1. Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
Santé et social
2. l’avis de l’expert
L’expert Bérengère Poletti,
députée des Ardennes
76
Vive la République numérique !
“Le vieillissement de la
population, l’augmentation
du nombre de personnes
atteintes de pathologies
chroniques nous imposent
de nouvelles organisations
où nous devons mettre en
scène tous les outils à notre
disposition. Le recours
aux technologies modernes
est donc incontournable,
et doit toujours se faire dans
le respect du projet de vie
des personnes.”
Des obstacles existaient et existent encore
pour atteindre le plein aboutissement de
ces projets, d’ordre légal pour la question
de la responsabilité médicale, d’ordre
sécuritaire pour la préservation du secret
médical et la confidentialité des données,
mais aussi et surtout d’ordre culturel,
notamment dans les territoires où les
besoins sont les plus importants. C’est là
où le besoin est le plus notable qu’on est
le moins enclin à utiliser ces technologies
et où, il faut le dire aussi, des investissements
sont encore nécessaires.
Ce sont les mêmes freins qui, dans le
domaine du handicap, ont gêné l’évolution
de l’offre technologique. L’insertion
des personnes handicapées dans la cité
implique un recours accru aux aides
techniques. Or, l’accès à l’information
sur les progrès technologiques est très
insuffisant, malgré la mise en place de
l’Observatoire national sur la formation,
la recherche et l’innovation sur le handicap
en 2007. Ainsi, pour ne citer que le seul
exemple de la robotique, qui sera bientôt la
nouvelle révolution, la connotation culturelle
est totalement différente entre le Japon
et la France. Les Japonais ont un rapport
très particulier au robot. Je doute que les
Européens puissent lui accorder une place
aussi importante, notamment en matière
de recherche. Mais les nécessités liées
au vieillissement de la population pourraient
nous amener vers les mêmes conclusions,
par exemple pour soulager le travail des
aidants.
Les plus grandes avancées en cours
touchent les deux principaux handicaps
sensoriels, la surdité et la cécité.
Les personnes atteintes des plus lourds
handicaps moteurs, en particulier ceux
qui ne peuvent pas utiliser leur bras,
bénéficient des progrès des interfaces.
Pour les tétraplégiques, qui n’ont pas
l’usage de leurs mains, la problématique
de l’interface homme-machine demeure
au centre des recherches, notamment
sur le pilotage par la pensée.
Enfin, la domotique est en pleine expansion.
Essentielle pour le confort des personnes
handicapées à domicile ou en établissement,
elle change également la vie des personnes
valides. Toute évolution scientifique ou
technologique, ou la simple adaptation de
l’espace conçu d’abord pour des personnes
fragiles, a changé, change et changera
la vie de toute la société. Deux exemples
Exapad, lien entre
les générations à Paris
“Exapad lutte contre l’isolement
et le repli sur soi en mettant au service
des personnes âgées des solutions
innovantes… Le numérique est essentiel.
Au lieu de séparer les générations
comme on aurait pu le craindre, il est
en train de les rapprocher.”
Liliane Capelle, adjointe au maire
de Paris, chargée des seniors et du lien
intergénérationnel (Paris)
anecdotiques illustrent ce propos : la
télécommande de la télévision et la brosse
à dents électrique ont été “inventées” à
l’origine pour des personnes handicapées.
Le vieillissement de la population,
l’augmentation du nombre de personnes
atteintes de pathologies chroniques
nous imposent de nouvelles organisations
pour lesquelles nous devons mettre
en scène tous les outils à notre disposition.
Le recours aux technologies modernes
est donc incontournable, et doit toujours
Santé et social
du territoire. La téléconsultation,
la télé-expertise, la télésurveillance,
la téléchirurgie et la téléformation sont
autant de pratiques qui favorisent les
avancées médicales et l’égal accès
aux soins dans un pays comme la France,
confrontée dans beaucoup de ses régions,
notamment rurales, à une faible densité de
population et à une démographie médicale
décroissante.
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
L
’apport des technologies
numériques dans la santé
ou le handicap constitue
un enjeu susceptible de
révolutionner ces domaines
et la vie des personnes
concernées. À première vue,
cet apport peut paraître déshumanisant,
tant il est scientifique et technique, et
tant il semble être en opposition avec
l’importance majeure d’un environnement
humain pour la personne malade ou en
situation de handicap. Cependant, ces
technologies ont connu ces dernières
années un développement important et
sont porteuses de progrès considérables
pour notre système de soins et pour la
qualité du service rendu aux personnes.
Aussi, j’aborderai ici deux sujets importants
que j’ai eu la chance d’étudier de près
en ma qualité de membre et rapporteure
de la commission des Affaires sociales
à l’Assemblée nationale et de l’Office
parlementaire d’évaluation des choix
scientifiques et technologiques (OPECST)
– “Le rôle de la télémédecine pour lutter
contre les déserts médicaux” (rapport
budgétaire loi de finances – 2005) et “Les
apports de la science et de la technologie
à la compensation du handicap” (rapport
de l’OPECST – juillet 2008).
Au croisement de deux mondes
profondément différents, la médecine
et sa culture millénaire face aux
technologies numériques, la télémédecine
est une nouvelle forme de pratique
médicale entre professionnels de santé
distants, qui repose sur le partage
des connaissances médicales. Elle
présente des intérêts évidents en termes
d’organisation et de coordination des soins,
mais également d’aménagement
La Santé et le social
sur parolesdelus.com
Télésurveillance des
bébés prématurés à
Villefranche-sur-Saône
“La vidéo nous permet de maintenir
le lien mère-enfant, de faciliter la
surveillance du bébé par les infirmières
et, enfin, de conserver le lien vers
l’extérieur, la famille.”
Dr Philippe Rebaud, responsable
du pôle Femmes-Enfants du service
de néonatologie de Villefranche-surSaône (Rhône)
se faire dans le respect du projet de
vie des personnes.
> Pour en savoir plus
www.berengere-poletti.fr
Retrouvez
Bérangère Poletti
en vidéo sur
parolesdelus.com
parolesdelus.com
77
3. L’élu Pascal Terrasse, député
et conseiller général de l’Ardèche
78
Pascal Terrasse revient
sur l’usage du numérique
en matière de santé,
qui, déjà largement intégré
au quotidien des patients
et à la pratique des soins
– télédiagnostic, télémédecine,
imagerie médicale, formation
et information médicale –,
peut aussi contribuer utilement,
d’après lui, à l’optimisation
pratique du parcours de soins.
Vive la République numérique !
Inutile de chercher un coupable ! Restons
simplement sur ce constat et tentons
une nouvelle approche en partant de
deux postulats qui ont jusqu’à présent
fait défaut : d’abord, l’informatique
ne règle aucun problème d’organisation.
Le croire conduit à désorganiser
encore davantage ce qui, certes, l’était
auparavant mais fonctionnait quand
même. Le DMP et, plus généralement,
les systèmes d’information de santé
ne seront jamais un remède miracle
capable d’imposer une organisation.
Le deuxième postulat est qu’un médecin
n’est pas un ingénieur, que la médecine
est un art que les technologies ont
vocation à servir. Il faut donc bien dissocier
les notions de processus et de protocole
et s’appliquer à toujours mettre le premier
au service du second.
C’est sur la base de ces deux principes
qu’industriels, opérateurs et éditeurs
de logiciels doivent imaginer une solution
basée sur une plateforme spécialisée
supportant l’ensemble des services
et applications métiers attendus des
professionnels de santé : un “cloud
computing santé”. Cette plateforme
aurait vocation à offrir un accès simplifié
et économique à des ressources
logicielles et à des applications dédiées
à la télémédecine, au suivi des patients,
à la prise en charge de situations
d’urgence jusqu’au suivi médicosocial
et à la gestion.
Parmi les points de vigilance, les
questions d’éthique et de déontologie
ne sont pas des moindres. L’objectif est
de mettre le web au service de la relation
médecins/patients, de contribuer à
la production de l’information de santé,
de faire un usage responsable des
médias sociaux numériques, de définir
le cadre d’exercice du téléconseil, etc.
Le numérique ne doit-il pas aussi
devenir une priorité comme
outil d’optimisation des dépenses ?
Si la santé n’a pas de prix, elle a un
coût ! D’ailleurs, parmi les grands
investissements d’avenir annoncés
en mai 2013 par le président de la
République, deux des quatre priorités
concernent la santé et le numérique.
L’accès aux données de santé,
notamment, par l’ouverture des data
centers aux organismes de sécurité
sociale et aux complémentaires santé,
favorisera une politique active en
matière de prévention, qui, par voie
de conséquence, permettra de mieux
maîtriser nos dépenses de santé.
Santé et social
Paroles d’élus D’après vous, quels
principes doivent guider l’usage
du numérique en matière de santé ?
Pascal Terrasse S’il existe aujourd’hui
un consensus à propos des différents
projets de réforme et de modernisation
de notre système de santé, c’est bien
autour d’une utilisation accrue des
technologies numériques, reconnues
comme facteur d’amélioration de la
qualité et de l’efficience des soins, mais
encore comme élément de réponse aux
nouveaux défis : démographie médicale,
vieillissement de la population et
dépendance, réforme de l’hôpital, accès
aux soins, financement de l’assurancemaladie, médecine génomique et
personnalisée, etc. Il n’est pas un de ces
enjeux de santé publique qui ne trouve
au moins un élément de réponse dans le
développement de solutions numériques.
En quoi le numérique peut-il
y participer ?
Je défends l’amélioration, à l’aide
du numérique, d’un parcours de soins
réellement intelligent avec mutualisation
des données médicales. Mais force est
de constater, en matière d’e-santé et en
dépit d’un bel enthousiasme, notamment
auprès de la classe politique, que sa mise
en œuvre est pour le moins complexe.
Comme si une mauvaise fée se penchait
systématiquement sur le berceau des
initiatives publiques ou privées : que ce
soit les difficultés liées à la mise en place
du dossier médical personnel (DMP),
pourtant présenté en 2004 comme une
priorité absolue, ou à la mise en œuvre
des projets de systèmes d’information
hospitaliers, aux lourdes implications
financières, tant pour les hôpitaux que
pour les prestataires.
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
l’interview de l’élu
79
> Pour en savoir plus
www.pascalterrasse.fr
Expérience.
Après une
expérience politique en cabinet ministériel,
Pascal Terrasse a dirigé une maison de
retraite mutualiste et s’est spécialisé dans
les questions sociales, plus particulièrement
dans celles relatives aux personnes âgées,
à la dépendance ou bien encore aux retraites.
Engagé.
Il est secrétaire national
en charge de la protection sociale au sein de son
parti politique.
Investissements.
Au
cours de la conférence de presse du président
de la République du 16 mai 2013, un plan
d’investissements d’avenir a été annoncé pour
placer la France en tête de la production et
de l’innovation dans les secteurs clés de la santé,
du numérique, de la transition énergétique et des
transports collectifs. A également été mentionnée
la préservation du modèle social français.
parolesdelus.com
4. Paimpol (Côtes-d’Armor)
Un patch de suivi à distance
Parcours de santé en WiFi
✓ M-santé
✓ Maintien à domicile
✓ Surveillance à distance
✓ WiFi
✓ Parcours santé
✓ Suivi à distance
Roger Sicre,
Jean-Yves de
Chaisemartin,
1er vice-président
du Conseil général,
délégué à l’économie,
l’aménagement,
l’emploi et
l’environnement,
vice-président
d’Ariège Expansion
■ Patch d’alerte. Soutenu par Ariège
Expansion, le projet Sacha (Search And
Computerize Human Acts) vise à réaliser
un patch souple à destination des personnes
âgées, fragiles ou dépendantes (Alzheimer),
à leur domicile ou en établissement. Grâce
à une infrastructure de télécommunication radio
longue portée à faible rayonnement, le dispositif
assure le contrôle antifugue, la détection de
chute et la géolocalisation. Il peut transmettre
l’alerte au personnel soignant, à l’entourage
et/ou aux services de secours, pour moins
de 50 euros par mois.
■ Consortium. Sacha résulte d’un cahier
des charges établi par les équipes médicales,
paramédicales et administratives du territoire
(60 entretiens). Programmé sur trois ans, il est
porté par un consortium d’entreprises labellisées
par les pôles de compétitivité Aerospace
Vallée et Cancer-Bio-Santé. Doté d’un budget
de 3,8 millions d’euros sur trois ans, il est
également financé par le FUI (Fonds unique
interministériel), les Régions Midi-Pyrénées
et Aquitaine.
> denudt@ariege-expansion.com
Département rural et de montagne, avec près d’un tiers de sa population âgée de 60 ans ou plus.
Vive la République numérique !
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
maire de Paimpol,
président du conseil
de surveillance
de l’hôpital MaxQuerrien
80
“L’objet est de faire
de nos contraintes,
du coût des
dépenses sociales,
une action de
développement
économique
contribuant à une
meilleure utilisation
des fonds publics
pour le besoin
de soins et la prise
en charge de
la dépendance.”
Santé et social
Ariège Expansion (Ariège)
■ Géolocalisation. Grâce à un réseau sans fil
installé par Orange, avec Cisco et HP, le service
de rééducation cardiovasculaire du Centre
hospitalier Max-Querrien de Paimpol peut suivre
sans interruption et à distance, le long de deux
parcours santé en plein air, les paramètres des
patients géolocalisés pendant leur réadaptation
à l’effort. Avec 22 bornes WiFi, un suivi a pu être
mis en place et adapté à chaque patient – une
première en France – pour favoriser leur retour
à l’autonomie en toute sécurité.
Monitoring. En 2011, l’hôpital de Paimpol
a souhaité mettre en place une solution de
monitoring cardiaque de Drager Medical en WiFi
(avec système d’alarme) avec une surveillance
depuis le bureau du personnel soignant. Le budget
s’élève à 65 000 euros (45 000 euros d’équipement
et 20 000 euros de travaux de mise en place).
Par ailleurs, la Ville a investi 10 000 euros pour
la création de nouveaux chemins extérieurs ou
la réhabilitation des existants.
> c.raymond@ville-paimpol.fr
■
“Nous n’en
sommes qu’aux
prémices de ce
que nous pourrons
inventer pour
l’accompagnement
des patients
dans un parcours
hospitalier. Je pense
bien sûr à l’aspect
médical, mais aussi
à la connectivité, qui
permet aux patients
de rester en contact
avec leurs proches,
car la maladie se
combat également
par le mental.”
Depuis son ouverture en 2012, le service de suivi des soins et de réadaptation cardiovasculaire
de Paimpol reçoit des patients venant de tout le département.
parolesdelus.com
81
5. Hospices civils de Lyon – HCL (Rhône)
Pictos d’alerte
pour les secours
d’Éragny, sénatrice
du Val-d’Oise
82
“Fruit d’une solidarité
attentive et active
contre toutes les
formes d’isolement,
d’exclusion et
de discrimination,
le développement
de ce dispositif
est une nouvelle
avancée dans
la reconnaissance
du droit fondamental
des personnes
atteintes de surdité.”
✓ Smartphone
✓ Secours
✓ Déficience auditive
✓ SMS
✓ Contact Everyone
✓ Rendez-vous
Appli. Créée par deux sapeurspompiers de Villiers-le-Bel, l’interface
de réception des appels d’urgences
des déficients auditifs (Irauda, p. 87 du
tome 5 de Paroles d’élus) s’est enrichie
en décembre 2011 d’une application
pour smartphone. En plus de géolocaliser
l’appel (avec envoi des coordonnées
du lieu d’appel), l’application propose
des pictogrammes correspondant
à des motifs d’intervention : secours aux
personnes, incendie, accident de la route,
etc. Il est ainsi plus simple d’alerter les
secours, notamment pour les personnes
malentendantes et muettes, les étrangers,
les personnes âgées et les enfants.
■ Bénévolat. Née en 2009, à l’initiative
de Christophe Wyss et de James Ruault,
sapeurs-pompiers du SDIS95, la première
interface Irauda recevait les demandes
de secours par fax, courriel et SMS.
Mais il fallait souvent plusieurs échanges
avant de déclencher l’intervention
vers la bonne adresse. Pour y remédier,
le SDIS95 a proposé un cahier des
charges à la société Mobile-Health,
qui a développé bénévolement le logiciel,
soit une économie de 15 000 euros.
Conçue initialement pour les iPhones,
l’application est désormais disponible
sur tous les smartphones.
> james.ruault@sdis95.fr
Message. Depuis novembre 2011,
un rappel téléphonique est programmé
soixante-douze heures avant la date
de tout rendez-vous de consultation
ou d’examen dans un logiciel de gestion
déployé sur l’hôpital Édouard-Herriot
(Hospices civils de Lyon – HCL). Un SMS
est envoyé sur le numéro de mobile. S’il
s’agit d’une ligne fixe, une synthèse vocale
laisse un message au patient. Chaque
mois, 35 000 SMS sont envoyés et aucun
service ne dépasse 10 % d’absentéisme :
soit deux fois moins qu’avant et un gain
de plusieurs millions d’euros. L’hôpital
a gagné en modernité et le personnel
soignant en temps.
■ Délais optimisés. Le projet a été
développé en interne par les HCL
(soixante jours pour le développement
initial et autant pour l’adaptation des
règles de gestion) avec l’aide d’Orange
R&D à partir de Contact Everyone.
Pour que le rappel par SMS fonctionne,
tous les secrétariats ont été sensibilisés
sur la nécessité de confirmer le numéro
de téléphone du patient, peu ou mal
renseigné auparavant. Un travail de
communication a également été réalisé
auprès des patients.
> aude.montmayeur@chu-lyon.fr
■
Département francilien accueillant
1,17 million d’habitants sur son territoire.
Vive la République numérique !
■
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
Dominique
Gillot, maire
Rappel de rendezvous par SMS
Établissement public et deuxième
Centre hospitalier universitaire de France,
avec plus de 22 000 professionnels
et 14 établissements pluridisciplinaires
ou spécialisés qui assurent de larges
missions.
Philippe Castets,
Santé et social
SDIS95 (Val-d’Oise)
adjoint au maire
de Lyon (3e arrdt),
directeur du S2I
des Hospices civils
de Lyon
“Quand nous nous
sommes interrogés
sur la performance
des rendez-vous,
la solution de rappel
par SMS a été
trouvée en quinze
jours avec l’équipe
R&D d’Orange et
celle des Hospices
civils de Lyon. Il
ne s’agit pas d’une
innovation mais
d’une gestion plus
performante.”
Les Hospices civils de Lyon
sur Orange Innovation TV
parolesdelus.com
83
6. Internet facile pour débutants seniors !
Veille par téléassistance
✓ Internet
✓ Personnes âgées
✓ Technologies
✓ E-santé
✓ Maintien à domicile
✓ Plateforme d’assistance
Liliane Capelle,
André Montane,
vice-président du
Conseil général,
délégué à la solidarité
départementale,
président de la Maison
départementale
des personnes
handicapées de
l’Ariège
“Le sujet
‘personnes âgées
et technologies
numériques’ nous
a semblé important.
Notre projet est, par
ce biais-là, de lutter
contre le mal qui
touche d’ailleurs les
seniors comme les
jeunes : l’isolement.”
■ Simplicité. En novembre 2011, la Ville
de Paris a lancé un appel à projets baptisé
“Exapad” pour favoriser le maintien à domicile
des personnes âgées et lutter contre la rupture
du lien social. Dans ce cadre, elle a retenu
en 2012 Internet Facile, un logiciel d’Orange,
solution qui offre un accès simplifié à toutes les
fonctionnalités essentielles d’un ordinateur et
à Internet, ainsi qu’une assistance téléphonique
gérée par des conseillers spécialisés. Le CCAS
de Paris propose aux centres d’hébergement
et aux clubs seniors d’expérimenter l’innovation.
■ Formation. Après une étude interne par les
ergonomes d’Orange Labs, le logiciel Internet
Facile a été mis à disposition des foyers de
logements dans le cadre de formations encadrées
par des animateurs. Pour faire connaître cette
innovation, le journal interne du Centre d’action
sociale de la Ville de Paris y a consacré un article
ainsi que des vidéos et une campagne de presse
en mai 2013. Le coût du projet se limite à la
mise à disposition d’une ligne ADSL temporaire,
d’ordinateurs et de tablettes tactiles.
> liliane.capelle@paris.fr
Ville-capitale et commune-département, Paris intramuros compte 2,2 millions d’habitants.
Vive la République numérique !
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
adjointe au maire
de Paris, chargée
des seniors et du lien
intergénérationnel
84
Santé et social
Ariège Expansion (Ariège)
Ville de Paris (Paris)
85
Capteurs. Sous l’égide d’Ariège Expansion,
agence de développement économique, une
plateforme d’assistance vingt-quatre heures
sur vingt-quatre a été mise en place en 2013
dans le cadre du projet Madam – Maintien
à domicile pour l’autonomie. Ce système est
particulièrement innovant : capteurs domotiques
à domicile, caméra non intrusive couplée
à une box (mini-PC) et à une plateforme cloud
en ligne. En cas de chute, de gaz non éteint
ou de fugue, une alerte est transmise à la
plateforme, qui assure un service optimal sur
toutes les nuits d’un même mois pour un tarif
équivalent, voire inférieur, à dix nuits. Le coût
est pris en charge par le Conseil général.
■
Services à la personne. Parmi sept projets
sélectionnés par Ariège Expansion, cette
initiative repose sur un partenariat entre trois
entreprises (budget de 229 000 euros alloué
jusqu’en mai 2014). Les sociétés Equadex
et Proxipose développent la box, qui collecte
les flux numériques, les capteurs domotiques
et une plateforme cloud en ligne, qui analyse
les informations par algorithmes. La société
de services à la personne Bouillotte & Chaudron
gère depuis l’automne 2013 la plateforme
d’assistance en continu, avec un service
de garde à distance et la gestion des clés pour
l’accès aux domiciles.
> christelle.jourdain@bouillotte-chaudron.fr
■
“L’innovation
apportée et
l’optimisation des
dépenses publiques
pour le financement
de la dépendance
nous ont convaincus
d’intégrer le projet
dans le contrat
local de santé de
Lavelanet, où les
services seront
d’abord proposés.”
Département rural et de montagne de 152 000 habitants, dont près d’un tiers est âgé de 60 ans ou plus,
avec un risque de désertification médicale.
parolesdelus.com
7. Conseil général (Loir-et-Cher)
Suivi d’insuffisants rénaux par e-tablette
Travailleurs sociaux connectés
✓ Tablette tactile
✓ Questionnaire santé
✓ Patient/médecin
✓ Tablettes
✓ E-services
✓ Fracture numérique
Dr Agnès CailletBeaudoin,
Maurice Leroy,
député du Loir-etCher, président
du Conseil général,
ancien ministre
86
■ Favoriser les échanges. L’e-tablette tactile
installée au domicile du patient lui permet
de se connecter au service de télésuivi médical
mis en place par les Centres associatifs de
dialyse de Lyon et le CHU de Grenoble. Objectif :
répondre facilement à un questionnaire-bilan
hebdomadaire et/ou créer à tout moment une
fiche d’information à destination de son médecin
néphrologue référent afin de lui communiquer
des éléments nouveaux. Le patient est ainsi
acteur de sa maladie et renforce le lien avec le
personnel soignant – et d’abord le coordinateur
infirmier.
■ Anticipation. Après une phase de préparation,
le système a été progressivement déployé
depuis décembre 2010 chez 40 patients, puis
chez 80 patients en 2011 pendant six mois.
Plusieurs partenaires (Calydial, CHU de Grenoble
et Orange) ont financé les structures et études
médicales ainsi que les aspects logiciels
et réseau, sans oublier la gestion de projet.
L’étude finale, sortie à l’été 2012, a montré
notamment que le télésuivi permettait une
baisse de l’impact des situations à risque grâce
à une prise en charge anticipée.
> agnes-caillette-beaudoin@calydial.org
> pzaoui@chu-grenoble.fr
L’accroissement du nombre d’insuffisants rénaux en France (près de 2,5 millions de personnes)
et le coût de la maladie doivent inciter les autorités médicales régionales à la prévention pour éviter
la dialyse ou la greffe.
Vive la République numérique !
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
directrice de Calydial
“Par simple contrôle
de la tension
artérielle, ce système
de télésurveillance
pourrait permettre
d’éviter trois mois
de dialyse, soit
20 000 euros qui
aideraient au
financement
de l’outil. Il serait
donc intéressant
de raisonner aussi
en économies
générées par ce
type de suivi face
un suivi classique.”
Santé et social
Calydial – Centres associatifs lyonnais de dialyse (Rhône-Isère)
Mobilité. En 2011, 20 travailleurs sociaux
nomades du Conseil général ont expérimenté
des tablettes numériques. Les professionnels
de l’action sociale ont ainsi accès à Internet,
notamment aux sites de Pôle emploi, CAF pro
et @RSA sur tout le territoire, y compris au
domicile du public. Les professionnels peuvent
en outre scanner les documents utiles aux
dossiers et prendre des notes directement
transmises par messagerie à leurs collègues,
tout en profitant de l’agenda partagé.
Le dispositif joue également un rôle didactique
auprès du public peu technophile.
■
■ Extension. Porté par plusieurs directions,
le projet repose sur 20 expérimentateurs, issus
des secteurs social et médicosocial, répartis
dans le département. Chacun a reçu un iPad
et la consigne de faire remonter régulièrement
les avantages et les inconvénients de son
utilisation. En décembre 2011, le déploiement
a été décidé pour 47 nouveaux utilisateurs.
Financé sur fonds propres, l’investissement,
qui était de 10 000 euros en 2011, s’élève
en 2012 à 18 000 euros, avec un coût de
fonctionnement de 18 000 euros.
> guillaume.neron-bancel@cg41.fr
“Cette initiative
du Conseil général
facilite le quotidien
de nos travailleurs
sociaux et offre un
service de proximité
toujours plus
en phase avec
les besoins
des habitants.”
Département de 328 700 habitants au cœur de la région Centre, territoire rural du Perche à la Sologne,
avec trois pôles urbains autour de Blois, Vendôme et Montrichard.
parolesdelus.com
87
8. CCI d’Alençon (Orne)
Maison du 3e type pour résidents du 3e âge
La Creuse fait sa “silver” révolution
✓ Domotique
✓ Formation
✓ Aide à domicile
✓ Domotique
✓ Solidarité
✓ Maintien à domicile
Yann Leriche,
Jean-Luc Léger,
vice-président du
Conseil général de
la Creuse, en charge
de la dépendance
88
■ Pilotage à distance. La Maison domotique
d’application pédagogique (MDAP) est un
espace privilégié (130 m2) de formation et de
diffusion de l’innovation pour les services à la
personne. Les deux étages abritent les pièces
d’un habitat traditionnel, équipées de matériels et
de technologies adaptés au maintien à domicile.
Les données captées servent à piloter des
applications à distance (sécurité, télémédecine,
aide à domicile, communication). La MDAP,
portée par la filière Techsap Ouest dont Orange
est membre, accueillera les apprentis de l’Institut
régional des services à la personne (Irsap).
■ Domotique. Dès 2008, des partenaires du
Pays d’Alençon ont réfléchi aux problématiques
futures de métiers clés pour la collectivité
(services à la personne, médicosocial) et
décidé de construire une maison domotique.
Dotée d’un budget initial d’1 million d’euros
(maison + amphithéâtre de 70 places) pour
100 000 euros de fonctionnement par an,
la MDAP a été cofinancée par le fonds Leader
(77 000 euros), la Région Basse-Normandie
(190 000 euros), le Conseil général de l’Orne
(90 000 euros), le Pôle d’excellence rurale
Pays d’Alençon (154 000 euros), l’Irsap et la CCI
d’Alençon (135 000 euros), ainsi que d’autres
partenaires (214 000 euros) dont Orange, pour
6 500 euros.
> contact@irsap.fr
Trait d’union entre Basse-Normandie et Pays de la Loire, le Pays d’Alençon s’étend sur deux
départements (Orne et Sarthe) et compte 122 communes (88 444 habitants). Avec un savoir-faire
unique inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco : la dentelle au point d’Alençon.
Vive la République numérique !
Toute reproduction du présent ouvrage, totale ou partielle, quel que soit le support, est strictement interdite.
vice-président de
la CCI d’Alençon
“L’innovation
au service de
la personne,
non seulement
technique, mais aussi
organisationnelle,
est conduite par
tous les acteurs du
champ. Les services
à la personne,
médicaux et sociaux,
seront la clé
essentielle pour
réussir à répondre
aux besoins des
personnes âgées
et des familles
qui veulent rester
chez elles le plus
longtemps possible.
La Maison
domotique permet
cette démarche !”
Santé et social
Conseil général (Creuse)
Téléassistance. Confronté à l’obsolescence
de son système de téléalarme assurant
la sécurisation du maintien à domicile des
personnes âgées dépendantes, le Conseil
général a mis en œuvre le projet “Domo Creuse
Assistance”. Avec un double objectif : d’une
part, installer un système de téléassistance
(avec appels entrants et sortants) au bénéfice
de cette catégorie de la population, et, d’autre
part, fournir des équipements domotiques
(pack avec détecteur de fumée ou de gaz,
chemins lumineux…) aux seniors pour
améliorer leur vie quotidienne à domicile.
■ Packs domotiques. Après une première
■
expérimentation en 2007 et 2008, le Conseil
général a constitué, avec les partenaires
industriels du projet (Legrand, Orange…), des
packs domotiques reliés directement à une
plateforme de téléassistance, Domo Creuse
Assistance, à Guéret : système d’alerte Quiatil
(médaillon d’alerte), détecteur de fumée et
de gaz, détecteur de variations de température
et chemin lumineux. La commercialisation
des packs a eu lieu fin 2010, parallèlement
au remplacement du système de téléalarme par
une solution de téléassistance, plus performante
et réactive.
> csartiaux@cg23.fr
Territoire rural à l’habitat très épars (124 000 habitants répartis dans 260 communes), la Creuse est
considérée comme “le département le plus âgé d’Europe”, préfigurant la France de 2025, avec un tiers
de sa population âgé de plus de 60 ans.
“Nous avons fait
le pari que ce qui
est habituellement
présenté comme un
handicap devienne
un atout, en nous
appuyant sur le
savoir-faire d’une
entreprise limousine
mondialement
connue et sur notre
connaissance
du terrain. Avec
le remplacement
de notre système
de téléalarme par de
la téléassistance et
la généralisation des
packs domotiques,
nous prouvons qu’il
est possible de
faire rimer solidarité
et modernité.”
parolesdelus.com
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