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La Légende Maritime du Pays de Retz
Saison 1
Paimbœuf, jeudi 24 juillet 2020 (révisé en février 2021)
Loïc Ménanteau
géographe
LETG Nantes
loic.menanteau@gmail.com
Dans les eaux troubles de l’estuaire de la Loire, affleurement de l’épave du Juste sur le fond sablo-vaseux. Photo sous-marine André Lorin, 1986
Le Juste. Un des 11 naufrages présentés
dans l’exposition permanente du Centre de
découverte Terre d’estuaire (Cordemais).
Module préparé par Loïc Ménanteau (2019)
Portrait du roi Louis XV. Pastel de Quentin de la Tour, 1747.
© Musée du Louvre
Portrait du roi d’Angleterre George II.
La guerre de Sept Ans (1756-1763)
C’est une guerre qui oppose
le royaume de France et
l'archiduché d'Autriche, aux ro-
yaumes de Grande-Bretagne et
de Prusse, chaque bloc avec
leurs empires coloniaux et leurs
alliés.
D’autres pays européens y
participent, comme l'Empire
russe aux côtés de l'Autriche et
le royaume d'Espagne aux
côtés de la France.
La guerre de Sept Ans (1756-1763)
Carte des grands mouvements de troupes anglaises et des grandes
batailles lors de la Guerre de 7 ans en Nouvelle-France (Canada).
Carte réalisée par Fanfan OakenShield
C’est une guerre mondiale, car le conflit entre la
France et la Grande-Bretagne commence en
Amérique du Nord et s’étend dans les Antilles et en
Inde. Dans ces régions géographiques, la France
perd une grande partie de sa position vis-à-vis des
Anglais.
Les 18-19 août 1759, trois mois avant la bataille des Cardinaux, la flotte
française du Levant, venant de Toulon, est interceptée par les Anglais et défaite
lors de celle de Lagos (Algarve occidental / Barlovento, au Portugal).
Vue générale de la première partie de la bataille navale de Lagos, les 18-19 août 1759.
Peinture de Thomas Luny, 1770-79. © National Maritime Museum, Greenwich, Londres
La guerre de Sept Ans (1756-1763)
Médaille en bronze frappée à la fin de l’année 1759 :.
- À gauche (avers : buste du roi George II, lauré, cheveux longs, en armure, avec étoile de la jarretière et ruban sur la poitrine.
- À droite (revers) : au centre, un bouclier portant une fleur de lys inversée dans une jarretière, soutenu par le Lion d'Angleterre et le cheval de Hanovre. Autour sont
inscrits les succès de l'année 1759, avec les noms des différents commandants et les dates. © The Trustees of the British Museum
Allégorie de la puissance
maritime britannique : la
déesse Britannia, assise
avec le dieu Neptune
dans un char triomphant,
tient avec sa main
gauche un médaillon du
roi George II. Des
nymphes marines
entourent le char et
protègent les médaillons
des plus éminents
commandants des forces
navales britanniques de
la « glorieuse » guerre de
Sept Ans, dont, au centre,
Edward Hawke, le
vainqueur de la bataille
des Cardinaux / Battle of
Quiberon Bay.
La France perd 56
navires au cours de cette
guerre contre 15 pour les
Anglais.
Gravé par Joseph Collyer d’après Thomas Stothard, 18 mars 1780. © The Trustees of the British Museum
Après la défaite navale des Cardinaux,
la France renonce à la mer
France
relinquishes
the sea
Médaille en bronze gravée par
Thomas Pingo, 1759.
© The Trustees of the British Museum
Avers : Britannia triumphed Hawke commanded. Britannia triomphante, avec un
trident et un bouclier, sur un hippocampe.
Off Belleisle / Au large de Belle-Île, 1759
Avers : à gauche, la France avec un pied sur la figure de la tempête ; à gauche,
Britannia, un pied sur la proue d’un vaisseau. Au-dessus, la nuit. Symbolique
de la bataille des Cardinaux obtenue la nuit tombante par temps de tempête.
Trois ans après le début de la guerre de Sept Ans, Louis
Charles Armand Fouquet de Belle-Isle, secrétaire d’État à la
Guerre, propose au duc de Choiseul, secrétaire d’État aux
Affaires étrangères, de concentrer l’effort de guerre français sur
la Grande-Bretagne et de l’envahir afin de contraindre son
gouvernement à demander grâce, et ainsi imposer la paix à
l’Europe. Retenue par le roi Louis XV, ce projet est entériné lors
d'un conseil du roi de décembre 1758. Un cabinet secret voit le
jour et est chargé de définir les grandes lignes du projet.
Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle
(1694-1747). Portait peint. Château de Versailles et du Trianon
Nous nous trompons d’ennemi en combattant la
Prusse ; c’est l’Angleterre qu'il faut écraser.
Élaboré en partie par Étienne-François de Choiseul-Beaupré-
Stainville, chef du gouvernement de Louis XV (1758-1770), le
plan prévoyait de faire débarquer 100.000 soldats en différents
points des îles Britanniques pour mettre fin à la participation de
la Grande-Bretagne dans cette guerre.
Pour préparer cette invasion, des centaines de bateaux de
transport à fond plat (plus de 325) ont été construits au
Havre, à Brest, Saint-Malo, Morlaix, Lorient et Nantes. Dès
l’été 1759, 48.000 soldats étaient déjà prêts à traverser la
Manche depuis le port du Havre jusqu’à Portsmouth (avec une
action de diversion à Dunkerque). Cette force principale était
placée sous le commandement du prince de Soubise. Une
autre invasion, avec une force 17.000 hommes, elle
commandée par le duc d’Aiguillon, était aussi prévue depuis le
Morbihan, avec transport des troupes jusqu’en Écosse. Elle
devait bénéficier de l’appui sur place de 20.000 Jacobites.
La guerre de Sept Ans (1756-1763)
1759. Plan d’invasion de l’Angleterre
par la France
Portrait d’Étienne François de Choiseul (1719-1785). Peinture à l’huile
de Louis-Michel van Loo., après 1763. © Château de Versailles
Si j’avais su l’état de notre marine, peut-être que je
n’aurais pas eu le courage de présenter le projet
d’expédition.
Nicolas-René Berryer
(1701-1762),
secrétaire d’État de la
Marine (1758-61),
était un ancien
lieutenant général de
police (1747-57) et
n’avait aucune
expérience navale.
C’et pourtant lui qui
participe, pour la
Marine royale, à
l’élaboration du plan
d’invasion de
l’Angleterre.
Portrait peint par Jean-
François Delyen. Musée
de Troyes
Mme de Pompadour
protégea Berryer qui
lui rendit beaucoup de
services.
Elle participe, de
manière occulte, à
l’élaboration du plan
d’invasion.
Portrait peint par Quentin
de la Tour. Château de
Versailles et du Trianon
Une escadre de 21 vaisseaux de ligne, commandée par Hubert de Brienne, maréchal de Conflans,
est préparée à Brest. Son but est d’escorter des bateaux de transport pour amener une armée
terrestre de 17 000 soldats, réunie dans le Morbihan par le duc d’Aiguillon, jusqu’en
Écosse. Cependant, un blocus naval hermétique est établi sur les côtes bretonnes françaises, par le
Western Squadron de l’amiral Edward Hawke, ce qui empêche cette flotte de sortir de la rade de
Brest. Une tempête contraint la flotte anglaise de se réfugier à Torbay (Devon). Dans ces
circonstances, le 14 novembre 1759, profitant d'une accalmie météorologique, la flotte de Conflans
quitte le port de Brest et se dirige vers la baie de Quiberon pour charger les troupes françaises
destinées à l’invasion outre-manche.
Vue du port de Brest prise de Bordenave. Dessin de Nicolas Ozanne. © Musée du Louvre
NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE
Le Soleil-Royal vaisseau
de 80 canons
première maréchal de Conflans,
de Chezac
brûlé et coulé le 22,
au Croisic
Le Tonnant vaisseau
de 80 canons
deuxième de Beauffremont, chef
d'escadre
Rochefort
Le Formidable vaisseau
de 80 canons
troisième du Verger de Saint-
André, chef d'escadre
tué, pris
L'Orient vaisseau
de 80 canons
première Budes de Guébriant,
chef d'escadre,
Rochefort
L'Intrépide vaisseau
de 74 canons
deuxième de Chateloger Rochefort
Le Magnifique vaisseau
de 74 canons
troisième Bigot de Morogues Rochefort
Le Glorieux vaisseau
de 74 canons
première Villars de la Brosse Vilaine
Le Thésée vaisseau
de 74 canons
deuxième de Kersaint mort, coulé au
combat
Le Héros vaisseau
de 74 canons
troisième
de Sansay
brûlé au Croisic par
les Anglais
Le Robuste vaisseau
de 74 canons
première de Vienne Vilaine
Le Northumberland vaisseau
de 70 canons
deuxième de Belingant Rochefort
Le Juste vaisseau
de 70 canons
troisième de Saint-Alloüarn tué, naufrage dans
l’embouchure de la
Loire
Le Superbe vaisseau
de 70 canons
deuxième de Montalais coulé au combat
Le Dauphin Royal vaisseau
de 64 canons
première d'Urtubie Rochefort
NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE
L’Inflexible vaisseau de
64 canons
troisième de Caumont Vilaine
Le Dragon vaisseau
de 64 canons
première de la Tousche le
Vassor
Vilaine
L’Éveillé vaisseau
de 64 canons
deuxième de la Prévalais Vilaine
Le Sphinx vaisseau
de 64 canons
troisième de Coutances Vilaine
Le Solitaire vaisseau
de 64 canons
première de l’Angle Rochefort
Le Brillant vaisseau
de 64 canons
deuxième de Bois-Château Vilaine
Le Bizarre vaisseau
de 64 canons
troisième Le chevalier de
Rohan
Rochefort
L’Hébé frégate
de 30 canons
désemparée par un
abordage et obligée de
rentrer à Brest avant la
bataille des Cardinaux
La Vestale frégate
de 30 canons
troisième de Montfiquet,
lieutenant de
vaisseau
Vilaine
L’Aigrette frégate
de 30 canons
troisième de Longueville,
lieutenant de
vaisseau
Vilaine
Le Calypso corvette
de 16 canons
troisième du Bois-Berthelot,
enseigne,
Vilaine
Le Prince Noir corvette
de 6 canons
troisième de Kergariou de
Roscoët, enseigne
Vilaine
DIVISIONS : première : avant-garde (escadre bleue) ; deuxième : corps de bataille (escadre rouge) ; troisième : arrière-garde (escadre blanche).
Les 26 navires de la flotte française sortis de Brest le 14 novembre 1759
Après être sortie de la rade de Brest le mercredi 14 novembre 1759 à 11 h du
matin, la flotte française de Conflans se dirige vers les côtes du Morbihan. Le
mardi matin 20 novembre, la petite escadre du commodore Robert Duff est
aperçue à la sortie de la baie de Quiberon et Conflans décide de la prendre en
chasse. Ce qu’il ignorait, c’est qu’Edward Hawke avait été prévenu très
rapidement de la sortie en mer de la flotte française. La veille, il avait donné
l’ordre pour que sa flotte quitte immédiatement son refuge de la baie de Torbay
(Devon), au sud-ouest de l’Angleterre, pour rejoindre le sud des côtes bretonnes.
Là, à leur grande surprise générale, les commandants de la flotte française voient
apparaître à l’horizon la flotte d’Edward Hawke. Sur le point d’attaquer (sans
doute avec succès) la petite flotte de Robert Duff, Conflans décide alors que la
flotte se mette sur une seule ligne et se refugie dans la baie de Quiberon, où il
pensait que les Anglais n’oseront pas l’attaquer. Il s’agit peut-être d’une erreur
fatale.
Il n’en est pas ainsi et, malgré de mauvaises conditions climatiques qui
s’aggravent (vent fort d’environ 75 km/h, mer déchaînée), Hawke décide
d’attaquer les vaisseaux français, en commençant par l’arrière-garde, souvent des
deux bords. Ce n’est pas une bataille classique en ligne, il règne une grande
confusion, et à ce jeu les Anglais sont beaucoup mieux préparés.
Entouré par quatre vaisseaux anglais, le Juste subit des dégâts importants
(gouvernail endommagé en quatre endroits, criblé de boulets, faisant eau de
toutes parts…), mais il parvient à se dégager grâce à l’intervention du Soleil
Royal.
La bataille des Cardinaux, engagée vers 14 h 10, se termine en fin d’après-midi à
17 h 30, moment où, à la nuit tombante, Hawke décide d’arrêter le combat et de
ne plus faire tirer les canons.
Trajets des flottes anglaises et françaises
avant et pendant
la bataille des Cardinaux
© Sémhur / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-3.0
Mardi 20 novembre 1759. Frise chronologique de la bataille des Cardinaux
Harrieta 171. CC Creative Commons, 15-05-2016
NOM RANG ANNÉE CONSTRUCTION COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES
Rochester 4 1749 Robert Duff 50 350
Portland 4 1744 Marriot Arbuthnot 50 350
Falkland 4 1744 Francis Samuel Drake 50 350
Chatham 4 1758 John Lockhart-Ross 50 350
Belliqueux 4 1756 Thomas Saumarez 64 500
Ne participe pas à la bataille des
Cardinaux ; navire français capturé
le 8 novembre 1758 par l'Antelope,
commandée par T. Saumarez.
Petite escadre du commodore Duff
Elle sera poursuivie par la flotte française et sur le point d’être défaite avant l’arrivée par surprise de la flotte
anglaise commandée par Edward Hawke. Elle ne participera pas directement à la bataille des Cardinaux.
Les forces en présence et bilan de la bataille navale des Cardinaux
L’abandon du plan d’invasion de l’Angleterre
BILAN HUMAIN ET MATÉRIEL
300-400 morts du côté anglais, 2000-2500 du côté français, et de nombreux blessés.
Côté français : 21 vaisseaux de ligne, 5 navires plus légers (3 frégates, 2 corvettes).
Côté anglais : 23 vaisseaux de ligne, dont un de premier rang (trois ponts, 100 canons), 5 frégates.
Les 5 navires de la petite escadre du commodore Duff constituaient une force d’appoint en cas de
besoin.
Six vaisseaux perdus du côté français : 1 pris (Le Redoutable), 2 coulés (Le Thésée et
Le Superbe), 2 brûlés et sabordés (Le Héros et Le Soleil Royal) et 1 naufragé (le Juste).
Dispersion du reste de la flotte française : 11 navires se réfugient dans l’estuaire de la
Vilaine et 8 à Rochefort, dans l’estuaire de la Charente (ils y resteront bloqués pendant
plus de deux ans).
Deux vaisseaux anglais, la Resolution et l’Essex, font naufrage sur le Plateau du Four, au
nord-ouest de l’embouchure de la Loire, le second.
NOM ESCADRE RANG
ANNÉE
CONSTRUCTION
COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES
Le Soleil Royal blanche vaisseau de ligne 1749 Paul Osée Bidé de Chézac 80 950
Sous la marque de Conflans - incendié par l'équipage
au Croisic sur son ordre
L’Orient blanche vaisseau de ligne 1756 Alain Nogérée de la Filière 80 750
Marque du chevalier de Budes de Guébriant - réfugié
à Rochefort
Le Formidable bleue vaisseau de ligne 1751 Louis de Saint-André du Verger 80 800 Marque de Saint-André du Verger - pris
Le Tonnant
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1740 Antoine de Marges de Saint-Victoret 80 800
Marque du chevalier de Bauffremont - réfugié à
Rochefort
Le Magnifique bleue vaisseau de ligne 1748
Sébastien-François Bigot de
Morogues
74 650 Réfugié à Rochefort
L'Intrépide
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1747 Charles Le Mercerel de Chasteloger 74 650 Réfugié à Rochefort
Le Héros bleue vaisseau de ligne 1735 Vicomte de Sansay 74 650
Démâté, puis échoué au Croisic et incendié par les
Anglais
Le Thésée
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1757 Guy-François de Kersaint 74 650
Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le plateau
de l'Artimon
Le Robuste blanche vaisseau de ligne 1758 Fragnier de Vienne 74 650
Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28 novembre
1761
Le Glorieux blanche vaisseau de ligne 1756 René Villars de la Brosse-Raquin 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762
Le Dauphin Royal blanche vaisseau de ligne 1735 André d’Urtubie 74 630 Réfugié à Rochefort
Le Northumberland
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1743 Vincent-Jean de Bellingant 70 630
Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de
Brienne de Conflans
Le Juste bleue vaisseau de ligne 1724 François de Saint-Allouarn† 70 630 Naufragé dans l’embouchure de la Loire
Le Superbe
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1738
Jean-Pierre-René-Séraphin du Tertre
de Montalais
74 630 Coulé au combat
Le Dragon blanche vaisseau de ligne 1745 Louis-Charles Le Vassor de La Touche 64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6
au 7 janvier 1761
L'Éveillé
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1752
Pierre-Bernardin Thierry de La
Prévalaye
64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28 novembre
1761
Le Brillant
blanche &
bleue
vaisseau de ligne 1757 Louis-Jean de Kerémar 64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6
au 7 janvier 1761
Le Bizarre bleue vaisseau de ligne 1751 Louis-Armand-Constantin de Rohan 64 450 Réfugié à Rochefort
Nom Escadre Rang
Année
construction
Commandement Canons Hommes Commentaires
Le Solitaire blanche vaisseau de ligne 1758 Louis-Vincent de Langle 64 450 Réfugié à Rochefort
Le Sphinx bleue vaisseau de ligne 1755
de Gouyon chevalier de Coutance La
Selle
64 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762
L’Inflexible bleue vaisseau de ligne 1755 Tancrède de Caumont 64
Réfugié en Vilaine, jeté à la côte le 1er janvier
1760 par la tempête, puis démembré
L’Hébé frégate 1757 Lagadec Mesedern de Kerloury 40
Sortie de Brest, endommagée au cours d’un abordage
avec le Robuste, la frégate ne participe pas au combat,
devant rentrer à Brest pour réparation5
La Vestale frégate 1757 de Montfiquet 34
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7
janvier 1761
L'Aigrette frégate 1756 de Longueville 34
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7
janvier 1761
La Calypso corvette 1756 Paul Alexandre du Bois-Berthelot 16 155
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7
janvier 1761
Le Prince Noir corvette 1759 Pierre-Joseph Kergariou de Roscouet 6
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 24
au 25 mai 1760
Il n’existe pas de vaisseau de premier rang (trois ponts) dans la flotte française.
NOM ESCADRE RANG
ANNÉE
CONSTRUCTION
COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES
Royal George rouge 1 1756 John Campbell 100 880 Portant la marque de Edward Hawke
Union bleue 2 Thomas Evans 90 770 Portant la marque de Sir Charles Hardy
Duke bleue 2 1678 Samuel Graves 90 750
Namur blanche 2 1755 Matthew Buckle 90 780 Portant la marque d'Edward Boscawen
Resolution blanche 3 1758 Henry Speke 74 600 Échoué sur le Plateau du Four
Hero blanche 3 1759 George Edgcumbe 74 600
Warspite bleue 3 1758 John Bentley 74 600
Hercules bleue 3 1759 William Forterscue 74 600
Torbay rouge 3 1683 Augustus Keppel 70 520
Magnanime rouge 3 1748 Richard Howe 70 520
Mars blanche 3 1759 James Young 70 520
Swiftsure bleue 3 1750 Thomas Stanhope 70 520
Dorsetshire rouge 3 1757 Peter Denis 70 520
Burford rouge 3 1757 James Gambier 70 520
Chichester rouge 3 1753 William Saltren Willet 70 520
Temple blanche 3 1758 Washington Shirley 70 520
Essex blanche 3 1679 Lucius O'Brien 64 480 Échoué sur le Plateau du Four
Revenge rouge 3 1673 John Storr 64 480
Montagu bleue 3 1757 Joshua Rowley 60 400
Kingston bleue 3 1697 James Shirley 60 400
Intrepid bleue 3 1747 Jervis Masplesden 60 400
Dunkirk blanche 3 1754 Robert Digby 60 420
Defiance blanche 3 1744 Patrick Baird 60 420
Flotte anglaise
d’Edward Hawke
23 vaisseaux de ligne
Nom type
Année
construction
Commandement Canons Hommes
Minerva frégate Alexander Hood 32 220
Venus frégate Thomas Harrison 36 240
Vengeance frégate
Gamaliel
Nightingale
28 200
Coventry frégate 1757 Francis Burslem 28 200
Sapphire frégate John Strachan 32 220
Autres navires
attachés à la flotte
anglaise
d’Edward Hawke
5 frégates
The HMS. Royal George Hawkes flag-ship at Quiberon
Bay. Gravure sur une réplique d'un fanon de baleine.
Le seul vaisseau à trois ponts et 100 canons de la
bataille navale.
Représentation de la grande
Bataille par mer entre l‘Admiral
Hawke et le Maréchal de
Conflans livrée le 20 nov. 1759 à
la hauteur de Belleisle.
H, naufrage du Juste
Recueil. Collection Michel Hennin.
Estampes relatives à l'Histoire de
France. Tome 103, Pièces 8880-
8964, période : 1758-1759
© Bibliothèque nationale de France,
département des estampes et de la
photographie, Paris
The engagement of Belle-Isle.
Novr 20, 1759.
Gravé par John Cary, 1781
© The Trustees of British Museum
Battle of Quiberon Bay
Combat de Belle Isle
Bataille des Cardinaux
Déroute de Conflans
Localisation : le triangle du cœur de la bataille navale
44 vaisseaux vont s’affronter dans ce triangle restreint
5 milles sur 6,5 milles marins, ou encore 9 sur 12 km.
Carte marine n° 7068 Côtes ouest de la France. De la presqu’île de Quiberon aux Sables d’Olonne. SHOM, 1 : 50.000, 1986
naufrage
du Juste
À l’est de l’île
d’Hoëdic, Le
plateau des
Cardinaux, avec
les hauts-fonds
rocheux des
Petits et Grands
Cardinaux ont
donné leur nom à
la bataille navale.
Les Petits
Cardinaux
Les Grands
Cardinaux
Détail de la carte marine
n° 7143 Côtes ouest de
France. Abords des îles
de Houat et de Hoëdic.
SHOM, 1 : 20.000, 2002
Hubert de Brienne, comte de Conflans
(1690-1777) est âgé de 69 ans au moment
de la bataille des Cardinaux. Il est Vice-
amiral du Ponant depuis 1756 et maréchal
de France depuis 1758. C’est lui le
commandant de l’escadre de Brest de 21
vaisseaux de ligne qui devait escorter une
armée terrestre de 17 000 soldats réunie
dans le Morbihan, jusqu’en Écosse.
À l’époque, on lui attribua la responsabilité
de la défaite des Cardinaux, allant jusqu’à
nommer cette bataille la défaite de Conflans.
On lui reprocha notamment d’avoir donné
l’ordre de se réfugier dans la baie de
Quiberon plutôt que d’affronter les Anglais
en pleine mer.
Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis, duc
d’Aiguillon (1720-1788). Portrait peint. © Musée des
beaux-arts d’Agen
Il était chargé d’organiser et de commander le
corps expéditionnaire devant débarquer en Écosse
pour envahir l’Angleterre. Celui-ci, formé par 17
000 soldats et officiers avec une centaine de
bateaux de transport, était déjà concentré dans le
Morbihan au début de novembre 1759.
À droite, Joseph de Bauffremont-Courtenay (1714-1781).
Il commande les escadre blanche et bleue de la flotte
française et décide, sans respecter les ordres du maréchal
de Conflans, de gagner Rochefort pour préserver ses
navires. Détail d’un tableau représentant son entrée à
Smyrne le 28-09-1766. © Musée national de la Marine,
Paris
Deux portraits gravés (à gauche,
de 1747-65 ; à droite, de 1741)
de Sir Edward Hawke. Knight of
the most Honourable Order of
the Bath and Rear Admiral of the
White Squadron of His Majesty
Fleet.
© The Trustees of the British
Museum
Edward Hawke
(1705-1781)
Amiral du White Squadron de
la flotte des sa Majesté (Royal
Navy) depuis le 24 février
1757, c’est lui qui
commandait la flotte
britannique lors de la bataille
des Cardinaux.
The Battle of Quiberon Bay, 20 November 1759
Peinture à l’huile de
Nicholas Pocock,
1812.
© National Maritime
Museum, Greenwich,
London. Caird Fund.
La bataille des Cardinaux,
20 novembre 1759.
Peinture à l’huile de
Richard Patton., 1760-90
© National Maritime
Museum, Greenwich,
London. Caird Fund.
The Battle of
Quiberon Bay,
20 November 1759
Battle of
Quiberon Bay
La grande bataille de
Belle-Isle le 20
novembre 1759 au
cours de laquelle la
flotte sous le
commandement du
maréchal Conflans fut
défaite par la flotte
britannique
commandée par
l’honorable Sir Edward
Hawke, après noble
Lord Hawke.
Au centre, naufrage du
vaisseau Le Superbe.
Au premier plan, débris
flottants d’une autre
épave française.
Gravé par Francis Chestham d’après Francis Swaine, vers 1780. In Lyttleton's Hist. of Eng. Vol III. p. 444."© The Trustees of the British Museum
Battle of Quiberon Bay
Une vue exacte de la glorieuse
défaite de la flotte française (de
Belle-Isle) sous le commandement
du maréchal Conflans, par l’amiral
Sir Edward Hawke, le 20
novembre 1759.
À gauche, naufrage du vaisseau
Le Superbe. Au premier plan,
débris flottants d’une autre épave
française.
Gravé par J. Pass, vers 1800.
© The Trustees of the British Museum
The Battle of Quiberon Bay,
21 November 1759 - the Day
After
Les vaisseaux Le Soleil Royal et Le
Héros sont en flammes sur la droite.
Au premier plan, le HMS Resolution
se trouve échoué sur son côté
tribord. En face d'elle est HMS
Essex, avec d'autres vaisseaux de la
flotte britannique à l'ancre à l'arrière-
plan. À gauche, le vaisseau Le
Formidable, pris la veille par les
Anglais est accompagné par une
frégate britannique.
Peinture de Richard Wright, 1760.
© National Maritime Museum, Greenwich,
London, Caird Collection
Satire sur la victoire
britannique à Quiberon
Bay (bataille des
Cardinaux), le 20
novembre 1759. L'amiral
Hawke se tient
triomphalement sur deux
balles de marchandises
et s'adresse à une
Britannia reconnaissante ;
à gauche, les marins se
plaignent seulement que
la nuit les a empêchés de
se battre plus longtemps ;
un Néerlandais se tient
devant les balles en
disant qu'il ne soutiendra
plus le commerce
français ; à droite, Louis
XV réprimande l'amiral
Conflans ; en arrière-plan,
des navires français
brûlent.
Britons Glory or Admiral Triumphant. Gravé par John June (?), 20 novembre 1759. © The Trustees of the British Museum
The English Hawke and the French Cock. A Fable /
Le faucon anglais et le coq français. Une fable.
By / par H. Howard
Satire de la victoire britannique à Quiberon Bay, le 20 novembre 1759 avec une cour de
ferme sur une falaise où un faucon (l'amiral Sir Edward Hawke) se tient sur un coq
prostré (français) et des poulets fuient dans toutes les directions (sans doute les
estuaires de la Vilaine et de la Charente !). Deux poulets se jetant dans la mer
représentent les vaisseaux français le Thésée et le Superbe qui ont été coulés lors de la
bataille navale ; deux autres gisant morts sont les autres vaisseaux français le Héros et
le Soleil Royal qui ont été repoussés vers le rivage et brûlés. Au loin, à gauche, on
aperçoit une bataille navale.
Titre et versets gravés en deux colonnes par Henry Howard rendant compte de la victoire
en termes d'attaque sur une ferme, concluant qu’il faut "chanter à la louange d'un
[James] Wolfe et d'un Hawke".
Gravé par William Elliott et publié par John Ryall, novembre 1759.
© The Trustees of the British Museum, Londres
Le vaisseau le Juste
Le Juste sous voile. Peinture d’Eugène Magic, 1970.
Sémaphore de la Pointe Saint-Gildas
Mis en cale au début de 1724 à Rochefort, il est lancé en
septembre 1725. Il était au moment de la bataille des Cardinaux,
en 1759, le vaisseau le plus ancien de la flotte française.
Principales caractéristiques :
- Type de navire : vaisseau de 74 canons à deux ponts, percé de
treize sabords à sa batterie basse
- Tonnage brut : 1492 tonneaux
- Dimensions : L : 49,50 m ; l (maître bau) : 14,08 m ; creux : 6,09
m
- Déplacement : 2 250 tonnes métriques
- Tirant d’eau : 6,34 m (étrave), 7,26 m (étambot)
Sa mâture comprend un beaupré de 20,475 m de long et un grand
mât de 47,125 m au-dessus du pont. Il possède une grande
vergue de 29 m de long et une voilure maximale de 2 500 m2
Armement (à l’origine) : 26 canons de 36 livres à la première
batterie, 28 canons de 18 livres à la deuxième batterie, 16 canons
de 8 livres sur les gaillards et 4 canons de 4 livres sur la dunette.
Le navire subit plusieurs refontes : à Rochefort de 1733 à 1734, à
Brest de 1741 à décembre 1742, de nouveau à Rochefort de mars
1751 à début 1752. Il est ensuite radoubé à Brest de mars 1758 à
avril 1759. C’est lors de sa dernière refonte à Rochefort, en 1751,
que son artillerie est modifiée. Afin de l’alléger, on remplace les
canons de 36 de sa batterie basse par des canons de 24 et on
supprime les canons de 4 livres. Ainsi, lors de la bataille des
Cardinaux, l’armement du Juste était de 70 canons : 26 de 24
livres, 28 de 18 livres et 16 de 8 livres.
Chantier de construction
du vaisseau le Juste,
achevé en 1725, à
l’arsenal de Rochefort.
C’était un vaisseau de 74
canons à deux ponts
complets, classé comme
vaisseau de 2e rang,
construit selon les plans
de l’archictecte naval
(premier maître
constructeur) Julien
Geslain (père).
Ce qui différence ce
modèle ancien de
vaisseau de 74 canons
des suivants, c’est qu’il
n’a que 13 sabords (au
lieu de 14) sur la partie
basse.
Dessin de EdelLinck,
1725, Veüe du vaisseau
du Roy le Juste (…)
Coupe longitudinale d’un vaisseau. In : DUHAMEL DU MONCEAU, 1752. Éléments de l’architecture navale ou traité
pratique de la construction de vaisseaux. Paris, chez Charles Antoine Jombert, p, 86-87 (coll. Loïc Ménanteau),
Vaisseau de 74 canons
Vaisseau de 74 canons. Aquarelle de Nicolas Ozanne. Planche 12, vers 1760.
In : VICHOT Jacques (Introduction & présentation), 1977. Deux albums de Nicolas Ozanne (1728-1811). Paris, éd.
Association des amis du musée de la Marine, 76 p,
An exact View of the Terrible, a French Man-
of-War, of 74 Guns, taken the 14th October
1747, by the British Fleet, under the
Command of Hawke.
© The Trustees of the British Museum,
Londres
Le Terrible (à droite) est un navire de
guerre français en service de 1740 à
1747. C'est un vaisseau de ligne de
troisième rang portant 78 puis 74
canons sur deux ponts.
Dimensions :
L = 152 pieds français (soit 50,7
mètres), l = 44,4 (14,4 mètres), p = 21
(6,8 m de tirant d'eau), déplaçement :
1 500 tonneaux.
Lancé à Toulon le 19 décembre 1739,
il est considéré comme le premier
modèle pour les vaisseaux de 74
canons qui ont été construits en grand
nombre jusqu’au début du XIXe siècle.
Pris par les Anglais en 1747, il fait
partie de la Royal Navy jusqu'en 1763.
Le vaisseau participe aux batailles
navales de la guerre de Sept Ans
contre les… Français, en Nouvelle-
France (Canada), Guadeloupe)… !
Arrières (poupes) des vaisseaux
Le Terrible (à gauche) et Le
Monarque (à droite).
© The Trustees of the British
Museum, Londres
Dessein de la sculpture du vaisseau
du Roy le Juste
du port de 800 tonneaux et de 68 pièces de
canons
Le Juste est dessiné en 1724 et mis à l’eau à
l’arsenal de Rochefort en septembre 1725. Il
est révisé à l’arsenal de Brest en 1741, où un
incendie l’endommage légèrement le 25
décembre 1742. Il est ensuite caréné au
même arsenal en 1744 et de nouveau révisé
à Rochefort en 1751.
Les dessins de la proue et de la poupe du
vaisseau ont été réalisés lors de sa révision à
l’arsenal de Rochefort, plus de 20 ans après
son lancement.
Maquette du XVIIIe siècle d’un
vaisseau de 74 canons.
Musée de la Marine à Rochefort
Maquette d’un vaisseau de 74 canons. Vers 1782. Rijksmuseum
Maquette du XVIIIe siècle d’un
vaisseau de 74 canons. Vers
1782.
Musée de la Marine à Rochefort
Portrait de Louis Aleno de
Saint-Aloüarn. Il est représenté
comme sur la plupart des
portraits des “officiers des
vaisseaux du Roy” : en
uniforme de la Marine, la main
droite glissée dans le gilet, avec
un vaisseau qui, à l’arrière-plan,
est éclairé par un rayon de
soleil, sous un ciel nuageux…
C’était le fils du capitaine
commandant le Juste, François
Marie Aleno de Saint-Alloüarn,
lors de la bataille des
Cardinaux. Son père et son
oncle, François Aleno de Saint
Alloüarn, marquis de
Rosmadec, qui était le capitaine
en second du navire (et frère
cadet du commandant), périrent
tous les deux lors de la bataille.
Le 30 mars 1772, il prend
possession de l’Australie au
nom du roi de France. Il décède
la même année, le 27 octobre,
à Port Louis (Isle de France / île
Maurice).
Peinture non signée. Collection
de M. Tugdual de Kerros
Louis Aleno de Saint-Aloüarn (1738-1772)
fils du capitaine et neveu du second du Juste
Équipage du Juste au départ de Brest
Capitaine commandant : François Marie Aleno de Saint-Alloüarn
Équipage et troupes de terre : environ 630 hommes
In : La Roërie G., 1946. Navires et marins de la rame à l’hélice. Paris, Librairie Rombaldi, 412 p. (p. 129).
Au départ de Brest, en 1759, l’équipage
du Juste est formé de 630 (ou 634) hommes
dont 11 officiers (l’un d’eux chirurgien) et 5
gardes de la Marine (élèves officiers), 68
officiers mariniers (sous-officiers) et 351
matelots (dont une soixantaine de mousses),
tous bretons. La pénurie de marins nécessite
l’embarquement de 180 hommes de troupes
de terre dont 140 sont miliciens garde-côtes
originaires de Quimper et de Pont-Croix, en
cours de formation et tirés au sort pour faire
partie de régiments de grenadiers royaux.
Le 20 novembre 1759, lors de la bataille des Cardinaux, le Juste s'écarte de la zone des combats et gagne
la pointe du Pouliguen. Son but initial était d’aller se réfugier, comme 8 autres vaisseaux l’on fait à Rochefort,
dans l’estuaire de la Charente, mais, en piteux état, il cherche à gagner Saint-Nazaire pour faire des
réparations.
Tous feux éteints pour ne pas se faire repérer, l'équipage tente des réparations de fortune sur son gréement.
Dans l'impossibilité de mouiller l'ancre du fait du mauvais état de son câble, le Juste ne peut attendre la
pleine mer pour appareiller et fait route vers Saint-Nazaire. Arrivé à proximité de l'estuaire, on fait tirer les
canons pour appeler au secours. Le pilote du vaisseau indique alors qu'il était plus prudent de mouiller le
navire pour attendre le flot.
Il est 9 h du matin. L'ancre est mise à l'eau, mais le Juste se met à toucher de toutes parts. La mer baisse
encore et, malgré le jet des boulets et le pompage des cales, il est impossible de dégager le navire. Les
mâts sont coupés, sans résultats, et l'on met les canots à la mer. Le navire coule sur place en trois heures.
La grande chaloupe était inutilisable et, à l'aide de radeaux, les membres de l'équipage tentent de gagner la
côte. Dans une mer très forte, de nombreux radeaux se retournent et beaucoup de marins périssent noyés.
Seulement 150 hommes sur les 634 à bord réussissent à se sauver du naufrage.
Le naufrage du Juste
Le mercredi matin 21 novembre 1759, entre 9 h et 12 h
Le Tonnant , à
gauche, est en train
de virer et
le Juste (à droite)
vire "vent devant"
pour aller à
Rochefort. Harcelé
par les anglais, il ira
se mettre à l'abri
devant Penchâteau
(Le Pouliguen) dans
la nuit du 20 au 21
noviembre 1759.
Aquarelle n° 7 de
Pierre Raffin-
Caboisse. In: La
bataille des
Cardinaux. 1759, le
0 noviembre à 16
heures, Le Combat
des Cardinaux ou,
selon les Anglais,
“La bataille de la
baie de Quiberon”.
20 aquarelles.
Cheminements .
Rapport au ministre de la Marine par M. de Farcy, enseigne de vaisseau à bord, l'un des deux officiers rescapés du naufrage :
« J'ai l'honneur de vous rendre compte du triste sort du Juste, commandé par M. de Saint-Allouarn, et sur lequel je servais en qualité d'enseigne.
Nous sommes partis de Brest le 14, et le 20 à la pointe du jour, nous avons eu connaissance de six vaisseaux anglais que l'on a signalés. Un moment
après, nous en avons encore découvert huit, et ensuite dix-neuf autres. Aussitôt qu'on aperçut les premiers, on les chassa, et quand les derniers furent
signalés, M. de Couflans arriva sur quelques-uns de nos vaisseaux qui, en chassant, étaient tombés sous le vent. Dans le même moment, les Anglais
tinrent le vent et donnèrent le temps à plusieurs de leurs vaisseaux qui s'étaient dispersés de se rallier au corps de l'armée. Ils se mirent tous sur une
ligne, et environ une heure après ils commencèrent à nous donner chasse. Comme nous avions forcé de voiles et pris de l'avance, l'ennemi ne nous
joignit que sur les deux heures et demie, moment auquel il nous attaque. Dans le combat, qui dura jusqu'à environ huit heures, M. de Saint-Allouarn
reçut une balle dans l'épaule qui le mit hors d'état de continuer à se battre ; dans le même instant, M. de Rosmadec, son frère et son second, fut aussi
blessé si dangereusement qu'il en mourut le soir même. M. de Tremigon, notre quatrième lieutenant, et M. de Perier de Crenan, garde de la Marine,
furent également blessés. M. de Perier de Montplaisir, troisième lieutenant du vaisseau, qui était destiné à être pendant le combat sur le gaillard
d'arrière, prit aussitôt le commandement et continua à tirer en attendant M. du Chatel, notre lieutenant, qu'il envoya sur-le-champ avertir, à la première
batterie, de l'accident des capitaines. M. du Chatel se rendit à l'instant sur le gaillard d'arrière, et N. de Perier à un autre poste. Nous continuâmes à
nous battre jusqu'au moment où M. le maréchal de Conflans vint se présenter à quatre vaisseaux ennemis qui nous avaient entourés et si fort maltraités
par leur feu vif et continuel, qu'ils nous auraient sûrement coulés bas sans lui. Son secours nous mit en état de forcer de voile pour serrer davantage la
ligne, mais, nous voyant degréés de toutes pièces et faut à fait hors de combat par le mauvais état de notre gouvernail qui manquait en quatre endroits
différents, et sur lequel nous ne pouvions plus compter, nous fûmes obligés de porter au large pour pouvoir, par cette feinte, reporter à terre et aller
chercher un mouillage pour nous regréer. Nous gagnâmes la pointe du Poulien (Pouliguen), et y mouillâmes sur la parole de notre pilote-côtier, qui nous
assura que nous y serions hors d'insulte. Nous travaillâmes toute la nuit à notre gréement que nous ne pûmes rétablir que fort imparfaitement, et le
lendemain, à la pointe du jour, nous mîmes notre petit canot à la mer pour boucher les voies d'eau que nous avions à la flottaison. La crainte que la
lumière ne nous fit reconnaître nous avait empêchés de le faire dès le soir même. Cet ouvrage fait, nous voulûmes jeter l'ancre ; mais, nous apercevant
en virant que notre câble était prêt à manquer, le même pilote demanda qu'on mit le petit foc dehors pour faire arriver le bâtiment, sans quoi nous
courions risque de nous perdre. Il nous fit aussi mettre le petit hunier dehors, et nous coupâmes notre cable dans l'endroit où nous nous étions aperçus
qu'il manquait. Notre dessein, en appareillant, était de donner dans Saint-Nazaire, les vents étant bons pour y entrer. Nous avions déjà fait le signal de
reconnaissance à la terre, mis le pavillon en berne, et tiré plusieurs coups de canon pour appeler des pilotes du lieu, quand le nôtre, voyant que nous
approchions un peu trop de terre, jugea à propos de nous faire mouiller pour attendre le flot ; nous ne l'eûmes pas plutôt fait que l'on s'aperçut que le
vaisseau touchait de toutes parts et qu'il était impossible, quelque manœuvre que nous fissions, de nous retirer, la mer baissant encore de l'endroit où
nous étions appelé la Bature-Duvers (La Basse du Vert). » Archives du Ministère de la Marine, Dossiers
La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
Note dans la copie du rapport de l'amiral Hawke, déposée aux Archives de la Chambre de Commerce de Nantes :
« L'équipage fit un radeau ; et comme il était impossible de sauver tout le monde, le sieur Dubois, qui le voyait prêt à mettre au large, sauta du
bord du vaisseau sur le radeau, et tomba sur la tête d'un matelot qu'il écrasa. Le sieur Perier, brave officier et excellent citoyen, ne voulut pas
survivre à la disgrâce à la Marine. Il se banda les yeux de son mouchoir, et se laissa tomber à la renverse dans la mer éloigné d'environ deux
lieues de la rivière de Saint-Nazaire. Nous mîmes alors tout en œuvre pour soulager et alléger le vaisseau qui était prêt à se briser. Nous fîmes
enfoncer toutes les pièces d'eau qui étaient dans la cale, pomper et jeter à la mer nos boulets et mille autres choses. Nous coupâmes le mât
d'artimon, mais le tout sans succès. Nous mîmes alors nos deux canots à la mer pour sauver notre monde. Il nous fut impossible d'y mettre la
chaloupe, ayant perdu dans le combat les palans qui étaient nécessaires, et n'ayant pas eu le temps de les réparer. Enfin, pour empêcher que la
mâture ne fit ouvrir tout à fait le vaisseau, nous coupâmes le grand mât ; mais, voyant que toutes ces précautions étaient inutiles et que le
bâtiment se perdait absolument et sans ressource, nous pensâmes tous à nous sauver. MM. de Saint-Allouarn et de Perier se mirent sur le
même rats. M. de Saint-Allouarn est mort dans la traversée, et l'on a trouvé dans les poches de M. de Perier, qui est venu expirer à la côte, les
instructions qu'on avait données à notre capitaine. J'ai l'honneur de vous les renvoyer, Monseigneur, dans l'état où elles m'ont été remises par
son domestique, qui avait fait le trajet avec lui. On n'avait pas encore retiré M. de Perier de dessus le rats, qu'il est venu une lame qui l'a reporté
au large. Peur moi, Monseigneur, je me suis jeté sur un rats avec MM. De Kerjan-Moles, Dubois, de Cousier, de Perier de Crenan, lieutenant,
enseigne et garde de la marine. Après avoir essuyé plusieurs lames qui nous jetaient sur le vaisseau, il en vint une autre qui chavira le rats et fit
manquer la main à mes camarades. Je fus assez heureux, Monseigneur, pour m'y tenir attaché, et après avoir lutté longtemps contre les flots, j'ai
eu le bonheur d'arriver à la côte, dans un endroit qu'on nomme la Plaine, tellement épuisé et hors d'haleine que, n'en pouvant plus de lassitude
et de fatigue, et manquant absolument de forces, je suis retombé trois fois à la mer. J'y aurais probablement péri sans le secours de M. Denis,
capitaine marchand, qui s'est jeté â l'eau et m'a sauvé la vie. Il m'est impossible, Monseigneur, de vous dire le nombre des morts et de ceux qui
ont été blessés pendant le combat. Je ne sais pas non plus combien il s'en est sauvé depuis la perte du vaisseau. Il est venu à la côte trois
hommes de notre équipage que j'ai fait inhumer, et quelques débris du vaisseau que j'ai fait mettre chez un particulier. J'en ai donné
connaissance à M. Bonhomme, commissaire de Paimbœuf, étant forcé de me rendre chez mon père pour réparer mes forces et chercher les
secours dont j'ai besoin. Je m'y suis rendu extrêmement épuisé et dans le plus triste état, n'ayant pu sauver du naufrage qu'une veste que j'avais
sur moi pendant le combat. Mon premier soin en y arrivant a été, Monseigneur, de vous faire ce long détail qu'il ne m'a pas été possible
d'abréger. Je suis obligé de me servir de ce papier, étant dans une campagne hors d'état d'en avoir d'autre ».
Archives du Ministère de la Marine, Dossiers
La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
« Pierre Geoffroy, charpentier, Philippe Halna, et André Mollé, aussi charpentiers, tous trois de la paroisse de Saint-Nazaire, déclarent que, lundi dernier, ils ont entendu,
non loin de la côte, tirer plusieurs coups de canon ; que le lendemain mardy, le canon a redoublé avec une violence et une vivacité inexprimables, jusque vers les onze
heures, minuit ; et qu'hier mercredi, entre huit et neuf heures du matin, étant sur la hauteur, près de la tour d'Aiguillon, ils ont aperçu un bâtiment, qui paraissait être une
forte frégate, et qui était mouillé auprès du Pouliguen, qu'ensuite ce bâtiment, qui portait pavillon rouge au grand mât, a mis à la voile, paraissant vouloir venir dans la
rivière de Nantes ; mais que, lorsqu'il a été proche du lieu appelé les Charpentiers (Note : Le Grand et Petit-Charpentier, écueils dangereux de l'entrée de la Loire, ainsi
nommés en raison des nombreux bâtiments démolis et détruits sur ces rochers), ses mâts sont tombés, et que peu à peu on le voyait couler à fond. Enfin, en trois
heures de temps, il a péri tout à fait. Les ci-dessus nommés déclarent aussi qu'ils ont vu un autre bâtiment, auprès de la Pierre-Percée, qui faisait route pour entrer en
rivière, mais qui, tout à coup a viré de bord et dirigé sa route au S.-0., du côté du Pilier »
Archives de l'administration de la Marine, à Nantes ; cahier de lettres écrites au ministre ; déclaration faite au bureau de la Marine, à Nantes.
« […] Le sieur Barré, chirurgien entretenu, et qui était embarqué sur le Juste, m'a rapporté que ce vaisseau s'était perdu à 3/4 de lieue de la Pierre-Percée, à l'entrée de
cette rivière, et qu'il croit qu'il s'en est sauvé environ 150 hommes, dont quelques-uns out déjà paru icy, et auxquels je fais payer une conduite pour s'en retourner chez
eux. Qu'on croyait le Bizarre échoué à la même côte (Note : Le Bizarre atteignit Rochefort après avoir couru les plus grands dangers). J'ay chargé MM. Boyard et
Chavigny de se transporter à Paimboeuf, et j'ay fait commander à leurs ordres, tous les bâtiments de la rivière pour pouvoir porter le secours possible. N'y ayant point
d'argent à la caisse de la marine, j'ay été obligé de prendre des fonds en dépôt pour pourvoir au payement de la conduite des naufragés. »
Archives de l'administration de la marine de Nantes ; cahier de lettres, lettre de M. Millain au ministre de la Marine
« Monsieur, vous avez vu à vos bureaux, la semaine dernière, les tristes débris du combat, et ensuite du naufrage du vaisseau du roi le Juste, lequel a péri sous mes
yeux, malgré toutes mes bonnes intentions et tous mes mouvements. Je n'ai pu sauver qu'une très-petite partie de l'équipage, qui nous a été apportée tout nuds, qu'il a
fallu faire loger et vêtir partie par charité, partie aussi en payant. Les habitants qui les ont reçus et logés n'exigent aucun payement. Mais ceux qui ne sont pas en état, et
les aubergistes que j'ai obligé de recevoir ces pauvres malheureux et de leur fournir le nécessaire demandent à être payés. Sans doute que le roi, quelque peu satisfait
qu'il soit de cette aventure, doit payer leur dépense. C'est dans cette certitude que j'ai l'honneur de vous remettre l'état ci-inclus du montant des dépenses que ces
pauvres misérables ont faites, tant dans leurs auberges que chez les habitants qui ne peuvent donner la charité . Il nous en reste encore plusieurs à l'hôpital, qui ne sont
pas en état de se mettre en route ; je vous en enverrai la note quand ils sortiront.
Je dois rendre justice et bon compte du zèle et de l'ardeur avec lesquels tous nos pilotes et matelots se sont portés, à tirer du naufrage ces pauvres malheureux ; et
surtout à un maître d'un petit vaisseau du Port-Louis, appelé le dogre la Société, commandé par le sieur Jean-Vincent Huliocq, de Pennerf, évêché et département de
Vannes, lequel, seul avec son équipage, a sauvé les trois quarts de ceux qui sont venus icy. M. le maréchal ayant été informé des secours qui ont été donnés, m'a fait
dire que j'eusse à vous en rendre compte, afin que vous en informiez le ministre, pour procurer quelque récompense aux personnes qui se sent exposées. Il est très-
certain que tous ces gens méritent quelque récompense, mais surtout ce maître du dogre de Pennerf.
Voilà ma commission remplie, je ne doute pas que vous ne fassier tous vos efforts pour procurer quelque récompense. Mais je prévois bien des obstacles au succès de
notre entreprise. Quoi qu'il arrive, nous n'aurons rien à nous reprocher. [...] Votre très-humble et très-obéissant serviteur, DE GRAN-GALLIOT ».
Lettre du décembre 1759, de M. de Cran Galliot, sénéchal de Saint-Nazaire à M. Millain
La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
Seuls 150
hommes parviennent
à rejoindre la côte,
dont près des trois
quarts sont sauvés
par un bateau
de Port-Louis, La
Société, commandé
par le capitaine Jean-
Vincent Haliocq, natif
de Penerf (Damgan).
D’autres réussissent
à regagner le
continent à la nage.
Des corps de noyés
sont attestés par les
registres paroissiaux
de La Plaine-sur-
Mer et de Saint-
Michel-Chef-Chef.
Carte de
l’embouchure de la
Loire Magin, 1757.
Archives du
GPMNSN, Nantes
La perte du Juste
dans l’embouchure
de la Loire le 22
novembre 1759
In : Dictionnaire du Chevalier de
la Coudraye. Saint-Pétersbourg,
1812-1813.
Lors des travaux d’élargissement, de 25 m en largeur, du chenal de navigation dans l’estuaire externe réalisés par
l’entreprise Armor pour le port autonome de Nantes-Saint-Nazaire (actuellement Grand Port Maritime de Nantes-Saint-
Nazaire)..
CHRONOLOGIE DES OPÉRATIONS :
- En novembre 1968, la drague René Siegfried du Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire rencontre, à 2,8 milles au sud
de la pointe de Chemoulin et à 17 m de profondeur, un obstacle dans le chenal de l’embouchure de la Loire. Le 24 janvier
1969, un scaphandrier constate la présence de « pieus de bois » qu’il pense appartenir à un vieux chaland.
- 3-6 juillet 1969, l’entreprise Armor, équipée d’une grue sur ponton munie d’une benne à griffes, récupère 4 canons et
des poulies en bois ainsi que de nombreux autres objets. Un fort coup de vent obligea l‘arrêt des travaux. Le 21 juillet,
des membres du Comité nantais de documentation historique de la Marine examinent les objets remontés sur le terre-
plein de l’entreprise Armor à Nantes et concluent qu’ils provenaient de l’épave d’un vaisseau du XVIIIe siècle
(détermination d’un canon en fer de 24 livres, modèle 1702). Le 28 août, les Affaires Maritimes confient la surveillance
des travaux au commandant Yves Roy, du Comité nantais de documentation historique de la Marine.
- 3-13 octobre 1969, les travaux sont repris, avec l’envoi, chaque matin, d’un scaphandrier sur le site de l’épave. De
nombreux canons, boulets, éléments de gréement et objets ayant appartenu aux marins et soldats du vaisseau sont
remontés et transportés à Nantes le 15 octobre. Une réunion tenue le 18 octobre permet d’authentifier avec certitude
l’épave comme celle du Juste.
Découverte de l’épave du Juste
Novembre 1968
Bateaux utilisés par l’entreprise Armor
lors des travaux sur l’épave du Juste
Le Portland Road, ancienne barge de
débarquement, avait remplacé le Cauville qui
s’était échoué dans les environs de Fort
Bloqué, près de Lorient.
Le Cauville, sister ship du Portland Road, aurait
très probablement participé à la première
campagne de 1969, sous le commandement de
Mr Verdon, originaire de Basse-Indre.
Lors d’importants travaux qu’a subi le Portland
Road en 1974, son capitaine, Serge Gbick, a
retrouvé dans les ballasts de nombreuses
pièces en bois (poulies, réas et autres)
provenant du Juste ! Doc. Serge Gbick
Le Portland Road,
de l’entreprise
Armor, avant sa
transformation en
1974.
CHRONOLOGIE DES OPÉRATIONS (SUITE) :
- En juillet 1973, de nouveaux dragages sont réalisés par l’entreprise Armor et on atteint le nombre de
44 canons remontés. Environ 50 m3 de bois sont extraits et pour éviter qu’ils soient brûlés comme cela
s’est produit lors de la campagne de 1969, ils sont déposé sur l’île Maréchale, juste en amont de
Paimbœuf. Parmi eux se trouvaient des bordés dans lesquels étaient encore encastrés des boulets.
Les canons sont envoyés, comme auparavant, à Indret, le reste sur l’île de la Maréchale, avec tri
effectué avec l’aide d’une section d’infanterie de Marine de Nantes.
Les canons sont déposés à l’établissement de la Marine d’Indret et le reste sur l’île de Cheviré.
- En 1987 et en 1988, le Groupement de recherches historiques archéologiques et scientifiques
maritimes (GRHASM) étudie à nouveau le site. Sur un fond de 10 m à marée basse, 3 canons sont
inventoriés sur les 26 qui restaient en place dans l’épave.
Localisation
du naufrage
du Juste
Carte marine n° 7395 Côte
ouest de la France. Du Croisic
à Noirmoutier. Estuaire de la
Loire, échelle 1 : 50 000,
SHOM. Projection Mercator.
Surcharges : Loïc Ménanteau
Détail de la Carte des côtes
de France (embouchure de
la Loire). Levé en 1821 et
1822 Par les Ingénieurs
Hydrographes de la Marine,
Sous les Ordres de M.
Beautemps-Baupré,
Ingénieur Hydrographe en
Chef, Membre de
l’Académie Royale des
Sciences de la Société
Royale des Sciences de
Goettingen.
Publiée par Ordre du Roi
sous le Ministère de son
Excellence M le Baron HYDE
DE NEUVILLE, Secrétaire
d’État au Département de la
Marine et des Colonies. Au
Dépôt-général de la Marine
en 1828.
Coll. Loïc Ménanteau
Localisation de l’épave du Juste :
au sud-est du haut-fond rocheux le Grand Charpentier en bordure du Chenal du Nord
Reproduction
partielle du Plan
de l’estuaire de la
Loire maritime en
aval de Donges.
Année 1947
Bathymétrie avant les
dragages pour le
chenal de navigation.
Port autonpme de
Nantes Saint-
Nazaire. Doc. Loïc
Ménanteau
Épave du Juste
Position de l’épave du vaisseau
le Juste par rapport aux sondes
bathymétriques (en m).
Seule la partie avant du
vaisseau (en trame noire sur le
plan) n’aurait pas été détruite.
Embouchure
de la Loire vu
par satellite :
site de l’épave
du Juste
Le site de naufrage du Juste se trouve ici dans le panache de turbidité de l’embouchure de la Loire. Détail d’une composition colorée (bandes 5, 4
et 1) d’une image du satellite Landsat 7 ETM+ acquise le 16-04-2003 à marée basse. Traitement Loïc Ménanteau
Plateau
de la Banche
Pointe Saint-Gildas
Pointe du Croisic
Canons et pièces de bois
de l’épave du vaisseau le
Juste remontés à la
surface par l’entreprise
Armor lors des travaux
de dragages effectués
en juillet 1969.
© Archive du Grand Port
Maritime de Nantes Saint-
Nazaire
Juillet 1969
Juillet 1973
22 canons en fer du Juste,
de calibre 24 et 18 sont en
cours de stockage sur le
quai d’Indret.
Photo Y. Bruneau
Juillet 1969
Déposés su le quai d’Indret,
22 canons en fer du Juste,
de calibre 24 et 18 en
attente de traitement. Ils le
seront de manière
superficielle avant d’être
dispersés.
Photo Y. Bruneau
Juillet 1973. Canons en fer et pièces de bois du vaisseau le Juste dans une barge de la société Armor
accostée au quai dans la darse du port de Saint-Nazaire
Photos A. Carré, juillet 1973
Photos Claude Carré, juillet 1973
Juillet 1973. Canons en fer et pièces de bois du vaisseau le Juste
Sont déversés pêle-mêle sur l’île Maréchale, près de Paimbœuf, des essieux et roulettes d’affûts de canons, des projectiles, des poulies de gréement - caps
de mouton -, des étoffes et plusieurs chapeaux de feutre, un corps de pompe, un chouquet de perroquet, deux mantelets de sabord et, amenés à Indret une
quarantaine de canons de fer de 24, de 18, de 12 et de 8 livres de balle.
Juillet 1973
Lors de la nouvelle
campagne de
dragage réalisée en
juillet 1973, une
barge amène des
vestiges du Juste
pour les déposer
sur l’île Maréchale.
Au premier plan,
amas de bois brisés
par la drague au
moment de leur
extraction qui
provennient de
l’épave du
vaisseau.
Photos A. Carré, juillet
1973
Juillet 1973
Lors de la nouvelle
campagne de
dragage réalisée en
juillet 1973, des
vestiges du Juste
ont été déposés sur
l’île Maréchale.
Tri effectué, avec
l’aide d’une section
d’infanterie de
Marine de Nantes,
de l’amas de bois,
brisés par la drague
au moment de leur
extraction, qui
proviennent de
l’épave du vaisseau
Photos A. Carré, juillet
1973
Juillet 1973
Lors de la nouvelle
campagne de
dragage réalisée en
juillet 1973, des
vestiges du Juste
ont été déposés sur
l’île Maréchale.
Tri effectué, avec
l’aide d’une section
d’infanterie de
Marine de Nantes,
de l’amas de bois,
brisés par la drague
au moment de leur
extraction, qui
proviennent de
l’épave du
vaisseau.
Photos A. Carré, juillet
1973
Île de la
Maréchale
Récupération
d’un gros câble
du vaisseau le
Juste.
Photos A. Carré, 1973
Juillet 1987
Bateau de fouilles du
Groupement de recherches
historiques archéologiques
et scientifiques maritimes
(GRHASM) juste au-dessus
de l’épave du Juste, en
bordure du chenal de
navigation dans
l’embouchure de la Loire au
moment où sort de l’estuaire
de la Loire le pétrolier de
3600 t Port Anna.
Une forte anomalie
magnétique a permis de
localiser ce qui restait de
l’épave du vaisseau.
Photo André Lorin, 07-1987
Fouilles du GRHASM
en juillet 1987
Sur le fond de vase sableuse,
situé à une dizaine de mètres de
profondeur, 3 nouveaux canons
en fer sont inventoriés et l’amorce
d’une structure en bois longue de
plus de 8 m est étudiée.
Autres observations et
conclusions : la coque, d’une
épaisseur de 50 cm,
est en position verticale,
préservée jusqu’au niveau de la
première batterie et il en subsiste
la moitié en longueur.
Il resterait encore 26 autres
pièces d’artillerie dans l’épave.
Au cours d’une plongée, la bouche à
feu d’un canon de 16 est visible sur
le fond sablo-vaseux.
Photo sous-marine André Lorin, 1986
Poulies de gréement ou d’artillerie. Photos Y. Bruneau, juillet 1973
Parmi ces objets, en plus des poulies, des essieux et roulettes de canons, des étoffes, des chapeaux de feutre, un corps de pompe, des
clous, des haches, des herminettes, des instruments de cordonnier, un ensemble de cordage dont le gros câble du vaisseau (voir photos
antérieures), deux mantelets de sabords (idem)… Il y avait aussi des pièces de monnaie (réaux), de la vaisselle, etc.
De très nombreux objets récupérés, mais une partie d’entre eux dispersée
Présentation des souvenirs du Juste récupérés en 1969 : essieu d’affût de canon, corps de pompe, cap de
mouton…
Tête de boutefeu. L’une des extrémités d’un
bâton de 65 cm de long (2 pieds) sur laquelle
on enroulait une longue mèche pour la mise
à feu des canons.
In : PAILLÉ M., 1970. Le vaisseau de ligne de 70 canons Le Juste, 1724-1759. Bref historique. Cahiers
des Salorges. AMS (Assoc. du Musée des Salorges Château des Ducs - Nantes), 24, n.p.
Poulies simples et double (à droite).
Photo A. Fux © Musée national de la Marine, Paris
Cap de mouton (palan constitué de l'association de deux pièces de bois dur, circulaires avec
une gorge et percées de trois trous.
Pomme de racage (petite sphère percée pour le
passage d'un cordage et creusée d'un filet
autour de sa circonférence : hauteur : 13,7 cm ;
diamètre : 12,9 cm ; diamètre trou : 4,6-4,8 cm).
Photos A. Fux © Musée national
de la Marine, Paris
Objets récupérés lors de la prospection
archéologique de l’épave du Juste menée
en juillet 1987.
En haut. Une marche en chêne d’une
échelle hors de bord.
À gauche. Un clou en fer à tête carrée et
une masse avec son manche en bois bien
conservé.
À droite. Une roue de chariot de canon.
© Photos André Lorin , 1987
(contourées par Loïc Ménanteau)
Au cours de cette même prospection ont
été remontés un chapeau en feutre et le
dessus, intact, d’une chaussure.
Un sabord presque complet a aussi été
mis en evidence.
0 10 20 cm
IN : BOUDRIOT Jean, 1979. Propos
sur l’épave du Juste (1724-1759).
Neptunia, 133, p.4-5.
Deux mantelets de sabord. Photo A. Carré
Paroi intérieure d’un mantelet (sorte de volet sur axe
vertical) fermant les sabords de la batterie basse (où se
trouvaient des canons de 24 lors de la bataille des
Cardinaux). Constitué de trois portions de bordage à
l'extérieur, il est doublé, côté intérieur, par des planches
verticales fixées par des clous à tête de diamant. Côté
intérieur, deux boucles, visibles sur cette photo, servent à
le maintenir fermé lors de la navigation. Photo A. Fux ©
Musée national de la Marine, Paris
Paroi extérieure du même mantelet (sorte de
volet sur axe vertical) fermant les sabords de la
batterie basse (où se trouvaient des canons de
24 lors de la bataille des Cardinaux). À l'extérieur,
il est muni de pentures (roulant sur des gonds) et
de deux chevilles à boucle pour le cordage
servant à le maintenir ouvert.
Photo A. Fux © Musée national de la Marine,
Paris
Boulets de 24 livres (au premier plan)
et, dans la corbeille, de 2 livres, avec
de la mitraille (billes de plomb).
Extrait en 1973. © Musée national de
la Marine, Paris
Le musée national de la Marine possède une partie
des objets du vaisseau le Juste remontés lors de la
seconde campagne de dragages effectuée, en
1973, pour élargir le chenal de navigation dans
l’embouchure de la Loire.
Fusil d’infanterie provenant de l’épave du Juste, 1759.
Photo P. Dantec (contourage Loïc Ménanteau). Musée national de la Marine,
Paris
Valet (paquet de vieux cordages pour bourrer le
canon), de forme cylindrique (diamètre 9 cm) et
d’une hauteur de 9 cm (poids total : 1,05 kg). Il
est lié avec du bitord (ici, deux fils de caret - en
chanvre - tordus ensemble et goudronnés.
© Musée national de la Marine, Paris
In : BOUDRIOT Jean, 1979. Propos
sur l’épave du Juste (1724-1759).
Neptunia, 133, p.6 et 8
Bas dont le fil de laine est assez fin, montant sous le genou et aux formes
du mollet et du pied avec coutures à l'arrière du mollet et sur le côté du
pied.
Longueur totale : 66 cm (51 cm jusqu’au talon), largeur au mollet : 15 cm
Photo A. Fux © Musée national de la Marine, Paris
Les sédiments vaso-sableux ont permis la
parfaite conservation des textiles, comme
la laine de ces bas.
Cuillère en buis (16 cm de long)
provenant de l’épave du vaisseau
le Juste, récupérée en 1973 lors
des travaux de dragages réalisés
par l’entreprise Armor.
Coll. particulière
COMMUNE LIEU NOMBRE
Arzal Devant l’entrée de la Mairie 2
La Bernerie-en-Retz À Port-Royal, accès plage 2
Brest École navale 2
Le Croisic
Musée naval dans l’Hôtel d’Aiguillon (mairie),
fermé en 1994. Localisation actuelle indéterminée
(dépôt municipal ?)
2
Damgan Port de Pénerf 1
Gétigné Derrière l’espace Bellevue 1
La Flèche Prytanée national militaire 1
Indret
Ancien Établissement de la Marine d’Indret, actuel
Naval Group Nantes-Indret
2
Nantes
Affaires maritimes (jusqu’en mars 2020),
récupérés par maître Michel Quimbert
2
Château des ducs de Bretagne (réserves du
musée d’histoire de Nantes)
5
Direction des douanes (7, place Mellinet), dans le
jardin du bâtiment
1
État-Major (16, rue des Rochettes), 1 seul canon
sur une pelouse dans la cour
2
Grand port maritime Nantes-St-Nazaire. 1 des 2
canons devant les ateliers de Donges ?
2
Noirmoutier-en-l’ïle Cour intérieure du château (angle sud-est) 2
Paimbœuf Esplanade devant la mairie 4
Port-Louis
Bastion des Chambres de la citadelle de Port-
Louis (musée national de la Marine)
2
Préfailles
Sémaphore de la pointe St-Gildas
Promenade de pointe Saint-Gildas
2
1
La Roche-Bernard Site du Rocher 2
Les Sables-d'Olonne Entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume 2
Saint-Brevin-les-Pins Musée de la Marine de la pointe de Mindin 2
Saint-Nazaire
Dans le parc des expositions près de la salle
Jacques Brel (Petit Maroc), démolie en mars
2019, puis auraient été transférés dans un dépôt
lapidaire municipal
2
La dispersion géographique des 44 canons du Juste
récupérés en 1969 et 1973
Le chiffre indique le nombre de canons. Ceux dont la localisation actuelle (08-2020) est indéterminée
(dont 5 à Nantes) n’ont pas été représentés. Carte élaborée par Loïc Ménanteau à partir de Google Earth
Note : le tableau ci-contre est une version révisée et actualisée par nous en 2020 de celui correspondant à la note de
service n° 31 de l’Établissement de la Marine d’Indret (actuel Naval Group Nantes Indret), en date du 21 février 1974, qui
concernait la répartition des canons récupérés du Juste lors des campagnes de dragages de 1969 et 1973.
Sur le bastion des Chambres (1616) de la citadelle de Port-Louis (Morbihan),
2 canons en fer du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 09-03-2011
Deux canons en fer du Juste (les 2 au premier plan), sur le bastion des Chambres de la citadelle de Port-Louis
(Morbihan). Musée national de La Marine. Port-Louis.
Détail de la partie arrière d’un des canons du Juste
où est gravé le chiffre 5.
© Photos André Lorin, 23-08-2020
Bastion des Chambres
de la citadelle de Port-Louis
Sur le port de Penerf (Damgan, Morbihan),
1 canon en fer du Juste
Photos Loïc Ménanteau, 02-08-2020
Photos Loïc Ménanteau, 02-08-2020
Marie-Odile Jarligant, maire, des membres du conseil municipal,
Cécile Perrochon, historienne, et André Triballier devant les
canons restaurés. Le Télégramme, 12-10-2015
Restauration de deux canons du Juste par la municipalité d’Arzal (Morbihan)
« Vendredi 9 octobre, lors d'une cérémonie à la salle
socioculturelle, Marie-Odile Jarligant, maire, s'est félicitée du
retour des deux canons ornant les jardins de la mairie et
provenant de la flotte mise à mal lors de la terrible bataille des
Cardinaux.
Après une restauration des affûts et la construction, à l'identique,
de nouveaux chariots par les agents des services techniques,
cette soirée rassemblant près de cent Arzalais était l'occasion
d'honorer et de se souvenir. Un rappel historique de la bataille et
des combats du front de Vilaine ont été présentés par Cécile
Perrochon et André Triballier. »
Extrait d’un article de Ouest-France, 13 octobre 2015
Marie-Odile Jarligant, maire 2e à gauche) et les élus municipaux ont accueilli ces deux pièces d’artillerie
marine de plus de 250 ans ! Ouest-France, 13 octobre 2015
Entre la mairie et l’église d’Arzal, deux canons de 24 livres du Juste. Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
Entre la mairie et l’église d’Arzal, un des deux canons de 24 livres du Juste.
Longueur : 3,16 m, diamètre (culasse) : 0,38 m. Photos Loïc Ménanteau, 16-08-2020
Les deux mêmes canons du
Juste à Piriac-sur-Mer. En
2008, ils avaient été prêtés
pour plusieurs années à la
municipalité par la mairie
d’Arzal.
Ces deux canons, d’une
longueur d’environ 3,10 m,
pèse chacun environ deux
tonnes.
Ils sont placés maintenant
devant la mairie d’Arzal
(photos antérieures).
Photo Rémi Jouan, 09-2008
Sur le site du Rocher à La Roche-Bernard (Morbihan),
2 canons en fer du Juste (de 24 livres)
Photo Loïc Ménanteau, 02-08-2020
Photos Loïc Ménanteau, 02-08-2020
Un des cinq canons du Juste donnés à l’ancien musée des Salorges. Ils sont actuellement stockés dans les
réserves du musée d’histoire de Nantes au château des ducs de Bretagne.
© Photo André Lorin
Ville de Saint-Nazaire :
2 canons du Juste dans une réserve lapidaire
Stockés dans le parc des expositions (Petit Maroc), près de la salle Jacques Brel, démolie en
mars 2019, les deux canons du Juste remis à la Ville de Saint-Nazaire auraient été déplacés
et, avec d’autres canons postérieurs (époque napoléonienne), emballés et déposés dans la
réserve lapidaire de la ville (après avoir été nettoyés par un professionnel). Ceux du Juste ne
semblent pas être sur la photo. © Photo Ville de Saint-Nazaire
Musée municipal d’histoire de Nantes
(Château des ducs de Bretagne) :
5 canons du Juste dans les réserves
Canon de 24 livres. Photo Loïc Ménanteau, 06-08-2020
À la direction des Douanes (7, place Mellinet)
à Nantes, un canon du Juste
Canon de 18 livres. Photo Loïc Ménanteau, 07-08-2020
À l’État-Major, 16, rue des Rochettes,
à Nantes, un canon du Juste
In : BOUDRIOT Jean, 1979. Propos
sur l’épave du Juste (1724-1759).
Neptunia, 133, p. 7.
Un canon en fer, vraisemblablement du
Juste, devant les ateliers, à Donges, du
Grand Port Maritime de Nantes Saint-
Nazaire.
Photo GPMNSN, 27-08-2020
Canons du Juste conservés à l’ancien Établissement de la Marine d’Indret
(actuel Naval Group Nantes-Indret)
Deux canons en fer du Juste. In : JAMOIS Thibault, 2011. Indret. Manufacture de
canons pour la Marine (1777-1827). DCNS, 119 p. (p. 23). © Photo DCNS Nantes
Indret
Un des canons du Juste à Indret (Naval Group Nantes-Indret).
© Photo Guillaume Coiscaud (Pôle Historique d'Indret), 24-08-2020
À Paimbœuf, les 4 canons du Juste sur l’esplanade devant la mairie
Deux canons de 28 livres (avant-plan) et de 18 livres (arrière-plan). Photo panoramique Loïc Ménanteau, 08-05-2018
Les quatre canons furent placés à cet endroit à l'initiative de M
Prézelin, maire de Paimbœuf. Leur mise en place a donné lieu à
une cérémonie avec prise d'armes, en présence du médecin
général Carré, de l'administrateur en chef Kerfant, chef du quartier
des Affaires maritimes de St-Nazaire, du capitaine de corvette
Luneau, commandant du dragueur océanique Baccarat et de son
équipage (source : Véronique Mathot).
Un des deux canons de 24 livres. Photo Loïc Ménanteau, 08-05-2018
Les deux canons de 18 livres. Photo Loïc Ménanteau, 08-05-2018
Devant l’entrée du fort de Mindin (musée de la Marine) à St-Brevin-les-Pins, 2 canons du Juste
Photo panoramique Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Devant le Sémaphore de la pointe Saint-Gildas (Pornic), 2 canons du Juste
Photo panoramique Loïc Ménanteau, 27-07-202000
2 canons du Juste devant le Sémaphore de la pointe Saint-Gildas (Préfailles)
Photos Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Face à la mer, Promenade de la pointe Saint-Gildas, à Préfailles, 1 canon du Juste
Photos Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Encadrant l’accès à la plage de Port-Royal (La Bernerie-en-Retz), 2 canons du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Photos Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Face à la mer, un des deux canons
Dans la cour intérieure du château de Noirmoutier-en-l’Île, 2 canons du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Photos Loïc Ménanteau, 27-07-2020
À gauche de l’entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume (Les Sables d’Olonne), 1 canon du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
À droite de l’entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume (Les Sables d’Olonne), 1 canon du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Avant sa restauration au laboratoire nantais Arc’Antique, canon
du Juste provenant du Fort Saint-Nicolas aux Sables d’Olonne
où il avait été placé en 1973. Photo Arc’antique, juin 2004
Le même canon en cours de restauration à Arc’Antique,
ce qui a permis de découvrir dans son fût une grappe
de raisin. Photo Arc’antique, juin 2004
Un des deux canons
du Juste donnés aux
Sables d’Olonne
envoyé à Nantes pour
restauration à
Arc’Antique grâce à
l’initiative de la
municipalité (par
l’intermédiaire du
musée national de la
Marine).
Derrière l’espace Bellevue à Gétigné, 1 canon du Juste
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Photos Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Ce canon a été donné à la commune de Gétigné par M. Paul Tesson, ancien scaphandrier et spécialiste
de travaux sous- marins. En 1969, il était le directeur associé de l’entreprise Armor qu’il codirigeait avec
Mr Richard (ingénieur). Lors de la répartition des pièces d’artillerie du Juste, deux avaient été attribuées
à l’entreprise Armor. Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Des restes humains ont été récupérés lors des opérations de
dragages. Ils ont été inhumés le 1er novembre 1984 au
monument des marins situé sur la place Levoyer à Trentemoult
(Rezé).
Hommage aux marins qui ont péri lors du
naufrage du Juste
Article de
Ouest-France
du 2 novembre
1984
Photos Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Merci
pour votre
attention
Orientation bibliographique
BARRAULT E.B., 1956. Épaves des Cardinaux. Neptunia, 42, p. 10-13.
BOUDRIOT Jean, 1973-1977 (réimpr. 1978, 1983, 1997 et 2006). Le Vaisseau de 74 canons : traité pratique d'art naval. Grenoble, Éditions des Quatre Seigneurs, coll. « Archéologie navale
française », 4 volumes.
BOUDRIOT Jean, 1979. Propos sur l’épave du Juste (1724-1759). Neptunia, 133, p.1-8.
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250e anniversaire de la bataille), p. 45-57.
CERINO Christophe, 2007. Enjeux stratégiques et opérations navales britanniques en Bretagne-Sud au XVIIIe siècle. Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, PUR, 114-4, p, 133-148.
CHALINE Olivier. 2011. Quiberon Bay, 20 novembre 1759 : la bataille des Cardinaux, victoire anglaise. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux.
Actes des conférences présentées lors du 250e anniversaire de la bataille), p. 17-29.
CREIS Guillaume, 2002. Étude du mobilier provenant de l’épave du Juste (1759), localisée dans l’estuaire de la Loire. Univ. Paris I Panthéon - Sorbonne, 2 vol. ( 1, 95 p, + 2, 27 fig., 42
dessins + 51 photos).
DEBAYE Yann, 2020. Le naufrage du Juste ou l’impossible procès 1759-1764. JadisÉditions, 215 p.
ÉRIAU Jean-Michel, 1986. Le trésor des homards verts. Éditions France-Empire, 228 p. + 24 p. (photos).
ÉRIAU Jean-Michel, 2005. La bataille des Cardinaux et ses épaves (1759). In : Michel L’HOUR et Élisabeth VEYRAT (dir.), 2005. La Mer pour Mémoire. Archéologie sous-marine des épaves
atlantiques. Somogy Éditions d’Art et buhez (Musées et Écomusées de Bretagne), p. 226-228.
LA CONDAMINE Pierre de, 1986. 20 novembre 1759 Baie de Quiberon - Rade du Croisic Le combat des Cardinaux. Éditions Le bateau qui vire.
LE MOING Guy, 2011. La bataille navale des Cardinaux. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences présentées lors du 250e
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LE MOING Guy, 2002. La bataille navale des « Cardinaux » (20 novembre 1759). Economica, coll. Campagnes et stratégies, 179 p.
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NICOLLIÈRE-TEIJEIRO S. de la, 1878. Combat de Belle-Île ou des Cardinaux. Nantes, A.-L. Morel, 42 p.
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PERROCHON Claude, 2011. La bataille des Cardinaux et le blocus de la Vilaine. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences
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RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La bataille des Cardinaux 1759, le 20 novembre à 16 heures. Le combat des Cardinaux ou, selon les Anglais, « La bataille de la baie de Quiberon ». 20
aquarelles. Cheminements, n.p.
PLUYETTE Henri, 1980. Le blocus de la Vilaine 1759-1762. Priziac, 272 p.
RENAUDEAU Gilles (dir.), 2009. La Bataille des Cardinaux. Lieux et vestiges de la bataille. Édité à l’occasion du 250e anniversaire de la bataille, 81 p.
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http://www.infobretagne.com/bataille-belleile-cardinaux.htm
Jim POWERS, 2016. Sea power session 9-quiberon bay. Importante présentation PowerPoint.
https://fr.slideshare.net/jbpowers/sea-power-session-9quiberon-bay
Dispersion des objets récupérés en 1969 et 1973 sur l’épave du vaisseau le Juste
(CREIS, 2002, p. 18-20)
« Mobilier se trouvant théoriquement au musée naval du
Croisic », puis restitué au musée national de la Marine
après la fermeture du musée en 1994
- 32 boulets de 24 livres,
- 20 boulets de petits calibres,
- 3 boulets ramés ou fragments,
- 1 kilogramme de mitraille de plomb,
- 1 corne d’amorce,
- 4 poulies simples de 35 centimètres de long,
- 1 poulie simple de 40 centimètres de long,
- 1 poulie double de 30 centimètres de long,
- 4 réas de poulie,
- 1 pomme de racage,
- 3 longueurs de pièces pour haubans (râteliers à cabillots ou porte-
haubans ?),
- 1 morceau de fusil,
- 1 maillet sans manche,
- 1 herminette,
- 2 manches,
- 2 tourne-à-gauche (?)
- 2 gouges.
Mobilier se trouvant théoriquement au Musée National de la Marine
de Port-Louis.
- 8 boulets de 24 livres,
- 2 boulets de petits calibres,
- 4 boulets ramés ou fragments,
- 1 kilogramme de mitraille de plomb,
- 1 mantelet de sabord pour la batterie des canons de XXXVI livres,
- 1 taquet de tournage de 1 mètre de long,
- 1 taquet de tournage de 70 centimètres de long,
- 1 poulie simple avec réa en bronze de 55 centimètres de long,
- 1 poulie simple, moitié de poulie à violon,
- 1 poulie coupée de 55 centimètres de long,
- 1 poulie simple de 30 centimètres de long,
- 4 poulies simples de 35 centimètres de long,
- 1 poulie simple de 40 centimètres de long,
- 1 poulie simple de 50 centimètres de long,
- 1 poulie simple avec croc,
- 1 poulie double de 30 centimètres de long,
- 1 poulie triple,
- 4 réas de poulie,
- 2 pommes de racage,
- 3 longueurs de pièces pour haubans (râteliers à cabillots ou porte-haubans ?).
Mobilier se trouvant théoriquement au Musée National de la Marine de Brest
- 2 canons en fer,
- 1 boulet en fonte,
- 2 boulets de 45 millimètres (peut-être des balles de 1 livre très concrétionnés),
- 1 demi boulet ramé,
- 1 flasque gauche d'affût de canon,
- 1 essieu de canon,
- 2 roues d'affûts de canon,
- 2 poulies simples,
- 1 réa,
- 1 boule de racage,
- 1 croc avec cosse,
- 1 pièce en fer de 40 centimètres de longueur,
- 1 pièce de bois,
- 1 hache,
- 1 chapeau,
- 1 paire de bas.
Liste du mobilier dont l’emplacement reste à préciser
- Une quarantaine de canons en fer de XXIV, XVIII et VIII livres,
- Une soixantaine de boulets de 24 livres,
- Une dizaine de boulets de petits calibres,
- 5 boulets ramés ou fragments,
- 2 coins pour hausse de canons,
- 3 barres à pinces,
- 1 boutefeu,
- 1 refouloir,
- Une cinquantaine de mètres cubes de bois et charpentes, toutes en chêne,
- 2 montants de bois « semblant provenir d’une rampe d’escalier »,
- 1 margouillet,
- 4 pommes de racage,
- 5 poulies simples de tailles diverses,
- 8 poulies doubles de tailles diverses,
- 1 poulie violon,
- 2 réas de poulie,
- 3 caps de mouton,
- 1 débris identifié comme appartenant au four de la cuisine ou du boulanger,
- Plusieurs grappins tordus, entremêlés et très rouillés,
- 2 morceaux d’ancre : un demi-bras et une verge « ne semblant pas appartenir l’un à l’autre »,
- 1 hache,
- 1 mailloche en bois,
- 1 marteau,
Les objets présentés dans une vitrine consacrée au Juste au musée national de la Marine (de Paris) avant sa
rénovation (avril 2017-fin 2021), ainsi que tous ceux conservés au Fort de Romainville, lieu de conservation, entre
2000 et 2016, des objets non présentés par le musée national de la Marine. Quarante-cinq objets ou groupes
d’objets ont été inventoriés et étudiés par Guillaume CREIS (2002), et une cinquantaine d’autres, simplement
répertoriés par lui.
I - Objets inventoriés et étudiés (CREIS, 2002, p. 22-56)
1 - Les éléments liés à l’artillerie22
a) Les pièces d’affût-
- Un essieu et sa roulette en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.1, fort de Romainville) appartenant à un affût de
canon de 36 livres
- Un essieu et ses deux roulettes (numéro d’inventaire 5 SO 32.12, fort de Romainville), également d’un canon de 36
livres
- Un essieu avant (numéro d’inventaire 5 SO 32.14, musée national de la Marine) appartenant à un canon de 8 livres
- Un flasque en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.6, musée national de la Marine)
b) Les projectiles
- Un boulet de 24 livres (numéro d’inventaire 5 SO 32.17, musée national de la Marine)
- Un boulet ramé ou à deux têtes (numéro d’inventaire 5 SO 32.2, musée national de la Marine)
- 130 billes à mitraille en plomb (numéro d’inventaire 5 SO 32.18, musée national de la Marine)
- 5 balles de 1 livre (numéros d’inventaire 5 SO 32.32/1 à 5 SO 32.32/5, musée national de la Marine)
- 7 balles de 2 livres (numéros d’inventaire 5 SO 32.19/1 à 5 SO 32.19/7, musée national de la Marine). Elles ont pu
être utilisées en « grappes de raisins »
c) Divers
- Une corne à poudre dans une corne de bœuf de 48 cm de L. (numéro d’inventaire 5 SO 32.22, musée national de
la Marine)
- Un support de platine de canon (numéro d’inventaire 5 SO 32.23, musée national de la Marine)
- Un plateau de balance en cuivre (numéro d’inventaire 5 SO 32.38, Fort de Romainville)
- Un mantelet de sabord pour canon de 36 livres (numéro d’inventaire 5 SO 32.33, musée national de la Marine)
2 - Les éléments liés à la mâture et au gréement.
a) Les ouvrages de poulierie
- Un cabillot de bouline. (numéro d’inventaire 5 SO 32.26, Fort de Romainville)
- Un cabillot de bouline. (numéro d’inventaire 5 SO 32.27, Fort de Romainville)
- Une poulie simple en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.3, Fort de Romainville)
- Une poulie simple en orme, avec réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.4, Fort de Romainville)
- Une poulie simple, avec réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.7, Fort de Romainville)
- Une poulie double (numéro d’inventaire 5 SO 32.8, Fort de Romainville)
- Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.9, Fort de Romainville)
- Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.10, Fort de Romainville)
- Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.25 Fort de Romainville)
- Un cap de mouton en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.11, musée national de la Marine)
b) Le racage
- Une pomme de racage (numéro d’inventaire 5 SO 32.5, musée national de la Marine)
- Une pomme de racage en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.24, Fort de Romainville)
- Un bigot de racage en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.44, Fort de Romainville)
c) Les crocs
- Un croc (numéro d’inventaire 5 SO 32.15, Fort de Romainville)
- Un croc muni de sa cosse (numéro d’inventaire 5 SO 32.16, musée national de la Marine)
d) Les pièces de mâture
- Un chouquet dit « à la française » (numéro d’inventaire 5 SO 32.34, musée national de la Marine)
3 - Les cordages et les outils
- Un câble en chanvre (numéro d’inventaire 5 SO 32.35, musée national de la Marine)
- Un maillet en bois à fourrer (numéro d’inventaire 5 SO 32.43, Fort de Romainville)
4 - Le corps de pompe
- Un fragment de corps de pompe (numéro d’inventaire 5 SO 32.48, Fort de
5 - Les éléments liés à la charpente
- Une courbe en fer (numéro d’inventaire 5 SO 32.37, Fort de Romainville)
6 - Les armes légères
- Un fusil (numéro d’inventaire 5 SO 32.21, musée national de la Marine)
Mobilier se trouvant au musée national de la Marine à Paris (avant avril 2017) et
dans les réserves du musée au Fort de Romainville, l’ensemble transféré à
Dugny (Seine-Saint-Denis)
7 - Les objets de l’équipage
a) Les vêtements
- Une couverture en laine (numéro d’inventaire 5 SO 32.13, Fort de Romainville)
- Un chapeau (numéro d’inventaire 5 SO 32.28, Fort de Romainville)
- Un chapeau en feutre marron (numéro d’inventaire 5 SO 32.29, Fort de Romainville)
- Un bas en laine marron foncé (numéro d’inventaire 5 SO 32.30, musée national de la Marine)
- Un bas en laine marron clair (numéro d’inventaire 5 SO 32.31, musée national de la Marine)
- Une semelle de chaussure (numéro d’inventaire 5 SO 32.36, Fort de Romainville)
- Une botte (numéro d’inventaire 5 SO 32.40, Fort de Romainville)
b) Couteaux
- Manche de couteau à lame pliante (numéro d’inventaire 5 SO 32.46, Fort de Romainville)
- Manche de couteau (numéro d’inventaire 5 SO 32.47, Fort de Romainville)
c) Divers
- Une bouteille (numéro d’inventaire 5 SO 32.39, Fort de Romainville)
- Seau en cuir (numéro d’inventaire 5 SO 32.42, Fort de Romainville)
8 - Les outils du chirurgien
- Une marmite (numéro d’inventaire 5 SO 32.41, Fort de Romainville)
- Un bassin de commodité en étain (numéro d’inventaire 5 SO 32.45, Fort de Romainville)
9 - Éléments dont la fonction est inconnue
- Étrier en fer forgé. (numéro d’inventaire 5 SO 32.20, Fort de Romainville)
II - Autres objets répertoriés mais non étudiés (Mobilier
se trouvant au Fort de Romainville, transféré en 2016 à
Dugny) par Guillaume CREIS (2002, p, 56-59)
1 - Les éléments liés à l’artillerie
a) Les pièces d’affûts
Plusieurs fragments d’affûts de canon
Il s’agit d’essieux fragmentés, de roulettes et d’un fragment de flasque
b) Les projectiles
3 boulets de 24 livres en bon état
16 boulets de 24 livres concrétionnés.
2 boulets ramés
1 demi-boulet ramé
c) Divers
4 fragments de corne à poudre d’amorce de chef de pièce
Ces objets sont très fragmentés et dans un très mauvais état de conservation
2 - Les éléments liés à la mâture et au gréement
a) Ouvrages de poulierie
Nombreux fragments de poulies de tailles différentes : réas, morceaux de coffre,…
« Il est très probable que plusieurs de ces fragments proviennent d’un même objet, mais je n’ai
pas tenté de remontage ».
b) Crocs
Plusieurs crocs, de tailles différentes, avec ou sans leur cosse
« Ils sont identiques à ceux qui ont été présentés mais leurs dimensions restent proche du
croc inventorié n° 5 SO 32.15. »
c) Pièces de porte-haubans
Plusieurs chevilles à tête ronde pour chaîne de porte-haubans
Plusieurs pièces métalliques ressemblant à des cadènes et chevilles de porte-haubans
3 - Corps de pompe
« Leur état de conservation est bon malgré les nombreuses traces d’attaques de vers
marins. »
4 - Les objets de l’équipage
1 bas.
1 fragment de chaussure
1 semelle
4 pièces de textile
De nombreux fragments d’objets en cuir : semelles, talonnettes, renforts de couture, gaines
5 - Divers
1 plat en cuivre (ou en laiton) fragmenté et totalement aplati
1 chaudron en cuivre tordu et très fragmenté
- 26 canons en fer et une bouche de canon.
- Des débris d’affûts de canons : roues, essieux.
- Une cinquantaine de boulets de 14 centimètres de diamètre (boulets de 24 livres)
dont la plupart furent remontés en une seule fois dans la même benne.
- 4 boulets de 5, 7 et 8 centimètres de diamètre.
- Des petits boulets de la grosseur d’une bille et des récipients pour ces petits boulets.
- Des boulets ramés.
- 3 barres à pinces.
- 2 cornes de bœuf.
- 1 boutefeu.
- 1 refouloir.
- Plusieurs grappins tordus, entremêlés et très rouillés.
- Des crosses de fusil en très mauvais état.
- 1 canon de fusil en bronze.
- Des petits boulets creux avec une pinoche au milieu.
- 1 récipient en cuivre complètement aplati « semblant être le fond d’une lampe à huile ».
- Des vestiges de chaussures, vêtements, chaussettes, chapeaux.
- Quelques morceaux de vaisselle cassée.
- 1 plaquette de bois avec inscription à l’encre de chine :
Comte ……….………. as De Dehors
Cariere
« L’inscription a disparu à l’air, mais c’est ainsi qu’elle a été déchiffrée dès sa sortie de l’eau. »
- 2 peignes.
- 1 écuelle en bois.
- 1 crâne et des ossements.
- 1 poignée d’épée.
- 1 cuiller.
- 1 poignée d’épée.
- 1 cuiller.
Inventaire des pièces retrouvées durant les opérations menées
du 3 au 6 juillet et du 3 au 13 octobre de l’année 1969 (CREIS, 2002, p. 15-17)
- Les restes d’un chapelet.
- 1 règle graduée articulée.
- 1 fourchette en métal argenté, très usée et toute tordue, portant
sur l’extrémité du manche une couronne et dessous des armoiries illisibles.
- 2 baguettes de tambour cassées mais complètes.
- 1 sac en cuir.
- 1 marteau.
- 1 mailloche en bois.
- 12 poulies simples, 11 poulies doubles de taille et de forme diverses.
- 1 poulie à violon, un bloc de poulies superposées, une poulie commencée et non achevée.
- 1 cap de mouton.
- 2 réas en bronze.
1 pièce de bois avec réas.
- 2 montants de bois « semblant provenir d’une rampe d’escalier ».
- 1 rondin de 45 centimètres de diamètre et un mètre de longueur, dont la moitié est effilée
avec une gorge d’environ 30 centimètres de profondeur.
« La partie non effilée avait 2 rainures dans le sens de la gorge. Un reste de corde passait
dans la gorge et les rainures. »
- Des fragments du corps de pompe.
- 1 boulet fiché dans une pièce de bois.
- De nombreuses pièces de bois équarri plus ou moins cintrées provenant de la carcasse du navire.
- 1 débris identifié comme appartenant au four de la cuisine ou du boulanger.
Il s’agit d’un bloc imposant, mais incomplet, de briquetage massif d’environ un ½ m3.
- morceaux d’ancre : un demi-bras et une verge « ne semblant pas appartenir l’un à l’autre ».
* Le demi-bras avec sa patte mesure 1,5 mètre de long et 0,6 mètre de large.
« D’après les documents d’époque », l’ancre complète « aurait environ 4 mètres de longueur de verge
et pèserait 2.600 livres ».
* La verge, apparemment coupée au ras du diamant, avec son organeau mesure 3,33 mètres de long.
« D’après les mêmes documents », cette ancre serait « nettement plus petite, pesant environ 1.500
livres ».
Inventaire du matériel historique récupéré au cours des travaux de dérasement de l’été 1973
de l’épave du vaisseau le Juste dressé par les Affaires Maritimes à Saint-Nazaire (CREIS, 2002, p. 18-20).
- 22 canons
- 2 portes de sabords
- 1 plate-forme mat
- 80 boulets gros calibres
- 50 boulets petits calibres
- 19 boulets doubles (ou partie)
- 5 kg mitraille de plomb
- 14 roues de canon
- 6 axes de canon (affût)
- 1 taquet de tournage : L = 1 mètre
- 1 taquet de tournage : L = 0,70 mètre
- 1 poulie simple avec croc
- 1 poulie simple avec réa en bronze : L = 0,55 mètre
- 1 poulie simple (1/2 poulie mandoline)
- 1 poulie coupée : L= 0,55 mètre
- 19 poulies simples : L = 0,35 à 0,30 mètre
- 4 poulies simples : L = 0,40 mètre
- 1 poulie simple : L = 0,50 mètre
- 5 poulies doubles : L = 0,30 à 0,28 mètre
- 1 poulie triple
- 2 têtes de mouton (1 grosse et 1 petite)
- 20 réas de poulie
- 2 coins pour hausse de canons
- 1 crapaudine
- 5 longueurs de pièces pour haubans
- 2 fusils (morceaux)
- 2 maillets sans manche
- 2 fourreaux en cuir
- 2 haches (1 emmanchée)
- 1 herminette
- 2 manches
- 2 tourne-à-gauche
- 2 gouges
- 4 cornes
- 4 chapeaux
- 3 peaux de cuir
- 1 cul de bouteille
- 6 chaussettes
- 2 étriers
- 2 manches de couteau
- 1 fourreau de couteau
- 1 botte de cuir
- 6 crochets de différentes tailles
- 1 margouillet
- 1 tirant d’essieu
- 10 boules de racage
- 1 couverture
- Divers morceaux de tissu
- Débris de chaussures
- Reste de marmite et de plat en cuivre
- Morceaux épars de 10 poulies environ
- 1 caissette d’os humains « non définis »
- Une vingtaine de canons en fer de 24, 18 et 8 livres.
- Une cinquantaine de mètres cubes de bois et charpentes (toutes en chêne),
brisées par la benne.
- 1 très long câble d’ancrage à 3 torons, d’environ 20 m de long et de 24 cm de
diamètre, « avec une très remarquable épissure ».
- 2 mantelets de sabord pour la batterie des canons de 36 livres.
- 1 chouquet de perroquet dit « à la française » ou « à chapeau ».
- Du matériel de l’atelier du charpentier : haches, herminettes, clous.
- Du matériel de l’atelier du cordonnier, dont les peaux préparées.
- Plusieurs chapeaux de feutre endommagés.
- Des couvertures kaki.
- Des bas de chausses endommagés.
- 1 paire de bas de chausses, tissés au métier, intacts.
- Des supports de platines, c’est-à-dire de mécanismes à silex destinés aux canons,
« identifiés par Monsieur Boudriot ».
Inventaire partiel des objets récupérés durant
l’opération de juillet 1973 dressé par le Comité
nantais de documentation historique de la Marine
Liste du mobilier dont l’emplacement reste à préciser (suite et fin)
- Des clous,
- 1 sac en cuir,
- 3 peaux de cuir,
- 2 fourreaux en cuir,
- 1 poignée d’épée,
- 1 morceau de fusil,
- des crosses de fusil en très mauvais état,
- des petits boulets creux avec une pinoche au milieu,
- 1 plaquette de bois avec inscription à l’encre de chine :
Comte ……….………. as De Dehors
Cariere
« L’inscription a disparu à l’air, mais c’est ainsi qu’elle a été déchiffrée dès sa sortie de l’eau. »,
- 1 fourchette en métal argenté, très usée et toute tordue, portant sur l’extrémité du manche une couronne et
dessous des armoiries illisibles,
- 1 cuiller,
- 1 écuelle en bois,
- Quelques morceaux de vaisselle cassée,
- 1 chapeau de feutre endommagé,
- 1 fourreau de couteau,
- 2 peignes,
- Les restes d’un chapelet,
- 1 règle graduée articulée (pied de Roi),
- 2 baguettes de tambour cassées mais complètes,
- 1 crâne et des ossements.
In CREIS, 2002 : « Ces objets peuvent, soit se trouver dans d’autres
musées français (comme le musée d’histoire de Nantes - réserves -,
situé dans le château des ducs de Bretagne), soit avoir été prêtés à
des musées étrangers, ou bien encore avoir été détruits ou perdus.
Il faut supposer que ces bois ont été, soit brûlés (comme ceux du
premier dragage), soit abandonnés au pourrissement.
Même sort que les précédents ?
N’ayant pu être identifié plus précisément, je suppose que celui-ci
n’a pas été conservé.
De ce fait, il y a de fortes probabilités qu’elle n’ait pas été conservée.
Ceux-ci n’apportant pas d’informations supplémentaires, je suppose
qu’ils n’ont pas été conservés. »
Dessins et photos des objets du Juste
étudiés dans son mémoire par Guillaume CREIS
IN : CREIS Guillaume, 2002. Étude du mobilier provenant de l’épave du Juste (1759),
localisée dans l’estuaire de la Loire. Univ. Paris I Panthéon - Sorbonne, 2 vol. ( 1, 95 p,
+ 2, 27 fig., 42 dessins + 51 photos).
DOCUMENT
Éléments du rapport de sondage du
Groupement de recherches historiques
archéologiques et scientifiques
maritimes (GRHASM) lors de son
intervention sur l’épave du Juste au
cours de l’été 1987.

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1759 Naufrage du vaisseau Le Juste dans l'embouchure de la Loire (France)

  • 1. La Légende Maritime du Pays de Retz Saison 1 Paimbœuf, jeudi 24 juillet 2020 (révisé en février 2021) Loïc Ménanteau géographe LETG Nantes loic.menanteau@gmail.com Dans les eaux troubles de l’estuaire de la Loire, affleurement de l’épave du Juste sur le fond sablo-vaseux. Photo sous-marine André Lorin, 1986
  • 2. Le Juste. Un des 11 naufrages présentés dans l’exposition permanente du Centre de découverte Terre d’estuaire (Cordemais). Module préparé par Loïc Ménanteau (2019)
  • 3. Portrait du roi Louis XV. Pastel de Quentin de la Tour, 1747. © Musée du Louvre Portrait du roi d’Angleterre George II. La guerre de Sept Ans (1756-1763) C’est une guerre qui oppose le royaume de France et l'archiduché d'Autriche, aux ro- yaumes de Grande-Bretagne et de Prusse, chaque bloc avec leurs empires coloniaux et leurs alliés. D’autres pays européens y participent, comme l'Empire russe aux côtés de l'Autriche et le royaume d'Espagne aux côtés de la France.
  • 4. La guerre de Sept Ans (1756-1763) Carte des grands mouvements de troupes anglaises et des grandes batailles lors de la Guerre de 7 ans en Nouvelle-France (Canada). Carte réalisée par Fanfan OakenShield C’est une guerre mondiale, car le conflit entre la France et la Grande-Bretagne commence en Amérique du Nord et s’étend dans les Antilles et en Inde. Dans ces régions géographiques, la France perd une grande partie de sa position vis-à-vis des Anglais. Les 18-19 août 1759, trois mois avant la bataille des Cardinaux, la flotte française du Levant, venant de Toulon, est interceptée par les Anglais et défaite lors de celle de Lagos (Algarve occidental / Barlovento, au Portugal). Vue générale de la première partie de la bataille navale de Lagos, les 18-19 août 1759. Peinture de Thomas Luny, 1770-79. © National Maritime Museum, Greenwich, Londres
  • 5. La guerre de Sept Ans (1756-1763) Médaille en bronze frappée à la fin de l’année 1759 :. - À gauche (avers : buste du roi George II, lauré, cheveux longs, en armure, avec étoile de la jarretière et ruban sur la poitrine. - À droite (revers) : au centre, un bouclier portant une fleur de lys inversée dans une jarretière, soutenu par le Lion d'Angleterre et le cheval de Hanovre. Autour sont inscrits les succès de l'année 1759, avec les noms des différents commandants et les dates. © The Trustees of the British Museum
  • 6. Allégorie de la puissance maritime britannique : la déesse Britannia, assise avec le dieu Neptune dans un char triomphant, tient avec sa main gauche un médaillon du roi George II. Des nymphes marines entourent le char et protègent les médaillons des plus éminents commandants des forces navales britanniques de la « glorieuse » guerre de Sept Ans, dont, au centre, Edward Hawke, le vainqueur de la bataille des Cardinaux / Battle of Quiberon Bay. La France perd 56 navires au cours de cette guerre contre 15 pour les Anglais. Gravé par Joseph Collyer d’après Thomas Stothard, 18 mars 1780. © The Trustees of the British Museum
  • 7. Après la défaite navale des Cardinaux, la France renonce à la mer France relinquishes the sea Médaille en bronze gravée par Thomas Pingo, 1759. © The Trustees of the British Museum Avers : Britannia triumphed Hawke commanded. Britannia triomphante, avec un trident et un bouclier, sur un hippocampe. Off Belleisle / Au large de Belle-Île, 1759 Avers : à gauche, la France avec un pied sur la figure de la tempête ; à gauche, Britannia, un pied sur la proue d’un vaisseau. Au-dessus, la nuit. Symbolique de la bataille des Cardinaux obtenue la nuit tombante par temps de tempête.
  • 8. Trois ans après le début de la guerre de Sept Ans, Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle, secrétaire d’État à la Guerre, propose au duc de Choiseul, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, de concentrer l’effort de guerre français sur la Grande-Bretagne et de l’envahir afin de contraindre son gouvernement à demander grâce, et ainsi imposer la paix à l’Europe. Retenue par le roi Louis XV, ce projet est entériné lors d'un conseil du roi de décembre 1758. Un cabinet secret voit le jour et est chargé de définir les grandes lignes du projet. Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle (1694-1747). Portait peint. Château de Versailles et du Trianon Nous nous trompons d’ennemi en combattant la Prusse ; c’est l’Angleterre qu'il faut écraser.
  • 9. Élaboré en partie par Étienne-François de Choiseul-Beaupré- Stainville, chef du gouvernement de Louis XV (1758-1770), le plan prévoyait de faire débarquer 100.000 soldats en différents points des îles Britanniques pour mettre fin à la participation de la Grande-Bretagne dans cette guerre. Pour préparer cette invasion, des centaines de bateaux de transport à fond plat (plus de 325) ont été construits au Havre, à Brest, Saint-Malo, Morlaix, Lorient et Nantes. Dès l’été 1759, 48.000 soldats étaient déjà prêts à traverser la Manche depuis le port du Havre jusqu’à Portsmouth (avec une action de diversion à Dunkerque). Cette force principale était placée sous le commandement du prince de Soubise. Une autre invasion, avec une force 17.000 hommes, elle commandée par le duc d’Aiguillon, était aussi prévue depuis le Morbihan, avec transport des troupes jusqu’en Écosse. Elle devait bénéficier de l’appui sur place de 20.000 Jacobites. La guerre de Sept Ans (1756-1763) 1759. Plan d’invasion de l’Angleterre par la France Portrait d’Étienne François de Choiseul (1719-1785). Peinture à l’huile de Louis-Michel van Loo., après 1763. © Château de Versailles Si j’avais su l’état de notre marine, peut-être que je n’aurais pas eu le courage de présenter le projet d’expédition.
  • 10. Nicolas-René Berryer (1701-1762), secrétaire d’État de la Marine (1758-61), était un ancien lieutenant général de police (1747-57) et n’avait aucune expérience navale. C’et pourtant lui qui participe, pour la Marine royale, à l’élaboration du plan d’invasion de l’Angleterre. Portrait peint par Jean- François Delyen. Musée de Troyes Mme de Pompadour protégea Berryer qui lui rendit beaucoup de services. Elle participe, de manière occulte, à l’élaboration du plan d’invasion. Portrait peint par Quentin de la Tour. Château de Versailles et du Trianon
  • 11. Une escadre de 21 vaisseaux de ligne, commandée par Hubert de Brienne, maréchal de Conflans, est préparée à Brest. Son but est d’escorter des bateaux de transport pour amener une armée terrestre de 17 000 soldats, réunie dans le Morbihan par le duc d’Aiguillon, jusqu’en Écosse. Cependant, un blocus naval hermétique est établi sur les côtes bretonnes françaises, par le Western Squadron de l’amiral Edward Hawke, ce qui empêche cette flotte de sortir de la rade de Brest. Une tempête contraint la flotte anglaise de se réfugier à Torbay (Devon). Dans ces circonstances, le 14 novembre 1759, profitant d'une accalmie météorologique, la flotte de Conflans quitte le port de Brest et se dirige vers la baie de Quiberon pour charger les troupes françaises destinées à l’invasion outre-manche. Vue du port de Brest prise de Bordenave. Dessin de Nicolas Ozanne. © Musée du Louvre
  • 12. NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE Le Soleil-Royal vaisseau de 80 canons première maréchal de Conflans, de Chezac brûlé et coulé le 22, au Croisic Le Tonnant vaisseau de 80 canons deuxième de Beauffremont, chef d'escadre Rochefort Le Formidable vaisseau de 80 canons troisième du Verger de Saint- André, chef d'escadre tué, pris L'Orient vaisseau de 80 canons première Budes de Guébriant, chef d'escadre, Rochefort L'Intrépide vaisseau de 74 canons deuxième de Chateloger Rochefort Le Magnifique vaisseau de 74 canons troisième Bigot de Morogues Rochefort Le Glorieux vaisseau de 74 canons première Villars de la Brosse Vilaine Le Thésée vaisseau de 74 canons deuxième de Kersaint mort, coulé au combat Le Héros vaisseau de 74 canons troisième de Sansay brûlé au Croisic par les Anglais Le Robuste vaisseau de 74 canons première de Vienne Vilaine Le Northumberland vaisseau de 70 canons deuxième de Belingant Rochefort Le Juste vaisseau de 70 canons troisième de Saint-Alloüarn tué, naufrage dans l’embouchure de la Loire Le Superbe vaisseau de 70 canons deuxième de Montalais coulé au combat Le Dauphin Royal vaisseau de 64 canons première d'Urtubie Rochefort NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE L’Inflexible vaisseau de 64 canons troisième de Caumont Vilaine Le Dragon vaisseau de 64 canons première de la Tousche le Vassor Vilaine L’Éveillé vaisseau de 64 canons deuxième de la Prévalais Vilaine Le Sphinx vaisseau de 64 canons troisième de Coutances Vilaine Le Solitaire vaisseau de 64 canons première de l’Angle Rochefort Le Brillant vaisseau de 64 canons deuxième de Bois-Château Vilaine Le Bizarre vaisseau de 64 canons troisième Le chevalier de Rohan Rochefort L’Hébé frégate de 30 canons désemparée par un abordage et obligée de rentrer à Brest avant la bataille des Cardinaux La Vestale frégate de 30 canons troisième de Montfiquet, lieutenant de vaisseau Vilaine L’Aigrette frégate de 30 canons troisième de Longueville, lieutenant de vaisseau Vilaine Le Calypso corvette de 16 canons troisième du Bois-Berthelot, enseigne, Vilaine Le Prince Noir corvette de 6 canons troisième de Kergariou de Roscoët, enseigne Vilaine DIVISIONS : première : avant-garde (escadre bleue) ; deuxième : corps de bataille (escadre rouge) ; troisième : arrière-garde (escadre blanche). Les 26 navires de la flotte française sortis de Brest le 14 novembre 1759
  • 13. Après être sortie de la rade de Brest le mercredi 14 novembre 1759 à 11 h du matin, la flotte française de Conflans se dirige vers les côtes du Morbihan. Le mardi matin 20 novembre, la petite escadre du commodore Robert Duff est aperçue à la sortie de la baie de Quiberon et Conflans décide de la prendre en chasse. Ce qu’il ignorait, c’est qu’Edward Hawke avait été prévenu très rapidement de la sortie en mer de la flotte française. La veille, il avait donné l’ordre pour que sa flotte quitte immédiatement son refuge de la baie de Torbay (Devon), au sud-ouest de l’Angleterre, pour rejoindre le sud des côtes bretonnes. Là, à leur grande surprise générale, les commandants de la flotte française voient apparaître à l’horizon la flotte d’Edward Hawke. Sur le point d’attaquer (sans doute avec succès) la petite flotte de Robert Duff, Conflans décide alors que la flotte se mette sur une seule ligne et se refugie dans la baie de Quiberon, où il pensait que les Anglais n’oseront pas l’attaquer. Il s’agit peut-être d’une erreur fatale. Il n’en est pas ainsi et, malgré de mauvaises conditions climatiques qui s’aggravent (vent fort d’environ 75 km/h, mer déchaînée), Hawke décide d’attaquer les vaisseaux français, en commençant par l’arrière-garde, souvent des deux bords. Ce n’est pas une bataille classique en ligne, il règne une grande confusion, et à ce jeu les Anglais sont beaucoup mieux préparés. Entouré par quatre vaisseaux anglais, le Juste subit des dégâts importants (gouvernail endommagé en quatre endroits, criblé de boulets, faisant eau de toutes parts…), mais il parvient à se dégager grâce à l’intervention du Soleil Royal. La bataille des Cardinaux, engagée vers 14 h 10, se termine en fin d’après-midi à 17 h 30, moment où, à la nuit tombante, Hawke décide d’arrêter le combat et de ne plus faire tirer les canons.
  • 14. Trajets des flottes anglaises et françaises avant et pendant la bataille des Cardinaux © Sémhur / Wikimedia Commons / CC-BY-SA-3.0
  • 15. Mardi 20 novembre 1759. Frise chronologique de la bataille des Cardinaux Harrieta 171. CC Creative Commons, 15-05-2016
  • 16. NOM RANG ANNÉE CONSTRUCTION COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES Rochester 4 1749 Robert Duff 50 350 Portland 4 1744 Marriot Arbuthnot 50 350 Falkland 4 1744 Francis Samuel Drake 50 350 Chatham 4 1758 John Lockhart-Ross 50 350 Belliqueux 4 1756 Thomas Saumarez 64 500 Ne participe pas à la bataille des Cardinaux ; navire français capturé le 8 novembre 1758 par l'Antelope, commandée par T. Saumarez. Petite escadre du commodore Duff Elle sera poursuivie par la flotte française et sur le point d’être défaite avant l’arrivée par surprise de la flotte anglaise commandée par Edward Hawke. Elle ne participera pas directement à la bataille des Cardinaux.
  • 17. Les forces en présence et bilan de la bataille navale des Cardinaux L’abandon du plan d’invasion de l’Angleterre BILAN HUMAIN ET MATÉRIEL 300-400 morts du côté anglais, 2000-2500 du côté français, et de nombreux blessés. Côté français : 21 vaisseaux de ligne, 5 navires plus légers (3 frégates, 2 corvettes). Côté anglais : 23 vaisseaux de ligne, dont un de premier rang (trois ponts, 100 canons), 5 frégates. Les 5 navires de la petite escadre du commodore Duff constituaient une force d’appoint en cas de besoin. Six vaisseaux perdus du côté français : 1 pris (Le Redoutable), 2 coulés (Le Thésée et Le Superbe), 2 brûlés et sabordés (Le Héros et Le Soleil Royal) et 1 naufragé (le Juste). Dispersion du reste de la flotte française : 11 navires se réfugient dans l’estuaire de la Vilaine et 8 à Rochefort, dans l’estuaire de la Charente (ils y resteront bloqués pendant plus de deux ans). Deux vaisseaux anglais, la Resolution et l’Essex, font naufrage sur le Plateau du Four, au nord-ouest de l’embouchure de la Loire, le second.
  • 18. NOM ESCADRE RANG ANNÉE CONSTRUCTION COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES Le Soleil Royal blanche vaisseau de ligne 1749 Paul Osée Bidé de Chézac 80 950 Sous la marque de Conflans - incendié par l'équipage au Croisic sur son ordre L’Orient blanche vaisseau de ligne 1756 Alain Nogérée de la Filière 80 750 Marque du chevalier de Budes de Guébriant - réfugié à Rochefort Le Formidable bleue vaisseau de ligne 1751 Louis de Saint-André du Verger 80 800 Marque de Saint-André du Verger - pris Le Tonnant blanche & bleue vaisseau de ligne 1740 Antoine de Marges de Saint-Victoret 80 800 Marque du chevalier de Bauffremont - réfugié à Rochefort Le Magnifique bleue vaisseau de ligne 1748 Sébastien-François Bigot de Morogues 74 650 Réfugié à Rochefort L'Intrépide blanche & bleue vaisseau de ligne 1747 Charles Le Mercerel de Chasteloger 74 650 Réfugié à Rochefort Le Héros bleue vaisseau de ligne 1735 Vicomte de Sansay 74 650 Démâté, puis échoué au Croisic et incendié par les Anglais Le Thésée blanche & bleue vaisseau de ligne 1757 Guy-François de Kersaint 74 650 Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le plateau de l'Artimon Le Robuste blanche vaisseau de ligne 1758 Fragnier de Vienne 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28 novembre 1761 Le Glorieux blanche vaisseau de ligne 1756 René Villars de la Brosse-Raquin 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762 Le Dauphin Royal blanche vaisseau de ligne 1735 André d’Urtubie 74 630 Réfugié à Rochefort Le Northumberland blanche & bleue vaisseau de ligne 1743 Vincent-Jean de Bellingant 70 630 Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de Brienne de Conflans Le Juste bleue vaisseau de ligne 1724 François de Saint-Allouarn† 70 630 Naufragé dans l’embouchure de la Loire Le Superbe blanche & bleue vaisseau de ligne 1738 Jean-Pierre-René-Séraphin du Tertre de Montalais 74 630 Coulé au combat Le Dragon blanche vaisseau de ligne 1745 Louis-Charles Le Vassor de La Touche 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 L'Éveillé blanche & bleue vaisseau de ligne 1752 Pierre-Bernardin Thierry de La Prévalaye 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28 novembre 1761 Le Brillant blanche & bleue vaisseau de ligne 1757 Louis-Jean de Kerémar 64 450 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 Le Bizarre bleue vaisseau de ligne 1751 Louis-Armand-Constantin de Rohan 64 450 Réfugié à Rochefort
  • 19. Nom Escadre Rang Année construction Commandement Canons Hommes Commentaires Le Solitaire blanche vaisseau de ligne 1758 Louis-Vincent de Langle 64 450 Réfugié à Rochefort Le Sphinx bleue vaisseau de ligne 1755 de Gouyon chevalier de Coutance La Selle 64 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762 L’Inflexible bleue vaisseau de ligne 1755 Tancrède de Caumont 64 Réfugié en Vilaine, jeté à la côte le 1er janvier 1760 par la tempête, puis démembré L’Hébé frégate 1757 Lagadec Mesedern de Kerloury 40 Sortie de Brest, endommagée au cours d’un abordage avec le Robuste, la frégate ne participe pas au combat, devant rentrer à Brest pour réparation5 La Vestale frégate 1757 de Montfiquet 34 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 L'Aigrette frégate 1756 de Longueville 34 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 La Calypso corvette 1756 Paul Alexandre du Bois-Berthelot 16 155 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 6 au 7 janvier 1761 Le Prince Noir corvette 1759 Pierre-Joseph Kergariou de Roscouet 6 Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit du 24 au 25 mai 1760 Il n’existe pas de vaisseau de premier rang (trois ponts) dans la flotte française.
  • 20. NOM ESCADRE RANG ANNÉE CONSTRUCTION COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES Royal George rouge 1 1756 John Campbell 100 880 Portant la marque de Edward Hawke Union bleue 2 Thomas Evans 90 770 Portant la marque de Sir Charles Hardy Duke bleue 2 1678 Samuel Graves 90 750 Namur blanche 2 1755 Matthew Buckle 90 780 Portant la marque d'Edward Boscawen Resolution blanche 3 1758 Henry Speke 74 600 Échoué sur le Plateau du Four Hero blanche 3 1759 George Edgcumbe 74 600 Warspite bleue 3 1758 John Bentley 74 600 Hercules bleue 3 1759 William Forterscue 74 600 Torbay rouge 3 1683 Augustus Keppel 70 520 Magnanime rouge 3 1748 Richard Howe 70 520 Mars blanche 3 1759 James Young 70 520 Swiftsure bleue 3 1750 Thomas Stanhope 70 520 Dorsetshire rouge 3 1757 Peter Denis 70 520 Burford rouge 3 1757 James Gambier 70 520 Chichester rouge 3 1753 William Saltren Willet 70 520 Temple blanche 3 1758 Washington Shirley 70 520 Essex blanche 3 1679 Lucius O'Brien 64 480 Échoué sur le Plateau du Four Revenge rouge 3 1673 John Storr 64 480 Montagu bleue 3 1757 Joshua Rowley 60 400 Kingston bleue 3 1697 James Shirley 60 400 Intrepid bleue 3 1747 Jervis Masplesden 60 400 Dunkirk blanche 3 1754 Robert Digby 60 420 Defiance blanche 3 1744 Patrick Baird 60 420 Flotte anglaise d’Edward Hawke 23 vaisseaux de ligne
  • 21. Nom type Année construction Commandement Canons Hommes Minerva frégate Alexander Hood 32 220 Venus frégate Thomas Harrison 36 240 Vengeance frégate Gamaliel Nightingale 28 200 Coventry frégate 1757 Francis Burslem 28 200 Sapphire frégate John Strachan 32 220 Autres navires attachés à la flotte anglaise d’Edward Hawke 5 frégates The HMS. Royal George Hawkes flag-ship at Quiberon Bay. Gravure sur une réplique d'un fanon de baleine. Le seul vaisseau à trois ponts et 100 canons de la bataille navale.
  • 22. Représentation de la grande Bataille par mer entre l‘Admiral Hawke et le Maréchal de Conflans livrée le 20 nov. 1759 à la hauteur de Belleisle. H, naufrage du Juste Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l'Histoire de France. Tome 103, Pièces 8880- 8964, période : 1758-1759 © Bibliothèque nationale de France, département des estampes et de la photographie, Paris
  • 23. The engagement of Belle-Isle. Novr 20, 1759. Gravé par John Cary, 1781 © The Trustees of British Museum
  • 24. Battle of Quiberon Bay Combat de Belle Isle Bataille des Cardinaux Déroute de Conflans Localisation : le triangle du cœur de la bataille navale 44 vaisseaux vont s’affronter dans ce triangle restreint 5 milles sur 6,5 milles marins, ou encore 9 sur 12 km. Carte marine n° 7068 Côtes ouest de la France. De la presqu’île de Quiberon aux Sables d’Olonne. SHOM, 1 : 50.000, 1986 naufrage du Juste
  • 25. À l’est de l’île d’Hoëdic, Le plateau des Cardinaux, avec les hauts-fonds rocheux des Petits et Grands Cardinaux ont donné leur nom à la bataille navale. Les Petits Cardinaux Les Grands Cardinaux Détail de la carte marine n° 7143 Côtes ouest de France. Abords des îles de Houat et de Hoëdic. SHOM, 1 : 20.000, 2002
  • 26. Hubert de Brienne, comte de Conflans (1690-1777) est âgé de 69 ans au moment de la bataille des Cardinaux. Il est Vice- amiral du Ponant depuis 1756 et maréchal de France depuis 1758. C’est lui le commandant de l’escadre de Brest de 21 vaisseaux de ligne qui devait escorter une armée terrestre de 17 000 soldats réunie dans le Morbihan, jusqu’en Écosse. À l’époque, on lui attribua la responsabilité de la défaite des Cardinaux, allant jusqu’à nommer cette bataille la défaite de Conflans. On lui reprocha notamment d’avoir donné l’ordre de se réfugier dans la baie de Quiberon plutôt que d’affronter les Anglais en pleine mer. Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis, duc d’Aiguillon (1720-1788). Portrait peint. © Musée des beaux-arts d’Agen Il était chargé d’organiser et de commander le corps expéditionnaire devant débarquer en Écosse pour envahir l’Angleterre. Celui-ci, formé par 17 000 soldats et officiers avec une centaine de bateaux de transport, était déjà concentré dans le Morbihan au début de novembre 1759. À droite, Joseph de Bauffremont-Courtenay (1714-1781). Il commande les escadre blanche et bleue de la flotte française et décide, sans respecter les ordres du maréchal de Conflans, de gagner Rochefort pour préserver ses navires. Détail d’un tableau représentant son entrée à Smyrne le 28-09-1766. © Musée national de la Marine, Paris
  • 27. Deux portraits gravés (à gauche, de 1747-65 ; à droite, de 1741) de Sir Edward Hawke. Knight of the most Honourable Order of the Bath and Rear Admiral of the White Squadron of His Majesty Fleet. © The Trustees of the British Museum Edward Hawke (1705-1781) Amiral du White Squadron de la flotte des sa Majesté (Royal Navy) depuis le 24 février 1757, c’est lui qui commandait la flotte britannique lors de la bataille des Cardinaux.
  • 28. The Battle of Quiberon Bay, 20 November 1759 Peinture à l’huile de Nicholas Pocock, 1812. © National Maritime Museum, Greenwich, London. Caird Fund.
  • 29. La bataille des Cardinaux, 20 novembre 1759. Peinture à l’huile de Richard Patton., 1760-90 © National Maritime Museum, Greenwich, London. Caird Fund. The Battle of Quiberon Bay, 20 November 1759
  • 30. Battle of Quiberon Bay La grande bataille de Belle-Isle le 20 novembre 1759 au cours de laquelle la flotte sous le commandement du maréchal Conflans fut défaite par la flotte britannique commandée par l’honorable Sir Edward Hawke, après noble Lord Hawke. Au centre, naufrage du vaisseau Le Superbe. Au premier plan, débris flottants d’une autre épave française. Gravé par Francis Chestham d’après Francis Swaine, vers 1780. In Lyttleton's Hist. of Eng. Vol III. p. 444."© The Trustees of the British Museum
  • 31. Battle of Quiberon Bay Une vue exacte de la glorieuse défaite de la flotte française (de Belle-Isle) sous le commandement du maréchal Conflans, par l’amiral Sir Edward Hawke, le 20 novembre 1759. À gauche, naufrage du vaisseau Le Superbe. Au premier plan, débris flottants d’une autre épave française. Gravé par J. Pass, vers 1800. © The Trustees of the British Museum
  • 32. The Battle of Quiberon Bay, 21 November 1759 - the Day After Les vaisseaux Le Soleil Royal et Le Héros sont en flammes sur la droite. Au premier plan, le HMS Resolution se trouve échoué sur son côté tribord. En face d'elle est HMS Essex, avec d'autres vaisseaux de la flotte britannique à l'ancre à l'arrière- plan. À gauche, le vaisseau Le Formidable, pris la veille par les Anglais est accompagné par une frégate britannique. Peinture de Richard Wright, 1760. © National Maritime Museum, Greenwich, London, Caird Collection
  • 33. Satire sur la victoire britannique à Quiberon Bay (bataille des Cardinaux), le 20 novembre 1759. L'amiral Hawke se tient triomphalement sur deux balles de marchandises et s'adresse à une Britannia reconnaissante ; à gauche, les marins se plaignent seulement que la nuit les a empêchés de se battre plus longtemps ; un Néerlandais se tient devant les balles en disant qu'il ne soutiendra plus le commerce français ; à droite, Louis XV réprimande l'amiral Conflans ; en arrière-plan, des navires français brûlent. Britons Glory or Admiral Triumphant. Gravé par John June (?), 20 novembre 1759. © The Trustees of the British Museum
  • 34. The English Hawke and the French Cock. A Fable / Le faucon anglais et le coq français. Une fable. By / par H. Howard Satire de la victoire britannique à Quiberon Bay, le 20 novembre 1759 avec une cour de ferme sur une falaise où un faucon (l'amiral Sir Edward Hawke) se tient sur un coq prostré (français) et des poulets fuient dans toutes les directions (sans doute les estuaires de la Vilaine et de la Charente !). Deux poulets se jetant dans la mer représentent les vaisseaux français le Thésée et le Superbe qui ont été coulés lors de la bataille navale ; deux autres gisant morts sont les autres vaisseaux français le Héros et le Soleil Royal qui ont été repoussés vers le rivage et brûlés. Au loin, à gauche, on aperçoit une bataille navale. Titre et versets gravés en deux colonnes par Henry Howard rendant compte de la victoire en termes d'attaque sur une ferme, concluant qu’il faut "chanter à la louange d'un [James] Wolfe et d'un Hawke". Gravé par William Elliott et publié par John Ryall, novembre 1759. © The Trustees of the British Museum, Londres
  • 35. Le vaisseau le Juste Le Juste sous voile. Peinture d’Eugène Magic, 1970. Sémaphore de la Pointe Saint-Gildas Mis en cale au début de 1724 à Rochefort, il est lancé en septembre 1725. Il était au moment de la bataille des Cardinaux, en 1759, le vaisseau le plus ancien de la flotte française. Principales caractéristiques : - Type de navire : vaisseau de 74 canons à deux ponts, percé de treize sabords à sa batterie basse - Tonnage brut : 1492 tonneaux - Dimensions : L : 49,50 m ; l (maître bau) : 14,08 m ; creux : 6,09 m - Déplacement : 2 250 tonnes métriques - Tirant d’eau : 6,34 m (étrave), 7,26 m (étambot) Sa mâture comprend un beaupré de 20,475 m de long et un grand mât de 47,125 m au-dessus du pont. Il possède une grande vergue de 29 m de long et une voilure maximale de 2 500 m2 Armement (à l’origine) : 26 canons de 36 livres à la première batterie, 28 canons de 18 livres à la deuxième batterie, 16 canons de 8 livres sur les gaillards et 4 canons de 4 livres sur la dunette. Le navire subit plusieurs refontes : à Rochefort de 1733 à 1734, à Brest de 1741 à décembre 1742, de nouveau à Rochefort de mars 1751 à début 1752. Il est ensuite radoubé à Brest de mars 1758 à avril 1759. C’est lors de sa dernière refonte à Rochefort, en 1751, que son artillerie est modifiée. Afin de l’alléger, on remplace les canons de 36 de sa batterie basse par des canons de 24 et on supprime les canons de 4 livres. Ainsi, lors de la bataille des Cardinaux, l’armement du Juste était de 70 canons : 26 de 24 livres, 28 de 18 livres et 16 de 8 livres.
  • 36. Chantier de construction du vaisseau le Juste, achevé en 1725, à l’arsenal de Rochefort. C’était un vaisseau de 74 canons à deux ponts complets, classé comme vaisseau de 2e rang, construit selon les plans de l’archictecte naval (premier maître constructeur) Julien Geslain (père). Ce qui différence ce modèle ancien de vaisseau de 74 canons des suivants, c’est qu’il n’a que 13 sabords (au lieu de 14) sur la partie basse. Dessin de EdelLinck, 1725, Veüe du vaisseau du Roy le Juste (…)
  • 37. Coupe longitudinale d’un vaisseau. In : DUHAMEL DU MONCEAU, 1752. Éléments de l’architecture navale ou traité pratique de la construction de vaisseaux. Paris, chez Charles Antoine Jombert, p, 86-87 (coll. Loïc Ménanteau),
  • 38. Vaisseau de 74 canons Vaisseau de 74 canons. Aquarelle de Nicolas Ozanne. Planche 12, vers 1760. In : VICHOT Jacques (Introduction & présentation), 1977. Deux albums de Nicolas Ozanne (1728-1811). Paris, éd. Association des amis du musée de la Marine, 76 p,
  • 39. An exact View of the Terrible, a French Man- of-War, of 74 Guns, taken the 14th October 1747, by the British Fleet, under the Command of Hawke. © The Trustees of the British Museum, Londres Le Terrible (à droite) est un navire de guerre français en service de 1740 à 1747. C'est un vaisseau de ligne de troisième rang portant 78 puis 74 canons sur deux ponts. Dimensions : L = 152 pieds français (soit 50,7 mètres), l = 44,4 (14,4 mètres), p = 21 (6,8 m de tirant d'eau), déplaçement : 1 500 tonneaux. Lancé à Toulon le 19 décembre 1739, il est considéré comme le premier modèle pour les vaisseaux de 74 canons qui ont été construits en grand nombre jusqu’au début du XIXe siècle. Pris par les Anglais en 1747, il fait partie de la Royal Navy jusqu'en 1763. Le vaisseau participe aux batailles navales de la guerre de Sept Ans contre les… Français, en Nouvelle- France (Canada), Guadeloupe)… !
  • 40. Arrières (poupes) des vaisseaux Le Terrible (à gauche) et Le Monarque (à droite). © The Trustees of the British Museum, Londres
  • 41. Dessein de la sculpture du vaisseau du Roy le Juste du port de 800 tonneaux et de 68 pièces de canons Le Juste est dessiné en 1724 et mis à l’eau à l’arsenal de Rochefort en septembre 1725. Il est révisé à l’arsenal de Brest en 1741, où un incendie l’endommage légèrement le 25 décembre 1742. Il est ensuite caréné au même arsenal en 1744 et de nouveau révisé à Rochefort en 1751. Les dessins de la proue et de la poupe du vaisseau ont été réalisés lors de sa révision à l’arsenal de Rochefort, plus de 20 ans après son lancement.
  • 42. Maquette du XVIIIe siècle d’un vaisseau de 74 canons. Musée de la Marine à Rochefort Maquette d’un vaisseau de 74 canons. Vers 1782. Rijksmuseum Maquette du XVIIIe siècle d’un vaisseau de 74 canons. Vers 1782. Musée de la Marine à Rochefort
  • 43. Portrait de Louis Aleno de Saint-Aloüarn. Il est représenté comme sur la plupart des portraits des “officiers des vaisseaux du Roy” : en uniforme de la Marine, la main droite glissée dans le gilet, avec un vaisseau qui, à l’arrière-plan, est éclairé par un rayon de soleil, sous un ciel nuageux… C’était le fils du capitaine commandant le Juste, François Marie Aleno de Saint-Alloüarn, lors de la bataille des Cardinaux. Son père et son oncle, François Aleno de Saint Alloüarn, marquis de Rosmadec, qui était le capitaine en second du navire (et frère cadet du commandant), périrent tous les deux lors de la bataille. Le 30 mars 1772, il prend possession de l’Australie au nom du roi de France. Il décède la même année, le 27 octobre, à Port Louis (Isle de France / île Maurice). Peinture non signée. Collection de M. Tugdual de Kerros Louis Aleno de Saint-Aloüarn (1738-1772) fils du capitaine et neveu du second du Juste
  • 44. Équipage du Juste au départ de Brest Capitaine commandant : François Marie Aleno de Saint-Alloüarn Équipage et troupes de terre : environ 630 hommes In : La Roërie G., 1946. Navires et marins de la rame à l’hélice. Paris, Librairie Rombaldi, 412 p. (p. 129). Au départ de Brest, en 1759, l’équipage du Juste est formé de 630 (ou 634) hommes dont 11 officiers (l’un d’eux chirurgien) et 5 gardes de la Marine (élèves officiers), 68 officiers mariniers (sous-officiers) et 351 matelots (dont une soixantaine de mousses), tous bretons. La pénurie de marins nécessite l’embarquement de 180 hommes de troupes de terre dont 140 sont miliciens garde-côtes originaires de Quimper et de Pont-Croix, en cours de formation et tirés au sort pour faire partie de régiments de grenadiers royaux.
  • 45. Le 20 novembre 1759, lors de la bataille des Cardinaux, le Juste s'écarte de la zone des combats et gagne la pointe du Pouliguen. Son but initial était d’aller se réfugier, comme 8 autres vaisseaux l’on fait à Rochefort, dans l’estuaire de la Charente, mais, en piteux état, il cherche à gagner Saint-Nazaire pour faire des réparations. Tous feux éteints pour ne pas se faire repérer, l'équipage tente des réparations de fortune sur son gréement. Dans l'impossibilité de mouiller l'ancre du fait du mauvais état de son câble, le Juste ne peut attendre la pleine mer pour appareiller et fait route vers Saint-Nazaire. Arrivé à proximité de l'estuaire, on fait tirer les canons pour appeler au secours. Le pilote du vaisseau indique alors qu'il était plus prudent de mouiller le navire pour attendre le flot. Il est 9 h du matin. L'ancre est mise à l'eau, mais le Juste se met à toucher de toutes parts. La mer baisse encore et, malgré le jet des boulets et le pompage des cales, il est impossible de dégager le navire. Les mâts sont coupés, sans résultats, et l'on met les canots à la mer. Le navire coule sur place en trois heures. La grande chaloupe était inutilisable et, à l'aide de radeaux, les membres de l'équipage tentent de gagner la côte. Dans une mer très forte, de nombreux radeaux se retournent et beaucoup de marins périssent noyés. Seulement 150 hommes sur les 634 à bord réussissent à se sauver du naufrage. Le naufrage du Juste Le mercredi matin 21 novembre 1759, entre 9 h et 12 h
  • 46. Le Tonnant , à gauche, est en train de virer et le Juste (à droite) vire "vent devant" pour aller à Rochefort. Harcelé par les anglais, il ira se mettre à l'abri devant Penchâteau (Le Pouliguen) dans la nuit du 20 au 21 noviembre 1759. Aquarelle n° 7 de Pierre Raffin- Caboisse. In: La bataille des Cardinaux. 1759, le 0 noviembre à 16 heures, Le Combat des Cardinaux ou, selon les Anglais, “La bataille de la baie de Quiberon”. 20 aquarelles. Cheminements .
  • 47. Rapport au ministre de la Marine par M. de Farcy, enseigne de vaisseau à bord, l'un des deux officiers rescapés du naufrage : « J'ai l'honneur de vous rendre compte du triste sort du Juste, commandé par M. de Saint-Allouarn, et sur lequel je servais en qualité d'enseigne. Nous sommes partis de Brest le 14, et le 20 à la pointe du jour, nous avons eu connaissance de six vaisseaux anglais que l'on a signalés. Un moment après, nous en avons encore découvert huit, et ensuite dix-neuf autres. Aussitôt qu'on aperçut les premiers, on les chassa, et quand les derniers furent signalés, M. de Couflans arriva sur quelques-uns de nos vaisseaux qui, en chassant, étaient tombés sous le vent. Dans le même moment, les Anglais tinrent le vent et donnèrent le temps à plusieurs de leurs vaisseaux qui s'étaient dispersés de se rallier au corps de l'armée. Ils se mirent tous sur une ligne, et environ une heure après ils commencèrent à nous donner chasse. Comme nous avions forcé de voiles et pris de l'avance, l'ennemi ne nous joignit que sur les deux heures et demie, moment auquel il nous attaque. Dans le combat, qui dura jusqu'à environ huit heures, M. de Saint-Allouarn reçut une balle dans l'épaule qui le mit hors d'état de continuer à se battre ; dans le même instant, M. de Rosmadec, son frère et son second, fut aussi blessé si dangereusement qu'il en mourut le soir même. M. de Tremigon, notre quatrième lieutenant, et M. de Perier de Crenan, garde de la Marine, furent également blessés. M. de Perier de Montplaisir, troisième lieutenant du vaisseau, qui était destiné à être pendant le combat sur le gaillard d'arrière, prit aussitôt le commandement et continua à tirer en attendant M. du Chatel, notre lieutenant, qu'il envoya sur-le-champ avertir, à la première batterie, de l'accident des capitaines. M. du Chatel se rendit à l'instant sur le gaillard d'arrière, et N. de Perier à un autre poste. Nous continuâmes à nous battre jusqu'au moment où M. le maréchal de Conflans vint se présenter à quatre vaisseaux ennemis qui nous avaient entourés et si fort maltraités par leur feu vif et continuel, qu'ils nous auraient sûrement coulés bas sans lui. Son secours nous mit en état de forcer de voile pour serrer davantage la ligne, mais, nous voyant degréés de toutes pièces et faut à fait hors de combat par le mauvais état de notre gouvernail qui manquait en quatre endroits différents, et sur lequel nous ne pouvions plus compter, nous fûmes obligés de porter au large pour pouvoir, par cette feinte, reporter à terre et aller chercher un mouillage pour nous regréer. Nous gagnâmes la pointe du Poulien (Pouliguen), et y mouillâmes sur la parole de notre pilote-côtier, qui nous assura que nous y serions hors d'insulte. Nous travaillâmes toute la nuit à notre gréement que nous ne pûmes rétablir que fort imparfaitement, et le lendemain, à la pointe du jour, nous mîmes notre petit canot à la mer pour boucher les voies d'eau que nous avions à la flottaison. La crainte que la lumière ne nous fit reconnaître nous avait empêchés de le faire dès le soir même. Cet ouvrage fait, nous voulûmes jeter l'ancre ; mais, nous apercevant en virant que notre câble était prêt à manquer, le même pilote demanda qu'on mit le petit foc dehors pour faire arriver le bâtiment, sans quoi nous courions risque de nous perdre. Il nous fit aussi mettre le petit hunier dehors, et nous coupâmes notre cable dans l'endroit où nous nous étions aperçus qu'il manquait. Notre dessein, en appareillant, était de donner dans Saint-Nazaire, les vents étant bons pour y entrer. Nous avions déjà fait le signal de reconnaissance à la terre, mis le pavillon en berne, et tiré plusieurs coups de canon pour appeler des pilotes du lieu, quand le nôtre, voyant que nous approchions un peu trop de terre, jugea à propos de nous faire mouiller pour attendre le flot ; nous ne l'eûmes pas plutôt fait que l'on s'aperçut que le vaisseau touchait de toutes parts et qu'il était impossible, quelque manœuvre que nous fissions, de nous retirer, la mer baissant encore de l'endroit où nous étions appelé la Bature-Duvers (La Basse du Vert). » Archives du Ministère de la Marine, Dossiers La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
  • 48. Note dans la copie du rapport de l'amiral Hawke, déposée aux Archives de la Chambre de Commerce de Nantes : « L'équipage fit un radeau ; et comme il était impossible de sauver tout le monde, le sieur Dubois, qui le voyait prêt à mettre au large, sauta du bord du vaisseau sur le radeau, et tomba sur la tête d'un matelot qu'il écrasa. Le sieur Perier, brave officier et excellent citoyen, ne voulut pas survivre à la disgrâce à la Marine. Il se banda les yeux de son mouchoir, et se laissa tomber à la renverse dans la mer éloigné d'environ deux lieues de la rivière de Saint-Nazaire. Nous mîmes alors tout en œuvre pour soulager et alléger le vaisseau qui était prêt à se briser. Nous fîmes enfoncer toutes les pièces d'eau qui étaient dans la cale, pomper et jeter à la mer nos boulets et mille autres choses. Nous coupâmes le mât d'artimon, mais le tout sans succès. Nous mîmes alors nos deux canots à la mer pour sauver notre monde. Il nous fut impossible d'y mettre la chaloupe, ayant perdu dans le combat les palans qui étaient nécessaires, et n'ayant pas eu le temps de les réparer. Enfin, pour empêcher que la mâture ne fit ouvrir tout à fait le vaisseau, nous coupâmes le grand mât ; mais, voyant que toutes ces précautions étaient inutiles et que le bâtiment se perdait absolument et sans ressource, nous pensâmes tous à nous sauver. MM. de Saint-Allouarn et de Perier se mirent sur le même rats. M. de Saint-Allouarn est mort dans la traversée, et l'on a trouvé dans les poches de M. de Perier, qui est venu expirer à la côte, les instructions qu'on avait données à notre capitaine. J'ai l'honneur de vous les renvoyer, Monseigneur, dans l'état où elles m'ont été remises par son domestique, qui avait fait le trajet avec lui. On n'avait pas encore retiré M. de Perier de dessus le rats, qu'il est venu une lame qui l'a reporté au large. Peur moi, Monseigneur, je me suis jeté sur un rats avec MM. De Kerjan-Moles, Dubois, de Cousier, de Perier de Crenan, lieutenant, enseigne et garde de la marine. Après avoir essuyé plusieurs lames qui nous jetaient sur le vaisseau, il en vint une autre qui chavira le rats et fit manquer la main à mes camarades. Je fus assez heureux, Monseigneur, pour m'y tenir attaché, et après avoir lutté longtemps contre les flots, j'ai eu le bonheur d'arriver à la côte, dans un endroit qu'on nomme la Plaine, tellement épuisé et hors d'haleine que, n'en pouvant plus de lassitude et de fatigue, et manquant absolument de forces, je suis retombé trois fois à la mer. J'y aurais probablement péri sans le secours de M. Denis, capitaine marchand, qui s'est jeté â l'eau et m'a sauvé la vie. Il m'est impossible, Monseigneur, de vous dire le nombre des morts et de ceux qui ont été blessés pendant le combat. Je ne sais pas non plus combien il s'en est sauvé depuis la perte du vaisseau. Il est venu à la côte trois hommes de notre équipage que j'ai fait inhumer, et quelques débris du vaisseau que j'ai fait mettre chez un particulier. J'en ai donné connaissance à M. Bonhomme, commissaire de Paimbœuf, étant forcé de me rendre chez mon père pour réparer mes forces et chercher les secours dont j'ai besoin. Je m'y suis rendu extrêmement épuisé et dans le plus triste état, n'ayant pu sauver du naufrage qu'une veste que j'avais sur moi pendant le combat. Mon premier soin en y arrivant a été, Monseigneur, de vous faire ce long détail qu'il ne m'a pas été possible d'abréger. Je suis obligé de me servir de ce papier, étant dans une campagne hors d'état d'en avoir d'autre ». Archives du Ministère de la Marine, Dossiers La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
  • 49. « Pierre Geoffroy, charpentier, Philippe Halna, et André Mollé, aussi charpentiers, tous trois de la paroisse de Saint-Nazaire, déclarent que, lundi dernier, ils ont entendu, non loin de la côte, tirer plusieurs coups de canon ; que le lendemain mardy, le canon a redoublé avec une violence et une vivacité inexprimables, jusque vers les onze heures, minuit ; et qu'hier mercredi, entre huit et neuf heures du matin, étant sur la hauteur, près de la tour d'Aiguillon, ils ont aperçu un bâtiment, qui paraissait être une forte frégate, et qui était mouillé auprès du Pouliguen, qu'ensuite ce bâtiment, qui portait pavillon rouge au grand mât, a mis à la voile, paraissant vouloir venir dans la rivière de Nantes ; mais que, lorsqu'il a été proche du lieu appelé les Charpentiers (Note : Le Grand et Petit-Charpentier, écueils dangereux de l'entrée de la Loire, ainsi nommés en raison des nombreux bâtiments démolis et détruits sur ces rochers), ses mâts sont tombés, et que peu à peu on le voyait couler à fond. Enfin, en trois heures de temps, il a péri tout à fait. Les ci-dessus nommés déclarent aussi qu'ils ont vu un autre bâtiment, auprès de la Pierre-Percée, qui faisait route pour entrer en rivière, mais qui, tout à coup a viré de bord et dirigé sa route au S.-0., du côté du Pilier » Archives de l'administration de la Marine, à Nantes ; cahier de lettres écrites au ministre ; déclaration faite au bureau de la Marine, à Nantes. « […] Le sieur Barré, chirurgien entretenu, et qui était embarqué sur le Juste, m'a rapporté que ce vaisseau s'était perdu à 3/4 de lieue de la Pierre-Percée, à l'entrée de cette rivière, et qu'il croit qu'il s'en est sauvé environ 150 hommes, dont quelques-uns out déjà paru icy, et auxquels je fais payer une conduite pour s'en retourner chez eux. Qu'on croyait le Bizarre échoué à la même côte (Note : Le Bizarre atteignit Rochefort après avoir couru les plus grands dangers). J'ay chargé MM. Boyard et Chavigny de se transporter à Paimboeuf, et j'ay fait commander à leurs ordres, tous les bâtiments de la rivière pour pouvoir porter le secours possible. N'y ayant point d'argent à la caisse de la marine, j'ay été obligé de prendre des fonds en dépôt pour pourvoir au payement de la conduite des naufragés. » Archives de l'administration de la marine de Nantes ; cahier de lettres, lettre de M. Millain au ministre de la Marine « Monsieur, vous avez vu à vos bureaux, la semaine dernière, les tristes débris du combat, et ensuite du naufrage du vaisseau du roi le Juste, lequel a péri sous mes yeux, malgré toutes mes bonnes intentions et tous mes mouvements. Je n'ai pu sauver qu'une très-petite partie de l'équipage, qui nous a été apportée tout nuds, qu'il a fallu faire loger et vêtir partie par charité, partie aussi en payant. Les habitants qui les ont reçus et logés n'exigent aucun payement. Mais ceux qui ne sont pas en état, et les aubergistes que j'ai obligé de recevoir ces pauvres malheureux et de leur fournir le nécessaire demandent à être payés. Sans doute que le roi, quelque peu satisfait qu'il soit de cette aventure, doit payer leur dépense. C'est dans cette certitude que j'ai l'honneur de vous remettre l'état ci-inclus du montant des dépenses que ces pauvres misérables ont faites, tant dans leurs auberges que chez les habitants qui ne peuvent donner la charité . Il nous en reste encore plusieurs à l'hôpital, qui ne sont pas en état de se mettre en route ; je vous en enverrai la note quand ils sortiront. Je dois rendre justice et bon compte du zèle et de l'ardeur avec lesquels tous nos pilotes et matelots se sont portés, à tirer du naufrage ces pauvres malheureux ; et surtout à un maître d'un petit vaisseau du Port-Louis, appelé le dogre la Société, commandé par le sieur Jean-Vincent Huliocq, de Pennerf, évêché et département de Vannes, lequel, seul avec son équipage, a sauvé les trois quarts de ceux qui sont venus icy. M. le maréchal ayant été informé des secours qui ont été donnés, m'a fait dire que j'eusse à vous en rendre compte, afin que vous en informiez le ministre, pour procurer quelque récompense aux personnes qui se sent exposées. Il est très- certain que tous ces gens méritent quelque récompense, mais surtout ce maître du dogre de Pennerf. Voilà ma commission remplie, je ne doute pas que vous ne fassier tous vos efforts pour procurer quelque récompense. Mais je prévois bien des obstacles au succès de notre entreprise. Quoi qu'il arrive, nous n'aurons rien à nous reprocher. [...] Votre très-humble et très-obéissant serviteur, DE GRAN-GALLIOT ». Lettre du décembre 1759, de M. de Cran Galliot, sénéchal de Saint-Nazaire à M. Millain La relation du naufrage du vaisseau le Juste dans l’embouchure de la Loire
  • 50. Seuls 150 hommes parviennent à rejoindre la côte, dont près des trois quarts sont sauvés par un bateau de Port-Louis, La Société, commandé par le capitaine Jean- Vincent Haliocq, natif de Penerf (Damgan). D’autres réussissent à regagner le continent à la nage. Des corps de noyés sont attestés par les registres paroissiaux de La Plaine-sur- Mer et de Saint- Michel-Chef-Chef. Carte de l’embouchure de la Loire Magin, 1757. Archives du GPMNSN, Nantes
  • 51. La perte du Juste dans l’embouchure de la Loire le 22 novembre 1759 In : Dictionnaire du Chevalier de la Coudraye. Saint-Pétersbourg, 1812-1813.
  • 52. Lors des travaux d’élargissement, de 25 m en largeur, du chenal de navigation dans l’estuaire externe réalisés par l’entreprise Armor pour le port autonome de Nantes-Saint-Nazaire (actuellement Grand Port Maritime de Nantes-Saint- Nazaire).. CHRONOLOGIE DES OPÉRATIONS : - En novembre 1968, la drague René Siegfried du Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire rencontre, à 2,8 milles au sud de la pointe de Chemoulin et à 17 m de profondeur, un obstacle dans le chenal de l’embouchure de la Loire. Le 24 janvier 1969, un scaphandrier constate la présence de « pieus de bois » qu’il pense appartenir à un vieux chaland. - 3-6 juillet 1969, l’entreprise Armor, équipée d’une grue sur ponton munie d’une benne à griffes, récupère 4 canons et des poulies en bois ainsi que de nombreux autres objets. Un fort coup de vent obligea l‘arrêt des travaux. Le 21 juillet, des membres du Comité nantais de documentation historique de la Marine examinent les objets remontés sur le terre- plein de l’entreprise Armor à Nantes et concluent qu’ils provenaient de l’épave d’un vaisseau du XVIIIe siècle (détermination d’un canon en fer de 24 livres, modèle 1702). Le 28 août, les Affaires Maritimes confient la surveillance des travaux au commandant Yves Roy, du Comité nantais de documentation historique de la Marine. - 3-13 octobre 1969, les travaux sont repris, avec l’envoi, chaque matin, d’un scaphandrier sur le site de l’épave. De nombreux canons, boulets, éléments de gréement et objets ayant appartenu aux marins et soldats du vaisseau sont remontés et transportés à Nantes le 15 octobre. Une réunion tenue le 18 octobre permet d’authentifier avec certitude l’épave comme celle du Juste. Découverte de l’épave du Juste Novembre 1968
  • 53. Bateaux utilisés par l’entreprise Armor lors des travaux sur l’épave du Juste Le Portland Road, ancienne barge de débarquement, avait remplacé le Cauville qui s’était échoué dans les environs de Fort Bloqué, près de Lorient. Le Cauville, sister ship du Portland Road, aurait très probablement participé à la première campagne de 1969, sous le commandement de Mr Verdon, originaire de Basse-Indre. Lors d’importants travaux qu’a subi le Portland Road en 1974, son capitaine, Serge Gbick, a retrouvé dans les ballasts de nombreuses pièces en bois (poulies, réas et autres) provenant du Juste ! Doc. Serge Gbick Le Portland Road, de l’entreprise Armor, avant sa transformation en 1974.
  • 54. CHRONOLOGIE DES OPÉRATIONS (SUITE) : - En juillet 1973, de nouveaux dragages sont réalisés par l’entreprise Armor et on atteint le nombre de 44 canons remontés. Environ 50 m3 de bois sont extraits et pour éviter qu’ils soient brûlés comme cela s’est produit lors de la campagne de 1969, ils sont déposé sur l’île Maréchale, juste en amont de Paimbœuf. Parmi eux se trouvaient des bordés dans lesquels étaient encore encastrés des boulets. Les canons sont envoyés, comme auparavant, à Indret, le reste sur l’île de la Maréchale, avec tri effectué avec l’aide d’une section d’infanterie de Marine de Nantes. Les canons sont déposés à l’établissement de la Marine d’Indret et le reste sur l’île de Cheviré. - En 1987 et en 1988, le Groupement de recherches historiques archéologiques et scientifiques maritimes (GRHASM) étudie à nouveau le site. Sur un fond de 10 m à marée basse, 3 canons sont inventoriés sur les 26 qui restaient en place dans l’épave.
  • 55. Localisation du naufrage du Juste Carte marine n° 7395 Côte ouest de la France. Du Croisic à Noirmoutier. Estuaire de la Loire, échelle 1 : 50 000, SHOM. Projection Mercator. Surcharges : Loïc Ménanteau
  • 56. Détail de la Carte des côtes de France (embouchure de la Loire). Levé en 1821 et 1822 Par les Ingénieurs Hydrographes de la Marine, Sous les Ordres de M. Beautemps-Baupré, Ingénieur Hydrographe en Chef, Membre de l’Académie Royale des Sciences de la Société Royale des Sciences de Goettingen. Publiée par Ordre du Roi sous le Ministère de son Excellence M le Baron HYDE DE NEUVILLE, Secrétaire d’État au Département de la Marine et des Colonies. Au Dépôt-général de la Marine en 1828. Coll. Loïc Ménanteau Localisation de l’épave du Juste : au sud-est du haut-fond rocheux le Grand Charpentier en bordure du Chenal du Nord
  • 57. Reproduction partielle du Plan de l’estuaire de la Loire maritime en aval de Donges. Année 1947 Bathymétrie avant les dragages pour le chenal de navigation. Port autonpme de Nantes Saint- Nazaire. Doc. Loïc Ménanteau Épave du Juste
  • 58. Position de l’épave du vaisseau le Juste par rapport aux sondes bathymétriques (en m). Seule la partie avant du vaisseau (en trame noire sur le plan) n’aurait pas été détruite.
  • 59. Embouchure de la Loire vu par satellite : site de l’épave du Juste Le site de naufrage du Juste se trouve ici dans le panache de turbidité de l’embouchure de la Loire. Détail d’une composition colorée (bandes 5, 4 et 1) d’une image du satellite Landsat 7 ETM+ acquise le 16-04-2003 à marée basse. Traitement Loïc Ménanteau Plateau de la Banche Pointe Saint-Gildas Pointe du Croisic
  • 60. Canons et pièces de bois de l’épave du vaisseau le Juste remontés à la surface par l’entreprise Armor lors des travaux de dragages effectués en juillet 1969. © Archive du Grand Port Maritime de Nantes Saint- Nazaire Juillet 1969
  • 61. Juillet 1973 22 canons en fer du Juste, de calibre 24 et 18 sont en cours de stockage sur le quai d’Indret. Photo Y. Bruneau
  • 62. Juillet 1969 Déposés su le quai d’Indret, 22 canons en fer du Juste, de calibre 24 et 18 en attente de traitement. Ils le seront de manière superficielle avant d’être dispersés. Photo Y. Bruneau
  • 63. Juillet 1973. Canons en fer et pièces de bois du vaisseau le Juste dans une barge de la société Armor accostée au quai dans la darse du port de Saint-Nazaire Photos A. Carré, juillet 1973
  • 64. Photos Claude Carré, juillet 1973 Juillet 1973. Canons en fer et pièces de bois du vaisseau le Juste
  • 65. Sont déversés pêle-mêle sur l’île Maréchale, près de Paimbœuf, des essieux et roulettes d’affûts de canons, des projectiles, des poulies de gréement - caps de mouton -, des étoffes et plusieurs chapeaux de feutre, un corps de pompe, un chouquet de perroquet, deux mantelets de sabord et, amenés à Indret une quarantaine de canons de fer de 24, de 18, de 12 et de 8 livres de balle. Juillet 1973 Lors de la nouvelle campagne de dragage réalisée en juillet 1973, une barge amène des vestiges du Juste pour les déposer sur l’île Maréchale. Au premier plan, amas de bois brisés par la drague au moment de leur extraction qui provennient de l’épave du vaisseau. Photos A. Carré, juillet 1973
  • 66. Juillet 1973 Lors de la nouvelle campagne de dragage réalisée en juillet 1973, des vestiges du Juste ont été déposés sur l’île Maréchale. Tri effectué, avec l’aide d’une section d’infanterie de Marine de Nantes, de l’amas de bois, brisés par la drague au moment de leur extraction, qui proviennent de l’épave du vaisseau Photos A. Carré, juillet 1973
  • 67. Juillet 1973 Lors de la nouvelle campagne de dragage réalisée en juillet 1973, des vestiges du Juste ont été déposés sur l’île Maréchale. Tri effectué, avec l’aide d’une section d’infanterie de Marine de Nantes, de l’amas de bois, brisés par la drague au moment de leur extraction, qui proviennent de l’épave du vaisseau. Photos A. Carré, juillet 1973
  • 68. Île de la Maréchale Récupération d’un gros câble du vaisseau le Juste. Photos A. Carré, 1973
  • 69. Juillet 1987 Bateau de fouilles du Groupement de recherches historiques archéologiques et scientifiques maritimes (GRHASM) juste au-dessus de l’épave du Juste, en bordure du chenal de navigation dans l’embouchure de la Loire au moment où sort de l’estuaire de la Loire le pétrolier de 3600 t Port Anna. Une forte anomalie magnétique a permis de localiser ce qui restait de l’épave du vaisseau. Photo André Lorin, 07-1987
  • 70. Fouilles du GRHASM en juillet 1987 Sur le fond de vase sableuse, situé à une dizaine de mètres de profondeur, 3 nouveaux canons en fer sont inventoriés et l’amorce d’une structure en bois longue de plus de 8 m est étudiée. Autres observations et conclusions : la coque, d’une épaisseur de 50 cm, est en position verticale, préservée jusqu’au niveau de la première batterie et il en subsiste la moitié en longueur. Il resterait encore 26 autres pièces d’artillerie dans l’épave. Au cours d’une plongée, la bouche à feu d’un canon de 16 est visible sur le fond sablo-vaseux. Photo sous-marine André Lorin, 1986
  • 71. Poulies de gréement ou d’artillerie. Photos Y. Bruneau, juillet 1973 Parmi ces objets, en plus des poulies, des essieux et roulettes de canons, des étoffes, des chapeaux de feutre, un corps de pompe, des clous, des haches, des herminettes, des instruments de cordonnier, un ensemble de cordage dont le gros câble du vaisseau (voir photos antérieures), deux mantelets de sabords (idem)… Il y avait aussi des pièces de monnaie (réaux), de la vaisselle, etc. De très nombreux objets récupérés, mais une partie d’entre eux dispersée
  • 72. Présentation des souvenirs du Juste récupérés en 1969 : essieu d’affût de canon, corps de pompe, cap de mouton… Tête de boutefeu. L’une des extrémités d’un bâton de 65 cm de long (2 pieds) sur laquelle on enroulait une longue mèche pour la mise à feu des canons. In : PAILLÉ M., 1970. Le vaisseau de ligne de 70 canons Le Juste, 1724-1759. Bref historique. Cahiers des Salorges. AMS (Assoc. du Musée des Salorges Château des Ducs - Nantes), 24, n.p.
  • 73. Poulies simples et double (à droite). Photo A. Fux © Musée national de la Marine, Paris
  • 74. Cap de mouton (palan constitué de l'association de deux pièces de bois dur, circulaires avec une gorge et percées de trois trous. Pomme de racage (petite sphère percée pour le passage d'un cordage et creusée d'un filet autour de sa circonférence : hauteur : 13,7 cm ; diamètre : 12,9 cm ; diamètre trou : 4,6-4,8 cm). Photos A. Fux © Musée national de la Marine, Paris
  • 75. Objets récupérés lors de la prospection archéologique de l’épave du Juste menée en juillet 1987. En haut. Une marche en chêne d’une échelle hors de bord. À gauche. Un clou en fer à tête carrée et une masse avec son manche en bois bien conservé. À droite. Une roue de chariot de canon. © Photos André Lorin , 1987 (contourées par Loïc Ménanteau) Au cours de cette même prospection ont été remontés un chapeau en feutre et le dessus, intact, d’une chaussure. Un sabord presque complet a aussi été mis en evidence. 0 10 20 cm
  • 76. IN : BOUDRIOT Jean, 1979. Propos sur l’épave du Juste (1724-1759). Neptunia, 133, p.4-5.
  • 77. Deux mantelets de sabord. Photo A. Carré Paroi intérieure d’un mantelet (sorte de volet sur axe vertical) fermant les sabords de la batterie basse (où se trouvaient des canons de 24 lors de la bataille des Cardinaux). Constitué de trois portions de bordage à l'extérieur, il est doublé, côté intérieur, par des planches verticales fixées par des clous à tête de diamant. Côté intérieur, deux boucles, visibles sur cette photo, servent à le maintenir fermé lors de la navigation. Photo A. Fux © Musée national de la Marine, Paris
  • 78. Paroi extérieure du même mantelet (sorte de volet sur axe vertical) fermant les sabords de la batterie basse (où se trouvaient des canons de 24 lors de la bataille des Cardinaux). À l'extérieur, il est muni de pentures (roulant sur des gonds) et de deux chevilles à boucle pour le cordage servant à le maintenir ouvert. Photo A. Fux © Musée national de la Marine, Paris
  • 79. Boulets de 24 livres (au premier plan) et, dans la corbeille, de 2 livres, avec de la mitraille (billes de plomb). Extrait en 1973. © Musée national de la Marine, Paris
  • 80. Le musée national de la Marine possède une partie des objets du vaisseau le Juste remontés lors de la seconde campagne de dragages effectuée, en 1973, pour élargir le chenal de navigation dans l’embouchure de la Loire. Fusil d’infanterie provenant de l’épave du Juste, 1759. Photo P. Dantec (contourage Loïc Ménanteau). Musée national de la Marine, Paris
  • 81. Valet (paquet de vieux cordages pour bourrer le canon), de forme cylindrique (diamètre 9 cm) et d’une hauteur de 9 cm (poids total : 1,05 kg). Il est lié avec du bitord (ici, deux fils de caret - en chanvre - tordus ensemble et goudronnés. © Musée national de la Marine, Paris
  • 82. In : BOUDRIOT Jean, 1979. Propos sur l’épave du Juste (1724-1759). Neptunia, 133, p.6 et 8
  • 83. Bas dont le fil de laine est assez fin, montant sous le genou et aux formes du mollet et du pied avec coutures à l'arrière du mollet et sur le côté du pied. Longueur totale : 66 cm (51 cm jusqu’au talon), largeur au mollet : 15 cm Photo A. Fux © Musée national de la Marine, Paris Les sédiments vaso-sableux ont permis la parfaite conservation des textiles, comme la laine de ces bas.
  • 84. Cuillère en buis (16 cm de long) provenant de l’épave du vaisseau le Juste, récupérée en 1973 lors des travaux de dragages réalisés par l’entreprise Armor. Coll. particulière
  • 85. COMMUNE LIEU NOMBRE Arzal Devant l’entrée de la Mairie 2 La Bernerie-en-Retz À Port-Royal, accès plage 2 Brest École navale 2 Le Croisic Musée naval dans l’Hôtel d’Aiguillon (mairie), fermé en 1994. Localisation actuelle indéterminée (dépôt municipal ?) 2 Damgan Port de Pénerf 1 Gétigné Derrière l’espace Bellevue 1 La Flèche Prytanée national militaire 1 Indret Ancien Établissement de la Marine d’Indret, actuel Naval Group Nantes-Indret 2 Nantes Affaires maritimes (jusqu’en mars 2020), récupérés par maître Michel Quimbert 2 Château des ducs de Bretagne (réserves du musée d’histoire de Nantes) 5 Direction des douanes (7, place Mellinet), dans le jardin du bâtiment 1 État-Major (16, rue des Rochettes), 1 seul canon sur une pelouse dans la cour 2 Grand port maritime Nantes-St-Nazaire. 1 des 2 canons devant les ateliers de Donges ? 2 Noirmoutier-en-l’ïle Cour intérieure du château (angle sud-est) 2 Paimbœuf Esplanade devant la mairie 4 Port-Louis Bastion des Chambres de la citadelle de Port- Louis (musée national de la Marine) 2 Préfailles Sémaphore de la pointe St-Gildas Promenade de pointe Saint-Gildas 2 1 La Roche-Bernard Site du Rocher 2 Les Sables-d'Olonne Entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume 2 Saint-Brevin-les-Pins Musée de la Marine de la pointe de Mindin 2 Saint-Nazaire Dans le parc des expositions près de la salle Jacques Brel (Petit Maroc), démolie en mars 2019, puis auraient été transférés dans un dépôt lapidaire municipal 2 La dispersion géographique des 44 canons du Juste récupérés en 1969 et 1973 Le chiffre indique le nombre de canons. Ceux dont la localisation actuelle (08-2020) est indéterminée (dont 5 à Nantes) n’ont pas été représentés. Carte élaborée par Loïc Ménanteau à partir de Google Earth Note : le tableau ci-contre est une version révisée et actualisée par nous en 2020 de celui correspondant à la note de service n° 31 de l’Établissement de la Marine d’Indret (actuel Naval Group Nantes Indret), en date du 21 février 1974, qui concernait la répartition des canons récupérés du Juste lors des campagnes de dragages de 1969 et 1973.
  • 86. Sur le bastion des Chambres (1616) de la citadelle de Port-Louis (Morbihan), 2 canons en fer du Juste Photo Loïc Ménanteau, 09-03-2011
  • 87. Deux canons en fer du Juste (les 2 au premier plan), sur le bastion des Chambres de la citadelle de Port-Louis (Morbihan). Musée national de La Marine. Port-Louis. Détail de la partie arrière d’un des canons du Juste où est gravé le chiffre 5. © Photos André Lorin, 23-08-2020 Bastion des Chambres de la citadelle de Port-Louis
  • 88. Sur le port de Penerf (Damgan, Morbihan), 1 canon en fer du Juste Photos Loïc Ménanteau, 02-08-2020
  • 90. Marie-Odile Jarligant, maire, des membres du conseil municipal, Cécile Perrochon, historienne, et André Triballier devant les canons restaurés. Le Télégramme, 12-10-2015 Restauration de deux canons du Juste par la municipalité d’Arzal (Morbihan) « Vendredi 9 octobre, lors d'une cérémonie à la salle socioculturelle, Marie-Odile Jarligant, maire, s'est félicitée du retour des deux canons ornant les jardins de la mairie et provenant de la flotte mise à mal lors de la terrible bataille des Cardinaux. Après une restauration des affûts et la construction, à l'identique, de nouveaux chariots par les agents des services techniques, cette soirée rassemblant près de cent Arzalais était l'occasion d'honorer et de se souvenir. Un rappel historique de la bataille et des combats du front de Vilaine ont été présentés par Cécile Perrochon et André Triballier. » Extrait d’un article de Ouest-France, 13 octobre 2015 Marie-Odile Jarligant, maire 2e à gauche) et les élus municipaux ont accueilli ces deux pièces d’artillerie marine de plus de 250 ans ! Ouest-France, 13 octobre 2015
  • 91. Entre la mairie et l’église d’Arzal, deux canons de 24 livres du Juste. Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
  • 92. Entre la mairie et l’église d’Arzal, un des deux canons de 24 livres du Juste. Longueur : 3,16 m, diamètre (culasse) : 0,38 m. Photos Loïc Ménanteau, 16-08-2020
  • 93. Les deux mêmes canons du Juste à Piriac-sur-Mer. En 2008, ils avaient été prêtés pour plusieurs années à la municipalité par la mairie d’Arzal. Ces deux canons, d’une longueur d’environ 3,10 m, pèse chacun environ deux tonnes. Ils sont placés maintenant devant la mairie d’Arzal (photos antérieures). Photo Rémi Jouan, 09-2008
  • 94. Sur le site du Rocher à La Roche-Bernard (Morbihan), 2 canons en fer du Juste (de 24 livres) Photo Loïc Ménanteau, 02-08-2020
  • 96. Un des cinq canons du Juste donnés à l’ancien musée des Salorges. Ils sont actuellement stockés dans les réserves du musée d’histoire de Nantes au château des ducs de Bretagne. © Photo André Lorin Ville de Saint-Nazaire : 2 canons du Juste dans une réserve lapidaire Stockés dans le parc des expositions (Petit Maroc), près de la salle Jacques Brel, démolie en mars 2019, les deux canons du Juste remis à la Ville de Saint-Nazaire auraient été déplacés et, avec d’autres canons postérieurs (époque napoléonienne), emballés et déposés dans la réserve lapidaire de la ville (après avoir été nettoyés par un professionnel). Ceux du Juste ne semblent pas être sur la photo. © Photo Ville de Saint-Nazaire Musée municipal d’histoire de Nantes (Château des ducs de Bretagne) : 5 canons du Juste dans les réserves
  • 97. Canon de 24 livres. Photo Loïc Ménanteau, 06-08-2020 À la direction des Douanes (7, place Mellinet) à Nantes, un canon du Juste
  • 98. Canon de 18 livres. Photo Loïc Ménanteau, 07-08-2020 À l’État-Major, 16, rue des Rochettes, à Nantes, un canon du Juste In : BOUDRIOT Jean, 1979. Propos sur l’épave du Juste (1724-1759). Neptunia, 133, p. 7.
  • 99. Un canon en fer, vraisemblablement du Juste, devant les ateliers, à Donges, du Grand Port Maritime de Nantes Saint- Nazaire. Photo GPMNSN, 27-08-2020
  • 100. Canons du Juste conservés à l’ancien Établissement de la Marine d’Indret (actuel Naval Group Nantes-Indret) Deux canons en fer du Juste. In : JAMOIS Thibault, 2011. Indret. Manufacture de canons pour la Marine (1777-1827). DCNS, 119 p. (p. 23). © Photo DCNS Nantes Indret Un des canons du Juste à Indret (Naval Group Nantes-Indret). © Photo Guillaume Coiscaud (Pôle Historique d'Indret), 24-08-2020
  • 101. À Paimbœuf, les 4 canons du Juste sur l’esplanade devant la mairie Deux canons de 28 livres (avant-plan) et de 18 livres (arrière-plan). Photo panoramique Loïc Ménanteau, 08-05-2018 Les quatre canons furent placés à cet endroit à l'initiative de M Prézelin, maire de Paimbœuf. Leur mise en place a donné lieu à une cérémonie avec prise d'armes, en présence du médecin général Carré, de l'administrateur en chef Kerfant, chef du quartier des Affaires maritimes de St-Nazaire, du capitaine de corvette Luneau, commandant du dragueur océanique Baccarat et de son équipage (source : Véronique Mathot).
  • 102. Un des deux canons de 24 livres. Photo Loïc Ménanteau, 08-05-2018
  • 103. Les deux canons de 18 livres. Photo Loïc Ménanteau, 08-05-2018
  • 104. Devant l’entrée du fort de Mindin (musée de la Marine) à St-Brevin-les-Pins, 2 canons du Juste Photo panoramique Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 105. Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 106. Devant le Sémaphore de la pointe Saint-Gildas (Pornic), 2 canons du Juste Photo panoramique Loïc Ménanteau, 27-07-202000
  • 107. 2 canons du Juste devant le Sémaphore de la pointe Saint-Gildas (Préfailles)
  • 109. Face à la mer, Promenade de la pointe Saint-Gildas, à Préfailles, 1 canon du Juste
  • 111. Encadrant l’accès à la plage de Port-Royal (La Bernerie-en-Retz), 2 canons du Juste Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 112. Photos Loïc Ménanteau, 27-07-2020 Face à la mer, un des deux canons
  • 113. Dans la cour intérieure du château de Noirmoutier-en-l’Île, 2 canons du Juste Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 115. À gauche de l’entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume (Les Sables d’Olonne), 1 canon du Juste Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 116. À droite de l’entrée du fort Saint-Nicolas à La Chaume (Les Sables d’Olonne), 1 canon du Juste Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 117. Avant sa restauration au laboratoire nantais Arc’Antique, canon du Juste provenant du Fort Saint-Nicolas aux Sables d’Olonne où il avait été placé en 1973. Photo Arc’antique, juin 2004 Le même canon en cours de restauration à Arc’Antique, ce qui a permis de découvrir dans son fût une grappe de raisin. Photo Arc’antique, juin 2004 Un des deux canons du Juste donnés aux Sables d’Olonne envoyé à Nantes pour restauration à Arc’Antique grâce à l’initiative de la municipalité (par l’intermédiaire du musée national de la Marine).
  • 118. Derrière l’espace Bellevue à Gétigné, 1 canon du Juste Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 120. Ce canon a été donné à la commune de Gétigné par M. Paul Tesson, ancien scaphandrier et spécialiste de travaux sous- marins. En 1969, il était le directeur associé de l’entreprise Armor qu’il codirigeait avec Mr Richard (ingénieur). Lors de la répartition des pièces d’artillerie du Juste, deux avaient été attribuées à l’entreprise Armor. Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
  • 121. Des restes humains ont été récupérés lors des opérations de dragages. Ils ont été inhumés le 1er novembre 1984 au monument des marins situé sur la place Levoyer à Trentemoult (Rezé). Hommage aux marins qui ont péri lors du naufrage du Juste Article de Ouest-France du 2 novembre 1984
  • 124. Orientation bibliographique BARRAULT E.B., 1956. Épaves des Cardinaux. Neptunia, 42, p. 10-13. BOUDRIOT Jean, 1973-1977 (réimpr. 1978, 1983, 1997 et 2006). Le Vaisseau de 74 canons : traité pratique d'art naval. Grenoble, Éditions des Quatre Seigneurs, coll. « Archéologie navale française », 4 volumes. BOUDRIOT Jean, 1979. Propos sur l’épave du Juste (1724-1759). Neptunia, 133, p.1-8. CARRÉ Claude, 2011. Le Juste et la bataille des Cardinaux. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences présentées lors du 250e anniversaire de la bataille), p. 45-57. CERINO Christophe, 2007. Enjeux stratégiques et opérations navales britanniques en Bretagne-Sud au XVIIIe siècle. Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, PUR, 114-4, p, 133-148. CHALINE Olivier. 2011. Quiberon Bay, 20 novembre 1759 : la bataille des Cardinaux, victoire anglaise. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences présentées lors du 250e anniversaire de la bataille), p. 17-29. CREIS Guillaume, 2002. Étude du mobilier provenant de l’épave du Juste (1759), localisée dans l’estuaire de la Loire. Univ. Paris I Panthéon - Sorbonne, 2 vol. ( 1, 95 p, + 2, 27 fig., 42 dessins + 51 photos). DEBAYE Yann, 2020. Le naufrage du Juste ou l’impossible procès 1759-1764. JadisÉditions, 215 p. ÉRIAU Jean-Michel, 1986. Le trésor des homards verts. Éditions France-Empire, 228 p. + 24 p. (photos). ÉRIAU Jean-Michel, 2005. La bataille des Cardinaux et ses épaves (1759). In : Michel L’HOUR et Élisabeth VEYRAT (dir.), 2005. La Mer pour Mémoire. Archéologie sous-marine des épaves atlantiques. Somogy Éditions d’Art et buhez (Musées et Écomusées de Bretagne), p. 226-228. LA CONDAMINE Pierre de, 1986. 20 novembre 1759 Baie de Quiberon - Rade du Croisic Le combat des Cardinaux. Éditions Le bateau qui vire. LE MOING Guy, 2011. La bataille navale des Cardinaux. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences présentées lors du 250e anniversaire de la bataille), p. 9-16. LE MOING Guy, 2002. La bataille navale des « Cardinaux » (20 novembre 1759). Economica, coll. Campagnes et stratégies, 179 p. LORIN André, 2004. Le naufrage d’un vaisseau de guerre dans l’embouchure de la Loire en 1759. La seconde chance du Juste ou la revanche de l’Industrie sur l’Histoire. In: Aestuaria cultures et développement durable. Les dossiers de l’Ethnopôle, 5 (numéro spécial Pour une géoarchéologie des estuaires, L. MÉNANTEAU et A. GALLICÉ, dir.), p. 333-346. NICOLLIÈRE-TEIJEIRO S. de la, 1878. Combat de Belle-Île ou des Cardinaux. Nantes, A.-L. Morel, 42 p. PAILLÉ M., 1970. Le vaisseau de ligne de 70 canons Le Juste, 1724-1759. Bref historique. Cahiers des Salorges. AMS (Assoc. du Musée des Salorges Château des Ducs - Nantes), 24, n.p. PAILLÉ M., 1970. Ustensiles d’artillerie. Cahiers des Salorges. AMS (Assoc. du Musée de Salorges Château des Ducs - Nantes), 24, n.p. [objets provenant de l’épave du Juste]. PERROCHON Claude, 2011. La bataille des Cardinaux et le blocus de la Vilaine. Les Cahiers du Pays de Guérande, 53 (numéro spécial La bataille des Cardinaux. Actes des conférences présentées lors du 250e anniversaire de la bataille), p. 30-39. RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La bataille des Cardinaux 1759, le 20 novembre à 16 heures. Le combat des Cardinaux ou, selon les Anglais, « La bataille de la baie de Quiberon ». 20 aquarelles. Cheminements, n.p. PLUYETTE Henri, 1980. Le blocus de la Vilaine 1759-1762. Priziac, 272 p. RENAUDEAU Gilles (dir.), 2009. La Bataille des Cardinaux. Lieux et vestiges de la bataille. Édité à l’occasion du 250e anniversaire de la bataille, 81 p. TRACY Nicholas, 2010. The Battle of Quiberon Bay, 1759: Admiral Hawke and the Defeat of the French Invasion. Pen & Sword Maritime, 256 p. WHEELER Dennis, 1995. A Climatic Reconstruction of the Battle of Quiberon Bay; 20 November 1759. Wheather, Royal Meteological Soc., 50(7), p. 230-239. http://www.infobretagne.com/bataille-belleile-cardinaux.htm Jim POWERS, 2016. Sea power session 9-quiberon bay. Importante présentation PowerPoint. https://fr.slideshare.net/jbpowers/sea-power-session-9quiberon-bay
  • 125. Dispersion des objets récupérés en 1969 et 1973 sur l’épave du vaisseau le Juste (CREIS, 2002, p. 18-20) « Mobilier se trouvant théoriquement au musée naval du Croisic », puis restitué au musée national de la Marine après la fermeture du musée en 1994 - 32 boulets de 24 livres, - 20 boulets de petits calibres, - 3 boulets ramés ou fragments, - 1 kilogramme de mitraille de plomb, - 1 corne d’amorce, - 4 poulies simples de 35 centimètres de long, - 1 poulie simple de 40 centimètres de long, - 1 poulie double de 30 centimètres de long, - 4 réas de poulie, - 1 pomme de racage, - 3 longueurs de pièces pour haubans (râteliers à cabillots ou porte- haubans ?), - 1 morceau de fusil, - 1 maillet sans manche, - 1 herminette, - 2 manches, - 2 tourne-à-gauche (?) - 2 gouges. Mobilier se trouvant théoriquement au Musée National de la Marine de Port-Louis. - 8 boulets de 24 livres, - 2 boulets de petits calibres, - 4 boulets ramés ou fragments, - 1 kilogramme de mitraille de plomb, - 1 mantelet de sabord pour la batterie des canons de XXXVI livres, - 1 taquet de tournage de 1 mètre de long, - 1 taquet de tournage de 70 centimètres de long, - 1 poulie simple avec réa en bronze de 55 centimètres de long, - 1 poulie simple, moitié de poulie à violon, - 1 poulie coupée de 55 centimètres de long, - 1 poulie simple de 30 centimètres de long, - 4 poulies simples de 35 centimètres de long, - 1 poulie simple de 40 centimètres de long, - 1 poulie simple de 50 centimètres de long, - 1 poulie simple avec croc, - 1 poulie double de 30 centimètres de long, - 1 poulie triple, - 4 réas de poulie, - 2 pommes de racage, - 3 longueurs de pièces pour haubans (râteliers à cabillots ou porte-haubans ?).
  • 126. Mobilier se trouvant théoriquement au Musée National de la Marine de Brest - 2 canons en fer, - 1 boulet en fonte, - 2 boulets de 45 millimètres (peut-être des balles de 1 livre très concrétionnés), - 1 demi boulet ramé, - 1 flasque gauche d'affût de canon, - 1 essieu de canon, - 2 roues d'affûts de canon, - 2 poulies simples, - 1 réa, - 1 boule de racage, - 1 croc avec cosse, - 1 pièce en fer de 40 centimètres de longueur, - 1 pièce de bois, - 1 hache, - 1 chapeau, - 1 paire de bas. Liste du mobilier dont l’emplacement reste à préciser - Une quarantaine de canons en fer de XXIV, XVIII et VIII livres, - Une soixantaine de boulets de 24 livres, - Une dizaine de boulets de petits calibres, - 5 boulets ramés ou fragments, - 2 coins pour hausse de canons, - 3 barres à pinces, - 1 boutefeu, - 1 refouloir, - Une cinquantaine de mètres cubes de bois et charpentes, toutes en chêne, - 2 montants de bois « semblant provenir d’une rampe d’escalier », - 1 margouillet, - 4 pommes de racage, - 5 poulies simples de tailles diverses, - 8 poulies doubles de tailles diverses, - 1 poulie violon, - 2 réas de poulie, - 3 caps de mouton, - 1 débris identifié comme appartenant au four de la cuisine ou du boulanger, - Plusieurs grappins tordus, entremêlés et très rouillés, - 2 morceaux d’ancre : un demi-bras et une verge « ne semblant pas appartenir l’un à l’autre », - 1 hache, - 1 mailloche en bois, - 1 marteau,
  • 127. Les objets présentés dans une vitrine consacrée au Juste au musée national de la Marine (de Paris) avant sa rénovation (avril 2017-fin 2021), ainsi que tous ceux conservés au Fort de Romainville, lieu de conservation, entre 2000 et 2016, des objets non présentés par le musée national de la Marine. Quarante-cinq objets ou groupes d’objets ont été inventoriés et étudiés par Guillaume CREIS (2002), et une cinquantaine d’autres, simplement répertoriés par lui. I - Objets inventoriés et étudiés (CREIS, 2002, p. 22-56) 1 - Les éléments liés à l’artillerie22 a) Les pièces d’affût- - Un essieu et sa roulette en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.1, fort de Romainville) appartenant à un affût de canon de 36 livres - Un essieu et ses deux roulettes (numéro d’inventaire 5 SO 32.12, fort de Romainville), également d’un canon de 36 livres - Un essieu avant (numéro d’inventaire 5 SO 32.14, musée national de la Marine) appartenant à un canon de 8 livres - Un flasque en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.6, musée national de la Marine) b) Les projectiles - Un boulet de 24 livres (numéro d’inventaire 5 SO 32.17, musée national de la Marine) - Un boulet ramé ou à deux têtes (numéro d’inventaire 5 SO 32.2, musée national de la Marine) - 130 billes à mitraille en plomb (numéro d’inventaire 5 SO 32.18, musée national de la Marine) - 5 balles de 1 livre (numéros d’inventaire 5 SO 32.32/1 à 5 SO 32.32/5, musée national de la Marine) - 7 balles de 2 livres (numéros d’inventaire 5 SO 32.19/1 à 5 SO 32.19/7, musée national de la Marine). Elles ont pu être utilisées en « grappes de raisins » c) Divers - Une corne à poudre dans une corne de bœuf de 48 cm de L. (numéro d’inventaire 5 SO 32.22, musée national de la Marine) - Un support de platine de canon (numéro d’inventaire 5 SO 32.23, musée national de la Marine) - Un plateau de balance en cuivre (numéro d’inventaire 5 SO 32.38, Fort de Romainville) - Un mantelet de sabord pour canon de 36 livres (numéro d’inventaire 5 SO 32.33, musée national de la Marine) 2 - Les éléments liés à la mâture et au gréement. a) Les ouvrages de poulierie - Un cabillot de bouline. (numéro d’inventaire 5 SO 32.26, Fort de Romainville) - Un cabillot de bouline. (numéro d’inventaire 5 SO 32.27, Fort de Romainville) - Une poulie simple en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.3, Fort de Romainville) - Une poulie simple en orme, avec réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.4, Fort de Romainville) - Une poulie simple, avec réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.7, Fort de Romainville) - Une poulie double (numéro d’inventaire 5 SO 32.8, Fort de Romainville) - Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.9, Fort de Romainville) - Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.10, Fort de Romainville) - Un réa en gayac (numéro d’inventaire 5 SO 32.25 Fort de Romainville) - Un cap de mouton en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.11, musée national de la Marine) b) Le racage - Une pomme de racage (numéro d’inventaire 5 SO 32.5, musée national de la Marine) - Une pomme de racage en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.24, Fort de Romainville) - Un bigot de racage en orme (numéro d’inventaire 5 SO 32.44, Fort de Romainville) c) Les crocs - Un croc (numéro d’inventaire 5 SO 32.15, Fort de Romainville) - Un croc muni de sa cosse (numéro d’inventaire 5 SO 32.16, musée national de la Marine) d) Les pièces de mâture - Un chouquet dit « à la française » (numéro d’inventaire 5 SO 32.34, musée national de la Marine) 3 - Les cordages et les outils - Un câble en chanvre (numéro d’inventaire 5 SO 32.35, musée national de la Marine) - Un maillet en bois à fourrer (numéro d’inventaire 5 SO 32.43, Fort de Romainville) 4 - Le corps de pompe - Un fragment de corps de pompe (numéro d’inventaire 5 SO 32.48, Fort de 5 - Les éléments liés à la charpente - Une courbe en fer (numéro d’inventaire 5 SO 32.37, Fort de Romainville) 6 - Les armes légères - Un fusil (numéro d’inventaire 5 SO 32.21, musée national de la Marine) Mobilier se trouvant au musée national de la Marine à Paris (avant avril 2017) et dans les réserves du musée au Fort de Romainville, l’ensemble transféré à Dugny (Seine-Saint-Denis)
  • 128. 7 - Les objets de l’équipage a) Les vêtements - Une couverture en laine (numéro d’inventaire 5 SO 32.13, Fort de Romainville) - Un chapeau (numéro d’inventaire 5 SO 32.28, Fort de Romainville) - Un chapeau en feutre marron (numéro d’inventaire 5 SO 32.29, Fort de Romainville) - Un bas en laine marron foncé (numéro d’inventaire 5 SO 32.30, musée national de la Marine) - Un bas en laine marron clair (numéro d’inventaire 5 SO 32.31, musée national de la Marine) - Une semelle de chaussure (numéro d’inventaire 5 SO 32.36, Fort de Romainville) - Une botte (numéro d’inventaire 5 SO 32.40, Fort de Romainville) b) Couteaux - Manche de couteau à lame pliante (numéro d’inventaire 5 SO 32.46, Fort de Romainville) - Manche de couteau (numéro d’inventaire 5 SO 32.47, Fort de Romainville) c) Divers - Une bouteille (numéro d’inventaire 5 SO 32.39, Fort de Romainville) - Seau en cuir (numéro d’inventaire 5 SO 32.42, Fort de Romainville) 8 - Les outils du chirurgien - Une marmite (numéro d’inventaire 5 SO 32.41, Fort de Romainville) - Un bassin de commodité en étain (numéro d’inventaire 5 SO 32.45, Fort de Romainville) 9 - Éléments dont la fonction est inconnue - Étrier en fer forgé. (numéro d’inventaire 5 SO 32.20, Fort de Romainville) II - Autres objets répertoriés mais non étudiés (Mobilier se trouvant au Fort de Romainville, transféré en 2016 à Dugny) par Guillaume CREIS (2002, p, 56-59) 1 - Les éléments liés à l’artillerie a) Les pièces d’affûts Plusieurs fragments d’affûts de canon Il s’agit d’essieux fragmentés, de roulettes et d’un fragment de flasque b) Les projectiles 3 boulets de 24 livres en bon état 16 boulets de 24 livres concrétionnés. 2 boulets ramés 1 demi-boulet ramé c) Divers 4 fragments de corne à poudre d’amorce de chef de pièce Ces objets sont très fragmentés et dans un très mauvais état de conservation 2 - Les éléments liés à la mâture et au gréement a) Ouvrages de poulierie Nombreux fragments de poulies de tailles différentes : réas, morceaux de coffre,… « Il est très probable que plusieurs de ces fragments proviennent d’un même objet, mais je n’ai pas tenté de remontage ». b) Crocs Plusieurs crocs, de tailles différentes, avec ou sans leur cosse « Ils sont identiques à ceux qui ont été présentés mais leurs dimensions restent proche du croc inventorié n° 5 SO 32.15. » c) Pièces de porte-haubans Plusieurs chevilles à tête ronde pour chaîne de porte-haubans Plusieurs pièces métalliques ressemblant à des cadènes et chevilles de porte-haubans 3 - Corps de pompe « Leur état de conservation est bon malgré les nombreuses traces d’attaques de vers marins. » 4 - Les objets de l’équipage 1 bas. 1 fragment de chaussure 1 semelle 4 pièces de textile De nombreux fragments d’objets en cuir : semelles, talonnettes, renforts de couture, gaines 5 - Divers 1 plat en cuivre (ou en laiton) fragmenté et totalement aplati 1 chaudron en cuivre tordu et très fragmenté
  • 129. - 26 canons en fer et une bouche de canon. - Des débris d’affûts de canons : roues, essieux. - Une cinquantaine de boulets de 14 centimètres de diamètre (boulets de 24 livres) dont la plupart furent remontés en une seule fois dans la même benne. - 4 boulets de 5, 7 et 8 centimètres de diamètre. - Des petits boulets de la grosseur d’une bille et des récipients pour ces petits boulets. - Des boulets ramés. - 3 barres à pinces. - 2 cornes de bœuf. - 1 boutefeu. - 1 refouloir. - Plusieurs grappins tordus, entremêlés et très rouillés. - Des crosses de fusil en très mauvais état. - 1 canon de fusil en bronze. - Des petits boulets creux avec une pinoche au milieu. - 1 récipient en cuivre complètement aplati « semblant être le fond d’une lampe à huile ». - Des vestiges de chaussures, vêtements, chaussettes, chapeaux. - Quelques morceaux de vaisselle cassée. - 1 plaquette de bois avec inscription à l’encre de chine : Comte ……….………. as De Dehors Cariere « L’inscription a disparu à l’air, mais c’est ainsi qu’elle a été déchiffrée dès sa sortie de l’eau. » - 2 peignes. - 1 écuelle en bois. - 1 crâne et des ossements. - 1 poignée d’épée. - 1 cuiller. - 1 poignée d’épée. - 1 cuiller. Inventaire des pièces retrouvées durant les opérations menées du 3 au 6 juillet et du 3 au 13 octobre de l’année 1969 (CREIS, 2002, p. 15-17) - Les restes d’un chapelet. - 1 règle graduée articulée. - 1 fourchette en métal argenté, très usée et toute tordue, portant sur l’extrémité du manche une couronne et dessous des armoiries illisibles. - 2 baguettes de tambour cassées mais complètes. - 1 sac en cuir. - 1 marteau. - 1 mailloche en bois. - 12 poulies simples, 11 poulies doubles de taille et de forme diverses. - 1 poulie à violon, un bloc de poulies superposées, une poulie commencée et non achevée. - 1 cap de mouton. - 2 réas en bronze. 1 pièce de bois avec réas. - 2 montants de bois « semblant provenir d’une rampe d’escalier ». - 1 rondin de 45 centimètres de diamètre et un mètre de longueur, dont la moitié est effilée avec une gorge d’environ 30 centimètres de profondeur. « La partie non effilée avait 2 rainures dans le sens de la gorge. Un reste de corde passait dans la gorge et les rainures. » - Des fragments du corps de pompe. - 1 boulet fiché dans une pièce de bois. - De nombreuses pièces de bois équarri plus ou moins cintrées provenant de la carcasse du navire. - 1 débris identifié comme appartenant au four de la cuisine ou du boulanger. Il s’agit d’un bloc imposant, mais incomplet, de briquetage massif d’environ un ½ m3. - morceaux d’ancre : un demi-bras et une verge « ne semblant pas appartenir l’un à l’autre ». * Le demi-bras avec sa patte mesure 1,5 mètre de long et 0,6 mètre de large. « D’après les documents d’époque », l’ancre complète « aurait environ 4 mètres de longueur de verge et pèserait 2.600 livres ». * La verge, apparemment coupée au ras du diamant, avec son organeau mesure 3,33 mètres de long. « D’après les mêmes documents », cette ancre serait « nettement plus petite, pesant environ 1.500 livres ».
  • 130. Inventaire du matériel historique récupéré au cours des travaux de dérasement de l’été 1973 de l’épave du vaisseau le Juste dressé par les Affaires Maritimes à Saint-Nazaire (CREIS, 2002, p. 18-20). - 22 canons - 2 portes de sabords - 1 plate-forme mat - 80 boulets gros calibres - 50 boulets petits calibres - 19 boulets doubles (ou partie) - 5 kg mitraille de plomb - 14 roues de canon - 6 axes de canon (affût) - 1 taquet de tournage : L = 1 mètre - 1 taquet de tournage : L = 0,70 mètre - 1 poulie simple avec croc - 1 poulie simple avec réa en bronze : L = 0,55 mètre - 1 poulie simple (1/2 poulie mandoline) - 1 poulie coupée : L= 0,55 mètre - 19 poulies simples : L = 0,35 à 0,30 mètre - 4 poulies simples : L = 0,40 mètre - 1 poulie simple : L = 0,50 mètre - 5 poulies doubles : L = 0,30 à 0,28 mètre - 1 poulie triple - 2 têtes de mouton (1 grosse et 1 petite) - 20 réas de poulie - 2 coins pour hausse de canons - 1 crapaudine - 5 longueurs de pièces pour haubans - 2 fusils (morceaux) - 2 maillets sans manche - 2 fourreaux en cuir - 2 haches (1 emmanchée) - 1 herminette - 2 manches - 2 tourne-à-gauche - 2 gouges - 4 cornes - 4 chapeaux - 3 peaux de cuir - 1 cul de bouteille - 6 chaussettes - 2 étriers - 2 manches de couteau - 1 fourreau de couteau - 1 botte de cuir - 6 crochets de différentes tailles - 1 margouillet - 1 tirant d’essieu - 10 boules de racage - 1 couverture - Divers morceaux de tissu - Débris de chaussures - Reste de marmite et de plat en cuivre - Morceaux épars de 10 poulies environ - 1 caissette d’os humains « non définis » - Une vingtaine de canons en fer de 24, 18 et 8 livres. - Une cinquantaine de mètres cubes de bois et charpentes (toutes en chêne), brisées par la benne. - 1 très long câble d’ancrage à 3 torons, d’environ 20 m de long et de 24 cm de diamètre, « avec une très remarquable épissure ». - 2 mantelets de sabord pour la batterie des canons de 36 livres. - 1 chouquet de perroquet dit « à la française » ou « à chapeau ». - Du matériel de l’atelier du charpentier : haches, herminettes, clous. - Du matériel de l’atelier du cordonnier, dont les peaux préparées. - Plusieurs chapeaux de feutre endommagés. - Des couvertures kaki. - Des bas de chausses endommagés. - 1 paire de bas de chausses, tissés au métier, intacts. - Des supports de platines, c’est-à-dire de mécanismes à silex destinés aux canons, « identifiés par Monsieur Boudriot ». Inventaire partiel des objets récupérés durant l’opération de juillet 1973 dressé par le Comité nantais de documentation historique de la Marine
  • 131. Liste du mobilier dont l’emplacement reste à préciser (suite et fin) - Des clous, - 1 sac en cuir, - 3 peaux de cuir, - 2 fourreaux en cuir, - 1 poignée d’épée, - 1 morceau de fusil, - des crosses de fusil en très mauvais état, - des petits boulets creux avec une pinoche au milieu, - 1 plaquette de bois avec inscription à l’encre de chine : Comte ……….………. as De Dehors Cariere « L’inscription a disparu à l’air, mais c’est ainsi qu’elle a été déchiffrée dès sa sortie de l’eau. », - 1 fourchette en métal argenté, très usée et toute tordue, portant sur l’extrémité du manche une couronne et dessous des armoiries illisibles, - 1 cuiller, - 1 écuelle en bois, - Quelques morceaux de vaisselle cassée, - 1 chapeau de feutre endommagé, - 1 fourreau de couteau, - 2 peignes, - Les restes d’un chapelet, - 1 règle graduée articulée (pied de Roi), - 2 baguettes de tambour cassées mais complètes, - 1 crâne et des ossements. In CREIS, 2002 : « Ces objets peuvent, soit se trouver dans d’autres musées français (comme le musée d’histoire de Nantes - réserves -, situé dans le château des ducs de Bretagne), soit avoir été prêtés à des musées étrangers, ou bien encore avoir été détruits ou perdus. Il faut supposer que ces bois ont été, soit brûlés (comme ceux du premier dragage), soit abandonnés au pourrissement. Même sort que les précédents ? N’ayant pu être identifié plus précisément, je suppose que celui-ci n’a pas été conservé. De ce fait, il y a de fortes probabilités qu’elle n’ait pas été conservée. Ceux-ci n’apportant pas d’informations supplémentaires, je suppose qu’ils n’ont pas été conservés. »
  • 132. Dessins et photos des objets du Juste étudiés dans son mémoire par Guillaume CREIS IN : CREIS Guillaume, 2002. Étude du mobilier provenant de l’épave du Juste (1759), localisée dans l’estuaire de la Loire. Univ. Paris I Panthéon - Sorbonne, 2 vol. ( 1, 95 p, + 2, 27 fig., 42 dessins + 51 photos).
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  • 174. DOCUMENT Éléments du rapport de sondage du Groupement de recherches historiques archéologiques et scientifiques maritimes (GRHASM) lors de son intervention sur l’épave du Juste au cours de l’été 1987.