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Atelier de fin de Programme triennal (septembre 2013 – juin 2016)
de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar
14-16 juin 2016, Antananarivo
Point 7.1 de l’ordre du jour
Recommandations passées et récentes
(Document de travail)
 Introduction (p. 1)
 Résumé exécutif de l’Etude institutionnelle et technique sur la gestion antiacridienne à
Madagascar - Octobre 2012 (p. 3)
 Recommandations de l’étude : Vers une meilleure gestion antiacridienne à Madagascar :
atouts, contraintes et recommandations - Mise à jour en juin 2016 (p. 13)
INTRODUCTION
Pourquoi le Centre national antiacridien (CNA) de Madagascar n’a-t-il pas été en mesure d’éviter une
recrudescence majeure en 2010, suivie d’une invasion acridienne en 2012 ? Pourquoi une stratégie
de lutte préventive performante permettant de prévenir une crise de cette ampleur n’a-t-elle pas été
ou pu être mise en œuvre ? Dans le futur, comment le Centre peut-il améliorer la gestion
antiacridienne et mener une lutte préventive efficace et durable ?
C’est à ces questions qu’avait tenté de répondre l’« Etude institutionnelle et technique sur la gestion
antiacridienne à Madagascar » élaborée en 2012 par l'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) grâce à un projet de développement financé par l’Agence
Française de Développement (AFD). Plus spécifiquement, l’étude visait à présenter une image globale
de cette gestion antiacridienne, d’identifier les atouts et faiblesses du CNA ainsi que les contraintes
rencontrées pour la mise en œuvre d’une stratégie de lutte préventive, et de formuler les
recommandations afférentes, en capitalisant les travaux menés jusqu’alors.
Depuis la réalisation de cette étude, la situation a été qualifiée d’invasion par le Ministère de
l’agriculture et du développement rural (MinAgri), en novembre 2012, et reconnue comme telle par
l’ensemble de la communauté internationale. Cela s’est accompagné d’une prise de conscience que
le CNA avait failli et de la nécessité d’une restructuration de ce Centre, initiée en novembre 2012
avec l’approbation d’un décret en portant réforme.
Par ailleurs, suite à une déclaration de catastrophe nationale et une requête d’assistance technique
et financière du Gouvernement malgache (en novembre et décembre 2012 respectivement), un
Programme triennal (2013-2016) a été préparé conjointement par le Ministère de l’agriculture et du
développement rural et la FAO afin de lutter contre l’invasion et revenir à une situation de rémission.
Le Programme, reposant sur la réalisation de trois campagnes antiacridiennes successives, a été
lancé en septembre 2013 et doit s’achever en juin 2016. Il a contribué à sauvegarder la sécurité
alimentaire de 13 millions de malgaches menacés par l’invasion et laisse de plus un certain nombre
d’acquis, en particulier en termes de renforcement des capacités humaines, des matériels et des
infrastructures.
2
Ce document présente un résumé de l’« Etude institutionnelle et technique sur la gestion
antiacridienne à Madagascar » (ci-après dénommée Etude) telle que réalisée en 2012 ainsi que le
tableau des recommandations mis à jour début juin 2016 pour prendre en compte les changements
intervenus en quatre ans.
L’identification des atouts, faiblesses et contraintes rencontrés par un CNA, qui n’a pas pu prévenir
une situation de recrudescence puis d’invasion acridienne, ainsi que la formulation de
recommandations devraient être utiles au retour à une situation de rémission, au moment où une
stratégie de lutte préventive effective doit être adoptée et mise en place par un centre antiacridien
rénové et performant.
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RESUME EXECUTIF DE L’ETUDE INSTITUTIONNELLE ET TECHNIQUE SUR LA GESTION
ANTIACRIDIENNE A MADAGASCAR (OCTOBRE 2012)
Introduction
Premier pays au monde à créer un Centre antiacridien, en 1932, Madagascar mit en place une
stratégie de lutte préventive dès la fin des années 60. Cependant, en l’absence de crise acridienne
majeure, les fonds disponibles diminuèrent et Madagascar connut une invasion acridienne de 1997 à
2000 qui concerna près des 9/10es
du territoire malgache et coûta environ 60 millions d’USD. C’est
dans ce contexte, avec pour objectif d’une lutte préventive performante, que fut créé, en 2000, le
Centre national antiacridien (CNA) et qu’il bénéficia d’une injection massive d’intrants dans les
années qui suivirent. Plus d’une décennie plus tard, malgré les progrès réalisés, les objectifs fixés
n’ont été que partiellement atteints, comme le démontre la recrudescence du Criquet migrateur
malgache qui a débuté en fin de saison des pluies 2009/2010 et a évolué en une invasion dès avril
2012 en l’absence de financements adéquats pour mener à temps les campagnes antiacridiennes
2010/2011 et 2011/2012.
En 2011, un projet de développement fut approuvé par l’Agence Française de Développement (AFD)
afin de promouvoir la lutte préventive à Madagascar, y compris par la préparation d’une étude
institutionnelle et technique sur la gestion antiacridienne à Madagascar. L’Etude vise à en donner
une image globale, identifie les atouts et faiblesses du CNA ainsi que les contraintes rencontrées
pour la mise en œuvre d’une lutte préventive efficace et durable, et formule les recommandations
afférentes. Préparée en capitalisant les travaux menés jusqu’à alors et sur la base de données
actualisées, cette étude de fond, présentée en octobre 2012 aux partenaires nationaux et
internationaux, venait étayer le travail annoncé par le Ministère de l’Agriculture dans le Plan de
redressement exposé fin septembre 2012 aux partenaires techniques et financiers, qui inclut une
réforme du CNA. Elle contient huit chapitres, comme résumé ci-après.
Les criquets malgaches
A Madagascar, deux espèces de locustes menacent l’agriculture et les pâturages. Les locustes,
acridiens grégariaptes, constituent des fléaux intermittents, à développement rapide mais prévisible,
le passage de la phase solitaire à la phase grégaire étant progressif et réversible. En phase solitaire,
pendant les périodes de rémission, les criquets sont inoffensifs ; en phase grégaire, lors des
recrudescences puis des invasions, ils forment des bandes larvaires et des essaims d’ailés capables de
détruire diverses cultures et plus particulièrement celles de céréales. Le Criquet migrateur malgache
[Locusta migratoria capito (Saussure 1884), LMC], ravageur des cultures céréalières et des pâturages,
peut avoir de trois à quatre, voire cinq générations par an ; confiné dans le sud-ouest de Madagascar
(son aire grégarigène) en période de rémission, il peut contaminer la quasi-totalité de la Grande-Île
en situation d’invasion. Quant au Criquet nomade [Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838), NSE],
espèce univoltine (une génération par an), c’est un redoutable ravageur des cultures pluviales,
présent sur tout le versant occidental de la Grande-Île. Le développement de ces deux locustes est
étroitement dépendant des conditions écométéorologiques au cours de la saison des pluies. La bio-
écologie du Criquet migrateur malgache est suffisamment connue pour pouvoir mettre en œuvre
une stratégie de lutte préventive efficace. Pour le Criquet nomade, une surveillance assortie
d’interventions de lutte est indispensable pour maîtriser la dynamique des populations. Dans le
contexte agricole malgache, notamment dans le Grand Sud, les crises acridiennes peuvent avoir une
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incidence grave sur les paysans. En effet, selon sa taille et de sa densité, un essaim de criquets peut
consommer jusqu’à 100 000 tonnes de végétation verte par jour, y compris des cultures. De telles
crises portent atteinte à la sécurité alimentaire et génèrent des impacts économique (perte de
récoltes, prix des céréales), environnemental (feux autour des cultures), psychologique (attitude
fataliste et démotivation) et social (déstabilisation des réseaux paysans, voire exode rural).
Les aspects institutionnels de la gestion antiacridienne
 Le Centre national antiacridien
L’entité chargée de la gestion antiacridienne, le Centre national antiacridien (CNA), « unité
opérationnelle de la lutte antiacridienne », fut créée par décret ministériel n. 2000-251 (12 avril 2000),
modifié par le décret n. 2008-700 (3 septembre 2008). Établissement public à caractère administratif
(EPA), le CNA est placé sous la tutelle technique du Ministère de l’agriculture (MinAgri), premier
responsable technique de la lutte antiacridienne, et sous la tutelle budgétaire du Ministère des
finances et du budget. Son siège est à Tuléar. Il a pour mission « d’assurer la surveillance acridienne
et la lutte antiacridienne dans l’aire grégarigène (AG) en période de rémission et la lutte
antiacridienne sur l’étendue du territoire en période d’urgence ». Aucune mention directe n’est faite
à la lutte préventive.
Le CNA, qui a connu des réorganisations en 2004 et 2008, est dirigé par un Directeur nommé par
décret ministériel et compte trois départements : (1) un Département Technique Opérationnel (DTO),
basé à Betioky-Sud, qui comprend trois sections chargées de la surveillance, la lutte et les aspects
logistiques, ainsi que sept Zones antiacridiennes (ZA) et 28 Postes antiacridiens (PA), responsables de
la surveillance et de la lutte dans les régions ; (2) un Département Administratif et Financier (DAF),
basé à Tuléar et chargé des ressources humaines, matérielles et financières du Centre ; et (3) un
Département des Partenariats et Environnement (DPE), basé à Tuléar et dont l’existence ne semble
pas justifiée en fonction des coûts induits et de la nature de ses activités (qui peuvent être rattachées
au DTO et au DAF). Les effectifs du CNA, en augmentation, sont jugés trop importants pour être
durablement pris en charge par les autorités nationales (164 agents en 2012, répartis en plusieurs
sites géographiques : Tuléar, Betioky-Sud et sept ZA, Antsohihy, Antananarivo). La disproportion
entre effectifs techniques (45 % des effectifs totaux) et administratifs fut l’une des critiques
récurrentes à l’égard du CNA et reste un point très sensible. Si ses effectifs sont globalement trop
importants, le CNA manque néanmoins de profils spécialisés et de techniciens au sein des ZA, les
Agents de Traitement Permanents (ATP) ayant disparu de l’organigramme à cause des restrictions
budgétaires. Une conséquence grave, dès que des opérations de lutte sont nécessaires, est
l’abandon momentané –ou prolongée- des prospections par les Responsables des PA pour y prêter
main forte, ce qui porte atteinte à l’ensemble de la stratégie préventive. Par ailleurs, bien qu’un plan
de formation soit préparé annuellement, il n’est pas mis en œuvre faute de financements disponibles,
ce qui contribue à une démotivation du personnel, dont le statut est déjà dévalorisé et qui travaille
dans de dures conditions, sans les moyens de locomotion ni les équipements requis.
Depuis la fin des financements externes, en 2009, les ressources du CNA proviennent
essentiellement du budget qui lui est alloué par la Loi de finances. En 2012, seuls 17 % des besoins
estimés dans le Programme de Travail Annuel (PTA), soit 11,5 milliards d’Ariary, étaient couverts par
le budget effectivement alloué (deux milliards d’Ariary). Le faible montant du budget national, qui a
diminué de 2010 à 2012, juste avant l’invasion,, constitue une contrainte majeure, d’autant que le
versement des crédits alloués se fait souvent avec retard et ne peut permettre au CNA de mettre en
œuvre son mandat. Tant dans les PTA des trois dernières années prises en considération par l’étude
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(2010, 2011 et 2012) que dans les faits, la répartition du budget entre activités de surveillance et de
lutte se fait au large bénéfice de la seconde. Les plus gros postes de dépenses ont concerné les
« Frais de pré-exploitation » (à hauteur de près de 92%), qui incluent les coûts récurrents
(notamment les salaires) et les achats de consommables (notamment les pesticides) ; cela ne laisse
qu’une marge de manœuvre extrêmement étroite pour les autres activités et ne permet pas le
renouvellement ni la maintenance de l’outil de travail du CNA. Le CNA ne dispose pas de fonds
d’urgence.
Un système de supervision, coordination et suivi-évaluation a été mis en place et des documents de
programmation et de suivi sont préparés annuellement. Cependant, le PTA, dont le montant était de
près de six fois supérieur au budget réel en 2012, devient de fait inapplicable après l’adoption de la
Loi de finances. Il n’existe aucune feuille de route établissant des priorités claires et contenant un
cadre logique actualisé après l’adoption du budget, ce qui serait pourtant fort utile. Des rapports
décadaires (tableaux) sur les situations acridienne et antiacridienne sont préparés par les services
administratifs mais sans validation du DTO (qui devrait produire des bulletins mensuels, cela n’étant
cependant plus le cas depuis 2010) ni analyse par des spécialistes. Les délais dans la transmission de
l’information et la multiplication des sources et documents d’information ne contribuent pas à la
mise à disposition d’informations claires et actualisées sur les situations acridienne et antiacridienne.
Au vu de ce qui précède et en tenant compte des atouts du CNA (longue histoire en lutte
antiacridienne, création du CNA en 2000, mise en place d’un système de supervision, coordination et
suivi-évaluation mais aussi existence de différents rapports et études pouvant fournir de nombreux
éléments pour améliorer la gestion antiacridienne), plusieurs recommandations peuvent être émises
et notamment : la reconnaissance formelle de la stratégie de lutte préventive comme principe
directeur de l’action du CNA, une restructuration du CNA (révision de son organigramme pour placer
le DTO au cœur de son action et comprenant une refonte du DPE et la diminution du personnel
administratif), le recrutement de spécialistes de haut niveau et de techniciens en mettant l’accent
sur les compétences, la conscience professionnelle, l’âge, la motivation, etc., la mise en place et
surtout en œuvre d’un programme de formation, le développement d’éléments de motivation aux
niveaux technique et administratif, l’allocation d’un budget revu à la hausse dans la Loi de finances
constituant une prise de position claire sur la place de la lutte préventive au niveau national, la
préparation d’un cadre logique actualisé en fonction des ressources financières disponibles après
l’adoption de la Loi de finances, l’établissement de fonds de roulement pour éviter une rupture au
cœur de la campagne acridienne (notamment en début d’année civile), une réflexion sur
l’établissement d’un fonds d’urgence, la préparation de bulletins décadaires et mensuels sur les
situations acridienne et antiacridienne par le DTO et une rationalisation de la diffusion de
l’information.
 Les autres entités nationales impliquées dans la gestion antiacridienne
Les autres entités nationales impliquées dans la gestion antiacridienne sont en tout premier lieu le
MinAgri, premier responsable technique de la lutte sur l’ensemble du territoire et chargé de la tutelle
technique du CNA (une Convention-Cadre organisant cette tutelle) et, en son sein, la Direction de la
Protection des Végétaux (DPV) et le Bureau Technique Antiacridien (BTA). La répartition des rôles entre
le BTA et l’antenne du CNA basée à Antananarivo n’est cependant pas claire, tous deux ayant un rôle de
liaison entre le CNA et les ministères de tutelle. Le CNA travaille en coopération avec d’autres acteurs
nationaux comme le Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) –
en vue de l’homologation des pesticides et biopesticides–, et l’Office National pour l’Environnement
6
(ONE), chargé des audits de la mise en œuvre du Cahier des charges environnementales (CCE) par le
CNA. En cas d’urgence, d’autres entités interviennent ; il s’agit d’une part de celles qui peuvent être
créées sur une base ad hoc par le MinAgri et, d’autre part, d’acteurs extérieurs tels que : le Ministère
des finances et du budget, le Ministère de l’environnement et les organismes qui lui sont rattachés,
le Ministère de la santé, le Ministère des transports (données pluviométriques), le Ministère de la
défense/armée et enfin les organismes chargés de la gestion des risques et catastrophes à
Madagascar. A noter que la Loi n. 2003-010 du 5 septembre 2003 relative à la politique nationale de
gestion des risques et des catastrophes inclut les « invasions acridiennes » parmi les quatre
principaux aléas naturels auxquels le pays est souvent confronté (criquets, sécheresse, les cyclones et
l’instabilité politique); dans les faits, les organismes concernés n’ont pas, jusqu’à présent, travaillé
sur le risque acridien. De façon générale, les relations du CNA avec ces différents acteurs sont
toutefois irrégulières et insuffisantes.
En terme d’atouts, on notera la présence d’un expert acridologue de haut niveau au Ministère de
l’agriculture et du développement rural, les liens développés par le CNA avec l’ONE et le FOFIFA,
l’existence d’un cadre juridique et d’instances pour la gestion des risques et catastrophes et
l’existence d’un financement (projet AFD) pour contribuer à la réflexion souhaitée de longue date sur
la mise en place d’un plan de gestion du risque spécifique aux locustes. Parmi les recommandations,
on trouve une clarification du rôle de la DPV dans le suivi de la gestion antiacridienne par le CNA,
avec la distance requise par rapport aux enjeux régionaux pouvant surgir dans l’aire grégarigène du
Criquet migrateur malgache, une clarification des rôles respectifs du BTA et de l’antenne du CNA à
Antananarivo, le développement de relations entre les différents acteurs impliqués dans la gestion
antiacridienne, notamment en situation d’urgence, ce qui pourra être fait par le développement d’un
plan ou dispositif national de gestion du risque acridien.
Surveillance et avertissement
Un Service antiacridien existe depuis près de 80 ans à Madagascar et les connaissances relatives à la
bio-écologie des locustes sont bonnes, voire excellentes. Divers outils de synthèse des informations
mésologiques, pluviométriques et acridiennes sont disponibles et peuvent être adaptés à la précision
souhaitée pour un système d’avertissement performant, en particulier pour le Criquet migrateur
malgache.
Le système de surveillance et d’avertissement est pourtant défaillant. La collecte des données repose
sur un réseau fixe, qui comprend, 135 postes pluviométriques (PP), 24 PA et six ZA dans le Sud (aire
grégarigène du Criquet migrateur malgache, ainsi que cinq postes pluviométriques, quatre postes
acridiens et une zone acridienne dans le Nord, Bassin de la Sofia (aire grégarigène du Criquet
nomade). La structure de ce réseau est acceptable, bien que perfectible, le réseau des PP et PA
pouvant être optimisé (notamment par la création d'un PA à Malaimbandy ou Mandronarivo pour
détecter les passages d'acridiens dans le Betsiriry).
Le fonctionnement de ce réseau, en revanche, est loin d’être satisfaisant et cela concerne en tout
premier lieu la collecte de l’information, le rendement (volume annuel réel des
prospections/signalisations acridiennes et des observations météorologiques par rapport au volume
théorique) est de l’ordre d’à peine 20 %) et la qualité des observations (fiches standardisées
irrégulièrement utilisées) allant décroissant. Les prospecteurs sont dépourvus d’outils de travail
(moyens de transport et équipements), pourtant nécessaires à l’accomplissement de leur mandat, et
les compétences, motivation et conscience professionnelle des cadres et agents ne sont souvent pas
adéquates. On assiste par ailleurs à une confusion des genres, déjà mentionnée, entre surveillance et
7
intervention au niveau des postes acridiens, les opérations de lutte étant toujours prioritaires sur la
collecte des données (si bien que, très rapidement, le CNA intervient en aveugle, dès la moindre
pullulation). La transmission des données de terrain reste aléatoire, le réseau BLU (Bandes latérales
uniques) n’étant pas fonctionnel et le système « Transmission des données Surveillance Acridienne
en Permanence Inter Connectée » (TSAPIC) n’ayant jamais été opérationnel. Le système
d’information géographique sur le Criquet migrateur malgache (SIG-LMC) de Betioky n’est plus
incrémenté. Dès lors, en l’absence de données en quantité et qualité acceptables, transmises
régulièrement et saisies dans le SIG, l’analyse rationnelle des données devient extrêmement difficile.
De fait, le CNA n’est pas en mesure de publier et diffuser régulièrement et de façon durable un
bulletin acridien et antiacridien. Enfin, il n’y a aucune valorisation des archives et pas de mémoire
collective remontant à plus de dix ans pour un service qui a 80 ans d’histoire
Il est dès lors indispensable de restaurer l’efficacité des réseaux d’observation indispensables à
l’obtention de données exploitables (réseaux PP et PA optimisés et rendement de 80-85%,
prospections régulières, retour à l’usage systématique des fiches standardisées, etc.), développer des
réseaux de remontée de l’information acridienne dans les zones d’insécurité, restaurer des outils de
transmission opérationnels, reprendre et compléter l’incrémentation des bases de données
météorologiques, acridiennes et mésologiques, remettre à niveau le personnel d’encadrement et les
prospecteurs en mettant l'accent sur la motivation (formations, revalorisation du statut, salaires,
indemnités et carburant régulièrement mis à disposition, etc.) et la conscience professionnelle ; il
faut doter les agents des moyens matériels requis (moyens de transport et équipements) pour
l’accomplissement de leur mandat, valoriser les archives et constituer une bibliothèque scientifique
et technique. C’est seulement à ces conditions que le CNA pourra mettre en œuvre une stratégie de
lutte préventive, basée sur un système de surveillance/avertissement efficace et résultant en une
alerte précoce effective.
La lutte antiacridienne
Le CNA est responsable de toutes les interventions de lutte effectuées dans les Aires grégarigènes
des deux locustes, les Directions régionales de développement rural (DRDR) étant chargées des
opérations de lutte hors des aires grégarigènes. Depuis plus d’une décennie, le CNA privilégie, de
facto, une stratégie de défense rapprochée des cultures (DRC) qui consiste à traiter par voie terrestre
les populations acridiennes dans les cultures ou leur proximité immédiate pour limiter la menace
directe et les dégâts potentiels. La DRC, qui n’a pas d’impact significatif sur la dynamique des
populations acridiennes, est aux antipodes de la stratégie de lutte préventive, qui repose sur une
surveillance efficace et régulière, une alerte précoce et une réaction rapide dans les zones infestées,
le plus souvent éloignées des cultures.
La « Section Interventions acridiennes » du DTO supervise et met en œuvre les opérations de lutte.
Au niveau des ZA, les équipes de lutte sont en sous-effectif et sous-équipées. Recours est ainsi fait
aux prospecteurs pour les opérations de lutte, les éloignant de leur tâche première, ce qui contribue
à un « pilotage à vue » (absence de données de terrain et impact sur les choix en découlant au niveau
des opérations de lutte – de fait, les chiffres des surfaces infestées ne reflètent que très
partiellement la situation de terrain). Pour les infestations allant d’une dizaine à une centaine
d’hectares, les traitements sont délégués aux paysans, regroupés au sein des Brigades de lutte
antiacridienne dans les Aires grégarigènes. Cette implication des paysans n’a pas porté les fruits
escomptés, l’inefficacité de ce système étant mis en lumière par la situation de recrudescence
chronique qui a perduré plusieurs années avant de se transformer en invasion ; elle est de plus
8
controversée au vu des risques pour la santé humaine et pour l’environnement et des
détournements d'usage des produits.
Le CNA réalise des opérations de lutte chimique. Les cibles privilégiées des traitements sont les larves
et les opérations de lutte sont réalisées pendant la saison des pluies, d’octobre à mai (mais peuvent
se prolonger durant l’hiver austral en situation de recrudescence et d’invasion). Dans les faits, les
interventions sont beaucoup trop souvent tardives, quand les densités sont déjà très fortes (4 à 5 fois
le seuil de grégarisation). Aucune opération de lutte n’est autorisée dans les aires protégées et zones
réservées comme site de conservation, que ce soit avec des pesticides chimiques ou biologiques. Le
mode d’épandage des pesticides se fait essentiellement en couverture totale mais, fait positif, les
traitements en barrières ont refait leur apparition à partir de 2007/2008. Les traitements sont
effectués par voie terrestre (ou aérienne quand cela s’avère nécessaire et que des fonds sont
disponibles). La stratégie mise en œuvre par le CNA a abouti au maintien d’une résurgence chronique,
voire d’une recrudescence, depuis 2000, avec des pics d’infestations au cours des campagnes 2004-
2005 à 2006-2007 et de nouveau à partir de 2009/2010 jusqu’à la situation d’invasion qui s’est
développée à partir de 2012. De septembre 2010 à juin 2012 (recrudescence), deux campagnes
antiacridiennes aériennes ont été menées grâce à des projets financés par la communauté
internationale et gérés par la FAO.
Concernant les pesticides utilisés, on notera avec satisfaction le net déclin, à partir de la campagne
2008/2009, de l’utilisation de pesticides en poudre. Les pesticides les plus utilisés au cours des
dernières campagnes appartenaient aux familles des organophosphorés, pyréthrinoïdes,
néonicotinoïdes et benzoylurées (ces derniers généralement connus sous le nom de dérégulateurs
ou inhibiteurs de croissance), tous en formulation ultra-bas volume (UBV). Les produits les plus
utilisés par le CNA sont des mélanges de deux matières actives (un organophosphoré et un
pyréthrinoïde). Le Cahier des charges environnementales mentionne trois facteurs principaux pour le
choix des pesticides : le stade biologique et le degré d’infestation des criquets, les paramètres
environnementaux et ceux afférents à la santé humaine. Cela ne paraît pas suffisant, les critères
d’efficacité et de rapidité d’action, notamment en cas de recrudescence ou d’invasion acridienne,
n’étant pas cités. A noter qu’un biopesticide formulé à partir des spores du champignon
entomopathogène Metarhizium acridum (Green Muscle®), homologué depuis 2009 à Madagascar, a
été utilisé en 2011 et 2012 à une échelle opérationnelle ; une entrave à son utilisation a cependant
été une logistique compliquée et coûteuse.
L’évaluation de la mortalité après les opérations de traitement n’est pas faite systématiquement par
le CNA vu les contraintes de temps et de moyens (véhicules, carburant) et le manque de motivation à
cet égard. Les informations relatives à l’utilisation des pesticides ne sont pas non plus centralisées (il
existe néanmoins une base de données à Betioky-Sud mais elle n'est plus tenue à jour).
En définitive, les atouts du CNA en matière de lutte antiacridienne incluent le développement des
traitements en barrières avec des produits à longue persistance d’action en formulation UBV, et
l’homologation d’un biopesticide en 2009 suivie d’opérations à grande échelle. Les recommandations
comprennent : l’abandon de la stratégie de défense rapprochée des cultures au profit d’une stratégie
de lutte préventive impliquant une réaction rapide et le traitement de toute population acridienne
dont la densité atteint ou dépasse le seuil de grégarisation (dans les formations naturelles comme
dans les cultures); l’arrêt de l’implication des prospecteurs et paysans pour les opérations de lutte et
le recrutement d’agents de traitement permanents qualifiés voire le recours, si besoin, à des
réservistes provenant des directions rurales régionales ; la révision de la liste des pesticides
9
homologués et celle du Cahier des charges environnementales pour y inscrire des critères d’efficacité
et de rapidité d’action dans le choix des pesticides ; le développement des traitements en barrières
et de l’usage des biopesticides, notamment dans les zones écologiquement sensibles; la formation
des agents sur les techniques de lutte ; la remise en état et l’entretien du parc roulant et des
équipements nécessaires à la lutte ; et le développement d’une base de données opérationnelle pour
le suivi de l’ensemble des opérations de lutte au niveau national.
Atténuation et suivi de l’impact des opérations de lutte sur la santé humaine et l’environnement
En novembre 2004, le CNA s’est doté d’un « Cahier des charges environnementales de la lutte
préventive antiacridienne à Madagascar » (CCE), qui fait partie intégrante du permis
environnemental qui lui est accordé. La même année, une Convention relative au suivi
environnemental des opérations de lutte antiacridienne a été passée entre le CNA et l’ONE,
renouvelée annuellement durant le projet financé par la Banque africaine de développement -BAD
(jusque 2009) mais maintenant à revoir et actualiser. Une révision du CCE apparaît nécessaire,
conformément aux nombreuses recommandations formulées ces dernières années ; des réunions
ont déjà eu lieu pour une mise à jour du CCE mais n’ont pas abouti à sa révision effective. Les
mesures d’atténuation et de suivi de l’impact des opérations de lutte antiacridiennes sur la santé
humaine et de l’environnement qui sont mises en œuvre par le CNA incluent le port d’équipements
de protection (néanmoins non disponibles en quantités suffisantes et non systématiquement portés
par les agents) et des mesures de formation, information et sensibilisation pour les agents du CNA et
les agents de traitement temporaires. La « Décision 21 » relative au guide opérationnel en lutte
antiacridienne est également distribuée aux agents. Pour les populations rurales, cela comprend une
sensibilisation (éloignement des zones lors des traitements, respect des délais de carence et non-
consommation des criquets traités). En 2005, le CNA a adopté un dispositif de suivi environnemental
de l’impact des opérations de lutte antiacridienne comprenant plusieurs niveaux. Dans les faits, ce
sont surtout des évaluations rapides qui sont effectuées, avec parfois un suivi opérationnel spécialisé
par une équipe malheureusement sous-équipée (en moyens de transport et matériels). Outre ce suivi
“interne” (CNA), des audits externes devraient être conduits par l’ONE (trois l’ont été avant la fin du
projet « Projet de Lutte Préventive Antiacridienne » de la BAD, de 2005 à 2009, mais aucun depuis
lors).
Aucun suivi approprié des stocks de pesticides n’est effectué par le CNA, ce qui entraîne d’évidentes
difficultés logistiques de gestion et place le Centre dans l’impossibilité de détecter d’éventuels
détournements –avec les risques de santé humaine et environnementaux inhérents. Le système de
gestion des stocks de pesticides (PSMS) développé par la FAO avait bien été installé à Madagascar
lors de la campagne 2010/2011 mais n’avait concerné que les pesticides livrés grâce aux projets
d’urgence. A noter que 700 litres de pesticides obsolètes (reliquats de l’invasion de 1997-2000) sont
stockés à Betioky-Sud mais aucune solution n’a été identifiée pour les éliminer. Les fûts de pesticides
vides sont collectés et regroupés dans les magasins régionaux puis à Tuléar et Betioky-Sud. En 2011,
une unité de rinçage et d’écrasement (presse-fûts) a été livrée par la FAO, qui devait être installée
dans le nouveau magasin de stockage des pesticides de Tuléar, dont la construction a été retardée ;
et une formation à l’utilisation du presse-fûts doit être dispensée.
Parmi les atouts du CNA, on compte, outre les relations développées avec le FOFIFA et l’ONE (déjà
mentionnées), l’existence d’un CCE et de procédures pour le dispositif de suivi environnemental ainsi
que l’installation du PSMS. Les recommandations concernent le développement ultérieur des
relations entre CNA et ONE (convention à renouveler et reprise des audits du CNA) et les autres
10
instances impliquées dans les aspects environnementaux ; la révision du CCE (suivi des opérations de
lutte en situation d’urgence, prise en compte des critères d’efficacité et de rapidité d’action pour le
choix des pesticides, dispositions à prendre pour les aires protégées et suivi des traitements avec des
biopesticides, etc.) ; la mise en œuvre effective du dispositif de suivi sanitaire (y compris les examens
médicaux systématiques des agents) et environnemental du CNA ; le renforcement de l’équipe de
suivi sanitaire et environnemental (véhicule et matériel) ; le contrôle du port systématique de
vêtements de protection répondant aux normes et leur disponibilité en quantités suffisantes ; la
formation des infirmiers affectés aux dispensaires (utilisation des kits de cholinestérase et antidotes) ;
l’inventaire et la saisie régulière dans le PSMS de toutes les données relatives aux pesticides ; ainsi
que la préparation et la mise en œuvre d’un plan d’élimination des équipements de protection et de
traitement usagés, des fûts écrasés et des pesticides obsolètes, et la construction d’un nouveau
magasin de stockage des pesticides sur le terrain identifié à cette fin à Tuléar.
Aspects logistiques
Globalement, concernant les aspects logistiques, on notera qu’il n’existe pas d’expert logisticien de
haut niveau au CNA et que deux services du CNA (de la DTO et du DAF), dont les rôles et
responsabilités doivent être clarifiés, sont impliqués dans la gestion des moyens. Les infrastructures
du CNA, de qualité médiocre et peu ou non entretenues, se dégradent rapidement, notamment hors
de Tuléar (Betioky-Sud, ZA et PA). Le magasin de pesticides central de Tuléar, qui se trouve au milieu
d’habitations du fait de l’extension de la ville et ne répond pas aux normes internationales, doit être
remplacé par un nouveau magasin implanté hors de la ville, à proximité de l’aéroport. Un terrain
avait été identifié, son titre foncier acquis et les plans de construction préliminaires réalisés en 2011
(projet d’urgence FAO) mais des retards ont été pris pour ces opérations et la construction n’a pu
être réalisée.
Le véhicule constitue le principal outil de travail du technicien de terrain or le parc roulant du CNA
est surexploité et se trouve dans un état de délabrement extrême ; les pannes fréquentes entravent
les activités de surveillance et de lutte. L’absence ou l’insuffisance d’équipements de prospection,
lutte, suivi d’impact des traitements sur la santé humaine et l’environnement, ainsi que leur vétusté,
ont déjà été mentionnés. Le système de suivi de ces équipements n’est pas adéquat, ne permettant
ni de donner une vision d’ensemble des équipements existant ni, a fortiori, de mettre en œuvre une
bonne gestion des moyens logistiques. Aucun système/logiciel de gestion informatisée n’est utilisé
par le CNA. Les pesticides, achetés en début de campagne, sont acquis sur le marché national à des
fournisseurs puis stockés à Betioky et pré-positionnés au niveau des ZA ou des PA, dans les magasins
régionaux de stockage (des vols de pesticide ayant été signalés), dotés de cahiers de gestion des
pesticides. Un inventaire mensuel ou bi-mensuel des stocks est conduit ainsi qu’un inventaire annuel.
En fin de campagne, les pesticides et fûts vides sont ramenés à Betioky et Tuléar. Aucun système de
gestion informatisé n’existe.
Il existe des infrastructures relativement récentes, mais de qualité assez médiocre et dont l’entretien
laisse à désirer, ainsi que des magasins de stockage au niveau des ZA, mais qui ne répondent pas aux
normes internationales. Les recommandations suivantes doivent ainsi être prises en compte pour
l’ensemble des biens et matériels : recrutement d’un expert de haut niveau en logistique ou avec une
formation et une expérience adéquate, clarification des rôles et responsabilités des services du CNA
chargés des aspects logistiques, remise en état des infrastructures le nécessitant (en particulier à
Betioky et dans les ZA et PA), renouvellement du parc roulant sous condition d’un contrôle strict de
leur utilisation et de leur maintenance pour leur assurer une longévité satisfaisante, remise en état
11
des différents équipements (de surveillance, lutte, suivi santé humaine et environnement comme
déjà mentionné), mise en place d’une gestion rigoureuse, transparente et irréprochable de tous les
moyens logistiques (logiciel de gestion spécialisé à l’appui), définition puis identification du budget
d’amortissement du parc roulant, du matériel et des infrastructures, incompressible et obligatoire, et
gardiennage permanent et effectif des magasins de stockage des pesticides et des équipements dans
les ZA.
Assistance externe
Les appuis externes reçus de 2000 à 2009 devaient renforcer le Centre national antiacridien
nouvellement créé avec l’objectif d’instaurer une stratégie durable de lutte préventive. Le « Projet de
Lutte Préventive Antiacridienne » (PLPA) de la BAD a permis une injection massive de financements
et d’intrants afin de renforcer le réseau de surveillance acridienne, de doter, théoriquement, le CNA
d’outils de transmission et d’analyse des données acridiennes (bien que toujours pas opérationnels),
d’infrastructures, de véhicules et d’équipements, de dispenser des formations, de restructurer les
Brigades de lutte antiacridiennes, d’homologuer un biopesticide pour la lutte antiacridienne, de
publier un Manuel de lutte préventive antiacridienne à l’usage des prospecteurs, etc. Pourtant, en
2010, le Rapport d’achèvement du projet (RAP) constatait que la durabilité des acquis ne semblait
pas garantie, la structure étant encore fragile. Le constat fait dans la présente étude, trois ans après
la fin du PLPA, rejoint celui du RAP. A noter par ailleurs que l'Union Européenne (UE) a contribué à la
mise en place du dispositif de surveillance et de lutte contre le Criquet nomade dans le Nord et au
renforcement du système de lutte préventive dans le Sud et financé le Système d'Alerte Précoce du
risque alimentaire (SAP) de 1996 à 2009. Une « Mission d’Évaluation de Performance et des
Conditions de Durabilité du Centre national antiacridien (CNA) » a été conduite en juillet 2008. La
majorité des recommandations effectuées alors, et rappelées dans le présent rapport, n’ont pas été
mises en œuvre ; cela aurait de toute façon été difficile dans le contexte politique, technique et
financier qui a prévalu à partir de 2009/2010. Enfin, la France a fourni un appui, d’abord financé par
le Ministère français des affaires étrangères (2001-2003) puis grâce au Centre international de
recherche agro-économique pour le développement (CIRAD) sur les aspects surveillance acridienne
et recherche/formation.
Dans le contexte de recrudescence du Criquet migrateur malgache, identifiée à partir de d’avril-
mai 2010, des projets d’urgence gérés par la FAO ont été mis en œuvre lors des campagnes
2010/2011 et 2011/2012. Ils ont été financés par le Fonds central d'intervention pour les urgences
humanitaires (CERF), le Programme de Coopération Technique (PCT) de la FAO, l’Agence des Etats-
Unis pour le développement international (USAID), l’UE et la France, et visaient à mettre en œuvre
une lutte curative dans le respect de la santé humaine et de l’environnement. Seuls 50% des
financements requis furent disponibles lors de la campagne 2010/2011 (7,3 millions d’USD au total)
et 26% pour la campagne 2011/2012 (2,3 millions d’USD), et trop tardivement. Des assistances
bilatérales ont par ailleurs été fournies par le Fonds international pour le développement agricole
(FIDA), le Bureau du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) de Madagascar
et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) –en coordination avec la FAO, ainsi que par la Chine.
Faute de financements adéquats, l’ensemble des infestations n’a pu être traité et, à partir
d’avril 2012, la recrudescence évoluait en invasion : une situation aussi dramatique ne s’était pas
produite depuis 1997. Par ailleurs, le projet de développement de deux ans approuvé par l’Agence
Française de Développement en juillet 2011 et géré par la FAO devait non seulement faciliter la
coordination de la réponse d’urgence mais aussi renforcer la lutte préventive ; cela incluait l’étude
12
institutionnelle et technique présentant une image globale de la gestion antiacridienne à Madagascar,
l’élaboration d’un plan ou dispositif de gestion du risque acridien (DGRA), comportant un volet
urgence et un volet prévention et des formations. Ainsi, malgré 12 ans de restructurations, de
renforcement des capacités et un affichage de lutte préventive, une situation de résurgence
chronique puis de recrudescence a perduré, conduisant à des campagnes d’urgence, au prix trop
élevé au regard des finances publiques, et à des sollicitations répétées de l’assistance internationale
puis, in fine, à une invasion acridienne au coût bien supérieur encore. Pourtant, si les locustes sont
présents de façon permanente à Madagascar, les recrudescences ne sont ni un événement
saisonnier ni une fatalité mais résultent du développement non maîtrisé des populations acridiennes
et d’une mauvaise gestion antiacridienne. Il est essentiel que les autorités malgaches adoptent une
position claire et démontrent leur engagement continu dans la gestion antiacridienne. Cela doit se
traduire par une analyse critique de la situation, la mise en œuvre de la réforme du CNA apparaissant
incontournable. En parallèle, elles doivent tout mettre en œuvre pour sortir de l’actuelle situation
d’urgence et revenir à une effective situation de rémission. Les partenaires au développement se
sont accordés sur cette position et en ont fait état dans une lettre envoyée le 28 juin 2012 au
Ministre de l’agriculture. Le 27 septembre 2012, le Ministère de l’agriculture présentait un plan de
redressement aux partenaires techniques et financiers qui rassemblait les recommandations
énoncées au cours des dernières années et indiquait qu’une restructuration du CNA devait être
lancée. Des activités sont également proposées pour la sortie de crise (traitement de 70 000 ha en
septembre et décembre 2012) et le moyen/long terme (2013-2014), qui paraissent moins
convaincants au vu des estimations faites par les experts acridologues (au moins 200 000 ha à traiter
d’ici fin 2012), des délais envisagées, des moyens disponibles, etc.
Parmi les atouts, on notera la longue coopération des partenaires techniques et financiers
concernant la problématique acridienne à Madagascar, l’existence d’un groupe d’experts
internationaux connaissant les acridiens et le contexte malgaches et la mise en place d’outils d’aide à
la prise de décision issus d’assistance externe passée, y compris le Dispositif de gestion du risque
acridien (devant contribuer à lancer, dans le futur, des alertes en temps opportun).
Les recommandations pour l’assistance externe, sur le moyen-terme, incluent l’assujettissement de
tout soutien à la gestion antiacridienne à une prise de position claire du Gouvernement malgache,
passant par une déclaration de catastrophe naturelle, une analyse critique de la situation actuelle,
une réforme du CNA, et l’élaboration d’une stratégie tant pour sortir de l’actuelle situation d’urgence
et revenir à une situation de rémission que pour mettre en œuvre une stratégie de lutte préventive
efficace. De façon générale, une gestion intégrée et coordonnée de l’assistance externe, multilatérale
et bilatérale, est absolument nécessaire pour éviter toute dispersion des efforts et atteindre les
objectifs fixés.
Conclusion
En conclusion, douze ans après sa création, le CNA n’est pas à même d’assurer sa mission de lutte
préventive, c’est-à-dire une surveillance et une lutte antiacridienne efficaces permettant de
maintenir une situation de rémission ou d’y revenir le cas échéant. On ne peut dès lors que souhaiter
un appui politique sur le long-terme, se traduisant par une réforme effective du CNA et l’allocation
d’un budget adéquat pour son fonctionnement. Globalement, le Centre doit être repensé et ses
effectifs réduits avec pour objectifs une plus grande efficacité et une valorisation des aspects
techniques ; surtout, il doit être recentré sur sa mission fondamentale, son cœur de métier, qui est la
prévention des fléaux acridiens et tout particulièrement celle du Criquet migrateur malgache, qui
13
représente la principale menace. La lutte préventive doit être effectivement mise en œuvre et
l’institution nationale capable de la gérer de façon durable. Un soutien des partenaires techniques et
financiers n’en apparaît pas moins indispensable, au moins dans un premier temps. L’ensemble des
recommandations effectuées dans l’étude institutionnelle et technique de la gestion antiacridienne à
Madagascar, reproduites dans cette brochure, doivent y contribuer.
14
RECOMMANDATIONS DE L’ETUDE - VERS UNE MEILLEURE GESTION ANTIACRIDIENNE A MADAGASCAR : ATOUTS, CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS
(MISE A JOUR EN JUIN 2016)
Note :
- En gris, les recommandations formulées au cours du Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar,
ajoutées dans le tableau
- En vert, les acquis du Programme triennal (2013-2016)
GESTION ANTIACRIDIENNE : ATOUTS, CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS
1. ASPECTS INSTITUTIONNELS
Atouts :
- Longue histoire nationale en lutte antiacridienne
- Création du Centre national antiacridien (CNA) en 2000, ayant ultérieurement bénéficié d’une injection massive d’intrants (infrastructures, équipements,
formations, recherche, outils d’aide à la décision, etc.), y compris au cours du Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne à
Madagascar
- Mise en place d’un système de supervision, coordination et suivi-évaluation
- Existence de différents rapports et études sur la problématique acridienne, pouvant fournir des éléments pour une amélioration du CNA
Contraintes Recommandations
Mise en
œuvre
Finance-
ments
CENTRE NATIONAL ANTIACRIDIEN (CNA)
Mandat
- Aucune mention directe à une
stratégie de lutte préventive ni dans
les statuts du CNA ni dans la
Convention-cadre entre le CNA et la
Direction de la Protection des
Végétaux (DPV)
 Reconnaissance formelle de la stratégie de lutte préventive comme principe fondateur
et directeur de l’action du CNA – Fait par décret ministériel n. 2012-958 du 27 novembre
2012 portant création et organisation du « Centre national antiacridien »  la
recommandation porte dès lors sur l’application de ce décret
 Textes fondamentaux (statuts du CNA, éventuellement Convention-cadre DPV-CNA) à
revoir, harmoniser et préciser
MPAE1
DPV
CNA
Nationaux
1
Ministère auprès de la Présidence chargé de l’agriculture et de l’élevage.
15
Structure et ressources humaines
- Conseil d’administration (CA)
composé de personnes connaissant
parfois peu la problématique
acridienne
 Privilégier, pour le Conseil d’administration, la nomination de membres ayant une
connaissance de la problématique acridienne et impliquer davantage le CA dans la gestion
du Centre et la mise en œuvre effective d’une vision stratégique basée sur la lutte
préventive
MPAE
DPV
CNA
Nationaux
- Effectifs du CNA trop importants
- Déséquilibre entre les effectifs
administratifs et techniques
 Restructuration du CNA, ajustement structurel et organisationnel :
- Révision de son organigramme pour placer le Département Technique Opérationnel
(DTO) au cœur de son action
- Refonte du « Département Partenariats et Environnements » (intégration au sein du
DTO et/ou Direction) – Fait par décret ministériel n. 2012-958, à mettre en œuvre
 Rôle du Chef du Département Technique Opérationnel à revaloriser (N° 2 du CNA) et
nécessité de le doter d'un adjoint
 Diminution du personnel administratif (audit des tâches et responsabilités de chaque
membre du personnel pour identifier les secteurs où des allègements en personnel sont
possibles et cohérents)
MPAE
DPV
CNA
Nationaux
- Manque de spécialistes de haut
niveau et de compétences dans
différents domaines
- Absence ou insuffisance de mise en
œuvre du plan de formation annuel,
faute de ressources financières
 Formation de long terme et recrutement de spécialistes de haut niveau, y compris d’un
acridologue et d’un logisticien, et de techniciens ; Nécessité de mettre l’accent sur les
compétences, la conscience professionnelle, l’âge, la motivation
 Suite au Programme triennal, intégration des membres de la Cellule de veille dans le
dispositif national (jeunes diplômés ayant bénéficié d’une formation continue durant le
Programme triennal)
 Mise en place et surtout en œuvre d’un programme de recyclage/formation ; en l’absence
de fonds suffisants, établissement d’une liste minimale de formations prioritaires et
pouvant/devant être effectuées à moindre coût  Ce programme est à développer après
avoir fait le bilan des compétences acquises au cours du Programme triennal
 Permettre aux experts acridologues, en pulvérisation antiacridienne et suivi santé
humaine/environnement d’effectuer des stages à l’étranger dans des centres
antiacridiens performants
CNA National/
Externe
16
- Manque de motivation du personnel
(raisons/exemple : statut social des
Responsables de Poste Acridien
(RPA) très dévalorisé, certains
travaillant dans un complet
dénuement, paiement tardif des
salaires et indemnités) et parfois
conscience professionnelle limitée
 Développement d’éléments de motivation, au niveau technique : cadre d’action clair,
basé sur des objectifs et résultats clairement définis ; stimulation par des formations,
recyclages, confrontations avec d’autres spécialistes et expériences à l’étranger ; statut
des RPA à revaloriser (plan de carrière, prime de zone/isolement)
 Développement d’éléments de motivation, au niveau administratif : le statut du
personnel, en particulier celui des agents de terrain, doit être adapté en précisant les
droits et les devoirs et en assortissant le tout d’une discipline rigoureuse pour
l’accomplissement des tâches, le développement ou la mise en œuvre d’un système
d’évaluation objective des membres du personnel, incluant des contrats garantissant un
minimum d’années, des plans de carrières bien définis avec possibilités d’avancement, un
système d’évaluation basé sur l’obtention de résultats et de primes correspondantes ;
salaires, indemnités et carburant à mettre régulièrement à disposition
CNA Nationaux
Ressources financières
Budget national :
- Insuffisance des budgets annuels
alloués par rapport aux besoins
établis, ne permettant pas au CNA
de remplir son mandat ; Ecart entre
le budget envisagé dans le
Programme de Travail Annuel et le
budget réellement alloué dans la Loi
de finances
- Budget annuel établi sur la base de
l’année civile (janvier-décembre) et
non pas acridienne (octobre-
septembre)
 Prise de position claire sur le rôle et la place de la lutte préventive au niveau national (par
le CNA en premier lieu), se traduisant par un budget revu à la hausse dans la Loi de
finances
 Ajustement de l’attribution de crédits réguliers au CNA en se référant à l’année biologico-
opérationnelle et non pas à l’année civile
 Etablissement de fonds de roulement pour éviter une rupture au cœur de la campagne
acridienne (c’est-à-dire en début d’année civile, de janvier à mars)
 Etude de la question de l’établissement d’un fonds d’urgence spécifique aux crises
acridiennes ou au niveau des organismes chargés de la gestion des risques et catastrophes
au niveau national
MPAE
DPV
CNA
Nationaux
- Au vu des restrictions budgétaires,
part des frais de pré-exploitation ne
laissant qu’une marge de manœuvre
extrêmement étroite pour les autres
activités
- Insuffisance du budget pour
 Examen détaillé de l’utilisation des fonds disponibles, notamment concernant les frais de
pré-exploitation pour déterminer les domaines d’ajustement possibles
 Budget d’amortissement du parc roulant, du matériel et des infrastructures
incompressible et obligatoire chaque année
 Définition de lignes budgétaires fixes, incluant les coûts incompressibles de
renouvellement des matériels et d’entretien des infrastructures
CNA Nationaux
17
permettre le renouvellement et la
maintenance de l'outil de travail du
CNA
Organisation
- Programme de Travail Annuel (PTA)
inapplicable au vu du budget
annuellement alloué par la Loi de
finances
- PTA préparé en octobre/novembre
et approuvé en janvier par le CA
(donc basé sur le calendrier de
l’année civile et non pas acridien)
 Préparation d’une feuille de route à adjoindre au PTA suite à l’adoption de la Loi de
finances, comprenant un cadre logique actualisé en fonction des ressources financières
disponibles
 Rédaction du PTA à l'issue du bilan de campagne en juillet (inter-saison), avec ajustement
possible par la suite
CNA Nationaux
- Diffusion de l’information interne et
externe : problème de délais,
multiplication des sources et
documents d’information, absence
de validation technique pour
certains documents, absence
d’analyse des données et contenu
incomplet et non adapté aux
destinataires finaux.
 Diffusion de l’information à rationaliser : service(s) responsable(s), contenu, listes des
destinataires, fréquence, préparation et diffusion (interne et externe) des bulletins
décadaires et mensuels sur les situations acridienne et antiacridienne indispensables, en
adaptant le mode de diffusion au destinataire
CNA Nationaux
18
AUTRES INSTANCES
Atouts :
- Présence d’un expert acridologue de haut niveau au sein du Ministère auprès de la Présidence en charge de l’agriculture et de l’élevage
- Liens développés avec l’Office National pour l’Environnement (ONE) et le Centre National pour la Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA)
- Existence d’un cadre juridique et d’instances pour la gestion des risques et catastrophes au niveau national
- Développement partiel d’un « Dispositif de Gestion du Risque Acridien » (DGRA) : approbation du « Plan National d’Urgence Acridienne (PNUA » et travail
préparatoire effectué pour le « Plan de Prévention du Risque Acridien (PPRA) »
- Supervision technique du CNA :
répartition peu claire entre le Bureau
Technique Antiacridien (BTA) de la DPV
(chargé de l’interface entre le CNA et le
MPAE) et l’antenne du CNA (chargée de
la liaison avec les ministères de tutelle)
 Clarification du rôle de la DPV concernant le suivi de la gestion antiacridienne par le CNA,
avec la distance requise par rapport aux enjeux régionaux pouvant surgir dans la mise en
œuvre de la lutte antiacridienne dans l’aire grégarigène du Criquet migrateur malgache
 Existence du BTA à confirmer et rôle respectif du BTA et de l’antenne du CNA à
Antananarivo à clarifier (leurs domaines d’intervention ne devant pas faire double emploi)
MPAE
DPV
(BTA)
CNA
(Antenne)
Nationaux
- Relations irrégulières et
insuffisantes entre le CNA et les
différents acteurs pouvant être
impliqués dans la gestion
antiacridienne, notamment en
situation d’urgence
 Relations à développer avec les différents acteurs pouvant être impliqués dans la gestion
antiacridienne, notamment en situation d’urgence ; les rôles respectifs doivent être
clairement établis
CNA Nationaux
- Malgré l’inclusion des « invasions
acridiennes » dans la Loi nationale
sur la gestion des risques et
catastrophes, plan ou dispositif de
gestion du risque acridien clarifiant
les actions à mener et le rôle des
différents acteurs à finaliser et
valider
 Dans le cadre du développement du Dispositif de gestion du risque acridien (DGRA),
comportant deux volets, prévention et urgence :
- Plan de Prévention du Risque Acridien (PPRA) à finaliser et valider (travaux
préparatoires effectués mais processus à mener à son terme par le Gouvernement au
retour à une situation de rémission)
- Plan National d’Urgence Antiacridienne (PNUA) à mettre à jour et enrichir (retour
d’expérience) après l’invasion, quand le retour à une situation de rémission sera
confirmé
CNA
& acteurs
impliqués
dans les
urgences
National/
externe
19
2. SURVEILLANCE/AVERTISSEMENT
Atouts :
- Excellentes connaissances de la bio-écologie et de la dynamique des populations du Criquet migrateur malgache disponibles permettant de développer un
dispositif/système de surveillance/avertissement performant et connaissances suffisantes du Criquet nomade pour un suivi-évaluation rationnel des
populations
- Existence d’un système d’avertissement acridien depuis 1974
- Réseau de postes d'observation dans l'aire grégarigène du Criquet migrateur malgache perfectible mais suffisant pour assurer la surveillance/avertissement
des locustes
- Existence d’une banque de données et d’un système d’information géographique (SIG) pour l’analyse des données relatives au Criquet migrateur malgache en
situation de rémission (aire grégarigène) ; plusieurs niveaux d’intégration des informations sont possibles en fonction des objectifs et des moyens disponibles
- Constitution d’une base de données et d’un SIG pour l’analyse de données acridiennes en situation d’invasion
- Formation et recyclages d’agents lors des campagnes antiacridiennes menées depuis 2010 et notamment dans le cadre du Programme triennal de réponse à
l’invasion acridienne
Contraintes Recommandations
Mise en
œuvre
Finance-
ments
Système de surveillance et
avertissement défaillant
- Méthode de suivi-évaluation des
populations acridienne non
clairement définie (veille,
surveillance ou avertissement) et
observations trop souvent
empiriques
- Réseau des Postes Pluviométriques
(PP) et des Postes Acridiens (PA)
non optimisé : certains secteurs
sont sous échantillonnés alors que
d’autres disposent de trop de PA
(notamment dans le compartiment
SE)
- Très mauvais fonctionnement des
réseaux d'observation, rendement
 Mise en œuvre d’une stratégie de lutte préventive basée sur un système de
surveillance/avertissement adéquat (de qualité et régulière) concernant les populations
acridiennes à des périodes clés de leur développement afin de permettre une détection
rapide de possibles changements en termes de comportement, effectifs, densités et
phase ; cette surveillance et l’analyse des données afférentes doivent résulter en alerte
précoce
 Optimisation de la structure des réseaux d'observation PP et PA (certains secteurs sont
sous-échantillonnés alors que d’autres disposent de trop de PA) et optimisation du choix
des stations en fonction des moyens effectivement disponibles
 Amélioration du fonctionnement des réseaux d'observation : rendement minimal des
prospections/signalisations acridiennes et observations météorologiques de 80% et en
respectant la périodicité des observations, principalement pour les stations pilotes et les
postes pluviométriques
 Développement de réseaux de remontée de l’information acridienne dans les zones
d’insécurité
 Recrutement d'un acridologue pour assumer la responsabilité de la section Avertissement
acridien ; renouvellement du personnel d’encadrement ; compétences, motivation et
MPAE
DPV
CNA
Nationaux/
Ass. externe
20
inférieur à 20 % - rendement (en
nombre d’observations) et qualité
des observations décroissant
(utilisation aléatoire des fiches
standardisées de prospection)
- Collecte des données : manque de
prospecteurs compétents (formés),
manque de motivation (statut social
des Chefs de poste très dévalorisé,
certains travaillant dans un complet
dénuement), pas de discipline ni de
régularité
- Opérations de lutte devenues
prioritaires sur la collecte des
données si bien que le réseau
d’observation ne fonctionne plus
dès que des traitements sont
nécessaires
conscience professionnelle des agents et des cadres restaurées (sélection sévère) ;
formations de court et long termes et ciblées
 Retour à l'usage des fiches standardisées d'observation et collecte régulière de données
météorologiques et acridiennes
 Optimisation du calendrier d’activité des Responsables de Poste Acridien dont les activités
de lutte doivent être supprimées
 Actualisation des cartes des biotopes des locustes malgaches
 Renforcer le réseau des postes pluviométriques
 Assurer les moyens pour la collecte régulière et sécurisée des données de pluviosité et de
température, notamment par la voie d'une contractualisation avec un opérateur local
fiable
 Développer un partenariat avec la Météorologie nationale pour assurer l’échange de
l’information météorologique
- Transmission très aléatoire des
informations quand elles sont
collectées ; le réseau BLU n’est plus
fonctionnel et le système TSAPIC
non opérationnel
 Restauration du réseau BLU de transmission des données et d’une discipline
d’exploitation de ce réseau
 Abandon du TSAPIC ou reconversion en réseau
 Centralisation des données techniques à Betioky, secondairement transmises à Tuléar
après validation technique
CNA Nationaux
- Analyse rationnelle des données
devenue impossible en raison de
leur quantité et qualité insuffisantes
et de l’abandon de l'incrémentation
des bases de données (et impact
délétère sur les choix relatifs aux
interventions antiacridiennes)
- Abandon de la préparation des
bulletins acridiens mensuels
 Restauration des bases de données, prélude de toute analyse immédiate ou différée des
données collectées, incrémentation rigoureuse et régulière
 Renforcement du niveau des compétences techniques et de la motivation des cadres en
charge du traitement des données (sélection, formation, recyclage voire réaffectation)
 Restauration de la rédaction et de la diffusion régulières d’un bulletin acridien mensuel
cohérent et consistant  Cela a été le cas dans le cadre du Programme triennal grâce à la
Cellule de veille (des bulletins décadaires sont également produits et diffusés)
CNA Nationaux/
Ass. externe
- Aucune valorisation des archives,  A la fin du Programme triennal, transmission au CNA et synthèse de toutes les données CNA Nationaux/
21
pas de mémoire collective
remontant à plus de dix ans pour un
service qui a 80 années d’existence
et d’histoire
- Archives-papiers pas conservées
correctement et en voie de
détérioration rapide, entraînant une
disparition accélérée de la mémoire
collective
- Quasiment pas de documentation
acridienne ou antiacridienne
accessible
collectées et archivées pour compléter les connaissances sur le comportement et la bio-
écologie du Criquet migrateur malgache en période d’invasion
 Valorisation des archives : inventaire des archives-papier, conservation puis numérisation
(protection du patrimoine commun)
 Constitution et gestion effective d’une bibliothèque scientifique et technique à Betioky,
restauration de la base de données documentaire
 Dotation de chaque RPA d'un kit documentaire minimal
Ass. externe
- Insuffisance ou vétusté des moyens
roulants (pannes fréquentes,
absence de pneus et autres pièces
de rechange) ainsi que limitations
en carburant et délais parfois
handicapant dans le
réapprovisionnement
 Remise en état du parc roulant pour les prospections (véhicules, motos et VTT), entretien
et renouvellement régulier avec un système de suivi rigoureux (cf Chapitre Logistique)
CNA Nationaux/
Ass. externe
- Équipements insuffisants et/ou
déficients pour les opérations de
prospection : matériel de
prospection dont GPS, matériel de
collecte et de conservation des
échantillons entomologiques ou
botaniques, trousse à dissection
entomologique, loupe à main et
loupe binoculaire, matériel et
fournitures de bureau, mobilier, etc.
 Mise à disposition du matériel nécessaire à fournir aux RPA pour l’accomplissement de
leur travail : moyens de déplacement, équipement de positionnement, matériel de
collecte et d’observation, matériel de collection, matériel de dissection, mobilier de
bureau, etc.
 Le matériel doit être régulièrement vérifié et éventuellement remplacé ; chaque RPA doit
assurer l'entretien courant du matériel qui lui est confié
CNA Nationaux/
Ass. externe
22
3. LUTTE ANTIACRIDIENNE
Atouts :
- La pratique des traitements en barrières avec des produits à moyenne persistance d’action, en formulation ultra-bas volume (UBV) est maîtrisée
- Généralisation de l’utilisation des têtes UBV pour l’ensemble des appareils de traitement, en particulier des pulvérisateurs à dos lors du Programme triennal
- Nouvelle plateforme de traitement terrestre introduite lors du Programme triennal : pulvérisateur ULV monté sur véhicule
- Création d’une capacité nationale pour les opérations de prospection et de lutte antiacridienne héliportées lors du Programme triennal
- Homologation d’un biopesticide (Green Muscle®) à 100g/ha (en 2009) puis à 50g/ha (en 2012) et utilisation à grande échelle lors du Programme triennal
- Construction, à Tuléar, d’un magasin central de pesticides répondant aux normes internationales et disposant d’une machine presse-fûts
- Existence de 13 magasins de stockage pour le matériel et de pesticides au niveau de Tuléar, Betioky-Sud, dans les ZA et dans certains PA (mais ces magasins de
pesticides ne répondent pas aux normes internationales)
- Formation de nombreux agents de traitement (du CNA et des DRDA) lors des campagnes antiacridiennes menées depuis 2010 et dans le cadre du Programme
triennal de réponse à l’invasion acridienne
Contraintes Recommandations
Mise en
œuvre
Finance-
ments
- Mise en place d’une stratégie
clientéliste de défense rapprochée
des cultures (DRC) sans impact réel
sur la dynamique des populations
acridiennes et sans rapport avec le
mandat du CNA
- Interventions de lutte tardives, face
à l’évidence de phénomènes
majeurs qui dépassent alors les
capacités d’intervention
 Abandon de la stratégie de défense rapprochée des cultures au profit d’une stratégie de
lutte préventive, impliquant une réaction rapide et le traitement de toute population
acridienne dont la densité atteint ou dépasse le seuil de grégarisation
 Deux équipes de traitement disponibles au niveau de Betioky-Sud, chacune dotée d'un
pulvérisateur monté sur véhicule pour le traitement rapide de superficies importantes
dans des zones aisément accessibles et carrossables  matériel acquis et quatre
techniciens du CNA (soit deux équipes) formée à son utilisation dans le cadre du
Programme triennal
CNA Nationaux/
Ass. externe
- Pas d’agents de traitement
permanents pour cause de
restrictions budgétaires
- Recours aux RPA pour les
traitements, faute d’agents de lutte
en effectifs suffisants et absence
corrélative de prospection/
surveillance quand les RPA sont
 Abandon du recours aux Responsables de Poste Acridien (RPA) pour les opérations de
lutte, ceux-ci devant se consacrer exclusivement à la surveillance
 Abandon du recours aux paysans pour la lutte antiacridienne au profit d’une
sensibilisation et collaboration visant à une signalisation précoce des infestations
acridiennes aux agents du CNA, pour vérification et intervention si nécessaire
 Retour au recrutement et à la formation d’agents de traitement permanents (trois par ZA)
pour pallier les effectifs insuffisants et la perte en compétences notée au cours de la
décennie 2000-2010
CNA Nationaux
23
mobilisés pour ces tâches
- Recours aux paysans pour des
opérations de lutte UBV, qui
requièrent pourtant des profils
spécialisés avec impact afférent sur
santé humaine et environnement
 En cas de besoin, conclusion de partenariats avec les directions régionales du
développement agricole et recours à des réservistes pour les opérations de lutte, à l'issue
une session de formation/recyclage en pratique des traitements UBV
- Choix de pesticides (produits
homologués et produits achetés)
parfois trop restreint, ne
correspondant pas nécessairement
aux besoins de la situation
 Révision de la liste des pesticides homologués et du cahier des charges environnemental
sur des critères de protection de la santé humaine et de préservation de l’environnement
mais aussi d’efficacité et de rapidité d’action, notamment en cas de recrudescence ou
d’invasion acridienne ; prise en compte nécessaire de l’impact des solvants et additifs
(phytotoxicité, corrosivité sur métaux, caoutchouc, plastiques...) dans le choix des
pesticides Suite à l’atelier organisé lors du Programme triennal (avril 2016), projet de
CCE révisé disponible et à valider par les instances nationales
 Développement des traitements en barrières avec des produits à moyenne pers istance
d’action, permettant d’utiliser moins de pesticides tout en protégeant une surface plus
grande que lors de traitements en couverture totale ; test des diverses formulations de
tous les produits applicables en barrières, en utilisant des inter-passes de 500 à 750 m
selon la structure (hauteur et recouvrement) et l’état phénologique du tapis végétal ainsi
que la phénologie et la mobilité des cibles
 Biopesticides :
- Développement de l’utilisation des biopesticides et formation afférente des agents 
utilisation à grande échelle au cours du Programme et personnel formé à son
utilisation
- Transfert des connaissances et compétences au plus grand nombre possible d’agents
afin qu’ils soient en mesure d’utiliser le biopesticide de manière appropriée
- Utilisation effective dans le cadre de la stratégie de lutte préventive
- Préparation et publication d’un manuel sur l'utilisation des biopesticides à
Madagascar, conformément à la Convention tripartite signée entre le CNA, la DPV et
le FOFIFA en 2010
MPAE
DPV
CNA
ONE
FOFIFA
Autres
parte-
naires
Nationaux
24
- Formation insuffisante des agents
de traitement sur l’utilisation des
pulvérisateurs et l’application des
pesticides en UBV
 Formation et recyclage régulier des agents de traitement sur les techniques de lutte,
notamment sur le respect des doses et des paramètres d’application, dans un souci
d’efficacité, de protection de la santé humaine et de préservation de l’environnement
 Formation des agents à la maintenance des appareils de pulvérisation et à leur nettoyage
quotidien
 Formation et sensibilisation pour une évaluation systématique de la mortalité après les
opérations de lutte
 de nombreux agents ont été formés depuis 2010 notamment lors des campagnes de
lutte menées contre la recrudescence et l’invasion acridiennes, y compris durant le
Programme triennal
CNA
DPV
Nationaux/
Ass. externe
- Insuffisance ou vétusté des moyens
roulants (pannes fréquentes,
absence de roues et de pièces de
rechange), limitations en carburant
et délais dans les
réapprovisionnements
 Remise en état du parc roulant pour les opérations de lutte (véhicules ), entretien et
renouvellement régulier, avec un système de suivi rigoureux (cf Chapitre Logistique) 
bilan des moyens de transport disponibles, en prenant en compte ceux fournis par le
Programme triennal (y compris leur état effectif), à effectuer
CNA Nationaux/
Ass. externe
- Insuffisance ou vétusté des
pulvérisateurs
- Manque de vêtements de protection
(aux normes) et du petit matériel
pour le calibrage des appareils de
traitement (chronomètre,
anémomètre, éprouvette graduée,
papiers oléo-sensibles, etc.).
 Renforcement des équipements disponibles pour la lutte antiacridienne, notamment de
pulvérisateurs adaptés à la technologie UBV ; provision budgétaire pour l’achat de
vêtements de protection adéquats et en quantités suffisantes (au moins deux kits
complets par agent et par campagne) et répondant aux normes ; un GPS par agent de
lutte doit être disponible  bilan des moyens de traitements disponibles, y compris ceux
fournis par le Programme triennal, à effectuer
 Sensibilisation des agents de traitement au nettoyage et à l’entretien quotidien des
appareils  Fait lors du Programme triennal, à poursuivre
CNA Nationaux/
Ass. externe
- Système de rapport sur la base de
tableaux indiquant uniquement les
surfaces infestées, traitées et un
taux de réalisation et ne rendant
pas compte de l’efficacité des
traitements ni des conditions
d'intervention
 Utilisation par les équipes de traitement du CNA de la fiche de compte rendu et
d’évaluation rapide des traitements terrestres
 Développement et utilisation d’une base de données chrono-, géo- et taxo- référencées
opérationnelle pour l'ensemble des opérations de lutte au niveau national, détaillant,
pour chaque intervention, son efficacité et son impact sur les organismes non-cibles ; elle
constituera la base du suivi-évaluation des opérations de lutte (permettant une évaluation
raisonnée de l’efficacité des traitements en fonction des types de produits utilisés et des
caractéristiques des biotopes etc.) et du suivi environnemental (Cf fiche du Manuel)
CNA
DPV
Nationaux/
Ass. externe
25
- Difficultés d'accès aux cibles en
raison de la topographie et de l'état
déplorable des voies d’accès aux
zones à prospecter/traiter
- Insécurité pour les agents dans
certaines zones
 Identification et mise à disposition des moyens de déplacement et de traitement adaptés
en fonction de la topographie, des zones et de la saison
 Prise de contact avec les autorités locales les plus proches des bases temporaires pour en
assurer la sécurité
 Pour les agents, il est à espérer que l’autorité de l’Etat malgache soit restaurée au plus
vite sur l’ensemble de son territoire
CNA
4. SANTE HUMAINE ET ENVIRONNEMENT
Atouts :
- Relations avec le FOFIFA et l’ONE développées au cours de la dernière décennie
- Existence d’un cahier de charges environnementales (CCE, 2004)
- Suite à un atelier tenu dans le cadre du Programme triennal (avril 2016), version révisée du CCE, applicable à tous types de situation acridienne, disponible
sous une forme simplifiée facilitant son suivi et sa mise en œuvre
- Existence de procédures pour le dispositif de suivi environnemental de l’impact des opérations de lutte antiacridienne
- Développement du Plan de gestion sanitaire et environnemental (PGSE) en août 2013, dans le cadre du Programme triennal
- Equipe de suivi santé humaine et environnementale opérationnelle (Programme triennal)
- Système de gestion des stocks de pesticides (PSMS) introduit lors de la campagne 2010/11 et réactivé à partir de la campagne 2013/14 (Programme triennal)
- Construction d’un magasin central (pesticides et emballages vides répondant aux normes internationales, installation du presse-fûts et formation des agents à
son utilisation (Programme triennal)
- Formation d’agents de traitement lors des campagnes antiacridiennes menées depuis 2010 et dans le cadre du Programme triennal de réponse à l’invasion
acridienne
Contraintes Recommandations
Mise en
œuvre
Finance-
ments
- CCE ne prenant en considération
qu’une situation de lutte préventive
(et non curative voire palliative) et
n’incluant pas les développements
récents (nouvelles aires protégées,
et l'utilisation de biopesticides…)
 Révision du CCE (prévue dans le cadre du Programme triennal), pour inclure, entre
autres :
- le suivi des opérations de lutte en situation d’urgence (et pas seulement en situation
de lutte préventive d’ailleurs non mise en œuvre par le CNA depuis près d’une
décennie)
- la prise en compte des paramètres d’impact environnemental et des risques sur la
santé humaine mais aussi de critères techniques d’efficacité et de rapidité d’action,
notamment en cas de résurgence, recrudescence ou invasion acridienne, lors du choix
des pesticides
- les dispositions à prendre concernant les « aires protégées » et les « nouvelles aires
DPV
CNA
ONE
Nationaux/
Ass. externe
26
protégées » (une carte officielle doit être éditée, régulièrement actualisée et diffusée)
- le suivi des opérations de lutte avec des biopesticides, y compris dans les (nouvelles)
aires protégées
 Version révisée lors d’un atelier tenu dans le cadre du Programme triennal (avril 2016)
disponible
 Validation de la version révisée du CCE par les autorités nationales compétentes
 Elaboration d’un manuel de mise en œuvre du CCE pour définir les modalités de mise en
œuvre de chaque exigence et leur indicateur de vérification
- Convention relative au suivi
environnemental des opérations de
lutte antiacridienne entre le CNA et
l’ONE non renouvelée depuis la date
d’achèvement du projet PLPA de la
BAD (2009) et aucun audit
environnemental effectué depuis
- Relations insuffisantes avec les
différentes instances impliquées
dans les aspects environnementaux
 Convention relative au suivi environnemental des opérations de lutte antiacridienne entre
le CNA et l’ONE à mettre à jour et à renouveler en prenant en compte les périodes
d'invasion
 Audits environnementaux à reprendre par l’ONE
 Développement de relations effectives avec les différentes instances impliquées dans les
aspects environnementaux pour une meilleure compréhension de la problématique
antiacridienne et une collaboration effective et rationnelle
 Amélioration de la communication entre CNA et les parcs nationaux
CNA
ONE
Min. Env
MNP,
Autres
Parte-
naires
Nationaux
- Dispositif de suivi de l’impact des
opérations de lutte antiacridienne
très partiellement mis en œuvre par
le CNA
 Lors du retour à une situation de rémission, mise à jour/articulation/harmonisation ou
refonte des différents textes (PGSE, CCE, autres) concernant le dispositif de suivi sanitaire
et environnemental de l’impact des opérations de lutte antiacridienne par le CNA
 Mise en œuvre effective du dispositif de gestion sanitaire (y compris examens médicaux
systématiques des agents) et environnemental par le CNA et établissement du niveau de
base individuel du taux de cholinestérase sanguin puis contrôle de ce taux pour
l’ensemble du personnel engagé dans l’utilisation des pesticides
 Renforcement de l’équipe de suivi sanitaire et environnemental par un véhicule et du
matériel approprié pour l’exécution de ses activités de terrain, y compris des kits de
cholinestérase et des antidotes (stock à constituer)  Fait lors du Programme triennal, à
poursuivre
 Contrôle du port systématique de vêtements de protection répondant aux normes et
disponibles en quantités suffisantes
 Renouvellement de la convention entre le CNA et le SAlFA (Sampan’asa Loteriana
CNA
DPV
Nationaux/
Ass. externe
27
Fahasalamana) concernant l’examen médical systématique annuel des agents du CNA
 Formation/recyclage des infirmiers affectés aux dispensaires situés dans l’aire grégarigène
à l’utilisation du kit de cholinestérase et des antidotes  Fait lors du Programme triennal,
à poursuivre
 Suivi de l’impact environnemental des opérations de lutte antiacridienne dans une base
de données chrono-, géo-, taxo-référencée
- Système de gestion des stocks de
pesticides (PSMS) installé mais pas
encore totalement incrémenté
- Fûts vides et pesticides obsolètes
stockés au CNA
- Magasin de stockage des pesticides
de Tuléar désormais au milieu
d’habitations et à proximité d’une
école ; magasins de stockage des
pesticides des ZA près des
habitations
 Inventaire et saisie dans la base de données du PSMS de toutes les informations
disponibles dans le pays et amélioration de son utilisation systématique par les
techniciens concernés ; tout mouvement de pesticides et de fûts vides doit
systématiquement être renseigné dans le PSMS
 Préparation et mise en œuvre d’un plan d’élimination des fûts rincés et écrasés, des
emballages plastiques et des pesticides obsolètes stockés au CNA ainsi que des produits
de rinçage des fûts
 Construction d’un nouveau magasin de stockage des pesticides sur le terrain identifié et
acquis à Tuléar – en cours, Programme triennal ; construction de nouveaux magasins de
stockage des pesticides respectant les normes internationales dans les ZA
 Formation sur l’utilisation de l’unité de rinçage et d’écrasement (presse-fûts) des fûts de
pesticide métalliques vides – Fait lors du Programme triennal, recyclages à prévoir
 Préparation et mise en œuvre d’un plan annuel d’élimination des équipements de
protection et des pulvérisateurs usagés ainsi que des solvants saturés et des fûts de
pesticide rincés et écrasés - préparation de la documentation ad hoc et des
recommandations en cours dans le cadre du Programme triennal
CNA
DPV
Nationaux/
Ass. externe
28
5. ASPECTS LOGISTIQUES
Atouts :
- Infrastructures disponibles
- Introduction d’un logiciel de gestion des ressources humaines et matérielles lors de la campagne 2013/2014 et formation in situ d’agents du CNA à son
utilisation
Contraintes Recommandations
Mise en
œuvre
Finance-
ments
- Répartition parfois peu claire des
rôles et responsabilités de la Section
Logistique Opérationnelle » (SLO) du
DTO basée à Betioky, et de la
« Section Approvisionnements et
Patrimoine» du DAF basée à Tuléar
 Clarification des rôles et responsabilités de la « Section Logistique Opérationnelle »
(SLO), basée à Betioky au sein du Département Technique Opérationnel (DTO), et de la
« Section Approvisionnements et Patrimoine» (SAP) au sein du Département
Administratif et Financier (DAF), basée à Tuléar  mise en œuvre du décret n° 2012-958,
qui rattache la section logistique au seul DTO
CNA Nationaux
- Pas d’expert de bon niveau en
logistique
 Recrutement d’un expert de haut niveau en logistique et formation adéquate CNA Nationaux/
Ass. externe
- Délabrement progressif des
infrastructures, notamment au
niveau de Betioky, des Zones
acridiennes et des Postes Acridiens
 Remise en état des infrastructures le nécessitant, notamment au niveau de Betioky, des
Zones acridiennes et des Postes Acridiens
 Mise aux normes internationales des magasins de stockage au niveau des Zones
acridiennes et des PA (y compris distance requise des habitations)
 Entretien de pistes d’atterrissage stratégiques
CNA Nationaux/
Ass. externe
- Etat de délabrement extrême du
parc roulant : les véhicules, utilisés
dans les dures conditions de la lutte
antiacridienne, sont surexploités et
parfois soumis à une conduite peu
soigneuse ; pannes fréquentes et
moyens parfois immobilisés sur de
longues périodes, conduisant à des
interruptions des activités de
surveillance et de lutte ;
- Maintenance non assurée,
 Parc roulant du CNA à renouveler, sous condition d’un contrôle strict de son utilisation
et de sa maintenance pour en assurer une longévité satisfaisante ; pour ce faire, il faut
dresser un inventaire objectif de l’état du parc, réformer les véhicules hors d’usage,
remettre les véhicules recevables en état de fonctionnement normal, mettre en état le
parc en fonction des besoins effectifs du CNA, établir un plan d’amortissement incluant
l’entretien, la constitution d’un stock de pièces de rechange et le renouvellement annuel
du parc roulant à hauteur de 20% du parc, imposer une discipline dans la conduite des
véhicules et enfin imposer la mise à jour régulière du carnet d’entretien et du carnet de
bord de chaque véhicule et identifier les responsables technique et administratif pour
leur suivi  Etat des lieux à dresser en fin de Programme triennal
CNA Nationaux/
Ass. externe
29
entraînant une usure prématurée et
excessive ; carnets de bord des
véhicules et fiches de réparation
non utilisés ; dans ce contexte, refus
des bailleurs de fonds d’acheter de
nouveaux véhicules, quatre mois de
location correspondant pourtant à
l’achat d’un véhicule neuf
- Equipements en quantités
insuffisantes et souvent en mauvais
état, faute de fonds mais aussi
d’entretien adéquat
- Problèmes de sécurité des stocks
(vols de pesticide), notamment en
l’absence de gardiens
 Remise en état des équipements de prospection, lutte et suivi santé
humaine/environnement (cf Chapitres afférents) ; attribution contre décharge des
matériels de campement qui doivent être restitués en magasin; discipline à imposer
pour l’ utilisation et le stockage adéquat de tous les équipements; entretien des
équipements et mise en place d’un système de motivation à cette fin
 Garde permanente et effective des magasins de stockage dans les ZA, avec système de
sécurité extrêmement rigoureux à mettre en place
CNA Nationaux/
Ass. externe
- Gestion des moyens logistiques
approximative voire clientéliste ;
système de suivi des équipements
(fichier Excel, classement par ordre
alphabétique) ne permettant pas
une vision d’ensemble claire et une
bonne gestion des moyens
logistiques
 Développement d’une gestion rigoureuse, transparente et irréprochable de tous les
moyens logistiques, logiciel de gestion spécialisé à l’appui, comprenant : un inventaire
des stocks par type de matériel; une programmation des moyens requis pour chaque
campagne antiacridienne, à actualiser régulièrement et périodiquement en fonction des
réalités du terrain ; la mise à disposition des moyens au moment voulu, en quantités
conformes aux demandes et à l’endroit requis ; un suivi attentif des entrées et sorties (le
matériel de campement étant non consommable) ; un bilan de fin de campagne sur
l’état des stocks et l’établissement d’une liste des stocks à renouveler durant l’inter-
campagne; etc.  formation in situ faite durant le Programme triennal, à poursuivre
 Comme déjà mentionné, budget d’amortissement du parc roulant, matériel et
infrastructures incompressible et obligatoire chaque année
CNA Nationaux/
Ass. externe
30
6. ASSISTANCE EXTERNE
Atouts :
- Longue coopération des partenaires techniques et financiers sur la problématique acridienne, sensibilisation à la problématique acridienne
- Existence d’un groupe d’experts internationaux connaissant les acridiens et le contexte malgaches (renforcé au cours du Programme triennal)
Contraintes Recommandations
Mise en
œuvre
Finance-
ments
- Dans le cadre de la recrudescence, à
partir de 2010, campagnes
d’urgence mises en œuvre avec des
ressources insuffisantes et
disponibles trop tardivement, ne
permettant pas de restaurer une
situation de rémission ; la situation
de recrudescence a été de fait
reconduite d’une année à l’autre,
avec des campagnes d’urgence dont
le coût fut trop élevé au regard des
finances publiques et des aides
internationales trop souvent
sollicitées ce qui a conduit à une
situation d’invasion en raison de
l'insuffisance des interventions de
terrain
 Assujettissement de toute future assistance externe pour la lutte antiacridienne à une
prise de position claire du Gouvernement malgache passant par :
- la réforme effective du CNA;
- la mise en œuvre d’une stratégie de lutte préventive performante et durable par le
CNA
 L’engagement durable du Gouvernement se traduisant par l’allocation d’un budget
annuel adéquat pour la gestion antiacridienne
 l’engagement concret des partenaires au développement pour la mise en place et la
mise en œuvre de cette stratégie de lutte préventive par un soutien technique et
financier, notamment au moment du retour à une situation de rémission
 Un représentant des partenaires techniques et financiers devrait être membre de droit
du Conseil d’administration du CNA.
 Lors des crises, gestion intégrée et coordonnée de l’assistance externe, multilatérale et
bilatérale.
MPAE
DPV
CNA
Autres
parte-
naire
Nationaux/
Ass. externe

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  • 1. 1 Atelier de fin de Programme triennal (septembre 2013 – juin 2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar 14-16 juin 2016, Antananarivo Point 7.1 de l’ordre du jour Recommandations passées et récentes (Document de travail)  Introduction (p. 1)  Résumé exécutif de l’Etude institutionnelle et technique sur la gestion antiacridienne à Madagascar - Octobre 2012 (p. 3)  Recommandations de l’étude : Vers une meilleure gestion antiacridienne à Madagascar : atouts, contraintes et recommandations - Mise à jour en juin 2016 (p. 13) INTRODUCTION Pourquoi le Centre national antiacridien (CNA) de Madagascar n’a-t-il pas été en mesure d’éviter une recrudescence majeure en 2010, suivie d’une invasion acridienne en 2012 ? Pourquoi une stratégie de lutte préventive performante permettant de prévenir une crise de cette ampleur n’a-t-elle pas été ou pu être mise en œuvre ? Dans le futur, comment le Centre peut-il améliorer la gestion antiacridienne et mener une lutte préventive efficace et durable ? C’est à ces questions qu’avait tenté de répondre l’« Etude institutionnelle et technique sur la gestion antiacridienne à Madagascar » élaborée en 2012 par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) grâce à un projet de développement financé par l’Agence Française de Développement (AFD). Plus spécifiquement, l’étude visait à présenter une image globale de cette gestion antiacridienne, d’identifier les atouts et faiblesses du CNA ainsi que les contraintes rencontrées pour la mise en œuvre d’une stratégie de lutte préventive, et de formuler les recommandations afférentes, en capitalisant les travaux menés jusqu’alors. Depuis la réalisation de cette étude, la situation a été qualifiée d’invasion par le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MinAgri), en novembre 2012, et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale. Cela s’est accompagné d’une prise de conscience que le CNA avait failli et de la nécessité d’une restructuration de ce Centre, initiée en novembre 2012 avec l’approbation d’un décret en portant réforme. Par ailleurs, suite à une déclaration de catastrophe nationale et une requête d’assistance technique et financière du Gouvernement malgache (en novembre et décembre 2012 respectivement), un Programme triennal (2013-2016) a été préparé conjointement par le Ministère de l’agriculture et du développement rural et la FAO afin de lutter contre l’invasion et revenir à une situation de rémission. Le Programme, reposant sur la réalisation de trois campagnes antiacridiennes successives, a été lancé en septembre 2013 et doit s’achever en juin 2016. Il a contribué à sauvegarder la sécurité alimentaire de 13 millions de malgaches menacés par l’invasion et laisse de plus un certain nombre d’acquis, en particulier en termes de renforcement des capacités humaines, des matériels et des infrastructures.
  • 2. 2 Ce document présente un résumé de l’« Etude institutionnelle et technique sur la gestion antiacridienne à Madagascar » (ci-après dénommée Etude) telle que réalisée en 2012 ainsi que le tableau des recommandations mis à jour début juin 2016 pour prendre en compte les changements intervenus en quatre ans. L’identification des atouts, faiblesses et contraintes rencontrés par un CNA, qui n’a pas pu prévenir une situation de recrudescence puis d’invasion acridienne, ainsi que la formulation de recommandations devraient être utiles au retour à une situation de rémission, au moment où une stratégie de lutte préventive effective doit être adoptée et mise en place par un centre antiacridien rénové et performant.
  • 3. 3 RESUME EXECUTIF DE L’ETUDE INSTITUTIONNELLE ET TECHNIQUE SUR LA GESTION ANTIACRIDIENNE A MADAGASCAR (OCTOBRE 2012) Introduction Premier pays au monde à créer un Centre antiacridien, en 1932, Madagascar mit en place une stratégie de lutte préventive dès la fin des années 60. Cependant, en l’absence de crise acridienne majeure, les fonds disponibles diminuèrent et Madagascar connut une invasion acridienne de 1997 à 2000 qui concerna près des 9/10es du territoire malgache et coûta environ 60 millions d’USD. C’est dans ce contexte, avec pour objectif d’une lutte préventive performante, que fut créé, en 2000, le Centre national antiacridien (CNA) et qu’il bénéficia d’une injection massive d’intrants dans les années qui suivirent. Plus d’une décennie plus tard, malgré les progrès réalisés, les objectifs fixés n’ont été que partiellement atteints, comme le démontre la recrudescence du Criquet migrateur malgache qui a débuté en fin de saison des pluies 2009/2010 et a évolué en une invasion dès avril 2012 en l’absence de financements adéquats pour mener à temps les campagnes antiacridiennes 2010/2011 et 2011/2012. En 2011, un projet de développement fut approuvé par l’Agence Française de Développement (AFD) afin de promouvoir la lutte préventive à Madagascar, y compris par la préparation d’une étude institutionnelle et technique sur la gestion antiacridienne à Madagascar. L’Etude vise à en donner une image globale, identifie les atouts et faiblesses du CNA ainsi que les contraintes rencontrées pour la mise en œuvre d’une lutte préventive efficace et durable, et formule les recommandations afférentes. Préparée en capitalisant les travaux menés jusqu’à alors et sur la base de données actualisées, cette étude de fond, présentée en octobre 2012 aux partenaires nationaux et internationaux, venait étayer le travail annoncé par le Ministère de l’Agriculture dans le Plan de redressement exposé fin septembre 2012 aux partenaires techniques et financiers, qui inclut une réforme du CNA. Elle contient huit chapitres, comme résumé ci-après. Les criquets malgaches A Madagascar, deux espèces de locustes menacent l’agriculture et les pâturages. Les locustes, acridiens grégariaptes, constituent des fléaux intermittents, à développement rapide mais prévisible, le passage de la phase solitaire à la phase grégaire étant progressif et réversible. En phase solitaire, pendant les périodes de rémission, les criquets sont inoffensifs ; en phase grégaire, lors des recrudescences puis des invasions, ils forment des bandes larvaires et des essaims d’ailés capables de détruire diverses cultures et plus particulièrement celles de céréales. Le Criquet migrateur malgache [Locusta migratoria capito (Saussure 1884), LMC], ravageur des cultures céréalières et des pâturages, peut avoir de trois à quatre, voire cinq générations par an ; confiné dans le sud-ouest de Madagascar (son aire grégarigène) en période de rémission, il peut contaminer la quasi-totalité de la Grande-Île en situation d’invasion. Quant au Criquet nomade [Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838), NSE], espèce univoltine (une génération par an), c’est un redoutable ravageur des cultures pluviales, présent sur tout le versant occidental de la Grande-Île. Le développement de ces deux locustes est étroitement dépendant des conditions écométéorologiques au cours de la saison des pluies. La bio- écologie du Criquet migrateur malgache est suffisamment connue pour pouvoir mettre en œuvre une stratégie de lutte préventive efficace. Pour le Criquet nomade, une surveillance assortie d’interventions de lutte est indispensable pour maîtriser la dynamique des populations. Dans le contexte agricole malgache, notamment dans le Grand Sud, les crises acridiennes peuvent avoir une
  • 4. 4 incidence grave sur les paysans. En effet, selon sa taille et de sa densité, un essaim de criquets peut consommer jusqu’à 100 000 tonnes de végétation verte par jour, y compris des cultures. De telles crises portent atteinte à la sécurité alimentaire et génèrent des impacts économique (perte de récoltes, prix des céréales), environnemental (feux autour des cultures), psychologique (attitude fataliste et démotivation) et social (déstabilisation des réseaux paysans, voire exode rural). Les aspects institutionnels de la gestion antiacridienne  Le Centre national antiacridien L’entité chargée de la gestion antiacridienne, le Centre national antiacridien (CNA), « unité opérationnelle de la lutte antiacridienne », fut créée par décret ministériel n. 2000-251 (12 avril 2000), modifié par le décret n. 2008-700 (3 septembre 2008). Établissement public à caractère administratif (EPA), le CNA est placé sous la tutelle technique du Ministère de l’agriculture (MinAgri), premier responsable technique de la lutte antiacridienne, et sous la tutelle budgétaire du Ministère des finances et du budget. Son siège est à Tuléar. Il a pour mission « d’assurer la surveillance acridienne et la lutte antiacridienne dans l’aire grégarigène (AG) en période de rémission et la lutte antiacridienne sur l’étendue du territoire en période d’urgence ». Aucune mention directe n’est faite à la lutte préventive. Le CNA, qui a connu des réorganisations en 2004 et 2008, est dirigé par un Directeur nommé par décret ministériel et compte trois départements : (1) un Département Technique Opérationnel (DTO), basé à Betioky-Sud, qui comprend trois sections chargées de la surveillance, la lutte et les aspects logistiques, ainsi que sept Zones antiacridiennes (ZA) et 28 Postes antiacridiens (PA), responsables de la surveillance et de la lutte dans les régions ; (2) un Département Administratif et Financier (DAF), basé à Tuléar et chargé des ressources humaines, matérielles et financières du Centre ; et (3) un Département des Partenariats et Environnement (DPE), basé à Tuléar et dont l’existence ne semble pas justifiée en fonction des coûts induits et de la nature de ses activités (qui peuvent être rattachées au DTO et au DAF). Les effectifs du CNA, en augmentation, sont jugés trop importants pour être durablement pris en charge par les autorités nationales (164 agents en 2012, répartis en plusieurs sites géographiques : Tuléar, Betioky-Sud et sept ZA, Antsohihy, Antananarivo). La disproportion entre effectifs techniques (45 % des effectifs totaux) et administratifs fut l’une des critiques récurrentes à l’égard du CNA et reste un point très sensible. Si ses effectifs sont globalement trop importants, le CNA manque néanmoins de profils spécialisés et de techniciens au sein des ZA, les Agents de Traitement Permanents (ATP) ayant disparu de l’organigramme à cause des restrictions budgétaires. Une conséquence grave, dès que des opérations de lutte sont nécessaires, est l’abandon momentané –ou prolongée- des prospections par les Responsables des PA pour y prêter main forte, ce qui porte atteinte à l’ensemble de la stratégie préventive. Par ailleurs, bien qu’un plan de formation soit préparé annuellement, il n’est pas mis en œuvre faute de financements disponibles, ce qui contribue à une démotivation du personnel, dont le statut est déjà dévalorisé et qui travaille dans de dures conditions, sans les moyens de locomotion ni les équipements requis. Depuis la fin des financements externes, en 2009, les ressources du CNA proviennent essentiellement du budget qui lui est alloué par la Loi de finances. En 2012, seuls 17 % des besoins estimés dans le Programme de Travail Annuel (PTA), soit 11,5 milliards d’Ariary, étaient couverts par le budget effectivement alloué (deux milliards d’Ariary). Le faible montant du budget national, qui a diminué de 2010 à 2012, juste avant l’invasion,, constitue une contrainte majeure, d’autant que le versement des crédits alloués se fait souvent avec retard et ne peut permettre au CNA de mettre en œuvre son mandat. Tant dans les PTA des trois dernières années prises en considération par l’étude
  • 5. 5 (2010, 2011 et 2012) que dans les faits, la répartition du budget entre activités de surveillance et de lutte se fait au large bénéfice de la seconde. Les plus gros postes de dépenses ont concerné les « Frais de pré-exploitation » (à hauteur de près de 92%), qui incluent les coûts récurrents (notamment les salaires) et les achats de consommables (notamment les pesticides) ; cela ne laisse qu’une marge de manœuvre extrêmement étroite pour les autres activités et ne permet pas le renouvellement ni la maintenance de l’outil de travail du CNA. Le CNA ne dispose pas de fonds d’urgence. Un système de supervision, coordination et suivi-évaluation a été mis en place et des documents de programmation et de suivi sont préparés annuellement. Cependant, le PTA, dont le montant était de près de six fois supérieur au budget réel en 2012, devient de fait inapplicable après l’adoption de la Loi de finances. Il n’existe aucune feuille de route établissant des priorités claires et contenant un cadre logique actualisé après l’adoption du budget, ce qui serait pourtant fort utile. Des rapports décadaires (tableaux) sur les situations acridienne et antiacridienne sont préparés par les services administratifs mais sans validation du DTO (qui devrait produire des bulletins mensuels, cela n’étant cependant plus le cas depuis 2010) ni analyse par des spécialistes. Les délais dans la transmission de l’information et la multiplication des sources et documents d’information ne contribuent pas à la mise à disposition d’informations claires et actualisées sur les situations acridienne et antiacridienne. Au vu de ce qui précède et en tenant compte des atouts du CNA (longue histoire en lutte antiacridienne, création du CNA en 2000, mise en place d’un système de supervision, coordination et suivi-évaluation mais aussi existence de différents rapports et études pouvant fournir de nombreux éléments pour améliorer la gestion antiacridienne), plusieurs recommandations peuvent être émises et notamment : la reconnaissance formelle de la stratégie de lutte préventive comme principe directeur de l’action du CNA, une restructuration du CNA (révision de son organigramme pour placer le DTO au cœur de son action et comprenant une refonte du DPE et la diminution du personnel administratif), le recrutement de spécialistes de haut niveau et de techniciens en mettant l’accent sur les compétences, la conscience professionnelle, l’âge, la motivation, etc., la mise en place et surtout en œuvre d’un programme de formation, le développement d’éléments de motivation aux niveaux technique et administratif, l’allocation d’un budget revu à la hausse dans la Loi de finances constituant une prise de position claire sur la place de la lutte préventive au niveau national, la préparation d’un cadre logique actualisé en fonction des ressources financières disponibles après l’adoption de la Loi de finances, l’établissement de fonds de roulement pour éviter une rupture au cœur de la campagne acridienne (notamment en début d’année civile), une réflexion sur l’établissement d’un fonds d’urgence, la préparation de bulletins décadaires et mensuels sur les situations acridienne et antiacridienne par le DTO et une rationalisation de la diffusion de l’information.  Les autres entités nationales impliquées dans la gestion antiacridienne Les autres entités nationales impliquées dans la gestion antiacridienne sont en tout premier lieu le MinAgri, premier responsable technique de la lutte sur l’ensemble du territoire et chargé de la tutelle technique du CNA (une Convention-Cadre organisant cette tutelle) et, en son sein, la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) et le Bureau Technique Antiacridien (BTA). La répartition des rôles entre le BTA et l’antenne du CNA basée à Antananarivo n’est cependant pas claire, tous deux ayant un rôle de liaison entre le CNA et les ministères de tutelle. Le CNA travaille en coopération avec d’autres acteurs nationaux comme le Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) – en vue de l’homologation des pesticides et biopesticides–, et l’Office National pour l’Environnement
  • 6. 6 (ONE), chargé des audits de la mise en œuvre du Cahier des charges environnementales (CCE) par le CNA. En cas d’urgence, d’autres entités interviennent ; il s’agit d’une part de celles qui peuvent être créées sur une base ad hoc par le MinAgri et, d’autre part, d’acteurs extérieurs tels que : le Ministère des finances et du budget, le Ministère de l’environnement et les organismes qui lui sont rattachés, le Ministère de la santé, le Ministère des transports (données pluviométriques), le Ministère de la défense/armée et enfin les organismes chargés de la gestion des risques et catastrophes à Madagascar. A noter que la Loi n. 2003-010 du 5 septembre 2003 relative à la politique nationale de gestion des risques et des catastrophes inclut les « invasions acridiennes » parmi les quatre principaux aléas naturels auxquels le pays est souvent confronté (criquets, sécheresse, les cyclones et l’instabilité politique); dans les faits, les organismes concernés n’ont pas, jusqu’à présent, travaillé sur le risque acridien. De façon générale, les relations du CNA avec ces différents acteurs sont toutefois irrégulières et insuffisantes. En terme d’atouts, on notera la présence d’un expert acridologue de haut niveau au Ministère de l’agriculture et du développement rural, les liens développés par le CNA avec l’ONE et le FOFIFA, l’existence d’un cadre juridique et d’instances pour la gestion des risques et catastrophes et l’existence d’un financement (projet AFD) pour contribuer à la réflexion souhaitée de longue date sur la mise en place d’un plan de gestion du risque spécifique aux locustes. Parmi les recommandations, on trouve une clarification du rôle de la DPV dans le suivi de la gestion antiacridienne par le CNA, avec la distance requise par rapport aux enjeux régionaux pouvant surgir dans l’aire grégarigène du Criquet migrateur malgache, une clarification des rôles respectifs du BTA et de l’antenne du CNA à Antananarivo, le développement de relations entre les différents acteurs impliqués dans la gestion antiacridienne, notamment en situation d’urgence, ce qui pourra être fait par le développement d’un plan ou dispositif national de gestion du risque acridien. Surveillance et avertissement Un Service antiacridien existe depuis près de 80 ans à Madagascar et les connaissances relatives à la bio-écologie des locustes sont bonnes, voire excellentes. Divers outils de synthèse des informations mésologiques, pluviométriques et acridiennes sont disponibles et peuvent être adaptés à la précision souhaitée pour un système d’avertissement performant, en particulier pour le Criquet migrateur malgache. Le système de surveillance et d’avertissement est pourtant défaillant. La collecte des données repose sur un réseau fixe, qui comprend, 135 postes pluviométriques (PP), 24 PA et six ZA dans le Sud (aire grégarigène du Criquet migrateur malgache, ainsi que cinq postes pluviométriques, quatre postes acridiens et une zone acridienne dans le Nord, Bassin de la Sofia (aire grégarigène du Criquet nomade). La structure de ce réseau est acceptable, bien que perfectible, le réseau des PP et PA pouvant être optimisé (notamment par la création d'un PA à Malaimbandy ou Mandronarivo pour détecter les passages d'acridiens dans le Betsiriry). Le fonctionnement de ce réseau, en revanche, est loin d’être satisfaisant et cela concerne en tout premier lieu la collecte de l’information, le rendement (volume annuel réel des prospections/signalisations acridiennes et des observations météorologiques par rapport au volume théorique) est de l’ordre d’à peine 20 %) et la qualité des observations (fiches standardisées irrégulièrement utilisées) allant décroissant. Les prospecteurs sont dépourvus d’outils de travail (moyens de transport et équipements), pourtant nécessaires à l’accomplissement de leur mandat, et les compétences, motivation et conscience professionnelle des cadres et agents ne sont souvent pas adéquates. On assiste par ailleurs à une confusion des genres, déjà mentionnée, entre surveillance et
  • 7. 7 intervention au niveau des postes acridiens, les opérations de lutte étant toujours prioritaires sur la collecte des données (si bien que, très rapidement, le CNA intervient en aveugle, dès la moindre pullulation). La transmission des données de terrain reste aléatoire, le réseau BLU (Bandes latérales uniques) n’étant pas fonctionnel et le système « Transmission des données Surveillance Acridienne en Permanence Inter Connectée » (TSAPIC) n’ayant jamais été opérationnel. Le système d’information géographique sur le Criquet migrateur malgache (SIG-LMC) de Betioky n’est plus incrémenté. Dès lors, en l’absence de données en quantité et qualité acceptables, transmises régulièrement et saisies dans le SIG, l’analyse rationnelle des données devient extrêmement difficile. De fait, le CNA n’est pas en mesure de publier et diffuser régulièrement et de façon durable un bulletin acridien et antiacridien. Enfin, il n’y a aucune valorisation des archives et pas de mémoire collective remontant à plus de dix ans pour un service qui a 80 ans d’histoire Il est dès lors indispensable de restaurer l’efficacité des réseaux d’observation indispensables à l’obtention de données exploitables (réseaux PP et PA optimisés et rendement de 80-85%, prospections régulières, retour à l’usage systématique des fiches standardisées, etc.), développer des réseaux de remontée de l’information acridienne dans les zones d’insécurité, restaurer des outils de transmission opérationnels, reprendre et compléter l’incrémentation des bases de données météorologiques, acridiennes et mésologiques, remettre à niveau le personnel d’encadrement et les prospecteurs en mettant l'accent sur la motivation (formations, revalorisation du statut, salaires, indemnités et carburant régulièrement mis à disposition, etc.) et la conscience professionnelle ; il faut doter les agents des moyens matériels requis (moyens de transport et équipements) pour l’accomplissement de leur mandat, valoriser les archives et constituer une bibliothèque scientifique et technique. C’est seulement à ces conditions que le CNA pourra mettre en œuvre une stratégie de lutte préventive, basée sur un système de surveillance/avertissement efficace et résultant en une alerte précoce effective. La lutte antiacridienne Le CNA est responsable de toutes les interventions de lutte effectuées dans les Aires grégarigènes des deux locustes, les Directions régionales de développement rural (DRDR) étant chargées des opérations de lutte hors des aires grégarigènes. Depuis plus d’une décennie, le CNA privilégie, de facto, une stratégie de défense rapprochée des cultures (DRC) qui consiste à traiter par voie terrestre les populations acridiennes dans les cultures ou leur proximité immédiate pour limiter la menace directe et les dégâts potentiels. La DRC, qui n’a pas d’impact significatif sur la dynamique des populations acridiennes, est aux antipodes de la stratégie de lutte préventive, qui repose sur une surveillance efficace et régulière, une alerte précoce et une réaction rapide dans les zones infestées, le plus souvent éloignées des cultures. La « Section Interventions acridiennes » du DTO supervise et met en œuvre les opérations de lutte. Au niveau des ZA, les équipes de lutte sont en sous-effectif et sous-équipées. Recours est ainsi fait aux prospecteurs pour les opérations de lutte, les éloignant de leur tâche première, ce qui contribue à un « pilotage à vue » (absence de données de terrain et impact sur les choix en découlant au niveau des opérations de lutte – de fait, les chiffres des surfaces infestées ne reflètent que très partiellement la situation de terrain). Pour les infestations allant d’une dizaine à une centaine d’hectares, les traitements sont délégués aux paysans, regroupés au sein des Brigades de lutte antiacridienne dans les Aires grégarigènes. Cette implication des paysans n’a pas porté les fruits escomptés, l’inefficacité de ce système étant mis en lumière par la situation de recrudescence chronique qui a perduré plusieurs années avant de se transformer en invasion ; elle est de plus
  • 8. 8 controversée au vu des risques pour la santé humaine et pour l’environnement et des détournements d'usage des produits. Le CNA réalise des opérations de lutte chimique. Les cibles privilégiées des traitements sont les larves et les opérations de lutte sont réalisées pendant la saison des pluies, d’octobre à mai (mais peuvent se prolonger durant l’hiver austral en situation de recrudescence et d’invasion). Dans les faits, les interventions sont beaucoup trop souvent tardives, quand les densités sont déjà très fortes (4 à 5 fois le seuil de grégarisation). Aucune opération de lutte n’est autorisée dans les aires protégées et zones réservées comme site de conservation, que ce soit avec des pesticides chimiques ou biologiques. Le mode d’épandage des pesticides se fait essentiellement en couverture totale mais, fait positif, les traitements en barrières ont refait leur apparition à partir de 2007/2008. Les traitements sont effectués par voie terrestre (ou aérienne quand cela s’avère nécessaire et que des fonds sont disponibles). La stratégie mise en œuvre par le CNA a abouti au maintien d’une résurgence chronique, voire d’une recrudescence, depuis 2000, avec des pics d’infestations au cours des campagnes 2004- 2005 à 2006-2007 et de nouveau à partir de 2009/2010 jusqu’à la situation d’invasion qui s’est développée à partir de 2012. De septembre 2010 à juin 2012 (recrudescence), deux campagnes antiacridiennes aériennes ont été menées grâce à des projets financés par la communauté internationale et gérés par la FAO. Concernant les pesticides utilisés, on notera avec satisfaction le net déclin, à partir de la campagne 2008/2009, de l’utilisation de pesticides en poudre. Les pesticides les plus utilisés au cours des dernières campagnes appartenaient aux familles des organophosphorés, pyréthrinoïdes, néonicotinoïdes et benzoylurées (ces derniers généralement connus sous le nom de dérégulateurs ou inhibiteurs de croissance), tous en formulation ultra-bas volume (UBV). Les produits les plus utilisés par le CNA sont des mélanges de deux matières actives (un organophosphoré et un pyréthrinoïde). Le Cahier des charges environnementales mentionne trois facteurs principaux pour le choix des pesticides : le stade biologique et le degré d’infestation des criquets, les paramètres environnementaux et ceux afférents à la santé humaine. Cela ne paraît pas suffisant, les critères d’efficacité et de rapidité d’action, notamment en cas de recrudescence ou d’invasion acridienne, n’étant pas cités. A noter qu’un biopesticide formulé à partir des spores du champignon entomopathogène Metarhizium acridum (Green Muscle®), homologué depuis 2009 à Madagascar, a été utilisé en 2011 et 2012 à une échelle opérationnelle ; une entrave à son utilisation a cependant été une logistique compliquée et coûteuse. L’évaluation de la mortalité après les opérations de traitement n’est pas faite systématiquement par le CNA vu les contraintes de temps et de moyens (véhicules, carburant) et le manque de motivation à cet égard. Les informations relatives à l’utilisation des pesticides ne sont pas non plus centralisées (il existe néanmoins une base de données à Betioky-Sud mais elle n'est plus tenue à jour). En définitive, les atouts du CNA en matière de lutte antiacridienne incluent le développement des traitements en barrières avec des produits à longue persistance d’action en formulation UBV, et l’homologation d’un biopesticide en 2009 suivie d’opérations à grande échelle. Les recommandations comprennent : l’abandon de la stratégie de défense rapprochée des cultures au profit d’une stratégie de lutte préventive impliquant une réaction rapide et le traitement de toute population acridienne dont la densité atteint ou dépasse le seuil de grégarisation (dans les formations naturelles comme dans les cultures); l’arrêt de l’implication des prospecteurs et paysans pour les opérations de lutte et le recrutement d’agents de traitement permanents qualifiés voire le recours, si besoin, à des réservistes provenant des directions rurales régionales ; la révision de la liste des pesticides
  • 9. 9 homologués et celle du Cahier des charges environnementales pour y inscrire des critères d’efficacité et de rapidité d’action dans le choix des pesticides ; le développement des traitements en barrières et de l’usage des biopesticides, notamment dans les zones écologiquement sensibles; la formation des agents sur les techniques de lutte ; la remise en état et l’entretien du parc roulant et des équipements nécessaires à la lutte ; et le développement d’une base de données opérationnelle pour le suivi de l’ensemble des opérations de lutte au niveau national. Atténuation et suivi de l’impact des opérations de lutte sur la santé humaine et l’environnement En novembre 2004, le CNA s’est doté d’un « Cahier des charges environnementales de la lutte préventive antiacridienne à Madagascar » (CCE), qui fait partie intégrante du permis environnemental qui lui est accordé. La même année, une Convention relative au suivi environnemental des opérations de lutte antiacridienne a été passée entre le CNA et l’ONE, renouvelée annuellement durant le projet financé par la Banque africaine de développement -BAD (jusque 2009) mais maintenant à revoir et actualiser. Une révision du CCE apparaît nécessaire, conformément aux nombreuses recommandations formulées ces dernières années ; des réunions ont déjà eu lieu pour une mise à jour du CCE mais n’ont pas abouti à sa révision effective. Les mesures d’atténuation et de suivi de l’impact des opérations de lutte antiacridiennes sur la santé humaine et de l’environnement qui sont mises en œuvre par le CNA incluent le port d’équipements de protection (néanmoins non disponibles en quantités suffisantes et non systématiquement portés par les agents) et des mesures de formation, information et sensibilisation pour les agents du CNA et les agents de traitement temporaires. La « Décision 21 » relative au guide opérationnel en lutte antiacridienne est également distribuée aux agents. Pour les populations rurales, cela comprend une sensibilisation (éloignement des zones lors des traitements, respect des délais de carence et non- consommation des criquets traités). En 2005, le CNA a adopté un dispositif de suivi environnemental de l’impact des opérations de lutte antiacridienne comprenant plusieurs niveaux. Dans les faits, ce sont surtout des évaluations rapides qui sont effectuées, avec parfois un suivi opérationnel spécialisé par une équipe malheureusement sous-équipée (en moyens de transport et matériels). Outre ce suivi “interne” (CNA), des audits externes devraient être conduits par l’ONE (trois l’ont été avant la fin du projet « Projet de Lutte Préventive Antiacridienne » de la BAD, de 2005 à 2009, mais aucun depuis lors). Aucun suivi approprié des stocks de pesticides n’est effectué par le CNA, ce qui entraîne d’évidentes difficultés logistiques de gestion et place le Centre dans l’impossibilité de détecter d’éventuels détournements –avec les risques de santé humaine et environnementaux inhérents. Le système de gestion des stocks de pesticides (PSMS) développé par la FAO avait bien été installé à Madagascar lors de la campagne 2010/2011 mais n’avait concerné que les pesticides livrés grâce aux projets d’urgence. A noter que 700 litres de pesticides obsolètes (reliquats de l’invasion de 1997-2000) sont stockés à Betioky-Sud mais aucune solution n’a été identifiée pour les éliminer. Les fûts de pesticides vides sont collectés et regroupés dans les magasins régionaux puis à Tuléar et Betioky-Sud. En 2011, une unité de rinçage et d’écrasement (presse-fûts) a été livrée par la FAO, qui devait être installée dans le nouveau magasin de stockage des pesticides de Tuléar, dont la construction a été retardée ; et une formation à l’utilisation du presse-fûts doit être dispensée. Parmi les atouts du CNA, on compte, outre les relations développées avec le FOFIFA et l’ONE (déjà mentionnées), l’existence d’un CCE et de procédures pour le dispositif de suivi environnemental ainsi que l’installation du PSMS. Les recommandations concernent le développement ultérieur des relations entre CNA et ONE (convention à renouveler et reprise des audits du CNA) et les autres
  • 10. 10 instances impliquées dans les aspects environnementaux ; la révision du CCE (suivi des opérations de lutte en situation d’urgence, prise en compte des critères d’efficacité et de rapidité d’action pour le choix des pesticides, dispositions à prendre pour les aires protégées et suivi des traitements avec des biopesticides, etc.) ; la mise en œuvre effective du dispositif de suivi sanitaire (y compris les examens médicaux systématiques des agents) et environnemental du CNA ; le renforcement de l’équipe de suivi sanitaire et environnemental (véhicule et matériel) ; le contrôle du port systématique de vêtements de protection répondant aux normes et leur disponibilité en quantités suffisantes ; la formation des infirmiers affectés aux dispensaires (utilisation des kits de cholinestérase et antidotes) ; l’inventaire et la saisie régulière dans le PSMS de toutes les données relatives aux pesticides ; ainsi que la préparation et la mise en œuvre d’un plan d’élimination des équipements de protection et de traitement usagés, des fûts écrasés et des pesticides obsolètes, et la construction d’un nouveau magasin de stockage des pesticides sur le terrain identifié à cette fin à Tuléar. Aspects logistiques Globalement, concernant les aspects logistiques, on notera qu’il n’existe pas d’expert logisticien de haut niveau au CNA et que deux services du CNA (de la DTO et du DAF), dont les rôles et responsabilités doivent être clarifiés, sont impliqués dans la gestion des moyens. Les infrastructures du CNA, de qualité médiocre et peu ou non entretenues, se dégradent rapidement, notamment hors de Tuléar (Betioky-Sud, ZA et PA). Le magasin de pesticides central de Tuléar, qui se trouve au milieu d’habitations du fait de l’extension de la ville et ne répond pas aux normes internationales, doit être remplacé par un nouveau magasin implanté hors de la ville, à proximité de l’aéroport. Un terrain avait été identifié, son titre foncier acquis et les plans de construction préliminaires réalisés en 2011 (projet d’urgence FAO) mais des retards ont été pris pour ces opérations et la construction n’a pu être réalisée. Le véhicule constitue le principal outil de travail du technicien de terrain or le parc roulant du CNA est surexploité et se trouve dans un état de délabrement extrême ; les pannes fréquentes entravent les activités de surveillance et de lutte. L’absence ou l’insuffisance d’équipements de prospection, lutte, suivi d’impact des traitements sur la santé humaine et l’environnement, ainsi que leur vétusté, ont déjà été mentionnés. Le système de suivi de ces équipements n’est pas adéquat, ne permettant ni de donner une vision d’ensemble des équipements existant ni, a fortiori, de mettre en œuvre une bonne gestion des moyens logistiques. Aucun système/logiciel de gestion informatisée n’est utilisé par le CNA. Les pesticides, achetés en début de campagne, sont acquis sur le marché national à des fournisseurs puis stockés à Betioky et pré-positionnés au niveau des ZA ou des PA, dans les magasins régionaux de stockage (des vols de pesticide ayant été signalés), dotés de cahiers de gestion des pesticides. Un inventaire mensuel ou bi-mensuel des stocks est conduit ainsi qu’un inventaire annuel. En fin de campagne, les pesticides et fûts vides sont ramenés à Betioky et Tuléar. Aucun système de gestion informatisé n’existe. Il existe des infrastructures relativement récentes, mais de qualité assez médiocre et dont l’entretien laisse à désirer, ainsi que des magasins de stockage au niveau des ZA, mais qui ne répondent pas aux normes internationales. Les recommandations suivantes doivent ainsi être prises en compte pour l’ensemble des biens et matériels : recrutement d’un expert de haut niveau en logistique ou avec une formation et une expérience adéquate, clarification des rôles et responsabilités des services du CNA chargés des aspects logistiques, remise en état des infrastructures le nécessitant (en particulier à Betioky et dans les ZA et PA), renouvellement du parc roulant sous condition d’un contrôle strict de leur utilisation et de leur maintenance pour leur assurer une longévité satisfaisante, remise en état
  • 11. 11 des différents équipements (de surveillance, lutte, suivi santé humaine et environnement comme déjà mentionné), mise en place d’une gestion rigoureuse, transparente et irréprochable de tous les moyens logistiques (logiciel de gestion spécialisé à l’appui), définition puis identification du budget d’amortissement du parc roulant, du matériel et des infrastructures, incompressible et obligatoire, et gardiennage permanent et effectif des magasins de stockage des pesticides et des équipements dans les ZA. Assistance externe Les appuis externes reçus de 2000 à 2009 devaient renforcer le Centre national antiacridien nouvellement créé avec l’objectif d’instaurer une stratégie durable de lutte préventive. Le « Projet de Lutte Préventive Antiacridienne » (PLPA) de la BAD a permis une injection massive de financements et d’intrants afin de renforcer le réseau de surveillance acridienne, de doter, théoriquement, le CNA d’outils de transmission et d’analyse des données acridiennes (bien que toujours pas opérationnels), d’infrastructures, de véhicules et d’équipements, de dispenser des formations, de restructurer les Brigades de lutte antiacridiennes, d’homologuer un biopesticide pour la lutte antiacridienne, de publier un Manuel de lutte préventive antiacridienne à l’usage des prospecteurs, etc. Pourtant, en 2010, le Rapport d’achèvement du projet (RAP) constatait que la durabilité des acquis ne semblait pas garantie, la structure étant encore fragile. Le constat fait dans la présente étude, trois ans après la fin du PLPA, rejoint celui du RAP. A noter par ailleurs que l'Union Européenne (UE) a contribué à la mise en place du dispositif de surveillance et de lutte contre le Criquet nomade dans le Nord et au renforcement du système de lutte préventive dans le Sud et financé le Système d'Alerte Précoce du risque alimentaire (SAP) de 1996 à 2009. Une « Mission d’Évaluation de Performance et des Conditions de Durabilité du Centre national antiacridien (CNA) » a été conduite en juillet 2008. La majorité des recommandations effectuées alors, et rappelées dans le présent rapport, n’ont pas été mises en œuvre ; cela aurait de toute façon été difficile dans le contexte politique, technique et financier qui a prévalu à partir de 2009/2010. Enfin, la France a fourni un appui, d’abord financé par le Ministère français des affaires étrangères (2001-2003) puis grâce au Centre international de recherche agro-économique pour le développement (CIRAD) sur les aspects surveillance acridienne et recherche/formation. Dans le contexte de recrudescence du Criquet migrateur malgache, identifiée à partir de d’avril- mai 2010, des projets d’urgence gérés par la FAO ont été mis en œuvre lors des campagnes 2010/2011 et 2011/2012. Ils ont été financés par le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF), le Programme de Coopération Technique (PCT) de la FAO, l’Agence des Etats- Unis pour le développement international (USAID), l’UE et la France, et visaient à mettre en œuvre une lutte curative dans le respect de la santé humaine et de l’environnement. Seuls 50% des financements requis furent disponibles lors de la campagne 2010/2011 (7,3 millions d’USD au total) et 26% pour la campagne 2011/2012 (2,3 millions d’USD), et trop tardivement. Des assistances bilatérales ont par ailleurs été fournies par le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), le Bureau du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) de Madagascar et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) –en coordination avec la FAO, ainsi que par la Chine. Faute de financements adéquats, l’ensemble des infestations n’a pu être traité et, à partir d’avril 2012, la recrudescence évoluait en invasion : une situation aussi dramatique ne s’était pas produite depuis 1997. Par ailleurs, le projet de développement de deux ans approuvé par l’Agence Française de Développement en juillet 2011 et géré par la FAO devait non seulement faciliter la coordination de la réponse d’urgence mais aussi renforcer la lutte préventive ; cela incluait l’étude
  • 12. 12 institutionnelle et technique présentant une image globale de la gestion antiacridienne à Madagascar, l’élaboration d’un plan ou dispositif de gestion du risque acridien (DGRA), comportant un volet urgence et un volet prévention et des formations. Ainsi, malgré 12 ans de restructurations, de renforcement des capacités et un affichage de lutte préventive, une situation de résurgence chronique puis de recrudescence a perduré, conduisant à des campagnes d’urgence, au prix trop élevé au regard des finances publiques, et à des sollicitations répétées de l’assistance internationale puis, in fine, à une invasion acridienne au coût bien supérieur encore. Pourtant, si les locustes sont présents de façon permanente à Madagascar, les recrudescences ne sont ni un événement saisonnier ni une fatalité mais résultent du développement non maîtrisé des populations acridiennes et d’une mauvaise gestion antiacridienne. Il est essentiel que les autorités malgaches adoptent une position claire et démontrent leur engagement continu dans la gestion antiacridienne. Cela doit se traduire par une analyse critique de la situation, la mise en œuvre de la réforme du CNA apparaissant incontournable. En parallèle, elles doivent tout mettre en œuvre pour sortir de l’actuelle situation d’urgence et revenir à une effective situation de rémission. Les partenaires au développement se sont accordés sur cette position et en ont fait état dans une lettre envoyée le 28 juin 2012 au Ministre de l’agriculture. Le 27 septembre 2012, le Ministère de l’agriculture présentait un plan de redressement aux partenaires techniques et financiers qui rassemblait les recommandations énoncées au cours des dernières années et indiquait qu’une restructuration du CNA devait être lancée. Des activités sont également proposées pour la sortie de crise (traitement de 70 000 ha en septembre et décembre 2012) et le moyen/long terme (2013-2014), qui paraissent moins convaincants au vu des estimations faites par les experts acridologues (au moins 200 000 ha à traiter d’ici fin 2012), des délais envisagées, des moyens disponibles, etc. Parmi les atouts, on notera la longue coopération des partenaires techniques et financiers concernant la problématique acridienne à Madagascar, l’existence d’un groupe d’experts internationaux connaissant les acridiens et le contexte malgaches et la mise en place d’outils d’aide à la prise de décision issus d’assistance externe passée, y compris le Dispositif de gestion du risque acridien (devant contribuer à lancer, dans le futur, des alertes en temps opportun). Les recommandations pour l’assistance externe, sur le moyen-terme, incluent l’assujettissement de tout soutien à la gestion antiacridienne à une prise de position claire du Gouvernement malgache, passant par une déclaration de catastrophe naturelle, une analyse critique de la situation actuelle, une réforme du CNA, et l’élaboration d’une stratégie tant pour sortir de l’actuelle situation d’urgence et revenir à une situation de rémission que pour mettre en œuvre une stratégie de lutte préventive efficace. De façon générale, une gestion intégrée et coordonnée de l’assistance externe, multilatérale et bilatérale, est absolument nécessaire pour éviter toute dispersion des efforts et atteindre les objectifs fixés. Conclusion En conclusion, douze ans après sa création, le CNA n’est pas à même d’assurer sa mission de lutte préventive, c’est-à-dire une surveillance et une lutte antiacridienne efficaces permettant de maintenir une situation de rémission ou d’y revenir le cas échéant. On ne peut dès lors que souhaiter un appui politique sur le long-terme, se traduisant par une réforme effective du CNA et l’allocation d’un budget adéquat pour son fonctionnement. Globalement, le Centre doit être repensé et ses effectifs réduits avec pour objectifs une plus grande efficacité et une valorisation des aspects techniques ; surtout, il doit être recentré sur sa mission fondamentale, son cœur de métier, qui est la prévention des fléaux acridiens et tout particulièrement celle du Criquet migrateur malgache, qui
  • 13. 13 représente la principale menace. La lutte préventive doit être effectivement mise en œuvre et l’institution nationale capable de la gérer de façon durable. Un soutien des partenaires techniques et financiers n’en apparaît pas moins indispensable, au moins dans un premier temps. L’ensemble des recommandations effectuées dans l’étude institutionnelle et technique de la gestion antiacridienne à Madagascar, reproduites dans cette brochure, doivent y contribuer.
  • 14. 14 RECOMMANDATIONS DE L’ETUDE - VERS UNE MEILLEURE GESTION ANTIACRIDIENNE A MADAGASCAR : ATOUTS, CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS (MISE A JOUR EN JUIN 2016) Note : - En gris, les recommandations formulées au cours du Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar, ajoutées dans le tableau - En vert, les acquis du Programme triennal (2013-2016) GESTION ANTIACRIDIENNE : ATOUTS, CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS 1. ASPECTS INSTITUTIONNELS Atouts : - Longue histoire nationale en lutte antiacridienne - Création du Centre national antiacridien (CNA) en 2000, ayant ultérieurement bénéficié d’une injection massive d’intrants (infrastructures, équipements, formations, recherche, outils d’aide à la décision, etc.), y compris au cours du Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar - Mise en place d’un système de supervision, coordination et suivi-évaluation - Existence de différents rapports et études sur la problématique acridienne, pouvant fournir des éléments pour une amélioration du CNA Contraintes Recommandations Mise en œuvre Finance- ments CENTRE NATIONAL ANTIACRIDIEN (CNA) Mandat - Aucune mention directe à une stratégie de lutte préventive ni dans les statuts du CNA ni dans la Convention-cadre entre le CNA et la Direction de la Protection des Végétaux (DPV)  Reconnaissance formelle de la stratégie de lutte préventive comme principe fondateur et directeur de l’action du CNA – Fait par décret ministériel n. 2012-958 du 27 novembre 2012 portant création et organisation du « Centre national antiacridien »  la recommandation porte dès lors sur l’application de ce décret  Textes fondamentaux (statuts du CNA, éventuellement Convention-cadre DPV-CNA) à revoir, harmoniser et préciser MPAE1 DPV CNA Nationaux 1 Ministère auprès de la Présidence chargé de l’agriculture et de l’élevage.
  • 15. 15 Structure et ressources humaines - Conseil d’administration (CA) composé de personnes connaissant parfois peu la problématique acridienne  Privilégier, pour le Conseil d’administration, la nomination de membres ayant une connaissance de la problématique acridienne et impliquer davantage le CA dans la gestion du Centre et la mise en œuvre effective d’une vision stratégique basée sur la lutte préventive MPAE DPV CNA Nationaux - Effectifs du CNA trop importants - Déséquilibre entre les effectifs administratifs et techniques  Restructuration du CNA, ajustement structurel et organisationnel : - Révision de son organigramme pour placer le Département Technique Opérationnel (DTO) au cœur de son action - Refonte du « Département Partenariats et Environnements » (intégration au sein du DTO et/ou Direction) – Fait par décret ministériel n. 2012-958, à mettre en œuvre  Rôle du Chef du Département Technique Opérationnel à revaloriser (N° 2 du CNA) et nécessité de le doter d'un adjoint  Diminution du personnel administratif (audit des tâches et responsabilités de chaque membre du personnel pour identifier les secteurs où des allègements en personnel sont possibles et cohérents) MPAE DPV CNA Nationaux - Manque de spécialistes de haut niveau et de compétences dans différents domaines - Absence ou insuffisance de mise en œuvre du plan de formation annuel, faute de ressources financières  Formation de long terme et recrutement de spécialistes de haut niveau, y compris d’un acridologue et d’un logisticien, et de techniciens ; Nécessité de mettre l’accent sur les compétences, la conscience professionnelle, l’âge, la motivation  Suite au Programme triennal, intégration des membres de la Cellule de veille dans le dispositif national (jeunes diplômés ayant bénéficié d’une formation continue durant le Programme triennal)  Mise en place et surtout en œuvre d’un programme de recyclage/formation ; en l’absence de fonds suffisants, établissement d’une liste minimale de formations prioritaires et pouvant/devant être effectuées à moindre coût  Ce programme est à développer après avoir fait le bilan des compétences acquises au cours du Programme triennal  Permettre aux experts acridologues, en pulvérisation antiacridienne et suivi santé humaine/environnement d’effectuer des stages à l’étranger dans des centres antiacridiens performants CNA National/ Externe
  • 16. 16 - Manque de motivation du personnel (raisons/exemple : statut social des Responsables de Poste Acridien (RPA) très dévalorisé, certains travaillant dans un complet dénuement, paiement tardif des salaires et indemnités) et parfois conscience professionnelle limitée  Développement d’éléments de motivation, au niveau technique : cadre d’action clair, basé sur des objectifs et résultats clairement définis ; stimulation par des formations, recyclages, confrontations avec d’autres spécialistes et expériences à l’étranger ; statut des RPA à revaloriser (plan de carrière, prime de zone/isolement)  Développement d’éléments de motivation, au niveau administratif : le statut du personnel, en particulier celui des agents de terrain, doit être adapté en précisant les droits et les devoirs et en assortissant le tout d’une discipline rigoureuse pour l’accomplissement des tâches, le développement ou la mise en œuvre d’un système d’évaluation objective des membres du personnel, incluant des contrats garantissant un minimum d’années, des plans de carrières bien définis avec possibilités d’avancement, un système d’évaluation basé sur l’obtention de résultats et de primes correspondantes ; salaires, indemnités et carburant à mettre régulièrement à disposition CNA Nationaux Ressources financières Budget national : - Insuffisance des budgets annuels alloués par rapport aux besoins établis, ne permettant pas au CNA de remplir son mandat ; Ecart entre le budget envisagé dans le Programme de Travail Annuel et le budget réellement alloué dans la Loi de finances - Budget annuel établi sur la base de l’année civile (janvier-décembre) et non pas acridienne (octobre- septembre)  Prise de position claire sur le rôle et la place de la lutte préventive au niveau national (par le CNA en premier lieu), se traduisant par un budget revu à la hausse dans la Loi de finances  Ajustement de l’attribution de crédits réguliers au CNA en se référant à l’année biologico- opérationnelle et non pas à l’année civile  Etablissement de fonds de roulement pour éviter une rupture au cœur de la campagne acridienne (c’est-à-dire en début d’année civile, de janvier à mars)  Etude de la question de l’établissement d’un fonds d’urgence spécifique aux crises acridiennes ou au niveau des organismes chargés de la gestion des risques et catastrophes au niveau national MPAE DPV CNA Nationaux - Au vu des restrictions budgétaires, part des frais de pré-exploitation ne laissant qu’une marge de manœuvre extrêmement étroite pour les autres activités - Insuffisance du budget pour  Examen détaillé de l’utilisation des fonds disponibles, notamment concernant les frais de pré-exploitation pour déterminer les domaines d’ajustement possibles  Budget d’amortissement du parc roulant, du matériel et des infrastructures incompressible et obligatoire chaque année  Définition de lignes budgétaires fixes, incluant les coûts incompressibles de renouvellement des matériels et d’entretien des infrastructures CNA Nationaux
  • 17. 17 permettre le renouvellement et la maintenance de l'outil de travail du CNA Organisation - Programme de Travail Annuel (PTA) inapplicable au vu du budget annuellement alloué par la Loi de finances - PTA préparé en octobre/novembre et approuvé en janvier par le CA (donc basé sur le calendrier de l’année civile et non pas acridien)  Préparation d’une feuille de route à adjoindre au PTA suite à l’adoption de la Loi de finances, comprenant un cadre logique actualisé en fonction des ressources financières disponibles  Rédaction du PTA à l'issue du bilan de campagne en juillet (inter-saison), avec ajustement possible par la suite CNA Nationaux - Diffusion de l’information interne et externe : problème de délais, multiplication des sources et documents d’information, absence de validation technique pour certains documents, absence d’analyse des données et contenu incomplet et non adapté aux destinataires finaux.  Diffusion de l’information à rationaliser : service(s) responsable(s), contenu, listes des destinataires, fréquence, préparation et diffusion (interne et externe) des bulletins décadaires et mensuels sur les situations acridienne et antiacridienne indispensables, en adaptant le mode de diffusion au destinataire CNA Nationaux
  • 18. 18 AUTRES INSTANCES Atouts : - Présence d’un expert acridologue de haut niveau au sein du Ministère auprès de la Présidence en charge de l’agriculture et de l’élevage - Liens développés avec l’Office National pour l’Environnement (ONE) et le Centre National pour la Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) - Existence d’un cadre juridique et d’instances pour la gestion des risques et catastrophes au niveau national - Développement partiel d’un « Dispositif de Gestion du Risque Acridien » (DGRA) : approbation du « Plan National d’Urgence Acridienne (PNUA » et travail préparatoire effectué pour le « Plan de Prévention du Risque Acridien (PPRA) » - Supervision technique du CNA : répartition peu claire entre le Bureau Technique Antiacridien (BTA) de la DPV (chargé de l’interface entre le CNA et le MPAE) et l’antenne du CNA (chargée de la liaison avec les ministères de tutelle)  Clarification du rôle de la DPV concernant le suivi de la gestion antiacridienne par le CNA, avec la distance requise par rapport aux enjeux régionaux pouvant surgir dans la mise en œuvre de la lutte antiacridienne dans l’aire grégarigène du Criquet migrateur malgache  Existence du BTA à confirmer et rôle respectif du BTA et de l’antenne du CNA à Antananarivo à clarifier (leurs domaines d’intervention ne devant pas faire double emploi) MPAE DPV (BTA) CNA (Antenne) Nationaux - Relations irrégulières et insuffisantes entre le CNA et les différents acteurs pouvant être impliqués dans la gestion antiacridienne, notamment en situation d’urgence  Relations à développer avec les différents acteurs pouvant être impliqués dans la gestion antiacridienne, notamment en situation d’urgence ; les rôles respectifs doivent être clairement établis CNA Nationaux - Malgré l’inclusion des « invasions acridiennes » dans la Loi nationale sur la gestion des risques et catastrophes, plan ou dispositif de gestion du risque acridien clarifiant les actions à mener et le rôle des différents acteurs à finaliser et valider  Dans le cadre du développement du Dispositif de gestion du risque acridien (DGRA), comportant deux volets, prévention et urgence : - Plan de Prévention du Risque Acridien (PPRA) à finaliser et valider (travaux préparatoires effectués mais processus à mener à son terme par le Gouvernement au retour à une situation de rémission) - Plan National d’Urgence Antiacridienne (PNUA) à mettre à jour et enrichir (retour d’expérience) après l’invasion, quand le retour à une situation de rémission sera confirmé CNA & acteurs impliqués dans les urgences National/ externe
  • 19. 19 2. SURVEILLANCE/AVERTISSEMENT Atouts : - Excellentes connaissances de la bio-écologie et de la dynamique des populations du Criquet migrateur malgache disponibles permettant de développer un dispositif/système de surveillance/avertissement performant et connaissances suffisantes du Criquet nomade pour un suivi-évaluation rationnel des populations - Existence d’un système d’avertissement acridien depuis 1974 - Réseau de postes d'observation dans l'aire grégarigène du Criquet migrateur malgache perfectible mais suffisant pour assurer la surveillance/avertissement des locustes - Existence d’une banque de données et d’un système d’information géographique (SIG) pour l’analyse des données relatives au Criquet migrateur malgache en situation de rémission (aire grégarigène) ; plusieurs niveaux d’intégration des informations sont possibles en fonction des objectifs et des moyens disponibles - Constitution d’une base de données et d’un SIG pour l’analyse de données acridiennes en situation d’invasion - Formation et recyclages d’agents lors des campagnes antiacridiennes menées depuis 2010 et notamment dans le cadre du Programme triennal de réponse à l’invasion acridienne Contraintes Recommandations Mise en œuvre Finance- ments Système de surveillance et avertissement défaillant - Méthode de suivi-évaluation des populations acridienne non clairement définie (veille, surveillance ou avertissement) et observations trop souvent empiriques - Réseau des Postes Pluviométriques (PP) et des Postes Acridiens (PA) non optimisé : certains secteurs sont sous échantillonnés alors que d’autres disposent de trop de PA (notamment dans le compartiment SE) - Très mauvais fonctionnement des réseaux d'observation, rendement  Mise en œuvre d’une stratégie de lutte préventive basée sur un système de surveillance/avertissement adéquat (de qualité et régulière) concernant les populations acridiennes à des périodes clés de leur développement afin de permettre une détection rapide de possibles changements en termes de comportement, effectifs, densités et phase ; cette surveillance et l’analyse des données afférentes doivent résulter en alerte précoce  Optimisation de la structure des réseaux d'observation PP et PA (certains secteurs sont sous-échantillonnés alors que d’autres disposent de trop de PA) et optimisation du choix des stations en fonction des moyens effectivement disponibles  Amélioration du fonctionnement des réseaux d'observation : rendement minimal des prospections/signalisations acridiennes et observations météorologiques de 80% et en respectant la périodicité des observations, principalement pour les stations pilotes et les postes pluviométriques  Développement de réseaux de remontée de l’information acridienne dans les zones d’insécurité  Recrutement d'un acridologue pour assumer la responsabilité de la section Avertissement acridien ; renouvellement du personnel d’encadrement ; compétences, motivation et MPAE DPV CNA Nationaux/ Ass. externe
  • 20. 20 inférieur à 20 % - rendement (en nombre d’observations) et qualité des observations décroissant (utilisation aléatoire des fiches standardisées de prospection) - Collecte des données : manque de prospecteurs compétents (formés), manque de motivation (statut social des Chefs de poste très dévalorisé, certains travaillant dans un complet dénuement), pas de discipline ni de régularité - Opérations de lutte devenues prioritaires sur la collecte des données si bien que le réseau d’observation ne fonctionne plus dès que des traitements sont nécessaires conscience professionnelle des agents et des cadres restaurées (sélection sévère) ; formations de court et long termes et ciblées  Retour à l'usage des fiches standardisées d'observation et collecte régulière de données météorologiques et acridiennes  Optimisation du calendrier d’activité des Responsables de Poste Acridien dont les activités de lutte doivent être supprimées  Actualisation des cartes des biotopes des locustes malgaches  Renforcer le réseau des postes pluviométriques  Assurer les moyens pour la collecte régulière et sécurisée des données de pluviosité et de température, notamment par la voie d'une contractualisation avec un opérateur local fiable  Développer un partenariat avec la Météorologie nationale pour assurer l’échange de l’information météorologique - Transmission très aléatoire des informations quand elles sont collectées ; le réseau BLU n’est plus fonctionnel et le système TSAPIC non opérationnel  Restauration du réseau BLU de transmission des données et d’une discipline d’exploitation de ce réseau  Abandon du TSAPIC ou reconversion en réseau  Centralisation des données techniques à Betioky, secondairement transmises à Tuléar après validation technique CNA Nationaux - Analyse rationnelle des données devenue impossible en raison de leur quantité et qualité insuffisantes et de l’abandon de l'incrémentation des bases de données (et impact délétère sur les choix relatifs aux interventions antiacridiennes) - Abandon de la préparation des bulletins acridiens mensuels  Restauration des bases de données, prélude de toute analyse immédiate ou différée des données collectées, incrémentation rigoureuse et régulière  Renforcement du niveau des compétences techniques et de la motivation des cadres en charge du traitement des données (sélection, formation, recyclage voire réaffectation)  Restauration de la rédaction et de la diffusion régulières d’un bulletin acridien mensuel cohérent et consistant  Cela a été le cas dans le cadre du Programme triennal grâce à la Cellule de veille (des bulletins décadaires sont également produits et diffusés) CNA Nationaux/ Ass. externe - Aucune valorisation des archives,  A la fin du Programme triennal, transmission au CNA et synthèse de toutes les données CNA Nationaux/
  • 21. 21 pas de mémoire collective remontant à plus de dix ans pour un service qui a 80 années d’existence et d’histoire - Archives-papiers pas conservées correctement et en voie de détérioration rapide, entraînant une disparition accélérée de la mémoire collective - Quasiment pas de documentation acridienne ou antiacridienne accessible collectées et archivées pour compléter les connaissances sur le comportement et la bio- écologie du Criquet migrateur malgache en période d’invasion  Valorisation des archives : inventaire des archives-papier, conservation puis numérisation (protection du patrimoine commun)  Constitution et gestion effective d’une bibliothèque scientifique et technique à Betioky, restauration de la base de données documentaire  Dotation de chaque RPA d'un kit documentaire minimal Ass. externe - Insuffisance ou vétusté des moyens roulants (pannes fréquentes, absence de pneus et autres pièces de rechange) ainsi que limitations en carburant et délais parfois handicapant dans le réapprovisionnement  Remise en état du parc roulant pour les prospections (véhicules, motos et VTT), entretien et renouvellement régulier avec un système de suivi rigoureux (cf Chapitre Logistique) CNA Nationaux/ Ass. externe - Équipements insuffisants et/ou déficients pour les opérations de prospection : matériel de prospection dont GPS, matériel de collecte et de conservation des échantillons entomologiques ou botaniques, trousse à dissection entomologique, loupe à main et loupe binoculaire, matériel et fournitures de bureau, mobilier, etc.  Mise à disposition du matériel nécessaire à fournir aux RPA pour l’accomplissement de leur travail : moyens de déplacement, équipement de positionnement, matériel de collecte et d’observation, matériel de collection, matériel de dissection, mobilier de bureau, etc.  Le matériel doit être régulièrement vérifié et éventuellement remplacé ; chaque RPA doit assurer l'entretien courant du matériel qui lui est confié CNA Nationaux/ Ass. externe
  • 22. 22 3. LUTTE ANTIACRIDIENNE Atouts : - La pratique des traitements en barrières avec des produits à moyenne persistance d’action, en formulation ultra-bas volume (UBV) est maîtrisée - Généralisation de l’utilisation des têtes UBV pour l’ensemble des appareils de traitement, en particulier des pulvérisateurs à dos lors du Programme triennal - Nouvelle plateforme de traitement terrestre introduite lors du Programme triennal : pulvérisateur ULV monté sur véhicule - Création d’une capacité nationale pour les opérations de prospection et de lutte antiacridienne héliportées lors du Programme triennal - Homologation d’un biopesticide (Green Muscle®) à 100g/ha (en 2009) puis à 50g/ha (en 2012) et utilisation à grande échelle lors du Programme triennal - Construction, à Tuléar, d’un magasin central de pesticides répondant aux normes internationales et disposant d’une machine presse-fûts - Existence de 13 magasins de stockage pour le matériel et de pesticides au niveau de Tuléar, Betioky-Sud, dans les ZA et dans certains PA (mais ces magasins de pesticides ne répondent pas aux normes internationales) - Formation de nombreux agents de traitement (du CNA et des DRDA) lors des campagnes antiacridiennes menées depuis 2010 et dans le cadre du Programme triennal de réponse à l’invasion acridienne Contraintes Recommandations Mise en œuvre Finance- ments - Mise en place d’une stratégie clientéliste de défense rapprochée des cultures (DRC) sans impact réel sur la dynamique des populations acridiennes et sans rapport avec le mandat du CNA - Interventions de lutte tardives, face à l’évidence de phénomènes majeurs qui dépassent alors les capacités d’intervention  Abandon de la stratégie de défense rapprochée des cultures au profit d’une stratégie de lutte préventive, impliquant une réaction rapide et le traitement de toute population acridienne dont la densité atteint ou dépasse le seuil de grégarisation  Deux équipes de traitement disponibles au niveau de Betioky-Sud, chacune dotée d'un pulvérisateur monté sur véhicule pour le traitement rapide de superficies importantes dans des zones aisément accessibles et carrossables  matériel acquis et quatre techniciens du CNA (soit deux équipes) formée à son utilisation dans le cadre du Programme triennal CNA Nationaux/ Ass. externe - Pas d’agents de traitement permanents pour cause de restrictions budgétaires - Recours aux RPA pour les traitements, faute d’agents de lutte en effectifs suffisants et absence corrélative de prospection/ surveillance quand les RPA sont  Abandon du recours aux Responsables de Poste Acridien (RPA) pour les opérations de lutte, ceux-ci devant se consacrer exclusivement à la surveillance  Abandon du recours aux paysans pour la lutte antiacridienne au profit d’une sensibilisation et collaboration visant à une signalisation précoce des infestations acridiennes aux agents du CNA, pour vérification et intervention si nécessaire  Retour au recrutement et à la formation d’agents de traitement permanents (trois par ZA) pour pallier les effectifs insuffisants et la perte en compétences notée au cours de la décennie 2000-2010 CNA Nationaux
  • 23. 23 mobilisés pour ces tâches - Recours aux paysans pour des opérations de lutte UBV, qui requièrent pourtant des profils spécialisés avec impact afférent sur santé humaine et environnement  En cas de besoin, conclusion de partenariats avec les directions régionales du développement agricole et recours à des réservistes pour les opérations de lutte, à l'issue une session de formation/recyclage en pratique des traitements UBV - Choix de pesticides (produits homologués et produits achetés) parfois trop restreint, ne correspondant pas nécessairement aux besoins de la situation  Révision de la liste des pesticides homologués et du cahier des charges environnemental sur des critères de protection de la santé humaine et de préservation de l’environnement mais aussi d’efficacité et de rapidité d’action, notamment en cas de recrudescence ou d’invasion acridienne ; prise en compte nécessaire de l’impact des solvants et additifs (phytotoxicité, corrosivité sur métaux, caoutchouc, plastiques...) dans le choix des pesticides Suite à l’atelier organisé lors du Programme triennal (avril 2016), projet de CCE révisé disponible et à valider par les instances nationales  Développement des traitements en barrières avec des produits à moyenne pers istance d’action, permettant d’utiliser moins de pesticides tout en protégeant une surface plus grande que lors de traitements en couverture totale ; test des diverses formulations de tous les produits applicables en barrières, en utilisant des inter-passes de 500 à 750 m selon la structure (hauteur et recouvrement) et l’état phénologique du tapis végétal ainsi que la phénologie et la mobilité des cibles  Biopesticides : - Développement de l’utilisation des biopesticides et formation afférente des agents  utilisation à grande échelle au cours du Programme et personnel formé à son utilisation - Transfert des connaissances et compétences au plus grand nombre possible d’agents afin qu’ils soient en mesure d’utiliser le biopesticide de manière appropriée - Utilisation effective dans le cadre de la stratégie de lutte préventive - Préparation et publication d’un manuel sur l'utilisation des biopesticides à Madagascar, conformément à la Convention tripartite signée entre le CNA, la DPV et le FOFIFA en 2010 MPAE DPV CNA ONE FOFIFA Autres parte- naires Nationaux
  • 24. 24 - Formation insuffisante des agents de traitement sur l’utilisation des pulvérisateurs et l’application des pesticides en UBV  Formation et recyclage régulier des agents de traitement sur les techniques de lutte, notamment sur le respect des doses et des paramètres d’application, dans un souci d’efficacité, de protection de la santé humaine et de préservation de l’environnement  Formation des agents à la maintenance des appareils de pulvérisation et à leur nettoyage quotidien  Formation et sensibilisation pour une évaluation systématique de la mortalité après les opérations de lutte  de nombreux agents ont été formés depuis 2010 notamment lors des campagnes de lutte menées contre la recrudescence et l’invasion acridiennes, y compris durant le Programme triennal CNA DPV Nationaux/ Ass. externe - Insuffisance ou vétusté des moyens roulants (pannes fréquentes, absence de roues et de pièces de rechange), limitations en carburant et délais dans les réapprovisionnements  Remise en état du parc roulant pour les opérations de lutte (véhicules ), entretien et renouvellement régulier, avec un système de suivi rigoureux (cf Chapitre Logistique)  bilan des moyens de transport disponibles, en prenant en compte ceux fournis par le Programme triennal (y compris leur état effectif), à effectuer CNA Nationaux/ Ass. externe - Insuffisance ou vétusté des pulvérisateurs - Manque de vêtements de protection (aux normes) et du petit matériel pour le calibrage des appareils de traitement (chronomètre, anémomètre, éprouvette graduée, papiers oléo-sensibles, etc.).  Renforcement des équipements disponibles pour la lutte antiacridienne, notamment de pulvérisateurs adaptés à la technologie UBV ; provision budgétaire pour l’achat de vêtements de protection adéquats et en quantités suffisantes (au moins deux kits complets par agent et par campagne) et répondant aux normes ; un GPS par agent de lutte doit être disponible  bilan des moyens de traitements disponibles, y compris ceux fournis par le Programme triennal, à effectuer  Sensibilisation des agents de traitement au nettoyage et à l’entretien quotidien des appareils  Fait lors du Programme triennal, à poursuivre CNA Nationaux/ Ass. externe - Système de rapport sur la base de tableaux indiquant uniquement les surfaces infestées, traitées et un taux de réalisation et ne rendant pas compte de l’efficacité des traitements ni des conditions d'intervention  Utilisation par les équipes de traitement du CNA de la fiche de compte rendu et d’évaluation rapide des traitements terrestres  Développement et utilisation d’une base de données chrono-, géo- et taxo- référencées opérationnelle pour l'ensemble des opérations de lutte au niveau national, détaillant, pour chaque intervention, son efficacité et son impact sur les organismes non-cibles ; elle constituera la base du suivi-évaluation des opérations de lutte (permettant une évaluation raisonnée de l’efficacité des traitements en fonction des types de produits utilisés et des caractéristiques des biotopes etc.) et du suivi environnemental (Cf fiche du Manuel) CNA DPV Nationaux/ Ass. externe
  • 25. 25 - Difficultés d'accès aux cibles en raison de la topographie et de l'état déplorable des voies d’accès aux zones à prospecter/traiter - Insécurité pour les agents dans certaines zones  Identification et mise à disposition des moyens de déplacement et de traitement adaptés en fonction de la topographie, des zones et de la saison  Prise de contact avec les autorités locales les plus proches des bases temporaires pour en assurer la sécurité  Pour les agents, il est à espérer que l’autorité de l’Etat malgache soit restaurée au plus vite sur l’ensemble de son territoire CNA 4. SANTE HUMAINE ET ENVIRONNEMENT Atouts : - Relations avec le FOFIFA et l’ONE développées au cours de la dernière décennie - Existence d’un cahier de charges environnementales (CCE, 2004) - Suite à un atelier tenu dans le cadre du Programme triennal (avril 2016), version révisée du CCE, applicable à tous types de situation acridienne, disponible sous une forme simplifiée facilitant son suivi et sa mise en œuvre - Existence de procédures pour le dispositif de suivi environnemental de l’impact des opérations de lutte antiacridienne - Développement du Plan de gestion sanitaire et environnemental (PGSE) en août 2013, dans le cadre du Programme triennal - Equipe de suivi santé humaine et environnementale opérationnelle (Programme triennal) - Système de gestion des stocks de pesticides (PSMS) introduit lors de la campagne 2010/11 et réactivé à partir de la campagne 2013/14 (Programme triennal) - Construction d’un magasin central (pesticides et emballages vides répondant aux normes internationales, installation du presse-fûts et formation des agents à son utilisation (Programme triennal) - Formation d’agents de traitement lors des campagnes antiacridiennes menées depuis 2010 et dans le cadre du Programme triennal de réponse à l’invasion acridienne Contraintes Recommandations Mise en œuvre Finance- ments - CCE ne prenant en considération qu’une situation de lutte préventive (et non curative voire palliative) et n’incluant pas les développements récents (nouvelles aires protégées, et l'utilisation de biopesticides…)  Révision du CCE (prévue dans le cadre du Programme triennal), pour inclure, entre autres : - le suivi des opérations de lutte en situation d’urgence (et pas seulement en situation de lutte préventive d’ailleurs non mise en œuvre par le CNA depuis près d’une décennie) - la prise en compte des paramètres d’impact environnemental et des risques sur la santé humaine mais aussi de critères techniques d’efficacité et de rapidité d’action, notamment en cas de résurgence, recrudescence ou invasion acridienne, lors du choix des pesticides - les dispositions à prendre concernant les « aires protégées » et les « nouvelles aires DPV CNA ONE Nationaux/ Ass. externe
  • 26. 26 protégées » (une carte officielle doit être éditée, régulièrement actualisée et diffusée) - le suivi des opérations de lutte avec des biopesticides, y compris dans les (nouvelles) aires protégées  Version révisée lors d’un atelier tenu dans le cadre du Programme triennal (avril 2016) disponible  Validation de la version révisée du CCE par les autorités nationales compétentes  Elaboration d’un manuel de mise en œuvre du CCE pour définir les modalités de mise en œuvre de chaque exigence et leur indicateur de vérification - Convention relative au suivi environnemental des opérations de lutte antiacridienne entre le CNA et l’ONE non renouvelée depuis la date d’achèvement du projet PLPA de la BAD (2009) et aucun audit environnemental effectué depuis - Relations insuffisantes avec les différentes instances impliquées dans les aspects environnementaux  Convention relative au suivi environnemental des opérations de lutte antiacridienne entre le CNA et l’ONE à mettre à jour et à renouveler en prenant en compte les périodes d'invasion  Audits environnementaux à reprendre par l’ONE  Développement de relations effectives avec les différentes instances impliquées dans les aspects environnementaux pour une meilleure compréhension de la problématique antiacridienne et une collaboration effective et rationnelle  Amélioration de la communication entre CNA et les parcs nationaux CNA ONE Min. Env MNP, Autres Parte- naires Nationaux - Dispositif de suivi de l’impact des opérations de lutte antiacridienne très partiellement mis en œuvre par le CNA  Lors du retour à une situation de rémission, mise à jour/articulation/harmonisation ou refonte des différents textes (PGSE, CCE, autres) concernant le dispositif de suivi sanitaire et environnemental de l’impact des opérations de lutte antiacridienne par le CNA  Mise en œuvre effective du dispositif de gestion sanitaire (y compris examens médicaux systématiques des agents) et environnemental par le CNA et établissement du niveau de base individuel du taux de cholinestérase sanguin puis contrôle de ce taux pour l’ensemble du personnel engagé dans l’utilisation des pesticides  Renforcement de l’équipe de suivi sanitaire et environnemental par un véhicule et du matériel approprié pour l’exécution de ses activités de terrain, y compris des kits de cholinestérase et des antidotes (stock à constituer)  Fait lors du Programme triennal, à poursuivre  Contrôle du port systématique de vêtements de protection répondant aux normes et disponibles en quantités suffisantes  Renouvellement de la convention entre le CNA et le SAlFA (Sampan’asa Loteriana CNA DPV Nationaux/ Ass. externe
  • 27. 27 Fahasalamana) concernant l’examen médical systématique annuel des agents du CNA  Formation/recyclage des infirmiers affectés aux dispensaires situés dans l’aire grégarigène à l’utilisation du kit de cholinestérase et des antidotes  Fait lors du Programme triennal, à poursuivre  Suivi de l’impact environnemental des opérations de lutte antiacridienne dans une base de données chrono-, géo-, taxo-référencée - Système de gestion des stocks de pesticides (PSMS) installé mais pas encore totalement incrémenté - Fûts vides et pesticides obsolètes stockés au CNA - Magasin de stockage des pesticides de Tuléar désormais au milieu d’habitations et à proximité d’une école ; magasins de stockage des pesticides des ZA près des habitations  Inventaire et saisie dans la base de données du PSMS de toutes les informations disponibles dans le pays et amélioration de son utilisation systématique par les techniciens concernés ; tout mouvement de pesticides et de fûts vides doit systématiquement être renseigné dans le PSMS  Préparation et mise en œuvre d’un plan d’élimination des fûts rincés et écrasés, des emballages plastiques et des pesticides obsolètes stockés au CNA ainsi que des produits de rinçage des fûts  Construction d’un nouveau magasin de stockage des pesticides sur le terrain identifié et acquis à Tuléar – en cours, Programme triennal ; construction de nouveaux magasins de stockage des pesticides respectant les normes internationales dans les ZA  Formation sur l’utilisation de l’unité de rinçage et d’écrasement (presse-fûts) des fûts de pesticide métalliques vides – Fait lors du Programme triennal, recyclages à prévoir  Préparation et mise en œuvre d’un plan annuel d’élimination des équipements de protection et des pulvérisateurs usagés ainsi que des solvants saturés et des fûts de pesticide rincés et écrasés - préparation de la documentation ad hoc et des recommandations en cours dans le cadre du Programme triennal CNA DPV Nationaux/ Ass. externe
  • 28. 28 5. ASPECTS LOGISTIQUES Atouts : - Infrastructures disponibles - Introduction d’un logiciel de gestion des ressources humaines et matérielles lors de la campagne 2013/2014 et formation in situ d’agents du CNA à son utilisation Contraintes Recommandations Mise en œuvre Finance- ments - Répartition parfois peu claire des rôles et responsabilités de la Section Logistique Opérationnelle » (SLO) du DTO basée à Betioky, et de la « Section Approvisionnements et Patrimoine» du DAF basée à Tuléar  Clarification des rôles et responsabilités de la « Section Logistique Opérationnelle » (SLO), basée à Betioky au sein du Département Technique Opérationnel (DTO), et de la « Section Approvisionnements et Patrimoine» (SAP) au sein du Département Administratif et Financier (DAF), basée à Tuléar  mise en œuvre du décret n° 2012-958, qui rattache la section logistique au seul DTO CNA Nationaux - Pas d’expert de bon niveau en logistique  Recrutement d’un expert de haut niveau en logistique et formation adéquate CNA Nationaux/ Ass. externe - Délabrement progressif des infrastructures, notamment au niveau de Betioky, des Zones acridiennes et des Postes Acridiens  Remise en état des infrastructures le nécessitant, notamment au niveau de Betioky, des Zones acridiennes et des Postes Acridiens  Mise aux normes internationales des magasins de stockage au niveau des Zones acridiennes et des PA (y compris distance requise des habitations)  Entretien de pistes d’atterrissage stratégiques CNA Nationaux/ Ass. externe - Etat de délabrement extrême du parc roulant : les véhicules, utilisés dans les dures conditions de la lutte antiacridienne, sont surexploités et parfois soumis à une conduite peu soigneuse ; pannes fréquentes et moyens parfois immobilisés sur de longues périodes, conduisant à des interruptions des activités de surveillance et de lutte ; - Maintenance non assurée,  Parc roulant du CNA à renouveler, sous condition d’un contrôle strict de son utilisation et de sa maintenance pour en assurer une longévité satisfaisante ; pour ce faire, il faut dresser un inventaire objectif de l’état du parc, réformer les véhicules hors d’usage, remettre les véhicules recevables en état de fonctionnement normal, mettre en état le parc en fonction des besoins effectifs du CNA, établir un plan d’amortissement incluant l’entretien, la constitution d’un stock de pièces de rechange et le renouvellement annuel du parc roulant à hauteur de 20% du parc, imposer une discipline dans la conduite des véhicules et enfin imposer la mise à jour régulière du carnet d’entretien et du carnet de bord de chaque véhicule et identifier les responsables technique et administratif pour leur suivi  Etat des lieux à dresser en fin de Programme triennal CNA Nationaux/ Ass. externe
  • 29. 29 entraînant une usure prématurée et excessive ; carnets de bord des véhicules et fiches de réparation non utilisés ; dans ce contexte, refus des bailleurs de fonds d’acheter de nouveaux véhicules, quatre mois de location correspondant pourtant à l’achat d’un véhicule neuf - Equipements en quantités insuffisantes et souvent en mauvais état, faute de fonds mais aussi d’entretien adéquat - Problèmes de sécurité des stocks (vols de pesticide), notamment en l’absence de gardiens  Remise en état des équipements de prospection, lutte et suivi santé humaine/environnement (cf Chapitres afférents) ; attribution contre décharge des matériels de campement qui doivent être restitués en magasin; discipline à imposer pour l’ utilisation et le stockage adéquat de tous les équipements; entretien des équipements et mise en place d’un système de motivation à cette fin  Garde permanente et effective des magasins de stockage dans les ZA, avec système de sécurité extrêmement rigoureux à mettre en place CNA Nationaux/ Ass. externe - Gestion des moyens logistiques approximative voire clientéliste ; système de suivi des équipements (fichier Excel, classement par ordre alphabétique) ne permettant pas une vision d’ensemble claire et une bonne gestion des moyens logistiques  Développement d’une gestion rigoureuse, transparente et irréprochable de tous les moyens logistiques, logiciel de gestion spécialisé à l’appui, comprenant : un inventaire des stocks par type de matériel; une programmation des moyens requis pour chaque campagne antiacridienne, à actualiser régulièrement et périodiquement en fonction des réalités du terrain ; la mise à disposition des moyens au moment voulu, en quantités conformes aux demandes et à l’endroit requis ; un suivi attentif des entrées et sorties (le matériel de campement étant non consommable) ; un bilan de fin de campagne sur l’état des stocks et l’établissement d’une liste des stocks à renouveler durant l’inter- campagne; etc.  formation in situ faite durant le Programme triennal, à poursuivre  Comme déjà mentionné, budget d’amortissement du parc roulant, matériel et infrastructures incompressible et obligatoire chaque année CNA Nationaux/ Ass. externe
  • 30. 30 6. ASSISTANCE EXTERNE Atouts : - Longue coopération des partenaires techniques et financiers sur la problématique acridienne, sensibilisation à la problématique acridienne - Existence d’un groupe d’experts internationaux connaissant les acridiens et le contexte malgaches (renforcé au cours du Programme triennal) Contraintes Recommandations Mise en œuvre Finance- ments - Dans le cadre de la recrudescence, à partir de 2010, campagnes d’urgence mises en œuvre avec des ressources insuffisantes et disponibles trop tardivement, ne permettant pas de restaurer une situation de rémission ; la situation de recrudescence a été de fait reconduite d’une année à l’autre, avec des campagnes d’urgence dont le coût fut trop élevé au regard des finances publiques et des aides internationales trop souvent sollicitées ce qui a conduit à une situation d’invasion en raison de l'insuffisance des interventions de terrain  Assujettissement de toute future assistance externe pour la lutte antiacridienne à une prise de position claire du Gouvernement malgache passant par : - la réforme effective du CNA; - la mise en œuvre d’une stratégie de lutte préventive performante et durable par le CNA  L’engagement durable du Gouvernement se traduisant par l’allocation d’un budget annuel adéquat pour la gestion antiacridienne  l’engagement concret des partenaires au développement pour la mise en place et la mise en œuvre de cette stratégie de lutte préventive par un soutien technique et financier, notamment au moment du retour à une situation de rémission  Un représentant des partenaires techniques et financiers devrait être membre de droit du Conseil d’administration du CNA.  Lors des crises, gestion intégrée et coordonnée de l’assistance externe, multilatérale et bilatérale. MPAE DPV CNA Autres parte- naire Nationaux/ Ass. externe