Comment financer la préservation des rivières sauvages : exemple de la Greina...
Identifier les rivières sauvages de France -propositions méthodologiques
1. Identifier les rivières sauvages de France Quelques propositions méthodologiques Jean-René Malavoi (Onema)
2. Nombreux concepts : rivière sauvage, rivière naturelle, rivière de référence, rivière en très bon état, etc..
3. Rivière sauvage aucune intervention humaine, dynamique fluviale sans contrainte, utilisation maximale des ressources trophiques Rivière naturelle Quelques interventions humaines non discordantes et réversibles. Retour vers le « sauvage » en l’absence d’entretien 1- CONCEPTS DE RIVIÈRE SAUVAGE/RIVIÈRE NATURELLE/ RIVIÈRE ARTIFICIALISEE (Souchon et al., 1987)
4. Rivière artificialisée Interventions humaines discordantes tendant vers l’irréversibilité. Dynamique et morphologies fluviales de plus en plus éloignées de leur fonctionnement originel. Banalisation des biotopes et des biocénoses. Pollutions chroniques. Mauvais fonctionnement trophique.
6. 2- CONCEPT DE RÉFÉRENCE Stoddard et al., 2006 (plusieurs chercheurs américains, européens, australiens) Proposition de quatre définitions dédiées au concept d’intégrité biologique RCBI : Reference Condition for Biological Integrity
7. -1- Conditions Imperceptiblement Altérées : Minimally Disturbed Condition (MDC). Cas idéal = absence totale de perturbation anthropique. Mais : quasi impossibles à trouver -> acceptation de perturbations imperceptibles. Ces conditions permettent de construire la distribution de la figure ci dessous. La variabilité des caractéristiques biologiques est due uniquement à des causes naturelles Stoddard et al., 2006
8. -2- Conditions historiques : Historical Conditions (HC) Peuvent estimer correctement le RCBI si observations antérieures à toute anthropisation. On peut aller très loin dans le temps : pré-colombien, pré agriculture intensive, pré-industriel, etc… -3- Conditions les moins perturbées/altérées : Least Disturbed Condition (LDC) Mesure du meilleur état observable aujourd’hui compte tenu de l’état actuel d’anthropisation d’une région, d’un BV, d’un type de cours d’eau (ex : <1% d’agriculture sur le BV, 1-20% etc.) LDC peut évoluer avec le temps et l’influence de l’anthropisation « The best of what is left ».
9. -4- Les meilleures conditions atteignables : Best Attainable Condition (BAC) = équivalent de LDC si le BV est géré avec le maximum d’effort pour réduire les effets de l’anthropisation Exemple : petits cours d’eau agricoles du mid West américain, du bassin de la Murray-Darling, …et nombreux cours d’eau français
11. 3 - CONCEPT DE TRÈS BON ÉTAT La directive cadre européenne sur l’eau 2000/60/CE (DCE) définit les objectifs environnementaux à atteindre pour l’ensemble des eaux. Pour les eaux de surface, l’objectif environnemental principal est le «bon état» des eaux au plus tard en 2015. Ces objectifs sont inscrits dans les SDAGES (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) qui définissent les programmes de mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs. Pour l’évaluation de l’état écologique, la DCE donne une part prépondérante à la biologie et introduit la notion d’écart par rapport à une situation de référence .
13. Attention : Masse d’eau # cours d’eau Etat des Masse d’Eau en 2009 (Eaufrance, 2010) Exemple de 2 masses d’eau
14. 4 - le concept de « rivières sauvages » parmi les autres naturel sauvage référence très bon état naturel naturel naturel naturel sauvage sauvage sauvage sauvage très bon état très bon état très bon état très bon état référence référence référence référence ?
17. Quels sont les critères permettant d’identifier une rivière « sauvage » Quel est le linéaire pertinent à « labelliser » Le cas des grands cours d’eau
18. 1- Critères de « sauvagitude » Au niveau du bassin versant Au niveau du corridor (fond de vallée) Au niveau du cours d’eau La base de données SYRAH (Onema/Cemagref) renseigne à l’échelle des bassins versants et des tronçons de cours d’eau, un certain nombre de pressions susceptibles d’altérer l’état des cours d’eau. 235 000 km sont décrits
19. Deux approches possibles descendante : on trie en « déclassant » progressivement les rivières. C’est un peu la démarche LDC (Least Disturbed Condition) : on cherche les cours d’eau les moins dégradés - Avantage : on peut traiter tout le réseau hydrographique (235000 km) de manière objective sur la base de critères quantitatifs. - Inconvénient : appropriation peut être difficile par les riverains.
20. ascendante : on trie a posteriori sur la base de propositions. On cherche à vérifier l’adéquation entre la proposition et des critères de déclassement à développer - Avantage : appropriation peut être plus aisée par les riverains. - Inconvénients : critères parfois plus « subjectifs » (paysage notamment). On traite au cas par cas.
21. On peut aussi croiser les 2 : - descendante pour une première liste de cours d’eau « éligibles » - ascendante pour faire remonter la volonté de labellisation
23. Exemples de critères de « déclassement » t au x d’ o c c u p a t i o n a g ri c o l e intensive d es B V (21-22-241-242 de Corine LandCover) NIVEAU BASSIN VERSANT ?
33. Selon l’exigence des critères on arrive à quelques milliers ou quelques dizaines de milliers de km.
34. Exemple de méthode ascendante Première proposition de rivières sauvages en région Rhône-Alpes (Onema, DiR de Lyon)
35. • Niveau 3 loutrons : rivières ou portions de rivières les plus sauvages de France, sans aucune perturbation ou presque. Ce sont les joyaux à préserver absolument. • Niveau 2 loutrons : rivières ou portions de rivières légèrement perturbées au niveau du cours d’eau lui même ou de son bassin, mais qui restent très fonctionnelles sur le plan écologique et très belles sur le plan paysager. A préserver absolument aussi. CAHIER DES CHARGES
36.
37.
38. 4000 km (10%) 1600 km (4%) Sur 40 000 km environ 2 loutrons 3 loutrons
43. 2- La question du linéaire pertinent de « labellisation »
44. Déclasse-t-on un tronçon entier si seule une partie est altérée (ex: traversée urbaine) ? Quel % d’altération et quel type d’altération tolère-t-on sur le linéaire ? Etc…
45. 3 - Le cas des grands cours d’eau Loire, Allier, Doubs aval, Ain, Ardèche, Moselle « sauvage », etc… Il est rare qu’ils résistent aux critères de déclassement…et pourtant ils présentent encore des tronçons « sauvages »
53. Une question plus politique Quid des régions où, même avec des critères peu exigeants, il n’y aura pas de rivières sauvages ?
54. En rouge, les rivières déclassées, avec des critères moyennement exigeants
55. CONCLUSION Encore beaucoup de réflexion autour des critères de sélection (ou de déclassement). Reste-t-on très technocratique avec des critères quantifiés et des seuils de déclassement fixes Laisse-t-on plus de souplesse ?