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Rapport OMD 2013
- 1. Organisation internationale
de la Francophonie
19-21, avenue Bosquet
75007 Paris, France
Tel +33 (0)1 44 37 33 00
www.francophonie.org
Rapport 2013
La Francophonie
et les Objectifs du millénaire
pour le développement
Rapport2013|LaFrancophonieetlesObjectifsdumillénairepourledéveloppement
- 4. INTRODUCTION
Avant-propos du Secrétaire général de la Francophonie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
La Francophonie, quelles modalitĂ©s dâactionâ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
OBJECTIF 1 | Ă©liminer lâextrĂȘme pauvretĂ© et la faim. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
OBJECTIF 2 | Assurer lâĂ©ducation primaire pour tous. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
OBJECTIF 3 | Promouvoir lâĂ©galitĂ© des sexes
et lâautonomisation des femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
OBJECTIF 4 | Réduire la mortalité infantile.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
OBJECTIF 5 | Améliorer la santé maternelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
OBJECTIF 6 | Combattre le VIH/sida, le paludisme
et dâautres maladies.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
OBJECTIF 7 | Assurer un environnement durable.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
OBJECTIF 8 | Mettre en place un partenariat mondial
pour le développement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
SynthÚse générale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
CONCLUSION | Acquis et perspectives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
ANNEXES
Les Objectifs du millénaire pour le développement
et leurs cibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Statistiques francophones........................................................................ 76
LâOrganisation internationale de la Francophonie
en quelques mots. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Acronymes et sigles................................................................................. 90
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Sommaire
- 6. Alors que nous sommes Ă deux ans de lâĂ©chĂ©ance de 2015, fixĂ©e pour la rĂ©a-
lisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés par
les Nations unies en 2000, force est de constater que le dĂ©fi ne pourra pas ĂȘtre
atteint pour lâensemble des objectifs.
Bien que lâadoption dâun rĂ©fĂ©rentiel commun par la communautĂ© internationale
constitue une avancée importante, et que les progrÚs accomplis dans la mise
en Ćuvre des OMD, mĂȘme inĂ©gaux, soient remarquables, le moment est venu
dâen tirer tous les enseignements utiles afin de tracer les perspectives dâun
nouvel agenda du dĂ©veloppement pour lâaprĂšs-2015.
FondĂ©e sur le partage dâune langue commune autour de rĂ©alitĂ©s culturelles
mais aussi économiques diversifiées, la Francophonie a un rÎle majeur à jouer
pour faire vivre la solidaritĂ© au sein dâun espace marquĂ© par des disparitĂ©s
importantes de développement, avec, par exemple, deux pays membres du
G20, dâune part, et 23 des 49 pays les moins avancĂ©s (PMA), dâautre part.
Câest pourquoi, dĂšs 2000, la Francophonie a fait des OMD une prioritĂ© dans
lâensemble de ses domaines dâintervention, confirmĂ©e par les choix retenus
dans son Cadre stratégique décennal adopté en 2004 à Ouagadougou.
De ce fait, la Francophonie fonde sa dĂ©marche dâaction sur un double rĂŽle
dâacteur des relations internationales et de plaidoyer, dâune part, et de soli-
Avant-propos dâAbdou Diouf
Secrétaire général de la Francophonie
©CyrilBailleul/OIF
4
- 7. 5
daritĂ© et dâaccompagnement des pays membres en
dĂ©veloppement (PED), dâautre part. Ceux-ci sont, en
effet, les premiers concernés par les enjeux et problé-
matiques des OMD.
La Francophonie contribue ainsi Ă faire «âcoopĂ©rer les
coopĂ©rationsâ» en ce quâelle rĂ©unit, grĂące au dialogue
quâelle suscite, diffĂ©rents cercles dâappartenance cultu-
relle (hispanophonie, arabophonie, lusophonie) mais
aussi politique avec des pays membres de lâUnion
europĂ©enne, de lâUnion africaine, du Commonwealth,
de lâAccord de libre-Ă©change nord-amĂ©rican (AlĂ©na), de
lâAssociation des nations de lâAsie du Sud-Est (Asean) et
de la Communauté caribéenne.
En tant que facilitateur et médiateur du dialogue inter-
national, la Francophonie sâefforce ainsi dâassurer
un rÎle de vigie pour que la solidarité internationale
sâexerce pleinement.
DĂšs 2008, au lendemain de la crise financiĂšre et
économique mondiale, la Francophonie a appelé au
redoublement des efforts. HĂ©las, les effets de celle-ci,
avec ses prolongements sur le plan social, Ă©cologique
et alimentaire, ont touché encore plus sévÚrement les
pays les moins avancés et les populations les plus
vulnérables.
LâĂ©laboration dâun nouvel agenda du dĂ©veloppement
pour lâaprĂšs-2015 sur la base dâun partenariat mon-
dial plus fécond et solidaire, constitue, à cet égard,
un nouveau dĂ©fi majeur Ă relever avec lâimpĂ©rieuse
nĂ©cessitĂ© dâune action renouvelĂ©e et renforcĂ©e.
La communauté internationale devra laisser une large
priorité à la jeunesse dont les revendications, de plus en
plus pressantes, exprimées ici et là , nous invitent à lui
accorder davantage dâattention et dâĂ©coute, dâautant
plus que les dynamiques démographiques démontrent
que sa voix pĂšsera de plus en plus pour lâavenir de la
planĂšte.
La feuille de route de lâaprĂšs-2015 devra prendre en
compte les bouleversements apparus depuis le début
du nouveau millénaire, tout en anticipant les prochains
défis que ces bouleversements génÚrent. Se pose
ainsi la question de lâĂ©largissement des OMD, par
exemple, aux thĂ©matiques des droits de lâHomme, de
la culture, de la transition énergétique face aux chan-
gements climatiques, le tout avec une approche de
durabilité.
Je me réjouis que les travaux du panel de haut niveau
pour lâagenda pour le dĂ©veloppement aprĂšs 2015,
mis en place par le Secrétaire général des Nations
unies, et ceux du groupe de travail ouvert sur les
Objectifs du dĂ©veloppement durable (ODD) incitent Ă
la convergence des deux dĂ©marches. Je forme le vĆu
que lâensemble des parties prenantes mette tout en
Ćuvre pour quâune telle convergence puisse aboutir
pleinement et ĂȘtre effective dĂšs que possible.
Pour cela, la Francophonie ne manquera pas de pour-
suivre son engagement en apportant sa contribution
autour de quelques priorités que représentent les
modes de consommation et de production durables,
lâĂ©ducation de la jeunesse et lâaccĂšs Ă lâemploi, lâĂ©ner-
gie durable pour tous et la prise en compte de la
dimension culturelle dans le développement durable.
La Francophonie prendra toute sa part de responsa-
bilitĂ© dans ce moment crucial oĂč sâĂ©labore le cadre
de rĂ©fĂ©rence pour lâaction future de lâensemble de la
communauté internationale.
Abdou Diouf,
Secrétaire général de la Francophonie
- 8. Le Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal que les Ătats et gouvernements membres de
la Francophonie avaient adopté en 2004, à Ouagadougou, donnait une défini-
tion du dĂ©veloppement durable fondĂ©e sur «âla gestion maĂźtrisĂ©e et saine des
ressources naturelles, un progrÚs économique inclusif et continu, un dévelop-
pement social Ă©quitable faisant appel Ă la tolĂ©rance et sâappuyant sur lâĂ©duca-
tion et la formation, des garanties de dĂ©mocratie et dâĂtat de droit Ă tous les
citoyens et une large ouverture Ă la diversitĂ© culturelle et linguistiqueâ».
Câest avec une telle vision et une approche conciliant les dimensions Ă©cono-
mique, sociale, environnementale et culturelle que la Francophonie a structuré
son action en faveur de lâatteinte des OMD.
LâOrganisation internationale de la Francophonie (OIF) nâĂ©tant pas un bailleur
de fonds, cette action se dĂ©cline en deux missions essentielles, autour dâun
plaidoyer politique sur les OMD et la coopĂ©ration internationale, dâune part, et
dâune action dâaccompagnement pour le renforcement des capacitĂ©s humaines
et institutionnelles des pays membres, dâautre part.
En fonction de ses moyens et de la nature de ses missions, la Francophonie
apporte ainsi une contribution Ă lâatteinte des OMD qui concernent la pauvretĂ©,
lâĂ©ducation primaire, lâĂ©galitĂ© entre les hommes et les femmes, lâenvironnement
durable et le partenariat mondial.
Sâagissant des objectifs relatifs Ă la mortalitĂ© infantile, la santĂ© maternelle et
la lutte contre le sida, le paludisme et dâautres maladies, la Francophonie, qui
nâintervient pas dans le domaine de la santĂ©, ne peut agir que de maniĂšre indi-
recte Ă©tant donnĂ© que dâautres organismes spĂ©cialisĂ©s sont davantage outillĂ©s
dans ces domaines.
Lâensemble de ces actions tant de plaidoyer que de coopĂ©ration sâappuient sur
une approche partenariale nouĂ©e avec dâautres organisations internationales
et régionales ainsi que des réseaux institutionnels et professionnels. Une telle
approche se traduit notamment par la mobilisation de lâexpertise francophone
et la diffusion de lâinformation pertinente.
Le prĂ©sent document, prĂ©parĂ© Ă lâoccasion du Sommet des Nations unies qui
se tiendra en septembre 2013, Ă deux ans de lâĂ©chĂ©ance de 2015, a pour objet
de prĂ©senter une synthĂšse de lâĂ©tat dâavancement des OMD au sein de lâespace
francophone et de rappeler lâessentiel de la contribution de la Francophonie Ă
cette rĂ©alisation, tout en tirant les enseignements de lâexpĂ©rience acquise et en
traçant quelques perspectives.
La Francophonie,
quelles modalitĂ©s dâaction ?
6
- 10. 8 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Malgré la récession internationale, les taux de pau-
vretĂ© nâont jamais Ă©tĂ© aussi bas au niveau mon-
dial. Selon la Banque mondiale, le taux dâextrĂȘme
pauvreté fixé à 1,25 dollar US par jour a été réduit
de plus de la moitié depuis 1990. La proportion
de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar
par jour a diminuĂ© dans lâensemble des rĂ©gions en
dĂ©veloppement, passant de 43 Ă 22â% entre 1990
et 2008(1)
. En chiffres absolus, le nombre de per-
sonnes vivant sous le seuil dâextrĂȘme pauvretĂ© est
ainsi passé de 1,9 milliard à 1,3 milliard durant cette
mĂȘme pĂ©riode. Il nâen demeure pas moins que, au
rythme actuel de progression, plus dâun milliard de
personnes dans le monde vivront encore en des-
sous du seuil de pauvretĂ© extrĂȘme en 2015.
Cette tendance générale masque, néanmoins,
dâimportantes disparitĂ©s rĂ©gionales. Au sein de lâes-
pace francophone, lâAfrique subsaharienne peine
encore Ă Ă©radiquer ce flĂ©au malgrĂ© dâimportantes
avancées. Les données les plus récentes montrent
que la proportion de la population disposant de
moins de 1,25 dollar par jour dans les pays fran-
cophones est de 44â%(2)
en Afrique subsaharienne,
bien que certains pays enregistrent des chiffres
encourageants, tels que le Cameroun, le Cap-Vert,
Ă©tat des lieux
CIBLE | Réduire de moitié, entre 1990 et 2015,
la proportion de la population dont le revenu est
inférieur à 1,25 dollar US par jour
O B J E C T I F 1 â: Ă© limi n er lâ e x t r ĂȘ me pauvre t Ă© e t la faim
(1) Sourceâ: Banque mondiale.
(2) Cette moyenne est calculée sur la base des données les plus récentes des pays concernés.
0
20
40
60
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
0
20
40
60
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
CaraĂŻbes
et Océanie
44%
2%
23%
38%
(%) (%)
37%
53%
49%
Proportion de la population vivant avec moins de 1,25 dollar US par jour
paritĂ© du pouvoir dâachat
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
0
20
40
60
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
0
20
40
60
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
CaraĂŻbes
et Océanie
44%
2%
23%
38%
(%) (%)
37%
53%
49%
Par région Afrique subsaharienne
- 11. 9
la CĂŽte dâIvoire, Djibouti, le Gabon, le Ghana et la
Mauritanie. Il convient toutefois de signaler que
cette moyenne sâĂ©levait approximativement Ă 60â%
au dĂ©but des annĂ©es 1990. LâAfrique du Nord et
lâAsie du Sud-Est connaissent une meilleure situa-
tion avec, respectivement, 2â% et 23â% de la popu-
lation vivant dans la pauvretĂ© extrĂȘme.
MalgrĂ© une reprise de lâemploi en 2010, le chĂŽmage
dans le monde connaßt cette année encore une
nouvelle poussĂ©e et touche 200 millions dâindividus
â soit une augmentation de 27 millions depuis le
début de la crise(1)
. Ă lâĂ©chelle mondiale, les femmes
et les jeunes demeurent les plus vulnérables, car
fortement exposés au chÎmage ou cantonnés dans
des emplois définis comme vulnérables(2)
.
Les jeunes ùgés de 15 à 24 ans sont particuliÚre-
ment touchés par la crise. En 2011, on dénombrait
74,8 millions de jeunes au chĂŽmage dans le monde,
soit 4 millions de plus depuis 2007.
Les femmes ont, quant Ă elles, plus de risques que
les hommes dâĂȘtre confinĂ©es dans des emplois vul-
nérables, principalement en Afrique subsaharienne,
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. La pro-
gression de lâemploi vulnĂ©rable sâobserve au niveau
mondial et porte Ă 58â%(3)
la part globale des tra-
vailleurs en situation dâemploi vulnĂ©rable dans les
régions en développement. Leur nombre est estimé
dans le monde Ă 1,52 milliard dâindividus, soit une
augmentation de 136 millions depuis 2000 et de
prĂšs de 23 millions depuis 2009(4)
.
LâAfrique subsaharienne francophone continue de
présenter des ratios emploi/population(5)
élevés(6)
et en légÚre hausse depuis le début de la crise,
passant de 66,4 Ă 66,8â% entre 2007 et 2011. Ce
niveau élevé est intimement lié au fort taux de pau-
vreté qui subsiste dans la région, astreignant sou-
vent les populations pauvres Ă accepter un travail
quelle que soit sa qualité.
CIBLE | Assurer le plein-emploi et la possibilité
pour chacun, y compris les femmes et les jeunes,
de trouver un travail décent et productif
Indicateurs clés de la base de données sur le marché
du travail, Organisation internationale du travail.
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
0 10
2011
20 30 40 50 60 70 80
(%)
2007
63,5%
64,1%
70,4%
70,7%
64,1%
64,5%
Afrique subsaharienne
Ratio emploi/population
personnes ùgées de 15 ans et plus
Baisse de 60Ă 44â%
Proportion de personnes vivant avec moins
de 1,25 dollar US par jour en Afrique subsaharienne
francophone depuis 1990
(1) Sourceâ: Tendances mondiales de lâemploi 2012. PrĂ©venir une aggravation de la crise de lâemploi, Organisation internationale du travail.
(2) Lâemploi vulnĂ©rable est dĂ©fini comme la somme des pourcentages de travailleurs familiaux non rĂ©munĂ©rĂ©s et de travailleurs Ă leur propre
compte dans lâemploi total.
(3) Sourceâ: Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
(4) Sourceâ: Tendances mondiales de lâemploi 2012. PrĂ©venir une aggravation de la crise de lâemploi, Organisation internationale du travail.
(5) Le ratio emploi/population indique ici la capacitĂ© de lâAfrique subsaharienne Ă gĂ©nĂ©rer de lâemploi.
(6) Au plan mondial, le ratio emploi/population est passĂ©, selon les estimations de lâOrganisation internationale du travail, de 61,2 Ă 60,3â%
entre 2007 et 2011.
- 12. 10 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Bien quâun habitant de la planĂšte sur huit souffrait
encore de la faim entre 2010 et 2012, soit prĂšs de
870 millions dâindividus(1)
, la situation de la faim dans
le monde sâamĂ©liore. La proportion mondiale dâindi-
vidus souffrant de la faim a baissé de 132 millions
entre 1990 et 2012.
Les régions en développement ont ainsi enre-
gistré quelques progrÚs avec un nombre total de
personnes sous-alimentĂ©es passant de 23,2â% en
1990 Ă 14,9â% en 2012(2)
. On enregistre ces progrĂšs
notamment en Asie du Sud-Est et aux CaraĂŻbes.
Néanmoins, depuis le début de la crise mondiale,
les progrÚs pour réduire la faim se sont ralentis
puis stabilisĂ©s. Au sein de lâespace francophone,
la proportion de personnes sous-alimentées reste
particuliÚrement élevée en Afrique subsaharienne,
oĂč la prĂ©valence de la sous-alimentation se chiffre Ă
plus de 21â%(3)
de la population en 2011. Toutefois,
des pays comme Djibouti, le Ghana, la Guinée-
Bissau et le Mali ont avancé à pas de géant en
réduisant de moitié, entre 2000 et 2012, la part de
leur population sous-alimentée.
CIBLE | Réduire de moitié, entre 1990 et 2015,
la proportion de la population qui souffre de la faim
Prévalence de la malnutrition
Statistiques de lâOrganisation des Nations unies
pour lâalimentation et lâagriculture
2002-2004 2010-2012
Djibouti 40,2â
% 19,8â
%
Ghana 12,7â
% 5â
%
GuinĂ©e-Bissau 19,9â
% 8,7â
%
Mali 18,3â
% 7,9â
%
EXEMPLESDERĂUSSITE
O B J E C T I F 1 â: Ă© limi n er lâ e x t r ĂȘ me pauvre t Ă© e t la faim
(1) Sourceâ: The state of food insecurity in the world, FAO, 2012.
(2) Ibid.
(3) Données de la Banque mondiale.
©EricIsselée/Fotolia.com
- 13. 11
(1) Liste des PMA Ă lâadresseâ: http://www.unohrlls.org/en/ldc/25/
(2) DĂ©claration de Bamakoâ: adoptĂ©e lors du Symposium international sur le bilan des pratiques de la dĂ©mocratie, des droits et des libertĂ©s dans
lâespace francophone, tenu Ă Bamako du 1er
au 3 novembre 2000.
http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Bamako_2000_modif_02122011.pdf
(3) DĂ©claration de Saint-Bonifaceâ: adoptĂ©e par la ConfĂ©rence ministĂ©rielle de la Francophonie sur la prĂ©vention des conflits et la sĂ©curitĂ©
humaine, le 14 mai 2006. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Saint-Boniface.pdf
(4) DĂ©claration de Parisâ: adoptĂ©e par la IVe
Conférence des ministres francophones de la Justice, le 14 février 2008.
http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_4e_conf_justice_Paris_2008.pdf
(5) DĂ©claration de Kinshasaâ: adoptĂ©e par le XIVe
Sommet des chefs dâĂ©tat et de gouvernement des pays ayant le français en partage,
tenu Ă Kinshasa les 13 et 14 octobre 2012. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/SOMMET_XIV_Decl_Kinshasa_2012.pdf
La Francophonie est un espace contrasté en termes
de niveau de développement, avec, à chaque
extrémité, deux pays du G20 et 23 des 49 PMA(1)
.
Engagée par un devoir de solidarité entre ses pays
membres, lâOIF fait de la lutte contre la pauvretĂ© une
priorité absolue.
Câest dans cet esprit quâelle accompagne les pays,
en travaillant de concert avec lâensemble de la
communautĂ© internationale, pour mettre en Ćuvre
les Objectifs du millénaire pour le développement et
promouvoir un développement durable et solidaire.
à travers des initiatives inédites et reconnues, la
Francophonie sâefforce ainsi de mettre en Ćuvre
et de diversifier davantage son action au service
des populations les plus fragiles.
Cette priorité se trouve pleinement inscrite dans
son Cadre stratégique décennal de la Francopho-
nie (2005-2014) qui se décline en actions fondées
sur le renforcement des capacités institutionnelles
et humaines, lâaccĂšs Ă lâinformation et la mutuali-
sation des expériences.
La Francophonie considĂšre quâil ne peut y avoir de
développement durable et de lutte conséquente
contre la pauvreté sans gouvernance démocra-
tique assumée et sans respect effectif des droits de
lâHomme, quâil sâagisse des droits politiques et civils
ou des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels.
Dans cet esprit, la Francophonie contribue Ă
lâancrage de la dĂ©mocratie, mais Ă©galement Ă la
consolidation de lâĂtat de droit, ainsi quâĂ la pro-
motion et Ă la protection des droits de lâHomme
au sein de lâespace francophone. Les DĂ©clarations
de Bamako sur la démocratie, les droits et liber-
tés (2000)(2)
et de Saint-Boniface sur la prévention
des conflits et la sécurité humaine (2006)(3)
sont les
instruments de référence de la Francophonie au
service de ces valeurs. Les DĂ©clarations de Paris
(2008)(4)
et de Kinshasa (2012)(5)
ont, Ă leur tour,
consacrĂ© et consolidĂ© lâengagement constant de
la Francophonie dans ces domaines.
LâACTION DE LA FRANCOPHONIE
| Le respect et la promotion de la paix, de la démocratie
et des droits de lâhommeâ:
un prérequis pour la lutte contre la pauvreté
«âLa dĂ©mocratie et le dĂ©veloppement â
sont indissociablesâ: ce sont lĂ â
les facteurs dâune paix durable.â»
DĂ©claration de Bamako
- 14. 12 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Inscrivant son action en vue de la réalisation de
lâobjectif de rĂ©duction de la pauvretĂ©, lâOIF favorise
lâimplication Ă tous les niveaux des acteurs en ren-
forçant les politiques sectorielles par des approches
de proximitĂ©. Câest pourquoi elle agit en faveur du
développement local et solidaire en apportant un
appui et une expertise aux acteurs locaux et en
les accompagnant dans la réalisation de projets
de proximitĂ© gĂ©nĂ©rateurs de revenus. Lâobjectif est
dâaccroĂźtre les initiatives des communautĂ©s de base
en renforçant leurs capacitĂ©s dâingĂ©nierie sociale,
dâĂ©laboration, de gestion et de maintenance de
projets communautaires. Il sâagit de favoriser le
dĂ©veloppement dâune dĂ©marche de gestion de lâac-
tion locale et de son insertion dans les programmes
nationaux de lutte contre la pauvreté.
Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, lâOIF a apportĂ©
un soutien technique et financier Ă la mise en Ćuvre
de plus de 350 projets locaux. Elle a Ă©galement
contribuĂ© Ă lâĂ©laboration et Ă la mise en Ćuvre de
plans de développement local dans 14 localités de
5 pays dâAfrique de lâOuest et dâAfrique centrale,
qui ont touché prÚs de 25 000 bénéficiaires dont
75 % de femmes.
Forte de cette expĂ©rience, lâOIF a initiĂ©, en 2009,
un nouveau programme de lutte contre la pauvreté
au profit des pays en développement de la Franco-
phonie. Cette refondation de lâoffre francophone en
matiÚre de développement a mené au lancement
du nouveau Programme francophone dâappui au
développement local (Profadel) en 2011. Suivant
une méthode participative, ce programme soli-
daire en faveur des communautĂ©s de base vise Ă
doter les collectivités des zones rurales et périur-
baines bénéficiaires de plans locaux de dévelop-
pement. Actuellement, Profadel est entré dans la
phase dâappropriation par les collectivitĂ©s locales
et les communautés de base bénéficiaires, afin
dâancrer les rĂ©sultats acquis dans leurs propres
plans locaux de développement.
Outre les actions de formation et de renforcement
de capacité, 12 plans locaux de développement
ont été élaborés à ce jour. Depuis 2012, six projets
prioritaires, issus des plans locaux de développe-
ment au Sénégal, au togo et au Rwanda, ont fait
lâobjet dâune subvention de lâOIF, touchant prĂšs de
30 000 bénéficiaires dont prÚs de 17 000 femmes.
| Une action de proximité
pour un développement local inclusif
55000
bénéficiaires
appui au développement local en afrique
francophone depuis 2000
O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R Lâ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M
payS ET lOCalITĂ©S
BĂ©NĂ©FICIaIRES DU pROFaDEl
Suite Ă un appel Ă manifestation dâintĂ©rĂȘt lancĂ©
dans les pays du Sud membres de lâOIF, quatre
pays en développement ont ainsi été sélectionnés
pour amorcer ce nouveau projet : la RĂ©publique
centrafricaine, le Rwanda, le Sénégal et le
togo. Dans chacun de ces pays, trois localités
dâintervention ont Ă©tĂ© retenues.
RĂ©publique centrafricaine
⹠Commune de la Mbi dans la sous- préfecture de
Bossembele (prĂ©fecture dâOmbella Mpoko)
âą Communes de la Lesse et de nola dans la sous-
préfecture de Mbaïki (préfecture de la Lobaye)
⹠Commune de ngoumbele, dans la sous-préfecture
de Sibut (préfecture de la Kemo)
Rwanda
âą ngororero, dans la Province de lâOuest (secteurs
de Muhanda et Kavumu)
âą nyanza dans la Province du Sud (secteurs de
Kigoma et Busasamana)
âą Rutsiro dans la Province de lâOuest (secteurs de
Murunda et de Musasa)
Sénégal
⹠taïba ndiaye (région de thiÚs)
⹠ndiognick (région de Kaffrine)
⹠nguer Malal (région de Louga)
Togo
âą AgbĂ©tiko (prĂ©fecture dâAgou)
⹠Kovié (préfecture de Zio)
⹠Katanga (préfecture du Golfe)
- 15. 13
Par ailleurs, consciente des enjeux du développe-
ment de la microfinance dans les pays du Sud,
lâOIF apporte un soutien dans ce domaine dans
le cadre de partenariats avec des institutions
de microfinance. Ces partenariats ont permis la
mise en place de projets destinés à développer
les compétences humaines en termes de ges-
tion stratĂ©gique dâune institution de microfinance.
Depuis 2008, cet accompagnement a touché plus
de 600 cadres, dirigeants et techniciens, prove-
nant principalement dâAfrique de lâOuest.
PrĂšs de quinze ans aprĂšs les premiĂšres Assises
francophones de la formation professionnelle et
technique (FPt) Ă Bamako en mai 1998, la Franco-
phonie a pu dresser un Ă©tat des lieux de son action
dans ce domaine lors des Assises de Ouagadou-
gou en septembre 2012 (lire encadré page sui-
vante). Parmi les conclusions, il est ressorti que la
mobilisation et le dĂ©veloppement dâune expertise
reconnue en matiĂšre de FPt ont pu contribuer Ă
favoriser lâinsertion des jeunes â filles et garçons â,
Ă lâĂ©conomie et lâemploi.
LâOIF accompagne en effet de nombreux pays
francophones en développement, notamment en
Afrique subsaharienne, dans la refondation ou la
consolidation de leurs systĂšmes de formation pro-
fessionnelle et technique. Des formations sont
réguliÚrement organisées au bénéfice des déci-
deurs politiques, des gestionnaires des centres de
formation professionnelle et technique ainsi que
des partenaires techniques et financiers, pour la
mise en Ćuvre de leur politique et lâĂ©laboration des
programmes de formation avec les entreprises.
Depuis 2007, lâOIF a mobilisĂ© une centaine dâex-
perts issus de tout lâespace francophone. Ă titre
dâexemple, seize pays(1)
en ont bénéficié en 2011.
En complĂ©ment, lâOIF Ă©labore et diffuse des guides
mĂ©thodologiques permettant dâadapter lâoffre de
formation aux besoins du marché du travail. Ces
outils, devenus des références dans la plupart des
pays francophones, sont partagés sur un portail
internet : www.fpt-francophonie.org
| Promouvoir lâinsertion
professionnelle
Depuis 2008, le projet Transfert et accompagnement national pour
le dĂ©veloppement dâune expertise en microfinance (Tandem),
initié avec Développement international Desjardins (DID*), a per-
mis la formation de plus de 210 cadres et dirigeants, provenant de
138 institutions de microfinance de lâUnion Ă©conomique et monĂ©-
taire ouest-africaine (UEMOA). Dans le mĂȘme esprit, il convient
de noter que la Confédération des institutions financiÚres (CIF),
qui reprĂ©sente aujourdâhui 70 % du marchĂ© de la microfinance en
Afrique de lâOuest, avec 2,4 millions de membres, avait Ă©tĂ© mise en
place, dĂšs 2000, avec le soutien de lâOIF.
* développement international desjardins est pionnier dans le déploiement
et le développement de la microfinance à travers le monde.
eXeMPLeSderĂuSSIte
(1) Albanie, Bulgarie, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Comores, Ex-République yougoslave de Macédoine, Laos, Lituanie, Mali,
Maurice, Moldavie, Roumanie, Rwanda, Seychelles, Vietnam.
QUaTRE aXES maJEURS
pOUR lâINSERTION
SOCIO-pROFESSIONNEllE
DES JEUNES
Le programme de la FPT de lâOIF est structurĂ©
autour de quatre thématiques :
âą LâĂ©laboration dâune politique sectorielle efficiente
recourant Ă lâapproche programme.
Les besoins du marché du travail viennent définir
les orientations des formations tout en tenant
compte des moyens des Ă©tats ;
⹠La rédaction des programmes de formation
selon lâapproche par les compĂ©tences (APC).
La révision et la rédaction des référentiels
de formation se réalisent, dans chaque corps
de métier, en fonction des compétences
dont ont besoin les entreprises ;
âą Lâinsertion dans les cursus de formation
professionnelle de modules liés aux connaissances
dont un jeune peut avoir besoin pour fonder
son entreprise ;
âą Un soutien Ă lâhĂŽtellerie-tourisme dans les pays
oĂč ce secteur Ă©conomique particulier reprĂ©sente
un pourcentage non négligeable dans leur produit
intérieur brut (PIB).
- 16. 14 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
En optant pour une approche transversale de la
question de la jeunesse, lâOIF agit en sâappuyant sur
un double principe: lâinclusion et le renforcement
des capacités des jeunes. La jeunesse demeure
une cible prioritaire dans lâensemble des actions
de lâOIF contribuant Ă la lutte contre la pauvretĂ©.
Convaincue quâune inclusion des jeunes est nĂ©ces-
saire dans la recherche de solutions appropriées et
durables, lâOIF sâest attelĂ©e Ă accroĂźtre leurs capa-
citĂ©s dâaction en soutenant les organisations et les
initiatives des jeunes francophones.
Depuis 2008, les Ăcoles dâĂ©tĂ© de la Francophonie
servent de cadre de formation destiné à renforcer les
compétences de jeunes, issus de la société civile,
dans lâoptique dâamĂ©liorer leur employabilitĂ©. Elles
offrent annuellement lâoccasion Ă une centaine de
jeunes de sâinformer pleinement sur la Francophonie
et ses actions, de se rencontrer, dâĂ©changer et de
suivre des ateliers de formation et de réflexion pour
renforcer leurs capacitĂ©s dâaction dans les domaines
dâintervention prioritaires de la Francophonie. Les
quatre premiĂšres Ă©ditions se sont tenues Ă Casa-
blanca (Maroc) en 2008 sur le thĂšme de lâĂ©conomie
de lâenvironnement, Ă Ouagadougou (Burkina Faso)
en 2009 sur le thĂšme de lâentreprenariat social des
jeunes, à tunis (tunisie) en 2010 sur la diversité au
service de la paix, et Ă nouakchott (Mauritanie) en
2011 sur les migrations internationales et le dévelop-
pement dans lâespace francophone.
Ces Ă©coles dâĂ©tĂ© ont permis de structurer quatre
réseaux jeunesse autour des thématiques sui-
vantes : « Droits de lâHomme, dĂ©mocratie et paix »,
« Culture numérique », « Développement durable »,
« Langue française, diversité culturelle et linguis-
tique ». Les travaux de ces réseaux ont lieu lors
dâateliers rĂ©gionaux ainsi que sur le portail jeu-
nesse de la Francophonie, plate-forme numérique
de dĂ©bats et dâĂ©changes(1)
.
Outre les mobilisations propres Ă la Francophonie,
lâOIF a soutenu, depuis 2005, la participation de
plus de 450 jeunes francophones Ă une trentaine
de grandes réunions internationales, organisées par
lâOnU, lâUnion africaine et la sociĂ©tĂ© civile notamment.
(1) En 2012, le portail jeunesse de la Francophonie a reçu 700 000 visiteurs et compte aujourdâhui prĂšs de 16 000 membres de son rĂ©seau social.
| Pour lâengagement des jeunes
eXeMPLeS de rencontreS
InternAtIonALeS
Ăvaluation du Programme dâaction mondial pour la jeunesse
(Le Caire, 2005) ; Forum urbain mondial (Vancouver,
2006) ; Forum mondial des droits de lâHomme (Nantes,
2006) ; 5e
Forum pour le dĂ©veloppement de lâAfrique
(Addis-Abeba, 2006) ; Forum mondial sur la jeunesse
et les TIC au service du développement (GenÚve, 2007) ;
1er
Forum africain des jeunes (Ouagadougou, 2007) ; confé-
rences sur les changements climatiques, trois rencontres
internationales organisĂ©es respectivement par lâUnion afri-
caine (Zimbabwe, 2010) et lâONU (Mexique, 2010, et New
York, 2011) ; etc.
O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R Lâ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M
aSSISES SUR lâENSEIgNEmENT
ET la FORmaTION TEChNIQUES ET pROFESSIONNElS
La Conférence des ministres de
lâĂ©ducation des pays ayant le fran-
çais en partage (ConfĂ©men) et lâOIF
ont organisé, en collaboration avec
le gouvernement du Burkina Faso,
les 2es
Assises sur lâenseignement
et la formation techniques et pro-
fessionnels (EFtP), du 4 au 7 sep-
tembre 2012 Ă Ouagadougou.
trois cents participants Ă©taient
invités à débattre autour du thÚme :
« quelles compétences profession-
nelles et techniques pour une meil-
leure insertion socio-Ă©conomique
des jeunes ? ».
Ces assises ont servi de cadre
pour faire lâĂ©tat des lieux de lâEFtP
depuis les Assises de Bamako en
1998 et identifier les contraintes
majeures qui entravent le dévelop-
pement de lâEFtP dans les pays
francophones. Les participants ont
également formulé des recomman-
dations en vue de renforcer la coo-
pĂ©ration de lâOIF et de la ConfĂ©men
dans ce domaine.
- 17. 15
DEUX JEUNES
VOlONTaIRES TĂ©mOIgNENT
Mission de volontariat
en tant quâassistante de projets
de développement rural
(Burkina Faso)
« Cela a Ă©tĂ© pour moi une pĂ©riode dâĂ©change
avec des hommes, des femmes et des enfants
si différents souvent, et pourtant si proches
dans leur humanitĂ©, le dĂ©but dâune nouvelle
aventure sur le plan professionnel⊠»
occupe aujourdâhui le poste de spĂ©cialiste
en renforcement des capacités locales
pour la formation professionnelle et technique
dans le secteur du tourisme Ă fort potentiel.
Mission de volontariat
en tant quâattachĂ©e de coopĂ©ration
pour le commerce et développement
durable (Gabon)
« Pendant un an jâai pu mâintĂ©grer au contexte et
Ă la culture locale. Jâai appris Ă voir des choses
sous plusieurs angles et Ă analyser prudemment
des circonstances car la diversité culturelle peut
affecter des pratiques professionnelles et sociales.
Il faut toujours garder la volonté de travailler,
dâapprendre, de partager et de collaborer. »
occupe aujourdâhui le poste de
consultante pour la banque mondiale.
Le VIf en cHIffreS
âą 45% de femmes, 55% dâhommes
âą Moyenne dâĂąge: 28AnS
âą Ressortissants de 29 PAYS de la Francophonie
⹠Missions réparties dans 28 PAYS de la Francophonie
âą 80% dâentre eux sont originaires des pays du Sud
et de lâeurope centrale et orientale
VOLONTARIAT INTERNATIONAL
DE LA FRANCOpHONIE
toujours avec le mĂȘme souci de cibler prioritaire-
ment la jeunesse, le programme de Volontariat
international de la Francophonie (ViF), mis en
place en 2007, permet aux jeunes francophones
dâagir concrĂštement en mettant leurs compĂ©tences
au service dâorganismes situĂ©s dans lâun des 57
Ă©tats et gouvernements membres de lâOIF. Ces
jeunes sâengagent Ă apporter leur concours Ă la
mise en Ćuvre de projets de dĂ©veloppement et de
coopĂ©ration, qui touchent notamment Ă lâĂ©duca-
tion, au numérique et au développement durable.
Ce programme de volontariat sâinscrit doublement
dans le cadre de la rĂ©alisation de lâObjectif 1, en ce
quâil permet aux volontaires de mener, dâune part,
une mission de développement dans un pays fran-
cophone et, dâautre part, dâamĂ©liorer leurs compĂ©-
tences pour favoriser leur insertion professionnelle.
En effet, ce programme professionnalisant permet
dâaccroĂźtre lâemployabilitĂ© des jeunes volontaires.
Il leur est particuliÚrement bénéfique à leur retour
comme tremplin Ă lâemploi, premiĂšre prĂ©occupa-
tion dâune grande majoritĂ© de jeunes francophones.
Ces derniers acquiĂšrent une plus grande confiance
dans leurs capacités, ce qui élargit leurs perspec-
tives dâemploi qualifiĂ© et stable, facteur dâintĂ©gra-
tion sociale et dâinsertion dans la vie Ă©conomique
de leur pays.
Depuis ses débuts, le programme de volontariat
de lâOIF a bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă prĂšs de 150 jeunes dĂ©ployĂ©s
sur les cinq continents. Ces jeunes vivent une
expérience enrichissante et formatrice dans un
environnement culturel et social différent du leur.
Outre lâacquisition de compĂ©tences nouvelles, ces
jeunes sâouvrent Ă dâautres cultures et tissent des
liens de confiance et de rĂ©ciprocitĂ© grĂące Ă lâorigi-
nalité de cette mobilité Sud-Sud.
Clément Duhaime,
Administrateur
de lâOIF, et les cinquante
et un jeunes volontaires
de la promotion 2012
du programme de
Volontariat international
de la Francophonie
Ă Paris,
le 25 octobre 2012.
©patrickLazic/OIF
ATTIBA TANIA (bénin)
CHU THI QUYNH MAY (Vietnam)
©photos:patrickLazic/OIF
- 18. 16 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
DĂšs ses origines, en tant quâorganisation fondĂ©e sur
le partage dâune langue commune, lâOIF sâattache Ă
promouvoir le rĂŽle de la culture en tant que dimen-
sion incontournable pour le développement écono-
mique et social. Le poÚte-président Léopold Sédar
Senghor, lâun des pĂšres fondateurs de la Franco-
phonie, avait ainsi coutume de dire que «la culture
est au début et à la fin de tout développement».
Depuis le premier Sommet de la terre, en 1992, en
passant par celui de Johannesburg en 2002 et plus
récemment celui de Rio +20, la Francophonie a tou-
jours affirmé cette position.
Parce que la richesse et la diversité de leurs
cultures constituent un atout majeur de dévelop-
pement pour les pays de lâespace francophone,
lâOIF, aprĂšs avoir largement soutenu le processus
menant Ă lâadoption de la Convention de lâUnesco
sur la protection et la promotion de la diversité des
expressions culturelles (2005), participe, depuis, Ă
sa mise en Ćuvre, en accompagnant les indus-
tries culturelles et la structuration des filiĂšres de la
culture dans les pays en développement.
Le programme dâappui au dĂ©veloppement des
politiques et industries culturelles permet ainsi
dâaccompagner ces pays dans la crĂ©ation dâun
environnement favorable Ă la culture sur le plan
pROFIlS CUlTURElS
DES payS DU SUD
LâOIF a lancĂ© depuis 2007 un vaste
chantier de cartographie des filiĂšres
des industries culturelles dans
les pays du Sud.
Cette opération a permis de réaliser
le profil culturel de dix pays et la
publication en 2012 de trois ouvrages
régionaux : Asie du Sud-Est et Pacifique
(Cambodge, Laos, Vietnam, Vanuatu),
CaraĂŻbes (HaĂŻti, Dominique,
Sainte-Lucie) et Afrique de lâOuest
(Burkina Faso, CĂŽte dâIvoire, SĂ©nĂ©gal).
Le projet a été étendu en 2011 à trois
pays dâAfrique centrale : Cameroun,
Congo, Gabon.
| Renforcer la contribution de la culture
au développement
O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R Lâ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M
OBJECTIFS DU pROgRammE
DâappUI aU DĂ©VElOppEmENT
DES pOlITIQUES ET INDUSTRIES
CUlTUREllES
âą Accompagner les Ă©tats membres dans
la production et la diffusion de leurs expressions
culturelles ainsi que dans le renforcement
de leurs politiques culturelles publiques :
organisation de séminaires, mise à disposition
dâexpertise, soutien financier, etc. ;
âą Contribuer Ă lâĂ©tablissement dâun systĂšme
dâinformation Ă©conomique sur la culture (mise
Ă jour des donnĂ©es sur lâĂ©conomie de la culture,
sur lâĂ©tat de structuration des filiĂšres culturelles
et sur la contribution de ces filiĂšres Ă lâĂ©conomie
nationale): mise Ă disposition dâun guide
dâĂ©laboration et de mise en Ćuvre des politiques
culturelles, cartographie des industries culturelles
dans les pays du Sud et publication de profils
culturels (lire encadré ci-contre);
âą Faciliter lâaccĂšs des opĂ©rateurs culturels aux
financements, notamment auprĂšs des banques
et des institutions financiĂšres, dans les pays
francophones du Sud : mise en place de trois
fonds de garantie des industries culturelles
(FGIC)*, financĂ©s Ă raison de 1,43 million dâeuros,
qui permettent de cautionner Ă hauteur
de 70 Ă 80 % les prĂȘts des institutions bancaires
consentis aux entrepreneurs culturels.
Ces fonds sont gérés en partenariat avec
des Ă©tablissements bancaires locaux ;
âą Professionnaliser et structurer les filiĂšres et
les mĂ©tiers de la culture Ă travers lâorganisation
dâactivitĂ©s de formation : une vingtaine de soutiens
financiers ont Ă©tĂ© apportĂ©s Ă lâorganisation de
formations techniques (animation et administration
culturelles, régie générale, régie son et lumiÚre,
management dâartistes, etc.).
* Pays bénéficiaires : deux pays francophones
du Maghreb (Maroc et Tunisie) ainsi que les 15 pays
de la Communauté économique
des Ătats de lâAfrique de lâOuest (Cedeao).
- 19. 17
politique, législatif et juridique afin de favori-
ser lâĂ©mergence dâune vĂ©ritable Ă©conomie de la
culture. Depuis 2005, ce sont 850 entrepreneurs
culturels qui ont bénéficié de formations. Plus
récemment, quatre pays (Burkina Faso, Gabon,
Niger et Sénégal) ont été retenus, en 2011, sur
manifestation dâintĂ©rĂȘt international pour bĂ©nĂ©fi-
cier dâun accompagnement structurant sur quatre
ans qui touche aussi bien Ă leur politique nationale
culturelle, Ă lâĂ©laboration dâoutils dâaide Ă la dĂ©ci-
sion quâĂ la formation de cadres institutionnels et
dâopĂ©rateurs de la culture.
ParallĂšlement, lâOIF apporte un soutien aux filiĂšres de
la culture par ses Fonds dâaide dĂ©diĂ©s Ă la circula-
tion des artistes et aux arts visuels. Depuis 2002,
lâOIF permet chaque annĂ©e la participation de prĂšs
de 45 artistes, issus dâune cinquantaine de pays
francophones, Ă des manifestations culturelles.
Elle accompagne Ă©galement les professionnels de
lâaudiovisuel des pays francophones du Sud dans
la production et la valorisation de leurs Ćuvres
Ă travers, dâune part, son Fonds de production
audiovisuelle du Sud et, dâautre part, divers par-
tenariats avec des festivals qui valorisent les ciné-
mas du Sud, parmi lesquels le Festival pan-afri-
cain de cinéma et de télévision de Ouagadougou
(Fespaco), les Journées cinématographiques de
Carthage et le pavillon des cinémas du monde du
Festival de Cannes. En 2012, prĂšs de 1,2 million
dâeuros dâaides ont Ă©tĂ© allouĂ©s par le Fonds fran-
cophone de production audiovisuelle du Sud, qui
appuie chaque année entre 50 et 70 projets (longs
et courts métrages, séries télévisées, etc.).
Le film Sur la planche
de LeĂŻla Kilani (Maroc),
soutenu par le
Fonds francophone
de production
audiovisuelle du Sud,
a été sélectionné
Ă la Quinzaine des
réalisateurs au Festival
international du film
de Cannes en 2011.
1,2million dâeuros
alloués en 2012 par le Fonds francophone
de production audiovisuelle du Sud
- 20. 18 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
- 22. 20 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
La scolarisation dans lâenseignement primaire pro-
gresse dans la plupart des régions en développe-
ment, passant de 84 Ă 91â% entre 1999 et 2010.
On enregistre les augmentations les plus notables
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, mais sur-
tout en Afrique subsaharienne. En effet, nombre
de pays francophones dâAfrique subsaharienne
affichent des progrĂšs particuliĂšrement impres-
sionnants, comme le BĂ©nin, le Burundi, le Burkina
Faso, la Guinée, Madagascar, le Mali et le Niger,
oĂč les taux nets de scolarisation dans le primaire
ont augmenté de plus de 25 points de pourcen-
tage entre 1999 et 2009. Le Burundi, le Rwanda,
SĂŁo TomĂ©-et-PrĂncipe et le Togo ont, quant Ă eux,
dâores et dĂ©jĂ atteint lâobjectif de lâĂ©ducation pri-
maire pour tous ou sont sur le point de lâatteindre.
Quelques avancées ont également été enregis-
trĂ©es dans lâintĂ©gration des filles dans lâenseigne-
ment primaire(1)
dans le monde. Dans les régions
en développement, la part des filles non scolari-
sĂ©es a lĂ©gĂšrement chutĂ©, passant de 58 Ă 53â%
sur la période 1999-2010.
Si les abandons en cours de scolarité restent
encore trop importants dans de nombreux pays,
Ă©tat des lieux
CIBLE | Dâici Ă 2015, donner Ă tous les enfants, garçons
et filles, partout dans le monde, les moyens de terminer
un cycle complet dâĂ©tudes primaires
O B J E C T I F 2 â: A ssurer lâ Ă© ducat io n primaire pour t ous
(1) Taux net ajusté de scolarisation dans le cycle primaire.
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%)
90%
96%
95%
72%
(%)
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Afrique
de lâOuest
69%
Afrique
centrale
66%
Afrique orientale
et australe
89%
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%)
90%
96%
95%
72%
(%)
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Afrique
de lâOuest
69%
Afrique
centrale
66%
Afrique orientale
et australe
89%
Par région
Taux dâachĂšvement de lâĂ©cole primaire
total du groupe dâĂąge pertinent
Afrique subsaharienne
- 23. 21
le taux mondial dâachĂšvement de lâĂ©ducation pri-
maire atteint les 90â% en 2010. Au sein de lâespace
francophone, si le taux sâĂ©lĂšve Ă 72â%(1)
en Afrique
subsaharienne, il tourne autour de 90â% en Asie du
Sud-Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient
ainsi que dans les CaraĂŻbes et lâOcĂ©anie selon les
derniĂšres estimations.
En dépit de ces évolutions, des disparités régio-
nales entre les sexes dans lâenseignement pri-
maire demeurent, amoindrissant ainsi les progrĂšs
dâores et dĂ©jĂ obtenus. Les disparitĂ©s entre zones
urbaines et rurales persistent, la probabilité de ne
pas ĂȘtre scolarisĂ© Ă©tant deux fois plus forte pour
les enfants des zones rurales.
Au cĆur de la rĂ©alisation des Objectifs du millĂ©-
naire pour le dĂ©veloppement, lâĂ©ducation demeure
la pierre angulaire des stratégies de développe-
ment et de lutte contre la pauvreté. La Franco-
phonie sâest rĂ©solument engagĂ©e sur la voie de
lâĂ©ducation universelle de qualitĂ© comme le men-
tionne son Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal appelant Ă
«âcontribuer Ă lâeffort international pour permettre
aux Ătats et gouvernements dâassurer un cycle
complet dâĂ©tudes primaires en Ă©liminant les dis-
paritĂ©s entre les sexesâ».
La Francophonie sâattache Ă favoriser le par-
tage dâexpĂ©riences et de pratiques afin dâagir de
concert avec lâensemble des acteurs et partenaires
internationaux concernés. Depuis le Sommet de la
Francophonie de Bucarest (2006), et en se fon-
dant sur lâexpĂ©rience acquise des annĂ©es antĂ©-
rieures, lâOIF a mis en Ćuvre des initiatives inno-
vantes exemplaires pour sâadapter aux besoins
des populations de lâespace francophone.
Face au constat du manque dâenseignants du
primaire dans le monde, que lâUnesco Ă©value Ă
18 millions en 2015, la Francophonie a fait le choix
de concentrer ses efforts autour de la formation
des maĂźtres du primaire.
Ă la suite du XIe
Sommet de la Francophonie en
2006, lâOIF et lâAgence universitaire de la Fran-
cophonie (AUF) ont ainsi dĂ©veloppĂ© lâInitiative
francophone pour la formation Ă distance des
maĂźtres (Ifadem). Il sâagit dâune approche parti-
culiÚrement innovante destinée à améliorer les
compétences professionnelles des instituteurs en
poste, prioritairement dans des zones rurales, car
ces zones souvent défavorisées demandent un
investissement particulier. Il sâagit dâun disposi-
tif de formation de 200 à 300 heures, dispensé
principalement Ă distance, en autoformation, per-
mettant aux instituteurs de suivre leur formation
en parallÚle à leurs activités de classe. Fortement
LâACTION DE LA FRANCOPHONIE
| Initiative francophone pour la formation
Ă distance des maĂźtres
(1) Cette moyenne est calculĂ©e sur la base des donnĂ©es les plus rĂ©centes des pays concernĂ©s. LâannĂ©e de rĂ©fĂ©rence pour chaque
pays est indiquée en annexe.
90â%
Taux dâachĂšvement des Ă©tudes primaires
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient francophones
- 24. 22 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
ancrée dans les contextes administratifs et aca-
dĂ©miques locaux, lâIfadem est gĂ©rĂ©e en lien Ă©troit
avec les gouvernements des pays partenaires et
fait de ce principe dâaction une prioritĂ©.
Actuellement déployée dans six pays francophones:
le BĂ©nin, le Burundi, HaĂŻti, le Liban, le niger et la
RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, lâIfadem est
appelĂ©e Ă sâĂ©tendre dans quatre nouveaux pays en
2013: le Burkina Faso, le Cameroun, la CĂŽte dâIvoire
et le togo. Ă ce jour, prĂšs de 10 000 maĂźtres et for-
mateurs ont été formés.
Afin de répondre aux demandes croissantes de
formations spécialisées en technologies éduca-
tives, des ateliers de formation et dâinitiation Ă
lâinformatique, Ă lâinternet et aux technologies de
lâinformation et de la communication pour lâĂ©du-
cation (tICE) ont été proposés aux instituteurs et
aux professionnels du secteur, en complément du
parcours de formation Ifadem. Ces opérations ont
facilitĂ© les initiatives liĂ©es Ă lâintĂ©gration des tIC
dans lâĂ©ducation, et permis dâinitier un processus
dâappropriation du numĂ©rique au sein de plusieurs
milieux professionnels. En 2010-2011, environ 500
professionnels des tICE ont ainsi pu participer
à des rencontres professionnelles et bénéficier
dâateliers de formation Ă cet effet. Ces rencontres
ont Ă©tĂ© suivies par la production dâoutils pĂ©dago-
giques en ligne.
Formation Ă
lâinformatique
Ă lâespace
numérique Ifadem
de Kayanza
au Burundi.
O B J E C t I F 2 : A S S U R E R Lâ Ă© D U C At I O n P R I M A I R E P O U R t O U S
en 2013, LâIfAdeM
dAnS Le Monde, ce Sont :
⹠325000 élÚves concernés dans sept pays
⹠6800 personnes formées aux tiCe
⹠19 espaces numériques
⹠9500 enseignants formés
⹠1000 équipements numériques
âą 500 formateurs et encadreurs
⹠140000 ouvrages et dotations pédagogiques
âą 88% dâenseignants certifiĂ©s
pRINCIpaUX OBJECTIFS
DU DISpOSITIF IFaDEm
âą Mettre en Ćuvre des dispositifs de formation
hybride, en partie Ă distance, en introduisant
progressivement lâusage des tICE ;
âą AmĂ©liorer les mĂ©thodes dâenseignement
Ă la faveur de pratiques innovantes, de lâemploi
de nouveaux outils didactiques et de nouvelles
méthodes pédagogiques ;
âą Renforcer la professionnalisation des formateurs
locaux ;
⹠Appuyer la définition de stratégies de formation
continue des enseignants du primaire ;
⹠Analyser les retombées et le rapport
coĂ»t-efficacitĂ© du dispositif mis en Ćuvre.
©Ifadem
- 25. 23
Lâoffre dâaccompagnement de lâOIF se concentre
autour des politiques et institutions nationales et
des compétences humaines.
Dans lâobjectif dâappuyer les gouvernements dans
lâĂ©laboration ou le renforcement de politiques natio-
nales garantes de lâĂ©quitĂ© et de la qualitĂ© de lâensei-
gnement, lâOIF mĂšne, depuis 2009, un projet nova-
teur visant Ă renforcer le rĂŽle de lâĂtat en tant que
rĂ©gulateur de la qualitĂ© et de lâĂ©quitĂ© des ser-
vices Ă©ducatifs. Le projet concerne dâores et dĂ©jĂ
huit pays francophones (Burkina Faso, HaĂŻti, Maroc,
Maurice, République démocratique du Congo,
Roumanie, Rwanda et Vietnam). En outre, depuis
2012, cinq pays ont organisé un séminaire national
de sensibilisation et de diagnostic sur la régulation
par lâĂ©tat de la qualitĂ© et de lâĂ©quitĂ© de lâĂ©ducation
(Burkina Faso, Maroc, République démocratique
du Congo, Roumanie et Vietnam). Ces séminaires
ont pour objectif de réunir un échantillon significa-
tif dâacteurs du systĂšme Ă©ducatif aussi bien public
que privé, afin de relever les forces et les faiblesses
des stratĂ©gies existantes et dâidentifier les mesures
prioritaires Ă mettre en place.
Parce que les dispositifs nationaux dâĂ©valuation
(dNE) sont des outils incontournables pour informer
efficacement les décideurs et les acteurs locaux sur
le niveau des acquis scolaires, les conditions dâen-
seignement et lâenvironnement des Ă©coles, lâOIF
soutient, depuis 2010, trois pays francophones
(Burkina Faso, Liban et Sénégal) pour la mise en
place dâun dispositif national dâĂ©valuation. Depuis
2013, chacun de ces pays dispose dâun point focal
lui permettant de coordonner le travail dâĂ©valua-
tion, ainsi que de bureaux mis Ă la disposition des
membres du DnE par les ministĂšres de lâĂ©ducation
nationale. Dans ce cadre, afin de soutenir le travail
des membres du DnE et dâassurer la pĂ©rennitĂ© et
lâautonomie de ces dispositifs, lâOIF a Ă©quipĂ© les
bureaux de matériel informatique et mis à disposi-
tion des experts internationaux en Ă©valuation.
ParallÚlement, en partenariat avec la Confémen
et lâOrganisation islamique pour lâĂ©ducation, les
sciences et la culture (Isesco), lâOIF mĂšne, depuis
2006, un projet visant le renforcement des capa-
cités des personnels de gestion du systÚme édu-
catif dans sept pays francophones (BĂ©nin, Burkina
Faso, Cameroun, Mauritanie, RĂ©publique centra-
fricaine, Congo et tchad). Elle intervient principa-
lement en fournissant un appui technique et finan-
cier Ă ces pays, par le biais notamment de mise Ă
disposition dâexpertise, pour lâĂ©laboration dâoutils
de formation destinés aux gestionnaires de leur
systÚme éducatif. Elle accompagne ces stratégies
de formation des gestionnaires en mettant Ă dis-
position de ces pays des outils méthodologiques.
Depuis 2005, lâOIF a appuyĂ© 20 pays dâAfrique et
de lâocĂ©an Indien dans la formulation de politiques
nationales de formation et dâencadrement des
maßtres. Au total, 600 hauts cadres ont bénéficié
de ces formations. Par ailleurs, lâOIF a Ă©laborĂ© plu-
sieurs outils méthodologiques, tels que des réfé-
rentiels de compétence ou de formation ainsi que
des guides pédagogiques.
| Gestion et régularisation des systÚmes éducatifs
SĂ©mINaIRE NaTIONal
DE DIagNOSTIC SUR
la RĂ©gUlaTION paR lâĂ©TaT
DE la QUalITĂ© ET DE lâĂ©QUITĂ©
DE lâĂ©DUCaTION
Du 14 au 16 mars 2013, 90 représentants de la
communauté éducative du Maroc ont participé
à un séminaire national de diagnostic sur la
rĂ©gulation par lâĂ©tat de la qualitĂ© et de lâĂ©quitĂ© de
lâĂ©ducation, organisĂ© par lâOIF en partenariat avec
le ministĂšre de lâĂ©ducation nationale marocain.
Lâobjectif Ă©tait dâĂ©tablir, de maniĂšre participative
entre les divers acteurs de la communauté
Ă©ducative (gouvernement, administration,
partenaires sociaux, enseignants, chefs
dâĂ©tablissements publics et privĂ©sâŠ),
un consensus sur les points prioritaires sur
lesquels des dĂ©cisions de rĂ©gulation devront ĂȘtre
prises en matiĂšre dâĂ©quitĂ© et de qualitĂ©
de lâĂ©ducation au Maroc.
- 26. 24 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Pour la Francophonie, il est toujours apparu pri-
mordial que lâappui nĂ©cessaire Ă lâenseignement
du français prenne en compte les contextes cultu-
rels et linguistiques trÚs différents dans lesquels
sâinscrit cet enseignement.
LâOIF contribue ainsi, depuis 2007, Ă la promo-
tion et Ă la valorisation des langues nationales, en
facilitant la formation Ă lâapproche de la didactique
convergente français/langues nationales de prÚs
de 600 enseignants. Il sâagit de produire et de
mettre à la disposition des 15 pays concernés(1)
des outils pédagogiques diversifiés, parmi les-
quels des guides didactiques, des bi-grammaires
et des dictionnaires bilingues et trilingues.
Cette action se trouve amplifiée par le lancement en
2012 de lâinitiative Ăcole et langues nationales en
Afrique (ĂLAN-Afrique) menĂ©e en partenariat avec
lâAUF, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres français
et lâAgence française de dĂ©veloppement (AFD) au
bĂ©nĂ©fice de huit pays francophones dâAfrique sub-
saharienne (BĂ©nin, Burkina Faso, Burundi, Came-
roun, Mali, Niger, République démocratique du
Congo, Sénégal) retenus sur appel à propositions.
Ă©lan-Afrique est fondĂ©e sur les rĂ©sultats dâĂ©tudes
menées antérieurement tel le projet de Langues
de scolarisation dans lâenseignement fonda-
mental en Afrique subsaharienne francophone
(Lascolaf). Ce projet a pour objectif de promou-
voir lâusage conjoint des langues africaines et de
la langue française dans lâenseignement primaire,
ce qui, Ă terme, touchera plus de 627 000 ensei-
gnants et 15 millions dâĂ©lĂšves.
Cet accompagnement vise dâune part Ă crĂ©er, au
sein de lâespace francophone, un dispositif inter-
national de capitalisation et de renforcement des
capacitĂ©s (Ă©change dâexpĂ©riences, expertise et
formation) au service de lâenseignement bilingue
dans les pays africains, et dâautre part Ă renfor-
cer les huit ministĂšres de lâĂducation nationale
concernés pour conduire les réformes nécessaires
Ă lâusage croissant des langues africaines avec le
français dans lâenseignement primaire.
Par ailleurs, des sessions de formation et des
outils pédagogiques destinés au renforcement des
compétences des professeurs de français ont été
dĂ©ployĂ©s, depuis 2009, en direction dâune quaran-
taine de pays oĂč le français nâest pas la seule ou
la principale langue au sein du systĂšme Ă©ducatif. Ă
cet effet, pas moins de 250 formations bénéficient,
depuis 2010, Ă prĂšs de 27â000 formateurs, ensei-
gnants et experts nationaux pour un renforcement
de leurs capacités pédagogiques.
Enfin, dans le cadre de la promotion et de la dif-
fusion des langues partenaires, le Prix Kadima,
crĂ©Ă© par lâOIF en 1989, a pour but de valoriser et
de promouvoir les langues africaines et créoles
en encourageant les recherches appliquées ainsi
que les efforts de création littéraire et de traduc-
tion dans ces langues. Il est décerné tous les deux
ans Ă un auteur dâĆuvre inĂ©dite rĂ©digĂ©e dans lâune
de ces langues â ou en français sâil sâagit dâune
traduction.
| Ă©ducation et multilinguisme
O B J E C T I F 2 â: A ssurer lâ Ă© ducat io n primaire pour t ous
Promotion et valorisation â
des langues nationales au sein â
de lâespace francophone
(1) Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Mali, Niger, République démocratique du Congo et Sénégal),
Zone arabophone (Liban, Maroc et Tunisie), zone créolophone (Dominique, Haïti, Sainte-Lucie et Seychelles).
- 27. 25
©RogerMoukarzel/OIF
Afin de complĂ©ter les actions relatives Ă lâalpha-
bĂ©tisation et favoriser la lecture publique, lâOIF a
bĂąti un rĂ©seau qui se chiffre aujourdâhui Ă prĂšs de
300 Centres de lecture et dâanimation cultu-
relle (Clac) dans 21 pays(1)
en développement.
Plus dâune centaine de nouveaux Clac doivent ĂȘtre
implantĂ©s dâici Ă la fin 2013 dans une douzaine
de pays francophones, parmi lesquels cinq nâont
jamais bénéficié du programme par le passé.
Les Clac permettent au public des milieux ruraux
ou pĂ©riurbains dâaccĂ©der au savoir en accueil-
lant prÚs de 3 millions de visiteurs chaque année.
Cette initiative permet ainsi de compléter les poli-
tiques dâĂ©ducation ou dâalphabĂ©tisation et vient
appuyer la mise en place dâun rĂ©seau national de
lecture publique. Elle cible, Ă terme, lâappropriation
des moyens et des compétences nécessaires à la
pĂ©rennisation dâune vĂ©ritable politique de lecture
publique par les pays concernés.
| Ă©ducation non formelle : la lecture publique
comme vecteur dâĂ©ducation
Clac de Haret Hreik (Liban).
(1) BĂ©nin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Congo, CĂŽte dâIvoire, Gabon, GuinĂ©e, HaĂŻti, Liban, Madagascar, Maurice, Mauritanie, Mali,
niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, tchad, togo.
lES CENTRES DE lECTURE
ET DâaNImaTION
CUlTUREllE ET lEUR ImpaCT
SUR lES OmD
En facilitant lâaccĂšs au savoir, les Clac ont un
impact social et économique conséquent sur
plusieurs des Objectifs du millénaire.
âą Sur la jeunesse : les moins de 16 ans
représentent 70 % de la fréquentation des Clac.
âą En matiĂšre dâĂ©ducation : les Ă©lĂšves abonnĂ©s
Ă un Clac ont deux Ă trois fois plus de chances
de réussite aux examens (CEP, BEPC,
baccalauréat).
âą Sur lâĂ©galitĂ© des genres et la santĂ©
maternelle : les Clac permettent de toucher
un public féminin que certaines traditions locales
ou religieuses tiennent parfois Ă lâĂ©cart de
lâaccĂšs au savoir. En particulier, des rĂ©sultats
significatifs en matiĂšre de lutte contre les
grossesses prĂ©coces et contre lâexcision ont
été relevés (évaluations menées au Bénin,
au Burkina Faso et en CĂŽte dâIvoire).
⹠Sur la promotion sanitaire et la santé des
enfants : au bénéfice des populations issues
souvent des zones défavorisées, les Clac
servent réguliÚrement de relais à des actions
sanitaires (vaccination, lutte contre les maladies
sexuellement transmissibles, le sida et le
paludisme). En matiĂšre de vaccination infantile,
le taux est passĂ©, dans certains cas, de 10 Ă
60 % de la population suite Ă lâimplantation
dâun centre (Ă©valuations menĂ©es en GuinĂ©e
et au Sénégal).
âą 3000000 de visiteurs par an
⹠200000 nouveaux abonnés
par an
âą 1,3million de prĂȘts de livres
par an
300 ClaC DaNS 21 payS
- 28. 26 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
La Francophonie soutient tout particuliĂšrement
les jeunes Ă travers les technologies de lâinfor-
mation et de la communication pour encourager
lâĂ©ducation par les pairs et les activitĂ©s dâĂ©duca-
tion non formelle et informelle. Les jeunes franco-
phones ont ainsi partagé leurs expériences dans
ce domaine Ă lâoccasion de grands rassemble-
ments internationaux, tels que le Forum mondial
de la jeunesse «âTIC et dĂ©veloppementâ» (GenĂšve,
2007) et le Forum mondial «âTIC et innovation pour
lâĂ©ducationâ» (Monterrey, 2009). Plus prĂ©cisĂ©ment,
lâOIF, en synergie avec dâautres acteurs de pre-
mier plan tels que lâUnesco, le Commonwealth of
Learning et lâUnion africaine, a soutenu plusieurs
initiatives visant Ă promouvoir et dĂ©velopper lâac-
cĂšs aux ressources Ă©ducatives libres(2)
dans
lâespace francophone.
Dans ce cadre, lâOrganisation sâest mobilisĂ©e pour
favoriser la présence francophone aux principaux
rassemblements autour des ressources Ă©duca-
tives libres, depuis 2002, lors du Forum mondial
sur les ressources éducatives libres organisé par
lâUnesco, jusquâĂ rĂ©cemment, lors du CongrĂšs
mondial sur les ressources Ă©ducatives libres (Paris,
juin 2012).
O B J E C T I F 2 â: A ssurer lâ Ă© ducat io n primaire pour t ous
| Ă©ducation et technologies de lâinformation
et de la communication
(1) Il peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ© gratuitement Ă partir du lien Internet suivantâ:
http://lewebpedagogique.com/oif/files/2009/10/version_numerique_alphabetisation_education_nonformelle_afrique.pdf/
(2) MatĂ©riaux dâenseignement, dâapprentissage ou de recherche, appartenant au domaine public ou publiĂ©s avec une licence de propriĂ©tĂ©
intellectuelle, permettant leur utilisation, adaptation et distribution Ă titre gratuit.
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâOIF mĂšne rĂ©guliĂšrement
des actions dâĂ©ducation non formelle dans des
domaines importants pour la Francophonieâ:
éducation au développement durable, éducation
citoyenne, Ă©ducation aux droits de lâHomme, Ă©du-
cation Ă lâĂ©galitĂ© des genres, etc.
Par ailleurs, au cours des derniĂšres annĂ©es, lâOIF
a apporté à divers ONG et organismes locaux son
appui technique et financier dans la mise en Ćuvre
de programmes dâalphabĂ©tisation dans une ving-
taine de pays dâAfrique francophone.
Cet appui a permis notamment lâorganisation de
sessions de formation de formateurs, dâagents
dâalphabĂ©tisation et dâenfants dĂ©scolarisĂ©s, ainsi
que des dotations en manuels, livres, kits de
formation ou produits parascolaires. LâOIF met
Ă©galement Ă disposition des Ătats et gouverne-
ments membres des outils méthodologiques en
matiĂšre dâĂ©ducation non formelle, tels que le guide
LâAlphabĂ©tisation et lâĂ©ducation non formelle en
Afriqueâ: exemples de bonnes pratiques en Franco-
phonie(1)
, publié en 2009.
- 30. 28 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Des progrÚs sont enregistrés dans de nombreux
pays en développement ayant atteint la parité
filles-garçons dans lâenseignement primaire. En
2010, on comptait 97 filles inscrites pour 100 gar-
çons dans le cycle primaire et 96 filles pour 100
garçons dans le cycle secondaire. En 1999, les
ratios Ă©taient respectivement de 91 pour 100 et
de 88 pour 100.
En dĂ©pit de ces Ă©volutions encourageantes, lâac-
cĂšs Ă lâĂ©ducation reste encore inĂ©gal dans de nom-
breuses régions en développement. La parité entre
les sexes reste particuliĂšrement difficile Ă atteindre
dans lâenseignement secondaire et supĂ©rieur, bien
plus onĂ©reux que lâenseignement primaire.
Au sein de lâespace francophone, lâAfrique sub-
saharienne compte, selon les derniĂšres statis-
tiques, 87 filles inscrites pour 100 garçons(1)
dans
lâenseignement primaire et secondaire. Elles sont
au nombre de 96 pour 100 garçons en Asie du
Sud-Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Ă©tat des lieux
CIBLE | Ăliminer les disparitĂ©s entre les sexes
dans les enseignements primaire et secondaire dâici Ă 2005
si possible, et Ă tous les niveaux de lâenseignement
en 2015, au plus tard
O B J E C T I F 3 â: P romouvoir lâ Ă© gali t Ă© des se x es
e t lâ au t o n omisat io n des femmes
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
CaraĂŻbes
et Océanie
87%
96% 96% 99%
(%)
0
20
40
60
80
100
85% 87%
94%
(%)
0
20
40
60
80
100
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
CaraĂŻbes
et Océanie
87%
96% 96% 99%
(%)
0
20
40
60
80
100
85% 87%
94%
(%)
0
20
40
60
80
100
Par région
Ratio de filles et garçons
dans lâenseignement primaire et secondaire
Afrique subsaharienne
LâĂGALITĂ DANS LâĂDUCATION
- 31. 29
Les femmes sont de plus en plus nombreuses Ă
détenir un emploi salarié non agricole mais la pro-
gression demeure extrĂȘmement lente. La part des
femmes dans les emplois salariés non agricoles est
passĂ©e de 35â% en 1990 Ă seulement 40â% en 2010.
Au sein de lâespace francophone, la participation
des femmes au marché du travail a légÚrement
progressé en Asie du Sud-Est et dans les Caraïbes
et lâOcĂ©anie, oĂč la part des femmes travaillant dans
le secteur non agricole est respectivement de 39â%
et 44â%(1)
. Quelques améliorations sont également
constatĂ©es en Afrique subsaharienne, oĂč leur part
dans lâemploi total sâĂ©lĂšve Ă 31â%. LâĂ©cart entre les
sexes est, toutefois, particuliÚrement marqué en
Afrique du Nord et au Moyen-Orient, oĂč seulement
22â% de la main-dâĆuvre non agricole est compo-
sée de femmes.
Ă cause des obstacles Ă lâemploi dans lâĂ©cono-
mie formelle, les femmes sont plus susceptibles
de se retrouver dans lâĂ©conomie informelle que
les hommes, privées de protection sociale et de
prestations dâemploi, telles que les congĂ©s mala-
die. La participation des femmes au marché du
travail demeure particuliÚrement problématique
en Afrique subsaharienne oĂč ces derniĂšres restent
encore beaucoup cantonnées dans les filiÚres
informelles ou agricoles. Ă titre dâexemple, au Mali
et Ă Madagascar, plus de 80â% des femmes dĂ©te-
nant un emploi non agricole occupent un emploi
informel.
Afrique
de lâOuest
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
44%
39%
22%
31% 28%
Afrique
centrale
36%
Afrique orientale
et australe
34%
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40
Données de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de lâOuest
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
44%
39%
22%
31% 28%
Afrique
centrale
36%
Afrique orientale
et australe
34%
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40
Par région
Part de femmes travaillant dans le secteur
non agricole
Afrique subsaharienne
LâĂGALITĂ DANS lâemploi
(1) et (2) Ces moyennes sont calculĂ©es sur la base des donnĂ©es les plus rĂ©centes des pays concernĂ©s. LâannĂ©e de rĂ©fĂ©rence pour chaque pays
est indiquée en annexe.
- 32. 30 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Lâobjectif minimal de 30â% de femmes Ă des posi-
tions de pouvoir est loin dâĂȘtre atteint, la progres-
sion demeurant extrĂȘmement lente Ă lâĂ©chelle
mondiale. En 2011, les femmes représentaient seu-
lement 19,7â%(1)
des parlementaires dans le monde.
On note toutefois quelques progrĂšs notables, grĂące
Ă lâexistence de quotas et de mesures dâincitation
introduits dans les systĂšmes Ă©lectoraux de certains
pays, telle la Constitution du Rwanda, adoptée en
2003. Au sein de lâespace francophone, lâAsie du
Sud-Est et lâAfrique subsaharienne enregistrent les
résultats les plus encourageants, avec respecti-
vement 23â% et 18â% de femmes parlementaires.
Quatre pays dâAfrique subsaharienne ont ainsi
dâores et dĂ©jĂ dĂ©passĂ© lâobjectif (Burundi, Rwanda,
Sénégal et Seychelles). Le niveau le plus élevé se
trouve au Rwanda, oĂč 56â% des parlementaires sont
des femmes, alors quâelles nâĂ©taient que 17â%(2)
en
1999. Ă lâinverse, le taux de reprĂ©sentation reste
faible en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ainsi
que dans les CaraĂŻbes et lâOcĂ©anie, oĂč respective-
ment 12â% et 11â% des siĂšges sont dĂ©tenus par des
femmes.
O B J E C T I F 3 â: P romouvoir lâ Ă© gali t Ă© des se x es
e t lâ au t o n omisat io n des femmes
LâĂGALITĂ DANS LA PRISE
DE DĂCISIONS POLITIQUES
Afrique
de lâOuest
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
11%
23%
12%
18% 16%
Afrique
centrale
19%
Afrique orientale
et australe
20%
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Données 2011 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de lâOuest
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
11%
23%
12%
18% 16%
Afrique
centrale
19%
Afrique orientale
et australe
20%
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Par région
Proportion de siÚges occupés par des femmes
dans les parlements nationaux
Afrique subsaharienne
19,7â%
Taux de femmes parlementaires dans le monde
en 2011
(1) Sourceâ: Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
(2) Données de la Banque mondiale.
- 33. 31
ConsidĂ©rant que lâĂ©galitĂ© entre les femmes et les
hommes est un droit humain fondamental, et quâil
ne peut y avoir de développement ni de gouver-
nance durables sans une implication effective des
femmes, lâOIF poursuit son engagement en faveur
de lâĂ©galitĂ© et lâautonomisation des femmes dans
lâespace francophone.
La Francophonie sâest mobilisĂ©e dĂšs la ConfĂ©-
rence mondiale sur les femmes organisée par les
nations unies Ă PĂ©kin en 1995. Les recommanda-
tions issues de la Conférence des femmes de la
Francophonie (Luxembourg, 2000), et réitérées en
2005 Ă lâoccasion de PĂ©kin + 10, ont permis Ă la
Francophonie dâadopter une stratĂ©gie dont lâob-
jectif fondamental est de renforcer le statut des
femmes et lâintĂ©gration transversale de la dimen-
sion du genre, tant dans les politiques nationales
des pays membres quâau sein mĂȘme des pro-
grammes de lâOrganisation.
Cet engagement a été réitéré et consigné dans le
Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal pour lâensemble des
quatre grandes missions de lâOIF, dans lâobjectif
dâaccroĂźtre la participation effective et active des
femmes Ă tous les niveaux au mĂȘme titre que
les hommes. Aussi, le Cadre stratégique décen-
nal oblige Ă tenir compte de la place des femmes
comme acteurs clĂ©s dans la mise en Ćuvre des
objectifs de la Francophonie.
Aujourdâhui, lâintĂ©gration de la dimension de genre
dans les politiques nationales des pays et sa prise
en compte dans leurs budgets demeurent incon-
tournables pour la concrétisation des Objectifs du
millénaire pour le développement. à cet égard,
consciente des enjeux que cette problématique
reprĂ©sente, lâOIF met en Ćuvre une stratĂ©gie
dâintervention alliant des activitĂ©s spĂ©cifiques en
faveur du renforcement des capacitĂ©s dâaction
des femmes, et une prise en compte des enjeux
de genre dans ses grandes missions.
Dans ce cadre, lâOIF agit auprĂšs des gouverne-
ments francophones pour favoriser lâintĂ©gration du
genre dans leurs politiques de développement, y
compris au niveau de leurs budgets. Un certain
nombre de pays ont ainsi bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune assis-
tance technique, notamment via des formations
théoriques et pratiques, assurées en langues
nationales, destinĂ©e Ă soutenir la mise en Ćuvre
de projets tenant compte de lâapproche genre.
LâaCtiON de La FRaNCOPHONie
| Consolider le statut des femmes
et lâĂ©galitĂ© entre les sexes
appUI à la BUDgéTISaTION
SENSIBlE aU gENRE
LâOIF et le Conseil de lâEurope se sont associĂ©s,
depuis 2009, dans le cadre dâun projet
de budgétisation sensible au genre.
Il sâagit dâaccompagner les pays ciblĂ©s dans
leurs efforts en matiĂšre dâintĂ©gration du genre
dans les budgets nationaux, en informant
les agents nationaux concernés par le biais
dâactivitĂ©s de sensibilisation et la mise Ă
disposition de documents en langues nationales,
puis en les formant sur le contenu théorique
et les méthodes pratiques de travail.
Les budgets sensibles au genre représentent
un pas décisif pour traduire en actes concrets
les engagements internationaux en faveur
de lâĂ©galitĂ© des sexes et de lâautonomisation
des femmes. Ils constituent des outils efficaces
pour assurer une plus grande transparence en
matiĂšre dâinformation concernant la paritĂ©
homme-femme, mais Ă©galement pour tenir
les gouvernements responsables au regard
des engagements pris.
- 34. 32 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Depuis 2010, un projet pilote, mené en partenariat
avec le Conseil de lâEurope, a permis la mise en
place de budgets sensibles au genre dans deux
pays membres de la Francophonie, lâArmĂ©nie et
lâex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine. PrĂšs
de 200 fonctionnaires et parlementaires de ces
deux pays ont été sensibilisés et formés en armé-
nien et en macĂ©donien Ă lâintĂ©gration du genre
dans le budget national.
LâOIF soutient Ă©galement la mobilisation collective
des femmes francophones autour dâenjeux dâac-
tualité internationale. Un appui est apporté aux
organisations de femmes francophones et aux
institutions en charge de lâĂ©galitĂ© dans les pays
francophones, cela afin de leur permettre de parti-
ciper à des rencontres régionales et internationales
autour de la problématique du genre, telles que la
Marche mondiale des femmes, le forum internatio-
nal de lâAssociation pour les droits de la femme et
le développement (AWID), ou encore la Commis-
sion de la condition de la femme (CCF) du Conseil
Ă©conomique et social des Nations unies (Ecosoc).
Le 20 mars 2013, le premier Forum mondial des
femmes francophones, organisé par le minis-
tÚre français des Affaires étrangÚres en partena-
riat notamment avec lâOIF, a accueilli plus de 400
femmes actives de toutes les régions du monde
pour échanger autour des problématiques du
genreâ: la lutte contre les violences exercĂ©es Ă
lâĂ©gard des femmes, lâĂ©ducation des filles et lâĂ©mer-
gence des femmes dans la sphĂšre Ă©conomique.
Ă lâissue du forum, les participantes ont lancĂ© un appel
Ă lâensemble des chefs dâĂtat et de gouvernement
francophones visant Ă fonder un nouveau statut des
femmes dans lâespace francophone dans lequel elles
proclament que «âla participation, sur un pied dâĂ©galitĂ©,
des femmes et des hommes Ă tous les domaines de
la vie Ă©conomique, politique et publique conditionne
les aspirations à la démocratie et au développement
durable, pour lesquelles nous continuerons de com-
battre.â»
O B J E C T I F 3 â: P romouvoir lâ Ă© gali t Ă© des se x es
e t lâ au t o n omisat io n des femmes
Coopération
entre lâOIF et ONU-Femmes
Pour intensifier les efforts de lâOIF en faveur de
lâĂ©galitĂ© des sexes dans lâespace francophone, le
Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf,
et la directrice exĂ©cutive dâONU-Femmes*, Michelle
Bachelet, ont signé le 21 mai 2012, un accord-
cadre de coopération visant le renforcement mutuel
des initiatives et des projets en faveur des femmes
dans les pays francophones.
La coopération entre les deux organisations
sâarticule autour de plusieurs axes prioritairesâ:
âą la lutte contre les violences faites aux femmesâ;
⹠la participation des femmes à la prise de décision
politiqueâ;
âą le plaidoyer en faveur de lâĂ©galitĂ© femme-hommeâ;
âą lâintĂ©gration de lâĂ©galitĂ© des genres dans le
dĂ©veloppement durableâ;
⹠les initiatives budgétaires intégrant le genre.
Dans le cadre du mois de la Francophonie Ă
New York, lâOIF et ONU-Femmes ont organisĂ©
en mars 2013, au siĂšge des Nations unies, une
concertation francophone de haut niveau qui a
permis lâadoption dâun Plan dâaction francophone
sur les violences faites aux femmes et aux filles.
* ONU-Femmes est lâagence des Nations unies consacrĂ©e
Ă lâĂ©galitĂ© des sexes et lâautonomisation des femmes.
Abdou Diouf et
Yamina Benguigui,
ministre déléguée
auprĂšs du ministre
des Affaires
étrangÚres chargée
de la Francophonie,
Ă lâouverture du
Forum des femmes
francophones.
Abdou Diouf et Michelle Bacchelet lors de la signature
de lâaccord entre lâOIF et ONU-Femmes.
©CyrilBailleul/OIF
©CyrilBailleul/OIF
- 35. 33
La Francophonie accorde une attention toute par-
ticuliĂšre Ă la lutte contre les violences faites aux
femmes et aux filles, violences qui représentent
lâun des obstacles majeurs Ă lâatteinte de la paritĂ©
entre les sexes et à la réalisation des Objectifs du
millénaire pour le développement.
Dans le cadre de lâĂ©valuation des quinze annĂ©es
de mise en Ćuvre de la plate-forme dâaction de
PĂ©kin en mars 2010, les Ă©tats et gouvernements
membres de lâOIF ont adoptĂ© la DĂ©claration fran-
cophone sur les violences faites aux femmes,
qui pose les principes de la lutte contre toutes
les formes de violences Ă lâĂ©gard des femmes et
des filles, et propose une définition élargie de ces
violences, soit « tout acte de violence sexiste qui
cause, ou est susceptible de causer Ă la femme
une atteinte à son intégrité ou une souffrance
physique, sexuelle ou psychologique, y compris
la menace dâun tel acte, la contrainte et la priva-
tion arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie
publique ou dans la vie privée ».
En adoptant cette déclaration, les pays membres
de lâOIF ont franchi une Ă©tape importante dans
la promotion des droits des femmes, en confir-
mant leur engagement Ă promouvoir lâĂ©galitĂ© entre
les sexes et Ă prĂ©venir toute atteinte Ă lâintĂ©gritĂ©
physique et morale des femmes et des filles. Les
objectifs de cette déclaration sont notamment de
sensibiliser sur la problématique des violences
faites aux femmes, dâapporter un accompagne-
ment approprié aux victimes et de promouvoir une
Ă©ducation Ă la non-violence.
En mars 2013, en marge de la 57e
session de la
Commission de la condition de la femme, la
Francophonie sâest dotĂ©e dâun Plan dâaction
sur les violences faites aux femmes et aux filles,
qui intervient dans le cadre de la mise en Ćuvre
de la DĂ©claration francophone sur les violences
faites aux femmes. Les Ă©tats et gouvernements
| Lutter contre les violences faites
aux femmes et aux filles
©VincentOhl/OIF
TEXTES
DE RĂ©FĂ©RENCE
âą 1979 : Convention sur lâĂ©limination de toutes
les formes de discrimination Ă lâĂ©gard
des femmes
âą 1995 : DĂ©claration et Plan dâaction de la
4e
Conférence mondiale sur les femmes
âą 2000 : DĂ©claration de Luxembourg
âą 2005 : Contribution de lâOIF Ă PĂ©kin +10
âą 2010 : DĂ©claration francophone sur
les violences faites aux femmes
âą 2013 : Plan dâaction francophone sur les
violences faites aux femmes et aux filles
- 36. 34 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
membres de la Francophonie « déclarent adop-
ter une politique de â tolĂ©rance zĂ©ro â Ă lâĂ©gard de
toutes les formes de violences faites aux femmes
et aux ïŹlles, et sont dĂ©terminĂ©s Ă veiller Ă ce que
lâĂ©limination des violences faites aux femmes et
aux ïŹlles soit un aspect prioritaire du programme
de développement post-2015 ».
Dans le cadre de son action, lâOIF appuie et ini-
tie des projets de lutte contre les violences faites
aux femmes dans plusieurs de ses pays membres,
notamment au Vietnam et en République démo-
cratique du Congo (RDC), afin de sensibiliser les
organisations de la société civile à la question des
violences fondĂ©es sur le genre, et dâoptimiser leur
capacitĂ© dâaction par la formation et lâaccompa-
gnement des victimes dans leur reconstruction et
leur réinsertion sociale.
O B J E C t I F 3 : P R O M O U V O I R Lâ Ă© G A L I t Ă© D E S S E x E S
E t Lâ A U t O n O M I S At I O n D E S F E M M E S
appUI aUX FEmmES VICTImES
DE VIOlENCES EN RDC
En 2009, lâOIF a initiĂ© un projet dâaccompagnement
des femmes et filles victimes de violences dans la
province du Sud-Kivu en République démocratique
du Congo, visant Ă fournir un appui global â
mĂ©dical, psychologique et juridique â aux victimes.
Il sâagissait, en outre, de mener des actions
de sensibilisation auprÚs des communautés
et des familles, cela afin de permettre la
réintégration sociale des victimes et survivantes
qui sont fortement marginalisées suite aux graves
violences quâelles ont subies. Ce projet a permis
lâaccompagnement de 818 femmes et filles
victimes de violences sexuelles et de 636 femmes
et filles vulnérables dans le Sud-Kivu.
Plus spĂ©cifiquement, lâOIF a apportĂ©, en 2010, un
appui financier Ă lâaccompagnement juridique et
judiciaire des femmes et filles victimes de violences
Ă Kinshasa. Elle a Ă©galement soutenu la participation
des OnG de femmes congolaises Ă la 3e
Marche
mondiale des femmes Ă Bukavu (RDC) en 2010,
au cours de laquelle lâOIF a organisĂ© des activitĂ©s
de concertation qui ont permis aux déléguées
francophones de défendre leur plaidoyer politique.
RĂ©union
dâinformation
Ă Hoa Bink,
Vietnam,
2009.
©OIF
- 37. 35
LâintĂ©gration de la dimension genre dans les sys-
tĂšmes Ă©ducatifs des pays francophones constitue
un enjeu majeur et une priorité pour la Francopho-
nie. Depuis plus dâune dĂ©cennie, lâOIF contribue
Ă lâidentification des politiques Ă©ducatives ayant
produit des résultats tangibles dans le domaine de
lâĂ©ducation des filles et Ă la sensibilisation des dif-
fĂ©rents acteurs concernĂ©s Ă lâimportance de cette
problématique dans la réalisation des OMD.
LâOIF a engagĂ© des actions en faveur de lâintĂ©gra-
tion de lâapproche genre dans les programmes
de formation. Elle a également élaboré des outils
pédagogiques prenant en compte cette problé-
matique et formé des enseignants aux enjeux du
genre dans le domaine de lâĂ©ducation, dans le
but dâĂ©liminer tous les stĂ©rĂ©otypes liĂ©s au genre
dans lâenseignement. De par son action, lâOIF
encourage le partage dâexpĂ©riences novatrices
en matiĂšre dâĂ©ducation des filles entre les Ătats
membres, tout en appuyant les structures dâĂ©du-
cation et de formation, tant au niveau national que
régional, dans leur action dans ce domaine. Par
lâamĂ©lioration de lâoffre scolaire, la formation des
enseignants et lâoptimisation de la disponibilitĂ© de
services scolaires, elle est résolument engagée
dans les efforts mondiaux pour soutenir lâĂ©galitĂ©
entre les sexes dans lâenseignement.
Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, lâOIF a mis en
place des projets dâappui Ă la scolarisation des
filles et à la réduction des disparités entre les filles
et les garçons Ă lâĂ©cole dans 10 pays dâAfrique
francophone(1)
. Plus spécifiquement, elle a sou-
tenu lâamĂ©lioration de lâoffre scolaire, lâĂ©laboration
de curricula et la formation dâenseignants, ainsi
que celle de la disponibilité de services scolaires
(cantines, garderies) ou encore des programmes
adaptés pour les enfants qui accomplissent chez
eux de lourdes tùches ménagÚres.
| éliminer les disparités entre les sexes
dans lâenseignement
©ImageinStudio/OIF
(1) Bénin, Burkina-Faso, Djibouti, Guinée, Mali, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad et Togo.
- 38. 36 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
- 39. 37
Objectif 5
Améliorer la santé
maternelle
Objectif 4
RĂ©duire
la mortalité
infantile
Objectif 6
Combattre
le VIH/sida,
le paludisme
et dâautres
maladies
©VincentOhl/OIF©DaniÚleTaulin-Hommell/OIF
37
©Khunaspix/Fotolia.com
- 40. 38 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Ă lâĂ©chelle mondiale, des progrĂšs considĂ©rables
ont été obtenus dans la réduction du taux de mor-
talité des enfants de moins de 5 ans. Dans les
régions en développement, ce taux a décliné de
97 dĂ©cĂšs pour 1â000 naissances vivantes en 1990
Ă 63 pour 1â000 naissances vivantes en 2010(1)
.
Le taux de mortalité des moins de 5 ans est globa-
lement plus satisfaisant au sein de lâespace fran-
cophone, oĂč lâon compte en moyenne, en 2011,
28 dĂ©cĂšs pour 1â000 naissances vivantes dans les
CaraĂŻbes et lâOcĂ©anie et 35 dĂ©cĂšs pour 1â000 nais-
sances vivantes en Asie du Sud-Est. Les progrĂšs
les plus notables sont enregistrés en Afrique du
Nord oĂč la cible 4 des OMD a, dâores et dĂ©jĂ , Ă©tĂ©
atteinte. Le taux de mortalité infantile y a été réduit
de 67â% entre 1990 et 2010. En 2011, on y a enre-
gistré 20 décÚs pour 1 000 naissances vivantes.
LâAfrique subsaharienne demeure, quant Ă elle,
la région ayant le taux de mortalité des moins de
5 ans le plus élevé, avec en moyenne 101 décÚs
pour 1â000 naissances vivantes en 2011. Il convient
nĂ©anmoins de souligner que ce taux sâĂ©levait, en
2007, à 120 décÚs pour 1 000 naissances vivantes.
CIBLE | RĂ©duire de deux tiers, entre 1990 et 2015,
le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
Afrique
de lâOuest
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(â°) (â°)
28â°
35â°
20â°
52â°
112â°101â°
Afrique
centrale
114â°
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 120
Données 2010 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de lâOuest
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(â°) (â°)
28â°
35â°
20â°
52â°
112â°101â°
Afrique
centrale
114â°
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 120
Par région
Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
pour 1 000 naissances vivantes
Afrique subsaharienne
O B J E C T I F 4 â: R Ă© duire la mor tali t Ă© i n fa n t ile
(1) Sourceâ: Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
- 41. 39
La mortalité maternelle a été divisée par deux en
lâespace de vingt ans dans le monde. Selon les
derniÚres estimations, le nombre de décÚs mater-
nels a chutĂ© de 543â000 en 1990 Ă 287â000 en
2010, soit une diminution de prĂšs de 47â%(1)
. Cette
diminution est imputable Ă lâamĂ©lioration des soins
de santé destinés aux femmes. En effet, la pro-
portion dâaccouchements assistĂ©s par un per-
sonnel de santé qualifié (médecin, infirmiÚre ou
sage-femme) a sensiblement augmenté dans les
rĂ©gions en dĂ©veloppement, passant de 55 Ă 65â%
au cours de cette période(2)
.
Dans les régions francophones en développe-
ment, le taux de mortalité maternelle a chuté,
en moyenne, de 538 Ă 372 dĂ©cĂšs pour 100â000
naissances vivantes entre 2005 et 2010. La situa-
tion demeure particuliÚrement préoccupante en
Afrique centrale et en Afrique de lâOuest, avec
des taux moyens sâĂ©levant respectivement Ă 599
et 444 dĂ©cĂšs maternels pour 100â000 naissances
en 2010. LâAfrique du Nord et le Moyen-Orient, oĂč
lâon recense en moyenne 65 dĂ©cĂšs maternels pour
100â000 naissances, enregistrent, quant Ă eux, le
plus faible taux de mortalité maternelle parmi les
régions francophones en développement.
CIBLE | RĂ©duire de trois quarts, entre 1990 et 2015,
le taux de mortalité maternelle
O B J E C T I F 5 â: A m Ă© liorer la sa n t Ă© mat er n elle
Afrique
de lâOuest
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
165
260
65
19
460
Afrique
centrale
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200
Afrique
de lâOuest
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
165
260
65
195
444460
Afrique
centrale 599
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 300 400 500 600
Par région
Afrique subsaharienne
Taux de mortalité maternelle
pour 100 000 naissances vivantes
-â47â%
Diminution de la mortalité maternelle
dans le monde entre 1990 et 2010
(1) Sourceâ: Statistiques sanitaires mondiales 2012, Organisation mondiale de la santĂ©.
(2) Sourceâ: Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
- 42. 40 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Au plan mondial, le nombre de nouvelles infec-
tions au VIH/sida ne cesse de diminuer. En 2011,
2,5 millions de personnes (adultes et enfants
confondus) ont contractĂ© le virus, soit 20â% de
moins quâen 2001(1)
.
Selon les estimations, 34 millions de personnes
dans le monde vivaient avec le VIH en 2011.
LâAfrique subsaharienne demeure la rĂ©gion la plus
gravement touchĂ©e avec prĂšs dâ1 adulte sur 20
infectĂ© par le virus. Câest, nĂ©anmoins, lâune des
rĂ©gions oĂč lâon observe la baisse la plus importante
du nombre de nouvelles infections au VIH/sida
depuis 2001. Ă lâinverse, la situation demeure prĂ©-
occupante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord,
oĂč le nombre de nouvelles infections a augmentĂ©
de 35â
% depuis 2001.
Au sein de lâespace francophone, la prĂ©valence du
VIH/sida dans la population des 15-49 ans est, en
moyenne, de 1,7â
% dans les régions en dévelop-
pement selon les derniĂšres estimations. LâAfrique
subsaharienne détient le taux de prévalence du
VIH/sida le plus Ă©levĂ© avec 2,1â
%. Ă lâautre bout
du spectre, lâAfrique du Nord et le Moyen-Orient
enregistrent la plus faible prĂ©valence avec 0,1â
%.
CIBLE | Dâici Ă 2015, avoir stoppĂ© la propagation du VIH/sida
et commencé à inverser la tendance
(1) Sourceâ: Rapport sur lâĂ©pidĂ©mie mondiale de sida 2012, Onusida.
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
1,2%
0,5%
0,1%
0,7%
3,7%
1,5%2,1%
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Données 2011 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis.
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
1,2%
0,5%
0,1%
0,7%
3,7%
1,5%2,1%
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Par région
Prévalence du VIH/sida
dans la population des 15-49 ans
Afrique subsaharienne
O B J E C T I F 6 â : C ombat t re le V I H / sida , le paludisme
e t d â au t res maladies
- 43. 41
Des avancées significatives ont été obtenues en
matiÚre de prévention et de lutte contre le palu-
disme. Ă lâĂ©chelle mondiale, les taux de mortalitĂ©
dus Ă cette maladie ont Ă©tĂ© rĂ©duits dâun quart
depuis 2000. Selon les derniĂšres estimations, on
enregistrait 219 millions de cas de paludisme en
2010(1)
. Ă titre dâexemple, la RĂ©publique dĂ©mocra-
tique du Congo figure parmi les pays endémiques
les plus affectĂ©s dâAfrique subsaharienne.
Les taux de mortalité attribués à la tuberculose sont
également en baisse dans la plupart des régions.
Le nombre de nouveaux cas de tuberculose dans le
monde ne cesse de baisser depuis 2007. En 2011,
on recensait quelque 8,7 millions(2)
de nouveaux cas
de tuberculose, contre 9,3 millions en 2007(3)
.
CIBLE | Dâici Ă 2015, avoir maĂźtrisĂ© le paludisme
et dâautres grandes maladies et inversĂ©
la tendance actuelle
Indicateurs clés de la base de données sur le marché du travail, Organisation internationale du travail. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
2011 20072011 2007
189
192
249
289
141
148
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
89
77
310
279
39
41
170
186
0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300
Afrique
de lâOuest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
2011 20072011 2007
189
192
249
289
141
148
es
nie
sie
Est
rd
nt
ue
ne
89
77
310
279
39
41
170
186
0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300
Par région Afrique subsaharienne
Incidence de la tuberculose
pour 100 000 personnes
(1) Sourceâ: Rapport 2012 sur le paludisme dans le monde, Organisation mondiale de la santĂ©.
(2) Sourceâ: Rapport 2012 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde, Organisation mondiale de la santĂ©.
(3) Sourceâ: Rapport 2009 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
©Ursule/Fotolia.com
- 44. 42 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Parce que dâautres organismes de coopĂ©ration
spécialisés sont mieux outillés pour agir dans les
domaines relatifs aux Objectifs du millénaire pour
le développement 4, 5 et 6 relatifs à la réduction
de la mortalitĂ© infantile, Ă lâamĂ©lioration de la santĂ©
maternelle ainsi quâĂ la lutte contre le VIH/sida(1)
,
le paludisme et les autres maladies, la Franco-
phonie a fait le choix de ne pas intervenir directe-
ment dans ces domaines et de se concentrer lĂ oĂč
elle bĂ©nĂ©ficie dâune valeur ajoutĂ©e certaine.
LâOIF concourt, nĂ©anmoins, de maniĂšre indirecte Ă
la concrétisation de ces trois objectifs, notamment
grĂące aux effets induits de son action globale en
faveur des OMD sur les comportements sanitaires
et environnementaux des populations de lâespace
(1) Parmi lesquels lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS), le Programme commun des nations unies sur le VIH/sida (Onusida)
et le Fonds des nations unies pour lâenfance (Unicef).
O B J E C t I F S 4 , 5 E t 6
LâeNGaGeMeNt iNdiReCt
de La FRaNCOPHONie POuR LâatteiNte
deS OBJeCtiFS 4, 5 et 6
paRTENaRIaT aVEC lâONUSIDa
LâOIF et le Programme commun des
nations unies sur le VIH/sida (Onu-
sida) ont signé un accord-cadre
de coopération en décembre 2009,
pour agir conjointement contre
lâĂ©pidĂ©mie de VIH/sida qui affecte
le monde francophone.
Les axes de coopération de cet
accord-cadre sâarticulent autour
des thĂšmes suivants :
⹠la démocratie et les droits de
lâHomme, incluant les aspects
législatifs concernant le VIH/sida ;
âą lâĂ©ducation et la recherche,
avec lâAUF et lâUniversitĂ© Senghor
dâAlexandrie ;
âą lâaction au niveau des centres
urbains et des collectivités territo-
riales, avec lâAssociation interna-
tionale des maires francophones
(AIMF);
âą lâinformation et la sensibilisation,
avec tV5 MOnDE.
Dans le cadre du partenariat avec
lâOnusida, lâopĂ©rateur spĂ©cialisĂ© de
la Francophonie quâest lâUniversitĂ©
Senghor dâAlexandrie organise un
atelier de formation continue inti-
tulé: «Migrations, mobilités et vulné-
rabilitĂ©s au VIH». LâAIMF dĂ©veloppe,
quant Ă elle, un projet de centres de
santé dans 13 pays francophones.
Ce projet sâintĂšgre dans son pro-
gramme de lutte contre le sida. Enfin,
le RĂ©seau parlementaire de lutte
contre le VIH de lâAssemblĂ©e parle-
mentaire de la Francophonie (APF)
a tenu, en octobre 2012, sa dixiĂšme
réunion à Libreville, au Gabon.
- 45. 43
francophone. Ă titre dâexemple, les Centres de lec-
ture et dâanimation culturelle sont des lieux privilĂ©-
giés en zone rurale ou périurbaine pour mettre en
place réguliÚrement des actions de sensibilisation
et dâĂ©ducation informelle Ă ces problĂ©matiques.
En outre, lâOIF a toujours menĂ© une large mobilisa-
tion pour la prise en compte de la dimension cultu-
relle du développement durable, ce qui concourt
ainsi aux objectifs précités. De plus, par son action
de plaidoyer politique en faveur du respect des
droits de lâHomme, pour la solidaritĂ© et le partage,
ainsi que son rĂŽle moteur dans la lutte contre la
pauvretĂ©, elle apporte une contribution modeste Ă
la réalisation de ces objectifs.
Parce quâils touchent une large population dans des zones souvent dĂ©favorisĂ©e, les Clac servent de relais Ă des actions sanitaires :
vaccination, lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, le VIH/sida et le paludisme.
©VincentOhl/OIF
- 46. 44 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
- 48. 46 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Ă lâĂ©chelle mondiale, la perte nette de superficies
boisĂ©es est tombĂ©e Ă 5,2 millions dâhectares par
an à partir des années 2000, contre 8,3 millions
dans les années 1990. Ces avancées ont été
obtenues grĂące Ă des programmes de reboise-
ment mis en place dans de nombreux pays dâAsie
du Sud-Est, notamment francophones, tels que le
Vietnam.
Les déperditions globales de zones boisées conti-
nuent, cependant, à un rythme effréné en Amérique
du Sud et en Afrique, alors que lâAsie enregistre un
gain net annuel de prĂšs de 2,2 millions dâhectares
au cours de la derniÚre décennie(1)
.
Les Ă©missions mondiales de gaz Ă effet de serre
nâont, quant Ă elles, que trĂšs lĂ©gĂšrement dĂ©cru sur
la période 2008-2009. Cette légÚre diminution est
attribuable principalement au ralentissement de
lâactivitĂ© Ă©conomique dĂ» Ă la crise mondiale. Ainsi,
les émissions en 2009 demeuraient supérieures
de 39â% au niveau de 1990.
Ă©tat des lieux
CIBLE | Intégrer les principes du développement durable
dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle
à la déperdition des ressources environnementales
(1) Sourceâ: Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations Unies.
O B J E C T I F 7 â: A ssurer u n e n viro n n eme n t durable
Baisse de 8,3Ă 5,2millions dâhectares
Perte nette annuelle de superficies boisées
dans le monde depuis 1990
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