1. DOSSIER DE PRESSE
« L’avenir de la Filière réside
dans la constitution de réseaux
sur les territoires français »
Frank Boehly,
Président du Conseil National du Cuir
Les Rencontres du Cuir
en Aveyron
8 avril 2016 à Millau
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Le cuir français est une filière performante en raison de la qualité des élevages, de l’innovation des tanneurs-
mégissiers et des talents des maroquiniers, gantiers, bottiers, et chausseurs… La France est depuis toujours
un grand pays du cuir.
La filière, ancrée dans les territoires, constitue un fleuron de l’économie française de par l’excellence de ses
savoir-faire et de son positionnement sur le marché du luxe : 3ème
exportateur mondial de cuirs et peaux
bruts, un des leaders mondiaux en cuirs de veau et de cuirs exotiques et 3ème
exportateur d’articles de
maroquinerie.
La filière représente 8 000 entreprises, 70 000 emplois, un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros et exporte
pour une valeur globale de 9,3 milliards d’euros en 2015.
Les cuirs français sont très recherchés en France et à l’international : 3ème
place pour l’exportation des
cuirs et peaux bruts, soient 6,2% de l’ensemble des exportations mondiales et un des leaders mondiaux
pour les cuirs finis de veau et de peaux exotiques en raison du savoir-faire exceptionnel des tanneurs et
mégissiers français. La croissance du marché a été soutenue jusqu’en 2014, aujourd’hui on observe un léger
fléchissement dû aux difficultés sur le marché asiatique.
Dernier pays européen avec l’Italie et l’Espagne à fabriquer de la maroquinerie, la France s’est recentrée
sur le haut de gamme. Le secteur de la maroquinerie est composé d’un très grand nombre de petites
entreprises qui travaillent principalement en sous-traitance pour les grands groupes et entreprises français
(LVMH, Hermes, Chanel, Longchamp, Le Tanneur …).
L’industrie française de la maroquinerie connaît une très forte croissance, en particulier à l’étranger. La
France est le 3ème
exportateur d’articles de maroquinerie au plan international ce qui représente 9,2% de
l’ensemble des exportations mondiales.
La chaussure française a choisi également la fabrication haut de gamme. La qualité de la chaussure française
est très recherchée à l’international : en 2015, les exportations ont augmenté de 8% en volume et de 19%
en valeur.
La Filière Française du Cuir, une industrie performante
Des cuirs et peaux de qualité exceptionnelle
Un positionnement haut de gamme de la maroquinerie et de la chaussure
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Les professionnels du cuir sont confrontés à des besoins de recrutement. Le vieillissement des effectifs
salariés et le manque d’attractivité des métiers manuels pour les jeunes constituent l’une des problématiques
les plus importantes de la filière.
Les formations initiales proposées ne sont pas suffisantes au regard des entreprises. Les écoles de formation
sont dispersées sur toute la France et ne peuvent proposer aux jeunes une formation globale aux métiers
du cuir.
La transmission du savoir-faire français à un nombre de jeunes significatifs est indispensable pour le
développement de la filière et sa renommée. Reconnu dans le monde entier, il constitue le fer de lance de
nos entreprises, petites et grandes.
La filière est constituée de grandes entreprises mais aussi de TPE-PME et d’artisans qui interviennent
comme sous-traitants en raison de leur précieux savoir-faire. Peu à peu, ces ateliers et petites entreprises
disparaissent faute de repreneurs. Les entrepreneurs se tournent alors vers l’étranger pour faire réaliser leur
production.
Concernant la création d’entreprises, des jeunes entrepreneurs passionnés par le travail du cuir se lancent
sur un marché attractif mais difficile et se confrontent assez rapidement aux problèmes de trésorerie.
Aujourd’hui, la matière première est insuffisante pour faire face à la demande des grandes entreprises du
luxe. Moins de 20% des peaux achetées aux éleveurs français peuvent être transformées en cuir de très
haute qualité. En 25 ans, le nombre de peaux de veau françaises a été divisé par 2 alors que les besoins de
la maroquinerie de luxe sont en très forte croissance.
Plusieurs raisons expliquent cette situation : les défauts liés à des problématiques d’élevage (cicatrices dues
à la teigne, griffures dues aux barbelés et aux coups de corne, brûlures dues à la crotte), à des défauts de
contention durant le transport ou encore à des défauts en abattoir dus aux gestes de dépouille et à des
pratiques de conservation mal maîtrisés. Tout ceci dégrade très fortement la qualité de la peau et la rend
impropre à la fabrication du cuir haut de gamme.
La taxe affectée permet d’accroître la compétitivité des PME/PMI de la filière Cuir. Cette taxe est financée
à hauteur de 60% par le secteur industriel avec une forte participation des grands groupes et à 40% par les
importations. Les fonds collectés sont utilisés essentiellement par les PME pour développer des programmes
d’innovation, de recherche et de développement et améliorer leur compétitivité.
Cette taxe était plafonnée depuis 2012 à 12,5 millions d’euros. L’excédent (828 000 euros en 2014 et près
de 2 millions d’euros en 2015 et 2016) est reversé à l’Etat. Le plafonnement de la taxe pénalise fortement
l’exportation, tout particulièrement les PME qui veulent conquérir le marché international.
Des défis à relever
Attirer les jeunes vers les métiers du cuir et leur proposer
une offre de formation globale
Inciter et motiver la reprise et création d’entreprises
Sensibiliser au bien-être animal pour obtenir une belle qualité des peaux
Déplafonner la taxe affectée aux entreprises du cuir qui tend de plus en plus
vers une confiscation des ressources
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Le souhait du Conseil National du Cuir est de susciter la création d’écoles de formation avec un tronc
commun d’initiation à la matière cuir suivi dans un deuxième temps de spécialités maroquinerie, chaussures
et gants…
Les nouvelles grandes régions pourraient en raison de leur compétence en matière de formation devenir des
partenaires de la filière. Déjà, des initiatives ont été prises en Aquitaine-Poitou-Charentes avec la création
d’un pôle d’excellence de formation aux métiers du cuir.
Le Conseil National du Cuir et la Fédération Française de la Chaussure, avec l’appui financier de CTC,
Comité Professionnel de Développement Cuir, Chaussure, Maroquinerie et Ganterie ont créé l’association,
ADC au-delà du cuir.
ADC a pour objectif de favoriser l’émergence de nouveaux entrepreneurs et de valoriser la créativité et la
fabrication française. Il accompagne le développement de jeunes marques sélectionnées pour le caractère
innovant de leurs projets dans les domaines de la chaussure, maroquinerie, bagages et objets en cuir par
des formations, coachings et aides financières. ADC favorise les relations entre ces nouvelles entreprises et
les ateliers de fabrication de chaussures et maroquinerie dans toutes les régions françaises.
Un fonds de garantie d’1 million d’euros abondé pour moitié par le Conseil National du Cuir et par la
Fédération Française de la Chaussure a été mis en place. En facilitant leur accès au crédit bancaire, ce fonds
permet aux jeunes entrepreneurs d’accélérer leur développement économique et créatif.
Les acteurs de l’amont, le Syndicat Général des Cuirs et Peaux et la Fédération Française de la Tannerie-
Mégisserie, soutenus par l’ensemble de la filière mènent des actions d’amélioration de la qualité : édition
d’un guide de bonnes pratiques durant le parcours de l’animal, actions de sensibilisation dans les sections
élevage des lycées agricoles, actions de réduction des défauts mécaniques en élevage, campagnes de
vaccination contre la teigne et soutien aux campagnes d’éradication du varron, interventions d’experts en
dépouille et conservation des peaux au sein des abattoirs.
L’investissement global, entre 2010 et 2014, pour l’amélioration de la qualité des peaux en France est
estimé à 12 millions d’euros, financés par la filière.
Les Rencontres du Cuir comme celles organisées en Aveyron ont pour objectif de faire connaître aux
pouvoirs publics locaux et également à un public très large les entreprises du cuir et de les sensibiliser à leur
développement.
Les Rencontres du Cuir en Aveyron constituent le 5ème
événement après la visite de Paraboot en Isère, de
Camille Fournet dans l’Ain, des Tanneries Haas dans le Bas-Rhin et de Maltier Le Malletier dans la Vienne.
Des initiatives constructives pour la filière Cuir
Des partenariats avec les grandes régions pour mettre en œuvre
des formations adaptées aux besoins des entreprises
Le dispositif ADC au-delà du cuir pour soutenir
les repreneurs-créateurs d’entreprises du cuir
Actions communes des producteurs de cuirs et peaux bruts
et tanneurs-mégissiers pour augmenter la production de peaux de qualité
Valorisation de la filière Cuir dans les régions françaises
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En 1963, année faste de la ganterie et de la mégisserie millavoises, 7 000 salariés travaillaient pour l’industrie
manufacturière de la ganterie à Millau qui occupait alors le premier rang national. Après quelques années
difficiles pour l’industrie du cuir, un renouveau lié au redémarrage de la mégisserie, au développement de
2 ganteries et à quelques diversifications dans la maroquinerie et la sellerie, a fait repartir la filière en 2 000
sur le bassin millavois.
Le savoir-faire des gantiers de Millau a toujours été reconnu. Dans les ateliers, les salariés perpétuent la
précieuse tradition du gant coupé main appréciée des plus grands stylistes des maisons de haute couture,
telles que Chanel, Hermès, Montana, Yves Saint Laurent,… qui se fournissent aujourd’hui à Millau.
Outre ce savoir-faire du gant, elles sont également séduites et intéressées par cette peau raffinée qui est
« le plongé » produite à Millau. Les tanneurs-mégissiers ont fait le même choix du haut de gamme.
L’Aveyron a encore de réels atouts pour faire partie du paysage du cuir français.
Les professionnels du cuir, sous l’impulsion de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aveyron et en
partenariat avec la Communauté de Communes Millau Grands-Causses ont créé le Pôle « CUIR ». Le siège
social de cette structure a été localisé à Millau en tant que capitale de la ganterie française.
Ce groupement de 18 entreprises rassemble l’ensemble des professionnels (1ère
et 2ème
transformation) : les
tanneurs-mégissiers, les gantiers, les maroquiniers, les selliers, les chausseurs…
Le Faire-Savoir : le Pôle assure la promotion de la filière Cuir, « le Made in »… et devient la vitrine
incontournable du cuir du grand sud (salons, manifestations, communication, rencontres,…)
Le Savoir-Faire : le Pôle réunit des hommes et des femmes qui possèdent un savoir et qui veulent le
transmettre (formation, école, centre technologique, laboratoire,…)
Le Faire-Ensemble : le Pôle rassemble tous les acteurs du territoire, échange et partage pour porter des
projets à forte valeur ajoutée (synergie, recherche, innovation, transfert de technologie, …)
Le Pôle Cuir doit surtout créer une dynamique collective et devenir un lieu d’échange pour travailler en
harmonie et complémentarité, réunir les professionnels en réseau, assurer la promotion collective des
savoir-faire et de la fabrication locale, faire émerger des moyens de valoriser les sous-produits, de protéger
la ressource et de pérenniser les emplois.
Olivier Fabre, Président du Pôle Cuir Aveyron : « Tout est à inventer, mais le cuir a le vent en poupe et
nous avons une vraie carte à jouer en nous regroupant ».
TRAVAIL DE LA PEAU
Tanneries (2) :Tannerie Arnal, Tanneries Pechdo
Mégisseries (3) : Mégisserie Alric, Mégisserie Lauret,
Mégisserie Richard
FABRICATION
Ganterie (5) : CAUSSE Gantier, Maison Fabre, Maison Lavabre
Cadet, L’atelier du gantier, Heran Industry
Chausseur Bottier (1) : Wostyn
Maroquinerie (5) : Voilensac, Eomore, Max CAPDEBARTHES,
Le sac du berger, Atelier Julien H
Sellerie (2) : Gaston Mercier, Bancarel Housses
Les industries du Cuir en Aveyron, une nouvelle dynamique
Création du Pôle Cuir Aveyron, l’union fait la force …
Faire de l’Aveyron le cœur de la filière cuir du Grand Sud
Les 18 entreprises du Pôle Cuir Aveyron
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Le Pôle Cuir Aveyron est un exemple d’alliance efficace d’entreprises du cuir et qui pourra servir de modèle
sur d’autres territoires.
Pour le Conseil National du Cuir, il s’agit d’impulser une nouvelle dynamique entre les entreprises du cuir
dans une région déterminée en tissant un réseau entre tous les acteurs de la filière sur différents thèmes :
création d’entreprise, reprise d’entreprise, sous-traitance, formation, recrutement, intelligence économique,
transfert de technologie et valorisation des sous-produits, RSE…
Frank Boehly, Président du Conseil National du Cuir :«Leregroupementd’entreprisesducuirenpartenariat
avec les collectivités territoriales, notamment les Régions, les CCI et les communautés de communes, est
aujourd’hui une priorité pour renforcer la filière Cuir, créer des emplois et se maintenir au premier rang des
fabricants d’objets en cuir haut de gamme dans le monde ! ».
Le Pôle Cuir Aveyron, un exemple à reprendre
Créer un réseau d’entreprises du cuir dans les régions pour renforcer la filière,
une volonté du Conseil National du Cuir