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Res gestae Divi Augusti



                                                  Noctes Gallicanae
                                   Epigraphie latine
                                  RES GESTAE DIVI
                                      AVGVSTI
            Propriété intellectuelle
            Je me réserve la propriété de la traduction et des annotations, qui se
            trouvent donc sous copyright © Alain Canu. Bien entendu, vous pouvez les
            utiliser à votre guise à condition de ne pas en faire un usage commercial et à
            condition d’en mentionner les références. Si vous souhaitiez utiliser ces
            pages dans une publication destinée à la vente, j’en serais évidemment
            flatté, dans ce cas, mettez-moi au courant.
            Copyright Notice
            Translation and notes are copyright © Alain Canu, the year being that of the last update.
            Notwithstanding, you are free to use this text, provided you do not sell them, and provided
            you include the above copyright notice (followed by the appropriate year).
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            flattered: just drop me a line.




                                                         Histoire du texte
            Auguste avait déposé entre les mains des Vestales, parmi d’autres
            documents, indicem rerum a se gestarum, quem vellet incidi in aeneis
            tabulis, quae ante Mausoleum statuerentur un résumé de ses actes ; il
            souhaitait que le texte en fût gravé sur des tablettes de bronze qui seraient
            placées à l’entrée de son mausolée (Suétone, Auguste, 101).

            Les tables de bronze du mausolée d’Auguste à Rome ont disparu depuis très
            longtemps, mais des copies en ont été faites et affichées sur les murs des
            nombreux temples d’Auguste à travers l’Empire.

            Trois copies en ont été retrouvées en Asie Mineure et une en Syrie. Une
            seule, celle du Monumentum Ancyranum, le « Temple de Rome et
            d’Auguste » à Ancyra (aujourd’hui Ankara), offre un texte à peu près
            complet, accompagné d’une traduction grecque ; les autres ne sont que des

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            fragments.

            Les deux tables d’Ancyra mesurent 2,70 m de haut sur 4 m de long. Elles
            comportent six pages de 46 ou 54 lignes de 60 caractères chacune environ.
            Le texte latin, parfois très mutilé, a pu être reconstitué grâce à la traduction
            grecque et aux fragments retrouvés dans les autres sites.


            Plusieurs sites proposent le texte latin des Res Gestae, par exemple : Latin
            library, Bibliotheca Augustana, Later Latin Society.
            Vous pourrez d’ailleurs constater certaines différences tout à fait explicables dans
            le cas des compléments, moins faciles à expliquer dans certaines leçons.

            M. Dubuisson, professeur à l’Université de Liège, propose une traduction des Res
            Gestae, traduction précédée d’une belle introduction et d’un répertoire de liens.

            Lorsque le texte latin présente des lacunes trop importantes, j’ai saisi et traduit le
            texte grec.


                                           RES GESTAE DIVI AVGVSTI
            Rerum gestarum divi Augusti, quibus orbem terra[rum] imperio
            populi Rom. subiecit, et impensarum, quas in rem publicam
            populumque Romanum fecit, incisarum in duabus aheneis pilis, quae
            su[n]t Romae positae, exemplar sub[i]ectum.
            Actes du divin Auguste, grâce auxquels il a soumis la terre entière au
            pouvoir du peuple romain, et dépenses qu’il a effectuées dans l’intérêt de
            l’état et du peuple romain, tels qu’ils sont gravés sur deux colonnes de
            bronze : copie ci-dessous.

            Tabula prima
            (guerres civiles, carrière politique)

            Annos undeviginti natus exercitum privato consilio et privata impensa
            comparavi.~ per quem rem publicam a dominatione factionis
            oppressam in liberatatem vindicavi. Eo [nomi]ne senatus decretis
            honorif[i]cis in ordinem suum m[e adlegit C. Pansa et A. Hirti]o
            consulibus, con[sula]rem locum s[imul dan sententiae ferendae, et i]
            imperium mihi dedit. Res publica, n[e quid detrimenti caperet, a] me
            pro praetore simul cum consulibus pro[viden]dum [iussit. P]opulus
            autem eodem anno me consulem, cum [cos. uterqu]e in bel[lo ceci]
            disset, et triumvirum rei publicae costituend[ae creavit].

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            1. Agé de dix-neuf ans, j’ai levé une armée de mon propre chef et à mes
            propres frais, grâce à laquelle j’ai rendu sa liberté à l’État qui était écrasé
            par la domination d’un parti. Ce pour quoi le sénat par des décrets
            honorifiques m’a admis en son sein sous le consulat de Gaius Pansa et
            d’Aulus Hirtius, me donnant en même temps rang de consul dans l’ordre
            des prises de parole. Il m’a donné aussi le pouvoir des magistrats
            supérieurs. Ayant voté le décret déclarant la patrie en danger, il m’a
            ordonné de veiller à son application avec rang de propréteur en
            collaboration avec les consuls. Mais le peuple romain, cette même année,
            m’a élu d’abord consul, à la suite de la disparition à la guerre des deux
            consuls en exercice, puis triumvir chargé de réformer les institutions de
            l’État.
                           Il faut bien admettre qu’Auguste écrit l’histoire de façon très subjective !
                           Selon Dion Cassius (XLVI, 42-43), en août 43, Octave envoya comme
                           ambassadeurs au sénat quatre cents de ses soldats… [et devant la
                           mauvaise volonté des sénateurs] les soldats manifestèrent leur colère et
                           l’un d’entre eux sortit de la curie, reprit son épée (ils étaient entrés sans
                           arme dans l’assemblée) et dit : « si vous ne donnez pas le consulat à
                           César, celle-ci le lui donnera ! » Octave marche alors sur Rome avec
                           toute son armée, fait piller les propriétés de quelques-uns de ses
                           adversaires et obtient le consulat le 19 août.
                           La factio désigne évidemment Antoine : Auguste ne mentionne jamais le
                           nom de ses ennemis ; de plus, Antoine ayant subi une damnatio
                           memoriae, son nom même avait été effacé de l’Histoire.

            Qui parentem meum [interfecer]un[t eo]s in exilium expuli iudiciis
            legitimis ultus eorum [fa]cin[us, e]t postea bellum inferentis rei
            publicae vici b[is a]cie.
            2. Ceux qui ont tué mon père, je les ai condamnés à l’exil selon une
            procédure légale pour les punir de leur crime, et quand plus tard ils ont
            porté les armes contre l’état, je les ai par deux fois vaincus au combat.
                           La procédure légale fait évidemment allusion à la lex Pedia. Les deux
                           batailles de Philippes contre Brutus et Cassius ont été remportées par
                           Antoine en octobre 42 :
                           oéy¢n ¦rgon ¤f‹nh m¡ga toè KaÛsarow Žll' ƒAntÅniow ¸n õ nikÇn p‹nta
                           kaÜ katoryÇn
                           on ne note aucune grande action faite par César, celui qui remportait
                           toutes les victoires et les succès, c’était Antoine, écrit Plutarque
                           (Antoine, 22) qui précise qu’Octave a failli se faire prendre dans sa fuite
                           par Brutus lors de la première bataille et qu’il n’a pas participé à la
                           deuxième pour cause de maladie.

            [B]ella terra et mari c[ivilia ex]ternaque toto in orbe terrarum s[aepe
            gessi] victorque omnibus v[eniam petentib]us civibus peperci. Exte

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            [rnas] gentes, quibus tuto i[gnosci pot]ui[t, co]nservare quam excidere
            m[alui]. Millia civium Roma[no]rum [sub] sacramento meo fuerunt
            circiter [quingen]ta. Ex quibus dedu[xi in coloni]as aut remisi in
            municipia sua stipen[dis emeri]tis millia aliquant[o plura qu]am
            trecenta et iis omnibus agros a[dsignavi] aut pecuniam pro p[raemis
            mil]itiae dedi. Naves cepi sescen[tas praeter] eas, si quae minore[s
            quam trir]emes fuerunt.
            3. J’ai souvent conduit des guerres sur terre et sur mer, guerres civiles et
            guerres étrangères, et après la victoire, j’ai épargné tous les citoyens qui
            demandaient leur pardon. Quant aux nations étrangères, celles auxquelles la
            clémence pouvait être accordée sans risque, j’ai préféré les sauver à les
            détruire. Sous mes ordres, liés par le serment militaire, se sont trouvés
            cinquante mille citoyens romains. Sur ce nombre, j’en ai installé dans des
            colonies ou renvoyé dans leurs municipes à la fin de leur temps de service
            un peu plus de trente mille. A tous j’ai attribué des terres ou j’ai donné une
            somme d’argent en récompense des services accomplis. J’ai pris six cents
            navires, sans compter ceux étaient plus petits que les trirèmes.
                           Auguste fait surtout allusion aux troupes d’Antoine, officiers et soldats,
                           qui se sont ralliées au moment d’Actium. N’oublions pas les
                           républicains repentis comme le poète Horace. Cette clémence, que je
                           crois peu naturelle chez lui, se fondait sur l’exemple de César. Elle lui
                           valut la couronne civique et le bouclier honorifique.

            [Bis] ovans triumphavi et tri[s egi] curulis triumphos et appella[tus
            sum v]iciens et semel imperator. [Decernente plu]ris triumphos mihi
            sena[t]u [ eis su]persedi. L[aurum de f]asc[i]bus deposui in Capi[tolio
            votis, quae] quoque bello nuncupaveram, [sol]utis. Ob res a [me aut
            per legatos] meos auspicis meis terra ma[riqu]e pr[o]spere gestas qui
            [nquageniens et q]uinquiens decrevit senatus supp[lica]ndum esse dis
            immortalibus. Dies a[utem, pe]r quos ex senatus consulto [s]
            upplicatum est, fuere DC[CCLXXXX. In triumphis meis] ducti sunt
            ante currum meum reges aut r[eg]um lib[eri novem. Consul f]ueram
            terdeciens, cum [scribeb]a[m] haec, [et agebam se]p[timum et] tricen
            [simum annu]m tribuniciae potestatis.
            4. J’ai reçu deux fois l’honneur d’une ovation et j’ai conduit à trois reprises
            des triomphes curules, j’ai été vingt et une fois acclamé « imperator ». Le
            sénat m’ayant accordé d’autres triomphes, je ne les ai pas célébrés. J’ai
            consacré au Capitole le laurier de mes faisceaux pour marquer que les vœux
            que j’avais formulés à l’occasion de chaque guerre s’étaient réalisés. Pour
            les campagnes terrestres et navales entreprises sous mes auspices par moi-
            même ou mes officiers, campagnes couronnées de succès, le sénat a décrété
            cinquante-cinq fois des actions de grâces envers les dieux immortels. Quant

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            aux jours pendant lesquels ces actions de grâce ont été célébrées, ils sont au
            nombre de 890. Au cours de mes triomphes, ont défilé devant mon char
            neuf rois ou enfants de rois. J’ai exercé treize fois le consulat au moment où
            j’écris ces lignes, et j’étais dans ma trente-septième année de puissance
            tribunicienne.
                           Les deux ovations ont eu lieu en 40 (après Philippes) et en 36 (victoire
                           sur Sextus Pompée en Sicile) ; les triomphes qui ont eu lieu les 13, 14 et
                           15 août 29, célébraient les victoires remportées en l’Illyrie, à Actium et
                           à Alexandrie. Parmi les enfants de rois se trouvaient les enfants
                           d’Antoine et de Cléopâtre. Voyez les pages sur Julia et sur la mort de
                           Cléopâtre.
                           Auguste a exercé le consulat en
                                43 à la mort de G. Vibius Pansa et A. Hirtius
                                33 avec L. Volcacius Tullus
                                31 avec M. Valerius Messalla Corvinus
                                30 avec M. Licinius Crassus
                                29 avec Sex. Appuleius
                                28 avec M. Vipsanius Agrippa
                                27 avec M. Vipsanius Agrippa
                                26 avec T. Statilius Taurus
                                25 avec M. Junius Silanus
                                24 avec G. Norbanus Flaccus
                                23 avec A. Terentius Varro Murena
                                 5 avec L. Cornelius Sulla
                                 2 avec M. Plautius Silvanus

            [Dic]tat[ura]m et apsent[i et praesenti mihi datam a populo et sena]tu
            [M. Marce]llo e[t] L. Ar[runtio cos non accepi. Non recusavi in
            summa f]rum[enti p]enuria curatio[n]em an[non]ae [qu]am ita ad[min]
            ist[ravi, ut] in[tra] die[s] paucos metu et periclo p[r]aesenti civitatem
            univ[ersam liberarem impensa et] cura mea. Consul[atum tum da]tum
            annuum e[t perpetuum non accepi.]
            5. Je n’ai pas accepté la dictature que, sous le consulat de M. Marcellus et
            L. Arruntius (22 av. J.-C.), en mon absence (de Rome) puis en ma présence,
            me donnaient le peuple et le sénat. Je n’ai pas refusé, au moment d’une
            extrême pénurie de blé, la responsabilité de l’Approvisionnement en
            céréales, que j’ai gérée de telle sorte qu’en quelques jours j’ai délivré la
            totalité des citoyens de la crainte et du danger qui les menaçaient, en gérant
            la crise avec mes fonds personnels. Je n’ai pas accepté le consulat pour
            l’année et à vie qui me fut alors voté.
                           La dictature avait été abolie à la mort de César sur proposition
                           d’Antoine.
                           Consulatus tantummodo usque ad undecimum quin continuaret Caesar,
                           cum saepe obnitens repugnasset, impetrare non potuit : nam dictaturam


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                           quam pertinaciter ei deferebat populus, tam constanter repulit. (Velleius
                           Paterculus, II, 89) Pour le consulat seulement, César (Auguste) ne put
                           obtenir, malgré ses fréquents efforts pour le refuser, de ne pas l’exercer
                           jusqu’à la onzième fois consécutive. Mais il refusa la dictature avec la
                           même obstination que le peuple mettait de constance à la lui décerner.
                           Dictaturam magna vi offerente populo genu nixus deiecta ab umeris toga
                           nudo pectore deprecatus est. (Suétone, Auguste, 52) Pour refuser
                           solennellement la dictature que le peuple lui offrait avec beaucoup
                           d’insistance, il mit un genou à terre, rejeta sa toge de ses épaules et offrit
                           sa poitrine nue.
                           Dion Cassius (LIV, 1) propose une analyse intéressante de ce refus :
                           Il n’accepta pas la dictature, au contraire : il alla jusqu’à déchirer sa toge
                           en public un jour où il ne trouvait plus d’autre moyen, persuasion ou
                           menace, de détourner le peuple de cette idée. Il est vrai que disposant de
                           pouvoirs et d’honneurs supérieurs à ceux des dictateurs, il se gardait
                           avec raison de la jalousie et de la haine que suscitait ce titre.

            „Up‹toiw M‹rkvi OéinoukÛvi kaÜ KoÛntvi L(oukr)ht(Ûvi) kaÜ
            metŒ ta(è)ta PoplÛvi kaÜ NaÛvi L¡ntloiw kaÜ trÛton Paællvi
            FabÛvi MajÛmvi kaÜ KoÛn(tvi) Toub¡rvni t°w (te s)unkl®tou kaÜ
            toè d®mou toè „RvmaÛvn õmolog(o)æntvn, án(a ¤pime)lht¯w tÇn
            nñmvn kaÜ tÇn trñpvn ¤(pi t°i me)gÛsthi (¤j)ous(Ûai m)ñ(no)w
            xeirotonyÇi, Žrx¯n oédem(Ûa)n pa(rŒ tŒ p‹)tria ¦(y)h didom¡nh
            Žnedej‹mhn. Tñte di' ¤moè ² sænklhtow oÞkonomeÝsyai ¤boæleto, t°
            w dhmarxik°w ¤jo(u)sÛaw Ìn ¤t¡le(sa. K)aÜ taæthw aét°w t°w Žrx°w
            sun‹rxonta (aét)òw Žpò t°w sunkl®tou p(en)t‹kiw aÞt®saw (¦l)abon.
            [Consulibus M Vinicio et Q Lucretio et postea P] Lentulo et Cn L
            [entulo et tertium Paullo Fabio Maximo] e[t Q Tuberone senatu
            populoq]u[e Romano consentientibus ut curator legum et morum
            maxima potestate solus crearer nullum magistratum contra morem
            maiorum delatum recepi. Quae tum per me fieri senatus voluit, per
            tribuniciam potestatem perfeci, cuius potestatis conlegam et ipse
            quinquiens mihi a senatu depoposci et accepi.]
            6. Sous les consulats de M. Vinicius et de Q. Lucretius (19 av. J.-C.) puis
            de P. Lentulus et Cn. Lentulus (18 av. J.-C.) et une troisième fois sous le
            consulats de Paullus Fabius Maximus et de Q. Tubero (11 av. J.-C.), à la
            demande conjointe du sénat et du peuple romain pour que je sois nommé,
            sans collègue et avec les pouvoirs les plus étendus, commissaire aux Lois et
            aux Mœurs (praefectus moribus), je n’ai consenti à exercer aucune
            magistrature contraire à notre tradition nationale. Comme le sénat voulait
            cette fois que je prenne en charge personnellement ces problèmes, je les ai
            traités dans le cadre de ma puissance tribunicienne. Et pour exercer cette
            fonction, j’ai demandé moi-même au sénat et j’ai obtenu que me soit adjoint

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Res gestae Divi Augusti


            un collègue.
                           Recepit et morum legumque regimen aeque perpetuum, quo iure,
                           quamquam sine censurae honore, censum tamen populi ter egit ; primum
                           ac tertium cum collega, medium solus. Il accepta aussi la direction des
                           lois et des mœurs, et usant de ce droit, bien qu’il ne fût pas censeur en
                           titre, il procéda trois fois au recensement du peuple, la première et la
                           troisième fois avec un collègue, la deuxième fois seul. (Suétone,
                           Auguste, 27).
                           ¤pimelht¯w te tÇn trñpvn ¤w p¡nte ¦th paraklhyeÜw d¯ ¤xeiroton®yh Il
                           fut élu, à la demande expresse (du peuple et du sénat), commissaire aux
                           Mœurs pour cinq ans. (Dion Cassius, LIV, 10)
                           Il semble qu’Auguste ait un peu joué sur les mots : il a refusé de porter
                           un titre créé spécialement pour lui, mais il a exercé les pouvoirs que ce
                           titre lui aurait donnés. Les deux historiens ne tiennent pas compte de la
                           nuance.

            TriÇn ŽndrÇn ¤g¡nomhn dhmosÛvn pragm‹tvn katoryvt¯w sunex¡sin
            ¦tesin d¡ka. PrÇton ŽjiÅmatow tñpon ¦sxon t°w sunkl®tou •xri taæthw
            t°w ²m¡raw ¸w taèta ¦grafon ¤pÜ ¦th tessar‹konta. ƒArxiereæw, tÇn
            dekap¡nte ŽndrÇn tÇn ßeropoiÇn, tÇn ¥ptŒ ŽndrÇn ßeropoiÇn, Ž(de)
            lfòw Žrou•liw, ¥taÝrow TÛtiow, fhti•liw.
            [Tri]umv[i]rum rei pu[blicae c]on[s]ti[tuendae fui per continuos an]
            nos [decem. P]rinceps s[enatus fui usque ad e]um d[iem, quo scrip]
            seram [haec, per annos] quadra[ginta. Pon]tifex [maximus, augur,
            Xvvir]um sacris fac[iundis, VIIvirum ep]ulon[um, frater arvalis,
            sodalis Titius], fetialis fui.
            7. J’ai été triumvir chargé de réformer les institutions de l’état pendant dix
            années consécutives. Au jour où j’écris ces lignes, j’ai été le Premier des
            sénateurs pendant quarante ans. J’ai été Grand pontife, augure, membre de
            la Commission des Quinze en charge des affaires religieuses, membre de la
            Commission des Sept en charge des banquets sacrés, frère Arvale,
            Compagnon Titius, fécial.
                           Triumviratum rei p. constituendae per decem annos administravit. Il
                           exerça la fonction de triumvir chargé de réformer les institutions de
                           l’état pendant dix années. (Suétone, Auguste, 27). Sur le triumvirat,
                           voyez Plutarque, Vie d’Antoine.
                           En ~28, Octave devient Princeps senatus : cette fonction de « président
                           du sénat » (l’anachronisme ne m’échappe pas !) lui permettait de
                           formuler le premier son avis sur le débat en cours. Octave devenu
                           Augustus, « inspiré par les dieux », acquiert un caractère quasi-sacré.
                           Auguste est devenu Pontifex Maximus en ~12, à la mort de Lépide.
                           Les trois derniers collèges qu’il mentionne étaient tombés en désuétude.
                           Il semble qu’il se soit efforcé de les faire revivre et qu’il y ait
                           partiellement réussi, du moins en ce qui concerne les Arvales.


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            Tabula secunda
            (carrière politique et honneurs)

            Patriciorum numerum auxi consul quintum iussu populi et senatus.
            Senatum ter legi. Et in consulatu sexto censum populi conlega M.
            Agrippa egi. Lustrum post annum alterum et quadragensimum fec[i].
            Quo lustro civium Romanorum censa sunt capita quadragiens centum
            millia et sexag[i]inta tria millia. Tum [iteru]m consulari cum imperio
            lustrum [s]olus feci C. Censorin[o et C.] Asinio cos. Quo lustro censa
            sunt civium Romanorum [capita] quadragiens centum millia et
            ducenta triginta tria mi[llia. Et tertiu]m consulari cum imperio
            lustrum conlega Tib. Cae[sare filio] m[eo feci,] Sex. Pompeio et Sex.
            Appuleio cos. Quo lustro ce[nsa sunt]civ[ium Ro]manorum capitum
            quadragiens centum mill[ia et n]onge[nta tr]iginta et septem millia.
            Legibus novi[s] m[e auctore l]atis m[ulta e]xempla maiorum
            exolescentia iam ex nostro [usu] red[uxi et ipse] multarum rer[um exe]
            mpla imitanda pos[teris tradidi.]
            8. Consul pour la cinquième fois, j’ai augmenté, sur ordre du peuple et du
            sénat, le nombre des patriciens. J’ai révisé trois fois la liste des sénateurs. Et
            pendant mon sixième consulat, j’ai mené le recensement des citoyens
            romains avec mon collègue M. Agrippa (28 av. J.-C.). J’ai procédé à ce
            lustre pour la première fois depuis quarante et un ans. Lors de ce lustre, on
            a recensé quatre millions soixante-trois mille citoyens romains. Ensuite, une
            deuxième fois, disposant des pleins pouvoirs proconsulaires, j’ai procédé au
            lustre sans collègue, sous le consulat de C. Censorinus et de C. Asinius (8
            av. J.-C.). Lors de ce lustre, on a recensé quatre millions deux cent trente-
            trois mille citoyens romains. Enfin, une troisième fois, disposant des pleins
            pouvoirs proconsulaires, j’ai procédé au lustre avec pour collègue mon fils
            Tibère César, sous le consulat de Sex. Pompeius et de Sex. Appuleius (14
            av. J.-C.). Lors de ce lustre, on a recensé quatre millions neuf cent trente-
            sept mille citoyens romains. Par de nouvelles lois qui ont été votées à mon
            initiative, j’ai fait revivre de nombreuses traditions de nos ancêtres qui
            étaient en train de tomber en désuétude et j’ai moi-même transmis à la
            postérité des exemples à suivre en de nombreux domaines.
                           Senatorum affluentem numerum deformi et incondita turba, erant enim
                           super mille, et quidam indignissimi et post necem Caesaris per gratiam
                           et praemium adlecti, quos orcinos vulgus vocabat, ad modum pristinum
                           et splendorem redegit duabus lectionibus : prima ipsorum arbitratu, quo
                           vir virum legit, secunda suo et Agrippae le nombre des sénateurs se
                           trouvait démesurément grossi par une foule mêlée et sans naissance : ils

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                           étaient en effet plus de mille. Certains, tout à fait indignes, étaient entrés
                           au sénat après l’assassinat de César, par faveur et par corruption. Le
                           peuple les appelait « les affranchis de la Camarde ». Il ramena ce
                           nombre à son ancienne valeur et à son ancien prestige par une double
                           sélection : la première à l’initiative des sénateurs eux-mêmes, chaque
                           homme en parrainant un autre, la deuxième sous sa responsabilité et
                           celle d’Agrippa. (Suétone, Auguste, 35).
                           Auguste emploie par métonymie le mot lustrum qui désigne le sacrifice
                           de clôture du recensement pour désigner l’opération de recensement et
                           réserve le mot census pour parler du résultat de ce même recensement.
                           Le dernier recensement remontait effectivement à ~69 : Cn. Lentulus et
                           L. Gellius censores asperam censuram egerunt IIII et LX senatu motis.
                           A quibus lustro condito censa sunt civium capita DCCCC milia. Les
                           censeurs Gnaeus Lentulus et Lucius Gellius exercèrent une censure
                           sévère : 64 sénateurs furent exclus du sénat ; à la clôture du lustre, ils
                           avaient recensé neuf cent mille citoyens. (Tite-Live, Periochae, 98).
                           L’accroissement impressionnant du nombre des citoyens s’explique par
                           le fait que le nombre des citoyens qui vivaient dans les provinces avait
                           été largement sous-estimé en 69.
                           Prisca illa et antiqua rei publicae forma revocata. Rediit cultus agris,
                           sacris honos, securitas hominibus, certa cuique rerum suarum possessio ;
                           leges emendatae utiliter, latae salubriter ; senatus sine asperitate nec sine
                           severitate lectus. Il fit revivre la forme ancienne et traditionnelle de nos
                           institutions. Le goût de l’agriculture revint pour les champs, le respect
                           pour les rites religieux, l’assurance du lendemain pour l’humanité, la
                           certitude pour chacun de jouir de ses biens ; des lois furent amendées
                           dans l’intérêt de tous, des lois furent votées pour le salut commun ; la
                           liste des sénateurs fut révisée sans rigueur excessive mais non sans
                           sévérité. (Velleius Paterculus, II, 89)
                           Leges retractavit et quasdam ex integro sanxit, ut sumptuariam et de
                           adulteriis et de pudicitia, de ambitu, de maritandis ordinibus. Il révisa les
                           lois et en introduisit d’entièrement nouvelles, comme celles sur le luxe,
                           l’adultère, les bonnes mœurs, la corruption, le mariage entre les
                           différents ordres de la société. (Suétone, Auguste, 34). Certes Auguste a
                           souvent donné lui-même l’exemple, mais pas toujours le bon ! Peut-être
                           fait-il allusion à son extrême sévérité envers sa fille et sa petite-fille ?
                           Voyez les pages que j’ai consacrées aux deux Julia.

            Vota p[ro valetudine meo susc]ipi p[er cons]ules et sacerdotes qu[in]
            to qu[oque anno senatus decrevit. Ex iis] votis s[ae]pe fecerunt vivo m
            [e ludos aliquotiens sace]rdo[tu]m quattuor amplissima colle[gia,
            aliquotiens consules. Pr]iva[t]im etiam et municipatim univer[si cives
            unanimite]r con[tinente]r apud omnia pulvinaria pro vale[tu]din[e
            mea s]upp[licaverunt.]
            9. Le sénat a décrété que tous les quatre ans seraient célébrés par les consuls


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            et les prêtres des vœux publics pour ma santé. En raison de ces vœux, des
            jeux ont été donnés de mon vivant tantôt par les quatre principaux collèges
            de prêtres, tantôt par les consuls. A titre privé également, ou au nom des
            municipes, tous les citoyens unanimes ont offert sans discontinuer des
            sacrifices pour ma santé auprès de tous les lits des dieux.
                           Les premiers de ces jeux offerts à Apollon ont eu lieu en ~28. Auguste
                           avait une santé fragile et devait être hypocondriaque. Mais la tradition
                           des vœux publics pour la santé des empereurs s’est d’autant mieux
                           maintenue après lui qu’elle comportait des spectacles de gladiateurs.
                           Voyez les affiches des combats.
                           « De mon vivant » ne surprend plus si l’on pense que les jeux et en
                           particulier les combats de gladiateurs (appelés plutôt munera que ludi à
                           partir de la génération suivante) avaient une origine et des connotations
                           funéraires.

            Nom[en me]um [sena]tus c[onsulto inc]lusum est in saliare carmen et
            sacrosanctu[s in perp]etuum [ut essem et, q]uoad viverem, tribunicia
            potestas mihi [esse, per lege]m sanc[tum est. Pontif]ex maximus ne
            fierem in vivi [c]onlegae l]ocum, [populo id sace]rdotium deferente
            mihi, quod pater meu[s habuer]at, r[ecusavi. Cepi id] sacerdotium
            aliquod post annos, eo mor[t]uo q[ui civilis] m[otus o]ccasione
            occupaverat, cuncta ex Italia [ad comitia mea] confluen[te mu]
            ltitudine, quanta Romae nun[q]uam [fertur ante i]d temp[us fuisse], P.
            Sulpicio C. Valgio consulibu[s].
            10. Mon nom a été introduit, par décision du sénat, dans l’hymne des
            Saliens et il a été déclaré solennellement par la loi que ma personne serait
            définitivement inviolable et que j’aurais à vie la puissance tribunicienne.
            J’ai refusé de devenir Grand Pontife en prenant, de son vivant, la place d’un
            collègue, alors que le peuple me décernait ce sacerdoce que mon père avait
            exercé. J’ai accepté ce sacerdoce quelques années après, à la mort de celui
            qui s’en était emparé à l’occasion des troubles civils. Venue de toute
            l’Italie, la multitude qui s’est assemblée sous le consulat de P. Sulpicius et
            de C. Valgius pour mon élection (au consulat) a dépassé en importance tout
            ce que Rome avait enregistré jusque là.
                           Le Pontifex maximus avait rang de président du collège des pontifes et
                           en tant que tel il assurait la direction suprême de la religion et des rites.
                           On imagine l’importance de ce titre quand on constate que les papes ont
                           voulu le reprendre pour leur compte. Tous les empereurs romains l’ont
                           porté.
                           Lépide, le troisième triumvir, s’était empressé de se faire désigner
                           comme Pontifex maximus à la mort de César :
                           In confusione rerum ac tumultu M. Lepidus pontificatum maximum
                           intercepit. Dans la confusion générale et les émeutes (en 44), M.
                           Lepidus s’empara du souverain pontificat. (Tite-Live, Periochae, 117).

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Res gestae Divi Augusti

                           Interim Antonius fuga transgressus Alpes, primo per conloquia repulsus
                           a M. Lepido, qui pontifex maximus in C. Caesaris locum furto creatus
                           Pendant ce temps Antoine qui dans sa fuite avait franchi les Alpes
                           échoua d’abord dans ses négotiations avec M. Lepidus, qui avait été
                           nommé grand Pontife à la sauvette pour succéder à C. César. (Velleius
                           Paterculus, II, 63)
                           On sait que dans le partage des influences territoriales, Octave avait
                           obtenu l’Occident, Antoine l’Orient et Lépide l’Afrique. En 36, mal
                           inspiré, Lépide tente un coup de force en profitant des difficultés
                           causées à Octave par Sextus Pompée :
                           M. Lepidus, qui ex Africa velut ad societatem belli contra
                           Sex. Pompeium a Caesare gerendi traiecerat, cum bellum Caesari
                           quoque inferret, relictus ab exercitu, abrogato triumviratus honore vitam
                           impetravit. M. Lepidus, qui avait quitté l’Afrique sous prétexte de
                           soutenir César dans la guerre qu’il livrait à Sextus Pompée, entreprit lui
                           aussi de faire la guerre à César. Abandonné par son armée, déchu de sa
                           fonction de triumvir, il obtint la vie sauve. (Tite-Live, Periochae, 129).
                           Il ne dut la vie sauve, je suppose, qu’à sa dignité de grand Pontife.
                           Auguste attend donc sa mort qui survient en ~13 pour revêtir à son tour
                           ce sacerdoce, à l’occasion des élections consulaires de mars ~12.

            Aram [Fortunae] R[educis a]nte aedes Honoris et Virtutis ad portam
            Cap[enam pro] red[itu me]o senatus consacravit, in qua ponti[fices et]
            vir[gines Ve]stal[es anni]versarium sacrificium facere [decrevit eo] di
            [e quo co]nsul[ibus Q. Luc]retio et [M. Vi]nic[i]o in urbem ex [Syria
            redieram, et diem Augustali]a ex [c]o[gnomine] nos[t]ro appellavit.
            11. En l’honneur de mon retour, le sénat consacra un Autel à la Fortune
            Revenue devant le temple de l’Honneur et de la Vertu près de la porte
            Capène ; il décréta que sur cet autel les pontifes et les Vierges vestales
            procéderaient à un sacrifice anniversaire du jour où, sous le consulat de Q.
            Lucretius et de M. Vinicius je suis revenu de Syrie à Rome. Il appela ce
            jour « les Augustales » d’après le titre que nous portons.
                           Auguste a fait un long voyage en Sicile et de là en Grèce, en Asie et en
                           Syrie dont il est revenu en ~19. L’autel de la Fortuna Redux a été dédié
                           en octobre ~12.

            [Senatus consulto ea occasion]e pars [praetorum e]t tribunorum [plebi
            cum consule Q.] Lu[cret]io et princi[pi]bus viris [ob]viam mihi mis[s]
            a e[st in Campan]ia[m, qui] honos [ad ho]c tempus nemini praeter [m]
            e es[t decretus. Cu]m ex H[is[p]ania Gal[liaque, rebu]s in iis
            provincis prosp[e]re [gest]i[s], R[omam redi] Ti. Nerone P. Qui[ntilio
            c]o[n]s[ulibu]s, aram [Pacis A]u[g]ust[ae senatus pro]redi[t]u meo
            consa[c]randam [censuit] ad campum [Martium, in qua ma]gistratus
            et sac[er]dotes [et v]irgines V[est]a[les ann]iversarium sacrific]ium

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Res gestae Divi Augusti


            facer[e decrevit.]
            12. Par décret du sénat, en cette occasion, une délégation de préteurs et de
            tribuns de la plèbe, accompagnée du consul Q. Lucretius et d’hommes
            éminents a été envoyée à ma rencontre en Campanie, honneur qui à ce jour
            n’a été décrété pour personne d’autre que moi. Lorsque je suis revenu
            d’Espagne et de Gaule après avoir heureusement réglé les affaires dans ces
            provinces, sous le consulat de Ti. Nero et de P. Quintilius, le sénat décida
            en l’honneur de mon retour de consacrer un autel à la Paix Auguste près du
            Champ de Mars, autel sur lequel il décréta que les magistrats, les prêtres et
            les Vierges vestales procéderaient à un sacrifice anniversaire.
                              Auguste a effectué en Gaule et en Espagne un voyage de trois ans, de
                              ~16 à ~13. L’Ara Pacis a été consacré(e) en ~9.

            [Ianum] Quirin[um, quem cl]aussum ess[e maiores nostri voluer]unt
            cum [p]er totum i[mperium po]puli Roma[ni terra marique es]set
            parta victoriis pax, cum pr[ius quam] nascerer, a co[ndita] u[rb]e bis
            omnino clausum [f]uisse prodatur m[emori]ae, ter me princi]pe senat]
            us claudendum esse censui[t].
            13. Nos ancêtres avaient voulu que l’arc de Janus Quirinus soit fermé
            lorsque sur toute l’étendue de l’empire romain, sur terre et sur mer,
            régnerait une paix obtenue par des victoires ; alors qu’avant ma naissance,
            selon la tradition, il n’avait été fermé en tout et pour tout que deux fois, par
            trois fois le sénat, sous ma présidence, a décidé qu’il fallait le fermer.
                           L’arc de Janus avait été fermé par le roi Numa, puis à la fin de la
                           première guerre punique, en ~235. Auguste l’a fermé en ~30 après
                           Actium, puis en ~25. On ignore la date de la troisième fermeture.

            [Fil]ios meos, quos iuv[enes] mihi eripuit for[tuna], Gaium et Lucium
            Caesares,
            14. Mes fils, que la Fortune m’ a enlevés dans leur jeunesse, les Césars
            Gaius et Lucius,



            Tabula tertia
            (largesses)

            honoris mei caussa senatus populusque Romanus annum quintum et
            decimum agentis consules designavit, ut [e]um magistratum inirent
            post quinquennium. Et ex eo die, quo deducti [s]unt in forum ut
            interessent consiliis publicis decrevit sena[t]us. Equites [a]utem
            Romani universi principem iuventutis utrumque eorum parm[is] et
            hastis argenteis donatum appellaverunt.

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Res gestae Divi Augusti


            pour me faire honneur, le sénat et le peuple romain les désigna pour le
            consulat dans leur quinzième année, étant entendu qu’ils devaient exercer
            cette magistrature après un délai de cinq ans. Et à partir du jour où ils ont
            été présentés au forum, le sénat a décrété qu’ils prendraient part aux
            réunions officielles. De leur côté les chevaliers romains à l’unanimité leur
            ont décerné à tous les deux le titre de « président de la Jeunesse », et leur a
            offert à chacun un bouclier rond et une lance d’argent.
                           Sur les Césars Gaius et Lucius, voyez les pages consacrées à leur mère
                           Julia.
                           Gaius a « été présenté au forum », c’est-à-dire qu’il a revêtu la toge
                           virile, en ~5, Lucius en ~2. Ces deux années-là, Auguste a exercé le
                           consulat qu’il n’avait plus exercé depuis ~23.
                                       [L CAESARI AVG F]
                                       PRINCIPI IVVENTVTIS AVG
                                       QVEM COS POPVLVS CREAVIT
                                       ANN NAT XIIII
                                       SENATVS ET POPVLVS ROMANVS
                                          ILS 136, CIL 6, 36880 (Rome)
                                          A Lucius César Auguste, prince de la jeunesse, que le peuple
                                          a nommé consul à l’âge de 14 ans. Le sénat et le peuple
                                          romain.
                                          L CAESARI AVGVSTI F DIVI N PRINCIPI IVVENTVTIS
                                          COS DESIG [C]VM ESSET ANN NAT XIIII AVG
                                          SENATVS
                                          A Lucius César Auguste, fils d’Auguste, petit-fils du divin
                                          Jules, prince de la jeunesse, consul désigné malgré son âge de
                                          14 ans. Le sénat.
                                          Ehrenberg & Jones, 65
                                          C CAESARI AVGVSTI F COS L CAESARI AVGVSTI F
                                          COS DESIGNATO PRINCIPIBVS IVVENTVTIS
                                          A Gaius César, fils d’Auguste, consul, à Lucius César, fils
                                          d’Auguste, consul désigné, princes de la jeunesse. (1 ap. J.-C.)
                                          Ehrenberg & Jones, 75a (Nîmes)


            Plebei Romanae viritum HS trecenos numeravi ex testamento patris
            mei. Et nomine meo HS quadringenos ex bellorum manibiis consul
            quintum dedi, iterum autem in consulatu decimo ex [p]atrimonio meo
            HS quadringenos congiari viritim pernumer[a]vi, et consul
            undecimum duodecim frumentationes frumento pr[i]vatim coempto
            emensus sum. Et tribunicia potestate duodecimum quadringenos
            nummos tertium viritim dedi. Quae mea congiaria p[e]rvenerunt ad
            [homi]num millia nunquam minus quinquaginta et ducenta.
            Tribuniciae potestatis duodevicensimum consul XII trecentis et
            viginti millibus plebis urbanae sexagenos denarios viritim dedi. In
            colon[i]s militum meorum consul quintum ex manibiis viritim millia

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Res gestae Divi Augusti


            nummum singula dedi. Acceperunt id triumphale congiarium in
            colonis hominum circiter centum et viginti millia. Consul tertium dec
            [i]mum sexagenos denarios plebei, quae tum frumentum publicum
            accipiebat, dedi ; ea millia hominum paullo plura quam ducenta
            fuerunt.
            15. J’ai fait verser aux citoyens de la plèbe trois cents sesterces par homme
            en exécution du testament de mon père. En mon nom propre, je leur ai
            donné lors de mon cinquième consulat quatre cents sesterces sur les prises
            de guerre. Pendant mon dixième consulat j’ai donné, sur mes domaines
            personnels, l’équivalent de quatre cents sesterces en biens de consommation
            par homme. Pendant mon onzième consulat, j’ai fait procéder à douze
            distributions de blé, blé que j’avais acheté à titre privé. Revêtu de ma dix-
            huitième puissance tribunicienne, j’ai donné pour le troisième fois quatre
            cents sesterces par homme. Ces distributions que j’ai faites n’ont jamais
            touché moins de deux cent cinquante mille hommes. Lors de ma dix-
            huitième puissance tribunicienne, sous mon treizième consulat, j’ai donné
            soixante deniers chacun à trois cent vingt mille citoyens de la plèbe. Dans
            les colonies où j’avais établi mes soldats, j’ai donné sous mon cinquième
            consulat mille sesterces par homme de chaque colonie sur les prises de
            guerre. Cette prime pour mon triomphe, ce sont environ cent vingt mille
            hommes établis dans les colonies qui l’ont touchée. Lors de mon treizième
            consulat, j’ai donné soixante deniers à la plèbe qui bénéficiait en même
            temps de distributions de blé public ; ceci représente un peu plus de deux
            cent mille personnes.

            Pecuniam [pr]o agris, quos in consulatu meo quarto et postea
            consulibus M. Cr[a]sso et Cn. Lentulo augure adsignavi militibus,
            solvi municipis. Ea [s]u[mma s]estertium circiter sexsiens milliens
            fuit, quam [p]ro Italicis praedis numeravi. Et ci[r]citer bis mill[ie]ns
            et sescentiens, quod pro agris provincialibus solvi. Id primus et [s]
            olus omnium, qui [d]eduxerunt colonias militum in Italia aut in
            provincis, ad memoriam aetatis meae feci. Et postea Ti. Nerone et Cn.
            Pisone consulibus, itemque C. Antistio et D. Laelio cos., et C.
            Calvisio et L. Pasieno consulibus, et L. Le[nt]ulo et M. Messalla
            consulibus, et L. Caninio et Q. Fabricio co[s.], milit[i]bus, quos
            emeriteis stipendis in sua municpi[a dedux]i, praem[i]a numerato
            persolvi. Quam in rem sestertium q[uater m]illiens cir[cite]r impendi.
            16. J’ai versé de l’argent aux municipes pour les terres que, sous mon
            quatrième consulat et ensuite sous le consulat de M. Crassus et de Cn.
            Lentulus l’augure (~14), j’ai fait distribuer à mes soldats. Cette somme que
            j’ai payée pour les propriétés italiennes, se montait à environ six cent
            millions de sesterces. Et à environ deux cent soixante millions celle que j’ai

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Res gestae Divi Augusti


            versée pour les terres des provinces. Cela, je suis le premier et le seul de
            tous ceux qui ont créé des colonies de soldats en Italie ou dans les provinces
            à l’avoir fait, y compris les gens de ma génération. Et ensuite, sous le
            consulat de Ti. Néron et de Cn. Pison (~7), puis sous le consulat de C.
            Antistius et D. Laelius (~6), de C. Calvisius et L. Pasienus (~4), de L. Le[nt]
            ulus et M. Messalla (~3) et de L. Caninius et Q. Fabricius (~2), aux soldats
            que j’avais installés dans leur municipe d’origine à la fin de leur service,
            j’ai payé en totalité et comptant leurs primes. Dans cette opération, j’ai
            dépensé environ quatre cent millions de sesterces.

            Quater [pe]cunia mea iuvi aerarium, ita ut sestertium milliens et quing
            [en]ties ad eos qui praerant aerario detulerim. Et M. Lepido et L. Ar[r]
            untio cos. in aerarium militare, quod ex consilio m[eo] co[ns]titutum
            est, ex [q]uo praemia darentur militibus qui vicena [aut plu]ra sti
            [pendi]a emeruissent HS milliens et septing[e]nti[ens ex pa]t[rim]onio
            [m]eo detuli.
            17. Quatre fois j’ai aidé de mon argent le trésor public, apportant ainsi cent
            cinquante millions de sesterces à ceux qui avaient la charge du trésor
            public. Sous le consulat de M. Lepidus et L. Arruntius (6 ap. J.-C.), j’ai
            apporté sur mon patrimoine personnel cent soixante-dix millions de
            sesterces au trésor militaire, qui a été créé à mon initiative pour servir à
            donner les primes (de démobilisation) aux soldats qui ont servi vingt ans et
            plus.

            [Ab eo anno q]uo Cn. et P. Lentuli c[ons]ules fuerunt, cum deficerent
            [vecti]g[alia, tum] centum millibus h[omi]num, tum pluribus multo
            frume[ntarios et n]umma[rio]s t[ributus ex aere] et patr[i]monio m[e]
            o [edidi].
            18. Depuis l’année où furent consuls Cn. et P. Lentulus, lorsque les impôts
            ne suffisaient pas, j’ai fait procéder sur ma cassette et sur mon patrimoine à
            des distributions de blé et de monnaie, tantôt à cent mille hommes, tantôt à
            davantage encore.




                                           Res gestae Divi Augusti (tables 4 à 6)


                                                 épigraphie : sommaire



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  • 1. Res gestae Divi Augusti Noctes Gallicanae Epigraphie latine RES GESTAE DIVI AVGVSTI Propriété intellectuelle Je me réserve la propriété de la traduction et des annotations, qui se trouvent donc sous copyright © Alain Canu. Bien entendu, vous pouvez les utiliser à votre guise à condition de ne pas en faire un usage commercial et à condition d’en mentionner les références. Si vous souhaitiez utiliser ces pages dans une publication destinée à la vente, j’en serais évidemment flatté, dans ce cas, mettez-moi au courant. Copyright Notice Translation and notes are copyright © Alain Canu, the year being that of the last update. Notwithstanding, you are free to use this text, provided you do not sell them, and provided you include the above copyright notice (followed by the appropriate year). If you would like to include any material on these pages in printed material for sale, I'll be flattered: just drop me a line. Histoire du texte Auguste avait déposé entre les mains des Vestales, parmi d’autres documents, indicem rerum a se gestarum, quem vellet incidi in aeneis tabulis, quae ante Mausoleum statuerentur un résumé de ses actes ; il souhaitait que le texte en fût gravé sur des tablettes de bronze qui seraient placées à l’entrée de son mausolée (Suétone, Auguste, 101). Les tables de bronze du mausolée d’Auguste à Rome ont disparu depuis très longtemps, mais des copies en ont été faites et affichées sur les murs des nombreux temples d’Auguste à travers l’Empire. Trois copies en ont été retrouvées en Asie Mineure et une en Syrie. Une seule, celle du Monumentum Ancyranum, le « Temple de Rome et d’Auguste » à Ancyra (aujourd’hui Ankara), offre un texte à peu près complet, accompagné d’une traduction grecque ; les autres ne sont que des file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (1 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 2. Res gestae Divi Augusti fragments. Les deux tables d’Ancyra mesurent 2,70 m de haut sur 4 m de long. Elles comportent six pages de 46 ou 54 lignes de 60 caractères chacune environ. Le texte latin, parfois très mutilé, a pu être reconstitué grâce à la traduction grecque et aux fragments retrouvés dans les autres sites. Plusieurs sites proposent le texte latin des Res Gestae, par exemple : Latin library, Bibliotheca Augustana, Later Latin Society. Vous pourrez d’ailleurs constater certaines différences tout à fait explicables dans le cas des compléments, moins faciles à expliquer dans certaines leçons. M. Dubuisson, professeur à l’Université de Liège, propose une traduction des Res Gestae, traduction précédée d’une belle introduction et d’un répertoire de liens. Lorsque le texte latin présente des lacunes trop importantes, j’ai saisi et traduit le texte grec. RES GESTAE DIVI AVGVSTI Rerum gestarum divi Augusti, quibus orbem terra[rum] imperio populi Rom. subiecit, et impensarum, quas in rem publicam populumque Romanum fecit, incisarum in duabus aheneis pilis, quae su[n]t Romae positae, exemplar sub[i]ectum. Actes du divin Auguste, grâce auxquels il a soumis la terre entière au pouvoir du peuple romain, et dépenses qu’il a effectuées dans l’intérêt de l’état et du peuple romain, tels qu’ils sont gravés sur deux colonnes de bronze : copie ci-dessous. Tabula prima (guerres civiles, carrière politique) Annos undeviginti natus exercitum privato consilio et privata impensa comparavi.~ per quem rem publicam a dominatione factionis oppressam in liberatatem vindicavi. Eo [nomi]ne senatus decretis honorif[i]cis in ordinem suum m[e adlegit C. Pansa et A. Hirti]o consulibus, con[sula]rem locum s[imul dan sententiae ferendae, et i] imperium mihi dedit. Res publica, n[e quid detrimenti caperet, a] me pro praetore simul cum consulibus pro[viden]dum [iussit. P]opulus autem eodem anno me consulem, cum [cos. uterqu]e in bel[lo ceci] disset, et triumvirum rei publicae costituend[ae creavit]. file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (2 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 3. Res gestae Divi Augusti 1. Agé de dix-neuf ans, j’ai levé une armée de mon propre chef et à mes propres frais, grâce à laquelle j’ai rendu sa liberté à l’État qui était écrasé par la domination d’un parti. Ce pour quoi le sénat par des décrets honorifiques m’a admis en son sein sous le consulat de Gaius Pansa et d’Aulus Hirtius, me donnant en même temps rang de consul dans l’ordre des prises de parole. Il m’a donné aussi le pouvoir des magistrats supérieurs. Ayant voté le décret déclarant la patrie en danger, il m’a ordonné de veiller à son application avec rang de propréteur en collaboration avec les consuls. Mais le peuple romain, cette même année, m’a élu d’abord consul, à la suite de la disparition à la guerre des deux consuls en exercice, puis triumvir chargé de réformer les institutions de l’État. Il faut bien admettre qu’Auguste écrit l’histoire de façon très subjective ! Selon Dion Cassius (XLVI, 42-43), en août 43, Octave envoya comme ambassadeurs au sénat quatre cents de ses soldats… [et devant la mauvaise volonté des sénateurs] les soldats manifestèrent leur colère et l’un d’entre eux sortit de la curie, reprit son épée (ils étaient entrés sans arme dans l’assemblée) et dit : « si vous ne donnez pas le consulat à César, celle-ci le lui donnera ! » Octave marche alors sur Rome avec toute son armée, fait piller les propriétés de quelques-uns de ses adversaires et obtient le consulat le 19 août. La factio désigne évidemment Antoine : Auguste ne mentionne jamais le nom de ses ennemis ; de plus, Antoine ayant subi une damnatio memoriae, son nom même avait été effacé de l’Histoire. Qui parentem meum [interfecer]un[t eo]s in exilium expuli iudiciis legitimis ultus eorum [fa]cin[us, e]t postea bellum inferentis rei publicae vici b[is a]cie. 2. Ceux qui ont tué mon père, je les ai condamnés à l’exil selon une procédure légale pour les punir de leur crime, et quand plus tard ils ont porté les armes contre l’état, je les ai par deux fois vaincus au combat. La procédure légale fait évidemment allusion à la lex Pedia. Les deux batailles de Philippes contre Brutus et Cassius ont été remportées par Antoine en octobre 42 : oéy¢n ¦rgon ¤f‹nh m¡ga toè KaÛsarow Žll' ƒAntÅniow ¸n õ nikÇn p‹nta kaÜ katoryÇn on ne note aucune grande action faite par César, celui qui remportait toutes les victoires et les succès, c’était Antoine, écrit Plutarque (Antoine, 22) qui précise qu’Octave a failli se faire prendre dans sa fuite par Brutus lors de la première bataille et qu’il n’a pas participé à la deuxième pour cause de maladie. [B]ella terra et mari c[ivilia ex]ternaque toto in orbe terrarum s[aepe gessi] victorque omnibus v[eniam petentib]us civibus peperci. Exte file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (3 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 4. Res gestae Divi Augusti [rnas] gentes, quibus tuto i[gnosci pot]ui[t, co]nservare quam excidere m[alui]. Millia civium Roma[no]rum [sub] sacramento meo fuerunt circiter [quingen]ta. Ex quibus dedu[xi in coloni]as aut remisi in municipia sua stipen[dis emeri]tis millia aliquant[o plura qu]am trecenta et iis omnibus agros a[dsignavi] aut pecuniam pro p[raemis mil]itiae dedi. Naves cepi sescen[tas praeter] eas, si quae minore[s quam trir]emes fuerunt. 3. J’ai souvent conduit des guerres sur terre et sur mer, guerres civiles et guerres étrangères, et après la victoire, j’ai épargné tous les citoyens qui demandaient leur pardon. Quant aux nations étrangères, celles auxquelles la clémence pouvait être accordée sans risque, j’ai préféré les sauver à les détruire. Sous mes ordres, liés par le serment militaire, se sont trouvés cinquante mille citoyens romains. Sur ce nombre, j’en ai installé dans des colonies ou renvoyé dans leurs municipes à la fin de leur temps de service un peu plus de trente mille. A tous j’ai attribué des terres ou j’ai donné une somme d’argent en récompense des services accomplis. J’ai pris six cents navires, sans compter ceux étaient plus petits que les trirèmes. Auguste fait surtout allusion aux troupes d’Antoine, officiers et soldats, qui se sont ralliées au moment d’Actium. N’oublions pas les républicains repentis comme le poète Horace. Cette clémence, que je crois peu naturelle chez lui, se fondait sur l’exemple de César. Elle lui valut la couronne civique et le bouclier honorifique. [Bis] ovans triumphavi et tri[s egi] curulis triumphos et appella[tus sum v]iciens et semel imperator. [Decernente plu]ris triumphos mihi sena[t]u [ eis su]persedi. L[aurum de f]asc[i]bus deposui in Capi[tolio votis, quae] quoque bello nuncupaveram, [sol]utis. Ob res a [me aut per legatos] meos auspicis meis terra ma[riqu]e pr[o]spere gestas qui [nquageniens et q]uinquiens decrevit senatus supp[lica]ndum esse dis immortalibus. Dies a[utem, pe]r quos ex senatus consulto [s] upplicatum est, fuere DC[CCLXXXX. In triumphis meis] ducti sunt ante currum meum reges aut r[eg]um lib[eri novem. Consul f]ueram terdeciens, cum [scribeb]a[m] haec, [et agebam se]p[timum et] tricen [simum annu]m tribuniciae potestatis. 4. J’ai reçu deux fois l’honneur d’une ovation et j’ai conduit à trois reprises des triomphes curules, j’ai été vingt et une fois acclamé « imperator ». Le sénat m’ayant accordé d’autres triomphes, je ne les ai pas célébrés. J’ai consacré au Capitole le laurier de mes faisceaux pour marquer que les vœux que j’avais formulés à l’occasion de chaque guerre s’étaient réalisés. Pour les campagnes terrestres et navales entreprises sous mes auspices par moi- même ou mes officiers, campagnes couronnées de succès, le sénat a décrété cinquante-cinq fois des actions de grâces envers les dieux immortels. Quant file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (4 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 5. Res gestae Divi Augusti aux jours pendant lesquels ces actions de grâce ont été célébrées, ils sont au nombre de 890. Au cours de mes triomphes, ont défilé devant mon char neuf rois ou enfants de rois. J’ai exercé treize fois le consulat au moment où j’écris ces lignes, et j’étais dans ma trente-septième année de puissance tribunicienne. Les deux ovations ont eu lieu en 40 (après Philippes) et en 36 (victoire sur Sextus Pompée en Sicile) ; les triomphes qui ont eu lieu les 13, 14 et 15 août 29, célébraient les victoires remportées en l’Illyrie, à Actium et à Alexandrie. Parmi les enfants de rois se trouvaient les enfants d’Antoine et de Cléopâtre. Voyez les pages sur Julia et sur la mort de Cléopâtre. Auguste a exercé le consulat en 43 à la mort de G. Vibius Pansa et A. Hirtius 33 avec L. Volcacius Tullus 31 avec M. Valerius Messalla Corvinus 30 avec M. Licinius Crassus 29 avec Sex. Appuleius 28 avec M. Vipsanius Agrippa 27 avec M. Vipsanius Agrippa 26 avec T. Statilius Taurus 25 avec M. Junius Silanus 24 avec G. Norbanus Flaccus 23 avec A. Terentius Varro Murena 5 avec L. Cornelius Sulla 2 avec M. Plautius Silvanus [Dic]tat[ura]m et apsent[i et praesenti mihi datam a populo et sena]tu [M. Marce]llo e[t] L. Ar[runtio cos non accepi. Non recusavi in summa f]rum[enti p]enuria curatio[n]em an[non]ae [qu]am ita ad[min] ist[ravi, ut] in[tra] die[s] paucos metu et periclo p[r]aesenti civitatem univ[ersam liberarem impensa et] cura mea. Consul[atum tum da]tum annuum e[t perpetuum non accepi.] 5. Je n’ai pas accepté la dictature que, sous le consulat de M. Marcellus et L. Arruntius (22 av. J.-C.), en mon absence (de Rome) puis en ma présence, me donnaient le peuple et le sénat. Je n’ai pas refusé, au moment d’une extrême pénurie de blé, la responsabilité de l’Approvisionnement en céréales, que j’ai gérée de telle sorte qu’en quelques jours j’ai délivré la totalité des citoyens de la crainte et du danger qui les menaçaient, en gérant la crise avec mes fonds personnels. Je n’ai pas accepté le consulat pour l’année et à vie qui me fut alors voté. La dictature avait été abolie à la mort de César sur proposition d’Antoine. Consulatus tantummodo usque ad undecimum quin continuaret Caesar, cum saepe obnitens repugnasset, impetrare non potuit : nam dictaturam file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (5 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 6. Res gestae Divi Augusti quam pertinaciter ei deferebat populus, tam constanter repulit. (Velleius Paterculus, II, 89) Pour le consulat seulement, César (Auguste) ne put obtenir, malgré ses fréquents efforts pour le refuser, de ne pas l’exercer jusqu’à la onzième fois consécutive. Mais il refusa la dictature avec la même obstination que le peuple mettait de constance à la lui décerner. Dictaturam magna vi offerente populo genu nixus deiecta ab umeris toga nudo pectore deprecatus est. (Suétone, Auguste, 52) Pour refuser solennellement la dictature que le peuple lui offrait avec beaucoup d’insistance, il mit un genou à terre, rejeta sa toge de ses épaules et offrit sa poitrine nue. Dion Cassius (LIV, 1) propose une analyse intéressante de ce refus : Il n’accepta pas la dictature, au contraire : il alla jusqu’à déchirer sa toge en public un jour où il ne trouvait plus d’autre moyen, persuasion ou menace, de détourner le peuple de cette idée. Il est vrai que disposant de pouvoirs et d’honneurs supérieurs à ceux des dictateurs, il se gardait avec raison de la jalousie et de la haine que suscitait ce titre. „Up‹toiw M‹rkvi OéinoukÛvi kaÜ KoÛntvi L(oukr)ht(Ûvi) kaÜ metŒ ta(è)ta PoplÛvi kaÜ NaÛvi L¡ntloiw kaÜ trÛton Paællvi FabÛvi MajÛmvi kaÜ KoÛn(tvi) Toub¡rvni t°w (te s)unkl®tou kaÜ toè d®mou toè „RvmaÛvn õmolog(o)æntvn, án(a ¤pime)lht¯w tÇn nñmvn kaÜ tÇn trñpvn ¤(pi t°i me)gÛsthi (¤j)ous(Ûai m)ñ(no)w xeirotonyÇi, Žrx¯n oédem(Ûa)n pa(rŒ tŒ p‹)tria ¦(y)h didom¡nh Žnedej‹mhn. Tñte di' ¤moè ² sænklhtow oÞkonomeÝsyai ¤boæleto, t° w dhmarxik°w ¤jo(u)sÛaw Ìn ¤t¡le(sa. K)aÜ taæthw aét°w t°w Žrx°w sun‹rxonta (aét)òw Žpò t°w sunkl®tou p(en)t‹kiw aÞt®saw (¦l)abon. [Consulibus M Vinicio et Q Lucretio et postea P] Lentulo et Cn L [entulo et tertium Paullo Fabio Maximo] e[t Q Tuberone senatu populoq]u[e Romano consentientibus ut curator legum et morum maxima potestate solus crearer nullum magistratum contra morem maiorum delatum recepi. Quae tum per me fieri senatus voluit, per tribuniciam potestatem perfeci, cuius potestatis conlegam et ipse quinquiens mihi a senatu depoposci et accepi.] 6. Sous les consulats de M. Vinicius et de Q. Lucretius (19 av. J.-C.) puis de P. Lentulus et Cn. Lentulus (18 av. J.-C.) et une troisième fois sous le consulats de Paullus Fabius Maximus et de Q. Tubero (11 av. J.-C.), à la demande conjointe du sénat et du peuple romain pour que je sois nommé, sans collègue et avec les pouvoirs les plus étendus, commissaire aux Lois et aux Mœurs (praefectus moribus), je n’ai consenti à exercer aucune magistrature contraire à notre tradition nationale. Comme le sénat voulait cette fois que je prenne en charge personnellement ces problèmes, je les ai traités dans le cadre de ma puissance tribunicienne. Et pour exercer cette fonction, j’ai demandé moi-même au sénat et j’ai obtenu que me soit adjoint file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (6 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 7. Res gestae Divi Augusti un collègue. Recepit et morum legumque regimen aeque perpetuum, quo iure, quamquam sine censurae honore, censum tamen populi ter egit ; primum ac tertium cum collega, medium solus. Il accepta aussi la direction des lois et des mœurs, et usant de ce droit, bien qu’il ne fût pas censeur en titre, il procéda trois fois au recensement du peuple, la première et la troisième fois avec un collègue, la deuxième fois seul. (Suétone, Auguste, 27). ¤pimelht¯w te tÇn trñpvn ¤w p¡nte ¦th paraklhyeÜw d¯ ¤xeiroton®yh Il fut élu, à la demande expresse (du peuple et du sénat), commissaire aux Mœurs pour cinq ans. (Dion Cassius, LIV, 10) Il semble qu’Auguste ait un peu joué sur les mots : il a refusé de porter un titre créé spécialement pour lui, mais il a exercé les pouvoirs que ce titre lui aurait donnés. Les deux historiens ne tiennent pas compte de la nuance. TriÇn ŽndrÇn ¤g¡nomhn dhmosÛvn pragm‹tvn katoryvt¯w sunex¡sin ¦tesin d¡ka. PrÇton ŽjiÅmatow tñpon ¦sxon t°w sunkl®tou •xri taæthw t°w ²m¡raw ¸w taèta ¦grafon ¤pÜ ¦th tessar‹konta. ƒArxiereæw, tÇn dekap¡nte ŽndrÇn tÇn ßeropoiÇn, tÇn ¥ptŒ ŽndrÇn ßeropoiÇn, Ž(de) lfòw Žrou•liw, ¥taÝrow TÛtiow, fhti•liw. [Tri]umv[i]rum rei pu[blicae c]on[s]ti[tuendae fui per continuos an] nos [decem. P]rinceps s[enatus fui usque ad e]um d[iem, quo scrip] seram [haec, per annos] quadra[ginta. Pon]tifex [maximus, augur, Xvvir]um sacris fac[iundis, VIIvirum ep]ulon[um, frater arvalis, sodalis Titius], fetialis fui. 7. J’ai été triumvir chargé de réformer les institutions de l’état pendant dix années consécutives. Au jour où j’écris ces lignes, j’ai été le Premier des sénateurs pendant quarante ans. J’ai été Grand pontife, augure, membre de la Commission des Quinze en charge des affaires religieuses, membre de la Commission des Sept en charge des banquets sacrés, frère Arvale, Compagnon Titius, fécial. Triumviratum rei p. constituendae per decem annos administravit. Il exerça la fonction de triumvir chargé de réformer les institutions de l’état pendant dix années. (Suétone, Auguste, 27). Sur le triumvirat, voyez Plutarque, Vie d’Antoine. En ~28, Octave devient Princeps senatus : cette fonction de « président du sénat » (l’anachronisme ne m’échappe pas !) lui permettait de formuler le premier son avis sur le débat en cours. Octave devenu Augustus, « inspiré par les dieux », acquiert un caractère quasi-sacré. Auguste est devenu Pontifex Maximus en ~12, à la mort de Lépide. Les trois derniers collèges qu’il mentionne étaient tombés en désuétude. Il semble qu’il se soit efforcé de les faire revivre et qu’il y ait partiellement réussi, du moins en ce qui concerne les Arvales. file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (7 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 8. Res gestae Divi Augusti Tabula secunda (carrière politique et honneurs) Patriciorum numerum auxi consul quintum iussu populi et senatus. Senatum ter legi. Et in consulatu sexto censum populi conlega M. Agrippa egi. Lustrum post annum alterum et quadragensimum fec[i]. Quo lustro civium Romanorum censa sunt capita quadragiens centum millia et sexag[i]inta tria millia. Tum [iteru]m consulari cum imperio lustrum [s]olus feci C. Censorin[o et C.] Asinio cos. Quo lustro censa sunt civium Romanorum [capita] quadragiens centum millia et ducenta triginta tria mi[llia. Et tertiu]m consulari cum imperio lustrum conlega Tib. Cae[sare filio] m[eo feci,] Sex. Pompeio et Sex. Appuleio cos. Quo lustro ce[nsa sunt]civ[ium Ro]manorum capitum quadragiens centum mill[ia et n]onge[nta tr]iginta et septem millia. Legibus novi[s] m[e auctore l]atis m[ulta e]xempla maiorum exolescentia iam ex nostro [usu] red[uxi et ipse] multarum rer[um exe] mpla imitanda pos[teris tradidi.] 8. Consul pour la cinquième fois, j’ai augmenté, sur ordre du peuple et du sénat, le nombre des patriciens. J’ai révisé trois fois la liste des sénateurs. Et pendant mon sixième consulat, j’ai mené le recensement des citoyens romains avec mon collègue M. Agrippa (28 av. J.-C.). J’ai procédé à ce lustre pour la première fois depuis quarante et un ans. Lors de ce lustre, on a recensé quatre millions soixante-trois mille citoyens romains. Ensuite, une deuxième fois, disposant des pleins pouvoirs proconsulaires, j’ai procédé au lustre sans collègue, sous le consulat de C. Censorinus et de C. Asinius (8 av. J.-C.). Lors de ce lustre, on a recensé quatre millions deux cent trente- trois mille citoyens romains. Enfin, une troisième fois, disposant des pleins pouvoirs proconsulaires, j’ai procédé au lustre avec pour collègue mon fils Tibère César, sous le consulat de Sex. Pompeius et de Sex. Appuleius (14 av. J.-C.). Lors de ce lustre, on a recensé quatre millions neuf cent trente- sept mille citoyens romains. Par de nouvelles lois qui ont été votées à mon initiative, j’ai fait revivre de nombreuses traditions de nos ancêtres qui étaient en train de tomber en désuétude et j’ai moi-même transmis à la postérité des exemples à suivre en de nombreux domaines. Senatorum affluentem numerum deformi et incondita turba, erant enim super mille, et quidam indignissimi et post necem Caesaris per gratiam et praemium adlecti, quos orcinos vulgus vocabat, ad modum pristinum et splendorem redegit duabus lectionibus : prima ipsorum arbitratu, quo vir virum legit, secunda suo et Agrippae le nombre des sénateurs se trouvait démesurément grossi par une foule mêlée et sans naissance : ils file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (8 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 9. Res gestae Divi Augusti étaient en effet plus de mille. Certains, tout à fait indignes, étaient entrés au sénat après l’assassinat de César, par faveur et par corruption. Le peuple les appelait « les affranchis de la Camarde ». Il ramena ce nombre à son ancienne valeur et à son ancien prestige par une double sélection : la première à l’initiative des sénateurs eux-mêmes, chaque homme en parrainant un autre, la deuxième sous sa responsabilité et celle d’Agrippa. (Suétone, Auguste, 35). Auguste emploie par métonymie le mot lustrum qui désigne le sacrifice de clôture du recensement pour désigner l’opération de recensement et réserve le mot census pour parler du résultat de ce même recensement. Le dernier recensement remontait effectivement à ~69 : Cn. Lentulus et L. Gellius censores asperam censuram egerunt IIII et LX senatu motis. A quibus lustro condito censa sunt civium capita DCCCC milia. Les censeurs Gnaeus Lentulus et Lucius Gellius exercèrent une censure sévère : 64 sénateurs furent exclus du sénat ; à la clôture du lustre, ils avaient recensé neuf cent mille citoyens. (Tite-Live, Periochae, 98). L’accroissement impressionnant du nombre des citoyens s’explique par le fait que le nombre des citoyens qui vivaient dans les provinces avait été largement sous-estimé en 69. Prisca illa et antiqua rei publicae forma revocata. Rediit cultus agris, sacris honos, securitas hominibus, certa cuique rerum suarum possessio ; leges emendatae utiliter, latae salubriter ; senatus sine asperitate nec sine severitate lectus. Il fit revivre la forme ancienne et traditionnelle de nos institutions. Le goût de l’agriculture revint pour les champs, le respect pour les rites religieux, l’assurance du lendemain pour l’humanité, la certitude pour chacun de jouir de ses biens ; des lois furent amendées dans l’intérêt de tous, des lois furent votées pour le salut commun ; la liste des sénateurs fut révisée sans rigueur excessive mais non sans sévérité. (Velleius Paterculus, II, 89) Leges retractavit et quasdam ex integro sanxit, ut sumptuariam et de adulteriis et de pudicitia, de ambitu, de maritandis ordinibus. Il révisa les lois et en introduisit d’entièrement nouvelles, comme celles sur le luxe, l’adultère, les bonnes mœurs, la corruption, le mariage entre les différents ordres de la société. (Suétone, Auguste, 34). Certes Auguste a souvent donné lui-même l’exemple, mais pas toujours le bon ! Peut-être fait-il allusion à son extrême sévérité envers sa fille et sa petite-fille ? Voyez les pages que j’ai consacrées aux deux Julia. Vota p[ro valetudine meo susc]ipi p[er cons]ules et sacerdotes qu[in] to qu[oque anno senatus decrevit. Ex iis] votis s[ae]pe fecerunt vivo m [e ludos aliquotiens sace]rdo[tu]m quattuor amplissima colle[gia, aliquotiens consules. Pr]iva[t]im etiam et municipatim univer[si cives unanimite]r con[tinente]r apud omnia pulvinaria pro vale[tu]din[e mea s]upp[licaverunt.] 9. Le sénat a décrété que tous les quatre ans seraient célébrés par les consuls file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (9 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 10. Res gestae Divi Augusti et les prêtres des vœux publics pour ma santé. En raison de ces vœux, des jeux ont été donnés de mon vivant tantôt par les quatre principaux collèges de prêtres, tantôt par les consuls. A titre privé également, ou au nom des municipes, tous les citoyens unanimes ont offert sans discontinuer des sacrifices pour ma santé auprès de tous les lits des dieux. Les premiers de ces jeux offerts à Apollon ont eu lieu en ~28. Auguste avait une santé fragile et devait être hypocondriaque. Mais la tradition des vœux publics pour la santé des empereurs s’est d’autant mieux maintenue après lui qu’elle comportait des spectacles de gladiateurs. Voyez les affiches des combats. « De mon vivant » ne surprend plus si l’on pense que les jeux et en particulier les combats de gladiateurs (appelés plutôt munera que ludi à partir de la génération suivante) avaient une origine et des connotations funéraires. Nom[en me]um [sena]tus c[onsulto inc]lusum est in saliare carmen et sacrosanctu[s in perp]etuum [ut essem et, q]uoad viverem, tribunicia potestas mihi [esse, per lege]m sanc[tum est. Pontif]ex maximus ne fierem in vivi [c]onlegae l]ocum, [populo id sace]rdotium deferente mihi, quod pater meu[s habuer]at, r[ecusavi. Cepi id] sacerdotium aliquod post annos, eo mor[t]uo q[ui civilis] m[otus o]ccasione occupaverat, cuncta ex Italia [ad comitia mea] confluen[te mu] ltitudine, quanta Romae nun[q]uam [fertur ante i]d temp[us fuisse], P. Sulpicio C. Valgio consulibu[s]. 10. Mon nom a été introduit, par décision du sénat, dans l’hymne des Saliens et il a été déclaré solennellement par la loi que ma personne serait définitivement inviolable et que j’aurais à vie la puissance tribunicienne. J’ai refusé de devenir Grand Pontife en prenant, de son vivant, la place d’un collègue, alors que le peuple me décernait ce sacerdoce que mon père avait exercé. J’ai accepté ce sacerdoce quelques années après, à la mort de celui qui s’en était emparé à l’occasion des troubles civils. Venue de toute l’Italie, la multitude qui s’est assemblée sous le consulat de P. Sulpicius et de C. Valgius pour mon élection (au consulat) a dépassé en importance tout ce que Rome avait enregistré jusque là. Le Pontifex maximus avait rang de président du collège des pontifes et en tant que tel il assurait la direction suprême de la religion et des rites. On imagine l’importance de ce titre quand on constate que les papes ont voulu le reprendre pour leur compte. Tous les empereurs romains l’ont porté. Lépide, le troisième triumvir, s’était empressé de se faire désigner comme Pontifex maximus à la mort de César : In confusione rerum ac tumultu M. Lepidus pontificatum maximum intercepit. Dans la confusion générale et les émeutes (en 44), M. Lepidus s’empara du souverain pontificat. (Tite-Live, Periochae, 117). file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (10 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 11. Res gestae Divi Augusti Interim Antonius fuga transgressus Alpes, primo per conloquia repulsus a M. Lepido, qui pontifex maximus in C. Caesaris locum furto creatus Pendant ce temps Antoine qui dans sa fuite avait franchi les Alpes échoua d’abord dans ses négotiations avec M. Lepidus, qui avait été nommé grand Pontife à la sauvette pour succéder à C. César. (Velleius Paterculus, II, 63) On sait que dans le partage des influences territoriales, Octave avait obtenu l’Occident, Antoine l’Orient et Lépide l’Afrique. En 36, mal inspiré, Lépide tente un coup de force en profitant des difficultés causées à Octave par Sextus Pompée : M. Lepidus, qui ex Africa velut ad societatem belli contra Sex. Pompeium a Caesare gerendi traiecerat, cum bellum Caesari quoque inferret, relictus ab exercitu, abrogato triumviratus honore vitam impetravit. M. Lepidus, qui avait quitté l’Afrique sous prétexte de soutenir César dans la guerre qu’il livrait à Sextus Pompée, entreprit lui aussi de faire la guerre à César. Abandonné par son armée, déchu de sa fonction de triumvir, il obtint la vie sauve. (Tite-Live, Periochae, 129). Il ne dut la vie sauve, je suppose, qu’à sa dignité de grand Pontife. Auguste attend donc sa mort qui survient en ~13 pour revêtir à son tour ce sacerdoce, à l’occasion des élections consulaires de mars ~12. Aram [Fortunae] R[educis a]nte aedes Honoris et Virtutis ad portam Cap[enam pro] red[itu me]o senatus consacravit, in qua ponti[fices et] vir[gines Ve]stal[es anni]versarium sacrificium facere [decrevit eo] di [e quo co]nsul[ibus Q. Luc]retio et [M. Vi]nic[i]o in urbem ex [Syria redieram, et diem Augustali]a ex [c]o[gnomine] nos[t]ro appellavit. 11. En l’honneur de mon retour, le sénat consacra un Autel à la Fortune Revenue devant le temple de l’Honneur et de la Vertu près de la porte Capène ; il décréta que sur cet autel les pontifes et les Vierges vestales procéderaient à un sacrifice anniversaire du jour où, sous le consulat de Q. Lucretius et de M. Vinicius je suis revenu de Syrie à Rome. Il appela ce jour « les Augustales » d’après le titre que nous portons. Auguste a fait un long voyage en Sicile et de là en Grèce, en Asie et en Syrie dont il est revenu en ~19. L’autel de la Fortuna Redux a été dédié en octobre ~12. [Senatus consulto ea occasion]e pars [praetorum e]t tribunorum [plebi cum consule Q.] Lu[cret]io et princi[pi]bus viris [ob]viam mihi mis[s] a e[st in Campan]ia[m, qui] honos [ad ho]c tempus nemini praeter [m] e es[t decretus. Cu]m ex H[is[p]ania Gal[liaque, rebu]s in iis provincis prosp[e]re [gest]i[s], R[omam redi] Ti. Nerone P. Qui[ntilio c]o[n]s[ulibu]s, aram [Pacis A]u[g]ust[ae senatus pro]redi[t]u meo consa[c]randam [censuit] ad campum [Martium, in qua ma]gistratus et sac[er]dotes [et v]irgines V[est]a[les ann]iversarium sacrific]ium file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (11 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 12. Res gestae Divi Augusti facer[e decrevit.] 12. Par décret du sénat, en cette occasion, une délégation de préteurs et de tribuns de la plèbe, accompagnée du consul Q. Lucretius et d’hommes éminents a été envoyée à ma rencontre en Campanie, honneur qui à ce jour n’a été décrété pour personne d’autre que moi. Lorsque je suis revenu d’Espagne et de Gaule après avoir heureusement réglé les affaires dans ces provinces, sous le consulat de Ti. Nero et de P. Quintilius, le sénat décida en l’honneur de mon retour de consacrer un autel à la Paix Auguste près du Champ de Mars, autel sur lequel il décréta que les magistrats, les prêtres et les Vierges vestales procéderaient à un sacrifice anniversaire. Auguste a effectué en Gaule et en Espagne un voyage de trois ans, de ~16 à ~13. L’Ara Pacis a été consacré(e) en ~9. [Ianum] Quirin[um, quem cl]aussum ess[e maiores nostri voluer]unt cum [p]er totum i[mperium po]puli Roma[ni terra marique es]set parta victoriis pax, cum pr[ius quam] nascerer, a co[ndita] u[rb]e bis omnino clausum [f]uisse prodatur m[emori]ae, ter me princi]pe senat] us claudendum esse censui[t]. 13. Nos ancêtres avaient voulu que l’arc de Janus Quirinus soit fermé lorsque sur toute l’étendue de l’empire romain, sur terre et sur mer, régnerait une paix obtenue par des victoires ; alors qu’avant ma naissance, selon la tradition, il n’avait été fermé en tout et pour tout que deux fois, par trois fois le sénat, sous ma présidence, a décidé qu’il fallait le fermer. L’arc de Janus avait été fermé par le roi Numa, puis à la fin de la première guerre punique, en ~235. Auguste l’a fermé en ~30 après Actium, puis en ~25. On ignore la date de la troisième fermeture. [Fil]ios meos, quos iuv[enes] mihi eripuit for[tuna], Gaium et Lucium Caesares, 14. Mes fils, que la Fortune m’ a enlevés dans leur jeunesse, les Césars Gaius et Lucius, Tabula tertia (largesses) honoris mei caussa senatus populusque Romanus annum quintum et decimum agentis consules designavit, ut [e]um magistratum inirent post quinquennium. Et ex eo die, quo deducti [s]unt in forum ut interessent consiliis publicis decrevit sena[t]us. Equites [a]utem Romani universi principem iuventutis utrumque eorum parm[is] et hastis argenteis donatum appellaverunt. file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (12 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 13. Res gestae Divi Augusti pour me faire honneur, le sénat et le peuple romain les désigna pour le consulat dans leur quinzième année, étant entendu qu’ils devaient exercer cette magistrature après un délai de cinq ans. Et à partir du jour où ils ont été présentés au forum, le sénat a décrété qu’ils prendraient part aux réunions officielles. De leur côté les chevaliers romains à l’unanimité leur ont décerné à tous les deux le titre de « président de la Jeunesse », et leur a offert à chacun un bouclier rond et une lance d’argent. Sur les Césars Gaius et Lucius, voyez les pages consacrées à leur mère Julia. Gaius a « été présenté au forum », c’est-à-dire qu’il a revêtu la toge virile, en ~5, Lucius en ~2. Ces deux années-là, Auguste a exercé le consulat qu’il n’avait plus exercé depuis ~23. [L CAESARI AVG F] PRINCIPI IVVENTVTIS AVG QVEM COS POPVLVS CREAVIT ANN NAT XIIII SENATVS ET POPVLVS ROMANVS ILS 136, CIL 6, 36880 (Rome) A Lucius César Auguste, prince de la jeunesse, que le peuple a nommé consul à l’âge de 14 ans. Le sénat et le peuple romain. L CAESARI AVGVSTI F DIVI N PRINCIPI IVVENTVTIS COS DESIG [C]VM ESSET ANN NAT XIIII AVG SENATVS A Lucius César Auguste, fils d’Auguste, petit-fils du divin Jules, prince de la jeunesse, consul désigné malgré son âge de 14 ans. Le sénat. Ehrenberg & Jones, 65 C CAESARI AVGVSTI F COS L CAESARI AVGVSTI F COS DESIGNATO PRINCIPIBVS IVVENTVTIS A Gaius César, fils d’Auguste, consul, à Lucius César, fils d’Auguste, consul désigné, princes de la jeunesse. (1 ap. J.-C.) Ehrenberg & Jones, 75a (Nîmes) Plebei Romanae viritum HS trecenos numeravi ex testamento patris mei. Et nomine meo HS quadringenos ex bellorum manibiis consul quintum dedi, iterum autem in consulatu decimo ex [p]atrimonio meo HS quadringenos congiari viritim pernumer[a]vi, et consul undecimum duodecim frumentationes frumento pr[i]vatim coempto emensus sum. Et tribunicia potestate duodecimum quadringenos nummos tertium viritim dedi. Quae mea congiaria p[e]rvenerunt ad [homi]num millia nunquam minus quinquaginta et ducenta. Tribuniciae potestatis duodevicensimum consul XII trecentis et viginti millibus plebis urbanae sexagenos denarios viritim dedi. In colon[i]s militum meorum consul quintum ex manibiis viritim millia file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (13 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 14. Res gestae Divi Augusti nummum singula dedi. Acceperunt id triumphale congiarium in colonis hominum circiter centum et viginti millia. Consul tertium dec [i]mum sexagenos denarios plebei, quae tum frumentum publicum accipiebat, dedi ; ea millia hominum paullo plura quam ducenta fuerunt. 15. J’ai fait verser aux citoyens de la plèbe trois cents sesterces par homme en exécution du testament de mon père. En mon nom propre, je leur ai donné lors de mon cinquième consulat quatre cents sesterces sur les prises de guerre. Pendant mon dixième consulat j’ai donné, sur mes domaines personnels, l’équivalent de quatre cents sesterces en biens de consommation par homme. Pendant mon onzième consulat, j’ai fait procéder à douze distributions de blé, blé que j’avais acheté à titre privé. Revêtu de ma dix- huitième puissance tribunicienne, j’ai donné pour le troisième fois quatre cents sesterces par homme. Ces distributions que j’ai faites n’ont jamais touché moins de deux cent cinquante mille hommes. Lors de ma dix- huitième puissance tribunicienne, sous mon treizième consulat, j’ai donné soixante deniers chacun à trois cent vingt mille citoyens de la plèbe. Dans les colonies où j’avais établi mes soldats, j’ai donné sous mon cinquième consulat mille sesterces par homme de chaque colonie sur les prises de guerre. Cette prime pour mon triomphe, ce sont environ cent vingt mille hommes établis dans les colonies qui l’ont touchée. Lors de mon treizième consulat, j’ai donné soixante deniers à la plèbe qui bénéficiait en même temps de distributions de blé public ; ceci représente un peu plus de deux cent mille personnes. Pecuniam [pr]o agris, quos in consulatu meo quarto et postea consulibus M. Cr[a]sso et Cn. Lentulo augure adsignavi militibus, solvi municipis. Ea [s]u[mma s]estertium circiter sexsiens milliens fuit, quam [p]ro Italicis praedis numeravi. Et ci[r]citer bis mill[ie]ns et sescentiens, quod pro agris provincialibus solvi. Id primus et [s] olus omnium, qui [d]eduxerunt colonias militum in Italia aut in provincis, ad memoriam aetatis meae feci. Et postea Ti. Nerone et Cn. Pisone consulibus, itemque C. Antistio et D. Laelio cos., et C. Calvisio et L. Pasieno consulibus, et L. Le[nt]ulo et M. Messalla consulibus, et L. Caninio et Q. Fabricio co[s.], milit[i]bus, quos emeriteis stipendis in sua municpi[a dedux]i, praem[i]a numerato persolvi. Quam in rem sestertium q[uater m]illiens cir[cite]r impendi. 16. J’ai versé de l’argent aux municipes pour les terres que, sous mon quatrième consulat et ensuite sous le consulat de M. Crassus et de Cn. Lentulus l’augure (~14), j’ai fait distribuer à mes soldats. Cette somme que j’ai payée pour les propriétés italiennes, se montait à environ six cent millions de sesterces. Et à environ deux cent soixante millions celle que j’ai file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (14 de 15)06/07/2007 2:57:19
  • 15. Res gestae Divi Augusti versée pour les terres des provinces. Cela, je suis le premier et le seul de tous ceux qui ont créé des colonies de soldats en Italie ou dans les provinces à l’avoir fait, y compris les gens de ma génération. Et ensuite, sous le consulat de Ti. Néron et de Cn. Pison (~7), puis sous le consulat de C. Antistius et D. Laelius (~6), de C. Calvisius et L. Pasienus (~4), de L. Le[nt] ulus et M. Messalla (~3) et de L. Caninius et Q. Fabricius (~2), aux soldats que j’avais installés dans leur municipe d’origine à la fin de leur service, j’ai payé en totalité et comptant leurs primes. Dans cette opération, j’ai dépensé environ quatre cent millions de sesterces. Quater [pe]cunia mea iuvi aerarium, ita ut sestertium milliens et quing [en]ties ad eos qui praerant aerario detulerim. Et M. Lepido et L. Ar[r] untio cos. in aerarium militare, quod ex consilio m[eo] co[ns]titutum est, ex [q]uo praemia darentur militibus qui vicena [aut plu]ra sti [pendi]a emeruissent HS milliens et septing[e]nti[ens ex pa]t[rim]onio [m]eo detuli. 17. Quatre fois j’ai aidé de mon argent le trésor public, apportant ainsi cent cinquante millions de sesterces à ceux qui avaient la charge du trésor public. Sous le consulat de M. Lepidus et L. Arruntius (6 ap. J.-C.), j’ai apporté sur mon patrimoine personnel cent soixante-dix millions de sesterces au trésor militaire, qui a été créé à mon initiative pour servir à donner les primes (de démobilisation) aux soldats qui ont servi vingt ans et plus. [Ab eo anno q]uo Cn. et P. Lentuli c[ons]ules fuerunt, cum deficerent [vecti]g[alia, tum] centum millibus h[omi]num, tum pluribus multo frume[ntarios et n]umma[rio]s t[ributus ex aere] et patr[i]monio m[e] o [edidi]. 18. Depuis l’année où furent consuls Cn. et P. Lentulus, lorsque les impôts ne suffisaient pas, j’ai fait procéder sur ma cassette et sur mon patrimoine à des distributions de blé et de monnaie, tantôt à cent mille hommes, tantôt à davantage encore. Res gestae Divi Augusti (tables 4 à 6) épigraphie : sommaire file:///D|/Documents and Settings/María/Mis documentos/My Library/Res gestae Divi Augusti.htm (15 de 15)06/07/2007 2:57:19