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n peut se passer de bien des
choses dans la vie. Mais pas
d’eau, du moins pas plus que
quelques jours. Une éviden-
ce, certes, mais une évidence
qu’il faut rappeler à l’occasion quand
on habite un pays qui possède d’im-
menses réserves d’eau potable. Parce
que même si elle est recouverte aux
trois quarts d’eau, la terre n’en a pas
à gaspiller: à peine 2,5 % de cette eau
est potable. Potable peut-être, mais
pas nécessairement facile d’accès: 75 %
est glacée, emprisonnée à l’un ou
l’autre des pôles. En bout de ligne,
seulement 0,007 % de l’eau sur terre
est potable et aisément accessible, rap-
pelle le Courrier de l’Unesco dans son
édition de février 1999.
On ne peut pas dire, non plus, que
le précieux liquide soit réparti de
façon très équitable. À eux seuls, les
neuf pays les mieux desservis possè-
dent 60 % de l’eau. À l’autre extrémi-
té, 80 pays n’ont pas d’eau en quanti-
té suffisante alors qu’ils comptent
40 % de la population mondia-
le. À l’intérieur même des
pays, l’iniquité frappe dure-
ment: en Afrique du Sud, par
exemple, 600 000 fermiers
blancs utilisent 60 % des res-
sources en eau du pays, pen-
dant que 15 millions de leurs
concitoyens noirs n’y ont
même pas accès.
Chaque jour, près de 34 000
personnes meurent parce
qu’elles n’ont pas accès à une
eau de qualité suffisante en
quantité nécessaire. Pour un
total annuel d’environ 10
millions de décès: plus que la
population du Québec! Si la tendance
se maintient, pour utiliser l’expression
consacrée, la situation ira en se dété-
riorant, et, d’ici à 2025, on pourrait
compter trois milliards de personnes
touchées par des pénuries d’eau. Parce
que la demande ne cesse d’augmen-
ter et que les réserves, elles, ne ces-
sent de diminuer. Depuis le début du
siècle, pendant que la population s’est
multipliée par trois, la demande d’eau
se voyait multiplier par sept.
Au Québec, terre d’abondance s’il
en est une, les manques d’eau potable
sont relativement fréquents et le prin-
temps 1999 a vu le niveau d’eau du
Saint-Laurent et des Grands Lacs bais-
ser de façon inquiétante. Quand on sait
C’est devenu un cliché de dire que son omniprésence nous fait oublier
son existence. Pourtant, selon les cris d’alerte lancés d’un peu partout
sur la planète, le jour n’est pas tellement loin où il faudra s’inquiéter
de son absence.
par Pierre Frisko
14 PROTÉGEZ-VOUS MAI 2000
0 L
100 L
200 L
300 L
400 L
500 L
États-Unis
Canada
Royaume-Uni
Suède
France
Israël
Utilisation domestique de l’eau par personne par jour
que la moitié de la population de la
province tire son eau du fleuve…
Voie de discorde
Non seulement les ressources dimi-
nuent, mais on gère toujours l’eau
comme s’il s’agissait d’une ressource
illimitée. Par exemple, l’irrigation
agricole, qui est la principale source
de consommation d’eau sur la planè-
te, voit 40 % de ses prélèvements dis-
paraître en pure perte à cause du piè-
tre état des conduites.
Encore plus indispensable que le
pétrole, l’eau est source de convoitise
et, par conséquent, de conflit.
D’amont en aval, on se dispute le droit
d’utiliser l’eau des grands fleuves
comme le Nil, le Jourdain, le Rio
Grande ou le Mékong. La Turquie, par
exemple, a déjà menacé la Syrie de
réduire le flux de l’Euphrate pour la
convaincre de retirer son appui aux
populations kurdes armées qui récla-
ment l’indépendance.
Depuis la fin de la Deuxième Guer-
re mondiale, pas moins d’une trentai-
ne de querelles politiques ou militai-
res ont éclaté à propos de l’eau aux
quatre coins du globe. Et selon de
nombreux spécialistes des relations
internationales, la diminution rapide
des ressources pourrait provoquer
plus que sa part de conflits au cours
du nouveau siècle.
Privatiser?
À une autre époque, chaque fois
que la demande grandissait, il suffi-
sait d’augmenter l’offre. Une
mentalité qui a guidé nos pas
jusqu’à tout récemment, alors
que pour pallier d’éventuelles
pénuries, on songeait à remor-
quer des morceaux d’iceberg.
Cette époque est révolue. Il
faut désormais apprendre à
mieux gérer ce que nous
avons, tout simplement.
À ce chapitre, deux ten-
dances se dessinent. D’un
côté, profitant du courant
actuel de déréglementation et
de privatisations, certains pro-
posent de considérer l’eau
comme n’importe quel autre
produit et de laisser les lois
de l’offre et de la demande en
déterminer le prix. C’est en
substance la position du
Conseil mondial de l’eau, un orga-
nisme parrainé par la Banque mon-
diale et le Fonds monétaire interna-
tional (FMI). C’est cette même posi-
tion qui, il y a quelques années, avait
amené le Groupe Jean Coutu à pro-
poser l’exportation de notre eau par
navires entiers vers les pays les
moins bien nantis. Considérée
comme le pétrole du XXIe
siècle, l’eau
allait faire de nous les Arabes du
futur.
Une approche qui soulève sa part
de critiques, notamment du côté du
Groupe de Lisbonne (composé d’une
vingtaine de personnes de différentes
régions du monde et qui évalue les
enjeux de la mondialisation) et de son
président Riccardo Petrella. Un grou-
pe qui prône la mise en place d’un
contrat mondial de l’eau et réfute
l’argumentation strictement économi-
que: «Les principes fondamentaux de
la Banque mondiale et du FMI, c’est
que l’augmentation de la population
et les besoins agricoles feront en sorte
que l’eau deviendra une ressource
rare et que le seul moyen de la gérer
est de la soumettre aux lois du mar-
ché. Ce que nous proposons, plutôt,
c’est un parlement mondial de l’eau
qui serait l’expression de la partici-
pation de différents peuples, groupes
et citoyens à l’usage, à la conserva-
tion et à la promotion de l’eau, dans
un cadre de développement durable
de ce bien commun, patrimoine de
l’humanité», dit Riccardo Petrella.
À une autre époque, chaque fois que la demande
grandissait, il suffisait d’augmenter l’offre. Une men-
talité qui a guidé nos pas jusqu’à tout récemment,
alors que pour pallier d’éventuelles pénuries, on
songeait à remorquer des morceaux d’iceberg.
À une autre époque, chaque fois que la demande
grandissait, il suffisait d’augmenter l’offre. Une men-
talité qui a guidé nos pas jusqu’à tout récemment,
alors que pour pallier d’éventuelles pénuries, on
songeait à remorquer des morceaux d’iceberg.
Photos:Corel
Soixante-quinze pour cent de l’eau est gla-
cée, emprisonnée à l’un ou l’autre des pôles.
Ainsi, seulement 0,007 % de l’eau sur terre
est potable et aisément accessible.
Soixante-quinze pour cent de l’eau est gla-
cée, emprisonnée à l’un ou l’autre des pôles.
Ainsi, seulement 0,007 % de l’eau sur terre
est potable et aisément accessible.
«Les principes fondamentaux de
la Banque mondiale et du FMI,
c’est que l’eau deviendra une
ressource rare et qu’il faudra la
soumettre aux lois du marché.
Nous proposons plutôt un
parlement mondial de l’eau qui
serait l’expression de la
participation de différents
peuples, groupes et citoyens dans
un cadre de développement
durable.»
— Riccardo Petrella, président
du Groupe de Lisbonne et auteur du
Manifeste de l’eau
M
algré les souhaits de
Riccardo Petrella et
du groupe de Lisbon-
ne, l’eau ne fait tou-
jours pas partie du
patrimoine mondial et n’est pas
gérée comme telle. Au Canada,
ce sont les gouvernements pro-
vinciaux qui sont propriétaires
des terres et des ressources
naturelles. Ainsi, selon le Code
civil du Québec, «l’État est pro-
priétaire du lit des lacs et des
cours d’eau navigables et flot-
tables jusqu’à la ligne des hau-
tes eaux». Subtilité: propriétai-
re du lit, ça ne signifie pas pro-
priétaire de l’eau. Parce que
comme l’air, l’eau ne serait pas
susceptible d’appropriation.
Sauf, bien sûr, lorsqu’elle est
mise dans un récipient.
Le portrait est différent dans
le cas des eaux souterraines.
Selon l’article 980 du code civil,
c’est le propriétaire du terrain
qui possède les droits sur l’eau
qui s’y cache. Il peut donc en
soutirer autant qu’il le souhaite,
pourvu qu’il n’épuise pas la
nappe ou qu’il ne nuise pas
aux autres utilisateurs de
la source souterraine. Et
même s’il en abusait, le fardeau
de la preuve reviendrait à
ceux qui se sentiraient lésés.
Voilà peut-être pourquoi
on se bouscule pour met-
tre notre eau en bouteilles.
Ce qui n’est pas sans irri-
ter la coalition Eau-
Secours, dont fait partie
Louise Vandelac, professeu-
re au département de socio-
logie de l’Université du Qué-
bec à Montréal: «C’est quand
même assez incroyable qu’on
donne littéralement notre eau et
qu’on la rachète pour près de
200 millions de dollars par
année pour la boire dans des
petites bouteilles en plastique.»
Eau-Secours n’est pas toute
seule dans son camp, si on se
fie aux propos du président de
la Commission sur la gestion de
l’eau (qui remet son rapport
incessamment), André Beau-
champ: «Tout le monde est venu
nous dire, au cours des consul-
tations, qu’il fallait que l’eau
souterraine soit considérée
comme un bien patrimonial,
Si plusieurs veulent la mettre en bouteilles, d’autres désirent en gérer
la distribution. Notre eau est-elle à vendre?
93 %
Eau de source
Eau traitée
Eau minérale
4 %
3 %
Le marché de l’eau au Québec
Photo:RéjeanPoudrette
L’industrie embouteille trois catégories d’eau (gazéifiée ou
non): l’eau de source, minérale et traitée. Pour l’instant,
les prélèvements d’eau à des fins commerciales corres-
pondent à 0,08 % de l’eau captée au Québec.
appartenant à la collectivité. C’est à
peu près unanime.»
Il n’y a pas de doute que notre
eau est fortement convoitée, notam-
ment du côté des États-Unis qui,
depuis longtemps, cherchent à
l’importer. L’existence de l’Accord de
libre-échange nord-américain (Aléna)
rend cependant l’exportation pé-
rilleuse pour le Canada. Car si on
peut sans problème marchander de
l’eau en format de quatre litres ou
moins, il faut éviter de l’exporter en
vrac, soutient Louise Vandelac: «Ça
permettrait de considérer l’ensemble
des eaux comme une marchandise et
de pouvoir y appliquer le traité de
l’Aléna. Ce qui signifie, pour les
États-Unis, la possibilité de prendre
un contrôle extrêmement significatif
sur nos eaux et soumettre toutes nos
réglementations d’ordre environne-
mental, voire de santé publique, à
des préoccupations d’abord économi-
ques, de commerce.»
Fuite vers le privé
Si l’eau est convoitée, il y a aussi
sa gestion qui fait l’envie de quel-
ques sociétés. On se rappelle
l’empressement des entreprises lors-
que le maire de Montréal, Pierre
Bourque, a suggéré de privatiser le
réseau de distribution montréalais. Et
ce n’est assurément pas par philan-
thropie que les trois géants français
Vivendi, Bouygues et la Lyonnaise
des eaux tentent de mettre le pied
dans la porte. De la cinquantaine de
municipalités qui, au Québec, ont
confié la gestion de leurs stations
d’épuration au privé, les trois quarts
sont liées à une des trois entreprises
françaises.
L’exemple britannique montre
pourtant que les consommateurs n’y
gagneraient pas au change. Les
Anglais ont en effet vu leur facture
d’eau grimper de 55 % entre 1990 et
1994. De quoi se méfier un peu, rap-
pelle Louise Vandelac: «Il s’agit de
savoir si on laisse certaines firmes
s’approprier de façon absolument
éhontée le bien commun, si on conti-
nue par l’incurie des pouvoirs
publics à laisser des firmes privées
se faire un fric incroyable à partir
d’un bien essentiel. Il faut voir que
les marges de profit après impôt pour
les compagnies de l’eau sont, dans
certains pays comme l’Angleterre, de
l’ordre de 30 %. Et cet argent qu’elles
font comme de l’eau, littéralement,
elles l’utilisent pour investir, progres-
sivement, l’ensemble des services
publics et des télécommunications.»
Et l’exemple de Vivendi ne contre-
dit pas pareille affirmation. Avec un
chiffre d’affaires d’environ 60 mil-
liards de dollars, l’entreprise a le vent
dans les voiles. Outre son implica-
tion dans la gestion et la distribution
de l’eau, elle œuvre, entre autres,
dans l’immobilier, l’électricité, les
chemins de fer et les télécommunica-
tions, en plus de contrôler Havas, un
important groupe de presse qui pos-
sède notamment Larousse-Bordas et
Le Robert.
PROTÉGEZ-VOUS MAI 2000 17
«C’est quand même assez
incroyable qu’on donne
littéralement notre eau et qu’on la
rachète pour près de 200 millions
de dollars par année pour la boire
dans des petites bouteilles en
plastique.»
— Louise Vandelac, professeure
au département de sociologie
de l’Université du Québec à Montréal
«Tout le monde est venu nous dire
qu’il fallait que l’eau souterraine
soit considérée comme un bien
patrimonial, appartenant à la
collectivité. C’est à peu près
unanime.»
— André Beauchamp, président
de la Commission sur la gestion de l’eau
Selon le Code civil du Québec, «l’État est propriétaire du lit des lacs et des
cours d’eau navigables et flottables jusqu’à la ligne des hautes eaux». Subtili-
té: propriétaire du lit, ça ne signifie pas propriétaire de l’eau. Parce que
comme l’air, l’eau ne serait pas susceptible d’appropriation. Sauf, bien sûr,
lorsqu’elle est mise dans un récipient.
Selon le Code civil du Québec, «l’État est propriétaire du lit des lacs et des
cours d’eau navigables et flottables jusqu’à la ligne des hautes eaux». Subtili-
té: propriétaire du lit, ça ne signifie pas propriétaire de l’eau. Parce que
comme l’air, l’eau ne serait pas susceptible d’appropriation. Sauf, bien sûr,
lorsqu’elle est mise dans un récipient.
Photo:RéjeanPoudrette
L
es chiffres sont presque
gênants: au Canada, la consom-
mation quotidienne moyenne
d’eau est de 325 litres par per-
sonne, soit environ le double
de ce qu’on utilise en Europe, et
plus de 15 fois la consommation
africaine. Seuls les États-Unis, avec
une moyenne de 425 litres par jour,
font pire.
Mais pour savoir qui gaspille
réellement l’eau, il faut savoir
qui la consomme. Or, au Québec
comme au Canada, les chiffres
précis sur la consommation d’eau
sont inexistants. Hubert Demart,
président du Programme
d’économie d’eau potable du
Réseau environnement qui,
chaque année, fait une campagne
de sensibilisation contre le gaspillage,
constate: «Il n’y a pas de bilan, il n’y a
pas de compteurs, donc on ne sait pas
Photo: Caputo/Liaison USA/Ponopresse
Qu’on soit pour ou contre leur installation dans nos maisons, les compteurs
d’eau nous rappelleraient que l’eau gaspillée quand on se brosse les dents
le robinet ouvert équivaut à ce dont dispose, en un jour, un Malgache
vivant en zone rurale.
... 23 % par l’industrie.
Ce qui en laisse environ
8 % pour les ménages.
35 %
Bains
et douches
30 %
Chasse d’eau
20 %
Lessive
10 %
Cuisine
et boisson
5 %
Nettoyage
Utilisation de l’eau par les ménages
Photo:Photodisc
Photo:Photodisc
18 PROTÉGEZ-VOUS MAI 2000
À l’échelle mondiale, on estime que
69 % de l’eau est absorbée
par l’agriculture...
où passe l’eau. Ce serait mieux si on avait des chiffres plus
précis, pour savoir si notre problème est causé par des fui-
tes, par la consommation domestique, etc.»
À l’échelle mondiale, on estime que 69 % de l’eau est
absorbée par l’agriculture, 23 % par l’industrie. Ce qui en
laisse environ 8 % pour les ménages. Et lorsqu’on parle
d’une moyenne canadienne de 325 litres par personne, on
inclut l’eau utilisée par l’agriculture et l’industrie. Ce qui
nous laisse complètement dans le brouillard. D’où, selon
M. Demard, la nécessité d’installer des compteurs: «Quand
vous avez un compteur, vous provoquez
deux choses. D’abord, une connais-
sance de la consommation, ce qui
permet de savoir où passe
votre eau et qui vous met en
position de gérer comme il
faut. Ensuite, ça nous rap-
pelle qu’on paie en fonction
de la consommation.»
Il est évident qu’un comp-
teur vous rappellerait que,
lorsque vous laissez couler
l’eau en vous brossant les
dents, vous gaspillez plus d’eau
que ce dont dispose, pour une jour-
née, un Malgache vivant en zone rura-
le.
Et il rappellerait aux construc-
teurs autos que la production d’une seule voiture nécessite
autant d’eau que ce dont disposent, pour une année com-
plète, 110 Malgaches vivant en
zone rurale.
Photos:RéjeanPoudrette
Photo:RéjeanPoudrette
Photo:Ministèredel’EnvironnementduQuébec
Vuesur l’avenir
U
n peu partout dans le monde, on s’entend mainte-
nant pour promouvoir la gestion de l’eau par bassin
versant. Il en va de même au Québec. Relativement
récente, cette approche considère l’ensemble d’un territoi-
re drainé par un cours d’eau principal, ainsi que tous les
cours d’eau secondaires et autres eaux souterraines qui
l’alimentent. On pourrait considérer le Saguenay et tous
ses affluents — dont le lac Saint-Jean —, par exemple,
comme un bassin versant.
Une façon de faire qui comporte de nombreux avan-
tages, dont celui d’impliquer des gens de tous les milieux
— citoyens, industries, agriculteurs et autres MRC —
dans la gestion de l’eau. De plus, en découpant le terri-
toire en fonction du mouvement des eaux, on évite les
situations absurdes où une ville située en amont d’une
rivière rejette ses eaux usées sans traitement au détri-
ment de ses voisines situées en aval.
Pour l’instant, une seule expérience du
genre a été menée au Québec, autour du
bassin de la rivière Chaudière. Mais
selon André Beauchamp, président
de la Commission sur la gestion de
l’eau, il reste encore un bout de
chemin à faire avant d’implanter le
modèle à toute la province:
«Tout
le
monde
est
d’accord
pour dire
qu’on doit
maintenant
gérer les plans d’eau
selon l’approche des bassins
versants. Mais une fois qu’on
a dit ça, il y a probablement
autant de définitions de la
gestion par bassin versant
qu’il y a de courants de pen-
sée. Il y a des divergences
assez considérables sur la
manière dont cela doit être
mis en route et financé.» v
Pour l’instant, une seule
expérience de «gestion
par bassin versant»
a été menée au Québec,
autour du bassin
de la rivière Chaudière.
Pour l’instant, une seule
expérience de «gestion
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Photo:Photodisc
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2000 mai, protegez vous

  • 1. O n peut se passer de bien des choses dans la vie. Mais pas d’eau, du moins pas plus que quelques jours. Une éviden- ce, certes, mais une évidence qu’il faut rappeler à l’occasion quand on habite un pays qui possède d’im- menses réserves d’eau potable. Parce que même si elle est recouverte aux trois quarts d’eau, la terre n’en a pas à gaspiller: à peine 2,5 % de cette eau est potable. Potable peut-être, mais pas nécessairement facile d’accès: 75 % est glacée, emprisonnée à l’un ou l’autre des pôles. En bout de ligne, seulement 0,007 % de l’eau sur terre est potable et aisément accessible, rap- pelle le Courrier de l’Unesco dans son édition de février 1999. On ne peut pas dire, non plus, que le précieux liquide soit réparti de façon très équitable. À eux seuls, les neuf pays les mieux desservis possè- dent 60 % de l’eau. À l’autre extrémi- té, 80 pays n’ont pas d’eau en quanti- té suffisante alors qu’ils comptent 40 % de la population mondia- le. À l’intérieur même des pays, l’iniquité frappe dure- ment: en Afrique du Sud, par exemple, 600 000 fermiers blancs utilisent 60 % des res- sources en eau du pays, pen- dant que 15 millions de leurs concitoyens noirs n’y ont même pas accès. Chaque jour, près de 34 000 personnes meurent parce qu’elles n’ont pas accès à une eau de qualité suffisante en quantité nécessaire. Pour un total annuel d’environ 10 millions de décès: plus que la population du Québec! Si la tendance se maintient, pour utiliser l’expression consacrée, la situation ira en se dété- riorant, et, d’ici à 2025, on pourrait compter trois milliards de personnes touchées par des pénuries d’eau. Parce que la demande ne cesse d’augmen- ter et que les réserves, elles, ne ces- sent de diminuer. Depuis le début du siècle, pendant que la population s’est multipliée par trois, la demande d’eau se voyait multiplier par sept. Au Québec, terre d’abondance s’il en est une, les manques d’eau potable sont relativement fréquents et le prin- temps 1999 a vu le niveau d’eau du Saint-Laurent et des Grands Lacs bais- ser de façon inquiétante. Quand on sait C’est devenu un cliché de dire que son omniprésence nous fait oublier son existence. Pourtant, selon les cris d’alerte lancés d’un peu partout sur la planète, le jour n’est pas tellement loin où il faudra s’inquiéter de son absence. par Pierre Frisko 14 PROTÉGEZ-VOUS MAI 2000 0 L 100 L 200 L 300 L 400 L 500 L États-Unis Canada Royaume-Uni Suède France Israël Utilisation domestique de l’eau par personne par jour
  • 2. que la moitié de la population de la province tire son eau du fleuve… Voie de discorde Non seulement les ressources dimi- nuent, mais on gère toujours l’eau comme s’il s’agissait d’une ressource illimitée. Par exemple, l’irrigation agricole, qui est la principale source de consommation d’eau sur la planè- te, voit 40 % de ses prélèvements dis- paraître en pure perte à cause du piè- tre état des conduites. Encore plus indispensable que le pétrole, l’eau est source de convoitise et, par conséquent, de conflit. D’amont en aval, on se dispute le droit d’utiliser l’eau des grands fleuves comme le Nil, le Jourdain, le Rio Grande ou le Mékong. La Turquie, par exemple, a déjà menacé la Syrie de réduire le flux de l’Euphrate pour la convaincre de retirer son appui aux populations kurdes armées qui récla- ment l’indépendance. Depuis la fin de la Deuxième Guer- re mondiale, pas moins d’une trentai- ne de querelles politiques ou militai- res ont éclaté à propos de l’eau aux quatre coins du globe. Et selon de nombreux spécialistes des relations internationales, la diminution rapide des ressources pourrait provoquer plus que sa part de conflits au cours du nouveau siècle. Privatiser? À une autre époque, chaque fois que la demande grandissait, il suffi- sait d’augmenter l’offre. Une mentalité qui a guidé nos pas jusqu’à tout récemment, alors que pour pallier d’éventuelles pénuries, on songeait à remor- quer des morceaux d’iceberg. Cette époque est révolue. Il faut désormais apprendre à mieux gérer ce que nous avons, tout simplement. À ce chapitre, deux ten- dances se dessinent. D’un côté, profitant du courant actuel de déréglementation et de privatisations, certains pro- posent de considérer l’eau comme n’importe quel autre produit et de laisser les lois de l’offre et de la demande en déterminer le prix. C’est en substance la position du Conseil mondial de l’eau, un orga- nisme parrainé par la Banque mon- diale et le Fonds monétaire interna- tional (FMI). C’est cette même posi- tion qui, il y a quelques années, avait amené le Groupe Jean Coutu à pro- poser l’exportation de notre eau par navires entiers vers les pays les moins bien nantis. Considérée comme le pétrole du XXIe siècle, l’eau allait faire de nous les Arabes du futur. Une approche qui soulève sa part de critiques, notamment du côté du Groupe de Lisbonne (composé d’une vingtaine de personnes de différentes régions du monde et qui évalue les enjeux de la mondialisation) et de son président Riccardo Petrella. Un grou- pe qui prône la mise en place d’un contrat mondial de l’eau et réfute l’argumentation strictement économi- que: «Les principes fondamentaux de la Banque mondiale et du FMI, c’est que l’augmentation de la population et les besoins agricoles feront en sorte que l’eau deviendra une ressource rare et que le seul moyen de la gérer est de la soumettre aux lois du mar- ché. Ce que nous proposons, plutôt, c’est un parlement mondial de l’eau qui serait l’expression de la partici- pation de différents peuples, groupes et citoyens à l’usage, à la conserva- tion et à la promotion de l’eau, dans un cadre de développement durable de ce bien commun, patrimoine de l’humanité», dit Riccardo Petrella. À une autre époque, chaque fois que la demande grandissait, il suffisait d’augmenter l’offre. Une men- talité qui a guidé nos pas jusqu’à tout récemment, alors que pour pallier d’éventuelles pénuries, on songeait à remorquer des morceaux d’iceberg. À une autre époque, chaque fois que la demande grandissait, il suffisait d’augmenter l’offre. Une men- talité qui a guidé nos pas jusqu’à tout récemment, alors que pour pallier d’éventuelles pénuries, on songeait à remorquer des morceaux d’iceberg. Photos:Corel Soixante-quinze pour cent de l’eau est gla- cée, emprisonnée à l’un ou l’autre des pôles. Ainsi, seulement 0,007 % de l’eau sur terre est potable et aisément accessible. Soixante-quinze pour cent de l’eau est gla- cée, emprisonnée à l’un ou l’autre des pôles. Ainsi, seulement 0,007 % de l’eau sur terre est potable et aisément accessible. «Les principes fondamentaux de la Banque mondiale et du FMI, c’est que l’eau deviendra une ressource rare et qu’il faudra la soumettre aux lois du marché. Nous proposons plutôt un parlement mondial de l’eau qui serait l’expression de la participation de différents peuples, groupes et citoyens dans un cadre de développement durable.» — Riccardo Petrella, président du Groupe de Lisbonne et auteur du Manifeste de l’eau
  • 3. M algré les souhaits de Riccardo Petrella et du groupe de Lisbon- ne, l’eau ne fait tou- jours pas partie du patrimoine mondial et n’est pas gérée comme telle. Au Canada, ce sont les gouvernements pro- vinciaux qui sont propriétaires des terres et des ressources naturelles. Ainsi, selon le Code civil du Québec, «l’État est pro- priétaire du lit des lacs et des cours d’eau navigables et flot- tables jusqu’à la ligne des hau- tes eaux». Subtilité: propriétai- re du lit, ça ne signifie pas pro- priétaire de l’eau. Parce que comme l’air, l’eau ne serait pas susceptible d’appropriation. Sauf, bien sûr, lorsqu’elle est mise dans un récipient. Le portrait est différent dans le cas des eaux souterraines. Selon l’article 980 du code civil, c’est le propriétaire du terrain qui possède les droits sur l’eau qui s’y cache. Il peut donc en soutirer autant qu’il le souhaite, pourvu qu’il n’épuise pas la nappe ou qu’il ne nuise pas aux autres utilisateurs de la source souterraine. Et même s’il en abusait, le fardeau de la preuve reviendrait à ceux qui se sentiraient lésés. Voilà peut-être pourquoi on se bouscule pour met- tre notre eau en bouteilles. Ce qui n’est pas sans irri- ter la coalition Eau- Secours, dont fait partie Louise Vandelac, professeu- re au département de socio- logie de l’Université du Qué- bec à Montréal: «C’est quand même assez incroyable qu’on donne littéralement notre eau et qu’on la rachète pour près de 200 millions de dollars par année pour la boire dans des petites bouteilles en plastique.» Eau-Secours n’est pas toute seule dans son camp, si on se fie aux propos du président de la Commission sur la gestion de l’eau (qui remet son rapport incessamment), André Beau- champ: «Tout le monde est venu nous dire, au cours des consul- tations, qu’il fallait que l’eau souterraine soit considérée comme un bien patrimonial, Si plusieurs veulent la mettre en bouteilles, d’autres désirent en gérer la distribution. Notre eau est-elle à vendre? 93 % Eau de source Eau traitée Eau minérale 4 % 3 % Le marché de l’eau au Québec Photo:RéjeanPoudrette L’industrie embouteille trois catégories d’eau (gazéifiée ou non): l’eau de source, minérale et traitée. Pour l’instant, les prélèvements d’eau à des fins commerciales corres- pondent à 0,08 % de l’eau captée au Québec.
  • 4. appartenant à la collectivité. C’est à peu près unanime.» Il n’y a pas de doute que notre eau est fortement convoitée, notam- ment du côté des États-Unis qui, depuis longtemps, cherchent à l’importer. L’existence de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) rend cependant l’exportation pé- rilleuse pour le Canada. Car si on peut sans problème marchander de l’eau en format de quatre litres ou moins, il faut éviter de l’exporter en vrac, soutient Louise Vandelac: «Ça permettrait de considérer l’ensemble des eaux comme une marchandise et de pouvoir y appliquer le traité de l’Aléna. Ce qui signifie, pour les États-Unis, la possibilité de prendre un contrôle extrêmement significatif sur nos eaux et soumettre toutes nos réglementations d’ordre environne- mental, voire de santé publique, à des préoccupations d’abord économi- ques, de commerce.» Fuite vers le privé Si l’eau est convoitée, il y a aussi sa gestion qui fait l’envie de quel- ques sociétés. On se rappelle l’empressement des entreprises lors- que le maire de Montréal, Pierre Bourque, a suggéré de privatiser le réseau de distribution montréalais. Et ce n’est assurément pas par philan- thropie que les trois géants français Vivendi, Bouygues et la Lyonnaise des eaux tentent de mettre le pied dans la porte. De la cinquantaine de municipalités qui, au Québec, ont confié la gestion de leurs stations d’épuration au privé, les trois quarts sont liées à une des trois entreprises françaises. L’exemple britannique montre pourtant que les consommateurs n’y gagneraient pas au change. Les Anglais ont en effet vu leur facture d’eau grimper de 55 % entre 1990 et 1994. De quoi se méfier un peu, rap- pelle Louise Vandelac: «Il s’agit de savoir si on laisse certaines firmes s’approprier de façon absolument éhontée le bien commun, si on conti- nue par l’incurie des pouvoirs publics à laisser des firmes privées se faire un fric incroyable à partir d’un bien essentiel. Il faut voir que les marges de profit après impôt pour les compagnies de l’eau sont, dans certains pays comme l’Angleterre, de l’ordre de 30 %. Et cet argent qu’elles font comme de l’eau, littéralement, elles l’utilisent pour investir, progres- sivement, l’ensemble des services publics et des télécommunications.» Et l’exemple de Vivendi ne contre- dit pas pareille affirmation. Avec un chiffre d’affaires d’environ 60 mil- liards de dollars, l’entreprise a le vent dans les voiles. Outre son implica- tion dans la gestion et la distribution de l’eau, elle œuvre, entre autres, dans l’immobilier, l’électricité, les chemins de fer et les télécommunica- tions, en plus de contrôler Havas, un important groupe de presse qui pos- sède notamment Larousse-Bordas et Le Robert. PROTÉGEZ-VOUS MAI 2000 17 «C’est quand même assez incroyable qu’on donne littéralement notre eau et qu’on la rachète pour près de 200 millions de dollars par année pour la boire dans des petites bouteilles en plastique.» — Louise Vandelac, professeure au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal «Tout le monde est venu nous dire qu’il fallait que l’eau souterraine soit considérée comme un bien patrimonial, appartenant à la collectivité. C’est à peu près unanime.» — André Beauchamp, président de la Commission sur la gestion de l’eau Selon le Code civil du Québec, «l’État est propriétaire du lit des lacs et des cours d’eau navigables et flottables jusqu’à la ligne des hautes eaux». Subtili- té: propriétaire du lit, ça ne signifie pas propriétaire de l’eau. Parce que comme l’air, l’eau ne serait pas susceptible d’appropriation. Sauf, bien sûr, lorsqu’elle est mise dans un récipient. Selon le Code civil du Québec, «l’État est propriétaire du lit des lacs et des cours d’eau navigables et flottables jusqu’à la ligne des hautes eaux». Subtili- té: propriétaire du lit, ça ne signifie pas propriétaire de l’eau. Parce que comme l’air, l’eau ne serait pas susceptible d’appropriation. Sauf, bien sûr, lorsqu’elle est mise dans un récipient. Photo:RéjeanPoudrette
  • 5. L es chiffres sont presque gênants: au Canada, la consom- mation quotidienne moyenne d’eau est de 325 litres par per- sonne, soit environ le double de ce qu’on utilise en Europe, et plus de 15 fois la consommation africaine. Seuls les États-Unis, avec une moyenne de 425 litres par jour, font pire. Mais pour savoir qui gaspille réellement l’eau, il faut savoir qui la consomme. Or, au Québec comme au Canada, les chiffres précis sur la consommation d’eau sont inexistants. Hubert Demart, président du Programme d’économie d’eau potable du Réseau environnement qui, chaque année, fait une campagne de sensibilisation contre le gaspillage, constate: «Il n’y a pas de bilan, il n’y a pas de compteurs, donc on ne sait pas Photo: Caputo/Liaison USA/Ponopresse Qu’on soit pour ou contre leur installation dans nos maisons, les compteurs d’eau nous rappelleraient que l’eau gaspillée quand on se brosse les dents le robinet ouvert équivaut à ce dont dispose, en un jour, un Malgache vivant en zone rurale. ... 23 % par l’industrie. Ce qui en laisse environ 8 % pour les ménages. 35 % Bains et douches 30 % Chasse d’eau 20 % Lessive 10 % Cuisine et boisson 5 % Nettoyage Utilisation de l’eau par les ménages Photo:Photodisc Photo:Photodisc 18 PROTÉGEZ-VOUS MAI 2000 À l’échelle mondiale, on estime que 69 % de l’eau est absorbée par l’agriculture...
  • 6. où passe l’eau. Ce serait mieux si on avait des chiffres plus précis, pour savoir si notre problème est causé par des fui- tes, par la consommation domestique, etc.» À l’échelle mondiale, on estime que 69 % de l’eau est absorbée par l’agriculture, 23 % par l’industrie. Ce qui en laisse environ 8 % pour les ménages. Et lorsqu’on parle d’une moyenne canadienne de 325 litres par personne, on inclut l’eau utilisée par l’agriculture et l’industrie. Ce qui nous laisse complètement dans le brouillard. D’où, selon M. Demard, la nécessité d’installer des compteurs: «Quand vous avez un compteur, vous provoquez deux choses. D’abord, une connais- sance de la consommation, ce qui permet de savoir où passe votre eau et qui vous met en position de gérer comme il faut. Ensuite, ça nous rap- pelle qu’on paie en fonction de la consommation.» Il est évident qu’un comp- teur vous rappellerait que, lorsque vous laissez couler l’eau en vous brossant les dents, vous gaspillez plus d’eau que ce dont dispose, pour une jour- née, un Malgache vivant en zone rura- le. Et il rappellerait aux construc- teurs autos que la production d’une seule voiture nécessite autant d’eau que ce dont disposent, pour une année com- plète, 110 Malgaches vivant en zone rurale. Photos:RéjeanPoudrette Photo:RéjeanPoudrette Photo:Ministèredel’EnvironnementduQuébec Vuesur l’avenir U n peu partout dans le monde, on s’entend mainte- nant pour promouvoir la gestion de l’eau par bassin versant. Il en va de même au Québec. Relativement récente, cette approche considère l’ensemble d’un territoi- re drainé par un cours d’eau principal, ainsi que tous les cours d’eau secondaires et autres eaux souterraines qui l’alimentent. On pourrait considérer le Saguenay et tous ses affluents — dont le lac Saint-Jean —, par exemple, comme un bassin versant. Une façon de faire qui comporte de nombreux avan- tages, dont celui d’impliquer des gens de tous les milieux — citoyens, industries, agriculteurs et autres MRC — dans la gestion de l’eau. De plus, en découpant le terri- toire en fonction du mouvement des eaux, on évite les situations absurdes où une ville située en amont d’une rivière rejette ses eaux usées sans traitement au détri- ment de ses voisines situées en aval. Pour l’instant, une seule expérience du genre a été menée au Québec, autour du bassin de la rivière Chaudière. Mais selon André Beauchamp, président de la Commission sur la gestion de l’eau, il reste encore un bout de chemin à faire avant d’implanter le modèle à toute la province: «Tout le monde est d’accord pour dire qu’on doit maintenant gérer les plans d’eau selon l’approche des bassins versants. Mais une fois qu’on a dit ça, il y a probablement autant de définitions de la gestion par bassin versant qu’il y a de courants de pen- sée. Il y a des divergences assez considérables sur la manière dont cela doit être mis en route et financé.» v Pour l’instant, une seule expérience de «gestion par bassin versant» a été menée au Québec, autour du bassin de la rivière Chaudière. Pour l’instant, une seule expérience de «gestion par bassin versant» a été menée au Québec, autour du bassin de la rivière Chaudière. Photo:Photodisc Photo:Photodisc