Techniques et astuces pour détecter les fake news, en retrouvant la source, techniques et outils pour vérifier l'autenticité d'une photo et d'une vidéo, et la réplacer dans son contexte
3. Petite définition...
« La fake news, information fallacieuse, infox ou fausse nouvelle, est
une information délibérément fausse, qui est délivrée dans le but de
manipuler ou tromper un auditoire » WikiPédia.
Les fake news sont le plus souvent une altération de la réalité, ou bien
une recontextualisation de l’information. Cela signifie que, dans
certains cas, les fake news sont créées simplement en sortant une
information de son contexte et en lui attribuant un contexte différent.
Le contexte, ça peut être une date, un lieu, des circonstances qui
conduisent à la production de l’information.
4. Le danger des fake news
Les fake news sont utilisées pour tromper ou manipuler l’opinion pour
atteindre un but bien précis qui peut être économique, politique,
idéologique, etc.
Ainsi, il est possible qu’une entreprise propage des rumeurs malsaines
sur le produit d’une autre pour éliminer un concurrent, ou encore
qu’un homme politique, accusé de faits répréhensibles, perde la
sympathie des électeurs lors d’un scrutin.
Mais les conséquences peuvent être encore plus graves car les fake news
peuvent monter des communautés les unes contre les autres, et même
occasionner des tueries.
5. Fake news ou information parodique ?
Il est très important de faire la différence entre la fake news et
l’information parodique.
« L'information parodique est un registre humoristique dont le support
imite celui des médias d'information, mais qui diffuse un contenu
décalé, sarcastique ou canularesque, parfois sans annoncer son
intention parodique de manière ostentatoire » WikiPedia
La différence fondamentale entre la fake news et l’information
parodique réside dans l’intention des personnes qui publient
l’information, car si la parodie a un but humoristique, la fake news a
clairement pour but de tromper, de manipuler.
6. Quelques sites parodiques
A cause du caractère rocambolesque de l’information qu’ils publient,
mais aussi de la technique journalistique qui y est appliquée, il est
possible de se laisser tromper par ces sites dont le but est pourtant de
divertir. Quelques uns de ces sites sont :
● The Onion (theonion.com)
● Le Gorafi (legorafi.fr), qui parodie Le Figaro (lefigaro.fr)
● Nord Presse (nordpress.be), qui parodie Sud Presse (sudinfo.be)
● La Désencyclopédie (desencyclopedie.org) une parodie de
WikiPédia disponible en 79 langues
● Etc.
8. Sous quelles formes ?
Les fake news sont répandues sous différentes formes.
Les formes les plus récurrentes restent toutefois les images et les
vidéos.
Il peut s’agit de photos ou vidéos sorties de leur contexte
chronologique et/ou géographique.
Il peut aussi s’agir de montages photos ou de photos manipulées à
l’aide de logiciels d’infographie.
Dans certains cas, les fake news sont propagées sous la forme de
fichiers audio.
9. Sur quelles plateformes ?
Les réseaux sociaux sont les plateformes de prédilection pour la
propagation des fake news.
Facebook, avec ses milliers utilisateurs au Cameroun, est sans doute
l’une des plateforme sur laquelle les fake news sont le plus publiées.
Whatsapp, qui est de plus en plus utilisé au Cameroun, est également
devenu un des lieux où il est facile de tomber sur des fake news.
YouTube reste la plateforme sur laquelle on retrouve le plus de fake
news en ce qui concerne les vidéos.
Les sites web et blogs contribuent également à la propagation des
fake news.
11. Retrouver la source
Le premier réflexe à avoir devant une information, une photo ou une
vidéo suspecte (ou pas), c’est d’en demander la source.
Si l’information est censée provenir d’une institution internationale, d’un
organisme gouvernemental ou d’une personnalité publique, la
vérification peut se faire sur le site internet ou les comptes sociaux
de la personnalité, de l’organisme ou de l’institution.
S’il s’agit d’une information à caractère général, la vérification peut se
faire sur des sites d’information fiables. En cas de doute, on peut
également confronter plusieurs sources pour en avoir le coeur net.
12. Retrouver la première publication
Il arrive fréquemment que des publications faites des années
auparavant soient republiées sur les réseaux sociaux comme si elles
étaient récentes.
Pour ces cas, il existe la plateforme Who Tweeted It First
(http://ctrlq.org/first/) qui permettent de retrouver la première
publication sur Twitter.
Sur Facebook, la plateforme Who Posted That
(https://whopostedwhat.com) et d’effectuer des recherches avancées sur
les publications faites sur un compte ou à une date précise.
13. Vérifier l’adresse de la source
Les sites de fake news, pour mieux tromper les internautes, ont parfois
des adresses très similaires à celles de sites sérieux.
Une copie du site de Cameroon Tribune peut par exemple avoir pour
adresse cameroon-tirbune.cm. On peut avoir des exemples d’adresses
similaires comme cameroun-tribune.cm, cameroon-tribunes.cm,
cameroon.tribune.cm etc. en lieu et place de cameroon-tribune.cm
qui est la bonne adresse web.
Il convient également de faire attention aux sous-domaines de sites
sources. Dans l’adresse http://orange.recutements.com, “orange”
n’est qu’un sous-domaine du site recrutements.com.
14. Ne pas se limiter au titre
Les titres de certains articles sont formulés, volontairement, de façon à
inciter les internautes à cliquer. Il y a des titres qui sont d’ailleurs
carrément mensongers.
C’est la raison pour laquelle il est indispensable d’ouvrir l’article et de le
lire entièrement avant de décider de le partager sur les réseaux sociaux
ou non.
Partager un article simplement après avoir lu le titre c’est probablement
contribuer à la propagation des fake news.
15. Vérifier la date de publication
Un article publié en 2000, et qui était vrai à ce moment là, peut devenir
un fake news si le même article est partagé en 2019 sans aucune
précision sur le contexte chronologique.
C’est la raison pour laquelle il est important de toujours vérifier la date
de publication d’un article avant de le relayer sur nos plateformes.
16. Lire le menu “À Propos”
Il est facile de se laisser tromper par les sites d’information parodiques
qui publient parfois des informations basée sur l’actualité réelle.
Pour cela, il est important de parcourir le site, notamment le menu “À
propos” pour en savoir un peu plus sur la source.
Les informations que contient cette section pourraient aider à se faire
une idée sur la fiabilité ou non de la source.
N.B.: Un site qui n’a pas de lien “A Propos” n’est pas forcément un site de
fake news.
17. Chercher d’autres sources
Une information publiée par un seul site a de fortes chances d’être fake.
En cas de doute il est judicieux de chercher la même information
auprès d’autres sources jugées crédibles.
N’oublions pas que certains sites d’information parodique s’appuient sur
l’actualité réelle pour créer une information décalée ou sarcastique.
La confrontation d’autres sources permet d’éviter de tomber dans le
piège de ces sites.
Il est également judicieux de consulter les sites de fact-checking pour
vérifier que l’information n’et pas fake.
18. Les sites de fact-checking
Ce sont des sites qui ont pour mission de débusquer de d’exposer les
fake news, mais aussi de confirmer les informations sérieuses. Ces sites
constituent également des sources fiables.
Au Cameroun, il existe un site de fact-checking, Stop Blablacam,
accessible à l’adresse www.stopblablacam.com.
Au niveau africain, d’autres sites existent, notamment Africa Check
(www.africacheck.org) et Congo Check (www.congocheck.net), Zim
Fact (www.zimfact.org), Dubawa (www.dubawa.org), etc.
20. Faire la recherche inversée
La recherche inversée est une technique qui permet de retrouver les
images similaires à une image donnée.
Cette technique permet de retrouver l’image originale, la source de cette
image et même le contexte dans lequel elle a été prise. Cette technique
permet également de détecter si une image a été retouchée.
La recherche inversée peut s’effectuer depuis Google Images
(http://images.google.com), via certains outils tels que le plugin RevEye
Reverse Image Search ou encore via des application telles que
Reverse Image Search sur Android.
21. Analyser des données EXIF
Les données EXIF (Exchangeable image file format) sont des
informations incorporées aux images au moment où elles sont prises,
que ce soit par un appareil photo numérique ou par un téléphone
portable.
Ces données incluent, entre autres, le modèle de l’appareil, la date et
l’heure et, si possible, les coordonnées GPS du lieu où la photo a été
prise.
Les données EXIF peuvent être lues via l’outil Jeffrey's Image
Metadata Viewer disponible à l’adresse exif.regex.info.
22. Vérifier si la photo est modifiée
L’une des méthodes utilisées pour tromper la vigilance des internautes,
c’est la modification d’images avec des logiciels d’infographie.
Il existe un outil qui permet de détecter si une image a été modifiée ou
non. L’outil, Image Edited? disponible à l’adresse imageedited.com
indique avec plus ou moins de certitude si une image a été modifiée.
L’outil affiche également les données EXIF de l’image analysée.
24. Il s’agit de retrouver la personne qui a publié la vidéo, ou alors la
plateforme sur laquelle la vidéo a été publiée.
Cette information peut déjà donner une idée sur la fiabilité ou non de
ladite vidéo.
Une vidéo publiée sur un site peu fiable, ou par une personne peu
crédible ne sera pas digne de confiance, et nécessitera une
vérification poussée.
Déterminer l’origine de la vidéo
25. Retrouver l’auteur de la vidéo
Il est question ici de savoir qui est l’auteur de la vidéo (pas celui qui l’a
publiée, mais plutôt celui qui l’a prise).
Ici également, la crédibilité de cette personne déterminera le degré de
crédibilité à accorder à la vidéo. Le vidéo sera plus crédible si celui qui la
publie en est également l’auteur.
26. Chercher le contexte
Le contexte dans lequel une vidéo a été prise est très utile pour savoir si
elle est utilisée pour propager une fake news ou non.
Ici, le contexte englobe la date à laquelle la vidéo a été prise et/ou
publiée, ainsi que les circonstances qui ont conduit à sa prise.
Le contexte implique est également la localisation, c’est-à-dire l’endroit
où l’action se déroule.
Parvenir à localiser une vidéo est très utile pour déterminer le degré de
crédibilité qu’on peut lui accorder.
27. InVid est un outil d’analyse disponible sous forme de plugin pour les
navigateurs Google Chrome et Mozilla Firefox, et qui permet de vérifier la
fiabilité et l’exactitude d’une vidéo ou même d’une image.
InVid a été développé en 2006 par AFP et DW avec l’appui financier de
l’union Européenne, à l’intention des journalistes.
InVid est un outil complet qui offre de nombreuses fonctionnalités
permettant d’analyser de façon poussée images de vidéos.
L’outil d’analyse InVid
28. InVid permet d’analyser des vidéos, qu’elles soient en ligne ou bien
stockées en local (sur l’ordinateur de l’utilisateur)
Pour cela, le plugin fractionne la vidéo en de multiples images,
permettant ainsi de facilement effectuer la recherche inversée à partir
de chacune des images générées.
En procédant ainsi, il devient aisé de retrouver la source de la vidéo, de
reconnaître le lieu où la scène se déroule, ou bien de clairement
identifier les protagonistes s’il y en a.
Vérification de vidéos avec InVid