Un résumé de l'ouvrage « Free Software, Free Society: Selected Essays of Richard M. Stallman » (troisième édition).

1. Logiciel libre, Société libre
Un résumé de « Free Software, Free Society : Selected Essays of
Richard M. Stallman » (troisième édition)
Copyright © 2019 Pier-Luc Brault.
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2. Qui est Richard Stallman ?
● Programmeur au MIT dans les années 1970
● Instigateur, en 1983, du « Projet GNU »,
visant à développer un système d’exploitation
entièrement libre (projet à l’origine des
systèmes d’exploitation GNU/Linux)
● A fondé la Free Software Foundation en 1985
● Consacre la majeure partie de son temps à la
promotion des logiciels libres depuis les
années 1990
Richard Stallman en conférence lors de la fête de l'Humanité 2014
Par Thesupermat, image sous licence Creative
Commons (CC BY-SA 3.0)

3. Logiciels libres : Une définition

4. Libre ≠ Gratuit
« “free software” is a matter of liberty, not
price. To understand the concept, you should
think of “free” as in “free speech,” not as in
“free beer”. »

5. Les quatre libertés du logiciel libre
● Un logiciel, pour être dit « libre », doit respecter
quatre libertés fondamentales.

6. Liberté 0
● La liberté de faire fonctionner le programme
comme vous voulez, pour n'importe quel usage.

7. Liberté 1
● La liberté d'étudier le fonctionnement du
programme, et de le modifier pour qu'il effectue
vos tâches informatiques comme vous le
souhaitez.
● L’accès au code source du logiciel est une
condition nécessaire à cette liberté.
Code source
(lisible et
modifiable par
un humain,
incompréhensible
pour une machine)
Compilation Programme
exécutable
Photo par Christina Morillo

8. Liberté 2
● La liberté de redistribuer des copies du logiciel,
donc d'aider les autres.

9. Liberté 3
● La liberté de distribuer aux autres des copies de
vos versions modifiées.

10. Libre ≠ Non commercial
● « Libre » ne veut pas dire « non commercial »
● Un logiciel qui n’est pas disponible pour une
utilisation commerciale n’est pas libre

11. Une question de pouvoir

12. La notion de contrôle
● Les utilisateurs (individuellement et
collectivement) contrôlent le programme et ce
qu’il fait pour eux

13. Les logiciels non-libres
● Un logiciel qui ne respecte pas les quatre libertés
est dit « propriétaire » ou « privateur »
● Pour Stallman, tout logiciel propriétaire est non-
éthique
– Atteinte à la liberté individuelle et collective
– Le logiciel contrôle les utilisateurs
– Les développeurs contrôlent le logiciel = instrument
de pouvoir injuste

14. Et pour les non-programmeurs?

15. Et pour les non-programmeurs?
● Les libertés 0 et 2 s’appliquent aux
programmeurs et aux non-programmeurs sans
distinction
● Contrôle collectif
– Si un logiciel libre ne fait pas exactement ce qu’on
veut, il en existe peut-être une version modifiée qui
répond à nos besoins.
– Si un logiciel libre a un comportement problématique,
ça se sait!

16. Les logiciels propriétaires et leurs dérives

17. Fonctionnalités malveillantes
● Les logiciels propriétaires contiennent parfois
des fonctionnalités malveillantes
– Espionnage des utilisateurs
– Portes dérobées
– Collaboration avec les agences de surveillance
étatique
● Il est impossible de savoir exactement ce qu’un
logiciel propriétaire fait!

18. Un exemple orwellien
● En 2009, Amazon supprime, à distance et sans
préavis, le roman « 1984 » de George Orwell sur
toutes ses liseuses électroniques
Par Frederic Guimont, image sous Licence Art Libre

19. Les logiciels libres et l’État

20. De la responsabilité des gouvernements
● Les agences gouvernementales utilisent
l’informatique pour le compte des citoyens
● Il est de leur devoir de conserver le contrôle sur
leur utilisation de l’informatique (souveraineté
numérique)
– En utilisant des logiciels libres
– En opérant leurs propres serveurs

21. Bon pour l’économie locale
● Utiliser des logiciels libres permet aux
gouvernements de faire affaire avec des
entreprises locales au lieu des multinationales

22. De la responsabilité des écoles
● Selon Stallman, les écoles (qui influencent le
futur de la société) ne devraient enseigner que
des logiciels libres
● Enseigner des logiciels propriétaires = Enseigner
la dépendance à des méga-corporations

23. « Libre » vs « Open Source »

24. « Libre » vs « Open Source »
● Stallman rejette le terme « Open Source » car
celui-ci ne fait pas référence à la liberté
● Les partisans du terme « Open Source » accordent
plus d’importance au résultat pratique
(coopération = production de meilleurs logiciels)
qu’aux valeurs de liberté et de communauté
– Plus attrayant pour les gens d’affaires (profit > liberté)
– Ils n’ont pas de problème à utiliser un logiciel
propriétaire si celui-ci est jugé supérieur
– Pour le camp du libre, liberté > commodité

25. Un défi d’éducation populaire
● Beaucoup d’utilisateurs de logiciels libres n’ont
jamais entendu parler des valeurs de liberté et de
communauté derrière le mouvement
● Le terme « Open Source » n’aide pas à faire
connaître ces valeurs

26. Le danger des brevets logiciels

27. Brevet ≠ droits d’auteur
● Les droits d’auteurs protègent des œuvres
spécifiques
● Les brevets protègent des idées (parfois floues)

28. Si les brevets pouvaient s’appliquer à la
littérature...
●
BREVET
– Revendication 1 : un processus de communication qui
représente dans l'esprit du lecteur le concept d'un personnage
qui a été longtemps en prison et qui devient amer envers la
société et l'humanité.
– Revendication 2 : un processus de communication se
conformant à la revendication 1, où ledit personnage trouve
finalement la rédemption morale dans la gentillesse d'un autre.
– Revendication 3 : un processus de communication se
conformant aux revendications 1 et 2, où ledit personnage
change de nom pendant l'histoire.
Par Arnaud 25, image sous licence Creative Commons (CC-BY-SA-3.0)

29. Exemples de brevets logiciels
● Barre de progression
● Définir une liste d’abréviations dans un
traitement de texte
● Glisser pour déverrouiller

30. Les logiciels et les idées
● Un logiciel = combinaison d’une multitude
d’idées, qui peuvent toutes être brevetées
● Pendant le développement, impossible de savoir
à coup sûr combien d’idées utilisées sont
brevetées
● Estimation (2004) : le noyau Linux viole 283
brevets

31. Les logiciels et les idées
● Un logiciel = combinaison d’une multitude
d’idées, qui peuvent toutes être brevetées
● Pendant le développement, impossible de savoir
à coup sûr combien d’idées utilisées sont
brevetées
● Estimation (2004) : le noyau Linux viole 283
brevets

32. Les brevets et les grandes entreprises
● Les méga-corporations possèdent des milliers de
brevets
● Elles s’accordent des licences entre elles
● Elles utilisent leurs nombreux brevets pour
forcer les petits joueurs à leur octroyer des
licences

33. Les « patent trolls »
● Il existe des entreprises dont la seule activité
économique est d’acheter des brevets et de
lancer des poursuites

34. Une menace pour les logiciels libres
● Impossible pour les auteurs de logiciels libres
d’acquérir des licences de brevets, puisque
celles-ci doivent généralement être payées par
copie distribuée
● Un logiciel libre peut être développé sans argent,
mais une licence de brevet ne peut pas être
acquise sans argent!

35. Un frein au progrès
● Les brevets sont sensés promouvoir le progrès
● Dans le domaine des logiciels, les brevets nuisent
au progrès
● Pour Stallman, les brevets logiciels devraient
être interdits

36. Au-delà des logiciels

37. Au-delà des logiciels
● Les créations de tous types peuvent être rendues
libres

38. Le droit d’auteur
● Stallman identifie plusieurs problèmes en lien
avec le système de droit d’auteur
● Selon la Constitution américaine :
– Droit d’auteur = compromis pour promouvoir le
progrès des sciences et de l’art dans l’intérêt du public
– Droit d’auteur ≠ droit naturel des auteurs à détenir un
monopole sur leurs créations
● Ce sont aujourd’hui les éditeurs, et non les
auteurs, qui profitent le plus du droit d’auteur

39. La science et le droit d’auteur
● Truisme : La littérature scientifique est faite
pour diffuser les connaissances scientifiques
● Les revues scientifiques existent pour faciliter ce
travail…
– Mais plusieurs éditeurs semblent penser que la
littérature scientifique sert plutôt à publier des revues
pour récolter des abonnements de scientifiques ou
d’étudiants (confusion de la fin et des moyens)

40. La science et le droit d’auteur
● Le droit d’auteur date de l’époque de la presse à
imprimer
– Production centralisée des revues scientifiques
– Technologie non accessible pour les reproduire
librement
● Aujourd’hui, les revues scientifiques sont
diffusées sur le Web
– Droit d’auteur = seul frein à leur partage en toute
liberté

41. La science et le droit d’auteur
● Le droit d’auteur est donc un frein au partage
des connaissances scientifiques!
– Et donc un frein au progrès de la science
● Le droit d’auteur a été créé pour promouvoir le
progrès de la science
– Lorsqu’il nuit à celui-ci, il faut le mettre de côté

42. La science et le droit d’auteur
● Argument #1 des éditeurs : les serveurs ont des
coûts élevés qui doivent être financés par les
abonnements
– Mais si les articles scientifiques pouvaient être
partagés librement, les bibliothèques du monde entier
créeraient des sites « miroirs »

43. La science et le droit d’auteur
● Argument #2 des éditeurs : les abonnements
sont nécessaires pour payer les relecteurs
– Coûts de publication d’un article = entre 1% et 3% du
coût de la recherche
– Pourraient être financés par les commanditaires de la
recherche
– Ceux-ci financent déjà la publication (frais
d’abonnement de la bibliothèque universitaire à la
revue)