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Master Monnaie Banque Finance Assurance
Parcours Métiers de la Banque de Détail
Année universitaire 2019 – 2020
Mémoire de fin d’études
Les Fintechs
Rédigé par Yassine TALBI
Sous la direction de Michael Brei
2
SOMMAIRE :
Introduction ..................................................................................................3
I) Définition et phases d’évolution ...................................................................4
- Qu’est-ce qu’une Fintech ? ...........................................................................4
- Comment ont elles évoluées ? .....................................................................5
II) Les activités financières ................................................................................6
- Description de l’écosystème .........................................................................6
- Classification des Fintech ..............................................................................8
- Types d’innovations......................................................................................15
III) Quelle place occupent les Fintechs au sein du marché du crédit ? ...............24
- Fonctionnement du crédit Fintech ................................................................24
- Evolution du crédit Fintech ...........................................................................26
- Facteurs déterminants pour l’adoption du crédit Fintech.............................27
IV) Impact des innovation Fintechs sur le système financier..............................31
- Avantages versus inconvénients...................................................................31
- L’ère de l’Open-Banking................................................................................35
- Cas français ...................................................................................................36
V) Quelle régulation adopter face aux Fintechs ?..............................................39
- Les défis inhérents à leurs développements .................................................39
- Conduite de la conformité : Rôle des Regtech et Suptech ............................42
- Panorama des Regtech françaises.................................................................43
Conclusion.....................................................................................................44
3
Introduction :
Depuis la bulle internet, le paysage financier ne cesse de subir de profonds changement qui évoque
aujourd’hui l’image d’un marché de service financiers en pleins essor et en pleine fragmentation.
En effet, la transformation des firmes permise par le digital est un long processus qui s’accéléra
après la crise de 2008, lorsque les institutions financières subissent un durcissement continue des
règles encadrant leurs activités et une clientèle de plus en plus avertis sur les risques engendrés par
une telle crise. Il en va de soi de voir apparaitre de nouveaux comportement d’individus qui se
caractérisent par une perte de confiance envers les acteurs traditionnels, et expriment en même
temps un intérêt marquant pour des services innovants que les banques, par exemple telles qu’on
les connaissait, n’étaient pas en mesure de les fournir. Ces nouvelles innovations peuvent se
décliner en service de paiements mobile, en conseil automatisé ou encore en outils de gestion de
compte bancaire personnalisé. Ce travail va se pencher ainsi sur l’analyse de ces nouvelles
structures, appelée « Fintech » qui est la contraction de « Finance » et « Technologie », en
expliquant leurs raisons d’être, et en distinguant leurs différents apports.
L’objectif va être d’expliquer ce changement d’habitude de consommation constaté, notamment
chez les jeunes adultes, en déterminant l’impact des innovations Fintech sur son écosystème. Par
conséquent, on peut se poser la question suivante :
Comment l’émergence des Fintechs transforme-elle la relation client à l’ère du digital ? Mais aussi
comment adapter leur encadrement ?
Pour pouvoir y répondre rigoureusement, ce travail a été structuré en cinq parties :
La première, va d’abord définir le phénomène de « Fintech » et comprendre dans quelle mesure ce
Business model est soutenable. Ensuite il s’agira de mettre en lumière les phases d’évolution de ces
nouveaux acteurs avec une chronologie prédéterminée. La seconde partie abordent les différentes
activités des Fintechs et leurs classifications, en passant par une description de leurs écosystèmes.
Le troisième point nous permettra discuter de la place des Fintech sur le marché du crédit, l’occasion
de découvrir l’activité de financement alternative de type « crowdfunding ». Ensuite, il s’agira
d’évaluer les pour et le contre de l’avènement des Fintech en tant qu’acteurs disruptifs, mais il
s’agira également de découvrir le concept d’’Open banking en tant qu’opportunité qui a été mise
en place suite à la nouvelle directive des services de paiements (DSP2). Enfin, nous finirions ce travail
en nous penchant sur la question de la réglementation concernant ces nouvelles structures qui
restent encore des sujets d’expérimentation pour le régulateur au vue de la complexité des business
models de chaque entité. Lors de cette dernière partie, il sera introduit quelques nouveaux outils
qui améliorerait le travail du superviseur, notamment grâce à l’introduction de structure dites
« Regtech » ou encore « Suptech ».
4
I) Définition et phases d’évolutions :
1- Qu’est ce qu’une Fintech ?
Le terme « Fintech » peut prendre plusieurs connotations, celle-ci prend surtout la forme d’une
structure jeune pousse capable d’opérer à la fois en tant que banque en ligne, prestataire de service
de paiement, spécialiste en assurance, en conseil financier, ou encore comme outil d’aide à la
décision en ce qui concerne les projets d’investissements.
En effet, la contraction du mot Fin-Tech donne bien une idée sur le type d’acteur et aux type de
services concernés, à savoir, des startups ou PME donnant naissances à des innovations
technologiques et s’en servent pour réinventer la finance dans un objectif de disruption. Avec ces
innovations, elles viennent modifier le rapport du public face aux institutions financières, en
apportant des solutions innovantes qui révolutionnent l’expérience perçue par le client.
Ces dernières utilisent le digital pour implémenter leurs innovations en ayant conscience que les
clients cherchent de plus en plus à avoir l’offre la plus avantageuse et la plus complète possible pour
leurs besoins. Avec l’arrivée des Fintech, le regard porté sur les services financiers a drastiquement
changé, dans une ère où les services sont exécutés en quelques clics et de façon instantanée. Cette
exigence sur la personnalisation des services marque un comportement de disruption majeur à
l’initiative des clients, qui encourage le développement des Fintechs dans les services bancaires et
financiers, comme avoir à disposition une banque à emporter partout sur son mobile, ou accessible
en un clic avec des fonctionnalités personnalisables selon chaque profil de client.
Ensuite, pour avoir une idée claire de quoi on parle, il est important de citer certaines
caractéristiques qui nous permettent de définir un acteur de la Fintech. A partir de là, on peut
estimer si oui ou non leurs Business model est soutenable dans le temps :
o La Fintech est donc une startup parmi d’autres types de structures, capable de se projeter
dans l’avenir et d’anticiper les évènements susceptibles d’impacter leurs cœur d’activité,
tout en gardant une vision claire de son projet. En effet, certains signaux qui apparaissent au
sein du marché des services financiers sont là pour guider les stratégies émanant des
Fintechs.
o Sa stratégie mise en place doit être efficace et flexible pour mener à bien des objectifs sur le
long terme.
o Les Fintechs doivent leurs réputations à leur orientation sur l’expérience client en se basant
sur des besoins concrets pour développer leurs innovations. La dynamique vient donc de
l’environnement extérieure de la Fintech plutôt que l’inverse. Elles jouissent d’une capacité
à coopérer avec les institutions financières, notamment les banques, et en profitent comme
levier d’innovation. En effet, celles-ci travaillent dans un environnement flexible, que ce soit
en interne, ou en externe avec tout type d’entreprises tierces, d’institutions financières,
régulateurs et actionnaires, assurant ainsi un levier important mais aussi, une croissance de
l’écosystème qui l’entoure.
5
o Enfin, les Fintechs sont des acteurs dit « agiles », capable de s’adapter à leurs
environnements économiques, aux mœurs et aux habitudes des individus, avec une vocation
d’être toujours à l’affut des défis à relever pour le bien-être de la société.
2- Comment ont-elles évolués ? :
Il est important de distinguer trois principales phases d’évolution de la Fintech Selon Arner (2015).
Pendant la période allant de 1866 à 1967, alors que les services financiers étaient interconnectés
dans une ère où la technologie reposait encore sur des procédés analogiques par opposition au
digital. Mais c’est bien à partir de cette période qu’on on a vu les prémices d’une entité appellé « la
Fintech ». A partir de 1967, la transformation de l’ère analgoqiue vers l’ère digitale était déjà en
marche avec le développement des technologies de de l’information et de la communication(TIC)
mais aussi avec une nouvelle façon de traiter les transaction financière. En 1987, on observait une
globalisation des services financiers notemment dans les pays développés avec une digitalisation de
plus en plus étendues aux services financiers. Cette vague d’innovations se poursuivra jusqu’en 2008
quand les acteurs traditionnelles usaient de la technologie pour conserver leur place de leader sur
le marché des services financiers.
Mais depuis 2008, on entre dans une nouvelle ère, celle de la disruption, où des acteurs de plusieurs
horizons commençaient à fournir des produits et services financiers directement à leur partenaires
d’affaires et aux consommateur. Aujourd’hui le constat n’est pas différent, cependant il y a une vrai
interdépendance des industries aux machines virtuelles. Appelée digitalisation, cette prouesse
permet différents fonctions allant de la collecte et l’implementation de données, à un niveau sans
précedent.
A l’instar du contexte actuel, il est possible d’imaginer une phase où les initiatives émanants des
Fintechs auraient plus d’impact et intensifieraient leur activités en partenariats avec les institutions
financières traditionnelles, voire un scénario où il ne serait pas évident de distinguer start-up,
banque ou assurance par exemple. Mais cela ne serait pas sans incovénients puisqu’il nécessite un
échange des systèmes d’informations entre acteurs traditionnelles et Fintech, ce qui peut être à la
fois source de vulnérabilité et de risque de sécurité pour le prestataire et à la fois pour le client final.
Pour permettre de concrétiser un tel système aggrégé, de nombreux tests doivent être mis à
épreuve durant le processus de développement pour assurer un devoir de due dilligence.
La Fintech est donc une startup parmi d’autres types de structures, capable de se projeter dans
l’avenir et d’anticiper les évènements susceptibles d’impacter leurs cœur d’activité, tout en gardant
une vision claire de son projet. En effet, certains signaux qui apparaissent au sein de
l’environnement financier sont là pour dicter des stratégies efficace et flexible pour mener à bien
leurs objectifs sur le long terme.
Les Fintechs doivent leurs réputations à leur orientation sur l’expérience client en se basant sur des
besoins concrets pour développer leurs innovations. La dynamique vient donc de l’environnement
extérieure de la Fintech plutôt que l’inverse. Elles jouissent d’une capacité à coopérer avec les
institutions financières, notamment les banques, et en profitent comme levier d’innovation. En
effet, celles-ci travaillent dans un environnement flexible, que ce soit en interne, ou en externe avec
6
tout type d’entreprises tierces, d’institutions financières, régulateurs et actionnaires, assurant ainsi
un levier important mais aussi, une croissance de l’écosystème qui l’entoure. Enfin, les Fintechs sont
des acteurs dit « agiles », car ils sont capable de s’adapter à leurs environnements économiques,
aux mœurs et aux habitudes des individus avec une vocation à se servir des technologies comme
levier d’innovation.
II) Les activités financières
1- Description de l’écosystème :
Pour aborder les activités financières émanant des Fintechs, nous devons mettre en lumière
l’écosystème de celles-ci en regardant de près quelles sont les lignes métiers opérant dans ce
secteur d’activité, en passant par les paiements, les services de banque en ligne, le robo advisory, la
conformité, ou encore l’assurance pour n’en citer que ceux-là. L’écosystème s’étend à plusieurs
autres acteurs, cela peut également concerner également des investisseurs, les autorités de
régulations ou encore des institutions qui relèvent d’horizons académiques.
Selon l’entreprise de consulting « Erny & Young » (2013), un écosystème harmonisé doit permettre
la co-existence de 4 variables :
-Premièrement : Une demande suffisante en comptant particuliers, entreprises et institutions
financières. Il s’agit donc ici de créer une synergie économique et informationnelle entre les acteurs.
-Deuxièmement : Une disponibilité de la technologie et une capacité à innover à travers une culture
de talent présente chez divers entrepreneurs et le système académique dans son ensemble.
-Troisièmement : Des ressource financières suffisante pour lancer les projets de startups et de
Fintechs tel que les initiatives de levées de fonds (Crowd-funding). La levée de fonds peut se faire
grâce au capital-investissement lors du lancement de la Fintech à travers une injection de capital
par des investisseurs qui permettent à la structure, n’ayant pas accès à des sources de financement
stable de se développer. Elle peut également se capitaliser lors de son introduction en bourse via
une IPO (Initial public offering) en émettant des titres au grand public.
-Quatrièmement : Une politique gouvernementale adaptée à l’effort des innovations pour
encourager mais également protéger ces nouveaux acteurs sur le plan économique. Celle- ci se
décline avec la régulation de l’activité des Fintechs, en passant par des incitations fiscales et un plan
gouvernemental enclin à soutenir les Fintechs tout au long de leurs cycles de vie.
En résumé, La capacité de l’écosystème à se développer dépendra cependant de la capacité des
Fintechs à déployer des partenariats avec les parties prenantes, comme les institutions financières,
en travaillant sur des projets communs, par exemple cela peut se passer par un simple service de
conseil aux Banques. Par ailleurs des intérêts communs peuvent émerger et nécessiter un
déploiement de grands moyen à travers des fusions-acquisitions à l’initiative des institutions
financières pour permettre à la Fintech de dépasser une certaine taille critique et d’accélérer son
développement. Les acteurs traditionnels, les pouvoirs publics et les Fintechs ont donc des intérêts
qui convergent, dans le sens où ils font partie d’un même écosystème. Ceux-ci vont être argumenter
dans la deuxième partie de ce mémoire en ce qui concerne les innovations financières permises par
7
la Fintech car ces dernières peuvent être un sujet complexe pour le régulateur qu’il faudrait aborder
avec parcimonie.
Shéma 1.1 : Ecosystème de la Fintech
Source : Lee and Shin (2018) Fintech: « Ecosystem, business models, investment decisions, and
challenges »Business horizons.
2- Classification des Fintechs :
Une classification de ces structures nous permet d’avoir une vision large de ce que ces nouvelles
structures apportent de nouveau en matière d’innovation financière. C’est aussiune façon de passer
en revue leurs différents types d’acteurs dits « disruptif », et comprendre dans quel but ils opèrent
sur les marchés des services financiers ?
En effet, l’industrie de la finance est bousculée aujourd’hui par des forces qui renforcent l’idée d’une
transformation profonde nécessaire pour renouer avec la croissance et améliorer les business
models existants. Mais la phase de transformation digitale chez les banques ainsi que chez d’autres
acteurs traditionnelle, n’est pas une affaire aisée. Cela est donc une grande opportunité pour ces
nouveaux acteurs qui viennent s’accaparer d’un marché en phase de maturation là où la demande
bat son pleins. (Koen et al. 2011; Teece 2010). Cette volonté combler l’incapacité des institutions
financière à procéder aux innovations exigées par la clientèle, peut être considéré comme la raison
d’être des Fintech, en apportant leurs expertises.
Dans cette classification nous verrons quelques acteurs d’envergure avec une présentation de
leurs activités. Ensuite, nous irons comprendre les raisons qui les ont poussés à prendre d’assaut
le marché des services financiers.
a) Acteur de la relation client : Service personnalisé apporté par la structure au niveau « front-
office » mais également en arrière plan comme pour les CRM :
8
- CRM « Customer relationship management » : Système qui permet à la Fintech
d’intéragir avec ses clients et de détecter les opportunités mais également à rationnaliser
leurs process dans un but d’amélioration de la rentabilité.
- Solutions logiciels dédiés aux centres d’appel, technologie basée sur la VOIP « Voix sur
IP »
- Technologie pour le paiement électronique et la facturation.
- Trading digitalisé et service de banque en ligne
Source :https://www.salesforce.com/fr/learning-centre/crm/what-is-crm/, consulté le 30 Mars
2020
b) Acteur dans les services financiers : Ensemble des services déjà proposés par l’industrie bancaire
et les acteurs de la finance.
- Gestion de portefeuille
- Asset management ou gestion d’actif
- Gestion des risques de crédit et de marché
- Commerce extérieur
 L’exemple de PayPal est représentatif d’une entreprise qui offre une variété de service à ses
clients, alternativement aux service proposé par la banque de détail. Depuis 1998, et juste
après l’avènement du e-commerce, elle opéra son activité sur la base de business model
existant en tissant des partenariats avec les acteurs traditionnels. Cette stratégie a permis
au secteur bancaire traditionnel et à d’autres Fintech de bénéficier d’une synergie qui
n’aurait pas pu avoir lieu aujourd’hui, mais a également permit de de démanteler et de
répartir l’ensemble des flux de la clientèle au niveau de l’écosystème en entier.
 L’exemple de Wealthfront est dédié à une catégorie d’investisseurs où 60% des clients ont
moins de 35 ans, l’entreprise propose une l’offre d’investissement automatisée, éliminant
ainsi les coûts de fonctionnement et des équipes chargé des placements. (Adam Nash, PDG
de Wealthfront). La stratégie utilisée se base sur une identification de l’aversion au risque
du client, le but et l’horizon d’investissement ainsi que le budget consacré par chaque
investisseur, faisant d’elle une Fintech qui accorde une attention particulière à ses clients
avec une étude de dossier au cas par cas. Avec Wealthfront, les questionnaires de
connaissance client sont entièrement digitalisé, et un logiciel dédié à l’automatisation des
process, ajuste le portefeuille client selon sa situation actuelle, diversifiant celui-ci et
l’optimisant à des fins fiscales.
9
c) Acteur de la conformité : Ensemble de méthodes utilisée par une entreprise pour ces travaux
de mises en conformité imposé par les autorités de régulation mais aussi pour ses services internes
:
- Production de rapport financier et analyses pertinentes.
- Compensation des flux commerciaux
- Conformité avec la réglementation en vigueur à l’échelle d’un ou plusieurs pays.
 L’entreprise Droit Financial Technologies est fondée en 2012 et opère sur le marché des
dérivés, notamment pour les OTC, et vient à l’aide aux entreprises et courtier en
investissement financier à des fins de conformité, notamment pour concilier les opérations
pré-trade et post-trade en utilisant une infrastructure et une base de donnée commune. Ces
solutions viennent libérer une charge de travail considérable à ses clients pour leur
permettre de se focaliser sur leur cœur de métiers, et en leur faisant économiser ainsi du
temps et de l’argent.
La logique de cette Fintech c’est également conseiller ses clients surs : Quel instrument
acheter ? Quand l’acheter ? et où l’acheter ?
 Autre exemple, avec l’entreprise Xero établie en 2006 avec pour objectif de fournir des
services adaptés à la comptabilité des entreprises. Son offre est basée sur un logiciel intuitif
toujours dans une logique d’externalisation de la charge de travail en donnant aux clients
l’opportunité de se recentrer sur leurs activités. Ses derniers sont pour la plupart des PME à
la recherche d’une simplification de leurs process, ouvert à la transformation téchnologique,
et à l’utilisation du Business intelligence ou informatique décisionnelle pour répondre à des
objectifs chiffrés.
d) Acteur de Process lié aux entreprises: Application d’activités connexes pour atteindre un
résultat précis.
- Applications pour fournisseurs de service
- Service de bases de données structurées pour les entreprises
- Vérification de la qualité des données avant usage sur la base de plusieurs bases de données
d’entreprises.
- Cybersécurité
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La sécurité est un élément incontournable pour une entreprise pérenne, cela a donc toujours été
un enjeu majeur pour n’importe quelle entreprise de petite ou grande taille. Pour contrer les cybers
attaques, il est important de se doter de la bonne technologie pour pouvoir servir ses clients sans
crainte de vol de données confidentielles.
L’exemple du cloud computing est pertinent car il permet aux entreprises de se doter de solution
de paiement et d’un stockage des données grâce à des algorithmes de chiffrement avancées.
 SecureKey, est une Fintech canadienne qui offre une expérience client adaptée aux
entreprises de e-commerce et même les institutions financières voulant personnaliser leurs
offres, en leur offrant un service d’authentification pour assurer la bonne réalisation des
transactions en ligne. L’identité du client final est donc vérifiée sur la base du support utilisé
par ce dernier en assurant une sécurité optimale.
e) Acteur du financement alternative : P2P,B2P,B2B
Au sein même du business models émanant des Fintech, existe un marché qui met en relation d’une
part, des apporteurs de projets et de l’autre le financement qui peut se faire de différentes façons
selon la nature de la transaction.
P2P :
Une autre forme de relations propre à la Fintech est celle du P2P ou « peer-to-peer » signifiant
utilisateur à utilisateur. Au niveau d’une plateforme en ligne, ce service joue un rôle de facilitateur
et de négociateurs entre une partie d’investisseurs et des offreurs de projets. Le but étant de rendre
compatible certains besoins en financement et donc finalement de concrétiser des projets qui
n’auraient pas eu lieu sans l’intervention de ces plateformes.
Un règlement est mis en place par la plateforme du service P2P, listant les conditions d’utilisation
du service avec des exigences à respecter en matière de respect de la réglementation. La plateforme
va donc favoriser un financement alternatif beaucoup plus bénéfique et transparent qu’un
financement classique et cela sans pour autant prendre davantage de risque.
Pour mettre en lumière le rôle joué par le P2P, nous prendrons l’exemple de la Fintech Lending Club.
Ci-après, les étapes retraçant les process utilisées au sein de l’entreprise.
1) Les emprunteurs formulent leur demande de financement via la plateforme en ligne
2) La plateforme s’engage ou pas avec le client
11
3) La plateforme informe leur banque partenaire que la demande du client est recevable et qu’il
n’a pas eu d’incident de paiement, mais aussi que l’investisseur est prêt à s’engager dans le prêt.
4) La banque partenaire prend contact avec le client et débloque les lignes de crédits.
5) L’emprunteur renvoie les documents relatifs au contrat de prêt avec toutes les conditions
financières appliquées.
6) L’investisseur envoie les fonds requis pour la transaction à la plateforme en ligne.
7) Après le financement, et à la date convenue dans le contrat, l’emprunteur rembourse la
plateforme, qui à son tour, rembourse l’investisseur.
A noter que les banques ne sont pas exclues du process d’une plateforme P2P. Elles jouent le rôle
de partenaire et veillent à apporter le financement moyennant sa rémunération. La Fintech, va elle
profiter de sa fonction d’intermédiaire financier ente l’emprunteur et l’investisseur. De ce fait, elle
subit moins de pression en matière de régulation et allège ses coûts en jouant ce rôle.
B2P :
S’agissant du B2P ou « Business to Person », l’exemple du distributeur automatique de billet peut
sembler trivial mais il est pertinent. En effet, c’est un des moyens les plus aisés pour n’importe quelle
personne de disposer de son argent en quelques clics. Autrement dit, il s’agit d’un service B2P qui
offre la possibilité non seulement, de retirer des billets de banques mais également de consulter sa
situation auprès de sa banque en temps réel, faisant économiser au client un temps précieux. Si on
fait abstraction de l’innovation qu’est le distributeur automatique de billet, on constate deux
parties. D’un côté, la banque qui fournit ces services, et de l’autre, le particulier qui a le choix de
choisir un des services proposés.
Dans le cas appliqué à une plateforme P2P, la Fintech peut cette fois puiser de son capital pour
financer directement le projet en question.
B2B :
Dans la continuité des services qui existent déjà entre plusieurs entreprises, échangeant des biens
matériels comme immatériel, la Fintech elle, s’inspire du même modèle pour le répliquer aux
services financiers. Leurs initiatives dans les relation B2B, est en même temps un catalyseur pour
leurs innovations. Par conséquent, il y a une multiplication des plateformes offrant des services,
comme pour le recouvrement des créances, l’affacturage ou encore pour le transfert et la
conversion des devises.
En prenant l’exemple de Kantox, on comprend l’intérêt d’une Fintech à exploiter les inefficacités de
marchés qui sont présentes chez les acteurs du commerce extérieur.
En effet, Kantox est venu pour proposer un meilleur service de paiement en devise étrangère pour
les entreprises, garantissant un prix totalement transparent. Elle détient 99% des part de ce marché
12
et elle doit cet exploit particulièrement à des clients éduqués sur la question des services financiers.
( Philippe Gelis, PDG et co-fondateur de Kantox ).
Avec son offre, Kantox est au service d’une clientèle d’entreprise depuis 2011 avec pour vocation,
proposer un prix plus juste tout en pérennisant leurs activités.
Pour une autre Fintech opérant dans le marché B2B, Fundbox est une interface client qui fournit
des solutions innovantes pour toutes entreprises à la recherche d’un financement adapté. Cela
concerne par exemple le financement d’impayés de fournisseurs. Mais à la différence d’un
financement classique, celle-ci propose un remboursement avec un taux plus bas, ce qui est
avantageux pour la trésorerie. La différence entre la valeur de la créance et le montant réellement
payé représente la marge d’intermédiation de la Fintech.
Ce type de classification peut donc être représentatif de l’essence même des Fintech. Ce sont des
structures qui ont été créé dans le but d’exceller, là où les institutions financières peinent à
apporter les innovations nécessaires. Ces initiatives de Fintechs cités plus haut doivent aussi
pouvoir profiter des infrastructures existantes afin de répondre à des besoins de plus en plus
spécifiques.
Maintenant, consacrons-nous au « pourquoi », en s’interrogeant sur les objectifs et les raisons qui
ont poussé les Fintechs à amorcer une « révolution » digitale. Pour le comprendre, la dynamique
des Fintech se basent sur les effets suivants :
 Différenciation : Historiquement, les banques ont toujours su gagné la fidélité de leurs
clients tout au long de la relation d’affaire. Mais alors que le digital commence à s’ancrer
dans les mœurs, de plus en plus de clients sollicitent de nouvelles plateformes pour satisfaire
de nouveaux besoins.
 Innovation de produits et de services : La satisfaction client étant un enjeu majeur des
Fintechs, celles-ci essayent de toujours avoir un pas d’avance sur les acteurs historiques en
se positionnant comme leader de la technologie au service de la finance.
 Amélioration de la relation client : Il a toujours été intuitif pour un client d’ouvrir son compte
bancaire, ou de souscrire à une assurance à une entreprise historique de par leurs
réputations et leurs dominations sur un marché, jusqu’à alors encore verrouillé. Mais la
donne change avec l’avènement des Fintech, qui font que la relation client est prise
beaucoup plus au sérieux, et souhaitent offrir à leurs clients une expérience encore inégalée.
 Une meilleure politique de prix : Les Fintech exploitent le manque à gagner des banques
pour offrir une qualité de service souvent négligée. Mais offrir une qualité de service a un
coût, celle-ci se basent sur un éventails de produits et de services avec des prix compétitif.
On pourrait prendre l’exemple des néo-banques qui proposent des prix de lancement de
compte bancaire avec une carte de paiement à 0 euro. (N26,Orange bank..)
 Exploitation de marchés : La raison d’être des Fintech est de pénétrer un marché où l’offre
est sous-évaluée et une demande plus avertis que jamais auparavant. Gagner ce terrain,
13
c’est pouvoir utiliser cette force comme levier dans leurs phase d’expansion des activités au
niveau nationale et internationale.
Après avoir expliqué l’intérêt qu’on les Fintech à entrer en compétition avec les acteurs historiques,
nous retenons les domaines d’activités où elles sont susceptibles de se différencier en terme de
compétitivité prix et hors prix :
-L’assurance
-La gestion d’actifs
-Le crédit aux particuliers et aux professionnels
-Le crowdfunding
-La banque de détail
-La cybercriminalité
-Le trading en ligne et le commerce extérieur
-Autres : services hybrides.
Une autre façon d’aborder les Fintech serait de les classer selon leurs localisations. Ce qui soulève
une interrogation :
=> Comment expliquer leurs présences dans certains pays mais pas dans d’autres ?
Pour avoir une vision d’ensemble, nous avons recensé les 100 Fintechs les plus prometteuses à
travers le globe pour produire une classification par pays et en déduire les secteurs d’activité
concernés.
Nous nous basons sur l’étude de KPMG (2019) qui présente les acteurs les plus prometteurs qui
disputent les méthodes et les innovations existantes. Il s’agit d’une d’une place de marché où 29
Fintech se partagent un marché international fragmenté :
 42 Fintech sont présente en Asie, Australie et Nouvelle-Zélande :
 36 Fintechs sont présente en Europe,Royaume-Unis, moyens orient, et Afrique.
 22 Fintech sont présentes en Amérique du nord et Amérique du sud.
La chine domine largement le classement en apparaissant dans le top 10 des Fintech les plus
prometteuses en 2019. On citera les Fintech , Lufax, Xioman Financial ou encore Ant Financial.
Shéma 1.2 : Parts de marchés dans les domaines respectifs des 100 Fintechs recensées
14
Source: KPMG, Fintech 100 (2019 “Leading Global Fintech Innovators Report”
En effet, la zone géographique est un élément clé pour appréhender le degré d’adoption et de
confiance des services délivrés par les Fintechs. C’est aussi comprendre où est ce que ces acteurs
ont choisi d’instaurer une certaine inclusion financière et d’engager la relation client. Ici le terme
adoption se réfère à l'utilisation généralisée d'une nouvelle application, d'un nouveau produit ou
d’un process . Bien que les activités Fintech soient généralement peu concentrées par rapport au
reste du système financier, on constate un développement de leurs activités de niches qui est plus
apparente dans certains pays, dans les autres , elle est adoptée par la majeur partie de la population
et leurs services sont des services du quotidien (Banque en ligne,agrégateurs de comptes,
assurance…)
Cela donc veut dire que l’adoption d’une Fintech peut prendre forme sans que leurs
développements reflètent une quelconque croissance économique dans un pays.
Les données ci-après nous éclaire sur la façon dont les services de paiement ont contribué aux PIB
de certains pays avec une présente accrue en partie dans le commerce de détail.
Pour évaluer le degré d’adoption du paiement mobile, on peut introduire une sous-catégorie des
Fintech appelée « Bigtech ». Ces derniers sont des acteurs agiles plus orientés dans «la tech pure »,
et sont réputés être présent dans certains pays mais pas dans d’autres. En effet,selon World Bank
(2019), les nouveaux acteurs participent à hauteur de 16% du PIB chinois alors qu’aux Etat-Unis, au
Brésil ou en Inde, il est de l’ordre de moins de 1% du PIB. Cela est expliqué principalement par les
habitudes des habitants du pays, ainsi en Chine où le digital est depuis longtemps démocratisé, on
a plus tendance à voir des clients posséder un smartphone plutôt qu’un compte bancaire ou une
carte de paiement. Par ailleurs, des pays comme l’Afrique, le Chili ou le Bengladesh on compterait
20% de la population qui aurait adopté le paiement mobile plutôt que le paiement en monnaie
fiduciaire ou scripturale.
Shéma 1.3 : compte bancaire et paiement mobile
17%
19%
15%
27%
9%
13%
Assurance Gestion d'actifs Crédits aux particulies et pro
Service de paiements Neo-Banques Autres
15
(1) données de World bank (2017)
(2) données de World bank (2016)
(3) données estimées pour l’entreprise Mercado Libre
(4) Paiement mobiles nécessitant des données cellulaires (Data)
(5) Moyenne pour les pays développés
(6) Participants à un sondage sur l’utilisation d’un compte bancaire ou d’un service de paiement
mobile durant les 12 derniers mois.
Source : Frost et al (2019); World Bank; Forrester Research; GlobalData; iResearch; Mercado Libre;
Nikkei; Worldpay; national data; BIS calculations.
Après avoir mis en avant les différents acteurs de la Fintech ainsi qu’une présentation de leurs
activités, une deuxième approche de cette partie consisterait à voir les différents types
d’innovations qui préoccupent les nouveaux acteurs et participent aux développement d’une
nouvelle industrie capable de réinventer les services financiers.
3- Les types d’innovations :
L’innovation Fintech suscitent par essence l’intérêt de groupes bancaires, que ce soit pour
rechercher un savoir-faire encore inexistant dans la filière, ou pour tisser des partenariats, voire vers
intégration complète de l’entité dans le groupe. Les nouvelles technologies utilisées par ces acteurs
permettent d’améliorer les produits et les process existants. Cette classification plus théorique est
en partie explicative de certaines nouveautés apportées par la Fintech. En effet, des avancées
majeurs tel que le Big Data ,l’analytics, IoT (Internet des objets) ou encore le robot-advisor ; sont la
conséquence directe et indirecte de ces mécanismes. (Palgrave studies 2017) :
 L’innovation produit
 L’innovation de processus
 L’innovation organisationnelle
 L’innovation au sens du business model
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Les innovations de produit :
Les institutions financières doivent prendre en compte l’importance de la transformation en cours
du secteur des services financiers sous peine d’être pénalisée et de perdre leur position historique.
Une opportunité qui se décline dans de nouvelles façons de penser les services de paiement grâce
à des application mobiles sur-mesure.
Mais pour l’implémenter sans risque, les banque doivent d’abord pouvoir traiter un grand nombre
d’informations et vérifier leurs pertinences avant de s’engager dans cette initiative. De façon
paradoxale, les banques peuvent faire appel à des entreprises tierces spécialisées dans le Big Data
et des solutions d’analytics pour remplir justement ce rôle important de traitement de données. On
peut donc estimer que la présence des Fintech est positive pour le secteur bancaire traditionnel, et
on peut espérer voir de plus en plus de partenariats se tisser dans le futur.
Qu’est ce que le Big Data ?
C’est un ensemble de techniques visant à traiter un nombre colossal de données qui sont
généralement collectée à la fois en interne dans l’entreprise et sur son environnement externe. La
manipulation des données peut être un processus complexe car il faut remonter tout un réseau de
données qui n’est souvent pas évident. Désormais, les techniques actuelles de traitement de
données ne sont pas à la pointe de la technologie et nécessite une grande mise à niveau. C’est aussi
pour une raison simple : Avoir beaucoup de données peut affiner l’analyse est une bonne chose,
mais sans la méthode d’analyse appropriée les résultats n’apportent pas de vraie valeur ajoutée.
C’est pourquoi, des startup Fintech ont investi dans le Big Data et qui ont permis aux parties
prenantes de l’écosystème de bénéficier de cette avancée majeure.
Dans le cadre de cette définition, Le Big Data présente trois caractéristiques, les 3 V « Volume,
vélocité, variété » :
1) Le volume de données :
Premièrement, la quantité de données devra être suffisamment importante selon la taille de
l’entreprise qui souhaite utiliser le Big Data. En effet, les besoins pour une PME ne sont pas les
mêmes que pour les sociétés. L'analyse en interne est sujette au flux importants et exponentielle
de données qui entrent et sortent de chaque entreprise. On peut donner l’exemple des
enregistrements au niveau des centres d’appels, de données issues des capteurs d’ordinateurs
personnels, téléphones portables, distributeurs automatique de billet etc…
Les données externes peuvent être structurées,et donc extraites des études de marché par exemple
et des études comportementales. Les données non structurées peuvent concerner les données
retrouvées sur les réseaux sociaux et en partie chez les médias.
2) La vitesse de transmission des données
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Aujourd’hui, l’enjeu majeur pour les institutions financières c’est d’être capables de traiter,
d'accéder, d'analyser et de communiquer le plus rapidement possible, des informations susceptibles
de les guider dans la prise de décisions, notamment pour atteindre des objectifs opérationnels.
Selon Bhargava (2014), ces dernières doivent aussi veiller à réduire leurs temps de réaction pour
optimiser la transparence et la vente croisées en multi-canal. Il faudrait également fournir aux
collaborateurs d’une entreprise, les documents les plus pertinent pour travailler efficacement.
3) La variété de données :
La plupart des données récolté par les institutions financières ou autres entreprises, ne sont pas
structurés (environ 85%). Cela donc signifie que cette partie non structurée nécessite un traitement
plus sophistiqué afin de les structurer et pouvoir en tirer des bénéfices. Cela peut concerner par
exemple les données où des pics sont atteint de façon irrégulières, ou des évènements
exceptionnels susceptibles de générer des données atypiques. Ainsi, ce phénomène de disparité des
données peut venir de plusieurs sources, notamment, des téléphones mobiles, le web, réseaux
sociaux, fichiers textes, fichiers audios, fichier vidéo, ou des données d’authentification ou encore
de la géolocalisation.
Ainsi, le traitement de ces données non-structurées s’avèrent être un vrai défi pour les Fintech et
c’est bien pour cette raison que le Big Data est un service prometteur de plus en plus adopté au sein
des institutions financières de par l’augmentation exponentielle des données à traiter, et donc
parallèlement, des capacités de stockage. Mais aussi pour des fins de performances, car plus les
données sont traitées rapidement plus il y a un gain de productivité.
En moyenne, quelques 2,5 quintillion de bytes (unité) de données sont générée dans le monde.
(Zhang et al, 2012).
Shéma 1.4 : Objectifs du Big Data
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Source : Michael Cooper & Peter Mell (2012), « Tackling Big Data », NIST Information Technology
Laboratory, Computer Security Division
 Application du Big Data dans le crédit aux particuliers :
L’entreprise technologique Kreditech de nationalité allemande fourni des services dans le domaine
de la data, en utilisant ses propres algorithmes pour produire des indicateurs décisionnels sur la
base de données brutes Ces données qui concernent une clientèle d’emprunteurs, sont traités de
façon à pouvoir évaluer la capacité de remboursement de chaque client non plus sur la base de
données classiques (types, âge, historiques de paiement…) , mais plus sur la base de leur empreintes
digitales ou « footprint », c’est-à-dire l’ensemble des traces laissés sur le web qui sont plus enclines
à discerner les bons payeurs des mauvais payeurs. C’est avant tout un procédé plus fiable qui permet
à la Fintech de fournir un service financier personnalisé aux organismes financiers. Le schéma
suivant résume de façon simpliste la méthode utilisée pour trouver le score de crédit d’un client.
Shéma 1.5 : Fonctionnement de l’apprentissage algorithmique
Source : Bernardo Nicoletti (2017), Palgrave studies in financial services, “The future of Fintech”.
L’internet des objets “Internet of things” (IoT) :
Autre conséquence des innovations de produits, l’internet des objets se définit comme étant
l’interdépendance unique et identifiable d’un système d’appareil connectés au niveau d’une même
infrastructure réseau. Cette technologie qui utilise internet permet à ses utilisateurs et à différents
appareil ou objets de rester connecté, donc d’être détecté par d’autres appareils. Exemple des plus
courant : Le routeur de wifi, le lecteur de carte bleue, ou encore tous nos smartphones. Mais la
réelle opportunité dans l’IoT, c’est la capacité d’offrir aux entreprises un moyen efficace d’atteindre
des objectifs déterminés. Si on parle une entreprise commerciale, l’idée serait de lui offrir un moyen
d’expansion en lui permettant d’atteindre un meilleure chiffre d’affaire. Par exemple, une
entreprise qui serait capable d’anticiper une ruée d’acheteur sur leurs sites internet, ou un assureur
qui pourrait lui-même vérifier si les conditions d’utilisation de l’objet assurée sont bien respectées.
19
Ce travail d’anticipation pourrait transformer essentiellement le secteur de l’assurance grâce à une
installation de capteurs pour avoir des informations en temps réel, comme pour l’automobile, ou
certains assureurs ont déjà accès à l’état du véhicule assuré et qui leur permet ainsi à de prévenir
les éventuels dommages. Le comportement de l’assuré est aussi déterminant pour les décisions qui
vont être prises par l’assuré, à savoir, s’il y a vraiment lieu de dédommager l’assuré et dans quelles
conditions. L’IoT va par ailleurs apporter des indicateurs pertinents aux fournisseurs de services
financiers, pour flexibiliser leurs politiques de prix et permettre ainsi une meilleure segmentation
de leurs clientèles. Du côté du client, les choses changent également. En effet, celui-ci a
l’opportunité d’avoir plus de portée sur leurs décisions financières grâce à leurs smartphones ou
autres gadgets connectés.
Cependant, la meilleure façon de profiter de l’IoT c’est de le coupler à d’autres technologies
capables de collecter et traiter une quantité significative de données, et donc de créer un système
apart entière où les Fintech auraient leurs propres infrastructures et proposerait un large choix de
services sur mesures.
Visa, le fournisseur de carte de crédit travaille tous les jours pour permettre aux utilisateurs de
réaliser leurs paiements plus rapidement et partout dans le monde. Ses initiatives s’inscrivent aussi
dans l’IoT où elle permet de réaliser des paiements sans contacts sécurisé Pour les commerçants,
Visa leur proposent une technologie du nom de « Beacon technology » (Michel Digital 2019) qui
permet d’avertir par exemple les restaurant lorsque des clients se trouvent à proximité sur la base
de données qui est stockée dans le nuage ou « cloud ». Un appareil « beacon » est doté d’un
émetteur des signaux reconnaissables (via Bluetooth) par d’autres appareils et avec une
consommation énergétique moindre. Par ailleurs, aujourd’hui avec l’amélioration de la technologie
embarquée sur les smartphones et grâce à leurs diverses fonctionnalités, la 5G pourra impacter les
prix des appareils IoT à la baisse et ainsi faciliter l’accès à Internet dans les zones les plus reculées
du monde. (Palgrave studies 2017)
L’un des défis majeur à relever pour que l’utilisation de l’IoT devienne complétement opérationnelle
serait sa capacité à suivre la cadence du Big Data, car,il y a de plus en plus d’entreprises qui ouvrent
leurs système d’informations à leurs partenaires commerciaux, là encore, il faut réfléchir à la façon
à laquelle vont transiter les données sur les réseaux et quelles problématiques vont être soulevés
quant à la vie privée et la confidentialité des utilisateurs.
L’innovation de produit doit se faire d’une façon « éthique » et « responsable » sans que cela puisse
impacter l’expérience client car celui-ci n’a pas de connaissances sur la façon dont ses données vont
être exploitées.
Les innovations organisationnelles :
Selon McKinsey (2012), les technologies orientées dans les réseaux sociaux sont définies comme
étant un moyen d’interagir avec d’autres particuliers ou professionnels pour créer, partager du
contenu ou pour simplement réagir à des publications pertinentes. Les réseaux sociaux ont les
caractéristiques suivantes :
-Elles sont le fruit des technologies de l’information et de la communication.
20
-Elles offrent et préservent les droits de chacun afin de jouir d’une liberté d’expression ou de
disposer une vie privée sur le web.
-Elle donnent accès à des fonctionnalités variée pour communiquer et échanger et médiatiser son
contenu.
Toutes la parties d’un écosystème peuvent profiter directement ou indirectement des réseaux
sociaux, comme pour les assureurs, comparateurs en ligne ou pour les sites de e-commerce qui
ciblent plus facilement leurs clients grâce à des stratégies de « retargeting ». C’est donc un moyen
efficace d’acquérir d’un client et d’engager son audience.
Les institutions financières quant à elles peuvent utiliser les réseaux sociaux pour créer des
plateformes d’échange d’expériences et d’expertises, par exemple du le domaine bancaire (métiers
de conseil de clientèle, la banque en ligne…). Cela permet à la plateforme utilisant ce service
(Facebook) de récolter les avis des clients pour s’adapter et améliorer un produit ou un service. On
peut facilement penser aux formulaire de satisfaction ou d’enquêtes spécialement conçue par des
banques pour avoir une idée claire de la satisfaction générale de leurs clients. L’utilisation de site
comme LinkdIn en tant que réseau professionnel, peut faciliter la mise en relation entre
demandeurs d’emploi et les recruteurs. C’est aussi un moyen efficace pour absorber une partie des
appels entrants émanant des centres d’appels qui ont des « community managers » pour répondre
aux questions et résoudre les litiges des consommateurs.
Le cabinet de consultants en matière de technologie financière « Celent », a publié en 2016 un
sondage sur les souscriptions de contrat d’assurance sur les réseaux sociaux. Pour cette fin, Les
résultats ont montré que les américains utilisaient Twitter et LinkdIn, respectivement 68 % et 57 %
par rapport au reste du monde. C’est donc une utilisation importante qui reflètent la confiance
accrue qui est accordée par les utilisateurs aux marques en lignes car ces dernières peuvent lire et
prendre en compte les avis laissés sur leurs produits et services.
Le même sondage a permis de relever l’utilisation des compagnies d’assurances des réseaux sociaux
pour engager une nouvelle clientèle. Asian insurances est un exemple de celles qui ont choisi de ne
pas compter sur Facebook ou Twitter pour cet objectif. En effet, seules 30% d’entre elles utilisent
les réseaux sociaux pour atteindre leurs cibles. Cela peut aussi être expliqué par la faible utilisation
des applications axées réseaux sociaux en Asie par l’ensemble de la population. (Monks, K., &
Michellod, N. , 2014)
Pour ce qui est des services financiers, en matière de prêts la Fintech Lenddo fait partie du
programme « Fintech Innovation Lab » et a réussi le pari d’utiliser les réseaux sociaux pour répondre
aux besoins de financement de particuliers. Le système d’octroi de prêt se base sur l’analyse de
données non-structurés ainsi que sur la fiabilité du réseau de l’utilisateur pour une meilleure
connaissance du client. Elle génère alors un score de crédit en n’utilisant que des données
«footprint » comme celles disponibles sur les réseaux sociaux. A noter que ces données restent
sécurisées et ne devraient poser aucun problème d’atteinte à la confidentialité.
Ce service de crédit à la consommation se veut innovant, car il offre une opportunité sans précédent
aux demandeurs qui ne peuvent avoir accès au crédit classique par manque d’historique de
21
paiements chez leurs banques. L’emprunt accordé peut atteindre jusqu’à un mois de salaire.( Chui,
M., et al. 2012).
Les innovations de business model :
Un business model est un anglicisme utilisé pour définir le mode opératoire d’une entreprise pour
capter et redistribuer de la valeur, selon (Osterwalder et al., 2010).
Selon modèle développé par (Al-Debei and Avison ,2010) et cité par (Bernardo Nicoletti 2017), pour
parler d’un business models, il faudrait définir 4 types de valeurs :
1-La valeur de la proposition : Indiquer les principales raisons d’accorder l’importance à ce nouveau
service ou produit. En d’autres termes, pourquoi les clients devraient il se précipiter pour acheter
celui-ci ?
2-La valeur de l’architecture : C’est le savoir-faire mis en œuvre pour capter cette nouvelle
demande. Comment attirer l’attention des clients ?
3-La valeur financière : La structure des revenus mise en place pour développer l’entreprise et lever
des fonds sans risque.
3-La valeur du réseau : Constituer des valeurs propres à l’entreprises et les défendre auprès des
collaborateurs et des partenaires stratégiques. Exemple : coopération, solidarité, efficacité…
Cela dit, le moindre changement au niveau de ces valeurs, a une répercussion notable sur le business
model de base. On parle alors d’innovation de business model. Aujourd’hui, les Fintech tablent sur
l’innovation par le biais de la technologie, on a bien démontré en début de partie que c’était aussi
leurs raisons d’être. Ces entreprises ont su se montrer compétitive e, disruptant des marchés et en
révolutionnant la relation client à l’ère de la digitalisation.
Mais l’innovation de business model n’est pas seulement lié à un process qu’on souhaiterait
développer, ni à un nouveau produit qu’on voudrait mettre sur le marché. La définition va bien au-
delà de la dimension « produit et process ». Il n’est donc pas évident de discerner innovation de
business models et innovation lié uniquement au produit.
Par ailleurs, ces acteurs ont été considéré comme des « suiveurs », ils sont restés à l’affut des
nouveautés et ont réussi à répliquer un système modèle d’une autre entreprise et exploiter de
nouvelles opportunités. Les Fintech ont été capable de bouleverser notre façon d’utiliser les services
financiers, cela va donc de soi de parler d’innovation de business model.
L’exemple du robo-advisory a apporté un changement radical à l’industrie de la finance. En tant que
tel, ce dernier a introduit un nouveau business model sur la base des acquis en matière technologies
de l’informations, on peut faire référence ici au trading algorithmique par exemple.
Ceci est donc clairement un signal pour les institutions financières afin d’adopter les innovations de
business models et compléter le management actuel par une culture d’innovation et l’intégrer en
tant que facteur clé de succès. Certaines ont su démontrer leurs intérêts pour ces innovations en
22
participant à des évènements d’intégrations et d’incubateurs des Fintech. Des initiatives qui
permettent de valoriser son savoir-faire et permettre la transformation du secteur bancaire.
Le robo-advisory :
L’avènement des Fintech depuis plus d’une décennie, a peu à peu introduit des technologies
utilisant des robots. Ils ont rapidement trouvé leurs places dans les banques d’investissement en
raison de leurs faibles coûts de fonctionnement. En effet, selon un rapport de la banque Morgan
Stanley paru en Novembre 2015, plusieurs institutions financières européennes pilotent déjà leurs
activités grâce à des robots. Et pour se faire, certaines ont décidé de collaborer avec les startups
Fintech afin de profiter de leurs savoir-faire.
Ces robo-advisor vont donc apporter un conseil financier personnalisé en limitant l’intervention
humaine. Les domaines concerné dans la finance s’étendent du simple conseil en épargne bancaire
à la gestion de portefeuille diversifiée. D’un autre côté, ce qui rend les robo-advisor uniques, c’est
bien leurs capacités à automatiser les process et économiser du temps précieux sur les transactions.
Communément, on parlerait ici du trading à haute fréquence.
La principale différence entre un service de robo-advisor et une application développée sur le web
ou sur smartphone réside sur le coût sous-jacent. En fait, le robo-advisor s’avère moins couteux
qu’une application digitale, mais les progrès en matière d’innovation font que les deux services se
valent tout autant.
Du côté des Fintech, on prendra l’exemple de 3 Fintech qui opèrent dans le robo-advisory :
-Premièrement, Betterment, une Fintech implanté à New York proposant des conseils entièrement
automatisé en matière d’investissement, avec des taux oscillant entre 0,15% et 0,30% selon le type
de compte ouvert.
-Deuxièmement, La Fintech californienne Personal Capital , offre à ses client une gestion optimisée
de leurs richesse avec des outils d’anaytics et de conseil automatisé. L’application se veut mobile,
transportable à tout moment, elle est disponible sur IOS et Androit. Le prix du service oscille entre
0,49% et 0,89%, soit 3 fois plus cher que Betterment.
Ces entreprises sont donc bien représentatives d’un changement de business models au sein des
services financiers. Le service de robo-advisory quant à lui est toujours piloté par des individus
capables de surveiller les performances et constater toutes anomalies dans la gestion. Mais ce qui
rend le service plus attractif, c’est bien la capacité d’emporter partout une application capable
d’automatiser leurs services via des algorithmes et des logiciels natifs. Au final, le client aura
toujours le choix de s’appuyer sur les conseils d’une personne physique plutôt que sur un robot,
cela soulève la question du coût du service.
En effet, un service 100% automatisé couterait moins cher (environ 0,25% à 0,50% par ans sur les
actifs gérés), qu’un service assisté par un conseiller (environ 0,30% à 0,90%).
Source : Bernado Nicoletti (2017) The Future of FinTech : « Integrating finance and technology in
Financial services »
23
Selon un sondage réalisé en Italie par Schroders Global Investor (2016), 60% des investisseurs
étaient prêts à utiliser le robo-advisory. 49% utiliserait une combinaison entre le robo-advisory et la
présence d’un conseiller de clientèle. Seul 11% de l’échantillon était prêt à se reposer uniquement
sur la technologie du robo-advisory. Ils faisaient partie des 60% à vouloir l’utiliser de façon
autonome. Les 40% restants ont été divisés en deux catégories :
- 31% n’ayant pas d’expérience dans le domaine d’activité, mais qui seraient ouvert à les utiliser
dans le futur.
- 9% qui n’étaient pas adeptes des services de trading virtuel et qui ressentent le besoin d’avoir un
conseiller personnel
Il est a noter que les utilisateurs attiré par les nouvelles technologies sont pour la plupart des jeune
de 18 à 35 ans. 70% d’entre eux seraient prêt à utiliser le robo-advisor pour leurs activités de
placement financier. Mais à compter de 50 ans, le pourcentage n’est que de 45%, indiquant alors
un faible intérêt pour cette innovation.
Shéma 2.1 : Modèle d’une matrice d’affaire
Source: Bernardo Nicoletti (2017), Palgrave studies in financial services, “The future of Fintech”.
La matrice d’affaire ou « business model canva » liée au développement du robo-advisory, se
présente avec des indications sur les partenaires clés, l’expérience client, les canaux à privilégier, le
segment de clientèle, et la structure des revenus et des coûts.
Si les Fintech ont su être qualifiées pour concurrencer un secteur financier et bancaire déjà en
tension, le succès de leur business models sera garanti par une approche rigoureuse, orienté client
et omni-canal dans le cadre de leurs activités. La plupart des grands acteurs ont tout misé dans le
développement dans une interface client où le digital prône et les souhaits et objectifs de la clientèle
sont prises très au sérieux.
24
Par ailleurs, les nombreuses innovations de produits et de process font partie intégrante de la phase
de désintermédiation du secteur bancaire. En effet, les clients se sentent beaucoup plus libre quant
à leurs choix de fournisseurs de services de paiements, d’investissement ou de prêts. L’accès à leurs
services du quotidien n’a jamais été aussi intuitif et accessible grâces aux applications embarquées
sur les smartphones, et s où celui-ci sert presque de rôle de conseiller digital. Les décisions se
prennent désormais avec l’outil innovant du Big Data, faisant économiser aux entreprises un temps
précieux qui leur permet de se recentrer sur leurs cœurs de métiers.
Après avoir accordé une attestation particulière à la classification des Fintech et à leurs rôles jouer
dans ce contexte de digitalisation, intéressons-nous à un des domaines phares de cette industrie
en s’attardant sur l’expansion du crédit Fintech sur le marché des particuliers et des
professionnels.
III) Quelle place occupe les Fintech sur le marché du crédit ?
En effet, on constate aujourd’hui une expansion considérable des services de crédit issus des
Fintech à travers le monde, et cela depuis quelques années maintenant. Etant une source de
financement alternative au système bancaire traditionnel, nous mettrons en lumière dans cette
partie les volumes de crédit échangés dans certains pays et voir ainsi les différences de tailles selon
les pays. En effet, le crédit classique ne peut plus être viable pour toutes les populations, cela
soulève la question de l’accès au crédit pour les secteurs d’activités jusqu’ici mal desservis.
Par ailleurs, comme on l’a vu précédemment, les innovations financières fondées sur le modèle de
la Fintech ont commencé à jouer un rôle important dans la prestation de nombreux services
financiers. Si les avancées technologiques dans la finance ne sont pas nouvelles (Dermine 2016),
elles ont connu une expansion rapide à travers le monde en offrant aux technologies de
l’information et de la communication un nouveau souffle, tant dans les économies développées que
dans les économies émergentes.
D’abord, voyons de plus près le fonctionnement d’un crédit Fintech pour essayer de repérer les
similitudes et les différences avec l’activité de prêt classique, ensuite nous irons voir quelle évolution
a suivi le marché du crédit Fintech dans certaines économies, et enfin nous nous pencherons sur les
facteurs qui ont été favorable à l’expansion de cette alternative de crédit grâce à une analyse de
régression simple.
1) Fonctionnement du crédit Fintech :
Le crédit émis par les Fintech passe par des plateformes en lignes. Celles-ci utilisent le web et les
technologies du digital pour interagir avec leurs clients et traiter les différentes requêtes en fonction
du besoin de chacun. Comme dans le P2P, la plateforme met en relation des emprunteurs et des
investisseurs après avoir récupéré les informations nécessaires sur le projet à financer, et sur la
situation financière du demandeur du crédit Fintech. Une fois vérifiées, l’investisseur a accès
directement à ces informations et s’il y a accord, la souscription du prêt à lieu et des flux financiers
sont échangées.
25
La plateforme facilite l’accès au crédit Fintech en proposant un service pouvant filtrer les bons
emprunteurs des mauvais emprunteurs pour en améliorer la qualité du crédit et proposer un
meilleur prix. En effet, elle peut produire une note de crédit sur la base de l’évaluation de la
solvabilité de l’emprunteur qui pourra justifier le coût du crédit. Dans certains marchés, comme aux
Etat Unis, la fixation du prix peut être sujette à un mécanisme d’enchère qui proposera un prix selon
l’offre et la demande.
S’agissant des services assurés par la plateforme, cette dernière perçoit des commissions de
l’investisseurs en contrepartie du service après-vente, en tenant un registre, un historique des
remboursements du prêt, et en gérant son recouvrement quand l’emprunteur ne peut plus
l’honorer. Par ailleurs, Avec le P2P, c’est l’investisseur qui va assumer les risques liés à ce prêt et ne
pourra se désengager en liquidant le placement avant l’échéance. Il peut cependant trouver un
autre investisseur prêt à reprendre grâce à un accès au marché secondaire où des titres sont déjà
émis.
La plupart plateformes digitales d’octroi de crédit répartissent leurs risques en ayant recours à une
méthode d’auto-sélection de leurs clientèle (Cambridge Centre For Alternative Finance (2018) ;
Chicago-Booth Polsky CENTER (2017). En effet, dans divers pays européens et aux Etat-Unis, la
plateforme leur permet de structurer leurs investissements sous forme de parts d’un groupe de
prêt. Cela permet de prédire l’exposition au risque du portefeuille choisi et en fixer un taux de
rendement. Par ailleurs, la plateforme peut également protéger les investisseurs contre le défaut
de paiement en créant un fonds de réserve capable de rembourser les pertes engendrées si un
emprunteur est en difficulté.
Quelles différences avec un crédit classique ?
Au final, les plateformes de crédits Fintech vont donc jusqu’à fournir les mêmes services qu’un
organisme bancaire, mais il demeure quelques différences majeures.
Ce fournisseur de crédit en ligne ne dresse pas de bilan pour son activité d’intermédiation, ainsi au
lieu de calculer une marge nette comme le ferait une banque, la plateforme se constituent à la place
une clientèle d’investisseurs qui lui fournit une « rémunération » ou « revenu » sur commissions.
Garder donc des prêt dans son bilan est devenu interdit pour ces plateformes en 2016, lorsque
certaines plateformes pouvaient encore offrir une garantie de remboursement de placement mais
qui généraient une créance au bilan. Cette pratique était risquée car elle créait une asymétrie de
liquidité entre les acteurs pouvant nuire à la pérennité de la plateforme.
La deuxième différence concerne la distribution de ses services. En effet, les plateformes de crédit
Fintech ne fonctionnent pas en tant que réseau de succursales, et par conséquent, décentralisent
toutes les données relatives à leurs clients et aux montages de prêts de façon digitale. En outre, les
process comprenant les décisions d’octroi du prêt passent par des algorithmes et des techniques
d’apprentissage automatiques pouvant prédire le comportement et la classe de risque du client.
L’apprentissage automatique se décline en une série d’outil statistiques qui va se baser sur des
tendances selon d’importantes série de données et donc affiner la prédiction. Pour évaluer la
capacité de remboursement, certaines structures technologiques comme les « BigTech », utilisent
26
des données relatives aux paiements mobiles en passant également par les déclarations d’impôts
du client.
Les banques ont bien à dispositions des techniques de modélisation du risque de crédit, mais ces
dernières restent moins « efficientes » pour déceler les risques de défauts, car il persiste encore des
contraintes liées à des problèmes de qualité de l’informations et de consolidation des données.
Le crédit Fintech a sa place parmi les placements les plus surs. Même s’il est moins rémunérateur,
il peut être plus diversifiable qu’un crédit classique et plus personnalisable en fonctions de
l’appétence au risque et de l’échéance des paiements.
Maintenant nous verrons de plus près l’évolution de ce marché ainsi que les juridictions
concernées :
2) Evolution du crédit Fintech :
Toujours selon le rapport trimestriel du (BRI 2018), l’activité de crédit émanant des Fintechs croître
rapidement depuis 2016 mais toujours avec des évolutions plus ou moins faible dans le temps.
Le CCAF relève un volume de prêt octroyé de 284 milliards de dollars à travers le monde en 2016,
contre seulement 11 milliards en 2013. La Chine est bien positionnée dans ce marché en devançant
les Etats-Unis et le Royaume Unis et d’autres pays développés. Sur le graphique ci-après, nous
constatons une expansion rapide pendant 2013 et 2016 du volume de crédit Fintech chez certains
pays, puis selon des données actualisées, un recul du volume de prêt au cours des trimestres de
l’année 2017 et 2018, sauf en Europe où l’activité semble bien repartir à la hausse. (Graphique 3.2).
Néanmoins, dans la plupart des pays, le crédit Fintechs ne représente qu’une petite part des
financements existants de l’économie, cette proportion reste toutefois plus élevée en Chine en
s’établissant à 13% de l’ensemble des nouveaux prêts au premier semestre 2018.
Graphique 3.2 : Evolution du financement alternatif en 2016 dans le monde
Source : Cambridge Centre for Alternative Finance (2017), Entrenching Innovation: the 4th UK
Alternative Finance Industry Report.
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S’agissant du secteur des emprunteurs, le crédit Fintechs connait un certain succès chez les
particuliers et les PME du Royaume-Unis, avec 15% de parts des crédits bancaires accordées en 2016
selon le CCAF (2017). Aux Etats-Unis, les montages de prêts hypothécaires se faisant grâce aux
Fintechs, jouent un rôle dans la prépondérance des prêts personnels octroyé par les Fintechs où ils
atteignent 36% de la totalité en 2017 (Levitt 2018). Par ailleurs, le crédit auto et le crédit accordé
aux étudiant est aussi dominant et cela en dehors des financements liés à l’activité professionnelle
des entreprises (financement de fonds de roulement, affacturage…). Le graphique 3.3, montre
l’évolution des volumes de prêts inscrit au bilan de ces plateformes par rapport au volume total des
crédits en 2016.
Graphique 3.3 : Volume du crédit fintech en 2016
Source : Stijn Claessens,Jon Frost,Grant Turner,Feng Zhu,(septembre 2018), « Les marchés du crédit
fintech à travers le monde : taille, moteurs et enjeux de politique publique », rapport trimestriel.
On constate que le principal produit commercialisé par les Fintechs est le crédit pour les entreprises.
Ces dernières conservent par la suite ces prêts au bilan. Les particuliers restent donc la seconde
clientèle de prédilection des plateformes de crédit Fintech et privilégient le financement des
entreprises comme au Japon, aux Pays-Bas et à Singapour où ils arrivent à en première position.
L’activité de crédit Fintech en France reste quant à elle très faible ce qui explique le manque de
données la concernant. Enfin l’activité P2P reste importante en Espagne, aux Etat-Unis et en Chine
où les investisseurs sont pour la plupart des particuliers.
Les technologies au service du crédit Fintech ont su montré un intérêt grandissant chez la plupart
des clientèles, mais on a vu que l’ampleur du crédit Fintech variait selon les pays, cela soulève la
question suivante :
3) Facteurs déterminants pour l’adoption du crédit Fintech :
Comme pour les formes de crédit classiques, le crédit Fintech est bien influencé par certains
facteurs. Le premier concerne la croissance économique et financière du dit pays, en passant par
l’évaluation de la qualité du système juridique (Demirguc-Kunt et Levine (2018)). Par ailleurs, le
degré de compétitivité des marchés du crédit peut être un facteur déterminant puisqu’une une
28
faible concurrence au sein du système bancaire pourrait faire augmenter les marges
d’intermédiations et donc cela peut être un terrain propice au développement des structures de
crédit Fintech.
La réglementation financière en vigueur est aussi prise en compte. On peut penser qu’un
durcissement de celle-ci à l’égard du système bancaire, pourrait encourager les individus à recourir
à de nouvelles formes de prêts. Elle peut donc être porteuse d’externalité. En effet cela pourrait
freiner l’effort d’innovations et empêcher l’arrivée de nouveaux entrants sur ce marché alors qu’une
politique d’innovation plus souple encouragerait la compétitivité. Par ailleurs, le recours à
l’arbitrage réglementaire pourrait aussi jouer en leur faveur des nouveaux acteurs en comparaison
avec un secteur bancaire traditionnel soumis à des règles plus strictes. Ces implications pourraient
donc donner un rôle important aux plateformes de crédit Fintech dans les pays où l’accès au crédit
est plus difficile, en comblant ce manque à gagner. Ces plateformes pourraient s’accaparer de
nombreux marché si elles sont à même de mieux cerner les informations sur leurs emprunteurs et
d’anticiper les risques de faillites ou d’insolvabilité.
Selon Rau (2017), les facteurs de l’activité des Fintech dépendent des barrières à l’entrée et de
certains ratios dont celui de la profondeur du système financier obtenu en calculant le rapport entre
le ratio crédit et le PIB du pays. Ces deux facteurs soutiennent l’activité financière et plus
précisément celui du financement participatif (investissement en fonds propres et dons) , en
contrôlant la corruption et la qualité de la réglementation.
Le financement participatif serait plus présent dans les pays où les intermédiaires ne connaissent
pas une concurrence rude et où le ratio de profondeur du système financier est plus élevée (Recours
au crédit plus élevé par rapport au financement par le marché). Comme le suggère Navaretti et
al.(2017), l’investissement dans les plateformes P2P (en % du PIB) est plus important dans les pays
au système financier très profond et plus faible dans les pays au système financier peu profond.
Pour donner plus de lumière à cette partie, nous présenterons une analyse de régression pour
comprendre dans quelle mesure la réglementation et le PIB par habitant impactent le
développement du crédit Fintech dans certaines économies.
Graphique 3.4 : Régression linéaire
29
Source : Stijn Claessens,Jon Frost,Grant Turner,Feng Zhu,(septembre 2018), « Les marchés du crédit
fintech à travers le monde : taille, moteurs et enjeux de politique publique », rapport trimestriel.
Les données bi variée « PIB par habitant » et « rigueur réglementaire » montrent une relation non
linéaire positif positive du crédit Fintech avec le PIB par habitant (graphique 2.4, cadre de droite) et
une relation négative avec la rigueur de la réglementation bancaire (cadre de droite). Ici, les
données de la rigueur réglementaire sont extraites de l’enquête de la banque mondiale sur la
réglementation et le contrôle des banques (Bank Regulation and Supervision Survey). C’est aussi un
indice compris entre 0 (réglementation très stricte) et 1 (réglementation très souple), ce dernier
varie en fonction des exigences en fonds propres des banques et au pouvoir juridique des autorités
de contrôle et de régulation entre autres.
Pour comprendre l’influence que peut avoir certains facteurs sur le développement du crédit
Fintech, nous transposerons l’analyse à 61 économies dans le monde sur la base de l’équation de
régression multivariée. Celle-ci s’écrit comme suit :
Où 𝑐𝑖 est le volume du crédit Fintech par habitant en 2016, 𝑦𝑖 est le logarithme du PIB par habitant
dans le pays 𝑖, 𝑦𝑖² est un indicateur de non-linéarité de la relation, 𝐿1𝑖 est l’indice de Lerner qui va
venir indiquer le pouvoir de marché imposé par le secteur bancaire dans le pays i, et 𝑅𝑆 va nous
renseigner sur le niveau de rigueur réglementaire du secteur bancaire dans le pays i et enfin, 𝜀𝑖
comme variables muettes. Les variables explicatives seront approximées par une moyenne sur
plusieurs années pour ne pas laisser des petites variations influencer les résultats.
Tableau 3.5 : Résultats de la régression :
Source : Stijn Claessens,Jon Frost,Grant Turner,Feng Zhu,(septembre 2018), « Les marchés du crédit
fintech à travers le monde : taille, moteurs et enjeux de politique publique », rapport trimestriel.
𝑐𝑖 = 𝑎𝑖 + β𝑦𝑖 + β𝑦𝑖2
+ 𝛾𝐿1𝑖 + 𝛿𝑅𝑆𝑖
+ 𝜀𝑖
30
Interprétation des résultats de la régression :
Le PIB par habitant est bien corrélé positivement avec le volume de crédit Fintech par habitant d’un
pays et en tant qu’indicateur de la richesse nationale, il est tout autant corrélé avec les autres
variables explicatives cités plus haut. Le 𝑦𝑖2
étant négative, les résultats suggèrent qu’une valeur
trop importante du PIB par habitant dans un pays produirait l’effet inverse sur l’activité du crédit
Fintech (exemple : trop de concurrence sur le marché des prêts).
L’indice de Lerner nous indique qu’une activité de crédit Fintech est d’autant plus intense dans les
pays où il y a une faible concurrence ce qui concorde avec le résultat de 𝑦𝑖2
. Bien que le crédit
Fintech ne soit pas une initiative couteuse dans ces pays-là, ce résultat reste peu significatif.
Quant à la rigueur réglementaire, l’analyse montre qu’une réglementation bancaire plus stricte
empêcherait l’exercice d’une activité de crédit Fintech ou du moins la découragerait. C’est donc une
relation positive, puisqu’à l’inverse, les technologies financières ont un cadre juridique plus souple
dans les pays où la réglementation bancaire est peu contraignante. Cependant, ce résultat est en
contradiction avec l’idée selon laquelle les Fintech seraient enclines à investir dans les économies
où le système financier est plus profond, donc avec un radio crédit/PIB élevé.
Enfin pour ce qui est des valeurs muettes, certains facteurs propres à certains pays dont la Chine,
les Etat-Unis et le royaume Unis peuvent jouer un rôle déterminant sur le volume échangé dans le
cadre du crédit Fintech. En effet, les valeurs de la colonne 2 relatifs à ces pays,sont plutôt surestimés
par rapport aux autres variables du modèle.
Conclusion de l’analyse :
Le PIB/ Habitant ainsi que le terme quadratique (PIB/Habitant)² expliquent respectivement 64% à
78% de la variance du volume de crédit Fintech par habitant, la rigueur réglementaire 14 à 20%,
l’indice de Lerner 1 à 2% et enfin, les coefficient muets pour la Chine, les Etat-Unis, le Royaume Unis
respectivement 10,5 et 6%. Les facteurs explicatifs du crédit Fintech globale se rapproche du résultat
du crédit Fintech entreprises avec un R² proche de 0,525 Pour le crédit Fintech accordé aux
particuliers, les résultats sont peu significatifs avec un R² de 0,181.
Enfin, la réglementation bancaire est la seule variable qui semble impacter l’activité de crédit
Fintech au vu des coefficients de corrélation ( -11,550,-9,091 et -8,101). La question de la
réglementation sera plus développée lors de la dernière partie de ce travail pour cerner les défit
posés aux régulateurs quant aux développement de ces structures.
Historiquement, les innovations financières ont été un catalyseur pour les différents changements
structurels du système financier. Les innovations de produits, organisationnel ou de business
models ont pu apporter de nouvelles façon de créer de la richesse mais ont aussi profondément
modifier la façon avec laquelle la relation client s’établissait. Cependant, bien que porteuses
d’opportunités, nombres de Fintech semblent poser des risques qui sont tout autant quantifiables
que ceux présent chez les institutions financière traditionnelles. Dans la partie suivante, on
s’interroge sur l’impact des Fintech sur le système financier en évaluant les opportunités comme les
risques qui émanent de l’arrivée des nouveaux entrants.
31
IV) Impact des innovations Fintech sur le système financier
1) Avantages versus inconvénients :
Le digital au service de la finance a amélioré l’accès aux services financiers. Selon la base de donnée
Global Findex de la Banque Mondiale (2017), seulement 6 adultes sur 10 ont un compte bancaire,
alors qu’on compte plus d’appareils mobiles que de personnes dans le monde. C’est le signe qu’une
inclusion financière est en train de se résorber et qui tend à s’accélérer au fil des années avec
l’intégration des nouvelles technologies permises par la Fintech, ce qui offre plus d’opportunité de
détenir un compte bancaire et de jouir de services en lignes tiers. Les banques incluent déjà une
offre bancaire riches en produits et services. Les Néo-banques en tant que concurrentes directes,
viennent apporter leurs savoir-faire dans ce marché régulé en améliorant l’offre bancaire de base
avec des fonctionnalités personnalisables et une application embarquée sur smartphone pour la
gestion de comptes à distance.
Par ailleurs, avec la résorption de la crise financière internationale, le coût de l’intermédiation
financière continue de baisser grâce à l’amélioration des process et une augmentation de la
concurrence et l’offre sur ce marché. C’est également le résultat de l’adoption de nouvelles
techniques qui ont induit à cette baisse du coût de revient. On la doit particulièrement au Big Data
qui utilise une variante de l’intelligence artificielle (IA), appelé « Machine learning » ou « deep
learning », mais le deuxième est plus utilisé dans le cadre de l’aide à la décision, en combinant
plusieurs algorithmes. Cela est aussi valable pour les Fintech utilisant le Big Data dans le but de
prédire le risque associé au remboursement d’un crédit mais aussi pour améliorer l’expérience
client.
Cela dit, les Fintech détiennent un avantage compétitif en terme de sélection des emprunteurs, car
en améliorant ses modèles statistiques destiné à cet effet, elles peuvent combiner plusieurs types
de données, structurées ou pas, pour anticiper le risque de défaut.
Bien que son apparition est récente, l’évaluation du rôle crédit Fintech et son utilisation par les
clients finaux s’avère encore difficile. Les nouveaux dispositifs réglementaires relatifs à la protection
des données pour citer, la RGPD, limitent cette évaluation. En s’appuyant sur certains travaux, nous
pouvons néanmoins tirer quelques conclusions sur la disponibilité du crédit Fintech en terme
d’opportunité mais également de risques.
Selon les travaux de Jagtiani et Lemieux (2018), l’exemple de LendingClub, en tant que plateforme
P2P a bien une capacité de prédiction de la performance de ses prêts qui est beaucoup plus fiable
comparé à celle des banques. En effet, les empreintes numériques récupérés pour effectues
l’évaluation du risque de crédit produit de meilleurs résultats qu’une évaluation qui se baserait
uniquement sur le recours au système de scoring dans les banques. La possibilité d’obtenir des
conditions de prêts favorables rentre aussi dans le cadre de cette évaluation c’est ce qui a permis
aux Fintech de réussir le pari de l’inclusion financière et ont su élargir l’accès au crédit à toute la
population mondiale.
Pour se faire une idée des différentes implications sur le secteur bancaire, il serait judicieux de
dresser un comparatif des bénéfices VS risques apportés par les Fintech qui ont ce pouvoir disruptif
32
non négligeale. Le graphique suivant présente les opportunités et les risques qui apparaissent sur la
base d’une analyse de publications du BIS impliquant également les consommateurs de services :
Schéma 4.1 : Opportunités et risques naissants des innovations financières
Source : Financial Stability Board (Juin 2017), “Financial Stability Implications from Fintech”
Mais il s’avère nécessaire d’indiquer qu’il n’y a pas seulement une part d’opportunité dans la
présence des Fintech mais également des risques sur le système financier et sur le consommateur.
A noter que la nature des risques bancaire présent dans le tableau peuvent évoluer dans le temps
affectant sensiblement le modèle d’affaire des banques.
Ces derniers peuvent également se décliner comme suit :
o Risque stratégique : Le potentiel d’une fragmentation rapide des services bancaires via les
Fintechs ou bigtech crée un risque qui pense sur la rentabilité à long terme des banques. Les
acteurs financiers actuels risque de perdre une partie importante de leurs parts de marché si les
acteurs disruptifs viennent à proposer des services à prix plus abordable tout en répondant au
mieux aux attentes des clients. Dans l'environnement actuel, une détérioration de la rentabilité
due à la perte de leurs clientèles pourrait affaiblir le rôle de vitrine des banques, ce qui pourrait
impliquer davantage de prise de risque des banques dans des activités autres que celles du crédit
et de dépôt, faisant chuter les taux d’intérêts encore plus.
33
o Risque opérationnel élevé – dimension systémique: l’avènement des Fintechs mène à plus
d’interdépendances entres les acteurs de marché (Banques,Fintechs et autres intermédiaires)
et les infrastructures de marché ce qui a pour résultat un passage d’un risque technologique à
un risque systémique en particulier où les services financiers sont concentrés autour d’un ou
plusieurs groupes . Cela a pour conséquence de rendre le système bancaire beaucoup plus
complexe, et donc plus sujet à des faillites, en introduisant des nouveaux acteurs ayant une
faible expérience et expertise en matière de gestion du risque opérationnel.
o Risques opérationnel élevé – dimension idiosyncratique : Les anciens systèmes d’informations
des banques peuvent ne pas être suffisamment adaptables. La plupart tissent des partenariats
avec des Fintechs ou sous-traitent une partie de leurs activités à d’autres entreprises
technologiques réduisant la transparence des opérations engagées. En faisant de plus en plus
appel à des tiers, il y a plus de risque d’atteinte à la protection de données privées, de
confidentialité, de blanchiment d’argent, cybercriminalité et pour la protection du
consommateur.
o Difficultés pour satisfaire aux exigences de conformité et notamment en matière de lutte
contre le blanchiment et de financement du terrorisme :
Le risque de perte de la relation client peut entraîner une perte de revenus et d'opportunités de
ventes croisées. Du côté de la conformité, les banques doivent adresser un processus de
surveillance adaptée dans le cadre de la LAB/CFT si elles interagissent avec des start-ups dites
Fintechs. En effet, si un client effectue des paiements par carte bancaire ou en passant par des
virements bancaires, la banque détient une part de responsabilité pour l’accès et
l’authentification du client et peut donc courir un risque de fraude. Par ailleurs, cela a pour effet
d’augmenter le risque de contrepartie l’obligeant à surveiller les différentes actions des Fintechs
partenaires dans le cas où le client subirait une perte ou en cas de manquement aux obligations.
Enfin, on parle aussi du risque de non-respect des règles de confidentialité des données qui peut
augmenter davantage avec le développement des partenariats susceptibles de créer de l’aléa
moral.
o Risque de cybercriminalité : Le risque de cyber-criminalité est susceptible d’augmenter à
l’avenir. Les nouvelles technologies et la création de nouveaux business models participent à
l’augmentation de ce dernier et l’interdépendance des services pèse donc sur la question de la
sécurité.
D’un autre côté, une dépendance aux APIs, au cloud computing ou tout innovations peut rendre
le système bancaire plus vulnérable et exposer des données sensibles à des abus de droits ou
usurpations.
o Risque de liquidité et de ruées :
34
L'utilisation des nouvelles technologies et des nouveaux agrégateurs permet aux clients de
changer automatiquement d’établissement bancaire, et ce malgré des coûts de sortie élevée qui
sont supposés retenir la clientèle.
Ce changement de compte se fait au détriment de la liquidité bancaire et peut créer des
mouvements de ruées si jamais des structures comme les néo-banques arrivent à bien se
différencier de ses concurrents.
Si un plus grand nombre d’acteurs sont impliquées dans l'offre de produits et de services financiers,
une ambiguïté demeure présente en ce qui concerne les responsabilités des différents acteurs dans
la chaîne de valeur, ce qui pourrait accroître la probabilité du risque opérationnel. Au sein d’un
réseau bancaire qui intégrerait de nouvelles entreprises technologies, celui-ci pourrait accroître la
complexité des risques opérationnels si les contrôles ne parvenaient pas à suivre. Le principal
challenge pour les institutions financières serait de surveiller leurs activités qui émanent de
structures tierces pour éviter une externalisation du risque. Cela aura pour effet d’impacter
d’avantage la concurrence sur ce marché si ces activités venaient à être concentré au niveau d’un
grand groupe par exemple. Là où les Fintechs occupent la fonction de fournisseur de services, de
sous-traitant, ou de fournisseurs d’interface client, les banques doivent coordonner des actes de
diligences adéquates suivant la nature et le degré du risque.
Les Fintech portent en elles un autre type de risque, qui serait lié à leur position dominante sur le
marché des services financiers. Ces derniers consolideraient leurs activités et exploiterait leurs
externalités de réseau pour augmenter les coûts de sorties et ainsi profiter d’une faible concurrence.
Elles favoriseraient ainsi l’utilisation de nouvelles infrastructures qui deviendront vite vitales pour
l’activité des banques pour réaliser de la prospection clients avec un accès de plus en plus couteux.
L’un des atout des avantages majeurs des Fintech, est l’offre de packaging similaire à celle déjà
commercialisé au sein de la banque de détail mais qui offre plusieurs fonctionnalités à l’utilisateurs.
Enfin, l’utilisation des données est au cœur des débats aujourd’hui en ce qui concerne leurs
utilisation légitimes et éthiques. Un risque anti-concurrentiel pèse sur l’utilisation des données
clients au vue des capacités offerte par les nouvelles prouesses technologies (Big Data,Cloud
computing…). Les Big Tech ont ainsi su collecté des quantités de données massives pour un coût
quasi-négligeable. On peut parler alors de l’apparition d’un nouveau type de monopole, appelé
« monopole de données » qui confère aux big tech le rôle d’acteur discriminant et de « faiseur de
prix ». Non seulement, cette structure de monopole peut évaluer la solvabilité effective du client
pour un contrat de prêt, mais elle peut également forcer les individus à payer le prix le plus élevé
possible qui égaliserait ainsi leurs dispositions maximales à payer.
Bien qu’une discrimination par les prix peut favoriser une augmentation des économies d’échelles
en faisant augmenter les profits et donc une plus grande redistribution de la valeur ajoutée, elle
peut également impacter négativement le bien-être social. En effet, l’utilisation des données
personnelles peut impacter la prise de décision de certains acteurs comme c’est le cas chez les
assureurs, qui peuvent discriminer leurs clients selon leurs classes de risque. Les algorithmes utilisés
par les Fintech pour leurs sélections de clients peuvent développer un biais envers ces classes
creusant ainsi les inégalités au sein de la population.
35
Par ailleurs, des anecdotes suggèrent que certaines données peuvent également être exploitées
sans en avertir pour autant les utilisateurs de plateformes en lignes, et avec les empreintes digitales
retrouvés sur le web, les nouveaux acteurs disposent d’une mine d’informations qui peuvent s’en
servir pour « influencer » l’envie et la façon de consommer.
Pour la suite de ce travail, nous le consacrerons à voir de plus près un des objectifs des régulateurs
au niveau de l’unions européenne en ce qui concerne l’accès aux données via les canaux digitaux
depuis maintenant quelques années. En effet, Il y a une accélération de l’ouverture des système
d’informations des banques aux prestataires de services financiers et autres entreprises
technologies tierces, ce qui a pour conséquence une libéralisation des échanges des données et sert
tout un écosystème, dont Fintechs, BigTech, assureurs, régulateurs…
2) L’ère de l’Open-Banking :
Un des enjeux majeurs qui pèsent actuellement sur l’avenir du secteur bancaire partagé avec les
Fintech, est cette possibilité de s’ouvrir sans crainte d’une atteinte aux données clients de sorte à
garantir leurs protections et de sécuriser les transactions. Les banques, et les nouveaux acteurs non-
bancaires, Néo-banques et autres fournisseurs de services financiers veulent tous être acteur d’une
nouvelle industrie financière où la « Data » pourrait servir de propulseur d’activité. Cette
préoccupation trouve sa source dans l’évolution de la réglementation bancaire, notamment en ce
qui concerne la nouvelle directive européenne relatives aux services de paiements DSP2, adopté
depuis 2016, et qui offre un cadre plus avantageux pour l’ouverture des système d’informations.
Cette nouvelle directive a permis la convergence vers un marché européen plus intégré en terme
de fourniture de services de paiements,en offrant les mêmes avantages pour les nouveaux entrants,
en protégeant les utilisateurs et baissant leurs prix. Toutefois, ces fournisseurs de services présent
en tant que Fintech, sont soumis aux règles imposées par la RGPD, avec une obligation d’informer
les clients sur la façon avec laquelle leurs données seront traitées et si celles-ci seraient utilisées et
cédées à des tiers. Une ouverture des données qui devra par ailleurs être soumise à l’aval du client
avec un droit à la rectification et à la suppression de leurs données à tout moment.
Cette orientation vers l’open-banking qui se poursuit actuellement propose une nouvelle façon de
penser les services financiers et permet de faciliter les transactions des clients en offrant flexibilité
et instantanéité.
Schéma 4.2 : Avant et après l’ouverture des informations clients
36
Source : Deloitte, (2017) « How to flourish in an uncertain future Open banking »
Quel impact ?
En « Closed Banking », la relation client est essentiellement dominé par la relation directe entre de
la banque et son client. Cette dernière fournit l’essentiel des services don le client a besoin.
Concrètement, ce qui change avec le nouvel modèle « Open banking », c’est cette ouverture à de
nouveaux produits et services innovants qui ont été pensé pour aider à améliorer l’expérience client,
pour les particuliers, petites et moyennes entreprises ou grandes entreprises. Cette transition qui
s’est imposée avec la mise en application de la DSP2 vient donner au client plus de choix, par
exemple, il est possible maintenant de consulter l’ensemble de ses comptes via une plateforme en
ligne, donc un fournisseur de service bancaire tiers. Il n’est donc plus obligatoire de passer par
l’application native de sa propre banque pour le faire. Cette nouvelle façon d’aborder ses finances,
on l’a dû aux agrégateurs de comptes ou encore aux comparateur en lignes.
En effet, on peut citer l’exemple de Bankin’ qui est une interface qui offre à ses utilisateurs une
gestion optimale de son argent avec comme défi : rendre la prise de décision et la gestion des
finances plus simple quelle que soit la provenance des revenus. Des vrais conseiller ainsi que des
algorithmes travaillent conjointement pour permettre à l’utilisateur de voir de plus près ses
différents fluxs entrants et sortant, de mettre en place un budget pour une dépense définie, ou
encore, pour faire une prévision sur son solde bancaire en fin de mois. Toutes sont des
fonctionnalités qui sont essentiel pour le client et mettent en lumière le rôle grandissant qu’a
l’Open-banking sur dans la relation client. La plateforme en ligne protège également ses utilisateurs
puisque celle-ci est agrée par l’ACPR en appliquant les mêmes standards prudentiels que les grandes
banques internationales, et bien sûr bénéficie du même encadrement par la DSP2 en laissant le
choix au client d’utiliser le service qu’il souhaite.
Source : www.bankin.com , consulté le 20/05/2020
Du côté des banques, celles-ci ont une obligation de mettre en place, ce qu’on appelle en jargon
informatique, « API ». Il s’agit d’un programme informatique qui va permettre à d’autres structures
tierces de se brancher aux système d’informations des banques en créant donc des passerelles pour
faciliter la communication et les échanges de données. L’API bancaire, a lui pour objet de donner
accès à des informations comme celles liés à au comptes, aux transactions, virement etc… L’API peut
donc être un véritable levier d’innovation pour les banques comme pour les Fintech, que ce soit
pour l’agrégation de compte, solutions de paiement, d’investissement ou autres.
3) Cas français :
Schéma 3 : Panorama des API bancaire en France depuis 2011
37
Source : KPMG, 1 er semestre 2019 « Pulse of Fintech »
Chaque établissement bancaire a donc une obligation légale de créer et d’ouvrir leurs API mais
celle-ci ne doit pas être vu en tant que contrainte, bien au contraire, elle doit plus que jamais
permettre de découvrir les opportunités que peut offrir un écosystème tourné vers l’open-
banking où les services financiers seraient de moins en moins fragmentés.
Du côté des innovations émanant des Fintechs, on peut citer l’exemple de Particeep, qui est une
solution destinée aux banques, aux société de gestion, courtier d’assurances et bien plus. Cette
structure est donc à leurs services via son API « BankInsure », et propose de commercialiser des
services bancaires et offres de produits bancaires en ligne. Cette solution propose également un
back-office depuis la plateforme tout en laissant la banque administrer les données clients qui la
concerne.
Particieep est aussi un acteur qui veille à sécurité et la confidentialité des clients des banques en
proposant un service d’authentification forte et de vérification d’identité. Ainsi pour toute
souscription en ligne, Particeep propose les services suivants :
 Service d’authentification forte
 Service de collecte de données
 Service de vérification et d’automatisation des points de contrôle
 Service de vérification de pièces d’identité (tiers)
 Service de scoring (Particeep et tiers)
 Service de tarification
 Service de génération automatique de convention
 Service de signature électronique (tiers)
 Service de création de compte bancaire (tiers)
Mémoire sur : Les Fintech
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Mémoire sur : Les Fintech

  • 1. 1 Master Monnaie Banque Finance Assurance Parcours Métiers de la Banque de Détail Année universitaire 2019 – 2020 Mémoire de fin d’études Les Fintechs Rédigé par Yassine TALBI Sous la direction de Michael Brei
  • 2. 2 SOMMAIRE : Introduction ..................................................................................................3 I) Définition et phases d’évolution ...................................................................4 - Qu’est-ce qu’une Fintech ? ...........................................................................4 - Comment ont elles évoluées ? .....................................................................5 II) Les activités financières ................................................................................6 - Description de l’écosystème .........................................................................6 - Classification des Fintech ..............................................................................8 - Types d’innovations......................................................................................15 III) Quelle place occupent les Fintechs au sein du marché du crédit ? ...............24 - Fonctionnement du crédit Fintech ................................................................24 - Evolution du crédit Fintech ...........................................................................26 - Facteurs déterminants pour l’adoption du crédit Fintech.............................27 IV) Impact des innovation Fintechs sur le système financier..............................31 - Avantages versus inconvénients...................................................................31 - L’ère de l’Open-Banking................................................................................35 - Cas français ...................................................................................................36 V) Quelle régulation adopter face aux Fintechs ?..............................................39 - Les défis inhérents à leurs développements .................................................39 - Conduite de la conformité : Rôle des Regtech et Suptech ............................42 - Panorama des Regtech françaises.................................................................43 Conclusion.....................................................................................................44
  • 3. 3 Introduction : Depuis la bulle internet, le paysage financier ne cesse de subir de profonds changement qui évoque aujourd’hui l’image d’un marché de service financiers en pleins essor et en pleine fragmentation. En effet, la transformation des firmes permise par le digital est un long processus qui s’accéléra après la crise de 2008, lorsque les institutions financières subissent un durcissement continue des règles encadrant leurs activités et une clientèle de plus en plus avertis sur les risques engendrés par une telle crise. Il en va de soi de voir apparaitre de nouveaux comportement d’individus qui se caractérisent par une perte de confiance envers les acteurs traditionnels, et expriment en même temps un intérêt marquant pour des services innovants que les banques, par exemple telles qu’on les connaissait, n’étaient pas en mesure de les fournir. Ces nouvelles innovations peuvent se décliner en service de paiements mobile, en conseil automatisé ou encore en outils de gestion de compte bancaire personnalisé. Ce travail va se pencher ainsi sur l’analyse de ces nouvelles structures, appelée « Fintech » qui est la contraction de « Finance » et « Technologie », en expliquant leurs raisons d’être, et en distinguant leurs différents apports. L’objectif va être d’expliquer ce changement d’habitude de consommation constaté, notamment chez les jeunes adultes, en déterminant l’impact des innovations Fintech sur son écosystème. Par conséquent, on peut se poser la question suivante : Comment l’émergence des Fintechs transforme-elle la relation client à l’ère du digital ? Mais aussi comment adapter leur encadrement ? Pour pouvoir y répondre rigoureusement, ce travail a été structuré en cinq parties : La première, va d’abord définir le phénomène de « Fintech » et comprendre dans quelle mesure ce Business model est soutenable. Ensuite il s’agira de mettre en lumière les phases d’évolution de ces nouveaux acteurs avec une chronologie prédéterminée. La seconde partie abordent les différentes activités des Fintechs et leurs classifications, en passant par une description de leurs écosystèmes. Le troisième point nous permettra discuter de la place des Fintech sur le marché du crédit, l’occasion de découvrir l’activité de financement alternative de type « crowdfunding ». Ensuite, il s’agira d’évaluer les pour et le contre de l’avènement des Fintech en tant qu’acteurs disruptifs, mais il s’agira également de découvrir le concept d’’Open banking en tant qu’opportunité qui a été mise en place suite à la nouvelle directive des services de paiements (DSP2). Enfin, nous finirions ce travail en nous penchant sur la question de la réglementation concernant ces nouvelles structures qui restent encore des sujets d’expérimentation pour le régulateur au vue de la complexité des business models de chaque entité. Lors de cette dernière partie, il sera introduit quelques nouveaux outils qui améliorerait le travail du superviseur, notamment grâce à l’introduction de structure dites « Regtech » ou encore « Suptech ».
  • 4. 4 I) Définition et phases d’évolutions : 1- Qu’est ce qu’une Fintech ? Le terme « Fintech » peut prendre plusieurs connotations, celle-ci prend surtout la forme d’une structure jeune pousse capable d’opérer à la fois en tant que banque en ligne, prestataire de service de paiement, spécialiste en assurance, en conseil financier, ou encore comme outil d’aide à la décision en ce qui concerne les projets d’investissements. En effet, la contraction du mot Fin-Tech donne bien une idée sur le type d’acteur et aux type de services concernés, à savoir, des startups ou PME donnant naissances à des innovations technologiques et s’en servent pour réinventer la finance dans un objectif de disruption. Avec ces innovations, elles viennent modifier le rapport du public face aux institutions financières, en apportant des solutions innovantes qui révolutionnent l’expérience perçue par le client. Ces dernières utilisent le digital pour implémenter leurs innovations en ayant conscience que les clients cherchent de plus en plus à avoir l’offre la plus avantageuse et la plus complète possible pour leurs besoins. Avec l’arrivée des Fintech, le regard porté sur les services financiers a drastiquement changé, dans une ère où les services sont exécutés en quelques clics et de façon instantanée. Cette exigence sur la personnalisation des services marque un comportement de disruption majeur à l’initiative des clients, qui encourage le développement des Fintechs dans les services bancaires et financiers, comme avoir à disposition une banque à emporter partout sur son mobile, ou accessible en un clic avec des fonctionnalités personnalisables selon chaque profil de client. Ensuite, pour avoir une idée claire de quoi on parle, il est important de citer certaines caractéristiques qui nous permettent de définir un acteur de la Fintech. A partir de là, on peut estimer si oui ou non leurs Business model est soutenable dans le temps : o La Fintech est donc une startup parmi d’autres types de structures, capable de se projeter dans l’avenir et d’anticiper les évènements susceptibles d’impacter leurs cœur d’activité, tout en gardant une vision claire de son projet. En effet, certains signaux qui apparaissent au sein du marché des services financiers sont là pour guider les stratégies émanant des Fintechs. o Sa stratégie mise en place doit être efficace et flexible pour mener à bien des objectifs sur le long terme. o Les Fintechs doivent leurs réputations à leur orientation sur l’expérience client en se basant sur des besoins concrets pour développer leurs innovations. La dynamique vient donc de l’environnement extérieure de la Fintech plutôt que l’inverse. Elles jouissent d’une capacité à coopérer avec les institutions financières, notamment les banques, et en profitent comme levier d’innovation. En effet, celles-ci travaillent dans un environnement flexible, que ce soit en interne, ou en externe avec tout type d’entreprises tierces, d’institutions financières, régulateurs et actionnaires, assurant ainsi un levier important mais aussi, une croissance de l’écosystème qui l’entoure.
  • 5. 5 o Enfin, les Fintechs sont des acteurs dit « agiles », capable de s’adapter à leurs environnements économiques, aux mœurs et aux habitudes des individus, avec une vocation d’être toujours à l’affut des défis à relever pour le bien-être de la société. 2- Comment ont-elles évolués ? : Il est important de distinguer trois principales phases d’évolution de la Fintech Selon Arner (2015). Pendant la période allant de 1866 à 1967, alors que les services financiers étaient interconnectés dans une ère où la technologie reposait encore sur des procédés analogiques par opposition au digital. Mais c’est bien à partir de cette période qu’on on a vu les prémices d’une entité appellé « la Fintech ». A partir de 1967, la transformation de l’ère analgoqiue vers l’ère digitale était déjà en marche avec le développement des technologies de de l’information et de la communication(TIC) mais aussi avec une nouvelle façon de traiter les transaction financière. En 1987, on observait une globalisation des services financiers notemment dans les pays développés avec une digitalisation de plus en plus étendues aux services financiers. Cette vague d’innovations se poursuivra jusqu’en 2008 quand les acteurs traditionnelles usaient de la technologie pour conserver leur place de leader sur le marché des services financiers. Mais depuis 2008, on entre dans une nouvelle ère, celle de la disruption, où des acteurs de plusieurs horizons commençaient à fournir des produits et services financiers directement à leur partenaires d’affaires et aux consommateur. Aujourd’hui le constat n’est pas différent, cependant il y a une vrai interdépendance des industries aux machines virtuelles. Appelée digitalisation, cette prouesse permet différents fonctions allant de la collecte et l’implementation de données, à un niveau sans précedent. A l’instar du contexte actuel, il est possible d’imaginer une phase où les initiatives émanants des Fintechs auraient plus d’impact et intensifieraient leur activités en partenariats avec les institutions financières traditionnelles, voire un scénario où il ne serait pas évident de distinguer start-up, banque ou assurance par exemple. Mais cela ne serait pas sans incovénients puisqu’il nécessite un échange des systèmes d’informations entre acteurs traditionnelles et Fintech, ce qui peut être à la fois source de vulnérabilité et de risque de sécurité pour le prestataire et à la fois pour le client final. Pour permettre de concrétiser un tel système aggrégé, de nombreux tests doivent être mis à épreuve durant le processus de développement pour assurer un devoir de due dilligence. La Fintech est donc une startup parmi d’autres types de structures, capable de se projeter dans l’avenir et d’anticiper les évènements susceptibles d’impacter leurs cœur d’activité, tout en gardant une vision claire de son projet. En effet, certains signaux qui apparaissent au sein de l’environnement financier sont là pour dicter des stratégies efficace et flexible pour mener à bien leurs objectifs sur le long terme. Les Fintechs doivent leurs réputations à leur orientation sur l’expérience client en se basant sur des besoins concrets pour développer leurs innovations. La dynamique vient donc de l’environnement extérieure de la Fintech plutôt que l’inverse. Elles jouissent d’une capacité à coopérer avec les institutions financières, notamment les banques, et en profitent comme levier d’innovation. En effet, celles-ci travaillent dans un environnement flexible, que ce soit en interne, ou en externe avec
  • 6. 6 tout type d’entreprises tierces, d’institutions financières, régulateurs et actionnaires, assurant ainsi un levier important mais aussi, une croissance de l’écosystème qui l’entoure. Enfin, les Fintechs sont des acteurs dit « agiles », car ils sont capable de s’adapter à leurs environnements économiques, aux mœurs et aux habitudes des individus avec une vocation à se servir des technologies comme levier d’innovation. II) Les activités financières 1- Description de l’écosystème : Pour aborder les activités financières émanant des Fintechs, nous devons mettre en lumière l’écosystème de celles-ci en regardant de près quelles sont les lignes métiers opérant dans ce secteur d’activité, en passant par les paiements, les services de banque en ligne, le robo advisory, la conformité, ou encore l’assurance pour n’en citer que ceux-là. L’écosystème s’étend à plusieurs autres acteurs, cela peut également concerner également des investisseurs, les autorités de régulations ou encore des institutions qui relèvent d’horizons académiques. Selon l’entreprise de consulting « Erny & Young » (2013), un écosystème harmonisé doit permettre la co-existence de 4 variables : -Premièrement : Une demande suffisante en comptant particuliers, entreprises et institutions financières. Il s’agit donc ici de créer une synergie économique et informationnelle entre les acteurs. -Deuxièmement : Une disponibilité de la technologie et une capacité à innover à travers une culture de talent présente chez divers entrepreneurs et le système académique dans son ensemble. -Troisièmement : Des ressource financières suffisante pour lancer les projets de startups et de Fintechs tel que les initiatives de levées de fonds (Crowd-funding). La levée de fonds peut se faire grâce au capital-investissement lors du lancement de la Fintech à travers une injection de capital par des investisseurs qui permettent à la structure, n’ayant pas accès à des sources de financement stable de se développer. Elle peut également se capitaliser lors de son introduction en bourse via une IPO (Initial public offering) en émettant des titres au grand public. -Quatrièmement : Une politique gouvernementale adaptée à l’effort des innovations pour encourager mais également protéger ces nouveaux acteurs sur le plan économique. Celle- ci se décline avec la régulation de l’activité des Fintechs, en passant par des incitations fiscales et un plan gouvernemental enclin à soutenir les Fintechs tout au long de leurs cycles de vie. En résumé, La capacité de l’écosystème à se développer dépendra cependant de la capacité des Fintechs à déployer des partenariats avec les parties prenantes, comme les institutions financières, en travaillant sur des projets communs, par exemple cela peut se passer par un simple service de conseil aux Banques. Par ailleurs des intérêts communs peuvent émerger et nécessiter un déploiement de grands moyen à travers des fusions-acquisitions à l’initiative des institutions financières pour permettre à la Fintech de dépasser une certaine taille critique et d’accélérer son développement. Les acteurs traditionnels, les pouvoirs publics et les Fintechs ont donc des intérêts qui convergent, dans le sens où ils font partie d’un même écosystème. Ceux-ci vont être argumenter dans la deuxième partie de ce mémoire en ce qui concerne les innovations financières permises par
  • 7. 7 la Fintech car ces dernières peuvent être un sujet complexe pour le régulateur qu’il faudrait aborder avec parcimonie. Shéma 1.1 : Ecosystème de la Fintech Source : Lee and Shin (2018) Fintech: « Ecosystem, business models, investment decisions, and challenges »Business horizons. 2- Classification des Fintechs : Une classification de ces structures nous permet d’avoir une vision large de ce que ces nouvelles structures apportent de nouveau en matière d’innovation financière. C’est aussiune façon de passer en revue leurs différents types d’acteurs dits « disruptif », et comprendre dans quel but ils opèrent sur les marchés des services financiers ? En effet, l’industrie de la finance est bousculée aujourd’hui par des forces qui renforcent l’idée d’une transformation profonde nécessaire pour renouer avec la croissance et améliorer les business models existants. Mais la phase de transformation digitale chez les banques ainsi que chez d’autres acteurs traditionnelle, n’est pas une affaire aisée. Cela est donc une grande opportunité pour ces nouveaux acteurs qui viennent s’accaparer d’un marché en phase de maturation là où la demande bat son pleins. (Koen et al. 2011; Teece 2010). Cette volonté combler l’incapacité des institutions financière à procéder aux innovations exigées par la clientèle, peut être considéré comme la raison d’être des Fintech, en apportant leurs expertises. Dans cette classification nous verrons quelques acteurs d’envergure avec une présentation de leurs activités. Ensuite, nous irons comprendre les raisons qui les ont poussés à prendre d’assaut le marché des services financiers. a) Acteur de la relation client : Service personnalisé apporté par la structure au niveau « front- office » mais également en arrière plan comme pour les CRM :
  • 8. 8 - CRM « Customer relationship management » : Système qui permet à la Fintech d’intéragir avec ses clients et de détecter les opportunités mais également à rationnaliser leurs process dans un but d’amélioration de la rentabilité. - Solutions logiciels dédiés aux centres d’appel, technologie basée sur la VOIP « Voix sur IP » - Technologie pour le paiement électronique et la facturation. - Trading digitalisé et service de banque en ligne Source :https://www.salesforce.com/fr/learning-centre/crm/what-is-crm/, consulté le 30 Mars 2020 b) Acteur dans les services financiers : Ensemble des services déjà proposés par l’industrie bancaire et les acteurs de la finance. - Gestion de portefeuille - Asset management ou gestion d’actif - Gestion des risques de crédit et de marché - Commerce extérieur  L’exemple de PayPal est représentatif d’une entreprise qui offre une variété de service à ses clients, alternativement aux service proposé par la banque de détail. Depuis 1998, et juste après l’avènement du e-commerce, elle opéra son activité sur la base de business model existant en tissant des partenariats avec les acteurs traditionnels. Cette stratégie a permis au secteur bancaire traditionnel et à d’autres Fintech de bénéficier d’une synergie qui n’aurait pas pu avoir lieu aujourd’hui, mais a également permit de de démanteler et de répartir l’ensemble des flux de la clientèle au niveau de l’écosystème en entier.  L’exemple de Wealthfront est dédié à une catégorie d’investisseurs où 60% des clients ont moins de 35 ans, l’entreprise propose une l’offre d’investissement automatisée, éliminant ainsi les coûts de fonctionnement et des équipes chargé des placements. (Adam Nash, PDG de Wealthfront). La stratégie utilisée se base sur une identification de l’aversion au risque du client, le but et l’horizon d’investissement ainsi que le budget consacré par chaque investisseur, faisant d’elle une Fintech qui accorde une attention particulière à ses clients avec une étude de dossier au cas par cas. Avec Wealthfront, les questionnaires de connaissance client sont entièrement digitalisé, et un logiciel dédié à l’automatisation des process, ajuste le portefeuille client selon sa situation actuelle, diversifiant celui-ci et l’optimisant à des fins fiscales.
  • 9. 9 c) Acteur de la conformité : Ensemble de méthodes utilisée par une entreprise pour ces travaux de mises en conformité imposé par les autorités de régulation mais aussi pour ses services internes : - Production de rapport financier et analyses pertinentes. - Compensation des flux commerciaux - Conformité avec la réglementation en vigueur à l’échelle d’un ou plusieurs pays.  L’entreprise Droit Financial Technologies est fondée en 2012 et opère sur le marché des dérivés, notamment pour les OTC, et vient à l’aide aux entreprises et courtier en investissement financier à des fins de conformité, notamment pour concilier les opérations pré-trade et post-trade en utilisant une infrastructure et une base de donnée commune. Ces solutions viennent libérer une charge de travail considérable à ses clients pour leur permettre de se focaliser sur leur cœur de métiers, et en leur faisant économiser ainsi du temps et de l’argent. La logique de cette Fintech c’est également conseiller ses clients surs : Quel instrument acheter ? Quand l’acheter ? et où l’acheter ?  Autre exemple, avec l’entreprise Xero établie en 2006 avec pour objectif de fournir des services adaptés à la comptabilité des entreprises. Son offre est basée sur un logiciel intuitif toujours dans une logique d’externalisation de la charge de travail en donnant aux clients l’opportunité de se recentrer sur leurs activités. Ses derniers sont pour la plupart des PME à la recherche d’une simplification de leurs process, ouvert à la transformation téchnologique, et à l’utilisation du Business intelligence ou informatique décisionnelle pour répondre à des objectifs chiffrés. d) Acteur de Process lié aux entreprises: Application d’activités connexes pour atteindre un résultat précis. - Applications pour fournisseurs de service - Service de bases de données structurées pour les entreprises - Vérification de la qualité des données avant usage sur la base de plusieurs bases de données d’entreprises. - Cybersécurité
  • 10. 10 La sécurité est un élément incontournable pour une entreprise pérenne, cela a donc toujours été un enjeu majeur pour n’importe quelle entreprise de petite ou grande taille. Pour contrer les cybers attaques, il est important de se doter de la bonne technologie pour pouvoir servir ses clients sans crainte de vol de données confidentielles. L’exemple du cloud computing est pertinent car il permet aux entreprises de se doter de solution de paiement et d’un stockage des données grâce à des algorithmes de chiffrement avancées.  SecureKey, est une Fintech canadienne qui offre une expérience client adaptée aux entreprises de e-commerce et même les institutions financières voulant personnaliser leurs offres, en leur offrant un service d’authentification pour assurer la bonne réalisation des transactions en ligne. L’identité du client final est donc vérifiée sur la base du support utilisé par ce dernier en assurant une sécurité optimale. e) Acteur du financement alternative : P2P,B2P,B2B Au sein même du business models émanant des Fintech, existe un marché qui met en relation d’une part, des apporteurs de projets et de l’autre le financement qui peut se faire de différentes façons selon la nature de la transaction. P2P : Une autre forme de relations propre à la Fintech est celle du P2P ou « peer-to-peer » signifiant utilisateur à utilisateur. Au niveau d’une plateforme en ligne, ce service joue un rôle de facilitateur et de négociateurs entre une partie d’investisseurs et des offreurs de projets. Le but étant de rendre compatible certains besoins en financement et donc finalement de concrétiser des projets qui n’auraient pas eu lieu sans l’intervention de ces plateformes. Un règlement est mis en place par la plateforme du service P2P, listant les conditions d’utilisation du service avec des exigences à respecter en matière de respect de la réglementation. La plateforme va donc favoriser un financement alternatif beaucoup plus bénéfique et transparent qu’un financement classique et cela sans pour autant prendre davantage de risque. Pour mettre en lumière le rôle joué par le P2P, nous prendrons l’exemple de la Fintech Lending Club. Ci-après, les étapes retraçant les process utilisées au sein de l’entreprise. 1) Les emprunteurs formulent leur demande de financement via la plateforme en ligne 2) La plateforme s’engage ou pas avec le client
  • 11. 11 3) La plateforme informe leur banque partenaire que la demande du client est recevable et qu’il n’a pas eu d’incident de paiement, mais aussi que l’investisseur est prêt à s’engager dans le prêt. 4) La banque partenaire prend contact avec le client et débloque les lignes de crédits. 5) L’emprunteur renvoie les documents relatifs au contrat de prêt avec toutes les conditions financières appliquées. 6) L’investisseur envoie les fonds requis pour la transaction à la plateforme en ligne. 7) Après le financement, et à la date convenue dans le contrat, l’emprunteur rembourse la plateforme, qui à son tour, rembourse l’investisseur. A noter que les banques ne sont pas exclues du process d’une plateforme P2P. Elles jouent le rôle de partenaire et veillent à apporter le financement moyennant sa rémunération. La Fintech, va elle profiter de sa fonction d’intermédiaire financier ente l’emprunteur et l’investisseur. De ce fait, elle subit moins de pression en matière de régulation et allège ses coûts en jouant ce rôle. B2P : S’agissant du B2P ou « Business to Person », l’exemple du distributeur automatique de billet peut sembler trivial mais il est pertinent. En effet, c’est un des moyens les plus aisés pour n’importe quelle personne de disposer de son argent en quelques clics. Autrement dit, il s’agit d’un service B2P qui offre la possibilité non seulement, de retirer des billets de banques mais également de consulter sa situation auprès de sa banque en temps réel, faisant économiser au client un temps précieux. Si on fait abstraction de l’innovation qu’est le distributeur automatique de billet, on constate deux parties. D’un côté, la banque qui fournit ces services, et de l’autre, le particulier qui a le choix de choisir un des services proposés. Dans le cas appliqué à une plateforme P2P, la Fintech peut cette fois puiser de son capital pour financer directement le projet en question. B2B : Dans la continuité des services qui existent déjà entre plusieurs entreprises, échangeant des biens matériels comme immatériel, la Fintech elle, s’inspire du même modèle pour le répliquer aux services financiers. Leurs initiatives dans les relation B2B, est en même temps un catalyseur pour leurs innovations. Par conséquent, il y a une multiplication des plateformes offrant des services, comme pour le recouvrement des créances, l’affacturage ou encore pour le transfert et la conversion des devises. En prenant l’exemple de Kantox, on comprend l’intérêt d’une Fintech à exploiter les inefficacités de marchés qui sont présentes chez les acteurs du commerce extérieur. En effet, Kantox est venu pour proposer un meilleur service de paiement en devise étrangère pour les entreprises, garantissant un prix totalement transparent. Elle détient 99% des part de ce marché
  • 12. 12 et elle doit cet exploit particulièrement à des clients éduqués sur la question des services financiers. ( Philippe Gelis, PDG et co-fondateur de Kantox ). Avec son offre, Kantox est au service d’une clientèle d’entreprise depuis 2011 avec pour vocation, proposer un prix plus juste tout en pérennisant leurs activités. Pour une autre Fintech opérant dans le marché B2B, Fundbox est une interface client qui fournit des solutions innovantes pour toutes entreprises à la recherche d’un financement adapté. Cela concerne par exemple le financement d’impayés de fournisseurs. Mais à la différence d’un financement classique, celle-ci propose un remboursement avec un taux plus bas, ce qui est avantageux pour la trésorerie. La différence entre la valeur de la créance et le montant réellement payé représente la marge d’intermédiation de la Fintech. Ce type de classification peut donc être représentatif de l’essence même des Fintech. Ce sont des structures qui ont été créé dans le but d’exceller, là où les institutions financières peinent à apporter les innovations nécessaires. Ces initiatives de Fintechs cités plus haut doivent aussi pouvoir profiter des infrastructures existantes afin de répondre à des besoins de plus en plus spécifiques. Maintenant, consacrons-nous au « pourquoi », en s’interrogeant sur les objectifs et les raisons qui ont poussé les Fintechs à amorcer une « révolution » digitale. Pour le comprendre, la dynamique des Fintech se basent sur les effets suivants :  Différenciation : Historiquement, les banques ont toujours su gagné la fidélité de leurs clients tout au long de la relation d’affaire. Mais alors que le digital commence à s’ancrer dans les mœurs, de plus en plus de clients sollicitent de nouvelles plateformes pour satisfaire de nouveaux besoins.  Innovation de produits et de services : La satisfaction client étant un enjeu majeur des Fintechs, celles-ci essayent de toujours avoir un pas d’avance sur les acteurs historiques en se positionnant comme leader de la technologie au service de la finance.  Amélioration de la relation client : Il a toujours été intuitif pour un client d’ouvrir son compte bancaire, ou de souscrire à une assurance à une entreprise historique de par leurs réputations et leurs dominations sur un marché, jusqu’à alors encore verrouillé. Mais la donne change avec l’avènement des Fintech, qui font que la relation client est prise beaucoup plus au sérieux, et souhaitent offrir à leurs clients une expérience encore inégalée.  Une meilleure politique de prix : Les Fintech exploitent le manque à gagner des banques pour offrir une qualité de service souvent négligée. Mais offrir une qualité de service a un coût, celle-ci se basent sur un éventails de produits et de services avec des prix compétitif. On pourrait prendre l’exemple des néo-banques qui proposent des prix de lancement de compte bancaire avec une carte de paiement à 0 euro. (N26,Orange bank..)  Exploitation de marchés : La raison d’être des Fintech est de pénétrer un marché où l’offre est sous-évaluée et une demande plus avertis que jamais auparavant. Gagner ce terrain,
  • 13. 13 c’est pouvoir utiliser cette force comme levier dans leurs phase d’expansion des activités au niveau nationale et internationale. Après avoir expliqué l’intérêt qu’on les Fintech à entrer en compétition avec les acteurs historiques, nous retenons les domaines d’activités où elles sont susceptibles de se différencier en terme de compétitivité prix et hors prix : -L’assurance -La gestion d’actifs -Le crédit aux particuliers et aux professionnels -Le crowdfunding -La banque de détail -La cybercriminalité -Le trading en ligne et le commerce extérieur -Autres : services hybrides. Une autre façon d’aborder les Fintech serait de les classer selon leurs localisations. Ce qui soulève une interrogation : => Comment expliquer leurs présences dans certains pays mais pas dans d’autres ? Pour avoir une vision d’ensemble, nous avons recensé les 100 Fintechs les plus prometteuses à travers le globe pour produire une classification par pays et en déduire les secteurs d’activité concernés. Nous nous basons sur l’étude de KPMG (2019) qui présente les acteurs les plus prometteurs qui disputent les méthodes et les innovations existantes. Il s’agit d’une d’une place de marché où 29 Fintech se partagent un marché international fragmenté :  42 Fintech sont présente en Asie, Australie et Nouvelle-Zélande :  36 Fintechs sont présente en Europe,Royaume-Unis, moyens orient, et Afrique.  22 Fintech sont présentes en Amérique du nord et Amérique du sud. La chine domine largement le classement en apparaissant dans le top 10 des Fintech les plus prometteuses en 2019. On citera les Fintech , Lufax, Xioman Financial ou encore Ant Financial. Shéma 1.2 : Parts de marchés dans les domaines respectifs des 100 Fintechs recensées
  • 14. 14 Source: KPMG, Fintech 100 (2019 “Leading Global Fintech Innovators Report” En effet, la zone géographique est un élément clé pour appréhender le degré d’adoption et de confiance des services délivrés par les Fintechs. C’est aussi comprendre où est ce que ces acteurs ont choisi d’instaurer une certaine inclusion financière et d’engager la relation client. Ici le terme adoption se réfère à l'utilisation généralisée d'une nouvelle application, d'un nouveau produit ou d’un process . Bien que les activités Fintech soient généralement peu concentrées par rapport au reste du système financier, on constate un développement de leurs activités de niches qui est plus apparente dans certains pays, dans les autres , elle est adoptée par la majeur partie de la population et leurs services sont des services du quotidien (Banque en ligne,agrégateurs de comptes, assurance…) Cela donc veut dire que l’adoption d’une Fintech peut prendre forme sans que leurs développements reflètent une quelconque croissance économique dans un pays. Les données ci-après nous éclaire sur la façon dont les services de paiement ont contribué aux PIB de certains pays avec une présente accrue en partie dans le commerce de détail. Pour évaluer le degré d’adoption du paiement mobile, on peut introduire une sous-catégorie des Fintech appelée « Bigtech ». Ces derniers sont des acteurs agiles plus orientés dans «la tech pure », et sont réputés être présent dans certains pays mais pas dans d’autres. En effet,selon World Bank (2019), les nouveaux acteurs participent à hauteur de 16% du PIB chinois alors qu’aux Etat-Unis, au Brésil ou en Inde, il est de l’ordre de moins de 1% du PIB. Cela est expliqué principalement par les habitudes des habitants du pays, ainsi en Chine où le digital est depuis longtemps démocratisé, on a plus tendance à voir des clients posséder un smartphone plutôt qu’un compte bancaire ou une carte de paiement. Par ailleurs, des pays comme l’Afrique, le Chili ou le Bengladesh on compterait 20% de la population qui aurait adopté le paiement mobile plutôt que le paiement en monnaie fiduciaire ou scripturale. Shéma 1.3 : compte bancaire et paiement mobile 17% 19% 15% 27% 9% 13% Assurance Gestion d'actifs Crédits aux particulies et pro Service de paiements Neo-Banques Autres
  • 15. 15 (1) données de World bank (2017) (2) données de World bank (2016) (3) données estimées pour l’entreprise Mercado Libre (4) Paiement mobiles nécessitant des données cellulaires (Data) (5) Moyenne pour les pays développés (6) Participants à un sondage sur l’utilisation d’un compte bancaire ou d’un service de paiement mobile durant les 12 derniers mois. Source : Frost et al (2019); World Bank; Forrester Research; GlobalData; iResearch; Mercado Libre; Nikkei; Worldpay; national data; BIS calculations. Après avoir mis en avant les différents acteurs de la Fintech ainsi qu’une présentation de leurs activités, une deuxième approche de cette partie consisterait à voir les différents types d’innovations qui préoccupent les nouveaux acteurs et participent aux développement d’une nouvelle industrie capable de réinventer les services financiers. 3- Les types d’innovations : L’innovation Fintech suscitent par essence l’intérêt de groupes bancaires, que ce soit pour rechercher un savoir-faire encore inexistant dans la filière, ou pour tisser des partenariats, voire vers intégration complète de l’entité dans le groupe. Les nouvelles technologies utilisées par ces acteurs permettent d’améliorer les produits et les process existants. Cette classification plus théorique est en partie explicative de certaines nouveautés apportées par la Fintech. En effet, des avancées majeurs tel que le Big Data ,l’analytics, IoT (Internet des objets) ou encore le robot-advisor ; sont la conséquence directe et indirecte de ces mécanismes. (Palgrave studies 2017) :  L’innovation produit  L’innovation de processus  L’innovation organisationnelle  L’innovation au sens du business model
  • 16. 16 Les innovations de produit : Les institutions financières doivent prendre en compte l’importance de la transformation en cours du secteur des services financiers sous peine d’être pénalisée et de perdre leur position historique. Une opportunité qui se décline dans de nouvelles façons de penser les services de paiement grâce à des application mobiles sur-mesure. Mais pour l’implémenter sans risque, les banque doivent d’abord pouvoir traiter un grand nombre d’informations et vérifier leurs pertinences avant de s’engager dans cette initiative. De façon paradoxale, les banques peuvent faire appel à des entreprises tierces spécialisées dans le Big Data et des solutions d’analytics pour remplir justement ce rôle important de traitement de données. On peut donc estimer que la présence des Fintech est positive pour le secteur bancaire traditionnel, et on peut espérer voir de plus en plus de partenariats se tisser dans le futur. Qu’est ce que le Big Data ? C’est un ensemble de techniques visant à traiter un nombre colossal de données qui sont généralement collectée à la fois en interne dans l’entreprise et sur son environnement externe. La manipulation des données peut être un processus complexe car il faut remonter tout un réseau de données qui n’est souvent pas évident. Désormais, les techniques actuelles de traitement de données ne sont pas à la pointe de la technologie et nécessite une grande mise à niveau. C’est aussi pour une raison simple : Avoir beaucoup de données peut affiner l’analyse est une bonne chose, mais sans la méthode d’analyse appropriée les résultats n’apportent pas de vraie valeur ajoutée. C’est pourquoi, des startup Fintech ont investi dans le Big Data et qui ont permis aux parties prenantes de l’écosystème de bénéficier de cette avancée majeure. Dans le cadre de cette définition, Le Big Data présente trois caractéristiques, les 3 V « Volume, vélocité, variété » : 1) Le volume de données : Premièrement, la quantité de données devra être suffisamment importante selon la taille de l’entreprise qui souhaite utiliser le Big Data. En effet, les besoins pour une PME ne sont pas les mêmes que pour les sociétés. L'analyse en interne est sujette au flux importants et exponentielle de données qui entrent et sortent de chaque entreprise. On peut donner l’exemple des enregistrements au niveau des centres d’appels, de données issues des capteurs d’ordinateurs personnels, téléphones portables, distributeurs automatique de billet etc… Les données externes peuvent être structurées,et donc extraites des études de marché par exemple et des études comportementales. Les données non structurées peuvent concerner les données retrouvées sur les réseaux sociaux et en partie chez les médias. 2) La vitesse de transmission des données
  • 17. 17 Aujourd’hui, l’enjeu majeur pour les institutions financières c’est d’être capables de traiter, d'accéder, d'analyser et de communiquer le plus rapidement possible, des informations susceptibles de les guider dans la prise de décisions, notamment pour atteindre des objectifs opérationnels. Selon Bhargava (2014), ces dernières doivent aussi veiller à réduire leurs temps de réaction pour optimiser la transparence et la vente croisées en multi-canal. Il faudrait également fournir aux collaborateurs d’une entreprise, les documents les plus pertinent pour travailler efficacement. 3) La variété de données : La plupart des données récolté par les institutions financières ou autres entreprises, ne sont pas structurés (environ 85%). Cela donc signifie que cette partie non structurée nécessite un traitement plus sophistiqué afin de les structurer et pouvoir en tirer des bénéfices. Cela peut concerner par exemple les données où des pics sont atteint de façon irrégulières, ou des évènements exceptionnels susceptibles de générer des données atypiques. Ainsi, ce phénomène de disparité des données peut venir de plusieurs sources, notamment, des téléphones mobiles, le web, réseaux sociaux, fichiers textes, fichiers audios, fichier vidéo, ou des données d’authentification ou encore de la géolocalisation. Ainsi, le traitement de ces données non-structurées s’avèrent être un vrai défi pour les Fintech et c’est bien pour cette raison que le Big Data est un service prometteur de plus en plus adopté au sein des institutions financières de par l’augmentation exponentielle des données à traiter, et donc parallèlement, des capacités de stockage. Mais aussi pour des fins de performances, car plus les données sont traitées rapidement plus il y a un gain de productivité. En moyenne, quelques 2,5 quintillion de bytes (unité) de données sont générée dans le monde. (Zhang et al, 2012). Shéma 1.4 : Objectifs du Big Data
  • 18. 18 Source : Michael Cooper & Peter Mell (2012), « Tackling Big Data », NIST Information Technology Laboratory, Computer Security Division  Application du Big Data dans le crédit aux particuliers : L’entreprise technologique Kreditech de nationalité allemande fourni des services dans le domaine de la data, en utilisant ses propres algorithmes pour produire des indicateurs décisionnels sur la base de données brutes Ces données qui concernent une clientèle d’emprunteurs, sont traités de façon à pouvoir évaluer la capacité de remboursement de chaque client non plus sur la base de données classiques (types, âge, historiques de paiement…) , mais plus sur la base de leur empreintes digitales ou « footprint », c’est-à-dire l’ensemble des traces laissés sur le web qui sont plus enclines à discerner les bons payeurs des mauvais payeurs. C’est avant tout un procédé plus fiable qui permet à la Fintech de fournir un service financier personnalisé aux organismes financiers. Le schéma suivant résume de façon simpliste la méthode utilisée pour trouver le score de crédit d’un client. Shéma 1.5 : Fonctionnement de l’apprentissage algorithmique Source : Bernardo Nicoletti (2017), Palgrave studies in financial services, “The future of Fintech”. L’internet des objets “Internet of things” (IoT) : Autre conséquence des innovations de produits, l’internet des objets se définit comme étant l’interdépendance unique et identifiable d’un système d’appareil connectés au niveau d’une même infrastructure réseau. Cette technologie qui utilise internet permet à ses utilisateurs et à différents appareil ou objets de rester connecté, donc d’être détecté par d’autres appareils. Exemple des plus courant : Le routeur de wifi, le lecteur de carte bleue, ou encore tous nos smartphones. Mais la réelle opportunité dans l’IoT, c’est la capacité d’offrir aux entreprises un moyen efficace d’atteindre des objectifs déterminés. Si on parle une entreprise commerciale, l’idée serait de lui offrir un moyen d’expansion en lui permettant d’atteindre un meilleure chiffre d’affaire. Par exemple, une entreprise qui serait capable d’anticiper une ruée d’acheteur sur leurs sites internet, ou un assureur qui pourrait lui-même vérifier si les conditions d’utilisation de l’objet assurée sont bien respectées.
  • 19. 19 Ce travail d’anticipation pourrait transformer essentiellement le secteur de l’assurance grâce à une installation de capteurs pour avoir des informations en temps réel, comme pour l’automobile, ou certains assureurs ont déjà accès à l’état du véhicule assuré et qui leur permet ainsi à de prévenir les éventuels dommages. Le comportement de l’assuré est aussi déterminant pour les décisions qui vont être prises par l’assuré, à savoir, s’il y a vraiment lieu de dédommager l’assuré et dans quelles conditions. L’IoT va par ailleurs apporter des indicateurs pertinents aux fournisseurs de services financiers, pour flexibiliser leurs politiques de prix et permettre ainsi une meilleure segmentation de leurs clientèles. Du côté du client, les choses changent également. En effet, celui-ci a l’opportunité d’avoir plus de portée sur leurs décisions financières grâce à leurs smartphones ou autres gadgets connectés. Cependant, la meilleure façon de profiter de l’IoT c’est de le coupler à d’autres technologies capables de collecter et traiter une quantité significative de données, et donc de créer un système apart entière où les Fintech auraient leurs propres infrastructures et proposerait un large choix de services sur mesures. Visa, le fournisseur de carte de crédit travaille tous les jours pour permettre aux utilisateurs de réaliser leurs paiements plus rapidement et partout dans le monde. Ses initiatives s’inscrivent aussi dans l’IoT où elle permet de réaliser des paiements sans contacts sécurisé Pour les commerçants, Visa leur proposent une technologie du nom de « Beacon technology » (Michel Digital 2019) qui permet d’avertir par exemple les restaurant lorsque des clients se trouvent à proximité sur la base de données qui est stockée dans le nuage ou « cloud ». Un appareil « beacon » est doté d’un émetteur des signaux reconnaissables (via Bluetooth) par d’autres appareils et avec une consommation énergétique moindre. Par ailleurs, aujourd’hui avec l’amélioration de la technologie embarquée sur les smartphones et grâce à leurs diverses fonctionnalités, la 5G pourra impacter les prix des appareils IoT à la baisse et ainsi faciliter l’accès à Internet dans les zones les plus reculées du monde. (Palgrave studies 2017) L’un des défis majeur à relever pour que l’utilisation de l’IoT devienne complétement opérationnelle serait sa capacité à suivre la cadence du Big Data, car,il y a de plus en plus d’entreprises qui ouvrent leurs système d’informations à leurs partenaires commerciaux, là encore, il faut réfléchir à la façon à laquelle vont transiter les données sur les réseaux et quelles problématiques vont être soulevés quant à la vie privée et la confidentialité des utilisateurs. L’innovation de produit doit se faire d’une façon « éthique » et « responsable » sans que cela puisse impacter l’expérience client car celui-ci n’a pas de connaissances sur la façon dont ses données vont être exploitées. Les innovations organisationnelles : Selon McKinsey (2012), les technologies orientées dans les réseaux sociaux sont définies comme étant un moyen d’interagir avec d’autres particuliers ou professionnels pour créer, partager du contenu ou pour simplement réagir à des publications pertinentes. Les réseaux sociaux ont les caractéristiques suivantes : -Elles sont le fruit des technologies de l’information et de la communication.
  • 20. 20 -Elles offrent et préservent les droits de chacun afin de jouir d’une liberté d’expression ou de disposer une vie privée sur le web. -Elle donnent accès à des fonctionnalités variée pour communiquer et échanger et médiatiser son contenu. Toutes la parties d’un écosystème peuvent profiter directement ou indirectement des réseaux sociaux, comme pour les assureurs, comparateurs en ligne ou pour les sites de e-commerce qui ciblent plus facilement leurs clients grâce à des stratégies de « retargeting ». C’est donc un moyen efficace d’acquérir d’un client et d’engager son audience. Les institutions financières quant à elles peuvent utiliser les réseaux sociaux pour créer des plateformes d’échange d’expériences et d’expertises, par exemple du le domaine bancaire (métiers de conseil de clientèle, la banque en ligne…). Cela permet à la plateforme utilisant ce service (Facebook) de récolter les avis des clients pour s’adapter et améliorer un produit ou un service. On peut facilement penser aux formulaire de satisfaction ou d’enquêtes spécialement conçue par des banques pour avoir une idée claire de la satisfaction générale de leurs clients. L’utilisation de site comme LinkdIn en tant que réseau professionnel, peut faciliter la mise en relation entre demandeurs d’emploi et les recruteurs. C’est aussi un moyen efficace pour absorber une partie des appels entrants émanant des centres d’appels qui ont des « community managers » pour répondre aux questions et résoudre les litiges des consommateurs. Le cabinet de consultants en matière de technologie financière « Celent », a publié en 2016 un sondage sur les souscriptions de contrat d’assurance sur les réseaux sociaux. Pour cette fin, Les résultats ont montré que les américains utilisaient Twitter et LinkdIn, respectivement 68 % et 57 % par rapport au reste du monde. C’est donc une utilisation importante qui reflètent la confiance accrue qui est accordée par les utilisateurs aux marques en lignes car ces dernières peuvent lire et prendre en compte les avis laissés sur leurs produits et services. Le même sondage a permis de relever l’utilisation des compagnies d’assurances des réseaux sociaux pour engager une nouvelle clientèle. Asian insurances est un exemple de celles qui ont choisi de ne pas compter sur Facebook ou Twitter pour cet objectif. En effet, seules 30% d’entre elles utilisent les réseaux sociaux pour atteindre leurs cibles. Cela peut aussi être expliqué par la faible utilisation des applications axées réseaux sociaux en Asie par l’ensemble de la population. (Monks, K., & Michellod, N. , 2014) Pour ce qui est des services financiers, en matière de prêts la Fintech Lenddo fait partie du programme « Fintech Innovation Lab » et a réussi le pari d’utiliser les réseaux sociaux pour répondre aux besoins de financement de particuliers. Le système d’octroi de prêt se base sur l’analyse de données non-structurés ainsi que sur la fiabilité du réseau de l’utilisateur pour une meilleure connaissance du client. Elle génère alors un score de crédit en n’utilisant que des données «footprint » comme celles disponibles sur les réseaux sociaux. A noter que ces données restent sécurisées et ne devraient poser aucun problème d’atteinte à la confidentialité. Ce service de crédit à la consommation se veut innovant, car il offre une opportunité sans précédent aux demandeurs qui ne peuvent avoir accès au crédit classique par manque d’historique de
  • 21. 21 paiements chez leurs banques. L’emprunt accordé peut atteindre jusqu’à un mois de salaire.( Chui, M., et al. 2012). Les innovations de business model : Un business model est un anglicisme utilisé pour définir le mode opératoire d’une entreprise pour capter et redistribuer de la valeur, selon (Osterwalder et al., 2010). Selon modèle développé par (Al-Debei and Avison ,2010) et cité par (Bernardo Nicoletti 2017), pour parler d’un business models, il faudrait définir 4 types de valeurs : 1-La valeur de la proposition : Indiquer les principales raisons d’accorder l’importance à ce nouveau service ou produit. En d’autres termes, pourquoi les clients devraient il se précipiter pour acheter celui-ci ? 2-La valeur de l’architecture : C’est le savoir-faire mis en œuvre pour capter cette nouvelle demande. Comment attirer l’attention des clients ? 3-La valeur financière : La structure des revenus mise en place pour développer l’entreprise et lever des fonds sans risque. 3-La valeur du réseau : Constituer des valeurs propres à l’entreprises et les défendre auprès des collaborateurs et des partenaires stratégiques. Exemple : coopération, solidarité, efficacité… Cela dit, le moindre changement au niveau de ces valeurs, a une répercussion notable sur le business model de base. On parle alors d’innovation de business model. Aujourd’hui, les Fintech tablent sur l’innovation par le biais de la technologie, on a bien démontré en début de partie que c’était aussi leurs raisons d’être. Ces entreprises ont su se montrer compétitive e, disruptant des marchés et en révolutionnant la relation client à l’ère de la digitalisation. Mais l’innovation de business model n’est pas seulement lié à un process qu’on souhaiterait développer, ni à un nouveau produit qu’on voudrait mettre sur le marché. La définition va bien au- delà de la dimension « produit et process ». Il n’est donc pas évident de discerner innovation de business models et innovation lié uniquement au produit. Par ailleurs, ces acteurs ont été considéré comme des « suiveurs », ils sont restés à l’affut des nouveautés et ont réussi à répliquer un système modèle d’une autre entreprise et exploiter de nouvelles opportunités. Les Fintech ont été capable de bouleverser notre façon d’utiliser les services financiers, cela va donc de soi de parler d’innovation de business model. L’exemple du robo-advisory a apporté un changement radical à l’industrie de la finance. En tant que tel, ce dernier a introduit un nouveau business model sur la base des acquis en matière technologies de l’informations, on peut faire référence ici au trading algorithmique par exemple. Ceci est donc clairement un signal pour les institutions financières afin d’adopter les innovations de business models et compléter le management actuel par une culture d’innovation et l’intégrer en tant que facteur clé de succès. Certaines ont su démontrer leurs intérêts pour ces innovations en
  • 22. 22 participant à des évènements d’intégrations et d’incubateurs des Fintech. Des initiatives qui permettent de valoriser son savoir-faire et permettre la transformation du secteur bancaire. Le robo-advisory : L’avènement des Fintech depuis plus d’une décennie, a peu à peu introduit des technologies utilisant des robots. Ils ont rapidement trouvé leurs places dans les banques d’investissement en raison de leurs faibles coûts de fonctionnement. En effet, selon un rapport de la banque Morgan Stanley paru en Novembre 2015, plusieurs institutions financières européennes pilotent déjà leurs activités grâce à des robots. Et pour se faire, certaines ont décidé de collaborer avec les startups Fintech afin de profiter de leurs savoir-faire. Ces robo-advisor vont donc apporter un conseil financier personnalisé en limitant l’intervention humaine. Les domaines concerné dans la finance s’étendent du simple conseil en épargne bancaire à la gestion de portefeuille diversifiée. D’un autre côté, ce qui rend les robo-advisor uniques, c’est bien leurs capacités à automatiser les process et économiser du temps précieux sur les transactions. Communément, on parlerait ici du trading à haute fréquence. La principale différence entre un service de robo-advisor et une application développée sur le web ou sur smartphone réside sur le coût sous-jacent. En fait, le robo-advisor s’avère moins couteux qu’une application digitale, mais les progrès en matière d’innovation font que les deux services se valent tout autant. Du côté des Fintech, on prendra l’exemple de 3 Fintech qui opèrent dans le robo-advisory : -Premièrement, Betterment, une Fintech implanté à New York proposant des conseils entièrement automatisé en matière d’investissement, avec des taux oscillant entre 0,15% et 0,30% selon le type de compte ouvert. -Deuxièmement, La Fintech californienne Personal Capital , offre à ses client une gestion optimisée de leurs richesse avec des outils d’anaytics et de conseil automatisé. L’application se veut mobile, transportable à tout moment, elle est disponible sur IOS et Androit. Le prix du service oscille entre 0,49% et 0,89%, soit 3 fois plus cher que Betterment. Ces entreprises sont donc bien représentatives d’un changement de business models au sein des services financiers. Le service de robo-advisory quant à lui est toujours piloté par des individus capables de surveiller les performances et constater toutes anomalies dans la gestion. Mais ce qui rend le service plus attractif, c’est bien la capacité d’emporter partout une application capable d’automatiser leurs services via des algorithmes et des logiciels natifs. Au final, le client aura toujours le choix de s’appuyer sur les conseils d’une personne physique plutôt que sur un robot, cela soulève la question du coût du service. En effet, un service 100% automatisé couterait moins cher (environ 0,25% à 0,50% par ans sur les actifs gérés), qu’un service assisté par un conseiller (environ 0,30% à 0,90%). Source : Bernado Nicoletti (2017) The Future of FinTech : « Integrating finance and technology in Financial services »
  • 23. 23 Selon un sondage réalisé en Italie par Schroders Global Investor (2016), 60% des investisseurs étaient prêts à utiliser le robo-advisory. 49% utiliserait une combinaison entre le robo-advisory et la présence d’un conseiller de clientèle. Seul 11% de l’échantillon était prêt à se reposer uniquement sur la technologie du robo-advisory. Ils faisaient partie des 60% à vouloir l’utiliser de façon autonome. Les 40% restants ont été divisés en deux catégories : - 31% n’ayant pas d’expérience dans le domaine d’activité, mais qui seraient ouvert à les utiliser dans le futur. - 9% qui n’étaient pas adeptes des services de trading virtuel et qui ressentent le besoin d’avoir un conseiller personnel Il est a noter que les utilisateurs attiré par les nouvelles technologies sont pour la plupart des jeune de 18 à 35 ans. 70% d’entre eux seraient prêt à utiliser le robo-advisor pour leurs activités de placement financier. Mais à compter de 50 ans, le pourcentage n’est que de 45%, indiquant alors un faible intérêt pour cette innovation. Shéma 2.1 : Modèle d’une matrice d’affaire Source: Bernardo Nicoletti (2017), Palgrave studies in financial services, “The future of Fintech”. La matrice d’affaire ou « business model canva » liée au développement du robo-advisory, se présente avec des indications sur les partenaires clés, l’expérience client, les canaux à privilégier, le segment de clientèle, et la structure des revenus et des coûts. Si les Fintech ont su être qualifiées pour concurrencer un secteur financier et bancaire déjà en tension, le succès de leur business models sera garanti par une approche rigoureuse, orienté client et omni-canal dans le cadre de leurs activités. La plupart des grands acteurs ont tout misé dans le développement dans une interface client où le digital prône et les souhaits et objectifs de la clientèle sont prises très au sérieux.
  • 24. 24 Par ailleurs, les nombreuses innovations de produits et de process font partie intégrante de la phase de désintermédiation du secteur bancaire. En effet, les clients se sentent beaucoup plus libre quant à leurs choix de fournisseurs de services de paiements, d’investissement ou de prêts. L’accès à leurs services du quotidien n’a jamais été aussi intuitif et accessible grâces aux applications embarquées sur les smartphones, et s où celui-ci sert presque de rôle de conseiller digital. Les décisions se prennent désormais avec l’outil innovant du Big Data, faisant économiser aux entreprises un temps précieux qui leur permet de se recentrer sur leurs cœurs de métiers. Après avoir accordé une attestation particulière à la classification des Fintech et à leurs rôles jouer dans ce contexte de digitalisation, intéressons-nous à un des domaines phares de cette industrie en s’attardant sur l’expansion du crédit Fintech sur le marché des particuliers et des professionnels. III) Quelle place occupe les Fintech sur le marché du crédit ? En effet, on constate aujourd’hui une expansion considérable des services de crédit issus des Fintech à travers le monde, et cela depuis quelques années maintenant. Etant une source de financement alternative au système bancaire traditionnel, nous mettrons en lumière dans cette partie les volumes de crédit échangés dans certains pays et voir ainsi les différences de tailles selon les pays. En effet, le crédit classique ne peut plus être viable pour toutes les populations, cela soulève la question de l’accès au crédit pour les secteurs d’activités jusqu’ici mal desservis. Par ailleurs, comme on l’a vu précédemment, les innovations financières fondées sur le modèle de la Fintech ont commencé à jouer un rôle important dans la prestation de nombreux services financiers. Si les avancées technologiques dans la finance ne sont pas nouvelles (Dermine 2016), elles ont connu une expansion rapide à travers le monde en offrant aux technologies de l’information et de la communication un nouveau souffle, tant dans les économies développées que dans les économies émergentes. D’abord, voyons de plus près le fonctionnement d’un crédit Fintech pour essayer de repérer les similitudes et les différences avec l’activité de prêt classique, ensuite nous irons voir quelle évolution a suivi le marché du crédit Fintech dans certaines économies, et enfin nous nous pencherons sur les facteurs qui ont été favorable à l’expansion de cette alternative de crédit grâce à une analyse de régression simple. 1) Fonctionnement du crédit Fintech : Le crédit émis par les Fintech passe par des plateformes en lignes. Celles-ci utilisent le web et les technologies du digital pour interagir avec leurs clients et traiter les différentes requêtes en fonction du besoin de chacun. Comme dans le P2P, la plateforme met en relation des emprunteurs et des investisseurs après avoir récupéré les informations nécessaires sur le projet à financer, et sur la situation financière du demandeur du crédit Fintech. Une fois vérifiées, l’investisseur a accès directement à ces informations et s’il y a accord, la souscription du prêt à lieu et des flux financiers sont échangées.
  • 25. 25 La plateforme facilite l’accès au crédit Fintech en proposant un service pouvant filtrer les bons emprunteurs des mauvais emprunteurs pour en améliorer la qualité du crédit et proposer un meilleur prix. En effet, elle peut produire une note de crédit sur la base de l’évaluation de la solvabilité de l’emprunteur qui pourra justifier le coût du crédit. Dans certains marchés, comme aux Etat Unis, la fixation du prix peut être sujette à un mécanisme d’enchère qui proposera un prix selon l’offre et la demande. S’agissant des services assurés par la plateforme, cette dernière perçoit des commissions de l’investisseurs en contrepartie du service après-vente, en tenant un registre, un historique des remboursements du prêt, et en gérant son recouvrement quand l’emprunteur ne peut plus l’honorer. Par ailleurs, Avec le P2P, c’est l’investisseur qui va assumer les risques liés à ce prêt et ne pourra se désengager en liquidant le placement avant l’échéance. Il peut cependant trouver un autre investisseur prêt à reprendre grâce à un accès au marché secondaire où des titres sont déjà émis. La plupart plateformes digitales d’octroi de crédit répartissent leurs risques en ayant recours à une méthode d’auto-sélection de leurs clientèle (Cambridge Centre For Alternative Finance (2018) ; Chicago-Booth Polsky CENTER (2017). En effet, dans divers pays européens et aux Etat-Unis, la plateforme leur permet de structurer leurs investissements sous forme de parts d’un groupe de prêt. Cela permet de prédire l’exposition au risque du portefeuille choisi et en fixer un taux de rendement. Par ailleurs, la plateforme peut également protéger les investisseurs contre le défaut de paiement en créant un fonds de réserve capable de rembourser les pertes engendrées si un emprunteur est en difficulté. Quelles différences avec un crédit classique ? Au final, les plateformes de crédits Fintech vont donc jusqu’à fournir les mêmes services qu’un organisme bancaire, mais il demeure quelques différences majeures. Ce fournisseur de crédit en ligne ne dresse pas de bilan pour son activité d’intermédiation, ainsi au lieu de calculer une marge nette comme le ferait une banque, la plateforme se constituent à la place une clientèle d’investisseurs qui lui fournit une « rémunération » ou « revenu » sur commissions. Garder donc des prêt dans son bilan est devenu interdit pour ces plateformes en 2016, lorsque certaines plateformes pouvaient encore offrir une garantie de remboursement de placement mais qui généraient une créance au bilan. Cette pratique était risquée car elle créait une asymétrie de liquidité entre les acteurs pouvant nuire à la pérennité de la plateforme. La deuxième différence concerne la distribution de ses services. En effet, les plateformes de crédit Fintech ne fonctionnent pas en tant que réseau de succursales, et par conséquent, décentralisent toutes les données relatives à leurs clients et aux montages de prêts de façon digitale. En outre, les process comprenant les décisions d’octroi du prêt passent par des algorithmes et des techniques d’apprentissage automatiques pouvant prédire le comportement et la classe de risque du client. L’apprentissage automatique se décline en une série d’outil statistiques qui va se baser sur des tendances selon d’importantes série de données et donc affiner la prédiction. Pour évaluer la capacité de remboursement, certaines structures technologiques comme les « BigTech », utilisent
  • 26. 26 des données relatives aux paiements mobiles en passant également par les déclarations d’impôts du client. Les banques ont bien à dispositions des techniques de modélisation du risque de crédit, mais ces dernières restent moins « efficientes » pour déceler les risques de défauts, car il persiste encore des contraintes liées à des problèmes de qualité de l’informations et de consolidation des données. Le crédit Fintech a sa place parmi les placements les plus surs. Même s’il est moins rémunérateur, il peut être plus diversifiable qu’un crédit classique et plus personnalisable en fonctions de l’appétence au risque et de l’échéance des paiements. Maintenant nous verrons de plus près l’évolution de ce marché ainsi que les juridictions concernées : 2) Evolution du crédit Fintech : Toujours selon le rapport trimestriel du (BRI 2018), l’activité de crédit émanant des Fintechs croître rapidement depuis 2016 mais toujours avec des évolutions plus ou moins faible dans le temps. Le CCAF relève un volume de prêt octroyé de 284 milliards de dollars à travers le monde en 2016, contre seulement 11 milliards en 2013. La Chine est bien positionnée dans ce marché en devançant les Etats-Unis et le Royaume Unis et d’autres pays développés. Sur le graphique ci-après, nous constatons une expansion rapide pendant 2013 et 2016 du volume de crédit Fintech chez certains pays, puis selon des données actualisées, un recul du volume de prêt au cours des trimestres de l’année 2017 et 2018, sauf en Europe où l’activité semble bien repartir à la hausse. (Graphique 3.2). Néanmoins, dans la plupart des pays, le crédit Fintechs ne représente qu’une petite part des financements existants de l’économie, cette proportion reste toutefois plus élevée en Chine en s’établissant à 13% de l’ensemble des nouveaux prêts au premier semestre 2018. Graphique 3.2 : Evolution du financement alternatif en 2016 dans le monde Source : Cambridge Centre for Alternative Finance (2017), Entrenching Innovation: the 4th UK Alternative Finance Industry Report.
  • 27. 27 S’agissant du secteur des emprunteurs, le crédit Fintechs connait un certain succès chez les particuliers et les PME du Royaume-Unis, avec 15% de parts des crédits bancaires accordées en 2016 selon le CCAF (2017). Aux Etats-Unis, les montages de prêts hypothécaires se faisant grâce aux Fintechs, jouent un rôle dans la prépondérance des prêts personnels octroyé par les Fintechs où ils atteignent 36% de la totalité en 2017 (Levitt 2018). Par ailleurs, le crédit auto et le crédit accordé aux étudiant est aussi dominant et cela en dehors des financements liés à l’activité professionnelle des entreprises (financement de fonds de roulement, affacturage…). Le graphique 3.3, montre l’évolution des volumes de prêts inscrit au bilan de ces plateformes par rapport au volume total des crédits en 2016. Graphique 3.3 : Volume du crédit fintech en 2016 Source : Stijn Claessens,Jon Frost,Grant Turner,Feng Zhu,(septembre 2018), « Les marchés du crédit fintech à travers le monde : taille, moteurs et enjeux de politique publique », rapport trimestriel. On constate que le principal produit commercialisé par les Fintechs est le crédit pour les entreprises. Ces dernières conservent par la suite ces prêts au bilan. Les particuliers restent donc la seconde clientèle de prédilection des plateformes de crédit Fintech et privilégient le financement des entreprises comme au Japon, aux Pays-Bas et à Singapour où ils arrivent à en première position. L’activité de crédit Fintech en France reste quant à elle très faible ce qui explique le manque de données la concernant. Enfin l’activité P2P reste importante en Espagne, aux Etat-Unis et en Chine où les investisseurs sont pour la plupart des particuliers. Les technologies au service du crédit Fintech ont su montré un intérêt grandissant chez la plupart des clientèles, mais on a vu que l’ampleur du crédit Fintech variait selon les pays, cela soulève la question suivante : 3) Facteurs déterminants pour l’adoption du crédit Fintech : Comme pour les formes de crédit classiques, le crédit Fintech est bien influencé par certains facteurs. Le premier concerne la croissance économique et financière du dit pays, en passant par l’évaluation de la qualité du système juridique (Demirguc-Kunt et Levine (2018)). Par ailleurs, le degré de compétitivité des marchés du crédit peut être un facteur déterminant puisqu’une une
  • 28. 28 faible concurrence au sein du système bancaire pourrait faire augmenter les marges d’intermédiations et donc cela peut être un terrain propice au développement des structures de crédit Fintech. La réglementation financière en vigueur est aussi prise en compte. On peut penser qu’un durcissement de celle-ci à l’égard du système bancaire, pourrait encourager les individus à recourir à de nouvelles formes de prêts. Elle peut donc être porteuse d’externalité. En effet cela pourrait freiner l’effort d’innovations et empêcher l’arrivée de nouveaux entrants sur ce marché alors qu’une politique d’innovation plus souple encouragerait la compétitivité. Par ailleurs, le recours à l’arbitrage réglementaire pourrait aussi jouer en leur faveur des nouveaux acteurs en comparaison avec un secteur bancaire traditionnel soumis à des règles plus strictes. Ces implications pourraient donc donner un rôle important aux plateformes de crédit Fintech dans les pays où l’accès au crédit est plus difficile, en comblant ce manque à gagner. Ces plateformes pourraient s’accaparer de nombreux marché si elles sont à même de mieux cerner les informations sur leurs emprunteurs et d’anticiper les risques de faillites ou d’insolvabilité. Selon Rau (2017), les facteurs de l’activité des Fintech dépendent des barrières à l’entrée et de certains ratios dont celui de la profondeur du système financier obtenu en calculant le rapport entre le ratio crédit et le PIB du pays. Ces deux facteurs soutiennent l’activité financière et plus précisément celui du financement participatif (investissement en fonds propres et dons) , en contrôlant la corruption et la qualité de la réglementation. Le financement participatif serait plus présent dans les pays où les intermédiaires ne connaissent pas une concurrence rude et où le ratio de profondeur du système financier est plus élevée (Recours au crédit plus élevé par rapport au financement par le marché). Comme le suggère Navaretti et al.(2017), l’investissement dans les plateformes P2P (en % du PIB) est plus important dans les pays au système financier très profond et plus faible dans les pays au système financier peu profond. Pour donner plus de lumière à cette partie, nous présenterons une analyse de régression pour comprendre dans quelle mesure la réglementation et le PIB par habitant impactent le développement du crédit Fintech dans certaines économies. Graphique 3.4 : Régression linéaire
  • 29. 29 Source : Stijn Claessens,Jon Frost,Grant Turner,Feng Zhu,(septembre 2018), « Les marchés du crédit fintech à travers le monde : taille, moteurs et enjeux de politique publique », rapport trimestriel. Les données bi variée « PIB par habitant » et « rigueur réglementaire » montrent une relation non linéaire positif positive du crédit Fintech avec le PIB par habitant (graphique 2.4, cadre de droite) et une relation négative avec la rigueur de la réglementation bancaire (cadre de droite). Ici, les données de la rigueur réglementaire sont extraites de l’enquête de la banque mondiale sur la réglementation et le contrôle des banques (Bank Regulation and Supervision Survey). C’est aussi un indice compris entre 0 (réglementation très stricte) et 1 (réglementation très souple), ce dernier varie en fonction des exigences en fonds propres des banques et au pouvoir juridique des autorités de contrôle et de régulation entre autres. Pour comprendre l’influence que peut avoir certains facteurs sur le développement du crédit Fintech, nous transposerons l’analyse à 61 économies dans le monde sur la base de l’équation de régression multivariée. Celle-ci s’écrit comme suit : Où 𝑐𝑖 est le volume du crédit Fintech par habitant en 2016, 𝑦𝑖 est le logarithme du PIB par habitant dans le pays 𝑖, 𝑦𝑖² est un indicateur de non-linéarité de la relation, 𝐿1𝑖 est l’indice de Lerner qui va venir indiquer le pouvoir de marché imposé par le secteur bancaire dans le pays i, et 𝑅𝑆 va nous renseigner sur le niveau de rigueur réglementaire du secteur bancaire dans le pays i et enfin, 𝜀𝑖 comme variables muettes. Les variables explicatives seront approximées par une moyenne sur plusieurs années pour ne pas laisser des petites variations influencer les résultats. Tableau 3.5 : Résultats de la régression : Source : Stijn Claessens,Jon Frost,Grant Turner,Feng Zhu,(septembre 2018), « Les marchés du crédit fintech à travers le monde : taille, moteurs et enjeux de politique publique », rapport trimestriel. 𝑐𝑖 = 𝑎𝑖 + β𝑦𝑖 + β𝑦𝑖2 + 𝛾𝐿1𝑖 + 𝛿𝑅𝑆𝑖 + 𝜀𝑖
  • 30. 30 Interprétation des résultats de la régression : Le PIB par habitant est bien corrélé positivement avec le volume de crédit Fintech par habitant d’un pays et en tant qu’indicateur de la richesse nationale, il est tout autant corrélé avec les autres variables explicatives cités plus haut. Le 𝑦𝑖2 étant négative, les résultats suggèrent qu’une valeur trop importante du PIB par habitant dans un pays produirait l’effet inverse sur l’activité du crédit Fintech (exemple : trop de concurrence sur le marché des prêts). L’indice de Lerner nous indique qu’une activité de crédit Fintech est d’autant plus intense dans les pays où il y a une faible concurrence ce qui concorde avec le résultat de 𝑦𝑖2 . Bien que le crédit Fintech ne soit pas une initiative couteuse dans ces pays-là, ce résultat reste peu significatif. Quant à la rigueur réglementaire, l’analyse montre qu’une réglementation bancaire plus stricte empêcherait l’exercice d’une activité de crédit Fintech ou du moins la découragerait. C’est donc une relation positive, puisqu’à l’inverse, les technologies financières ont un cadre juridique plus souple dans les pays où la réglementation bancaire est peu contraignante. Cependant, ce résultat est en contradiction avec l’idée selon laquelle les Fintech seraient enclines à investir dans les économies où le système financier est plus profond, donc avec un radio crédit/PIB élevé. Enfin pour ce qui est des valeurs muettes, certains facteurs propres à certains pays dont la Chine, les Etat-Unis et le royaume Unis peuvent jouer un rôle déterminant sur le volume échangé dans le cadre du crédit Fintech. En effet, les valeurs de la colonne 2 relatifs à ces pays,sont plutôt surestimés par rapport aux autres variables du modèle. Conclusion de l’analyse : Le PIB/ Habitant ainsi que le terme quadratique (PIB/Habitant)² expliquent respectivement 64% à 78% de la variance du volume de crédit Fintech par habitant, la rigueur réglementaire 14 à 20%, l’indice de Lerner 1 à 2% et enfin, les coefficient muets pour la Chine, les Etat-Unis, le Royaume Unis respectivement 10,5 et 6%. Les facteurs explicatifs du crédit Fintech globale se rapproche du résultat du crédit Fintech entreprises avec un R² proche de 0,525 Pour le crédit Fintech accordé aux particuliers, les résultats sont peu significatifs avec un R² de 0,181. Enfin, la réglementation bancaire est la seule variable qui semble impacter l’activité de crédit Fintech au vu des coefficients de corrélation ( -11,550,-9,091 et -8,101). La question de la réglementation sera plus développée lors de la dernière partie de ce travail pour cerner les défit posés aux régulateurs quant aux développement de ces structures. Historiquement, les innovations financières ont été un catalyseur pour les différents changements structurels du système financier. Les innovations de produits, organisationnel ou de business models ont pu apporter de nouvelles façon de créer de la richesse mais ont aussi profondément modifier la façon avec laquelle la relation client s’établissait. Cependant, bien que porteuses d’opportunités, nombres de Fintech semblent poser des risques qui sont tout autant quantifiables que ceux présent chez les institutions financière traditionnelles. Dans la partie suivante, on s’interroge sur l’impact des Fintech sur le système financier en évaluant les opportunités comme les risques qui émanent de l’arrivée des nouveaux entrants.
  • 31. 31 IV) Impact des innovations Fintech sur le système financier 1) Avantages versus inconvénients : Le digital au service de la finance a amélioré l’accès aux services financiers. Selon la base de donnée Global Findex de la Banque Mondiale (2017), seulement 6 adultes sur 10 ont un compte bancaire, alors qu’on compte plus d’appareils mobiles que de personnes dans le monde. C’est le signe qu’une inclusion financière est en train de se résorber et qui tend à s’accélérer au fil des années avec l’intégration des nouvelles technologies permises par la Fintech, ce qui offre plus d’opportunité de détenir un compte bancaire et de jouir de services en lignes tiers. Les banques incluent déjà une offre bancaire riches en produits et services. Les Néo-banques en tant que concurrentes directes, viennent apporter leurs savoir-faire dans ce marché régulé en améliorant l’offre bancaire de base avec des fonctionnalités personnalisables et une application embarquée sur smartphone pour la gestion de comptes à distance. Par ailleurs, avec la résorption de la crise financière internationale, le coût de l’intermédiation financière continue de baisser grâce à l’amélioration des process et une augmentation de la concurrence et l’offre sur ce marché. C’est également le résultat de l’adoption de nouvelles techniques qui ont induit à cette baisse du coût de revient. On la doit particulièrement au Big Data qui utilise une variante de l’intelligence artificielle (IA), appelé « Machine learning » ou « deep learning », mais le deuxième est plus utilisé dans le cadre de l’aide à la décision, en combinant plusieurs algorithmes. Cela est aussi valable pour les Fintech utilisant le Big Data dans le but de prédire le risque associé au remboursement d’un crédit mais aussi pour améliorer l’expérience client. Cela dit, les Fintech détiennent un avantage compétitif en terme de sélection des emprunteurs, car en améliorant ses modèles statistiques destiné à cet effet, elles peuvent combiner plusieurs types de données, structurées ou pas, pour anticiper le risque de défaut. Bien que son apparition est récente, l’évaluation du rôle crédit Fintech et son utilisation par les clients finaux s’avère encore difficile. Les nouveaux dispositifs réglementaires relatifs à la protection des données pour citer, la RGPD, limitent cette évaluation. En s’appuyant sur certains travaux, nous pouvons néanmoins tirer quelques conclusions sur la disponibilité du crédit Fintech en terme d’opportunité mais également de risques. Selon les travaux de Jagtiani et Lemieux (2018), l’exemple de LendingClub, en tant que plateforme P2P a bien une capacité de prédiction de la performance de ses prêts qui est beaucoup plus fiable comparé à celle des banques. En effet, les empreintes numériques récupérés pour effectues l’évaluation du risque de crédit produit de meilleurs résultats qu’une évaluation qui se baserait uniquement sur le recours au système de scoring dans les banques. La possibilité d’obtenir des conditions de prêts favorables rentre aussi dans le cadre de cette évaluation c’est ce qui a permis aux Fintech de réussir le pari de l’inclusion financière et ont su élargir l’accès au crédit à toute la population mondiale. Pour se faire une idée des différentes implications sur le secteur bancaire, il serait judicieux de dresser un comparatif des bénéfices VS risques apportés par les Fintech qui ont ce pouvoir disruptif
  • 32. 32 non négligeale. Le graphique suivant présente les opportunités et les risques qui apparaissent sur la base d’une analyse de publications du BIS impliquant également les consommateurs de services : Schéma 4.1 : Opportunités et risques naissants des innovations financières Source : Financial Stability Board (Juin 2017), “Financial Stability Implications from Fintech” Mais il s’avère nécessaire d’indiquer qu’il n’y a pas seulement une part d’opportunité dans la présence des Fintech mais également des risques sur le système financier et sur le consommateur. A noter que la nature des risques bancaire présent dans le tableau peuvent évoluer dans le temps affectant sensiblement le modèle d’affaire des banques. Ces derniers peuvent également se décliner comme suit : o Risque stratégique : Le potentiel d’une fragmentation rapide des services bancaires via les Fintechs ou bigtech crée un risque qui pense sur la rentabilité à long terme des banques. Les acteurs financiers actuels risque de perdre une partie importante de leurs parts de marché si les acteurs disruptifs viennent à proposer des services à prix plus abordable tout en répondant au mieux aux attentes des clients. Dans l'environnement actuel, une détérioration de la rentabilité due à la perte de leurs clientèles pourrait affaiblir le rôle de vitrine des banques, ce qui pourrait impliquer davantage de prise de risque des banques dans des activités autres que celles du crédit et de dépôt, faisant chuter les taux d’intérêts encore plus.
  • 33. 33 o Risque opérationnel élevé – dimension systémique: l’avènement des Fintechs mène à plus d’interdépendances entres les acteurs de marché (Banques,Fintechs et autres intermédiaires) et les infrastructures de marché ce qui a pour résultat un passage d’un risque technologique à un risque systémique en particulier où les services financiers sont concentrés autour d’un ou plusieurs groupes . Cela a pour conséquence de rendre le système bancaire beaucoup plus complexe, et donc plus sujet à des faillites, en introduisant des nouveaux acteurs ayant une faible expérience et expertise en matière de gestion du risque opérationnel. o Risques opérationnel élevé – dimension idiosyncratique : Les anciens systèmes d’informations des banques peuvent ne pas être suffisamment adaptables. La plupart tissent des partenariats avec des Fintechs ou sous-traitent une partie de leurs activités à d’autres entreprises technologiques réduisant la transparence des opérations engagées. En faisant de plus en plus appel à des tiers, il y a plus de risque d’atteinte à la protection de données privées, de confidentialité, de blanchiment d’argent, cybercriminalité et pour la protection du consommateur. o Difficultés pour satisfaire aux exigences de conformité et notamment en matière de lutte contre le blanchiment et de financement du terrorisme : Le risque de perte de la relation client peut entraîner une perte de revenus et d'opportunités de ventes croisées. Du côté de la conformité, les banques doivent adresser un processus de surveillance adaptée dans le cadre de la LAB/CFT si elles interagissent avec des start-ups dites Fintechs. En effet, si un client effectue des paiements par carte bancaire ou en passant par des virements bancaires, la banque détient une part de responsabilité pour l’accès et l’authentification du client et peut donc courir un risque de fraude. Par ailleurs, cela a pour effet d’augmenter le risque de contrepartie l’obligeant à surveiller les différentes actions des Fintechs partenaires dans le cas où le client subirait une perte ou en cas de manquement aux obligations. Enfin, on parle aussi du risque de non-respect des règles de confidentialité des données qui peut augmenter davantage avec le développement des partenariats susceptibles de créer de l’aléa moral. o Risque de cybercriminalité : Le risque de cyber-criminalité est susceptible d’augmenter à l’avenir. Les nouvelles technologies et la création de nouveaux business models participent à l’augmentation de ce dernier et l’interdépendance des services pèse donc sur la question de la sécurité. D’un autre côté, une dépendance aux APIs, au cloud computing ou tout innovations peut rendre le système bancaire plus vulnérable et exposer des données sensibles à des abus de droits ou usurpations. o Risque de liquidité et de ruées :
  • 34. 34 L'utilisation des nouvelles technologies et des nouveaux agrégateurs permet aux clients de changer automatiquement d’établissement bancaire, et ce malgré des coûts de sortie élevée qui sont supposés retenir la clientèle. Ce changement de compte se fait au détriment de la liquidité bancaire et peut créer des mouvements de ruées si jamais des structures comme les néo-banques arrivent à bien se différencier de ses concurrents. Si un plus grand nombre d’acteurs sont impliquées dans l'offre de produits et de services financiers, une ambiguïté demeure présente en ce qui concerne les responsabilités des différents acteurs dans la chaîne de valeur, ce qui pourrait accroître la probabilité du risque opérationnel. Au sein d’un réseau bancaire qui intégrerait de nouvelles entreprises technologies, celui-ci pourrait accroître la complexité des risques opérationnels si les contrôles ne parvenaient pas à suivre. Le principal challenge pour les institutions financières serait de surveiller leurs activités qui émanent de structures tierces pour éviter une externalisation du risque. Cela aura pour effet d’impacter d’avantage la concurrence sur ce marché si ces activités venaient à être concentré au niveau d’un grand groupe par exemple. Là où les Fintechs occupent la fonction de fournisseur de services, de sous-traitant, ou de fournisseurs d’interface client, les banques doivent coordonner des actes de diligences adéquates suivant la nature et le degré du risque. Les Fintech portent en elles un autre type de risque, qui serait lié à leur position dominante sur le marché des services financiers. Ces derniers consolideraient leurs activités et exploiterait leurs externalités de réseau pour augmenter les coûts de sorties et ainsi profiter d’une faible concurrence. Elles favoriseraient ainsi l’utilisation de nouvelles infrastructures qui deviendront vite vitales pour l’activité des banques pour réaliser de la prospection clients avec un accès de plus en plus couteux. L’un des atout des avantages majeurs des Fintech, est l’offre de packaging similaire à celle déjà commercialisé au sein de la banque de détail mais qui offre plusieurs fonctionnalités à l’utilisateurs. Enfin, l’utilisation des données est au cœur des débats aujourd’hui en ce qui concerne leurs utilisation légitimes et éthiques. Un risque anti-concurrentiel pèse sur l’utilisation des données clients au vue des capacités offerte par les nouvelles prouesses technologies (Big Data,Cloud computing…). Les Big Tech ont ainsi su collecté des quantités de données massives pour un coût quasi-négligeable. On peut parler alors de l’apparition d’un nouveau type de monopole, appelé « monopole de données » qui confère aux big tech le rôle d’acteur discriminant et de « faiseur de prix ». Non seulement, cette structure de monopole peut évaluer la solvabilité effective du client pour un contrat de prêt, mais elle peut également forcer les individus à payer le prix le plus élevé possible qui égaliserait ainsi leurs dispositions maximales à payer. Bien qu’une discrimination par les prix peut favoriser une augmentation des économies d’échelles en faisant augmenter les profits et donc une plus grande redistribution de la valeur ajoutée, elle peut également impacter négativement le bien-être social. En effet, l’utilisation des données personnelles peut impacter la prise de décision de certains acteurs comme c’est le cas chez les assureurs, qui peuvent discriminer leurs clients selon leurs classes de risque. Les algorithmes utilisés par les Fintech pour leurs sélections de clients peuvent développer un biais envers ces classes creusant ainsi les inégalités au sein de la population.
  • 35. 35 Par ailleurs, des anecdotes suggèrent que certaines données peuvent également être exploitées sans en avertir pour autant les utilisateurs de plateformes en lignes, et avec les empreintes digitales retrouvés sur le web, les nouveaux acteurs disposent d’une mine d’informations qui peuvent s’en servir pour « influencer » l’envie et la façon de consommer. Pour la suite de ce travail, nous le consacrerons à voir de plus près un des objectifs des régulateurs au niveau de l’unions européenne en ce qui concerne l’accès aux données via les canaux digitaux depuis maintenant quelques années. En effet, Il y a une accélération de l’ouverture des système d’informations des banques aux prestataires de services financiers et autres entreprises technologies tierces, ce qui a pour conséquence une libéralisation des échanges des données et sert tout un écosystème, dont Fintechs, BigTech, assureurs, régulateurs… 2) L’ère de l’Open-Banking : Un des enjeux majeurs qui pèsent actuellement sur l’avenir du secteur bancaire partagé avec les Fintech, est cette possibilité de s’ouvrir sans crainte d’une atteinte aux données clients de sorte à garantir leurs protections et de sécuriser les transactions. Les banques, et les nouveaux acteurs non- bancaires, Néo-banques et autres fournisseurs de services financiers veulent tous être acteur d’une nouvelle industrie financière où la « Data » pourrait servir de propulseur d’activité. Cette préoccupation trouve sa source dans l’évolution de la réglementation bancaire, notamment en ce qui concerne la nouvelle directive européenne relatives aux services de paiements DSP2, adopté depuis 2016, et qui offre un cadre plus avantageux pour l’ouverture des système d’informations. Cette nouvelle directive a permis la convergence vers un marché européen plus intégré en terme de fourniture de services de paiements,en offrant les mêmes avantages pour les nouveaux entrants, en protégeant les utilisateurs et baissant leurs prix. Toutefois, ces fournisseurs de services présent en tant que Fintech, sont soumis aux règles imposées par la RGPD, avec une obligation d’informer les clients sur la façon avec laquelle leurs données seront traitées et si celles-ci seraient utilisées et cédées à des tiers. Une ouverture des données qui devra par ailleurs être soumise à l’aval du client avec un droit à la rectification et à la suppression de leurs données à tout moment. Cette orientation vers l’open-banking qui se poursuit actuellement propose une nouvelle façon de penser les services financiers et permet de faciliter les transactions des clients en offrant flexibilité et instantanéité. Schéma 4.2 : Avant et après l’ouverture des informations clients
  • 36. 36 Source : Deloitte, (2017) « How to flourish in an uncertain future Open banking » Quel impact ? En « Closed Banking », la relation client est essentiellement dominé par la relation directe entre de la banque et son client. Cette dernière fournit l’essentiel des services don le client a besoin. Concrètement, ce qui change avec le nouvel modèle « Open banking », c’est cette ouverture à de nouveaux produits et services innovants qui ont été pensé pour aider à améliorer l’expérience client, pour les particuliers, petites et moyennes entreprises ou grandes entreprises. Cette transition qui s’est imposée avec la mise en application de la DSP2 vient donner au client plus de choix, par exemple, il est possible maintenant de consulter l’ensemble de ses comptes via une plateforme en ligne, donc un fournisseur de service bancaire tiers. Il n’est donc plus obligatoire de passer par l’application native de sa propre banque pour le faire. Cette nouvelle façon d’aborder ses finances, on l’a dû aux agrégateurs de comptes ou encore aux comparateur en lignes. En effet, on peut citer l’exemple de Bankin’ qui est une interface qui offre à ses utilisateurs une gestion optimale de son argent avec comme défi : rendre la prise de décision et la gestion des finances plus simple quelle que soit la provenance des revenus. Des vrais conseiller ainsi que des algorithmes travaillent conjointement pour permettre à l’utilisateur de voir de plus près ses différents fluxs entrants et sortant, de mettre en place un budget pour une dépense définie, ou encore, pour faire une prévision sur son solde bancaire en fin de mois. Toutes sont des fonctionnalités qui sont essentiel pour le client et mettent en lumière le rôle grandissant qu’a l’Open-banking sur dans la relation client. La plateforme en ligne protège également ses utilisateurs puisque celle-ci est agrée par l’ACPR en appliquant les mêmes standards prudentiels que les grandes banques internationales, et bien sûr bénéficie du même encadrement par la DSP2 en laissant le choix au client d’utiliser le service qu’il souhaite. Source : www.bankin.com , consulté le 20/05/2020 Du côté des banques, celles-ci ont une obligation de mettre en place, ce qu’on appelle en jargon informatique, « API ». Il s’agit d’un programme informatique qui va permettre à d’autres structures tierces de se brancher aux système d’informations des banques en créant donc des passerelles pour faciliter la communication et les échanges de données. L’API bancaire, a lui pour objet de donner accès à des informations comme celles liés à au comptes, aux transactions, virement etc… L’API peut donc être un véritable levier d’innovation pour les banques comme pour les Fintech, que ce soit pour l’agrégation de compte, solutions de paiement, d’investissement ou autres. 3) Cas français : Schéma 3 : Panorama des API bancaire en France depuis 2011
  • 37. 37 Source : KPMG, 1 er semestre 2019 « Pulse of Fintech » Chaque établissement bancaire a donc une obligation légale de créer et d’ouvrir leurs API mais celle-ci ne doit pas être vu en tant que contrainte, bien au contraire, elle doit plus que jamais permettre de découvrir les opportunités que peut offrir un écosystème tourné vers l’open- banking où les services financiers seraient de moins en moins fragmentés. Du côté des innovations émanant des Fintechs, on peut citer l’exemple de Particeep, qui est une solution destinée aux banques, aux société de gestion, courtier d’assurances et bien plus. Cette structure est donc à leurs services via son API « BankInsure », et propose de commercialiser des services bancaires et offres de produits bancaires en ligne. Cette solution propose également un back-office depuis la plateforme tout en laissant la banque administrer les données clients qui la concerne. Particieep est aussi un acteur qui veille à sécurité et la confidentialité des clients des banques en proposant un service d’authentification forte et de vérification d’identité. Ainsi pour toute souscription en ligne, Particeep propose les services suivants :  Service d’authentification forte  Service de collecte de données  Service de vérification et d’automatisation des points de contrôle  Service de vérification de pièces d’identité (tiers)  Service de scoring (Particeep et tiers)  Service de tarification  Service de génération automatique de convention  Service de signature électronique (tiers)  Service de création de compte bancaire (tiers)