1. Journée Agriculture, Environnement et Territoire Paysage et anthropologie Montagne vs campagnol terrestre Yves Michelin, Shantala Morlans 13 septembre 2011
2. Faire le diagnostic d’un aléa pour proposer des solutions sur le terrain A travers l’exemple des pullulations de campagnols terrestres, nous allons déterminer les points à questionner pour mener un diagnostic d’un aléa du territoire, afin de proposer des solutions de gestion aux acteurs concernés
17. Reproduction : 4 à 6 portées par an 2 à 8 petits par portée 21 j de gestation & maturité sexuelle à 2 mois 1 couple --> 100 à 120 campagnols en 6 mois Le campagnol terrestre cohabite et/ou colonise les galeries des taupes. Il est donc nécessaire de les distinguer
18. Comment reconnaître les indices de présence ? Plusieurs espèces de rongeurs cohabitent, sans avoir la même activité ni les mêmes impacts. Campagnol terrestre Campagnol des champs Taupe
19. Réalité temporelle du phénomène Il s’agit d’un phénomène cyclique l’exemple du département du Doubs Brischouxet al., 2000. Données SRPV, FREDON FC.
37. Pertes évaluées à 38 millions d’euros pour 1200 exploitations une année de pullulation (1998)
38. Jusqu’à 15 000 € de perte pour certaines exploitations sur un cycle de pullulationSource : DRAF Franche-Comté
39. La désolation Tsunami Invasion Alarmant Fausses promesses Pour toutes ces raisons, la demande pour développer la lutte est très forte
40. L’impact important de ces pullulations sur le système agricole nécessite d’apporter une réponse agronomique à destination des agriculteurs et des conseillers techniques… mais pour apporter des réponses ciblées, il faut connaître les causes de ces pullulations
41. Quelles sont les causes ? Causes multifactorielles : Changement des pratiques agricoles : homogénéisation des cultures de l’espace, remembrement, augmentation de l’usage de pesticides, baisse des prédateurs considérés comme nuisibles, disparition des bocages, …. Comprendre les causes permet de mettre au point des moyens de lutte adaptées aux contextes
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43. Augmentation de la connectivité de l’habitat favorable aux campagnols
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45. Manure Manure Mineral fertilisation Mineral fertilisation Month July July May May June June April April March March August August October January October January February February November November September December September December ... 2005 2004 Biomasse Month July July May May June June April April March March August August October January October January February February November November September December September December 4 Hypothèses 1. La gestion de l’herbe a un impact sur l’habitat du Campagnol 1.3 ressource alimentaire
46. Exemples de territoires de chasse Renard Rapace 4 Hypothèses 2. Les structures paysagères influencent les relations proies/prédateurs
47. 4 Hypothèses 3. Les galeries de Taupe favorisent la diffusion du Campagnol ?
48. 4 Hypothèses 3. Les galeries de Taupe favorisent la diffusion du Campagnol
49. 4 Hypothèses 4. L’organisation spatiale et temporelle de ces facteurs influencent les pullulations de Campagnol terrestre
50. En résumé, les facteurs locaux de pullulation sont soit : liés au paysage: Composition Structure liés aux pratiques agricoles: Hauteur d’herbe Etat du sol Composition prairiale
51.
52. Comment réguler les pullulations ? Jusqu’à peu, on ne s’attaquait qu’aux symptômes (les pullulations) en pratiquant la lutte chimique à plus ou moins haute dose et le piégeage, qui tend néanmoins à disparaitre avec l’évolution des structures familiales au sein des exploitations.
53. Top cat Piège pince La lutte physique contre la taupe et le campagnol terrestre 1970 : seul moyen éprouvé (appâts empoisonnées restent moyens exceptionnels) mise au point d ’un premier modèle de piège simple 1979 : Mise au point du piège Scherman pour estimation des populations Actuellement : N’a été utilisé à grande échelle que sur la commune de Mouthe (25) depuis 1999 et ponctuellement sur d’autres communes
54. La lutte chimique Désavantage, elle a un impact direct sur la faune non-cible
55. Impact sur la représentation que se font les acteurs sociaux de la lutte chimique et de ses utilisateurs… le paysan passe du statut de nourrisseur à celui de pollueur
56. Ce changement de représentation est lié à un paradoxe de l’évolution des techniques
57. Mais utilisée à basse densité, la lutte chimique reste un atout de choix dans la lutte intégrée des espèces invasives Appâts : blé à 0,05 g.kg-1 Max : 10 g.m-1 20 kg d’appâts.ha-1 Soit 1g de bromadiolone.ha-1 Traitements automnaux et printaniers Galerie artificielle
58. Les autres méthodes de luttes On tente depuis peu de repenser l’ensemble des causes pouvant générer ces pullulations (approche systémique prenant en compte l’ensemble des facteurs impactant), et de modifier les pratiques agricoles et la gestion du paysage pour réguler ces pullulations à la source
68. Qui mettent en jeu des processus différents sur lesquels l’agriculteur peut agir … ou pas ! Territoire "petite région" cadre socio-économique Unité paysagère Exploitation agricole Parcelle agricole Parcelle/animal Logique agro-écologique Exploitation agricole/troupeaux dimension technico-économique Lutte collective Manifestations Plantation de haies Chasse du renard Laisser-faire… Fauche/pâture Mise en culture Arrêt du lait… piégeage Traitement chimique fertilisation…
69. - Préserver la qualité et la quantité de fourrage - Préserver la faune non-cible La lutte raisonnée vise ainsi à :
70. En combinant différentes méthodes La lutte contre le campagnol terrestre bromadiolone ou piégeage La lutte contre la taupe piégeage ou gazage Le travail du sol / Pâturage covercrop ou labour
71. Gazons courts Mise en place de nichoirs Mise en place de perchoirs Entretien de l’habitat des prédateurs Broyage des refus Avec des méthodes complémentaires
73. Accueil de ces nouvelles approches de l’activité agricole Les solutions préconisées nécessitent de repenser le fonctionnement agricole dans son ensemble Elles n’apportent pas forcément les résultats escomptés et elles ont plutôt un mauvais accueil. Est-ce du à un manque de connaissances ? Est-ce que les « solutions » préconisées ne sont pas adaptées ?
74. Repenser les pullulations sous un nouvel angle À la rencontre des éleveurs Aller à la rencontre de ceux qui « font » le territoire au jour le jour pour saisir à la fois ce qu’ils font, mais aussi ce qu’ils en pensent et ce qui motive leurs pratiques et leurs relations au territoire, à l’exploitation, aux autres, …
75. Ce qui motive l’éleveur à mener ses pratiques agricoles
79. 0 1 4 2 3 Croisements des trois typologies On ne peut pas cibler une stratégie de lutte par type de système de production. Un système de production ne détermine pas un système de pensée ; un système de pensée ne prédétermine pas un type de système de production. Un système de pensée n’explique pas à lui seul un mode de lutte. Le gradient de couleurs indique le nombre d’exploitations présentes à chaque intersection de types.
88. Conclusion Réguler une espèce invasive qui, à priori, ne renvoie qu’à des ajustements techniques, nécessite en réalité de s’interroger sur ce qui fonde les rapports sociaux (hiérarchie des relations, rapport au territoire, …) et ce qui lie les manières de voir, de faire et de penser pour former le paysage de moyenne montagne. Chaque discipline apporte une part de compréhension du phénomène, mais puisque ce sont les humains qui vont le réguler et qui en sont la cause, cela nécessite de prendre cette dimension en compte…. À vous de jouer