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Organisation internationale
de la Francophonie
19-21, avenue Bosquet
75007 Paris, France
Tel +33 (0)1 44 37 33 00
www.francophonie.org
Rapport 2013
La Francophonie
et les Objectifs du millénaire
pour le développement
Rapport2013|LaFrancophonieetlesObjectifsdumillénairepourledéveloppement
Rapport 2013
La Francophonie
et les Objectifs du millénaire
pour le développement
INTRODUCTION
Avant-propos du Secrétaire général de la Francophonie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
La Francophonie, quelles modalitĂ©s d’action ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
OBJECTIF 1 | Ă©liminer l’extrĂȘme pauvretĂ© et la faim. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
OBJECTIF 2 | Assurer l’éducation primaire pour tous. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
OBJECTIF 3 | Promouvoir l’égalitĂ© des sexes
et l’autonomisation des femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
OBJECTIF 4 | Réduire la mortalité infantile.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
OBJECTIF 5 | Améliorer la santé maternelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
OBJECTIF 6 | Combattre le VIH/sida, le paludisme
et d’autres maladies.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
OBJECTIF 7 | Assurer un environnement durable.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
OBJECTIF 8 | Mettre en place un partenariat mondial
pour le développement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
SynthÚse générale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
CONCLUSION | Acquis et perspectives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
ANNEXES
Les Objectifs du millénaire pour le développement
et leurs cibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Statistiques francophones........................................................................ 76
L’Organisation internationale de la Francophonie
en quelques mots. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Acronymes et sigles................................................................................. 90
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Sommaire
Introduction
©JasminMerdan/Fotolia.com
Alors que nous sommes Ă  deux ans de l’échĂ©ance de 2015, fixĂ©e pour la rĂ©a-
lisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés par
les Nations unies en 2000, force est de constater que le dĂ©fi ne pourra pas ĂȘtre
atteint pour l’ensemble des objectifs.
Bien que l’adoption d’un rĂ©fĂ©rentiel commun par la communautĂ© internationale
constitue une avancée importante, et que les progrÚs accomplis dans la mise
en Ɠuvre des OMD, mĂȘme inĂ©gaux, soient remarquables, le moment est venu
d’en tirer tous les enseignements utiles afin de tracer les perspectives d’un
nouvel agenda du dĂ©veloppement pour l’aprĂšs-2015.
FondĂ©e sur le partage d’une langue commune autour de rĂ©alitĂ©s culturelles
mais aussi économiques diversifiées, la Francophonie a un rÎle majeur à jouer
pour faire vivre la solidaritĂ© au sein d’un espace marquĂ© par des disparitĂ©s
importantes de développement, avec, par exemple, deux pays membres du
G20, d’une part, et 23 des 49 pays les moins avancĂ©s (PMA), d’autre part.
C’est pourquoi, dĂšs 2000, la Francophonie a fait des OMD une prioritĂ© dans
l’ensemble de ses domaines d’intervention, confirmĂ©e par les choix retenus
dans son Cadre stratégique décennal adopté en 2004 à Ouagadougou.
De ce fait, la Francophonie fonde sa dĂ©marche d’action sur un double rĂŽle
d’acteur des relations internationales et de plaidoyer, d’une part, et de soli-
Avant-propos d’Abdou Diouf
Secrétaire général de la Francophonie
©CyrilBailleul/OIF
4
5
daritĂ© et d’accompagnement des pays membres en
dĂ©veloppement (PED), d’autre part. Ceux-ci sont, en
effet, les premiers concernés par les enjeux et problé-
matiques des OMD.
La Francophonie contribue ainsi Ă  faire « coopĂ©rer les
coopĂ©rations » en ce qu’elle rĂ©unit, grĂące au dialogue
qu’elle suscite, diffĂ©rents cercles d’appartenance cultu-
relle (hispanophonie, arabophonie, lusophonie) mais
aussi politique avec des pays membres de l’Union
europĂ©enne, de l’Union africaine, du Commonwealth,
de l’Accord de libre-Ă©change nord-amĂ©rican (AlĂ©na), de
l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) et
de la Communauté caribéenne.
En tant que facilitateur et médiateur du dialogue inter-
national, la Francophonie s’efforce ainsi d’assurer
un rÎle de vigie pour que la solidarité internationale
s’exerce pleinement.
DĂšs 2008, au lendemain de la crise financiĂšre et
économique mondiale, la Francophonie a appelé au
redoublement des efforts. HĂ©las, les effets de celle-ci,
avec ses prolongements sur le plan social, Ă©cologique
et alimentaire, ont touché encore plus sévÚrement les
pays les moins avancés et les populations les plus
vulnérables.
L’élaboration d’un nouvel agenda du dĂ©veloppement
pour l’aprùs-2015 sur la base d’un partenariat mon-
dial plus fécond et solidaire, constitue, à cet égard,
un nouveau dĂ©fi majeur Ă  relever avec l’impĂ©rieuse
nĂ©cessitĂ© d’une action renouvelĂ©e et renforcĂ©e.
La communauté internationale devra laisser une large
priorité à la jeunesse dont les revendications, de plus en
plus pressantes, exprimées ici et là, nous invitent à lui
accorder davantage d’attention et d’écoute, d’autant
plus que les dynamiques démographiques démontrent
que sa voix pùsera de plus en plus pour l’avenir de la
planĂšte.
La feuille de route de l’aprùs-2015 devra prendre en
compte les bouleversements apparus depuis le début
du nouveau millénaire, tout en anticipant les prochains
défis que ces bouleversements génÚrent. Se pose
ainsi la question de l’élargissement des OMD, par
exemple, aux thĂ©matiques des droits de l’Homme, de
la culture, de la transition énergétique face aux chan-
gements climatiques, le tout avec une approche de
durabilité.
Je me réjouis que les travaux du panel de haut niveau
pour l’agenda pour le dĂ©veloppement aprĂšs 2015,
mis en place par le Secrétaire général des Nations
unies, et ceux du groupe de travail ouvert sur les
Objectifs du développement durable (ODD) incitent à
la convergence des deux dĂ©marches. Je forme le vƓu
que l’ensemble des parties prenantes mette tout en
Ɠuvre pour qu’une telle convergence puisse aboutir
pleinement et ĂȘtre effective dĂšs que possible.
Pour cela, la Francophonie ne manquera pas de pour-
suivre son engagement en apportant sa contribution
autour de quelques priorités que représentent les
modes de consommation et de production durables,
l’éducation de la jeunesse et l’accĂšs Ă  l’emploi, l’éner-
gie durable pour tous et la prise en compte de la
dimension culturelle dans le développement durable.
La Francophonie prendra toute sa part de responsa-
bilitĂ© dans ce moment crucial oĂč s’élabore le cadre
de rĂ©fĂ©rence pour l’action future de l’ensemble de la
communauté internationale.
Abdou Diouf,
Secrétaire général de la Francophonie
Le Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal que les États et gouvernements membres de
la Francophonie avaient adopté en 2004, à Ouagadougou, donnait une défini-
tion du dĂ©veloppement durable fondĂ©e sur « la gestion maĂźtrisĂ©e et saine des
ressources naturelles, un progrÚs économique inclusif et continu, un dévelop-
pement social Ă©quitable faisant appel Ă  la tolĂ©rance et s’appuyant sur l’éduca-
tion et la formation, des garanties de dĂ©mocratie et d’État de droit Ă  tous les
citoyens et une large ouverture Ă  la diversitĂ© culturelle et linguistique ».
C’est avec une telle vision et une approche conciliant les dimensions Ă©cono-
mique, sociale, environnementale et culturelle que la Francophonie a structuré
son action en faveur de l’atteinte des OMD.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) n’étant pas un bailleur
de fonds, cette action se dĂ©cline en deux missions essentielles, autour d’un
plaidoyer politique sur les OMD et la coopĂ©ration internationale, d’une part, et
d’une action d’accompagnement pour le renforcement des capacitĂ©s humaines
et institutionnelles des pays membres, d’autre part.
En fonction de ses moyens et de la nature de ses missions, la Francophonie
apporte ainsi une contribution Ă  l’atteinte des OMD qui concernent la pauvretĂ©,
l’éducation primaire, l’égalitĂ© entre les hommes et les femmes, l’environnement
durable et le partenariat mondial.
S’agissant des objectifs relatifs Ă  la mortalitĂ© infantile, la santĂ© maternelle et
la lutte contre le sida, le paludisme et d’autres maladies, la Francophonie, qui
n’intervient pas dans le domaine de la santĂ©, ne peut agir que de maniĂšre indi-
recte Ă©tant donnĂ© que d’autres organismes spĂ©cialisĂ©s sont davantage outillĂ©s
dans ces domaines.
L’ensemble de ces actions tant de plaidoyer que de coopĂ©ration s’appuient sur
une approche partenariale nouĂ©e avec d’autres organisations internationales
et régionales ainsi que des réseaux institutionnels et professionnels. Une telle
approche se traduit notamment par la mobilisation de l’expertise francophone
et la diffusion de l’information pertinente.
Le prĂ©sent document, prĂ©parĂ© Ă  l’occasion du Sommet des Nations unies qui
se tiendra en septembre 2013, Ă  deux ans de l’échĂ©ance de 2015, a pour objet
de prĂ©senter une synthĂšse de l’état d’avancement des OMD au sein de l’espace
francophone et de rappeler l’essentiel de la contribution de la Francophonie à
cette rĂ©alisation, tout en tirant les enseignements de l’expĂ©rience acquise et en
traçant quelques perspectives.
La Francophonie,
quelles modalitĂ©s d’action ?
6
7
Objectif 1
Ă©liminer l’extrĂȘme
pauvreté et la faim
7
©Soupstock/Fotolia.com
8 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Malgré la récession internationale, les taux de pau-
vretĂ© n’ont jamais Ă©tĂ© aussi bas au niveau mon-
dial. Selon la Banque mondiale, le taux d’extrĂȘme
pauvreté fixé à 1,25 dollar US par jour a été réduit
de plus de la moitié depuis 1990. La proportion
de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar
par jour a diminuĂ© dans l’ensemble des rĂ©gions en
dĂ©veloppement, passant de 43 Ă  22 % entre 1990
et 2008(1)
. En chiffres absolus, le nombre de per-
sonnes vivant sous le seuil d’extrĂȘme pauvretĂ© est
ainsi passé de 1,9 milliard à 1,3 milliard durant cette
mĂȘme pĂ©riode. Il n’en demeure pas moins que, au
rythme actuel de progression, plus d’un milliard de
personnes dans le monde vivront encore en des-
sous du seuil de pauvretĂ© extrĂȘme en 2015.
Cette tendance générale masque, néanmoins,
d’importantes disparitĂ©s rĂ©gionales. Au sein de l’es-
pace francophone, l’Afrique subsaharienne peine
encore Ă  Ă©radiquer ce flĂ©au malgrĂ© d’importantes
avancées. Les données les plus récentes montrent
que la proportion de la population disposant de
moins de 1,25 dollar par jour dans les pays fran-
cophones est de 44 %(2)
en Afrique subsaharienne,
bien que certains pays enregistrent des chiffres
encourageants, tels que le Cameroun, le Cap-Vert,
Ă©tat des lieux
CIBLE | Réduire de moitié, entre 1990 et 2015,
la proportion de la population dont le revenu est
inférieur à 1,25 dollar US par jour
O B J E C T I F 1  : Ă© limi n er l’ e x t r ĂȘ me pauvre t Ă© e t la faim
(1) Source : Banque mondiale.
(2) Cette moyenne est calculée sur la base des données les plus récentes des pays concernés.
0
20
40
60
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
0
20
40
60
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
CaraĂŻbes
et Océanie
44%
2%
23%
38%
(%) (%)
37%
53%
49%
Proportion de la population vivant avec moins de 1,25 dollar US par jour
paritĂ© du pouvoir d’achat
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
0
20
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Afrique
de l’Ouest
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Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
CaraĂŻbes
et Océanie
44%
2%
23%
38%
(%) (%)
37%
53%
49%
Par région Afrique subsaharienne
9
la Cîte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, le Ghana et la
Mauritanie. Il convient toutefois de signaler que
cette moyenne s’élevait approximativement Ă  60 %
au dĂ©but des annĂ©es 1990. L’Afrique du Nord et
l’Asie du Sud-Est connaissent une meilleure situa-
tion avec, respectivement, 2 % et 23 % de la popu-
lation vivant dans la pauvretĂ© extrĂȘme.
MalgrĂ© une reprise de l’emploi en 2010, le chĂŽmage
dans le monde connaßt cette année encore une
nouvelle poussĂ©e et touche 200 millions d’individus
– soit une augmentation de 27 millions depuis le
début de la crise(1)
. À l’échelle mondiale, les femmes
et les jeunes demeurent les plus vulnérables, car
fortement exposés au chÎmage ou cantonnés dans
des emplois définis comme vulnérables(2)
.
Les jeunes ùgés de 15 à 24 ans sont particuliÚre-
ment touchés par la crise. En 2011, on dénombrait
74,8 millions de jeunes au chĂŽmage dans le monde,
soit 4 millions de plus depuis 2007.
Les femmes ont, quant Ă  elles, plus de risques que
les hommes d’ĂȘtre confinĂ©es dans des emplois vul-
nérables, principalement en Afrique subsaharienne,
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. La pro-
gression de l’emploi vulnĂ©rable s’observe au niveau
mondial et porte à 58 %(3)
la part globale des tra-
vailleurs en situation d’emploi vulnĂ©rable dans les
régions en développement. Leur nombre est estimé
dans le monde à 1,52 milliard d’individus, soit une
augmentation de 136 millions depuis 2000 et de
prĂšs de 23 millions depuis 2009(4)
.
L’Afrique subsaharienne francophone continue de
présenter des ratios emploi/population(5)
élevés(6)
et en légÚre hausse depuis le début de la crise,
passant de 66,4 à 66,8 % entre 2007 et 2011. Ce
niveau élevé est intimement lié au fort taux de pau-
vreté qui subsiste dans la région, astreignant sou-
vent les populations pauvres Ă  accepter un travail
quelle que soit sa qualité.
CIBLE | Assurer le plein-emploi et la possibilité
pour chacun, y compris les femmes et les jeunes,
de trouver un travail décent et productif
Indicateurs clés de la base de données sur le marché
du travail, Organisation internationale du travail.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
0 10
2011
20 30 40 50 60 70 80
(%)
2007
63,5%
64,1%
70,4%
70,7%
64,1%
64,5%
Afrique subsaharienne
Ratio emploi/population
personnes ùgées de 15 ans et plus
Baisse de 60à 44 %
Proportion de personnes vivant avec moins
de 1,25 dollar US par jour en Afrique subsaharienne
francophone depuis 1990
(1) Source : Tendances mondiales de l’emploi 2012. PrĂ©venir une aggravation de la crise de l’emploi, Organisation internationale du travail.
(2) L’emploi vulnĂ©rable est dĂ©fini comme la somme des pourcentages de travailleurs familiaux non rĂ©munĂ©rĂ©s et de travailleurs Ă  leur propre
compte dans l’emploi total.
(3) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
(4) Source : Tendances mondiales de l’emploi 2012. PrĂ©venir une aggravation de la crise de l’emploi, Organisation internationale du travail.
(5) Le ratio emploi/population indique ici la capacitĂ© de l’Afrique subsaharienne Ă  gĂ©nĂ©rer de l’emploi.
(6) Au plan mondial, le ratio emploi/population est passĂ©, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail, de 61,2 Ă  60,3 %
entre 2007 et 2011.
10 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Bien qu’un habitant de la planùte sur huit souffrait
encore de la faim entre 2010 et 2012, soit prĂšs de
870 millions d’individus(1)
, la situation de la faim dans
le monde s’amĂ©liore. La proportion mondiale d’indi-
vidus souffrant de la faim a baissé de 132 millions
entre 1990 et 2012.
Les régions en développement ont ainsi enre-
gistré quelques progrÚs avec un nombre total de
personnes sous-alimentĂ©es passant de 23,2 % en
1990 à 14,9 % en 2012(2)
. On enregistre ces progrĂšs
notamment en Asie du Sud-Est et aux CaraĂŻbes.
Néanmoins, depuis le début de la crise mondiale,
les progrÚs pour réduire la faim se sont ralentis
puis stabilisĂ©s. Au sein de l’espace francophone,
la proportion de personnes sous-alimentées reste
particuliÚrement élevée en Afrique subsaharienne,
oĂč la prĂ©valence de la sous-alimentation se chiffre Ă 
plus de 21 %(3)
de la population en 2011. Toutefois,
des pays comme Djibouti, le Ghana, la Guinée-
Bissau et le Mali ont avancé à pas de géant en
réduisant de moitié, entre 2000 et 2012, la part de
leur population sous-alimentée.
CIBLE | Réduire de moitié, entre 1990 et 2015,
la proportion de la population qui souffre de la faim
Prévalence de la malnutrition
Statistiques de l’Organisation des Nations unies
pour l’alimentation et l’agriculture
2002-2004 2010-2012
Djibouti 40,2 
% 19,8 
%
Ghana 12,7 
%  5 
%
GuinĂ©e-Bissau 19,9 
% 8,7 
%
Mali 18,3 
% 7,9 
%
EXEMPLESDERÉUSSITE
O B J E C T I F 1  : Ă© limi n er l’ e x t r ĂȘ me pauvre t Ă© e t la faim
(1) Source : The state of food insecurity in the world, FAO, 2012.
(2) Ibid.
(3) Données de la Banque mondiale.
©EricIsselée/Fotolia.com
11
(1) Liste des PMA à l’adresse : http://www.unohrlls.org/en/ldc/25/
(2) DĂ©claration de Bamako : adoptĂ©e lors du Symposium international sur le bilan des pratiques de la dĂ©mocratie, des droits et des libertĂ©s dans
l’espace francophone, tenu à Bamako du 1er
au 3 novembre 2000.
http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Bamako_2000_modif_02122011.pdf
(3) DĂ©claration de Saint-Boniface : adoptĂ©e par la ConfĂ©rence ministĂ©rielle de la Francophonie sur la prĂ©vention des conflits et la sĂ©curitĂ©
humaine, le 14 mai 2006. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Saint-Boniface.pdf
(4) DĂ©claration de Paris : adoptĂ©e par la IVe
Conférence des ministres francophones de la Justice, le 14 février 2008.
http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_4e_conf_justice_Paris_2008.pdf
(5) DĂ©claration de Kinshasa : adoptĂ©e par le XIVe
Sommet des chefs d’état et de gouvernement des pays ayant le français en partage,
tenu Ă  Kinshasa les 13 et 14 octobre 2012. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/SOMMET_XIV_Decl_Kinshasa_2012.pdf
La Francophonie est un espace contrasté en termes
de niveau de développement, avec, à chaque
extrémité, deux pays du G20 et 23 des 49 PMA(1)
.
Engagée par un devoir de solidarité entre ses pays
membres, l’OIF fait de la lutte contre la pauvretĂ© une
priorité absolue.
C’est dans cet esprit qu’elle accompagne les pays,
en travaillant de concert avec l’ensemble de la
communautĂ© internationale, pour mettre en Ɠuvre
les Objectifs du millénaire pour le développement et
promouvoir un développement durable et solidaire.
À travers des initiatives inĂ©dites et reconnues, la
Francophonie s’efforce ainsi de mettre en Ɠuvre
et de diversifier davantage son action au service
des populations les plus fragiles.
Cette priorité se trouve pleinement inscrite dans
son Cadre stratégique décennal de la Francopho-
nie (2005-2014) qui se décline en actions fondées
sur le renforcement des capacités institutionnelles
et humaines, l’accùs à l’information et la mutuali-
sation des expériences.
La Francophonie considùre qu’il ne peut y avoir de
développement durable et de lutte conséquente
contre la pauvreté sans gouvernance démocra-
tique assumée et sans respect effectif des droits de
l’Homme, qu’il s’agisse des droits politiques et civils
ou des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels.
Dans cet esprit, la Francophonie contribue Ă 
l’ancrage de la dĂ©mocratie, mais Ă©galement Ă  la
consolidation de l’État de droit, ainsi qu’à la pro-
motion et à la protection des droits de l’Homme
au sein de l’espace francophone. Les DĂ©clarations
de Bamako sur la démocratie, les droits et liber-
tés (2000)(2)
et de Saint-Boniface sur la prévention
des conflits et la sécurité humaine (2006)(3)
sont les
instruments de référence de la Francophonie au
service de ces valeurs. Les DĂ©clarations de Paris
(2008)(4)
et de Kinshasa (2012)(5)
ont, Ă  leur tour,
consacrĂ© et consolidĂ© l’engagement constant de
la Francophonie dans ces domaines.
L’ACTION DE LA FRANCOPHONIE
| Le respect et la promotion de la paix, de la démocratie
et des droits de l’homme :
un prérequis pour la lutte contre la pauvreté
« La dĂ©mocratie et le dĂ©veloppement  
sont indissociables : ce sont là  
les facteurs d’une paix durable. »     
                                       DĂ©claration de Bamako
12 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Inscrivant son action en vue de la réalisation de
l’objectif de rĂ©duction de la pauvretĂ©, l’OIF favorise
l’implication à tous les niveaux des acteurs en ren-
forçant les politiques sectorielles par des approches
de proximitĂ©. C’est pourquoi elle agit en faveur du
développement local et solidaire en apportant un
appui et une expertise aux acteurs locaux et en
les accompagnant dans la réalisation de projets
de proximitĂ© gĂ©nĂ©rateurs de revenus. L’objectif est
d’accroĂźtre les initiatives des communautĂ©s de base
en renforçant leurs capacitĂ©s d’ingĂ©nierie sociale,
d’élaboration, de gestion et de maintenance de
projets communautaires. Il s’agit de favoriser le
dĂ©veloppement d’une dĂ©marche de gestion de l’ac-
tion locale et de son insertion dans les programmes
nationaux de lutte contre la pauvreté.
Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, l’OIF a apportĂ©
un soutien technique et financier à la mise en Ɠuvre
de plus de 350 projets locaux. Elle a Ă©galement
contribuĂ© Ă  l’élaboration et Ă  la mise en Ɠuvre de
plans de développement local dans 14 localités de
5 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale,
qui ont touché prÚs de 25 000 bénéficiaires dont
75 % de femmes.
Forte de cette expĂ©rience, l’OIF a initiĂ©, en 2009,
un nouveau programme de lutte contre la pauvreté
au profit des pays en développement de la Franco-
phonie. Cette refondation de l’offre francophone en
matiÚre de développement a mené au lancement
du nouveau Programme francophone d’appui au
développement local (Profadel) en 2011. Suivant
une méthode participative, ce programme soli-
daire en faveur des communautés de base vise à
doter les collectivités des zones rurales et périur-
baines bénéficiaires de plans locaux de dévelop-
pement. Actuellement, Profadel est entré dans la
phase d’appropriation par les collectivitĂ©s locales
et les communautés de base bénéficiaires, afin
d’ancrer les rĂ©sultats acquis dans leurs propres
plans locaux de développement.
Outre les actions de formation et de renforcement
de capacité, 12 plans locaux de développement
ont été élaborés à ce jour. Depuis 2012, six projets
prioritaires, issus des plans locaux de développe-
ment au Sénégal, au togo et au Rwanda, ont fait
l’objet d’une subvention de l’OIF, touchant prùs de
30 000 bénéficiaires dont prÚs de 17 000 femmes.
| Une action de proximité
pour un développement local inclusif
55000
bénéficiaires
appui au développement local en afrique
francophone depuis 2000
O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R L’ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M
payS ET lOCalITĂ©S
BĂ©NĂ©FICIaIRES DU pROFaDEl
Suite Ă  un appel Ă  manifestation d’intĂ©rĂȘt lancĂ©
dans les pays du Sud membres de l’OIF, quatre
pays en développement ont ainsi été sélectionnés
pour amorcer ce nouveau projet : la RĂ©publique
centrafricaine, le Rwanda, le Sénégal et le
togo. Dans chacun de ces pays, trois localités
d’intervention ont Ă©tĂ© retenues.
RĂ©publique centrafricaine
‱ Commune de la Mbi dans la sous- prĂ©fecture de
Bossembele (prĂ©fecture d’Ombella Mpoko)
‱ Communes de la Lesse et de nola dans la sous-
préfecture de Mbaïki (préfecture de la Lobaye)
‱ Commune de ngoumbele, dans la sous-prĂ©fecture
de Sibut (préfecture de la Kemo)
Rwanda
‱ ngororero, dans la Province de l’Ouest (secteurs
de Muhanda et Kavumu)
‱ nyanza dans la Province du Sud (secteurs de
Kigoma et Busasamana)
‱ Rutsiro dans la Province de l’Ouest (secteurs de
Murunda et de Musasa)
Sénégal
‱ taĂŻba ndiaye (rĂ©gion de thiĂšs)
‱ ndiognick (rĂ©gion de Kaffrine)
‱ nguer Malal (rĂ©gion de Louga)
Togo
‱ AgbĂ©tiko (prĂ©fecture d’Agou)
‱ KoviĂ© (prĂ©fecture de Zio)
‱ Katanga (prĂ©fecture du Golfe)
13
Par ailleurs, consciente des enjeux du développe-
ment de la microfinance dans les pays du Sud,
l’OIF apporte un soutien dans ce domaine dans
le cadre de partenariats avec des institutions
de microfinance. Ces partenariats ont permis la
mise en place de projets destinés à développer
les compétences humaines en termes de ges-
tion stratĂ©gique d’une institution de microfinance.
Depuis 2008, cet accompagnement a touché plus
de 600 cadres, dirigeants et techniciens, prove-
nant principalement d’Afrique de l’Ouest.
PrĂšs de quinze ans aprĂšs les premiĂšres Assises
francophones de la formation professionnelle et
technique (FPt) Ă  Bamako en mai 1998, la Franco-
phonie a pu dresser un Ă©tat des lieux de son action
dans ce domaine lors des Assises de Ouagadou-
gou en septembre 2012 (lire encadré page sui-
vante). Parmi les conclusions, il est ressorti que la
mobilisation et le dĂ©veloppement d’une expertise
reconnue en matiĂšre de FPt ont pu contribuer Ă 
favoriser l’insertion des jeunes – filles et garçons –,
Ă  l’économie et l’emploi.
L’OIF accompagne en effet de nombreux pays
francophones en développement, notamment en
Afrique subsaharienne, dans la refondation ou la
consolidation de leurs systĂšmes de formation pro-
fessionnelle et technique. Des formations sont
réguliÚrement organisées au bénéfice des déci-
deurs politiques, des gestionnaires des centres de
formation professionnelle et technique ainsi que
des partenaires techniques et financiers, pour la
mise en Ɠuvre de leur politique et l’élaboration des
programmes de formation avec les entreprises.
Depuis 2007, l’OIF a mobilisĂ© une centaine d’ex-
perts issus de tout l’espace francophone. À titre
d’exemple, seize pays(1)
en ont bénéficié en 2011.
En complĂ©ment, l’OIF Ă©labore et diffuse des guides
mĂ©thodologiques permettant d’adapter l’offre de
formation aux besoins du marché du travail. Ces
outils, devenus des références dans la plupart des
pays francophones, sont partagés sur un portail
internet : www.fpt-francophonie.org
| Promouvoir l’insertion
professionnelle
Depuis 2008, le projet Transfert et accompagnement national pour
le dĂ©veloppement d’une expertise en microfinance (Tandem),
initié avec Développement international Desjardins (DID*), a per-
mis la formation de plus de 210 cadres et dirigeants, provenant de
138 institutions de microfinance de l’Union Ă©conomique et monĂ©-
taire ouest-africaine (UEMOA). Dans le mĂȘme esprit, il convient
de noter que la Confédération des institutions financiÚres (CIF),
qui reprĂ©sente aujourd’hui 70 % du marchĂ© de la microfinance en
Afrique de l’Ouest, avec 2,4 millions de membres, avait Ă©tĂ© mise en
place, dùs 2000, avec le soutien de l’OIF.
* développement international desjardins est pionnier dans le déploiement
et le développement de la microfinance à travers le monde.
eXeMPLeSderÉuSSIte
(1) Albanie, Bulgarie, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Comores, Ex-République yougoslave de Macédoine, Laos, Lituanie, Mali,
Maurice, Moldavie, Roumanie, Rwanda, Seychelles, Vietnam.
QUaTRE aXES maJEURS
pOUR l’INSERTION
SOCIO-pROFESSIONNEllE
DES JEUNES
Le programme de la FPT de l’OIF est structurĂ©
autour de quatre thématiques :
‱ L’élaboration d’une politique sectorielle efficiente
recourant à l’approche programme.
Les besoins du marché du travail viennent définir
les orientations des formations tout en tenant
compte des moyens des Ă©tats ;
‱ La rĂ©daction des programmes de formation
selon l’approche par les compĂ©tences (APC).
La révision et la rédaction des référentiels
de formation se réalisent, dans chaque corps
de métier, en fonction des compétences
dont ont besoin les entreprises ;
‱ L’insertion dans les cursus de formation
professionnelle de modules liés aux connaissances
dont un jeune peut avoir besoin pour fonder
son entreprise ;
‱ Un soutien à l’hîtellerie-tourisme dans les pays
oĂč ce secteur Ă©conomique particulier reprĂ©sente
un pourcentage non négligeable dans leur produit
intérieur brut (PIB).
14 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
En optant pour une approche transversale de la
question de la jeunesse, l’OIF agit en s’appuyant sur
un double principe: l’inclusion et le renforcement
des capacités des jeunes. La jeunesse demeure
une cible prioritaire dans l’ensemble des actions
de l’OIF contribuant Ă  la lutte contre la pauvretĂ©.
Convaincue qu’une inclusion des jeunes est nĂ©ces-
saire dans la recherche de solutions appropriées et
durables, l’OIF s’est attelĂ©e Ă  accroĂźtre leurs capa-
citĂ©s d’action en soutenant les organisations et les
initiatives des jeunes francophones.
Depuis 2008, les Écoles d’étĂ© de la Francophonie
servent de cadre de formation destiné à renforcer les
compétences de jeunes, issus de la société civile,
dans l’optique d’amĂ©liorer leur employabilitĂ©. Elles
offrent annuellement l’occasion à une centaine de
jeunes de s’informer pleinement sur la Francophonie
et ses actions, de se rencontrer, d’échanger et de
suivre des ateliers de formation et de réflexion pour
renforcer leurs capacitĂ©s d’action dans les domaines
d’intervention prioritaires de la Francophonie. Les
quatre premiĂšres Ă©ditions se sont tenues Ă  Casa-
blanca (Maroc) en 2008 sur le thĂšme de l’économie
de l’environnement, à Ouagadougou (Burkina Faso)
en 2009 sur le thùme de l’entreprenariat social des
jeunes, à tunis (tunisie) en 2010 sur la diversité au
service de la paix, et Ă  nouakchott (Mauritanie) en
2011 sur les migrations internationales et le dévelop-
pement dans l’espace francophone.
Ces Ă©coles d’étĂ© ont permis de structurer quatre
réseaux jeunesse autour des thématiques sui-
vantes : « Droits de l’Homme, dĂ©mocratie et paix »,
« Culture numérique », « Développement durable »,
« Langue française, diversité culturelle et linguis-
tique ». Les travaux de ces réseaux ont lieu lors
d’ateliers rĂ©gionaux ainsi que sur le portail jeu-
nesse de la Francophonie, plate-forme numérique
de dĂ©bats et d’échanges(1)
.
Outre les mobilisations propres Ă  la Francophonie,
l’OIF a soutenu, depuis 2005, la participation de
plus de 450 jeunes francophones Ă  une trentaine
de grandes réunions internationales, organisées par
l’OnU, l’Union africaine et la sociĂ©tĂ© civile notamment.
(1) En 2012, le portail jeunesse de la Francophonie a reçu 700 000 visiteurs et compte aujourd’hui prĂšs de 16 000 membres de son rĂ©seau social.
| Pour l’engagement des jeunes
eXeMPLeS de rencontreS
InternAtIonALeS
Évaluation du Programme d’action mondial pour la jeunesse
(Le Caire, 2005) ; Forum urbain mondial (Vancouver,
2006) ; Forum mondial des droits de l’Homme (Nantes,
2006) ; 5e
Forum pour le dĂ©veloppement de l’Afrique
(Addis-Abeba, 2006) ; Forum mondial sur la jeunesse
et les TIC au service du développement (GenÚve, 2007) ;
1er
Forum africain des jeunes (Ouagadougou, 2007) ; confé-
rences sur les changements climatiques, trois rencontres
internationales organisĂ©es respectivement par l’Union afri-
caine (Zimbabwe, 2010) et l’ONU (Mexique, 2010, et New
York, 2011) ; etc.
O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R L’ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M
aSSISES SUR l’ENSEIgNEmENT
ET la FORmaTION TEChNIQUES ET pROFESSIONNElS
La Conférence des ministres de
l’éducation des pays ayant le fran-
çais en partage (ConfĂ©men) et l’OIF
ont organisé, en collaboration avec
le gouvernement du Burkina Faso,
les 2es
Assises sur l’enseignement
et la formation techniques et pro-
fessionnels (EFtP), du 4 au 7 sep-
tembre 2012 Ă  Ouagadougou.
trois cents participants Ă©taient
invités à débattre autour du thÚme :
« quelles compétences profession-
nelles et techniques pour une meil-
leure insertion socio-Ă©conomique
des jeunes ? ».
Ces assises ont servi de cadre
pour faire l’état des lieux de l’EFtP
depuis les Assises de Bamako en
1998 et identifier les contraintes
majeures qui entravent le dévelop-
pement de l’EFtP dans les pays
francophones. Les participants ont
également formulé des recomman-
dations en vue de renforcer la coo-
pĂ©ration de l’OIF et de la ConfĂ©men
dans ce domaine.
15
DEUX JEUNES
VOlONTaIRES TĂ©mOIgNENT
Mission de volontariat
en tant qu’assistante de projets
de développement rural
(Burkina Faso)
« Cela a Ă©tĂ© pour moi une pĂ©riode d’échange
avec des hommes, des femmes et des enfants
si différents souvent, et pourtant si proches
dans leur humanitĂ©, le dĂ©but d’une nouvelle
aventure sur le plan professionnel
 »
occupe aujourd’hui le poste de spĂ©cialiste
en renforcement des capacités locales
pour la formation professionnelle et technique
dans le secteur du tourisme Ă  fort potentiel.
Mission de volontariat
en tant qu’attachĂ©e de coopĂ©ration
pour le commerce et développement
durable (Gabon)
« Pendant un an j’ai pu m’intĂ©grer au contexte et
à la culture locale. J’ai appris à voir des choses
sous plusieurs angles et Ă  analyser prudemment
des circonstances car la diversité culturelle peut
affecter des pratiques professionnelles et sociales.
Il faut toujours garder la volonté de travailler,
d’apprendre, de partager et de collaborer. »
occupe aujourd’hui le poste de
consultante pour la banque mondiale.
Le VIf en cHIffreS
‱ 45% de femmes, 55% d’hommes
‱ Moyenne d’ñge: 28AnS
‱ Ressortissants de 29 PAYS de la Francophonie
‱ Missions rĂ©parties dans 28 PAYS de la Francophonie
‱ 80% d’entre eux sont originaires des pays du Sud
et de l’europe centrale et orientale
VOLONTARIAT INTERNATIONAL
DE LA FRANCOpHONIE
toujours avec le mĂȘme souci de cibler prioritaire-
ment la jeunesse, le programme de Volontariat
international de la Francophonie (ViF), mis en
place en 2007, permet aux jeunes francophones
d’agir concrĂštement en mettant leurs compĂ©tences
au service d’organismes situĂ©s dans l’un des 57
Ă©tats et gouvernements membres de l’OIF. Ces
jeunes s’engagent à apporter leur concours à la
mise en Ɠuvre de projets de dĂ©veloppement et de
coopĂ©ration, qui touchent notamment Ă  l’éduca-
tion, au numérique et au développement durable.
Ce programme de volontariat s’inscrit doublement
dans le cadre de la rĂ©alisation de l’Objectif 1, en ce
qu’il permet aux volontaires de mener, d’une part,
une mission de développement dans un pays fran-
cophone et, d’autre part, d’amĂ©liorer leurs compĂ©-
tences pour favoriser leur insertion professionnelle.
En effet, ce programme professionnalisant permet
d’accroĂźtre l’employabilitĂ© des jeunes volontaires.
Il leur est particuliÚrement bénéfique à leur retour
comme tremplin Ă  l’emploi, premiĂšre prĂ©occupa-
tion d’une grande majoritĂ© de jeunes francophones.
Ces derniers acquiĂšrent une plus grande confiance
dans leurs capacités, ce qui élargit leurs perspec-
tives d’emploi qualifiĂ© et stable, facteur d’intĂ©gra-
tion sociale et d’insertion dans la vie Ă©conomique
de leur pays.
Depuis ses débuts, le programme de volontariat
de l’OIF a bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă  prĂšs de 150 jeunes dĂ©ployĂ©s
sur les cinq continents. Ces jeunes vivent une
expérience enrichissante et formatrice dans un
environnement culturel et social différent du leur.
Outre l’acquisition de compĂ©tences nouvelles, ces
jeunes s’ouvrent à d’autres cultures et tissent des
liens de confiance et de rĂ©ciprocitĂ© grĂące Ă  l’origi-
nalité de cette mobilité Sud-Sud.
Clément Duhaime,
Administrateur
de l’OIF, et les cinquante
et un jeunes volontaires
de la promotion 2012
du programme de
Volontariat international
de la Francophonie
Ă  Paris,
le 25 octobre 2012.
©patrickLazic/OIF
ATTIBA TANIA (bénin)
CHU THI QUYNH MAY (Vietnam)
©photos:patrickLazic/OIF
16 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
DĂšs ses origines, en tant qu’organisation fondĂ©e sur
le partage d’une langue commune, l’OIF s’attache à
promouvoir le rĂŽle de la culture en tant que dimen-
sion incontournable pour le développement écono-
mique et social. Le poÚte-président Léopold Sédar
Senghor, l’un des pùres fondateurs de la Franco-
phonie, avait ainsi coutume de dire que «la culture
est au début et à la fin de tout développement».
Depuis le premier Sommet de la terre, en 1992, en
passant par celui de Johannesburg en 2002 et plus
récemment celui de Rio +20, la Francophonie a tou-
jours affirmé cette position.
Parce que la richesse et la diversité de leurs
cultures constituent un atout majeur de dévelop-
pement pour les pays de l’espace francophone,
l’OIF, aprùs avoir largement soutenu le processus
menant à l’adoption de la Convention de l’Unesco
sur la protection et la promotion de la diversité des
expressions culturelles (2005), participe, depuis, Ă 
sa mise en Ɠuvre, en accompagnant les indus-
tries culturelles et la structuration des filiĂšres de la
culture dans les pays en développement.
Le programme d’appui au dĂ©veloppement des
politiques et industries culturelles permet ainsi
d’accompagner ces pays dans la crĂ©ation d’un
environnement favorable Ă  la culture sur le plan
pROFIlS CUlTURElS
DES payS DU SUD
L’OIF a lancĂ© depuis 2007 un vaste
chantier de cartographie des filiĂšres
des industries culturelles dans
les pays du Sud.
Cette opération a permis de réaliser
le profil culturel de dix pays et la
publication en 2012 de trois ouvrages
régionaux : Asie du Sud-Est et Pacifique
(Cambodge, Laos, Vietnam, Vanuatu),
CaraĂŻbes (HaĂŻti, Dominique,
Sainte-Lucie) et Afrique de l’Ouest
(Burkina Faso, CĂŽte d’Ivoire, SĂ©nĂ©gal).
Le projet a été étendu en 2011 à trois
pays d’Afrique centrale : Cameroun,
Congo, Gabon.
| Renforcer la contribution de la culture
au développement
O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R L’ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M
OBJECTIFS DU pROgRammE
D’appUI aU DĂ©VElOppEmENT
DES pOlITIQUES ET INDUSTRIES
CUlTUREllES
‱ Accompagner les Ă©tats membres dans
la production et la diffusion de leurs expressions
culturelles ainsi que dans le renforcement
de leurs politiques culturelles publiques :
organisation de séminaires, mise à disposition
d’expertise, soutien financier, etc. ;
‱ Contribuer Ă  l’établissement d’un systĂšme
d’information Ă©conomique sur la culture (mise
Ă  jour des donnĂ©es sur l’économie de la culture,
sur l’état de structuration des filiĂšres culturelles
et sur la contribution de ces filiĂšres Ă  l’économie
nationale): mise à disposition d’un guide
d’élaboration et de mise en Ɠuvre des politiques
culturelles, cartographie des industries culturelles
dans les pays du Sud et publication de profils
culturels (lire encadré ci-contre);
‱ Faciliter l’accĂšs des opĂ©rateurs culturels aux
financements, notamment auprĂšs des banques
et des institutions financiĂšres, dans les pays
francophones du Sud : mise en place de trois
fonds de garantie des industries culturelles
(FGIC)*, financĂ©s Ă  raison de 1,43 million d’euros,
qui permettent de cautionner Ă  hauteur
de 70 Ă  80 % les prĂȘts des institutions bancaires
consentis aux entrepreneurs culturels.
Ces fonds sont gérés en partenariat avec
des Ă©tablissements bancaires locaux ;
‱ Professionnaliser et structurer les filiùres et
les mĂ©tiers de la culture Ă  travers l’organisation
d’activitĂ©s de formation : une vingtaine de soutiens
financiers ont Ă©tĂ© apportĂ©s Ă  l’organisation de
formations techniques (animation et administration
culturelles, régie générale, régie son et lumiÚre,
management d’artistes, etc.).
* Pays bénéficiaires : deux pays francophones
du Maghreb (Maroc et Tunisie) ainsi que les 15 pays
de la Communauté économique
des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
17
politique, législatif et juridique afin de favori-
ser l’émergence d’une vĂ©ritable Ă©conomie de la
culture. Depuis 2005, ce sont 850 entrepreneurs
culturels qui ont bénéficié de formations. Plus
récemment, quatre pays (Burkina Faso, Gabon,
Niger et Sénégal) ont été retenus, en 2011, sur
manifestation d’intĂ©rĂȘt international pour bĂ©nĂ©fi-
cier d’un accompagnement structurant sur quatre
ans qui touche aussi bien Ă  leur politique nationale
culturelle, Ă  l’élaboration d’outils d’aide Ă  la dĂ©ci-
sion qu’à la formation de cadres institutionnels et
d’opĂ©rateurs de la culture.
Parallùlement, l’OIF apporte un soutien aux filiùres de
la culture par ses Fonds d’aide dĂ©diĂ©s Ă  la circula-
tion des artistes et aux arts visuels. Depuis 2002,
l’OIF permet chaque annĂ©e la participation de prĂšs
de 45 artistes, issus d’une cinquantaine de pays
francophones, Ă  des manifestations culturelles.
Elle accompagne Ă©galement les professionnels de
l’audiovisuel des pays francophones du Sud dans
la production et la valorisation de leurs Ɠuvres
à travers, d’une part, son Fonds de production
audiovisuelle du Sud et, d’autre part, divers par-
tenariats avec des festivals qui valorisent les ciné-
mas du Sud, parmi lesquels le Festival pan-afri-
cain de cinéma et de télévision de Ouagadougou
(Fespaco), les Journées cinématographiques de
Carthage et le pavillon des cinémas du monde du
Festival de Cannes. En 2012, prĂšs de 1,2 million
d’euros d’aides ont Ă©tĂ© allouĂ©s par le Fonds fran-
cophone de production audiovisuelle du Sud, qui
appuie chaque année entre 50 et 70 projets (longs
et courts métrages, séries télévisées, etc.).
Le film Sur la planche
de LeĂŻla Kilani (Maroc),
soutenu par le
Fonds francophone
de production
audiovisuelle du Sud,
a été sélectionné
Ă  la Quinzaine des
réalisateurs au Festival
international du film
de Cannes en 2011.
1,2million d’euros
alloués en 2012 par le Fonds francophone
de production audiovisuelle du Sud
18 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
19
Objectif 2
Assurer
l’éducation
primaire
pour tous
©VincentOhl/OIF
19
20 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
La scolarisation dans l’enseignement primaire pro-
gresse dans la plupart des régions en développe-
ment, passant de 84 à 91 % entre 1999 et 2010.
On enregistre les augmentations les plus notables
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, mais sur-
tout en Afrique subsaharienne. En effet, nombre
de pays francophones d’Afrique subsaharienne
affichent des progrĂšs particuliĂšrement impres-
sionnants, comme le BĂ©nin, le Burundi, le Burkina
Faso, la Guinée, Madagascar, le Mali et le Niger,
oĂč les taux nets de scolarisation dans le primaire
ont augmenté de plus de 25 points de pourcen-
tage entre 1999 et 2009. Le Burundi, le Rwanda,
São Tomé-et-Príncipe et le Togo ont, quant à eux,
d’ores et dĂ©jĂ  atteint l’objectif de l’éducation pri-
maire pour tous ou sont sur le point de l’atteindre.
Quelques avancées ont également été enregis-
trĂ©es dans l’intĂ©gration des filles dans l’enseigne-
ment primaire(1)
dans le monde. Dans les régions
en développement, la part des filles non scolari-
sĂ©es a lĂ©gĂšrement chutĂ©, passant de 58 Ă  53 %
sur la période 1999-2010.
Si les abandons en cours de scolarité restent
encore trop importants dans de nombreux pays,
Ă©tat des lieux
CIBLE | D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons
et filles, partout dans le monde, les moyens de terminer
un cycle complet d’études primaires
O B J E C T I F 2  : A ssurer l’ Ă© ducat io n primaire pour t ous
(1) Taux net ajusté de scolarisation dans le cycle primaire.
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%)
90%
96%
95%
72%
(%)
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Afrique
de l’Ouest
69%
Afrique
centrale
66%
Afrique orientale
et australe
89%
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%)
90%
96%
95%
72%
(%)
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Afrique
de l’Ouest
69%
Afrique
centrale
66%
Afrique orientale
et australe
89%
Par région
Taux d’achĂšvement de l’école primaire
total du groupe d’ñge pertinent
Afrique subsaharienne
21
le taux mondial d’achĂšvement de l’éducation pri-
maire atteint les 90 % en 2010. Au sein de l’espace
francophone, si le taux s’élĂšve Ă  72 %(1)
en Afrique
subsaharienne, il tourne autour de 90 % en Asie du
Sud-Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient
ainsi que dans les CaraĂŻbes et l’OcĂ©anie selon les
derniĂšres estimations.
En dépit de ces évolutions, des disparités régio-
nales entre les sexes dans l’enseignement pri-
maire demeurent, amoindrissant ainsi les progrĂšs
d’ores et dĂ©jĂ  obtenus. Les disparitĂ©s entre zones
urbaines et rurales persistent, la probabilité de ne
pas ĂȘtre scolarisĂ© Ă©tant deux fois plus forte pour
les enfants des zones rurales.
Au cƓur de la rĂ©alisation des Objectifs du millĂ©-
naire pour le dĂ©veloppement, l’éducation demeure
la pierre angulaire des stratégies de développe-
ment et de lutte contre la pauvreté. La Franco-
phonie s’est rĂ©solument engagĂ©e sur la voie de
l’éducation universelle de qualitĂ© comme le men-
tionne son Cadre stratégique décennal appelant à
« contribuer Ă  l’effort international pour permettre
aux États et gouvernements d’assurer un cycle
complet d’études primaires en Ă©liminant les dis-
paritĂ©s entre les sexes ».
La Francophonie s’attache à favoriser le par-
tage d’expĂ©riences et de pratiques afin d’agir de
concert avec l’ensemble des acteurs et partenaires
internationaux concernés. Depuis le Sommet de la
Francophonie de Bucarest (2006), et en se fon-
dant sur l’expĂ©rience acquise des annĂ©es antĂ©-
rieures, l’OIF a mis en Ɠuvre des initiatives inno-
vantes exemplaires pour s’adapter aux besoins
des populations de l’espace francophone.
Face au constat du manque d’enseignants du
primaire dans le monde, que l’Unesco Ă©value Ă 
18 millions en 2015, la Francophonie a fait le choix
de concentrer ses efforts autour de la formation
des maĂźtres du primaire.
À la suite du XIe
Sommet de la Francophonie en
2006, l’OIF et l’Agence universitaire de la Fran-
cophonie (AUF) ont ainsi dĂ©veloppĂ© l’Initiative
francophone pour la formation Ă  distance des
maütres (Ifadem). Il s’agit d’une approche parti-
culiÚrement innovante destinée à améliorer les
compétences professionnelles des instituteurs en
poste, prioritairement dans des zones rurales, car
ces zones souvent défavorisées demandent un
investissement particulier. Il s’agit d’un disposi-
tif de formation de 200 à 300 heures, dispensé
principalement Ă  distance, en autoformation, per-
mettant aux instituteurs de suivre leur formation
en parallÚle à leurs activités de classe. Fortement
L’ACTION DE LA FRANCOPHONIE
| Initiative francophone pour la formation
Ă  distance des maĂźtres
(1) Cette moyenne est calculĂ©e sur la base des donnĂ©es les plus rĂ©centes des pays concernĂ©s. L’annĂ©e de rĂ©fĂ©rence pour chaque
pays est indiquée en annexe.
90 %
Taux d’achĂšvement des Ă©tudes primaires
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient francophones
22 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
ancrée dans les contextes administratifs et aca-
dĂ©miques locaux, l’Ifadem est gĂ©rĂ©e en lien Ă©troit
avec les gouvernements des pays partenaires et
fait de ce principe d’action une prioritĂ©.
Actuellement déployée dans six pays francophones:
le BĂ©nin, le Burundi, HaĂŻti, le Liban, le niger et la
RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, l’Ifadem est
appelĂ©e Ă  s’étendre dans quatre nouveaux pays en
2013: le Burkina Faso, le Cameroun, la Cîte d’Ivoire
et le togo. À ce jour, prùs de 10 000 maütres et for-
mateurs ont été formés.
Afin de répondre aux demandes croissantes de
formations spécialisées en technologies éduca-
tives, des ateliers de formation et d’initiation à
l’informatique, à l’internet et aux technologies de
l’information et de la communication pour l’édu-
cation (tICE) ont été proposés aux instituteurs et
aux professionnels du secteur, en complément du
parcours de formation Ifadem. Ces opérations ont
facilitĂ© les initiatives liĂ©es Ă  l’intĂ©gration des tIC
dans l’éducation, et permis d’initier un processus
d’appropriation du numĂ©rique au sein de plusieurs
milieux professionnels. En 2010-2011, environ 500
professionnels des tICE ont ainsi pu participer
à des rencontres professionnelles et bénéficier
d’ateliers de formation à cet effet. Ces rencontres
ont Ă©tĂ© suivies par la production d’outils pĂ©dago-
giques en ligne.
Formation Ă 
l’informatique
à l’espace
numérique Ifadem
de Kayanza
au Burundi.
O B J E C t I F 2 : A S S U R E R L’ Ă© D U C At I O n P R I M A I R E P O U R t O U S
en 2013, L’IfAdeM
dAnS Le Monde, ce Sont :
‱ 325000 Ă©lĂšves concernĂ©s dans sept pays
‱ 6800 personnes formĂ©es aux tiCe
‱ 19 espaces numĂ©riques
‱ 9500 enseignants formĂ©s
‱ 1000 Ă©quipements numĂ©riques
‱ 500 formateurs et encadreurs
‱ 140000 ouvrages et dotations pĂ©dagogiques
‱ 88% d’enseignants certifiĂ©s
pRINCIpaUX OBJECTIFS
DU DISpOSITIF IFaDEm
‱ Mettre en Ɠuvre des dispositifs de formation
hybride, en partie Ă  distance, en introduisant
progressivement l’usage des tICE ;
‱ AmĂ©liorer les mĂ©thodes d’enseignement
à la faveur de pratiques innovantes, de l’emploi
de nouveaux outils didactiques et de nouvelles
méthodes pédagogiques ;
‱ Renforcer la professionnalisation des formateurs
locaux ;
‱ Appuyer la dĂ©finition de stratĂ©gies de formation
continue des enseignants du primaire ;
‱ Analyser les retombĂ©es et le rapport
coĂ»t-efficacitĂ© du dispositif mis en Ɠuvre.
©Ifadem
23
L’offre d’accompagnement de l’OIF se concentre
autour des politiques et institutions nationales et
des compétences humaines.
Dans l’objectif d’appuyer les gouvernements dans
l’élaboration ou le renforcement de politiques natio-
nales garantes de l’équitĂ© et de la qualitĂ© de l’ensei-
gnement, l’OIF mùne, depuis 2009, un projet nova-
teur visant à renforcer le rîle de l’État en tant que
rĂ©gulateur de la qualitĂ© et de l’équitĂ© des ser-
vices Ă©ducatifs. Le projet concerne d’ores et dĂ©jĂ 
huit pays francophones (Burkina Faso, HaĂŻti, Maroc,
Maurice, République démocratique du Congo,
Roumanie, Rwanda et Vietnam). En outre, depuis
2012, cinq pays ont organisé un séminaire national
de sensibilisation et de diagnostic sur la régulation
par l’état de la qualitĂ© et de l’équitĂ© de l’éducation
(Burkina Faso, Maroc, République démocratique
du Congo, Roumanie et Vietnam). Ces séminaires
ont pour objectif de réunir un échantillon significa-
tif d’acteurs du systĂšme Ă©ducatif aussi bien public
que privé, afin de relever les forces et les faiblesses
des stratĂ©gies existantes et d’identifier les mesures
prioritaires Ă  mettre en place.
Parce que les dispositifs nationaux d’évaluation
(dNE) sont des outils incontournables pour informer
efficacement les décideurs et les acteurs locaux sur
le niveau des acquis scolaires, les conditions d’en-
seignement et l’environnement des Ă©coles, l’OIF
soutient, depuis 2010, trois pays francophones
(Burkina Faso, Liban et Sénégal) pour la mise en
place d’un dispositif national d’évaluation. Depuis
2013, chacun de ces pays dispose d’un point focal
lui permettant de coordonner le travail d’évalua-
tion, ainsi que de bureaux mis Ă  la disposition des
membres du DnE par les ministĂšres de l’éducation
nationale. Dans ce cadre, afin de soutenir le travail
des membres du DnE et d’assurer la pĂ©rennitĂ© et
l’autonomie de ces dispositifs, l’OIF a Ă©quipĂ© les
bureaux de matériel informatique et mis à disposi-
tion des experts internationaux en Ă©valuation.
ParallÚlement, en partenariat avec la Confémen
et l’Organisation islamique pour l’éducation, les
sciences et la culture (Isesco), l’OIF mùne, depuis
2006, un projet visant le renforcement des capa-
cités des personnels de gestion du systÚme édu-
catif dans sept pays francophones (BĂ©nin, Burkina
Faso, Cameroun, Mauritanie, RĂ©publique centra-
fricaine, Congo et tchad). Elle intervient principa-
lement en fournissant un appui technique et finan-
cier Ă  ces pays, par le biais notamment de mise Ă 
disposition d’expertise, pour l’élaboration d’outils
de formation destinés aux gestionnaires de leur
systÚme éducatif. Elle accompagne ces stratégies
de formation des gestionnaires en mettant Ă  dis-
position de ces pays des outils méthodologiques.
Depuis 2005, l’OIF a appuyĂ© 20 pays d’Afrique et
de l’ocĂ©an Indien dans la formulation de politiques
nationales de formation et d’encadrement des
maßtres. Au total, 600 hauts cadres ont bénéficié
de ces formations. Par ailleurs, l’OIF a Ă©laborĂ© plu-
sieurs outils méthodologiques, tels que des réfé-
rentiels de compétence ou de formation ainsi que
des guides pédagogiques.
| Gestion et régularisation des systÚmes éducatifs
SĂ©mINaIRE NaTIONal
DE DIagNOSTIC SUR
la RĂ©gUlaTION paR l’éTaT
DE la QUalITĂ© ET DE l’éQUITĂ©
DE l’éDUCaTION
Du 14 au 16 mars 2013, 90 représentants de la
communauté éducative du Maroc ont participé
à un séminaire national de diagnostic sur la
rĂ©gulation par l’état de la qualitĂ© et de l’équitĂ© de
l’éducation, organisĂ© par l’OIF en partenariat avec
le ministĂšre de l’éducation nationale marocain.
L’objectif Ă©tait d’établir, de maniĂšre participative
entre les divers acteurs de la communauté
Ă©ducative (gouvernement, administration,
partenaires sociaux, enseignants, chefs
d’établissements publics et privĂ©s
),
un consensus sur les points prioritaires sur
lesquels des dĂ©cisions de rĂ©gulation devront ĂȘtre
prises en matiĂšre d’équitĂ© et de qualitĂ©
de l’éducation au Maroc.
24 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Pour la Francophonie, il est toujours apparu pri-
mordial que l’appui nĂ©cessaire Ă  l’enseignement
du français prenne en compte les contextes cultu-
rels et linguistiques trÚs différents dans lesquels
s’inscrit cet enseignement.
L’OIF contribue ainsi, depuis 2007, à la promo-
tion et Ă  la valorisation des langues nationales, en
facilitant la formation à l’approche de la didactique
convergente français/langues nationales de prÚs
de 600 enseignants. Il s’agit de produire et de
mettre à la disposition des 15 pays concernés(1)
des outils pédagogiques diversifiés, parmi les-
quels des guides didactiques, des bi-grammaires
et des dictionnaires bilingues et trilingues.
Cette action se trouve amplifiée par le lancement en
2012 de l’initiative École et langues nationales en
Afrique (ÉLAN-Afrique) menĂ©e en partenariat avec
l’AUF, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres français
et l’Agence française de dĂ©veloppement (AFD) au
bĂ©nĂ©fice de huit pays francophones d’Afrique sub-
saharienne (BĂ©nin, Burkina Faso, Burundi, Came-
roun, Mali, Niger, République démocratique du
Congo, Sénégal) retenus sur appel à propositions.
Ă©lan-Afrique est fondĂ©e sur les rĂ©sultats d’études
menées antérieurement tel le projet de Langues
de scolarisation dans l’enseignement fonda-
mental en Afrique subsaharienne francophone
(Lascolaf). Ce projet a pour objectif de promou-
voir l’usage conjoint des langues africaines et de
la langue française dans l’enseignement primaire,
ce qui, Ă  terme, touchera plus de 627 000 ensei-
gnants et 15 millions d’élĂšves.
Cet accompagnement vise d’une part Ă  crĂ©er, au
sein de l’espace francophone, un dispositif inter-
national de capitalisation et de renforcement des
capacitĂ©s (Ă©change d’expĂ©riences, expertise et
formation) au service de l’enseignement bilingue
dans les pays africains, et d’autre part à renfor-
cer les huit ministùres de l’Éducation nationale
concernés pour conduire les réformes nécessaires
à l’usage croissant des langues africaines avec le
français dans l’enseignement primaire.
Par ailleurs, des sessions de formation et des
outils pédagogiques destinés au renforcement des
compétences des professeurs de français ont été
dĂ©ployĂ©s, depuis 2009, en direction d’une quaran-
taine de pays oĂč le français n’est pas la seule ou
la principale langue au sein du systĂšme Ă©ducatif. À
cet effet, pas moins de 250 formations bénéficient,
depuis 2010, à prùs de 27 000 formateurs, ensei-
gnants et experts nationaux pour un renforcement
de leurs capacités pédagogiques.
Enfin, dans le cadre de la promotion et de la dif-
fusion des langues partenaires, le Prix Kadima,
crĂ©Ă© par l’OIF en 1989, a pour but de valoriser et
de promouvoir les langues africaines et créoles
en encourageant les recherches appliquées ainsi
que les efforts de création littéraire et de traduc-
tion dans ces langues. Il est décerné tous les deux
ans Ă  un auteur d’Ɠuvre inĂ©dite rĂ©digĂ©e dans l’une
de ces langues – ou en français s’il s’agit d’une
traduction.
| Ă©ducation et multilinguisme
O B J E C T I F 2  : A ssurer l’ Ă© ducat io n primaire pour t ous
Promotion et valorisation  
des langues nationales au sein  
de l’espace francophone     
(1) Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Mali, Niger, République démocratique du Congo et Sénégal),
Zone arabophone (Liban, Maroc et Tunisie), zone créolophone (Dominique, Haïti, Sainte-Lucie et Seychelles).
25
©RogerMoukarzel/OIF
Afin de complĂ©ter les actions relatives Ă  l’alpha-
bĂ©tisation et favoriser la lecture publique, l’OIF a
bĂąti un rĂ©seau qui se chiffre aujourd’hui Ă  prĂšs de
300 Centres de lecture et d’animation cultu-
relle (Clac) dans 21 pays(1)
en développement.
Plus d’une centaine de nouveaux Clac doivent ĂȘtre
implantĂ©s d’ici Ă  la fin 2013 dans une douzaine
de pays francophones, parmi lesquels cinq n’ont
jamais bénéficié du programme par le passé.
Les Clac permettent au public des milieux ruraux
ou pĂ©riurbains d’accĂ©der au savoir en accueil-
lant prÚs de 3 millions de visiteurs chaque année.
Cette initiative permet ainsi de compléter les poli-
tiques d’éducation ou d’alphabĂ©tisation et vient
appuyer la mise en place d’un rĂ©seau national de
lecture publique. Elle cible, à terme, l’appropriation
des moyens et des compétences nécessaires à la
pĂ©rennisation d’une vĂ©ritable politique de lecture
publique par les pays concernés.
| Ă©ducation non formelle : la lecture publique
comme vecteur d’éducation
Clac de Haret Hreik (Liban).
(1) BĂ©nin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Congo, CĂŽte d’Ivoire, Gabon, GuinĂ©e, HaĂŻti, Liban, Madagascar, Maurice, Mauritanie, Mali,
niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, tchad, togo.
lES CENTRES DE lECTURE
ET D’aNImaTION
CUlTUREllE ET lEUR ImpaCT
SUR lES OmD
En facilitant l’accùs au savoir, les Clac ont un
impact social et économique conséquent sur
plusieurs des Objectifs du millénaire.
‱ Sur la jeunesse : les moins de 16 ans
représentent 70 % de la fréquentation des Clac.
‱ En matiĂšre d’éducation : les Ă©lĂšves abonnĂ©s
Ă  un Clac ont deux Ă  trois fois plus de chances
de réussite aux examens (CEP, BEPC,
baccalauréat).
‱ Sur l’égalitĂ© des genres et la santĂ©
maternelle : les Clac permettent de toucher
un public féminin que certaines traditions locales
ou religieuses tiennent parfois Ă  l’écart de
l’accĂšs au savoir. En particulier, des rĂ©sultats
significatifs en matiĂšre de lutte contre les
grossesses prĂ©coces et contre l’excision ont
été relevés (évaluations menées au Bénin,
au Burkina Faso et en Cîte d’Ivoire).
‱ Sur la promotion sanitaire et la santĂ© des
enfants : au bénéfice des populations issues
souvent des zones défavorisées, les Clac
servent réguliÚrement de relais à des actions
sanitaires (vaccination, lutte contre les maladies
sexuellement transmissibles, le sida et le
paludisme). En matiĂšre de vaccination infantile,
le taux est passé, dans certains cas, de 10 à
60 % de la population suite à l’implantation
d’un centre (Ă©valuations menĂ©es en GuinĂ©e
et au Sénégal).
‱ 3000000 de visiteurs par an
‱ 200000 nouveaux abonnĂ©s
par an
‱ 1,3million de prĂȘts de livres
par an
300 ClaC DaNS 21 payS
26 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
La Francophonie soutient tout particuliĂšrement
les jeunes à travers les technologies de l’infor-
mation et de la communication pour encourager
l’éducation par les pairs et les activitĂ©s d’éduca-
tion non formelle et informelle. Les jeunes franco-
phones ont ainsi partagé leurs expériences dans
ce domaine à l’occasion de grands rassemble-
ments internationaux, tels que le Forum mondial
de la jeunesse « TIC et dĂ©veloppement » (GenĂšve,
2007) et le Forum mondial « TIC et innovation pour
l’éducation » (Monterrey, 2009). Plus prĂ©cisĂ©ment,
l’OIF, en synergie avec d’autres acteurs de pre-
mier plan tels que l’Unesco, le Commonwealth of
Learning et l’Union africaine, a soutenu plusieurs
initiatives visant Ă  promouvoir et dĂ©velopper l’ac-
cĂšs aux ressources Ă©ducatives libres(2)
dans
l’espace francophone.
Dans ce cadre, l’Organisation s’est mobilisĂ©e pour
favoriser la présence francophone aux principaux
rassemblements autour des ressources Ă©duca-
tives libres, depuis 2002, lors du Forum mondial
sur les ressources éducatives libres organisé par
l’Unesco, jusqu’à rĂ©cemment, lors du CongrĂšs
mondial sur les ressources Ă©ducatives libres (Paris,
juin 2012).
O B J E C T I F 2  : A ssurer l’ Ă© ducat io n primaire pour t ous
| Ă©ducation et technologies de l’information
et de la communication
(1) Il peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ© gratuitement Ă  partir du lien Internet suivant :
http://lewebpedagogique.com/oif/files/2009/10/version_numerique_alphabetisation_education_nonformelle_afrique.pdf/
(2) MatĂ©riaux d’enseignement, d’apprentissage ou de recherche, appartenant au domaine public ou publiĂ©s avec une licence de propriĂ©tĂ©
intellectuelle, permettant leur utilisation, adaptation et distribution Ă  titre gratuit.
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l’OIF mĂšne rĂ©guliĂšrement
des actions d’éducation non formelle dans des
domaines importants pour la Francophonie :
éducation au développement durable, éducation
citoyenne, Ă©ducation aux droits de l’Homme, Ă©du-
cation Ă  l’égalitĂ© des genres, etc.
Par ailleurs, au cours des derniĂšres annĂ©es, l’OIF
a apporté à divers ONG et organismes locaux son
appui technique et financier dans la mise en Ɠuvre
de programmes d’alphabĂ©tisation dans une ving-
taine de pays d’Afrique francophone.
Cet appui a permis notamment l’organisation de
sessions de formation de formateurs, d’agents
d’alphabĂ©tisation et d’enfants dĂ©scolarisĂ©s, ainsi
que des dotations en manuels, livres, kits de
formation ou produits parascolaires. L’OIF met
Ă©galement Ă  disposition des États et gouverne-
ments membres des outils méthodologiques en
matiĂšre d’éducation non formelle, tels que le guide
L’AlphabĂ©tisation et l’éducation non formelle en
Afrique : exemples de bonnes pratiques en Franco-
phonie(1)
, publié en 2009.
27
Objectif 3
Promouvoir
l’égalitĂ© des sexes
et l’autonomisation
des femmes
©VincentOhl/OIF
27
28 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Des progrÚs sont enregistrés dans de nombreux
pays en développement ayant atteint la parité
filles-garçons dans l’enseignement primaire. En
2010, on comptait 97 filles inscrites pour 100 gar-
çons dans le cycle primaire et 96 filles pour 100
garçons dans le cycle secondaire. En 1999, les
ratios Ă©taient respectivement de 91 pour 100 et
de 88 pour 100.
En dĂ©pit de ces Ă©volutions encourageantes, l’ac-
cĂšs Ă  l’éducation reste encore inĂ©gal dans de nom-
breuses régions en développement. La parité entre
les sexes reste particuliĂšrement difficile Ă  atteindre
dans l’enseignement secondaire et supĂ©rieur, bien
plus onĂ©reux que l’enseignement primaire.
Au sein de l’espace francophone, l’Afrique sub-
saharienne compte, selon les derniĂšres statis-
tiques, 87 filles inscrites pour 100 garçons(1)
dans
l’enseignement primaire et secondaire. Elles sont
au nombre de 96 pour 100 garçons en Asie du
Sud-Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Ă©tat des lieux
CIBLE | Éliminer les disparitĂ©s entre les sexes
dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005
si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement
en 2015, au plus tard
O B J E C T I F 3  : P romouvoir l’ Ă© gali t Ă© des se x es
e t l’ au t o n omisat io n des femmes
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
CaraĂŻbes
et Océanie
87%
96% 96% 99%
(%)
0
20
40
60
80
100
85% 87%
94%
(%)
0
20
40
60
80
100
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
CaraĂŻbes
et Océanie
87%
96% 96% 99%
(%)
0
20
40
60
80
100
85% 87%
94%
(%)
0
20
40
60
80
100
Par région
Ratio de filles et garçons
dans l’enseignement primaire et secondaire
Afrique subsaharienne
L’ÉGALITÉ DANS L’ÉDUCATION
29
Les femmes sont de plus en plus nombreuses Ă 
détenir un emploi salarié non agricole mais la pro-
gression demeure extrĂȘmement lente. La part des
femmes dans les emplois salariés non agricoles est
passĂ©e de 35 % en 1990 Ă  seulement 40 % en 2010.
Au sein de l’espace francophone, la participation
des femmes au marché du travail a légÚrement
progressé en Asie du Sud-Est et dans les Caraïbes
et l’OcĂ©anie, oĂč la part des femmes travaillant dans
le secteur non agricole est respectivement de 39 %
et 44 %(1)
. Quelques améliorations sont également
constatĂ©es en Afrique subsaharienne, oĂč leur part
dans l’emploi total s’élĂšve Ă  31 %. L’écart entre les
sexes est, toutefois, particuliÚrement marqué en
Afrique du Nord et au Moyen-Orient, oĂč seulement
22 % de la main-d’Ɠuvre non agricole est compo-
sée de femmes.
À cause des obstacles Ă  l’emploi dans l’écono-
mie formelle, les femmes sont plus susceptibles
de se retrouver dans l’économie informelle que
les hommes, privées de protection sociale et de
prestations d’emploi, telles que les congĂ©s mala-
die. La participation des femmes au marché du
travail demeure particuliÚrement problématique
en Afrique subsaharienne oĂč ces derniĂšres restent
encore beaucoup cantonnées dans les filiÚres
informelles ou agricoles. À titre d’exemple, au Mali
et Ă  Madagascar, plus de 80 % des femmes dĂ©te-
nant un emploi non agricole occupent un emploi
informel.
Afrique
de l’Ouest
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
44%
39%
22%
31% 28%
Afrique
centrale
36%
Afrique orientale
et australe
34%
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40
Données de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
44%
39%
22%
31% 28%
Afrique
centrale
36%
Afrique orientale
et australe
34%
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40
Par région
Part de femmes travaillant dans le secteur
non agricole
Afrique subsaharienne
L’ÉGALITÉ DANS l’emploi
(1) et (2) Ces moyennes sont calculĂ©es sur la base des donnĂ©es les plus rĂ©centes des pays concernĂ©s. L’annĂ©e de rĂ©fĂ©rence pour chaque pays
est indiquée en annexe.
30 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
L’objectif minimal de 30 % de femmes à des posi-
tions de pouvoir est loin d’ĂȘtre atteint, la progres-
sion demeurant extrĂȘmement lente Ă  l’échelle
mondiale. En 2011, les femmes représentaient seu-
lement 19,7 %(1)
des parlementaires dans le monde.
On note toutefois quelques progrĂšs notables, grĂące
à l’existence de quotas et de mesures d’incitation
introduits dans les systĂšmes Ă©lectoraux de certains
pays, telle la Constitution du Rwanda, adoptée en
2003. Au sein de l’espace francophone, l’Asie du
Sud-Est et l’Afrique subsaharienne enregistrent les
résultats les plus encourageants, avec respecti-
vement 23 % et 18 % de femmes parlementaires.
Quatre pays d’Afrique subsaharienne ont ainsi
d’ores et dĂ©jĂ  dĂ©passĂ© l’objectif (Burundi, Rwanda,
Sénégal et Seychelles). Le niveau le plus élevé se
trouve au Rwanda, oĂč 56 % des parlementaires sont
des femmes, alors qu’elles n’étaient que 17 %(2)
en
1999. À l’inverse, le taux de reprĂ©sentation reste
faible en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ainsi
que dans les CaraĂŻbes et l’OcĂ©anie, oĂč respective-
ment 12 % et 11 % des siĂšges sont dĂ©tenus par des
femmes.
O B J E C T I F 3  : P romouvoir l’ Ă© gali t Ă© des se x es
e t l’ au t o n omisat io n des femmes
L’ÉGALITÉ DANS LA PRISE
DE DÉCISIONS POLITIQUES
Afrique
de l’Ouest
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
11%
23%
12%
18% 16%
Afrique
centrale
19%
Afrique orientale
et australe
20%
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Données 2011 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
11%
23%
12%
18% 16%
Afrique
centrale
19%
Afrique orientale
et australe
20%
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Par région
Proportion de siÚges occupés par des femmes
dans les parlements nationaux
Afrique subsaharienne
19,7 %
Taux de femmes parlementaires dans le monde
en 2011
(1) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
(2) Données de la Banque mondiale.
31
ConsidĂ©rant que l’égalitĂ© entre les femmes et les
hommes est un droit humain fondamental, et qu’il
ne peut y avoir de développement ni de gouver-
nance durables sans une implication effective des
femmes, l’OIF poursuit son engagement en faveur
de l’égalitĂ© et l’autonomisation des femmes dans
l’espace francophone.
La Francophonie s’est mobilisĂ©e dĂšs la ConfĂ©-
rence mondiale sur les femmes organisée par les
nations unies Ă  PĂ©kin en 1995. Les recommanda-
tions issues de la Conférence des femmes de la
Francophonie (Luxembourg, 2000), et réitérées en
2005 Ă  l’occasion de PĂ©kin + 10, ont permis Ă  la
Francophonie d’adopter une stratĂ©gie dont l’ob-
jectif fondamental est de renforcer le statut des
femmes et l’intĂ©gration transversale de la dimen-
sion du genre, tant dans les politiques nationales
des pays membres qu’au sein mĂȘme des pro-
grammes de l’Organisation.
Cet engagement a été réitéré et consigné dans le
Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal pour l’ensemble des
quatre grandes missions de l’OIF, dans l’objectif
d’accroütre la participation effective et active des
femmes Ă  tous les niveaux au mĂȘme titre que
les hommes. Aussi, le Cadre stratégique décen-
nal oblige Ă  tenir compte de la place des femmes
comme acteurs clĂ©s dans la mise en Ɠuvre des
objectifs de la Francophonie.
Aujourd’hui, l’intĂ©gration de la dimension de genre
dans les politiques nationales des pays et sa prise
en compte dans leurs budgets demeurent incon-
tournables pour la concrétisation des Objectifs du
millĂ©naire pour le dĂ©veloppement. À cet Ă©gard,
consciente des enjeux que cette problématique
reprĂ©sente, l’OIF met en Ɠuvre une stratĂ©gie
d’intervention alliant des activitĂ©s spĂ©cifiques en
faveur du renforcement des capacitĂ©s d’action
des femmes, et une prise en compte des enjeux
de genre dans ses grandes missions.
Dans ce cadre, l’OIF agit auprùs des gouverne-
ments francophones pour favoriser l’intĂ©gration du
genre dans leurs politiques de développement, y
compris au niveau de leurs budgets. Un certain
nombre de pays ont ainsi bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une assis-
tance technique, notamment via des formations
théoriques et pratiques, assurées en langues
nationales, destinĂ©e Ă  soutenir la mise en Ɠuvre
de projets tenant compte de l’approche genre.
L’aCtiON de La FRaNCOPHONie
| Consolider le statut des femmes
et l’égalitĂ© entre les sexes
appUI À la BUDgĂ©TISaTION
SENSIBlE aU gENRE
L’OIF et le Conseil de l’Europe se sont associĂ©s,
depuis 2009, dans le cadre d’un projet
de budgétisation sensible au genre.
Il s’agit d’accompagner les pays ciblĂ©s dans
leurs efforts en matiĂšre d’intĂ©gration du genre
dans les budgets nationaux, en informant
les agents nationaux concernés par le biais
d’activitĂ©s de sensibilisation et la mise Ă 
disposition de documents en langues nationales,
puis en les formant sur le contenu théorique
et les méthodes pratiques de travail.
Les budgets sensibles au genre représentent
un pas décisif pour traduire en actes concrets
les engagements internationaux en faveur
de l’égalitĂ© des sexes et de l’autonomisation
des femmes. Ils constituent des outils efficaces
pour assurer une plus grande transparence en
matiĂšre d’information concernant la paritĂ©
homme-femme, mais Ă©galement pour tenir
les gouvernements responsables au regard
des engagements pris.
32 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Depuis 2010, un projet pilote, mené en partenariat
avec le Conseil de l’Europe, a permis la mise en
place de budgets sensibles au genre dans deux
pays membres de la Francophonie, l’ArmĂ©nie et
l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine. PrĂšs
de 200 fonctionnaires et parlementaires de ces
deux pays ont été sensibilisés et formés en armé-
nien et en macĂ©donien Ă  l’intĂ©gration du genre
dans le budget national.
L’OIF soutient Ă©galement la mobilisation collective
des femmes francophones autour d’enjeux d’ac-
tualité internationale. Un appui est apporté aux
organisations de femmes francophones et aux
institutions en charge de l’égalitĂ© dans les pays
francophones, cela afin de leur permettre de parti-
ciper à des rencontres régionales et internationales
autour de la problématique du genre, telles que la
Marche mondiale des femmes, le forum internatio-
nal de l’Association pour les droits de la femme et
le développement (AWID), ou encore la Commis-
sion de la condition de la femme (CCF) du Conseil
Ă©conomique et social des Nations unies (Ecosoc).
Le 20 mars 2013, le premier Forum mondial des
femmes francophones, organisé par le minis-
tÚre français des Affaires étrangÚres en partena-
riat notamment avec l’OIF, a accueilli plus de 400
femmes actives de toutes les régions du monde
pour échanger autour des problématiques du
genre : la lutte contre les violences exercĂ©es Ă 
l’égard des femmes, l’éducation des filles et l’émer-
gence des femmes dans la sphĂšre Ă©conomique.
À l’issue du forum, les participantes ont lancĂ© un appel
à l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement
francophones visant Ă  fonder un nouveau statut des
femmes dans l’espace francophone dans lequel elles
proclament que « la participation, sur un pied d’égalitĂ©,
des femmes et des hommes Ă  tous les domaines de
la vie Ă©conomique, politique et publique conditionne
les aspirations à la démocratie et au développement
durable, pour lesquelles nous continuerons de com-
battre. »
O B J E C T I F 3  : P romouvoir l’ Ă© gali t Ă© des se x es
e t l’ au t o n omisat io n des femmes
Coopération
entre l’OIF et ONU-Femmes
Pour intensifier les efforts de l’OIF en faveur de
l’égalitĂ© des sexes dans l’espace francophone, le
Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf,
et la directrice exĂ©cutive d’ONU-Femmes*, Michelle
Bachelet, ont signé le 21 mai 2012, un accord-
cadre de coopération visant le renforcement mutuel
des initiatives et des projets en faveur des femmes
dans les pays francophones.
La coopération entre les deux organisations
s’articule autour de plusieurs axes prioritaires :
‱ la lutte contre les violences faites aux femmes ;
‱ la participation des femmes Ă  la prise de dĂ©cision
politique ;
‱ le plaidoyer en faveur de l’égalitĂ© femme-homme ;
‱ l’intĂ©gration de l’égalitĂ© des genres dans le
dĂ©veloppement durable ;
‱ les initiatives budgĂ©taires intĂ©grant le genre.
Dans le cadre du mois de la Francophonie Ă 
New York, l’OIF et ONU-Femmes ont organisĂ©
en mars 2013, au siĂšge des Nations unies, une
concertation francophone de haut niveau qui a
permis l’adoption d’un Plan d’action francophone
sur les violences faites aux femmes et aux filles.
* ONU-Femmes est l’agence des Nations unies consacrĂ©e
Ă  l’égalitĂ© des sexes et l’autonomisation des femmes.
Abdou Diouf et
Yamina Benguigui,
ministre déléguée
auprĂšs du ministre
des Affaires
étrangÚres chargée
de la Francophonie,
à l’ouverture du
Forum des femmes
francophones.
Abdou Diouf et Michelle Bacchelet lors de la signature
de l’accord entre l’OIF et ONU-Femmes.
©CyrilBailleul/OIF
©CyrilBailleul/OIF
33
La Francophonie accorde une attention toute par-
ticuliĂšre Ă  la lutte contre les violences faites aux
femmes et aux filles, violences qui représentent
l’un des obstacles majeurs Ă  l’atteinte de la paritĂ©
entre les sexes et à la réalisation des Objectifs du
millénaire pour le développement.
Dans le cadre de l’évaluation des quinze annĂ©es
de mise en Ɠuvre de la plate-forme d’action de
PĂ©kin en mars 2010, les Ă©tats et gouvernements
membres de l’OIF ont adoptĂ© la DĂ©claration fran-
cophone sur les violences faites aux femmes,
qui pose les principes de la lutte contre toutes
les formes de violences Ă  l’égard des femmes et
des filles, et propose une définition élargie de ces
violences, soit « tout acte de violence sexiste qui
cause, ou est susceptible de causer Ă  la femme
une atteinte à son intégrité ou une souffrance
physique, sexuelle ou psychologique, y compris
la menace d’un tel acte, la contrainte et la priva-
tion arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie
publique ou dans la vie privée ».
En adoptant cette déclaration, les pays membres
de l’OIF ont franchi une Ă©tape importante dans
la promotion des droits des femmes, en confir-
mant leur engagement Ă  promouvoir l’égalitĂ© entre
les sexes et Ă  prĂ©venir toute atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ©
physique et morale des femmes et des filles. Les
objectifs de cette déclaration sont notamment de
sensibiliser sur la problématique des violences
faites aux femmes, d’apporter un accompagne-
ment approprié aux victimes et de promouvoir une
Ă©ducation Ă  la non-violence.
En mars 2013, en marge de la 57e
session de la
Commission de la condition de la femme, la
Francophonie s’est dotĂ©e d’un Plan d’action
sur les violences faites aux femmes et aux filles,
qui intervient dans le cadre de la mise en Ɠuvre
de la DĂ©claration francophone sur les violences
faites aux femmes. Les Ă©tats et gouvernements
| Lutter contre les violences faites
aux femmes et aux filles
©VincentOhl/OIF
TEXTES
DE RĂ©FĂ©RENCE
‱ 1979 : Convention sur l’élimination de toutes
les formes de discrimination Ă  l’égard
des femmes
‱ 1995 : DĂ©claration et Plan d’action de la
4e
Conférence mondiale sur les femmes
‱ 2000 : DĂ©claration de Luxembourg
‱ 2005 : Contribution de l’OIF Ă  PĂ©kin +10
‱ 2010 : DĂ©claration francophone sur
les violences faites aux femmes
‱ 2013 : Plan d’action francophone sur les
violences faites aux femmes et aux filles
34 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
membres de la Francophonie « déclarent adop-
ter une politique de “ tolĂ©rance zĂ©ro ” Ă  l’égard de
toutes les formes de violences faites aux femmes
et aux ïŹlles, et sont dĂ©terminĂ©s Ă  veiller Ă  ce que
l’élimination des violences faites aux femmes et
aux ïŹlles soit un aspect prioritaire du programme
de développement post-2015 ».
Dans le cadre de son action, l’OIF appuie et ini-
tie des projets de lutte contre les violences faites
aux femmes dans plusieurs de ses pays membres,
notamment au Vietnam et en République démo-
cratique du Congo (RDC), afin de sensibiliser les
organisations de la société civile à la question des
violences fondĂ©es sur le genre, et d’optimiser leur
capacitĂ© d’action par la formation et l’accompa-
gnement des victimes dans leur reconstruction et
leur réinsertion sociale.
O B J E C t I F 3 : P R O M O U V O I R L’ Ă© G A L I t Ă© D E S S E x E S
E t L’ A U t O n O M I S At I O n D E S F E M M E S
appUI aUX FEmmES VICTImES
DE VIOlENCES EN RDC
En 2009, l’OIF a initiĂ© un projet d’accompagnement
des femmes et filles victimes de violences dans la
province du Sud-Kivu en République démocratique
du Congo, visant à fournir un appui global –
mĂ©dical, psychologique et juridique – aux victimes.
Il s’agissait, en outre, de mener des actions
de sensibilisation auprÚs des communautés
et des familles, cela afin de permettre la
réintégration sociale des victimes et survivantes
qui sont fortement marginalisées suite aux graves
violences qu’elles ont subies. Ce projet a permis
l’accompagnement de 818 femmes et filles
victimes de violences sexuelles et de 636 femmes
et filles vulnérables dans le Sud-Kivu.
Plus spĂ©cifiquement, l’OIF a apportĂ©, en 2010, un
appui financier à l’accompagnement juridique et
judiciaire des femmes et filles victimes de violences
Ă  Kinshasa. Elle a Ă©galement soutenu la participation
des OnG de femmes congolaises Ă  la 3e
Marche
mondiale des femmes Ă  Bukavu (RDC) en 2010,
au cours de laquelle l’OIF a organisĂ© des activitĂ©s
de concertation qui ont permis aux déléguées
francophones de défendre leur plaidoyer politique.
RĂ©union
d’information
Ă  Hoa Bink,
Vietnam,
2009.
©OIF
35
L’intĂ©gration de la dimension genre dans les sys-
tĂšmes Ă©ducatifs des pays francophones constitue
un enjeu majeur et une priorité pour la Francopho-
nie. Depuis plus d’une dĂ©cennie, l’OIF contribue
Ă  l’identification des politiques Ă©ducatives ayant
produit des résultats tangibles dans le domaine de
l’éducation des filles et Ă  la sensibilisation des dif-
fĂ©rents acteurs concernĂ©s Ă  l’importance de cette
problématique dans la réalisation des OMD.
L’OIF a engagĂ© des actions en faveur de l’intĂ©gra-
tion de l’approche genre dans les programmes
de formation. Elle a également élaboré des outils
pédagogiques prenant en compte cette problé-
matique et formé des enseignants aux enjeux du
genre dans le domaine de l’éducation, dans le
but d’éliminer tous les stĂ©rĂ©otypes liĂ©s au genre
dans l’enseignement. De par son action, l’OIF
encourage le partage d’expĂ©riences novatrices
en matiĂšre d’éducation des filles entre les États
membres, tout en appuyant les structures d’édu-
cation et de formation, tant au niveau national que
régional, dans leur action dans ce domaine. Par
l’amĂ©lioration de l’offre scolaire, la formation des
enseignants et l’optimisation de la disponibilitĂ© de
services scolaires, elle est résolument engagée
dans les efforts mondiaux pour soutenir l’égalitĂ©
entre les sexes dans l’enseignement.
Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, l’OIF a mis en
place des projets d’appui à la scolarisation des
filles et à la réduction des disparités entre les filles
et les garçons Ă  l’école dans 10 pays d’Afrique
francophone(1)
. Plus spécifiquement, elle a sou-
tenu l’amĂ©lioration de l’offre scolaire, l’élaboration
de curricula et la formation d’enseignants, ainsi
que celle de la disponibilité de services scolaires
(cantines, garderies) ou encore des programmes
adaptés pour les enfants qui accomplissent chez
eux de lourdes tùches ménagÚres.
| éliminer les disparités entre les sexes
dans l’enseignement
©ImageinStudio/OIF
(1) Bénin, Burkina-Faso, Djibouti, Guinée, Mali, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad et Togo.
36 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
37
Objectif 5
Améliorer la santé
maternelle
Objectif 4
RĂ©duire
la mortalité
infantile
Objectif 6
Combattre
le VIH/sida,
le paludisme
et d’autres
maladies
©VincentOhl/OIF©DaniÚleTaulin-Hommell/OIF
37
©Khunaspix/Fotolia.com
38 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
À l’échelle mondiale, des progrĂšs considĂ©rables
ont été obtenus dans la réduction du taux de mor-
talité des enfants de moins de 5 ans. Dans les
régions en développement, ce taux a décliné de
97 dĂ©cĂšs pour 1 000 naissances vivantes en 1990
à 63 pour 1 000 naissances vivantes en 2010(1)
.
Le taux de mortalité des moins de 5 ans est globa-
lement plus satisfaisant au sein de l’espace fran-
cophone, oĂč l’on compte en moyenne, en 2011,
28 dĂ©cĂšs pour 1 000 naissances vivantes dans les
CaraĂŻbes et l’OcĂ©anie et 35 dĂ©cĂšs pour 1 000 nais-
sances vivantes en Asie du Sud-Est. Les progrĂšs
les plus notables sont enregistrés en Afrique du
Nord oĂč la cible 4 des OMD a, d’ores et dĂ©jĂ , Ă©tĂ©
atteinte. Le taux de mortalité infantile y a été réduit
de 67 % entre 1990 et 2010. En 2011, on y a enre-
gistré 20 décÚs pour 1 000 naissances vivantes.
L’Afrique subsaharienne demeure, quant à elle,
la région ayant le taux de mortalité des moins de
5 ans le plus élevé, avec en moyenne 101 décÚs
pour 1 000 naissances vivantes en 2011. Il convient
nĂ©anmoins de souligner que ce taux s’élevait, en
2007, à 120 décÚs pour 1 000 naissances vivantes.
CIBLE | RĂ©duire de deux tiers, entre 1990 et 2015,
le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
Afrique
de l’Ouest
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(‰) (‰)
28‰
35‰
20‰
52‰
112‰101‰
Afrique
centrale
114‰
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 120
Données 2010 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(‰) (‰)
28‰
35‰
20‰
52‰
112‰101‰
Afrique
centrale
114‰
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 120
Par région
Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
pour 1 000 naissances vivantes
Afrique subsaharienne
O B J E C T I F 4  : R Ă© duire la mor tali t Ă© i n fa n t ile
(1) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
39
La mortalité maternelle a été divisée par deux en
l’espace de vingt ans dans le monde. Selon les
derniÚres estimations, le nombre de décÚs mater-
nels a chutĂ© de 543 000 en 1990 Ă  287 000 en
2010, soit une diminution de prùs de 47 %(1)
. Cette
diminution est imputable Ă  l’amĂ©lioration des soins
de santé destinés aux femmes. En effet, la pro-
portion d’accouchements assistĂ©s par un per-
sonnel de santé qualifié (médecin, infirmiÚre ou
sage-femme) a sensiblement augmenté dans les
rĂ©gions en dĂ©veloppement, passant de 55 Ă  65 %
au cours de cette période(2)
.
Dans les régions francophones en développe-
ment, le taux de mortalité maternelle a chuté,
en moyenne, de 538 Ă  372 dĂ©cĂšs pour 100 000
naissances vivantes entre 2005 et 2010. La situa-
tion demeure particuliÚrement préoccupante en
Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest, avec
des taux moyens s’élevant respectivement Ă  599
et 444 dĂ©cĂšs maternels pour 100 000 naissances
en 2010. L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, oĂč
l’on recense en moyenne 65 dĂ©cĂšs maternels pour
100 000 naissances, enregistrent, quant à eux, le
plus faible taux de mortalité maternelle parmi les
régions francophones en développement.
CIBLE | RĂ©duire de trois quarts, entre 1990 et 2015,
le taux de mortalité maternelle
O B J E C T I F 5  : A m Ă© liorer la sa n t Ă© mat er n elle
Afrique
de l’Ouest
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
165
260
65
19
460
Afrique
centrale
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200
Afrique
de l’Ouest
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
165
260
65
195
444460
Afrique
centrale 599
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 300 400 500 600
Par région
Afrique subsaharienne
Taux de mortalité maternelle
pour 100 000 naissances vivantes
- 47 %
Diminution de la mortalité maternelle
dans le monde entre 1990 et 2010
(1) Source : Statistiques sanitaires mondiales 2012, Organisation mondiale de la santĂ©.
(2) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
40 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Au plan mondial, le nombre de nouvelles infec-
tions au VIH/sida ne cesse de diminuer. En 2011,
2,5 millions de personnes (adultes et enfants
confondus) ont contractĂ© le virus, soit 20 % de
moins qu’en 2001(1)
.
Selon les estimations, 34 millions de personnes
dans le monde vivaient avec le VIH en 2011.
L’Afrique subsaharienne demeure la rĂ©gion la plus
gravement touchĂ©e avec prĂšs d’1 adulte sur 20
infectĂ© par le virus. C’est, nĂ©anmoins, l’une des
rĂ©gions oĂč l’on observe la baisse la plus importante
du nombre de nouvelles infections au VIH/sida
depuis 2001. À l’inverse, la situation demeure prĂ©-
occupante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord,
oĂč le nombre de nouvelles infections a augmentĂ©
de 35 
% depuis 2001.
Au sein de l’espace francophone, la prĂ©valence du
VIH/sida dans la population des 15-49 ans est, en
moyenne, de 1,7 
% dans les régions en dévelop-
pement selon les derniùres estimations. L’Afrique
subsaharienne détient le taux de prévalence du
VIH/sida le plus Ă©levĂ© avec 2,1 
%. À l’autre bout
du spectre, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient
enregistrent la plus faible prĂ©valence avec 0,1 
%.
CIBLE | D’ici Ă  2015, avoir stoppĂ© la propagation du VIH/sida
et commencé à inverser la tendance
(1) Source : Rapport sur l’épidĂ©mie mondiale de sida 2012, Onusida.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
1,2%
0,5%
0,1%
0,7%
3,7%
1,5%2,1%
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Données 2011 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique orientale
et australe
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
1,2%
0,5%
0,1%
0,7%
3,7%
1,5%2,1%
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Par région
Prévalence du VIH/sida
dans la population des 15-49 ans
Afrique subsaharienne
O B J E C T I F 6   : C ombat t re le V I H / sida , le paludisme
e t d ’ au t res maladies
41
Des avancées significatives ont été obtenues en
matiÚre de prévention et de lutte contre le palu-
disme. À l’échelle mondiale, les taux de mortalitĂ©
dus Ă  cette maladie ont Ă©tĂ© rĂ©duits d’un quart
depuis 2000. Selon les derniĂšres estimations, on
enregistrait 219 millions de cas de paludisme en
2010(1)
. À titre d’exemple, la RĂ©publique dĂ©mocra-
tique du Congo figure parmi les pays endémiques
les plus affectĂ©s d’Afrique subsaharienne.
Les taux de mortalité attribués à la tuberculose sont
également en baisse dans la plupart des régions.
Le nombre de nouveaux cas de tuberculose dans le
monde ne cesse de baisser depuis 2007. En 2011,
on recensait quelque 8,7 millions(2)
de nouveaux cas
de tuberculose, contre 9,3 millions en 2007(3)
.
CIBLE | D’ici Ă  2015, avoir maĂźtrisĂ© le paludisme
et d’autres grandes maladies et inversĂ©
la tendance actuelle
Indicateurs clés de la base de données sur le marché du travail, Organisation internationale du travail. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
2011 20072011 2007
189
192
249
289
141
148
CaraĂŻbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
89
77
310
279
39
41
170
186
0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
2011 20072011 2007
189
192
249
289
141
148
es
nie
sie
Est
rd
nt
ue
ne
89
77
310
279
39
41
170
186
0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300
Par région Afrique subsaharienne
Incidence de la tuberculose
pour 100 000 personnes
(1) Source : Rapport 2012 sur le paludisme dans le monde, Organisation mondiale de la santĂ©.
(2) Source : Rapport 2012 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde, Organisation mondiale de la santĂ©.
(3) Source : Rapport 2009 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
©Ursule/Fotolia.com
42 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Parce que d’autres organismes de coopĂ©ration
spécialisés sont mieux outillés pour agir dans les
domaines relatifs aux Objectifs du millénaire pour
le développement 4, 5 et 6 relatifs à la réduction
de la mortalitĂ© infantile, Ă  l’amĂ©lioration de la santĂ©
maternelle ainsi qu’à la lutte contre le VIH/sida(1)
,
le paludisme et les autres maladies, la Franco-
phonie a fait le choix de ne pas intervenir directe-
ment dans ces domaines et de se concentrer lĂ  oĂč
elle bĂ©nĂ©ficie d’une valeur ajoutĂ©e certaine.
L’OIF concourt, nĂ©anmoins, de maniĂšre indirecte Ă 
la concrétisation de ces trois objectifs, notamment
grĂące aux effets induits de son action globale en
faveur des OMD sur les comportements sanitaires
et environnementaux des populations de l’espace
(1) Parmi lesquels l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), le Programme commun des nations unies sur le VIH/sida (Onusida)
et le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef).
O B J E C t I F S 4 , 5 E t 6
L’eNGaGeMeNt iNdiReCt
de La FRaNCOPHONie POuR L’atteiNte
deS OBJeCtiFS 4, 5 et 6
paRTENaRIaT aVEC l’ONUSIDa
L’OIF et le Programme commun des
nations unies sur le VIH/sida (Onu-
sida) ont signé un accord-cadre
de coopération en décembre 2009,
pour agir conjointement contre
l’épidĂ©mie de VIH/sida qui affecte
le monde francophone.
Les axes de coopération de cet
accord-cadre s’articulent autour
des thĂšmes suivants :
‱ la dĂ©mocratie et les droits de
l’Homme, incluant les aspects
législatifs concernant le VIH/sida ;
‱ l’éducation et la recherche,
avec l’AUF et l’UniversitĂ© Senghor
d’Alexandrie ;
‱ l’action au niveau des centres
urbains et des collectivités territo-
riales, avec l’Association interna-
tionale des maires francophones
(AIMF);
‱ l’information et la sensibilisation,
avec tV5 MOnDE.
Dans le cadre du partenariat avec
l’Onusida, l’opĂ©rateur spĂ©cialisĂ© de
la Francophonie qu’est l’UniversitĂ©
Senghor d’Alexandrie organise un
atelier de formation continue inti-
tulé: «Migrations, mobilités et vulné-
rabilitĂ©s au VIH». L’AIMF dĂ©veloppe,
quant Ă  elle, un projet de centres de
santé dans 13 pays francophones.
Ce projet s’intùgre dans son pro-
gramme de lutte contre le sida. Enfin,
le RĂ©seau parlementaire de lutte
contre le VIH de l’AssemblĂ©e parle-
mentaire de la Francophonie (APF)
a tenu, en octobre 2012, sa dixiĂšme
réunion à Libreville, au Gabon.
43
francophone. À titre d’exemple, les Centres de lec-
ture et d’animation culturelle sont des lieux privilĂ©-
giés en zone rurale ou périurbaine pour mettre en
place réguliÚrement des actions de sensibilisation
et d’éducation informelle Ă  ces problĂ©matiques.
En outre, l’OIF a toujours menĂ© une large mobilisa-
tion pour la prise en compte de la dimension cultu-
relle du développement durable, ce qui concourt
ainsi aux objectifs précités. De plus, par son action
de plaidoyer politique en faveur du respect des
droits de l’Homme, pour la solidaritĂ© et le partage,
ainsi que son rĂŽle moteur dans la lutte contre la
pauvreté, elle apporte une contribution modeste à
la réalisation de ces objectifs.
Parce qu’ils touchent une large population dans des zones souvent dĂ©favorisĂ©e, les Clac servent de relais Ă  des actions sanitaires :
vaccination, lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, le VIH/sida et le paludisme.
©VincentOhl/OIF
44 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
45
Objectif 7
Assurer un
environnement
durable
45
©Nito/Fotolia.com
46 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
À l’échelle mondiale, la perte nette de superficies
boisĂ©es est tombĂ©e Ă  5,2 millions d’hectares par
an à partir des années 2000, contre 8,3 millions
dans les années 1990. Ces avancées ont été
obtenues grĂące Ă  des programmes de reboise-
ment mis en place dans de nombreux pays d’Asie
du Sud-Est, notamment francophones, tels que le
Vietnam.
Les déperditions globales de zones boisées conti-
nuent, cependant, à un rythme effréné en Amérique
du Sud et en Afrique, alors que l’Asie enregistre un
gain net annuel de prùs de 2,2 millions d’hectares
au cours de la derniÚre décennie(1)
.
Les Ă©missions mondiales de gaz Ă  effet de serre
n’ont, quant Ă  elles, que trĂšs lĂ©gĂšrement dĂ©cru sur
la période 2008-2009. Cette légÚre diminution est
attribuable principalement au ralentissement de
l’activitĂ© Ă©conomique dĂ» Ă  la crise mondiale. Ainsi,
les émissions en 2009 demeuraient supérieures
de 39 % au niveau de 1990.
Ă©tat des lieux
CIBLE | Intégrer les principes du développement durable
dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle
à la déperdition des ressources environnementales
(1) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations Unies.
O B J E C T I F 7  : A ssurer u n e n viro n n eme n t durable
Baisse de 8,3à 5,2millions d’hectares
Perte nette annuelle de superficies boisées
dans le monde depuis 1990
©ClaudiaDewald/iStockphoto
Rapport OMD 2013
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  • 1. Organisation internationale de la Francophonie 19-21, avenue Bosquet 75007 Paris, France Tel +33 (0)1 44 37 33 00 www.francophonie.org Rapport 2013 La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement Rapport2013|LaFrancophonieetlesObjectifsdumillĂ©nairepourledĂ©veloppement
  • 2.
  • 3. Rapport 2013 La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement
  • 4. INTRODUCTION Avant-propos du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Francophonie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 La Francophonie, quelles modalitĂ©s d’action ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 OBJECTIF 1 | Ă©liminer l’extrĂȘme pauvretĂ© et la faim. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 OBJECTIF 2 | Assurer l’éducation primaire pour tous. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 OBJECTIF 3 | Promouvoir l’égalitĂ© des sexes et l’autonomisation des femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 OBJECTIF 4 | RĂ©duire la mortalitĂ© infantile.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 OBJECTIF 5 | AmĂ©liorer la santĂ© maternelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 OBJECTIF 6 | Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 OBJECTIF 7 | Assurer un environnement durable.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 OBJECTIF 8 | Mettre en place un partenariat mondial pour le dĂ©veloppement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 SynthĂšse gĂ©nĂ©rale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 CONCLUSION | Acquis et perspectives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 ANNEXES Les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement et leurs cibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Statistiques francophones........................................................................ 76 L’Organisation internationale de la Francophonie en quelques mots. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Acronymes et sigles................................................................................. 90 RĂ©fĂ©rences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 Sommaire
  • 6. Alors que nous sommes Ă  deux ans de l’échĂ©ance de 2015, fixĂ©e pour la rĂ©a- lisation des Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement (OMD) adoptĂ©s par les Nations unies en 2000, force est de constater que le dĂ©fi ne pourra pas ĂȘtre atteint pour l’ensemble des objectifs. Bien que l’adoption d’un rĂ©fĂ©rentiel commun par la communautĂ© internationale constitue une avancĂ©e importante, et que les progrĂšs accomplis dans la mise en Ɠuvre des OMD, mĂȘme inĂ©gaux, soient remarquables, le moment est venu d’en tirer tous les enseignements utiles afin de tracer les perspectives d’un nouvel agenda du dĂ©veloppement pour l’aprĂšs-2015. FondĂ©e sur le partage d’une langue commune autour de rĂ©alitĂ©s culturelles mais aussi Ă©conomiques diversifiĂ©es, la Francophonie a un rĂŽle majeur Ă  jouer pour faire vivre la solidaritĂ© au sein d’un espace marquĂ© par des disparitĂ©s importantes de dĂ©veloppement, avec, par exemple, deux pays membres du G20, d’une part, et 23 des 49 pays les moins avancĂ©s (PMA), d’autre part. C’est pourquoi, dĂšs 2000, la Francophonie a fait des OMD une prioritĂ© dans l’ensemble de ses domaines d’intervention, confirmĂ©e par les choix retenus dans son Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal adoptĂ© en 2004 Ă  Ouagadougou. De ce fait, la Francophonie fonde sa dĂ©marche d’action sur un double rĂŽle d’acteur des relations internationales et de plaidoyer, d’une part, et de soli- Avant-propos d’Abdou Diouf SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Francophonie ©CyrilBailleul/OIF 4
  • 7. 5 daritĂ© et d’accompagnement des pays membres en dĂ©veloppement (PED), d’autre part. Ceux-ci sont, en effet, les premiers concernĂ©s par les enjeux et problĂ©- matiques des OMD. La Francophonie contribue ainsi Ă  faire « coopĂ©rer les coopĂ©rations » en ce qu’elle rĂ©unit, grĂące au dialogue qu’elle suscite, diffĂ©rents cercles d’appartenance cultu- relle (hispanophonie, arabophonie, lusophonie) mais aussi politique avec des pays membres de l’Union europĂ©enne, de l’Union africaine, du Commonwealth, de l’Accord de libre-Ă©change nord-amĂ©rican (AlĂ©na), de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) et de la CommunautĂ© caribĂ©enne. En tant que facilitateur et mĂ©diateur du dialogue inter- national, la Francophonie s’efforce ainsi d’assurer un rĂŽle de vigie pour que la solidaritĂ© internationale s’exerce pleinement. DĂšs 2008, au lendemain de la crise financiĂšre et Ă©conomique mondiale, la Francophonie a appelĂ© au redoublement des efforts. HĂ©las, les effets de celle-ci, avec ses prolongements sur le plan social, Ă©cologique et alimentaire, ont touchĂ© encore plus sĂ©vĂšrement les pays les moins avancĂ©s et les populations les plus vulnĂ©rables. L’élaboration d’un nouvel agenda du dĂ©veloppement pour l’aprĂšs-2015 sur la base d’un partenariat mon- dial plus fĂ©cond et solidaire, constitue, Ă  cet Ă©gard, un nouveau dĂ©fi majeur Ă  relever avec l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© d’une action renouvelĂ©e et renforcĂ©e. La communautĂ© internationale devra laisser une large prioritĂ© Ă  la jeunesse dont les revendications, de plus en plus pressantes, exprimĂ©es ici et lĂ , nous invitent Ă  lui accorder davantage d’attention et d’écoute, d’autant plus que les dynamiques dĂ©mographiques dĂ©montrent que sa voix pĂšsera de plus en plus pour l’avenir de la planĂšte. La feuille de route de l’aprĂšs-2015 devra prendre en compte les bouleversements apparus depuis le dĂ©but du nouveau millĂ©naire, tout en anticipant les prochains dĂ©fis que ces bouleversements gĂ©nĂšrent. Se pose ainsi la question de l’élargissement des OMD, par exemple, aux thĂ©matiques des droits de l’Homme, de la culture, de la transition Ă©nergĂ©tique face aux chan- gements climatiques, le tout avec une approche de durabilitĂ©. Je me rĂ©jouis que les travaux du panel de haut niveau pour l’agenda pour le dĂ©veloppement aprĂšs 2015, mis en place par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies, et ceux du groupe de travail ouvert sur les Objectifs du dĂ©veloppement durable (ODD) incitent Ă  la convergence des deux dĂ©marches. Je forme le vƓu que l’ensemble des parties prenantes mette tout en Ɠuvre pour qu’une telle convergence puisse aboutir pleinement et ĂȘtre effective dĂšs que possible. Pour cela, la Francophonie ne manquera pas de pour- suivre son engagement en apportant sa contribution autour de quelques prioritĂ©s que reprĂ©sentent les modes de consommation et de production durables, l’éducation de la jeunesse et l’accĂšs Ă  l’emploi, l’éner- gie durable pour tous et la prise en compte de la dimension culturelle dans le dĂ©veloppement durable. La Francophonie prendra toute sa part de responsa- bilitĂ© dans ce moment crucial oĂč s’élabore le cadre de rĂ©fĂ©rence pour l’action future de l’ensemble de la communautĂ© internationale. Abdou Diouf, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Francophonie
  • 8. Le Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal que les États et gouvernements membres de la Francophonie avaient adoptĂ© en 2004, Ă  Ouagadougou, donnait une dĂ©fini- tion du dĂ©veloppement durable fondĂ©e sur « la gestion maĂźtrisĂ©e et saine des ressources naturelles, un progrĂšs Ă©conomique inclusif et continu, un dĂ©velop- pement social Ă©quitable faisant appel Ă  la tolĂ©rance et s’appuyant sur l’éduca- tion et la formation, des garanties de dĂ©mocratie et d’État de droit Ă  tous les citoyens et une large ouverture Ă  la diversitĂ© culturelle et linguistique ». C’est avec une telle vision et une approche conciliant les dimensions Ă©cono- mique, sociale, environnementale et culturelle que la Francophonie a structurĂ© son action en faveur de l’atteinte des OMD. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) n’étant pas un bailleur de fonds, cette action se dĂ©cline en deux missions essentielles, autour d’un plaidoyer politique sur les OMD et la coopĂ©ration internationale, d’une part, et d’une action d’accompagnement pour le renforcement des capacitĂ©s humaines et institutionnelles des pays membres, d’autre part. En fonction de ses moyens et de la nature de ses missions, la Francophonie apporte ainsi une contribution Ă  l’atteinte des OMD qui concernent la pauvretĂ©, l’éducation primaire, l’égalitĂ© entre les hommes et les femmes, l’environnement durable et le partenariat mondial. S’agissant des objectifs relatifs Ă  la mortalitĂ© infantile, la santĂ© maternelle et la lutte contre le sida, le paludisme et d’autres maladies, la Francophonie, qui n’intervient pas dans le domaine de la santĂ©, ne peut agir que de maniĂšre indi- recte Ă©tant donnĂ© que d’autres organismes spĂ©cialisĂ©s sont davantage outillĂ©s dans ces domaines. L’ensemble de ces actions tant de plaidoyer que de coopĂ©ration s’appuient sur une approche partenariale nouĂ©e avec d’autres organisations internationales et rĂ©gionales ainsi que des rĂ©seaux institutionnels et professionnels. Une telle approche se traduit notamment par la mobilisation de l’expertise francophone et la diffusion de l’information pertinente. Le prĂ©sent document, prĂ©parĂ© Ă  l’occasion du Sommet des Nations unies qui se tiendra en septembre 2013, Ă  deux ans de l’échĂ©ance de 2015, a pour objet de prĂ©senter une synthĂšse de l’état d’avancement des OMD au sein de l’espace francophone et de rappeler l’essentiel de la contribution de la Francophonie Ă  cette rĂ©alisation, tout en tirant les enseignements de l’expĂ©rience acquise et en traçant quelques perspectives. La Francophonie, quelles modalitĂ©s d’action ? 6
  • 9. 7 Objectif 1 Ă©liminer l’extrĂȘme pauvretĂ© et la faim 7 ©Soupstock/Fotolia.com
  • 10. 8 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement MalgrĂ© la rĂ©cession internationale, les taux de pau- vretĂ© n’ont jamais Ă©tĂ© aussi bas au niveau mon- dial. Selon la Banque mondiale, le taux d’extrĂȘme pauvretĂ© fixĂ© Ă  1,25 dollar US par jour a Ă©tĂ© rĂ©duit de plus de la moitiĂ© depuis 1990. La proportion de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour a diminuĂ© dans l’ensemble des rĂ©gions en dĂ©veloppement, passant de 43 Ă  22 % entre 1990 et 2008(1) . En chiffres absolus, le nombre de per- sonnes vivant sous le seuil d’extrĂȘme pauvretĂ© est ainsi passĂ© de 1,9 milliard Ă  1,3 milliard durant cette mĂȘme pĂ©riode. Il n’en demeure pas moins que, au rythme actuel de progression, plus d’un milliard de personnes dans le monde vivront encore en des- sous du seuil de pauvretĂ© extrĂȘme en 2015. Cette tendance gĂ©nĂ©rale masque, nĂ©anmoins, d’importantes disparitĂ©s rĂ©gionales. Au sein de l’es- pace francophone, l’Afrique subsaharienne peine encore Ă  Ă©radiquer ce flĂ©au malgrĂ© d’importantes avancĂ©es. Les donnĂ©es les plus rĂ©centes montrent que la proportion de la population disposant de moins de 1,25 dollar par jour dans les pays fran- cophones est de 44 %(2) en Afrique subsaharienne, bien que certains pays enregistrent des chiffres encourageants, tels que le Cameroun, le Cap-Vert, Ă©tat des lieux CIBLE | RĂ©duire de moitiĂ©, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est infĂ©rieur Ă  1,25 dollar US par jour O B J E C T I F 1  : Ă© limi n er l’ e x t r ĂȘ me pauvre t Ă© e t la faim (1) Source : Banque mondiale. (2) Cette moyenne est calculĂ©e sur la base des donnĂ©es les plus rĂ©centes des pays concernĂ©s. 0 20 40 60 Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe 0 20 40 60 Afrique subsaharienne Afrique du Nord et Moyen-Orient Asie du Sud-Est CaraĂŻbes et OcĂ©anie 44% 2% 23% 38% (%) (%) 37% 53% 49% Proportion de la population vivant avec moins de 1,25 dollar US par jour paritĂ© du pouvoir d’achat DonnĂ©es les plus rĂ©centes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complĂ©mentaires en annexe. 0 20 40 60 Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe 0 20 40 60 Afrique subsaharienne Afrique du Nord et Moyen-Orient Asie du Sud-Est CaraĂŻbes et OcĂ©anie 44% 2% 23% 38% (%) (%) 37% 53% 49% Par rĂ©gion Afrique subsaharienne
  • 11. 9 la CĂŽte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, le Ghana et la Mauritanie. Il convient toutefois de signaler que cette moyenne s’élevait approximativement Ă  60 % au dĂ©but des annĂ©es 1990. L’Afrique du Nord et l’Asie du Sud-Est connaissent une meilleure situa- tion avec, respectivement, 2 % et 23 % de la popu- lation vivant dans la pauvretĂ© extrĂȘme. MalgrĂ© une reprise de l’emploi en 2010, le chĂŽmage dans le monde connaĂźt cette annĂ©e encore une nouvelle poussĂ©e et touche 200 millions d’individus – soit une augmentation de 27 millions depuis le dĂ©but de la crise(1) . À l’échelle mondiale, les femmes et les jeunes demeurent les plus vulnĂ©rables, car fortement exposĂ©s au chĂŽmage ou cantonnĂ©s dans des emplois dĂ©finis comme vulnĂ©rables(2) . Les jeunes ĂągĂ©s de 15 Ă  24 ans sont particuliĂšre- ment touchĂ©s par la crise. En 2011, on dĂ©nombrait 74,8 millions de jeunes au chĂŽmage dans le monde, soit 4 millions de plus depuis 2007. Les femmes ont, quant Ă  elles, plus de risques que les hommes d’ĂȘtre confinĂ©es dans des emplois vul- nĂ©rables, principalement en Afrique subsaharienne, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. La pro- gression de l’emploi vulnĂ©rable s’observe au niveau mondial et porte Ă  58 %(3) la part globale des tra- vailleurs en situation d’emploi vulnĂ©rable dans les rĂ©gions en dĂ©veloppement. Leur nombre est estimĂ© dans le monde Ă  1,52 milliard d’individus, soit une augmentation de 136 millions depuis 2000 et de prĂšs de 23 millions depuis 2009(4) . L’Afrique subsaharienne francophone continue de prĂ©senter des ratios emploi/population(5) Ă©levĂ©s(6) et en lĂ©gĂšre hausse depuis le dĂ©but de la crise, passant de 66,4 Ă  66,8 % entre 2007 et 2011. Ce niveau Ă©levĂ© est intimement liĂ© au fort taux de pau- vretĂ© qui subsiste dans la rĂ©gion, astreignant sou- vent les populations pauvres Ă  accepter un travail quelle que soit sa qualitĂ©. CIBLE | Assurer le plein-emploi et la possibilitĂ© pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail dĂ©cent et productif Indicateurs clĂ©s de la base de donnĂ©es sur le marchĂ© du travail, Organisation internationale du travail. Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe 0 10 2011 20 30 40 50 60 70 80 (%) 2007 63,5% 64,1% 70,4% 70,7% 64,1% 64,5% Afrique subsaharienne Ratio emploi/population personnes ĂągĂ©es de 15 ans et plus Baisse de 60Ă  44 % Proportion de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar US par jour en Afrique subsaharienne francophone depuis 1990 (1) Source : Tendances mondiales de l’emploi 2012. PrĂ©venir une aggravation de la crise de l’emploi, Organisation internationale du travail. (2) L’emploi vulnĂ©rable est dĂ©fini comme la somme des pourcentages de travailleurs familiaux non rĂ©munĂ©rĂ©s et de travailleurs Ă  leur propre compte dans l’emploi total. (3) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies. (4) Source : Tendances mondiales de l’emploi 2012. PrĂ©venir une aggravation de la crise de l’emploi, Organisation internationale du travail. (5) Le ratio emploi/population indique ici la capacitĂ© de l’Afrique subsaharienne Ă  gĂ©nĂ©rer de l’emploi. (6) Au plan mondial, le ratio emploi/population est passĂ©, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail, de 61,2 Ă  60,3 % entre 2007 et 2011.
  • 12. 10 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement Bien qu’un habitant de la planĂšte sur huit souffrait encore de la faim entre 2010 et 2012, soit prĂšs de 870 millions d’individus(1) , la situation de la faim dans le monde s’amĂ©liore. La proportion mondiale d’indi- vidus souffrant de la faim a baissĂ© de 132 millions entre 1990 et 2012. Les rĂ©gions en dĂ©veloppement ont ainsi enre- gistrĂ© quelques progrĂšs avec un nombre total de personnes sous-alimentĂ©es passant de 23,2 % en 1990 Ă  14,9 % en 2012(2) . On enregistre ces progrĂšs notamment en Asie du Sud-Est et aux CaraĂŻbes. NĂ©anmoins, depuis le dĂ©but de la crise mondiale, les progrĂšs pour rĂ©duire la faim se sont ralentis puis stabilisĂ©s. Au sein de l’espace francophone, la proportion de personnes sous-alimentĂ©es reste particuliĂšrement Ă©levĂ©e en Afrique subsaharienne, oĂč la prĂ©valence de la sous-alimentation se chiffre Ă  plus de 21 %(3) de la population en 2011. Toutefois, des pays comme Djibouti, le Ghana, la GuinĂ©e- Bissau et le Mali ont avancĂ© Ă  pas de gĂ©ant en rĂ©duisant de moitiĂ©, entre 2000 et 2012, la part de leur population sous-alimentĂ©e. CIBLE | RĂ©duire de moitiĂ©, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim PrĂ©valence de la malnutrition Statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture 2002-2004 2010-2012 Djibouti 40,2  % 19,8  % Ghana 12,7  % 5  % GuinĂ©e-Bissau 19,9  % 8,7  % Mali 18,3  % 7,9  % EXEMPLESDERÉUSSITE O B J E C T I F 1  : Ă© limi n er l’ e x t r ĂȘ me pauvre t Ă© e t la faim (1) Source : The state of food insecurity in the world, FAO, 2012. (2) Ibid. (3) DonnĂ©es de la Banque mondiale. ©EricIsselĂ©e/Fotolia.com
  • 13. 11 (1) Liste des PMA Ă  l’adresse : http://www.unohrlls.org/en/ldc/25/ (2) DĂ©claration de Bamako : adoptĂ©e lors du Symposium international sur le bilan des pratiques de la dĂ©mocratie, des droits et des libertĂ©s dans l’espace francophone, tenu Ă  Bamako du 1er au 3 novembre 2000. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Bamako_2000_modif_02122011.pdf (3) DĂ©claration de Saint-Boniface : adoptĂ©e par la ConfĂ©rence ministĂ©rielle de la Francophonie sur la prĂ©vention des conflits et la sĂ©curitĂ© humaine, le 14 mai 2006. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Saint-Boniface.pdf (4) DĂ©claration de Paris : adoptĂ©e par la IVe ConfĂ©rence des ministres francophones de la Justice, le 14 fĂ©vrier 2008. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_4e_conf_justice_Paris_2008.pdf (5) DĂ©claration de Kinshasa : adoptĂ©e par le XIVe Sommet des chefs d’état et de gouvernement des pays ayant le français en partage, tenu Ă  Kinshasa les 13 et 14 octobre 2012. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/SOMMET_XIV_Decl_Kinshasa_2012.pdf La Francophonie est un espace contrastĂ© en termes de niveau de dĂ©veloppement, avec, Ă  chaque extrĂ©mitĂ©, deux pays du G20 et 23 des 49 PMA(1) . EngagĂ©e par un devoir de solidaritĂ© entre ses pays membres, l’OIF fait de la lutte contre la pauvretĂ© une prioritĂ© absolue. C’est dans cet esprit qu’elle accompagne les pays, en travaillant de concert avec l’ensemble de la communautĂ© internationale, pour mettre en Ɠuvre les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement et promouvoir un dĂ©veloppement durable et solidaire. À travers des initiatives inĂ©dites et reconnues, la Francophonie s’efforce ainsi de mettre en Ɠuvre et de diversifier davantage son action au service des populations les plus fragiles. Cette prioritĂ© se trouve pleinement inscrite dans son Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal de la Francopho- nie (2005-2014) qui se dĂ©cline en actions fondĂ©es sur le renforcement des capacitĂ©s institutionnelles et humaines, l’accĂšs Ă  l’information et la mutuali- sation des expĂ©riences. La Francophonie considĂšre qu’il ne peut y avoir de dĂ©veloppement durable et de lutte consĂ©quente contre la pauvretĂ© sans gouvernance dĂ©mocra- tique assumĂ©e et sans respect effectif des droits de l’Homme, qu’il s’agisse des droits politiques et civils ou des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels. Dans cet esprit, la Francophonie contribue Ă  l’ancrage de la dĂ©mocratie, mais Ă©galement Ă  la consolidation de l’État de droit, ainsi qu’à la pro- motion et Ă  la protection des droits de l’Homme au sein de l’espace francophone. Les DĂ©clarations de Bamako sur la dĂ©mocratie, les droits et liber- tĂ©s (2000)(2) et de Saint-Boniface sur la prĂ©vention des conflits et la sĂ©curitĂ© humaine (2006)(3) sont les instruments de rĂ©fĂ©rence de la Francophonie au service de ces valeurs. Les DĂ©clarations de Paris (2008)(4) et de Kinshasa (2012)(5) ont, Ă  leur tour, consacrĂ© et consolidĂ© l’engagement constant de la Francophonie dans ces domaines. L’ACTION DE LA FRANCOPHONIE | Le respect et la promotion de la paix, de la dĂ©mocratie et des droits de l’homme : un prĂ©requis pour la lutte contre la pauvretĂ© « La dĂ©mocratie et le dĂ©veloppement   sont indissociables : ce sont lĂ    les facteurs d’une paix durable. » DĂ©claration de Bamako
  • 14. 12 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement Inscrivant son action en vue de la rĂ©alisation de l’objectif de rĂ©duction de la pauvretĂ©, l’OIF favorise l’implication Ă  tous les niveaux des acteurs en ren- forçant les politiques sectorielles par des approches de proximitĂ©. C’est pourquoi elle agit en faveur du dĂ©veloppement local et solidaire en apportant un appui et une expertise aux acteurs locaux et en les accompagnant dans la rĂ©alisation de projets de proximitĂ© gĂ©nĂ©rateurs de revenus. L’objectif est d’accroĂźtre les initiatives des communautĂ©s de base en renforçant leurs capacitĂ©s d’ingĂ©nierie sociale, d’élaboration, de gestion et de maintenance de projets communautaires. Il s’agit de favoriser le dĂ©veloppement d’une dĂ©marche de gestion de l’ac- tion locale et de son insertion dans les programmes nationaux de lutte contre la pauvretĂ©. Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, l’OIF a apportĂ© un soutien technique et financier Ă  la mise en Ɠuvre de plus de 350 projets locaux. Elle a Ă©galement contribuĂ© Ă  l’élaboration et Ă  la mise en Ɠuvre de plans de dĂ©veloppement local dans 14 localitĂ©s de 5 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, qui ont touchĂ© prĂšs de 25 000 bĂ©nĂ©ficiaires dont 75 % de femmes. Forte de cette expĂ©rience, l’OIF a initiĂ©, en 2009, un nouveau programme de lutte contre la pauvretĂ© au profit des pays en dĂ©veloppement de la Franco- phonie. Cette refondation de l’offre francophone en matiĂšre de dĂ©veloppement a menĂ© au lancement du nouveau Programme francophone d’appui au dĂ©veloppement local (Profadel) en 2011. Suivant une mĂ©thode participative, ce programme soli- daire en faveur des communautĂ©s de base vise Ă  doter les collectivitĂ©s des zones rurales et pĂ©riur- baines bĂ©nĂ©ficiaires de plans locaux de dĂ©velop- pement. Actuellement, Profadel est entrĂ© dans la phase d’appropriation par les collectivitĂ©s locales et les communautĂ©s de base bĂ©nĂ©ficiaires, afin d’ancrer les rĂ©sultats acquis dans leurs propres plans locaux de dĂ©veloppement. Outre les actions de formation et de renforcement de capacitĂ©, 12 plans locaux de dĂ©veloppement ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s Ă  ce jour. Depuis 2012, six projets prioritaires, issus des plans locaux de dĂ©veloppe- ment au SĂ©nĂ©gal, au togo et au Rwanda, ont fait l’objet d’une subvention de l’OIF, touchant prĂšs de 30 000 bĂ©nĂ©ficiaires dont prĂšs de 17 000 femmes. | Une action de proximitĂ© pour un dĂ©veloppement local inclusif 55000 bĂ©nĂ©ficiaires appui au dĂ©veloppement local en afrique francophone depuis 2000 O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R L’ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M payS ET lOCalITĂ©S BĂ©NĂ©FICIaIRES DU pROFaDEl Suite Ă  un appel Ă  manifestation d’intĂ©rĂȘt lancĂ© dans les pays du Sud membres de l’OIF, quatre pays en dĂ©veloppement ont ainsi Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour amorcer ce nouveau projet : la RĂ©publique centrafricaine, le Rwanda, le SĂ©nĂ©gal et le togo. Dans chacun de ces pays, trois localitĂ©s d’intervention ont Ă©tĂ© retenues. RĂ©publique centrafricaine ‱ Commune de la Mbi dans la sous- prĂ©fecture de Bossembele (prĂ©fecture d’Ombella Mpoko) ‱ Communes de la Lesse et de nola dans la sous- prĂ©fecture de MbaĂŻki (prĂ©fecture de la Lobaye) ‱ Commune de ngoumbele, dans la sous-prĂ©fecture de Sibut (prĂ©fecture de la Kemo) Rwanda ‱ ngororero, dans la Province de l’Ouest (secteurs de Muhanda et Kavumu) ‱ nyanza dans la Province du Sud (secteurs de Kigoma et Busasamana) ‱ Rutsiro dans la Province de l’Ouest (secteurs de Murunda et de Musasa) SĂ©nĂ©gal ‱ taĂŻba ndiaye (rĂ©gion de thiĂšs) ‱ ndiognick (rĂ©gion de Kaffrine) ‱ nguer Malal (rĂ©gion de Louga) Togo ‱ AgbĂ©tiko (prĂ©fecture d’Agou) ‱ KoviĂ© (prĂ©fecture de Zio) ‱ Katanga (prĂ©fecture du Golfe)
  • 15. 13 Par ailleurs, consciente des enjeux du dĂ©veloppe- ment de la microfinance dans les pays du Sud, l’OIF apporte un soutien dans ce domaine dans le cadre de partenariats avec des institutions de microfinance. Ces partenariats ont permis la mise en place de projets destinĂ©s Ă  dĂ©velopper les compĂ©tences humaines en termes de ges- tion stratĂ©gique d’une institution de microfinance. Depuis 2008, cet accompagnement a touchĂ© plus de 600 cadres, dirigeants et techniciens, prove- nant principalement d’Afrique de l’Ouest. PrĂšs de quinze ans aprĂšs les premiĂšres Assises francophones de la formation professionnelle et technique (FPt) Ă  Bamako en mai 1998, la Franco- phonie a pu dresser un Ă©tat des lieux de son action dans ce domaine lors des Assises de Ouagadou- gou en septembre 2012 (lire encadrĂ© page sui- vante). Parmi les conclusions, il est ressorti que la mobilisation et le dĂ©veloppement d’une expertise reconnue en matiĂšre de FPt ont pu contribuer Ă  favoriser l’insertion des jeunes – filles et garçons –, Ă  l’économie et l’emploi. L’OIF accompagne en effet de nombreux pays francophones en dĂ©veloppement, notamment en Afrique subsaharienne, dans la refondation ou la consolidation de leurs systĂšmes de formation pro- fessionnelle et technique. Des formations sont rĂ©guliĂšrement organisĂ©es au bĂ©nĂ©fice des dĂ©ci- deurs politiques, des gestionnaires des centres de formation professionnelle et technique ainsi que des partenaires techniques et financiers, pour la mise en Ɠuvre de leur politique et l’élaboration des programmes de formation avec les entreprises. Depuis 2007, l’OIF a mobilisĂ© une centaine d’ex- perts issus de tout l’espace francophone. À titre d’exemple, seize pays(1) en ont bĂ©nĂ©ficiĂ© en 2011. En complĂ©ment, l’OIF Ă©labore et diffuse des guides mĂ©thodologiques permettant d’adapter l’offre de formation aux besoins du marchĂ© du travail. Ces outils, devenus des rĂ©fĂ©rences dans la plupart des pays francophones, sont partagĂ©s sur un portail internet : www.fpt-francophonie.org | Promouvoir l’insertion professionnelle Depuis 2008, le projet Transfert et accompagnement national pour le dĂ©veloppement d’une expertise en microfinance (Tandem), initiĂ© avec DĂ©veloppement international Desjardins (DID*), a per- mis la formation de plus de 210 cadres et dirigeants, provenant de 138 institutions de microfinance de l’Union Ă©conomique et monĂ©- taire ouest-africaine (UEMOA). Dans le mĂȘme esprit, il convient de noter que la ConfĂ©dĂ©ration des institutions financiĂšres (CIF), qui reprĂ©sente aujourd’hui 70 % du marchĂ© de la microfinance en Afrique de l’Ouest, avec 2,4 millions de membres, avait Ă©tĂ© mise en place, dĂšs 2000, avec le soutien de l’OIF. * dĂ©veloppement international desjardins est pionnier dans le dĂ©ploiement et le dĂ©veloppement de la microfinance Ă  travers le monde. eXeMPLeSderÉuSSIte (1) Albanie, Bulgarie, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Comores, Ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine, Laos, Lituanie, Mali, Maurice, Moldavie, Roumanie, Rwanda, Seychelles, Vietnam. QUaTRE aXES maJEURS pOUR l’INSERTION SOCIO-pROFESSIONNEllE DES JEUNES Le programme de la FPT de l’OIF est structurĂ© autour de quatre thĂ©matiques : ‱ L’élaboration d’une politique sectorielle efficiente recourant Ă  l’approche programme. Les besoins du marchĂ© du travail viennent dĂ©finir les orientations des formations tout en tenant compte des moyens des Ă©tats ; ‱ La rĂ©daction des programmes de formation selon l’approche par les compĂ©tences (APC). La rĂ©vision et la rĂ©daction des rĂ©fĂ©rentiels de formation se rĂ©alisent, dans chaque corps de mĂ©tier, en fonction des compĂ©tences dont ont besoin les entreprises ; ‱ L’insertion dans les cursus de formation professionnelle de modules liĂ©s aux connaissances dont un jeune peut avoir besoin pour fonder son entreprise ; ‱ Un soutien Ă  l’hĂŽtellerie-tourisme dans les pays oĂč ce secteur Ă©conomique particulier reprĂ©sente un pourcentage non nĂ©gligeable dans leur produit intĂ©rieur brut (PIB).
  • 16. 14 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement En optant pour une approche transversale de la question de la jeunesse, l’OIF agit en s’appuyant sur un double principe: l’inclusion et le renforcement des capacitĂ©s des jeunes. La jeunesse demeure une cible prioritaire dans l’ensemble des actions de l’OIF contribuant Ă  la lutte contre la pauvretĂ©. Convaincue qu’une inclusion des jeunes est nĂ©ces- saire dans la recherche de solutions appropriĂ©es et durables, l’OIF s’est attelĂ©e Ă  accroĂźtre leurs capa- citĂ©s d’action en soutenant les organisations et les initiatives des jeunes francophones. Depuis 2008, les Écoles d’étĂ© de la Francophonie servent de cadre de formation destinĂ© Ă  renforcer les compĂ©tences de jeunes, issus de la sociĂ©tĂ© civile, dans l’optique d’amĂ©liorer leur employabilitĂ©. Elles offrent annuellement l’occasion Ă  une centaine de jeunes de s’informer pleinement sur la Francophonie et ses actions, de se rencontrer, d’échanger et de suivre des ateliers de formation et de rĂ©flexion pour renforcer leurs capacitĂ©s d’action dans les domaines d’intervention prioritaires de la Francophonie. Les quatre premiĂšres Ă©ditions se sont tenues Ă  Casa- blanca (Maroc) en 2008 sur le thĂšme de l’économie de l’environnement, Ă  Ouagadougou (Burkina Faso) en 2009 sur le thĂšme de l’entreprenariat social des jeunes, Ă  tunis (tunisie) en 2010 sur la diversitĂ© au service de la paix, et Ă  nouakchott (Mauritanie) en 2011 sur les migrations internationales et le dĂ©velop- pement dans l’espace francophone. Ces Ă©coles d’étĂ© ont permis de structurer quatre rĂ©seaux jeunesse autour des thĂ©matiques sui- vantes : « Droits de l’Homme, dĂ©mocratie et paix », « Culture numĂ©rique », « DĂ©veloppement durable », « Langue française, diversitĂ© culturelle et linguis- tique ». Les travaux de ces rĂ©seaux ont lieu lors d’ateliers rĂ©gionaux ainsi que sur le portail jeu- nesse de la Francophonie, plate-forme numĂ©rique de dĂ©bats et d’échanges(1) . Outre les mobilisations propres Ă  la Francophonie, l’OIF a soutenu, depuis 2005, la participation de plus de 450 jeunes francophones Ă  une trentaine de grandes rĂ©unions internationales, organisĂ©es par l’OnU, l’Union africaine et la sociĂ©tĂ© civile notamment. (1) En 2012, le portail jeunesse de la Francophonie a reçu 700 000 visiteurs et compte aujourd’hui prĂšs de 16 000 membres de son rĂ©seau social. | Pour l’engagement des jeunes eXeMPLeS de rencontreS InternAtIonALeS Évaluation du Programme d’action mondial pour la jeunesse (Le Caire, 2005) ; Forum urbain mondial (Vancouver, 2006) ; Forum mondial des droits de l’Homme (Nantes, 2006) ; 5e Forum pour le dĂ©veloppement de l’Afrique (Addis-Abeba, 2006) ; Forum mondial sur la jeunesse et les TIC au service du dĂ©veloppement (GenĂšve, 2007) ; 1er Forum africain des jeunes (Ouagadougou, 2007) ; confĂ©- rences sur les changements climatiques, trois rencontres internationales organisĂ©es respectivement par l’Union afri- caine (Zimbabwe, 2010) et l’ONU (Mexique, 2010, et New York, 2011) ; etc. O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R L’ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M aSSISES SUR l’ENSEIgNEmENT ET la FORmaTION TEChNIQUES ET pROFESSIONNElS La ConfĂ©rence des ministres de l’éducation des pays ayant le fran- çais en partage (ConfĂ©men) et l’OIF ont organisĂ©, en collaboration avec le gouvernement du Burkina Faso, les 2es Assises sur l’enseignement et la formation techniques et pro- fessionnels (EFtP), du 4 au 7 sep- tembre 2012 Ă  Ouagadougou. trois cents participants Ă©taient invitĂ©s Ă  dĂ©battre autour du thĂšme : « quelles compĂ©tences profession- nelles et techniques pour une meil- leure insertion socio-Ă©conomique des jeunes ? ». Ces assises ont servi de cadre pour faire l’état des lieux de l’EFtP depuis les Assises de Bamako en 1998 et identifier les contraintes majeures qui entravent le dĂ©velop- pement de l’EFtP dans les pays francophones. Les participants ont Ă©galement formulĂ© des recomman- dations en vue de renforcer la coo- pĂ©ration de l’OIF et de la ConfĂ©men dans ce domaine.
  • 17. 15 DEUX JEUNES VOlONTaIRES TĂ©mOIgNENT Mission de volontariat en tant qu’assistante de projets de dĂ©veloppement rural (Burkina Faso) « Cela a Ă©tĂ© pour moi une pĂ©riode d’échange avec des hommes, des femmes et des enfants si diffĂ©rents souvent, et pourtant si proches dans leur humanitĂ©, le dĂ©but d’une nouvelle aventure sur le plan professionnel
 » occupe aujourd’hui le poste de spĂ©cialiste en renforcement des capacitĂ©s locales pour la formation professionnelle et technique dans le secteur du tourisme Ă  fort potentiel. Mission de volontariat en tant qu’attachĂ©e de coopĂ©ration pour le commerce et dĂ©veloppement durable (Gabon) « Pendant un an j’ai pu m’intĂ©grer au contexte et Ă  la culture locale. J’ai appris Ă  voir des choses sous plusieurs angles et Ă  analyser prudemment des circonstances car la diversitĂ© culturelle peut affecter des pratiques professionnelles et sociales. Il faut toujours garder la volontĂ© de travailler, d’apprendre, de partager et de collaborer. » occupe aujourd’hui le poste de consultante pour la banque mondiale. Le VIf en cHIffreS ‱ 45% de femmes, 55% d’hommes ‱ Moyenne d’ñge: 28AnS ‱ Ressortissants de 29 PAYS de la Francophonie ‱ Missions rĂ©parties dans 28 PAYS de la Francophonie ‱ 80% d’entre eux sont originaires des pays du Sud et de l’europe centrale et orientale VOLONTARIAT INTERNATIONAL DE LA FRANCOpHONIE toujours avec le mĂȘme souci de cibler prioritaire- ment la jeunesse, le programme de Volontariat international de la Francophonie (ViF), mis en place en 2007, permet aux jeunes francophones d’agir concrĂštement en mettant leurs compĂ©tences au service d’organismes situĂ©s dans l’un des 57 Ă©tats et gouvernements membres de l’OIF. Ces jeunes s’engagent Ă  apporter leur concours Ă  la mise en Ɠuvre de projets de dĂ©veloppement et de coopĂ©ration, qui touchent notamment Ă  l’éduca- tion, au numĂ©rique et au dĂ©veloppement durable. Ce programme de volontariat s’inscrit doublement dans le cadre de la rĂ©alisation de l’Objectif 1, en ce qu’il permet aux volontaires de mener, d’une part, une mission de dĂ©veloppement dans un pays fran- cophone et, d’autre part, d’amĂ©liorer leurs compĂ©- tences pour favoriser leur insertion professionnelle. En effet, ce programme professionnalisant permet d’accroĂźtre l’employabilitĂ© des jeunes volontaires. Il leur est particuliĂšrement bĂ©nĂ©fique Ă  leur retour comme tremplin Ă  l’emploi, premiĂšre prĂ©occupa- tion d’une grande majoritĂ© de jeunes francophones. Ces derniers acquiĂšrent une plus grande confiance dans leurs capacitĂ©s, ce qui Ă©largit leurs perspec- tives d’emploi qualifiĂ© et stable, facteur d’intĂ©gra- tion sociale et d’insertion dans la vie Ă©conomique de leur pays. Depuis ses dĂ©buts, le programme de volontariat de l’OIF a bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă  prĂšs de 150 jeunes dĂ©ployĂ©s sur les cinq continents. Ces jeunes vivent une expĂ©rience enrichissante et formatrice dans un environnement culturel et social diffĂ©rent du leur. Outre l’acquisition de compĂ©tences nouvelles, ces jeunes s’ouvrent Ă  d’autres cultures et tissent des liens de confiance et de rĂ©ciprocitĂ© grĂące Ă  l’origi- nalitĂ© de cette mobilitĂ© Sud-Sud. ClĂ©ment Duhaime, Administrateur de l’OIF, et les cinquante et un jeunes volontaires de la promotion 2012 du programme de Volontariat international de la Francophonie Ă  Paris, le 25 octobre 2012. ©patrickLazic/OIF ATTIBA TANIA (bĂ©nin) CHU THI QUYNH MAY (Vietnam) ©photos:patrickLazic/OIF
  • 18. 16 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement DĂšs ses origines, en tant qu’organisation fondĂ©e sur le partage d’une langue commune, l’OIF s’attache Ă  promouvoir le rĂŽle de la culture en tant que dimen- sion incontournable pour le dĂ©veloppement Ă©cono- mique et social. Le poĂšte-prĂ©sident LĂ©opold SĂ©dar Senghor, l’un des pĂšres fondateurs de la Franco- phonie, avait ainsi coutume de dire que «la culture est au dĂ©but et Ă  la fin de tout dĂ©veloppement». Depuis le premier Sommet de la terre, en 1992, en passant par celui de Johannesburg en 2002 et plus rĂ©cemment celui de Rio +20, la Francophonie a tou- jours affirmĂ© cette position. Parce que la richesse et la diversitĂ© de leurs cultures constituent un atout majeur de dĂ©velop- pement pour les pays de l’espace francophone, l’OIF, aprĂšs avoir largement soutenu le processus menant Ă  l’adoption de la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversitĂ© des expressions culturelles (2005), participe, depuis, Ă  sa mise en Ɠuvre, en accompagnant les indus- tries culturelles et la structuration des filiĂšres de la culture dans les pays en dĂ©veloppement. Le programme d’appui au dĂ©veloppement des politiques et industries culturelles permet ainsi d’accompagner ces pays dans la crĂ©ation d’un environnement favorable Ă  la culture sur le plan pROFIlS CUlTURElS DES payS DU SUD L’OIF a lancĂ© depuis 2007 un vaste chantier de cartographie des filiĂšres des industries culturelles dans les pays du Sud. Cette opĂ©ration a permis de rĂ©aliser le profil culturel de dix pays et la publication en 2012 de trois ouvrages rĂ©gionaux : Asie du Sud-Est et Pacifique (Cambodge, Laos, Vietnam, Vanuatu), CaraĂŻbes (HaĂŻti, Dominique, Sainte-Lucie) et Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, CĂŽte d’Ivoire, SĂ©nĂ©gal). Le projet a Ă©tĂ© Ă©tendu en 2011 Ă  trois pays d’Afrique centrale : Cameroun, Congo, Gabon. | Renforcer la contribution de la culture au dĂ©veloppement O B J E C t I F 1 : Ă© L I M I n E R L’ E x t R ĂȘ M E PA U V R E t Ă© E t L A FA I M OBJECTIFS DU pROgRammE D’appUI aU DĂ©VElOppEmENT DES pOlITIQUES ET INDUSTRIES CUlTUREllES ‱ Accompagner les Ă©tats membres dans la production et la diffusion de leurs expressions culturelles ainsi que dans le renforcement de leurs politiques culturelles publiques : organisation de sĂ©minaires, mise Ă  disposition d’expertise, soutien financier, etc. ; ‱ Contribuer Ă  l’établissement d’un systĂšme d’information Ă©conomique sur la culture (mise Ă  jour des donnĂ©es sur l’économie de la culture, sur l’état de structuration des filiĂšres culturelles et sur la contribution de ces filiĂšres Ă  l’économie nationale): mise Ă  disposition d’un guide d’élaboration et de mise en Ɠuvre des politiques culturelles, cartographie des industries culturelles dans les pays du Sud et publication de profils culturels (lire encadrĂ© ci-contre); ‱ Faciliter l’accĂšs des opĂ©rateurs culturels aux financements, notamment auprĂšs des banques et des institutions financiĂšres, dans les pays francophones du Sud : mise en place de trois fonds de garantie des industries culturelles (FGIC)*, financĂ©s Ă  raison de 1,43 million d’euros, qui permettent de cautionner Ă  hauteur de 70 Ă  80 % les prĂȘts des institutions bancaires consentis aux entrepreneurs culturels. Ces fonds sont gĂ©rĂ©s en partenariat avec des Ă©tablissements bancaires locaux ; ‱ Professionnaliser et structurer les filiĂšres et les mĂ©tiers de la culture Ă  travers l’organisation d’activitĂ©s de formation : une vingtaine de soutiens financiers ont Ă©tĂ© apportĂ©s Ă  l’organisation de formations techniques (animation et administration culturelles, rĂ©gie gĂ©nĂ©rale, rĂ©gie son et lumiĂšre, management d’artistes, etc.). * Pays bĂ©nĂ©ficiaires : deux pays francophones du Maghreb (Maroc et Tunisie) ainsi que les 15 pays de la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
  • 19. 17 politique, lĂ©gislatif et juridique afin de favori- ser l’émergence d’une vĂ©ritable Ă©conomie de la culture. Depuis 2005, ce sont 850 entrepreneurs culturels qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de formations. Plus rĂ©cemment, quatre pays (Burkina Faso, Gabon, Niger et SĂ©nĂ©gal) ont Ă©tĂ© retenus, en 2011, sur manifestation d’intĂ©rĂȘt international pour bĂ©nĂ©fi- cier d’un accompagnement structurant sur quatre ans qui touche aussi bien Ă  leur politique nationale culturelle, Ă  l’élaboration d’outils d’aide Ă  la dĂ©ci- sion qu’à la formation de cadres institutionnels et d’opĂ©rateurs de la culture. ParallĂšlement, l’OIF apporte un soutien aux filiĂšres de la culture par ses Fonds d’aide dĂ©diĂ©s Ă  la circula- tion des artistes et aux arts visuels. Depuis 2002, l’OIF permet chaque annĂ©e la participation de prĂšs de 45 artistes, issus d’une cinquantaine de pays francophones, Ă  des manifestations culturelles. Elle accompagne Ă©galement les professionnels de l’audiovisuel des pays francophones du Sud dans la production et la valorisation de leurs Ɠuvres Ă  travers, d’une part, son Fonds de production audiovisuelle du Sud et, d’autre part, divers par- tenariats avec des festivals qui valorisent les cinĂ©- mas du Sud, parmi lesquels le Festival pan-afri- cain de cinĂ©ma et de tĂ©lĂ©vision de Ouagadougou (Fespaco), les JournĂ©es cinĂ©matographiques de Carthage et le pavillon des cinĂ©mas du monde du Festival de Cannes. En 2012, prĂšs de 1,2 million d’euros d’aides ont Ă©tĂ© allouĂ©s par le Fonds fran- cophone de production audiovisuelle du Sud, qui appuie chaque annĂ©e entre 50 et 70 projets (longs et courts mĂ©trages, sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es, etc.). Le film Sur la planche de LeĂŻla Kilani (Maroc), soutenu par le Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud, a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© Ă  la Quinzaine des rĂ©alisateurs au Festival international du film de Cannes en 2011. 1,2million d’euros allouĂ©s en 2012 par le Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud
  • 20. 18 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement
  • 22. 20 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement La scolarisation dans l’enseignement primaire pro- gresse dans la plupart des rĂ©gions en dĂ©veloppe- ment, passant de 84 Ă  91 % entre 1999 et 2010. On enregistre les augmentations les plus notables en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, mais sur- tout en Afrique subsaharienne. En effet, nombre de pays francophones d’Afrique subsaharienne affichent des progrĂšs particuliĂšrement impres- sionnants, comme le BĂ©nin, le Burundi, le Burkina Faso, la GuinĂ©e, Madagascar, le Mali et le Niger, oĂč les taux nets de scolarisation dans le primaire ont augmentĂ© de plus de 25 points de pourcen- tage entre 1999 et 2009. Le Burundi, le Rwanda, SĂŁo TomĂ©-et-PrĂ­ncipe et le Togo ont, quant Ă  eux, d’ores et dĂ©jĂ  atteint l’objectif de l’éducation pri- maire pour tous ou sont sur le point de l’atteindre. Quelques avancĂ©es ont Ă©galement Ă©tĂ© enregis- trĂ©es dans l’intĂ©gration des filles dans l’enseigne- ment primaire(1) dans le monde. Dans les rĂ©gions en dĂ©veloppement, la part des filles non scolari- sĂ©es a lĂ©gĂšrement chutĂ©, passant de 58 Ă  53 % sur la pĂ©riode 1999-2010. Si les abandons en cours de scolaritĂ© restent encore trop importants dans de nombreux pays, Ă©tat des lieux CIBLE | D’ici Ă  2015, donner Ă  tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens de terminer un cycle complet d’études primaires O B J E C T I F 2  : A ssurer l’ Ă© ducat io n primaire pour t ous (1) Taux net ajustĂ© de scolarisation dans le cycle primaire. CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (%) 90% 96% 95% 72% (%) 0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 Afrique de l’Ouest 69% Afrique centrale 66% Afrique orientale et australe 89% DonnĂ©es les plus rĂ©centes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complĂ©mentaires en annexe. CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (%) 90% 96% 95% 72% (%) 0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 Afrique de l’Ouest 69% Afrique centrale 66% Afrique orientale et australe 89% Par rĂ©gion Taux d’achĂšvement de l’école primaire total du groupe d’ñge pertinent Afrique subsaharienne
  • 23. 21 le taux mondial d’achĂšvement de l’éducation pri- maire atteint les 90 % en 2010. Au sein de l’espace francophone, si le taux s’élĂšve Ă  72 %(1) en Afrique subsaharienne, il tourne autour de 90 % en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ainsi que dans les CaraĂŻbes et l’OcĂ©anie selon les derniĂšres estimations. En dĂ©pit de ces Ă©volutions, des disparitĂ©s rĂ©gio- nales entre les sexes dans l’enseignement pri- maire demeurent, amoindrissant ainsi les progrĂšs d’ores et dĂ©jĂ  obtenus. Les disparitĂ©s entre zones urbaines et rurales persistent, la probabilitĂ© de ne pas ĂȘtre scolarisĂ© Ă©tant deux fois plus forte pour les enfants des zones rurales. Au cƓur de la rĂ©alisation des Objectifs du millĂ©- naire pour le dĂ©veloppement, l’éducation demeure la pierre angulaire des stratĂ©gies de dĂ©veloppe- ment et de lutte contre la pauvretĂ©. La Franco- phonie s’est rĂ©solument engagĂ©e sur la voie de l’éducation universelle de qualitĂ© comme le men- tionne son Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal appelant Ă  « contribuer Ă  l’effort international pour permettre aux États et gouvernements d’assurer un cycle complet d’études primaires en Ă©liminant les dis- paritĂ©s entre les sexes ». La Francophonie s’attache Ă  favoriser le par- tage d’expĂ©riences et de pratiques afin d’agir de concert avec l’ensemble des acteurs et partenaires internationaux concernĂ©s. Depuis le Sommet de la Francophonie de Bucarest (2006), et en se fon- dant sur l’expĂ©rience acquise des annĂ©es antĂ©- rieures, l’OIF a mis en Ɠuvre des initiatives inno- vantes exemplaires pour s’adapter aux besoins des populations de l’espace francophone. Face au constat du manque d’enseignants du primaire dans le monde, que l’Unesco Ă©value Ă  18 millions en 2015, la Francophonie a fait le choix de concentrer ses efforts autour de la formation des maĂźtres du primaire. À la suite du XIe Sommet de la Francophonie en 2006, l’OIF et l’Agence universitaire de la Fran- cophonie (AUF) ont ainsi dĂ©veloppĂ© l’Initiative francophone pour la formation Ă  distance des maĂźtres (Ifadem). Il s’agit d’une approche parti- culiĂšrement innovante destinĂ©e Ă  amĂ©liorer les compĂ©tences professionnelles des instituteurs en poste, prioritairement dans des zones rurales, car ces zones souvent dĂ©favorisĂ©es demandent un investissement particulier. Il s’agit d’un disposi- tif de formation de 200 Ă  300 heures, dispensĂ© principalement Ă  distance, en autoformation, per- mettant aux instituteurs de suivre leur formation en parallĂšle Ă  leurs activitĂ©s de classe. Fortement L’ACTION DE LA FRANCOPHONIE | Initiative francophone pour la formation Ă  distance des maĂźtres (1) Cette moyenne est calculĂ©e sur la base des donnĂ©es les plus rĂ©centes des pays concernĂ©s. L’annĂ©e de rĂ©fĂ©rence pour chaque pays est indiquĂ©e en annexe. 90 % Taux d’achĂšvement des Ă©tudes primaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient francophones
  • 24. 22 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement ancrĂ©e dans les contextes administratifs et aca- dĂ©miques locaux, l’Ifadem est gĂ©rĂ©e en lien Ă©troit avec les gouvernements des pays partenaires et fait de ce principe d’action une prioritĂ©. Actuellement dĂ©ployĂ©e dans six pays francophones: le BĂ©nin, le Burundi, HaĂŻti, le Liban, le niger et la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, l’Ifadem est appelĂ©e Ă  s’étendre dans quatre nouveaux pays en 2013: le Burkina Faso, le Cameroun, la CĂŽte d’Ivoire et le togo. À ce jour, prĂšs de 10 000 maĂźtres et for- mateurs ont Ă©tĂ© formĂ©s. Afin de rĂ©pondre aux demandes croissantes de formations spĂ©cialisĂ©es en technologies Ă©duca- tives, des ateliers de formation et d’initiation Ă  l’informatique, Ă  l’internet et aux technologies de l’information et de la communication pour l’édu- cation (tICE) ont Ă©tĂ© proposĂ©s aux instituteurs et aux professionnels du secteur, en complĂ©ment du parcours de formation Ifadem. Ces opĂ©rations ont facilitĂ© les initiatives liĂ©es Ă  l’intĂ©gration des tIC dans l’éducation, et permis d’initier un processus d’appropriation du numĂ©rique au sein de plusieurs milieux professionnels. En 2010-2011, environ 500 professionnels des tICE ont ainsi pu participer Ă  des rencontres professionnelles et bĂ©nĂ©ficier d’ateliers de formation Ă  cet effet. Ces rencontres ont Ă©tĂ© suivies par la production d’outils pĂ©dago- giques en ligne. Formation Ă  l’informatique Ă  l’espace numĂ©rique Ifadem de Kayanza au Burundi. O B J E C t I F 2 : A S S U R E R L’ Ă© D U C At I O n P R I M A I R E P O U R t O U S en 2013, L’IfAdeM dAnS Le Monde, ce Sont : ‱ 325000 Ă©lĂšves concernĂ©s dans sept pays ‱ 6800 personnes formĂ©es aux tiCe ‱ 19 espaces numĂ©riques ‱ 9500 enseignants formĂ©s ‱ 1000 Ă©quipements numĂ©riques ‱ 500 formateurs et encadreurs ‱ 140000 ouvrages et dotations pĂ©dagogiques ‱ 88% d’enseignants certifiĂ©s pRINCIpaUX OBJECTIFS DU DISpOSITIF IFaDEm ‱ Mettre en Ɠuvre des dispositifs de formation hybride, en partie Ă  distance, en introduisant progressivement l’usage des tICE ; ‱ AmĂ©liorer les mĂ©thodes d’enseignement Ă  la faveur de pratiques innovantes, de l’emploi de nouveaux outils didactiques et de nouvelles mĂ©thodes pĂ©dagogiques ; ‱ Renforcer la professionnalisation des formateurs locaux ; ‱ Appuyer la dĂ©finition de stratĂ©gies de formation continue des enseignants du primaire ; ‱ Analyser les retombĂ©es et le rapport coĂ»t-efficacitĂ© du dispositif mis en Ɠuvre. ©Ifadem
  • 25. 23 L’offre d’accompagnement de l’OIF se concentre autour des politiques et institutions nationales et des compĂ©tences humaines. Dans l’objectif d’appuyer les gouvernements dans l’élaboration ou le renforcement de politiques natio- nales garantes de l’équitĂ© et de la qualitĂ© de l’ensei- gnement, l’OIF mĂšne, depuis 2009, un projet nova- teur visant Ă  renforcer le rĂŽle de l’État en tant que rĂ©gulateur de la qualitĂ© et de l’équitĂ© des ser- vices Ă©ducatifs. Le projet concerne d’ores et dĂ©jĂ  huit pays francophones (Burkina Faso, HaĂŻti, Maroc, Maurice, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, Roumanie, Rwanda et Vietnam). En outre, depuis 2012, cinq pays ont organisĂ© un sĂ©minaire national de sensibilisation et de diagnostic sur la rĂ©gulation par l’état de la qualitĂ© et de l’équitĂ© de l’éducation (Burkina Faso, Maroc, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, Roumanie et Vietnam). Ces sĂ©minaires ont pour objectif de rĂ©unir un Ă©chantillon significa- tif d’acteurs du systĂšme Ă©ducatif aussi bien public que privĂ©, afin de relever les forces et les faiblesses des stratĂ©gies existantes et d’identifier les mesures prioritaires Ă  mettre en place. Parce que les dispositifs nationaux d’évaluation (dNE) sont des outils incontournables pour informer efficacement les dĂ©cideurs et les acteurs locaux sur le niveau des acquis scolaires, les conditions d’en- seignement et l’environnement des Ă©coles, l’OIF soutient, depuis 2010, trois pays francophones (Burkina Faso, Liban et SĂ©nĂ©gal) pour la mise en place d’un dispositif national d’évaluation. Depuis 2013, chacun de ces pays dispose d’un point focal lui permettant de coordonner le travail d’évalua- tion, ainsi que de bureaux mis Ă  la disposition des membres du DnE par les ministĂšres de l’éducation nationale. Dans ce cadre, afin de soutenir le travail des membres du DnE et d’assurer la pĂ©rennitĂ© et l’autonomie de ces dispositifs, l’OIF a Ă©quipĂ© les bureaux de matĂ©riel informatique et mis Ă  disposi- tion des experts internationaux en Ă©valuation. ParallĂšlement, en partenariat avec la ConfĂ©men et l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco), l’OIF mĂšne, depuis 2006, un projet visant le renforcement des capa- citĂ©s des personnels de gestion du systĂšme Ă©du- catif dans sept pays francophones (BĂ©nin, Burkina Faso, Cameroun, Mauritanie, RĂ©publique centra- fricaine, Congo et tchad). Elle intervient principa- lement en fournissant un appui technique et finan- cier Ă  ces pays, par le biais notamment de mise Ă  disposition d’expertise, pour l’élaboration d’outils de formation destinĂ©s aux gestionnaires de leur systĂšme Ă©ducatif. Elle accompagne ces stratĂ©gies de formation des gestionnaires en mettant Ă  dis- position de ces pays des outils mĂ©thodologiques. Depuis 2005, l’OIF a appuyĂ© 20 pays d’Afrique et de l’ocĂ©an Indien dans la formulation de politiques nationales de formation et d’encadrement des maĂźtres. Au total, 600 hauts cadres ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de ces formations. Par ailleurs, l’OIF a Ă©laborĂ© plu- sieurs outils mĂ©thodologiques, tels que des rĂ©fĂ©- rentiels de compĂ©tence ou de formation ainsi que des guides pĂ©dagogiques. | Gestion et rĂ©gularisation des systĂšmes Ă©ducatifs SĂ©mINaIRE NaTIONal DE DIagNOSTIC SUR la RĂ©gUlaTION paR l’éTaT DE la QUalITĂ© ET DE l’éQUITĂ© DE l’éDUCaTION Du 14 au 16 mars 2013, 90 reprĂ©sentants de la communautĂ© Ă©ducative du Maroc ont participĂ© Ă  un sĂ©minaire national de diagnostic sur la rĂ©gulation par l’état de la qualitĂ© et de l’équitĂ© de l’éducation, organisĂ© par l’OIF en partenariat avec le ministĂšre de l’éducation nationale marocain. L’objectif Ă©tait d’établir, de maniĂšre participative entre les divers acteurs de la communautĂ© Ă©ducative (gouvernement, administration, partenaires sociaux, enseignants, chefs d’établissements publics et privĂ©s
), un consensus sur les points prioritaires sur lesquels des dĂ©cisions de rĂ©gulation devront ĂȘtre prises en matiĂšre d’équitĂ© et de qualitĂ© de l’éducation au Maroc.
  • 26. 24 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement Pour la Francophonie, il est toujours apparu pri- mordial que l’appui nĂ©cessaire Ă  l’enseignement du français prenne en compte les contextes cultu- rels et linguistiques trĂšs diffĂ©rents dans lesquels s’inscrit cet enseignement. L’OIF contribue ainsi, depuis 2007, Ă  la promo- tion et Ă  la valorisation des langues nationales, en facilitant la formation Ă  l’approche de la didactique convergente français/langues nationales de prĂšs de 600 enseignants. Il s’agit de produire et de mettre Ă  la disposition des 15 pays concernĂ©s(1) des outils pĂ©dagogiques diversifiĂ©s, parmi les- quels des guides didactiques, des bi-grammaires et des dictionnaires bilingues et trilingues. Cette action se trouve amplifiĂ©e par le lancement en 2012 de l’initiative École et langues nationales en Afrique (ÉLAN-Afrique) menĂ©e en partenariat avec l’AUF, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres français et l’Agence française de dĂ©veloppement (AFD) au bĂ©nĂ©fice de huit pays francophones d’Afrique sub- saharienne (BĂ©nin, Burkina Faso, Burundi, Came- roun, Mali, Niger, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, SĂ©nĂ©gal) retenus sur appel Ă  propositions. Ă©lan-Afrique est fondĂ©e sur les rĂ©sultats d’études menĂ©es antĂ©rieurement tel le projet de Langues de scolarisation dans l’enseignement fonda- mental en Afrique subsaharienne francophone (Lascolaf). Ce projet a pour objectif de promou- voir l’usage conjoint des langues africaines et de la langue française dans l’enseignement primaire, ce qui, Ă  terme, touchera plus de 627 000 ensei- gnants et 15 millions d’élĂšves. Cet accompagnement vise d’une part Ă  crĂ©er, au sein de l’espace francophone, un dispositif inter- national de capitalisation et de renforcement des capacitĂ©s (Ă©change d’expĂ©riences, expertise et formation) au service de l’enseignement bilingue dans les pays africains, et d’autre part Ă  renfor- cer les huit ministĂšres de l’Éducation nationale concernĂ©s pour conduire les rĂ©formes nĂ©cessaires Ă  l’usage croissant des langues africaines avec le français dans l’enseignement primaire. Par ailleurs, des sessions de formation et des outils pĂ©dagogiques destinĂ©s au renforcement des compĂ©tences des professeurs de français ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s, depuis 2009, en direction d’une quaran- taine de pays oĂč le français n’est pas la seule ou la principale langue au sein du systĂšme Ă©ducatif. À cet effet, pas moins de 250 formations bĂ©nĂ©ficient, depuis 2010, Ă  prĂšs de 27 000 formateurs, ensei- gnants et experts nationaux pour un renforcement de leurs capacitĂ©s pĂ©dagogiques. Enfin, dans le cadre de la promotion et de la dif- fusion des langues partenaires, le Prix Kadima, crĂ©Ă© par l’OIF en 1989, a pour but de valoriser et de promouvoir les langues africaines et crĂ©oles en encourageant les recherches appliquĂ©es ainsi que les efforts de crĂ©ation littĂ©raire et de traduc- tion dans ces langues. Il est dĂ©cernĂ© tous les deux ans Ă  un auteur d’Ɠuvre inĂ©dite rĂ©digĂ©e dans l’une de ces langues – ou en français s’il s’agit d’une traduction. | Ă©ducation et multilinguisme O B J E C T I F 2  : A ssurer l’ Ă© ducat io n primaire pour t ous Promotion et valorisation   des langues nationales au sein   de l’espace francophone (1) Afrique subsaharienne (BĂ©nin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Mali, Niger, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo et SĂ©nĂ©gal), Zone arabophone (Liban, Maroc et Tunisie), zone crĂ©olophone (Dominique, HaĂŻti, Sainte-Lucie et Seychelles).
  • 27. 25 ©RogerMoukarzel/OIF Afin de complĂ©ter les actions relatives Ă  l’alpha- bĂ©tisation et favoriser la lecture publique, l’OIF a bĂąti un rĂ©seau qui se chiffre aujourd’hui Ă  prĂšs de 300 Centres de lecture et d’animation cultu- relle (Clac) dans 21 pays(1) en dĂ©veloppement. Plus d’une centaine de nouveaux Clac doivent ĂȘtre implantĂ©s d’ici Ă  la fin 2013 dans une douzaine de pays francophones, parmi lesquels cinq n’ont jamais bĂ©nĂ©ficiĂ© du programme par le passĂ©. Les Clac permettent au public des milieux ruraux ou pĂ©riurbains d’accĂ©der au savoir en accueil- lant prĂšs de 3 millions de visiteurs chaque annĂ©e. Cette initiative permet ainsi de complĂ©ter les poli- tiques d’éducation ou d’alphabĂ©tisation et vient appuyer la mise en place d’un rĂ©seau national de lecture publique. Elle cible, Ă  terme, l’appropriation des moyens et des compĂ©tences nĂ©cessaires Ă  la pĂ©rennisation d’une vĂ©ritable politique de lecture publique par les pays concernĂ©s. | Ă©ducation non formelle : la lecture publique comme vecteur d’éducation Clac de Haret Hreik (Liban). (1) BĂ©nin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Congo, CĂŽte d’Ivoire, Gabon, GuinĂ©e, HaĂŻti, Liban, Madagascar, Maurice, Mauritanie, Mali, niger, RĂ©publique centrafricaine, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, Rwanda, SĂ©nĂ©gal, tchad, togo. lES CENTRES DE lECTURE ET D’aNImaTION CUlTUREllE ET lEUR ImpaCT SUR lES OmD En facilitant l’accĂšs au savoir, les Clac ont un impact social et Ă©conomique consĂ©quent sur plusieurs des Objectifs du millĂ©naire. ‱ Sur la jeunesse : les moins de 16 ans reprĂ©sentent 70 % de la frĂ©quentation des Clac. ‱ En matiĂšre d’éducation : les Ă©lĂšves abonnĂ©s Ă  un Clac ont deux Ă  trois fois plus de chances de rĂ©ussite aux examens (CEP, BEPC, baccalaurĂ©at). ‱ Sur l’égalitĂ© des genres et la santĂ© maternelle : les Clac permettent de toucher un public fĂ©minin que certaines traditions locales ou religieuses tiennent parfois Ă  l’écart de l’accĂšs au savoir. En particulier, des rĂ©sultats significatifs en matiĂšre de lutte contre les grossesses prĂ©coces et contre l’excision ont Ă©tĂ© relevĂ©s (Ă©valuations menĂ©es au BĂ©nin, au Burkina Faso et en CĂŽte d’Ivoire). ‱ Sur la promotion sanitaire et la santĂ© des enfants : au bĂ©nĂ©fice des populations issues souvent des zones dĂ©favorisĂ©es, les Clac servent rĂ©guliĂšrement de relais Ă  des actions sanitaires (vaccination, lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, le sida et le paludisme). En matiĂšre de vaccination infantile, le taux est passĂ©, dans certains cas, de 10 Ă  60 % de la population suite Ă  l’implantation d’un centre (Ă©valuations menĂ©es en GuinĂ©e et au SĂ©nĂ©gal). ‱ 3000000 de visiteurs par an ‱ 200000 nouveaux abonnĂ©s par an ‱ 1,3million de prĂȘts de livres par an 300 ClaC DaNS 21 payS
  • 28. 26 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement La Francophonie soutient tout particuliĂšrement les jeunes Ă  travers les technologies de l’infor- mation et de la communication pour encourager l’éducation par les pairs et les activitĂ©s d’éduca- tion non formelle et informelle. Les jeunes franco- phones ont ainsi partagĂ© leurs expĂ©riences dans ce domaine Ă  l’occasion de grands rassemble- ments internationaux, tels que le Forum mondial de la jeunesse « TIC et dĂ©veloppement » (GenĂšve, 2007) et le Forum mondial « TIC et innovation pour l’éducation » (Monterrey, 2009). Plus prĂ©cisĂ©ment, l’OIF, en synergie avec d’autres acteurs de pre- mier plan tels que l’Unesco, le Commonwealth of Learning et l’Union africaine, a soutenu plusieurs initiatives visant Ă  promouvoir et dĂ©velopper l’ac- cĂšs aux ressources Ă©ducatives libres(2) dans l’espace francophone. Dans ce cadre, l’Organisation s’est mobilisĂ©e pour favoriser la prĂ©sence francophone aux principaux rassemblements autour des ressources Ă©duca- tives libres, depuis 2002, lors du Forum mondial sur les ressources Ă©ducatives libres organisĂ© par l’Unesco, jusqu’à rĂ©cemment, lors du CongrĂšs mondial sur les ressources Ă©ducatives libres (Paris, juin 2012). O B J E C T I F 2  : A ssurer l’ Ă© ducat io n primaire pour t ous | Ă©ducation et technologies de l’information et de la communication (1) Il peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ© gratuitement Ă  partir du lien Internet suivant : http://lewebpedagogique.com/oif/files/2009/10/version_numerique_alphabetisation_education_nonformelle_afrique.pdf/ (2) MatĂ©riaux d’enseignement, d’apprentissage ou de recherche, appartenant au domaine public ou publiĂ©s avec une licence de propriĂ©tĂ© intellectuelle, permettant leur utilisation, adaptation et distribution Ă  titre gratuit. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l’OIF mĂšne rĂ©guliĂšrement des actions d’éducation non formelle dans des domaines importants pour la Francophonie : Ă©ducation au dĂ©veloppement durable, Ă©ducation citoyenne, Ă©ducation aux droits de l’Homme, Ă©du- cation Ă  l’égalitĂ© des genres, etc. Par ailleurs, au cours des derniĂšres annĂ©es, l’OIF a apportĂ© Ă  divers ONG et organismes locaux son appui technique et financier dans la mise en Ɠuvre de programmes d’alphabĂ©tisation dans une ving- taine de pays d’Afrique francophone. Cet appui a permis notamment l’organisation de sessions de formation de formateurs, d’agents d’alphabĂ©tisation et d’enfants dĂ©scolarisĂ©s, ainsi que des dotations en manuels, livres, kits de formation ou produits parascolaires. L’OIF met Ă©galement Ă  disposition des États et gouverne- ments membres des outils mĂ©thodologiques en matiĂšre d’éducation non formelle, tels que le guide L’AlphabĂ©tisation et l’éducation non formelle en Afrique : exemples de bonnes pratiques en Franco- phonie(1) , publiĂ© en 2009.
  • 29. 27 Objectif 3 Promouvoir l’égalitĂ© des sexes et l’autonomisation des femmes ©VincentOhl/OIF 27
  • 30. 28 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement Des progrĂšs sont enregistrĂ©s dans de nombreux pays en dĂ©veloppement ayant atteint la paritĂ© filles-garçons dans l’enseignement primaire. En 2010, on comptait 97 filles inscrites pour 100 gar- çons dans le cycle primaire et 96 filles pour 100 garçons dans le cycle secondaire. En 1999, les ratios Ă©taient respectivement de 91 pour 100 et de 88 pour 100. En dĂ©pit de ces Ă©volutions encourageantes, l’ac- cĂšs Ă  l’éducation reste encore inĂ©gal dans de nom- breuses rĂ©gions en dĂ©veloppement. La paritĂ© entre les sexes reste particuliĂšrement difficile Ă  atteindre dans l’enseignement secondaire et supĂ©rieur, bien plus onĂ©reux que l’enseignement primaire. Au sein de l’espace francophone, l’Afrique sub- saharienne compte, selon les derniĂšres statis- tiques, 87 filles inscrites pour 100 garçons(1) dans l’enseignement primaire et secondaire. Elles sont au nombre de 96 pour 100 garçons en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ă©tat des lieux CIBLE | Éliminer les disparitĂ©s entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici Ă  2005 si possible, et Ă  tous les niveaux de l’enseignement en 2015, au plus tard O B J E C T I F 3  : P romouvoir l’ Ă© gali t Ă© des se x es e t l’ au t o n omisat io n des femmes Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe Afrique subsaharienne Afrique du Nord et Moyen-Orient Asie du Sud-Est CaraĂŻbes et OcĂ©anie 87% 96% 96% 99% (%) 0 20 40 60 80 100 85% 87% 94% (%) 0 20 40 60 80 100 DonnĂ©es les plus rĂ©centes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complĂ©mentaires en annexe. Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe Afrique subsaharienne Afrique du Nord et Moyen-Orient Asie du Sud-Est CaraĂŻbes et OcĂ©anie 87% 96% 96% 99% (%) 0 20 40 60 80 100 85% 87% 94% (%) 0 20 40 60 80 100 Par rĂ©gion Ratio de filles et garçons dans l’enseignement primaire et secondaire Afrique subsaharienne L’ÉGALITÉ DANS L’ÉDUCATION
  • 31. 29 Les femmes sont de plus en plus nombreuses Ă  dĂ©tenir un emploi salariĂ© non agricole mais la pro- gression demeure extrĂȘmement lente. La part des femmes dans les emplois salariĂ©s non agricoles est passĂ©e de 35 % en 1990 Ă  seulement 40 % en 2010. Au sein de l’espace francophone, la participation des femmes au marchĂ© du travail a lĂ©gĂšrement progressĂ© en Asie du Sud-Est et dans les CaraĂŻbes et l’OcĂ©anie, oĂč la part des femmes travaillant dans le secteur non agricole est respectivement de 39 % et 44 %(1) . Quelques amĂ©liorations sont Ă©galement constatĂ©es en Afrique subsaharienne, oĂč leur part dans l’emploi total s’élĂšve Ă  31 %. L’écart entre les sexes est, toutefois, particuliĂšrement marquĂ© en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, oĂč seulement 22 % de la main-d’Ɠuvre non agricole est compo- sĂ©e de femmes. À cause des obstacles Ă  l’emploi dans l’écono- mie formelle, les femmes sont plus susceptibles de se retrouver dans l’économie informelle que les hommes, privĂ©es de protection sociale et de prestations d’emploi, telles que les congĂ©s mala- die. La participation des femmes au marchĂ© du travail demeure particuliĂšrement problĂ©matique en Afrique subsaharienne oĂč ces derniĂšres restent encore beaucoup cantonnĂ©es dans les filiĂšres informelles ou agricoles. À titre d’exemple, au Mali et Ă  Madagascar, plus de 80 % des femmes dĂ©te- nant un emploi non agricole occupent un emploi informel. Afrique de l’Ouest CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (%) (%) 44% 39% 22% 31% 28% Afrique centrale 36% Afrique orientale et australe 34% 0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 DonnĂ©es de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complĂ©mentaires en annexe. Afrique de l’Ouest CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (%) (%) 44% 39% 22% 31% 28% Afrique centrale 36% Afrique orientale et australe 34% 0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 Par rĂ©gion Part de femmes travaillant dans le secteur non agricole Afrique subsaharienne L’ÉGALITÉ DANS l’emploi (1) et (2) Ces moyennes sont calculĂ©es sur la base des donnĂ©es les plus rĂ©centes des pays concernĂ©s. L’annĂ©e de rĂ©fĂ©rence pour chaque pays est indiquĂ©e en annexe.
  • 32. 30 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement L’objectif minimal de 30 % de femmes Ă  des posi- tions de pouvoir est loin d’ĂȘtre atteint, la progres- sion demeurant extrĂȘmement lente Ă  l’échelle mondiale. En 2011, les femmes reprĂ©sentaient seu- lement 19,7 %(1) des parlementaires dans le monde. On note toutefois quelques progrĂšs notables, grĂące Ă  l’existence de quotas et de mesures d’incitation introduits dans les systĂšmes Ă©lectoraux de certains pays, telle la Constitution du Rwanda, adoptĂ©e en 2003. Au sein de l’espace francophone, l’Asie du Sud-Est et l’Afrique subsaharienne enregistrent les rĂ©sultats les plus encourageants, avec respecti- vement 23 % et 18 % de femmes parlementaires. Quatre pays d’Afrique subsaharienne ont ainsi d’ores et dĂ©jĂ  dĂ©passĂ© l’objectif (Burundi, Rwanda, SĂ©nĂ©gal et Seychelles). Le niveau le plus Ă©levĂ© se trouve au Rwanda, oĂč 56 % des parlementaires sont des femmes, alors qu’elles n’étaient que 17 %(2) en 1999. À l’inverse, le taux de reprĂ©sentation reste faible en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ainsi que dans les CaraĂŻbes et l’OcĂ©anie, oĂč respective- ment 12 % et 11 % des siĂšges sont dĂ©tenus par des femmes. O B J E C T I F 3  : P romouvoir l’ Ă© gali t Ă© des se x es e t l’ au t o n omisat io n des femmes L’ÉGALITÉ DANS LA PRISE DE DÉCISIONS POLITIQUES Afrique de l’Ouest CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (%) (%) 11% 23% 12% 18% 16% Afrique centrale 19% Afrique orientale et australe 20% 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 DonnĂ©es 2011 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complĂ©mentaires en annexe. Afrique de l’Ouest CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (%) (%) 11% 23% 12% 18% 16% Afrique centrale 19% Afrique orientale et australe 20% 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 Par rĂ©gion Proportion de siĂšges occupĂ©s par des femmes dans les parlements nationaux Afrique subsaharienne 19,7 % Taux de femmes parlementaires dans le monde en 2011 (1) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies. (2) DonnĂ©es de la Banque mondiale.
  • 33. 31 ConsidĂ©rant que l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes est un droit humain fondamental, et qu’il ne peut y avoir de dĂ©veloppement ni de gouver- nance durables sans une implication effective des femmes, l’OIF poursuit son engagement en faveur de l’égalitĂ© et l’autonomisation des femmes dans l’espace francophone. La Francophonie s’est mobilisĂ©e dĂšs la ConfĂ©- rence mondiale sur les femmes organisĂ©e par les nations unies Ă  PĂ©kin en 1995. Les recommanda- tions issues de la ConfĂ©rence des femmes de la Francophonie (Luxembourg, 2000), et rĂ©itĂ©rĂ©es en 2005 Ă  l’occasion de PĂ©kin + 10, ont permis Ă  la Francophonie d’adopter une stratĂ©gie dont l’ob- jectif fondamental est de renforcer le statut des femmes et l’intĂ©gration transversale de la dimen- sion du genre, tant dans les politiques nationales des pays membres qu’au sein mĂȘme des pro- grammes de l’Organisation. Cet engagement a Ă©tĂ© rĂ©itĂ©rĂ© et consignĂ© dans le Cadre stratĂ©gique dĂ©cennal pour l’ensemble des quatre grandes missions de l’OIF, dans l’objectif d’accroĂźtre la participation effective et active des femmes Ă  tous les niveaux au mĂȘme titre que les hommes. Aussi, le Cadre stratĂ©gique dĂ©cen- nal oblige Ă  tenir compte de la place des femmes comme acteurs clĂ©s dans la mise en Ɠuvre des objectifs de la Francophonie. Aujourd’hui, l’intĂ©gration de la dimension de genre dans les politiques nationales des pays et sa prise en compte dans leurs budgets demeurent incon- tournables pour la concrĂ©tisation des Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement. À cet Ă©gard, consciente des enjeux que cette problĂ©matique reprĂ©sente, l’OIF met en Ɠuvre une stratĂ©gie d’intervention alliant des activitĂ©s spĂ©cifiques en faveur du renforcement des capacitĂ©s d’action des femmes, et une prise en compte des enjeux de genre dans ses grandes missions. Dans ce cadre, l’OIF agit auprĂšs des gouverne- ments francophones pour favoriser l’intĂ©gration du genre dans leurs politiques de dĂ©veloppement, y compris au niveau de leurs budgets. Un certain nombre de pays ont ainsi bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une assis- tance technique, notamment via des formations thĂ©oriques et pratiques, assurĂ©es en langues nationales, destinĂ©e Ă  soutenir la mise en Ɠuvre de projets tenant compte de l’approche genre. L’aCtiON de La FRaNCOPHONie | Consolider le statut des femmes et l’égalitĂ© entre les sexes appUI À la BUDgĂ©TISaTION SENSIBlE aU gENRE L’OIF et le Conseil de l’Europe se sont associĂ©s, depuis 2009, dans le cadre d’un projet de budgĂ©tisation sensible au genre. Il s’agit d’accompagner les pays ciblĂ©s dans leurs efforts en matiĂšre d’intĂ©gration du genre dans les budgets nationaux, en informant les agents nationaux concernĂ©s par le biais d’activitĂ©s de sensibilisation et la mise Ă  disposition de documents en langues nationales, puis en les formant sur le contenu thĂ©orique et les mĂ©thodes pratiques de travail. Les budgets sensibles au genre reprĂ©sentent un pas dĂ©cisif pour traduire en actes concrets les engagements internationaux en faveur de l’égalitĂ© des sexes et de l’autonomisation des femmes. Ils constituent des outils efficaces pour assurer une plus grande transparence en matiĂšre d’information concernant la paritĂ© homme-femme, mais Ă©galement pour tenir les gouvernements responsables au regard des engagements pris.
  • 34. 32 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement Depuis 2010, un projet pilote, menĂ© en partenariat avec le Conseil de l’Europe, a permis la mise en place de budgets sensibles au genre dans deux pays membres de la Francophonie, l’ArmĂ©nie et l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine. PrĂšs de 200 fonctionnaires et parlementaires de ces deux pays ont Ă©tĂ© sensibilisĂ©s et formĂ©s en armĂ©- nien et en macĂ©donien Ă  l’intĂ©gration du genre dans le budget national. L’OIF soutient Ă©galement la mobilisation collective des femmes francophones autour d’enjeux d’ac- tualitĂ© internationale. Un appui est apportĂ© aux organisations de femmes francophones et aux institutions en charge de l’égalitĂ© dans les pays francophones, cela afin de leur permettre de parti- ciper Ă  des rencontres rĂ©gionales et internationales autour de la problĂ©matique du genre, telles que la Marche mondiale des femmes, le forum internatio- nal de l’Association pour les droits de la femme et le dĂ©veloppement (AWID), ou encore la Commis- sion de la condition de la femme (CCF) du Conseil Ă©conomique et social des Nations unies (Ecosoc). Le 20 mars 2013, le premier Forum mondial des femmes francophones, organisĂ© par le minis- tĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres en partena- riat notamment avec l’OIF, a accueilli plus de 400 femmes actives de toutes les rĂ©gions du monde pour Ă©changer autour des problĂ©matiques du genre : la lutte contre les violences exercĂ©es Ă  l’égard des femmes, l’éducation des filles et l’émer- gence des femmes dans la sphĂšre Ă©conomique. À l’issue du forum, les participantes ont lancĂ© un appel Ă  l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement francophones visant Ă  fonder un nouveau statut des femmes dans l’espace francophone dans lequel elles proclament que « la participation, sur un pied d’égalitĂ©, des femmes et des hommes Ă  tous les domaines de la vie Ă©conomique, politique et publique conditionne les aspirations Ă  la dĂ©mocratie et au dĂ©veloppement durable, pour lesquelles nous continuerons de com- battre. » O B J E C T I F 3  : P romouvoir l’ Ă© gali t Ă© des se x es e t l’ au t o n omisat io n des femmes CoopĂ©ration entre l’OIF et ONU-Femmes Pour intensifier les efforts de l’OIF en faveur de l’égalitĂ© des sexes dans l’espace francophone, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Francophonie, Abdou Diouf, et la directrice exĂ©cutive d’ONU-Femmes*, Michelle Bachelet, ont signĂ© le 21 mai 2012, un accord- cadre de coopĂ©ration visant le renforcement mutuel des initiatives et des projets en faveur des femmes dans les pays francophones. La coopĂ©ration entre les deux organisations s’articule autour de plusieurs axes prioritaires : ‱ la lutte contre les violences faites aux femmes ; ‱ la participation des femmes Ă  la prise de dĂ©cision politique ; ‱ le plaidoyer en faveur de l’égalitĂ© femme-homme ; ‱ l’intĂ©gration de l’égalitĂ© des genres dans le dĂ©veloppement durable ; ‱ les initiatives budgĂ©taires intĂ©grant le genre. Dans le cadre du mois de la Francophonie Ă  New York, l’OIF et ONU-Femmes ont organisĂ© en mars 2013, au siĂšge des Nations unies, une concertation francophone de haut niveau qui a permis l’adoption d’un Plan d’action francophone sur les violences faites aux femmes et aux filles. * ONU-Femmes est l’agence des Nations unies consacrĂ©e Ă  l’égalitĂ© des sexes et l’autonomisation des femmes. Abdou Diouf et Yamina Benguigui, ministre dĂ©lĂ©guĂ©e auprĂšs du ministre des Affaires Ă©trangĂšres chargĂ©e de la Francophonie, Ă  l’ouverture du Forum des femmes francophones. Abdou Diouf et Michelle Bacchelet lors de la signature de l’accord entre l’OIF et ONU-Femmes. ©CyrilBailleul/OIF ©CyrilBailleul/OIF
  • 35. 33 La Francophonie accorde une attention toute par- ticuliĂšre Ă  la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, violences qui reprĂ©sentent l’un des obstacles majeurs Ă  l’atteinte de la paritĂ© entre les sexes et Ă  la rĂ©alisation des Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement. Dans le cadre de l’évaluation des quinze annĂ©es de mise en Ɠuvre de la plate-forme d’action de PĂ©kin en mars 2010, les Ă©tats et gouvernements membres de l’OIF ont adoptĂ© la DĂ©claration fran- cophone sur les violences faites aux femmes, qui pose les principes de la lutte contre toutes les formes de violences Ă  l’égard des femmes et des filles, et propose une dĂ©finition Ă©largie de ces violences, soit « tout acte de violence sexiste qui cause, ou est susceptible de causer Ă  la femme une atteinte Ă  son intĂ©gritĂ© ou une souffrance physique, sexuelle ou psychologique, y compris la menace d’un tel acte, la contrainte et la priva- tion arbitraire de libertĂ©, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privĂ©e ». En adoptant cette dĂ©claration, les pays membres de l’OIF ont franchi une Ă©tape importante dans la promotion des droits des femmes, en confir- mant leur engagement Ă  promouvoir l’égalitĂ© entre les sexes et Ă  prĂ©venir toute atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© physique et morale des femmes et des filles. Les objectifs de cette dĂ©claration sont notamment de sensibiliser sur la problĂ©matique des violences faites aux femmes, d’apporter un accompagne- ment appropriĂ© aux victimes et de promouvoir une Ă©ducation Ă  la non-violence. En mars 2013, en marge de la 57e session de la Commission de la condition de la femme, la Francophonie s’est dotĂ©e d’un Plan d’action sur les violences faites aux femmes et aux filles, qui intervient dans le cadre de la mise en Ɠuvre de la DĂ©claration francophone sur les violences faites aux femmes. Les Ă©tats et gouvernements | Lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles ©VincentOhl/OIF TEXTES DE RĂ©FĂ©RENCE ‱ 1979 : Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination Ă  l’égard des femmes ‱ 1995 : DĂ©claration et Plan d’action de la 4e ConfĂ©rence mondiale sur les femmes ‱ 2000 : DĂ©claration de Luxembourg ‱ 2005 : Contribution de l’OIF Ă  PĂ©kin +10 ‱ 2010 : DĂ©claration francophone sur les violences faites aux femmes ‱ 2013 : Plan d’action francophone sur les violences faites aux femmes et aux filles
  • 36. 34 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement membres de la Francophonie « dĂ©clarent adop- ter une politique de “ tolĂ©rance zĂ©ro ” Ă  l’égard de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux ïŹlles, et sont dĂ©terminĂ©s Ă  veiller Ă  ce que l’élimination des violences faites aux femmes et aux ïŹlles soit un aspect prioritaire du programme de dĂ©veloppement post-2015 ». Dans le cadre de son action, l’OIF appuie et ini- tie des projets de lutte contre les violences faites aux femmes dans plusieurs de ses pays membres, notamment au Vietnam et en RĂ©publique dĂ©mo- cratique du Congo (RDC), afin de sensibiliser les organisations de la sociĂ©tĂ© civile Ă  la question des violences fondĂ©es sur le genre, et d’optimiser leur capacitĂ© d’action par la formation et l’accompa- gnement des victimes dans leur reconstruction et leur rĂ©insertion sociale. O B J E C t I F 3 : P R O M O U V O I R L’ Ă© G A L I t Ă© D E S S E x E S E t L’ A U t O n O M I S At I O n D E S F E M M E S appUI aUX FEmmES VICTImES DE VIOlENCES EN RDC En 2009, l’OIF a initiĂ© un projet d’accompagnement des femmes et filles victimes de violences dans la province du Sud-Kivu en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, visant Ă  fournir un appui global – mĂ©dical, psychologique et juridique – aux victimes. Il s’agissait, en outre, de mener des actions de sensibilisation auprĂšs des communautĂ©s et des familles, cela afin de permettre la rĂ©intĂ©gration sociale des victimes et survivantes qui sont fortement marginalisĂ©es suite aux graves violences qu’elles ont subies. Ce projet a permis l’accompagnement de 818 femmes et filles victimes de violences sexuelles et de 636 femmes et filles vulnĂ©rables dans le Sud-Kivu. Plus spĂ©cifiquement, l’OIF a apportĂ©, en 2010, un appui financier Ă  l’accompagnement juridique et judiciaire des femmes et filles victimes de violences Ă  Kinshasa. Elle a Ă©galement soutenu la participation des OnG de femmes congolaises Ă  la 3e Marche mondiale des femmes Ă  Bukavu (RDC) en 2010, au cours de laquelle l’OIF a organisĂ© des activitĂ©s de concertation qui ont permis aux dĂ©lĂ©guĂ©es francophones de dĂ©fendre leur plaidoyer politique. RĂ©union d’information Ă  Hoa Bink, Vietnam, 2009. ©OIF
  • 37. 35 L’intĂ©gration de la dimension genre dans les sys- tĂšmes Ă©ducatifs des pays francophones constitue un enjeu majeur et une prioritĂ© pour la Francopho- nie. Depuis plus d’une dĂ©cennie, l’OIF contribue Ă  l’identification des politiques Ă©ducatives ayant produit des rĂ©sultats tangibles dans le domaine de l’éducation des filles et Ă  la sensibilisation des dif- fĂ©rents acteurs concernĂ©s Ă  l’importance de cette problĂ©matique dans la rĂ©alisation des OMD. L’OIF a engagĂ© des actions en faveur de l’intĂ©gra- tion de l’approche genre dans les programmes de formation. Elle a Ă©galement Ă©laborĂ© des outils pĂ©dagogiques prenant en compte cette problĂ©- matique et formĂ© des enseignants aux enjeux du genre dans le domaine de l’éducation, dans le but d’éliminer tous les stĂ©rĂ©otypes liĂ©s au genre dans l’enseignement. De par son action, l’OIF encourage le partage d’expĂ©riences novatrices en matiĂšre d’éducation des filles entre les États membres, tout en appuyant les structures d’édu- cation et de formation, tant au niveau national que rĂ©gional, dans leur action dans ce domaine. Par l’amĂ©lioration de l’offre scolaire, la formation des enseignants et l’optimisation de la disponibilitĂ© de services scolaires, elle est rĂ©solument engagĂ©e dans les efforts mondiaux pour soutenir l’égalitĂ© entre les sexes dans l’enseignement. Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, l’OIF a mis en place des projets d’appui Ă  la scolarisation des filles et Ă  la rĂ©duction des disparitĂ©s entre les filles et les garçons Ă  l’école dans 10 pays d’Afrique francophone(1) . Plus spĂ©cifiquement, elle a sou- tenu l’amĂ©lioration de l’offre scolaire, l’élaboration de curricula et la formation d’enseignants, ainsi que celle de la disponibilitĂ© de services scolaires (cantines, garderies) ou encore des programmes adaptĂ©s pour les enfants qui accomplissent chez eux de lourdes tĂąches mĂ©nagĂšres. | Ă©liminer les disparitĂ©s entre les sexes dans l’enseignement ©ImageinStudio/OIF (1) BĂ©nin, Burkina-Faso, Djibouti, GuinĂ©e, Mali, Niger, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, SĂ©nĂ©gal, Tchad et Togo.
  • 38. 36 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement
  • 39. 37 Objectif 5 AmĂ©liorer la santĂ© maternelle Objectif 4 RĂ©duire la mortalitĂ© infantile Objectif 6 Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies ©VincentOhl/OIF©DaniĂšleTaulin-Hommell/OIF 37 ©Khunaspix/Fotolia.com
  • 40. 38 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement À l’échelle mondiale, des progrĂšs considĂ©rables ont Ă©tĂ© obtenus dans la rĂ©duction du taux de mor- talitĂ© des enfants de moins de 5 ans. Dans les rĂ©gions en dĂ©veloppement, ce taux a dĂ©clinĂ© de 97 dĂ©cĂšs pour 1 000 naissances vivantes en 1990 Ă  63 pour 1 000 naissances vivantes en 2010(1) . Le taux de mortalitĂ© des moins de 5 ans est globa- lement plus satisfaisant au sein de l’espace fran- cophone, oĂč l’on compte en moyenne, en 2011, 28 dĂ©cĂšs pour 1 000 naissances vivantes dans les CaraĂŻbes et l’OcĂ©anie et 35 dĂ©cĂšs pour 1 000 nais- sances vivantes en Asie du Sud-Est. Les progrĂšs les plus notables sont enregistrĂ©s en Afrique du Nord oĂč la cible 4 des OMD a, d’ores et dĂ©jĂ , Ă©tĂ© atteinte. Le taux de mortalitĂ© infantile y a Ă©tĂ© rĂ©duit de 67 % entre 1990 et 2010. En 2011, on y a enre- gistrĂ© 20 dĂ©cĂšs pour 1 000 naissances vivantes. L’Afrique subsaharienne demeure, quant Ă  elle, la rĂ©gion ayant le taux de mortalitĂ© des moins de 5 ans le plus Ă©levĂ©, avec en moyenne 101 dĂ©cĂšs pour 1 000 naissances vivantes en 2011. Il convient nĂ©anmoins de souligner que ce taux s’élevait, en 2007, Ă  120 dĂ©cĂšs pour 1 000 naissances vivantes. CIBLE | RĂ©duire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalitĂ© des enfants de moins de 5 ans Afrique de l’Ouest Afrique orientale et australe CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (‰) (‰) 28‰ 35‰ 20‰ 52‰ 112‰101‰ Afrique centrale 114‰ 0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 120 DonnĂ©es 2010 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complĂ©mentaires en annexe. Afrique de l’Ouest Afrique orientale et australe CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (‰) (‰) 28‰ 35‰ 20‰ 52‰ 112‰101‰ Afrique centrale 114‰ 0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 120 Par rĂ©gion Taux de mortalitĂ© des enfants de moins de 5 ans pour 1 000 naissances vivantes Afrique subsaharienne O B J E C T I F 4  : R Ă© duire la mor tali t Ă© i n fa n t ile (1) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
  • 41. 39 La mortalitĂ© maternelle a Ă©tĂ© divisĂ©e par deux en l’espace de vingt ans dans le monde. Selon les derniĂšres estimations, le nombre de dĂ©cĂšs mater- nels a chutĂ© de 543 000 en 1990 Ă  287 000 en 2010, soit une diminution de prĂšs de 47 %(1) . Cette diminution est imputable Ă  l’amĂ©lioration des soins de santĂ© destinĂ©s aux femmes. En effet, la pro- portion d’accouchements assistĂ©s par un per- sonnel de santĂ© qualifiĂ© (mĂ©decin, infirmiĂšre ou sage-femme) a sensiblement augmentĂ© dans les rĂ©gions en dĂ©veloppement, passant de 55 Ă  65 % au cours de cette pĂ©riode(2) . Dans les rĂ©gions francophones en dĂ©veloppe- ment, le taux de mortalitĂ© maternelle a chutĂ©, en moyenne, de 538 Ă  372 dĂ©cĂšs pour 100 000 naissances vivantes entre 2005 et 2010. La situa- tion demeure particuliĂšrement prĂ©occupante en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest, avec des taux moyens s’élevant respectivement Ă  599 et 444 dĂ©cĂšs maternels pour 100 000 naissances en 2010. L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, oĂč l’on recense en moyenne 65 dĂ©cĂšs maternels pour 100 000 naissances, enregistrent, quant Ă  eux, le plus faible taux de mortalitĂ© maternelle parmi les rĂ©gions francophones en dĂ©veloppement. CIBLE | RĂ©duire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalitĂ© maternelle O B J E C T I F 5  : A m Ă© liorer la sa n t Ă© mat er n elle Afrique de l’Ouest Afrique orientale et australe CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne 165 260 65 19 460 Afrique centrale 0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 Afrique de l’Ouest Afrique orientale et australe CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne 165 260 65 195 444460 Afrique centrale 599 0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 300 400 500 600 Par rĂ©gion Afrique subsaharienne Taux de mortalitĂ© maternelle pour 100 000 naissances vivantes - 47 % Diminution de la mortalitĂ© maternelle dans le monde entre 1990 et 2010 (1) Source : Statistiques sanitaires mondiales 2012, Organisation mondiale de la santĂ©. (2) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies.
  • 42. 40 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement Au plan mondial, le nombre de nouvelles infec- tions au VIH/sida ne cesse de diminuer. En 2011, 2,5 millions de personnes (adultes et enfants confondus) ont contractĂ© le virus, soit 20 % de moins qu’en 2001(1) . Selon les estimations, 34 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH en 2011. L’Afrique subsaharienne demeure la rĂ©gion la plus gravement touchĂ©e avec prĂšs d’1 adulte sur 20 infectĂ© par le virus. C’est, nĂ©anmoins, l’une des rĂ©gions oĂč l’on observe la baisse la plus importante du nombre de nouvelles infections au VIH/sida depuis 2001. À l’inverse, la situation demeure prĂ©- occupante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, oĂč le nombre de nouvelles infections a augmentĂ© de 35  % depuis 2001. Au sein de l’espace francophone, la prĂ©valence du VIH/sida dans la population des 15-49 ans est, en moyenne, de 1,7  % dans les rĂ©gions en dĂ©velop- pement selon les derniĂšres estimations. L’Afrique subsaharienne dĂ©tient le taux de prĂ©valence du VIH/sida le plus Ă©levĂ© avec 2,1  %. À l’autre bout du spectre, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient enregistrent la plus faible prĂ©valence avec 0,1  %. CIBLE | D’ici Ă  2015, avoir stoppĂ© la propagation du VIH/sida et commencĂ© Ă  inverser la tendance (1) Source : Rapport sur l’épidĂ©mie mondiale de sida 2012, Onusida. Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (%) (%) 1,2% 0,5% 0,1% 0,7% 3,7% 1,5%2,1% 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 DonnĂ©es 2011 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne (%) (%) 1,2% 0,5% 0,1% 0,7% 3,7% 1,5%2,1% 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 Par rĂ©gion PrĂ©valence du VIH/sida dans la population des 15-49 ans Afrique subsaharienne O B J E C T I F 6   : C ombat t re le V I H / sida , le paludisme e t d ’ au t res maladies
  • 43. 41 Des avancĂ©es significatives ont Ă©tĂ© obtenues en matiĂšre de prĂ©vention et de lutte contre le palu- disme. À l’échelle mondiale, les taux de mortalitĂ© dus Ă  cette maladie ont Ă©tĂ© rĂ©duits d’un quart depuis 2000. Selon les derniĂšres estimations, on enregistrait 219 millions de cas de paludisme en 2010(1) . À titre d’exemple, la RĂ©publique dĂ©mocra- tique du Congo figure parmi les pays endĂ©miques les plus affectĂ©s d’Afrique subsaharienne. Les taux de mortalitĂ© attribuĂ©s Ă  la tuberculose sont Ă©galement en baisse dans la plupart des rĂ©gions. Le nombre de nouveaux cas de tuberculose dans le monde ne cesse de baisser depuis 2007. En 2011, on recensait quelque 8,7 millions(2) de nouveaux cas de tuberculose, contre 9,3 millions en 2007(3) . CIBLE | D’ici Ă  2015, avoir maĂźtrisĂ© le paludisme et d’autres grandes maladies et inversĂ© la tendance actuelle Indicateurs clĂ©s de la base de donnĂ©es sur le marchĂ© du travail, Organisation internationale du travail. Statistiques complĂ©mentaires en annexe. Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe 2011 20072011 2007 189 192 249 289 141 148 CaraĂŻbes et OcĂ©anie Asie du Sud-Est Afrique du Nord et Moyen-Orient Afrique subsaharienne 89 77 310 279 39 41 170 186 0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300 Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique orientale et australe 2011 20072011 2007 189 192 249 289 141 148 es nie sie Est rd nt ue ne 89 77 310 279 39 41 170 186 0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300 Par rĂ©gion Afrique subsaharienne Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (1) Source : Rapport 2012 sur le paludisme dans le monde, Organisation mondiale de la santĂ©. (2) Source : Rapport 2012 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde, Organisation mondiale de la santĂ©. (3) Source : Rapport 2009 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations unies. ©Ursule/Fotolia.com
  • 44. 42 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement Parce que d’autres organismes de coopĂ©ration spĂ©cialisĂ©s sont mieux outillĂ©s pour agir dans les domaines relatifs aux Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement 4, 5 et 6 relatifs Ă  la rĂ©duction de la mortalitĂ© infantile, Ă  l’amĂ©lioration de la santĂ© maternelle ainsi qu’à la lutte contre le VIH/sida(1) , le paludisme et les autres maladies, la Franco- phonie a fait le choix de ne pas intervenir directe- ment dans ces domaines et de se concentrer lĂ  oĂč elle bĂ©nĂ©ficie d’une valeur ajoutĂ©e certaine. L’OIF concourt, nĂ©anmoins, de maniĂšre indirecte Ă  la concrĂ©tisation de ces trois objectifs, notamment grĂące aux effets induits de son action globale en faveur des OMD sur les comportements sanitaires et environnementaux des populations de l’espace (1) Parmi lesquels l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), le Programme commun des nations unies sur le VIH/sida (Onusida) et le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef). O B J E C t I F S 4 , 5 E t 6 L’eNGaGeMeNt iNdiReCt de La FRaNCOPHONie POuR L’atteiNte deS OBJeCtiFS 4, 5 et 6 paRTENaRIaT aVEC l’ONUSIDa L’OIF et le Programme commun des nations unies sur le VIH/sida (Onu- sida) ont signĂ© un accord-cadre de coopĂ©ration en dĂ©cembre 2009, pour agir conjointement contre l’épidĂ©mie de VIH/sida qui affecte le monde francophone. Les axes de coopĂ©ration de cet accord-cadre s’articulent autour des thĂšmes suivants : ‱ la dĂ©mocratie et les droits de l’Homme, incluant les aspects lĂ©gislatifs concernant le VIH/sida ; ‱ l’éducation et la recherche, avec l’AUF et l’UniversitĂ© Senghor d’Alexandrie ; ‱ l’action au niveau des centres urbains et des collectivitĂ©s territo- riales, avec l’Association interna- tionale des maires francophones (AIMF); ‱ l’information et la sensibilisation, avec tV5 MOnDE. Dans le cadre du partenariat avec l’Onusida, l’opĂ©rateur spĂ©cialisĂ© de la Francophonie qu’est l’UniversitĂ© Senghor d’Alexandrie organise un atelier de formation continue inti- tulĂ©: «Migrations, mobilitĂ©s et vulnĂ©- rabilitĂ©s au VIH». L’AIMF dĂ©veloppe, quant Ă  elle, un projet de centres de santĂ© dans 13 pays francophones. Ce projet s’intĂšgre dans son pro- gramme de lutte contre le sida. Enfin, le RĂ©seau parlementaire de lutte contre le VIH de l’AssemblĂ©e parle- mentaire de la Francophonie (APF) a tenu, en octobre 2012, sa dixiĂšme rĂ©union Ă  Libreville, au Gabon.
  • 45. 43 francophone. À titre d’exemple, les Centres de lec- ture et d’animation culturelle sont des lieux privilĂ©- giĂ©s en zone rurale ou pĂ©riurbaine pour mettre en place rĂ©guliĂšrement des actions de sensibilisation et d’éducation informelle Ă  ces problĂ©matiques. En outre, l’OIF a toujours menĂ© une large mobilisa- tion pour la prise en compte de la dimension cultu- relle du dĂ©veloppement durable, ce qui concourt ainsi aux objectifs prĂ©citĂ©s. De plus, par son action de plaidoyer politique en faveur du respect des droits de l’Homme, pour la solidaritĂ© et le partage, ainsi que son rĂŽle moteur dans la lutte contre la pauvretĂ©, elle apporte une contribution modeste Ă  la rĂ©alisation de ces objectifs. Parce qu’ils touchent une large population dans des zones souvent dĂ©favorisĂ©e, les Clac servent de relais Ă  des actions sanitaires : vaccination, lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, le VIH/sida et le paludisme. ©VincentOhl/OIF
  • 46. 44 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement
  • 48. 46 | La Francophonie et les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement À l’échelle mondiale, la perte nette de superficies boisĂ©es est tombĂ©e Ă  5,2 millions d’hectares par an Ă  partir des annĂ©es 2000, contre 8,3 millions dans les annĂ©es 1990. Ces avancĂ©es ont Ă©tĂ© obtenues grĂące Ă  des programmes de reboise- ment mis en place dans de nombreux pays d’Asie du Sud-Est, notamment francophones, tels que le Vietnam. Les dĂ©perditions globales de zones boisĂ©es conti- nuent, cependant, Ă  un rythme effrĂ©nĂ© en AmĂ©rique du Sud et en Afrique, alors que l’Asie enregistre un gain net annuel de prĂšs de 2,2 millions d’hectares au cours de la derniĂšre dĂ©cennie(1) . Les Ă©missions mondiales de gaz Ă  effet de serre n’ont, quant Ă  elles, que trĂšs lĂ©gĂšrement dĂ©cru sur la pĂ©riode 2008-2009. Cette lĂ©gĂšre diminution est attribuable principalement au ralentissement de l’activitĂ© Ă©conomique dĂ» Ă  la crise mondiale. Ainsi, les Ă©missions en 2009 demeuraient supĂ©rieures de 39 % au niveau de 1990. Ă©tat des lieux CIBLE | IntĂ©grer les principes du dĂ©veloppement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle Ă  la dĂ©perdition des ressources environnementales (1) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millĂ©naire pour le dĂ©veloppement, Nations Unies. O B J E C T I F 7  : A ssurer u n e n viro n n eme n t durable Baisse de 8,3Ă  5,2millions d’hectares Perte nette annuelle de superficies boisĂ©es dans le monde depuis 1990 ©ClaudiaDewald/iStockphoto