Pamoussa Ouédraogo: Vers une nouvelle vision de gestion des forêts classées p...
Bassirou Belem: Gestion et commercialisation des produits issus des espèces agroforestières en Afrique de l’Ouest
1. Gestion et commercialisation des produits issus des
espèces agroforestières en Afrique de l’Ouest : cas de la
région du nord (Tougouya) et de l’Ouest (Péni): Quelles
options pour améliorer l’accès aux ressources?
Par
BELEM Bassirou1, YAGO-OUATTARA Emma Lucie, SANE Bougasalé Collette,
KONATE Zénabou & Jolanda Van den Berg
3. INTROCUTION 1
Malgré la valeur économique et sociale des arbres dans
la vie quotidienne des populations locales en Afrique
au sud du Sahara, la dégradation des écosystèmes et
des peuplement d’arbres est perceptible et ce, depuis
les grandes sécheresses des années 70 (Boffa, 2000).
Au Burkina Faso, le taux annuel de déforestation entre
2000 et 2005 a été évalué à 0,3% (FAO, 2007)
4. INTROCUTION 2
Dans les régions du Nord et de l’Ouest du Burkina Faso comme dans
la plupart des autres régions, les populations locales tirent l’essentiel
de leurs besoins quotidiens à travers l’agriculture, l’élevage et
l’exploitation forestières.
Cependant, la viabilité de ces systèmes de production ne sont
assurés, que si la composante ligneuse des systèmes agroforestiers
est gérée dans un cadre institutionnel efficace (Boffa, 2000).
Car, la nature de la tenure foncière y compris les droits de
propriété et le degré de sécurité attaché à la terre et aux arbres
influent sur la productivité des system d’exploitation.
Alors, il est nécessaire de déterminer les contextes dans lesquels les
ressources naturelles en général et des ressources forestières en
particulier sont gérées, exploitées et commercialisées afin de
proposer des alternatives intéressantes de gestion durable de ces
ressources.
5. INTROCUTION 3
La présentation fait l’économie d’une étude menée dans la région
du Nord et celle de l’ouest dans le cadre du projet sahelian fruits
trees (SAFRUIT) a pour objectifs de :
. déterminer les opportunités et les contraintes institutionnelles
tant modernes que traditionnelles en relation avec l’utilisation et
la gestion des arbres,
d’analyser la commercialisation des produits issus des espèces,
. proposer des options pour améliorer l’accès et la gestion des
arbres.
6. ZONE D’ETUDE
Deux zones d’étude ont été considérées; celle du Nord et
celle de l’Ouest.
. Au Nord, la localité de Tougouya dans la commune de
Séguénéga a été sélectionnée tandis qu’à
. l’Ouest, la localité de Péni a été considérée.
7. Figure 1: Carte de la zone
d'étude
BURKINA FASO
Tougouya
Teonsogo
Peni
Tien
Sites d’étude socio-économique de base
8. METHODOLOGIE 1
Les enquêtes socio-économiques et les utilisations
faites des arbres
. Tougouya, un échantillon de 60 ménages
. Péni, un échantillon de 115 ménages
Plus préfet, le délégué villageois, le chef de service
forestier, le chef de village, le chef de terre ainsi que les
vieilles personnes détentrices de savoir sur les plantes.
9. METHODOLOGIE 2
Les enquetes de marché
Tougouya
Seguenega
Ouahigouya
Ouagadougou
Peni
Peni
Bobo
Banfora
10 Vendeurs au moins par marché
Administrateur des marché
ONGS
Analyse des données
La saisie et l'analyse des données ont été effectuées sur sur Excel et SPSS version
11.5
10. RESULTAT 1
Système de régulation traditionnelle de la gestion des
arbres : «gens du pouvoir et gens de la terre».
A Tougouya
Plateau central du Burkina Faso et Yatenga, on peut distinguer les
gens du pouvoir et les gens de la terre (Izard, 1975).
Les gens du pouvoir sont détenus par le chef de village de la famille
des Ouédraogo descendant de Ouédraogo.
Les gens de la terre sont les premiers occupants du village, de la
famille Ouédraogo et ils sont coutumièrement les détenteurs de la
terre dans le village.
A Péni
L’administration coutumière du village est sous la responsabilité des
Tiéfo. Contrairement à Tougouya, le chef du village est en même
temps le chef de terre.
11. RESULTAT 2
A Tougouya et Peni, la terre appartient aux hommes qui
les transmettent à leurs descendants.
Le propriétaire de la terre est propriétaire des arbres qui
y poussent.
Cependant à Tougouya, les fruits des arbres dans un
champ emprunté peuvent être récoltés par celui qui
cultive ce champ, ce qui n’est pas le cas à Péni
Dans tous les deux villages, la femme qui généralement
vit dans une situation de polygamie ne peut pas posséder
la terre mais peut bénéficier à titre temporaire de la terre
pour cultiver.
12. RESULTAT 3
Gestion des arbres
La gestion des arbres des champs est laissée à la discrétion du propriétaire.
Les bois sacrés sont soumis à une gestion rigoureuse sous la conduite du chef de
terre qui y effectue des sacrifices.
Toutes les espèces se trouvant sur les lieux sacrés sont exemptées de toute
utilisation; seul le chef coutumier est chargé d’y pratiquer les rites dans ces lieux.
Les forêts communément appelées «brousse» est le domaine de la propriété
commune sous la supervision du chef de terre et du chef de village.
Les arbres fruitiers situés en forêt sont accessibles à tous les membres de la
communauté quel que soit leur droit réel sur la terre.
13. RESULTAT 4
Tougouya
La surveillance de la forêt est effectuée par une équipe de
quatre personnes désignée par le chef de village. Une première
personne est chargée de la surveillance de la partie Nord, une
deuxième la partie sud, une troisième la partie est et une
quatrième surveille la partie ouest ; le centre du village étant
considéré comme point de répère. Cette surveillance concerne
les coupes illicites des arbres, les feux de brousse et les dégâts
causés par les animaux en divagation.
14. RESULTAT 5
Dans toutes les deux localités, la ceuillette des fruits est réglementée
pour Parkia biglobosa, Tamarindus indica et Vitellaria paradoxa
notamment.
Les feuilles de Adansonia digitata sont récoltées pour le chef de famille
qui en distribue à tous les membres sous son contrôle.
15. RESULTAT 6
A Tougouya
L’accès aux arbres est parfois réglementé par des ''annonceurs'' qui précisent les
dates de récolte des fruits (Boscia senegalensis et Tamarindus indica).
A Péni Il est interdit de cueillir les fruits de Parkia biglobosa, Tamarindus indica,
Vitelllaria paradoxa et Adansonia digitata avant l’autorisation du chef de terre car
il faut faire des sacrifices avant toute récolte. La cueillette est parfois
réglementée par des notables dans le strict secret qui informent les griots qui à
leur tour diffusent l’information dans la localité.
A Péni
Les espèces comme Securidaca longepedunculata, Carissa edulis, Ficus
sycomorus subsp. gnaphalocarpa et Adansonia digitata, utilisées dans les rites
coutumiers sont interdites d’exploitation; car cela peut provoquer la sècheresse,
la désertification et même la famine.
Dans les deux localités, tout arbre portant un signe de fétiche est interdit
d’exploitation car, signe de propriété privée et les contrevenants sont exposés à
des malheurs.
16. RESULTAT 7
Quelques lois traditionnelles de gestion des arbres
TOUGOUYA PENI
tout arbre situé sur un lieu sacré est Il est interdit de couper les arbres qui sont dans la
formellement interdit d’exploiter colline sacrée
tout membre du village a le droit de protéger Interdiction aux femmes d’exploiter certaines
les arbres car ils sont un don de Dieu et nous espèces pouvant être source de discorde dans la
protège famille tel que le Tamarindus indica.
l’exploitation des produits (surtout des fruits) Des espèces comme Prosopis africana sont sacrés
des arbres doit être faite après les rites
coutumiers envers les génies de la forêt
toute personne désirant exploiter un arbre à Tout homme du village a le droit de planter un
des fins surtout alimentaire et sanitaire doit arbre dans un souci de lutter contre la
toujours aviser le propriétaire déforestation.
les femmes ont librement accès aux bois morts Les arbres fruitiers situés en forêt sont accessibles à
gisant à des fins utiles tous
17. RESULTAT 8
La régulation moderne
Dans tous les deux villages, le Maire et le Préfet sont
chargés de l’application des textes en relation avec la
gestion des ressources naturelles en général et des
ressources forestières en particulier.
Le chef de service forestier, celui de l’agriculture sont
directement chargé de mise en œuvre et de l’application
de la politique forestière et de la politique agricole du
Burkina Faso à l’échelle locale.
Plusieurs personnes ne respectent pas les textes
régissant l’exploitation des arbres car les trouvant
répressives, le service forestier local étant perçu comme
le «trouble fête»
La population étant en majeure partie analphabète
18. RESULTAT 0
Une situation d’équilibre à Tougouya, mais de nouveaux
problèmes à Péni
A Tougouya, les conflits fonciers sont rares. Nous sommes
dans une situation de saturation foncière. Chaque famille
connaît et peut très facilement repérer les terres que ses
parents et ancêtres lui ont léguées.
19. RESULTAT 10
A Péni, les ressources naturelles deviennent de plus en plus rares, mais
sont aussi très inégalement accessibles car propriété des tiéfo.
Cette situation est souvent aggravée par l’arrivée de nouveaux utilisateurs
de la terre.
. Les ressortissants des localités qui ont fuit la guerre de la
république de Côte d’Ivoire
. Les Migrants mossi
. Les Peulhs éleveurs
Les problèmes fonciers entre autochtone et migrants sont très fréquents; le
comble est la possibilité des migrants d’accéder à la terre même
temporairement mais incapable de procéder à des investissements à long
terme telle que la plantation des arbres.
20. RESULTAT 11
Commercialisation des produits issus des arbres
Dans toutes les deux localités, la commercialisation des fruits
et des feuilles comestibles des espèces est répandue et est
une activité principale des femmes et des enfants.
22. RESULTAT 13
Contraintes à la commercialisation
+ Inorganisée
+ Ne bénéficiant pas d’appuis conséquents.
+ La vente des produits est une activité informelle
ne s’appuyant sur aucune une législation
commerciale.
+ Exploitation de espèces loclaes à l’état sauvage,
+ Destruction des habitats
+ Compétition active
+ Production des arbres saisonnière
+ Offre en fruits et feuilles est inférieure à la
demande
23. DISCUSSION 1
Une situation de confusion tant pour les paysans que
pour les agents de développement
Difficile coexistence des lois modernes et des lois
traditionnelles
Difficile mutation vers la décentralisation
Manque d’expérience
Il faut évoluer vers d’autres horizon CAR LES
PAYSANS VIVENT DANS UN CERCLE VICIEUX
25. DISCUSSION 2
La conclusion qui s’impose alors est de rechercher d’autres voies
au delà des lois forestières modernes (et traditionnelles) pour
assurer un appui aux communautés locales dans l’utilisation et la
gestion durable de leurs ressources forestières.
Socle
.Décentralisation et la mise en place des collectivités locales
. Lois et régulations traditionnelles
. Code forestier
. Code de ‘environnement
. Avant projet de loi sur la sécurisation foncière en milieu rural
. Plan d’action pour la mise en œuvre des reformes
institutionnelles et juridiques pour la décentralisation dans le
secteur forestier
FAO, MECV, 2006)
Le chemin à emprunter: les conventions locales (Gueye et
Tall, 2003; Djiré, 2004) pour une sécurisation foncière et
forestière
26. DISCUSSION 3
Des lois de sécurisation foncière d’abord
Des conventions locales ensuite
Renforcement des capacités des acteurs
Engagement soutenu et de long-terme du
gouvernement et des agences de
développement.
Partage et échange d’expérience entre pays
28. Mais ces conventions peuvent être difficiles à mettre
en place à certains endroits
Voir Djiré, 2004.
. Les paysans accepterons les conventions qui les arrangent
. La transparence dans la conception des conventions peut être
difficile à certains endroits
. La décentralisation effective peut prendre du temps dans certaines
localités
. Antagonisme entre chef de terre et chef de village?
. Antagonisme entre élus locaux et services administratifs?
Entre politique et administration?
Entre politique et tradition?
Entre administration et tradition?
. Un bon leadership peut manquer
. Les financements peuvent manquer
29. CONCLUSION
Deux situation similaires en terme de
régulation
Deux situations différentes en terme de
conflit
Les même solutions à proposer dans les
deux localités
Vers une sécurisation foncière à travers les
conventions locales
Mais prudence car la compréhension du
milieu socio-coutumier et politique est
indispensable pour ne pas créer d’autres
conflits de plus
30. COMMENT PROCEDER POUR AVOIR DES
CONVENTIONS CONSENSUELLES ET DURABLES?
Partage d’expériences
Recherches
•Sur le foncier traditionnel
•Sur le foncier moderne
•Recherche sur le leadership local
•Recherche sur les aspects juridiques
des conventions voir Djiré (2004).
31. LITERATURE
Gueye, M. B. et Tall, S. M. 2003. Les conventions locales au
Sahel: un outil de co-gouvernance en gestion des ressources
naturelle. IIED, 27 p
Djiré, M. 2004. Les conventions locales au Sahel 2: Les
conventions locales au Mali: une grande nébuleuse juridique et
un pragmatisme en Gestion des Ressources Naturelles. IIED, 35
p
Mayers, J. and Vermeulen. 2002. Power from the Trees: How
Good Forest Governance can Help Reduce Poverty. World
Summit on Sustainable Development. International Institute for
Environment and Development (IIED) - Regional and
International Networking Group (RING). 8 p.
Cotula, L.; Toulmin, C. & Quan, J. 2006. Better land access for
the rural poor. Lessons from experience and challenges ahead.
IIED, FAO. 53 p.
Mathieu, P., Lavigne-Delville, P., Ouedraogo, H., Paré, L. &
Zongo, M. 2003. Securing land
transactions in the west of Burkina Faso. IIED, London.
Drylands Issue paper no. 117.