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Investissement Socialement Responsable
De la théorie
à la pratique
Une sélection de nos parutions 2014 par grandes thématiques
Des témoignages d’entreprises et d’institutions
Une postface de Bertrand Fournier, Président du Forum pour
l’Investissement Responsable (FIR)
02 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
SOMMAIRE
PRÉFACE : UNE CONVICTION DE L’ISR......................................................................................................................................................p. 03
Jean-Francois Schmitt, Directeur Épargne du groupe Humanis et Directeur général d’Humanis Gestion d’Actifs
NOTRE PROCESSUS DE GESTION ACTION......................................................................................................................................p. 04
Une approche fondamentale intégrant l’ISR dans la construction de l’univers et le choix de valeurs
DOSSIER THÉMATIQUE...............................................................................................................................................................................................................p. 05
Énergies renouvelables/changement climatique
• FOCUS SECTEUR - Actifs déclassés (stranded assets) dans le secteur pétrolier
• FOCUS THÉMATIQUE - Les énergies renouvelables sont-elles rentables ?
• FOCUS VALEUR - Hera, acteur innovant des services collectifs en Italie
• ACTUALITÉS ESG
La question
Obligations vertes : en quoi renforcent-elles une stratégie ISR ?
• Paroles de Franck Richter, Directeur des relations investisseurs, NRW Bank
• Paroles de Christophe Garot, Directeur développement durable, Unibail Rodamco
DOSSIER THÉMATIQUE...............................................................................................................................................................................................................p. 09
Conditions de travail et restructurations
• FOCUS THÉMATIQUE : Le travail des femmes en France et application aux groupes cimentiers européens
• FOCUS THÉMATIQUE : Conditions de travail chez les sous-traitants du textile
• ACTUALITÉS ESG
La question
Comment intégrer la question de l’emploi dans les fonds ISR ?
• Interview croisée de François Dossou, gérant actions et Grégory Schneider-Maunoury, responsable
analyse ISR, Humanis Gestion d’Actifs
DOSSIER THÉMATIQUE...............................................................................................................................................................................................................p. 12
Gouvernance des affaires
• FOCUS THÉMATIQUE - La corruption, une question de grande entreprise, dans laquelle des dirigeants
sont impliqués
• FOCUS VALEUR - Crédit Municipal de France
La notion de controverse
La question
Quel rôle pour l’exercice des droits de vote et le dialogue actionnarial dans une démarche ISR ?
• Interview d’Olivier Lemoine, responsable de la politique de vote d’Humanis Gestion d’Actifs
• Paroles de Laurent Babikian, Directeur du Carbon Disclosure Project Europe
REGARDER PLUS LOIN..................................................................................................................................................................................................................p. 16
Nouvelles tendances
• FOCUS VALEUR - Introduction en Bourse de Serge Ferrari, des matériaux d’avenir pour le bâtiment du futur
• FOCUS THÉMATIQUE - Protection des données, risque et opportunité pour les valeurs techno et télécoms
• ACTUALITÉS ESG
POSTFACE..................................................................................................................................................................................................................................................................p. 18
L’avenir de l’ISR par Bertrand Fournier, Président du Forum pour l’Investissement Responsable (FIR)
E
S
G
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 03
PRÉFACE
Jean-François Schmitt,
Directeur Épargne du groupe Humanis,
Directeur général d’Humanis Gestion d’Actifs
UNE CONVICTION DE L’ISR
Pour Humanis, comme pour sa société de gestion que je représente,
Humanis Gestion d’Actifs, l’investissement socialement responsable
n’est pas un positionnement marketing, une technique ou un style de
gestion. L’ISR est une conviction collective qui trouve écho dans les
valeurs de notre groupe de protection sociale : l’engagement, l’ambition
et le partage.
L’engagement : il y a près de 15 ans nous proposions à nos clients nos
premiers fonds ISR. Le CIES venait d’être fondé et nous avons tenu à
faire partie de l’aventure en labellisant notre première gamme de fonds
socialement responsables. Nous avons continué sur cette voie et avons
construit notre propre analyse ISR interne.
L’ambition : suivant l’approche du « Best in class », nous choisissons
d’appliquer un haut niveau d’exigence à la sélection de nos critères ESG.
51% des entreprises de notre univers d’investissement (Eurostoxx)
sont aujourd’hui exclues car ne répondent pas à notre seuil minimum
de notation. En 2014, nous sommes allés plus loin en intégrant à
nos fonds de taux jusqu’à 20% d’obligations vertes, ces instruments
financiers entièrement dédiés à un projet de développement durable.
Le partage : l’ISR a pour corollaire naturel l’exigence de la transparence.
Transparence sur nos choix d’investissement, nous avons des comptes
à rendre aux épargnants, et transparence sur ce qu’est la finance et la
finance responsable, telle que nous la pratiquons.
À travers cette publication, une sélection de nos travaux de recherche
et d’analyse, nous avons voulu vous exposer les raisons de notre
engagement et surtout la traduction opérationnelle de nos convictions :
• la prise en compte des questions environnementales, sociales et de
gouvernance permet de réduire les risques à performance égale,
• la société de gestion doit jouer son rôle d’actionnaire en engageant
le dialogue avec les entreprises, tant pour les actions, que pour
les obligations, notamment via les votes aux assemblées et via le
mécanisme innovant des obligations vertes,
• l’investissement responsable, pour pleinement jouer son rôle, doit
anticiper les tendances environnementales et sociales du monde
d’aujourd’hui et surtout de demain.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Jean-François Schmitt
04 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
NOTRE PROCESSUS DE GESTION ACTION
Une approche fondamentale intégrant l’ISR dans
la construction de l’univers et le choix de valeurs
Univers d’investissement initial
(EuroStoxx ~ 300 valeurs)
Univers d’investissement SR
(~ 150 valeurs)
Portefeuille modèle
Analyse extra-financière
ISR interne
Analyse financière
Selon une approche Qualité
49 %des entreprises de l’Eurostoxx sont retenuesen 2014
Filtre ISR propriétaire
utilisant les données
de Sustainalytics
Sélection des valeurs
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 05
DOSSIER THÉMATIQUE
Énergies renouvelables/
changement climatique
FOCUS SECTEUR
Avril 2014 - Actifs déclassés (stranded assets) dans le secteur pétrolier
Le terme de “stranded asset” a été lancé il y a quelques mois
par des universitaires britanniques. À défaut de pouvoir définir
un prix pour le CO2, ces chercheurs ont établi la quantité totale
d’émission de CO2, qui permettrait une augmentation maximale
de 2°C (seuil au-delà duquel le réchauffement climatique
deviendrait catastrophique), soit 175 Gt de CO2. Or l’ensemble
des réserves de pétrole, de gaz et de charbon représentent
aujourd’hui 762 Gt de CO2.
Dès lors, les chercheurs estiment que seuls 23 % (175/762) de
ces actifs peuvent être réellement utilisés et donc comptabilisés.
Le reste, soit 77  %, pourrait être considéré comme “stranded
asset”, soit un actif déclassé ou déprécié comptablement. Le
tableau suivant montre les résultats estimés pour les grandes
sociétés européennes du pétrole (univers SR), par rapport aux
plus gros émetteurs.
Sur la base de ces chiffres, les investisseurs institutionnels
américains ont déposé, en mars, des résolutions en assemblée
générale d’actionnaires sur les “stranded assets”, notamment
chez BP et Exxon. Cependant, avec 80 % de l’émission de CO2
liée à la combustion de l’hydrocarbure, et seulement 20  % à
son extraction et à son raffinage, les groupes ont des marges
d’amélioration limitées.
Les stranded assets supposent donc un scénario dans lequel
l’exploration pétrolière serait interdite. C’est le retour d’un
questionnement militant, de remise en cause de l’activité
pétrolière. C’est pourquoi Exxon et BP ont, dans leur réponse
aux investisseurs, justifié l’exploration pétrolière en tant que
telle. Et c’est la raison pour laquelle il n’y aura pas de proposition
de ce type de résolution en Europe continentale et notamment
en France.
FOCUS THÉMATIQUE
Mai 2014 - Les énergies renouvelables sont-elles rentables ?
Ce mois-ci, la Commission Européenne a réformé le système
de subventions des énergies renouvelables en Europe.
Cette réforme prend en compte la chute de 80  % des coûts
d’investissement dans le solaire comme dans l’éolien. Les
équipements ont augmenté leur productivité de 30 à 50 %.
La production de ces matériels a été massivement (dé)localisée
en Chine, suite au très fort investissement de ce pays dans les
énergies renouvelables. Les subventions ont aussi constitué
des aides aux secteurs énergivores en Europe. Aujourd’hui,
les énergies vertes représentent 14  % de la consommation
d’énergie, avec un objectif de 20  % en 2020, et les projets
d’énergie renouvelable affichent de bonnes rentabilités. Sur
34 projets étudiés en France par la Commission Parlementaire
de l’Energie, la rentabilité moyenne est de 6 %. Plus d’un quart
des projets ont une rentabilité supérieure à 11 %.
Dans ces conditions, la Commission Européenne a publié les
nouvelles lignes directrices pour le financement de l’énergie
en Europe. Elles prévoient la suppression à terme du système
de subventions, remplacé progressivement par un processus
d’appels d’offres avec des primes de rachat, qui sera ouvert à
tous les producteurs d’énergie renouvelable. Pour la période
2014-2020, elle propose donc d’interdire ce système de prix
garantis pour toutes les installations solaires de plus de 500 kW
ou éoliennes de plus de 3 MW, pour privilégier un système
d’appel d’offres. L’objectif est de réintégrer l’électricité verte
dans les mécanismes de marché. Les partisans des énergies
renouvelables s’inquiètent en soulignant que le système
d’enchères écarte les petits producteurs d’électricité verte
comme les coopératives, les agriculteurs et met un coup de frein
à l’essor d’une électricité décentralisée. La France a plaidé pour
une période d’adaptation jusqu’à 2018.
D’autres énergies renouvelables ont besoin de soutien financier.
Citons par exemple les hydroliennes ou l’énergie des vagues.
Dans les biocarburants, plus que des subventions, les industriels
demandent des programmes avec des objectifs quantitatifs
ambitieux (pourcentages de biocarburants autorisés dans le
carburant). Pour ces derniers, issus de la collecte et fermentation
de déchets végétaux, les industriels européens ont besoin
de volumes suffisants pour que ces énergies deviennent
concurrentielles face au gazole (ce qui est attendu en 2030).
Émissions CO2 liées
aux réserves (Gt)
Total ENI Repsol Statoil Severstal Lukoil Exxon Chevron BP Gazprom
Pétrole 17 7,5 2 2 141
charbon
43 38 20 32 15
Gaz 1 0 5 0,7 0,3 1 3 2 2 14
E
06 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
DOSSIER THÉMATIQUE - Énergies renouvelables/changement climatique
FOCUS VALEUR
Août 2014 - Hera, acteur innovant des services collectifs en Italie
Hera est une société de services collectifs du Centre et du Nord
de l’Italie, réalisant un chiffre d’affaires de 4,5 Md € en 2013.
Historiquement présent dans l’eau et les déchets, le groupe a
vu ses activités énergie fortement augmenter, après la fusion
avec Acegas.
Hera a beaucoup investi ces dernières années, avec un pic en
2010. L’objectif est de proposer des services à moindre coût
pour l’habitant et les municipalités et de se positionner ainsi
comme un acteur majeur de la consolidation des services
collectifs en Italie (électricité, eau, déchets).
Sur la question sociale, Hera met en avant la sécurisation du gaz,
la formation de ses salariés (3 jours par salarié), les indices de
satisfaction clients et salariés ainsi que les critères sociaux de
sélection des fournisseurs.
Sur la question environnementale, Hera a développé une réelle
expertise dans la valorisation matière des déchets (50  % de
valorisation matière vs. 25 % pour ses concurrents). Il possède
et exploite un réseau d’eau de qualité (7 % de fuites) et a pu
développer un mix énergétique très favorable au gaz et au
renouvelable (30 %).
Sur la gouvernance, Hera est un pionnier en Italie de la lutte
contre la corruption et sa structure de gouvernance fait une
large place aux indépendants (10 sur 14). Les critères ESG
représentent 20% de la rémunération variable.
En juin 2014, Hera a émis une obligation verte à laquelle nous
avons souscrit. À notre connaissance, c’est la première émission
d’une obligation verte en Italie.
ACTUALITÉS ESG/
ENVIRONNEMENT
Février 2014 - Pile à combustible
Face aux difficultés rencontrées par le véhicule électrique, la pile
à combustible, fonctionnant avec oxygène et hydrogène, a été
relancée par les constructeurs allemands et japonais en 2013.
Les tests effectués montrent une autonomie de 800 kilomètres
d’après Air Liquide. Si 10  % du parc automobile adopte cette
technologie, cela représentera pour Air Liquide et le secteur des
gaz industriels un chiffre d’affaires deux fois supérieur à celui
d’aujourd’hui. Un bémol, véhicules et stations de recharge sont
encore trop coûteux et trop peu nombreux.
Juillet 2014 - Objectif CO2 pour voitures
Les constructeurs français développent pour 2020 des véhicules
de type Clio/208 à 50 g CO2/km. L’objectif sera atteint par :
➊ l’allègement des véhicules (objectif de 15 %/20 % du poids),
➋ le développement de l’assistance électronique, qui règle
automatiquement la vitesse et anticipe freinage et
démarrage,
➌ la coordination d’un turbocompresseur et d’un moteur
électrique pour les basses vitesses (solution Valeo) et
➍ l’utilisation de pneus plus grands et moins larges (Michelin).
Décembre2014-Iberdrola:énergierenouvelable
Iberdrola société espagnole d’électricité, axe sa stratégie sur la
distribution. Elle conservera ainsi ses capacités de production
(très engagées dans le renouvelable et peu émetteur en CO2),
mais développera surtout les réseaux de distribution (3 millions
de boitiers de mesure de consommation déjà distribués sur
les 11 millions prévus en 2020). C’est une stratégie à moindre
risque réglementaire et à moindres capitaux.
Grille d’analyse secteur “Chimie“
G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration
G Indépendance du conseil d'administration
G Ratio Enron (Non-Audit / Audit)
S Programmes pour l'égalité hommes femmes
S Tendance du taux de fréquence d’accident
S Degré de suivi des fournisseurs
E Système de management environnemental
E Évolution de l'intensité carbone
E Politique d’approvisionnement vert
E Produits  Services Durables
Grille d’analyse secteur “Automobile“
G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration
G Indépendance du conseil d'administration
G Ratio Enron (Non-Audit / Audit)
S Programmes pour l'égalité hommes femmes
S Tendance du taux de fréquence d’accident
S Degré de suivi des fournisseurs
E Système de management environnemental
E Évolution de l'intensité carbone
E Politique d’approvisionnement vert
E Produits  Services Durables
Grille d’analyse “Services collectifs“
G Politique anti-corruption
G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration
G Indépendance du conseil d'administration
S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs
S Certifications hygiène sécurité
S Degré de suivi des fournisseurs
E Management des déchets dangereux
E Programmes de réduction des pollutions atmosphériques
E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA)
E Mix énergétique
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 07
La question
Obligations vertes : en quoi renforcent-
elles une stratégie ISR ?
Dès 2009, Humanis Gestion d’Actifs a défini une orientation
“changement climatique” dans sa gestion obligataire. Dans
le même temps, nous avons assisté aux premiers débats liés
aux obligations vertes, alors portées par des institutions
internationales, à l’image de la Banque Mondiale. En 2014, près
de 40 milliards d’obligations vertes sont émises.
Pour être verte, une obligation doit remplir 4 conditions
➊ Financement d’un projet vert
➋ Évaluation du caractère vert du projet
➌ Traçabilité et audit de l’allocation des fonds
➍ Reporting sur l’impact environnemental
En 2014, nous avons fait le choix d’accompagner le
développement de cette nouvelle classe d’actifs. Nous avons
signé les Green Bond Principles, avec l’ambition de prendre
une part active à la fois à la réflexion et à sa mise en œuvre.
Pour débattre des enjeux en œuvre, nous avons eu l’honneur
d’accueillir lors de notre rencontre annuelle sur l’ISR (Croisière
de l’ISR), le Directeur de la performance environnementale
d’Unibail-Rodamco et le Responsable de la branche conseil de
l’agence de notation ISR Sustainalytics.
Chaque partie prenante de la chaine a ainsi pu exposer sa
vision des obligations vertes à l’image d’Unibail-Rodamco qui
choisit d’ajouter des critères sociaux et de gouvernance dans
la sélection des projets. En octobre 2014, la revue Analyse
Financière a également publié un article de Grégory Schneider-
Maunoury, responsable analyse ISR d’HGA, et de son interview
de la Directrice des Relations Investisseurs d’EDF.
Les obligations vertes représentent 70M€d’encours
au 31/12/2014, soit 7 % de nos encours obligataires SR
Émetteur d’obligations
Projet
Traçabilité du projet
via un reporting
Réduction émissions
carbone
CO2
08 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
Retours d’expérience…
Christophe Garot, Directeur Développement
Durable d’Unibail-Rodamco
Unibail-Rodamco est émetteur d’obligations vertes depuis 2014
Intervention lors de la croisière ISR du 26 sept 2014
Au nom du Groupe Unibail-Rodamco, je remercie Humanis, qui lors de cet événement a permis
au Groupe Unibail-Rodamco de présenter sa démarche « obligations responsables », en
exposant notamment le dispositif d’éligibilité exigeant des actifs et/ou projets, sa première
émission sur le marché Euro (750 M€) et les engagements pris par le Groupe en matière de reporting et de vérification externe des
actifs et ou projets fléchés*.
Cette croisière ISR a été très enrichissante, permettant un dialogue direct avec les investisseurs et les clients d’Humanis. La prise
en compte des attentes de nos parties prenantes est primordiale
pour progresser et permettre au Groupe de créer de la valeur.
DOSSIER THÉMATIQUE - Énergies renouvelables/changement climatique
Retours d’expérience…
Frank Richter, Directeur des relations
investisseurs, NRW Bank
NRW Bank est émetteur d’obligations vertes depuis 2013.
C’est important pour nous d’avoir Humanis à nos côtés.
Pour une agence de développement comme NRW Bank, les obligations vertes sont un
outil évident, j’allais dire naturel. NRW Bank est le premier émetteur allemand de ce type
d’obligation. À part les Pays-Bas, la France regroupe la plus forte communauté d’investisseurs dans les obligations vertes. C’était
donc une grande expérience de rencontrer des investisseurs connaissant bien les obligations vertes. Quand une entreprise vient
chercher de l’argent sur un nouveau marché, tel que les obligations vertes, il est important de bien comprendre les demandes des
investisseurs. Le dialogue entre émetteurs et investisseurs permet de poser les bases de la croissance du marché des obligations
vertes, qui permet en retour à de nombreux fonds d’affirmer leur engagement dans la lutte contre le changement climatique.
La relation entre Humanis et NRW Bank n’est pas limitée à des réunions en face à face. Nous avons avec Humanis un dialogue
régulier. Les équipes d’Humanis sont des experts des obligations vertes et nous les remercions de nous faire partager
leur expérience. Ils ont poussé pour un deuxième avis quant à la qualité environnementale des projets et demandent un
approfondissement de l’étude d’impact. Humanis assure un suivi rigoureux des obligations dans lesquelles ils ont investi. Ils
demandent en effet un reporting détaillé, cohérent et fréquent.
Encore une fois, un grand merci à eux car ils nous ont fait progresser.
* le premier reporting « obligation responsable » d’Unibail-Rodamco
est consultable au sein du rapport annuel et développement durable
2014 (rapport financier 2014 - chapitre développement durable)
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 09
DOSSIER THÉMATIQUE
Conditions de travail
et restructurations
FOCUS THÉMATIQUE
Mars 2014 - Le travail des femmes en France et application aux groupes cimentiers européens
Le travail des femmes n’a toujours pas acquis sa pleine
légitimité en France près de 50 ans après l’octroi aux femmes
du droit à exercer librement une activité, dit une étude du
Conseil économique social et environnemental (CESE) publiée
fin février. Depuis la loi de 1965 qui leur a permis de travailler
sans le consentement de leur mari, elles sont plus nombreuses à
travailler : en 2011, 14,8 M d’hommes et 13,5 M de femmes sont
recensés comme actifs, contre 13,2 M d’hommes et 6,6 M de
femmes en 1964. Mais cette évolution ne doit pas pour autant
masquer le chemin que les mentalités doivent encore parcourir
en France. Dans une étude de l’Insee de 2011, une personne
sur quatre pensait qu’en période de crise, les hommes devraient
être prioritaires pour trouver un emploi. Selon les données 2009
du Ministère du Travail, la rémunération annuelle des femmes
est en moyenne inférieure de 27 % à celle des hommes. Parmi
les freins culturels, l’étude du l’INSEE note que l’équilibre entre
vie professionnelle et familiale s’applique d’abord aux femmes.
Autre frein culturel devenu matériel, l’absence de place en
crèche et globalement le manque de coordination des modes de
garde. Les élus locaux, qui jusqu’aux lois sur la parité étaient
le plus souvent des hommes, semblaient peu sensibles à ces
sujets.
En tant qu’analyste, au-delà de l’indicateur d’écart de
rémunération, peu disponible au niveau de chaque entreprise,
une méthode d’évaluation qui nous parait intéressante est
l’ensemble d’indicateurs % emploi féminin et % encadrement
féminin. Par exemple, dans le secteur peu féminisé des
matériaux, la féminisation est un enjeu social clé car il montre la
capacité de l’entreprise à faire évoluer ses postes de travail et
ses méthodes pour les rendre moins physiques et à plus forte
valeur ajoutée. Le taux de féminisation varie de 10  % chez
Italcementi à 16 % chez Lafarge et CRH (14 % chez Heidelberg).
Le taux d’encadrement varie de 10  % chez Italcementi et
Heidelberg à 20 % chez CRH et Lafarge (dont 16 % dans le top
management). Aucune de ces sociétés ne communique sur la
différence de salaire.
FOCUS THÉMATIQUE
Avril 2014 - Conditions de travail chez les sous-traitants du textile
L’an dernier, la catastrophe du Rana Plaza, dans laquelle plus de
1000 salariés ont perdu la vie, a soulevé une vague d’indignation.
Les grèves au Cambodge pour demander une augmentation de
salaire ont posé la question du rôle des grands donneurs d’ordre
dans l’amélioration des conditions de travail dans le textile. Le
Bangladesh et le Cambodge représentent 6 % des exportations
(la Chine reste et de loin le plus gros exportateur) et plus de
la moitié des controverses sur les conditions de travail. Ces
controverses (130 relevées par une étude de Société Générale
CIB de 2010 à 2013) sont pour moitié d’entre elles des
campagnes d’ONG, pour un quart des grèves, et pour un sixième
des accidents du travail. Cambodge et Bangladesh cumulent les
risques de corruption, d’absence de liberté syndicale (et donc
d’explosion sociale) et de travail des enfants. Par ailleurs, le
Bangladesh est un des pays où le salaire réel a baissé en dix ans.
Pour faire face à ces enjeux, les entreprises peuvent mettre
en place différents outils. Les audits sociaux sont devenus
en 10  ans un marché standardisé (1000$ pour 1 journée
d’inspection). De nombreuses initiatives de syndicats et
d’entreprises (chartes) ont permis ces dernières années
d’améliorer la qualité des infrastructures et la prise en compte
des salariés dans l’organisation du travail. Les entreprises
européennes ont pour la plupart signé ces chartes, alors que les
sociétés américaines (Gap et Walmart, qui sont les plus souvent
citées dans les controverses) ont préféré lancer des programmes
internes de management spécifiques, dans lesquels la prise en
compte des salariés et du dialogue social était moins prioritaire.
Dans nos portefeuilles SR, une société est concernée par ce
risque : Carrefour. Pour son sourcing basé notamment en Chine
et au Bangladesh, le groupe a développé, au-delà des codes et
de l’audit social externe, un outil d’auto-évaluation pour ses
7000 fournisseurs, ainsi qu’une équipe de salariés en charge de
l’amélioration concrète des conditions de travail chez les sous-
traitants. La bonne appréciation de Carrefour dans cette étude
confirme celle qui est émise par Sustainalytics qui considère que
Carrefour dispose de standards sociaux adéquats dans sa chaîne
de sous-traitance.
S
10 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
DOSSIER THÉMATIQUE - Conditions de travail et restructurations
ACTUALITÉS ESG/SOCIAL
Avril 2014 - Réduction d’effectifs
chez Deutsche Telekom
Le groupe Deutsche Telekom a annoncé une forte réduction de
ses effectifs dans son activité de services télécom (T-Systems),
de 4 900 salariés en Allemagne et à l’étranger d’ici 2015.
Certes mineure à l’échelle du groupe (235 000 salariés),
la restructuration est lourde pour T-Systems, qui emploie
50 000 salariés. Les syndicats allemands ont exigé que cette
restructuration s’opère sans licenciements secs. Jusqu’alors,
Deutsche Telekom a su restructurer sur longue période et avec
des outils performants d’outplacement.
Mai 2014 - Grève chez les sous-traitants Adidas
Le groupe taïwanais Yue Yuen, fournisseur de Adidas (univers
SR), Nike et Asics, fait face à une grève dure de ses salariés de
Chine du Sud. Le conflit porte sur les prestations sociales (les
prestations étant basiques par rapport aux niveaux de salaires
versés). Cela montre, d’une part, que le rapport de force entre
patronat et salariés est plutôt en faveur des salariés en Chine
du Sud, et d’autre part que le modèle de la sous-traitance par
mutualisation des coûts sur de grandes unités est condamné.
Il est temps de monter en gamme et/ou de valoriser les
compétences des salariés de Chine ou d’autres pays.
Juillet 2014 - Schneider Electric,
plan social anticipé
Schneider Electric a annoncé la suppression de 200 postes dans
ses effectifs français avec reclassement. Il faut rappeler
➊ que le plan de réorganisation est de 2 ans, jusqu’en 2016 ;
➋ que les effectifs français du groupe s’élèvent à plus de
20 000 salariés (et 100 000 dans le monde).
Dans ce contexte, cette annonce nous apparait comme une
gestion proactive et anticipée de l’emploi.
Grille d’analyse secteur “Luxe et consommation“
G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration
G Indépendance du conseil d'administration
G Ratio Enron (Non-Audit / Audit)
G Indépendance du comité d’audit
S Programmes pour l'égalité hommes femmes
S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs
S Contrôle des fournisseurs
E Système de management environnemental
E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA)
E Politique d’approvisionnement vert
Grille d’analyse secteur “Industrie“
G Signature du Pacte Mondial
G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration
G Indépendance du conseil d'administration
S Programmes pour l'égalité hommes femmes
S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs
S Certifications hygiène sécurité
S Contrôle des fournisseurs
E Système de management environnemental
E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA)
E
Pourcentageduchiffred'affairesréalisédanslestechnologies
propres
Grille d’analyse secteur “Télécom“
G Politique anti-corruption
G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration
G Indépendance du conseil d'administration
G Indépendance du comité d’audit
S Politique anti-discrimination
S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs
S Taux de Turnover
E Programmes de logistique environnementale
E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA)
E Produits  Services Durables
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 11
La question
La dimension sociale de l’ISR :
comment intégrer la question de l’emploi
dans les fonds ISR ?
Interview croisée
François Dossou, Gérant actions
et Grégory Schneider-Maunoury,
Responsable de l‘analyse ISR,
Humanis Gestion d’Actifs
Comment intègre-t-on les questions
d’emploi dans la gestion d’un fonds
SR ? Vend-on quand une entreprise
annonce des licenciements et achète-t-
on quand elle embauche, ou l’inverse ?
François Dossou : Non, ce n’est pas aussi simple. Ni dans un sens, ni dans l’autre. Nous analysons les entreprises pour comprendre
leur stratégie globale, et leur capacité à anticiper les tendances environnementales et sociales auxquelles elles sont confrontées.
Nous demandons dans ce cadre un avis à l’équipe d’analystes ISR.
Grégory Schneider-Maunoury : Il faut bien avouer que les données des entreprises sont lacunaires et difficilement comparables
d’un pays à un autre, d’un secteur à un autre, d’une entreprise à une autre. Un groupe de 15 000 salariés qui achèterait une
entreprise de 1 000 salariés en 2014, et disposerait au 31 décembre de 15 900 salariés a-t-elle créé 900 emplois ou détruit
100 emplois ? Cet exemple montre la difficulté d’analyser quelque chose qui peut paraitre aussi simple que l’emploi. Les mêmes
questions se posent sur des sujets comme le dialogue social ou encore la formation.
Quels sont les critères sociaux que vous utilisez dans la définition de l’univers SR ?
GSM : Comme nous ne pouvons pas utiliser la notion de création nette d’emploi, nous utilisons des critères formalisés permettant
d’approcher la question. Ainsi, nous utilisons le pourcentage de salariés couverts par des conventions collectives. Dans l’univers SR,
la proportion d’entreprises ayant 75 % de salariés couverts est bien plus importante que dans l’univers de départ, et dans le fonds,
cette proportion est multipliée par 2.
À l’intérieur de l’univers, le gérant choisit-il ce qu’il veut ? Comment choisir parmi les 150 valeurs de
l’univers SR ?
FD : Nous sommes bien conscients que les critères de filtre notamment sociaux ne sont que des données de cadrage. C’est pourquoi,
nous avons demandé aux analystes SR des éléments d’appréciation pour orienter notre gestion vers l’emploi.
GSM : Au-delà de la définition de l’univers SR, nous produisons une analyse interne de la question de l’emploi, d’abord en assurant
un suivi des restructurations puis en analysant l’importance et le caractère anticipé de la restructuration. Ces informations nous
permettent d’émettre un avis sur la qualité et la cohérence de la stratégie de l’entreprise. Par ailleurs, nous analysons aussi les
capacités de création d’emploi des secteurs ou de certains modèles de développement. L’emploi, conséquence d’une création
d’activité, est un argument de poids dans le choix d’investissement des valeurs de croissance.
Concrètement cela se traduit comment sur vos choix d’investissements ?
FD : À titre d’exemple, nous avons choisi d’investir dans Orpéa, qui est le pionnier des maisons de retraite et des soins pour les
personnes âgées. Cette société emploie 25 000 salariés, dont 80 % en France. À plus de 90 %, ce sont des emplois à temps
plein et en CDI. Les analystes ISR avaient remarqué que cette société avait une croissance régulière de son activité et du nombre
d’embauches (6 000 en 5 ans, 1 200 sur la seule année 2013).
12 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
DOSSIER THÉMATIQUE
Gouvernance
des affaires
FOCUS THÉMATIQUE
Décembre 2014 - La corruption, une question de grande entreprise,
dans laquelle des dirigeants sont impliqués
L’OCDE a publié un rapport sur la corruption analysant
427 affaires de corruption survenues dans le monde entre
1999 et juin 2014, impliquant des personnes morales
ou physiques dans 41 pays signataires de la Convention
anticorruption de l’OCDE et qui se sont livrées à la corruption
d’agents étrangers (la Chine n’étant pas retenue dans le
périmètre). Voici les résultats.
➊ La plupart des pots-de-vin versés à l’international (60 % des
cas) le sont par de grandes entreprises ( 250 employés). La
corruption n’est pas restreinte aux pays en développement :
50% des cas concernent des pays avec des niveaux élevés de
développement humain.
➋ Dans 41  % des affaires, des membres de la direction de
l’entreprise ont versé le pot-de-vin ou ont autorisé le
paiement, et dans 12% des cas, le PDG de l’entreprise
lui-même a été impliqué. Dans 31  % des cas, ce sont les
entreprises qui ont d’elles-mêmes alerté les autorités. Dans
seulement 2 % des cas, un lanceur d’alerte a été impliqué.
➌ Dans 57 % des cas ces pots-de-vin servent à remporter des
marchés publics, dans 12 % des cas à faciliter des formalités
douanières ou obtenir un traitement fiscal avantageux.
Les cibles privilégiées sont donc avant tout des salariés
d’entreprises publiques (27 %), ou des agents des douanes
(11  %). Les chefs d’Etat et les ministres n’en n’auraient
touché que dans 5 % des cas, même si cela représente 11 %
du montant total versé.
➍ Dans la moitié des cas, les amendes, issues plus souvent
d’une transaction judiciaire que d’une condamnation,
représentaient moins de 50  % des profits réalisés via la
corruption. Ce dernier résultat explique pourquoi la corruption
se développe encore aujourd’hui entre les entreprises et les
États.
FOCUS VALEUR
Octobre 2014 - Crédit Municipal
de France
Le Crédit Municipal de Paris, aussi appelé métaphoriquement
« Ma tante » pour ses activités historiques de prêteur sur gages,
a bien changé ces dernières années. C’est un établissement
public à caractère administratif dépendant de la ville de Paris.
Son activité est largement réorientée vers le financement de
l’économie sociale et solidaire.
La gouvernance est très marquée par son statut, mais respecte
les standards de la gouvernance bancaire. En effet, le CA de la
Banque comprend une majorité d’indépendants et comprend
plus de 4 femmes parmi les administrateurs.
En termes sociaux, le Crédit Municipal est particulièrement
avancé dans les programmes d’inclusion sociale et de
développement de l’économie sociale et solidaire, notamment
par la mise en place de programmes spécifiques de microcrédit.
Concernant l’environnement, s’il n’a pas encore signé les PRI,
le Crédit Municipal de Paris propose une gamme de fonds
socialement responsables et solidaires et gère une partie de
ses réserves dans une approche socialement responsable. Enfin,
pour ses prêts, le groupe a mis en place des grilles d’analyse
environnementale.
En conséquence, le Crédit Municipal de Paris répond aux
critères du filtre sélection ESG et intègre donc l’univers SR taux
d’Humanis Gestion d’Actifs.
G
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 13
ACTUALITÉS ESG/GOUVERNANCE
Septembre 2014 - Espirito Santo
(Hors univers SR)
L’affaire Espirito Santo montre une Europe encore à mi-
chemin de sa réforme. Pour une fois, les actionnaires, dont
le Crédit Agricole, ont été mis à contribution, plutôt que les
contribuables. Les «  bons prêts » seront regroupés dans une
structure nationalisée et les mauvais prêts sont contenus dans
une structure détenue par les actionnaires existants. Toutefois,
il reste à s’assurer que les prêts soient vraiment bons et ne
nécessitent plus de liquidité et de capital pour sauver la banque.
Décembre 2014 - HSBC et BASF (hors univers SR)
HSBC et BASF (hors univers SR) ont fait l’objet d’une plainte
pour manipulation de cours sur les marchés des métaux. Les
faits reprochés se déroulaient depuis 2007. Ces sociétés, en
compagnie de Goldman Sachs se seraient entendues depuis
2007 pour manipuler les cours de référence et les produits
dérivés associés.
FOCUS VALEUR
Juillet 2014 - Pourquoi nous n’excluons pas BNPParibas de notre univers SR
BNPParibas a connu ses dernières semaines une controverse
grave du fait des accusations de la justice américaine, concernant
le financement de contrats pétroliers et gaziers au Soudan, en
Iran et à Cuba (BNPP est leader mondial du financement des
contrats pétroliers et gaziers). Les activités de BFI et certains
sites comme celui de Genève verront leur management
profondément remanié. Ainsi, le directeur général délégué
Georges Chodron de Courcel a été contraint à la démission.
Les faits étaient connus au sein de la filiale concernée depuis
2009. Un provisionnement, à hauteur de 1,1 Md € (soit
1,5 Md $) avait été effectué par la banque en 2013 en prévision
d’éventuelles sanctions. La différence entre le montant
provisionné et les montants annoncés par la justice américaine
dans les dernières semaines de négociation est très importante,
et semble surtout liée à la mauvaise stratégie de défense de la
BNPP, plutôt qu’à la gravité des faits.
D’abord, il faut noter que c’est le premier scandale touchant la
BNPP depuis la crise financière, alors que ses concurrents sont
touchés depuis de nombreuses années.
Ensuite, les poursuites judiciaires américaines portent sur des
transactions en dollars effectuées en Suisse et à Singapour.
On peut considérer que les États-Unis s’arrogent dans cette
affaire une clause d’extra-territorialité peu commune en droit
international.
Enfin, la banque a pu négocier in fine l’échelonnement des
sanctions et après une médiocre année 2014-2015, les affaires
reprendront. BNPP ne perd pas sa licence aux Etats-Unis. BNPP
pourra maintenir ses opérations, si elle trouve des correspondants
pour assurer une partie de ses transactions en dollar.
Dès lors, au-delà du fort bruit médiatique de cette affaire et
des risques de manipulation politique et commerciale qu’elle
contenait, nous ne considérons pas que cette affaire, qui tient
plutôt de pratiques résiduelles, issues d’un ancien management,
soit de nature à conduire à l’exclusion de l’univers SR de
BNPParibas. Nous la maintenons donc dans l’univers SR.
La notion de controverse
Comment intégrons-nous ou pas les pratiques controversées des entreprises dans notre sélection ?
Si Sustainalytics, notre agence de notation ISR, considère qu’une pratique est controversée et
que son analyse est validée, alors la note de 20 est retranchée du score sur 100 de l’entreprise,
conduisant ainsi la plupart du temps à l’exclusion de l’univers SR.
Ainsi, les sociétés HSBC, BASF et Espirito Santo, qui ne faisaient pas partie de l’univers SR, ont vu
leur exclusion confirmée. Pour autant, nous avons maintenu BNPP dans l’univers SR.
14 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
La question
Quel rôle pour l’exercice des droits
de vote et le dialogue actionnarial
dans une démarche ISR ?
Interview
Interview d’Olivier Lemoine, responsable de la politique de vote,
Humanis Gestion d’Actifs
Comment menez-vous votre politique de vote ?
En préambule, il faut expliquer que le capital des sociétés cotées est composé d’actions et que chaque
action donne droit à une part des bénéfices (via le dividende) mais aussi à une part du pouvoir de
décision par le bais du droit de vote en assemblée générale.
De manière générale, Humanis Gestion d’Actifs a pour politique d’investir dans des sociétés qui créent de la valeur en respectant
l’équité entre les actionnaires. Nous considérons l’exercice des droits de votes comme une démarche utile pour promouvoir des
règles de bonne gouvernance dans les entreprises cotées. Nous nous appuyons sur les diverses recommandations de place et
principalement sur celles de l’Association Française de Gestion Financière (AFG). Toutefois, dans un certain nombre de cas, notre
politique va bien au-delà pour défendre les intérêts spécifiques de l’épargne de long terme et de l’épargne salariale.
Sur quel sujet avez-vous particulièrement travaillé en 2014 ?
2014 est la première année du « Say on Pay » en France, c’est-à-dire du vote des rémunérations des dirigeants par les actionnaires.
Cette année, il n’y a pas eu de plan de rémunération refusé par les actionnaires, mais on sent la pression monter. Déjà, grâce
au « Say on Pay », qu’on pourrait traduire par « Dis-moi combien et pourquoi tu gagnes ? », les actionnaires disposent de plus
d’informations. Les contacts que nous avons eus avec les entreprises en fin d’année 2014 pour préparer les AG 2015 nous
confirment qu’une dynamique de transparence, et peut-être à terme de performance, est enclenchée. Il faut savoir sur quels objectifs
les dirigeants sont évalués et payés.
Quelle sera votre ligne directrice pour 2015 ?
La saison 2015 se focalisera en grande partie sur la question de l’égalité entre les actionnaires. En effet, la loi du 29 mars 2014
dite « loi Florange » constitue une réelle rupture car elle renforce les instruments de contrôle du pouvoir des sociétés cotées par
leurs actionnaires de référence, notamment par le biais de la généralisation des droits de vote double (pour les actionnaires au
nominatif depuis au moins 2 ans). Dans le cadre de cette loi, tout en appréciant la mise en valeur des actionnaires de long terme,
nous souhaitons que soit respectée une certaine équité et que la loi ne permette pas à des actionnaires, familiaux ou étatiques, de
contrôler une entreprise sans en payer le prix.
Nous avons la conviction que la bonne gouvernance des entreprises, et la prise en compte par celles-
ci de leur responsabilité sociale et environnementale sont intimement liées à leur performance
économique sur le long terme. C’est pourquoi, nous assurons un haut degré d’exigence de notre
politique de vote et participons à de grandes initiatives collectives encourageant les entreprises sur
ces questions.
POUR ALLER PLUS LOIN...
Chaque année, la politique de vote est mise à jour et publiée sur notre site internet interexpansion.fr
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 15
Le dialogue actionnarial se traduit aussi par une participation aux grandes initiatives collectives
d’investisseurs, telles que les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI) ou le Carbon
Disclosure Project (CDP).
Parole de…
Laurent Babikian, Directeur du CDP Europe
En 2013, Humanis Gestion d’Actifs a contacté neuf entreprises françaises et convaincu cinq
d’entre elles de répondre au Carbon Disclosure Project, notre campagne annuelle pour recueillir
des informations sur les émissions de gaz à effet de serre des entreprises. C’est une initiative
exemplaire, qui mériterait d’être imitée par d’autres investisseurs.
Humanis est également intervenu en 2014 à l’occasion de notre réunion d’information aux entreprises
pour leur expliquer ce que les investisseurs attendent des entreprises sur la question des émissions
carbone. Par ailleurs, la société a organisé une conférence à laquelle le CDP a participé : « L’ISR,
transparence ou performance ? L’exemple du CO2 », Humanis Gestion d’Actifs détaillait alors que les entreprises cotées étaient certes
de plus en plus transparentes, mais loin d’être performantes concernant la réduction des leurs émissions carbone.
En 2014, le CDP a lancé une nouvelle initiative, Carbon Action, à laquelle Humanis s’est associé, demandant une
réduction effective des émissions de CO2 aux entreprises.
DOSSIER THÉMATIQUE - Gouvernance des affaires
LES PRINCIPES DE L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE (PRI)
Les PRI sont une initiative du Secrétaire Général des Nations
Unies, mise en place par le programme des Nations Unies
pour l’Environnement Initiative Financière (UNEP FI) et le
Pacte Mondial des Nations Unies.
Les Principes pour l’investissement responsable, au
nombre de 6, ont été établis par un groupe international
d’investisseurs institutionnels en raison de l’importance
croissante des questions
environnementales, sociales et
de gouvernance d’entreprise pour
les pratiques d’investissement.
Le groupe Humanis est le premier acteur paritaire de
l’économie sociale et solidaire en France à avoir signé les PRI
en 2010.
16 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
REGARDER PLUS LOIN
Nouvelles
tendances
FOCUS VALEUR
Juillet 2014 - Introduction en Bourse de Serge Ferrari,
des matériaux d’avenir pour le bâtiment du futur
Serge Ferrari est un groupe français réalisant un CA de 140 M€ et
employant 585 salariés. Doté de 3 sites de production en Suisse
et en France, il est spécialisé dans la production de matériaux
composites souples, qui se substituent au bois, métal et bétons
spéciaux, à destination des architectes (42  %), de l’industrie
(notamment biogaz) (35  %) et de l’événementiel-loisir (24  %).
Son matériau, à base de polyéthylène est traité par enduction,
sur la base de la technologie Précontraint. Le groupe maîtrise
l’ensemble de la chaine, de la conception au recyclage, ce
dernier étant possible après usage étant donné son coût et son
utilisation. Le potentiel de marché de ces produits est de 3 à 4
milliards d’euros.
Dans une perspective environnementale, le produit fabriqué par
le groupe améliore l’efficacité énergétique du bâtiment. C’est
un produit qui dure plus longtemps, nécessite moins d’entretien
et que le groupe a la capacité de recycler (partenariat avec ses
clients et joint- venture avec Solvay)
Sur la question sociale, la formation initiale des salariés dure deux
ans. Au-delà des moyens accordés à la formation, l’employabilité
des salariés est assurée par la stratégie d’évolution des emplois
et des compétences, formalisée par un accord de flexibilité des
horaires et des parcours pour réduire le recours aux intérimaires
et privilégier l’emploi pérenne. Le turnover est très faible (3 % vs.
5% en moyenne nationale). La réduction des accidents du travail
est significative (- 60 % en 7 ans).
Enfin, concernant la gouvernance, le conseil d’administration
affiche une forte diversité (3 femmes sur 7) et une indépendance
conséquente pour un groupe avec un fort actionnariat familial
(3 indépendants sur 7). Les frais de non audit sont faibles.
L’ensemble fait preuve de cohérence.
FOCUS SECTEUR
Octobre 2014 - Big data et Cyber-insécurité, risques et opportunités pour la réassurance
Plusieurs déclarations (Swiss Re, Aviva, univers SR) dans
la presse illustrent l’espoir que placent les assureurs et les
réassureurs dans les capacités du Big Data à les aider à améliorer
leur activité, en identifiant mieux les risques qu’ils couvrent. Pour
le secteur, il s’agit de tirer parti de la variété et du volume des
informations, à savoir la multiplication des sources de données
disponibles, via l’émergence de l’Internet des objets, permettant
à l’assureur de croiser des données de géo-localisation issues
de satellites, des données médicales tirées d’objets connectés,
des informations partagées sur les réseaux sociaux ou issues
de dispositifs de surveillance, comme les caméras de sécurité
sur les autoroutes. Ces deux phénomènes permettraient de
lutter contre la fraude et l’inexactitude des données collectées
via les dispositifs traditionnels de déclaration en recoupant les
différentes informations entre elles. Par ailleurs, le Big Data
permet d’utiliser la vitesse de l’information, à l’instar de services
d’assistance à la conduite, via le suivi en temps réel de la position
et la vitesse des véhicules, afin de sensibiliser le conducteur
lorsque son comportement le met en danger.
Si l’adoption des technologies Big Data dans les assurances n’est
pas encore un sujet mature, les questionnements concernant
1/ les questions éthiques et juridiques liées à la vie privée
(consentement du client, anonymisation, accès aux données) 2/
la remise en question du principe de mutualisation des risques,
méritent d’être posées.
En conséquence, certains réassureurs comme Scor et Munich
Re (univers SR) essaient de se placer sur le risque émergent de
cyber-insécurité. Le marché américain de l’assurance « cyber »
existe déjà : selon Marsh, 1 Md$ (primes brutes souscrites) en
2013, et jusqu’à 2 Md$ en 2014. Mais il reste embryonnaire en
Europe : 150 M€ en 2014, et peut-être 700 à 900 M€ en 2018.
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 17
FOCUS THÉMATIQUE
Septembre 2014 - Protection des données, risque et
opportunité pour les valeurs techno et télécoms
En août, Orange a été sanctionnée d’un avertissement par la
CNIL. Au mois de mars, l’opérateur télécom s’est fait dérober des
informations personnelles de 1,3 million d’abonnés et de clients
potentiels. « Par souci de transparence, nous avons informé
l’ensemble des personnes concernées de l’existence et de la
résolution de ce fait », avait expliqué Orange fin avril, après avoir
également corrigé la faille de sécurité.
La CNIL reproche à Orange de ne pas avoir mené d’audit de
sécurité avant d’utiliser la solution technique de son prestataire,
« alors que cette mesure lui aurait permis d’identifier la faille
de sécurité  ». « Elle a également retenu que la société a
envoyé de manière non sécurisée à ses prestataires les mises
à jour de ses fichiers clients et qu’aucune clause de sécurité
et de confidentialité des données n’avait été imposée à son
prestataire. »
Mais la protection des données est aussi une opportunité,
comme l’a montré Gemalto ce mois-ci en acquérant Safenet,
leader mondial de la protection des données et des logiciels.
Safenet protège plus de 80  % des virements bancaires dans
le monde (1000 Md$ par jour) et compte parmi ses 25 000
clients des sociétés comme Bank of America, Microsoft, et
Starbucks. Cette acquisition complète l’offre de Gemalto, qui est
désormais capable de proposer aux entreprises des solutions de
sécurisation des cœurs de réseau (type Cloud) en complément
de ses activités historiques de sécurisation des périphériques
de réseau (type Smartphone). Cette offre globale constituerait
un positionnement unique susceptible de générer d’importantes
synergies commerciales, à un moment où les vols et pertes de
données numériques se multiplient (375 M depuis le début
2014).
ACTUALITÉS ESG/SOCIAL
Mars 2014 - Telecom data privacy
Deutsche Telekom présentera au salon de Hanovre (CeBIT) en
mars une application pour les utilisateurs de mobiles qui crypte
les messages vocaux et textuels. À ce stade, aucune date
de commercialisation du service n’a été fixée. L’offre devrait
d’abord être lancée sur Androïd. Depuis l’affaire Snowden, les
sociétés de l’internet et des télécoms cherchent à développer
des services, qui visent à répondre aux préoccupations sur la
protection des données et de la vie privée.
ACTUALITÉS ESG/
ENVIRONNEMENT
Novembre 2014 - Serge Ferrari
Serge Ferrari (univers SR), leader des matériaux composites
souples crée une boucle de recyclage à partir de vieilles
bâches de camion. Quelque 30 tonnes de déchets de coupe
ultimes du fabricant suisse de sacs Freitag retrouvent ainsi une
nouvelle vie sous forme de granulés de plastique.
Grille d’analyse secteur “Télécom“
G Politique anti-corruption
G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration
G Indépendance du conseil d'administration
G Indépendance du comité d’audit
S Politique anti-discrimination
S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs
S Fracture numérique
S Politique de protection des données
E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA)
E Produits  Services Durables
Grille d’analyse secteur “Industrie“
G Politique anti-corruption
G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration
G Indépendance du conseil d'administration
G Programmes pour l'égalité hommes femmes
S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs
S Mortalité des salariés
S Degré de suivi des fournisseurs
S Intensité carbone (t CO2/M€ de CA)
E Evolution de l'intensité carbone
E
Pourcentage du chiffre d'affaires réalisé dans les
technologies propres
18 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique
POSTFACE
Bertrand Fournier, Président Forum pour
l’Investissement Responsable (FIR)
L’avenir de l’ISR
Dans ces quelques lignes, le Président du FIR ne peut que se féliciter de
la clarté des positions que prend Humanis Gestion d’Actifs en faveur de
l’ISR.
Conformément à ce qu’en dit Jean-François Schmitt dans la préface
de ce document, l’ISR est bien, en effet, une question de conviction.
Et pour un gestionnaire d’actifs lié à une Institution de Retraite et de
Prévoyance, fortement impliqué de surcroît dans l’épargne salariale,
la mise en œuvre d’une gestion responsable est tout simplement
la traduction opérationnelle, en matière financière, d’un système
de valeurs et d’une vision de long terme qui sont les références, les
marques et les repères de l’Institution.
Il n’y a pas si longtemps, il était encore bien difficile de parler d’ISR et de
proposer une gestion de ce type chez bien des acteurs qui objectaient
en premier lieu l’impact négatif, sur la performance des portefeuilles, de
toute réduction de l’univers de placement. Ce débat est à peu près clos,
qu’il s’agisse des performances dont il est désormais avéré qu’elles ne
sont pas, pour le moins, inférieures à celles de portefeuilles gérés sans
contraintes de responsabilité mais, et peut-être surtout, il apparaît de
plus en plus clairement qu’une Institution ne peut plus prendre le parti
(le risque) de faire subsister une gestion financière qui pourrait être
frappée d’irresponsabilité !
Ce consensus est en train de se construire et il va considérablement
changer les choses, à commencer par la taille de marché de la
Finance responsable que des acteurs de plus en plus nombreux vont
revendiquer comme étant désormais leur exigence.
Il nous faudra d’ailleurs savoir accueillir et reconnaître ces nouveaux
acteurs. À côté des Fonds ISR labellisés*, les pratiques d’intégration des
Institutions devront être appréhendées, analysées et reconnues pour
leur niveau d’exigence et contribuer à nourrir les chiffres du marché
français de la Finance responsable qui détient un leadership européen,
tant par ses volumes que par ses niveaux d’exigence.
La Finance responsable aura de plus en plus les moyens d’orienter le
monde de demain vers de meilleures pratiques. Pour une fois que l’on
peut parler de façon positive d’un levier financier, n’hésitons surtout
pas à l’utiliser, sans aucune modération.
Bertrand Fournier
* À la date de rédaction de ce texte un label d’Etat est en cours de construction
sous l’égide du ministère de l’Economie et du ministère de l’Environnement
Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 19
LES INITIATIVES ET LABELLISATIONS D’HUMANIS GESTION D’ACTIFS
LES ENGAGEMENTS DU GROUPE HUMANIS
Humanis Gestion d’Actifs - Siège social : 139-147 rue Paul Vaillant-Couturier - 92240 Malakoff
Société anonyme à Directoire et Conseil de surveillance au capital de 9 728 000 € RCS : 320 921 828 Nanterre
N° Agrément AMF : GP-97-20 en date du 13 mars 1997 N° TVA intracommunautaire : FR 47 320 921 828 Code APE : 6430Z
COM0264-05/2015-DIRECTIONCOMMUNICATIONETDÉVELOPPEMENTDURABLE-©MEDDTL/ArnaudBouissou,Fotolia,GraphicObsession.
interexpansion.fr
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  • 1. humanis.com Investissement Socialement Responsable De la théorie à la pratique Une sélection de nos parutions 2014 par grandes thématiques Des témoignages d’entreprises et d’institutions Une postface de Bertrand Fournier, Président du Forum pour l’Investissement Responsable (FIR)
  • 2. 02 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique SOMMAIRE PRÉFACE : UNE CONVICTION DE L’ISR......................................................................................................................................................p. 03 Jean-Francois Schmitt, Directeur Épargne du groupe Humanis et Directeur général d’Humanis Gestion d’Actifs NOTRE PROCESSUS DE GESTION ACTION......................................................................................................................................p. 04 Une approche fondamentale intégrant l’ISR dans la construction de l’univers et le choix de valeurs DOSSIER THÉMATIQUE...............................................................................................................................................................................................................p. 05 Énergies renouvelables/changement climatique • FOCUS SECTEUR - Actifs déclassés (stranded assets) dans le secteur pétrolier • FOCUS THÉMATIQUE - Les énergies renouvelables sont-elles rentables ? • FOCUS VALEUR - Hera, acteur innovant des services collectifs en Italie • ACTUALITÉS ESG La question Obligations vertes : en quoi renforcent-elles une stratégie ISR ? • Paroles de Franck Richter, Directeur des relations investisseurs, NRW Bank • Paroles de Christophe Garot, Directeur développement durable, Unibail Rodamco DOSSIER THÉMATIQUE...............................................................................................................................................................................................................p. 09 Conditions de travail et restructurations • FOCUS THÉMATIQUE : Le travail des femmes en France et application aux groupes cimentiers européens • FOCUS THÉMATIQUE : Conditions de travail chez les sous-traitants du textile • ACTUALITÉS ESG La question Comment intégrer la question de l’emploi dans les fonds ISR ? • Interview croisée de François Dossou, gérant actions et Grégory Schneider-Maunoury, responsable analyse ISR, Humanis Gestion d’Actifs DOSSIER THÉMATIQUE...............................................................................................................................................................................................................p. 12 Gouvernance des affaires • FOCUS THÉMATIQUE - La corruption, une question de grande entreprise, dans laquelle des dirigeants sont impliqués • FOCUS VALEUR - Crédit Municipal de France La notion de controverse La question Quel rôle pour l’exercice des droits de vote et le dialogue actionnarial dans une démarche ISR ? • Interview d’Olivier Lemoine, responsable de la politique de vote d’Humanis Gestion d’Actifs • Paroles de Laurent Babikian, Directeur du Carbon Disclosure Project Europe REGARDER PLUS LOIN..................................................................................................................................................................................................................p. 16 Nouvelles tendances • FOCUS VALEUR - Introduction en Bourse de Serge Ferrari, des matériaux d’avenir pour le bâtiment du futur • FOCUS THÉMATIQUE - Protection des données, risque et opportunité pour les valeurs techno et télécoms • ACTUALITÉS ESG POSTFACE..................................................................................................................................................................................................................................................................p. 18 L’avenir de l’ISR par Bertrand Fournier, Président du Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) E S G
  • 3. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 03 PRÉFACE Jean-François Schmitt, Directeur Épargne du groupe Humanis, Directeur général d’Humanis Gestion d’Actifs UNE CONVICTION DE L’ISR Pour Humanis, comme pour sa société de gestion que je représente, Humanis Gestion d’Actifs, l’investissement socialement responsable n’est pas un positionnement marketing, une technique ou un style de gestion. L’ISR est une conviction collective qui trouve écho dans les valeurs de notre groupe de protection sociale : l’engagement, l’ambition et le partage. L’engagement : il y a près de 15 ans nous proposions à nos clients nos premiers fonds ISR. Le CIES venait d’être fondé et nous avons tenu à faire partie de l’aventure en labellisant notre première gamme de fonds socialement responsables. Nous avons continué sur cette voie et avons construit notre propre analyse ISR interne. L’ambition : suivant l’approche du « Best in class », nous choisissons d’appliquer un haut niveau d’exigence à la sélection de nos critères ESG. 51% des entreprises de notre univers d’investissement (Eurostoxx) sont aujourd’hui exclues car ne répondent pas à notre seuil minimum de notation. En 2014, nous sommes allés plus loin en intégrant à nos fonds de taux jusqu’à 20% d’obligations vertes, ces instruments financiers entièrement dédiés à un projet de développement durable. Le partage : l’ISR a pour corollaire naturel l’exigence de la transparence. Transparence sur nos choix d’investissement, nous avons des comptes à rendre aux épargnants, et transparence sur ce qu’est la finance et la finance responsable, telle que nous la pratiquons. À travers cette publication, une sélection de nos travaux de recherche et d’analyse, nous avons voulu vous exposer les raisons de notre engagement et surtout la traduction opérationnelle de nos convictions : • la prise en compte des questions environnementales, sociales et de gouvernance permet de réduire les risques à performance égale, • la société de gestion doit jouer son rôle d’actionnaire en engageant le dialogue avec les entreprises, tant pour les actions, que pour les obligations, notamment via les votes aux assemblées et via le mécanisme innovant des obligations vertes, • l’investissement responsable, pour pleinement jouer son rôle, doit anticiper les tendances environnementales et sociales du monde d’aujourd’hui et surtout de demain. Je vous souhaite une bonne lecture. Jean-François Schmitt
  • 4. 04 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique NOTRE PROCESSUS DE GESTION ACTION Une approche fondamentale intégrant l’ISR dans la construction de l’univers et le choix de valeurs Univers d’investissement initial (EuroStoxx ~ 300 valeurs) Univers d’investissement SR (~ 150 valeurs) Portefeuille modèle Analyse extra-financière ISR interne Analyse financière Selon une approche Qualité 49 %des entreprises de l’Eurostoxx sont retenuesen 2014 Filtre ISR propriétaire utilisant les données de Sustainalytics Sélection des valeurs
  • 5. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 05 DOSSIER THÉMATIQUE Énergies renouvelables/ changement climatique FOCUS SECTEUR Avril 2014 - Actifs déclassés (stranded assets) dans le secteur pétrolier Le terme de “stranded asset” a été lancé il y a quelques mois par des universitaires britanniques. À défaut de pouvoir définir un prix pour le CO2, ces chercheurs ont établi la quantité totale d’émission de CO2, qui permettrait une augmentation maximale de 2°C (seuil au-delà duquel le réchauffement climatique deviendrait catastrophique), soit 175 Gt de CO2. Or l’ensemble des réserves de pétrole, de gaz et de charbon représentent aujourd’hui 762 Gt de CO2. Dès lors, les chercheurs estiment que seuls 23 % (175/762) de ces actifs peuvent être réellement utilisés et donc comptabilisés. Le reste, soit 77  %, pourrait être considéré comme “stranded asset”, soit un actif déclassé ou déprécié comptablement. Le tableau suivant montre les résultats estimés pour les grandes sociétés européennes du pétrole (univers SR), par rapport aux plus gros émetteurs. Sur la base de ces chiffres, les investisseurs institutionnels américains ont déposé, en mars, des résolutions en assemblée générale d’actionnaires sur les “stranded assets”, notamment chez BP et Exxon. Cependant, avec 80 % de l’émission de CO2 liée à la combustion de l’hydrocarbure, et seulement 20  % à son extraction et à son raffinage, les groupes ont des marges d’amélioration limitées. Les stranded assets supposent donc un scénario dans lequel l’exploration pétrolière serait interdite. C’est le retour d’un questionnement militant, de remise en cause de l’activité pétrolière. C’est pourquoi Exxon et BP ont, dans leur réponse aux investisseurs, justifié l’exploration pétrolière en tant que telle. Et c’est la raison pour laquelle il n’y aura pas de proposition de ce type de résolution en Europe continentale et notamment en France. FOCUS THÉMATIQUE Mai 2014 - Les énergies renouvelables sont-elles rentables ? Ce mois-ci, la Commission Européenne a réformé le système de subventions des énergies renouvelables en Europe. Cette réforme prend en compte la chute de 80  % des coûts d’investissement dans le solaire comme dans l’éolien. Les équipements ont augmenté leur productivité de 30 à 50 %. La production de ces matériels a été massivement (dé)localisée en Chine, suite au très fort investissement de ce pays dans les énergies renouvelables. Les subventions ont aussi constitué des aides aux secteurs énergivores en Europe. Aujourd’hui, les énergies vertes représentent 14  % de la consommation d’énergie, avec un objectif de 20  % en 2020, et les projets d’énergie renouvelable affichent de bonnes rentabilités. Sur 34 projets étudiés en France par la Commission Parlementaire de l’Energie, la rentabilité moyenne est de 6 %. Plus d’un quart des projets ont une rentabilité supérieure à 11 %. Dans ces conditions, la Commission Européenne a publié les nouvelles lignes directrices pour le financement de l’énergie en Europe. Elles prévoient la suppression à terme du système de subventions, remplacé progressivement par un processus d’appels d’offres avec des primes de rachat, qui sera ouvert à tous les producteurs d’énergie renouvelable. Pour la période 2014-2020, elle propose donc d’interdire ce système de prix garantis pour toutes les installations solaires de plus de 500 kW ou éoliennes de plus de 3 MW, pour privilégier un système d’appel d’offres. L’objectif est de réintégrer l’électricité verte dans les mécanismes de marché. Les partisans des énergies renouvelables s’inquiètent en soulignant que le système d’enchères écarte les petits producteurs d’électricité verte comme les coopératives, les agriculteurs et met un coup de frein à l’essor d’une électricité décentralisée. La France a plaidé pour une période d’adaptation jusqu’à 2018. D’autres énergies renouvelables ont besoin de soutien financier. Citons par exemple les hydroliennes ou l’énergie des vagues. Dans les biocarburants, plus que des subventions, les industriels demandent des programmes avec des objectifs quantitatifs ambitieux (pourcentages de biocarburants autorisés dans le carburant). Pour ces derniers, issus de la collecte et fermentation de déchets végétaux, les industriels européens ont besoin de volumes suffisants pour que ces énergies deviennent concurrentielles face au gazole (ce qui est attendu en 2030). Émissions CO2 liées aux réserves (Gt) Total ENI Repsol Statoil Severstal Lukoil Exxon Chevron BP Gazprom Pétrole 17 7,5 2 2 141 charbon 43 38 20 32 15 Gaz 1 0 5 0,7 0,3 1 3 2 2 14 E
  • 6. 06 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique DOSSIER THÉMATIQUE - Énergies renouvelables/changement climatique FOCUS VALEUR Août 2014 - Hera, acteur innovant des services collectifs en Italie Hera est une société de services collectifs du Centre et du Nord de l’Italie, réalisant un chiffre d’affaires de 4,5 Md € en 2013. Historiquement présent dans l’eau et les déchets, le groupe a vu ses activités énergie fortement augmenter, après la fusion avec Acegas. Hera a beaucoup investi ces dernières années, avec un pic en 2010. L’objectif est de proposer des services à moindre coût pour l’habitant et les municipalités et de se positionner ainsi comme un acteur majeur de la consolidation des services collectifs en Italie (électricité, eau, déchets). Sur la question sociale, Hera met en avant la sécurisation du gaz, la formation de ses salariés (3 jours par salarié), les indices de satisfaction clients et salariés ainsi que les critères sociaux de sélection des fournisseurs. Sur la question environnementale, Hera a développé une réelle expertise dans la valorisation matière des déchets (50  % de valorisation matière vs. 25 % pour ses concurrents). Il possède et exploite un réseau d’eau de qualité (7 % de fuites) et a pu développer un mix énergétique très favorable au gaz et au renouvelable (30 %). Sur la gouvernance, Hera est un pionnier en Italie de la lutte contre la corruption et sa structure de gouvernance fait une large place aux indépendants (10 sur 14). Les critères ESG représentent 20% de la rémunération variable. En juin 2014, Hera a émis une obligation verte à laquelle nous avons souscrit. À notre connaissance, c’est la première émission d’une obligation verte en Italie. ACTUALITÉS ESG/ ENVIRONNEMENT Février 2014 - Pile à combustible Face aux difficultés rencontrées par le véhicule électrique, la pile à combustible, fonctionnant avec oxygène et hydrogène, a été relancée par les constructeurs allemands et japonais en 2013. Les tests effectués montrent une autonomie de 800 kilomètres d’après Air Liquide. Si 10  % du parc automobile adopte cette technologie, cela représentera pour Air Liquide et le secteur des gaz industriels un chiffre d’affaires deux fois supérieur à celui d’aujourd’hui. Un bémol, véhicules et stations de recharge sont encore trop coûteux et trop peu nombreux. Juillet 2014 - Objectif CO2 pour voitures Les constructeurs français développent pour 2020 des véhicules de type Clio/208 à 50 g CO2/km. L’objectif sera atteint par : ➊ l’allègement des véhicules (objectif de 15 %/20 % du poids), ➋ le développement de l’assistance électronique, qui règle automatiquement la vitesse et anticipe freinage et démarrage, ➌ la coordination d’un turbocompresseur et d’un moteur électrique pour les basses vitesses (solution Valeo) et ➍ l’utilisation de pneus plus grands et moins larges (Michelin). Décembre2014-Iberdrola:énergierenouvelable Iberdrola société espagnole d’électricité, axe sa stratégie sur la distribution. Elle conservera ainsi ses capacités de production (très engagées dans le renouvelable et peu émetteur en CO2), mais développera surtout les réseaux de distribution (3 millions de boitiers de mesure de consommation déjà distribués sur les 11 millions prévus en 2020). C’est une stratégie à moindre risque réglementaire et à moindres capitaux. Grille d’analyse secteur “Chimie“ G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration G Indépendance du conseil d'administration G Ratio Enron (Non-Audit / Audit) S Programmes pour l'égalité hommes femmes S Tendance du taux de fréquence d’accident S Degré de suivi des fournisseurs E Système de management environnemental E Évolution de l'intensité carbone E Politique d’approvisionnement vert E Produits Services Durables Grille d’analyse secteur “Automobile“ G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration G Indépendance du conseil d'administration G Ratio Enron (Non-Audit / Audit) S Programmes pour l'égalité hommes femmes S Tendance du taux de fréquence d’accident S Degré de suivi des fournisseurs E Système de management environnemental E Évolution de l'intensité carbone E Politique d’approvisionnement vert E Produits Services Durables Grille d’analyse “Services collectifs“ G Politique anti-corruption G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration G Indépendance du conseil d'administration S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs S Certifications hygiène sécurité S Degré de suivi des fournisseurs E Management des déchets dangereux E Programmes de réduction des pollutions atmosphériques E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA) E Mix énergétique
  • 7. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 07 La question Obligations vertes : en quoi renforcent- elles une stratégie ISR ? Dès 2009, Humanis Gestion d’Actifs a défini une orientation “changement climatique” dans sa gestion obligataire. Dans le même temps, nous avons assisté aux premiers débats liés aux obligations vertes, alors portées par des institutions internationales, à l’image de la Banque Mondiale. En 2014, près de 40 milliards d’obligations vertes sont émises. Pour être verte, une obligation doit remplir 4 conditions ➊ Financement d’un projet vert ➋ Évaluation du caractère vert du projet ➌ Traçabilité et audit de l’allocation des fonds ➍ Reporting sur l’impact environnemental En 2014, nous avons fait le choix d’accompagner le développement de cette nouvelle classe d’actifs. Nous avons signé les Green Bond Principles, avec l’ambition de prendre une part active à la fois à la réflexion et à sa mise en œuvre. Pour débattre des enjeux en œuvre, nous avons eu l’honneur d’accueillir lors de notre rencontre annuelle sur l’ISR (Croisière de l’ISR), le Directeur de la performance environnementale d’Unibail-Rodamco et le Responsable de la branche conseil de l’agence de notation ISR Sustainalytics. Chaque partie prenante de la chaine a ainsi pu exposer sa vision des obligations vertes à l’image d’Unibail-Rodamco qui choisit d’ajouter des critères sociaux et de gouvernance dans la sélection des projets. En octobre 2014, la revue Analyse Financière a également publié un article de Grégory Schneider- Maunoury, responsable analyse ISR d’HGA, et de son interview de la Directrice des Relations Investisseurs d’EDF. Les obligations vertes représentent 70M€d’encours au 31/12/2014, soit 7 % de nos encours obligataires SR Émetteur d’obligations Projet Traçabilité du projet via un reporting Réduction émissions carbone CO2
  • 8. 08 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique Retours d’expérience… Christophe Garot, Directeur Développement Durable d’Unibail-Rodamco Unibail-Rodamco est émetteur d’obligations vertes depuis 2014 Intervention lors de la croisière ISR du 26 sept 2014 Au nom du Groupe Unibail-Rodamco, je remercie Humanis, qui lors de cet événement a permis au Groupe Unibail-Rodamco de présenter sa démarche « obligations responsables », en exposant notamment le dispositif d’éligibilité exigeant des actifs et/ou projets, sa première émission sur le marché Euro (750 M€) et les engagements pris par le Groupe en matière de reporting et de vérification externe des actifs et ou projets fléchés*. Cette croisière ISR a été très enrichissante, permettant un dialogue direct avec les investisseurs et les clients d’Humanis. La prise en compte des attentes de nos parties prenantes est primordiale pour progresser et permettre au Groupe de créer de la valeur. DOSSIER THÉMATIQUE - Énergies renouvelables/changement climatique Retours d’expérience… Frank Richter, Directeur des relations investisseurs, NRW Bank NRW Bank est émetteur d’obligations vertes depuis 2013. C’est important pour nous d’avoir Humanis à nos côtés. Pour une agence de développement comme NRW Bank, les obligations vertes sont un outil évident, j’allais dire naturel. NRW Bank est le premier émetteur allemand de ce type d’obligation. À part les Pays-Bas, la France regroupe la plus forte communauté d’investisseurs dans les obligations vertes. C’était donc une grande expérience de rencontrer des investisseurs connaissant bien les obligations vertes. Quand une entreprise vient chercher de l’argent sur un nouveau marché, tel que les obligations vertes, il est important de bien comprendre les demandes des investisseurs. Le dialogue entre émetteurs et investisseurs permet de poser les bases de la croissance du marché des obligations vertes, qui permet en retour à de nombreux fonds d’affirmer leur engagement dans la lutte contre le changement climatique. La relation entre Humanis et NRW Bank n’est pas limitée à des réunions en face à face. Nous avons avec Humanis un dialogue régulier. Les équipes d’Humanis sont des experts des obligations vertes et nous les remercions de nous faire partager leur expérience. Ils ont poussé pour un deuxième avis quant à la qualité environnementale des projets et demandent un approfondissement de l’étude d’impact. Humanis assure un suivi rigoureux des obligations dans lesquelles ils ont investi. Ils demandent en effet un reporting détaillé, cohérent et fréquent. Encore une fois, un grand merci à eux car ils nous ont fait progresser. * le premier reporting « obligation responsable » d’Unibail-Rodamco est consultable au sein du rapport annuel et développement durable 2014 (rapport financier 2014 - chapitre développement durable)
  • 9. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 09 DOSSIER THÉMATIQUE Conditions de travail et restructurations FOCUS THÉMATIQUE Mars 2014 - Le travail des femmes en France et application aux groupes cimentiers européens Le travail des femmes n’a toujours pas acquis sa pleine légitimité en France près de 50 ans après l’octroi aux femmes du droit à exercer librement une activité, dit une étude du Conseil économique social et environnemental (CESE) publiée fin février. Depuis la loi de 1965 qui leur a permis de travailler sans le consentement de leur mari, elles sont plus nombreuses à travailler : en 2011, 14,8 M d’hommes et 13,5 M de femmes sont recensés comme actifs, contre 13,2 M d’hommes et 6,6 M de femmes en 1964. Mais cette évolution ne doit pas pour autant masquer le chemin que les mentalités doivent encore parcourir en France. Dans une étude de l’Insee de 2011, une personne sur quatre pensait qu’en période de crise, les hommes devraient être prioritaires pour trouver un emploi. Selon les données 2009 du Ministère du Travail, la rémunération annuelle des femmes est en moyenne inférieure de 27 % à celle des hommes. Parmi les freins culturels, l’étude du l’INSEE note que l’équilibre entre vie professionnelle et familiale s’applique d’abord aux femmes. Autre frein culturel devenu matériel, l’absence de place en crèche et globalement le manque de coordination des modes de garde. Les élus locaux, qui jusqu’aux lois sur la parité étaient le plus souvent des hommes, semblaient peu sensibles à ces sujets. En tant qu’analyste, au-delà de l’indicateur d’écart de rémunération, peu disponible au niveau de chaque entreprise, une méthode d’évaluation qui nous parait intéressante est l’ensemble d’indicateurs % emploi féminin et % encadrement féminin. Par exemple, dans le secteur peu féminisé des matériaux, la féminisation est un enjeu social clé car il montre la capacité de l’entreprise à faire évoluer ses postes de travail et ses méthodes pour les rendre moins physiques et à plus forte valeur ajoutée. Le taux de féminisation varie de 10  % chez Italcementi à 16 % chez Lafarge et CRH (14 % chez Heidelberg). Le taux d’encadrement varie de 10  % chez Italcementi et Heidelberg à 20 % chez CRH et Lafarge (dont 16 % dans le top management). Aucune de ces sociétés ne communique sur la différence de salaire. FOCUS THÉMATIQUE Avril 2014 - Conditions de travail chez les sous-traitants du textile L’an dernier, la catastrophe du Rana Plaza, dans laquelle plus de 1000 salariés ont perdu la vie, a soulevé une vague d’indignation. Les grèves au Cambodge pour demander une augmentation de salaire ont posé la question du rôle des grands donneurs d’ordre dans l’amélioration des conditions de travail dans le textile. Le Bangladesh et le Cambodge représentent 6 % des exportations (la Chine reste et de loin le plus gros exportateur) et plus de la moitié des controverses sur les conditions de travail. Ces controverses (130 relevées par une étude de Société Générale CIB de 2010 à 2013) sont pour moitié d’entre elles des campagnes d’ONG, pour un quart des grèves, et pour un sixième des accidents du travail. Cambodge et Bangladesh cumulent les risques de corruption, d’absence de liberté syndicale (et donc d’explosion sociale) et de travail des enfants. Par ailleurs, le Bangladesh est un des pays où le salaire réel a baissé en dix ans. Pour faire face à ces enjeux, les entreprises peuvent mettre en place différents outils. Les audits sociaux sont devenus en 10  ans un marché standardisé (1000$ pour 1 journée d’inspection). De nombreuses initiatives de syndicats et d’entreprises (chartes) ont permis ces dernières années d’améliorer la qualité des infrastructures et la prise en compte des salariés dans l’organisation du travail. Les entreprises européennes ont pour la plupart signé ces chartes, alors que les sociétés américaines (Gap et Walmart, qui sont les plus souvent citées dans les controverses) ont préféré lancer des programmes internes de management spécifiques, dans lesquels la prise en compte des salariés et du dialogue social était moins prioritaire. Dans nos portefeuilles SR, une société est concernée par ce risque : Carrefour. Pour son sourcing basé notamment en Chine et au Bangladesh, le groupe a développé, au-delà des codes et de l’audit social externe, un outil d’auto-évaluation pour ses 7000 fournisseurs, ainsi qu’une équipe de salariés en charge de l’amélioration concrète des conditions de travail chez les sous- traitants. La bonne appréciation de Carrefour dans cette étude confirme celle qui est émise par Sustainalytics qui considère que Carrefour dispose de standards sociaux adéquats dans sa chaîne de sous-traitance. S
  • 10. 10 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique DOSSIER THÉMATIQUE - Conditions de travail et restructurations ACTUALITÉS ESG/SOCIAL Avril 2014 - Réduction d’effectifs chez Deutsche Telekom Le groupe Deutsche Telekom a annoncé une forte réduction de ses effectifs dans son activité de services télécom (T-Systems), de 4 900 salariés en Allemagne et à l’étranger d’ici 2015. Certes mineure à l’échelle du groupe (235 000 salariés), la restructuration est lourde pour T-Systems, qui emploie 50 000 salariés. Les syndicats allemands ont exigé que cette restructuration s’opère sans licenciements secs. Jusqu’alors, Deutsche Telekom a su restructurer sur longue période et avec des outils performants d’outplacement. Mai 2014 - Grève chez les sous-traitants Adidas Le groupe taïwanais Yue Yuen, fournisseur de Adidas (univers SR), Nike et Asics, fait face à une grève dure de ses salariés de Chine du Sud. Le conflit porte sur les prestations sociales (les prestations étant basiques par rapport aux niveaux de salaires versés). Cela montre, d’une part, que le rapport de force entre patronat et salariés est plutôt en faveur des salariés en Chine du Sud, et d’autre part que le modèle de la sous-traitance par mutualisation des coûts sur de grandes unités est condamné. Il est temps de monter en gamme et/ou de valoriser les compétences des salariés de Chine ou d’autres pays. Juillet 2014 - Schneider Electric, plan social anticipé Schneider Electric a annoncé la suppression de 200 postes dans ses effectifs français avec reclassement. Il faut rappeler ➊ que le plan de réorganisation est de 2 ans, jusqu’en 2016 ; ➋ que les effectifs français du groupe s’élèvent à plus de 20 000 salariés (et 100 000 dans le monde). Dans ce contexte, cette annonce nous apparait comme une gestion proactive et anticipée de l’emploi. Grille d’analyse secteur “Luxe et consommation“ G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration G Indépendance du conseil d'administration G Ratio Enron (Non-Audit / Audit) G Indépendance du comité d’audit S Programmes pour l'égalité hommes femmes S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs S Contrôle des fournisseurs E Système de management environnemental E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA) E Politique d’approvisionnement vert Grille d’analyse secteur “Industrie“ G Signature du Pacte Mondial G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration G Indépendance du conseil d'administration S Programmes pour l'égalité hommes femmes S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs S Certifications hygiène sécurité S Contrôle des fournisseurs E Système de management environnemental E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA) E Pourcentageduchiffred'affairesréalisédanslestechnologies propres Grille d’analyse secteur “Télécom“ G Politique anti-corruption G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration G Indépendance du conseil d'administration G Indépendance du comité d’audit S Politique anti-discrimination S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs S Taux de Turnover E Programmes de logistique environnementale E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA) E Produits Services Durables
  • 11. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 11 La question La dimension sociale de l’ISR : comment intégrer la question de l’emploi dans les fonds ISR ? Interview croisée François Dossou, Gérant actions et Grégory Schneider-Maunoury, Responsable de l‘analyse ISR, Humanis Gestion d’Actifs Comment intègre-t-on les questions d’emploi dans la gestion d’un fonds SR ? Vend-on quand une entreprise annonce des licenciements et achète-t- on quand elle embauche, ou l’inverse ? François Dossou : Non, ce n’est pas aussi simple. Ni dans un sens, ni dans l’autre. Nous analysons les entreprises pour comprendre leur stratégie globale, et leur capacité à anticiper les tendances environnementales et sociales auxquelles elles sont confrontées. Nous demandons dans ce cadre un avis à l’équipe d’analystes ISR. Grégory Schneider-Maunoury : Il faut bien avouer que les données des entreprises sont lacunaires et difficilement comparables d’un pays à un autre, d’un secteur à un autre, d’une entreprise à une autre. Un groupe de 15 000 salariés qui achèterait une entreprise de 1 000 salariés en 2014, et disposerait au 31 décembre de 15 900 salariés a-t-elle créé 900 emplois ou détruit 100 emplois ? Cet exemple montre la difficulté d’analyser quelque chose qui peut paraitre aussi simple que l’emploi. Les mêmes questions se posent sur des sujets comme le dialogue social ou encore la formation. Quels sont les critères sociaux que vous utilisez dans la définition de l’univers SR ? GSM : Comme nous ne pouvons pas utiliser la notion de création nette d’emploi, nous utilisons des critères formalisés permettant d’approcher la question. Ainsi, nous utilisons le pourcentage de salariés couverts par des conventions collectives. Dans l’univers SR, la proportion d’entreprises ayant 75 % de salariés couverts est bien plus importante que dans l’univers de départ, et dans le fonds, cette proportion est multipliée par 2. À l’intérieur de l’univers, le gérant choisit-il ce qu’il veut ? Comment choisir parmi les 150 valeurs de l’univers SR ? FD : Nous sommes bien conscients que les critères de filtre notamment sociaux ne sont que des données de cadrage. C’est pourquoi, nous avons demandé aux analystes SR des éléments d’appréciation pour orienter notre gestion vers l’emploi. GSM : Au-delà de la définition de l’univers SR, nous produisons une analyse interne de la question de l’emploi, d’abord en assurant un suivi des restructurations puis en analysant l’importance et le caractère anticipé de la restructuration. Ces informations nous permettent d’émettre un avis sur la qualité et la cohérence de la stratégie de l’entreprise. Par ailleurs, nous analysons aussi les capacités de création d’emploi des secteurs ou de certains modèles de développement. L’emploi, conséquence d’une création d’activité, est un argument de poids dans le choix d’investissement des valeurs de croissance. Concrètement cela se traduit comment sur vos choix d’investissements ? FD : À titre d’exemple, nous avons choisi d’investir dans Orpéa, qui est le pionnier des maisons de retraite et des soins pour les personnes âgées. Cette société emploie 25 000 salariés, dont 80 % en France. À plus de 90 %, ce sont des emplois à temps plein et en CDI. Les analystes ISR avaient remarqué que cette société avait une croissance régulière de son activité et du nombre d’embauches (6 000 en 5 ans, 1 200 sur la seule année 2013).
  • 12. 12 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique DOSSIER THÉMATIQUE Gouvernance des affaires FOCUS THÉMATIQUE Décembre 2014 - La corruption, une question de grande entreprise, dans laquelle des dirigeants sont impliqués L’OCDE a publié un rapport sur la corruption analysant 427 affaires de corruption survenues dans le monde entre 1999 et juin 2014, impliquant des personnes morales ou physiques dans 41 pays signataires de la Convention anticorruption de l’OCDE et qui se sont livrées à la corruption d’agents étrangers (la Chine n’étant pas retenue dans le périmètre). Voici les résultats. ➊ La plupart des pots-de-vin versés à l’international (60 % des cas) le sont par de grandes entreprises ( 250 employés). La corruption n’est pas restreinte aux pays en développement : 50% des cas concernent des pays avec des niveaux élevés de développement humain. ➋ Dans 41  % des affaires, des membres de la direction de l’entreprise ont versé le pot-de-vin ou ont autorisé le paiement, et dans 12% des cas, le PDG de l’entreprise lui-même a été impliqué. Dans 31  % des cas, ce sont les entreprises qui ont d’elles-mêmes alerté les autorités. Dans seulement 2 % des cas, un lanceur d’alerte a été impliqué. ➌ Dans 57 % des cas ces pots-de-vin servent à remporter des marchés publics, dans 12 % des cas à faciliter des formalités douanières ou obtenir un traitement fiscal avantageux. Les cibles privilégiées sont donc avant tout des salariés d’entreprises publiques (27 %), ou des agents des douanes (11  %). Les chefs d’Etat et les ministres n’en n’auraient touché que dans 5 % des cas, même si cela représente 11 % du montant total versé. ➍ Dans la moitié des cas, les amendes, issues plus souvent d’une transaction judiciaire que d’une condamnation, représentaient moins de 50  % des profits réalisés via la corruption. Ce dernier résultat explique pourquoi la corruption se développe encore aujourd’hui entre les entreprises et les États. FOCUS VALEUR Octobre 2014 - Crédit Municipal de France Le Crédit Municipal de Paris, aussi appelé métaphoriquement « Ma tante » pour ses activités historiques de prêteur sur gages, a bien changé ces dernières années. C’est un établissement public à caractère administratif dépendant de la ville de Paris. Son activité est largement réorientée vers le financement de l’économie sociale et solidaire. La gouvernance est très marquée par son statut, mais respecte les standards de la gouvernance bancaire. En effet, le CA de la Banque comprend une majorité d’indépendants et comprend plus de 4 femmes parmi les administrateurs. En termes sociaux, le Crédit Municipal est particulièrement avancé dans les programmes d’inclusion sociale et de développement de l’économie sociale et solidaire, notamment par la mise en place de programmes spécifiques de microcrédit. Concernant l’environnement, s’il n’a pas encore signé les PRI, le Crédit Municipal de Paris propose une gamme de fonds socialement responsables et solidaires et gère une partie de ses réserves dans une approche socialement responsable. Enfin, pour ses prêts, le groupe a mis en place des grilles d’analyse environnementale. En conséquence, le Crédit Municipal de Paris répond aux critères du filtre sélection ESG et intègre donc l’univers SR taux d’Humanis Gestion d’Actifs. G
  • 13. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 13 ACTUALITÉS ESG/GOUVERNANCE Septembre 2014 - Espirito Santo (Hors univers SR) L’affaire Espirito Santo montre une Europe encore à mi- chemin de sa réforme. Pour une fois, les actionnaires, dont le Crédit Agricole, ont été mis à contribution, plutôt que les contribuables. Les «  bons prêts » seront regroupés dans une structure nationalisée et les mauvais prêts sont contenus dans une structure détenue par les actionnaires existants. Toutefois, il reste à s’assurer que les prêts soient vraiment bons et ne nécessitent plus de liquidité et de capital pour sauver la banque. Décembre 2014 - HSBC et BASF (hors univers SR) HSBC et BASF (hors univers SR) ont fait l’objet d’une plainte pour manipulation de cours sur les marchés des métaux. Les faits reprochés se déroulaient depuis 2007. Ces sociétés, en compagnie de Goldman Sachs se seraient entendues depuis 2007 pour manipuler les cours de référence et les produits dérivés associés. FOCUS VALEUR Juillet 2014 - Pourquoi nous n’excluons pas BNPParibas de notre univers SR BNPParibas a connu ses dernières semaines une controverse grave du fait des accusations de la justice américaine, concernant le financement de contrats pétroliers et gaziers au Soudan, en Iran et à Cuba (BNPP est leader mondial du financement des contrats pétroliers et gaziers). Les activités de BFI et certains sites comme celui de Genève verront leur management profondément remanié. Ainsi, le directeur général délégué Georges Chodron de Courcel a été contraint à la démission. Les faits étaient connus au sein de la filiale concernée depuis 2009. Un provisionnement, à hauteur de 1,1 Md € (soit 1,5 Md $) avait été effectué par la banque en 2013 en prévision d’éventuelles sanctions. La différence entre le montant provisionné et les montants annoncés par la justice américaine dans les dernières semaines de négociation est très importante, et semble surtout liée à la mauvaise stratégie de défense de la BNPP, plutôt qu’à la gravité des faits. D’abord, il faut noter que c’est le premier scandale touchant la BNPP depuis la crise financière, alors que ses concurrents sont touchés depuis de nombreuses années. Ensuite, les poursuites judiciaires américaines portent sur des transactions en dollars effectuées en Suisse et à Singapour. On peut considérer que les États-Unis s’arrogent dans cette affaire une clause d’extra-territorialité peu commune en droit international. Enfin, la banque a pu négocier in fine l’échelonnement des sanctions et après une médiocre année 2014-2015, les affaires reprendront. BNPP ne perd pas sa licence aux Etats-Unis. BNPP pourra maintenir ses opérations, si elle trouve des correspondants pour assurer une partie de ses transactions en dollar. Dès lors, au-delà du fort bruit médiatique de cette affaire et des risques de manipulation politique et commerciale qu’elle contenait, nous ne considérons pas que cette affaire, qui tient plutôt de pratiques résiduelles, issues d’un ancien management, soit de nature à conduire à l’exclusion de l’univers SR de BNPParibas. Nous la maintenons donc dans l’univers SR. La notion de controverse Comment intégrons-nous ou pas les pratiques controversées des entreprises dans notre sélection ? Si Sustainalytics, notre agence de notation ISR, considère qu’une pratique est controversée et que son analyse est validée, alors la note de 20 est retranchée du score sur 100 de l’entreprise, conduisant ainsi la plupart du temps à l’exclusion de l’univers SR. Ainsi, les sociétés HSBC, BASF et Espirito Santo, qui ne faisaient pas partie de l’univers SR, ont vu leur exclusion confirmée. Pour autant, nous avons maintenu BNPP dans l’univers SR.
  • 14. 14 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique La question Quel rôle pour l’exercice des droits de vote et le dialogue actionnarial dans une démarche ISR ? Interview Interview d’Olivier Lemoine, responsable de la politique de vote, Humanis Gestion d’Actifs Comment menez-vous votre politique de vote ? En préambule, il faut expliquer que le capital des sociétés cotées est composé d’actions et que chaque action donne droit à une part des bénéfices (via le dividende) mais aussi à une part du pouvoir de décision par le bais du droit de vote en assemblée générale. De manière générale, Humanis Gestion d’Actifs a pour politique d’investir dans des sociétés qui créent de la valeur en respectant l’équité entre les actionnaires. Nous considérons l’exercice des droits de votes comme une démarche utile pour promouvoir des règles de bonne gouvernance dans les entreprises cotées. Nous nous appuyons sur les diverses recommandations de place et principalement sur celles de l’Association Française de Gestion Financière (AFG). Toutefois, dans un certain nombre de cas, notre politique va bien au-delà pour défendre les intérêts spécifiques de l’épargne de long terme et de l’épargne salariale. Sur quel sujet avez-vous particulièrement travaillé en 2014 ? 2014 est la première année du « Say on Pay » en France, c’est-à-dire du vote des rémunérations des dirigeants par les actionnaires. Cette année, il n’y a pas eu de plan de rémunération refusé par les actionnaires, mais on sent la pression monter. Déjà, grâce au « Say on Pay », qu’on pourrait traduire par « Dis-moi combien et pourquoi tu gagnes ? », les actionnaires disposent de plus d’informations. Les contacts que nous avons eus avec les entreprises en fin d’année 2014 pour préparer les AG 2015 nous confirment qu’une dynamique de transparence, et peut-être à terme de performance, est enclenchée. Il faut savoir sur quels objectifs les dirigeants sont évalués et payés. Quelle sera votre ligne directrice pour 2015 ? La saison 2015 se focalisera en grande partie sur la question de l’égalité entre les actionnaires. En effet, la loi du 29 mars 2014 dite « loi Florange » constitue une réelle rupture car elle renforce les instruments de contrôle du pouvoir des sociétés cotées par leurs actionnaires de référence, notamment par le biais de la généralisation des droits de vote double (pour les actionnaires au nominatif depuis au moins 2 ans). Dans le cadre de cette loi, tout en appréciant la mise en valeur des actionnaires de long terme, nous souhaitons que soit respectée une certaine équité et que la loi ne permette pas à des actionnaires, familiaux ou étatiques, de contrôler une entreprise sans en payer le prix. Nous avons la conviction que la bonne gouvernance des entreprises, et la prise en compte par celles- ci de leur responsabilité sociale et environnementale sont intimement liées à leur performance économique sur le long terme. C’est pourquoi, nous assurons un haut degré d’exigence de notre politique de vote et participons à de grandes initiatives collectives encourageant les entreprises sur ces questions. POUR ALLER PLUS LOIN... Chaque année, la politique de vote est mise à jour et publiée sur notre site internet interexpansion.fr
  • 15. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 15 Le dialogue actionnarial se traduit aussi par une participation aux grandes initiatives collectives d’investisseurs, telles que les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI) ou le Carbon Disclosure Project (CDP). Parole de… Laurent Babikian, Directeur du CDP Europe En 2013, Humanis Gestion d’Actifs a contacté neuf entreprises françaises et convaincu cinq d’entre elles de répondre au Carbon Disclosure Project, notre campagne annuelle pour recueillir des informations sur les émissions de gaz à effet de serre des entreprises. C’est une initiative exemplaire, qui mériterait d’être imitée par d’autres investisseurs. Humanis est également intervenu en 2014 à l’occasion de notre réunion d’information aux entreprises pour leur expliquer ce que les investisseurs attendent des entreprises sur la question des émissions carbone. Par ailleurs, la société a organisé une conférence à laquelle le CDP a participé : « L’ISR, transparence ou performance ? L’exemple du CO2 », Humanis Gestion d’Actifs détaillait alors que les entreprises cotées étaient certes de plus en plus transparentes, mais loin d’être performantes concernant la réduction des leurs émissions carbone. En 2014, le CDP a lancé une nouvelle initiative, Carbon Action, à laquelle Humanis s’est associé, demandant une réduction effective des émissions de CO2 aux entreprises. DOSSIER THÉMATIQUE - Gouvernance des affaires LES PRINCIPES DE L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE (PRI) Les PRI sont une initiative du Secrétaire Général des Nations Unies, mise en place par le programme des Nations Unies pour l’Environnement Initiative Financière (UNEP FI) et le Pacte Mondial des Nations Unies. Les Principes pour l’investissement responsable, au nombre de 6, ont été établis par un groupe international d’investisseurs institutionnels en raison de l’importance croissante des questions environnementales, sociales et de gouvernance d’entreprise pour les pratiques d’investissement. Le groupe Humanis est le premier acteur paritaire de l’économie sociale et solidaire en France à avoir signé les PRI en 2010.
  • 16. 16 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique REGARDER PLUS LOIN Nouvelles tendances FOCUS VALEUR Juillet 2014 - Introduction en Bourse de Serge Ferrari, des matériaux d’avenir pour le bâtiment du futur Serge Ferrari est un groupe français réalisant un CA de 140 M€ et employant 585 salariés. Doté de 3 sites de production en Suisse et en France, il est spécialisé dans la production de matériaux composites souples, qui se substituent au bois, métal et bétons spéciaux, à destination des architectes (42  %), de l’industrie (notamment biogaz) (35  %) et de l’événementiel-loisir (24  %). Son matériau, à base de polyéthylène est traité par enduction, sur la base de la technologie Précontraint. Le groupe maîtrise l’ensemble de la chaine, de la conception au recyclage, ce dernier étant possible après usage étant donné son coût et son utilisation. Le potentiel de marché de ces produits est de 3 à 4 milliards d’euros. Dans une perspective environnementale, le produit fabriqué par le groupe améliore l’efficacité énergétique du bâtiment. C’est un produit qui dure plus longtemps, nécessite moins d’entretien et que le groupe a la capacité de recycler (partenariat avec ses clients et joint- venture avec Solvay) Sur la question sociale, la formation initiale des salariés dure deux ans. Au-delà des moyens accordés à la formation, l’employabilité des salariés est assurée par la stratégie d’évolution des emplois et des compétences, formalisée par un accord de flexibilité des horaires et des parcours pour réduire le recours aux intérimaires et privilégier l’emploi pérenne. Le turnover est très faible (3 % vs. 5% en moyenne nationale). La réduction des accidents du travail est significative (- 60 % en 7 ans). Enfin, concernant la gouvernance, le conseil d’administration affiche une forte diversité (3 femmes sur 7) et une indépendance conséquente pour un groupe avec un fort actionnariat familial (3 indépendants sur 7). Les frais de non audit sont faibles. L’ensemble fait preuve de cohérence. FOCUS SECTEUR Octobre 2014 - Big data et Cyber-insécurité, risques et opportunités pour la réassurance Plusieurs déclarations (Swiss Re, Aviva, univers SR) dans la presse illustrent l’espoir que placent les assureurs et les réassureurs dans les capacités du Big Data à les aider à améliorer leur activité, en identifiant mieux les risques qu’ils couvrent. Pour le secteur, il s’agit de tirer parti de la variété et du volume des informations, à savoir la multiplication des sources de données disponibles, via l’émergence de l’Internet des objets, permettant à l’assureur de croiser des données de géo-localisation issues de satellites, des données médicales tirées d’objets connectés, des informations partagées sur les réseaux sociaux ou issues de dispositifs de surveillance, comme les caméras de sécurité sur les autoroutes. Ces deux phénomènes permettraient de lutter contre la fraude et l’inexactitude des données collectées via les dispositifs traditionnels de déclaration en recoupant les différentes informations entre elles. Par ailleurs, le Big Data permet d’utiliser la vitesse de l’information, à l’instar de services d’assistance à la conduite, via le suivi en temps réel de la position et la vitesse des véhicules, afin de sensibiliser le conducteur lorsque son comportement le met en danger. Si l’adoption des technologies Big Data dans les assurances n’est pas encore un sujet mature, les questionnements concernant 1/ les questions éthiques et juridiques liées à la vie privée (consentement du client, anonymisation, accès aux données) 2/ la remise en question du principe de mutualisation des risques, méritent d’être posées. En conséquence, certains réassureurs comme Scor et Munich Re (univers SR) essaient de se placer sur le risque émergent de cyber-insécurité. Le marché américain de l’assurance « cyber » existe déjà : selon Marsh, 1 Md$ (primes brutes souscrites) en 2013, et jusqu’à 2 Md$ en 2014. Mais il reste embryonnaire en Europe : 150 M€ en 2014, et peut-être 700 à 900 M€ en 2018.
  • 17. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 17 FOCUS THÉMATIQUE Septembre 2014 - Protection des données, risque et opportunité pour les valeurs techno et télécoms En août, Orange a été sanctionnée d’un avertissement par la CNIL. Au mois de mars, l’opérateur télécom s’est fait dérober des informations personnelles de 1,3 million d’abonnés et de clients potentiels. « Par souci de transparence, nous avons informé l’ensemble des personnes concernées de l’existence et de la résolution de ce fait », avait expliqué Orange fin avril, après avoir également corrigé la faille de sécurité. La CNIL reproche à Orange de ne pas avoir mené d’audit de sécurité avant d’utiliser la solution technique de son prestataire, « alors que cette mesure lui aurait permis d’identifier la faille de sécurité  ». « Elle a également retenu que la société a envoyé de manière non sécurisée à ses prestataires les mises à jour de ses fichiers clients et qu’aucune clause de sécurité et de confidentialité des données n’avait été imposée à son prestataire. » Mais la protection des données est aussi une opportunité, comme l’a montré Gemalto ce mois-ci en acquérant Safenet, leader mondial de la protection des données et des logiciels. Safenet protège plus de 80  % des virements bancaires dans le monde (1000 Md$ par jour) et compte parmi ses 25 000 clients des sociétés comme Bank of America, Microsoft, et Starbucks. Cette acquisition complète l’offre de Gemalto, qui est désormais capable de proposer aux entreprises des solutions de sécurisation des cœurs de réseau (type Cloud) en complément de ses activités historiques de sécurisation des périphériques de réseau (type Smartphone). Cette offre globale constituerait un positionnement unique susceptible de générer d’importantes synergies commerciales, à un moment où les vols et pertes de données numériques se multiplient (375 M depuis le début 2014). ACTUALITÉS ESG/SOCIAL Mars 2014 - Telecom data privacy Deutsche Telekom présentera au salon de Hanovre (CeBIT) en mars une application pour les utilisateurs de mobiles qui crypte les messages vocaux et textuels. À ce stade, aucune date de commercialisation du service n’a été fixée. L’offre devrait d’abord être lancée sur Androïd. Depuis l’affaire Snowden, les sociétés de l’internet et des télécoms cherchent à développer des services, qui visent à répondre aux préoccupations sur la protection des données et de la vie privée. ACTUALITÉS ESG/ ENVIRONNEMENT Novembre 2014 - Serge Ferrari Serge Ferrari (univers SR), leader des matériaux composites souples crée une boucle de recyclage à partir de vieilles bâches de camion. Quelque 30 tonnes de déchets de coupe ultimes du fabricant suisse de sacs Freitag retrouvent ainsi une nouvelle vie sous forme de granulés de plastique. Grille d’analyse secteur “Télécom“ G Politique anti-corruption G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration G Indépendance du conseil d'administration G Indépendance du comité d’audit S Politique anti-discrimination S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs S Fracture numérique S Politique de protection des données E Intensité carbone (t CO2/M€ de CA) E Produits Services Durables Grille d’analyse secteur “Industrie“ G Politique anti-corruption G Pourcentage de femmes dans les conseils d'administration G Indépendance du conseil d'administration G Programmes pour l'égalité hommes femmes S Pourcentage de salariés couverts par des accords collectifs S Mortalité des salariés S Degré de suivi des fournisseurs S Intensité carbone (t CO2/M€ de CA) E Evolution de l'intensité carbone E Pourcentage du chiffre d'affaires réalisé dans les technologies propres
  • 18. 18 - Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique POSTFACE Bertrand Fournier, Président Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) L’avenir de l’ISR Dans ces quelques lignes, le Président du FIR ne peut que se féliciter de la clarté des positions que prend Humanis Gestion d’Actifs en faveur de l’ISR. Conformément à ce qu’en dit Jean-François Schmitt dans la préface de ce document, l’ISR est bien, en effet, une question de conviction. Et pour un gestionnaire d’actifs lié à une Institution de Retraite et de Prévoyance, fortement impliqué de surcroît dans l’épargne salariale, la mise en œuvre d’une gestion responsable est tout simplement la traduction opérationnelle, en matière financière, d’un système de valeurs et d’une vision de long terme qui sont les références, les marques et les repères de l’Institution. Il n’y a pas si longtemps, il était encore bien difficile de parler d’ISR et de proposer une gestion de ce type chez bien des acteurs qui objectaient en premier lieu l’impact négatif, sur la performance des portefeuilles, de toute réduction de l’univers de placement. Ce débat est à peu près clos, qu’il s’agisse des performances dont il est désormais avéré qu’elles ne sont pas, pour le moins, inférieures à celles de portefeuilles gérés sans contraintes de responsabilité mais, et peut-être surtout, il apparaît de plus en plus clairement qu’une Institution ne peut plus prendre le parti (le risque) de faire subsister une gestion financière qui pourrait être frappée d’irresponsabilité ! Ce consensus est en train de se construire et il va considérablement changer les choses, à commencer par la taille de marché de la Finance responsable que des acteurs de plus en plus nombreux vont revendiquer comme étant désormais leur exigence. Il nous faudra d’ailleurs savoir accueillir et reconnaître ces nouveaux acteurs. À côté des Fonds ISR labellisés*, les pratiques d’intégration des Institutions devront être appréhendées, analysées et reconnues pour leur niveau d’exigence et contribuer à nourrir les chiffres du marché français de la Finance responsable qui détient un leadership européen, tant par ses volumes que par ses niveaux d’exigence. La Finance responsable aura de plus en plus les moyens d’orienter le monde de demain vers de meilleures pratiques. Pour une fois que l’on peut parler de façon positive d’un levier financier, n’hésitons surtout pas à l’utiliser, sans aucune modération. Bertrand Fournier * À la date de rédaction de ce texte un label d’Etat est en cours de construction sous l’égide du ministère de l’Economie et du ministère de l’Environnement
  • 19. Investissement Socialement Responsable - De la théorie à la pratique - 19 LES INITIATIVES ET LABELLISATIONS D’HUMANIS GESTION D’ACTIFS LES ENGAGEMENTS DU GROUPE HUMANIS
  • 20. Humanis Gestion d’Actifs - Siège social : 139-147 rue Paul Vaillant-Couturier - 92240 Malakoff Société anonyme à Directoire et Conseil de surveillance au capital de 9 728 000 € RCS : 320 921 828 Nanterre N° Agrément AMF : GP-97-20 en date du 13 mars 1997 N° TVA intracommunautaire : FR 47 320 921 828 Code APE : 6430Z COM0264-05/2015-DIRECTIONCOMMUNICATIONETDÉVELOPPEMENTDURABLE-©MEDDTL/ArnaudBouissou,Fotolia,GraphicObsession. interexpansion.fr humanis.com