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Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er
trimestre 2021 43
atmosphériques (réfactions ionosphériques et troposphé-
riques) et rĂ©cepteur (erreurs d’horloges et biais Ă©lectroniques).
Pour améliorer ce point pour les applications ne pouvant
s’en satisfaire, Geoflex propose d’autres niveaux de service
permettant de réduire ce temps de convergence, notamment
en ajoutant des données atmosphériques, issues de bases
atmosphĂ©riques, lors de l’initialisation du calcul PPP
. Des
travaux antĂ©rieurs au sein de l’entreprise [3] ont pu montrer
que cette technique, dite PPP-RTK (Precise Point Positioning
with Real Time Kinematic), pouvait améliorer le temps de
convergence d’un facteur quatre. Cependant, ces travaux ont
Ă©tĂ© faits dans des conditions idĂ©ales, c’est-Ă -dire en ayant une
seule marque de récepteur et donc, des biais électroniques
semblables.
L
’objectif de cet article est de prĂ©senter diffĂ©rentes mĂ©thodes
d’utilisation de donnĂ©es atmosphĂ©riques, avec ou sans prise
en compte des biais électroniques et les résultats qui en
dĂ©coulent. AprĂšs une dĂ©finition de cette technique, l’impact
du matĂ©riel sur le SID (Slant Ionospheric Delay) d’une base
sera montré et une présentation de la méthodologie employée
sera faite. Ensuite, les différentes méthodes de modélisation
de l’ionosphĂšre seront comparĂ©es au PPP-IAR.
Principe du PPP Real Time Kinematic
Le PPP
, contrairement au RTK (Real Time Kinematic), est
un positionnement absolu puisqu’il ne repose pas sur
L
e positionnement par GNSS (Global Navigation Satellite
System) est aujourd’hui massivement utilisĂ© dans de
nombreuses applications industrielles, allant de l’agri-
culture de précision aux différents modes de transports
(aéronautiques, ferroviaires, routiers). De nombreux services
géolocalisés grand public, disponibles dans nos smartphones
ou objets du quotidien, utilisent aussi cette technologie pour
une meilleure mobilitĂ© ou encore plein d’autres applications.
Beaucoup de ces applications ont besoin d’un positionnement
précis, fiable, continu et en temps réel. Pour répondre à ces
besoins, l’entreprise Geoflex [1] utilise la technologie PPP
Geoflex/CNES, initialement développée par le CNES [2], dont
elle a l’exclusivitĂ© mondiale d’industrialisation, de robustifi-
cation et de commercialisation.Ainsi, Geoflex peut apporter Ă 
ses utilisateurs un positionnement mondial plus précis, fiable
et continu, partout sur terre, en mer et dans les airs, sans
aucune station GNSS permanente Ă  proximitĂ© de l’utilisateur,
en temps réel comme en temps différé.
Cette technologie PPP
, dans son mode PPP-IAR (Precise Point
Positioning with Integer Ambiguity Resolution), permet de
résoudre les ambiguïtés entiÚres des mesures de phase à
des valeurs entiĂšres en “zĂ©ro-diffĂ©rence” sans procĂ©der Ă 
aucune diffĂ©renciation d’observations, pour une plus grande
simplicité et donc une plus grande robustesse.
Cependant le temps de convergence de ce mode PPP-IAR
est de plus trente minutes dans la majoritĂ© des cas. C’est
en effet le temps nĂ©cessaire pour l’estimation de toutes les
erreurs locales affectant les mesures GNSS, dont les erreurs
GNSS
Modélisation des délais ionosphériques
appliquée au traitement PPP-RTK
centimétrique avec ambiguïtés
entiĂšres de phase
Camille PARRA
Geoflex est une entreprise fournissant un positionnement précis, fiable, continu et en temps réel
Ă  ses clients partout dans le monde. Ce positionnement GNSS (Global Navigation Satellite System)
se base sur l’utilisation de la Technologie PPP Geoflex/CNES (Precise Point Positioning) dĂ©veloppĂ©e
en partenariat avec le CNES (Centre national d’études spatiales) et commercialisĂ©e par Geoflex.
Avec cette solution, qui repose sur la rĂ©solution d’ambiguĂŻtĂ©s entiĂšres de phase en zĂ©ro-diffĂ©rence,
Geoflex diffuse des flux de corrections permettant à l’utilisateur de se positionner partout dans le
monde et sans aucune infrastructure GNSS proche de l’utilisateur, en mode statique ou cinĂ©matique, en temps rĂ©el ou diffĂ©rĂ©,
avec une prĂ©cision horizontale de 4 cm Ă  95 % du temps. L’inconvĂ©nient de cette technique est son temps de convergence
relativement important, d’environ 30 min, avec des observations bi-frĂ©quences et bi-constellations disponibles sur les
rĂ©cepteurs GNSS mass-market commençant Ă  Ă©quiper les voitures pour des meilleurs systĂšmes d’aide Ă  la conduite, voire
de certains smartphones. Le but de cet article est de montrer l’impact que peut avoir un modĂšle ionosphĂ©rique sur le temps
de convergence d’un calcul PPP grĂące Ă  la technique du PPP-RTK (Real Time Kinematic). Il sera montrĂ© que grĂące Ă  cet apport,
il est possible de réduire le temps de convergence de 90 % par rapport à une solution PPP-IAR (Integer Ambiguity Resolution)
classique, mais qu’une attention particuliĂšre doit ĂȘtre apportĂ©e aux biais Ă©lectroniques.
q
MOTS-CLÉS
GNSS, PPP, PPP-IAR,
PPP-RTK, IonosphĂšre,
Convergence,
Biais Ă©lectroniques
1er prix ex aequo de l'AFT 2020
Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er
trimestre 2021
GÉODÉSIE
44
GNSS
Le PPP-RTK est issu de cette remarque, puisque l’idĂ©e de cette
technique est d’injecter des valeurs a priori de dĂ©lais tropos-
phériques (ZWD, ZenithalWet Delay) et ionosphériques (SID,
Slant Ionospheric Delay) estimées à partir de bases atmos-
phériques dans le calcul du mobile (figure 1), afin de guider
l’estimation des positions et accĂ©lĂ©rer la fixation des ambiguĂŻ-
tés entiÚres de phase.
Le temps de convergence, qui a Ă©tĂ© dĂ©fini comme l’instant
(ou Ă©poque) Ă  partir duquel l’écart Ă  la position rĂ©elle est
inférieur à un seuil (10 cm) et cela pendant au moins deux
minutes, peut diminuer grùce à ces données atmosphériques
a priori. La figure 2 montre ce phénomÚne. En effet, elle
représente les écarts 2D de la station du RGP (Réseau GNSS
la diffĂ©rentiation d’observations entre le mobile de l’utilisateur
et une ou plusieurs stations permanentes dans le cas du NRTK
(Network RealTime Kinematic). Cela implique que toutes les
erreurs qui étaient éliminées par différences doivent, dans
cette technique, ĂȘtre connues par modĂ©lisation ou estimation.
La prĂ©cision et la fiabilitĂ© du PPP ont ainsi l’avantage de ne pas
dĂ©pendre d’une ou de quelques stations GNSS permanentes
entourant l’utilisateur. Les Ă©quations d’observation de pseudo-
distance et de phase pour un récepteur r, un satellite s et une
fréquence f sont indiquées ci-dessous. Les variables estimées
sont en rose, celles modélisées sont en bleu.
Équation de mesure de code ou pseudo-distance :
𝑃S
𝑟 , 𝑓 = 𝜌S
𝑟  + 𝑐(𝑑𝑡𝑟− 𝑑𝑡S) + đŒS
𝑟 , 𝑓 + 𝑇0+ 𝑇𝑐 +𝑀𝑃 + 𝑏𝑟,𝑃 − 𝑏S
P + 𝜀𝑃  (1)
Équation de mesure de phase :
𝐿S
𝑟 , 𝑓 = 𝜌S
𝑟 +𝑐(𝑑𝑡𝑟− 𝑑𝑡S)− đŒS
𝑟 , 𝑓 + 𝑇0 + 𝑇𝑐 + 𝑀𝐿 + 𝜆𝑓𝑊S
𝑟 , 𝑓 + 𝜆𝑓𝑁S
𝑟 , 𝑓
+ 𝑏𝑟,𝐿 − 𝑏S
L + 𝜀𝐿  (2)
Avec :
- 
𝜌S
𝑟 : distance gĂ©omĂ©trique entre le rĂ©cepteur et l’émetteur.
- 
c : célérité.
- 
𝑑𝑡𝑟, 𝑑𝑡𝑠 : dĂ©calage d’horloge rĂ©cepteur et satellite respec-
tivement.
- 
đŒS
𝑟 ,𝑓 : dĂ©lai ionosphĂ©rique entre le satellite et le rĂ©cepteur.
- 
𝑇0 : dĂ©lai troposphĂ©rique a priori, issu d’un modĂšle.
- 
𝑇𝑐 : correction troposphĂ©rique Ă  estimer.
- 
𝑏𝑟,𝑃 et 𝑏S
P : biais Ă©lectroniques de pseudo-distance pour le
récepteur et le satellite respectivement. La notation peut
ĂȘtre Ă©tendue Ă  la mesure de phase en remplaçant l’indice
P par L.
- 
𝑊S
𝑟  ,𝑓 : dĂ©phasage Phase Wind-up.
- 
𝜆𝑓 : longueur d'onde du signal Ă  la frĂ©quence f.
- 
𝑁S
𝑟 ,𝑓 : ambiguĂŻtĂ© entiĂšre de la mesure de phase.
- 
𝑀𝑃, 𝑀𝐿 : effets du multitrajet sur le code et la phase respec-
tivement.
- 
𝜀𝑃, 𝜀𝐿 : bruit de mesure sur le code et la phase respective-
ment.
La plupart des variables modélisées sont les corrections
prĂ©cises d’orbite et d’horloge, ainsi que les biais Ă©lectro-
niques des satellites. Tous ces éléments sont calculés et
diffusĂ©s en temps rĂ©el par Geoflex Ă  l’aide d’un rĂ©seau
mondial composĂ© d’environ quatre-vingt stations perma-
nentes. La qualité du positionnement PPP va ainsi dépendre
de la qualité de ces corrections. De plus, elles sont compa-
tibles avec la nature entiÚre des ambiguïtés, ce qui permet,
aprùs un temps d’initialisation de 30 min, d’atteindre une
précision centimétrique en PPP-IAR.
Les principaux éléments estimés sont la position, les
horloges du récepteur, ainsi que les délais atmosphériques.
Ces derniers sont dus Ă  la traversĂ©e de l’atmosphĂšre par les
signaux GNSS (micro-ondes) et sont trĂšs variables, car ils
dĂ©pendent de diffĂ©rents phĂ©nomĂšnes comme l’élĂ©vation du
satellite, l’activitĂ© solaire et le champ magnĂ©tique terrestre
pour les réflexions et réfractions ionosphériques, ou encore
la pĂ©riode de l’annĂ©e pour les rĂ©flexions et rĂ©fractions tropos-
phériques. Les estimateurs de ces délais atmosphériques
étant corrélés avec ceux des ambiguïtés, ils ont un impact sur
le temps de convergence du calcul PPP
.
q
Figure 2. SĂ©ries temporelles en mĂštres de l’écart 2D (planimĂ©trique
ou horizontal) à la référence de la station permanente VLGN, dans
le cas du PPP-IAR (2a) et du PPP-RTK (2b) ; Vert : mode “Fixed”,
Bleu : mode “Float” ; le critĂšre de convergence est fixĂ© Ă  2 min.
Figure 1. Fonctionnement du PPP-RTK Ă  l’époque t et pour un satellite j.
(2a)
(2b)
Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er
trimestre 2021 45
d’une unique base et 30 min lorsque toutes les bases sont
utilisées. Les résultats présentés sont ceux du 22 janvier 2018.
Le seuil de convergence a été fixé à 10 cm en 2D. La fixation
des ambiguïtés est autorisée à partir de 2 min. Si ce temps
est mal Ă©valuĂ©, cela peut entraĂźner des “bad-fixed”, c’est-Ă -
dire que l’ambiguĂŻtĂ© de phase sera fixĂ©e Ă  un mauvais entier
ce qui causera un saut dans le positionnement.
Cet article se focalisera sur les données ionosphériques,
mais les données troposphériques sont aussi injectées dans
le calcul en PPP-RTK.
Utilisation d’une seule base atmosphĂ©rique
n Principe
La technique du PPP-RTK a été testée dans un premier temps
avec une base atmosphĂ©rique unique. Afin d’éviter les bases
de mauvaise qualitĂ©, celle-ci n’est pas forcĂ©ment la base la
plus proche du mobile. La station sélectionnée est celle dont
les séries temporelles PPP de sa position ont le meilleur RMS
parmi les quatre bases les plus proches.
Dans ce cas, les données atmosphériques sont récupérées
auprÚs de la base atmosphérique sélectionnée, puis injectées
dans le calcul PPP du mobile. Afin de montrer l’importance
Permanent)VLGN à sa position vraie dans le cas d’un calcul
PPP-IAR (en haut) et un calcul PPP-RTK (en bas). L
’ajout des
données atmosphériques peut améliorer le temps de conver-
gence de plus de 90 % et cela, sans dégrader la précision qui,
dans les deux cas, est centimétrique.
Impact du matériel sur les SID
Pour diminuer la convergence sans altérer la précision, il
est nécessaire de prendre en compte les biais électroniques
affectant les mesures. Ces biais, un par constellation, par
type de mesure et par fréquence sont corrélés avec les esti-
mateurs des délais ionosphériques et des ambiguïtés. Ils
sont surtout uniques pour chaque base atmosphérique et
chaque mobile. Effectivement, ces biais sont corrélés à la
marque du matériel du récepteur, son modÚle et son firm-
ware ou micrologiciel. Ils sont particuliĂšrement visibles
lors de la comparaison des délais ionosphériques de deux
stations proches gĂ©ographiquement (figure 3). À cause de
ces décalages de SID de plusieurs mÚtres, il est impossible
d’interpoler les donnĂ©es ionosphĂ©riques correctement. Il est
donc impĂ©ratif d’isoler les biais rĂ©cepteurs. Un procĂ©dĂ© a
Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© au sein de Geoflex pour s’affranchir de ce
problĂšme.
Évaluation des performances du PPP-RTK
La technique du PPP-RTK est évaluée comparativement à
celle du PPP-IAR, les corrections d’orbito-synchro et le moteur
de positionnement PPP ou “PPP-Engine” synchronisant les
corrections PPP aux mesures GNSS. Les traitements sont
réalisés avec toutes les fréquences (L1/L2/L5) des constel-
lations GPS (Global Positioning System) et GLONASS
(GLObalnaïa NAvigatsionnaïa Spoutnikovaïa Sistéma). Deux
réseaux sont simulés à partir des stations permanentes du
RGP : un réseau de bases atmosphériques et un réseau de
stations faisant office de mobiles. Ils sont répartis en France
métropolitaine (figure 4) et composés de cinquante-six bases
et de soixante-cinq mobiles de matĂ©riel diffĂ©rent. L’écart
moyen entre les bases atmosphériques est de 150 km. Les
sessions de calcul dĂ©marrent Ă  13 h, afin d’avoir la plus forte
activité ionosphérique de la journée et durent 4 h dans le cas q
Figure 4. Réseaux simulés de bases atmosphériques (bleu) et de
mobiles (rose).
Figure 3. SID par satellites GPS (m) au cours d’une journĂ©e des stations permanentes ANDE (gauche) et CEVY (droite) distantes de 60 km.
Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er
trimestre 2021
46
des biais Ă©lectroniques, les performances obtenues avec
deux méthodes de PPP-RTK sont présentées sur la figure 5.
La premiÚre gÚre ces biais tel que classiquement décrit dans
la littérature et est appelée PPP-RTK Classique, tandis que
la seconde appelée PPP-RTK Geoflex les gÚre de maniÚre
innovante. Comme les ambiguïtés ne sont pas résolues à
des valeurs entiĂšres pour GLONASS, seuls les satellites GPS
sont utilisĂ©s dans l’injection des donnĂ©es ionosphĂ©riques,
et cela mĂȘme si le calcul est rĂ©alisĂ© avec GPS et GLONASS.
Pour les deux méthodes de PPP-RTK, le temps de conver-
gence à 68 % est devenu quasi immédiat, avec une précision
légÚrement meilleure avec la technique PPP-RTK Geoflex.
Avec la méthode PPP-RTK Classique, il y a bien une amélio-
ration du temps de convergence dans 68 % des cas, mais il
y a aussi une perte de précision pour un certain nombre de
stations, ce qui ralentit la convergence à 95 %. Cela est dû à
une mauvaise estimation des biais Ă©lectroniques. La conver-
gence Ă  95 % s’amĂ©liore donc avec la mĂ©thode PPP-RTK
Geoflex, mais cela reste encore peu significatif, car l’amĂ©-
lioration est seulement de 15 %.
Le choix de la base atmosphérique est trÚs important pour
le PPP-RTK Geoflex (figure 6). Effectivement, plus la base
est éloignée du mobile, plus le temps de convergence de ce
dernier risque d’ĂȘtre important. Mais au-delĂ  de leur distance
GNSS
q
Figure 7. Convergence horizontale des quantiles 50 %, 65 % et 95 %
de la méthode PPP-RTK Geoflex et changement de base atmosphérique.
Figure 6. PPP-RTK Geoflex ; sĂ©ries temporelles en mĂštres de l’écart 2D Ă  la rĂ©fĂ©rence de la station permanente FRGN en fonction de la base
atmosphĂ©rique retenue, PERX (6a), DOCX (6b) ; Vert : solution en mode “fixed”, Bleu : solution en mode “float”.
Figure 5. Convergence horizontale des quantiles 50 %, 65 % et
95 % des méthodes PPP-IAR (5a), PPP-RTK Classique (5b)
et PPP-RTK Geoflex (5c).
(5a) (5b)
(5c)
(6a) (6b
Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er
trimestre 2021 47
(figure 8). Cette interpolation se fait par satellite et à chaque
Ă©poque.
La seconde mĂ©thode repose sur l’estimation d’un plan modĂ©-
lisant les délais ionosphériques estimés à chaque époque et à
chaque base atmosphérique pour chaque satellite (figure 9).
Les paramÚtres du plan sont les coordonnées géographiques
des bases atmosphériques. Ainsi, plus le satellite est bas sur
l’horizon, plus la pente du plan est importante, car l’épaisseur
de la couche ionosphérique traversée varie plus fortement
d’une station à l’autre. Une fois les paramùtres du plan
déterminés, ils sont utilisés afin de calculer les délais ionos-
phériques à la position approchée du mobile à une époque
donnĂ©e avec l’équation du plan :
đ‘†đŒđ·(𝑠,𝑡)=  𝑎𝑠,đ‘Ąâˆ—đ‘„đ‘Ą+𝑏𝑠,𝑡∗𝑩𝑡+𝑐𝑠,𝑡   (3)
Avec :
- 𝑡 : Ă©poque
- 𝑠 : satellite
- (đ‘„đ‘Ą,𝑩𝑡) : position du mobile Ă  l’époque t
- (𝑎𝑠,𝑡,𝑏𝑠,𝑡,𝑐𝑠,𝑡) : paramĂštres du plan Ă  l’époque t, pour le satel-
lite s.
n Modélisation par interpolation
La figure 10 présente la comparaison des délais ionosphé-
riques interpolés linéairement à la position des mobiles et
ceux estimés avec un calcul PPP-IAR. Les résidus obtenus sont
compris entre -35 cm et 10 cm, mais la majorité sont inférieurs
Ă  10 cm en valeur absolue. La seule valeur aberrante est celle
de la station GRAS, mais il faut noter que ce résultat est ponc-
tuel, car cette station ne présente pas des résidus élevés pour
tous les satellites et à toutes les époques. Ces faibles résidus
démontrent la justesse de la modélisation des délais ionos-
phériques, cependant il reste à savoir si la précision de 10 cm
est suffisante pour l’injection des donnĂ©es atmosphĂ©riques
dans le calcul PPP-IAR.
Pour cela, les temps de convergence des soixante-cinq mobiles
ont été calculés en utilisant la méthode du PPP-RTK Geoflex et
avec cette modélisation des délais ionosphériques par interpo-
lation. Les temps de convergence sont représentés sous forme
de quantiles (50 %, 68 % et 95 %) sur la figure 11. Il ressort que
les temps de convergence à 68 % et 95 % ont diminué respec-
tivement de 97 % et 56 % par rapport au traitement PPP-IAR.
du mobile, certaines bases ne sont pas aptes Ă  diffuser des
données atmosphériques.
En travaillant l’algorithme de sĂ©lection de la base, le temps
de convergence a été amélioré de 77 % par rapport au
PPP-IAR et 73 % par rapport à la premiÚre version du PPP-RTK
Geoflex (figure 7).
La table 1 résume les temps de convergence des quantiles
50 %, 68 %, 95 % pour les trois méthodes de PPP
. L
’intĂ©rĂȘt du
PPP-RTK y est bien visible, de mĂȘme que l’impact des biais
électroniques sur les données ionosphériques.
Utilisation d’un rĂ©seau
de bases atmosphériques
n Principe
Au vu des résultats du PPP-RTK Geoflex, et surtout dans le but
d’attĂ©nuer l’influence des mauvaises bases, les performances
du PPP-RTK Geoflex ont été évaluées en prenant en compte
toutes les stations du réseau afin de réduire la complexité algo-
rithmique (important en termes de charge de calcul) et ainsi
faire du “PPP-NRTK”. Deux modĂ©lisations ont Ă©tĂ© implĂ©men-
tées afin de représenter les délais ionosphériques sur toute la
France.
La premiÚre méthode est une interpolation linéaire des délais
ionosphériques, à la position approchée du mobile, avec
pondĂ©ration par l’inverse des distances le sĂ©parant des bases
q
MĂ©thode
Temps de
convergence (min)
50 % 68 % 95 %
PPP-IAR 18 23 39
PPP-RTK classique 1 1 52
PPP-RTK Geoflex avec
méthode évoluée de
sélection de la base atmo.
1 2 9
Table 1. Quantiles des temps de convergence avec l’utilisation
d’une seule base atmosphĂ©rique
Figure 9. Modélisation plan des délais ionosphériques pour
le satellite G05 ; Époque : 50400, le 22 janvier 2018.
Figure 8. Interpolation des délais ionosphériques (en mÚtre) à la
position du rĂ©seau de mobiles ; Satellite : G13 ; Époque : 50400,
le 22 janvier 2018.
.
Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er
trimestre 2021
GÉODÉSIE
48
Cependant à 95 %, on accuse une perte de performance qui
peut s’expliquer par le fait que certaines bases atmosphĂ©-
riques non optimales sont prise en compte dans le modĂšle.
n ModĂ©lisation de type “plan”
La figure 12 montre la comparaison des délais ionosphériques
modélisés par un plan à la position des mobiles et ceux esti-
més en PPP-IAR. Les résidus obtenus sont compris entre 15 cm
et 10 cm, sauf pour une station (GRAS). De mĂȘme que pour la
modélisation par interpolation, ce résultat est ponctuel.
q
GNSS
Afin de vérifier que la précision des délais ionosphériques
était suffisante, comme pour la modélisation par interpola-
tion, les temps de convergence des soixante-cinq mobiles
ont été calculés en utilisant la méthode PPP-RTK Geoflex et
la modélisation des délais ionosphériques par un plan. Les
temps de convergence sont représentés sous forme de quan-
tiles (50 %, 68 % et 95 %) sur la figure 13.
Les temps de convergence atteignent alors 3 min dans 95 %
des cas, cela donne une amélioration de 92 % par rapport
au PPP-IAR. Cette méthode est aussi robuste aux mauvaises
Figure 11. Convergence des quantiles 50 %, 65 % et 95 %
du PPP-RTK Geoflex utilisant la modélisation par interpolation.
Figure 13. Convergence des quantiles 50 %, 65 % et 95 % du
PPP-RTK Geoflex utilisant la modĂ©lisation de type “plan”.
Figure 10. Résidus SID utilisant la modélisation par interpolation
et les estimations en PPP-IAR ; Époque : 50400, le 22 janvier 2018.
Figure 12. RĂ©sidus SID entre la modĂ©lisation de type “plan” et
l’estimation lors du PPP-IAR ; Époque : 50400, le 22 janvier 2018.
Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er
trimestre 2021 49
Ainsi, une fois le réseau de bases atmosphériques de
Geoflex opĂ©rationnel, tout d’abord en France, l’utilisation du
PPP deviendra conforme aux attentes d’applications mĂ©tier
exigeantes, notamment dans le marché des transports. Cette
technique sera aussi une avancée pour les relevés cadastraux.
Il est important de savoir que les résultats présentés dans cet
article sont issus de calculs PPP GPS et GLONASS et seules
les valeurs des délais ionosphériques a priori des satellites
amĂ©ricains sont utilisĂ©es. Or, avec l’avĂšnement de la constel-
lation européenne Galileo et le développement des satellites
trifréquences [4] voire quadrifréquences [5], le PPP-RTK pourra
encore ĂȘtre amĂ©liorĂ© en termes de prĂ©cision, rapiditĂ© de
convergence et robustesse. Le PPP-RTK pourra aussi ĂȘtre utilisĂ©
dans le cas de la mĂ©thode de rĂ©solution d’ambiguĂŻtĂ©s instan-
tanée afin de donner un a priori sur les délais atmosphériques
et ainsi de possiblement améliorer la convergence du PPP
. l
Contacts
François FUND - Docteur en géodésie spatiale, Université
de Nantes/L2G(ESGT, CNAM) - francoisfund@gmail.com
Camille PARRA - Ingénieure ENSG, spécialité Photogrammétrie,
positionnement et mesures de déformation (PPMD), Promotion 2019
c-parra@laposte.net
Romain Legros - Directeur général, Geoflex
romain.legros@geoflex.fr
Références
[1] Entreprise Geoflex, [En ligne]. Available: http://www.geoflex.fr/
[2] D. Laurichesse, “Phase Biases Estimation for Undifferenced
Ambiguity Resolution” 2012
[3] I. d. Gelis, “Apport de donnĂ©es atmosphĂ©riques sur le temps
de convergence du PPP centimĂ©trique temps rĂ©el”, rapport de
stage de l'ENSG, 2018
[4] D. Laurichesse, “Les Ă©volutions du PPP : l'apport d'une troisiĂšme
frĂ©quence pour rĂ©duire les temps de convergence.” XYZ, 2015
[5] S. Banville, D. Laurichesse, “Innovation: Instantaneous
centimeter-level multi-frequency precise point positioning”
GPS World, 2018
bases, car un filtre est appliquĂ© dans le but d’îter les stations
ayant des rĂ©sidus trop Ă©levĂ©s par rapport Ă  l’estimation par
plan. Ainsi, la dĂ©termination du mobile n’est plus entiĂšrement
dépendante de la qualité des bases atmosphériques les plus
proches, mais est soumise Ă  l’état de l’ensemble des bases
du réseau.
n SynthÚse des résultats
La table 2 résume les temps de convergence des quan-
tiles 50 %, 68 %, 95 % pour les méthodes PPP-IAR, PPP-RTK
Classique avec une base unique et prise en compte des biais
électroniques et PPP-RTK Geoflex avec une modélisation inter-
polĂ©e ou de type “plan”
.
MĂ©thode
Temps de convergence (min)
50 % 68 % 95 %
PPP-IAR 18 23 39
PPP-RTK Monobase 1 2 9
PPP-NRTK Geoflex
avec interpolation
1 1 17
PPP-NRTK Geoflex
avec modélisation
1 1 3
Table 2. Quantiles des temps de convergence avec l’utilisation
d’un rĂ©seau de bases atmosphĂ©riques.
En plus de ces rĂ©sultats, l’avantage des modĂ©lisations de
type “plan” est sa mise en production. Le serveur doit juste
fournir les délais ionosphériques propres à chaque satellite.
Le mobile calcule alors les délais ionosphériques à prendre
en compte comme a priori à sa position approchée. Cette
stratĂ©gie fonctionne de maniĂšre monodirectionnelle et n’im-
pose qu’un flux de donnĂ©es supplĂ©mentaire par rapport au
PPP-IAR, contrairement au PPP-RTK Monobase qui doit avoir
une connexion bidirectionnelle avec le serveur pour n’avoir
qu’un flux de donnĂ©es supplĂ©mentaire.
Conclusions
Pour 68 % des cas et quelle que soit la méthode de PPP-RTK,
cette technique permet de réduire le temps de convergence
d’un calcul PPP et ainsi converger en moins de 5 min.
Cependant, pour que le PPP-RTK ne dégrade pas la précision
de la solution, il est nécessaire de bien prendre en compte
les biais Ă©lectroniques et notamment ceux des stations du
rĂ©seau. Dans le cas de l’utilisation d’une base atmosphĂ©-
rique unique, la qualité de cette base ainsi que sa distance
du mobile sont essentielles puisque, selon la base choisie, le
temps de convergence peut augmenter de 95 %.
À cause de ces variations, deux mĂ©thodes exploitant toutes
les stations du réseau ont été testées, ces modélisations
montrant une meilleure robustesse. La modélisation ressor-
tant avec les meilleurs résultats est celle représentant les
délais ionosphériques comme un plan, unique à chaque satel-
lite et englobant la France. Effectivement, les résultats utilisant
cette modélisation présentent une convergence de 3 min
dans 95 % des cas, c’est-Ă -dire une amĂ©lioration de 92 % par
rapport au PPP-IAR et cela, sans dégradation de la précision.
ABSTRACT
The company Geoflex is supplying GNSS augmentation services
for a simple, accurate, reliable, continuous and real-time
positioning. The company’s solution is based on the PPP-CNES
technology (Precise Point Positioning) and provides to the
customer an accurate positioning at the 4cm level everywhere
in the world, without any GNSS permanent station close
to the user. The drawback of the PPP technique is the long
convergence time of about 30min. This is why Geoflex develops
original PPP-RTK solutions (PPP with Real Time Kinematic
capabilities) to reduce this convergence time by adding a priori
atmospheric data in the PPP calculation. This article shows the
results of those developments.

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XYZ geoflex-pps45-51

  • 1. Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er trimestre 2021 43 atmosphĂ©riques (rĂ©factions ionosphĂ©riques et troposphĂ©- riques) et rĂ©cepteur (erreurs d’horloges et biais Ă©lectroniques). Pour amĂ©liorer ce point pour les applications ne pouvant s’en satisfaire, Geoflex propose d’autres niveaux de service permettant de rĂ©duire ce temps de convergence, notamment en ajoutant des donnĂ©es atmosphĂ©riques, issues de bases atmosphĂ©riques, lors de l’initialisation du calcul PPP . Des travaux antĂ©rieurs au sein de l’entreprise [3] ont pu montrer que cette technique, dite PPP-RTK (Precise Point Positioning with Real Time Kinematic), pouvait amĂ©liorer le temps de convergence d’un facteur quatre. Cependant, ces travaux ont Ă©tĂ© faits dans des conditions idĂ©ales, c’est-Ă -dire en ayant une seule marque de rĂ©cepteur et donc, des biais Ă©lectroniques semblables. L ’objectif de cet article est de prĂ©senter diffĂ©rentes mĂ©thodes d’utilisation de donnĂ©es atmosphĂ©riques, avec ou sans prise en compte des biais Ă©lectroniques et les rĂ©sultats qui en dĂ©coulent. AprĂšs une dĂ©finition de cette technique, l’impact du matĂ©riel sur le SID (Slant Ionospheric Delay) d’une base sera montrĂ© et une prĂ©sentation de la mĂ©thodologie employĂ©e sera faite. Ensuite, les diffĂ©rentes mĂ©thodes de modĂ©lisation de l’ionosphĂšre seront comparĂ©es au PPP-IAR. Principe du PPP Real Time Kinematic Le PPP , contrairement au RTK (Real Time Kinematic), est un positionnement absolu puisqu’il ne repose pas sur L e positionnement par GNSS (Global Navigation Satellite System) est aujourd’hui massivement utilisĂ© dans de nombreuses applications industrielles, allant de l’agri- culture de prĂ©cision aux diffĂ©rents modes de transports (aĂ©ronautiques, ferroviaires, routiers). De nombreux services gĂ©olocalisĂ©s grand public, disponibles dans nos smartphones ou objets du quotidien, utilisent aussi cette technologie pour une meilleure mobilitĂ© ou encore plein d’autres applications. Beaucoup de ces applications ont besoin d’un positionnement prĂ©cis, fiable, continu et en temps rĂ©el. Pour rĂ©pondre Ă  ces besoins, l’entreprise Geoflex [1] utilise la technologie PPP Geoflex/CNES, initialement dĂ©veloppĂ©e par le CNES [2], dont elle a l’exclusivitĂ© mondiale d’industrialisation, de robustifi- cation et de commercialisation.Ainsi, Geoflex peut apporter Ă  ses utilisateurs un positionnement mondial plus prĂ©cis, fiable et continu, partout sur terre, en mer et dans les airs, sans aucune station GNSS permanente Ă  proximitĂ© de l’utilisateur, en temps rĂ©el comme en temps diffĂ©rĂ©. Cette technologie PPP , dans son mode PPP-IAR (Precise Point Positioning with Integer Ambiguity Resolution), permet de rĂ©soudre les ambiguĂŻtĂ©s entiĂšres des mesures de phase Ă  des valeurs entiĂšres en “zĂ©ro-diffĂ©rence” sans procĂ©der Ă  aucune diffĂ©renciation d’observations, pour une plus grande simplicitĂ© et donc une plus grande robustesse. Cependant le temps de convergence de ce mode PPP-IAR est de plus trente minutes dans la majoritĂ© des cas. C’est en effet le temps nĂ©cessaire pour l’estimation de toutes les erreurs locales affectant les mesures GNSS, dont les erreurs GNSS ModĂ©lisation des dĂ©lais ionosphĂ©riques appliquĂ©e au traitement PPP-RTK centimĂ©trique avec ambiguĂŻtĂ©s entiĂšres de phase Camille PARRA Geoflex est une entreprise fournissant un positionnement prĂ©cis, fiable, continu et en temps rĂ©el Ă  ses clients partout dans le monde. Ce positionnement GNSS (Global Navigation Satellite System) se base sur l’utilisation de la Technologie PPP Geoflex/CNES (Precise Point Positioning) dĂ©veloppĂ©e en partenariat avec le CNES (Centre national d’études spatiales) et commercialisĂ©e par Geoflex. Avec cette solution, qui repose sur la rĂ©solution d’ambiguĂŻtĂ©s entiĂšres de phase en zĂ©ro-diffĂ©rence, Geoflex diffuse des flux de corrections permettant Ă  l’utilisateur de se positionner partout dans le monde et sans aucune infrastructure GNSS proche de l’utilisateur, en mode statique ou cinĂ©matique, en temps rĂ©el ou diffĂ©rĂ©, avec une prĂ©cision horizontale de 4 cm Ă  95 % du temps. L’inconvĂ©nient de cette technique est son temps de convergence relativement important, d’environ 30 min, avec des observations bi-frĂ©quences et bi-constellations disponibles sur les rĂ©cepteurs GNSS mass-market commençant Ă  Ă©quiper les voitures pour des meilleurs systĂšmes d’aide Ă  la conduite, voire de certains smartphones. Le but de cet article est de montrer l’impact que peut avoir un modĂšle ionosphĂ©rique sur le temps de convergence d’un calcul PPP grĂące Ă  la technique du PPP-RTK (Real Time Kinematic). Il sera montrĂ© que grĂące Ă  cet apport, il est possible de rĂ©duire le temps de convergence de 90 % par rapport Ă  une solution PPP-IAR (Integer Ambiguity Resolution) classique, mais qu’une attention particuliĂšre doit ĂȘtre apportĂ©e aux biais Ă©lectroniques. q MOTS-CLÉS GNSS, PPP, PPP-IAR, PPP-RTK, IonosphĂšre, Convergence, Biais Ă©lectroniques 1er prix ex aequo de l'AFT 2020
  • 2. Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er trimestre 2021 GÉODÉSIE 44 GNSS Le PPP-RTK est issu de cette remarque, puisque l’idĂ©e de cette technique est d’injecter des valeurs a priori de dĂ©lais tropos- phĂ©riques (ZWD, ZenithalWet Delay) et ionosphĂ©riques (SID, Slant Ionospheric Delay) estimĂ©es Ă  partir de bases atmos- phĂ©riques dans le calcul du mobile (figure 1), afin de guider l’estimation des positions et accĂ©lĂ©rer la fixation des ambiguĂŻ- tĂ©s entiĂšres de phase. Le temps de convergence, qui a Ă©tĂ© dĂ©fini comme l’instant (ou Ă©poque) Ă  partir duquel l’écart Ă  la position rĂ©elle est infĂ©rieur Ă  un seuil (10 cm) et cela pendant au moins deux minutes, peut diminuer grĂące Ă  ces donnĂ©es atmosphĂ©riques a priori. La figure 2 montre ce phĂ©nomĂšne. En effet, elle reprĂ©sente les Ă©carts 2D de la station du RGP (RĂ©seau GNSS la diffĂ©rentiation d’observations entre le mobile de l’utilisateur et une ou plusieurs stations permanentes dans le cas du NRTK (Network RealTime Kinematic). Cela implique que toutes les erreurs qui Ă©taient Ă©liminĂ©es par diffĂ©rences doivent, dans cette technique, ĂȘtre connues par modĂ©lisation ou estimation. La prĂ©cision et la fiabilitĂ© du PPP ont ainsi l’avantage de ne pas dĂ©pendre d’une ou de quelques stations GNSS permanentes entourant l’utilisateur. Les Ă©quations d’observation de pseudo- distance et de phase pour un rĂ©cepteur r, un satellite s et une frĂ©quence f sont indiquĂ©es ci-dessous. Les variables estimĂ©es sont en rose, celles modĂ©lisĂ©es sont en bleu. Équation de mesure de code ou pseudo-distance : 𝑃S 𝑟 , 𝑓 = 𝜌S 𝑟 + 𝑐(𝑑𝑡𝑟− 𝑑𝑡S) + đŒS 𝑟 , 𝑓 + 𝑇0+ 𝑇𝑐 +𝑀𝑃 + 𝑏𝑟,𝑃 − 𝑏S P + 𝜀𝑃 (1) Équation de mesure de phase : 𝐿S 𝑟 , 𝑓 = 𝜌S 𝑟 +𝑐(𝑑𝑡𝑟− 𝑑𝑡S)− đŒS 𝑟 , 𝑓 + 𝑇0 + 𝑇𝑐 + 𝑀𝐿 + 𝜆𝑓𝑊S 𝑟 , 𝑓 + 𝜆𝑓𝑁S 𝑟 , 𝑓 + 𝑏𝑟,𝐿 − 𝑏S L + 𝜀𝐿 (2) Avec : - 𝜌S 𝑟 : distance gĂ©omĂ©trique entre le rĂ©cepteur et l’émetteur. - c : cĂ©lĂ©ritĂ©. - 𝑑𝑡𝑟, 𝑑𝑡𝑠 : dĂ©calage d’horloge rĂ©cepteur et satellite respec- tivement. - đŒS 𝑟 ,𝑓 : dĂ©lai ionosphĂ©rique entre le satellite et le rĂ©cepteur. - 𝑇0 : dĂ©lai troposphĂ©rique a priori, issu d’un modĂšle. - 𝑇𝑐 : correction troposphĂ©rique Ă  estimer. - 𝑏𝑟,𝑃 et 𝑏S P : biais Ă©lectroniques de pseudo-distance pour le rĂ©cepteur et le satellite respectivement. La notation peut ĂȘtre Ă©tendue Ă  la mesure de phase en remplaçant l’indice P par L. - 𝑊S 𝑟 ,𝑓 : dĂ©phasage Phase Wind-up. - 𝜆𝑓 : longueur d'onde du signal Ă  la frĂ©quence f. - 𝑁S 𝑟 ,𝑓 : ambiguĂŻtĂ© entiĂšre de la mesure de phase. - 𝑀𝑃, 𝑀𝐿 : effets du multitrajet sur le code et la phase respec- tivement. - 𝜀𝑃, 𝜀𝐿 : bruit de mesure sur le code et la phase respective- ment. La plupart des variables modĂ©lisĂ©es sont les corrections prĂ©cises d’orbite et d’horloge, ainsi que les biais Ă©lectro- niques des satellites. Tous ces Ă©lĂ©ments sont calculĂ©s et diffusĂ©s en temps rĂ©el par Geoflex Ă  l’aide d’un rĂ©seau mondial composĂ© d’environ quatre-vingt stations perma- nentes. La qualitĂ© du positionnement PPP va ainsi dĂ©pendre de la qualitĂ© de ces corrections. De plus, elles sont compa- tibles avec la nature entiĂšre des ambiguĂŻtĂ©s, ce qui permet, aprĂšs un temps d’initialisation de 30 min, d’atteindre une prĂ©cision centimĂ©trique en PPP-IAR. Les principaux Ă©lĂ©ments estimĂ©s sont la position, les horloges du rĂ©cepteur, ainsi que les dĂ©lais atmosphĂ©riques. Ces derniers sont dus Ă  la traversĂ©e de l’atmosphĂšre par les signaux GNSS (micro-ondes) et sont trĂšs variables, car ils dĂ©pendent de diffĂ©rents phĂ©nomĂšnes comme l’élĂ©vation du satellite, l’activitĂ© solaire et le champ magnĂ©tique terrestre pour les rĂ©flexions et rĂ©fractions ionosphĂ©riques, ou encore la pĂ©riode de l’annĂ©e pour les rĂ©flexions et rĂ©fractions tropos- phĂ©riques. Les estimateurs de ces dĂ©lais atmosphĂ©riques Ă©tant corrĂ©lĂ©s avec ceux des ambiguĂŻtĂ©s, ils ont un impact sur le temps de convergence du calcul PPP . q Figure 2. SĂ©ries temporelles en mĂštres de l’écart 2D (planimĂ©trique ou horizontal) Ă  la rĂ©fĂ©rence de la station permanente VLGN, dans le cas du PPP-IAR (2a) et du PPP-RTK (2b) ; Vert : mode “Fixed”, Bleu : mode “Float” ; le critĂšre de convergence est fixĂ© Ă  2 min. Figure 1. Fonctionnement du PPP-RTK Ă  l’époque t et pour un satellite j. (2a) (2b)
  • 3. Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er trimestre 2021 45 d’une unique base et 30 min lorsque toutes les bases sont utilisĂ©es. Les rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s sont ceux du 22 janvier 2018. Le seuil de convergence a Ă©tĂ© fixĂ© Ă  10 cm en 2D. La fixation des ambiguĂŻtĂ©s est autorisĂ©e Ă  partir de 2 min. Si ce temps est mal Ă©valuĂ©, cela peut entraĂźner des “bad-fixed”, c’est-Ă - dire que l’ambiguĂŻtĂ© de phase sera fixĂ©e Ă  un mauvais entier ce qui causera un saut dans le positionnement. Cet article se focalisera sur les donnĂ©es ionosphĂ©riques, mais les donnĂ©es troposphĂ©riques sont aussi injectĂ©es dans le calcul en PPP-RTK. Utilisation d’une seule base atmosphĂ©rique n Principe La technique du PPP-RTK a Ă©tĂ© testĂ©e dans un premier temps avec une base atmosphĂ©rique unique. Afin d’éviter les bases de mauvaise qualitĂ©, celle-ci n’est pas forcĂ©ment la base la plus proche du mobile. La station sĂ©lectionnĂ©e est celle dont les sĂ©ries temporelles PPP de sa position ont le meilleur RMS parmi les quatre bases les plus proches. Dans ce cas, les donnĂ©es atmosphĂ©riques sont rĂ©cupĂ©rĂ©es auprĂšs de la base atmosphĂ©rique sĂ©lectionnĂ©e, puis injectĂ©es dans le calcul PPP du mobile. Afin de montrer l’importance Permanent)VLGN Ă  sa position vraie dans le cas d’un calcul PPP-IAR (en haut) et un calcul PPP-RTK (en bas). L ’ajout des donnĂ©es atmosphĂ©riques peut amĂ©liorer le temps de conver- gence de plus de 90 % et cela, sans dĂ©grader la prĂ©cision qui, dans les deux cas, est centimĂ©trique. Impact du matĂ©riel sur les SID Pour diminuer la convergence sans altĂ©rer la prĂ©cision, il est nĂ©cessaire de prendre en compte les biais Ă©lectroniques affectant les mesures. Ces biais, un par constellation, par type de mesure et par frĂ©quence sont corrĂ©lĂ©s avec les esti- mateurs des dĂ©lais ionosphĂ©riques et des ambiguĂŻtĂ©s. Ils sont surtout uniques pour chaque base atmosphĂ©rique et chaque mobile. Effectivement, ces biais sont corrĂ©lĂ©s Ă  la marque du matĂ©riel du rĂ©cepteur, son modĂšle et son firm- ware ou micrologiciel. Ils sont particuliĂšrement visibles lors de la comparaison des dĂ©lais ionosphĂ©riques de deux stations proches gĂ©ographiquement (figure 3). À cause de ces dĂ©calages de SID de plusieurs mĂštres, il est impossible d’interpoler les donnĂ©es ionosphĂ©riques correctement. Il est donc impĂ©ratif d’isoler les biais rĂ©cepteurs. Un procĂ©dĂ© a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© au sein de Geoflex pour s’affranchir de ce problĂšme. Évaluation des performances du PPP-RTK La technique du PPP-RTK est Ă©valuĂ©e comparativement Ă  celle du PPP-IAR, les corrections d’orbito-synchro et le moteur de positionnement PPP ou “PPP-Engine” synchronisant les corrections PPP aux mesures GNSS. Les traitements sont rĂ©alisĂ©s avec toutes les frĂ©quences (L1/L2/L5) des constel- lations GPS (Global Positioning System) et GLONASS (GLObalnaĂŻa NAvigatsionnaĂŻa SpoutnikovaĂŻa SistĂ©ma). Deux rĂ©seaux sont simulĂ©s Ă  partir des stations permanentes du RGP : un rĂ©seau de bases atmosphĂ©riques et un rĂ©seau de stations faisant office de mobiles. Ils sont rĂ©partis en France mĂ©tropolitaine (figure 4) et composĂ©s de cinquante-six bases et de soixante-cinq mobiles de matĂ©riel diffĂ©rent. L’écart moyen entre les bases atmosphĂ©riques est de 150 km. Les sessions de calcul dĂ©marrent Ă  13 h, afin d’avoir la plus forte activitĂ© ionosphĂ©rique de la journĂ©e et durent 4 h dans le cas q Figure 4. RĂ©seaux simulĂ©s de bases atmosphĂ©riques (bleu) et de mobiles (rose). Figure 3. SID par satellites GPS (m) au cours d’une journĂ©e des stations permanentes ANDE (gauche) et CEVY (droite) distantes de 60 km.
  • 4. Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er trimestre 2021 46 des biais Ă©lectroniques, les performances obtenues avec deux mĂ©thodes de PPP-RTK sont prĂ©sentĂ©es sur la figure 5. La premiĂšre gĂšre ces biais tel que classiquement dĂ©crit dans la littĂ©rature et est appelĂ©e PPP-RTK Classique, tandis que la seconde appelĂ©e PPP-RTK Geoflex les gĂšre de maniĂšre innovante. Comme les ambiguĂŻtĂ©s ne sont pas rĂ©solues Ă  des valeurs entiĂšres pour GLONASS, seuls les satellites GPS sont utilisĂ©s dans l’injection des donnĂ©es ionosphĂ©riques, et cela mĂȘme si le calcul est rĂ©alisĂ© avec GPS et GLONASS. Pour les deux mĂ©thodes de PPP-RTK, le temps de conver- gence Ă  68 % est devenu quasi immĂ©diat, avec une prĂ©cision lĂ©gĂšrement meilleure avec la technique PPP-RTK Geoflex. Avec la mĂ©thode PPP-RTK Classique, il y a bien une amĂ©lio- ration du temps de convergence dans 68 % des cas, mais il y a aussi une perte de prĂ©cision pour un certain nombre de stations, ce qui ralentit la convergence Ă  95 %. Cela est dĂ» Ă  une mauvaise estimation des biais Ă©lectroniques. La conver- gence Ă  95 % s’amĂ©liore donc avec la mĂ©thode PPP-RTK Geoflex, mais cela reste encore peu significatif, car l’amĂ©- lioration est seulement de 15 %. Le choix de la base atmosphĂ©rique est trĂšs important pour le PPP-RTK Geoflex (figure 6). Effectivement, plus la base est Ă©loignĂ©e du mobile, plus le temps de convergence de ce dernier risque d’ĂȘtre important. Mais au-delĂ  de leur distance GNSS q Figure 7. Convergence horizontale des quantiles 50 %, 65 % et 95 % de la mĂ©thode PPP-RTK Geoflex et changement de base atmosphĂ©rique. Figure 6. PPP-RTK Geoflex ; sĂ©ries temporelles en mĂštres de l’écart 2D Ă  la rĂ©fĂ©rence de la station permanente FRGN en fonction de la base atmosphĂ©rique retenue, PERX (6a), DOCX (6b) ; Vert : solution en mode “fixed”, Bleu : solution en mode “float”. Figure 5. Convergence horizontale des quantiles 50 %, 65 % et 95 % des mĂ©thodes PPP-IAR (5a), PPP-RTK Classique (5b) et PPP-RTK Geoflex (5c). (5a) (5b) (5c) (6a) (6b
  • 5. Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er trimestre 2021 47 (figure 8). Cette interpolation se fait par satellite et Ă  chaque Ă©poque. La seconde mĂ©thode repose sur l’estimation d’un plan modĂ©- lisant les dĂ©lais ionosphĂ©riques estimĂ©s Ă  chaque Ă©poque et Ă  chaque base atmosphĂ©rique pour chaque satellite (figure 9). Les paramĂštres du plan sont les coordonnĂ©es gĂ©ographiques des bases atmosphĂ©riques. Ainsi, plus le satellite est bas sur l’horizon, plus la pente du plan est importante, car l’épaisseur de la couche ionosphĂ©rique traversĂ©e varie plus fortement d’une station Ă  l’autre. Une fois les paramĂštres du plan dĂ©terminĂ©s, ils sont utilisĂ©s afin de calculer les dĂ©lais ionos- phĂ©riques Ă  la position approchĂ©e du mobile Ă  une Ă©poque donnĂ©e avec l’équation du plan : đ‘†đŒđ·(𝑠,𝑡)= 𝑎𝑠,đ‘Ąâˆ—đ‘„đ‘Ą+𝑏𝑠,𝑡∗𝑩𝑡+𝑐𝑠,𝑡 (3) Avec : - 𝑡 : Ă©poque - 𝑠 : satellite - (đ‘„đ‘Ą,𝑩𝑡) : position du mobile Ă  l’époque t - (𝑎𝑠,𝑡,𝑏𝑠,𝑡,𝑐𝑠,𝑡) : paramĂštres du plan Ă  l’époque t, pour le satel- lite s. n ModĂ©lisation par interpolation La figure 10 prĂ©sente la comparaison des dĂ©lais ionosphĂ©- riques interpolĂ©s linĂ©airement Ă  la position des mobiles et ceux estimĂ©s avec un calcul PPP-IAR. Les rĂ©sidus obtenus sont compris entre -35 cm et 10 cm, mais la majoritĂ© sont infĂ©rieurs Ă  10 cm en valeur absolue. La seule valeur aberrante est celle de la station GRAS, mais il faut noter que ce rĂ©sultat est ponc- tuel, car cette station ne prĂ©sente pas des rĂ©sidus Ă©levĂ©s pour tous les satellites et Ă  toutes les Ă©poques. Ces faibles rĂ©sidus dĂ©montrent la justesse de la modĂ©lisation des dĂ©lais ionos- phĂ©riques, cependant il reste Ă  savoir si la prĂ©cision de 10 cm est suffisante pour l’injection des donnĂ©es atmosphĂ©riques dans le calcul PPP-IAR. Pour cela, les temps de convergence des soixante-cinq mobiles ont Ă©tĂ© calculĂ©s en utilisant la mĂ©thode du PPP-RTK Geoflex et avec cette modĂ©lisation des dĂ©lais ionosphĂ©riques par interpo- lation. Les temps de convergence sont reprĂ©sentĂ©s sous forme de quantiles (50 %, 68 % et 95 %) sur la figure 11. Il ressort que les temps de convergence Ă  68 % et 95 % ont diminuĂ© respec- tivement de 97 % et 56 % par rapport au traitement PPP-IAR. du mobile, certaines bases ne sont pas aptes Ă  diffuser des donnĂ©es atmosphĂ©riques. En travaillant l’algorithme de sĂ©lection de la base, le temps de convergence a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© de 77 % par rapport au PPP-IAR et 73 % par rapport Ă  la premiĂšre version du PPP-RTK Geoflex (figure 7). La table 1 rĂ©sume les temps de convergence des quantiles 50 %, 68 %, 95 % pour les trois mĂ©thodes de PPP . L ’intĂ©rĂȘt du PPP-RTK y est bien visible, de mĂȘme que l’impact des biais Ă©lectroniques sur les donnĂ©es ionosphĂ©riques. Utilisation d’un rĂ©seau de bases atmosphĂ©riques n Principe Au vu des rĂ©sultats du PPP-RTK Geoflex, et surtout dans le but d’attĂ©nuer l’influence des mauvaises bases, les performances du PPP-RTK Geoflex ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©es en prenant en compte toutes les stations du rĂ©seau afin de rĂ©duire la complexitĂ© algo- rithmique (important en termes de charge de calcul) et ainsi faire du “PPP-NRTK”. Deux modĂ©lisations ont Ă©tĂ© implĂ©men- tĂ©es afin de reprĂ©senter les dĂ©lais ionosphĂ©riques sur toute la France. La premiĂšre mĂ©thode est une interpolation linĂ©aire des dĂ©lais ionosphĂ©riques, Ă  la position approchĂ©e du mobile, avec pondĂ©ration par l’inverse des distances le sĂ©parant des bases q MĂ©thode Temps de convergence (min) 50 % 68 % 95 % PPP-IAR 18 23 39 PPP-RTK classique 1 1 52 PPP-RTK Geoflex avec mĂ©thode Ă©voluĂ©e de sĂ©lection de la base atmo. 1 2 9 Table 1. Quantiles des temps de convergence avec l’utilisation d’une seule base atmosphĂ©rique Figure 9. ModĂ©lisation plan des dĂ©lais ionosphĂ©riques pour le satellite G05 ; Époque : 50400, le 22 janvier 2018. Figure 8. Interpolation des dĂ©lais ionosphĂ©riques (en mĂštre) Ă  la position du rĂ©seau de mobiles ; Satellite : G13 ; Époque : 50400, le 22 janvier 2018. .
  • 6. Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er trimestre 2021 GÉODÉSIE 48 Cependant Ă  95 %, on accuse une perte de performance qui peut s’expliquer par le fait que certaines bases atmosphĂ©- riques non optimales sont prise en compte dans le modĂšle. n ModĂ©lisation de type “plan” La figure 12 montre la comparaison des dĂ©lais ionosphĂ©riques modĂ©lisĂ©s par un plan Ă  la position des mobiles et ceux esti- mĂ©s en PPP-IAR. Les rĂ©sidus obtenus sont compris entre 15 cm et 10 cm, sauf pour une station (GRAS). De mĂȘme que pour la modĂ©lisation par interpolation, ce rĂ©sultat est ponctuel. q GNSS Afin de vĂ©rifier que la prĂ©cision des dĂ©lais ionosphĂ©riques Ă©tait suffisante, comme pour la modĂ©lisation par interpola- tion, les temps de convergence des soixante-cinq mobiles ont Ă©tĂ© calculĂ©s en utilisant la mĂ©thode PPP-RTK Geoflex et la modĂ©lisation des dĂ©lais ionosphĂ©riques par un plan. Les temps de convergence sont reprĂ©sentĂ©s sous forme de quan- tiles (50 %, 68 % et 95 %) sur la figure 13. Les temps de convergence atteignent alors 3 min dans 95 % des cas, cela donne une amĂ©lioration de 92 % par rapport au PPP-IAR. Cette mĂ©thode est aussi robuste aux mauvaises Figure 11. Convergence des quantiles 50 %, 65 % et 95 % du PPP-RTK Geoflex utilisant la modĂ©lisation par interpolation. Figure 13. Convergence des quantiles 50 %, 65 % et 95 % du PPP-RTK Geoflex utilisant la modĂ©lisation de type “plan”. Figure 10. RĂ©sidus SID utilisant la modĂ©lisation par interpolation et les estimations en PPP-IAR ; Époque : 50400, le 22 janvier 2018. Figure 12. RĂ©sidus SID entre la modĂ©lisation de type “plan” et l’estimation lors du PPP-IAR ; Époque : 50400, le 22 janvier 2018.
  • 7. Revue XYZ ‱ N° 166 – 1er trimestre 2021 49 Ainsi, une fois le rĂ©seau de bases atmosphĂ©riques de Geoflex opĂ©rationnel, tout d’abord en France, l’utilisation du PPP deviendra conforme aux attentes d’applications mĂ©tier exigeantes, notamment dans le marchĂ© des transports. Cette technique sera aussi une avancĂ©e pour les relevĂ©s cadastraux. Il est important de savoir que les rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s dans cet article sont issus de calculs PPP GPS et GLONASS et seules les valeurs des dĂ©lais ionosphĂ©riques a priori des satellites amĂ©ricains sont utilisĂ©es. Or, avec l’avĂšnement de la constel- lation europĂ©enne Galileo et le dĂ©veloppement des satellites trifrĂ©quences [4] voire quadrifrĂ©quences [5], le PPP-RTK pourra encore ĂȘtre amĂ©liorĂ© en termes de prĂ©cision, rapiditĂ© de convergence et robustesse. Le PPP-RTK pourra aussi ĂȘtre utilisĂ© dans le cas de la mĂ©thode de rĂ©solution d’ambiguĂŻtĂ©s instan- tanĂ©e afin de donner un a priori sur les dĂ©lais atmosphĂ©riques et ainsi de possiblement amĂ©liorer la convergence du PPP . l Contacts François FUND - Docteur en gĂ©odĂ©sie spatiale, UniversitĂ© de Nantes/L2G(ESGT, CNAM) - francoisfund@gmail.com Camille PARRA - IngĂ©nieure ENSG, spĂ©cialitĂ© PhotogrammĂ©trie, positionnement et mesures de dĂ©formation (PPMD), Promotion 2019 c-parra@laposte.net Romain Legros - Directeur gĂ©nĂ©ral, Geoflex romain.legros@geoflex.fr RĂ©fĂ©rences [1] Entreprise Geoflex, [En ligne]. Available: http://www.geoflex.fr/ [2] D. Laurichesse, “Phase Biases Estimation for Undifferenced Ambiguity Resolution” 2012 [3] I. d. Gelis, “Apport de donnĂ©es atmosphĂ©riques sur le temps de convergence du PPP centimĂ©trique temps rĂ©el”, rapport de stage de l'ENSG, 2018 [4] D. Laurichesse, “Les Ă©volutions du PPP : l'apport d'une troisiĂšme frĂ©quence pour rĂ©duire les temps de convergence.” XYZ, 2015 [5] S. Banville, D. Laurichesse, “Innovation: Instantaneous centimeter-level multi-frequency precise point positioning” GPS World, 2018 bases, car un filtre est appliquĂ© dans le but d’îter les stations ayant des rĂ©sidus trop Ă©levĂ©s par rapport Ă  l’estimation par plan. Ainsi, la dĂ©termination du mobile n’est plus entiĂšrement dĂ©pendante de la qualitĂ© des bases atmosphĂ©riques les plus proches, mais est soumise Ă  l’état de l’ensemble des bases du rĂ©seau. n SynthĂšse des rĂ©sultats La table 2 rĂ©sume les temps de convergence des quan- tiles 50 %, 68 %, 95 % pour les mĂ©thodes PPP-IAR, PPP-RTK Classique avec une base unique et prise en compte des biais Ă©lectroniques et PPP-RTK Geoflex avec une modĂ©lisation inter- polĂ©e ou de type “plan” . MĂ©thode Temps de convergence (min) 50 % 68 % 95 % PPP-IAR 18 23 39 PPP-RTK Monobase 1 2 9 PPP-NRTK Geoflex avec interpolation 1 1 17 PPP-NRTK Geoflex avec modĂ©lisation 1 1 3 Table 2. Quantiles des temps de convergence avec l’utilisation d’un rĂ©seau de bases atmosphĂ©riques. En plus de ces rĂ©sultats, l’avantage des modĂ©lisations de type “plan” est sa mise en production. Le serveur doit juste fournir les dĂ©lais ionosphĂ©riques propres Ă  chaque satellite. Le mobile calcule alors les dĂ©lais ionosphĂ©riques Ă  prendre en compte comme a priori Ă  sa position approchĂ©e. Cette stratĂ©gie fonctionne de maniĂšre monodirectionnelle et n’im- pose qu’un flux de donnĂ©es supplĂ©mentaire par rapport au PPP-IAR, contrairement au PPP-RTK Monobase qui doit avoir une connexion bidirectionnelle avec le serveur pour n’avoir qu’un flux de donnĂ©es supplĂ©mentaire. Conclusions Pour 68 % des cas et quelle que soit la mĂ©thode de PPP-RTK, cette technique permet de rĂ©duire le temps de convergence d’un calcul PPP et ainsi converger en moins de 5 min. Cependant, pour que le PPP-RTK ne dĂ©grade pas la prĂ©cision de la solution, il est nĂ©cessaire de bien prendre en compte les biais Ă©lectroniques et notamment ceux des stations du rĂ©seau. Dans le cas de l’utilisation d’une base atmosphĂ©- rique unique, la qualitĂ© de cette base ainsi que sa distance du mobile sont essentielles puisque, selon la base choisie, le temps de convergence peut augmenter de 95 %. À cause de ces variations, deux mĂ©thodes exploitant toutes les stations du rĂ©seau ont Ă©tĂ© testĂ©es, ces modĂ©lisations montrant une meilleure robustesse. La modĂ©lisation ressor- tant avec les meilleurs rĂ©sultats est celle reprĂ©sentant les dĂ©lais ionosphĂ©riques comme un plan, unique Ă  chaque satel- lite et englobant la France. Effectivement, les rĂ©sultats utilisant cette modĂ©lisation prĂ©sentent une convergence de 3 min dans 95 % des cas, c’est-Ă -dire une amĂ©lioration de 92 % par rapport au PPP-IAR et cela, sans dĂ©gradation de la prĂ©cision. ABSTRACT The company Geoflex is supplying GNSS augmentation services for a simple, accurate, reliable, continuous and real-time positioning. The company’s solution is based on the PPP-CNES technology (Precise Point Positioning) and provides to the customer an accurate positioning at the 4cm level everywhere in the world, without any GNSS permanent station close to the user. The drawback of the PPP technique is the long convergence time of about 30min. This is why Geoflex develops original PPP-RTK solutions (PPP with Real Time Kinematic capabilities) to reduce this convergence time by adding a priori atmospheric data in the PPP calculation. This article shows the results of those developments.