2. Res gestae Divi Augusti
fragments.
Les deux tables d’Ancyra mesurent 2,70 m de haut sur 4 m de long. Elles
comportent six pages de 46 ou 54 lignes de 60 caractères chacune environ.
Le texte latin, parfois très mutilé, a pu être reconstitué grâce à la traduction
grecque et aux fragments retrouvés dans les autres sites.
Plusieurs sites proposent le texte latin des Res Gestae, par exemple : Latin
library, Bibliotheca Augustana, Later Latin Society.
Vous pourrez d’ailleurs constater certaines différences tout à fait explicables dans
le cas des compléments, moins faciles à expliquer dans certaines leçons.
M. Dubuisson, professeur à l’Université de Liège, propose une traduction des Res
Gestae, traduction précédée d’une belle introduction et d’un répertoire de liens.
Lorsque le texte latin présente des lacunes trop importantes, j’ai saisi et traduit le
texte grec.
RES GESTAE DIVI AVGVSTI
Rerum gestarum divi Augusti, quibus orbem terra[rum] imperio
populi Rom. subiecit, et impensarum, quas in rem publicam
populumque Romanum fecit, incisarum in duabus aheneis pilis, quae
su[n]t Romae positae, exemplar sub[i]ectum.
Actes du divin Auguste, grâce auxquels il a soumis la terre entière au
pouvoir du peuple romain, et dépenses qu’il a effectuées dans l’intérêt de
l’état et du peuple romain, tels qu’ils sont gravés sur deux colonnes de
bronze : copie ci-dessous.
Tabula prima
(guerres civiles, carrière politique)
Annos undeviginti natus exercitum privato consilio et privata impensa
comparavi.~ per quem rem publicam a dominatione factionis
oppressam in liberatatem vindicavi. Eo [nomi]ne senatus decretis
honorif[i]cis in ordinem suum m[e adlegit C. Pansa et A. Hirti]o
consulibus, con[sula]rem locum s[imul dan sententiae ferendae, et i]
imperium mihi dedit. Res publica, n[e quid detrimenti caperet, a] me
pro praetore simul cum consulibus pro[viden]dum [iussit. P]opulus
autem eodem anno me consulem, cum [cos. uterqu]e in bel[lo ceci]
disset, et triumvirum rei publicae costituend[ae creavit].
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3. Res gestae Divi Augusti
1. Agé de dix-neuf ans, j’ai levé une armée de mon propre chef et à mes
propres frais, grâce à laquelle j’ai rendu sa liberté à l’État qui était écrasé
par la domination d’un parti. Ce pour quoi le sénat par des décrets
honorifiques m’a admis en son sein sous le consulat de Gaius Pansa et
d’Aulus Hirtius, me donnant en même temps rang de consul dans l’ordre
des prises de parole. Il m’a donné aussi le pouvoir des magistrats
supérieurs. Ayant voté le décret déclarant la patrie en danger, il m’a
ordonné de veiller à son application avec rang de propréteur en
collaboration avec les consuls. Mais le peuple romain, cette même année,
m’a élu d’abord consul, à la suite de la disparition à la guerre des deux
consuls en exercice, puis triumvir chargé de réformer les institutions de
l’État.
Il faut bien admettre qu’Auguste écrit l’histoire de façon très subjective !
Selon Dion Cassius (XLVI, 42-43), en août 43, Octave envoya comme
ambassadeurs au sénat quatre cents de ses soldats… [et devant la
mauvaise volonté des sénateurs] les soldats manifestèrent leur colère et
l’un d’entre eux sortit de la curie, reprit son épée (ils étaient entrés sans
arme dans l’assemblée) et dit : « si vous ne donnez pas le consulat à
César, celle-ci le lui donnera ! » Octave marche alors sur Rome avec
toute son armée, fait piller les propriétés de quelques-uns de ses
adversaires et obtient le consulat le 19 août.
La factio désigne évidemment Antoine : Auguste ne mentionne jamais le
nom de ses ennemis ; de plus, Antoine ayant subi une damnatio
memoriae, son nom même avait été effacé de l’Histoire.
Qui parentem meum [interfecer]un[t eo]s in exilium expuli iudiciis
legitimis ultus eorum [fa]cin[us, e]t postea bellum inferentis rei
publicae vici b[is a]cie.
2. Ceux qui ont tué mon père, je les ai condamnés à l’exil selon une
procédure légale pour les punir de leur crime, et quand plus tard ils ont
porté les armes contre l’état, je les ai par deux fois vaincus au combat.
La procédure légale fait évidemment allusion à la lex Pedia. Les deux
batailles de Philippes contre Brutus et Cassius ont été remportées par
Antoine en octobre 42 :
oéy¢n ¦rgon ¤f‹nh m¡ga toè KaÛsarow Žll' ƒAntÅniow ¸n õ nikÇn p‹nta
kaÜ katoryÇn
on ne note aucune grande action faite par César, celui qui remportait
toutes les victoires et les succès, c’était Antoine, écrit Plutarque
(Antoine, 22) qui précise qu’Octave a failli se faire prendre dans sa fuite
par Brutus lors de la première bataille et qu’il n’a pas participé à la
deuxième pour cause de maladie.
[B]ella terra et mari c[ivilia ex]ternaque toto in orbe terrarum s[aepe
gessi] victorque omnibus v[eniam petentib]us civibus peperci. Exte
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4. Res gestae Divi Augusti
[rnas] gentes, quibus tuto i[gnosci pot]ui[t, co]nservare quam excidere
m[alui]. Millia civium Roma[no]rum [sub] sacramento meo fuerunt
circiter [quingen]ta. Ex quibus dedu[xi in coloni]as aut remisi in
municipia sua stipen[dis emeri]tis millia aliquant[o plura qu]am
trecenta et iis omnibus agros a[dsignavi] aut pecuniam pro p[raemis
mil]itiae dedi. Naves cepi sescen[tas praeter] eas, si quae minore[s
quam trir]emes fuerunt.
3. J’ai souvent conduit des guerres sur terre et sur mer, guerres civiles et
guerres étrangères, et après la victoire, j’ai épargné tous les citoyens qui
demandaient leur pardon. Quant aux nations étrangères, celles auxquelles la
clémence pouvait être accordée sans risque, j’ai préféré les sauver à les
détruire. Sous mes ordres, liés par le serment militaire, se sont trouvés
cinquante mille citoyens romains. Sur ce nombre, j’en ai installé dans des
colonies ou renvoyé dans leurs municipes à la fin de leur temps de service
un peu plus de trente mille. A tous j’ai attribué des terres ou j’ai donné une
somme d’argent en récompense des services accomplis. J’ai pris six cents
navires, sans compter ceux étaient plus petits que les trirèmes.
Auguste fait surtout allusion aux troupes d’Antoine, officiers et soldats,
qui se sont ralliées au moment d’Actium. N’oublions pas les
républicains repentis comme le poète Horace. Cette clémence, que je
crois peu naturelle chez lui, se fondait sur l’exemple de César. Elle lui
valut la couronne civique et le bouclier honorifique.
[Bis] ovans triumphavi et tri[s egi] curulis triumphos et appella[tus
sum v]iciens et semel imperator. [Decernente plu]ris triumphos mihi
sena[t]u [ eis su]persedi. L[aurum de f]asc[i]bus deposui in Capi[tolio
votis, quae] quoque bello nuncupaveram, [sol]utis. Ob res a [me aut
per legatos] meos auspicis meis terra ma[riqu]e pr[o]spere gestas qui
[nquageniens et q]uinquiens decrevit senatus supp[lica]ndum esse dis
immortalibus. Dies a[utem, pe]r quos ex senatus consulto [s]
upplicatum est, fuere DC[CCLXXXX. In triumphis meis] ducti sunt
ante currum meum reges aut r[eg]um lib[eri novem. Consul f]ueram
terdeciens, cum [scribeb]a[m] haec, [et agebam se]p[timum et] tricen
[simum annu]m tribuniciae potestatis.
4. J’ai reçu deux fois l’honneur d’une ovation et j’ai conduit à trois reprises
des triomphes curules, j’ai été vingt et une fois acclamé « imperator ». Le
sénat m’ayant accordé d’autres triomphes, je ne les ai pas célébrés. J’ai
consacré au Capitole le laurier de mes faisceaux pour marquer que les vœux
que j’avais formulés à l’occasion de chaque guerre s’étaient réalisés. Pour
les campagnes terrestres et navales entreprises sous mes auspices par moi-
même ou mes officiers, campagnes couronnées de succès, le sénat a décrété
cinquante-cinq fois des actions de grâces envers les dieux immortels. Quant
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5. Res gestae Divi Augusti
aux jours pendant lesquels ces actions de grâce ont été célébrées, ils sont au
nombre de 890. Au cours de mes triomphes, ont défilé devant mon char
neuf rois ou enfants de rois. J’ai exercé treize fois le consulat au moment où
j’écris ces lignes, et j’étais dans ma trente-septième année de puissance
tribunicienne.
Les deux ovations ont eu lieu en 40 (après Philippes) et en 36 (victoire
sur Sextus Pompée en Sicile) ; les triomphes qui ont eu lieu les 13, 14 et
15 août 29, célébraient les victoires remportées en l’Illyrie, à Actium et
à Alexandrie. Parmi les enfants de rois se trouvaient les enfants
d’Antoine et de Cléopâtre. Voyez les pages sur Julia et sur la mort de
Cléopâtre.
Auguste a exercé le consulat en
43 à la mort de G. Vibius Pansa et A. Hirtius
33 avec L. Volcacius Tullus
31 avec M. Valerius Messalla Corvinus
30 avec M. Licinius Crassus
29 avec Sex. Appuleius
28 avec M. Vipsanius Agrippa
27 avec M. Vipsanius Agrippa
26 avec T. Statilius Taurus
25 avec M. Junius Silanus
24 avec G. Norbanus Flaccus
23 avec A. Terentius Varro Murena
5 avec L. Cornelius Sulla
2 avec M. Plautius Silvanus
[Dic]tat[ura]m et apsent[i et praesenti mihi datam a populo et sena]tu
[M. Marce]llo e[t] L. Ar[runtio cos non accepi. Non recusavi in
summa f]rum[enti p]enuria curatio[n]em an[non]ae [qu]am ita ad[min]
ist[ravi, ut] in[tra] die[s] paucos metu et periclo p[r]aesenti civitatem
univ[ersam liberarem impensa et] cura mea. Consul[atum tum da]tum
annuum e[t perpetuum non accepi.]
5. Je n’ai pas accepté la dictature que, sous le consulat de M. Marcellus et
L. Arruntius (22 av. J.-C.), en mon absence (de Rome) puis en ma présence,
me donnaient le peuple et le sénat. Je n’ai pas refusé, au moment d’une
extrême pénurie de blé, la responsabilité de l’Approvisionnement en
céréales, que j’ai gérée de telle sorte qu’en quelques jours j’ai délivré la
totalité des citoyens de la crainte et du danger qui les menaçaient, en gérant
la crise avec mes fonds personnels. Je n’ai pas accepté le consulat pour
l’année et à vie qui me fut alors voté.
La dictature avait été abolie à la mort de César sur proposition
d’Antoine.
Consulatus tantummodo usque ad undecimum quin continuaret Caesar,
cum saepe obnitens repugnasset, impetrare non potuit : nam dictaturam
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6. Res gestae Divi Augusti
quam pertinaciter ei deferebat populus, tam constanter repulit. (Velleius
Paterculus, II, 89) Pour le consulat seulement, César (Auguste) ne put
obtenir, malgré ses fréquents efforts pour le refuser, de ne pas l’exercer
jusqu’à la onzième fois consécutive. Mais il refusa la dictature avec la
même obstination que le peuple mettait de constance à la lui décerner.
Dictaturam magna vi offerente populo genu nixus deiecta ab umeris toga
nudo pectore deprecatus est. (Suétone, Auguste, 52) Pour refuser
solennellement la dictature que le peuple lui offrait avec beaucoup
d’insistance, il mit un genou à terre, rejeta sa toge de ses épaules et offrit
sa poitrine nue.
Dion Cassius (LIV, 1) propose une analyse intéressante de ce refus :
Il n’accepta pas la dictature, au contraire : il alla jusqu’à déchirer sa toge
en public un jour où il ne trouvait plus d’autre moyen, persuasion ou
menace, de détourner le peuple de cette idée. Il est vrai que disposant de
pouvoirs et d’honneurs supérieurs à ceux des dictateurs, il se gardait
avec raison de la jalousie et de la haine que suscitait ce titre.
„Up‹toiw M‹rkvi OéinoukÛvi kaÜ KoÛntvi L(oukr)ht(Ûvi) kaÜ
metŒ ta(è)ta PoplÛvi kaÜ NaÛvi L¡ntloiw kaÜ trÛton Paællvi
FabÛvi MajÛmvi kaÜ KoÛn(tvi) Toub¡rvni t°w (te s)unkl®tou kaÜ
toè d®mou toè „RvmaÛvn õmolog(o)æntvn, án(a ¤pime)lht¯w tÇn
nñmvn kaÜ tÇn trñpvn ¤(pi t°i me)gÛsthi (¤j)ous(Ûai m)ñ(no)w
xeirotonyÇi, Žrx¯n oédem(Ûa)n pa(rŒ tŒ p‹)tria ¦(y)h didom¡nh
Žnedej‹mhn. Tñte di' ¤moè ² sænklhtow oÞkonomeÝsyai ¤boæleto, t°
w dhmarxik°w ¤jo(u)sÛaw Ìn ¤t¡le(sa. K)aÜ taæthw aét°w t°w Žrx°w
sun‹rxonta (aét)òw Žpò t°w sunkl®tou p(en)t‹kiw aÞt®saw (¦l)abon.
[Consulibus M Vinicio et Q Lucretio et postea P] Lentulo et Cn L
[entulo et tertium Paullo Fabio Maximo] e[t Q Tuberone senatu
populoq]u[e Romano consentientibus ut curator legum et morum
maxima potestate solus crearer nullum magistratum contra morem
maiorum delatum recepi. Quae tum per me fieri senatus voluit, per
tribuniciam potestatem perfeci, cuius potestatis conlegam et ipse
quinquiens mihi a senatu depoposci et accepi.]
6. Sous les consulats de M. Vinicius et de Q. Lucretius (19 av. J.-C.) puis
de P. Lentulus et Cn. Lentulus (18 av. J.-C.) et une troisième fois sous le
consulats de Paullus Fabius Maximus et de Q. Tubero (11 av. J.-C.), à la
demande conjointe du sénat et du peuple romain pour que je sois nommé,
sans collègue et avec les pouvoirs les plus étendus, commissaire aux Lois et
aux Mœurs (praefectus moribus), je n’ai consenti à exercer aucune
magistrature contraire à notre tradition nationale. Comme le sénat voulait
cette fois que je prenne en charge personnellement ces problèmes, je les ai
traités dans le cadre de ma puissance tribunicienne. Et pour exercer cette
fonction, j’ai demandé moi-même au sénat et j’ai obtenu que me soit adjoint
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7. Res gestae Divi Augusti
un collègue.
Recepit et morum legumque regimen aeque perpetuum, quo iure,
quamquam sine censurae honore, censum tamen populi ter egit ; primum
ac tertium cum collega, medium solus. Il accepta aussi la direction des
lois et des mœurs, et usant de ce droit, bien qu’il ne fût pas censeur en
titre, il procéda trois fois au recensement du peuple, la première et la
troisième fois avec un collègue, la deuxième fois seul. (Suétone,
Auguste, 27).
¤pimelht¯w te tÇn trñpvn ¤w p¡nte ¦th paraklhyeÜw d¯ ¤xeiroton®yh Il
fut élu, à la demande expresse (du peuple et du sénat), commissaire aux
Mœurs pour cinq ans. (Dion Cassius, LIV, 10)
Il semble qu’Auguste ait un peu joué sur les mots : il a refusé de porter
un titre créé spécialement pour lui, mais il a exercé les pouvoirs que ce
titre lui aurait donnés. Les deux historiens ne tiennent pas compte de la
nuance.
TriÇn ŽndrÇn ¤g¡nomhn dhmosÛvn pragm‹tvn katoryvt¯w sunex¡sin
¦tesin d¡ka. PrÇton ŽjiÅmatow tñpon ¦sxon t°w sunkl®tou •xri taæthw
t°w ²m¡raw ¸w taèta ¦grafon ¤pÜ ¦th tessar‹konta. ƒArxiereæw, tÇn
dekap¡nte ŽndrÇn tÇn ßeropoiÇn, tÇn ¥ptŒ ŽndrÇn ßeropoiÇn, Ž(de)
lfòw Žrou•liw, ¥taÝrow TÛtiow, fhti•liw.
[Tri]umv[i]rum rei pu[blicae c]on[s]ti[tuendae fui per continuos an]
nos [decem. P]rinceps s[enatus fui usque ad e]um d[iem, quo scrip]
seram [haec, per annos] quadra[ginta. Pon]tifex [maximus, augur,
Xvvir]um sacris fac[iundis, VIIvirum ep]ulon[um, frater arvalis,
sodalis Titius], fetialis fui.
7. J’ai été triumvir chargé de réformer les institutions de l’état pendant dix
années consécutives. Au jour où j’écris ces lignes, j’ai été le Premier des
sénateurs pendant quarante ans. J’ai été Grand pontife, augure, membre de
la Commission des Quinze en charge des affaires religieuses, membre de la
Commission des Sept en charge des banquets sacrés, frère Arvale,
Compagnon Titius, fécial.
Triumviratum rei p. constituendae per decem annos administravit. Il
exerça la fonction de triumvir chargé de réformer les institutions de
l’état pendant dix années. (Suétone, Auguste, 27). Sur le triumvirat,
voyez Plutarque, Vie d’Antoine.
En ~28, Octave devient Princeps senatus : cette fonction de « président
du sénat » (l’anachronisme ne m’échappe pas !) lui permettait de
formuler le premier son avis sur le débat en cours. Octave devenu
Augustus, « inspiré par les dieux », acquiert un caractère quasi-sacré.
Auguste est devenu Pontifex Maximus en ~12, à la mort de Lépide.
Les trois derniers collèges qu’il mentionne étaient tombés en désuétude.
Il semble qu’il se soit efforcé de les faire revivre et qu’il y ait
partiellement réussi, du moins en ce qui concerne les Arvales.
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8. Res gestae Divi Augusti
Tabula secunda
(carrière politique et honneurs)
Patriciorum numerum auxi consul quintum iussu populi et senatus.
Senatum ter legi. Et in consulatu sexto censum populi conlega M.
Agrippa egi. Lustrum post annum alterum et quadragensimum fec[i].
Quo lustro civium Romanorum censa sunt capita quadragiens centum
millia et sexag[i]inta tria millia. Tum [iteru]m consulari cum imperio
lustrum [s]olus feci C. Censorin[o et C.] Asinio cos. Quo lustro censa
sunt civium Romanorum [capita] quadragiens centum millia et
ducenta triginta tria mi[llia. Et tertiu]m consulari cum imperio
lustrum conlega Tib. Cae[sare filio] m[eo feci,] Sex. Pompeio et Sex.
Appuleio cos. Quo lustro ce[nsa sunt]civ[ium Ro]manorum capitum
quadragiens centum mill[ia et n]onge[nta tr]iginta et septem millia.
Legibus novi[s] m[e auctore l]atis m[ulta e]xempla maiorum
exolescentia iam ex nostro [usu] red[uxi et ipse] multarum rer[um exe]
mpla imitanda pos[teris tradidi.]
8. Consul pour la cinquième fois, j’ai augmenté, sur ordre du peuple et du
sénat, le nombre des patriciens. J’ai révisé trois fois la liste des sénateurs. Et
pendant mon sixième consulat, j’ai mené le recensement des citoyens
romains avec mon collègue M. Agrippa (28 av. J.-C.). J’ai procédé à ce
lustre pour la première fois depuis quarante et un ans. Lors de ce lustre, on
a recensé quatre millions soixante-trois mille citoyens romains. Ensuite, une
deuxième fois, disposant des pleins pouvoirs proconsulaires, j’ai procédé au
lustre sans collègue, sous le consulat de C. Censorinus et de C. Asinius (8
av. J.-C.). Lors de ce lustre, on a recensé quatre millions deux cent trente-
trois mille citoyens romains. Enfin, une troisième fois, disposant des pleins
pouvoirs proconsulaires, j’ai procédé au lustre avec pour collègue mon fils
Tibère César, sous le consulat de Sex. Pompeius et de Sex. Appuleius (14
av. J.-C.). Lors de ce lustre, on a recensé quatre millions neuf cent trente-
sept mille citoyens romains. Par de nouvelles lois qui ont été votées à mon
initiative, j’ai fait revivre de nombreuses traditions de nos ancêtres qui
étaient en train de tomber en désuétude et j’ai moi-même transmis à la
postérité des exemples à suivre en de nombreux domaines.
Senatorum affluentem numerum deformi et incondita turba, erant enim
super mille, et quidam indignissimi et post necem Caesaris per gratiam
et praemium adlecti, quos orcinos vulgus vocabat, ad modum pristinum
et splendorem redegit duabus lectionibus : prima ipsorum arbitratu, quo
vir virum legit, secunda suo et Agrippae le nombre des sénateurs se
trouvait démesurément grossi par une foule mêlée et sans naissance : ils
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9. Res gestae Divi Augusti
étaient en effet plus de mille. Certains, tout à fait indignes, étaient entrés
au sénat après l’assassinat de César, par faveur et par corruption. Le
peuple les appelait « les affranchis de la Camarde ». Il ramena ce
nombre à son ancienne valeur et à son ancien prestige par une double
sélection : la première à l’initiative des sénateurs eux-mêmes, chaque
homme en parrainant un autre, la deuxième sous sa responsabilité et
celle d’Agrippa. (Suétone, Auguste, 35).
Auguste emploie par métonymie le mot lustrum qui désigne le sacrifice
de clôture du recensement pour désigner l’opération de recensement et
réserve le mot census pour parler du résultat de ce même recensement.
Le dernier recensement remontait effectivement à ~69 : Cn. Lentulus et
L. Gellius censores asperam censuram egerunt IIII et LX senatu motis.
A quibus lustro condito censa sunt civium capita DCCCC milia. Les
censeurs Gnaeus Lentulus et Lucius Gellius exercèrent une censure
sévère : 64 sénateurs furent exclus du sénat ; à la clôture du lustre, ils
avaient recensé neuf cent mille citoyens. (Tite-Live, Periochae, 98).
L’accroissement impressionnant du nombre des citoyens s’explique par
le fait que le nombre des citoyens qui vivaient dans les provinces avait
été largement sous-estimé en 69.
Prisca illa et antiqua rei publicae forma revocata. Rediit cultus agris,
sacris honos, securitas hominibus, certa cuique rerum suarum possessio ;
leges emendatae utiliter, latae salubriter ; senatus sine asperitate nec sine
severitate lectus. Il fit revivre la forme ancienne et traditionnelle de nos
institutions. Le goût de l’agriculture revint pour les champs, le respect
pour les rites religieux, l’assurance du lendemain pour l’humanité, la
certitude pour chacun de jouir de ses biens ; des lois furent amendées
dans l’intérêt de tous, des lois furent votées pour le salut commun ; la
liste des sénateurs fut révisée sans rigueur excessive mais non sans
sévérité. (Velleius Paterculus, II, 89)
Leges retractavit et quasdam ex integro sanxit, ut sumptuariam et de
adulteriis et de pudicitia, de ambitu, de maritandis ordinibus. Il révisa les
lois et en introduisit d’entièrement nouvelles, comme celles sur le luxe,
l’adultère, les bonnes mœurs, la corruption, le mariage entre les
différents ordres de la société. (Suétone, Auguste, 34). Certes Auguste a
souvent donné lui-même l’exemple, mais pas toujours le bon ! Peut-être
fait-il allusion à son extrême sévérité envers sa fille et sa petite-fille ?
Voyez les pages que j’ai consacrées aux deux Julia.
Vota p[ro valetudine meo susc]ipi p[er cons]ules et sacerdotes qu[in]
to qu[oque anno senatus decrevit. Ex iis] votis s[ae]pe fecerunt vivo m
[e ludos aliquotiens sace]rdo[tu]m quattuor amplissima colle[gia,
aliquotiens consules. Pr]iva[t]im etiam et municipatim univer[si cives
unanimite]r con[tinente]r apud omnia pulvinaria pro vale[tu]din[e
mea s]upp[licaverunt.]
9. Le sénat a décrété que tous les quatre ans seraient célébrés par les consuls
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10. Res gestae Divi Augusti
et les prêtres des vœux publics pour ma santé. En raison de ces vœux, des
jeux ont été donnés de mon vivant tantôt par les quatre principaux collèges
de prêtres, tantôt par les consuls. A titre privé également, ou au nom des
municipes, tous les citoyens unanimes ont offert sans discontinuer des
sacrifices pour ma santé auprès de tous les lits des dieux.
Les premiers de ces jeux offerts à Apollon ont eu lieu en ~28. Auguste
avait une santé fragile et devait être hypocondriaque. Mais la tradition
des vœux publics pour la santé des empereurs s’est d’autant mieux
maintenue après lui qu’elle comportait des spectacles de gladiateurs.
Voyez les affiches des combats.
« De mon vivant » ne surprend plus si l’on pense que les jeux et en
particulier les combats de gladiateurs (appelés plutôt munera que ludi à
partir de la génération suivante) avaient une origine et des connotations
funéraires.
Nom[en me]um [sena]tus c[onsulto inc]lusum est in saliare carmen et
sacrosanctu[s in perp]etuum [ut essem et, q]uoad viverem, tribunicia
potestas mihi [esse, per lege]m sanc[tum est. Pontif]ex maximus ne
fierem in vivi [c]onlegae l]ocum, [populo id sace]rdotium deferente
mihi, quod pater meu[s habuer]at, r[ecusavi. Cepi id] sacerdotium
aliquod post annos, eo mor[t]uo q[ui civilis] m[otus o]ccasione
occupaverat, cuncta ex Italia [ad comitia mea] confluen[te mu]
ltitudine, quanta Romae nun[q]uam [fertur ante i]d temp[us fuisse], P.
Sulpicio C. Valgio consulibu[s].
10. Mon nom a été introduit, par décision du sénat, dans l’hymne des
Saliens et il a été déclaré solennellement par la loi que ma personne serait
définitivement inviolable et que j’aurais à vie la puissance tribunicienne.
J’ai refusé de devenir Grand Pontife en prenant, de son vivant, la place d’un
collègue, alors que le peuple me décernait ce sacerdoce que mon père avait
exercé. J’ai accepté ce sacerdoce quelques années après, à la mort de celui
qui s’en était emparé à l’occasion des troubles civils. Venue de toute
l’Italie, la multitude qui s’est assemblée sous le consulat de P. Sulpicius et
de C. Valgius pour mon élection (au consulat) a dépassé en importance tout
ce que Rome avait enregistré jusque là.
Le Pontifex maximus avait rang de président du collège des pontifes et
en tant que tel il assurait la direction suprême de la religion et des rites.
On imagine l’importance de ce titre quand on constate que les papes ont
voulu le reprendre pour leur compte. Tous les empereurs romains l’ont
porté.
Lépide, le troisième triumvir, s’était empressé de se faire désigner
comme Pontifex maximus à la mort de César :
In confusione rerum ac tumultu M. Lepidus pontificatum maximum
intercepit. Dans la confusion générale et les émeutes (en 44), M.
Lepidus s’empara du souverain pontificat. (Tite-Live, Periochae, 117).
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11. Res gestae Divi Augusti
Interim Antonius fuga transgressus Alpes, primo per conloquia repulsus
a M. Lepido, qui pontifex maximus in C. Caesaris locum furto creatus
Pendant ce temps Antoine qui dans sa fuite avait franchi les Alpes
échoua d’abord dans ses négotiations avec M. Lepidus, qui avait été
nommé grand Pontife à la sauvette pour succéder à C. César. (Velleius
Paterculus, II, 63)
On sait que dans le partage des influences territoriales, Octave avait
obtenu l’Occident, Antoine l’Orient et Lépide l’Afrique. En 36, mal
inspiré, Lépide tente un coup de force en profitant des difficultés
causées à Octave par Sextus Pompée :
M. Lepidus, qui ex Africa velut ad societatem belli contra
Sex. Pompeium a Caesare gerendi traiecerat, cum bellum Caesari
quoque inferret, relictus ab exercitu, abrogato triumviratus honore vitam
impetravit. M. Lepidus, qui avait quitté l’Afrique sous prétexte de
soutenir César dans la guerre qu’il livrait à Sextus Pompée, entreprit lui
aussi de faire la guerre à César. Abandonné par son armée, déchu de sa
fonction de triumvir, il obtint la vie sauve. (Tite-Live, Periochae, 129).
Il ne dut la vie sauve, je suppose, qu’à sa dignité de grand Pontife.
Auguste attend donc sa mort qui survient en ~13 pour revêtir à son tour
ce sacerdoce, à l’occasion des élections consulaires de mars ~12.
Aram [Fortunae] R[educis a]nte aedes Honoris et Virtutis ad portam
Cap[enam pro] red[itu me]o senatus consacravit, in qua ponti[fices et]
vir[gines Ve]stal[es anni]versarium sacrificium facere [decrevit eo] di
[e quo co]nsul[ibus Q. Luc]retio et [M. Vi]nic[i]o in urbem ex [Syria
redieram, et diem Augustali]a ex [c]o[gnomine] nos[t]ro appellavit.
11. En l’honneur de mon retour, le sénat consacra un Autel à la Fortune
Revenue devant le temple de l’Honneur et de la Vertu près de la porte
Capène ; il décréta que sur cet autel les pontifes et les Vierges vestales
procéderaient à un sacrifice anniversaire du jour où, sous le consulat de Q.
Lucretius et de M. Vinicius je suis revenu de Syrie à Rome. Il appela ce
jour « les Augustales » d’après le titre que nous portons.
Auguste a fait un long voyage en Sicile et de là en Grèce, en Asie et en
Syrie dont il est revenu en ~19. L’autel de la Fortuna Redux a été dédié
en octobre ~12.
[Senatus consulto ea occasion]e pars [praetorum e]t tribunorum [plebi
cum consule Q.] Lu[cret]io et princi[pi]bus viris [ob]viam mihi mis[s]
a e[st in Campan]ia[m, qui] honos [ad ho]c tempus nemini praeter [m]
e es[t decretus. Cu]m ex H[is[p]ania Gal[liaque, rebu]s in iis
provincis prosp[e]re [gest]i[s], R[omam redi] Ti. Nerone P. Qui[ntilio
c]o[n]s[ulibu]s, aram [Pacis A]u[g]ust[ae senatus pro]redi[t]u meo
consa[c]randam [censuit] ad campum [Martium, in qua ma]gistratus
et sac[er]dotes [et v]irgines V[est]a[les ann]iversarium sacrific]ium
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12. Res gestae Divi Augusti
facer[e decrevit.]
12. Par décret du sénat, en cette occasion, une délégation de préteurs et de
tribuns de la plèbe, accompagnée du consul Q. Lucretius et d’hommes
éminents a été envoyée à ma rencontre en Campanie, honneur qui à ce jour
n’a été décrété pour personne d’autre que moi. Lorsque je suis revenu
d’Espagne et de Gaule après avoir heureusement réglé les affaires dans ces
provinces, sous le consulat de Ti. Nero et de P. Quintilius, le sénat décida
en l’honneur de mon retour de consacrer un autel à la Paix Auguste près du
Champ de Mars, autel sur lequel il décréta que les magistrats, les prêtres et
les Vierges vestales procéderaient à un sacrifice anniversaire.
Auguste a effectué en Gaule et en Espagne un voyage de trois ans, de
~16 à ~13. L’Ara Pacis a été consacré(e) en ~9.
[Ianum] Quirin[um, quem cl]aussum ess[e maiores nostri voluer]unt
cum [p]er totum i[mperium po]puli Roma[ni terra marique es]set
parta victoriis pax, cum pr[ius quam] nascerer, a co[ndita] u[rb]e bis
omnino clausum [f]uisse prodatur m[emori]ae, ter me princi]pe senat]
us claudendum esse censui[t].
13. Nos ancêtres avaient voulu que l’arc de Janus Quirinus soit fermé
lorsque sur toute l’étendue de l’empire romain, sur terre et sur mer,
régnerait une paix obtenue par des victoires ; alors qu’avant ma naissance,
selon la tradition, il n’avait été fermé en tout et pour tout que deux fois, par
trois fois le sénat, sous ma présidence, a décidé qu’il fallait le fermer.
L’arc de Janus avait été fermé par le roi Numa, puis à la fin de la
première guerre punique, en ~235. Auguste l’a fermé en ~30 après
Actium, puis en ~25. On ignore la date de la troisième fermeture.
[Fil]ios meos, quos iuv[enes] mihi eripuit for[tuna], Gaium et Lucium
Caesares,
14. Mes fils, que la Fortune m’ a enlevés dans leur jeunesse, les Césars
Gaius et Lucius,
Tabula tertia
(largesses)
honoris mei caussa senatus populusque Romanus annum quintum et
decimum agentis consules designavit, ut [e]um magistratum inirent
post quinquennium. Et ex eo die, quo deducti [s]unt in forum ut
interessent consiliis publicis decrevit sena[t]us. Equites [a]utem
Romani universi principem iuventutis utrumque eorum parm[is] et
hastis argenteis donatum appellaverunt.
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13. Res gestae Divi Augusti
pour me faire honneur, le sénat et le peuple romain les désigna pour le
consulat dans leur quinzième année, étant entendu qu’ils devaient exercer
cette magistrature après un délai de cinq ans. Et à partir du jour où ils ont
été présentés au forum, le sénat a décrété qu’ils prendraient part aux
réunions officielles. De leur côté les chevaliers romains à l’unanimité leur
ont décerné à tous les deux le titre de « président de la Jeunesse », et leur a
offert à chacun un bouclier rond et une lance d’argent.
Sur les Césars Gaius et Lucius, voyez les pages consacrées à leur mère
Julia.
Gaius a « été présenté au forum », c’est-à-dire qu’il a revêtu la toge
virile, en ~5, Lucius en ~2. Ces deux années-là, Auguste a exercé le
consulat qu’il n’avait plus exercé depuis ~23.
[L CAESARI AVG F]
PRINCIPI IVVENTVTIS AVG
QVEM COS POPVLVS CREAVIT
ANN NAT XIIII
SENATVS ET POPVLVS ROMANVS
ILS 136, CIL 6, 36880 (Rome)
A Lucius César Auguste, prince de la jeunesse, que le peuple
a nommé consul à l’âge de 14 ans. Le sénat et le peuple
romain.
L CAESARI AVGVSTI F DIVI N PRINCIPI IVVENTVTIS
COS DESIG [C]VM ESSET ANN NAT XIIII AVG
SENATVS
A Lucius César Auguste, fils d’Auguste, petit-fils du divin
Jules, prince de la jeunesse, consul désigné malgré son âge de
14 ans. Le sénat.
Ehrenberg & Jones, 65
C CAESARI AVGVSTI F COS L CAESARI AVGVSTI F
COS DESIGNATO PRINCIPIBVS IVVENTVTIS
A Gaius César, fils d’Auguste, consul, à Lucius César, fils
d’Auguste, consul désigné, princes de la jeunesse. (1 ap. J.-C.)
Ehrenberg & Jones, 75a (Nîmes)
Plebei Romanae viritum HS trecenos numeravi ex testamento patris
mei. Et nomine meo HS quadringenos ex bellorum manibiis consul
quintum dedi, iterum autem in consulatu decimo ex [p]atrimonio meo
HS quadringenos congiari viritim pernumer[a]vi, et consul
undecimum duodecim frumentationes frumento pr[i]vatim coempto
emensus sum. Et tribunicia potestate duodecimum quadringenos
nummos tertium viritim dedi. Quae mea congiaria p[e]rvenerunt ad
[homi]num millia nunquam minus quinquaginta et ducenta.
Tribuniciae potestatis duodevicensimum consul XII trecentis et
viginti millibus plebis urbanae sexagenos denarios viritim dedi. In
colon[i]s militum meorum consul quintum ex manibiis viritim millia
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14. Res gestae Divi Augusti
nummum singula dedi. Acceperunt id triumphale congiarium in
colonis hominum circiter centum et viginti millia. Consul tertium dec
[i]mum sexagenos denarios plebei, quae tum frumentum publicum
accipiebat, dedi ; ea millia hominum paullo plura quam ducenta
fuerunt.
15. J’ai fait verser aux citoyens de la plèbe trois cents sesterces par homme
en exécution du testament de mon père. En mon nom propre, je leur ai
donné lors de mon cinquième consulat quatre cents sesterces sur les prises
de guerre. Pendant mon dixième consulat j’ai donné, sur mes domaines
personnels, l’équivalent de quatre cents sesterces en biens de consommation
par homme. Pendant mon onzième consulat, j’ai fait procéder à douze
distributions de blé, blé que j’avais acheté à titre privé. Revêtu de ma dix-
huitième puissance tribunicienne, j’ai donné pour le troisième fois quatre
cents sesterces par homme. Ces distributions que j’ai faites n’ont jamais
touché moins de deux cent cinquante mille hommes. Lors de ma dix-
huitième puissance tribunicienne, sous mon treizième consulat, j’ai donné
soixante deniers chacun à trois cent vingt mille citoyens de la plèbe. Dans
les colonies où j’avais établi mes soldats, j’ai donné sous mon cinquième
consulat mille sesterces par homme de chaque colonie sur les prises de
guerre. Cette prime pour mon triomphe, ce sont environ cent vingt mille
hommes établis dans les colonies qui l’ont touchée. Lors de mon treizième
consulat, j’ai donné soixante deniers à la plèbe qui bénéficiait en même
temps de distributions de blé public ; ceci représente un peu plus de deux
cent mille personnes.
Pecuniam [pr]o agris, quos in consulatu meo quarto et postea
consulibus M. Cr[a]sso et Cn. Lentulo augure adsignavi militibus,
solvi municipis. Ea [s]u[mma s]estertium circiter sexsiens milliens
fuit, quam [p]ro Italicis praedis numeravi. Et ci[r]citer bis mill[ie]ns
et sescentiens, quod pro agris provincialibus solvi. Id primus et [s]
olus omnium, qui [d]eduxerunt colonias militum in Italia aut in
provincis, ad memoriam aetatis meae feci. Et postea Ti. Nerone et Cn.
Pisone consulibus, itemque C. Antistio et D. Laelio cos., et C.
Calvisio et L. Pasieno consulibus, et L. Le[nt]ulo et M. Messalla
consulibus, et L. Caninio et Q. Fabricio co[s.], milit[i]bus, quos
emeriteis stipendis in sua municpi[a dedux]i, praem[i]a numerato
persolvi. Quam in rem sestertium q[uater m]illiens cir[cite]r impendi.
16. J’ai versé de l’argent aux municipes pour les terres que, sous mon
quatrième consulat et ensuite sous le consulat de M. Crassus et de Cn.
Lentulus l’augure (~14), j’ai fait distribuer à mes soldats. Cette somme que
j’ai payée pour les propriétés italiennes, se montait à environ six cent
millions de sesterces. Et à environ deux cent soixante millions celle que j’ai
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15. Res gestae Divi Augusti
versée pour les terres des provinces. Cela, je suis le premier et le seul de
tous ceux qui ont créé des colonies de soldats en Italie ou dans les provinces
à l’avoir fait, y compris les gens de ma génération. Et ensuite, sous le
consulat de Ti. Néron et de Cn. Pison (~7), puis sous le consulat de C.
Antistius et D. Laelius (~6), de C. Calvisius et L. Pasienus (~4), de L. Le[nt]
ulus et M. Messalla (~3) et de L. Caninius et Q. Fabricius (~2), aux soldats
que j’avais installés dans leur municipe d’origine à la fin de leur service,
j’ai payé en totalité et comptant leurs primes. Dans cette opération, j’ai
dépensé environ quatre cent millions de sesterces.
Quater [pe]cunia mea iuvi aerarium, ita ut sestertium milliens et quing
[en]ties ad eos qui praerant aerario detulerim. Et M. Lepido et L. Ar[r]
untio cos. in aerarium militare, quod ex consilio m[eo] co[ns]titutum
est, ex [q]uo praemia darentur militibus qui vicena [aut plu]ra sti
[pendi]a emeruissent HS milliens et septing[e]nti[ens ex pa]t[rim]onio
[m]eo detuli.
17. Quatre fois j’ai aidé de mon argent le trésor public, apportant ainsi cent
cinquante millions de sesterces à ceux qui avaient la charge du trésor
public. Sous le consulat de M. Lepidus et L. Arruntius (6 ap. J.-C.), j’ai
apporté sur mon patrimoine personnel cent soixante-dix millions de
sesterces au trésor militaire, qui a été créé à mon initiative pour servir à
donner les primes (de démobilisation) aux soldats qui ont servi vingt ans et
plus.
[Ab eo anno q]uo Cn. et P. Lentuli c[ons]ules fuerunt, cum deficerent
[vecti]g[alia, tum] centum millibus h[omi]num, tum pluribus multo
frume[ntarios et n]umma[rio]s t[ributus ex aere] et patr[i]monio m[e]
o [edidi].
18. Depuis l’année où furent consuls Cn. et P. Lentulus, lorsque les impôts
ne suffisaient pas, j’ai fait procéder sur ma cassette et sur mon patrimoine à
des distributions de blé et de monnaie, tantôt à cent mille hommes, tantôt à
davantage encore.
Res gestae Divi Augusti (tables 4 à 6)
épigraphie : sommaire
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