2. Jan Kochanowski (1530-1584)
• Né en 1530 à Sycyna près de Radomsko, dans une famille de
la noblesse terrienne relativement aisée, il suit un
• parcours d’études assez typique pour les humanistes
polonais: l’Académie de Cracovie,, puis à trois reprises
(1552/1555, 1557, 1558) à Padoue, plusieurs séjours à
l’université de Königsberg (1551/1552, 1555/1556), séjours
en France et familiarisé avec les poètes de la Pléiade (il
« voit », selon les dires du poète lui-même, Ronsard),
• le retour en Pologne, en 1559, où il est lié pendant plusieurs
années (à la fin des années 1560) avec les cours de la haute
noblesse et royale (le maréchal Jan Firlej, l’évêque Piotr
Myszkowski, et le roi Zygmunt August),
• après son mariage avec Dorota Podlodowska en 1575
Kochanowski, passe les dernières années de sa vie (il meurt
en 1584 à Lublin) dans son village de Czarnolas.
3.
4. Plan de cours
• Premières œuvres (en polonais)
• Pieśni
• Fraszki
• Odprawa posłów greckich
(Le Renvoi des messagers grecs)
• Psałterz Dawidów
• Treny
5. Premières œuvres (en
polonais)
• le poème sur la mort de Jan Tarnowski
(1561) et Zuzanna, publiée vers 1562, avec
l’Hymne Czego chcesz od nas, Panie,
• Zgoda (La Concorde) et Satyr albo Dziki
mąż (Satyre ou l’homme sauvage), 1564,
• Wróżki (Les Présages), écrite vers 1564 et
publiée seulement en 1587,
• Traduction de l’Iliade d’Homère, les années
1560,
• Muza (La Muse), 1567.
6.
7. Pieśni (Carmina)
• publiées en deux volumes en 1589,
• deux sources d’inspiration: tradition
mélique médiévale polonaise, et la
tradition antique des carmina d’Horace,
• nombreux traits autobiographiques,
• ensemble composant le manifeste
artistique: une conception du poète
représenté par la figure du poète
Orphée.
• partie singulière à part du recueil: Pieśń
świętojańska o Sobótce (composé de
douze chant).
8. Fraszki (publiés en 1584)
‘Fraszka’ (it. ‘frasca’), signifie à l’origine ‘petite branche couverte de
feuilles’, par extension, au sens figuré, ‘personne / chose de peu
d’importance’, ‘forme d’écrit courte, humoristique’; un autre aspect
de ce terme ‘petit bijoux, décoration’ (Boccace).
Ce genre particulier est issu de plusieurs types de textes, notamment :
- l’épigramme, qui était au départ une brève inscription tombale, introduite
dans la littérature par Simonides de Keos (VIe av. J.-C.) en tant que
court poème consacré à une personne, un objet, une anecdote, un
événement, etc. La Renaissance revient vers ce type d’écrits avec la
publication de l’anthologie grecque (1494) et celle d’Anacréontiques
(1554 en grec et en latin),
- Les textes antiques écrits en prose ont également servi aux
humanistes pour la composition d’épigrammes et d’autres formes proches
des proverbes : les dicta (p. ex. Erasme de Rotterdame, Apophtegmata
sive scite dicta, 1531).
- Les fables (notamment dans la tradition d’Esope),
- Les emblèmes, construite selon un schéma comportant titre, souvent
sous forme de sentence, image symbolique (« imago » ou « icon »), et le
développement, souvent sous forme d’épigramme.
- certains poèmes sont de véritables prières,
- certains fraszki sont aussi des sonnets, se rapprochant de leur variante
9.
10. Odprawa posłów greckich
(Le Renvoi des messagers grecs)
- le premier drame humaniste polonais, paraît
en 1578,
- sa première mise en scène a lieu en janvier
de la même année à Ujazdów à l’occasion du
mariage de Zamoyski. Une dédicace sous
forme de lettre est adressée à Jan
Zamoyski, le bienfaiteur du poète,
- la pièce présente une adaptation du mythe de
Troie, placé dans un contexte proche des
réalités polonaises (le conseil s’apparente à la
diète polonaise).
11. Odprawa posłów greckich
(Le Renvoi des messagers grecs)
- La composition suit celle que proposait la
tragédie antique : prótasis, epitasis,
katastasis et katastrophé,
- les parties marquant l’évolution de l’intrigue
sont ici bien présentes dans différents
epeisodions, opposant des personnages par
paires, entrecoupés par les stasimons du
chœur, représenté ici par les demoiselles de
Troie,
- les unités classiques sont respectés: un
prologue ouvre la pièce, un épilogue la ferme,
- La progression est conçue de telle sorte que
12. Psałterz Dawidów, publiée en
1579
- le travail de traduction
- une autre conception du poète :
représenté par la figure du roi David
qu’il place aux côtés de celle, élaborée
essentiellement dans ses carmina, du
poète Orphée.
13. Horace, Odes,
[Carmina], III, 33
•
Jan Kochanowski, Psalmy
Dawidow, poeme dedicace
« J'ai achevé un monument plus durable
que l'airain, plus haut que les royales
pyramides, que ni la pluie qui ronge, ni
l'Aquilon ne pourront détruire, ni
l'innombrable suite des années, ni la
fuite des temps. Je ne mourrai pas tout
entier, et une grande part de moi-même
évitera la Déesse funèbre. Je grandirai
dans la postérité, rajeuni par la louange,
tant que le Pontife gravira le Capitolium
avec la vierge silencieuse. On dira de moi
que là où retentit le violent Aufidus, où
Danus, en un pays aride, régna sur des
peuples agrestes, j'ai, le premier,
triomphant de mon humble origine,
transporté le chant Æolien dans les
mètres Italiques. Prends un orgueil
légitime, et viens, Melpoméné, ceindre
ma chevelure du laurier Delphique. »
[…] Tymżeś mi serca dodał, żem się rymy
swymi
Ważył zetrzed z poety co znakomitszymi
I wdarłem się na skałę pięknej Kalijopy,
Gdzie dotychmiast nie było znaku
polskiej stopy.
I teraz ci z Libanu niosę Dawidow
Złote gęśli, a przy nich polskie pieśni
nowe:
Psałterza pięd książeczek, którym ty
łaskawy
Wzrok ukaż, twej nieowszem niegodnym
zabawy.
17. Treny (Thrènes), publié en 1580
• dix-neuf élégies funéraires,
• inspirés de plusieurs genres classiques :
epicedium - poème funéraire, naenia – chantée
lors des enterrements, épitaphe (epitaphium) –
un bref poème inscrit sur un monument, et enfin
threnoi – chant funèbre, élégie,
• Originalité du receuil: l’epicedium était une
œuvre, et non un cycle avec une composition
interne qui contenait. Ainsi dans un epicedium,
on avait affaire à trois personnages : le mort, le
consolé et le poète (alors que le mort était le
personnage principal).