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Etes vous sûr de bien comprendre les rapports de forces se développant sur vos marchés
1. Etes-vous sûr de bien comprendre les rapports de
forces se développant sur vos marchés?
Les erreurs stratégiques sont très souvent liées à une
méconnaissance des marchés et des rapports de forces
qui s’y développent naturellement.
2. Les rapports de forces naturels se modifient sur la durée du fait :
• De la démographie :
• Le poids relatif des populations
• La structure d’âge des populations
Les pays à démographie dynamique se trouvent dans les pays émergeants ou sous- développés dont la
population représente 85% de la population mondiale. Les pays à démographie « Malthusienne » se
trouvent dans les pays développés et n’en pèsent que 15%.
• Des cycles économiques :
La phase d’investissement donne de la croissance
La phase de renouvellement donne de la décroissance
Tout comme la courbe de vie d’un produit ou d’une technologie, une économie passe par une phase
d’investissement où les volumes croissent régulièrement au fur et à mesure de leur pénétration ou de
leur développement. Puis vient la phase de renouvellement où les volumes tendent à décroître,
l’ensemble des besoins étant couvert et seul le renouvellement naturel persistant.
• Des accords de libéralisations du commerce international et plus généralement de l’évolution du
niveau d’information et de formations des populations en particulier du fait d’internet et des autres
modes de communications.
• De la localisation des matières premières, en particulier énergétiques.
Les pays développés ont entamé leur potentiel de matières premières à différents niveaux et d’une
manière générale se trouvent en situation de dépendance vis-à-vis des émergents ou des pays sousdéveloppés dans ces domaines. Certains pays émergents important partagent cette situation en
particulier la Chine et L’inde. La raréfaction progressive de ces matières essentielles entraîne un
glissement géopolitique et une dépendance qui modifient les rapports de forces et pourrait s’avérer
explosive à plus ou moins long terme.
16 dec. 2013
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3. Les pays développés se caractérisent par une démographie peu dynamique (voire décroissante), une
population vieillissante, une part majoritaire et croissante de l’économie en phase de
renouvellement, une ouverture et une dépendance avancées au commerce international.
Les pays sous-développés ou émergeants au contraire se caractérisent par une démographie
dynamique, une part très majoritaire de l’économie en phase d’investissement et une ouverture
variable au commerce international.
En résulte un glissement naturel et généralisé:
• des pays développés offrant un potentiel de consommation de quelques dizaines à quelques
centaines de millions de personnes (bénéficiant d’un haut niveau de R&D ainsi que d’un niveau
de vie et d’équipement plus élevé favorisant l’éclosion et le développement de produits
nouveaux),
• vers les pays émergeants ouvrant un potentiel de consommation de plusieurs centaines de
millions à un ou deux milliards de personnes avides de consommation et peu équipées (et dont le
niveau de vie augmente plus rapidement du fait de la mondialisation),
• puis vers les pays sous-développés qui rajoutent quelques milliards de consommateurs
potentiels non-équipés (encore que leur niveau de vie tende à s’accroître très lentement).
Ce glissement s’accélère au fur et à mesure qu’une industrie, une technologie ou un type de
produit progresse vers la phase de maturité. Il s’accompagne (rend nécessaire/inévitable) d’une
baisse accélérée des prix et donc de la recherche permanente de baisse des coûts.
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4. Prenons l’exemple de la courbe de vie d’un type de produit (théorique) qui concernerait
potentiellement un peu moins d’une personne sur trois et dont le renouvellement s’élèverait en
moyenne à une fois tous les 3 ans.
Au fur et à mesure de l’accès des populations au produit et de l’évolution du taux d’équipement, le
marché de ce produit évoluera de 5 à 670 millions d’unités.
L’augmentation des quantités suivra une évolution géographique caractéristique.
• Au départ les pays développés commencerons à s’équiper et concentrerons la quasi-totalité du
marché,
• Puis progressivement ces pays verront leur taux d’équipement progresser tandis que de nouvelles
populations s’ouvrent à la consommation du produit,
• Les pays développés passeront ensuite en phase de renouvellement alors que l’extension
géographique vers de nouvelles populations se poursuit d’une manière accélérée,
• Enfin le produit sera très largement diffusé et le marché plafonnera en phase de pur renouvellement.
Graphe de l’évolution quantitative du marché.
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6. Sous l’effet de l’élargissement du marché, les prix tendront à s’éroder compte tenu des volumes produits cumulés
mais aussi de la nécessité de servir des populations à niveau de vie plus faible. Une baisse moyenne de 5% fera qu’un
produit initialement vendu 2500 € en début de cycle n’en vaudra probablement que €320 en fin de cycle donnant une
évolution des revenus totaux du marché comme suit.
Graphe de l’évolution des revenus.
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7. A ces évolutions (localisation des consommateurs, prix et quantités vendus) correspondront
naturellement des évolutions de coûts de production et de localisation des productions mais aussi
une évolution importante de la concurrence.
Le ou les « créateurs » du produit verront apparaître progressivement de nouveaux entrants à partir
des zones peu ou mal couvertes c’est-à-dire généralement à partir des pays émergeants ou sousdéveloppés. Ces nouveaux entrants bénéficieront d’avantages compétitifs liés au volume de leurs
marchés mais également de coûts de main d’œuvre voir de matières premières moins élevés sans
avoir à dépenser autant de R&D et marketing que les « créateurs ».
Les différents acteurs pourront alors développer des stratégies plus ou moins agressives mais qui ne
remettrons pas fondamentalement en cause le glissement géographique.
Ainsi le marché pourrait voir les créateurs se développer puis disparaître progressivement au profit
des entrants de pays émergeants et sous-développés comme dans le premier schéma ci-après ou bien
certains concurrents développer très tôt une stratégie de globalisation et de délocalisation de la
production leur permettant de limiter le développement de la concurrence et de conserver à terme
une position importante comme dans le deuxième schéma.
La stratégie des différents acteurs pourra utiliser tout un panel de manœuvre de différentiation
(dépendant de la nature des produits) tels que renouvellement des gammes, montée en gamme,
création d’effet de mode et personnalisation des produits, services associés,… qui auront
généralement pour effet de ralentir le glissement et de complexifier le marché pour en limiter le
glissement.
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8. L’intensité capitalistique a été une barrière d’entrée importante mais dont l’effet tend à disparaître au
profit des pays émergeant à fort excédents commerciaux (et qui se constitue donc d’importante capacité
d’investissements) et/ou ayant fortement libéralisés leur économies (et attirant donc facilement les
capitaux internationaux).
Le niveau de qualification et d’éducation en est une autre mais qui tend à réduire également du moins
vis-à-vis des grands émergents qui ont su développer leurs universités et leur capacité de R&D.
De plus, ces deux barrières jouent peu dans un certain nombre de secteurs où leur intensité est peu
élevée et où leur impact sur la productivité est compensé par la faiblesse des coûts locaux.
L’action des gouvernements des pays développés tendra à favoriser le mouvement vers la libéralisation.
En effet, les pays développés ont (à des niveaux variables) besoin du commerce international :
• Pour éviter la récession, leurs économies étant majoritairement en phase de renouvellement,
• Pour l’accès aux matières premières et énergétiques dont elles sont largement déficitaires,
• Pour pouvoir exporter leurs propres produits et ainsi couvrir plus ou moins bien leurs importations,
• Pour maintenir ou baisser le coût de la vie dans leur pays et donc développer leur niveau de vie.
L’action des gouvernements des pays émergeants tendra également à la libéralisation mais leur
motivation sera alors axée vers le développement de l’emploi et du niveau de vie de leur pays. Cette
action est et continuera d’être « très politique » dans les pays non démocratique. Le thème directeur de
leur action reste (i) faciliter l’exportation de leur production vers les pays à plus fort revenus (ii) faciliter
l’importation de capitaux et de technologie pour développer l’industrie locale (iii) protéger l’industrie
locale.
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11. Cette analyse et les schémas présentés restent très génériques compte tenu de la multiplicité des
typologies de marchés. Toutefois, l’entreprise intervenant sur des marchés internationaux doit
maintenir pour chacun de ses marchés ce type d’analyse et définir clairement sa stratégie par rapport
aux rapports de forces qui s’imposeront naturellement à elle.
Lors de l’estimation du marché (et du suivi de son évolution), il sera important de bien comprendre les
effets des crises sur les volumes pour les biens durables.
Marchés de renouvellement
Soit un marché dont la tendance sous-jacente est un renouvellement tous les 5 ans en moyenne avec une
quantité de base d'1 million d'unité.
En l'absence d'effets crise, la marché aurait Année Année Année Année Année Année Année Année Année Année Année
le profile suivant
n-1
n
n+1
n+2
n+3
n+4
n+5
n+6
n+7
n+8
n+9
(chiffre en milliers)
Le potentiel de renouvellement théorique
à situation économique positive
1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000
pour un parc de :
5000 5000 5000 5000 5000 5000 5000 5000 5000 5000 5000
Le profil du marché serait alors le suivant:
Achat de l'année
1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000
Age <2ans
1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000
Age <3ans
1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000
Age <4ans
1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000
Age <5ans
1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000
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12. La survenance d'une crise en année n avec reprise progressive sur 3 ans, entraînera une baisse puis un
réajustement du taux de renouvellement comme ci-dessous (Une partie des clients retardant leur
décision de renouvellement)
Quantité de base prévisible
1 000
Réserve de renouvellement cumulée crée
Rattrapage du taux de renouvellement prévisible
Evolution du parc
5 000
Achat de l'année
1000
Age <2ans
1000
Age <3ans
1000
Age <4ans
1000
Age <5ans
1000
Age <6 ans
Age <7 ans
600
400
700
700
850
850
5 000
600
1000
1000
1000
1000
400
5 000
700
600
1000
1000
1000
300
400
5 000
850
700
600
1000
1000
150
700
1000
450
400
5 000
1400
850
700
600
1000
150
300
150
300
5 000
1300
1400
850
700
600
150
0
150
5 000
750
1300
1400
850
700
0
5 000
700
750
1300
1400
850
5 000
850
700
750
1300
1400
5 000
1400
850
700
750
1300
5 000
1300
1400
850
700
750
La crise sur un marché stable au départ entraînera une perturbation durable des volumes annuels.
En fait le volume du marché à un moment donné sera lui-même le reflet de crises passées.
Il faut donc comprendre :
• Comment les crises passées se répercutent année après année,
• Comment une crise qui arrive va augmenter les oscillations du marché,
dans le but d'anticiper correctement les évolutions à venir et d’ajuster la production et la stratégie
commerciale en conséquence et en temps utile.
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13. Marché d'investissement
Année Année Année Année Année Année Année Année Année Année Année
n-1
n
n+1
n+2
n+3
n+4
n+5
n+6
n+7
n+8
n+9
Le taux d'équipement progressant de 10% par an puis 5%
15%
25%
35%
50%
55%
60%
65%
70%
75%
80%
85%
Quantité annuelle
150
100
100
100
50
50
50
50
50
50
50
Quantité cumulée
150
250
350
450
500
550
600
650
700
750
800
La survenance d'une crise en année n ralentira le taux d'investissement en année n, n+1 et n+2,
Mais créera un effet de rattrapage les années suivantes
Quantité annuelle
150
30
60
90
130
90
Quantité cumulée
150
180
240
330
460
550
50
600
50
650
50
700
50
750
50
800
La crise perturbera les quantités vendues sur plusieurs années également.
En pratique, un marché n'est jamais totalement d'investissement ou de renouvellement,
il s'agira donc de combiner les analyses pour chacune des composantes afin d’obtenir
une vue du marché qui intègre correctement les effets de crise sur le marché total.
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14. Cette analyse est nécessaire et importante pour bien comprendre l'amplitude du
marché et pour prendre les décisions correctes en temps utile.
Le danger est, en effet, de se méprendre sur les raisons sous-jacentes des variations de
volume et de prendre des décisions inappropriées ou à contre temps. Ne pas
comprendre et ne pas s'adapter à "l'effet de tôle ondulée" en temps utile sera une source
d'inefficacité majeure en termes de profitabilité. Cela pourrait, par ailleurs, modifier les
parts de marché respectives des différents concurrents de manière significative.
La "pensée unique" tend à vouloir et à prévoir des évolutions linaires des volumes sur
les marchés. Dans la pratique, pour les biens durables, l'effet "tôle ondulée" est la règle
compte tenu du fait que des crises économiques, d'ampleur plus ou moins grande, se
produisent très régulièrement (3-5 ans).
Pour les biens de consommation courante, les effets sont plus immédiats et l'effet de
tôle ondulée est beaucoup plus simple à comprendre.
Extrait de mon livre « Globalisation – Adapter l’organisation de son entreprise face à la
mondialisation » Editions EMS
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