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©HauteAutoritédeSanté–FMSTATINE-ImpriméparIME
Prise en charge des autres facteurs de risque
Les statines diminuent le LDL-C, mais tous les autres facteurs de risque cardio-vasculaire
modifiables doivent être pris en charge :
tabagisme ;
HTA ;
diabète ;
surpoids ;
sédentarité.
Des mesures hygiéno-diététiques sont un préalable à tout traitement par statine :
diminution de l’apport d’acides gras [AG] saturés, augmentation de l’apport d’AG insaturés
et de la consommation de fibres ;
aide au sevrage tabagique, limitation de la consommation d’alcool, contrôle du poids et
exercice physique.
Leur poursuite reste indispensable pendant toute la durée du traitement.
Validé par le Collège de la HAS, ce document a été élaboré à partir du rapport d’évaluation médico-
économique « Efficacité et efficience des hypolipémiants : une analyse centrée sur les statines ».
Ce rapport, comme l'ensemble des publications de la HAS, est disponible sur www.has-sante.fr
Février 2012
Prévention cardio-vasculaire :
le choix de la statine la mieux adaptée
dépend de son efficacité et de son efficience
La prévention cardio-vasculaire repose d’abord sur la mise en œuvre de mesures
hygiéno-diététiques. Si la prescription d’une statine est jugée nécessaire, le choix de la
molécule et de sa dose dépend du niveau de risque du patient, de l’existence ou non
d’antécédents cardio-vasculaires, du taux initial de LDL-cholestérol (LDL-C) et de la
réduction du LDL-C recherchée. On préférera la statine ayant, dans ces conditions, la
meilleure efficience (rapport coût/efficacité).
Une efficacité similaire sur la mortalité toutes causes, quelle
que soit la statine
Toutes statines confondues, le traitement permet :
de réduire de 10 % le risque de mortalité toutes causes, sans que l’on puisse montrer
de différence entre les molécules ;
de réduire le risque d’événement cardio-vasculaire de 15 à 23 % selon le type d’événe-
ment. Les données disponibles ne permettent pas de comparer les statines entre elles
sur ce critère.
En prévention primaire, une efficacité sur la morbi-mortalité a été démontrée pour :
la simvastatine, chez le diabétique à haut risque cardio-vasculaire (étude HPS) ;
la pravastatine, chez les patients à haut risque cardio-vasculaire, hors diabète (étude
Woscops) ;
l’atorvastatine, chez le diabétique à haut risque cardio-vasculaire (étude CARDS) et
chez les patients hypertendus avec trois autres facteurs de risque (étude ASCOT) ;
la rosuvastatine, chez les patients à haut risque cardio-vasculaire, hors diabète (étude
Jupiter).
En prévention secondaire, trois statines ont obtenu une indication fondée sur une
démonstration de leur efficacité sur la morbi-mortalité :
la simvastatine, chez les coronariens, les artéritiques, ou après un AVC (étude 4S) ;
la pravastatine, chez les coronariens (études CARE et LIPID) ;
la fluvastatine, après angioplastie coronarienne (étude LIPS).
L’atorvastatine et la rosuvastatine ne possèdent pas d’indication validée en prévention
secondaire.
Une efficacité biologique variable selon la statine
Toutes les statines n’ont pas la même efficacité sur le critère intermédiaire qu’est le LDL-C.
Aux doses maximales des AMM, la baisse du LDL-C est plus forte avec l’atorvastatine ou
la rosuvastatine qu’avec la simvastatine, la fluvastatine ou la pravastatine.
Il n’est pas recommandé de prescrire une statine avec un potentiel de réduction du LDL-C
supérieur à celui recherché, ce d’autant qu’une prescription inadaptée entraîne des dépenses
médicalement injustifiées.
BON USAGE DES MÉDICAMENTS
L’objectif thérapeutique chez ces patients est un LDL-C ≤ 1 g/L, pour un taux initial de
LDL-C ≥ 1,30 g/L dans la grande majorité des cas.
* Source des coûts : Assurance maladie, décembre 2011.
Réduire le LDL-cholestérol
chez un patient à haut risque cardio-vasculaire3
Pourcentage
de baisse visé
Statine et dose (une prise par jour) les plus efficientes
< 40 % Simvastatine à dose adaptée à la baisse du LDL-C recherchée
> 40 % Atorvastatine 80 mg ou rosuvastatine 20 mg4
# Calcul du niveau de risque
Compter 1 pour chacun des facteurs de risque suivants :
Âge : 50 ans ou plus chez l’homme, 60 ans ou plus chez la femme.
Antécédents familiaux de maladie coronarienne précoce : infarctus du myocarde
ou mort subite avant 55 ans chez le père [ou chez un parent du 1er degré de sexe
masculin], avant 65 ans chez la mère [ou chez un parent du 1er degré de sexe féminin].
Tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans.
Hypertension artérielle permanente, traitée ou non.
Diabète de type 2, traité ou non.
HDL-cholestérol < 0,40 g/L (1,0 mmol/L), quel que soit le sexe.
Soustraire 1 si :
HDL-cholestérol ≥ 0,60 g/L (1,5 mmol/L) (facteur protecteur).
Réduire le LDL-cholestérol
chez un patient à risque cardio-vasculaire faible à modéré
1. Selon la baisse recherchée.
2. Si la simvastatine 40 mg est inadaptée.
3. - Patient en prévention secondaire (maladie coronarienne avérée, antécédents d’AVC, artériopathie
chronique oblitérante des membres inférieurs).
- Diabétique de type 2 à haut risque [avec atteinte rénale ou avec au moins deux des facteurs de
risque suivants : âge (homme > 50 ans, femme > 60 ans), antécédents familiaux de maladie
coronarienne précoce, tabagisme, HTA, HDL-C < 0,40 g/L, microalbuminurie > 30 mg/24 h].
- Patient ayant un risque d’événement CV > 20 % dans les 10 ans.
4. L’atorvastatine et la rosuvastatine ne possèdent pas d’indication validée en prévention secondaire.
Le choix de la statine la plus efficiente sur le LDL-C se fait en tenant compte du niveau de risque du patient, de l’existence d’antécédents cardio-vasculaires et de l’objectif visé.
Efficience* des statines selon le taux de LDL-C recherché
Niveau
de risque
(nombre de
facteurs de
risque#)
Objectif
thérapeutique
(LDL-c
en g/L)
LDL-c
initial
(en g/L)
Pourcentage
de baisse
visé
Statine et dose
(une prise par jour)
les plus efficientes
0 ≤ 2,20 > 2,20 < 20 % Si une statine
est jugée nécessaire :
pravastatine 10 mg1 ≤ 1,90 > 1,90 < 20 %
2 ≤ 1,60
< 2,10 < 20 % Pravastatine 10 mg
≥ 2,10 > 20 % Simvastatine 10 ou 20 mg1
3 ou plus ≤ 1,30
≥ 1,4 et ≤ 1,6 < 20 % Pravastatine 10 mg
≥ 1,7 et ≤ 1,9 20 à 35 % Simvastatine 10 ou 20 mg1
≥ 2,0 et ≤ 2,2 35 à 40 %
Simvastatine 40 mg
ou atorvastatine 10 mg2
ou rosuvastatine 5 mg2
≥ 2,3 > 40 %
Rosuvastatine 20 mg
ou atorvastatine 80 mg
La classification des statines les plus efficientes sur la baisse du LDL-cholestérol
n'est valable qu'à la date de publication de ce document (février 2012).
Toute modification du prix d'une molécule par rapport aux autres entraîne une
modification du rapport coût/efficacité, donc de l'efficience.
Le principe demeure cependant valable : lors de la prescription d'une statine,
préférer la molécule (et la posologie) la plus efficiente.

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  • 1. ©HauteAutoritédeSanté–FMSTATINE-ImpriméparIME Prise en charge des autres facteurs de risque Les statines diminuent le LDL-C, mais tous les autres facteurs de risque cardio-vasculaire modifiables doivent être pris en charge : tabagisme ; HTA ; diabète ; surpoids ; sédentarité. Des mesures hygiéno-diététiques sont un préalable à tout traitement par statine : diminution de l’apport d’acides gras [AG] saturés, augmentation de l’apport d’AG insaturés et de la consommation de fibres ; aide au sevrage tabagique, limitation de la consommation d’alcool, contrôle du poids et exercice physique. Leur poursuite reste indispensable pendant toute la durée du traitement. Validé par le Collège de la HAS, ce document a été élaboré à partir du rapport d’évaluation médico- économique « Efficacité et efficience des hypolipémiants : une analyse centrée sur les statines ». Ce rapport, comme l'ensemble des publications de la HAS, est disponible sur www.has-sante.fr Février 2012 Prévention cardio-vasculaire : le choix de la statine la mieux adaptée dépend de son efficacité et de son efficience La prévention cardio-vasculaire repose d’abord sur la mise en œuvre de mesures hygiéno-diététiques. Si la prescription d’une statine est jugée nécessaire, le choix de la molécule et de sa dose dépend du niveau de risque du patient, de l’existence ou non d’antécédents cardio-vasculaires, du taux initial de LDL-cholestérol (LDL-C) et de la réduction du LDL-C recherchée. On préférera la statine ayant, dans ces conditions, la meilleure efficience (rapport coût/efficacité). Une efficacité similaire sur la mortalité toutes causes, quelle que soit la statine Toutes statines confondues, le traitement permet : de réduire de 10 % le risque de mortalité toutes causes, sans que l’on puisse montrer de différence entre les molécules ; de réduire le risque d’événement cardio-vasculaire de 15 à 23 % selon le type d’événe- ment. Les données disponibles ne permettent pas de comparer les statines entre elles sur ce critère. En prévention primaire, une efficacité sur la morbi-mortalité a été démontrée pour : la simvastatine, chez le diabétique à haut risque cardio-vasculaire (étude HPS) ; la pravastatine, chez les patients à haut risque cardio-vasculaire, hors diabète (étude Woscops) ; l’atorvastatine, chez le diabétique à haut risque cardio-vasculaire (étude CARDS) et chez les patients hypertendus avec trois autres facteurs de risque (étude ASCOT) ; la rosuvastatine, chez les patients à haut risque cardio-vasculaire, hors diabète (étude Jupiter). En prévention secondaire, trois statines ont obtenu une indication fondée sur une démonstration de leur efficacité sur la morbi-mortalité : la simvastatine, chez les coronariens, les artéritiques, ou après un AVC (étude 4S) ; la pravastatine, chez les coronariens (études CARE et LIPID) ; la fluvastatine, après angioplastie coronarienne (étude LIPS). L’atorvastatine et la rosuvastatine ne possèdent pas d’indication validée en prévention secondaire. Une efficacité biologique variable selon la statine Toutes les statines n’ont pas la même efficacité sur le critère intermédiaire qu’est le LDL-C. Aux doses maximales des AMM, la baisse du LDL-C est plus forte avec l’atorvastatine ou la rosuvastatine qu’avec la simvastatine, la fluvastatine ou la pravastatine. Il n’est pas recommandé de prescrire une statine avec un potentiel de réduction du LDL-C supérieur à celui recherché, ce d’autant qu’une prescription inadaptée entraîne des dépenses médicalement injustifiées. BON USAGE DES MÉDICAMENTS
  • 2. L’objectif thérapeutique chez ces patients est un LDL-C ≤ 1 g/L, pour un taux initial de LDL-C ≥ 1,30 g/L dans la grande majorité des cas. * Source des coûts : Assurance maladie, décembre 2011. Réduire le LDL-cholestérol chez un patient à haut risque cardio-vasculaire3 Pourcentage de baisse visé Statine et dose (une prise par jour) les plus efficientes < 40 % Simvastatine à dose adaptée à la baisse du LDL-C recherchée > 40 % Atorvastatine 80 mg ou rosuvastatine 20 mg4 # Calcul du niveau de risque Compter 1 pour chacun des facteurs de risque suivants : Âge : 50 ans ou plus chez l’homme, 60 ans ou plus chez la femme. Antécédents familiaux de maladie coronarienne précoce : infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père [ou chez un parent du 1er degré de sexe masculin], avant 65 ans chez la mère [ou chez un parent du 1er degré de sexe féminin]. Tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans. Hypertension artérielle permanente, traitée ou non. Diabète de type 2, traité ou non. HDL-cholestérol < 0,40 g/L (1,0 mmol/L), quel que soit le sexe. Soustraire 1 si : HDL-cholestérol ≥ 0,60 g/L (1,5 mmol/L) (facteur protecteur). Réduire le LDL-cholestérol chez un patient à risque cardio-vasculaire faible à modéré 1. Selon la baisse recherchée. 2. Si la simvastatine 40 mg est inadaptée. 3. - Patient en prévention secondaire (maladie coronarienne avérée, antécédents d’AVC, artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs). - Diabétique de type 2 à haut risque [avec atteinte rénale ou avec au moins deux des facteurs de risque suivants : âge (homme > 50 ans, femme > 60 ans), antécédents familiaux de maladie coronarienne précoce, tabagisme, HTA, HDL-C < 0,40 g/L, microalbuminurie > 30 mg/24 h]. - Patient ayant un risque d’événement CV > 20 % dans les 10 ans. 4. L’atorvastatine et la rosuvastatine ne possèdent pas d’indication validée en prévention secondaire. Le choix de la statine la plus efficiente sur le LDL-C se fait en tenant compte du niveau de risque du patient, de l’existence d’antécédents cardio-vasculaires et de l’objectif visé. Efficience* des statines selon le taux de LDL-C recherché Niveau de risque (nombre de facteurs de risque#) Objectif thérapeutique (LDL-c en g/L) LDL-c initial (en g/L) Pourcentage de baisse visé Statine et dose (une prise par jour) les plus efficientes 0 ≤ 2,20 > 2,20 < 20 % Si une statine est jugée nécessaire : pravastatine 10 mg1 ≤ 1,90 > 1,90 < 20 % 2 ≤ 1,60 < 2,10 < 20 % Pravastatine 10 mg ≥ 2,10 > 20 % Simvastatine 10 ou 20 mg1 3 ou plus ≤ 1,30 ≥ 1,4 et ≤ 1,6 < 20 % Pravastatine 10 mg ≥ 1,7 et ≤ 1,9 20 à 35 % Simvastatine 10 ou 20 mg1 ≥ 2,0 et ≤ 2,2 35 à 40 % Simvastatine 40 mg ou atorvastatine 10 mg2 ou rosuvastatine 5 mg2 ≥ 2,3 > 40 % Rosuvastatine 20 mg ou atorvastatine 80 mg La classification des statines les plus efficientes sur la baisse du LDL-cholestérol n'est valable qu'à la date de publication de ce document (février 2012). Toute modification du prix d'une molécule par rapport aux autres entraîne une modification du rapport coût/efficacité, donc de l'efficience. Le principe demeure cependant valable : lors de la prescription d'une statine, préférer la molécule (et la posologie) la plus efficiente.