1. Les bienfaits du miel de manuka
Les propriétés uniques du miel de manuka interpellent les chercheurs, qui commencent à voir
en lui une solution naturelle pour lutter contre les bactéries de plus en plus résistantes aux
antibiotiques. Explications.
Erik Pigani
Sommaire
Vertus antiseptiques et antibactériennes
Pouvoir cicatrisant
Associé au don de prophétie dans la Bible et appelé « nectar des dieux » par les Grecs, symbole de
douceur dans le judaïsme et considéré comme un véritable médicament dans le monde arabe, le miel
est utilisé depuis l’aube des temps dans toutes les civilisations, en tant qu’aliment mais aussi pour ses
vertus thérapeutiques. Hippocrate, le premier médecin à avoir donné un caractère scientifique à son
art, le prescrivait pour combattre la fièvre et soigner les blessures, les lésions et les ulcères.
S’il a été utilisé pendant les deux guerres mondiales pour accélérer la cicatrisation des plaies des
soldats, le miel n’a fait l’objet d’études scientifiques que récemment. On en compte aujourd’hui une
vingtaine vantant ses propriétés médicinales, notamment celles du professeur Bernard Descottes,
ancien chef de service au CHU de Limoges et fondateur de l’Association francophone d’apithérapie.
Celui-ci a démontré l’action cicatrisante et antibactérienne du miel. D’autres études attestent que, en
raison de sa haute teneur en antioxydants, notamment en flavonoïdes, il peut servir de protection
contre certaines maladies dégénératives.
Vertus antiseptiques et antibactériennes
Plus d'infos sur l'apithérapie dans notre article !
Selon la pharmacopée traditionnelle, chaque miel a ses vertus, qui dépendent des fleurs butinées par
les abeilles. Par exemple, celui de bruyère est diurétique, tandis que celui d’oranger est calmant ; celui
de lavande est un bon antiseptique pour les bronches, alors que celui de trèfle est un stimulant
cardiaque, etc. Quant au miel de manuka, dont la réputation ne cesse de croître, il est issu d’un
arbuste sauvage de Nouvelle- Zélande, cousin de la famille du tea tree (« arbre à thé »). Il en possède
donc les propriétés antibactériennes.
2. Utilisé traditionnellement par les Maoris, il a toujours été auréolé d’une sorte de pouvoir « miraculeux
». Pourquoi ? Une équipe de chercheurs de l’université de Waikato, en Nouvelle-Zélande, l’a étudié et
a découvert qu’il avait une action bactéricide supérieure à certains traitements antibiotiques – il peut
notamment agir sur le staphylocoque doré. La raison : il contient un composant supplémentaire
original, baptisé pour l’occasion UMF (unique manuka factor), terme devenu le sigle utilisé par
l’association Active Manuka Honey pour désigner la teneur de cette substance et garantir son
authenticité.
Pouvoir cicatrisant
Connaissez-vous aussi le pouvoir du miel en beauté ? Découvrez-le dans notre article Le miel, à fleur
de peau
Depuis, d’autres recherches ont été menées, notamment par la Society for General Microbiology
d’Édimbourg, en Écosse, et l’Université technique de Dresde, en Allemagne. Elles ont montré que le
miel de manuka a une action hors du commun sur les plaies, les cicatrices, les brûlures, les mycoses,
les ulcères d’estomac, les aphtes, la sinusite, les maux de gorge… ainsi que sur la circulation
sanguine et le système immunitaire. Avec un atout supplémentaire : il peut être conservé et garder
ses propriétés pendant des années. C’est la raison pour laquelle il est adapté à un usage quotidien en
cataplasmes, en applications et, bien sûr, à la petite cuillère !
3. Goûtez à l’apithérapie !
Du miel, du citron, un peu d’eau chaude… Nous avons tous fait de l’apithérapie sans le savoir
en soulageant ainsi notre gorge irritée. Se soigner avec les abeilles ? Les Allemands comme
les Chinois sont partants depuis longtemps. En France, on redécouvre les vertus de cette
médecine 100 % naturelle. Le miel facilite aussi la digestion, le pollen revitalise, la gelée royale
donne un coup de fouet aux organismes affaiblis et la propolis vient d’être reconnue
scientifiquement comme anti-infectieuse.
Le miel bon pour tout
Visite guidée de la ruche, avec Claudette Raynal, apithérapeute (diplômée de l’université de
médecine traditionnelle chinoise de Shangai et membre de la Société allemande d’apithérapie,
elle a publié Guérir avec les abeilles (Guy Trédaniel Editeur, 2005)
Issu du butinage des abeilles, le miel passe par un processus complexe au cours duquel le nectar se
transforme – le saccharose devient fructose et glucose – avant d’être déposé par les abeilles dans
des alvéoles où il continue de s’épaissir.
Quelles sont ses vertus ?
Il est moins calorique que le sucre de canne ou de betterave. Rapidement digéré et assimilé par
l’organisme, il tonifie l’appareil digestif, régule la fonction cardiaque et harmonise l’ensemble du
système nerveux.
Comment le choisir ?
Le miel ne doit pas être chauffé à plus de 50 °C. Or, dans les grandes unités de fabrication, il est
pasteurisé à 70 °C. Pour s’assurer d’un miel de bonne qualité (sans ajout de sucre), mieux vaut
l’acheter chez un apiculteur qui travaille de manière naturelle et artisanale. Par ailleurs, le label bio
offre des garanties sérieuses quant à la fabrication et à la qualité.
Quatre bons basiques : les miels d’acacia (troubles intestinaux, inflammations ORL), de châtaignier
(surmenage, troubles circulatoires), de lavande (stress, ballonnements, insomnies), de pin ou de sapin
(affections des voies respiratoires, grippe, infections urinaires).
Comment le consommer ?
Le miel est un aliment riche en oligoéléments et en enzymes d’excellente qualité. A ce titre, il devrait
être intégré à notre alimentation quotidienne. Il est important de le garder en bouche pour diffuser en
profondeur dans l’organisme ses vitamines et oligoéléments. Il se conserve à l’abri de la lumière et du
soleil. L’idéal : un récipient opaque, dans un endroit sec, à une température de 15 à 16 °C. Un miel de
qualité se conserve sans problème pendant six mois une fois ouvert.
Adultes : une à deux cuillerées à soupe par jour, à mélanger à une boisson, des laitages ou à étaler sur
des tartines.
Enfants (moins de 12 ans) : une cuillerée à soupe par jour, à mélanger de préférence aux produits
laitiers, car le miel favorise l’absorption du calcium du lait.
4. La gelée royale anti-âge et antistress
C’est à la fois un produit végétal et animal, issu de la sécrétion glandulaire des jeunes abeilles
ouvrières. Visqueuse et blanchâtre, elle est appelée le « lait des abeilles », et sert à nourrir les larves
et la reine durant toute sa vie.
Quelles sont ses vertus ?
Elle stimule l’ensemble de l’organisme grâce à sa forte teneur en vitamines, en oligoélements et en
protéines. Elle régule la production de l’adrénaline, ce qui équilibre le système nerveux et la rend
particulièrement efficace pour lutter contre l’anxiété et l’insomnie. Elle ralentit le vieillissement
prématuré des organes, de la peau et des (elle est ainsi utilisée dans les cosmétiques pour ses
qualités régénératrices et protectrices).
Comment la choisir ?
Elle est commercialisée sous plusieurs formes : fraîche, en gélules, en ampoules, lyophilisée… Toutes
d’égale efficacité. Elle peut être associée à d’autres produits : ginseng, miel, huiles essentielles… Il
est important de vérifier la date limite de consommation : plus elle est éloignée dans le temps, plus les
produits sont actifs. L’idéal : utiliser de la gelée royale fraîche (vendue au rayon frais) et la mélanger
(moitié-moitié) à du miel, afin qu’elle soit mieux tolérée par les estomacs fragiles.
Comment la consommer ?
La gelée royale a une saveur légèrement salée et amère. Rapidement altérée par la chaleur, elle doit
absolument être conservée au réfrigérateur, un an maximum (mais ses propriétés faiblissent six mois
après l’ouverture du pot). Il est préférable de la consommer le matin, à jeun, en la laissant fondre
lentement sous la langue, pour une meilleure absorption des principes actifs.
Adultes : trois cents à cinq cents milligrammes par jour en moyenne. En période d’efforts intenses ou
de surmenage, on peut aller jusqu’à huit cents milligrammes.
Enfants : une dose adulte divisée par deux ou trois selon l’âge.
La propolis anti-infectieuse
Sorte de glu fabriquée par les plus âgées des abeilles à partir de résine, de bourgeons, d’écorce et de
feuilles de certains arbres, elle est utilisée pour climatiser et protéger la ruche du froid, du vent et des
prédateurs.
Quelles sont ses vertus ?
Elle est chargée de réduire la présence de bactéries dans la ruche, comme dans l’organisme humain.
En 1994, des chercheurs japonais ont prouvé son efficacité antibactérienne et antibiotique. Elle
s’attaque à toutes les affections de la sphère ORL : angines, rhinites allergiques, sinusites chroniques,
rhumes… et s’avère très efficace en cas de gingivites, d’aphtes et d’herpès labial. Outre ses vertus
anti-infectieuses, elle agit sur le système cardio-vasculaire, en abaissant l’hypertension artérielle et en
diminuant le taux de cholestérol dans le sang.
Comment la choisir ?
Elle est vendue sous différentes formes : gomme naturelle (telle qu’elle est extraite), en tablette, en
solution liquide hydralcoolique, mais aussi en spray ou en suspension dans l’huile. Parce qu’elle peut
contenir des résidus de traitements chimiques, mieux vaut utiliser de la propolis bio.
Comment la consommer ?
En prévention pendant deux mois, à l’entrée de l’hiver et du printemps. L’idéal : la solution
hydralcoolique, que l’on peut mélanger à du miel, du thé ou des laitages. La propolis brute (en
gomme) doit rester au moins dix minutes en bouche avant d’être absorbée.
Adultes : divisez votre poids par deux et comptez autant de gouttes que le résultat obtenu (exemple :
pour un poids de soixante kilos, comptez trente gouttes par jour, quinze le matin et quinze le soir). Pour
5. les affections aiguës, on double la dose (pour un poids de soixante kilos, comptez soixante gouttes par
jour), jusqu’à guérison.
Enfants : diviser les doses par trois ou quatre pour les moins de 12 ans, par deux pour les autres.
Le pollen revitalisant
Recueilli par les abeilles au cours du butinage, il est aggloméré en pelotes, imbibé de nectar et placé
dans les alvéoles. Appelé « pain des abeilles », il constitue leur réserve de nourriture. Sa composition
dépend des fleurs butinées.
Quelles sont ses vertus ?
Il possède un immense pouvoir dynamisant sur l’organisme grâce à sa richesse en protéines (il en
contient plus que la viande, le poisson, les œufs ou le fromage). Ses acides aminés agissent sur la
fatigue physique et intellectuelle, et sa forte teneur en sélénium ralentit le vieillissement cellulaire. Il
favorise l’ensemble des fonctions digestives et le développement musculaire, augmente le taux de
globules blancs et rouges en cas d’insuffisance, améliore le système circulatoire et influence le
développement du système nerveux et cérébral (il est, à ce titre, vivement recommandé aux écoliers).
Comment le choisir ?
On trouve aujourd’hui du pollen frais, emballé sous vide ou surgelé. Sec, il est un peu moins actif et,
surtout, bien moins savoureux.
Comment le consommer ?
Chaque jour, pour maintenir son tonus, ou ponctuellement, en cures d’une semaine par mois ou de
deux mois suivie d’un arrêt de trois mois. Les cures se font de préférence à l’entrée de l’automne ou à
la fin de l’hiver. Il est essentiel d’humidifier le pollen avant de le consommer : pour éviter l’effet «
pompe salive » (il est constitué de milliers de petites coques dures agglutinées les unes aux autres) et
faciliter le travail de l’estomac. Il peut être mélangé à de l’eau, des yaourts ou des jus de fruits. Il est
conseillé de l’associer à la gelée royale pour multiplier leur efficacité.
Adultes : en prise quotidienne, une à deux cuillerées à café par jour pour une femme de poids moyen, et
une à deux cuillerées à soupe pour un homme. En cure ou pour les sportifs, on peut multiplier ces doses
par deux ou trois.
Enfants : on peut leur en donner dès l’âge de 6 mois, à raison d’un quart de cuillerée à café par jour
mélangé au repas. A partir de 12 ans, une demi-cuillerée à une cuillerée à café.