2. PLAN
1 – Rappel anatomique du Larynx
2 – Diagnostiquer une dyspnée laryngée
3 – étiologies de dyspnée laryngée
4 – principes de prise en charge
5 – Autour d'un cas de dyspnée laryngée de l'adulte ….
6. Diagnostic topographique
● Siège sus-glottique
– Stridor
– Dysphagie / stase salivaire
– Voix étouffée
● Siège sous-glottique
– Toux rauque et aboyante
– Cornage
– Voix grave et rauque
7. Identifier les signes de gravité
Terrain : âge extrême – pathologie respiratoire sous jacente
Signes de détresse respiratoire aiguë
- Signes de lutte
- Signes d'hypoxie
- Signes d'hypercapnie
- Signes d'épuisement : disparition du tirage, bradypnée
Terrain : âge extrême – pathologie respiratoire sous jacente
Signes de détresse respiratoire aiguë
- Signes de lutte
- Signes d'hypoxie
- Signes d'hypercapnie
- Signes d'épuisement : disparition du tirage, bradypnée
8. Etiologies
1- Tumeurs du larynx : dont papillomatoses laryngées à HPV
2- Paralysies laryngées :
● Centrale bulbaire ou dégénérative.
● Périphérique : tumorale ou traumatique accidentelle ou
secondaire à la chirurgie notamment thyroïdienne
3- Les sténoses laryngées :
● Post traumatique, post intubation, post trachéotomie, ou
secondaire à une chirurgie du larynx
9.
10. ● 4- Les causes inflammatoires et infectieuses :
● Œdèmes allergiques du larynx : Après ingestion
alimentaire, piqûre d’insecte, prise de médicament...
Tableau d’œdème de Quincke
● Epiglottite aigue: infection à hémophilus influenzae.
(rare)
5- Traumatisme laryngé
6- Corps étranger du larynx
11. Photo : normalement pas de nasofibro ni d'abaisse langue car risque d'asphyxie
Œdème et micro-abcès de l'épiglotte
CAT :
- intubation en position assise si besoin sinon trachéotomie
- C3G iv + CTC iv
13. EXAMEN PHYSIQUE
– Prise des constantes, FR et sat ++
– Recherche de signes de gravité
– Recherche d'orientation (infra ou supra glottique)
● ORL :
– Examen endobuccal
– Laryngoscopie directe et indirecte
– Nasofibroscopie
● Général :
– Palpation des aires ganglionnaires
14. TRAITEMENT
Mesures générales
● Libération des VAS
- Oxygénothérapie
- Position demi assise
- Intubation oro-trachéale : si gravité extrême.
- Trachéotomie en cas d’échec des autres méthodes.
15. ● Corps étranger : manœuvre de Heimlich
→échec : trachéotomie de sauvetage.
16. CAS CLINIQUE
Un homme de 57 ans se présente ce jour aux urgences pour
dyspnée d'aggravation récente.
● Ses antécédents se résument à une hypertension artérielle
bien équilibrée sous Triatec ainsi qu'une BPCO traitée par
ventoline et symbicort, non réévaluée depuis des années.
● Il présente un tabagisme actif évalué à 70 PA, consommation
alcoolique difficilement chiffrable mais quotidienne.
● A l'interrogatoire, le patient a du mal à s'exprimer tant il est
dyspnéique. Il vous explique être dyspnéique depuis plus de 2
mois, mais qu'il ne s'est pas inquiété pensant que cela était du
à la BPCO, mais malgré la prise très fréquente de salbutamol, il
est de plus en plus gêné. Sa voix est aussi « plus rauque »
mais cela ne gênait pas le patient,
● Il vous rapporte également une asthénie croissante depuis 3
mois avec une perte de poids de 3Kg.
17. ● Premières mesures d'urgence
– Oxygénothérapie bas débit car patient BPCO
initialement 2L/min objectif sat > 92 %
– Position semi-assise
– Mesures habituelles de conditionnement / scope
● Examen physique de débrouillage
– Prise des constantes, recherche de signes de gravité
– Palpation des aires ganglionnaires, cervicales
– Examen ORL complet avec nasofibroscopie et si
tolérée laryngoscopie indirecte
– Examen général, cardio-pulmonaire, recherche de
foyer, point d'appel infectieux
18. ● L'examen physique retrouve un patient franchement
dyspnéique, présentant des signes de lutte dont un tirage
intercostal ainsi qu'une cyanose des extrémités.
● Vous retrouvez de plus :
– Une adénopathie jugulo-carotidienne droite de 3,5cm
de diamètre
– Un état dentaire très altéré
– Une masse bourgeonnante volumineuse de la corde
vocale droite à la nasofibroscopie…
● Lors la réalisation de cette fibroscopie, le patient désature
brutalement à 84%, vous arrêtez le geste. Malgré une
oxygénothérapie optimale, le patient reste dans un état
critique, vous observez une diminution des signes de lutte
initiaux et votre patient s'enfonce...
19. ● Très rapidement le réanimateur vous rejoint, et le patient
est immédiatement transféré en réanimation.
● Vous décidez de réaliser une trachéotomie de sauvetage,
le patient étant difficilement intubable du fait de la tumeur
que vous venez de visualiser.
● Epilogue : le patient s'en sort finalement.
● Un carcinome épidermoïde laryngé T3 N2 Mo (T3 : larynx
immobile, N2 car ADNP entre 3 et 6cm) est finalement
diagnostiqué.
● Ce patient bénéficiera d'une pharyngo-laryngectomie totale
non conservatrice, sa trachéotomie sera définitive. Il
bénéfiera également d'une radiothérapie adjuvante et
d'une chimiothérapie néo-adjuvante.
20. Conclusion
Une dyspnée laryngée peut révéler un cancer
épidermoïde du larynx, surtout chez un patient
alcoolo-tabagique.
Généralement, il s'agit d'une dyspnée
d'installation progressive, mais la prise en
charge peut-être tardive, notamment en cas de
BPCO associée ou d'IC, car il s'agit de patients
dyspnéiques « à l'état basal » .
Le recours à la trachéotomie se justifie du fait
du risque de lésion laryngée en cas de masse
tumorale importante, de l'urgence et de la quasi
inéluctabilité d'un tel geste à court terme...