux, ne
virent plus personne, ni Moïse, ni Élie, sauf le Christ, pour qu’ils comprennent que cette voix
ne parla ni de Moïse, ni d’Élie, mais seulement du Christ ; car la nuée que les Apôtres
entendirent parler n’était pas une nuée car une nuée, comment pourrait-elle parler ? Mais le
Père Lui-même, invisible, parla et témoigna au sujet de Son Fils, le Christ. Et cette nuée était
l’Esprit Saint. Ainsi, aux Apôtres il leur parut que la nuée parlait, car la voix sortit de la nuée,
mais, en vérité, le Père du ciel témoigna que le Christ n’est ni Élie, ni Jérémie, ni un autre
25 
 
prophète, comme ils en avaient l’impression, mais qu’ils sachent que Celui-ci est Son Fils,
pour Lequel Il a bien voulu accomplir le salut des hommes.
En descendant du mont Tabor, le Christ leur enjoignit de ne rien dire à personne de ce
qu’ils avaient vu, avant que le Christ ne ressuscite d’entre les morts. Et pourquoi le Christ leur
dit-Il de n’en parler à personne ? Afin que les autres Apôtres ne l’entendent pas et qu’ils ne
s’affligent de ce qu’ils ne furent pas présents également pour voir, et surtout Judas qui
cherchait toujours une occasion de vendre le Christ Seigneur.
Les maîtres de notre Église disent que le Christ Seigneur Se transfigura sur le mont
Tabor devant Ses disciples quarante jours seulement avant Sa crucifixion, pour que les
Apôtres ne l’oublient pas et qu’ils s’en souviennent au moment de Son calvaire. Aussi Se
transfigura-t-Il à l’approche de Sa crucifixion.
Chrétiens bénis, nous parlâmes autant qu’il fut en notre pouvoir de notre fête, de la
raison pour laquelle nous célébrons et nous fêtons ce jour. Non autant qu’il aurait fallu, mais
un tout petit peu et brièvement ; car j’ose dire que même les anges ne peuvent parler en détail
du sens des paroles du Saint Évangile. Seulement, je vous prie de remercier avec crainte
votre Seigneur, votre Dieu Jésus Christ Qui vous aima et souffrit tout cela pour vous, et en
Lui remerciant, abandonnez les péchés, faites de bonnes actions et dans nos remerciements
disons ainsi : « nous Te remercions, Christ Roi, nous, Tes ingrats et humbles serviteurs, car
Ta Sainteté, comme un Dieu ami des hommes et miséricordieux que Tu es, es venu et pris
chair pour nous, les ingrats ; et nous, les indignes, nous ne faisons aucune bonne chose selon
Ta volonté. Mais nous nous humilions et prions Ta Sainteté de ne pas nous rendre selon nos
actes, mais de nous prendre en pitié selon Ta miséricorde ; car si Tu nous jugeras selon tous
nos péchés et si Tu considéreras qu’il faille que nous rendions compte de toutes les actions,
Seigneur, qui répondra devant Toi ? Ou qui s’opposera à Ta colère ? Mais pardonne-nous,
pour Ta grande miséricorde et fais nous don de Ton Royaume, car à Toi convient l’honneur,
l’adoration, la gloire et le règne, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours et dans
les siècles des siècles. Amen.
26 
 
POUR LE DIMANCHE DES RAMEAUX
Lorsque les ennemis se sont concertés au sujet de notre Seigneur Jésus Christ, après le
miracle qu’Il avait accompli en ressuscitant Lazare, celui qui était mort depuis quatre jours et
qui gisait dans le tombeau, Sa Sainteté Se cacha encore quelque temps, en nous montrant
l’exemple de ne pas nous exposer nous-mêmes, de notre plein gré, aux dangers. Ce n’est pas
par crainte qu’Il fit cela – car sans Sa volonté, personne n’a pu Lui faire aucun tort – mais
parce qu’Il avait décidé et choisi l’heure et le moment de Son calvaire, à savoir précisément
lorsque les juifs avaient l’habitude d’égorger l’agneau de Pâque, soit le quatorzième jour du
mois de mars, selon la Loi que leur avait enseignée Moïse (ainsi qu’il est écrit à l’Exode 12,
6). Donc à ce moment-là, le Christ Seigneur Se montra devant Ses ennemis, à l’endroit de la
ville de Jérusalem destiné aux sacrifices, afin que se réalise l’image de l’agneau de la Loi
Ancienne, que les juifs égorgeaient lorsqu’ils fêtaient la Pâque. Aussi, ce jour, notre Seigneur
Jésus Christ voyagea-t-Il vers ce lieu de sacrifice de Jérusalem, comme un vrai Messie – ainsi
que nous l’entendrons maintenant.
[L’ÉVANGILE SELON SAINT JEAN 12, 1-18]
ENSEIGNEMENT DE CE SAINT ÉVANGILE :
POUR LE VOYAGE DE NOTRE CHRIST SEIGNEUR À JÉRUSALEM
Autrefois, lorsque les rois revenaient dans leur royaume en ayant remporté la victoire à
la guerre, ils avaient l’habitude d’être accueillis par une foule de gens qui venaient à leur
rencontre avec des rameaux de palmier à la main, en signe d’honneur et de victoire.
Connaissant cette coutume, les gens de Jérusalem et ceux qui habitaient aux alentours vinrent
au-devant du Christ pour L’accueillir avec des rameaux de palmier à la main, comme au-
devant d’un Roi victorieux, car Il avait vaincu la mort et avait ressuscité Lazare.
Aussi, écoutez ce que dit le Saint Évangile au sujet de cette sainte fête de ce jour.
L’Évangéliste Jean écrit (11, 48) que le Christ ayant ressuscité Lazare, beaucoup de juifs Le
rejoignaient et croyaient au Christ. C’est pour cette raison que les chefs juifs avaient formé le
dessein de [Le] tuer. Mais ensuite, le Christ Seigneur cessa de circuler en public parmi les
juifs et Se retira dans une région voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm. Et six
jours avant la Pâque, le Christ vint à Béthanie où était Lazare que le Christ avait ressuscité
d’entre les morts et là-bas, on Lui fit un repas. Lazare était parmi ceux qui mangeaient à table,
afin qu’il ne leur semble pas que le Christ avait accompli un mirage et avait ressuscité un
spectre, n’ayant pas véritablement ressuscité Lazare. Aussi, s’assit-il également à table,
mangea avec les autres convives et but avec eux. Donc, le Christ S’étant assis à table avec
Lazare et les autres invités, Marie, la sœur de Lazare, prit une livre de parfum avec des
aromates de grand prix, oignit les pieds du Christ Seigneur et essuya avec ses cheveux les
pieds de Sa Sainteté, et toute la maison s’emplit de la senteur du parfum. Mais Judas, le fils de
Simon l’Iscariote, en voyant Marie verser le parfum sur les pieds de Dieu, s’emplit d’envie et
dit : « pourquoi n’avez-vous pas vendu ce parfum pour trois cents deniers, pour les donner
aux pauvres, mais vous l’avez répandu par terre et gaspillé ? » Mais Judas disait cela, non par
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souci des pauvres, mais parce qu’il tenait les comptes et la bourse du Christ et voulait prendre
aussi cet argent et l’ajouter au reste, puisqu’il aimait l’argent.
Vous voyez, chrétiens craignant Dieu, combien est mauvaise l’avidité de l’argent. Que
manquait à Judas, puisque non seulement le Christ lui avait donné tous les dons, comme aux
autres Apôtres – chasser les démons des gens, guérir les malades, ressusciter les morts – mais
le Christ Seigneur, connaissant son avarice, lui avait confié la bourse, afin qu’il ne puisse pas
se plaindre de ce qu’il lui manque quoi que ce soit, mais lui, il veut avaler même l’argent du
parfum ? Il entendait toujours le Christ enseigner à être charitable et à ne pas amasser des
biens, mais lui, de par une grande avarice, il n’en avait jamais assez, jusqu’à vendre même
son Seigneur, le Christ. Car l’avare est ainsi : lorsqu’il a suffisamment, il s’efforce d’amasser
encore plus. Ce qui est à lui, il le garde et ce qui appartient à autrui, il s’efforce de le
dépenser. Et il ne se rassasie jamais d’amasser jusqu’à vendre même son âme, à cause de
l’imposture et de l’avidité.
Et après ce qui s’est passé dans la maison de Lazare, le lendemain, Il envoya deux de
Ses disciples, Lui amener un âne, pour monter dessus et aller à Jérusalem. La foule qui s’était
rassemblée à Jérusalem pour la fête de Pâque, ayant appris que le Christ viendra à Jérusalem,
prit des rameaux de palmier dans ses mains et sortit au-devant du Christ pour L’accueillir. Et
les Apôtres jetèrent leurs vêtements sur l’âne et le Christ Seigneur monta dessus. À l’endroit
où la foule L’accueillit, elle Lui rendit honneur et grande gloire : certains étendaient leurs
vêtements afin que l’âne du Christ marche dessus, d’autres coupaient des feuilles et les
posaient sur le chemin sur lequel avançait le Christ, et tous ceux qui les précédaient ou les
suivaient, non seulement les hommes et les femmes, mais aussi les jeunes enfants et les
enfants dans les bras de leurs mères, tous s’écriaient et disaient : « Hosanna au plus haut des
Cieux (c’est-à-dire, sauve-nous, sauve-nous, Celui Qui demeures parmi les armées des anges).
Béni es-Tu, Celui Qui viens au nom de Dieu, car Tu es le Roi des Israélites ! » Ainsi cette
foule louait le Christ. Avec cet honneur elle vint à Sa rencontre et de cette façon elle Le loua,
comme Celui Qui est Roi des morts et vainqueur de l’enfer. Puisque les gens qui avaient vu le
miracle accompli par le Christ en ressuscitant Lazare le racontaient et témoignaient auprès de
tous à Jérusalem, les juifs l’ayant entendu, sortirent de cette manière au-devant de Sa Sainteté,
pour L’accueillir avec autant de gloire.
Si quelqu’un doute de la raison pour laquelle le Christ monta sur l’âne, il convient
qu’il sache que tant [le Christ] parcourut sur la terre, Il Se déplaça à pied. Et lorsqu’Il
voyageait sur de plus longues distances, jamais Il ne montait à cheval (le stade représente cent
brasses ; quinze stades font mille cinq cents brasses. C’est la distance entre Béthanie et
Jérusalem). Pour une distance aussi petite, le Christ Seigneur monta sur [l’âne], afin que
s’accomplisse la parole que le prophète Zacharie avait prophétisée auparavant au sujet du
Christ, en s’adressant à Jérusalem (ainsi qu’il est écrit au chapitre 9, verset 9) : « exulte avec
force, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton Roi vient à toi : Il est juste
et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse ». Le prophète
formule cette prophétie de cette façon : « ne crains pas ce Roi, Jérusalem, mais plutôt, réjouis-
toi et sois dans l’allégresse, car Il ne vient pas orgueilleux et hautain, mais doux et humble et
28 
 
monté sur un âne. Tu eus des rois, Jérusalem, mais ceux-là furent méchants et injustes,
voleurs et rapaces, comme furent le roi Manassé, Achab, Nabuchodonosor, tyrans, adorateurs
des idoles, souillés, pécheurs. Mais ce Roi Qui vient maintenant n’est pas comme ceux
d’avant, mais Il est le Roi de justice, le Roi de la paix, le Roi de toute miséricorde et douceur,
le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Celui-ci n’est pas un roi étranger, mais Il est ton
vrai Roi, Jérusalem, Celui Qui vient te sauver du joug de la servitude, Que les prophètes et
tous les patriarches attendirent avec beaucoup de joie ».
Par ces paroles d’antan le prophète annonça notre Seigneur Jésus Christ à Jérusalem.
Mais puisque les habitants de Jérusalem Le renièrent et Le tuèrent, ces paroles du prophète
s’adressent à nous, les vrais chrétiens ; car nous sommes dans l’Église de Jérusalem, à savoir
dans l’Église du Christ qui fut créée à Jérusalem par les Apôtres et se fonda partout dans le
monde, et dans laquelle nous, les chrétiens orthodoxes, nous trouvons.
Donc, pour toi, chrétien, le Roi du ciel S’humilia et prit l’apparence d’un esclave. Ce
jour, pour toi, Il vint à Jérusalem [pour subir] des peines et une mort ignoble et épouvantable,
pour te sauver de la mort éternelle. Il vint et versa Son sang pour te racheter de la servitude de
l’enfer et des peines. Il vint avec douceur pour que tu t’approches de Lui avec audace. Il vint
pauvre afin de t’enrichir de Son Royaume divin. Il vint obéissant et humble afin de t’élever
dans la gloire du ciel. Qui ne s’étonnera pas maintenant de Sa douceur et de Son infinie
humilité ? Car non seulement les hommes, mais aussi les anges sont saisis de crainte et
d’émerveillement en voyant comment le Dieu terrible, le Dieu des anges, le Dieu de tous,
dont le trône est sur les chérubins, Auquel servent des milliers de milliers de voïvodes
angéliques et de millions de millions d’anges, Celui Qui regarde la terre et la fait trembler,
vint avec tant d’humilité et tant de patience que non seulement Il descendit du ciel sur terre,
mais également Il supporta ensuite des supplices atroces. Et pour qui ? Pour nous, les
pécheurs ; pour nous, les ingrats ; pour nous, les obstinés ; pour nous faire miséricorde, pour
nous consoler, pour nous racheter, pour nous sauver de la mort éternelle, de la servitude du
diable, de l’emprise de l’enfer et des peines ; nous, qui étions donnés et vendus en raison de la
faute et de la désobéissance de notre ancêtre, Adam, par qui nous étions tous fautifs.
Donc, comment être dans l’allégresse et nous réjouir de la venue de ce Roi, Qui est
notre Sauveur miséricordieux ? Il convient, en vérité, que l’âme de tout homme croyant soit
dans l’allégresse car notre Dieu fit tout cela pour nous. Donc remercions-Lui avec amour,
pour des dons comme ceux qu’Il nous accorda ce jour par Sa venue.
Il convient dorénavant de savoir, d’abord, ce que représentent les manteaux que les
Apôtres jetèrent sur l’âne. Il convient de savoir, en deuxième temps, ce que l’âne représente.
Aussi, écoutez.
Notre Seigneur Jésus Christ, seul vrai Dieu, fut au ciel puissant et glorifié par les
anges, mais étant miséricordieux et aimant les hommes, Il ne laissa pas l’homme être mortel,
mais vint et Se montra humble et régna parmi nous, parmi les peuples laids et souillés, sans
élection, ainsi que le dit également le prophète Sophonie (3, 19) : « en ce temps-là, Je sauverai
29 
 
les éclopées, Je rallierai les égarées, et Je leur attirerai louange et renommée par toute la terre
où on leur faisait honte ».
Dès lors, comprenez que l’âne sur lequel monta le Christ nous représente, nous, les
peuples qui étions sans raison et sans sagesse, comme un âne. Mais, puisque le Christ
Seigneur S’assit sur nous avec l’enseignement du Saint Évangile et avec le don du Saint
Esprit, depuis lors, nous avons quitté l’adoration des idoles et nous adorons Sa Sainteté.
Et les manteaux jetés sur l’âne par les Apôtres représentent les dons et les
enseignements que les Saints Apôtres mirent sur nous. Et à nouveau, les vêtements que la
foule étendait afin que l’âne du Christ marche dessus, signifient les péchés des peuples ; car si
quelqu’un ne renonce pas à ses péchés, il ne pourra pas obtenir le Christ, Qui ne demeure pas
dans l’âme pécheresse ; car Sa Sainteté n’a pas de place dans le cœur du pécheur, ainsi que le
dit le prophète Isaïe (66, 1) : « quelle maison pourriez-vous Me bâtir ? ». La maison et la
demeure de Dieu sont le cœur pur de l’homme. Et l’Apôtre Paul dit (la deuxième épître aux
Corinthiens 6, 14) : « quelle union entre la lumière et les ténèbres ? » Les ténèbres sont les
péchés de l’homme et la lumière est Dieu, comme Il le dit Lui-même (chez l’Évangéliste Jean
12, 46) : « Moi, lumière, Je suis venu dans le monde ».
Par conséquent, si quelqu’un ne renonce pas à ses péchés, il ne pourra pas obtenir le
Christ mais se séparera de Lui. Et la séparation du Christ, à cause des mauvaises actions,
s’appelle la mort éternelle. Tous les pécheurs meurent de cette mort. De même que l’âme est
la vie du corps, de même Dieu est la vie de notre âme. Dès lors, lorsque notre âme se sépare
du corps, le corps meurt. Pareillement l’âme, si elle se sépare de Dieu en raison des mauvaises
actions, alors elle meurt de la mort éternelle. Et qu’est-ce qui est souvent dit ? Le Christ
Seigneur Lui-même dit, dans l’Évangile de Luc (16, 13) : nul serviteur ne peut servir deux
maîtres, à savoir en même temps Dieu et le diable ; car il aimera l’un, c’est-à-dire le diable et
haïra Dieu ; et il aimera les mauvaises œuvres du diable et haïra les œuvres de Dieu. Et de
même que l’homme voulant courir sur un chemin, s’il est alourdi par beaucoup de vêtements,
il ne peut pas courir, de même cet homme qui ne se déshabille pas de ses péchés, ne pourra
pas courir pour arriver dans le Royaume du ciel. Et de même que l’homme ne peut pas
regarder à la fois vers le ciel et vers la terre, de même quiconque a des péchés ne peut pas voir
à la fois Dieu et le diable.
Donc, en vérité, les vêtements qu’ils jetaient en les étendant devant le Christ, ne
signifiaient rien d’autre que le renoncement aux péchés et la haine des méfaits. Et les autres
habits que les Apôtres posaient sur l’âne, sont l’enseignement avec lequel les Apôtres
couvrirent les péchés des peuples. Retenez que, comme je l’ai déjà dit, l’âne nous représente,
[c’est-à-dire] les peuples ; donc les Saints Apôtres furent envoyés chez nous pour enseigner et
confesser, ils firent des miracles et supportèrent tout, uniquement dans le but de convertir les
peuples, de les conduire à la connaissance de Dieu et de couvrir leurs péchés.
Les rameaux de palmier ont représenté la victoire sur les péchés.
30 
 
Aussi, ô mes bien-aimés chrétiens, voici qu’avec l’aide de Dieu nous traversâmes le
Saint Carême. Donc, examinons-nous nous-mêmes pour que nous n’ayons pas jeûné avec
orgueil et vantardise, pour que nous n’ayons pas jeûné avec paresse, en faisant la volonté du
corps, pour que nous n’ayons pas jeûné avec colère et inimitié envers quelqu’un et avec
parcimonie, car un tel jeûne a peu d’utilité et reçoit un maigre salaire. Dès lors, à nouveau
arrive la semaine du Saint Calvaire de notre Seigneur Jésus Christ et au moins maintenant,
efforçons-nous de nous redresser, afin de célébrer la Sainte Passion selon la volonté de Dieu
et d’arriver aussi au jour lumineux de la Sainte Pâque. Par conséquent, laissons certains se
parer en changeant des tenues, s’enjoliver et s’embellir, d’autres se soucier des mets et des
boissons, certains mener une vie de plaisirs et se délecter, d’autres s’enrichir et s’emplir. Et
qui ? Les peuples, les païens ignorants, les sans Dieu, qui ne connaissent pas le vrai Dieu, qui
n’attendent pas une résurrection et un jugement à venir, ni n’espèrent recevoir selon leurs
œuvres. Que des gens comme ceux-là se soucient de ces choses, mais nous, ceux qui croyons
au vrai Dieu, prenons soin d’éclairer nos âmes, d’embellir nos âmes, de parer nos âmes de
bonnes choses, d’offrir à Dieu de bonnes œuvres. Faisons celles-ci, obtenons celles-ci, car
nous croyons en Dieu, Celui Qui aime ces choses, et nous attendons de ressusciter et d’être
jugés et croyons que nous recevrons selon nos œuvres. Pour cela, faisons également les
œuvres qui conviennent à notre foi ; n’espérons pas d’être sauvés sans bonnes œuvres. De
même qu’il est impossible au feu de brûler sans bois, de même personne ne peut être sauvé,
sans les œuvres de sa foi. Efforçons-nous de faire ces choses, frères, pour que le Christ
Seigneur nous rende dignes de passer notre vie ici en bonne santé et en paix, sans dommage
de la part des ennemis visibles et invisibles, d’arriver aussi à la Sainte Pâque, de nous libérer
de nos péchés le jour de la résurrection de Jésus Christ – pour cela, que nous obtenions la vie
éternelle et la joie pascale de ceux d’en-haut, dans le Royaume des Cieux, [Royaume] que
nous obtenions tous, par la grâce et la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ, à Qui
convient la gloire, l’honneur et l’adoration, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et
toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
31 
 
AU GLORIEUX ET LUMINEUX JOUR DE LA RÉSURRECTION DE
NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
Enseignements pour la joie du jour, et combien de fois le Christ Seigneur,
ressuscité des morts, S’est montré à Ses disciples ce jour-là.
Aujourd’hui, frères, le parole que le prophète et roi David avait prononcée jadis à
propos de ce jour lumineux, s’accomplit (Ps. 117, 24) : « voici le jour que fit Yahvé, pour
nous allégresse et joie ». Et chacun peut savoir et comprendre la manière dont ce jour est pour
nous joie et allégresse. Car si l’affliction et la peur nous saisissent à cause de la ruse et de la
malveillance de nos ennemis, qui nous font perdre la santé, les biens, la liberté et nous font
tomber dans la servitude, la pauvreté et dans toutes les misères, combien plus ne ressentons-
nous pas de joie et d’allégresse, lorsque nous voyons nos ennemis vaincus, piétinés et détruits.
À ce moment-là nous sommes joyeux et libérés de toute affliction et de toute peur. C’est de
cette manière qu’aujourd’hui, nous nous réjouissons et sommes dans l’allégresse, car nos
ennemis, les diables, qui nous avaient causé tout le mal et dont la ruse et l’hostilité nous
avaient fait perdre le Paradis et la vie éternelle et tomber dans le dénuement et la servitude du
diable et de l’enfer – raison pour laquelle, la crainte et une grande affliction nous avaient
saisis – ces ennemis-là sont aujourd’hui piétinés et vaincus par la résurrection de notre
Seigneur Jésus Christ, et la joie et la bonne humeur nous sont revenues. Et ceux qui nous
voulaient du mal nous les voyons aujourd’hui écrasés et détruits. Dès lors, à la place de
l’affliction, aujourd’hui vint la joie ; à la place de la crainte, la paix et l’absence de peur ; à la
place de la servitude, la liberté ; des ténèbres, nous sommes sortis à la lumière ; au lieu des
peines, nous trouvâmes le repos ; à la place de l’enfer, aujourd’hui nous obtînmes le ciel.
Ciel, c’est-à-dire anges qui êtes au ciel, soit dans l’allégresse et réjouis-toi, terre, à
savoir les hommes qui sont sur terre ! Et pourquoi ? Parce que ce jour la malédiction
d’autrefois disparut et arriva la nouvelle bénédiction. Le péché disparut et vint la sainteté.
Morts, soyez dans l’allégresse et réjouissez-vous, ancêtres, car le Christ vous sauva. Il vous
donna l’héritage premier, le Paradis. Il vous fit don de la vie éternelle. Tous les peuples et
toutes les nations soyez aujourd’hui dans l’allégresse. Car ce jour, notre salut apparut ; ce jour
le Christ est ressuscité et le pouvoir du diable fut écrasé ; aujourd’hui le Christ est ressuscité
et l’ennemi de notre race fut vaincu ; aujourd’hui le Christ est ressuscité et les morts depuis
les siècles se levèrent ; aujourd’hui le Christ Se montra en Roi et le diable en esclave.
Après l’ensevelissement de notre Seigneur Jésus Christ, mes bien-aimés chrétiens, les
juifs envieux allèrent et dirent à Pilate (ainsi que l’écrit l’Évangéliste Matthieu 27,
63) : « seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit de son vivant : « Après
trois jours Je ressusciterai ! » Aussi, accorde-nous le pouvoir de monter la garde autour du
sépulcre pour éviter que Ses disciples ne viennent Le dérober et ne disent au peuple qu’Il est
ressuscité des morts ». Mais d’où savaient-ils que le Christ ressuscitera ? De la parole de Sa
Sainteté qu’Il leur avait dite au sujet du prophète Jonas : « de même, en effet, que Jonas fut
dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l’homme
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Saint Métropolite Varlaam de Moldavie - homélies (Cazanii)

  • 1. 1    PRÉSENTATION DE LA TRADUCTION 1. La vie du Saint Hiérarque Varlaam, Métropolite de la Moldavie (fêté le 30 août) Considéré comme le père de la langue roumaine littéraire, Saint Varlaam, Métropolite de la Moldavie, fut l’un de plus grands Hiérarques de l’Église Orthodoxe Roumaine. Il nacquit dans le village Borceşti, à côté de Târgu Neamț (Moldavie), autour de l’an 1590, dans une famille de paysans orthodoxes très pieux. Il fut baptisé Vasile et étant appelé à servir l’Église du Christ, dès son enfance et pendant quinze ans, il fut le disciple de l’higoumène Dosoftei de l’ermitage de Zosima situé dans la vallée du ruisseau Secu. Il y approfondit sa connaissance du slavon, du latin et du grec. Après le rappel à Dieu de l’higoumène Dosoftei, en 1608, l’hiéromoine Varlaam fut élu higoumène du Monastère Secu où il se consacra à l'étude de livres religieux. En 1618, il traduisit « L’échelle » de Saint Jean Climaque. Vingt-quatre ans plus tard, soit le 23 septembre 1632, l’higoumène Varlaam devint métropolite de la Moldavie et il le resta jusqu’en avril 1653. L’une des préoccupations majeures du Saint Métropolite Varlaam fut de nourrir le peuple de Dieu avec des livres liturgiques et de catéchisme, écrits en langue roumaine. Aussi, fonda- t-il auprès du Monastère Les Trois Saints Hiérarques de Iași la première typographie de Moldavie. Il y imprima en roumain, trois livres qui comptent parmi les écrits les plus importants de la culture roumaine de cette époque : ‐ « Cazanii » : ce livre contient des homélies pour tous les Évangiles dominicaux de l’année liturgique, pour les fêtes royales et les grands Saints. Il fut imprimé en 1643 sous le nom de « Carte românească de învățătură » (« Livre roumain d’enseignement »). Son nom populaire est « Cazania lui Varlaam » (« Sermons de Varlaam ») et comprend 75 homélies dans un volume de 500 pages. ‐ « Sept Mystères de l’Église », livre imprimé en 1644. ‐ « Réponse au catéchisme calviniste », livre imprimé en 1647. Le 12 février 2007, le Métropolite Varlaam fut canonisé par l’Église Orthodoxe Roumaine et sa fête fut fixée au 30 août. 2. Les « Sermons de Varlaam »
  • 2. 2    Les « Sermons de Varlaam » constituent le plus important livre ancien roumain d’enseignement spirituel, aux côtés de la Bible de Șerban de 1688. Ce livre connut un succès extraordinaire et se répandit sur tout le territoire où la langue roumaine était parlée, notamment en Transylvanie où l’on conserve encore de nos jours 350 exemplaires manuscrits. En effet, les « Sermons de Valaam » devinrent rapidement et pour longtemps (plus de 250 ans) le texte homilétique de base dans les églises orthodoxes roumaines. Entre 1644 et 1791, le livre fut réédité huit fois: une fois au Monastère Dealu (1644), une fois à Alba Iulia (1699), trois fois à Bucarest (1732, 1765, 1768), toujours trois fois à Râmnic (1748, 1781, 1792), et entre 1834 et 1929, il a été réédité encore six fois : à Buzău (1834), à Sibiu (1850) et Bucarest (1868, 1898, 1911, 1929). La présente traduction est basée sur la troisième édition de Bucarest (1929), elle-même prenant comme point de départ la version des « Cazanii » publiées en 1792 à Râmnic, pendant l’épiscopat de Monseigneur Filaret. 3. Bibliographie Archimandrite Bălan, Ioanichie, Le paterikon roumain, vol. I, VIe édition, Maison d’édition du Monastère Sihăstria, 2011, p. 216-223. Cazanii ce cuprind în sine Evangheliile tâlcuite ale Duminicilor de preste an, și cu cazaniile Sinaxarului praznicilor împărătești și ale Sfinților celor mari de preste an, IIIe édition, Tipografia cărților bisericești, Bucarest, 1929. Ţâra, Vasile D., Discours religieux, modèle et norme d’expression soignée à l’époque ancienne1 , Revue Perspectives liées au texte et au discours religieux2 , Maison d’édition de l’Université Alexandru Ioan Cuza, Iaşi, 2013, p. 211-218.                                                              1  Discursul religios, model şi normă de exprimare îngrijită în epoca veche.  2  Perspective asupra textului și discursului religios 
  • 3. 3    AU 25 DÉCEMBRE / 7 JANVIER AU GLORIEUX ET LUMINEUX JOUR DE LA NAISSANCE DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST Le Seigneur Dieu, le Créateur du monde, créa d’abord Adam, paré de tous les dons et livra toutes choses entre ses mains. Il lui donna une pensée libre, pour que personne ne puisse l’emporter sur sa raison et sa volonté. Il lui octroya le pouvoir d’un roi sur toutes les créatures de Dieu. Il lui donna une vie sans maladie, sans douleur, sans péchés et éternelle. Et que lui donna-t-Il encore ? Il lui donna la permission de manger de tous les arbres du Paradis3 . Seulement, Il lui laissa quelques enseignements mais ce, uniquement pour qu’il sache qu’il y a Dieu au-dessus de lui. Mais lui, il n’a respecté même pas cela, en transgressant les enseignements de Dieu, raison pour laquelle il fut banni du Paradis4 . Personne ne le trompa, personne ne le renvoya du Paradis. Lui-même, par sa faute, il se bannit, se priva de la gloire de Dieu et tomba sur cette terre maudite. Cela ne lui suffisant pas, l’homme se tourna vers encore plus de méfaits : meurtres, débauches, effusions de sang, brouilles ; l’homme commettait toutes les actions du démon. Et pire encore, car il n’adorait même pas Dieu, mais les idoles muettes et sourdes, les pierres et le bois, et ne pouvait plus connaître Dieu. Il ne pouvait pas comprendre que puisque les créations de Dieu sont aussi lumineuses et belles, tels le soleil et les étoiles, combien davantage le sera Celui Qui a dit et celles-ci furent créées ? Si le soleil brille autant, lequel est la création de Dieu, combien plus brillera Celui-là, le Créateur ? La terre, faite par Lui et qui nous porte tous, mais combien sera-t-Il plus puissant Celui Qui a créé la terre ? L’homme, créé par Dieu et qui est tellement sage et intelligent, tellement beau et habile, mais combien davantage le sera Dieu, Celui Qui l’a créé ? L’homme n’a pas pu comprendre autant, car sa raison était obscurcie par les péchés. Mais Dieu, voulant le faire revenir de son égarement, montra aussi de nombreux signes. Il y eut un déluge dans le monde entier, de sorte que tous les hommes se noyèrent5 . Sodome et Gomorrhe, Il les fit périr par le feu6 ; guerres fréquentes, nombreuses servitudes. À côté de cela, Il leur envoya des prophètes et suscita des saints et des maîtres, mais les hommes persévéraient dans leurs mauvaises actions. Dieu attendit que les hommes se repentent ; mais eux, ils ne quittaient plus les péchés. Après tout cela, s’Il a vu que les hommes ne se redressaient plus, Il est Lui-même descendu et est né dans la chair de la Sainte Vierge Marie et ce jour, l’Invisible est venu au monde, le monde entier L’a vu et Dieu se fit homme7 . Ce jour, Dieu, Celui Qui est sans commencement, est né avec commencement. Quelle autre chose est plus louée ? Qui va                                                              3 Gn. 2, 16. 4 Gn. 3, 24. 5 Gn. 7, 21. 6 Gn. 19, 24 ; 25. 7 Jn. 1, 14.
  • 4. 4    entendre sans s’étonner ? Qui contemplera sans s’effrayer ? Que Dieu soit homme ? Pour quoi ? Pour notre salut, pour notre bien, pour notre délivrance des mains du diable. Notre Seigneur Jésus Christ est né en l’an cinq mille cinq cent huit depuis le commencement du monde, pendant le règne du roi juif Hérode. À ce moment-là, il y avait quelques bergers qui gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit8 . Et l’ange de Dieu se tint devant eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté. Et ils s’étonnèrent et furent saisis d’une grande crainte. Et l’ange leur dit : « soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David. Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche »9 . Et soudain, se joignit à l’ange une multitude de puissances célestes, qui louaient Dieu avec une grande joie et chantaient des chants avec force, en disant : « gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre, aux hommes bienveillance ». Après que les anges s’en furent allés, les bergers dirent : « allons jusqu’à Bethléem pour voir cette parole que Dieu nous dit aujourd’hui ». Et en y allant, ils trouvèrent Marie et le nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche et racontèrent tout ce qu’ils avaient vu et entendu au sujet de cet enfant. En entendant cela, tous furent étonnés de ce que leur disaient les bergers. Sur ces entrefaites, arrivèrent également des philosophes d’Orient. Ces philosophes étaient des rois de Perse car, à cette époque-là, les rois et les empereurs étaient des philosophes qui connaissaient la rotation du ciel et la marche des étoiles. Cette science, ils la tenaient de Balaam, leur ancêtre, qui, en prophétisant au sujet du Christ, avait dit ainsi10 : « un astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève, issu d’Israël. Il frappe les tempes de Moab et le crâne de tous les fils de Seth ». Ils avaient cette prophétie écrite dans le livre, dans leur propre langue, aussi calculaient-ils toujours le moment où cette étoile allait briller. Et à cette époque-là, ils virent l’étoile tellement grande et brillante, ne se dirigeant pas vers le couchant à l’instar des autres étoiles, mais vers le midi. Aussitôt, ils comprirent que cette étoile était celle de ce grand Roi qui resplendit par Sa naissance selon la chair dans la lignée de Jacob. Ils prirent conseil et partirent accompagnés de grandes suites, comme des rois, pour adorer le jeune Roi. Lorsqu’ils avançaient, l’étoile se déplaçait devant eux et les guidait ; et lorsqu’ils se reposaient, elle aussi s’arrêtait ; et s’ils repartaient, elle repartait également. Une fois arrivés à Jérusalem, l’étoile se déroba à leurs yeux, pour qu’ils n’aient plus de guide et pour qu’ils interrogent les juifs, de sorte que tout le monde soit au courant de leur arrivée. Aussi, une fois dans la ville, ils commencèrent à demander aux juifs : « où est votre Roi qui vient de naître ? » Et les juifs leur répondirent en disant qu’ils n’ont d’autre roi qu’Hérode. Alors, ces philosophes leur dirent : « nous ne nous enquérons pas d’Hérode, mais                                                              8 Lc. 2, 8. 9 Lc. 2, 9-12. 10 Nb. 24, 17. 
  • 5. 5    nous vous interrogeons au sujet de ce Roi qui vient de naître, car nous avons vu Son astre à l’Orient et nous sommes venus Lui rendre hommage ». L’ayant appris, Hérode s’émut, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les grands prêtres et les scribes juifs et leur demanda le lieu où devait naître leur Roi. Et ils lui dirent : « le prophète dit qu’Il naîtra à Bethléem ». Alors Hérode prit peur davantage et appela dans le secret les philosophes pour leur demander à quel moment l’astre leur était apparu, et leur dit : « allez vous renseigner exactement sur l’enfant ; et quand vous L’aurez trouvé, avisez-moi, afin que j’aille, moi aussi, Lui rendre hommage ». Par cela, il cherchait à savoir où Il était né, fin d’y envoyer quelqu’un, non pas pour Lui rendre hommage, mais pour Le faire périr. Après quoi, ces rois et philosophes quittèrent la ville, attristés à cause de l’étoile qui s’était dérobée à leurs yeux. Mais, pendant qu’ils s’attristaient ainsi, l’étoile qui les guidait leur apparut à nouveau et se déplaça devant eux, jusqu’à ce qu’elle soit arrivée au-dessus de la maison où se trouvait l’enfant. Et ces rois se réjouirent de tout cœur, entrèrent dans la maison et en voyant l’enfant avec Marie, Sa Mère, se prosternèrent pour Lui rendre hommage et Lui offrirent des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or représente l’ordre royal et par ce présent, ces rois ont figuré que le Christ est le Roi de l’univers. L’encens représente l’ordre divin et ils avérèrent que tous les sacrifices de bonne odeur sont apportés et consacrés au Christ, ensemble avec Dieu le Père, maintenant, dans la Nouvelle Alliance, comme jadis dans l’Ancienne Alliance. La myrrhe symbolise le corps d’un homme mort et par cela, ils avérèrent que le Christ est vrai homme et mourra et sera oint de myrrhe. Aussi, convenait-il d’offrir ces présents lors de Sa naissance et c’était ce que ces philosophes-là pensaient du Christ. Après quoi, l’ange de Dieu leur apparut et les avertit de ne point retourner chez Hérode mais de prendre une autre route pour rentrer dans leur pays11 . Aussi, réalisez, mes bien-aimés chrétiens, que ces rois et philosophes abandonnèrent leur tranquillité et leurs cours, leurs femmes et leurs enfants et voyagèrent dans un pays étranger, en cherchant le Christ. De la même façon, vous aussi, chrétiens, vous laissez tout ce qui tient de ce monde. Vous laissez vos maisons, à savoir votre vie dans les péchés ; vous laissez les femmes, c’est-à-dire la débauche ; vous laissez les enfants, c’est-à-dire vos envies et vos pensées de péchés et en personne, vous allez Lui rendre hommage. Celui-là, pour toi, est descendu du ciel et est venu sur terre, mais toi, tu ne veux pas sortir du péché pour aller vers Lui ; et quelle miséricorde obtiendras-tu de Lui ? Les hommes étrangers et païens sont venus de loin, avec des présents, pour adorer le Christ, mais toi, tu traînes à faire même un pas jusqu’à l’église, pour voir là-bas le Christ et rendre hommage à Celui dont tu tiens tout le bien à la fois dans ce monde-ci et dans le futur. Ou peut-être penses-tu que tu vivras éternellement, pour ne te préoccuper que de ce monde-ci, comme il semblait au roi Hérode ? Celui au sujet duquel il est dit dans le Saint Évangile que, lorsqu’il apprit la naissance du Christ, il en fut attristé et effrayé, car il craignait pour son royaume, en ayant entendu la naissance d’un autre roi. Ainsi se passe-t-il avec les hommes orgueilleux et fiers, qui aiment la louange de ce                                                              11 Mt. 2, 12.
  • 6. 6    monde vain. S’ils apprennent la perte de leur gloire, ils craignent énormément et s’effraient, comme vous avez entendu aussi au sujet de ce Hérode ; car s’il n’avait pas obtenu le pouvoir pour la gloire et l’orgueil, il n’aurait pas pris peur, ni n’aurait provoqué autant de mort. Mais, lorsque ces philosophes ne retournèrent plus pour l’informer du Christ, il s’irrita et fit tuer quatorze mille enfants, en pensant que le Christ serait parmi eux, pour Le tuer aussi. Cependant, il se trompa grandement, malheur à lui, car comme dit aussi l’Écriture, ni conseil, ni intelligence, ni sagesse ne subsistent devant Dieu. Il fut abusé par ce qui faisait l’objet même de son calcul, car il tua les enfants et les présenta comme ses propres accusateurs devant Dieu, et Dieu, pour Son Fils, Se mit en colère contre lui et lui écourta le règne ; laquelle chose soit loin des chrétiens. Il convient de savoir également que le Christ Seigneur est venu au monde pauvre et humble. Premièrement, afin que tous les humbles et les pauvres, sans crainte et sans honte, aillent à Sa rencontre. Deuxièmement, afin que les pauvres et les malheureux ne soient pas rejetés et opprimés dans le monde, par les plus grands et les plus riches, mais qu’ils sachent que si l’un d’entre eux venait à les renier, il renierait le Christ, ainsi que l’affirme le Christ, Lui-même12 : « dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de Mes frères, soit bien, soit mal, c’est à Moi que vous l’avez fait ». Troisièmement, pour qu’Il nous montre Lui- même Sa manière d’être, à nous, Ses serviteurs, afin que nous imitions notre Christ Seigneur ; [pour être] non pas plus grands que notre Seigneur, mais comme Lui : humbles, doux, patients, raillés et dénigrés par ce monde, ne faisant aucun mal à personne, mais nous-mêmes portant le fardeau des autres. Quatrièmement, pour que les serviteurs de l’antéchrist soient distingués des serviteurs de Sa Sainteté, en ce qu’ils s’opposent en tout au Christ : orgueil, majesté, richesse, puissance, obligeant les gens, contre leur gré et par nécessité, à les suivre et à tous causant des ennuis. Cependant, ils ne souhaitent supporter aucune épreuve, tels les païens et les incroyants. Cinquièmement, le Christ S’est surtout incarné pour faire sortir tout le genre humain de la méchanceté qu’il avait amassée, en échange de sa désobéissance. Si le Christ, le Fils de Dieu, ne S’était pas incarné, les juifs seraient restés dans leur égarement ; et nous, les gentils, adorerions les idoles ; le monde entier serait dans la servitude du diable, le ciel serait fermé, la colère de Dieu serait au-dessus de tous les hommes et personne jusqu’à maintenant n’aurait été sauvé, ni n’aurait échappé aux tourments ; enfin, l’Esprit Saint n’aurait pas été donné aux hommes et le monde ne serait pas venu de l’égarement vers la vérité. Ce jour, pour nous les chrétiens, tout cela fut changé de mal en bien, par la Naissance du Christ Seigneur. Pour cette raison, célébrons, nous aussi, ce jour, honorons ce jour royal, glorifions le Christ, Qui est né aujourd’hui, non pas avec des fêtes païennes, non pas avec des danses, une multitude de mets et des beuveries. Ne nous enorgueillissons pas et ne nous vantons pas car la mort nous attend. Ne nous adonnons pas à la débauche, ne nous souillons pas, car le feu éternel se prépare pour certains de ceux-là. Ne mangeons pas beaucoup et ne nous enivrons pas, car demain nous aurons à nouveau faim, comme si nous n’avions pas mangé.                                                              12 Mt. 25, 40.
  • 7. 7    Qu’obtenons-nous par les beuveries ou quel bien gagnons-nous pour nos âmes ? Combien ont passé des journées comme celles-ci, avec des chansons, des orchestres et des danses, mais maintenant ils sont poussière dans la terre ! Seulement heureux sont ceux qui ont fait et font du bien pour leur âme. Aussi, rassasions les affamés, donnons à boire à ceux qui ont soif, habillons les nus, ayons de l’égard pour les malades, visitons les prisonniers et les enchaînés, recevons les misérables, soyons utiles aux persécutés, regrettons et pleurons nos péchés, louons les saints. Alors, Dieu recevra notre célébration et nous jugera dignes du Royaume céleste ; que nous l’obtenions tous, par la miséricorde et la grâce de notre Seigneur Jésus Christ Qui est né ce jour, à Qui il convient honneur et gloire, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
  • 8. 8    AU 1 / 14 JANVIER A LA CIRCONCISION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST Notre Seigneur Jésus Christ, le vrai Fils de Dieu, est auprès de Dieu Son Père depuis toute éternité et n’a ni commencement ni fin. Lorsqu’arriva la plénitude des temps, Il est né de la Sainte Vierge, pour le salut des hommes. Sa naissance fut glorifiée sur la terre, non seulement par les rois et les hommes, mais également par les anges. Pour cela, celui qui regardera à nouveau attentivement, verra de merveilleuses choses que Dieu a bien voulu accomplir ce jour. Car le Christ Seigneur n’est pas seulement né, mais Il fut aussi circoncis au huitième jour, à l’instar des autres enfants du peuple juif. Sa Sainteté, Qui donna la Loi, ce jour, prit de bon gré le fardeau de la Loi pour nous, à savoir la circoncision dans Sa chair sainte et pure. Le Christ notre Sauveur donna Son corps pour être circoncis, alors que Lui-même sans péché, premièrement pour montrer qu’Il avait un vrai corps, qu’Il est né dans la chair comme tous les hommes et qu’Il n’est pas apparu tel un esprit, comme disent les hérétiques. Deuxièmement, Il fut circoncis car la Loi Ancienne était en vigueur depuis Abraham, qui avait reçu le premier cette règle : la circoncision. Mais le Christ Seigneur n’a été circoncis pour aucune autre raison que celle de ne pas paraître aux juifs qu’Il ne respecte pas la Loi et qu’Il est l’ennemi de Dieu, Celui Qui a donné la Loi Ancienne, et afin d’éviter qu’ils disent que c’est pour cette raison qu’ils ne L’ont pas cru ; car Il n’est pas venu pour abolir la Loi, mais pour l’accomplir. Aussi, le Christ fit-Il tout ce que la Loi Ancienne enseignait, pour qu’ils n’aient pas de réponse, comme d’ailleurs ils n’en ont pas, hormis l’obstination et l’aveuglement de leur cœur. Troisièmement, Le Christ Seigneur prit sur Lui le fardeau de la Loi, pour nous libérer de la lourde servitude de la Loi juive et ainsi, nous sommes libres de la circoncision selon la Loi, en raison de la circoncision du Christ, notre Seigneur. Quatrièmement, le Christ S’est fait circoncire pour nous donner un exemple d’obéissance ; car de même que Sa Sainteté n’a été en rien coupable devant la Loi et de plein gré S’est soumis à la Loi, de même nous aussi devons-nous être obéissants aux enseignements du Christ. Le Christ Seigneur l’a fait comme un roi, qui montre lui-même de l’audace, lorsqu’il veut encourager ses soldats à la guerre. De la même manière, le Christ nous donna à nous aussi un exemple d’obéissance. Cinquièmement, le Christ Seigneur nous a montré par là Sa grande miséricorde, car par le sang qu’Il versa dès le départ, Il signifia que sur la croix également Il versera Son sang pour nous et que, Lui-même sans péché et encore dans les langes, Il avait commencé à être torturé pour les pécheurs.
  • 9. 9    Considère, mon bien-aimé chrétien, la miséricorde et l’amour de ton Seigneur, combien Il t’aime car, en voulant te racheter, Il assuma Lui-même le fardeau de la Loi ; et, dès Son plus jeune âge, Il n’épargna pas Son corps, mais le donna pour être circoncis, avec douleur et brûlure, ce dont nous parle aujourd’hui le Saint Évangile. Maintenant écoute ce qu’est la circoncision et la raison pour laquelle elle fut prescrite dans la Loi Ancienne des juifs. La circoncision est une alliance de paix conclue par Dieu avec Abraham et sa race, comme l’écrit avec signature qu’établissent les hommes, pour la preuve, lorsqu’ils concluent un contrat entre eux. De la même manière, Dieu certifia Son alliance et la promesse donnée à Abraham par la circoncision, comme par un sceau et un écrit. Dieu promit à Abraham de lui donner le pays de la Palestine, de le rendre grand et renommé parmi tous les peuples et que de sa race s’élèvera Celui par Qui toutes les nations seront bénies, Qui est le Christ Lui-même né dans la chair de la race d’Abraham ; donc, étant donné que Dieu voulut naître dans les derniers temps de la race d’Abraham, Il a marqué ainsi sa race par la circoncision, afin que la race d’Abraham soit choisie et distinguée des autres langues et des autres peuples. Ensuite, Dieu prescrivit à Abraham la circoncision afin que sa race cesse de pécher, en raison de ce signe. Dieu institua la circoncision, pour que le peuple d’Abraham se garde de la débauche, de toute impureté et qu’il suive la foi et la justice d’Abraham. Et à nouveau, Dieu appliqua la circoncision sur le corps d’Abraham, pour que soient révélés ceux qui naîtront d’Abraham, car ce signe est mis sur son corps en raison de la promesse que Dieu lui fit selon laquelle, de sa race naîtra le Christ Messie, par Qui toutes les nations seront bénies et pour qu’il sache que la circoncision subsistera jusqu’à ce que la promesse faite par Dieu à Abraham au sujet du Christ Seigneur sera accomplie. Le Christ Seigneur S’est fait circoncire selon la Loi, pour mettre fin à la circoncision. Aussi, après la résurrection du Christ et Son ascension de la terre au ciel, la circoncision n’est plus pratiquée. D’Abraham jusqu’au Christ il y a deux mille quatre cent six ans. La circoncision se maintint également pendant tout ce temps car celle-ci fut donnée pour le Christ. Et une fois que le Christ fut mis au monde, la circoncision devint inutile, car ce que Dieu avait promis à Abraham s’accomplit. Donc, il a fallu maintenir la circoncision, le signe de la promesse, jusqu’au moment où Dieu accomplit la promesse. Et s’Il accomplit la promesse, à partir de ce moment-là la circoncision devint inutile, car voici que la bénédiction de tous les peuples naquit de la race d’Abraham, notre Seigneur Jésus Christ, Qui accomplit aujourd’hui la promesse de la circoncision par Sa propre circoncision. Celui qui se fera circoncire ne croit pas que le Christ est venu, mais attend toujours qu’Il vienne. Aussi, les juifs qui ne crurent pas au Christ continuent à se faire circoncire car ils attendent toujours que le Christ vienne. Quant à nous, laissons les juifs avec leur circoncision, car Dieu nous a libérés d’elle et en tant que fidèles du Christ, nous ne devons ni penser, ni observer quoi que ce soit selon la chair, car ceux-là marquaient leur corps par un signe selon lequel ils attendaient la venue du
  • 10. 10    Christ et en vertu duquel ils espéraient obtenir la libération de la servitude d’autres peuples ; mais nous, nous marquons l’âme par le Saint Baptême, signe en vertu duquel nous obtenons le salut éternel, qui nous est donné par le Christ Seigneur. Ces deux signes, à savoir la circoncision et le Baptême, enseignent de s’arrêter et de se garder de commettre des péchés et toute iniquité. D’autant que le Christ est plus grand qu’Abraham, d’autant est aussi plus grand le Baptême que la circoncision. À ceux qui se faisaient circoncire, Dieu leur promit le pays de la Palestine avec cette Jérusalem qui est sur terre, car ils naissaient dans la chair, aussi reçurent-ils un héritage charnel ; alors que nous naissons spirituellement par le Saint Baptême, aussi recevons-nous un héritage spirituel, le Royaume de Dieu et la Jérusalem céleste. Dès lors, à partir du moment où la circoncision spirituelle est arrivée, à savoir le Saint Baptême, la circoncision charnelle s’arrête et n’est plus utile, non seulement pour nous, les fidèles du Christ, mais également pour les juifs eux- mêmes et pour les autres peuples. Ceux-là n’ont pas cru au Christ Seigneur et dès lors, ils se font circoncire, en espérant qu’ils recevront en échange une récompense de la part de Dieu ; mais ils recevront davantage de peines et de jugement avec colère de la part de Dieu, car ils n’ont pas cru en Son Fils unique. Donc, faisons-nous circoncire spirituellement. Tranchons de notre cœur les pensées mauvaises et impures, l’envie du péché, car du cœur sortent toutes les malices – selon la parole de Dieu – des pensées impures de meurtres, de débauche, de blasphème, de mensonges, de vulgarités ; et celles-ci souillent l’homme. Aussi, purifions notre cœur avec une circoncision spirituelle, déshabillons-nous de l’homme ancien et vêtons-nous de l’homme nouveau, celui qui est créé à l’image du Christ. En vue de cela, circoncisons même notre corps avec une circoncision spirituelle. Empêchons nos yeux de voir de la débauche, nos oreilles d’écouter des chansons mondaines d’amour, les mains de saisir et de piller, les jambes de courir à des meurtres et des effusions de sang et à d’autres choses mauvaises, la langue de proférer des médisances, des mensonges et des malédictions, la bouche de beaucoup manger et de boire jusqu’à l’ivresse. Ensuite, circoncisons-nous aussi de toute notre volonté et seulement, offrons-nous toujours à Dieu et [mettons-nous] à Son service. Et pas uniquement en ce qui concerne notre corps, mais également en ce qui concerne nos biens, il convient de trancher le surplus, s’il y a un surplus de pain dans nos greniers ou dans nos corbeilles, ou de vêtements dans nos coffres, ou d’argent, selon la parole de Dieu Qui dit : « que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas ». Et si tu as de quoi manger, du pain ou d’autres aliments, fais pareillement, et en échange tu recevras un héritage au ciel et une récompense dans le Royaume de Dieu. Dès lors, s’il est dit par Dieu « que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas », mais nous, qui avons même jusqu’à dix vêtements de rechange, non utilisés et mangés par les mites, dis-moi, quelle réponse donnerons-nous à Dieu ? Ou peut-être, avec autant de bagages, pourrons-nous rentrer au Royaume des Cieux ? Nous nous trompons en vain : car si nous gagnons le monde entier et si nous perdons notre âme, quelle bénéfice en retirerons-nous ? Ou peut-être, pourrions-nous racheter nos âmes des tourments avec la richesse de ce monde ? Souvenons-nous de ce riche qui passait ses jours à se changer de
  • 11. 11    velours et de pourpre, alors que le pauvre Lazare gisait près de son portail, dans les ordures, et le riche ne lui donnait à manger même pas les miettes qui tombaient de sa table ; et après la mort de tous les deux, le pauvre fut emporté par les anges dans le sein d’Abraham, tandis que le riche se retrouva dans les tourments. À la place des habits chers, il était brûlé et cuit par la fournaise. Au lieu des mets délicieux et bons, les vers mangeaient sa langue et son cou. À la place du bon vin sucré, il demandait une goutte d’eau et même celle-ci il ne put l’obtenir. Donc quel profit retira-t-il de sa richesse, ou que gâcha la pauvreté de Lazare ? Aussi, ne convoitons pas ce monde, car bientôt nous serons envoyés d’ici là-bas nus, comme nous sommes nés. Et toute notre fortune restera au monde et d’autres s’en réjouiront, qui n’ont pas peiné pour elle, et nous nous en irons accompagnés uniquement des péchés accumulés par elle. Pour cela, déplaçons-la à l’endroit où nous irons, partageons-la aux pauvres, aux nus, aidons les opprimés, les faibles, pour échapper au jugement avec colère et aux peines éternelles, et pour obtenir la vie éternelle et le Royaume des Cieux, pour notre Seigneur Jésus Christ, à Qui il convient toute gloire et louange, honneur et adoration, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
  • 12. 12    AU 6 / 19 JANVIER AU BÂPTEME DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST Nous croyons et confessons que Dieu est par nature bon, miséricordieux et longanime. Jamais Il ne souhaite du mal à l’homme, mais Il aime tout bien, toujours considère ce qui est utile à l’âme humaine et Il est toujours bon en tout. Pour cette raison, Il créa d’abord l’homme, c’est-à-dire Adam, pur, sans péché, paré de tous les dons et livra toutes choses entre ses mains, et fit en sorte qu’il soit éternel et jamais ne meure. Et de surcroît, Dieu l’honorait ; mais celui-ci n’obéit pas à l’enseignement de Dieu et ne se montra pas fidèle à Ses paroles, aussi chuta-t-il du bien reçu de Dieu, et de l’honneur dans la honte, et à partir de là, tous ceux qui naissaient de lui, naissaient dans cette faute-là et dans cette condamnation à mort, en sorte qu’ils mourraient en ce monde avec leurs corps et dans l’autre, ils allaient avec leur âme dans les tourments sans fin et pour les siècles. Mais même après cela, le Dieu miséricordieux ne laissa pas l’homme périr à tout jamais, mais Il vint du ciel sur terre et naquit dans la chair de la Très Pure Vierge Marie. Puisque l’homme est fait d’un corps et d’une âme, le Dieu puissant aussi, le corps, Il le lava et le purifia du péché d’Adam, avec de l’eau, et l’âme, Il la purifia et l’éclaira avec l’Esprit Saint, et ces deux – corps et âme – obtinrent ce jour le salut par le baptême de notre Seigneur Jésus Christ. Parmi tant de bonnes choses que Sa Sainteté a bien voulu faire pour nous, le fait aussi de S’être fait baptiser ce jour dans l’eau du Jourdain n’est pas non plus sans importance, mais est une chose grande et merveilleuse. Il ne Se fit pas baptiser pour Soi, car Il fut sans péché, mais pour nous, pour nous montrer un exemple en vue du salut et pour nous ouvrir la voie vers le Royaume des Cieux, car le Baptême se nomme et est clef du Royaume des Cieux. De la même manière que la faute d’Adam ferma le Paradis, le Baptême l’ouvrit. Aussi, personne n’entrera au Royaume des Cieux sans le Baptême. Le Baptême s’appelle lumière, car il éclaire l’âme de l’homme et la fait sortir des ténèbres des peines éternelles. Il s’appelle vêtement immortel, car par le saint Baptême les péchés de l’homme sont effacés, pour le vêtir de la vie immortelle. Il s’appelle bain de la seconde naissance, car il purifie et lave l’homme de son péché : et le Baptême, c’est comme s’il faisait naître l’homme une deuxième fois, sans péchés. Écoutez comment se déroula également le baptême de notre Seigneur Jésus Christ, que nous célébrons aujourd’hui. Après la naissance de notre Seigneur Jésus Christ, ainsi que vous l’avez entendu lors de la Naissance, ces rois et philosophes ne retournèrent pas raconter à Hérode, une fois qu’ils rendirent hommage au Christ, mais se moquèrent de lui en l’évitant et en rentrant dans leur pays par un autre chemin. Aussi, Hérode s’irrita-t-il et fit tuer quatorze mille enfants, de l’âge de deux ans et moins. Parmi ces enfants se trouvait également le Saint Jean Baptiste, jeune enfant dans les bras de sa mère Elisabeth. Voulant le tuer aussi, sa mère s’enfuit avec lui et un rocher se fendit en sorte qu’Elisabeth et le Baptiste purent passer de l’autre côté. L’ange de Dieu l’emmena dans le désert et le nourrit là-bas jusqu’à ce qu’il fut grand et qu’il atteignit l’âge de trente ans. Sa nourriture dans le désert était du miel de fleurs
  • 13. 13    sauvages et des pousses d’arbres du désert. La Parole de Dieu vint chez lui et lui dit de quitter le désert et d’aller sur la rive juive, afin de prêcher le repentir dans les langues de la Galilée. Toute la multitude des juifs allait vers lui et se faisait baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en confessant leurs péchés.13 Là, ils demandèrent à Jean : « es-tu le prophète ? » Et lui, il dit : « non, je ne le suis pas ». Ne fut-il pas prophète ? Si, il fut prophète. Mais ils ne lui demandaient pas : « es-tu prophète ? » mais « es-tu le prophète ? », c’est-à-dire : « es-tu ce Prophète-là dont Moïse avait dit : « Yahvé ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi », c’est-à-dire qu’il viendra un grand Prophète issu des juifs ? Partant de là, les juifs se demandaient si Jean n’était-il pas par hasard ce Prophète-là, à savoir le Christ. Aussi, ils le questionnaient et lui disaient : « es-tu ce Prophète-là ? » Jean répondit et leur dit : « je ne suis pas Celui-là, mais Il vient derrière moi ; mais à Celui-là je ne suis pas digne de délier les courroies de Ses sandales ; c’est-à-dire, je ne peux pas comprendre comment Il est né. En vérité, Il est né après moi, comme un homme, cependant comme Celui Qui est Dieu, Il était avant moi, d’après le temps de Sa divinité. Moi, je vous baptise seulement avec de l’eau, mais Celui-là vous baptisera dans l’Esprit Saint. Celui-là tient la pelle à vanner dans Sa main et vanne la balle du blé, c’est-à-dire que Dieu est connaisseur des cœurs. Il reconnaît les pécheurs parmi les justes ; Il condamne les pécheurs au feu éternel, alors qu’Il rassemble les justes dans le Royaume des Cieux ». Tous les gens allaient lui demander : « que nous faut-il donc faire pour être sauvés ? » Et il leur disait : « que celui qui a deux tuniques, en donne une à celui qui n’en a pas. Celui qui a du pain, en donne aussi à celui qui n’en a pas ». Des publicains aussi allèrent lui demander que leur faut-il faire pour être sauvés ; et il leur dit : « gardez-vous de l’iniquité ; ne prenez rien au-delà de ce qui vous revient ». Les soldats allèrent également lui demander : « et nous, que nous faut-il faire pour être sauvés ? » Et il dit aussi à ceux-là : « gardez-vous de molester ou de dénoncer quiconque ; contentez-vous de votre solde pour vous nourrir ; ne prenez rien d’autrui ». Le peuple se demandant au sujet de Jean s’il était le Christ, il répondit et dit : « je ne suis pas Celui Auquel vous pensez, mais voilà qu’Il arrive avec une multitude de gens ». Pendant que Jean disait cela, le Christ vint aussi Se faire baptiser. Et le Précurseur L’ayant aperçu, il dit aux juifs : « voici l’Agneau de Dieu, Celui Qui enlève les péchés du monde » ; c’est-à-dire, Celui-ci est Celui dont je vous parlais, le Fils du vrai Dieu, Celui Qui prit sur Soi les péchés du monde. Alors, le Christ vint auprès de Jean et lui dit : « viens Me baptiser, car Je suis venu pour cela ». Et Jean Lui dit : « c’est moi qui ai besoin d’être baptisé par Toi et donner ma vie pour Ton Nom, et Tu veux que je Te baptise ? Le Jourdain, lorsqu’il Te vit, se retourna et fuit en arrière, mais moi, comment oser Te baptiser ? Alors que Moïse, le grand prophète, ne put regarder Ta face, comment moi pourrais-je toucher Ta sainte tête avec des mains pécheresses ? Je suis herbe séchée ; comment approcher le feu intouchable ? Seigneur, Toi- même sanctifie-moi, Maître, Toi-même purifie-moi de la souillure de mes péchés, mais moi, je n’ose pas Te baptiser ». Et le Christ lui dit : « Jean, laisse maintenant ces paroles, car ce                                                              13 Mt. 3, 5.
  • 14. 14    n’est pas leur moment. Maintenant c’est le temps du mystère du salut du genre humain ; c’est pour cela que Je Me fis homme, que Je pris chair, que Je Me montrai humble et pauvre, pour accomplir toute justice. Donc, baptise-Moi pour que se réalise Mon mystère et toute Ma sagesse ». Alors, le Saint Précurseur se pressa et Le baptisa. En Le baptisant, les Cieux s’ouvrirent et l’Esprit Saint comme une colombe descendit sur le Christ, et une voix se fit entendre du ciel en disant : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, avec Lequel J’ai bien voulu accomplir le salut des hommes ». Alors, le Christ sortit de l’eau baptisé. Ainsi nous enseignent les Saints Évangélistes au sujet du baptême du Christ. Cependant, le Christ S’est fait baptiser non pas pour Soi, mais pour nous ; car Il n’avait pas besoin de baptême. Aussi, même les Cieux s’ouvrirent, non pas pour Soi, car Sa Sainteté était toujours avec le Père au ciel, mais pour nous, pour que nous sachions que de même que le ciel se ferma pour le premier homme, Adam, en raison de sa faute, et par lui, pour tout le monde, de même par le baptême, il s’ouvre pour le jeune enfant qui se baptise. Et l’Esprit Saint que l’homme a perdu par cette première faute, il L’obtient lorsqu’il se baptise. Si l’homme pouvait voir avec ses yeux de chair, ce qui n’est pas possible sauf avec les yeux de l’âme, il verrait les Cieux s’ouvrir et l’Esprit Saint descendre sur chaque jeune enfant qui se fait baptiser. Depuis Adam jusqu’au baptême, les hommes s’appelaient les fils de la colère de Dieu qui pesait sur le monde, car l’Esprit Saint n’était pas donné aux hommes, le pardon des péchés n’existait pas et leurs prières n’étaient pas reçues. Aussi, le Royaume des Cieux n’était pas non plus ouvert, par la faute du premier homme. Mais à partir du Christ, sur celui qui se fait baptiser, l’Esprit Saint descend aussitôt, le ciel s’ouvre pour lui, il est fils de Dieu et héritier du Royaume des Cieux. Pour cette raison, lorsque nous baptisons le jeune enfant, nous le tournons vers le couchant, représentant ainsi le fait de le faire renoncer aux œuvres ténébreuses et honteuses du diable et à son service tout entier, aux vanités, aux mensonges, aux avidités, aux meurtres, à la débauche, à toutes les mauvaises actions. Aussi, nous crachons sur le diable, impur et souillé qu’il est. Après quoi, nous nous tournons vers l’orient, signifiant par cela que nous le confions à la lumière divine, au Christ notre Dieu, qui éclaire tout homme qui naît dans le monde. Pour cela, il est oint avec du myrrhon d’abord sur le front, pour qu’il ne cherche pas à regarder les choses vaines de ce monde. Il est oint sur les mâchoires vers les oreilles, pour qu’il bouche ses oreilles à tous les conseils du diable et à ses paroles vaines, et écoute la Parole de Dieu et des Saintes Écritures. Il est oint au niveau de la bouche, sur la barbe, pour qu’il prononce avec la bouche des paroles vraies, et qu’il élève toujours des prières vers Dieu, Lui remercie de tous Ses dons, et qu’il renonce à toutes les paroles terribles et souillées. Il est oint dans le dos, pour qu’il connaisse Celui qui a donné Son dos pour recevoir des plaies pour nos péchés, et Qui porta sur Son dos le bois de la croix lorsqu’on L’emmena Le crucifier pour le salut du monde entier. Il est oint sur la poitrine, pour qu’il ne se souvienne pas des choses mauvaises et diaboliques ; mais qu’il se souvienne toujours et qu’il pense au bien éternel et au Royaume des Cieux. Il est oint dans les mains, pour faire le bien avec elles ; qu’il les étende toujours vers la prière et la charité, et les garder des vols et autres mauvaises actions.
  • 15. 15    Pareillement, les cheveux de la tête ne sont pas tondus en vain, mais pour qu’il comprenne la sagesse de Dieu pour l’édification de l’homme ; car la tête n’est pas penchée vers la terre comme celle des animaux et des bêtes sauvages, mais Dieu l’a orientée vers le haut, pour que la force de la raison et de la sagesse qui sont en elle, ne penchent pas vers les choses du monde, mais qu’elles soient dirigées vers le haut, vers Dieu. Aussi, mes bien-aimés chrétiens, vous qui avez été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, ne souillons pas le Saint Baptême avec des mauvaises choses et actions, mais efforçons-nous de faire tout ce à quoi nous nous sommes engagés lors du Saint Baptême. Car nous avons promis d’écouter la Parole de l’Évangile, de mettre en pratique l’enseignement du Christ, d’acquérir notre salut, de rechercher le Royaume des Cieux, de haïr le diable, de nous garder de ses œuvres, de ne pas nous livrer à la débauche, de ne pas acquérir avec l’homme inique, de ne pas semer la discorde, de ne pas condamner autrui, de ne pas être impitoyables, implacables, orgueilleux et hautains, de n’avoir aucune chose du diable, mais d’apprendre les choses du Christ. Ayons de la pureté, de l’amour envers les étrangers, de l’amour envers tout chrétien, de l’espérance en Dieu, de la charité envers les pauvres, des bienfaits envers nos ennemis visibles, de la patience dans les malheurs du corps, de l’humilité envers les grands et les petits, de la patience à l’égard des passions du corps. Tout ceci, et encore davantage, nous nous sommes promis de le faire. Dès lors, mes bien-aimés chrétiens, tenons celles-ci, faisons celles-ci. Ne nous montrons pas ingrats et insensés. Honorons le Christ. Glorifions ce jour royal, non par des célébrations païennes, avec des ivrogneries et des paroles futiles, des danses et des chansons. Car ces choses ne plaisent pas à Dieu. Mais si nous nous humilions pour le Christ, Celui Qui S’est humilié pour nous jusqu’à la mort ; si nous jeûnons pour Celui Qui a goûté du fiel, alors nous remercions Dieu. Si nous sommes insultés pour l’amour du Christ, Qui fut outragé pour nous, alors nous aurons des dons de la part du Christ. Si nous sommes insultés, si nous sommes chassés, si nous sommes enfermés et encore autre mal qui nous arriverait pour l’amour du Christ et pour la justice, alors soyons dans l’allégresse, alors réjouissons-nous, car nous avons une grande récompense dans le Royaume du Cieux, comme le Christ Lui-même le dit.14 Que Dieu reçoive notre fête et notre célébration. Ici, qu’Il nous rende dignes de passer une vie paisible, sans dangers, sans péchés, sans scandales, honorés par Dieu et par les hommes, et là-bas, qu’Il nous rende dignes de l’assemblée de tous les saints, de la vie éternelle, de l’honneur des élus, de ce bien que l’homme n’a ni vu de ses yeux, ni entendu de ses oreilles, ni représenté en pensée, là où il y a la beauté immarcescible et la joie sans fin. Que nous l’obtenions tous, pour le Christ notre Dieu, à Qui il convient la louange, l’honneur, l’adoration et la magnificence, avec Son Père sans commencement et le Très Saint et Vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.                                                              14 Mt. 5, 12.
  • 16. 16    AU 2 / 15 FÉVRIER À LA SAINTE RENCONTRE DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST Un roi quelconque lève une armée et fait la guerre pour l’un de ses serviteurs ; afin d’honorer ce serviteur, le roi consent de perdre son royaume et ensuite, ce serviteur oublie de remercier le roi qui l’a honoré et a perdu son royaume pour lui, mais il l’insulte et le réprimande ; quel jugement vous semble-t-il avoir ce serviteur ? Un homme comme celui-là ne doit recevoir rien d’autre que la mort. Ainsi, de la même manière en ce qui nous concerne, nous aussi, les chrétiens, Dieu était Roi du monde entier, les anges Le magnifiaient, les archanges Le glorifiaient, tout le genre humain L’adorait, comme il convient à Celui Qui est Dieu ; et pour notre salut, pour notre honneur, pour notre bien, Il vint du ciel sur la terre, Il naquît dans la chair de la Très Pure Vierge Marie ; Il fut homme et eut un corps, eut faim, eut soif et eut toutes les choses tenant de la chair, hormis le péché. Il fut insulté, giflé, crucifié, enseveli. Il supporta tout pour notre salut ; et nous, malheur à nous ! Nous ne Lui retournons aucun remerciement, et aucune bonne chose nous ne donnons ou ne faisons pour notre Roi Qui laissa le trône de Son Royaume des Cieux, descendit sur terre et porta le fardeau de la Loi Ancienne, ensemble avec ces enfants qui naissaient sous la Loi. L’Écriture de la Loi Ancienne dit dans le Lévitique15 que ce grand prophète Moïse, mais surtout Dieu à travers lui, enseignait que toute femme qui mettrait au monde un enfant, ne s’approche pas de son mari et n’entre pas dans une église pendant quarante jours. Aussi, le Saint Évangile nous raconte des choses merveilleuses qu’eurent lieu ce jour pour le Seigneur Jésus Christ et dit16 : lorsque furent accomplis les jours pour la purification de Marie, ils emmenèrent l’enfant Jésus pour le présenter à Dieu. À cette époque, ils avaient la coutume d’introduire les jeunes enfants dans l’église pour que le prêtre les consacre à Dieu ; car c’est écrit dans la Loi de Moïse17 , que chaque tout premier-né d’une mère est saint et promis à Dieu. Pour cette raison, la Très Pure Vierge Marie aussi amena le Christ dans l’église, puisqu’Il était jeune enfant de quarante jours. Et ils avaient également une autre coutume selon laquelle, avec l’enfant, ils emmenaient à l’église un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes. Dès lors, la Très Pure Vierge Mère du Christ, avec Joseph, qui s’appelait le fiancé de sa Sainteté aux yeux des gens, accomplirent également ce commandement en apportant à l’église deux tourterelles, comme offrande au prêtre, pour le Christ Seigneur. À Jérusalem, dit le Saint Évangile, il y avait un homme du nom de Syméon ; et l’Esprit Saint lui avait promis qu’il ne mourrait pas avant de voir le Christ Seigneur sur terre, dans la chair. Lorsque Ses parents apportèrent le Christ dans l’église, ce vieillard Syméon Le reçut dans ses bras et dit : « maintenant, Souverain Maître, Tu peux, selon Ta parole, laisser Ton serviteur s’en aller en paix et me libérer de la vieillesse et de l’amertume et l’illusion du monde ; car mes yeux ont vu Ton salut. Tu fis une telle chose, Christ, mon Seigneur, que pour                                                              15 Lv. 12, 4 ; 5. 16 Lc. 2, 22. 17 Ex. 13, 2.
  • 17. 17    Ta lumière, la lumière fut montrée à tous les gentils, et Ton œuvre sera louée par tous les Israélites qui croiront en Toi ». Et Joseph et la Mère de Sa Sainteté s’étonnaient de ces paroles qu’il prononçait. Et Syméon les bénit et s’adressa à Marie, Mère du Christ : « vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre et sera un signe en butte à la contradiction ; car les juifs étaient auparavant dans l’illusion et chassés de la face de Dieu ; après cela, le prophète Moïse vint et les releva de l’erreur, par des miracles, par des enseignements, par la Loi, par des prophéties. Et maintenant, si le Verbe de Dieu prit chair, Celui Que je tiens dans les bras, ils vont chuter car ils ne vont pas écouter Son témoignage. Alors que les gentils qui croiront dans le Christ se lèveront de leurs péchés. Ils se lèveront des ténèbres des idoles et de l’enfer et s’élèveront dans le Royaume des Cieux, ils seront éclairés par la lumière de la connaissance de Dieu et seront purifiés par le baptême de ton Fils, Vierge, et c’est pour cela qu’ils s’élèveront. Mais les juifs renieront Sa lumière, L’appelleront samaritain et possédé, Le crucifieront et Le tueront ; aussi, chuteront-ils de Sa grâce initiale. Donc ce petit enfant produira la chute et le relèvement d’un grand nombre et sera un signe en butte à la contradiction ; car au moment de Sa crucifixion beaucoup, en se troublant, ne croiront pas, au point que même parmi Ses disciples certains Le renieront, certains autres fuiront et Le quitteront, et surtout les juifs, puisqu’ils ne croiront pas qu’Il est Dieu. Ils Le blâmeront et L’insulteront, en prononçant beaucoup de paroles de blasphème à Son sujet. La croix de ton Fils, Vierge, jusqu’à la fin des temps sera un signe en butte à la contradiction à l’encontre des chrétiens, et ils ne croiront pas en elle, le signe de ton Fils, mais ils renieront et blasphèmeront la croix avec laquelle Il sortira les âmes de nos ancêtres des liens de l’enfer ». Après quoi, le vieillard Syméon se retourna vers la Vierge Marie et lui dit : « Vierge, une épée tranchante des deux côtés transpercera ton cœur, lorsque tu verras le Christ, ton Fils, crucifié sur le bois de la croix, lorsque tu Le verras nu, lorsque tu Le verras mort. Alors tristesse et deuil et amertume, comme une épée tranchante, transperceront ton cœur ». La Très Pure Vierge répondit à Syméon qui avait dit ces paroles : « comment dis-tu, vieillard Syméon, que je ressentirai tristesse et amertume pour ce Fils, puisqu’avec joie je L’ai porté, avec joie je L’ai mis au monde, avec joie je L’ai nourri ? Et comment m’attrister pour Celui-ci, Qui est la joie du monde entier ? » Et de nouveau Syméon dit à sa Sainteté : « il te suffit de t’appeler Mère de ce Fils ; il te suffit d’être appelée Souveraine du monde et Mère de Dieu. Lorsque tu verras cela s’accomplir, lorsque tu pleureras, lorsque tu parleras, Vierge, tu te souviendras alors de mes paroles. Alors, cette épée dont je te parle transpercera ton cœur et alors se révèleront les pensées intimes de bien de cœurs ; à savoir, lorsque ton Fils sera crucifié, jugé, battu, craché dessus et à la fin aussi, tué. Alors apparaîtront ceux qui seront du côté de ton Fils et ceux du côté des juifs. On connaîtra celui qui Le vendra pour le faire mourir. Ceux qui L’aimeront et ceux qui Le haïront seront connus à ce moment-là. Et non seulement à ce moment-là, mais même jusqu’à la fin du monde on connaîtra ceux qui endureront pour Son amour des peines et des punitions, faim et soif, et à nouveau, on connaîtra aussi ceux qui Le renieront ».
  • 18. 18    Dans cette église où ils amenèrent le Christ, Luc l’Évangéliste écrit (2, 36) qu’il y avait une femme qui s’appelait Anne, fille de Phanouel, de la tribu d’Aser. Et elle était arrivée à un grand âge, ayant passé uniquement sept ans avec son mari, et restant veuve jusqu’à quatre-vingt quatre ans. Elle ne quittait jamais le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. Celle-ci, au moment où Syméon prit le Christ dans les bras, vint aussi et dit au sujet du Christ Seigneur de grandes et merveilleuses choses, en s’adressant à tous ceux qui s’y trouvaient et attendaient d’entendre quelque chose au sujet du salut de leurs âmes. Et les paroles prononcées par cette femme-là furent celles-ci : « voyez, gens qui vous trouvez ici aujourd’hui, ce petit enfant a fondé le ciel et la terre ; ce petit enfant a fait le monde entier. Voyez-vous ce petit enfant ? Celui-ci a fait les anges, le soleil, la lune, les étoiles. […]18 . Celui-ci dit et furent créés les arbres fruitiers et les arbres sans fruits, les bêtes sauvages sur la terre, les poissons dans la mer, les oiseaux dans le ciel. Celui-ci adorons-Le nous aussi, Celui- ci magnifions-Le nous aussi, comme le seul vrai Dieu qu’Il est ». Ce sont ces paroles que prononça Anne au sujet du Christ Seigneur. Une fois qu’ils firent et accomplirent tout ce qu’enseigne la Loi de Moïse, ils retournèrent en Galilée, dans la ville de Nazareth. Et l’enfant, c’est-à-dire le Christ, grandissait, se fortifiait dans l’Esprit Saint et se remplissait de sagesse et la grâce de Dieu était sur Lui. Le récit du Saint Évangile s’arrête ici en ce qui concerne ce grand et honoré jour de notre Seigneur Jésus Christ. Plus en avant, écoutez à nouveau les enseignements que nous tenons du récit du jour d’aujourd’hui. Et d’abord, apprenons à être reconnaissants à Dieu pour tout ce qu’Il fit pour nous, car Celui Qui est béni par tous les peuples vint recevoir la bénédiction du prêtre, pour nous. Celui Qu’adorent tous ceux qui se trouvent au ciel et sur la terre et sous la terre inclina maintenant Sa tête sous la main du prêtre. Celui auquel les rois de Perse apportèrent des présents lors de Sa naissance, apporte maintenant, avec Sa Mère, une offrande au prêtre. Aussi, effraie-toi également, âme insensée et ingrate du genre humain, car ton Dieu, pour toi, Se fit pauvre tout en étant riche, afin que tu t’enrichisses de Sa bonté et que tu sois glorifié au ciel. Dès lors, remercie avec crainte et tremblement, en te couchant et en te levant et en tout temps. Et soumets-toi à Lui avec de bonnes choses : avec justice, charité, jeûne, pureté, veille à l’église, amour envers tout chrétien, douceur, humilité et remercie-Lui pour la santé et pour la vie. À Celui-ci demande tout bien et dans ce monde et dans celui à venir. Deuxièmement, nous apprenons que dans la Loi Ancienne, la femme avait la coutume, si elle enfantait, de se purifier pendant quarante jours, de ne pas s’approcher de son mari, de ne pas entrer dans l’église. De nos jours, dans notre génération, il ne se passe pas ainsi car les femmes, encore dans l’impureté naturelle, font des péchés. Ainsi, leurs fils en héritent de beaucoup de maux : dommages, cécité et infirmités de toutes sortes.                                                              18 Phrase intraduisible (n.t.).
  • 19. 19    Un autre enseignement concerne ces tourterelles que la Très Pure Vierge apporta en tant qu’offrande au prêtre, selon la Loi. Cet oiseau aime beaucoup son conjoint. Si elle le perd, elle languit après lui toute sa vie et de chagrin, elle ne peut jamais se poser sur des branches vertes, mais toujours sur des sèches, et ne cherche plus d’autre conjoint. Et par cela, chrétien, tu apprends à ressembler à la tourterelle : être aimant envers ton prochain, ne haïr personne, n’envier personne, ne penser du mal de personne mais aimer tout le monde pareillement. Comme tu aimes ton bien, ainsi [tu dois aimer] celui d’autrui. Et si tu perds, en raison du péché, le Christ, ton Époux, et tu ne Le vois pas dans ton cœur, alors désire-Le et lamente-toi après Lui. Et ne te pose jamais sur du bois vert, à savoir sur les plaisirs de ce monde ; mais sur du sec, à savoir sur le jeûne, sur la faim, sur la soif, sur la peine, sur les lamentations, sur les soupirs, jusqu’à ce que tu trouves à nouveau le Christ, l’Époux bien-aimé de ton âme et ta joie éternelle. Ne reçois pas d’autre époux, à savoir satan, ni ne t’approche de lui par la débauche, mais aime uniquement le vrai Époux, le Christ, et attache-toi à Lui avec toute l’espérance et la foi, car ceux qui demeurent dans la pureté et mènent une vie dure, avec afflictions, faim et soif, consacrent leurs âmes à Dieu comme une pure tourterelle. Ils avaient à cette époque-là la coutume d’apporter deux jeunes colombes, à défaut de tourterelles ; car cet oiseau est aussi très entier, c’est-à-dire doux, sans colère, ainsi que le dit Dieu dans le Saint Évangile19 : « montrez-vous donc prudents comme les serpents et candides comme les colombes ». De même que le serpent a l’habitude, lorsqu’on le tue, de laisser tout le corps à être tué et de cacher seulement la tête, de même nous aussi, les chrétiens, soyons sages, toute notre richesse et même notre corps donnons-le à la mort pour l’amour du Christ. Seulement notre foi protégeons-la davantage de tout et ne la donnons pas. Et soyons, comme les colombes, doux en tout et sans colère. Quel que soit le nombre de fois que l’on enlèverait les petits de la colombe, elle ne s’attriste pas, ni ne quitte la maison de son maître. Ainsi, nous aussi, pour le Christ, supportons tout : et des dangers, et des malheurs, et des afflictions qui nous arriveraient, soit de la part de Dieu, soit des hommes. Il convient de savoir aussi ce que le prêtre faisait avec ces deux colombes. L’une de ces deux colombes était égorgée et l’autre était libérée et laissée s’envoler. Et cela représente les deux natures du Christ : la nature divine et celle humaine. Car le Christ Seigneur fut homme parfait et Dieu parfait. Donc la nature humaine, à savoir le corps de Sa Sainteté, fut crucifiée, fut torturée et mourut, mais la Divinité resta libre de tout cela, sans peines, sans douleur. Le troisième enseignement concerne le vieillard Syméon car, à son sujet, l’Écriture dit qu’il fut un homme bon et juste. S’il n’avait pas été juste, il n’aurait pas eu le don du Saint Esprit, ni n’aurait été rendu digne de prendre le Christ dans ses bras. Et toi, ô homme, si tu veux avoir le Christ, non pas de manière charnelle comme Syméon, mais divine, non pas dans les bras, mais dans le cœur, sois bon et juste et crains Dieu. Sois juste, non seulement lorsque tu seras juge, afin de juger selon le droit, ou partageux, afin de partager selon le droit. Mais comprends et sache aussi le fait que l’âme de l’homme s’appelle image du Dieu invisible, et le                                                              19 Mt. 10, 16.
  • 20. 20    corps est terre et retourne dans la terre. Dès lors, puisque l’âme est image de Dieu, elle est plus grande et plus honorée ; et le corps est plus bas et plus petit que l’âme. Car l’âme recherche toujours les choses célestes et désire et aime toujours mettre en pratique les enseignements de Dieu, alors que le corps, puisqu’il provient de la terre, aime faire les choses terrestres, c’est-à-dire beaucoup dormir, beaucoup manger, beaucoup boire, s’adonner à la débauche et à d’autres choses mondaines que le corps a envie de faire. Donc dis-moi, homme, est-ce qu’il serait mieux que le plus grand vainque, ou le plus petit ? Il serait mieux et il conviendrait que le plus grand vainque, plutôt que le plus petit. Ainsi est-il également dans l’homme : c’est mieux que le corps fasse la volonté de l’âme, plutôt que l’âme la volonté du corps. Ceci est la justice qui caractérise l’homme juste. Lorsque tu soumets le plus petit au plus grand, alors tu agis en même temps selon la justice. Lorsque le corps fait la volonté de l’âme, alors tu t’appelles juste. Lorsque le corps ne satisfait aucune envie passant outre la volonté de l’âme, alors tu es juste, alors tu te rends digne d’avoir le Christ, à l’instar de Syméon. Aussi, bien-aimés, prenons soin jour et nuit de nous repentir, de soupirer et de pleurer, car Dieu est miséricordieux et reçoit ceux qui se repentent. Dès lors, lamentons-nous et pleurons pour nos grands et nombreux péchés et ne donnons pas de liberté au corps, pour que Dieu nous pardonne, à Qui appartiennent l’honneur et l’adoration dans les siècles des siècles. Amen.
  • 21. 21    AU 6 / 19 AOÛT POUR LA TRANSFIGURATION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST Autrefois, le Dieu grand et puissant fit de nombreux et grands miracles dans le monde. Il y eut un déluge partout dans le monde et tous les hommes se noyèrent. Il brûla Sodome et Gomorrhe par un feu venant du ciel et les fit périr et tous les hommes qui y habitaient tombèrent dans les profondeurs de la terre avec tout ce qu’ils possédaient. Dans le monde, de grandes guerres, des servitudes et des meurtres avaient lieu, non pour autre chose mais pour que les hommes en entendent parler et les voient, afin qu’ils se retournent vers Dieu et qu’ils quittent les péchés qu’ils faisaient ; car le monde était plein de méfaits et de saletés, depuis la faute d’Adam ; et les hommes n’adoraient pas Dieu, mais ils adoraient les pierres et le bois, les idoles sourdes et muettes. Dieu attendit qu’ils se repentent mais ils n’abandonnaient pas leurs méchancetés. Après quoi, si Dieu vit que les hommes ne cessaient pas leurs mauvaises actions, Il descendit Lui-même et prit chair de la Sainte et Très Pure Vierge Marie. Il fut un tout petit enfant emmailloté, Il fut dans les langes, Il téta, Il fut un homme parfait comme nous, seulement sans péchés. Il eut soif et faim, Il but et mangea, Il peina et fatigua et de nouveau, Il Se reposa comme un homme. Il fut calomnié par les juifs, comme quoi Il était gros mangeur et buveur, et ils L’ont traité de possédé et de samaritain. Tout cela Le montre comme ayant été un homme parfait et vrai. Car s’Il n’avait pas eu tout cela, le monde aurait pu avoir l’impression, qu’Il n’était pas né avec un vrai corps, mais qu’Il S’était montré seulement avec une apparence corporelle, tel un spectre. Tout cela a trait à la connaissance de l’incarnation. La connaissance de Sa divinité repose sur ceci : la guérison des malades, la purification des lépreux, le fait de faire sortir les esprits impurs des hommes, la résurrection des morts et d’autres miracles qu’Il accomplit sur terre. Ceux-ci constituent le signe de Sa divinité. Et même la célébration de notre fête de ce jour est signe et connaissance de Sa divinité, car cette lumière que montra le Christ Seigneur aujourd’hui sur le Mont Tabor, ne fut pas une lumière de ce monde ou humaine, mais fut lumière intouchée et incréée. Ce fut une lumière divine, car le Christ Seigneur montra, dans ce corps qu’Il portait, sa nature divine, comme un reflet dans un miroir. Dès lors, renonçons à toutes les pensées du monde et terrestres, ne pensons pas à ce qui est éphémère, mais réfléchissons à ce qui est éternel ; haïssons les choses terrestres et aimons les choses célestes ; n’aimons pas les choses du monde en abandonnant les choses divines, mais désirons les choses éternelles et immortelles ; purifions nos pensées, pour être prêts à monter vers le Mont Tabor, pour voir de manière pure et claire la Sainte Trinité. Là-bas nous verrons le Fils apparaissant dans la lumière, le Père d’en-haut témoignant au sujet du Fils et l’Esprit Saint Se mouvant comme un nuage.
  • 22. 22    À ce propos, écoutez ce que nous enseigne le Saint Évangile, tous les trois Évangélistes relatant ainsi : le Seigneur Jésus Christ, en parcourant la terre, alla aussi du côté de Césarée que Philippe de Macédoine avait bâtie. Là-bas, le Christ demanda à Ses disciples : « au dire des gens, Qui est-Il ? » Le Christ savait ce que les gens disaient de Lui et Qui ils disaient qu’Il était, mais Il voulait que d’autres disciples aussi entendent, par la bouche de Pierre, Qui était le Christ. Et s’Il leur posa la question, tous répondirent d’une seule voix et dirent : « certains disent, Seigneur, que Tu es Jean le Baptiste ; d’autres affirment que Tu es Élie le prophète, d’autres Jérémie ». Mais comment le Christ pouvait être l’un de ceux-là, alors que ces prophètes étaient morts depuis longtemps et Jean le Baptiste tué par Hérode ? Les gens pensaient que l’un de ces grands prophètes était ressuscité et pour cette raison, faisait des miracles ; mais les gens s’y connaissaient mal, car jamais aucun [des prophètes] n’était ressuscité, ni n’avait guéri des malades comme le Christ. Il leur demanda de répondre eux-aussi et leur dit : « «mais vous, que dites-vous de Moi ? » Et Pierre répondit en disant : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Et le Christ lui répondit et lui dit : « tu es heureux, Simon fils de Jonas, car tu n’es pas gras et gros en pensée comme ces autres, ni n’as une quelconque pensée charnelle en toi, mais parce que tu es pur, Mon Père te permit de prononcer cette parole. Aussi, Je te dis : à partir de maintenant ton nom s’appellera Pierre, et sur la parole que tu prononças à Mon sujet, sur elle Je bâtirai Mon Église, à savoir sur Moi, le roc, de Qui tu tiens aussi ton nom de Pierre, et les Portes de l’Hadès, c’est-à-dire la bouche des hérétiques, ne pourront rien détruire à l’encontre de ton témoignage. Et Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux, afin que quiconque tu lieras sur terre, soit aussi lié au ciel et quiconque tu délieras sur terre, soit aussi délié dans le ciel ». Et une fois passés six jours après que le Christ ait ainsi parlé, Il prit Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques. Il prit Pierre car celui-ci avait plus d’amour envers le Christ et le plus grand zèle parmi tous les Apôtres. Jean Lui était le plus cher de tous les disciples, pour sa pureté et sa sagesse. Et Jacques, puisqu’il avait promis de boire le calice de la mort et des peines du Christ. Il laissa tous les autres Apôtres, prit seulement ces trois-là et monta sur une haute montagne qui s’appelle Tabor. Après y être monté, Il fut transfiguré devant eux. Il changea ainsi, car le Christ Seigneur, tant qu’Il était en bas, était humble, pauvre et démuni envers les autres disciples et les autres gens ; pauvre, car de Dieu Il Se fit homme, de Roi serviteur, de riche pauvre. Démuni, car même pour une seule journée, Il n’avait pas de nourriture – ainsi était-Il en parcourant sur la terre. Alors qu’en montant sur la montagne, Il Se montra Dieu et Roi puissant, entièrement lumineux, entièrement embelli, entièrement extraordinaire. Aussi, l’Évangéliste dit qu’Il fut transfiguré, c’est-à-dire que Son visage changea et que Son corps et Ses vêtements furent différents. Son visage resplendit comme le soleil et Ses vêtements devinrent lumineux et blancs comme de la neige. L’Écriture compare Son visage au soleil et Ses vêtements à la neige. Mais Son visage fut sept fois plus lumineux que le soleil ; car [les Apôtres] voyaient le soleil tous les jours et ne tombaient pas, alors que lorsqu’ils virent Son visage, ils tombèrent à cause de la lumière et du grand éclat et ne pouvaient pas lever les yeux. Et comment ne pas être plus lumineux et plus blanc que la neige, puisque Celui-là est
  • 23. 23    Seigneur et Créateur du soleil et de la neige ? Il n’a pas été possible de comparer à autre chose Son Être et Son visage, mais uniquement de dire que Son visage était lumineux comme le soleil et Ses vêtements blancs comme de la neige. Ici, le Christ Seigneur montra Sa divinité devant Ses disciples, car Il voulait Se livrer dans peu de jours aux mains des juifs incroyants, pour être crucifié et tué. Aussi, Se transfigura-t-Il devant eux avant Son calvaire, afin que, s’ils Le verront également lié, battu, insulté et crucifié, ils n’aient pas l’impression qu’Il n’est pas vrai Dieu, mais qu’ils se souviennent de la lumière qui avait resplendi devant eux et de la beauté du visage qu’ils avaient vu et qu’ils comprennent qu’Il supporte tout cela de Son plein gré, pour notre salut ; c’est la raison pour laquelle Il montra Sa gloire devant eux. À l’endroit où Son visage resplendit ainsi, apparurent le prophète Moïse et Élie et [les Apôtres] les virent comme ils parlaient tous deux avec le Christ. Les paroles qu’ils adressaient au Christ étaient celles-ci : Moïse le prophète disait « gloire à Toi, mon Christ Seigneur, car Tu accomplis ainsi que Tu me l’avais promis. Ta Sainteté es l’accomplissement de ma prophétie. Tu me donnas les tables de la Loi Ancienne écrites sur le mont Sinaï. Tu m’envoyas faire périr Pharaon dans la Mer Rouge. À l’aide de Ton enseignement, je fis des miracles en Égypte. Toi, mon Seigneur, Tu nous nourris pendant quarante ans, avec de la manne, dans le désert. Tu nous abreuvas avec de l’eau [jaillie] de la pierre sèche. Toi, même maintenant, Te transfiguras comme Celui Qui es vrai Dieu ». Et le prophète Élie disait ces paroles : « je Te remercie, mon Christ Seigneur, car Tu accomplis selon Ta promesse. Tu es vrai Dieu. Pour Ton Nom, je réprimandai le roi Achab qui avait enfreint la Loi. Tu écoutas aussi ma prière et Tu ne donnas pas de pluie sur terre pendant trois ans et six mois. Tu m’envoyas, avec Ton enseignement, et j’égorgeai cinquante faux prêtres. Par Ta puissance, je séparai les eaux du Jourdain et je traversai à pied sec. Tu m’enlevas au ciel dans un char de feu ; aussi, je Te remercie, me prosterne devant Toi et Te glorifie ». D’après ces paroles, les Apôtres reconnurent lequel était Moïse et lequel était Élie. Comment auraient-ils pu les reconnaitre autrement, puisqu’ils avaient quitté le monde, quelques centaines d’années auparavant ? À ces mots, le Christ leur répondait par ces paroles : « vous, Mes serviteurs et Mes prophètes, avez montré de grands et puissants miracles dans le monde, par Ma puissance. Aussi, Mon Père vous donna le Saint Esprit afin que vous connaissiez Ma venue dans le monde, vous avez été Mes témoins devant le monde et avez voulu Me voir dans la chair, sur terre, pour que votre parole s’accomplisse ainsi que votre désir à Mon égard, pour que vous voyiez votre salut. Et maintenant, Je suis venu sauver Adam et sa descendance des peines et de l’enfer. C’est pour cela que Je Me suis incarné, que Je Me suis humilié, que Je suis venu lumière dans le monde et que, dans peu de jours, Je serai arrêté, lié et livré aux mains des peuples et des païens. Le temps de Mon calvaire approche et Je serai souffleté, cloué sur la croix, abreuvé de fiel, percé avec la lance dans le côté, tué, enseveli et le troisième jour Je
  • 24. 24    ressusciterai. Tout ceci, Je l’endurerai pour le salut du genre humain. Dès lors, Moïse, va témoigner de tout cela en enfer. Que [les âmes] y interrogent également le vieillard Syméon car il M’avait pris dans ses bras alors que J’étais jeune enfant de quarante jours. Que Jean le Baptiste le leur dise aussi, car lui aussi M’avait vu alors que J’avais trente ans, lorsqu’il Me baptisa dans les eaux du Jourdain. Que tu sois le troisième témoin et que tu dises aux âmes de ceux qui se trouvent en enfer comment tu Me vis transfiguré sur le mont Tabor et que leur salut est tout proche. Et toi Élie, retourne à l’endroit d’où tu fus pris et attends y Mon ascension de la terre au ciel. Tu verras, tu adoreras et tu glorifieras le mystère de Ma victoire et de Mon incarnation ». Pendant que le Christ Seigneur échangeait ces paroles avec les prophètes, Pierre répondit et dit : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ; si Tu le veux, je vais faire ici trois tentes, une pour Toi, une pour Moïse et une pour Élie ». D’une part, Pierre savait que les juifs cherchaient à tuer le Christ et d’autre part, il entendait le Christ dire qu’Il sera livré aux peines et à la mort et qu’Il sera tué par les juifs ; aussi, n’aimait-il pas descendre de la montagne et que le Christ Se fasse tuer. Il pensait aussi que s’ils allaient tuer le Christ, Lui Qui est Seigneur et Maître, eux, Ses disciples, combien plus devront-ils affronter de méchanceté et de nombreux malheurs ? C’est la raison pour laquelle Pierre disait de dresser une tente d’abord pour le Christ, car il prenait plus de soin de Sa Sainteté. En deuxième temps à Moïse, car [celui-ci] avait donné la Loi Ancienne et avait montré, le premier, la prophétie et la parole de Dieu dans le monde et [Pierre] savait qu’il était le plus grand de tous les prophètes. En troisième temps à Élie, comme à l’un plus petit que Moïse. C’est comme si Pierre avait dit au Christ ces paroles : « dressons une tente et un abri pour Toi seul, Seigneur, pour que Ta Sainteté, seul, Te reposes ici ; et nous, nous supporterons la chaleur étouffante et la canicule, le froid et le gel, la pluie et la neige ; nous supporterons tout pour Ton Nom, seulement ne descendons pas d’ici, car si les juifs Te cherchent pour Te tuer, nous aurons ici un bon secours. Moïse les tuera, comme il tua les premiers-nés d’Égypte ; et Élie fera descendre du feu du ciel et les brûlera, comme il brûla la centaine de serviteurs du roi Achab ». Tandis que Pierre prononçait ces paroles, soudain une nuée lumineuse les couvrit et les prit sous son ombre et une voix sortit de la nuée et dit : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé dans Lequel J’ai bien voulu sauver le genre humain, écoutez-Le en tout ce qu’Il vous dira ». Il fut impossible à Pierre de finir de parler, car il avait encore d’autres paroles à dire, mais il n’y arriva pas, car dès que la nuée les enveloppa, Pierre cessa de parler, non pour une autre raison, mais par crainte, car à l’endroit où les Apôtres entendirent la voix qui avait parlé de la nuée, ils s’effrayèrent et de crainte, ils tombèrent sur leurs faces et eurent très peur. Mais le Christ alla les relever et leur dit : « relevez-vous et n’ayez pas peur ». Et eux, ouvrant les yeux, ne virent plus personne, ni Moïse, ni Élie, sauf le Christ, pour qu’ils comprennent que cette voix ne parla ni de Moïse, ni d’Élie, mais seulement du Christ ; car la nuée que les Apôtres entendirent parler n’était pas une nuée car une nuée, comment pourrait-elle parler ? Mais le Père Lui-même, invisible, parla et témoigna au sujet de Son Fils, le Christ. Et cette nuée était l’Esprit Saint. Ainsi, aux Apôtres il leur parut que la nuée parlait, car la voix sortit de la nuée, mais, en vérité, le Père du ciel témoigna que le Christ n’est ni Élie, ni Jérémie, ni un autre
  • 25. 25    prophète, comme ils en avaient l’impression, mais qu’ils sachent que Celui-ci est Son Fils, pour Lequel Il a bien voulu accomplir le salut des hommes. En descendant du mont Tabor, le Christ leur enjoignit de ne rien dire à personne de ce qu’ils avaient vu, avant que le Christ ne ressuscite d’entre les morts. Et pourquoi le Christ leur dit-Il de n’en parler à personne ? Afin que les autres Apôtres ne l’entendent pas et qu’ils ne s’affligent de ce qu’ils ne furent pas présents également pour voir, et surtout Judas qui cherchait toujours une occasion de vendre le Christ Seigneur. Les maîtres de notre Église disent que le Christ Seigneur Se transfigura sur le mont Tabor devant Ses disciples quarante jours seulement avant Sa crucifixion, pour que les Apôtres ne l’oublient pas et qu’ils s’en souviennent au moment de Son calvaire. Aussi Se transfigura-t-Il à l’approche de Sa crucifixion. Chrétiens bénis, nous parlâmes autant qu’il fut en notre pouvoir de notre fête, de la raison pour laquelle nous célébrons et nous fêtons ce jour. Non autant qu’il aurait fallu, mais un tout petit peu et brièvement ; car j’ose dire que même les anges ne peuvent parler en détail du sens des paroles du Saint Évangile. Seulement, je vous prie de remercier avec crainte votre Seigneur, votre Dieu Jésus Christ Qui vous aima et souffrit tout cela pour vous, et en Lui remerciant, abandonnez les péchés, faites de bonnes actions et dans nos remerciements disons ainsi : « nous Te remercions, Christ Roi, nous, Tes ingrats et humbles serviteurs, car Ta Sainteté, comme un Dieu ami des hommes et miséricordieux que Tu es, es venu et pris chair pour nous, les ingrats ; et nous, les indignes, nous ne faisons aucune bonne chose selon Ta volonté. Mais nous nous humilions et prions Ta Sainteté de ne pas nous rendre selon nos actes, mais de nous prendre en pitié selon Ta miséricorde ; car si Tu nous jugeras selon tous nos péchés et si Tu considéreras qu’il faille que nous rendions compte de toutes les actions, Seigneur, qui répondra devant Toi ? Ou qui s’opposera à Ta colère ? Mais pardonne-nous, pour Ta grande miséricorde et fais nous don de Ton Royaume, car à Toi convient l’honneur, l’adoration, la gloire et le règne, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
  • 26. 26    POUR LE DIMANCHE DES RAMEAUX Lorsque les ennemis se sont concertés au sujet de notre Seigneur Jésus Christ, après le miracle qu’Il avait accompli en ressuscitant Lazare, celui qui était mort depuis quatre jours et qui gisait dans le tombeau, Sa Sainteté Se cacha encore quelque temps, en nous montrant l’exemple de ne pas nous exposer nous-mêmes, de notre plein gré, aux dangers. Ce n’est pas par crainte qu’Il fit cela – car sans Sa volonté, personne n’a pu Lui faire aucun tort – mais parce qu’Il avait décidé et choisi l’heure et le moment de Son calvaire, à savoir précisément lorsque les juifs avaient l’habitude d’égorger l’agneau de Pâque, soit le quatorzième jour du mois de mars, selon la Loi que leur avait enseignée Moïse (ainsi qu’il est écrit à l’Exode 12, 6). Donc à ce moment-là, le Christ Seigneur Se montra devant Ses ennemis, à l’endroit de la ville de Jérusalem destiné aux sacrifices, afin que se réalise l’image de l’agneau de la Loi Ancienne, que les juifs égorgeaient lorsqu’ils fêtaient la Pâque. Aussi, ce jour, notre Seigneur Jésus Christ voyagea-t-Il vers ce lieu de sacrifice de Jérusalem, comme un vrai Messie – ainsi que nous l’entendrons maintenant. [L’ÉVANGILE SELON SAINT JEAN 12, 1-18] ENSEIGNEMENT DE CE SAINT ÉVANGILE : POUR LE VOYAGE DE NOTRE CHRIST SEIGNEUR À JÉRUSALEM Autrefois, lorsque les rois revenaient dans leur royaume en ayant remporté la victoire à la guerre, ils avaient l’habitude d’être accueillis par une foule de gens qui venaient à leur rencontre avec des rameaux de palmier à la main, en signe d’honneur et de victoire. Connaissant cette coutume, les gens de Jérusalem et ceux qui habitaient aux alentours vinrent au-devant du Christ pour L’accueillir avec des rameaux de palmier à la main, comme au- devant d’un Roi victorieux, car Il avait vaincu la mort et avait ressuscité Lazare. Aussi, écoutez ce que dit le Saint Évangile au sujet de cette sainte fête de ce jour. L’Évangéliste Jean écrit (11, 48) que le Christ ayant ressuscité Lazare, beaucoup de juifs Le rejoignaient et croyaient au Christ. C’est pour cette raison que les chefs juifs avaient formé le dessein de [Le] tuer. Mais ensuite, le Christ Seigneur cessa de circuler en public parmi les juifs et Se retira dans une région voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm. Et six jours avant la Pâque, le Christ vint à Béthanie où était Lazare que le Christ avait ressuscité d’entre les morts et là-bas, on Lui fit un repas. Lazare était parmi ceux qui mangeaient à table, afin qu’il ne leur semble pas que le Christ avait accompli un mirage et avait ressuscité un spectre, n’ayant pas véritablement ressuscité Lazare. Aussi, s’assit-il également à table, mangea avec les autres convives et but avec eux. Donc, le Christ S’étant assis à table avec Lazare et les autres invités, Marie, la sœur de Lazare, prit une livre de parfum avec des aromates de grand prix, oignit les pieds du Christ Seigneur et essuya avec ses cheveux les pieds de Sa Sainteté, et toute la maison s’emplit de la senteur du parfum. Mais Judas, le fils de Simon l’Iscariote, en voyant Marie verser le parfum sur les pieds de Dieu, s’emplit d’envie et dit : « pourquoi n’avez-vous pas vendu ce parfum pour trois cents deniers, pour les donner aux pauvres, mais vous l’avez répandu par terre et gaspillé ? » Mais Judas disait cela, non par
  • 27. 27    souci des pauvres, mais parce qu’il tenait les comptes et la bourse du Christ et voulait prendre aussi cet argent et l’ajouter au reste, puisqu’il aimait l’argent. Vous voyez, chrétiens craignant Dieu, combien est mauvaise l’avidité de l’argent. Que manquait à Judas, puisque non seulement le Christ lui avait donné tous les dons, comme aux autres Apôtres – chasser les démons des gens, guérir les malades, ressusciter les morts – mais le Christ Seigneur, connaissant son avarice, lui avait confié la bourse, afin qu’il ne puisse pas se plaindre de ce qu’il lui manque quoi que ce soit, mais lui, il veut avaler même l’argent du parfum ? Il entendait toujours le Christ enseigner à être charitable et à ne pas amasser des biens, mais lui, de par une grande avarice, il n’en avait jamais assez, jusqu’à vendre même son Seigneur, le Christ. Car l’avare est ainsi : lorsqu’il a suffisamment, il s’efforce d’amasser encore plus. Ce qui est à lui, il le garde et ce qui appartient à autrui, il s’efforce de le dépenser. Et il ne se rassasie jamais d’amasser jusqu’à vendre même son âme, à cause de l’imposture et de l’avidité. Et après ce qui s’est passé dans la maison de Lazare, le lendemain, Il envoya deux de Ses disciples, Lui amener un âne, pour monter dessus et aller à Jérusalem. La foule qui s’était rassemblée à Jérusalem pour la fête de Pâque, ayant appris que le Christ viendra à Jérusalem, prit des rameaux de palmier dans ses mains et sortit au-devant du Christ pour L’accueillir. Et les Apôtres jetèrent leurs vêtements sur l’âne et le Christ Seigneur monta dessus. À l’endroit où la foule L’accueillit, elle Lui rendit honneur et grande gloire : certains étendaient leurs vêtements afin que l’âne du Christ marche dessus, d’autres coupaient des feuilles et les posaient sur le chemin sur lequel avançait le Christ, et tous ceux qui les précédaient ou les suivaient, non seulement les hommes et les femmes, mais aussi les jeunes enfants et les enfants dans les bras de leurs mères, tous s’écriaient et disaient : « Hosanna au plus haut des Cieux (c’est-à-dire, sauve-nous, sauve-nous, Celui Qui demeures parmi les armées des anges). Béni es-Tu, Celui Qui viens au nom de Dieu, car Tu es le Roi des Israélites ! » Ainsi cette foule louait le Christ. Avec cet honneur elle vint à Sa rencontre et de cette façon elle Le loua, comme Celui Qui est Roi des morts et vainqueur de l’enfer. Puisque les gens qui avaient vu le miracle accompli par le Christ en ressuscitant Lazare le racontaient et témoignaient auprès de tous à Jérusalem, les juifs l’ayant entendu, sortirent de cette manière au-devant de Sa Sainteté, pour L’accueillir avec autant de gloire. Si quelqu’un doute de la raison pour laquelle le Christ monta sur l’âne, il convient qu’il sache que tant [le Christ] parcourut sur la terre, Il Se déplaça à pied. Et lorsqu’Il voyageait sur de plus longues distances, jamais Il ne montait à cheval (le stade représente cent brasses ; quinze stades font mille cinq cents brasses. C’est la distance entre Béthanie et Jérusalem). Pour une distance aussi petite, le Christ Seigneur monta sur [l’âne], afin que s’accomplisse la parole que le prophète Zacharie avait prophétisée auparavant au sujet du Christ, en s’adressant à Jérusalem (ainsi qu’il est écrit au chapitre 9, verset 9) : « exulte avec force, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton Roi vient à toi : Il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse ». Le prophète formule cette prophétie de cette façon : « ne crains pas ce Roi, Jérusalem, mais plutôt, réjouis- toi et sois dans l’allégresse, car Il ne vient pas orgueilleux et hautain, mais doux et humble et
  • 28. 28    monté sur un âne. Tu eus des rois, Jérusalem, mais ceux-là furent méchants et injustes, voleurs et rapaces, comme furent le roi Manassé, Achab, Nabuchodonosor, tyrans, adorateurs des idoles, souillés, pécheurs. Mais ce Roi Qui vient maintenant n’est pas comme ceux d’avant, mais Il est le Roi de justice, le Roi de la paix, le Roi de toute miséricorde et douceur, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Celui-ci n’est pas un roi étranger, mais Il est ton vrai Roi, Jérusalem, Celui Qui vient te sauver du joug de la servitude, Que les prophètes et tous les patriarches attendirent avec beaucoup de joie ». Par ces paroles d’antan le prophète annonça notre Seigneur Jésus Christ à Jérusalem. Mais puisque les habitants de Jérusalem Le renièrent et Le tuèrent, ces paroles du prophète s’adressent à nous, les vrais chrétiens ; car nous sommes dans l’Église de Jérusalem, à savoir dans l’Église du Christ qui fut créée à Jérusalem par les Apôtres et se fonda partout dans le monde, et dans laquelle nous, les chrétiens orthodoxes, nous trouvons. Donc, pour toi, chrétien, le Roi du ciel S’humilia et prit l’apparence d’un esclave. Ce jour, pour toi, Il vint à Jérusalem [pour subir] des peines et une mort ignoble et épouvantable, pour te sauver de la mort éternelle. Il vint et versa Son sang pour te racheter de la servitude de l’enfer et des peines. Il vint avec douceur pour que tu t’approches de Lui avec audace. Il vint pauvre afin de t’enrichir de Son Royaume divin. Il vint obéissant et humble afin de t’élever dans la gloire du ciel. Qui ne s’étonnera pas maintenant de Sa douceur et de Son infinie humilité ? Car non seulement les hommes, mais aussi les anges sont saisis de crainte et d’émerveillement en voyant comment le Dieu terrible, le Dieu des anges, le Dieu de tous, dont le trône est sur les chérubins, Auquel servent des milliers de milliers de voïvodes angéliques et de millions de millions d’anges, Celui Qui regarde la terre et la fait trembler, vint avec tant d’humilité et tant de patience que non seulement Il descendit du ciel sur terre, mais également Il supporta ensuite des supplices atroces. Et pour qui ? Pour nous, les pécheurs ; pour nous, les ingrats ; pour nous, les obstinés ; pour nous faire miséricorde, pour nous consoler, pour nous racheter, pour nous sauver de la mort éternelle, de la servitude du diable, de l’emprise de l’enfer et des peines ; nous, qui étions donnés et vendus en raison de la faute et de la désobéissance de notre ancêtre, Adam, par qui nous étions tous fautifs. Donc, comment être dans l’allégresse et nous réjouir de la venue de ce Roi, Qui est notre Sauveur miséricordieux ? Il convient, en vérité, que l’âme de tout homme croyant soit dans l’allégresse car notre Dieu fit tout cela pour nous. Donc remercions-Lui avec amour, pour des dons comme ceux qu’Il nous accorda ce jour par Sa venue. Il convient dorénavant de savoir, d’abord, ce que représentent les manteaux que les Apôtres jetèrent sur l’âne. Il convient de savoir, en deuxième temps, ce que l’âne représente. Aussi, écoutez. Notre Seigneur Jésus Christ, seul vrai Dieu, fut au ciel puissant et glorifié par les anges, mais étant miséricordieux et aimant les hommes, Il ne laissa pas l’homme être mortel, mais vint et Se montra humble et régna parmi nous, parmi les peuples laids et souillés, sans élection, ainsi que le dit également le prophète Sophonie (3, 19) : « en ce temps-là, Je sauverai
  • 29. 29    les éclopées, Je rallierai les égarées, et Je leur attirerai louange et renommée par toute la terre où on leur faisait honte ». Dès lors, comprenez que l’âne sur lequel monta le Christ nous représente, nous, les peuples qui étions sans raison et sans sagesse, comme un âne. Mais, puisque le Christ Seigneur S’assit sur nous avec l’enseignement du Saint Évangile et avec le don du Saint Esprit, depuis lors, nous avons quitté l’adoration des idoles et nous adorons Sa Sainteté. Et les manteaux jetés sur l’âne par les Apôtres représentent les dons et les enseignements que les Saints Apôtres mirent sur nous. Et à nouveau, les vêtements que la foule étendait afin que l’âne du Christ marche dessus, signifient les péchés des peuples ; car si quelqu’un ne renonce pas à ses péchés, il ne pourra pas obtenir le Christ, Qui ne demeure pas dans l’âme pécheresse ; car Sa Sainteté n’a pas de place dans le cœur du pécheur, ainsi que le dit le prophète Isaïe (66, 1) : « quelle maison pourriez-vous Me bâtir ? ». La maison et la demeure de Dieu sont le cœur pur de l’homme. Et l’Apôtre Paul dit (la deuxième épître aux Corinthiens 6, 14) : « quelle union entre la lumière et les ténèbres ? » Les ténèbres sont les péchés de l’homme et la lumière est Dieu, comme Il le dit Lui-même (chez l’Évangéliste Jean 12, 46) : « Moi, lumière, Je suis venu dans le monde ». Par conséquent, si quelqu’un ne renonce pas à ses péchés, il ne pourra pas obtenir le Christ mais se séparera de Lui. Et la séparation du Christ, à cause des mauvaises actions, s’appelle la mort éternelle. Tous les pécheurs meurent de cette mort. De même que l’âme est la vie du corps, de même Dieu est la vie de notre âme. Dès lors, lorsque notre âme se sépare du corps, le corps meurt. Pareillement l’âme, si elle se sépare de Dieu en raison des mauvaises actions, alors elle meurt de la mort éternelle. Et qu’est-ce qui est souvent dit ? Le Christ Seigneur Lui-même dit, dans l’Évangile de Luc (16, 13) : nul serviteur ne peut servir deux maîtres, à savoir en même temps Dieu et le diable ; car il aimera l’un, c’est-à-dire le diable et haïra Dieu ; et il aimera les mauvaises œuvres du diable et haïra les œuvres de Dieu. Et de même que l’homme voulant courir sur un chemin, s’il est alourdi par beaucoup de vêtements, il ne peut pas courir, de même cet homme qui ne se déshabille pas de ses péchés, ne pourra pas courir pour arriver dans le Royaume du ciel. Et de même que l’homme ne peut pas regarder à la fois vers le ciel et vers la terre, de même quiconque a des péchés ne peut pas voir à la fois Dieu et le diable. Donc, en vérité, les vêtements qu’ils jetaient en les étendant devant le Christ, ne signifiaient rien d’autre que le renoncement aux péchés et la haine des méfaits. Et les autres habits que les Apôtres posaient sur l’âne, sont l’enseignement avec lequel les Apôtres couvrirent les péchés des peuples. Retenez que, comme je l’ai déjà dit, l’âne nous représente, [c’est-à-dire] les peuples ; donc les Saints Apôtres furent envoyés chez nous pour enseigner et confesser, ils firent des miracles et supportèrent tout, uniquement dans le but de convertir les peuples, de les conduire à la connaissance de Dieu et de couvrir leurs péchés. Les rameaux de palmier ont représenté la victoire sur les péchés.
  • 30. 30    Aussi, ô mes bien-aimés chrétiens, voici qu’avec l’aide de Dieu nous traversâmes le Saint Carême. Donc, examinons-nous nous-mêmes pour que nous n’ayons pas jeûné avec orgueil et vantardise, pour que nous n’ayons pas jeûné avec paresse, en faisant la volonté du corps, pour que nous n’ayons pas jeûné avec colère et inimitié envers quelqu’un et avec parcimonie, car un tel jeûne a peu d’utilité et reçoit un maigre salaire. Dès lors, à nouveau arrive la semaine du Saint Calvaire de notre Seigneur Jésus Christ et au moins maintenant, efforçons-nous de nous redresser, afin de célébrer la Sainte Passion selon la volonté de Dieu et d’arriver aussi au jour lumineux de la Sainte Pâque. Par conséquent, laissons certains se parer en changeant des tenues, s’enjoliver et s’embellir, d’autres se soucier des mets et des boissons, certains mener une vie de plaisirs et se délecter, d’autres s’enrichir et s’emplir. Et qui ? Les peuples, les païens ignorants, les sans Dieu, qui ne connaissent pas le vrai Dieu, qui n’attendent pas une résurrection et un jugement à venir, ni n’espèrent recevoir selon leurs œuvres. Que des gens comme ceux-là se soucient de ces choses, mais nous, ceux qui croyons au vrai Dieu, prenons soin d’éclairer nos âmes, d’embellir nos âmes, de parer nos âmes de bonnes choses, d’offrir à Dieu de bonnes œuvres. Faisons celles-ci, obtenons celles-ci, car nous croyons en Dieu, Celui Qui aime ces choses, et nous attendons de ressusciter et d’être jugés et croyons que nous recevrons selon nos œuvres. Pour cela, faisons également les œuvres qui conviennent à notre foi ; n’espérons pas d’être sauvés sans bonnes œuvres. De même qu’il est impossible au feu de brûler sans bois, de même personne ne peut être sauvé, sans les œuvres de sa foi. Efforçons-nous de faire ces choses, frères, pour que le Christ Seigneur nous rende dignes de passer notre vie ici en bonne santé et en paix, sans dommage de la part des ennemis visibles et invisibles, d’arriver aussi à la Sainte Pâque, de nous libérer de nos péchés le jour de la résurrection de Jésus Christ – pour cela, que nous obtenions la vie éternelle et la joie pascale de ceux d’en-haut, dans le Royaume des Cieux, [Royaume] que nous obtenions tous, par la grâce et la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ, à Qui convient la gloire, l’honneur et l’adoration, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
  • 31. 31    AU GLORIEUX ET LUMINEUX JOUR DE LA RÉSURRECTION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST Enseignements pour la joie du jour, et combien de fois le Christ Seigneur, ressuscité des morts, S’est montré à Ses disciples ce jour-là. Aujourd’hui, frères, le parole que le prophète et roi David avait prononcée jadis à propos de ce jour lumineux, s’accomplit (Ps. 117, 24) : « voici le jour que fit Yahvé, pour nous allégresse et joie ». Et chacun peut savoir et comprendre la manière dont ce jour est pour nous joie et allégresse. Car si l’affliction et la peur nous saisissent à cause de la ruse et de la malveillance de nos ennemis, qui nous font perdre la santé, les biens, la liberté et nous font tomber dans la servitude, la pauvreté et dans toutes les misères, combien plus ne ressentons- nous pas de joie et d’allégresse, lorsque nous voyons nos ennemis vaincus, piétinés et détruits. À ce moment-là nous sommes joyeux et libérés de toute affliction et de toute peur. C’est de cette manière qu’aujourd’hui, nous nous réjouissons et sommes dans l’allégresse, car nos ennemis, les diables, qui nous avaient causé tout le mal et dont la ruse et l’hostilité nous avaient fait perdre le Paradis et la vie éternelle et tomber dans le dénuement et la servitude du diable et de l’enfer – raison pour laquelle, la crainte et une grande affliction nous avaient saisis – ces ennemis-là sont aujourd’hui piétinés et vaincus par la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ, et la joie et la bonne humeur nous sont revenues. Et ceux qui nous voulaient du mal nous les voyons aujourd’hui écrasés et détruits. Dès lors, à la place de l’affliction, aujourd’hui vint la joie ; à la place de la crainte, la paix et l’absence de peur ; à la place de la servitude, la liberté ; des ténèbres, nous sommes sortis à la lumière ; au lieu des peines, nous trouvâmes le repos ; à la place de l’enfer, aujourd’hui nous obtînmes le ciel. Ciel, c’est-à-dire anges qui êtes au ciel, soit dans l’allégresse et réjouis-toi, terre, à savoir les hommes qui sont sur terre ! Et pourquoi ? Parce que ce jour la malédiction d’autrefois disparut et arriva la nouvelle bénédiction. Le péché disparut et vint la sainteté. Morts, soyez dans l’allégresse et réjouissez-vous, ancêtres, car le Christ vous sauva. Il vous donna l’héritage premier, le Paradis. Il vous fit don de la vie éternelle. Tous les peuples et toutes les nations soyez aujourd’hui dans l’allégresse. Car ce jour, notre salut apparut ; ce jour le Christ est ressuscité et le pouvoir du diable fut écrasé ; aujourd’hui le Christ est ressuscité et l’ennemi de notre race fut vaincu ; aujourd’hui le Christ est ressuscité et les morts depuis les siècles se levèrent ; aujourd’hui le Christ Se montra en Roi et le diable en esclave. Après l’ensevelissement de notre Seigneur Jésus Christ, mes bien-aimés chrétiens, les juifs envieux allèrent et dirent à Pilate (ainsi que l’écrit l’Évangéliste Matthieu 27, 63) : « seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit de son vivant : « Après trois jours Je ressusciterai ! » Aussi, accorde-nous le pouvoir de monter la garde autour du sépulcre pour éviter que Ses disciples ne viennent Le dérober et ne disent au peuple qu’Il est ressuscité des morts ». Mais d’où savaient-ils que le Christ ressuscitera ? De la parole de Sa Sainteté qu’Il leur avait dite au sujet du prophète Jonas : « de même, en effet, que Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l’homme