2. L’objectif de tout entrepreneur de croissance ? Faire grandir et prospérer
son entreprise.
L’ambition de tout entrepreneur de croissance ? Gagner constamment
de nouvelles parts de marché.
Le rêve de tout entrepreneur de croissance ? Devenir leader de son
secteur.
Cette croissance qui nous anime, nous motive et nous obsède au quotidien,
est le facteur indispensable au développement de nos entreprises.
La croissance externe, véritable accélérateur de croissance, permet
d’assurer ce développement. Mais encore faut-il qu’elle soit bien pensée.
Les avantages d’une telle opération ? Elle offre de nombreuses
possibilités : diversité de l’offre ou des produits, nouvelles clientèles,
nouvelle dimension… et s’inscrit dans une démarche à long terme de
« conquête ».
Les motivations ? Grandir plus vite que les autres, innover avant les autres.
Pour ma part, j’ai voulu, avec mes associés, baser la croissance du Public
Système sur une stratégie de croissance externe, stratégie qui a été
concertée et mûrement réfléchie. Nous sommes passés, grâce à elle,
d’un statut de PME à une ETI avec toujours la même ambition : grandir.
Certes, cette opération peut comporter ses avantages et ses
inconvénients, mais elle reste avant tout une formidable opportunité de
croissance pour l’entreprise et son dirigeant. Une opération qui nécessite,
en revanche, d’être bien préparée, ce que certains entrepreneurs ont
pu apprendre à leurs dépens.
C’est pour cette raison que j’ai voulu initier ce guide afin de vous apporter,
amis entrepreneurs de croissance, un maximum de clés et d’outils pour
mettre le plus de chances de votre côté afin de réaliser « la meilleure des
croissances » pour votre entreprise.
[ Président d
eCro
edin
Frédéric B Plus
issance
]
3. Introduction
Comment faire grandir votre entreprise grâce à la croissance externe ?…………....…[4]
Pourquoi mener une opération de croissance externe ?
Les objectifs d’une opération de croissance externe.........................................................[6]
La croissance externe s’inscrit dans la stratégie de l’entreprise et du dirigeant..….[12]
Quelles sont les étapes d'une opération de croissance externe ?
Les types d’opérations possibles.............................................................................................[20]
Les étapes et ses acteurs clés................................................……................….…………….[23]
Comment valoriser son opération de croissance externe ?
La problématique sociale et humaine à prendre en compte..........................................[30]
Quels enjeux après une opération de croissance externe ?.....………….........……[31]
Conclusion …………...………..........………………………………..…………………………[34]
L e x i q u e …..................….……...........................…………………………………………[35]
Remerciements …..............………………………....……………………………….……[36]
4. Comment faire grandir votre entreprise grâce
à la croissance externe ?
Introduction
Plus de 60.000 entreprises sont reprises chaque année en France 1.
Parallèlement, plus de 600.000 entreprises ont été créées en 2010 2.
Ces deux indicateurs sont le signe de la bonne santé de
l’entrepreneuriat en France dans un contexte qui a pu être qualifié
de morose. Dans ce cadre, de nombreuses entreprises réalisent
des acquisitions, accentuent leur croissance et participent au
développement économique de notre pays.
Les entrepreneurs de CroissancePlus ont tous le même credo :
celui de développer leur entreprise et d’y consacrer les moyens
nécessaires.
Faire prospérer son activité ou faire croître son entreprise, cela peut
notamment se faire via le rachat de tout ou partie d’une entreprise
complémentaire, concurrente, ou d’un autre secteur d’activité :
on appelle cela la croissance externe.
Les motivations peuvent être multiples et variées (augmentation
des parts de marché, meilleure visibilité, conquête d’un nouveau
segment…). Ce guide pratique de CroissancePlus a pour ambition
de vous aider à vous poser les questions élémentaires avant de
vous lancer dans ce projet.
Cette stratégie est aujourd’hui privilégiée par de nombreux chefs
d’entreprise. Ainsi, selon l’étude de KPMG 3, près de 60% des PME
ultraperformantes interrogées étaient “en train de réaliser” une
croissance externe ou “s’apprêtaient” à le faire. Si l’on atteint ces
chiffres aujourd’hui, c’est parce que cela coïncide aussi avec un
mouvement démographique plus large et une situation économique
qui favorise les chefs d’entreprise désireux de grandir par ce biais.
1 ] www.cci.fr
2 ] « Les créations d’entreprise passent la barre des 600 000 », Les Echos, Mercredi 19 Janvier 2011
4
5. Le papy-boom actuellement en cours en France a pour principale conséquence
l’arrivée à la retraite de nombreux dirigeants d’entreprises (les dirigeants de
plus de 50 ans représentent plus de 26% des chefs d’entreprise) 4. Parmi eux, et
pour des raisons diverses, certains auront la volonté de céder leur entreprise,
augmentant ainsi automatiquement le nombre de sociétés sur le marché de
la reprise.
Par ailleurs, la crise économique a vu le nombre d’entreprises en difficulté
ou en faillite exploser. Cela a aussi permis à des entrepreneurs de saisir des
opportunités de reprises, à moindre coût.
Si la croissance externe est un outil indéniable de développement, elle doit
rester une opération mûrement réfléchie et correctement encadrée, afin
qu’elle ne soit pas source de difficultés futures. En effet, il faut garder à l’esprit
que rien ne garantit la réussite d’une telle opération.
Ce guide pratique vous aidera à vous poser les bonnes questions avant
de vous lancer dans un tel challenge, mais aussi à appréhender les étapes
clés et les acteurs incontournables, pour mener au mieux une opération de
croissance externe.
Bonne lecture et grandissez bien.
3 ] « Les PME qui grandissent », Etude KPMG, Edition 2009-2010
4 ] http://www.transmission-entreprise-magazine.fr/departs-retraite-massifs-chefs-entreprise-f700.html
5
6. Faire grandir son entreprise est un défi auquel les entrepreneurs sont
souvent confrontés. Ils doivent réaliser un arbitrage entre les méthodes
à utiliser, leur efficacité, leur risque et leur résultat.
Pourquoi mener une opération de croissance externe ?
Ainsi se pose la question du mode de croissance : celui de la croissance
externe via l’acquisition d’une nouvelle société, ou celui de la
croissance interne par un développement fondé sur les ressources
déjà présentes en interne, sachant bien entendu que ces deux types
de croissance (externe et organique) ne sont pas exclusifs l’un de
l’autre.
Les objectifs d’une opération
de croissance externe
Afin de guider votre choix, voici quelques caractéristiques de ces
deux modes de croissance.
Dans le cadre d’une croissance organique :
● Le processus prend plus de temps et se fait à un rythme moins
soutenu que la croissance externe ;
● Les compétences et les process pour entretenir la croissance
de la société, ou résoudre les obstacles à la réalisation de celle-
ci, sont développés en interne ;
● Le s s a l ar i és f on t , en gén ér al , p r e u v e d ’ u n e p l u s g r a n d e
motivation, dans la mesure où leur travail permettra directement
de faire croître leur entreprise. Cela permet aussi de développer
un sentiment important d’appartenance à l’entreprise.
Dans le cadre d’une croissance externe :
● Le processus est plus rapide ;
● Les compétences clés ou techniques nécessaires au
développement de nouveaux produits ou services seront acquises
au travers de la cible ;
● Une politique RH devra être mise en place auprès de ses propres
salariés et de ceux de la cible afin de limiter les problèmes
d’intégration susceptibles d’affecter la réussite de l’opération.
Pour se lancer dans une telle opération, il est donc nécessaire que le
dirigeant ait déjà établi une stratégie à long terme pour la société.
C’est une première étape importante, mais qui est souvent négligée
involontairement.
6
7. Réali ser une opéra tion de croiss ance exter ne
pour accro ître sa comp étitivi té et augm enter sa
renta bilité
● Gain de temps dans la créatio n de nouve aux produi
ts,
nouve aux service s ou nouve lles marqu es : l’entre prise
gagne
en temps de recher che et dévelo ppeme nt et peut
ainsi
propo ser plus vite ses nouve aux produ its sur le march
é. En
effet, la sociét é cible dispos e de savoirs et d’ava ncées
que la
nouve lle entité peut exploit er en sa faveur .
● Obtenir une taille critique sur son propre marché : c’est
la
possibilité de devenir leader sur son marché, une positio
n que
recherchent beaucoup d’entreprises et qui assure ainsi
une
certaine sécurité à la société qui en bénéficie. En fonctio
n
du marché sur lequel elle se situe, l’acquisition d’une société
concurrente permet à la société qui rachète d’atteindre
plus
rapidement une taille lui permettant de réaliser des écono
mies,
notamment en matière de volumes d’achat.
● Bénéfi cier d’un savoir spécif ique et particu lier : une nouve
lle
techno logie par exemp le.
● Divers ificatio n du risque et réduct ion des coûts : grâce
à une
plus grand e diversi té de produ its propo sés qui compl ètent
la
gamm e déjà existan te à moind res frais. Le risque s’en
trouve
répart i sur plus de segme nts, conso lidant ainsi les assises
de la
sociét é, et cela avec un ancra ge plus fort en cas de crise.
● Assurer son autonomie en termes d’approvisionn
ement
e t de comm erciali sation : par l’acha t de sociét és cliente
s
ou fournis seurs. La sociét é s’assur e ainsi des débou
chés
lorsqu’ elle achèt e des sociét és cliente s. Mais on limite aussi
les
risques d’app rovisio nneme nt lorsque l’on achèt e une sociét
é
fournis seur.
7
8. croissance externe pour
Réaliser une opération de
menter ses parts de marché
développer son activité et aug
:
d’atteindre différents objectifs
La croissance externe permet
barrières
marché : quand il existe des
● Avoir accès à un nouveau
uérir une société déjà présente sur le
à l’entrée sur un marché, acq
cet obstacle beaucoup plus
marché identifié permet de franchir
facilement.
de
es via de nouveaux réseaux
● Distribuer ses produits/servic avoir un
plémentaires : la cible peut
distribution ou des réseaux com produits
réseau déjà bien implanté et exploitable rapidement avec les
nouvelle entité.
du nouveau groupe ou de la
endre
importante et envisager de s’ét
● Avoir une force de frappe plus vait pas songé,
auxquelles la société n’a
vers des zones géographiques t déjà avoir une
ou qui semblaient inac cessibles. La société cible peu
plantation réu ssie à l’étranger et peut
expérience d’export ou d’im hète.
ainsi en faire bénéficier la société qui la rac
nce
e : on peut toucher par la croissa
● Atteindre une nouvelle clientèl la présence des différents
développer
externe de nouveaux clients et r son offre et de pouvoir
produits. Il est aussi possible de segmente B to
consommateurs, que ce soit en
atteindre un panel plus large de
B ou en B to C.
En effet, il ne faut pas décider de s’agrandir sur un coup de tête ou avec une
idée imprécise de l’objectif à atteindre. Au contraire, plus la stratégie globale
sera définie clairement par la direction de l’entreprise, plus efficaces seront les
décisions prises, et notamment celles relatives au choix de la cible et au processus
à mettre en place pour réaliser l’acquisition.
Pour r
P
Pour résumer, voici le ét
les étapes clés po se lancer dans une opération de croissance
pour e dans u
n une
externe :
exter e
xtern
8
9. MICROPOLE dirigée par Christian POYAU, fondateur
TEMOIGNAGE
Société de conseil et de services en informatique.
Pourquoi souhaitiez-vous faire de la croissance externe ?
L’objectif des deux fondateurs, Thierry Létoffé et moi-même,
a toujours été de faire croître l’entreprise tant en France qu’à
l’étranger.
Cette volonté de croissance est partagée par tous les managers du groupe. Cette
stratégie permet d’offrir à tous les collaborateurs des perspectives en termes d’intérêt
et de taille des projets, d’innovation technologique, de responsabilité managériale,
de progression de poste et de salaire.
Au-delà d’une certaine taille, dans notre métier de conseil et de services, la
croissance externe est un levier indispensable pour assurer un développement rapide
et significatif. Nous avons donc réalisé de nombreuses opérations d’acquisitions qui
ont eu pour objectifs :
● Soit de se développer géographiquement à Paris, en régions, mais aussi à
l’étranger ;
● Soit de nous diversifier avec des sociétés possédant des compétences
complémentaires aux nôtres ;
● Soit tout simplement de renforcer nos positions sur notre coeur de métier.
Pouvez-vous nous décrire vos opérations de croissance externe et les moyens
mis en œuvre ?
Nous avons effectué plus d’une dizaine d’opérations de croissance externe depuis
notre cotation sur le Nouveau Marché en septembre 2000 :
● Opérations soit en France (Paris, régions), soit à l’étranger ;
● De tailles diverses, allant de 10 à 350 personnes ;
● Dans des activités complémentaires ou nouvelles, mais toujours avec
une logique et une cohérence industrielles.
Une opération « type » peut se décomposer de la manière suivante :
● Détection de la société : les moyens sont multiples (networking, cabinet
de M&A, partenaires…) ;
● Premières rencontres avec les actionnaires afin de comprendre leur
métier, leur positionnement, leur stratégie de développement, les
complémentarités avec notre propre logique de croissance, les attentes
personnelles de chacun d’eux mais aussi de leurs principaux managers, la
culture interne de la société pour évaluer la facilité ou non d’intégration
entre les équipes des deux sociétés (le facteur humain est primordial !) ;
● Réflexions sur l’évaluation financière globale de la société, les modalités
de paiement (UpFront, earn out), les possibilités de montage juridique ;
9
10. ● C on f r on t at ion a ve c l e s a c ti o nna i r e s e t v a l i d a t i o n d ’u n e a p p ro c h e
financière à peu près similaire ;
● Rédaction d’une LOI sur les bases des échanges ;
● Due Diligences financières, fiscales, sociales et humaines ;
● Rédaction et signature du protocole final.
Les moyens et le temps à déployer sont donc importants avant et pendant
l’acquisition (cabinet de M&A, juridiques, fiscaux, sociaux). Mais ils sont encore plus
importants après, pour assurer la bonne intégration des équipes. L’opération de
rapprochement débute en fait à la signature du protocole d’accord final.
Quel bilan tirez-vous de ces opérations ?
Le bilan global est évidemment positif : notre CA a été multiplié par 10 depuis 2000.
Quels sont selon vous les facteurs clés du succès ?
Les décisions d’acquisition ont toujours été prises selon trois critères/facteurs clés de
succès (et chacun est primordial) :
● Valider la logique industrielle ;
● Vérifier que l’approche business est identique et que les « cultures »
internes sont similaires (facteur humain) ;
● Valider la logique financière avec un ROI mesurable.
La problématique la plus importante dans des métiers de conseil et de services est
l’intégration des nouvelles équipes au sein de la société, en montrant à chaque
collaborateur l’intérêt qu’il va également pouvoir tirer personnellement de cette
opération de rapprochement.
Il faut aussi :
● Bien comprendre la motivation des actionnaires de la société cédante pour
faire cette opération et éviter ainsi les malentendus ;
● Savoir être patient : il faut au moins 6 mois pour traiter une opération de
croissance externe (et cela donne la possibilité de mieux connaître les autres
actionnaires) ;
● Construire par avance le nouvel organigramme post-fusion et définir les zones
de responsabilités des uns et des autres.
10
11. Quelles sont selon vous les difficultés de telles opérations ?
Les difficultés sont nombreuses pendant et après la signature de l’opération :
● Mettre en place un earn out conciliant l’intérêt des anciens actionnaires et la
logique de développement de la société ;
● Assurer le rapprochement des équipes (la communication qui est faite vis-à-vis
des collaborateurs de la société rachetée est essentielle, voire plus importante
que la communication financière) ;
● Mettre en commun toutes les fonctions support, non pas uniquement pour
faire des économies d’échelle, mais aussi pour définir un référentiel minimum
commun ;
● Mettre en place une nouvelle organisation dans laquelle les apports de chacun
sont pris en compte et en définissant rapidement qui fait quoi, en privilégiant les
compétences et non la société d’origine.
Une opération de croissance externe, c’est une aventure passionnante, qui mêle le
métier, la finance, mais aussi et avant tout les aspects humains.
Il ne suffit pas de
vouloir faire de la
croissance externe
pour y parvenir.
Il faut que tous les
facteurs soient réunis.
11
12. BIENSERVI dirigée par Fabrice HENRY, fondateur
TEMOIGNAGE
Société de services à la personne dans le ménage.
Pourquoi souhaitiez-vous faire de la croissance externe ?
La société BienServi a été créée en 2006 et maintient depuis
une forte dynamique de croissance. Pour faire chaque
année de l’ordre de 50 à 60% de croissance, il paraissait cohérent d’aller la
chercher par le biais d’acquisitions. Nous avons rencontré un certain nombre
d’acteurs de notre secteur de tailles différentes qui souhaitaient céder.
Pourquoi n’êtes-vous pas arrivé à faire de la croissance externe?
Le secteur des services à la personne est très récent, car formidablement
dopé et viabilisé par la Loi Borloo de 2005. De ce fait, les entreprises y sont
jeunes et très peu structurées. Les sociétés de services ayant du mal à financer
leurs projets se sont souvent créées avec peu de moyens pour investir dans
des process et encore moins dans un accompagnement juridique et social
qualifié.
Le constat de nos études de dossiers fut assez clair : au-delà de reprises de
portefeuilles clients et salariés, il y avait peu de valeur ajoutée à intégrer. Le
niveau insuffisant de prix de ventes des prestations et des contrats de travail
mal ficelés rendaient toute reprise trop risquée, avec en plus un risque fort de
contagion sur l’existant de notre société.
Enfin, le niveau de valorisation plus « psychologique » que rationnel attendu
par des cédants n’était économiquement pas justifié, car proportionnel
à l’effort et aux sacrifices consentis par le vendeur depuis sa création plus
qu’aux rendements escomptés par l’acquéreur. Nous devons donc attendre
une meilleure structuration des acteurs du marché pour envisager une
consolidation du secteur.
La croissance externe s’inscrit dans la stratégie de
l’entreprise et donc du dirigeant
Sans être exhaustif, le chef d’entreprise doit se poser quelques interrogations
principales avant de se lancer dans une opération de croissance externe. Il doit
réfléchir à sa stratégie à long terme car intégrer une société avec les coûts que cela
engendre peut prendre du temps.
12
13. Il est ensuite nécessaire de savoir si l’entreprise est financièrement capable de réaliser
une opération de croissance externe.
Il s’agit de voir si :
● Elle a les liquidités pour financer totalement le projet ;
● Elle a une capacité d’endettement suffisante pour faire appel aux banques
par exemple ;
● Elle peut envisager de faire entrer de nouveaux actionnaires dans son
capital, qui amèneront des moyens financiers indispensables à sa croissance.
Il faut donc voir si le cash-flow5 disponible de la société qui souhaite acheter
permet de financer non seulement l’achat de la cible, mais aussi son intégration
et les investissements qui seront nécessaires.
Il y a donc en amont un travail important à réaliser afin d’établir des stratégies
communes, des plans d’investissements, d’économies d’échelle… Il est nécessaire
de penser à la restructuration qui va avoir lieu, ainsi qu’à l’intégration qu’il faudra
réaliser pour que la fusion se passe de la meilleure des façons.
Un autre élément primordial reste d’être entouré d’une équipe de confiance :
une équipe pluridisciplinaire sur laquelle le chef d’entreprise peut compter pour
le conseiller et pour être force de propositions, tout en lui permettant de garder
du temps pour se concentrer sur l’entreprise qu’il dirige.
Il faut également répondre à quelques questions clés sur la cible :
● Vérifier la santé financière de la cible : société qui dégage déjà du résultat
ou non, société en difficulté financière ;
● Etudier la pondération au sein des clients et des fournisseurs, afin d’évaluer
le risque et les conséquences si le plus gros de chaque partie décide de ne
plus faire affaire avec la nouvelle entité.
Il y a une gestion qui doit s’opérer à la fois en interne et en externe. Le chef
d’entreprise doit réfléchir à l’organisation qu’il veut donner à sa structure, savoir
si l’intégration sera totale ou partielle, s’il y aura une délégation de pouvoir forte
ou limitée. Il faut aussi réfléchir à la gestion et à la communication auprès des
partenaires extérieurs comme auprès des clients et des fournisseurs.
« Aucune acquisition ne se ressemble. Elles sont aussi diverses que
l’individu est unique. Surtout lorsque nous parlons de PME. »
5 ] cash-flow : flux de trésorerie.
13
14. Hologram Industries dirigée par Hugues SOUPARIS,
TEMOIGNAGE
fondateur
Leader mondial de la lutte anti-contrefaçon. Le portefeuille de produits
est basé principalement sur les technologies optiques et numériques.
Le groupe est doté de 2 implantations industrielles et de 2 unités de
R&D.
Les solutions ont été adoptées par plus de 50 pays et par les marques les
plus prestigieuses. Le groupe s’appuie sur 250 collaborateurs et a réalisé
un chiffre d’affaires de 32 millions d’€ sur 2010, en croissance de 13%,
dont 90% à l’export.
Quel objectif avez-vous visé par l’opération de croissance externe ?
J’ai visé un double objectif : l’acquisition de nouvelles technologies pour enrichir
notre offre produits sur les mêmes cibles de clientèle (la lutte anti-contrefaçon)
et le déploiement géographique, en particulier une implantation aux USA,
qui représentent à la fois un marché porteur et une base de production en
dollars.
Quels moyens avez-vous mis en œuvre ?
La stratégie de développement du groupe par des acquisitions a été
développée en 2005, et elle comportait 3 axes :
La croissance « verticale » sur les métiers historiques du groupe, les éléments
optiques de sécurité :
● Croissance organique (développements techniques et commerciaux)
● Croissance externe (acquisitions de sociétés dans les mêmes technologies)
La croissance « horizontale » :
● Acquisitions de sociétés possédant des technologies complémentaires
Le déploiement géographique sur les USA :
● Embauche d’un business développeur américain et recherche active
de cibles à acquérir.
Les opérations de croissance externe se sont déployées entre 2006 et 2010.
2006 : acquisition d’une société de technologie holographique sur une
application nouvelle.
2009 : acquisition de la société Advestigo, spécialisée dans les signatures
digitales d’images fixes et animées.
2010 : acquisition de Kessing, société spécialisée dans le contrôle en
ligne de documents (billets de banque et documents d’identité) par
14
15. comparaison avec une base de données.
2010-2011 : acquisition de deux petites entreprises américaines spécialisées
dans la production d’étiquettes de sécurité.
Quel bilan tirez-vous de ces opérations ?
Notre politique de « petites » acquisitions sur la durée nous a permis d’atteindre
à un coût très raisonnable nos objectifs stratégiques, à savoir : l’acquisition
de technologies « verticales » et « horizontales », l’implantation aux USA, et
l’augmentation de notre chiffre d’affaires.
L’ensemble de nos acquisitions nous a permis d’acquérir un chiffre d’affaires
supplémentaire de l’ordre de 8 millions d’€ (pour un CA du périmètre historique
de l’ordre de 26 millions d’€).
Le coût « technique » (avocats, M&A, commissaires aux comptes, etc.…) a
été inférieur à 500.000 €.
Le prix d’achat, hors earn out, est de l’ordre de 1 an de CA.
Quels ont été selon vous les facteurs clés du succès ?
● Les acquisitions doivent s’insérer dans une stratégie. L’ensemble doit
être cohérent ;
● Le coût des acquisitions doit être compatible avec un retour sur
investissement à moyen terme ;
● Il faut s’assurer du maintien d’hommes clés à la tête des entreprises
acquises :
● Audit des équipes avant acquisition ;
● Plan d’intéressement des équipes post-acquisition.
● Il est encore tôt pour juger du succès de notre politique d’acquisition, mais
les premiers mois étant des moments clés, il me semble important de :
● Faire comprendre rapidement aux équipes (maison mère et filiales
acquises) la cohérence et la stratégie des acquisitions ;
● Permettre le contact entre les équipes et mettre rapidement en
place des groupes de travail « synergiques » ;
● S’assurer des bons relais (transfert de personnel de la maison mère
vers les filiales si possible).
15
16. Quelles sont selon vous les difficultés de telles opérations ?
La négociation est un moment difficile et qui peut être tendu entre les
vendeurs et les acheteurs. Si le vendeur a vocation à rester manager dans la
société devenue filiale du groupe, la relation avec lui est très importante. Il est
donc difficile de mener des négociations très dures. Dans ce cas, les solutions
peuvent être de :
● Se faire assister dans les négociations par une tierce partie (M&A,
avocats) ;
● Résoudre les différends sur la valorisation par le recours à une partie
attractive en earn out (on diffère une partie du paiement après validation
du business plan vendeur).
Une cible ne peut pas toujours être acquise (différend sur la valorisation,
hésitation des vendeurs, psychologie du vendeur, etc.…).
Il est important, si on a une
stratégie de croissance
dont une partie passe par
de la croissance externe,
de « courir plusieurs lièvres
à la fois » en première
approche afin de ne pas
mettre en péril sa stratégie
en cas d’échec des
négociations.
16
17. CANALCE dirigée par Sandra LE GRAND, fondatrice
TEMOIGNAGE
Services aux comités d’entreprises : société de 160 salariés et CA de
60 millions d’€.
Vente de produits de loisirs, culture et vie au quotidien à prix réduits.
Quel objectif avez-vous visé par l’opération de croissance
externe ?
Je visais 2 objectifs :
● La croissance horizontale afin d’accélérer la croissance, le développement
national et les parts de marché.
Nous avons réalisé une opération d’acquisition de portefeuilles clients CE
abonnés, avec un portefeuille de contrats fournisseurs / offres locales, et
dans des régions en France (Lyon, Bordeaux, Rennes.).
Nous avons intégré des portefeuilles de 200 à 400 CE abonnés, avec des
activités locales et une agence de proximité physique : nous nous sommes
donc installés plus rapidement dans ces régions avec une masse critique
et des organisations « traditionnelles » que nous avons industrialisées et
modernisées.
● La croissance verticale : nous avons intégré certaines sociétés
qui exerçaient des métiers et/ou offres de services clés pour notre
enrichissement d’offres et de services, fidélisant technique et experts.
Nous avons par exemple racheté une agence de voyages pour faire une
offre voyages à nos CE et obtenir la licence.
Pouvez-vous nous décrire vos opérations de croissance externe et les
moyens mis en œuvre ?
Sur les 15 opérations étudiées, 11 ont été réalisées.
Trois opérations n’ont pas abouti pour des raisons de non maturité du cédant
qui de fait trouvait toujours une raison de ne pas signer, notamment sur le prix.
En effet, il fallait comparer le coût d’un développement organique de 300 CE
avec le coût de rachat.
Nous avons toujours conservé les équipes locales quand elles étaient motivées,
mais aussi parce qu’elles avaient une connaissance des clients et de la région.
Quel bilan tirez-vous de ces opérations ?
Ces différentes typologies d’acquisitions (11 réalisées en 11 ans sur 15 étudiées)
ont permis à CANALCE de prendre une position de leader en 10 ans : 60 millions
d’€ de volume d’affaires, présent dans 20 villes en France avec 6 agences
régionales, 5000 CE abonnés représentant 4 millions de bénéficiaires.
17
18. Nous avons également renforcé notre barrière à l’entrée (part de marché CE,
technologie, portefeuille de 65 000 offres produits dans toute la France).
Quels ont été selon vous les facteurs clés du succès ?
Les facteurs clés de succès résident dans notre capacité à faire de ces
acquisitions une vraie priorité dans l’organisation :
● Création d’une vraie relation de confiance et de partenariat avec le
cédant ;
● Gestion avec efficacité des périodes de transition (communication
interne aux équipes, chacun sa place et son savoir-faire, mettre en valeur
les complémentarités, soutenir et croire dans les synergies, communiquer
à l’extérieur) ;
● Création d’un comité de pilotage (un leadership dans l’équipe
acquéreur : souvent le Directeur administratif et financier et le Directeur
commercial, ainsi que les équipes du cédant) ;
● Des rendez-vous réguliers de reporting, un esprit commando (par
exemple : visiter rapidement tous les clients : téléphoner, prendre des
rendez-vous, envoyer des courriers…) ;
● Intégration rapide des process, (production, outil informatique) avec
une bonne transition administrative (RH contrats de travail, banque,
comptabilité…) ;
● Une mise en valeur dans toute l’entreprise des gains et des best
practices.
Il faut oser faire de la croissance
externe et être créatif dans
l’organisation du deal : notre
première acquisition s’est
faite 3 mois après la création
de CANALCE, la société était
plus grosse que nous et cette
opération a été la clé pour notre
développement et notre succès.
Les acquisitions ne sont pas
qu’une question d’argent !
18
20. Quelles sont les étapes d'une opération de croissance externe ? Les types d’opérations possibles
Structure de l’acquisition et fiscalité : quel type de structure
juridique choisir ?
Il existe principalement deux façons d’acquérir une activité :
● acquérir les actions de la société qui opère l’activité concernée ;
● acquérir auprès de ladite société opérationnelle les actifs relatifs à
l’activité concernée (achat de tout ou partie d’un fonds de commerce,
par exemple).
Dans certaines circonstances, l’opération pourra consister, au moins
dans un premier temps, en l’acquisition d’une partie du capital de la
cible assortie d’un engagement d’acheter (et de vendre) le solde des
actions à l’issue d’un délai fixé et à des conditions (notamment de prix)
déterminées ou déterminables.
Si cette solution présente des avantages pour l’acquéreur (notamment
en termes de financement), elle suppose d’organiser précisément les
rapports entre l’acheteur et le vendeur pendant la période au cours de
laquelle ils seront actionnaires de la cible.
Il est également possible de procéder à une fusion-absorption de la
société opérationnelle.
Les principales différences entre les deux structures d’acquisition sont les
suivantes :
● La complexité
La cession d’actions est plus simple et efficace que la cession d’actifs
(et donc plus rapide et moins coûteuse). Pour la cession des actions de
la cible, l’ensemble des éléments du patrimoine de cette dernière est
transféré de façon automatique et globale.
Pour la cession d’actifs, les parties doivent identifier avec précision
chacun des actifs transférés (et le cas échéant, les passifs)et affecter le
prix à chacune des catégories d’actifs concernées.
De plus, dans le cadre d’une cession d’actifs, et en particulier si tous les
actifs affectés à l’activité concernée ne sont pas transférés (par décision
des parties à l’opération), l’acheteur devra reconstituer une cohérence
dans le fonctionnement des actifs concernés afin de poursuivre
l’exploitation de l’activité acquise, notamment par la conclusion
d’accords provisoires avec le vendeur.
● Les coûts fiscaux
Les droits d’enregistrement attachés à une cession d’actifs sont
proportionnels au prix de cession des actifs concernés (0% pour la fraction
du prix inférieure à 23.000 €, 3% pour la fraction du prix comprise entre
20
21. 23.000 et 200.000 €, et 5% pour la fraction supérieure à 200.000 €). Alors que les droits
d’enregistrement relatifs à une cession d’actions sont égaux à 3% du prix de cession
des actions, plafonnés à 5.000 € par cession.
Si la cession porte sur des parts sociales (lorsque la société cédée est une société à
responsabilité ou une société en nom collectif), les droits d’enregistrement s’élèvent
à 3% du prix de vente, non plafonnés, après application d’un abattement.
● La nécessité d’obtenir l’accord des tiers
● Pour la cession d’actions, cela ne requiert pas, en principe, l’accord de tiers à
l’exception des autorisations légales, réglementaires ou statutaires nécessaires
à la réalisation de l’opération, et des contrats conclus par la société concernée
qui contiennent une clause de changement de contrôle. Précisons que
l’agrément de l’acheteur non associé est toujours nécessaire pour les cessions
de parts sociales ;
● Pour la cession d’actifs, il faut obtenir l’accord préalable de chacun des
cocontractants dont on envisage de transférer le contrat (à l’exception de
certains contrats dont le transfert automatique est prévu par la loi, tels que
notamment les contrats de travail des salariés affectés à l’activité transférée, le
bail commercial et la police d’assurance).
● Les contraintes réglementaires applicables
Si la cession d’actifs s’analyse en une cession de fonds de commerce (ce qui
devrait être le cas le plus souvent), le contrat de cession devra contenir les mentions
obligatoires prévues par le Code de commerce et faire l’objet de nombreuses
formalités de publicité obligatoires.
En outre, la réglementation applicable aux cessions d’un fonds de commerce
prévoit la possibilité pour les créanciers dudit fonds de commerce de faire opposition
au paiement du prix de cession. Ce qui explique que dans la plupart des cas, et
afin d’éviter à l’acquéreur de payer le prix deux fois, le prix de cession du fonds
de commerce soit versé sur un compte séquestre jusqu’à l’expiration des délais
d’opposition.
Par ailleurs, si l’activité acquise est une activité réglementée, l’acquéreur des actifs
concernés devra solliciter l’obtention des autorisations légales et règlementaires
nécessaires à la poursuite de l’activité après la cession.
● Le transfert des passifs attachés à l’activité transférée
C’est sans aucun doute le principal avantage d’une cession d’actifs par rapport à
une cession d’actions :
● dans une cession d’actifs, les parties sont libres (à certaines exceptions près)
de choisir les passifs qui seront transférés à l’acquéreur, ce qui a bien entendu
pour effet de limiter les risques supportés par ce dernier ;
● dans une cession d’actions, ce sont l’ensemble des passifs (avérés et latents)
de la cible qui est transféré à l’acquéreur. C’est afin de se protéger contre
ces risques que les parties concluent des conventions de garanties (d’actif et
21
22. de passif) permettant à l’acheteur d’être indemnisé par le vendeur en cas
de survenance, après la date de réalisation de l’acquisition, d’un passif non-
déclaré dont l’origine est antérieure à l’acquisition.
Quel financement ?
Le financement d’une acquisition s’effectue soit sur les fonds propres disponibles soit
en ayant recours à un endettement bancaire.
● Le financement sur fonds propres
L’acquéreur peut disposer des fonds propres nécessaires pour financer l’acquisition
envisagée. Dans ce contexte, le prix de cession sera payé en numéraire par
prélèvement sur la trésorerie disponible de l’acquéreur.
Si l’acquéreur ne dispose pas de la trésorerie suffisante pour financer l’acquisition,
ou qu’il préfère affecter cette trésorerie au financement de ses besoins courants, il
peut solliciter ses actionnaires et leur proposer de souscrire une augmentation de
capital en numéraire dont le produit serait destiné à payer le prix d’acquisition.
Si tous les actionnaires ne participent pas à l’augmentation de capital, l’acquéreur,
le plus souvent en accord avec ses actionnaires, pourra décider d’avoir recours à
des investisseurs extérieurs (sociétés de capital-risque, ou de capital développement)
qui souscriront l’augmentation de capital nécessaire pour financer l’acquisition.
Dans certaines circonstances, il est possible que le vendeur de l’activité concernée
accepte de ne pas être payé en numéraire mais en actions de l’acquéreur.
L’opération se traduira par une augmentation de capital de l’acquéreur afin de
rémunérer l’apport par le vendeur (ou par ses actionnaires) de l’activité concernée
(actifs et passifs transmis ou actions de la société) au bénéfice de l’acquéreur.
● Le financement par endettement
L’acquéreur peut faire appel à des établissements bancaires et négocier un crédit
pour financer l’acquisition. L’emprunt pourra être structuré de différentes façons
selon notamment le montant à financer, la durée de l’emprunt, la rentabilité future de
l’acquéreur… L’entrepreneur pourra également faire appel à OSEO pour apporter
une garantie (entre 40% et 70% des montants) sur les financements contractés
auprès d’établissements bancaires.
« Petit conseil : n’hésitez pas à faire jouer la concurrence bancaire afin
d’obtenir les meilleures conditions de prêt (durée, taux d’intérêt…) ».
22
23. Les étapes et ses acteurs clés
La recherche d’une cible
L’entrepreneur qui décide de réaliser une opération de croissance externe peut avoir
déjà identifié la cible concernée. A défaut, il pourra avoir recours à des cabinets
de fusions-acquisitions, des spécialistes du rapprochement d’entreprises, dont le
métier est précisément d’identifier les cibles puis d’assister l’entrepreneur dans tout
le processus de cession.
Les partenaires habituels de l’entrepreneur (banquier commercial, expert-
comptable, clients/fournisseurs) constituent également une source d’information
pour l’entrepreneur et peuvent lui présenter des opportunités d’acquisition. Les
Chambres de Commerce et d’Industrie disposent également d’informations sur des
cibles potentielles. Enfin, certains sites recensent les entreprises à vendre et celles
qui cherchent à acheter. Sans oublier les clubs de dirigeants ou associations qui
permettent d’avoir des informations de manière moins officielle, ou encore les
fédérations professionnelles.
L’entrepreneur peut avoir l’opportunité d’acheter les actifs d’une société faisant
l’objet d’une procédure collective (redressement judiciaire). Acquérir des actifs dans
cette configuration peut se révéler très intéressant pour l’acquéreur, en particulier
parce que, le plus souvent, le prix de cession est fortement décoté et qu’aucun
passif n’est transmis avec les actifs concernés.
La valorisation préalable
Une fois la cible identifiée, il faut initier le processus de valorisation afin d’être en mesure
d’approcher le vendeur dans des conditions optimales. A cet effet, l’entrepreneur
pourra s’appuyer sur la banque d’affaires qu’il aura mandatée ou, à défaut, sur des
conseils financiers spécialisés dans l’évaluation d’entreprises (cabinets d’expertises
comptables, ou établissements spécialisés).
Parallèlement à la valorisation préliminaire, les analyses juridique et financière
indispensables à la structuration de l’acquisition pourront être initiées.
La phase d’approche
Il est nécessaire d’identifier qui est décisionnaire dans la vente et donc à qui il faut
s’adresser : le Président de la cible, les actionnaires de la cible, les deux ? Tout
dépendra de la nature de l’opération et du rôle des actionnaires.
S’il s’agit d’une cession d’actions, les interlocuteurs seront, en principe, les actionnaires
vendeurs ; s’il s’agit d’une cession d’actifs, l’interlocuteur privilégié sera le Président
23
24. de la cible vendeur des actifs. Quelle que soit l’opération, il n’est pas envisageable
d’avancer sans le support conjoint de la cible et de ses actionnaires.
Cette étape s’accompagnera de la signature d’un accord de confidentialité entre
l’acquéreur, les vendeurs, et la cible, interdisant notamment à l’acquéreur et à ses
conseils de faire usage, de quelque façon que ce soit, des informations qui leur
seront communiquées par les vendeurs et/ou la cible.
La phase d’exclusivité et de due diligences6
L’entrepreneur devra tenter d’obtenir une exclusivité de négociations avec les
vendeurs pendant une période de temps suffisamment longue pour lui permettre
de réaliser les due diligences sur la cible, de confirmer sa décision d’acquérir la
cible, et de finaliser la documentation contractuelle correspondante. Le plus
souvent, les vendeurs n’acceptent de consentir cette exclusivité qu’au vu d’une
offre préliminaire de l’acquéreur. Cette offre sera juridiquement non contraignante
pour l’acheteur qui aura toujours la possibilité au cours de cette phase de ne pas
poursuivre la réalisation de l’opération.
L’acquéreur, accompagné de ses conseils, démarre alors la phase dite de due
diligences au cours de laquelle des informations concernant la cible seront mises à
sa disposition et à celle de ses conseils. Ces informations concernent principalement
les domaines suivants :
Comptable et financier Social
Stratégique Propriété intellectuelle et industrielle
Juridique et règlementaire Environnement
Commercial Assurance
Fiscal Immobilier
Le plus souvent, ces informations seront regroupées dans une data room7 (physique
ou électronique) à laquelle auront accès l’acquéreur et ses conseils, et dont
l’organisation sera régie par un règlement de data room.
La phase de due diligences doit principalement permettre à l’acquéreur de :
● Se forger une opinion sur la cible ;
● D’en arrêter la valeur ;
● D’identifier les risques et les synergies ;
● D’être en mesure de proposer un prix définitif au vendeur.
A l’issue des due diligences, l’acquéreur potentiel peut très bien décider de ne
pas poursuivre l’acquisition envisagée. Compte tenu de l’importance que revêt
cette phase, il est essentiel que l’acquéreur s’entoure de professionnels (experts
6 ] Due diligences : correspond aux audits préalables permettant de vérifier toutes les informations sur l’entreprise
qui seraient susceptibles d’influencer la décision de l’acheteur. Permet d’avoir un état des lieux certifié de
24 l’entreprise.
7 ] Data room : pièce qui réunit toute les données économiques, financières, juridiques, fiscales et sociales afin de
donner aux potentiels acheteurs toutes les informations dont ils ont besoin pour évaluer l’entreprise. Cette data
room est de plus en plus numérique et accessible par internet.
25. comptables, avocats, fiscalistes, financiers, consultants en stratégie et en organisation)
qui auront pour mission d’analyser les informations disponibles et d’établir un rapport
de synthèse sur les risques identifiés. C’est sur la base des conclusions de ces rapports
d’audit que sera notamment négociée la convention de garantie.
Il peut être stratégique de prendre un intermédiaire dans ces phases de discussions
et de négociations, tout simplement pour laisser une marge de manœuvre
supplémentaire entre les deux chefs d’entreprise dans les phases de finalisation du
deal.
La phase de rédaction et de négociation de la documentation
contractuelle
Si à l’issue de la phase de due diligences, l’acquéreur souhaite toujours réaliser
cette croissance externe, selon des modalités notamment financières acceptées
par le vendeur, les parties rédigeront les éléments contractuels précisant les termes
et conditions de l’acquisition. Il s’agira principalement du contrat de cession et de
la convention de garantie.
Parmi les points essentiels figure, à l’évidence, le prix de cession. Ce prix peut être
fixe et payé dans son intégralité lors de la réalisation de l’acquisition, mais il est
également possible de prévoir un prix fixe assorti d’un complément de prix, lui-même
fixe ou variable en fonction de l’atteinte d’objectifs qui sont fixés à l’avance dans le
contrat de cession (clause dite d’earn out).
La clause d’earn out stipule qu’en dehors de la partie fixe du prix, le vendeur percevra
un complément de prix déterminé sur la base des résultats futurs de l’entreprise
cédée.
Elle présente l’avantage pour l’acheteur de ne payer que si les résultats de la
cible correspondent au plan d’affaires arrêté ou aux « promesses » faites lors de
l’acquisition. Elle est souvent assortie du maintien du vendeur en fonction au sein de
la société cédée (ce qui peut, dans certains cas, s’avérer source de difficulté en cas
de départ du vendeur, volontaire ou non, avant la fin de la période retenue pour le
calcul de l’earn out).
A défaut, la cession pourrait être annulée à raison de l’indétermination du prix. Enfin,
lorsque c’est le cas frequemment, certains actionnaires vendeurs sont en même
temps salariés ou dirigeants de l’entreprise cédée, il conviendra de veiller aux
aspects fiscaux de ce type de clauses.
L’acheteur peut également négocier un crédit vendeur lui permettant de payer
une partie du prix à l’issue d’une période déterminée, le vendeur pouvant alors
demander des garanties sur cette partie du prix payée à terme.
Lorsque la cession porte sur les titres d’une société, l’acheteur et le vendeur
négocieront une convention de garantie d’actif et de passif concernant la société
cédée.
25
26. L’acheteur pourra mettre en cause la responsabilité du vendeur, dans les conditions
prévues par la convention de garantie, en cas d’inexactitude de l’une desdites
déclarations. La convention de garantie prévoira un plafond limitant la responsabilité
du vendeur, ainsi qu’un seuil de déclenchement et, dans certains cas, une franchise.
Dans le cadre de la convention de garantie, l’acheteur pourra également
demander au vendeur de le garantir contre un ou plusieurs risques identifiés par les
due diligences et dont les conséquences n’auraient pas été prises en compte dans
la détermination du prix (en particulier lorsque le risque n’est pas encore avéré).
La phase de réalisation
L’acquisition peut être réalisée le jour de la signature du contrat de cession. Il est
néanmoins assez fréquent que l’acquisition soit reportée à une date ultérieure (on
distingue alors la date du « signing » et la date du « closing »). L’acheteur peut
également être tenté de prévoir une condition suspensive liée à l’obtention du
financement nécessaire pour réaliser l’acquisition.
Si l’opération porte sur des actifs (et non sur des actions), elle pourrait être également
subordonnée à l’obtention d’autorisations légales ou réglementaires. Des contrats
annexes au contrat de cession seront dans certains cas négociés entre l’acheteur
et le vendeur, afin d’organiser la période de transition et de permettre à l’acheteur
d’avoir accès, pour une durée et à un prix déterminés, à des services fournis par le
vendeur (maintien dans les mêmes locaux, partage des services informatiques et
d’autres fonctions support de type paye, comptabilité et autres).
INSIDE SECURE dirigée par Remy DE TONNAC,
TEMOIGNAGE
Président du Directoire
Leader dans les technologies de puces sans contact.
Pouvez-vous nous décrire votre opération de croissance
externe et les moyens mis en œuvre ?
Lors de l’acquisition que nous avons réalisée l’année dernière, la banque
conseil du vendeur, un grand groupe américain coté, avait sélectionné
plusieurs acheteurs potentiels et Inside était l’acquéreur le plus petit en termes
de chiffre d’affaires et de surface financière.
Tout au long de la phase de négociation, il nous a fallu démontrer que
nous avions la capacité (notamment technique et financière) de conduire
l’opération à son terme. A tout moment et jusqu’à l’obtention d’une période
d’exclusivité, nous pouvions être sortis du processus. Nous avons dû lutter pied
26
27. à pied pour ne pas nous faire totalement imposer un calendrier qui nous était
défavorable.
Quel bilan tirez-vous de cette opération et quels conseils donneriez-vous?
Il faut être en mesure de gérer le déséquilibre des forces en présence : dans
notre opération, le vendeur était représenté par une équipe de négociation
dédiée, qui s’appuyait sur une banque conseil et sur certains de nos nombreux
autres conseils.
L’équipe de négociation d’Inside se composait du CEO et CFO, et il nous fallait
organiser le travail de nos différents conseils.
La gestion du calendrier est un élément primordial : en effet, l’acheteur et le
vendeur peuvent être dans des calendriers différents. Si le vendeur a plusieurs
acheteurs possibles, il va mettre une pression très forte sur ces derniers afin
qu’ils s’engagent dans un délai très court.
Finalement, notre acharnement à démontrer que nous étions crédibles et que
nous représentions la meilleure solution pour le vendeur et ses salariés nous
a permis de réaliser l’acquisition, dans des conditions satisfaisantes pour les
deux parties.
La phase de négociation est un
marathon qui suppose d’avoir
une équipe solide (physiquement
et psychologiquement),
qui s’implique dans le dossier
sous l’égide d’un leader qui
fédère toutes les énergies. Il faut
être accrocheur et avoir envie
de faire l’opération.
27
28. BAOBAZ dirigée par Dimitri DEWAVRIN, fondateur
TEMOIGNAGE
Spécialiste du e-commerce pour les marques et enseignes de prêt-
à-porter.
Quel objectif avez-vous visé par vos opérations de croissance
externe ?
Nous avons surtout visé la diversification de notre activité. Depuis notre
création il y a 10 ans, nous avons effectué 6 opérations de croissance externe,
avec des succès variés.
Quels types de cibles peut-on envisager de racheter ?
● Les cibles en bonne santé, avec un historique de rentabilité et des fonds
propres solides. On les paie cher, mais on trouve en général le financement
et la contribution au résultat est rapidement positive ;
● Les cibles avec un résultat et des fonds propres proches de zéro, mais
qui présentent des perspectives de développement futur. Le risque est de
payer un prix bien plus élevé que les fonds propres, et de devoir déprécier
le goodwill si les résultats espérés ne sont pas au rendez-vous ;
● Les sociétés en difficulté doivent s’adosser à un partenaire pour éviter
de sombrer.
Quelle a été la procédure dans le cadre d’une société en difficulté ?
Pour la dernière en date, nous étions entrés en contact avec la cible via le site
Fusacq, et le cédant avait dans un premier temps décliné notre offre, jugée
trop basse. Mais la crise est passée par là, et il s’est rapproché de nous un an
plus tard pour sauvegarder l’entreprise. Nous avons alors injecté des fonds via
une augmentation de capital, en devenant majoritaire.
Quel bilan tirez-vous de cette opération ?
L’intérêt est de prendre le contrôle d’une société à moindre coût, mais le
risque est de mal mesurer la difficulté du redressement et de devoir éponger
des pertes plus importantes que prévues, avec des banquiers réticents à suivre
dans ce cas de figure. Il faut donc avoir les reins solides avant de se lancer
dans une telle opération.
28
29. NOVELTY dirigée par Jacques de La GUILLONIERE,
TEMOIGNAGE
fondateur
Leader en prestation audiovisuelle pour le corporate. CA de 43
millions d’€. Nous avons réalisé une dizaine d’acquisitions en 5 ans.
Quels sont les risques liés aux due diligences ?
Les dues diligences sont essentielles. Lors d’une opération
de croissance externe significative que nous avons menée,
la cible était sous mandat ad hoc. L’ensemble des dues diligences et le business
plan avaient été faits par les conseils du mandataire et de la société cible.
Par économie et pour un gain de temps, nous avons simplement vérifié la
cohérence des informations sans réaliser nous-mêmes un audit. Nous pensions
bien connaître la cible. Nous avons fait une grave erreur car les pertes réelles
ont été deux fois plus importantes que les pertes annoncées. Nous avons
été obligés de placer en redressement judiciaire la société que nous avions
acquise pour la redresser d’une part, et pour préserver le reste du groupe
d’autre part.
Depuis, nous avons redressé l’entreprise mais que de temps, d’énergie et
d’argent consacrés dans cette aventure, alors qu’un audit approfondi réalisé
par nos équipes nous aurait évité tout cela.
Quels sont vos principaux conseils dans le cadre de cette étape clé ?
● Rester maître de ses conseils ;
● Ne pas se laisser influencer par la pression d’un intervenant extérieur ;
● C’est le chef d’entreprise qui prend la décision, il doit donc toujours
garder la possibilité de se rétracter.
29
30. La problématique sociale et humaine
à prendre en compte
Comment valoriser son opération de croissance externe ?
Lors d’une opération de croissance externe, il ne faut surtout pas
négliger la perception que vont avoir ses propres salariés de cette
opération. Cela peut générer de véritables inquiétudes. Il est important
de prévenir ses équipes en amont en leur présentant le projet d’une
façon positive pour eux.
Pour bien intégrer les nouveaux collaborateurs, il est nécessaire que
l’équipe existante soit persuadée du bien-fondé de l’opération.
L’ensemble de l’équipe doit s’approprier le projet. Dans le cas où il y a
des postes en doublons, on doit trancher le plus rapidement possible
pour ne pas créer une situation de malaise. Le chef d’entreprise doit
essayer de connaître le mieux possible les capacités de ses nouveaux
salariés pour pouvoir leur proposer une alternative dans une autre
fonction si cela est possible.
Le chef d’entreprise doit présenter un plan extrêmement précis de
l’opération pour que chacun trouve sa place.
Il existe aussi un travail important d’harmonisation des contrats de
travail et de la rémunération, afin de ne pas créer de déséquilibres
qui nuiraient à la cohésion d’ensemble. Une fois que ce travail
est fait, l’idéal est de pouvoir organiser un séminaire pour que les
collaborateurs apprennent à se connaître mais aussi pour leur donner
une vision commune de la stratégie à venir.
On doit identifier, lors de l’audit, les Hommes clés de la cible et il est
impératif de les voir d’une façon individuelle afin d’être sûr qu’ils
restent. Une entreprise, ce sont avant tout les hommes et les femmes
qui la composent. On doit pouvoir leur proposer un plan de carrière
avec des perspectives d’évolution dans l’entreprise.
« Un conseil : donner le plus d’informations possible,
rassurer et motiver les équipes en amont,
ne pas négliger ni les salariés de la cible
ni ses propres collaborateurs. »
30
31. Quels enjeux après une opération de croissance
externe ?
Négliger la phase d’intégration est l’une des raisons principales de l’échec d’une
acquisition. C’est en effet après la signature que va se réaliser tout le potentiel
d’une opération de croissance externe.
Cependant, le fait de signer l’acte d’achat ne garantit pas du tout le succès
final d’une telle opération.
Parmi les causes d’échec les plus courantes, on retrouve :
● Une mauvaise identification de la part des acquéreurs des sources de
création de valeur de l’entreprise achetée ;
● Une mauvaise évaluation des risques ;
● Une mauvaise hiérarchisation des priorités liées à l’intégration ;
● Une mauvaise gestion du temps, avec une activité de la cible plus
chronophage que prévu, qui laisse de côté l’activité principale.
Pour réussir cette étape, CroissancePlus vous donne quelques clés de succès :
● Etablir un plan d’action détaillé, avec des responsabilités pour tous les
managers, un pilote clairement identifié, et des indicateurs de suivi. Un plan
qui peut avoir été étudié en amont de l’opération, afin d’avoir quelque
chose de réfléchi et d’efficace ;
● Mettre en place un comité de pilotage avec l’équipe du cédant, managé
par l’équipe du repreneur ;
● Démarrer l’intégration dès que le rachat est annoncé : les grandes décisions
et le planning doivent être définis si possible avant le closing ;
● Aller vite : d’après l’expérience de Jack Welch, ancien CEO de GE ayant
mené des centaines d’acquisitions, la durée de l’intégration ne doit pas
dépasser 100 jours ;
● Définir au préalable des actions propres aux objectifs attendus de la
croissance externe. Avoir un plan précis des actions à réaliser selon qu’on
pénètre un nouveau marché ou que l’on souhaite réaliser des économies
d’échelle ;
● Allez voir rapidement les clients et fournisseurs une fois l’opération finalisée
afin de les rassurer ou de prendre la température sur l’avenir des relations
futures, et ainsi prendre les mesures en conséquence ;
● Continuer à suivre de près l’activité de chaque entité, en maintenant une
grande majorité des équipes sur le business principal, et quelques personnes
dédiées sur l’intégration elle-même.
31
32. ● Communiquer très tôt avec les clients et autres partenaires importants de
la société. Que ce soit du côté de l’acquéreur ou du cédant, il faut annoncer,
expliquer et rassurer sur les motivations et les conséquences de l’opération. Car
c’est le moment que choisissent les concurrents pour exploiter les incertitudes de
cette période. Cela peut aussi être l’occasion de mener des actions de relations
médias et de faire parler de la nouvelle entité et de ses activités.
● Uniformiser sans relâche tout ce qui peut l’être entre les deux sociétés, sous
peine d’installer une confusion auprès des équipes et de l’extérieur.
COSMOSBAY fondée par Jean-René BOIDRON
TEMOIGNAGE
Conseil en e-business, 2000 : 100 salariés, 10 millions d’€ de CA ; en
2008 : 250 salariés, 25 millions d’€ de CA
Quel objectif avez-vous visé par ces opérations de
croissance externe ?
Je souhaitais acquérir des compétences clefs afin de nous positionner sur des
projets plus complexes et rémunérateurs.
Pouvez-vous décrire l’opération en elle-même et les moyens mis en
œuvre ?
Nous avons absorbé une société de 40 personnes, 4M€ CA, par échange
d’actions.
Quels sont selon vous les facteurs clés du succès et vos recommandations ?
Les facteurs clés du succès sont multiples :
● Etablir un plan d’action : planifier le rapprochement par chantier et
sous-chantier ;
● Impliquer les acteurs clés de l’entreprise et leur confier un chantier ;
● Suivre l’exécution du plan d’action avec les intéressés ;
● Informer tous les collaborateurs : transparence et communication
permettent d’éviter de véhiculer les fantasmes ;
● Etudier par service/équipe/département le meilleur scénario :
indépendance, juxtaposition ou fusion ;
32
33. ● Rechercher tous les points de mutualisation de compétence apportant
une valeur ajoutée ;
● Aller vite car il faut vaincre l’inertie naturelle des organisations ;
● Imposer une culture d’entreprise / surtout ne pas faire cohabiter plusieurs
cultures : ne garder que ceux qui adhèrent à la culture et aux valeurs de
l’entreprise. Il est parfois nécessaire de se séparer des autres, même si
leurs compétences techniques sont bonnes.
33
34. La croissance externe est une étape devenue incontournable
pour tout entrepreneur de croissance ambitieux qui souhaite
faire grandir son entreprise vite et gagner des parts de marché.
Conclusion
Néanmoins, cette opération est loin d’être aisée. Elle comporte
de multiples défis financiers, techniques et humains.
Elle demande bien souvent à l’entrepreneur de connaître
à la fois son secteur d’activité, d’être solide, bien entouré,
visionnaire et pragmatique, et tout cela dans un temps réduit.
C’est pourquoi ce guide, à travers l’apport d’experts sur ce
sujet et le témoignage d’entrepreneurs avertis, a pour ambition
de vous éclairer dans les différentes étapes d’une opération
de croissance externe et de vous alerter aussi sur les difficultés
d’une telle opération.
Nous espérons que ce guide pratique vous sera utile pour votre
prochaine opération de croissance externe et qu’il vous aura
apporté tous les outils indispensables à sa réalisation.
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34
35. Cash-flow : flux de trésorerie.
Croissance externe : acquisition de tout ou d’une partie d’une
entreprise concurrente ou complémentaire.
Croissance interne : ou croissance organique est une stratégie
d’auto développement qui concerne l’entreprise seule
Lexique Guide Croissance Externe
puisqu’elle créée de la valeur par ses propres moyens industriels
ou commerciaux, c’est-à-dire qu’aucune association avec
des tiers n’est employée.
Data room : pièce qui réunit les données économiques,
financières, juridiques, fiscales et sociales afin de donner
aux potentiels acheteurs les informations dont ils ont besoin
pour évaluer l’entreprise. Cette data room est de plus en plus
numérique et accessible par internet.
Due diligences : correspond aux audits préalables permettant
de vérifier les informations sur l’entreprise qui seraient
susceptibles d’influencer la décision de l’acheteur. Permet
d’avoir un état des lieux de l’entreprise.
Earn out : mécanisme qui permet de faire varier le prix de la
société cible en fonction de ses résultats futurs.
Goodwill : correspond à la différence entre la valeur générée
par l’entreprise et son actif net. On y recense souvent tout ce
qui est lié à la propriété intellectuelle ou au capital humain
par exemple.
LOI : Letter Of Interest
Mandat ad hoc : mandataire désigné par le Tribunal de
Commerce qui assiste le chef d’entreprise pour mettre en
œuvre des mesures de nature à redresser sa situation.
Return On Invest (ROI) : rapport entre ce qu’a rapporté un
investissement et le coût de ce dernier. Cet indicateur permet
d’évaluer la performance d’un investissement.
35
36. Remerciements Afin de pouvoir créer un guide de qualité, nous nous sommes
appuyés sur l’expertise et sur l’expérience de nombreux membres
de CroissancePlus.
Nous tenons à remercier particulièrement Anne Tolila de Morgan
Lewis, partenaire de CroissancePlus, Dimitri Dewavrin de Baobaz et
Jacques de la Guillonière de Novelty pour leur travail important, leur
expertise précieuse et le temps qu’ils ont consacré à la rédaction et
l’élaboration de ce guide.
Merci aux membres de la commission Création & Financement pour
leur relecture et leurs conseils.
Et merci à nos entrepreneurs témoins : Christian Poyau, Micropole,
Fabrice Henry, BienServi, Hugues Souparis, Hologram Industries,
Sandra Le Grand, Canal CE, Remy de Tonnac, Inside Secure, Dimitri
Dewavrin, Baobaz, Jacques de la Guillonière, Novelty, Jean-René
Boidron, Cosmobay.
Un guide produit par CroissancePlus
Partenaire
en partenariat avec :
Pour plus d’informations :
www.morganlewis.fr
36
37. Ce document est éco-conçu. Il l
est imprimé sur un papier 100% %
recyclé. Son empreinte climatique
e
Ne pas jeter sur la voie publique est mesurée et réduite