2. États Unis / Canada
● Beaucoup de fab labs aux EU
● De nombreux exemples en
bibliothèques
● Au Canada, quelques fab labs,
initiatives surtout au Québec
3. Canada
Vancouver : Solid Space
(School of Interactive Arts
and Technology à la Simon
Fraser University)
http://www.sfu.ca/siat/about/s
pace.html
Victoria : Victoria Makerspace
http://makerspace.ca/
Winnipeg : AssentWorks
(Manitoba's public fabrication
workshop and makerspace)
http://assentworks.ca/
4. Canada / Québec
o échoFab (Montréal, Qc)
http://www.echofab.org
o iMuFab (Montréal,
Qc)http://www.imufab.org
o La Fabrique (Sherbrooke, Qc)
http://www.lafabriquecoop.or
g
o District3 (Montréal, Qc)
http://d3center.ca
o Orange mécanique(Thetford
Mines, Qc)
http://www.cegepth.qc.ca/ser
vices-a-la-population/fab-
lab-thetford
o FabLab@Marguerite (Montréal,
Qc) http://fablabcsmb.ca
11. Nouvelle-Écosse
● NSCAP : Nova Scotia
Community Access
Program
● CAP = EPN
● été 2013 :
déploiement
d’imprimantes 3D
dans le réseau des
CAP (16)
“The 3D printing technology is
part of the new NSCAP mandate
to introduce new technologies,
encourage everyone to think
how they can use technology to
be more productive, engage
youth in science, and
generally to develop a
learning community through
cooperation and sharing of new
skills.”
14. Moncton : FabLab ou Makerspace
Programme :
● Makerspace Open House -
Portes Ouvertes : tous les
mercredis soirs de 18h à
20h
● Programmation informatique
(programme de 4 cours pour
débutants)
● Couture libre
● etc.
Page Facebook
18. Toronto - Digital Innovation Hub
● 100 succursales
● Trois espaces de
création :
o Toronto Reference
Library
o Fort York Branch
o Scarborough Civic
Centre Branch
Dans les trois labs, on
retrouve :
● imprimante 3D
● ordinateurs et tablettes
● matériel électronique et
de programmation
● matériel photographique
et vidéo
● matériel audio et
musique
25. Montréal
Contexte Ville intelligente et numérique, Plan
d’action 2015-2017 :
6 grands chantiers
les bibliothèques sont mentionnées dans deux
d’entre eux :
- Créneau économique ville intelligente
(ateliers numériques et Fab Labs dans les
bibliothèques)
- Services publics numériques (accompagner les
citoyens dans l’utilisation des services)
28. Turbine
“Turbine est un centre de
création pédagogique qui
développe des espaces
d'expérimentation jumelant
pratiques actuelles en art et
en pédagogie.”
Plusieurs projets :
- Fab lab mobile (2012-2013)
- Initiation à l’impression
3D - Bibliothèques de
Montréal (2014)
30. Réseau des bibliothèques de
Montréal
45 bibliothèques dans 19 arrondissement
des projets de futures bibliothèques et
d’agrandissement dans plusieurs quartiers de la
ville
l’idée d’un fab lab est évoqué dans plusieurs
des projets
des achats d’imprimantes 3D se sont fait
récemment
la question : comment les animer et les faire
vivre en bibliothèque ?
33. 10 bonnes raisons d’avoir une
imprimante 3D
raison superficielle : c’est à la
mode !
raisons technologiques : offrir un
accès aux technologies
démocratisation des nouvelles
technologies
réduire la fracture numérique
développer la littératie numérique
raisons marketing : grand intérêt
de la part des usagers, âges et
sexes confondus
attirer de nouveaux usagers-makers
raison 3ème lieu : faire de l’usager
un créacteur
raisons économiques : participer à
cette nouvelle économie émergente
fabrication locale
revaloriser la culture du faire, le
travail manuel, le savoir faire
ensemble
raisons professionnelles : insuffler
une culture scientifique et
technologique chez les
bibliothécaires
favoriser un partage de connaissance
et un réseau professionnel autour du
numérique
Bonjour !
Je crois que vous avez fait un bon tour d’horizon des fab labs ce matin, des particularités de ces lieux, des valeurs qui s’y rattachent et vous avez vu divers exemples de ces espaces de créativité et création.
Pour ma part, je vais vous montrer un peu le contexte nord-américain, sans trop m’attarder sur les États Unis. Je vais surtout vous parler du Canada, et plus particulièrement du Québec et de Montréal.
Je sais que pour vous c’est l’après-midi, vous devez être en train de digérer, mais pour moi c’est le matin, 8 heures et je finis juste mon café !
Vous avez vu ce matin plusieurs exemples américains, il y en a beaucoup, les américains sont très dynamiques. C’est un peu normal vu que c’est de leur pays qu’est parti le mouvement des fab labs et le mouvement des fab labs en bibliothèque.
La réalité au Canada est un peu différente. Les espaces de création sont beaucoup moins nombreux, on en retrouve surtout au Québec. Mais là encore, plusieurs projets n’ont jamais vu le jour ou n’existent plus.
Il existe plusieurs cartes qui recensent les fab labs, mais comme c’est un monde qui bouge vite, elles ne sont pas toujours à jour. Vous avez vu je crois celle de Makery, il existe aussi celle de Fab foundation, Fabwiki.
Vancouver : petit makerspace de la School of Interactive Arts à l’université Fraser. Ils ont une imprimante 3D, une découpe laser, des scanners 3D et des outils pour travailler le bois. Comme c’est une école d’art et technologie, ils ont également une pièce avec un écran vert pour la vidéo, un endroit pour expérimenter la réalité virtuelle (jeux vidéo) et une Black Box, sorte d’espace interactif équipé de caméras, lumières, ordinateurs.
À Victoria c’est un vrai makerspace, ouvert tous les mardis soirs à tous et qui propose à ses membres un accès 24/24 et 7/7. Également des cours, ateliers ouverts à tous, même aux enfants. Ils ont l’air de posséder le matériel habituel.
À Winnipeg, au Manitoba, se situe dans la mouvance des fab labs. Équipement habituel : imprimante 3D, découpe laser, outils pour le bois, électronique, découpe vinyle, machine à coudre…
À Calgary, on retrouve le Calgary MakerSpace et le Protospace, des espaces de création qui sont réservés à leurs membres.
Sur Fab Foundation, on annonce 9 fab lab au Canada. Certains n’existent plus et d’autres sont apparus. Dans des bibliothèques! Nous les verrons un peu plus tard.
Je vous présente ici 5 fab labs que l’on trouve sur la carte de Fab Foundation et qui existent encore.
5 fab labs au Canada, tous au Québec! Parmi eux, il y a des fab labs indépendants et d’autres qui sont hébergés au sein de structures universitaires ou scolaires.
échoFab : LE fab lab de Montréal! Le premier fab lab au Québec
Orange mécanique : fab lab du cégep de Thetford Mines
FabLab@Marguerite : fab lab de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, écoles primaires et secondaires (l’équivalent du collège, lycée). Projet pilote lancé à la rentrée 2014. 5 unités fixes dans des écoles et une sixième mobile. Une vingtaine de machines-outil
District3 : makerspace au coeur de l’Université Concordia. membre du réseau Fab lab
Maintenant que nous avons fait un rapide tour d’horizon des fab labs au Canada, on va voir ce qui se fait en bibliothèque,d’abord au Canada, puis au Québec et enfin pour finir à Montréal.
Plutôt que de vous montrer la carte des fab labs de Fab Foundation, qui recense tous les fab lab (pas spécifiquement en bibliothèque), je préfère vous montrer celle-ci que je trouve assez parlante et intéressante.
Elle nous montre les bibliothèques qui possèdent une imprimante 3D, et donc qui sont engagées dans une démarche de découverte de de démocratisation du numérique, en tout cas d’un de ces aspects. Certaines offrent beaucoup plus qu’une simple imprimante 3D, mais cela reste la machine emblématique du fab lab. C’est donc assez pertinent d’avoir procédé ainsi, d’avoir fait un recensement des bibliothèques qui possèdent une imprimante 3D. Selon la couleur de la “punaise”, on sait si c’est une bibliothèque publique, universitaire, scolaires.
Carte d’Amanda Goodman, bibliothécaire à Darien Library, Connecticut
rouge : bibliothèque publique
bleu : universitaire
vert : école en sciences de l’information (bibliothéconomie)
violet : bibliothèque scolaire
rose : gouvernement
On remarque une très grande concentration aux États Unis!
Quelques unes au Canada. Nous les verrons un peu plus loin.
Deux en France : Locminé et aux Ulis (médiathèque François Mitterand)
Je ne sais pas si la carte est à jour, mais vous pouvez la joindre pour signaler votre bibliothèque.
Comme on peut le voir, beaucoup d’imprimantes 3D en bibliothèque aux États Unis, moins au Canada. Elles sont surtout sur la côte et la moitié Est du pays.
Au Canada, la Nouvelle-Écosse est bien équipée. On en retrouve aussi au centre du Canada, en Alberta. Il en manque un peu puisque les bibliothèques de Toronto ne sont pas indiquées, ainsi que celles de Montréal, juste Polytechnique.
À Vancouver, on est plus dans le contexte d’un médialab, pour faire de la création numérique qui reste virtuelle, création vidéo et audio, matériel, logiciels et studio vidéo avec un écran vert, ainsi que deux salles pour faire de l’enregistrement audio. On peut réserver ces espaces et l’équipement.
Dans une des succursales de la Vancoucer Island Regional Library, on a offert un atelier en partenariat avec le makerspace de Victoria pour découvrir l’imprimante 3D et la découpe laser.
Richmond en Colombie Britannique.
On parle ici de Learning Hub, un lieu qui concentre, rassemble, connecte les apprentissages. Ils ont une imprimante 3D seulement (dans 3 succursales). L’apprentissage se fait quand on se présente à la bibliothèque, une session de 30 minutes qui s’adresse à tous à partir de 12 ans. On peut aussi réserver une imprimante.
Makerspace ouvert aux heures d’ouverture de la bibliothèque. Équipés d’imprimantes 3D, d’une Espresso Book Machine, de stations de créations virtuelles, d’un écran vert, consoles de jeux, etc. C’est donc un espace assez polyvalent et versatile qui touche à plein d’aspects de la création numériques. Beaucoup de logiciels de création. Arduino, Makey makey, LittleBits, kit de développement de l’Oculus…
Un espace où l’on peut venir librement, mais qui propose aussi des cours : Lego Robotics Club, Game night (Minecraft par exemple), Introduction à l’impression 3D avec TinkerCAD, Fabriquer une carte pour la fête des pères avec une LED !
NSCAP : Nova Scotia Community Access Program. Programme lancé en 1995 par la province de Nouvelle-Écosse pour garantir à tous ces citoyens un accès à Internet. Le programme existe toujours et s’est élargi aux nouvelles technologies, la programmation informatique, la robotique, etc. Mission : placer la technologie au coeur de projets qui améliorent la vie de la communauté. Cela fonctionne en réseau ruraux. Ces lieux sont appelés des CAP. Je pense que c’est un peu l’équivalent des EPN en France. Nombre de ces CAP sont installés dans des bibliothèques.
En 2013, a lancé un programme autour de l’impression 3D. 16 imprimantes ont été achetées, qui se sont promenés dans le réseau, la plupart du temps dans des bibliothèques.
Traduction libre : “La technologie de l’impression 3D fait partie du nouveau mandat du NSCAP d’introduire les nouvelles technologies, d’encourager les gens à penser à la façon dont ils peuvent utiliser la technologie pour être plus productif, d’impliquer les jeunes dans la science et plus généralement de développer une communauté d’apprentissage à travers la coopération et le partage de nouvelles compétences.”
On retrouve aussi un service d’impression 3D dans une des bibliothèques de l’Université Dalhousie qui fonctionne vraiment comme un service d’impression classique, sauf que c’est de la 3D et des fichiers particuliers. Le NSCAP avait d’ailleurs établi un partenariat avec l’université pour son programme de déploiement d’imprimantes 3D.
À Moncton, au Nouveau-Brunswick qui est la province voisine du Québec, la bibliothèque publique propose depuis tout récemment un fab lab.
Makerspace en anglais et FabLab en français. Je ne pense pas qu’en France, vous avez ce problème linguistique, mais au Québec la question de la langue est très importante! Quand on parle de Fab lab on parle d’une espace bien précis, descendant du MIT, makerspace est le mot plus générique pour les espaces de création, mais il est en anglais. Si vous trouvez un terme aussi efficace et parlant en français, je suis preneuse!
Voici le matériel que l’on retrouve au fab lab de la bibliothèque de Moncton. C’est ce que l’on retrouve dans beaucoup de fab lab de taille modeste. Beaucoup de petits matériels électroniques. Et l’indispensable imprimante 3D.
Comme la plupart des fab labs, celui de Moncton propose une période portes ouvertes régulière ainsi que des cours pour tous.
On peut suivre leur actualité sur leur page Facebook.
On y retrouve le matériel habituel : imprimantes 3d, scanners 3D, outils à découper, appareil photo-vidéo, appareils électroniques, consoles vidéo, système d’enregistrement sonore, machine à coudre, etc. Et ne pas oublier la trousse de sécurité !
Le makerspace propose des cours et formations, notamment un club pour ados bricoleurs. Il offre aussi la possibilité aux usagers de proposer des idées d’atelier et un sera retenu pour la programmation suivante.
fab lab ouvert depuis 2014 avec le soutien de l’ambassade des États Unis à Ottawa.
Équipement habituel : impression et modélisation 3D, balayage 3D, tailleur au laser, montage sonore, de photos et de vidéos, écran vert et équipement vidéo, outils à main et électroniques; circuits à microcontrôleur Arduino, projecteur HD et tableau blanc mur à mur.
Comme à Toronto, il faut obtenir une certification, dispensée par le personnel de l’Espace Imagine, pour pouvoir utiliser l’imprimante 3D et la découpeuse laser.
100 bibliothèques publiques à Toronto. C’est un système qui fonctionne avec des différents paliers. Il y a une bibliothèque centrale, qui est la Toronto Reference Library, des bibliothèques de districts et des bibliothèques de quartiers, toutes avec des particularités et des tailles différentes.
La Scarborough Civic Centre Branch est la centième et dernière bibliothèque qui a ouvert ses portes à Toronto, en mai dernier.
Les Digital Innovation Hubs offrent des cours et des ateliers pour tous, adultes, adolescents et enfants.
L’équipe offre une certification 3D (aux adultes et adolescents) pour pouvoir ensuite utiliser l’imprimante 3D de façon libre et autonome. Les participants y apprennent à préparer un fichier d’objet 3D, à utiliser l’imprimante correctement et de façon sécuritaire, ainsi que les règles de base. Ces cours ont beaucoup de succès, ils sont très souvent complets.
En ce moment, la Toronto Reference Library accueille en résidence une artiste-maker qui va faire des conférences, des ateliers et qui pourra rencontrer des gens pour des rendez-vous individuels.
Hive Toronto est un réseau d’apprentissage qui compte plus de 60 organismes membres intervenant auprès des jeunes de la région du Grand Toronto. Le réseau de Hive Toronto est pris en charge par Mozilla, un organisme international à but non lucratif qui encourage les gens, y compris les jeunes, à contribuer à la création du Web.
En 2014, la bibliothèque de Burlington a mis en place un atelier pour augmenter la littératie numérique chez les jeunes, les attirer à la bibliothèque et les impliquer. En Ontario, les jeunes doivent faire un certain nombre d’heures de bénévolat dans le cadre de leur parcours scolaire. Ils sont donc venus à la bibliothèque pour apprendre à utiliser des outils de création Web (Mozilla Webmaker), faire du code et de la programmation. Le but souhaité était aussi que ces jeunes, par la suite, partagent leurs connaissances avec d’autres jeunes à la bibliothèque, les initie au co-design et que ça leur montre les possibilités de la co-création pour leurs projets futurs.
L’ancienne Mini Maker Faire de Toronto.
Ça aura lieu de la fin juillet au 2 août cette année, si ça vous intéresse !
L’année dernière, et cette année aussi, les makers investiront la Toronto Reference Library tout un week-end pour faire découvrir aux usagers la culture maker et créer ensemble.
Un makerspace dédié aux enfants qui a un programme pour les enfants de 3 à 18 ans, des ateliers de robotique avec Arduino, Minecraft, de la programmation de jeux vidéo avec Scratch, de l’impression 3D bien sûr, de l’électronique, du travail du bois…
Cet espace offre aussi des formations pour les adultes, éducateurs et parents sur comment utiliser tout ces outils et surtout comment l’apprendre aux jeunes. Ils ont par exemple participé à la formation des gens pour les bibliothèques de Toronto...
Nous allons maintenant voir ce qui se fait au Québec.
4 co-fondateurs, chercheurs en physique qui voulaient se faire rencontrer la science et ses questionnements et les non-scientifiques. Le fab lab était la réponse idéale à ceci. Au même moment, la bibliothèque Monique Corriveau était en grands travaux. Ils ont contacté la bibliothèque pour offrir leurs services. C’est un partenariat où la bibliothèque offre l’espace, l’électricité et EspaceLab le matériel, les ateliers/formations. Pour le matériel, ils ont fait appel à des commanditaires.
C’est un fab lab sur roulettes qui est à installer et ranger tous les samedis matins. Ils ont deux imprimantes 3D, un scanner 3D, une découpeuse vinyle, carton, tout le petit matériel électronique.
Depuis septembre 2014, 60 personnes sont devenues membres, 15 constituent un noyau dur de fidèles qui sont présents tous les samedis, très impliqués et autonomes, 20 personnes gravitent autour. Un des défi d’un fab lab en bibliothèque, c’est que les usagers doivent comprendre que ce n’est pas comme les ateliers ou lse formations que nous avons l’habitude de donner, où l’on dit exactement quoi faire. Dans un fab lab on valorise l’entraide, mais aussi l’autonomie, la recherche de solutions par soi-même ou en groupe, mais qui ne sont pas données toutes faites par le personnel. C’est une nouvelle façon de faire, de créer en bibliothèque.
EspaceLab a établi des liens avec la ludothèque, située aussi dans la bibliothèque, pour imaginer des ateliers avec eux, comme créer un jeu. Ils essaient également de faire des liens avec les activités traditionnelles de la bibliothèque, comme une soirée poésie où l’on fabriquerait des mots, où l’on rendrait visible l’invisible, la création littéraire, la philosophie.
C’est donc un espace qui fonctionne bien, ils ont le projet d’être ouvert toutes la journée le samedi à partir de l’automne prochain et plein d’autres choses!
À Montréal on est dans le contexte de la ville intelligente et numérique avec le Plan d’action 2015-2017, qui a été lancé récemment.
Fondée en 1996, la Société des arts technologiques [SAT] est un organisme à but non lucratif reconnu internationalement pour son rôle actif et précurseur dans le développement de technologies immersives, de la réalité augmentée par l’utilisation créative des réseaux à très haut débit. Avec sa double mission de centre d’artistes et de centre de recherche, la SAT a été créée pour soutenir une nouvelle génération de créateurs/chercheurs à l’ère du numérique.
La SAT a plusieurs volets : résidences de créateurs/chercheurs, Métalab, Campus SAT qui est le centre de formation en arts technologiques. Elle offre des cours, des formations, des camps d’été pour les jeunes. Ils travaillent sur le numérique, les créations immersives avec la Satosphère (dôme de projection) , par exemple avec l’Oculus rift, les mises en réseau pour créer des liens entre des gens parfois très éloignés géographiquement.
La bibliothèque Marc-Favreau est une des dernières bibliothèques qui a vu le jour à Montréal. Elle a ouvert ses portes en décembre 2013.
Dans cette bibliothèque il y a un médialab : la Créasphère. Logiciels de montage vidéo, retouche d’image, son, matériel vidéo, de prise de son.
L’automne prochain, la SAT va venir animer l’endroit en utilisant le matériel et proposer des ateliers.
En mai 2014, la bibliothèque de Polytechnique a reçu en don d’un professeur , en remerciement de l’implication de la bibliothèque à la Journée de la Recherche, une imprimante 3D (MakerBot). Ce qui a engendré quelques questions sur le fait que ce soit la bibliothèque qui l’obtienne et pas un des laboratoires de l,école. Les techniciens en informatique de la bib ont testé l’imprimante pendant tout l’été, ont fait de la recherche pour voir ce qui se passait ailleurs, ont fait plein d’essais, phase d’essais-erreurs. Au mois de novembre 2014, ils ont lancé le service d’impression. Il est ouvert à tous, mais Polytechnique n’a fait aucune publicité. Les gens, étudiants, professeurs envoient leur demande avec leur fichier d’objet à imprimer aux techniciens qui en vérifient la viabilité et la stabilité. Ils ont créé une banque de données Access. Depuis novembre, ils ont fait environ 40 impressions. Les étudiants viennent ensuite récupérer leur objet au comptoir de prêt où ils le payent. C’est vraiment un service d’impression, il n’y a aucune action de médiation autour de l’impression 3D. L’imprimante 3D n’est d’ailleurs pas accessible, elle est aux services techniques
En novembre prochain, l’équipe de la bibliothèque établira un bilan de cette expérience pilote. Il y a encore beaucoup de questionnements, notamment autour du droit d’auteur.
La bibliothèque de Polytechnique prête aussi des kit de microcontrôleurs (Arduino).
Actuellement, il y a trois imprimantes 3D dans le réseau, une qui a été achetée par la Direction des bibliothèques et qu’il est prévu de faire tourner dans le réseau et deux autres achetées par des bibliothèques. Dans celle de Pierrefonds, on a demandé à échoFab, le fab lab de Montréal, d’établir un programme d’ateliers qui seront certainement donnés par quelqu’un du fab lab. Pour la deuxième bibliothèque, je vous en parle à la diapo suivante...
Le 25 avril dernier, la bibliothèque Saul-Bellow a ouvert ses portes après de grandes rénovations et un agrandissement important.
Pour l’occasion, nous avons installé dans une des pièce de la bibliothèque, l’Atelier, l’imprimante 3D achetée par le central des bibliothèques de Montréal. Nous avions un animateur d’échoFab, le fab lab de Montréal, pour faire fonctionner la machine et nous étions deux bibliothécaires pour faire la médiation, Marie D. Martel dont ce sont les photos et que vous connaissez peut-être par son intérêt et son implication dans tout ce qui est innovation en bibliothèque.
Ce fut une journée intense qui a permis aux 2600 personnes qui ont visité la bibliothèque ce jour là de découvrir une imprimante 3D. Nous avons pu constater un émerveillement et un grand intérêt de la part de toutes les catégories d’âges, sexes confondus. On a beaucoup entendu : C’est incroyable ! On nous a beaucoup posé la questions : Pourquoi en bibliothèque ?
Devant le succès de cette journée, la direction de la bibliothèque a décidé d’acheter une imprimante 3D. Celle-ci dort actuellement dans un placard, car personne ne sait l’utiliser, n’a le temps de se former. C’est le problème ici...
Je travaille actuellement sur le projet d’une future bibliothèque qui devrait ouvrir ses portes à la fin de l’année, en novembre, décembre.
Si tout fonctionne comme on le désire, on devrait etre la première bibliothèque publique à avoir un fab lab à Montréal.
Mais le gros défi, ce n’est pas de mettre en place un fab lab (meme si pour nous, c’est arrivé très tard dans le projet, il y a quelques mois à peine et que donc rien n’était prévu pour ça, on a pu allouer au fab lab un espace de 18m2 seulement), donc non le défi ce n’est pas de réussir à en créer un au sein de la bibliothèque, mais bien de l’animer, de réussir à le faire vivre. Les budgets alloués aux animations ne sont pas très gros (surtout comparés à ceux pour le développement de collection !) et donc payer un animateur ponctuel chaque semaine ou meme chaque mois, c’est impossible.
Techno Culture Club, un organisme qui oeuvre au croisement de la culture et de la technologie, a comme mission la médiation du numérique. Ils ont contacté les bibliothèques de Montréal pour leur proposer de créer une dizaine d’ateliers autour de l’imprimante 3D, des ateliers créés dans et avec les bibliothèques et qui seront ensuite offert clé en main pour qu’à peu près n’importe qui puisse les reproduire en bibliothèque. Nous n’en sommes qu’au début de ce projet, mais c’est prometteur et très intéressant pour nous.
Parce qu’il nous faut parfois des arguments pour convaincre nos patrons et les élus d’investir dans le numérique, j’ai récemment fait ce petit travail de trouver 10 bonnes raisons d’avoir une imprimante 3D en bibliothèque. Au début, je me suis dit que j’allais avoir du mal à en trouver autant, mais finalement j’ai eu presque du mal à me restreindre! Plus j’en trouvais et plus j’en trouvais! Je n’ai par exemple pas mis de raisons sociales, mais on peut bien évidemment en trouver. Le développement de la littératie numérique ou la réduction de la fracture numérique sont également des enjeux sociaux par exemple.
À Montréal, il y a également le Plan d’action Montréal ville intelligente et numérique qui est un argument de plus. Et à l’échelle du Québec, le plan culturel numérique. En France j’imagine que vous devez avoir des équivalents. Ça permet d’inscrire le désir de développer le numérique en bibliothèque dans une volonté et une vision politique officielle.
Voilà, le tour des fab lab au Canada et plus particulièrement au Québec, est terminée. Si vous avez des questions dessus, sur les bibliothèques ou le métier de bibliothécaire au Québec vous pouvez me les poser, m’écrire. Cela me fera plaisir de vous répondre.