Newsletter numéro spécial crise grecque - 6 juillet 2015 - Federal Finance
1. VICTOIRE DU « NON » AU RÉFÉRENDUM GREC
Le « non » l’a emporté (61% des voix) en Grèce lors du référendum sur
l’acceptation du programme de réforme des créanciers. Cela semble renforcer
Alexis Tsipras, qui se dit prêt à reprendre les négociations. En face – élément
nouveau - l’Europe semble apparemment plus divisée. Notre scénario central
présuppose que les pays de la zone Euro - notamment le couple franco-
allemand – réussiront à adopter malgré tout une position commune.
Les raisons du désaccord entre la Grèce et ses créanciers ? La Grèce souhaite
un réaménagement de sa dette (à hauteur de 30% soit environ 100 Md€)
sans s’engager sur des réformes. Les créanciers ne ferment pas la porte à
un aménagement de la dette mais exigent au préalable un engagement ferme
de la Grèce sur un plan de réformes structurelles crédibles
(renforcement de l’Etat, hausse de la TVA, retraites…).
La prochaine étape décisive sur le plan strictement financier
sera le 20 juillet, date à laquelle la Grèce doit rembourser
3,5 Md€ à la BCE.
GREXIT OU ACCORD ?
Deux scénarios se dessinent : Grexit ou accord. Grexit : l’Europe cesse d’aider
la Grèce, la BCE stoppe ses injections de liquidités d’urgence (ELA). Pour faire
face à ses obligations, la Grèce devra alors mettre en place une monnaie
intermédiaire, sous forme de reconnaissance de dettes (IOU), avant, à terme
de rétablir sa monnaie nationale. Bien que la sortie d’un pays de la zone euro
ne soit pas prévue dans les textes, nous serions donc dans le cas où nécessité
ferait loi.
Scénario 1 : Grexit (65% de probabilité)
Satisfaire aux exigences de la Grèce constituerait un précédent, dont pourraient
s’inspirer d’autres pays de la zone Euro (dont certains qui ont fait au moins
autant d’efforts que la Grèce) pour réclamer à leur tour des aménagements.
Cela décrédibiliserait symboliquement la zone Euro dans son ensemble.
A quelle échéance l’Europe pourrait-elle cesser d’aider la Grèce ? Il est peu
probable – mais pas impossible - que cela se produise avant le 20 juillet, en
raison de la reprise attendue des discussions entre la Grèce et ses créanciers.
Cette probabilité augmentera fortement après le 20 juillet, en cas de désaccord
persistant et de non remboursement de la BCE.
Scénario 2 : Accord entre les créanciers et la Grèce (35% de
probabilité)
La prise en compte des enjeux géostratégiques (influence russe, instabilité
dans les Balkans, position au cœur de la Méditerranée…) par l’Europe
pourrait l’amener à assouplir sa position et accepter un compromis. Bien que
la Grèce puisse rester dans l’Union Européenne tout en
sortant de l’Euro, cela permettrait de limiter les risques de
sortie à terme de l’Europe et préserverait donc l’équilibre
géopolitique de la zone. De plus, certaines voix s’élèvent
(notamment le FMI) pour légitimer la demande de réduction
de la dette,ce qui pourrait également peser dans la décision
de l’Europe de continuer à soutenir la Grèce. Un accord
à court terme serait facilité par un changement d’attitude
rapide du Gouvernement Tsipras. Dans le cas contraire,
seule l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante en Grèce permettrait de sortir
de l’impasse, à plus long terme.
SUR LES MARCHÉS
En l’absence de visibilité, la volatilité sur les marchés devrait rester élevée au
cours des prochaines semaines. En cas de fortes tensions, la Zone euro a mis
en place, depuis 2011, des pare-feu utilisables (achats de titres par la BCE et
mobilisation du fonds de stabilité MES).
A noter : sont actuellement annoncés lundi 06 juillet un rendez-vous Merkel/
Hollande et mardi 07 juillet un Eurogroupe (ministres des finances) suivi d’une
réunion des chefs d’Etats.
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6JUILLET 2015
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NUMÉRO SPÉCIAL
CRISE
GRECQUE
« La Grèce souhaite un
réaménagement de sa
dette sans s’engager
sur des réformes. »
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