1. 1
Alice
Baudu
Juliette
Chollet
Lucie
Duigou
Marie-‐Gabrielle
Delemer
Charlotte
Fournier
Clothilde
Rollin
Le
17
mai
2014
DOSSIER DE PRESSE – PROJET DOGGY BAG
2. 2
Introduction
En
France,
l'Ademe,
l'Agence
de
l'environnement
et
de
la
maîtrise
de
l'énergie,
établit
la
quantité
d'aliments
non-‐consommés
et
jetés
à
plus
de
20
kg
par
personne
et
par
an,
c'est
à
dire
1,2
million
de
tonnes.
Parmi
ces
aliments,
7
kg
par
habitant
seraient
jetés
avec
leur
emballage
non-‐ouvert.
En
termes
de
coûts,
ce
gaspillage
représente
une
perte
de
400
euros
par
foyer
chaque
année.
Un
phénomène
qui
pose
problème
à
l’heure
actuelle,
dans
un
contexte
de
crise
économique.
Monsieur
Guillaume
Garot,
ministre
délégué
à
l’agroalimentaire,
en
a
fait
son
cheval
de
bataille,
en
déployant
un
plan
d’action
visant
à
réduire
le
gaspillage
alimentaire.
Parmi
les
actions
mises
en
oeuvre,
les
restaurants
seront
sanctionnés
dans
les
cas
où
ils
ne
valoriseraient
pas
leurs
déchets.
Le
déploiement
de
l’usage
du
Doggy
Bag
apparaît
donc
comme
une
pratique
qui
participerait
durablement
à
cette
logique
d’anti-‐gaspillage
alimentaire.
Moins
de
nourriture
dans
les
poubelles
des
restaurateurs
génère
donc
une
moindre
quantité
de
déchets
à
trier,
le
doggy
bag
se
présentant
donc
comme
une
alternative
adéquate
à
l’accumulation
de
déchets.
Cependant,
l’anti-‐gaspillage
même
s’il
s’avère
être
une
problématique
actuelle
qui
sensibilise
un
nombre
croissant
de
mentalités,
se
heurte
à
des
problèmes
culturels
et
d’usages
de
base
quant
il
s’incarne
dans
le
concept
du
doggy
bag.
C’est
pourquoi
dans
le
cadre
du
projet
Transition
Positive
nous
avons
choisi
de
travailler
sur
la
pratique,
l’adoption
et
l’image
du
doggy
bag
auprès
des
restaurateurs
et
des
clients.
Présentation
du
concept
Combien
de
fois
n’avons-‐nous
pas
fini
notre
assiette
au
restaurant
?
Combien
de
fois
nous
sommes-‐nous
forcés
à
finir
notre
assiette,
quitte
à
en
avoir
mal
au
ventre
?
Combien
de
fois
avons-‐nous
rêvé
de
garder
notre
dessert
pour
plus
tard
?
Qu’est-‐ce
qui
nous
en
a
empêché
?
Né
au
Etats-‐Unis,
le
Doggy
Bag
consiste
à
emporter
dans
une
barquette
les
restes
de
son
repas.
Outre
Atlantique,
la
pratique
est
régulière
et
socialement
acceptée.
Les
raisons
à
cela
?
Le
«
Doggy
Bag
»,
ou
«
sac
à
toutou
»
est
une
conséquence
indirecte
des
privations
de
la
guerre.
Il
est
devenu
courant
en
Israël,
ou
encore
en
Asie,
notamment
en
Chine.
Aux
Etats-‐Unis,
la
taille
des
portions
servies
au
restaurant,
l’opulence
des
restaurants
de
«
fast
food
»,
et
une
réglementation
claire
ont
démocratisé
la
pratique.
Le
Doggy
Bag
est
considéré
comme
«
dû
»
par
le
client
qui
a
payé
son
repas,
et
doit
en
avoir
pour
son
argent.
En
Chine,
le
gaspillage
dans
les
restaurants
est
tel
que
certains
affichent
des
«
panneaux
conseil
»,
demandant
au
client
de
ne
commander
que
ce
3. 3
qu’il
peut
manger.
Le
cas
échéant,
un
emballage
permettra
de
ne
pas
jeter
les
mets
commandés.
Pour
autant,
la
pratique
n’est
pas
considérée
comme
un
acte
écologique,
mais
plutôt
économique
ou
pratique.
Pourquoi
alors,
le
Doggy
Bag
est-‐il
ignoré
en
France
?
Il
apparaît
que
notre
rapport
à
la
gastronomie
est
différent
de
celui
des
pays
anglo-‐saxons
ou
asiatiques.
C’est
d’abord
notre
passé
qui
guide
notre
pratique
au
restaurant.
Si
dans
les
milieux
populaires,
la
peur
de
la
faim
et
de
la
famine
a
créé
une
tradition
du
«
finir
son
plat
à
tout
prix
»
;
dans
les
milieux
aristocratiques,
il
était
coutume
de
ne
jamais
finir
son
plat.
Il
fallait
démontrer
un
certain
détachement
alimentaire.
Ne
pas
être
tributaire
de
la
nourriture
était
un
signe
de
distinction.
Dans
aucun
des
deux
cas
alors,
le
Doggy
Bag
ne
peut
être
accepté.
Si
ces
différences
sociales
ne
sont
plus
aussi
prégnantes
aujourd’hui,
les
mentalités
sont
encore
imprégnées
de
ce
passé.
C’est
un
rapport
social
qui
nous
empêche
de
pratiquer
le
Doggy
Bag
:
les
demandeurs
de
Doggy
Bags
sont
vus
comme
des
«
avares
»,
ou
des
personnes
sans
éducation.
En
résumé,
cela
ne
se
fait
pas.
L’acceptation
du
Fast
food
revêt
un
aspect
pratique
(gain
de
temps
par
exemple).
En
revanche,
le
repas
au
restaurant
est
contextuel
:
on
vient
profiter
d’un
service
de
qualité.
Du
côté
des
restaurateurs,
il
n’est
donc
absolument
pas
question
de
proposer
des
restes
car
cela
apparaît
en
désaccord
avec
la
signification
que
revêt
un
repas
au
restaurant.
Les
français
méprisent
le
Doggy
Bag
parce
qu’il
parle
de
quantité,
et
non
de
qualité.
Dans
notre
mémoire
collective,
manger
les
«
restes
du
chien
»
est
donc
vu
de
façon
extrêmement
péjorative.
Certains
restaurants
proposent
des
Doggy
Bags,
mais
il
s’agit
soit
de
restaurants
à
influence
étrangère
(restaurants
asiatiques,
italiens,
franchises
étrangères),
soit
de
produits
assimilés
à
des
produits
de
vente
à
emporter
(sandwich,
panini,
pizza,
beignets
...).
La
pratique
reste
minime,
et
ce
sont
souvent
des
emballages
«
de
fortune
»
qui
sont
utilisés
:
papier
aluminium,
cartons
ou
boîtes
en
plastique.
A
noter
:
de
nombreuses
tentatives
d’insertion
du
Doggy
Bag
en
France
ont
été
réalisées,
mais
la
plupart
sont
restées
très
locales
ou
ont
été
abandonnées.
Aujourd’hui,
nous
ne
sommes
plus
dans
une
société
de
consommation
naïve
comme
celle
qui
suivit
les
années
d’après
guerre.
Nous
sommes
dans
une
société
en
crise
économique,
une
société
qui
se
questionne
sur
ses
pratiques
de
sur-‐consommation.
Nous
avons
conscience
que
la
Terre
n’est
pas
une
source
éternellement
renouvelable.
Nous
voulons,
chacun
à
notre
échelle,
réduire
l’impact
de
notre
civilisation
sur
notre
environnement.
Le
Doggy
Bag
n’est
pas
seulement
une
pratique
anti-‐gaspillage
ou
économique,
c’est
une
pratique
civique,
charitable
et
écologique.
Nous
voulons
démontrer
à
travers
ce
projet
que
l’on
peut
faire
évoluer
les
mentalités
et
mobiliser
les
individus.
Tout
comme
le
tri
sélectif
ou
l’économie
d’eau,
le
Doggy
Bag
peut
être
démocratisable
en
4. 4
France.
Notre
concept
ne
se
veut
pas
révolutionnaire
mais
au
contraire
concret
et
réalisable.
Pour
ce,
nous
avons
voulu
penser
le
concept
autant
en
amont
qu’en
aval.
De
la
mise
en
place
d’un
réseau
de
restaurateurs
organisé,
avec
une
identité
visuelle,
une
communication
appropriée
jusqu’à
la
livraison
d’un
emballage
en
accord
avec
les
valeurs
promues
par
Transition
Positive.
Les
enjeux
} Sensibiliser
les
restaurateurs
à
la
pratique
du
doggy
bag
} Sensibiliser
les
restaurateurs
et
les
consommateurs
à
la
pratique
du
doggy
bag
L’objectif
est
de
démocratiser
la
pratique
du
doggy
bag
auprès
des
consommateurs.
Le
fait
de
demander
à
emporter
ces
restes
ne
doit
plus
être
honteux
et
mal
perçu.
Mais
si
les
consommateurs
s’approprient
le
concept,
les
restaurateurs
doivent
} Sensibiliser
au
gaspillage
alimentaire
La
pratique
du
doggy
bag
est
avant
tout
un
moyen
qui
vise
à
réduire
le
gaspillage
alimentaire.
En
instaurant
le
doggy
bag
dans
les
restaurants,
les
clients
seraient
plus
enclin
à
emporter
leur
fin
de
repas
à
leur
domicile.
État
des
lieux
et
acteurs
clés
Dans
le
cadre
de
notre
recherche,
nous
avons
interviewé
des
restaurateurs,
acteurs
cruciaux
de
la
bonne
réussite
de
ce
projet,
afin
de
connaître
les
freins
à
l’implantation
du
Doggy
Bag.
Le
premier
frein
identifié
est
la
législation
alimentaire,
une
collaboratrice
du
Corneille
évoquait
à
ce
propos
“La
personne
si
elle
tombe
malade,
elle
peut
légalement
se
retourner
vers
nous.
La
législation
française
est
très
importante.
Pour
la
vente
à
emporter
il
y
a
une
législation
claire
et
stricte,
mais
pour
les
restaurants
où
normalement
le
plat
se
consomme
sur
place,
il
n’y
a
pas
de
législation
pour
emporter
son
repas,
pas
de
législation
c’est
angoissant,
c’est
la
peur
du
gendarme”.
Cette
collaboratrice
reconnaît
“qu’’il
faudrait
que
nous
les
restaurateurs
devançons
la
chose
et
mettons
à
l’aise
avec
ça
et
je
pense
que
le
packaging
va
beaucoup
jouer
aussi,
moi
je
vais
le
proposer
spontanément,
l’autre
fois
j’ai
proposé
à
un
client
d’emmener
la
fin
de
son
hot
dog,
car
moi
c’est
pareil
je
n’aime
pas
le
gaspillage.
5. 5
Cependant
elle
admet
tout
de
même
observer
une
évolution
des
mentalités
“
c’est
de
plus
en
plus
courant
avec
l’alcool,
le
vin
plus
particulièrement,
et
ça
peut
arriver
sur
les
sandwichs
mais
c’est
rare”
Contrairement
à
ce
que
les
restaurateurs
pensent,
et
comme
l’explique
Laurent
Calvayrac
durant
l’interview
qu’il
nous
a
consacré,
“il
n’
y
a
pas
de
contre
indication
juridique,
en
fait
c’est
autorisé
de
pratiquer
le
doggy
bag,
contrairement
à
ce
que
les
restaurateurs
pensent
;
ils
pensent
que
leur
responsabilité
est
engagée
à
partir
du
moment
où
il
voit
partir
les
personnes
avec
la
nourriture,
alors
qu’a
partir
du
moment
où
la
nourriture
est
délivrée
au
consommateur
c’est
la
propre
responsabilité
du
consommateur.
C’est
comme
au
macdo,
on
laisse
partir
les
gens
avec
leur
sac,
et
on
ne
sait
pas
quand
ils
le
mangeront
et
c’est
pareil
c’est
de
la
viande
cuite.”
Il
n’existe
donc
aucune
loi
interdisant
la
distribution
de
Doggy
bag,
les
restaurateurs
ne
risquent
aucune
poursuite
juridique
en
délivrant
un
Doggy
bag
à
leurs
clients.
Le
concept
de
Doggy
Bag
que
nous
souhaitons
promouvoir,
a
pour
atout,
de
rentrer
en
cohérence
avec
les
aspirations
du
gouvernement.
Notre
projet
n’est
donc
pas
“utopique”
mais
s’inscrit
dans
la
continuité
des
objectifs
du
gouvernement.
En
effet,
en
Juin
2013,
le
gouvernement
a
évoqué
son
“plan
anti-‐gaspi”
pour
atteindre
l’objectif
européen
d’une
réduction
de
moitié
du
gaspillage
d’ici
2025.
De
nombreux
industriels
alimentaires,
de
la
grande
distribution
et
du
secteur
associatif
ce
sont
déjà
engagés
et
ont
signé
le
Pacte.
Le
projet
a
été
évoqué
pour
la
première
fois
en
2012
par
le
ministre
délégué
à
l’Agroalimentaire
Guillaume
Garot,
qui
explique
que
le
plan
s'appuie
sur
«
l’ensemble
des
acteurs
de
la
chaîne
alimentaire
depuis
la
production
(agricole
et
industrielle)
jusqu’aux
repas
et
même
au-‐delà
puisqu’il
s’agira
aussi
de
réduire
les
déchets.”
En
France,
chaque
repas
consommé
au
restaurant
entraîne
entre
210
et
230
grammes
de
perte.
Les
restaurateurs
«seraient
ravis
que
les
clients
repartent
avec
cette
nourriture,
ça
leur
ferait
tout
simplement
moins
de
déchets
dans
les
poubelles»,
souligne
Bernard
Boutboul,
directeur
général
du
cabinet
spécialisé
Gira
Conseil,
cabinet
de
marketing
et
développement
de
la
restauration.
En
effet,
la
collaboratrice
du
Corneille
déclare
que
«
Personne
ne
ramène
rien,
même
les
employés,
c’est
systématiquement
jeté,
on
récupère
le
pain
et
on
le
toast
pour
faire
des
croûtons
dans
une
salade
mais
sinon
on
jete
le
reste
»
Dès
2016,
les
établissements
servant
180
repas
par
jour
ou
plus
seront
obligés
de
trier
et
de
valoriser
leurs
déchets
alimentaires,
dans
le
cas
contraire,
ils
s’exposent
à
de
lourdes
amendes.
L’objectif
de
ce
Plan
anti-‐gaspi,
validé
par
plusieurs
parties
prenantes
de
la
restauration
doit
conduire
à
réduire
de
moitié
le
gaspillage
d'ici
à
2025.
C’est
dans
cette
veine
que
le
doggy
bag
s’incorpore.
6. 6
Les
grands
groupes
de
l’industrie
alimentaire
de
la
grande
distribution
et
du
secteur
associatif
“s’engagent
à
former
et
sensibiliser
les
acteurs
de
leurs
chaînes
respectives
;
c’est
à
dire
mettre
en
place
des
filières
de
récupération
des
invendus
même
au
niveau
de
la
production
agricole
;
à
adapter
la
taille
des
portions
(industries)
et
à
faciliter
le
don
alimentaire
des
entreprises.”
Ce
plan
anti
gaspi,
concerne
non
seulement
les
entreprises
mais
également
L’Etat
qui
va
inclure
des
clauses
anti-‐gaspi
dans
les
marchés
publics
de
la
restauration
collective
d’ici
à
2014
en
veillant
à
surveiller
la
taille
des
portions
selon
l'appétit
des
convives.
Ces
exigences
seront
notamment
intégrées
dans
les
formations
professionnelles
–
lycées
agricoles
dès
la
prochaine
rentrée
puis
les
écoles
hôtelières.
Plus
globalement
on
comprend
que
la
France
voit
plus
loin
en
répondant
à
une
volonté
d’agir
des
Nations
Unis
sur
le
gaspillage
dans
le
monde
qui
s'élève
à
1,3
milliards
de
tonnes
de
nourritures
par
an
et
plus
particulièrement
dans
les
pays
industrialisées
où
près
de
la
moitié
de
la
nourriture
est
gâchée,
jetée
alors
qu’elle
est
encore
consommable.
Les
actions
réalisées
} Etude
quantitative
auprès
de
consommateurs
La
première
partie
de
notre
projet
a
été
de
réaliser
une
étude
quantitative
auprès
de
consommateurs
:
nous
avons
conçu
un
questionnaire
qui
a
été
administré
via
les
réseaux
sociaux
auprès
de
plus
de
150
personnes.
Ce
questionnaire
nous
a
permis
en
amont
de
mesurer
concrètement
les
freins
et
leviers
généraux
présents
du
côté
consommateur
et
d’évaluer
pourquoi
le
concept
n’a
pas
encore
été
intégré
en
France.
De
cette
étude
sont
ressortis
les
principaux
freins
:
les
consommateurs
ont
honte.
Sur
93%
de
consommateurs
qui
disent
connaître
le
concept,
84%
considèrent
qu’il
revêt
un
aspect
négatif.
Passer
pour
un
rat,
malpoli,
radin…
Autant
de
mots
péjoratifs
pour
qualifier
la
pratique
qui
semble
faire
face
à
de
vraies
difficultés
d’implantation
dans
les
mentalités
françaises
pour
le
moment.
Plus
étonnant
encore
:
seulement
46%
des
répondants
se
considèrent
à
l’aise
pour
demander
à
un
restaurateur
d’emporter
leurs
restes,
tandis
que
94%
apprécieraient
que
l’initiative
vienne
du
restaurateur.
De
plus,
on
relève
que
beaucoup
de
consommateurs
associent
l’absence
de
cette
pratique
au
côté
culturel
de
la
société
française
:
au
pays
de
la
gastronomie,
demander
ses
restes
n’est
pas
bien
vu,
il
s’agit
d’une
question
de
tradition.
} Etude
qualitative
auprès
de
restaurateurs
Nous
nous
sommes
donc
rendues
compte
que
les
freins
du
consommateur
concernaient
principalement
la
réaction
que
pourraient
avoir
les
restaurateurs
face
à
cette
requête.
La
deuxième
partie
de
notre
étude
a
donc
été
d’aller
interroger
des
restaurateurs
sur
leur
vision
de
la
pratique
du
Doggy
bag.
Des
entretiens
qualitatifs
nous
ont
permis
de
remarquer
que
les
restaurateurs
n’étaient
pas
réticents
au
concept
mais
qu’ils
éprouvaient
une
certaine
peur
relative
principalement
à
la
législation.
De
plus,
comme
les
clients
ne
7. 7
leur
demandent
pas
d’emporter
leurs
restes,
ils
avouent
que
proposer
des
Doggy
bags
ne
leur
a
jamais
vraiment
traversé
l’esprit.
Même
si
tous
déclarent
qu’ils
seraient
enclins
à
s’engager
sur
cette
voie,
ils
émettent
néanmoins
des
doutes
sur
le
fait
de
pouvoir
implanter
cette
pratique
en
France.
} Création
d’un
macaron
Pour
concrètement
lever
les
freins
relatifs
à
la
pratique
du
Doggy
bag
nous
avons
donc
conclu
qu’il
fallait
dédramatiser
la
chose
et
proposer
une
sensibilisation
du
concept
axée
sur
l’humour.
Avec
l’aide
d’un
graphiste,
nous
avons
conçu
un
macaron
qui
serait
le
symbole
du
mouvement
pour
une
démocratisation
du
Doggy
bag.
Ce
macaron
serait
apposé
sur
les
vitrines
des
restaurants
partenaires
adhérents
du
concept
et
permettrait
de
signaler
aux
consommateurs
qu’ils
peuvent,
dans
ce
restaurant,
demander
à
emporter
leurs
restes.
} Proposition
de
spot
publicitaire
Afin
de
valoriser
la
pratique,
nous
avons
monté
une
vidéo
prototype
pour
montrer
l’esprit
qu’adopte
notre
démarche.
Des
spots
humoristiques
participent
à
dédramatiser
le
concept
du
Doggy
bag
:
non
il
ne
s’agit
pas
d’une
requête
honteuse,
finalement
elle
pourrait
même
devenir
partie
intégrante
de
l’offre
commerciale.
Les
spots
créés
sur
le
long
terme
pourraient
être
diffusés
dans
des
médias
locaux
afin
de
valoriser
la
démarche
des
restaurants
partenaires
de
la
ville
de
Nantes.
Les
actions
à
réaliser
dans
le
futur
En
association
avec
les
actions
que
nous
avons
déjà
mises
en
oeuvre,
nous
avons
songé
à
une
déclinaison
d’opérations
(événementiel,
promotion,
création)
à
mettre
en
place
afin
de
favoriser
l’introduction
du
Doggy
Bag
à
Nantes.
} Doggy
Bag
Day
Afin
de
commencer
notre
étape
de
sensibilisation
vis-‐à-‐vis
du
grand
public,
nous
souhaitons
organiser
une
opération
sur
plusieurs
mois,
afin
de
démocratiser
cette
pratique.
Pour
cela,
nous
avons
fait
le
choix
de
nous
greffer
au
Voyage
à
Nantes,
afin
d’organiser
une
opération
spéciale
avec
La
Cantine
du
Voyage.
Il
nous
semble
plus
facile
d’intégrer
un
événement
existant
et
reconnu,
que
de
créer
de
toute
pièce
une
journée
dédiée
au
Doggy
Bag.
Déroulement
de
l’opération
:
Durant
les
2
mois
du
Voyage
à
Nantes,
nous
voulons
mettre
à
disposition
des
clients
de
La
Cantine
du
Voyage,
des
boites
dans
lesquelles
ils
pourront
rapporter
la
fin
de
leur
repas.
Ces
boites
seront
proposées
lors
de
la
prise
de
commande
des
consommateurs.
Nous
favoriserons
la
mise
en
place
de
cette
opération
à
La
Cantine,
à
l’aide
d’affiches
mettant
en
scène
la
phrase
de
notre
macaron
«
Pas
fini,
pas
de
gâchis
»,
8. 8
et
de
situations
comiques.
Ainsi,
le
client
sera
amusé,
et
interpellé,
ce
qui
suscitera
sa
curiosité,
et
son
envie
d’essayer
ce
nouveau
concept.
Nous
comptons
également
sur
la
renommée
du
Voyage
à
Nantes
et
du
bouche
à
oreille,
afin
de
favoriser
la
«
percée
»
de
notre
opération
Doggy
Bag
Day.
Objectif
:
Créer
un
événement
fort
et
en
continu
(2
mois),
qui
permettra
une
première
sensibilisation
pour
le
consommateur.
De
plus,
cette
opération
n’engendre
pas
un
coût
supplémentaire
pour
le
client,
ce
qui
favorisera
l’image
positive
que
renverra
le
Doggy
Bag.
} Partenariat
avec
la
ville
de
Nantes
La
principale
problématique
concernant
le
Doggy
Bag,
rencontrée
par
les
restaurateurs
est
:
Où
peut-‐on
trouver
un
budget
pour
acheter
les
boites
?
Nous
avons
pensé
à
une
alternative
grâce
au
co-‐financement
de
l’achat
de
cette
boite
à
la
fois
par
la
ville
de
Nantes,
et
les
restaurateurs.
En
effet,
dans
la
lignée
de
Nantes
Capitale
Verte
en
2013,
il
s’agit
d’un
atout
pour
Nantes
Métropole
de
promouvoir
une
telle
opération
écologique
et
novatrice.
En
effet,
au
vu
de
l’aspect
nouveau
du
Doggy
Bag,
Nantes
pourrait
être
assimilée
à
une
ville
pionnière,
créatrice,
soucieuse
de
l’environnement.
Ainsi,
une
large
partie
de
ces
boites
serait
financée
par
la
ville,
permettant
aux
restaurateurs
une
implication
peu
coûteuse
Objectif
:
Réduire
les
coûts
de
l’introduction
du
Doggy
Bag
à
Nantes,
tout
en
associant
la
ville
de
Nantes
à
une
action
écologique,
et
ainsi
associer
la
réputation
de
Nantes
au
Doggy
Bag.
} Création
des
Doggy’s
Boites
Conscientes
de
l’importance
du
design
des
boites,
nous
voulons
effectuer
un
partenariat
avec
Lisaa
(L’institut
supérieur
des
arts
appliqués),
afin
que
l’école
créée
des
visuels
différents
pour
les
boites.
Le
but
étant
de
générer
des
collections
capsules
en
édition
limitée,
afin
de
favoriser
l’envie
d’utiliser
ces
boites
originales.
De
plus,
ces
boites
seront
conçues
et
fabriquées
par
une
entreprise
française
afin
de
consolider
le
Made
In
France.
Entièrement
recyclables
et
réutilisables,
ces
boites
permettront
à
leurs
utilisateurs
de
les
transporter
facilement
grâce
à
leur
praticité.
Objectif
:
Favoriser
l’attrait
du
Doggy
Bag
pour
les
futurs-‐utilisateurs,
en
créant
un
univers
esthétique
autour
des
boites.
Montrer
qu’un
doggy
Bag
peut
être
utile
et
design.
} Recruter
un
ambassadeur
connu
et
reconnu
des
nantais
Un
des
principaux
enjeux
de
l’introduction
du
Doggy
Bag
à
Nantes,
est
le
recrutement
d’une
icône,
d’un
chef
à
qui
les
utilisateurs
pourraient
rattacher
la
pratique
économique
et
écologique
du
Doggy
Bag.
Nous
avons
identifié
plusieurs
chefs
qui
pourraient
incarner
au
niveau
régional,
l’image
du
Doggy
Bag
:
9. 9
• Pascal
Favre
d’Anne,
chef
une
étoile
• Eric
Guérin,
chef
étoilé
de
la
Mare
aux
Oiseaux
• Nicolas
Guiet,
ancien
second
de
Patrick
Guérin,
il
ouvre
son
restaurant
l’U.N.I,
primé
par
le
guide
des
Tables
de
Nantes
Objectif
:
Assimiler
le
Doggy
Bag
à
un
chef
gastronomique,
afin
de
démontrer
que
le
doggy
n’est
pas
une
pratique
isolée
et
ringarde.
10. 10
Conclusion
Dans
le
cadre
du
projet
transition
positive,
notre
désir
de
déployer
le
concept
du
doggy
bag
s’ancre
dans
une
logique
de
mise
en
application
concrète
et
facilement
réalisable,
à
moyen
terme
et
à
coûts
mesurés.
Il
s’agit
en
effet
de
parvenir
à
faire
évoluer
la
conception
et
l’image
même
du
doggy
bag;
c’est
un
travail
sur
les
mentalités
que
nous
voulons
opérer,
avant
même
de
viser
à
la
production
de
nouveaux
moyens
pour
lutter
contre
le
gaspillage
alimentaire.
Nous
projetons
ici
d’atteindre
une
plus
grande
sensibilisation
et
compréhension
du
concept
afin
qu’il
puisse
être
adopté
et
employé
à
bon
escient.
Ceci
passe
tout
d’abord
par
une
phase
d’information
adaptée
aux
différents
profils
ciblés,
qui
sont
les
consommateurs
et
les
restaurateurs.
Bien
que
pour
des
raisons
culturelles
différant
de
celles
des
Etats-‐
Unis,
(par
exemple
la
quantité
gigantesque
des
portions
servies
dans
les
restaurants
outre-‐atlantique
est
plus
propice
à
l’usage
des
doggy
bag
au
vu
de
la
fréquence
des
assiettes
non
terminées),
nous
savons
qu’il
sera
difficile
de
hisser
le
concept
du
doggy
bag
au
niveau
d’automatisme.
Il
s’agit
donc
principalement
de
convaincre
sur
la
pertinence
du
concept
en
termes
de
gaspillage
alimentaire
et
de
rappeler
que
le
doggy
bag
est
dans
ce
cas
une
possibilité
facilement
réalisable
et
ne
demandant
aucun
engagement
ou
coûts
préalables
de
la
part
du
consommateur.
C’est
donc
à
travers
une
combinaison
d’opérations
dont
les
objectifs
regrouperont
la
mise
en
valeur
du
doggy
bag
ainsi
que
la
petitesse
de
ses
coûts
parallèlement
à
sa
valeur
ajoutée
en
termes
de
retombées
comportementales,
que
nous
souhaitons
déployer
l’usage
du
concept
à
Nantes.
11. 11
Annexes
Annexe
1
-‐
Questionnaire
restaurateurs
1. Que
pensez-‐vous
du
gaspillage
alimentaire
en
restauration
?
2. Vous
arrive
t’il
de
donner
des
restes
?
3. Pensez-‐vous
que
l’on
peut
faire
quelque
chose
pour
pallier
ce
problème
?
4. Que
connaissez-‐vous
du
concept
du
Doggy
Bag
?
5. Le
nom
est-‐il
rédhibitoire
selon
vous
?
6. Pourquoi
selon
vous
cette
démarche
n’est-‐elle
pas
pratiquée
en
France
?
7. Adopteriez-‐vous
la
démarche
de
mettre
en
place
les
Doggy
Bags
?
8. Si
non,
qu’est-‐ce
qui
vous
freine
?
9. Pensez-‐vous
qu’il
y
a
une
contrainte
légale
face
au
Doggy
Bag
en
France
?
10. En
tant
que
client,
demanderiez-‐vous
un
doggy
bag
?
11. Si
le
fait
de
proposer
un
doggy
bag
faisait
partie
d’une
démarche
associative,
accepteriez-‐vous
d’en
être
partenaire
?
12. Si
le
coût
de
l’emballage
était
reversé
à
un
organisme
solidaire,
accepteriez-‐vous
de
le
payer
?
13. Vous
a
t’on
déjà
demandé
un
Doggy
Bag
?
Comment
avez
vous
réagi
?
14. Faites-‐vous
partie
d’un
groupe
ou
d’une
association
de
restaurateurs
?
15. Pensez-‐vous
qu’une
campagne
de
sensibilisation
serait
utile
?
16. Accepteriez-‐vous
si
vous
proposez
des
doggy
bags
de
l’afficher
sur
votre
vitrine
(Macaron
par
exemple)
?
12. 12
Annexe
2
-‐
Retranscription
entretien
restaurateur
Qu’est
ce
que
vous
pensez
du
gaspillage
alimentaire
en
restauration
?
Il
y
a
des
normes
d’hygiène
à
respecter
et
ça
on
peut
pas…
Le
gaspillage,
comment
dire.
C’est
plus,
si
il
y
a
des
restes
on
a
pas
le
droit
de
les
garder,
ça
c’est
totalement
interdit,
c’est
totalement
interdit.
Moi
il
me
reste
un
truc,
tout
part
à
la
poubelle.
Vous
personnellement
jetez
vous
beaucoup
de
choses
?
Tout
ce
qui
reste
en
fin
de
service,
poubelle.
On
n’a
pas
le
droit
de
garder.
Tous
les
plats,
tout
ce
qu’il
reste,
ça
part
à
la
poubelle.
Pour
les
plats
du
jour,
on
fait
un
nombre
de
plats
du
jour,
quand
y’en
a
plus,
y’en
a
plus.
Est
ce
qu’il
vous
arrive
de
donner
des
restes
?
Non.
Pas
même
aux
serveurs
ou
cuisiniers.
Est
ce
qu’il
vous
penser
qu’il
serait
possible
de
faire
quelque
chose
pour
palier
le
gaspillage
alimentaire
?
Vous
savez,
même
quand
un
produit
arrive
un
jour
avant
la
date,
il
doit
être
retiré
de
la
circulation.
Il
n’a
même
pas
le
droit
d’être
donné
à
une
association
ou
quoique
ce
soit.
Même
si
la
chaîne
de
froid
est
respectée.
Si
on
le
donne
à
une
personne
ou
à
une
association
et
qu’elle
a
un
problème,
elle
se
retourne
vers
la
personne
qui
l’a
donné.
Une
différence
de
législation
donc
avec
la
vente
à
emporter
?
La
législation
à
emporter,
tu
peux
rester
plusieurs
jours
avec
le
produit
au
soleil,
c’est
ta
responsabilité.
Quand
les
gens
consomment
sur
place,
un
produit
non
fini
hein,
par
exemple
du
saumon
fumé,
deux
jours
avant
la
date,
ça
part
à
la
poubelle.
Il
doit
être
retiré
de
la
circulation,
même
si
la
chaîne
de
froid
est
respectée,
c’est
comme
ça.
On
n’a
même
pas
le
droit
de
donner
à
une
association,
rien
du
tout.
Qu’est
ce
que
vous
connaissez
du
concept
du
doggy
bag
?
Le
principe
selon
lequel
quand
les
gens
n’ont
pas
fini
leur
plat,
ils
demandent
à
partir
avec
leur
plat
dans
un
emballage.
13. 13
Je
sais
que
ça
se
fait
pour
le
vin,
mais
est
ce
que
les
gens
sont
prêts
à
repartir
avec
leurs
restes
?
Je
sais
pas.
C’est
peut
être
pas
encore
dans
la
mentalité.
C’est
pas
dans
la
mentalité
des
français.
Cela
vous
est-‐il
déjà
arrivé
que
des
consommateurs
demandent
à
repartir
avec
la
fin
de
leur
plat
?
Non
jamais,
jamais.
Ca
fait
25
ans
que
je
suis
ici
et
en
25
ans
pas
une
seule
fois.
Le
nom
doggy
bag
est-‐il
rédhibitoire
selon
vous
?
Non
pas
du
tout
mais
pour
moi
ce
n’est
pas
dans
la
mentalité
des
français
d’emmener.
Si
un
jour
un
consommateur
vous
le
demande
?
Je
le
fais,
je
l’emballe
et
je
lui
donne,
je
m’en
fous
moi.
On
le
met
dans
du
papier
alu,
on
a
des
bacs
de
conservation
mais
moi
ça
n’est
jamais
arrivé.
Si
il
y
avait
la
possibilité
adopteriez
vous
la
démarche
de
mettre
en
place
le
doggy
bag
?
Oui.
Si
une
partie
du
coût
de
l’emballage
était
reversée
à
un
organisme,
accepteriez
vous
de
reverser
l’argent
à
une
association
?
Oui.
Ca
se
fait
dans
des
emballages
cartons.
Vous
savez
les
produits
quand
ils
arrivent
on
a
pas
le
droit
de
donner
une
association.
Vous
n’êtes
jamais
allées
voir
sur
le
MIN,
tout
ce
qu’ils
jettent
?
Allez
y
un
matin,
allez
voir.
Regardez
les
fruits
et
légumes,
il
y
a
eu
un
article
il
y
a
15
jours,
un
primeur
en
fruits
et
légumes
qui
donnait
des
tomates
à
une
association.
Il
a
eu
un
contrôle
de
l’URSAFF,
et
comme
ce
n’était
pas
une
tomate
revendable
et
bien
redressement
fiscal.
Parce
qu’il
a
donné
à
une
association.
Si
le
fait
de
proposer
un
doggy
bag,
vous
accepteriez
d’être
partenaire
?
Oui,
moi
je
n’ai
rien
contre.
Si
ça
fait
plaisir
au
client.
Avec
vous
déjà
demandé
un
doggy
bag
en
tant
que
client
?
Non
généralement
je
finis
mon
assiette,
ou
il
ne
reste
presque
rien.
Les
gens
ne
vont
pas
ramener
ça.
Mais
si
par
exemple
quelqu’un
prend
un
plat
et
un
dessert,
et
ne
finit
pas
son
dessert...
Oui,
mais
ça
n’arrive
pas
souvent.
Là,
ça
n’arrive
pas
souvent.
14. 14
Est
ce
que
vous
faites
partie
d’un
groupe
ou
d’une
association
de
restaurateurs
?
Ou
est
ce
que
vous
en
connaissez
?
Il
y
a
l’association
des
restaurateurs.
L’UMIH
intervient
plus
au
niveau
social.
Au
point
de
vue
juridique,
commission
de
sécurité
etc.
Est
ce
que
vous
pensez
qu’une
campagne
de
sensibilisation
serait
utile
?
Oui.
Et
est
ce
que
dans
le
cadre
de
cette
campagne
de
sensibilisation,
vous
accepteriez
d’afficher
que
vous
proposez
les
doggy
bag
par
exemple
avec
un
macaron
sur
votre
vitrine
?
Oui.
Mais
allez
voir
sur
le
Min
tout
ce
qui
est
jeté.
C’est
colossal.
Ca
part
à
la
poubelle,
c’est
détruit,
eau
de
javel
dessus
et
pouf,
terminé.
Rien
qu’au
McDo,
les
hamburgers,
le
produit
il
est
mangeable
mais
ils
le
mettent
dans
des
sacs
poubelles
et
hop
eau
de
javel
dessus.
On
n’a
pas
le
droit,
norme
d’hygiène.
Je
sais
pas
comment
ça
se
passe
dans
les
autres
pays,
hein.
Mais
le
jour
où
vous
avez
un
contrôle
et
que
vous
êtes
justes
en
note,
là
vous
êtes
mal.
C’est
plus
ça,
c’est
plus
dans
la…
Peut
être
que
dans
les
autres
pays
ils
sont
un
peu
plus
ouverts
là
dessus
mais
là…
Annexe
3
-‐
Retranscription
entretien
Laurent
Calvayrac
fondateur
de
«
Trop
Bon
Pour
Gaspiller
»
C’est
un
bureau
d’étude
qui
a
travaillé
sur
cette
boite,
tout
a
été
étudié
il
ne
faut
pas
qu’elle
soit
trop
grosse,
ni
trop
petite,
faut
qu’elle
puisse
accepter
des
plats
liquides,
qu’elle
puisse
aller
au
four
et
bien
sur
qu’elle
soit
recyclable.
Et
cela
à
un
coût
d’où
la
démarche
sur
KissKissBankBank,
et
au
final
les
résultats
ne
sont
pas
bons,
même
si
nous
sommes
à
15
jours
de
la
collecte.
Se
rapprocher
des
chefs
c’est
une
très
bonne
chose,
nous
faisons
la
même
chose
du
côté
de
la
région
Lyonnaise,
pour
pouvoir
avoir
des
parrains
pour
lancer
la
chose,
car
si
l’élan
vient
d’eux
beaucoup
de
restaurants
traditionnels
suivront
le
pas.
Comme
j’ai
fait
un
sondage
sur
l’emballage
écologoqiue.com,
un
site
que
je
tiens
depuis
3
ans
maintenant
qui
parle,
des
produits
et
solutions
en
matière
d’emballage
eco-‐
responsable,
j’avais
fait
un
sondage
sur
le
doggy
bag,
et
ce
qui
m’a
amène
à
développer
le
projet,
c’est
que
du
côté
consommateur
la
demande
elle
est
là,
maintenant
il
y
a
des
freins,
alors
le
frein
du
côté
consommateur
c’est
la
gène
voire
la
honte,
de
demander
ça
à
un
restaurant,
c’est
pour
ça
qu’on
voulait
demander
à
une
figure.
Et
du
côté
restaurant
il
n’
y
a
pas
de
contre
indication
juridique,
en
fait
c’est
autorisé
de
pratiquer
le
doggy
bag,
contrairement
à
ce
que
les
restaurateurs
pensent
;
ils
pensent
que
leur
responsabilité
est
15. 15
engagée
à
partir
du
moment
où
il
voit
partir
les
personnes
avec
la
nourriture,
alors
qu’a
partir
du
moment
où
la
nourriture
est
délivrée
au
consommateur
c’est
la
propre
responsabilité
du
consommateur.
C’est
comme
au
macdo,
on
laisse
partir
les
gens
avec
leur
sac,
et
on
ne
sait
pas
quand
ils
le
mangeront
et
c’est
pareil
c’est
de
la
viande
cuite.
J’ai
eu
une
information
ce
matin,
ils
vont
fait
paraitre
un
texte
pour
clarifier
la
situation,
aussi
bien
pour
les
consommateurs
que
pour
les
restaurateurs,
car
il
y
a
beaucoup
de
désinformation
à
ce
sujet,
il
y
a
beaucoup
de
restaurateurs
qui
se
cachent
derrière
ça
pour
ne
pas
être
impliqués,
pour
ne
pas
proposer
le
doggy
bag.
Quel
a
été
le
déclic
pour
monter
votre
entreprise
?
Il
y
a
le
fameux
sondage
consommateurs
et
avant
j’habitais
en
Amérique
du
nord,
au
canada
et
où
le
doggy
bag
comme
au
USA
est
courant,
et
si
voulez
en
revenant
j’ai
demandé
dans
un
vingtaine
de
restaurants
d’avoir
un
doggy
bag,
ce
qui
fut
une
bonne
expérience
car
j’ai
remarqué
que
dans
80%
des
cas,
le
restaurant
ne
voyait
aucune
objection,
par
contre
ce
que
je
me
suis
rendu
compte
c’est
qu’il
n’était
pas
équipé,
par
exemple
une
fois
sur
Nancy,
j’ai
demandé,
le
serveur
était
embêté,
il
a
demandé
à
sa
patronne,
pour
savoir
si
il
pouvait
le
faire,
sa
patronne
à
dit
oui,
et
là
il
est
revenu
avec
du
papier
aluminium.
C’était
la
même
chose
a
Marseille
c’était
un
contenant
en
plastique
utilisé
pour
les
sauces
dans
le
restaurant.
Donc
voila
la
demande
elle
existe
je
l’ai
vu
via
le
blog,
c’est
plus
un
problème
de
service
de
la
clientèle
on
n’est
pas
assez
dirigé
vers
le
consommateur,
on
impose
souvent
les
choses,
ce
qui
n’est
pas
du
tout
le
cas
aux
USA
;
ils
vont
tous
faire
pour
satisfaire
leur
business
avant
tout,
en
Europe
et
notamment
en
France
on
a
pas
trop
cette
mentalité,
donc
en
fait,
les
restaurants
se
disent
«
mon
concurrent
ne
le
fait
pas,
on
me
le
demande
que
très
rarement,
donc
pourquoi
je
le
mettrais
en
place
dans
mon
restaurant
?
»
Il
y
a
aussi
le
fait
que
c’est
un
coût.
Parce
que
l’emballage,
c’est
pas
gratuit
et
la
période
dans
lequel
on
est,
je
pense
que
c’est
d’autant
plus
important
pour
les
restaurateurs
de
mettre
ça
en
place.
Il
y
a
effectivement
une
différence
entre
les
us
et
costumes
des
USA
et
de
l’Europe,
ça
ressort
beaucoup
dans
les
articles
lus
ou
le
questionnaire
quantitatif
?
Exactement
ça
ne
se
fera
jamais,
c’est
ce
que
Eric
Brunet
m’a
dit
que
RMC,
que
ça
ne
se
fera
jamais
en
France,
pour
diverses
raisons,
qu’ici
on
est
en
France,
dans
le
pays
de
la
gastronomie,
qu’on
avait
la
meilleure
nourriture…
il
avait
beaucoup
d’arguments,
qui
ne
m’ont
pas
convaincu.
Et
pour
avoir
testé
un
restaurant
gastronomique
dans
le
sud
de
la
France,
j’ai
pris
un
menu,
il
y
a
près
du
quart
de
ce
que
j’avais
pris
qui
est
parti
à
la
poubelle,
et
je
ne
parle
pas
de
l’assiette
de
mon
fils
qu’on
a
réussi
à
finir,
et
le
doggy
bag
aurait
été
bien
pratique
dans
ce
type
de
restaurant,
il
y
aura
moins
de
déchet
organique
que
dans
un
restaurant
traditionnel,
mais
rien
que
pour
la
pâtisserie,
j’avais
plus
faim
et
j’aurais
été
content
de
l’emporter
avec
moi.
16. 16
On
veut
créer
un
argumentaire
pour
les
restaurateurs,
et
ce
point
serait
pertinent,
d’emmener
son
dessert
?
Certains
restaurateurs
me
disent
«
dans
mon
restaurant
c’est
pas
la
peine,
les
gens
finissent
leur
assiette
»
mais
ils
ne
se
posent
pas
la
question
de
savoir
pourquoi
ils
finissent
leur
assiette
?
Moi
j’ai
44
ans
et
j’ai
été
éduqué
avec
la
phrase
«
fini
ton
assiette
»
et
j’ai
gardé
cette
habitude,
quelque
soit
le
type
de
restaurant,
j’ai
tendance
à
finir
mon
assiette,
je
vais
au
delà
de
mon
appétit,
j’ai
même
plus
faim,
et
dans
la
plupart
des
cas
je
serais
content
de
ne
pas
finir
mon
assiette
et
de
pouvoir
emporter
le
reste.
Il
y
a
autre
chose,
pour
lutter
contre
le
gaspillage
alimentaire,
il
y
a
le
problème
de
la
surconsommation
et
du
surpoids,
et
aussi
les
gens
qui
disent
«
j’ai
payé
mon
plat
je
le
fini
».
Il
faut
leur
dire
qu’il
y
a
une
réelle
demande,
et
que
certains
clients
vont
partir
avec
la
nourriture
qu’on
leur
avait
préparé.
Pouvez-‐vous
vous
présenter
rapidement,
vous
étiez
dans
le
domaine
de
la
restauration
avant
ou
pas
du
tout
?
Pas
du
tout
j’ai
étais
15
ans
policier,
j’ai
toujours
été
passionné
par
l’emballage,
j’ai
crée
un
blog
qui
était
bien
consulté
par
les
professionnels
du
secteur
et
je
fais
une
fixation
sur
le
l’emballage
et
le
gaspillage
et
j’arrive
pas
à
comprendre
qu’en
2014
ça
n’existe
pas
en
France,
ni
en
Suisse,
ni
en
Belgique,
c’est
pas
un
problème
français
mais
européen.
En
faisant
la
veille,
on
a
remarqué
ToGoodToWaste
Au
départ
ça
devait
s’appeler
«
J’en
porte
»,
mais
on
avait
peur
que
les
gens
voient
ceci
comme
de
la
vente
à
emporter,
et
j’ai
fait
des
recherches
et
j’ai
vu
que
le
concept
a
été
lancé
avec
l’association
de
restaurateurs
londoniens,
des
grands
chefs
aussi
en
2011.
Ce
que
j’aime
dans
le
nom
c’est
qu’il
y
a
bon
c’est
pas
du
tout
dévalorisant
pour
le
restaurateur,
et
il
y
a
surtout
le
mot
clés
«
gaspiller
»,
il
y
avait
aussi
«
trop
bon
pour
jeter
»
«
trop
bon
pour
la
poubelle
»,
mais
il
avait
le
mot
poubelle
et
en
matière
de
communication
c’est
pas
bon
du
tout
et
jeter,
jeter
des
aliments
ça
n’allait
pas.
Votre
entreprise
est
lancée
depuis
combien
de
temps
?
J’ai
un
site
qui
s’appelle
l’emballage
vert,
qui
vise
à
la
réduction
des
déchets,
avec
pleins
d’objets
différents
et
on
voudrait
que
la
boite
soit
commercialisée
au
sein
du
site
de
l’emballage
vert.
Pour
l’instant
c’est
un
prototype
c’est
ça
?
Oui
on
a
approché
des
restaurateurs
mais
pour
l’instant
ils
sont
plus
tentés
de
tester
la
boite
plutôt
que
de
l’acheter,
ils
ne
sont
pas
du
tout
réticents,
depuis
que
j’ai
lancé
la
collecte
sur
kisskissbankbank
j’ai
été
pas
mal
contacté
aussi
par
organismes
de
restauration
collective.
La
collecte
sur
kisskissbankbank
servirait
uniquement
à
produire
la
boite
?
Oui
il
y
a
beaucoup
de
frais,
il
y
a
beaucoup
de
dépenses,
la
collecte
c’est
uniquement
la
boite
pour
la
faire
découvrir
aux
restaurateurs.
Les
couts
de
production
je
préfère
pas
trop
en
parler,
les
journalistes
ont
mal
interprété
mon
propos
;
et
les
restaurateurs
ne
vont
pas
comprendre,
il
faut
expliquer
le
prix.
Et
17. 17
oui
j’ai
oublié
de
vous
le
dire,
oui
on
pratique
le
doggy
bag
au
USA
et
même
en
France
dans
les
restaurants
étrangers,
asiatique
par
exemple,
mais
c’est
toujours
avec
de
l’aluminium,
du
plastique
et
du
polystyrène,
qui
est
fait
avec
du
pétrole
donc
pas
écologique
du
tout.
Donc
oui
on
lutte
contre
le
gaspillage
alimentaire
mais
on
lutte
pas
contre
la
réduction
des
déchets.
C’est
pourquoi
ça
qu’on
voulait
un
produit
recyclable,
qui
pouvait
recycler
comme
le
carton,
le
cout
est
plus
important
qu’un
emballage
normal
,
le
cout
est
plus
important
parce
qu’il
est
produit
en
France,
ça
serait
plus
rentable
pour
nous
de
le
faire
produire
dans
les
pays
de
l’est
ou
en
Asie,
mais
en
France
ça
a
des
avantages
car
on
est
à
l’origine
du
projet.
En
matière
d’emballage
vous
n’avez
pas
le
droit
d’utiliser
du
carton
recyclé
dans
la
restauration,
donc
c’est
fait
à
base
de
carton
certifiée
,
il
y
a
la
possibilité
d’imprimer
notre
logo
sur
la
boite
et
d’autres
textes
avec
des
encres
végétales,
ça
aussi
c’est
possible.
Et
si
on
arrive
a
produire
ce
qu’on
souhaite
en
3
ans,
c'est-‐à-‐dire
70
000
boites
ça
reviendra
au
même
pour
le
restaurateurs
qu’un
emballage
en
polystyrène,
donc
le
rapport
qualité
/
prix
serait
bien.
Ils
peuvent
aussi
répercuter
le
prix
de
l’emballage
sur
leurs
menus,
si
ils
rajoutent
30
centimes
à
sont
menu,
si
40
personnes
demandent
sur
le
doggy
bag
sur
un
scénario
de
100
couverts
l’emballage
ne
leur
coûte
rien.
La
collecte
sur
kisskissbankbank
est
mauvaise,
je
trouve
ça
dommage
de
la
part
e
kisskissbankbank
qu’il
n’est
pas
médiatisé
le
concept,
rien
que
sur
leur
slideshow
Vous
avez
été
pas
mal
médiatisé
?
J’ai
été
contacté
par
Anne
Sophie
Novel,
elle
sortait
une
enquête
sur
le
doggy
bag
et
voulait
parler
de
mon
projet
avant
de
le
lancer,
et
ensuite
ça
a
fait
boule
de
neige.
J’ai
eu
des
gros
médias
qui
m’ont
contacté
mais
ça
n’a
pas
suffit.
Vos
objectifs
à
long
terme
?
L’objectif
c’est
de
généraliser
cette
pratique
a
travers
un
concept
intelligent,
j’avais
interrogé
des
gens
en
demandant
si
le
cout
du
doggy
bag
était
reversé
à
un
organisme
solidaire,
est-‐il
prêt
à
payer
et,
oui
ils
étaient
prêts
à
payer,
c’était
700
personnes
interrogées
et
même
certaines
sur
ces
700
étaient
prêtes
à
payer
jusqu'à
1€50,
en
ayant
fait
la
moyenne
je
dirais
que
les
gens
étaient
prêts
à
payer
0.50
centimes
d’euros,
pour
payer
l’emballage.
Donc
il
y
aurait
une
partie
des
bénéfices
reversée
à
des
associations,
je
me
suis
entretenu,
c’est
un
peu
officieux,
avec
l’ANES,
l’association
nationale
des
épiceries
solidaires
qui
serait
l’association
choisie
pour
récupérer
cette
aide.
Eux
ils
ont
un
concept
intéressant,
ils
ont
des
épiceries
solidaires,
c'est-‐à-‐dire
qu’ils
vendent
au
plus
démunis,
ça
permet
d’acheter
les
produits
20%
du
prix
normal,
ce
qu’on
pourrait
trouver
chez
carrefour
ou
Leclerc.
Pensez
vous
élargir
votre
domaine
à
la
restauration
professionnelle
ou
collective
?
Oui
justement
j’ai
eu
une
demande,
d’une
restauration
collective
qui
est
intéressée
de
tester
et
aujourd’hui
on
m’a
parlé
de
Sodexo
aussi
qui
est
un
grand
groupe
de
la
restauration
collective,
qui
veut
lutter
contre
le
gaspillage
alimentaire
et
qui
veut
mettre
un
système
pour
que
leurs
clients
puissent
18. 18
repartir
avec
les
restes
de
leur
assiette.
Oui
c’est
un
secteur
qu’on
vise
pas
la
suite.
Il
y
a
plus
de
gaspillage
dans
la
restauration
commerciale,
mais
oui
c’est
vrai
que
la
restauration
collective,
tout
part
à
la
poubelle.
Donc
ça
sera
intéressant
pour
les
personnes
de
voir
le
doggy
bag
apparaitre.
Annexe
4
–
Quelques
données
sur
la
pratique
du
Doggy
Bag
Extrait
d’un
questionnaire
quantitatif
porté
auprès
de
160
personnes.