1. VENEZUELA : IMPROVISATION, PROSPERITE ET CONTRASTES.
Projet de Maria A. UZCATEGUI MONCADA
Doctorante en Histoire
Université Lyon 2 Lumière -ED 483 en Sciences sociales
Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes, LARHRA UMR 5190.
Avec la collaboration des Etudiants de l’Ecole d’Art et de l’Ecole de Médias
Audiovisuels de l’Université des Andes – Mérida, Venezuela.
2. Objectifs :
1. Analyser les sources de diffusion et les manifestations artistiques
des œuvres musicales et plastiques inscrites dans le courant de ce
que l’on appelle au Venezuela art urbain, afin de déterminer
certains éléments qui permettent une meilleure compréhension de
la société vénézuélienne. L’art urbain est représentatif du brassage
des différentes influences reçues dans le milieu artistique et
exprimées à la vénézuélienne. En ce sens, « el Caso Venezuela »,
rend possible l’identification du vrai sens du multiculturel.
2. Proposer trois concepts qui définissent une identité
vénézuélienne : improvisation, prospérité et contraste, afin de les
valoriser car, loin d’être déconsidérés, ils sont souvent très
appréciés par ceux qui découvrent la culture et la société
vénézuéliennes.
3. Nous interroger sur le rôle du web comme outil de support et de
diffusion des productions de l’art urbain vénézuélien.
3. Méthodologie :
A partir d’une étude exploratoire des blogs et des sites internet
consacrés à la diffusion des productions artistiques underground au
Venezuela, nous avons pu déterminer que l’une des principales
caractéristiques du Vénézuélien réside dans sa préoccupation pour
le renouveau. Ceci entraîne une conséquence à double volet : d’une
part, le refus du démodé et, d’autre part une quête perpétuelle de
leur identité qui, la plupart du temps, résulte contradictoire et
complexe.
4. Les éléments :
1. La musique caractéristique des concerts et soirées d’art urbain est composée,
dans l’actualité, principalement de deux rythmes : le hip-hop et la drum and bass.
Même s’il s’agit des styles musicaux différents, tous les deux véhiculent des éléments
similaires attirant l’attention d’un grand nombre de jeunes Vénézuéliens.
La préférence très marquée que les acteurs de la culture urbaine
manifestent pour la drum and bass, est très bien définie par l’un d’entre eux, le D.J.
Marquez qui, dans un de ces documentaires intitulé « No tenemos crew » (« Nous
n’avons pas de crew ») signale : « Ce phénomène est le résultat même de la drum
and bass […]. Je crois que c’est par son caractère metisse […], puisque, comme nous
le savons tous, la drum and bass rappelle la salsa, rappelle le métal, rappelle les
styles de musique électronique, rappelle la house, la techno ; c’est tout un métissage
proprement dit, et ça c’est notre caractéristique essentielle à nous, Vénézuéliens
[…] » (“Ese fenómeno lo hizo el mismo drum and bass […]. Yo creo que es por lo
mestizo, […] porque como todos sabemos el drum te suena a salsa, te suena a metal,
te suena a los estilos de música electrónica, te suena a house, te suena a techno, todo
es un mestizaje como tal y eso es lo propio, esa es la esencia que tenemos nosotros
como venezolanos […]”.MARQUEZ, Documental "Notenemoscrew" 1ra parte).
5. 2. Le « street art » vénézuélien intègre aussi les murales et les arts visuelles. Ces éléments
fondamentaux cherchent donner une signification à l’être urbain, à la quotidienneté.
La photographie de gauche, par exemple,
montre l'une des œuvres exposées dans une
manifestation culturelle qu'initialement
devait avoir lieu dans l'une des salles du
Centre Culturel Tulio Febres Cordero (centre
culturel de la ville de Mérida).
Elle a été organisée par les étudiants de
l'école de beaux arts de l'Université des
Andes. Finalement, l'accès à la salle leur a été
refusé et ils ont fait une intervention
"callejera« (de rue) dans l'une des
principales avenues du centre ville. Le petit
bonhomme que l'on distingue dans la partie
supérieure du tableau était l'image utilisée
pour la commercialisation d'une marque
populaire de gâteaux pour enfants (le
ponqué once – 11 -).
Photographie 1
6. A droite du tableau on distingue l'image du bonhomme du ponqué ONCE – qui traduit le chiffre
11 - avec un révolver à la main. A gauche, la même image avec un deuxième élément: une chaîne
autour du cou portant le chiffre 22. Les photographies qui suivent amplifient ces détails.
Photographie 2 Photographie 3
Dans la composition principale (Photographie 1) figure, entre les deux détails antérieurement
appréciés (photographies 2 et 3), un troisième bonhomme en petite taille, qui est la copie exacte
de celui qui porte le révolver (photographie 2). S’agit-il peut-être d’une signification allusive au
personnage des bandes dessinées qui se débat entre le bien et le mal?
7. Dans tous les cas, il est évident que ce genre artistique exprime la violence
qui ne caractérise pas uniquement le Venezuela ou l’Amérique Latine, mais
le monde moderne dans son intégralité. S’il est vrai que l’histoire définie le
XXe siècle comme celui de grands conflits mondiaux, l’humanité aura fait
son entrée dans un XXIe siècle imprégné du mot crise : crise économique,
crise des institutions démocratiques, dévaluation de la qualité de vie des
classes moyennes et, par conséquent, généralisation de la violence urbaine.
La visuelle intitulée « Il n’y a pas de travail » (« No hay trabajo » ), réalisée
par l’artiste Vénézuélien Vic Baszterdà partir de son œuvre Poster vs. Poster
(voir photographies 4 et 5), exposée à Buenos Aires, en février 2012,
constituent aussi de bons exemples de cette réalité.
Sources disponibles sur :
Vic Baszterd, “No hay trabajo”, febrero 2012, en: <http://vimeo.com/36871653>,
(recuperado el 16/02/2012 a 23:17 GMT 0).
Vic Baszterd, PvP, muestra en Buenos Aires, febrero 2012, en:
<https://www.facebook.com/media/set/?set=a.349225761778454.87784.10000073100
4869&type=1>,(recuperado el 16/02/2012 a 23:20 GMT 0).
9. Les artistes :
Victor Ali Perez
Alberti (Vic_BASZT) en :
http://vimeo.com/baszt
Vic est un illustrateur, V.J.,
producteur et artiste de rue.
Etudiant en arts visuelles de
l’Université des Andes de Mérida.
Son œuvre poursuit la réalisation
d’une étude mashup
d’illustration, annimation,
projection de vidéos, musique,
d’art de rue et de graffiti. Il est
toujours en quête d’une nouvelle
manière d’aborder l’art
contemporain.
10. Carlos Ramon Barboza (Elerreme) en :
http://raymonb.wordpress.com/acerca-de/
Etudiant en dessin graphique à l’Ecole des
arts de l’Université des Andes. D.J. et
producteur, elerreme est un artiste
underground.
11. Juan José Davila :
Etudiant de l’Ecole des médias
audiovisuels de l’Université des
Andes. Spécialiste en direction de
photographie et assistant de caméra.