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UNE PUBLICATION DE L’UNION FÉDÉRALE DES CONSOMMATEURS–QUE CHOISIR
SANTé
suite page 4

SEPTEMBRE 2020
52
Septembre 2020 - N°152 - QUE CHOISIR SANTé  1
Si vous êtes tombé au cours de l’année dernière, sans trop
de conséquences espérons-le, mauvaise nouvelle : un antécédent
de chute prédit souvent de nouvelles chutes. Le risque peut être
multiplié par 4. Mais bonne nouvelle : des solutions existent. Une étude anglaise a montré
que les personnes de plus de 60 ans qui avaient chuté et bénéficié d’une prise en charge
préventive tombaient deux fois moins par la suite que les autres personnes. Au programme :
des exercices d’équilibre et de renforcement musculaire, une évaluation des dangers suivie
d’une adaptation de leur habitat, une réévaluation des médicaments consommés, un bilan
visuel et auditif, des conseils de santé et nutritionnels, une modification de certains de leurs
comportements. Alors, pas d’hésitation, passez à l’action !
 DOSSIER
Emmanuelle Billon-Bernheim
Chuter n’est
pas une fatalité
4  QUE CHOISIR SANTé - N°152 - Septembre 2020
 suite de la page 1
 DOSSIER
P
assé un certain âge, les chutes deviennent un phénomène
relativement commun et fréquent. Elles sont la première
cause de mortalité par accident chez les plus de 65 ans.
Elles sont aussi l’une des premières causes de perte d’autonomie:
40%despersonneshospitaliséesaprèsunechutenepeuventplus
vivre chez elles et doivent être accueillies en établissement. Le fait
de tomber a également un fort retentissement psychologique :
peur de chuter à nouveau, perte de confiance en soi et parfois
dépression.Maiscen’estpasunefatalité.Voicidifférentessolutions
éprouvées pour diminuer le risque de tomber.
RESTER ACTIF 
La sédentarité est un facteur de risque de chute. De nombreuses
études épidémiologiques soulignent le lien entre un faible niveau
d’activité physique et une augmentation du risque de chute.
Toutefois, la pratique d’une activité physique pour améliorer
les performances motrices, travailler l’équilibre ou renforcer les
muscles expose aussi au risque de chute. La balance bénéfices-
risques est donc complexe car évolutive dans le temps et propre
à chaque personne. Cependant, la majorité des données observa-
tionnelles vont dans le sens d’une réduction du risque de chute
à long terme chez les personnes actives.
Suivre un programme adapté
Un programme d’activité physique bien conçu réduit d’un quart
environ le nombre de chutes. C’est la conclusion d’une revue
d’études de la Collaboration indépendante Cochrane, réalisée par
une équipe de chercheurs australiens et anglais qui a analysé les
résultats de plus de 100 essais contrôlés randomisés, menés sur
plus de 23000 participants dans 25 pays. Les programmes d’exer-
cices en groupe ou à la maison prescrits par un professionnel de
santé (par exemple, un kinésithérapeute) ou par un entraîneur
qualifié étaient les plus efficaces, notamment les exercices ciblés
sur l’équilibre (voir Q.C. Santé dossier n°119, septembre 2017)
et le renforcement musculaire des jambes surtout au niveau des
musclesassurantl’extensionetlaflexiondugenouetdelacheville.
450 000
personnes environ
de plus de 65 ans 
tombent tous les ans 
en France.
9 300
personnes
décèdent
à la suite
d’une chute. 
76 000
hospitalisations
ont lieu pour
des fractures
du col du fémur.
Chuter n’est pas une fatalité
Travailler sa stabilité et ses réflexes 
-Fairedesflexionsdejambe(squats),recommandéespourmuscler
les quadriceps.
- Pratiquer au moins 30 minutes d’exercices d’intensité moyenne
par jour (marche, gymnastique, natation, randonnée, vélo, étire-
ments, monter l’escalier, etc.).
- Stimuler son équilibre par des exercices : 1. réduire la « base
d’appui » (se tenir debout les pieds joints ou avec un pied juste
devant l’autre ou sur un seul pied); 2. effectuer des mouvements
contrôlésdedéplacementducentredegravité(tendrelebrasvers
l’avant en position debout en transférant le poids du corps d’une
jambesurl’autre);3.diminuerlesoutienapportéparlesmembres
supérieurs, par exemple si vous avez besoin de vous appuyer sur
une table, n’utilisez qu’un seul doigt plutôt que la main entière.
- Ne pas hésiter, si nécessaire, à utiliser des aides à la marche
comme une canne ou un déambulateur pour se déplacer.
- Intégrer un programme d’exercices ou des ateliers équilibre
proposés par de nombreuses associations (se renseigner auprès
de sa mairie, de sa caisse de retraite, sur Internet, etc.).
- Faire des séances encadrées par un professionnel (kinésithé-
rapeute, coach sportif, etc.) et poursuivre les exercices en auto-
rééducation entre et après les séances afin de prolonger les acquis
de la rééducation.
-Essayer le taï chi. Des chercheurs chinois ont passé en revue des
études de prévention des chutes par la pratique du taï chi chez les
personnes de plus de 60 ans. Il diminuerait à la fois la fréquence
des chutes et le nombre de personnes qui tombent. Le degré de
prévention augmente avec la fréquence des exercices.
ADAPTER SON LIEU DE VIE
La majorité des accidents surviennent au sein du foyer. Des objets
du quotidien en sont les principales causes. Chaises, tapis, esca-
liers ou échelles reviennent régulièrement dans les déclarations.
Désencombrer l’espace 
- Ne pas laisser d’objets au sol, dans le couloir, l’entrée d’une
pièce, l’escalier, etc.
- Fixer au mur les câbles et les fils électriques (du téléphone, de
la télévision, des lampes, de l’ordinateur, etc.) ou bien utiliser
des range-fils (boîtier de rangement des câbles).
Pourcentage
de chutes en
fonction de l’âge 65-80 ans
45%
55%
80-90 ans > 90 ans
Le lourd tribut des chutes
Un risque
croissant
avec l’âge
35%
Septembre 2020 - N°152 - QUE CHOISIR SANTé  5
-Se débarrasser des meubles et des chaises qui gênent le passage.
- Dans le jardin, garder les allées bien balayées, ranger les tuyaux
d’arrosage, les plantes ou les outils de jardinage qui traînent.
Maintenir un bon éclairage
-Multiplierleslampes,lampadairesetplafonniersdanslesendroits
de passage. S’assurer qu’il n’y a pas de zone d’ombre.
- Installer des interrupteurs à différents endroits de la pièce,
notamment à côté du lit.
-Signalerleborddesmarchesd’escalieravecdesbandesadhésives,
antidérapantes et fluorescentes.
- Faciliter les déplacements nocturnes par un chemin lumineux
(bandeau de LED) ou une veilleuse.
Éviter les sols glissants 
- Supprimer tous les tapis, descentes de lit, les carpettes, etc.,
surtout ceux aux bords relevés. Sinon, utiliser un adhésif double
face pour les fixer ou poser dessous un antidérapant.
- Ne pas cirer les sols.
Améliorer l’accessibilité des objets
- Ranger toutes les affaires courantes à portée de main, en plaçant
les objets lourds de préférence dans les meubles du bas.
- Réserver les emplacements en hauteur aux objets légers ou à
ceux dont l’usage est peu fréquent.
- Ne jamais monter sur un escabeau, une chaise ou un tabouret
pour attraper un objet. Utiliser un marchepied ou, mieux, une
pince de préhension.
- Se procurer un téléphone sans fil (où sont enregistrés en favoris
les numéros d’urgence et ceux des personnes à prévenir) et le
garder près de soi.
Adapter son mobilier
- Vérifier la hauteur du lit. S’il est trop bas, se lever devient dif-
ficile. Pour y remédier, installer une barre d’appui de lit ou le
rehausser avec de nouveaux pieds ou des cales spécifiques. S’il
est trop haut, le risque d’en tomber existe. Pour l’éviter, installer
une barrière de lit.
-S’équiperdefauteuilshauts,audossierdroit,oudesurélévateurs
de chaises : élever de quelques centimètres un siège suffit pour
limiter les efforts pour la levée ou l’assise.
- Fixer au mur des barres d’appui ou de soutien aux endroits
stratégiques : dans le couloir, près du lit, etc. Il en existe différents
modèles:barred’appuiàfixerouàventouses,barrederelèvement,
barre d’appui coudée, barre verticale sol-plafond, etc. Équiper
l’escalier d’une rampe, des deux côtés si possible.
VIGILANCE Gare aux médicaments qui font tomber
Les plus coupables
Les psychotropes sont
généralement classés en
4 catégories en fonction
de leur objectif thérapeu-
tique. Le risque de chute
est d’autant plus élevé que
la prescription est récente
(inférieure à 15 jours), que
la dose est importante ou
que la prescription associe
deux psychotropes ou
plus. Ils doivent donc être
prescrits uniquement s’ils
sont indispensables et à dose
minimale.
> Les somnifères ou
hypnotiques, utilisés pour
lutter contre les troubles
du sommeil :
estazolam (Nuctalon)
loprazolam (Havlane)
lormétazépam (Noctamide)
nitrazépam (Mogadon)
zopiclone (Imovane)
zolpidem (Stilnox)…
> Les tranquillisants ou
anxiolytiques, prescrits
pour soigner certaines
formes d’anxiété :
alprazolam (Xanax)
bromazépam (Lexomil)
clobazam (Urbanyl)
clotiazépam (Vératran)
clorazépate (Tranxène)
diazépam (Valium)
lorazépam (Témesta)
oxazépam (Séresta)…
> Les antidépresseurs,
donnés dans les épisodes
dépressifs avérés :
amitriptyline (Elavil,
Laroxyl)
amoxapine (Défanyl)
citalopram (Seropram)
fluoxétine (Prozac)
paroxétine (Deroxat)
sertraline (Zoloft)
venlafaxine (Effexor)...
> Les neuroleptiques,
prescrits pour réduire les
symptômes liés à des mala-
dies comme la schizophrénie.
Chez les personnes âgées,
ils sont surtout utilisés pour
calmer l’agitation dans la
maladie d’Alzheimer ou toutes
sortes de démences. Ce sont :
cyamémazine (Tercian)
halopéridol (Haldol)
lévomépromazine
(Nozinan)
olanzapine (Zyprexa)
sulpiride (Dogmatil)
rispéridone (Risperdal)…
Non à l’accumulation
D’autres médicaments ont
été mis en cause. Les plus
cités sont des antidouleurs,
des antihypertenseurs, des
diurétiques, des antihistami-
niques, des antiarythmiques,
des antidiabétiques, etc.
Ces traitements peuvent
avoir des répercussions sur
l’équilibre et la vigilance.
Le nombre de médicaments
constitue aussi un facteur
de risque. Ainsi, le risque
de tomber est multiplié
par 4 chez les personnes qui
prennent plus de 5 médi-
caments différents par jour.
Comment réagir
> S’assurer que le prescrip-
teur a évalué le risque de
chute avant toute première
prescription de psychotropes.
> Réexaminer régulièrement
les ordonnances avec son
ou ses médecins. Réduire,
en accord avec eux, autant
que possible la quantité de
traitements pris chaque jour
en fonction de leur balance
bénéfices-risques.
> Accepter une diminution
de la posologie, voire la
programmation d’un arrêt de
certains médicaments pour
diminuer la survenue d’effets
indésirables comme les
chutes et leurs complications.
Les psychotropes sont les champions toutes catégories des médicaments associés à un risque de chute.
bon à savoir Les médecins et les pharmaciens doivent
vous informer du risque de chute associé à la prise
de certains médicaments, notamment les psychotropes.
6  QUE CHOISIR SANTé - N°152 - Septembre 2020
 DOSSIER
Sécuriser la salle de bains et les toilettes
Une erreur fréquente est de s’appuyer sur des objets
dontlafixationn’estpasassezsolide,commeunporte-
serviettes, un porte-savon, etc.
- Dans les toilettes, installer une barre d’appui spéciale WC qui
permet de s’asseoir et de se relever facilement ainsi qu’un rehaus-
seur qui surélève le siège de 10 à 15 cm.
-Danslasalledebains,poserunebarred’appuispécialbaignoireet
un marchepied qui facilite l’entrée dans son bain. Utiliser un siège
pivotant ou une planche de bain pour s’asseoir dans la baignoire.
-Dansladouche,poseruntabouretmunideventousesou,mieux,
fixer un siège au mur et une barre d’appui.
- Recouvrir le fond de la baignoire ou du bac de douche d’un
revêtement antidérapant.
-Nepashésiteràappliquerdesbandesadhésivesantidérapantessur
le sol de la salle de bains et éliminer les tapis de douche glissants.
GARDER SES SENS EN ALERTE
Lachuteestsouventmultifactorielle.Aussi,ilconvientdemaintenir
un bon fonctionnement des différents capteurs de notre corps.
Bon pied
Lespiedsconstituentlepointd’appuiausoletsupportentlepoids
du corps. Pour être bien stable sur ses deux jambes, les pieds
Quand la peur de tomber fait chuter
Les conséquences
d’une chute sont assez
immédiates, mais elles
se voient aussi sur le long
terme. L’expérience de la
chute entraîne une peur
de tomber à nouveau et
un manque de confiance.
Appelée le syndrome post-
chute, la peur de tomber
serait analysée comme
un sentiment d’insécurité,
d’inquiétude ou d’anxiété à
l’égard de la chute, associé
à un manque de confiance
dans son équilibre.
Paradoxalement, les études
prospectives révèlent que
cette peur est liée à une
augmentation du risque
de chute. L’hypothèse la
plus souvent évoquée pour
expliquer cette relation est
que cette peur entraîne une
restriction des activités. D’où
une augmentation de la
sédentarité, ce qui aboutit
à une perte de masse
musculaire.
S’exercer à tomber
De nombreuses études ont
établi une relation entre une
forte appréhension à l’égard
de la chute et la présence
de symptômes dépressifs
chez les personnes âgées.
Pour contrer cette peur,
apprendre à tomber et à
se relever avec un kiné ou
un coach sportif spécialisé
est efficace. Il existe des
techniques très utiles à
connaître avant de… chuter
involontairement et il faut
s’exercer. Un soutien
psychothérapeutique peut
aussi s’avérer utile.
Chuter n’est pas une fatalité
doivent être en bon état et bien chaussés. Consulter un pédicure
podologue peut être utile. Il faut adopter un chaussage adapté et
facileàenfiler.Lachaussureidéale(oulechausson!)estassezlarge
pour plus de stabilité, elle englobe bien le pied, elle est fermée de
préférence(pasdemulesoutongs),suffisammentsoupleàl’avant
pour que les orteils aient de la place, elle a des semelles fines et
antidérapantes. Éviter d’être pieds nus ou en chaussettes.
Bon œil 
Le fait de se plaindre d’une mauvaise vision, d’avoir une faible
acuitévisuelledeloinetunefaiblevisiondescontrastesestassocié
à un risque de chute plus important. La vision permet de planifier
les déplacements et de s’orienter, mais elle intervient également
dans le maintien de la posture. Un bilan ophtalmologique régulier
est donc conseillé ainsi que le port des lunettes si elles vous ont
été prescrites.
Et bonne oreille
La perte d’acuité auditive est aussi un facteur de risque de chute.
Une perte de 25 dB (équivalent d’un passage d’une audition
normale à une audition modérément altérée) serait associée à
un risque de chute multiplié par 3. Cette association entre la
dégradation de l’audition et la prévalence des chutes pourrait
provenir d’une détérioration des organes vestibulaires ou d’une
perte des repères sonores qui contribuent à l’équilibre. Consulter
un ORL pour un bilan auditif est recommandé au moindre doute.
Si besoin, appareillez-vous sans tarder.
COMBATTRE LA DÉNUTRITION 
Si les méfaits du surpoids ou de l’obésité font l’objet de grandes
campagnes de prévention, la dénutrition des personnes âgées
est un fléau encore mal connu (voir Q.C. Santé n°142, octobre
2019). Plus une personne vieillit et plus les risques de dénutrition
sont importants. De 4 à 10 % des personnes âgées vivant à leur
domicile seraient dénutries, un chiffre probablement en deçà de
la réalité. Les conséquences d’une dénutrition sont nombreuses,
telles une altération de l’état général et une augmentation du
risque de chute et de fracture. Les apports énergétiques conseil-
lés sont de l’ordre de 36 kcal/jour par kg de poids corporel, soit
environ 2100 kcal/jour pour une personne de 60kg. Pour couvrir
les besoins en vitamines et en minéraux, les apports énergétiques
ne doivent en aucun cas être inférieurs à 1500 kcal/jour.
Ne pas oublier les protéines
À partir de 50 ans, la fabrication et le stockage des protéines au
niveau des muscles commencent à diminuer. Il en résulte une
infime perte quotidienne de la masse musculaire. Après des
années, cela peut se traduire par des kilos de muscles en moins !
Pourévitercettefontemusculaire,unapportenprotéinessuffisant
est primordial : il est de l’ordre de 1 g par kg de poids corporel et
Septembre 2020 - N°152 - QUE CHOISIR SANTé  7
Plus vous avez de
réponses affirmatives,
plus votre risque de chu-
ter augmente. Parlez-en
à votre médecin et mettez
d’autant plus en œuvre
les conseils de ce dossier.
Un régime « équilibre »
Une alimentation insuffisante ou inadaptée peut provoquer des
faiblesses musculaires et des vertiges. Des apports adéquats sont
donc recommandés contre les chutes.
- Adopter la diète méditerranéenne. Utiliser les huiles d’olive et
de colza comme matière grasse. Accorder une large part aux fruits
frais,légumes,fruitsàcoque,légumineusesetcéréalescomplètes.
- Pour faire le plein de protéines, penser au tofu (pâte de soja),
œufs, haricots rouges, pois chiches, lentilles, noisettes, etc.
- Éviter les produits transformés, riches en graisses et en sucres
et pauvres en protéines (biscuits, sauces, desserts, panures, etc.).
- Penser à boire régulièrement de l’eau. Surtout pendant et après
un effort et en cas de fortes chaleurs, la déshydratation pouvant
entraîner des vertiges et des pertes d’équilibre.
APPRENDRE À CHANGER 
Le maître mot est « s’adapter ». Avec l’avancée en âge, accepter de
modifier certains de ses comportements ou habitudes peut s’avé-
rer payant. En prévision d’une chute éventuelle, l’apprentissage
des bons gestes pour se relever permet de réduire les consé-
quencessil’accidentarrive(Q.C.Santén°83,mai2014,àconsulter
sur quechoisir.org). Au quotidien, faire ses activités posément, se
reposer si on se sent fatigué, se lever lentement du lit ou d’une
chaise afin d’éviter les étourdissements et les vertiges sont des
conseils de bon sens mais qui méritent d’être rappelés. S’asseoir
pourcertainsgestes,parexemplemettreseschaussures,estbeau-
couppluspratiquequedeselivreràunegymnastiqueacrobatique.
De même, inutile de se précipiter si le téléphone, la sonnette,
l’interphone ou des coups à la porte se font entendre.
Il est conseillé de se décharger des tâches risquées. Ainsi, n’hési-
tez pas à demander de l’aide pour nettoyer vos vitres, par
exemple, ou à confier à des professionnels les travaux de jardinage
en hauteur ou devenus trop pénibles. Bref, il est préférable de
savoir lever le pied pour ne pas tomber. n
par jour. Une personne de 60 kg devra donc consommer 60 g de
protéines quotidiennement. Des chercheurs de l’Institut national
de la recherche agronomique (Inrae) ont montré que l’apport
de protéines concentré sur le repas de midi serait plus efficace
sur le gain de masse musculaire des seniors qu’une répartition
de l’apport alimentaire en protéines sur l’ensemble de la jour-
née. Contrairement à une idée largement répandue en France,
il n’est pas nécessaire de manger beaucoup de viande rouge
pour couvrir ses besoins en protéines. De nombreux aliments
en contiennent. Elles représentent 10 à 15% de la matière sèche
des céréales, 20 à 25% de celle des légumes secs et 20 à 90% de
celle des produits animaux.
Suis-je à risque de chute ?
Quand avoir recours à la téléassistance
Lorsque le risque de chute
devient manifeste, il peut
être utile de se doter d’un
service de téléassistance.
Cela permet de demander
de l’aide 24 heures sur 24
et 7 jours sur 7.
Comment ça marche
Une simple pression du doigt
sur le bouton d’alarme situé
sur un bracelet, un pendentif
ou un clip envoie un signal
à une centrale d’écoute via
un boîtier installé à domicile
(et non par téléphone). Un
téléopérateur répond à
l’alerte et dialogue avec la
personne pour connaître la
raison du déclenchement.
Selon la réponse ou en cas
d’absence de réponse, la
centrale contacte les proches
mentionnés dans le contrat
comme susceptibles d’inter-
venir rapidement (famille
ou voisins). Si personne
ne répond ou ne peut se
déplacer, le prestataire de
téléassistance appelle les
secours. 
bon à savoir Certains
contrats proposent un
dispositif intégrant un accélé-
romètre capable de détecter
l’accélération, le choc et la
perte de gravité. En cas de
chute brutale, un signal est
envoyé automatiquement à
la centrale d’écoute. Parfois
appelé bracelet antichute, ce
dispositif donne l’alerte, mais
n’évite pas à la personne qui
le porte de tomber. 
Comment en bénéficier 
Il convient de souscrire
un abonnement auprès
d’un organisme (structures
associatives, sociétés privées,
certaines communes ou
départements, etc.). La mise
en place ne nécessite, en
principe, aucune modification
des installations électriques et
téléphoniques existantes.
Combien ça coûte
Le prix d’un service de télé-
assistance se situe entre 20 €
et 45 € par mois selon les
prestataires. En plus du prix
de l’abonnement, des frais
de dossier ou d’installation
sont parfois demandés. Faire
appel à un opérateur déclaré
au titre des services à la
personne permet d’obtenir
une réduction d’impôt égale
à 50 % de la dépense, dans
la limite du plafond autorisé.
Le coût de la téléassistance
peut être pris en charge
dans le cadre de l’APA
(allocation personnalisée
d’autonomie). Souvent, les
mairies participent, sous
certaines conditions, aux
frais d’installation ou bien
aux frais d’abonnement.
Vous reconnaissez-vous dans une ou plusieurs
des affirmations ci-dessous ?
> Je prends plus de 5 médi-
caments différents par jour.
> Je prends des
psychotropes.
> Je suis obligé d’utiliser
mes mains pour me relever
d’une chaise.
> Je n’arrive pas à tenir sur
un pied plus de 5 secondes.
> J’ai une mauvaise
acuité visuelle et une vision
des contrastes altérée.
> Je suis déjà tombé.
> J’ai des difficultés
à marcher ou des troubles
moteurs ou de l’équilibre.
> Je souffre de dépression,
d’un déclin cognitif même
modéré, voire léger (la
capacité de rester debout
dépend aussi des processus
psychiques liés à l’esprit :
calculer jusqu’où lever le
pied pour éviter un obstacle,
etc.), d’un syndrome
parkinsonien ou d’arthrose.

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Face a la chute

  • 1. EXPERT • INDÉPENDANT • SANS PUBLICITÉ UNE PUBLICATION DE L’UNION FÉDÉRALE DES CONSOMMATEURS–QUE CHOISIR SANTé suite page 4  SEPTEMBRE 2020 52 Septembre 2020 - N°152 - QUE CHOISIR SANTé  1 Si vous êtes tombé au cours de l’année dernière, sans trop de conséquences espérons-le, mauvaise nouvelle : un antécédent de chute prédit souvent de nouvelles chutes. Le risque peut être multiplié par 4. Mais bonne nouvelle : des solutions existent. Une étude anglaise a montré que les personnes de plus de 60 ans qui avaient chuté et bénéficié d’une prise en charge préventive tombaient deux fois moins par la suite que les autres personnes. Au programme : des exercices d’équilibre et de renforcement musculaire, une évaluation des dangers suivie d’une adaptation de leur habitat, une réévaluation des médicaments consommés, un bilan visuel et auditif, des conseils de santé et nutritionnels, une modification de certains de leurs comportements. Alors, pas d’hésitation, passez à l’action !  DOSSIER Emmanuelle Billon-Bernheim Chuter n’est pas une fatalité
  • 2. 4  QUE CHOISIR SANTé - N°152 - Septembre 2020  suite de la page 1  DOSSIER P assé un certain âge, les chutes deviennent un phénomène relativement commun et fréquent. Elles sont la première cause de mortalité par accident chez les plus de 65 ans. Elles sont aussi l’une des premières causes de perte d’autonomie: 40%despersonneshospitaliséesaprèsunechutenepeuventplus vivre chez elles et doivent être accueillies en établissement. Le fait de tomber a également un fort retentissement psychologique : peur de chuter à nouveau, perte de confiance en soi et parfois dépression.Maiscen’estpasunefatalité.Voicidifférentessolutions éprouvées pour diminuer le risque de tomber. RESTER ACTIF  La sédentarité est un facteur de risque de chute. De nombreuses études épidémiologiques soulignent le lien entre un faible niveau d’activité physique et une augmentation du risque de chute. Toutefois, la pratique d’une activité physique pour améliorer les performances motrices, travailler l’équilibre ou renforcer les muscles expose aussi au risque de chute. La balance bénéfices- risques est donc complexe car évolutive dans le temps et propre à chaque personne. Cependant, la majorité des données observa- tionnelles vont dans le sens d’une réduction du risque de chute à long terme chez les personnes actives. Suivre un programme adapté Un programme d’activité physique bien conçu réduit d’un quart environ le nombre de chutes. C’est la conclusion d’une revue d’études de la Collaboration indépendante Cochrane, réalisée par une équipe de chercheurs australiens et anglais qui a analysé les résultats de plus de 100 essais contrôlés randomisés, menés sur plus de 23000 participants dans 25 pays. Les programmes d’exer- cices en groupe ou à la maison prescrits par un professionnel de santé (par exemple, un kinésithérapeute) ou par un entraîneur qualifié étaient les plus efficaces, notamment les exercices ciblés sur l’équilibre (voir Q.C. Santé dossier n°119, septembre 2017) et le renforcement musculaire des jambes surtout au niveau des musclesassurantl’extensionetlaflexiondugenouetdelacheville. 450 000 personnes environ de plus de 65 ans  tombent tous les ans  en France. 9 300 personnes décèdent à la suite d’une chute.  76 000 hospitalisations ont lieu pour des fractures du col du fémur. Chuter n’est pas une fatalité Travailler sa stabilité et ses réflexes  -Fairedesflexionsdejambe(squats),recommandéespourmuscler les quadriceps. - Pratiquer au moins 30 minutes d’exercices d’intensité moyenne par jour (marche, gymnastique, natation, randonnée, vélo, étire- ments, monter l’escalier, etc.). - Stimuler son équilibre par des exercices : 1. réduire la « base d’appui » (se tenir debout les pieds joints ou avec un pied juste devant l’autre ou sur un seul pied); 2. effectuer des mouvements contrôlésdedéplacementducentredegravité(tendrelebrasvers l’avant en position debout en transférant le poids du corps d’une jambesurl’autre);3.diminuerlesoutienapportéparlesmembres supérieurs, par exemple si vous avez besoin de vous appuyer sur une table, n’utilisez qu’un seul doigt plutôt que la main entière. - Ne pas hésiter, si nécessaire, à utiliser des aides à la marche comme une canne ou un déambulateur pour se déplacer. - Intégrer un programme d’exercices ou des ateliers équilibre proposés par de nombreuses associations (se renseigner auprès de sa mairie, de sa caisse de retraite, sur Internet, etc.). - Faire des séances encadrées par un professionnel (kinésithé- rapeute, coach sportif, etc.) et poursuivre les exercices en auto- rééducation entre et après les séances afin de prolonger les acquis de la rééducation. -Essayer le taï chi. Des chercheurs chinois ont passé en revue des études de prévention des chutes par la pratique du taï chi chez les personnes de plus de 60 ans. Il diminuerait à la fois la fréquence des chutes et le nombre de personnes qui tombent. Le degré de prévention augmente avec la fréquence des exercices. ADAPTER SON LIEU DE VIE La majorité des accidents surviennent au sein du foyer. Des objets du quotidien en sont les principales causes. Chaises, tapis, esca- liers ou échelles reviennent régulièrement dans les déclarations. Désencombrer l’espace  - Ne pas laisser d’objets au sol, dans le couloir, l’entrée d’une pièce, l’escalier, etc. - Fixer au mur les câbles et les fils électriques (du téléphone, de la télévision, des lampes, de l’ordinateur, etc.) ou bien utiliser des range-fils (boîtier de rangement des câbles). Pourcentage de chutes en fonction de l’âge 65-80 ans 45% 55% 80-90 ans > 90 ans Le lourd tribut des chutes Un risque croissant avec l’âge 35%
  • 3. Septembre 2020 - N°152 - QUE CHOISIR SANTé  5 -Se débarrasser des meubles et des chaises qui gênent le passage. - Dans le jardin, garder les allées bien balayées, ranger les tuyaux d’arrosage, les plantes ou les outils de jardinage qui traînent. Maintenir un bon éclairage -Multiplierleslampes,lampadairesetplafonniersdanslesendroits de passage. S’assurer qu’il n’y a pas de zone d’ombre. - Installer des interrupteurs à différents endroits de la pièce, notamment à côté du lit. -Signalerleborddesmarchesd’escalieravecdesbandesadhésives, antidérapantes et fluorescentes. - Faciliter les déplacements nocturnes par un chemin lumineux (bandeau de LED) ou une veilleuse. Éviter les sols glissants  - Supprimer tous les tapis, descentes de lit, les carpettes, etc., surtout ceux aux bords relevés. Sinon, utiliser un adhésif double face pour les fixer ou poser dessous un antidérapant. - Ne pas cirer les sols. Améliorer l’accessibilité des objets - Ranger toutes les affaires courantes à portée de main, en plaçant les objets lourds de préférence dans les meubles du bas. - Réserver les emplacements en hauteur aux objets légers ou à ceux dont l’usage est peu fréquent. - Ne jamais monter sur un escabeau, une chaise ou un tabouret pour attraper un objet. Utiliser un marchepied ou, mieux, une pince de préhension. - Se procurer un téléphone sans fil (où sont enregistrés en favoris les numéros d’urgence et ceux des personnes à prévenir) et le garder près de soi. Adapter son mobilier - Vérifier la hauteur du lit. S’il est trop bas, se lever devient dif- ficile. Pour y remédier, installer une barre d’appui de lit ou le rehausser avec de nouveaux pieds ou des cales spécifiques. S’il est trop haut, le risque d’en tomber existe. Pour l’éviter, installer une barrière de lit. -S’équiperdefauteuilshauts,audossierdroit,oudesurélévateurs de chaises : élever de quelques centimètres un siège suffit pour limiter les efforts pour la levée ou l’assise. - Fixer au mur des barres d’appui ou de soutien aux endroits stratégiques : dans le couloir, près du lit, etc. Il en existe différents modèles:barred’appuiàfixerouàventouses,barrederelèvement, barre d’appui coudée, barre verticale sol-plafond, etc. Équiper l’escalier d’une rampe, des deux côtés si possible. VIGILANCE Gare aux médicaments qui font tomber Les plus coupables Les psychotropes sont généralement classés en 4 catégories en fonction de leur objectif thérapeu- tique. Le risque de chute est d’autant plus élevé que la prescription est récente (inférieure à 15 jours), que la dose est importante ou que la prescription associe deux psychotropes ou plus. Ils doivent donc être prescrits uniquement s’ils sont indispensables et à dose minimale. > Les somnifères ou hypnotiques, utilisés pour lutter contre les troubles du sommeil : estazolam (Nuctalon) loprazolam (Havlane) lormétazépam (Noctamide) nitrazépam (Mogadon) zopiclone (Imovane) zolpidem (Stilnox)… > Les tranquillisants ou anxiolytiques, prescrits pour soigner certaines formes d’anxiété : alprazolam (Xanax) bromazépam (Lexomil) clobazam (Urbanyl) clotiazépam (Vératran) clorazépate (Tranxène) diazépam (Valium) lorazépam (Témesta) oxazépam (Séresta)… > Les antidépresseurs, donnés dans les épisodes dépressifs avérés : amitriptyline (Elavil, Laroxyl) amoxapine (Défanyl) citalopram (Seropram) fluoxétine (Prozac) paroxétine (Deroxat) sertraline (Zoloft) venlafaxine (Effexor)... > Les neuroleptiques, prescrits pour réduire les symptômes liés à des mala- dies comme la schizophrénie. Chez les personnes âgées, ils sont surtout utilisés pour calmer l’agitation dans la maladie d’Alzheimer ou toutes sortes de démences. Ce sont : cyamémazine (Tercian) halopéridol (Haldol) lévomépromazine (Nozinan) olanzapine (Zyprexa) sulpiride (Dogmatil) rispéridone (Risperdal)… Non à l’accumulation D’autres médicaments ont été mis en cause. Les plus cités sont des antidouleurs, des antihypertenseurs, des diurétiques, des antihistami- niques, des antiarythmiques, des antidiabétiques, etc. Ces traitements peuvent avoir des répercussions sur l’équilibre et la vigilance. Le nombre de médicaments constitue aussi un facteur de risque. Ainsi, le risque de tomber est multiplié par 4 chez les personnes qui prennent plus de 5 médi- caments différents par jour. Comment réagir > S’assurer que le prescrip- teur a évalué le risque de chute avant toute première prescription de psychotropes. > Réexaminer régulièrement les ordonnances avec son ou ses médecins. Réduire, en accord avec eux, autant que possible la quantité de traitements pris chaque jour en fonction de leur balance bénéfices-risques. > Accepter une diminution de la posologie, voire la programmation d’un arrêt de certains médicaments pour diminuer la survenue d’effets indésirables comme les chutes et leurs complications. Les psychotropes sont les champions toutes catégories des médicaments associés à un risque de chute. bon à savoir Les médecins et les pharmaciens doivent vous informer du risque de chute associé à la prise de certains médicaments, notamment les psychotropes.
  • 4. 6  QUE CHOISIR SANTé - N°152 - Septembre 2020  DOSSIER Sécuriser la salle de bains et les toilettes Une erreur fréquente est de s’appuyer sur des objets dontlafixationn’estpasassezsolide,commeunporte- serviettes, un porte-savon, etc. - Dans les toilettes, installer une barre d’appui spéciale WC qui permet de s’asseoir et de se relever facilement ainsi qu’un rehaus- seur qui surélève le siège de 10 à 15 cm. -Danslasalledebains,poserunebarred’appuispécialbaignoireet un marchepied qui facilite l’entrée dans son bain. Utiliser un siège pivotant ou une planche de bain pour s’asseoir dans la baignoire. -Dansladouche,poseruntabouretmunideventousesou,mieux, fixer un siège au mur et une barre d’appui. - Recouvrir le fond de la baignoire ou du bac de douche d’un revêtement antidérapant. -Nepashésiteràappliquerdesbandesadhésivesantidérapantessur le sol de la salle de bains et éliminer les tapis de douche glissants. GARDER SES SENS EN ALERTE Lachuteestsouventmultifactorielle.Aussi,ilconvientdemaintenir un bon fonctionnement des différents capteurs de notre corps. Bon pied Lespiedsconstituentlepointd’appuiausoletsupportentlepoids du corps. Pour être bien stable sur ses deux jambes, les pieds Quand la peur de tomber fait chuter Les conséquences d’une chute sont assez immédiates, mais elles se voient aussi sur le long terme. L’expérience de la chute entraîne une peur de tomber à nouveau et un manque de confiance. Appelée le syndrome post- chute, la peur de tomber serait analysée comme un sentiment d’insécurité, d’inquiétude ou d’anxiété à l’égard de la chute, associé à un manque de confiance dans son équilibre. Paradoxalement, les études prospectives révèlent que cette peur est liée à une augmentation du risque de chute. L’hypothèse la plus souvent évoquée pour expliquer cette relation est que cette peur entraîne une restriction des activités. D’où une augmentation de la sédentarité, ce qui aboutit à une perte de masse musculaire. S’exercer à tomber De nombreuses études ont établi une relation entre une forte appréhension à l’égard de la chute et la présence de symptômes dépressifs chez les personnes âgées. Pour contrer cette peur, apprendre à tomber et à se relever avec un kiné ou un coach sportif spécialisé est efficace. Il existe des techniques très utiles à connaître avant de… chuter involontairement et il faut s’exercer. Un soutien psychothérapeutique peut aussi s’avérer utile. Chuter n’est pas une fatalité doivent être en bon état et bien chaussés. Consulter un pédicure podologue peut être utile. Il faut adopter un chaussage adapté et facileàenfiler.Lachaussureidéale(oulechausson!)estassezlarge pour plus de stabilité, elle englobe bien le pied, elle est fermée de préférence(pasdemulesoutongs),suffisammentsoupleàl’avant pour que les orteils aient de la place, elle a des semelles fines et antidérapantes. Éviter d’être pieds nus ou en chaussettes. Bon œil  Le fait de se plaindre d’une mauvaise vision, d’avoir une faible acuitévisuelledeloinetunefaiblevisiondescontrastesestassocié à un risque de chute plus important. La vision permet de planifier les déplacements et de s’orienter, mais elle intervient également dans le maintien de la posture. Un bilan ophtalmologique régulier est donc conseillé ainsi que le port des lunettes si elles vous ont été prescrites. Et bonne oreille La perte d’acuité auditive est aussi un facteur de risque de chute. Une perte de 25 dB (équivalent d’un passage d’une audition normale à une audition modérément altérée) serait associée à un risque de chute multiplié par 3. Cette association entre la dégradation de l’audition et la prévalence des chutes pourrait provenir d’une détérioration des organes vestibulaires ou d’une perte des repères sonores qui contribuent à l’équilibre. Consulter un ORL pour un bilan auditif est recommandé au moindre doute. Si besoin, appareillez-vous sans tarder. COMBATTRE LA DÉNUTRITION  Si les méfaits du surpoids ou de l’obésité font l’objet de grandes campagnes de prévention, la dénutrition des personnes âgées est un fléau encore mal connu (voir Q.C. Santé n°142, octobre 2019). Plus une personne vieillit et plus les risques de dénutrition sont importants. De 4 à 10 % des personnes âgées vivant à leur domicile seraient dénutries, un chiffre probablement en deçà de la réalité. Les conséquences d’une dénutrition sont nombreuses, telles une altération de l’état général et une augmentation du risque de chute et de fracture. Les apports énergétiques conseil- lés sont de l’ordre de 36 kcal/jour par kg de poids corporel, soit environ 2100 kcal/jour pour une personne de 60kg. Pour couvrir les besoins en vitamines et en minéraux, les apports énergétiques ne doivent en aucun cas être inférieurs à 1500 kcal/jour. Ne pas oublier les protéines À partir de 50 ans, la fabrication et le stockage des protéines au niveau des muscles commencent à diminuer. Il en résulte une infime perte quotidienne de la masse musculaire. Après des années, cela peut se traduire par des kilos de muscles en moins ! Pourévitercettefontemusculaire,unapportenprotéinessuffisant est primordial : il est de l’ordre de 1 g par kg de poids corporel et
  • 5. Septembre 2020 - N°152 - QUE CHOISIR SANTé  7 Plus vous avez de réponses affirmatives, plus votre risque de chu- ter augmente. Parlez-en à votre médecin et mettez d’autant plus en œuvre les conseils de ce dossier. Un régime « équilibre » Une alimentation insuffisante ou inadaptée peut provoquer des faiblesses musculaires et des vertiges. Des apports adéquats sont donc recommandés contre les chutes. - Adopter la diète méditerranéenne. Utiliser les huiles d’olive et de colza comme matière grasse. Accorder une large part aux fruits frais,légumes,fruitsàcoque,légumineusesetcéréalescomplètes. - Pour faire le plein de protéines, penser au tofu (pâte de soja), œufs, haricots rouges, pois chiches, lentilles, noisettes, etc. - Éviter les produits transformés, riches en graisses et en sucres et pauvres en protéines (biscuits, sauces, desserts, panures, etc.). - Penser à boire régulièrement de l’eau. Surtout pendant et après un effort et en cas de fortes chaleurs, la déshydratation pouvant entraîner des vertiges et des pertes d’équilibre. APPRENDRE À CHANGER  Le maître mot est « s’adapter ». Avec l’avancée en âge, accepter de modifier certains de ses comportements ou habitudes peut s’avé- rer payant. En prévision d’une chute éventuelle, l’apprentissage des bons gestes pour se relever permet de réduire les consé- quencessil’accidentarrive(Q.C.Santén°83,mai2014,àconsulter sur quechoisir.org). Au quotidien, faire ses activités posément, se reposer si on se sent fatigué, se lever lentement du lit ou d’une chaise afin d’éviter les étourdissements et les vertiges sont des conseils de bon sens mais qui méritent d’être rappelés. S’asseoir pourcertainsgestes,parexemplemettreseschaussures,estbeau- couppluspratiquequedeselivreràunegymnastiqueacrobatique. De même, inutile de se précipiter si le téléphone, la sonnette, l’interphone ou des coups à la porte se font entendre. Il est conseillé de se décharger des tâches risquées. Ainsi, n’hési- tez pas à demander de l’aide pour nettoyer vos vitres, par exemple, ou à confier à des professionnels les travaux de jardinage en hauteur ou devenus trop pénibles. Bref, il est préférable de savoir lever le pied pour ne pas tomber. n par jour. Une personne de 60 kg devra donc consommer 60 g de protéines quotidiennement. Des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) ont montré que l’apport de protéines concentré sur le repas de midi serait plus efficace sur le gain de masse musculaire des seniors qu’une répartition de l’apport alimentaire en protéines sur l’ensemble de la jour- née. Contrairement à une idée largement répandue en France, il n’est pas nécessaire de manger beaucoup de viande rouge pour couvrir ses besoins en protéines. De nombreux aliments en contiennent. Elles représentent 10 à 15% de la matière sèche des céréales, 20 à 25% de celle des légumes secs et 20 à 90% de celle des produits animaux. Suis-je à risque de chute ? Quand avoir recours à la téléassistance Lorsque le risque de chute devient manifeste, il peut être utile de se doter d’un service de téléassistance. Cela permet de demander de l’aide 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Comment ça marche Une simple pression du doigt sur le bouton d’alarme situé sur un bracelet, un pendentif ou un clip envoie un signal à une centrale d’écoute via un boîtier installé à domicile (et non par téléphone). Un téléopérateur répond à l’alerte et dialogue avec la personne pour connaître la raison du déclenchement. Selon la réponse ou en cas d’absence de réponse, la centrale contacte les proches mentionnés dans le contrat comme susceptibles d’inter- venir rapidement (famille ou voisins). Si personne ne répond ou ne peut se déplacer, le prestataire de téléassistance appelle les secours.  bon à savoir Certains contrats proposent un dispositif intégrant un accélé- romètre capable de détecter l’accélération, le choc et la perte de gravité. En cas de chute brutale, un signal est envoyé automatiquement à la centrale d’écoute. Parfois appelé bracelet antichute, ce dispositif donne l’alerte, mais n’évite pas à la personne qui le porte de tomber.  Comment en bénéficier  Il convient de souscrire un abonnement auprès d’un organisme (structures associatives, sociétés privées, certaines communes ou départements, etc.). La mise en place ne nécessite, en principe, aucune modification des installations électriques et téléphoniques existantes. Combien ça coûte Le prix d’un service de télé- assistance se situe entre 20 € et 45 € par mois selon les prestataires. En plus du prix de l’abonnement, des frais de dossier ou d’installation sont parfois demandés. Faire appel à un opérateur déclaré au titre des services à la personne permet d’obtenir une réduction d’impôt égale à 50 % de la dépense, dans la limite du plafond autorisé. Le coût de la téléassistance peut être pris en charge dans le cadre de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie). Souvent, les mairies participent, sous certaines conditions, aux frais d’installation ou bien aux frais d’abonnement. Vous reconnaissez-vous dans une ou plusieurs des affirmations ci-dessous ? > Je prends plus de 5 médi- caments différents par jour. > Je prends des psychotropes. > Je suis obligé d’utiliser mes mains pour me relever d’une chaise. > Je n’arrive pas à tenir sur un pied plus de 5 secondes. > J’ai une mauvaise acuité visuelle et une vision des contrastes altérée. > Je suis déjà tombé. > J’ai des difficultés à marcher ou des troubles moteurs ou de l’équilibre. > Je souffre de dépression, d’un déclin cognitif même modéré, voire léger (la capacité de rester debout dépend aussi des processus psychiques liés à l’esprit : calculer jusqu’où lever le pied pour éviter un obstacle, etc.), d’un syndrome parkinsonien ou d’arthrose.