Quels liens les bibliothèques publiques entretiennent-elles avec la notion de biens communs ? Quelles contributions peuvent-elles apporter à l’enrichissement des biens communs de la connaissance ? Dans quelle mesure peut-on les penser comme des biens communs ?
3. Biens communs et bibliothèques ?
Little Free Library. Par Litlnemo. CC-BY-NC-SA
A lire : De toronto à Montréal
en passant par Berlin,
les micro-bibliothèques de rue.
4. Bibliothèques comme biens communs ?
Bibliothèque d’Occupy Wallstreet
Bibliothèque du Parc Gezi
Bibliothèque d’Indignados à Madrid
6. Pratiques de mise
en partage
Le troc de presse entre voisins
Développement de la
consommation collaborative
7. Mise en partage de lieux
Le Mandalab, laboratoire ouvert citoyen,
dans une ancienne église de Montréal
Réseau des jardins
partagés et Charte des
jardins en partage
8. Mise en partage de financements
Le Cosmonaute, un film
« produit » par plus de 2000
personnes collaborativement,
par le biais du crowdfunding.
Un film partageable, diffusé sous
licence Creative Commons.
10. Définir le bien commun, les biens
communs ?
« On parle de « bien commun » chaque fois qu'une
communauté de personnes est animée par le même désir de
prendre en charge une ressource dont elle hérite ou qu'elle crée
et qu'elle s'auto-organise de manière démocratique, conviviale
et responsable pour en assurer l'accès, l'usage et la pérennité
dans l'intérêt général et le souci du 'bien vivre' ensemble et du
bien vivre des générations à venir » - Alain Ambrosi
Projet Remix Biens Communs
A lire : le bien commun est
sur toutes les lèvres .
11. Biens privés, biens publics,
biens communs…
A lire : Des biens publics aux
biens communs
12. Biens communs : nombreuses
définitions et multiples débats…
A lire : Biens communs. 10
définitions.
13. Les leçons de l’histoire…ParChrisWimbush.CC-BY-SA
En Angleterre, la charte des forêts (13ème siècle),
le mouvement des enclosures (16ème, 17ème siècle)
« Tout homme libre fait
gîter [ses bêtes] dans la
forêt comme il le souhaite
et possède son panage. »
Charte des forêts. Article 9
14. Une notion longtemps en crise
Garret Hardin –The Tragedy Of The Commons, Science, 1968.
Destempsanciens.CC-BY-NC
L'accès libre à une ressource
limitée pour laquelle la demande
est forte mène inévitablement à
la surexploitation de cette
ressource et finalement à sa
disparition.
[…] Solutions pour éviter la
surexploitation des ressources :
La nationalisation, la
privatisation
Wikipedia. Tragédie des communs.
15. Un renouveau récent
A lire :
Elinor Ostrom ou la réinvention des biens communs – Hervé Le Crosnier
ParHolgerMotzkau.CC-BY-SA
Elinor Ostrom. Prix Nobel d’Economie 2009
« Elinor Ostrom a mis en place un cadre d’analyse et
de développement institutionnel destiné à l’observation
des communs. De ses observations concrètes elle a tiré
huit principes d’agencement que l’on retrouve dans les
situations qui assurent réellement la protection des
communs dont ces communautés d’acteurs ont la
charge :
— des groupes aux frontières définies ;
— des règles régissant l’usage des biens collectifs qui
répondent aux spécificités et besoins locaux ;
— la capacité des individus concernés à les modifier ;
— le respect de ces règles par les autorités
extérieures ;
— le contrôle du respect des règles par la communauté
qui dispose d’un système de sanctions graduées ;
— l’accès à des mécanismes de résolution des conflits
peu coûteux ;
— la résolution des conflits et activités de gouvernance
organisées en strates différentes et imbriquées. »
16. La connaissance envisagée
comme bien commun ?
PauloBrandao.CC-BY-SA.
Elinor Ostrom – Charlotte Hesse :
Understanding Knowledge As A Commons
17. La connaissance et le second
mouvement des enclosures
Évolution de la durée
des droits d’auteurs en France
18. La connaissance et le second
mouvement des enclosures
Évolution des coûts d’abonnement aux revues scientifiques
19. La connaissance et le second
mouvement des enclosures
La biopiraterie et l’appropriation du vivant
Dépôt de brevets sur des
gènes humains.
Dépôts de brevets sur des
semences et appropriation de
variétés végétales.
20. La connaissance et le second
mouvement des enclosures
Copyright Madness !!!
Un manuel numérique d’histoire de l’art (Préhistoire-1800) vendu
180$... Sans aucune images à cause des problèmes de droits. Elles
sont pourtant toutes dans le domaine public…
21. Pourtant…
Par echiner1. CC-BY-SA.
« Si la nature a rendu moins susceptible
que toute autre chose l’appropriation
exclusive, c’est bien l’action du pouvoir de
la pensée que l’on appelle une idée, qu’un
individu peut posséder de façon exclusive
aussi longtemps qu’il la garde pour lui ;
mais au moment où elle est divulguée,
elle devient la possession de tous, et celui
qui la reçoit ne peut pas en être
dépossédé. Sa propriété particulière,
aussi, est que personne ne la possède
moins parce que tout le monde la
possède. Celui qui reçoit une idée de
moi reçoit un savoir sans diminuer le
mien ; tout comme celui qui allume sa
bougie à la mienne reçoit la lumière
sans me plonger dans la pénombre.
Que les idées circulent librement de l’un à
l’autre partout sur la planète. »
Thomas JeffersonL’information, la culture, la
connaissance sont non-
rivales par excellence
WikimediaCommons.
22. Un ouvrage de référence sur les biens communs de la
connaissance
Et un déclencheur pour beaucoup…
23. Septembre 2012 : Création du collectif
SavoirsCom1
SavoirsCom1, Politiques des biens communs de la connaissance
24. Bien communs qui peuvent être créés,
échangés et manipulés sous forme
d'information, et dont les outils de création et
le traitement sont souvent eux-mêmes
informationnels (logiciels). Il peut s'agir de
données, de connaissances, de créations
dans tous les médias, d'idées, de logiciels.
Les biens communs informationnels sont
des biens publics parfaits au sens
économique, contrairement aux biens
communs physiques, qui gardent toujours
une part de rivalité ou d'excluabilité.
Biens communs informationnels
25. Il s’agit de considérer l'information dans
une triple dynamique :
•la ressource informationnelle
•la communauté qui lui est associée
(les commonners)
•les règles de fonctionnement qu'elle se
propose de suivre.
Biens communs informationnels
26.
27. 1. La neutralité de l’Internet est vitale
2. La protection des données personnelles doit être un élément de
lutte contre des enclosures
3. Dans la perspective d’une science ouverte au-delà du cercle
académique, l’accès libre aux publications scientifiques doit primer
face aux phénomènes d’appropriation de la recherche publique.
4. Les ressources éducatives libres sont autant de biens communs
informationnels dont il faut encourager le développement.
5. L’ouverture des données publiques dans des conditions qui évitent
les enclosures doit favoriser des cercles vertueux.
Un engagement clair et
précis : le Manifeste 1/2
28. Un engagement clair et
précis : le Manifeste 2/2
6. L’usage des logiciels libres est de nature à garantir aux
utilisateurs la possibilité d’expérimenter, d’innover, de créer du code
informatique ouvert et de qualité.
7. Le partage non marchand d’œuvres protégées doit être possible, et
des mécanismes de rémunération alternatifs pour les auteurs
doivent être explorés.
8. Le domaine public et les savoirs partagés doivent être encouragés,
préservés et soutenus par les politiques publiques.
9. Placer les biens communs au cœur des modèles économiques de
l’information.
10. Favoriser la création et le développement des biens communs
informationnels sur les territoires.
29. Matrix Core. Par Pixelsior. CC-BY-NC-SA
Pourquoi les biens communs de la connaissance ?
Et qu’est-ce que change le numérique ?
30. Economie de l’abondance et fin de la rivalité
« Quand on partage un bien
matériel, il se divise. Quand on
partage un bien immatériel, il se
multiplie. » Serge Soudoplatoff
« Un bien commun est quelque chose que plusieurs propriétaires ont en commun. La propriété est partagée entre ces personnes.
De manière générale, la problématique des biens communs est que, lorsqu’une ressource est partagée en commun, il faut
théoriquement des règles pour s’assurer que cette ressource ne soit pas, soit abusée, soit épuisée.
Cela change dans le monde numérique puisque la notion de rivalité n’existe plus. En consultant une œuvre numérique, je n’empêche
personne de l’utiliser, je ne l’abîme pas, il n’y a plus les risques que l’on désigne par la »Tragédie des communs ».
Avec le numérique, on transpose donc la question à d’autres problématiques : Comment protéger les communs, comment empêcher
l’exploitation injuste, l’abus, comment les préserver, les promouvoir et en créer davantage. »
Primavera de Filippi.
34. source :
Valentina_A
Un objectif : éviter les clôtures
(enclosures), éviter les
monopoles, éviter les silos
d'informations
A lire : Identifier les enclosures
informationnelles pour favoriser
les apprentissages en réseau.
35. Le collaboratif à grande échelle : rachat
par AOL pour 315 Millions d'Euros en
2011... au profit de qui ?
Nous avons tous les droits sur notre site et sur son
contenu et lorsque vous nous soumettez un contenu
vous nous accordez certains droits . Tout article, blog,
vidéo, contenu et autre élément composant notre site est
également une œuvre protégée par le droit d’auteur, et
nous (sous réserve des droits de nos concédants et
titulaires de licence en vertu des contrats, accords et
arrangements applicables) jouissons de tous les droits
s’y rapportant.
Depuis, rachat d’Instagram par
Facebook et de Tumblr par
Yahoo!
38. Wikipedia ne peut être ni achetée, ni vendue,
car son contenu « n’appartient » à personne.
Parnojhan.CC-BY-SA.Source:Flickr
A lire : Et si Twitter avait la même
nature que Wikipédia ?
39. Pour éviter les clôtures et les
appropriations indues : la garantie
s'appelle
"partage à l'identique"
Sortir de l'opposition marchand
vs non marchand ! L'important
est de reverser dans le pot des
biens communs informationnels
!
Copyleft
40. On peut vendre une application, sans
vendre les données qui vont avec :
usage commercial qui améliore l'accès à
Wikipédia
41. Wikipédia et les logiciels libres sont des biens
communs informationnels selon David Bollier :
•Pérennité
•Accès équitable pour
usage non marchand
•Punir les passagers
clandestins
•Définition de l'usage
marchand ou pas
42. Forte croissance des biens communs culturels,
grâce à l’usage des licences Creative Commons
43. Exemple d’utilisations
238 millions d’images
sous CC sur Flickr
Plus de 12 millions de fichiers
sous licence libre sur Wikimedia
Commons
Déjà plus de 100 000 photos pour le
concours Wiki Loves Monuments
44. Par son architecture, Internet a
aussi la nature d’un bien commun.
1993 : Tim Berners-Lee fait le choix de mettre le
World Wide Web dans le domaine public.
45. L’importance du principe
de neutralité du Net
A lire : The IFLA Position
On Internet Governance
“IFLA therefore endorses the free flow of
information on the Internet, rejects any
discrimination by network operators
between different types of services,
content and applications transmitted by
their networks/infrastructure, and supports
balanced copyright frameworks that
facilitate the widest possible public access
to digital information resources. “
Mais un principe très menacé…
46. Bibliothèques et biens communs, quelles connexions ?
Flying Books. Par graymalkn. CC-BY.
I Bibliothèques et
ressources numériques
II Bibliothèques et
numérisation du
patrimoine
III Bibliothèques,
usages collectifs et tiers
lieux
47. I Bibliothèque et ressources numériques
http://www.flickr.com/photos/8781729@N04/3289260179/
Depuis 10 ans, de nombreuses expérimentations autour des ressources numériques en bibliothèque, mais des
résultats souvent décevants :
A lire :
-CAREL/BPI. Enquête sur les abonnements aux ressources numériques payantes dans les bibliothèque de
lecture publique, 2010.
- Bibliobsession. Ressources numériques : des trésors derrière des forteresses.
49. « Editeur (100%) numérique, La
souris qui raconte, a très vite voulu
marquer son adhésion à ces
problématiques en proposant aux
bibliothécaires qui en font la demande,
un abonnement à ses ressources, en
mode sur place. Je vous en parlais,
non sans fierté, ici. Depuis, 7
nouvelles bibliothèques ont souscrit un
abonnement, dont la très célèbre Cité
des Sciences, et l’exotique Institut
Français de Tunisie…
Comme la question posée comporte
deux options, il fallait bien essayer de
résoudre celle de la distance ! C’est
chose faite depuis quelques jours avec
la société CVS.
Je ne peux malheureusement pas
vous diriger vers le lien de cette
ressource, il faut être abonné pour
cela… »
Blog de la Souris qui
raconte. Sur place ou à
emporter ?
Des ressources coupées de l’écosystème du web ?
50. Un prêt annule une vente ?
Du côté des éditeurs, la peur
de la « cannibalisation »
http://www.flickr.com/photos/nunorodriguesnet/3160597401/
51. Refuser les DRM, dispositifs toxiques
contre le partage ?
A lire : la disparition des biens communs
cognitifs annonce une société totalitaire.
Aujourd’hui, des bibliothèques
publiques sont en train
d’accompagner la mise en
place sous forme de prêts
publics de livres numériques
biodégradables. Des auteurs,
pour préserver leur droit de
rémunération, en sont donc
venus à admettre comme
légitime qu’on puisse brûler
numériquement leur livre pour
en empêcher le partage […]
De tout temps, le mouvement qui va de la copie à la
transformation de la copie a influé l’histoire « de l’Art »
et de « la Connaissance ». Empêcher la transformation
d’une œuvre, et créer artificiellement une frontière au
sein « des espace communs de la connaissance » est
un acte propre à une société totalitaire.
52. Accepter les DRM pour reconstituer une
« aubaine empêchée » ?
La bibliothèque représente un effet d’aubaine. Pouvoir
disposer d’un choix plus ou moins large et ne pas
payer, ou du moins payer un forfait, en voilà une bonne
affaire !
Oui mais… La bibliothèque contrarie l’aubaine qu’elle
représente par une collection impressionnante de
contraintes [horaires et collections limitées]
Reste que, désormais, le web peut globalement être
considéré comme une bibliothèque globale, répondant
aux fonctions de base que sont la recherche,
l’identification et la fourniture […]
Mais si les ressources sont plus ou moins accessibles
suivant la logique d’usage (accès illimité, réutilisation,
portabilité, gratuité ou faible coût de préférence
forfaitaire plutôt qu’à l’unité), que deviendrait la
spécificité de la bibliothèque ? En quoi représenterait-
elle une aubaine, qui permettrait au service public de
s’appuyer sur un avantage concurrentiel pour exister
dans le paysage ? Et en quoi cette aubaine pourrait-elle
être empêtrée, garantissant ainsi la coexistence
pacifique qui cahin-caha perdure dans le domaine des
biens physiques rivaux ?
L’auteur de ces lignes, qui a naguère esquissé ce
thème, a conscience d’aboutir ici à une aporie :
après l’aubaine empêchée, quoi ?
Dominique Lahary. Penser la
bibliothèque en concurrence.
53. Jusqu’où peut-on accepter d’aller pour
reconstituer une « friction » et s’insérer
dans la chaîne du livre?
A lire : eBooks, livres augmentés ou livres diminués ?
Nous avons choisi de nous appuyer sur le numérique pour ce
faire, en proposant de découvrir en streaming un chapitre, pour
susciter l'envie de découvrir l'ouvrage en papier.
Le traitement du PDF en image le rend difficile à copier, sauf à
réaliser des captures d'écran et en parallèle, un outil de
watermarking indique qui est en train de lire. Dès lors que l'on
dépasse les deux connexions depuis des IP différentes, le
compte est bloqué. Bien entendu, il est possible d'adapter cela
pour que les employés puissent accéder via d'autres appareils,
ou en fonction d'autres adresses IP.
Offre Premier Chapitre = 3000 euros par an.
56. Changer de stratégie, face à l’Océan du Web ?
ParCaptainKimo.CC-BY-NC-ND
A lire : Les bibliothécaires, médiateurs
dans l’Océan du web.
« Les bibliothécaires sont-il les médiateurs exclusifs du
monde marchand ? Le mythe fondateur du
bibliothécaire dénicheur ou découvreur d’éditeurs
ou de talents improbables est-il réservé aux objets
tangibles de l’offre commerciale ? En 2012, ce rôle
peut-il se résumer à celui de passeur autorisé par
l’édition officielle à faire exister des objets
sélectionnés dans une offre commerciale ? Est-on
capable de prolonger ce rôle dans l’espace ouvert
du web, celui des amateurs au sens noble du terme
? Est-on capable de faire connaître des biens
communs de la connaissance, des pépites sous
licences libres comme on a « valorisé » l’édition
commerciale de qualité ? La
focalisation exclusive d’une partie de la profession sur
les ressources numériques payantes indique une
profonde tendance à légitimer des contenus par
l’existence commerciale, alors même que les obstacles
d’accès en rendent toute médiation problématique… »
57. A lire : Ziklibrenbib ou la symbiose entre
contenus libres et médiation numérique en
bibliothèque
Et si on se tournait vers d’autres types de contenus ?
59. Chroniques de la guerre au partage…
« Plus qu'un phare,
une bibliothèque
qui brûle… »
A lire : Team AlexandriZ, terreur de
l’édition, suspend ces activités
60. Et si les bibliothèques se positionnaient
sur la légalisation du partage non-marchand ?
A lire : Légalisation du partage et livres
numériques en bibliothèque : même combat ?
61. Comment financer la culture, récompenser les contenus
amateurs, légaliser les échanges non-marchands ?
Et si les bibliothèques se positionnaient
sur des financements alternatifs pour la création ?
62. Que deviendraient les bibliothèques si la
contribution créative était votée ?
BabelLibraryIX.ParSusanGroppi.CC-BY-NC-ND.Source:Flickr.
A voir : le webdocufiction « Jour de vote »
63. II Bibliothèques et diffusion du
patrimoine numérisé
Une seule de ces deux images fait partie des communs numériques…
65. 65
Dans les musées…
Le domaine public copyrighté…
Site du Louvre
SouvenirsduMuséed’Orsay,parlouvrepourtous.CC-BY-NC-ND.
Question sensible de la photographie
dans les musées.
66. 66
Les pratiques des bibliothèques
françaises sont confuses et plutôt
fermées
◦ Un tiers des bibliothèques numériques n’ont pas de
mention légale
◦ 59 % placent leurs collections sous copyright (= tous droits
réservés)
◦ Seulement 25 % autorisent les usages pédagogiques et de
recherche
◦ Plus de 80 % ont une mention légale incompatible avec la
réutilisation en ligne, y compris à des fins commerciales
◦ Plus des deux tiers des établissements français ont une
mention légale plus restrictive que celle de Google Books.
Pour en savoir plus, « Bibliothèques
numériques et mentions légales : un
aperçu des pratiques en France »
04/06/09
Bibliothèques et domaine public
69. A voir également, la Licence Ouverte à
la Bibliothèque numérique du Limousin
70. Respecter l’intégrité du domaine public
et le diffuser comme bien commun
Public Domain Mark à la British Library
• Merci de respecter les créateurs – assurez-vous en cas de
réutilisation de ces documents de respecter les principes
éthiques généralement admis et de faire en sorte que les
informations relatives aux créateurs soient aussi claires et
précises que possibles. Veuillez noter que les adaptations
faites à partir des œuvres ne doivent pas à être attribuées
aux auteurs originaux et ne devraient pas heurter les
communautés ou les cultures dont elles sont issues.
• Merci d’indiquer la source des documents – faire un lien
hypertexte vers les images sur le site de la British Library
encouragera d’autres visiteurs à explorer et à utiliser nos
collections.
• Merci de partager la connaissance autant que possible –
merci d’annoter, de tagger, de partager vos oeuvres dérivées
avec les autres comme le fait la British Library chaque fois
que c’est possible.
• Soutenez le domaine public – les utilisateurs du domaine
public sont incités à soutenir les efforts déployés par la
bibliothèque pour conserver, numériser et rendre disponible le
domaine public. Ce soutien peut se concrétiser par des dons
en argent, notamment lorsque les documents sont utilisés à
des fins commerciales.
• Merci de maintenir la Public Domain Mark et toutes les
notices attachées aux oeuvres – cela permettra d’indiquer
aux autres utilisateurs que ces oeuvres ne sont plus soumise
à la protection du droit d’auteur et d’encourager les
réutilisations de la collection.
Ces consignes d’utilisation sont basées sur la bonne volonté.
Elles n’ont pas de valeur contractuelle. Nous vous
demandons simplement de les respecter.
74. Bibliothèques et Open Data
A lire : Open Data et bibliothèques, sous le
signe des biens communs de la connaissance
75. III Bibliothèques, usages collectifs et tiers lieux
PowWow.Parstephanie.says.CC-BY-NC-ND
Les bibliothèques comme lieu d’usage collectif des biens culturels.
A lire : Usage collectif et usage privé en bibliothèque.
76. Mais les usages collectifs peuvent
être juridiquement problématiques…
L’exemple de la Fête de la musique…
77. Blocages autour des usages pédagogiques et de recherche
ParSh4rp_1.CC-BY.
A lire : Droit d’auteur et enseignement en France, état d’urgence !
« Si un professeur veut faire des
supports pédagogiques numériques il
a le droit d’utiliser pas plus de 4 pages
consécutives pour une partition, 3
pages pour un ouvrage de formation
musicale, mais pour un livre 5 pages
qui, dans le nouvel accord, peuvent ne
plus être consécutives. En outre,
l’extrait ne doit pas représenter plus de
20 % de la pagination totale pour un
ouvrage, pas plus de 10 % pour un
périodique, pas plus de 5 % pour un
OCFP (un manuel, NDLR)… Les
enseignants ne sont pas formés, c’est
impossible à appliquer. Cette loi coûte
plusieurs millions d’euros à l’État qui
sont versés aux éditeurs de manuels,
de livres ou de musique. »
78. Des frictions également en bibliothèque ?
Problématique traditionnelle de la sonorisation, des projections,
des animations, des expositions, etc.
En Belgique,
tarification pour des
lectures à haute voix
en bibliothèque…
79. Des tiers lieux ? Oui mais...
Bibliothèque d'Heerhugowaard - Canapé bleu
géant et étagères à roulettes (dernier étage) Source Mémoire ENSSIB Mathilde Servet : la bibliothèque troisième lieu
80. Surfer librement ?
"Ni la loi anti-terroriste, ni la loi
Hadopi n’obligent ces
établissements à identifier les
utilisateurs des ordinateurs mis à
leur disposition, ni à conserver des
informations nominatives pour les
remettre lors d’une enquête
diligentée par un juge au titre de la
loi Hadopi, ou d’une personnalité
qualifiée placée auprès du ministre
de l’Intérieur au titre de la loi anti-
terroriste, ni même à filtrer à titre
préventif les accès à l’internet."
Analyse juridique complète sur le
site de l'IABD
83. Favoriser les usages collectifs grâce aux licences libres ?
Mash Up Festival Film –
Forum des Images
Concours collaboratif
Part[im]ages, utilisant les
licences Creative Commons
85. Vers des espaces en bibliothèque
gérés comme des biens communs
Pour lutter contre la fracture numérique tout
en accompagnant la stratégie locale de
développement économique, la bibliothèque
publique du district de Columbia (DCPL, à
Washington) vient d’ouvrir au public un
espace numérique commun (Digital
Commons) de plus de 1000 m2 contenant du
matériel informatique en accès libre (79
ordinateurs, une imprimante 3 D, une
Espresso Book Machine, un comptoir à
liseuses didactique, une station Skype, un
vidéophone pour les utilisateurs de la langue
des signes).
Cet espace comprend le Dream Lab, espace
modulable avec environnement de travail
numérique réservé aux particuliers,
associations ou start-ups (salles de
conférence, WiFi, tableaux interactifs…). En
contrepartie de ce service, chaque membre
du Dream Lab doit donner au moins une
heure de cours d’éducation populaire par mois
en rapport avec les technologies ou la culture
générale numérique.Digital Commons, à la bibliothèque
publique du district de Colombia
86. Sommes-nous prêts à ouvrir la gouvernance de
nos établissements ?
A voir, la bibliothèque comme espace de
participation, par Lionel Dujol.
A lire : Commonification of Public
Services. P2P Foundation.
Concept proposed by
Tommaso Fattori, Italian
commons activist:
" the "commonalization"
or "commonification" of
the Public (ex the
commonalization of the
public services, like the
water utilities), mainly
through democratic
participation of the
people, transforming the
citizens in commoners "
Editor's Notes
Maintenance d'une ressource sur le long terme Accès équitable et bénéfique pour un usage individuel (et non marchand) des commonners Transparence et responsabilité au sein des commoners Capacité à identifier et à punir les passagers clandestins, le vandalisme et les appropriations Capacité à déterminer si la ressource doit être aliénée en vue d'un usage marchand ou non
Les res communis (ou choses communes) (Kiss, 1989) . Ce terme juridique désigne des choses qui appartiennent à tous (ou à personne), ne sont susceptibles d'aucune appropriation mais dont chacun peut user à sa convenance. C'est par exemple le cas de l'air ou de l'eau, sous réserve qu’ils soient en surquantité par rapport aux besoins ou qu’il n’y ait pas de problèmes d’accès. Cette catégorie peut être rapprochée, même si elle ne la recouvre pas totalement, du concept de « bien public » en économie, que Samuelson a théorisé en 1954. Les biens publics sont non rivaux dans la consommation (leur consommation par une personne ne diminue pas leur utilité pour une autre personne). Ils sont également non exclusifs, puisque leur usage ne peut être réservé à certains, au détriment des autres, qu’à un coût très élevé. Ces deux propriétés font du bien public un bien spécifique, et impliquent une gestion particulière de ce bien. En effet la non-rivalité et la non-exclusion ne permettent pas aux producteurs de réaliser directement des profits. En outre les biens publics constituent des cas particuliers d’externalités, positives ou négatives. Cependant les deux critères de non rivalité et de non exclusion sont, dans les faits, rarement réunis. On parle alors de biens publics impurs (ou mixtes) pour désigner des biens dont l’une des deux caractéristiques de bien public n’est pas complètement vérifiée.
l’économiste Herbert Simon ( Wikipédia ) datant de 1971 : “Ce que l’information consomme est assez évident : l’information consomme l’attention de ceux qui la reçoivent. Du même coup, une grande quantité d’information créée une pauvreté de l’attention et le besoin de répartir efficacement cette attention entre des sources très nombreuses au milieu desquelles elle pourrait se dissoudre.” biens public rivaux et non rivaux
Au XIIe siècle, un droit d’usage voulait que dans les forêts et sur les terres communales, les villageois soient autorisés à laisser paître leurs bêtes, ramasser du bois mort, récolter du miel ou des champignons. Ces droits n’avaient nul besoin d’être inscrits dans des lois puisqu’il s’agissait de biens communs (en anglais, commons). Mais au XIIIe siècle, en Angleterre, le roi Jean et les Barons lancent un mouvement d’enclosure des Communs et provoquent une révolte populaire
The Huffington Post est un journal d'information américain publié exclusivement sur Internet fondé par Arianna Huffington et Kenneth Lerer et faisant appel à de nombreuses collaborations et sources externes. Le Huffington Post couvre un large éventail de domaines : actualité, politique, culture, divertissement, médias, religion, vie quotidienne, affaires, etc. Il a été lancé le 9 mai 2005 , pour offrir une réponse « libérale » (au sens anglo-saxon, c'est-à-dire non-conservateur) à d'autres sites comme Drudge Report . Le site est racheté en 2011 par AOL pour 315 millions d'euros [1] . Le Huffington Post, site d’information pure player , a construit une partie de sa réussite autour de la reprise de billets de blogs, qui venaient enrichir les contenus produits par les journalistes professionnels travaillant pour la plateforme. Il s’agit également d’un site qui génère énormément d’interactions, avec plus d’un million de commentaires par mois ! Or en février 2011, le rachat du “Huffpo” par AOL pour un montant de 315 millions de dollars a provoqué une vive remise en cause de la manière dont la plateforme exploitait ces apports. Des blogueurs du HuffPo, réunis au sein du Huffington Post Union of Bloggers (HPUB) et soutenus par la National Writers Union ont revendiqué une part sur la somme mirobolante versée par AOL, en appelant au boycott du site et à la grève d’écriture . Peu après, le Huffington Post a fait l’objet d’une attaque en justice, avec le lancement d’un recours collectif ( class action ) mené par Jonathan Tasini . Ce personnage, auteur et activiste, lui-même contributeur au Huffington Post , a déjà fait parler de lui en 2001 en conduisant et remportant un recours collectif contre le New York Times , pour défendre les droits des journalistes à toucher une rémunération supplémentaire en cas de publication sous forme électronique de leurs articles (18 millions de dollars obtenus). Cette fois-ci, il demande pas moins de 105 millions de dollars au Huffington Post au profit des blogueurs ayant contribué à son contenu avant le rachat par AOL. Arianna Huffington a répondu à ces prétentions en déclarant que ce recours était “sans aucun fondement”. Elle insiste notamment sur le fait que la situation des blogueurs, apportant leurs contenus sans aucune obligation, est différente de celles des journalistes, travaillant sous l’autorité de leur employeur. Face à cela, il faut bien reconnaître que Tasini s’appuie sur des arguments juridiquement fragiles. Il invoque notamment une “ promesse implicite ” de compensation, faite par Ariana Huffington aux blogueurs au cas où le site serait racheté, dont il sera bien difficile d’établir la réalité. Par ailleurs, Tasini invoquerait la théorie de l’ unjust enrichment (chez nous, enrichissement sans cause ) qui implique que nul ne peut s’enrichir aux dépens d’autrui, même dans le cas où celui qui s’enrichit ne commet aucune faute. Mais il y a fort peu de chances que cet argument soit retenu par les juges, car les blogueurs en contribuant au site acceptaient tacitement ses conditions d’utilisations et entraient donc dans un rapport contractuel avec le Huffington Post. Or c’est à ce niveau qu’il existe une différence essentielle avec les contributeurs de Wikipedia.
c'est le moyen d'accès et le travail d'ergonomie qui est payant pas les données!
Maintenance d'une ressource sur le long terme Accès équitable et bénéfique pour un usage individuel (et non marchand) des commonners Transparence et responsabilité au sein des commoners Capacité à identifier et à punir les passagers clandestins, le vandalisme et les appropriations Capacité à déterminer si la ressource doit être aliénée en vue d'un usage marchand ou non
Le sociologue urbain Ray Oldenburg, aujourd’hui professeur émérite de l’université de Pensacola en Floride, a forgé le concept de « third place » ou « troisième lieu » en français au début des années 1980 pour décrire des endroits où les gens peuvent se réunir et entrer en interaction. Le concept de troisième lieu se nourrit de ces différentes approches. Son appellation indique sa démarcation d’avec le premier lieu, correspondant au foyer et le second lieu, domaine réservé au travail. Ces endroits se distinguent les uns des autres de par leur localisation et leurs fonctions. Les troisièmes lieux, quant à eux permettent à une vie communautaire informelle de s’épanouir (voir mémoire de DCB 17 Mathilde Servet : http://www.bibliobsession.net/2009/05/19/a-lire-les-bibliotheques-troisieme-lieu-par-mathilde-servet/) Ces lieux ont les caractéristiques d’êtres simples, accessibles, accueillants avec un fort potentiel social et de pouvoir accueillir des activités non nécessairement prévues = home away from home . Autrement dit ce troisième lieu est celui qui va accueillir des supports, mais aussi des flux : au sens des potentialités que la bibliothèque détient en terme de rencontres et de découvertes. Ici exemple d’un lieu de découverte où l’on doit se sentir bien. Notez aussi les rayonnages sur roulette. La bibliothèque doit pouvoir se reconfigurer.