3. Tunisie : le commencement Le 17 décembre Mohamed Bouazizi, s’immole par le feu devant le siège du gouvernorat. Le 4 janvier 2011, il meurt au centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous . Le 22 décembre, un autre jeune, Houcine Neji, âgé de 24 ans, escalade un poteau électrique de la ville et crie qu’il ne veut « plus de misère, plus de chômage ». Alors que plusieurs personnes le supplient de redescendre, il meurt électrocuté en touchant les câbles de trente mille volts. Aussitôt, la révolte reprend plus violemment et s’étend aux villes voisines
12. Avis d’un spécialiste Emmanuel Todd est un politologue, démographe, historien et sociologue français. En avril 2011, à la suite d’une émission, il consacre un petit livre aux révolutions arabes où il défend cette thèse : La religion n’est pas un moteur de ces révolutions mais les données familiales, les manières dont les êtres humains s'aiment, s'unissent, et se perpétuent, leur éducation, leur longévité, sont des facteurs importants. Par exemple le taux d’alphabétisation peut décrire à lui tout seul une histoire générale de l’humanité. Ce qui s’est passé dans le monde arabe est «normal» parce que ça s’est passé de la même manière ailleurs… Derrière tout ça, il y a cet axe central de l’histoire humaine qui est la montée du niveau éducatif. La Révolution française s’est passée quand 50% des hommes du Bassin parisien savaient écrire. La révolution anglaise, un peu plus d’un siècle plus tôt, c’était du même ordre.. .