2. TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 3
I. DÉFINITION DU MOBILE LEARNING 3
II. L’HISTORIQUE DU CONCEPT 4
III. CONNAISSANCES ÉTABLIES EN FORMATION DES ADULTES 5
IV. USAGES ET ENJEUX SOCIÉTAUX ET FINANCIERS 7
V. UN EXEMPLE PRATIQUE SIGNIFICATIF : le groupe PSA “DS icoach” 9
CONCLUSION 11
BIBLIOGRAPHIE / SITOGRAPHIE 14
Sophie DEBAYE Master 2 - IPFA 2018/19
Guillaume RAJAT
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3. INTRODUCTION
Le monde de la formation, et particulièrement celle des adultes, est en constante transformation. De l’instituteur du
XIXème siècle qui dispense des cours d’école à des adultes, au chirurgien qui s’exerce avec son équipe à distance
dans un environnement virtuel, sur un patient qui l’est également, l’évolution des méthodes et des outils a vu naître
des concepts éducatifs qui ont chacun amené leurs avantages, mais également démontré certaines limites.
Pour la rédaction de cet article, nous nous sommes appuyés sur une base de recherche et un travail de veille de 4
mois dans le cadre du Master 2 en Ingénierie Pédagogique en Formation d’Adultes. Notre travail a inévitablement
été en lien avec les parutions des années précédentes, nous avons néanmoins tenté de proposer les données les plus
à jour, et de traiter des sujets les plus récents en lien avec le mobile learning.
Nous commencerons par définir le concept, en en présentant ses aspect majeurs, suivi d’un historique de l’outil, et
de son intégration progressive au monde de la formation. Nous ferons un état des connaissances en lien avec la
formation des adultes. Une partie sera dédiée aux usages actuels dans ce domaine, avec une étude des enjeux
sociétaux et financiers. Elle sera étayée par un zoom sur un exemple significatif du mobile learning dans
l’apprentissage des adultes en milieu professionnel. Nous conclurons notre étude en tentant de faire ressortir les
atouts et les pistes de progrès du concept, ainsi que les enjeux pour l’avenir.
I. DÉFINITION DU MOBILE LEARNING ou M-LEARNING ou APPRENTISSAGE NOMADE
Dans sa publication sur les principes directeurs pour les apprentissages mobiles (2013), l’UNESCO définit le
mobile learning, m-learning ou apprentissage mobile par “la technologie mobile, seule ou combinée à d’autres
technologies de l’information et de la communication (TIC), pour permettre d’apprendre en tout lieu et à tout
moment.”
Le mobile learning fait référence à un concept éducatif adapté aux usages mobiles des apprenants, autour de 2
aspects majeurs :
● la technologie (l’outil, matériel, terminal) utilisée pour l’apprentissage,
● l’aspect mobile pour l’utilisateur apprenant.
- Concernant la technologie :
Le mobile learning permet d’appréhender la formation à distance sur d’autres supports que l’ordinateur “classique”,
en évoluant au rythme des technologies mobiles concernées. On distingue, parmi les principaux outils utilisés, les
tablettes tactiles, les baladeurs, les lecteurs numériques, les consoles de jeu, et bien sûr les téléphones intelligents.
Dans son approche e-learning concernant le mobile learning, qualifié d’ailleurs d’apprentissage “nomade”, le
groupe CEGOS souligne les capacités techniques des supports, qui en font des outils d’apprentissage à part entière,
capable de lire la plupart des supports exploités en e-learning: texte, vidéo, son, image, reconnaissance graphique
ou autre synthèse vocale. Ils ont également l’avantage d’être faciles à transporter, disponibles car généralement
destinés à un usage individuel, et permettant un accès à la base de données en croissance exponentielle qu’est
Internet.
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4. Le téléphone mobile semblerait être l’outil majeur du mobile learning, tant par sa disponibilité que par sa
connexion. Le réseau GSM couvre plus de 90% de la population mondiale, ce qui permet à plus de 5 milliards
d’utilisateurs, dont 3 milliards en 3G, dans 219 pays et territoires à travers le monde, de rester connectés. Le
marché du mobile est estimé à plus de 3 600 milliards de dollars (GSMA, 2018).
- Concernant la mobilité :
Après 200 000 années de nomadisme, l’Homo sapiens s’est sédentarisé il y a 10 000 ans environ, notamment suite
à l’avantage évolutif apporté par le développement de l’agriculture. La Renaissance, puis l’ère industrielle, et
aujourd’hui la mondialisation, ont progressivement amené l’Homme moderne à se défaire de sa sédentarité. Le
développement des échanges touristiques et commerciaux ont fait apparaître le besoin de maîtrise de nombreux
paramètres (langue, économie, géopolitique, technologie…), et aussi de connexion permanente au monde qui
l’entoure.
La création d’internet, et l’ouverture publique du World Wide Web en 1991, permet alors l’accès à une base de
données à croissance exponentielle, mine d’informations utiles aux besoins de l’Homme mondialisé. Le téléphone
mobile, dont la première génération voit le jour en 1973, verra les appareils des générations suivantes gagner en
fonctionnalité (musique, photo, vidéo…) mais surtout en connectivité. La mobilité des personnes est devenue, pour
l’organisation moderne de nos sociétés, un enjeu majeur. Ces téléphones, devenus “intelligents”, permettent de
répondre à ce besoin de rester connecter et d’accéder au savoir “juste à temps”.
- Concernant l’apprentissage :
Le téléphone mobile devient un outil d’apprentissage. Selon Wagner (2005), “l'essor actuel de l'apprentissage
mobile peut être identifié par l'abondance des technologies mobiles et les exigences des apprenants en termes
d'expériences d'apprentissage plus innovantes à tout temps et n'importe où.”
En éducation, les offres et les besoins en formation changent. L’accès à l’information et à la connaissance est
constant, par le biais de ressources diverses et variées comme les wiki, les blogs, les réseaux sociaux. Ces
téléphones intelligents dotés d’applications de plus en plus performantes, sont devenus de véritables interfaces
entre l’Homme et la machine, et possibles sources de motivation à apprendre pour l’utilisateur, qu’elles soient
destinées à l’apprentissage de manière formelle (Babbel, 360Learning…) ou à d’autres utilisations possibles,
informelles (Youtube, PDF…).
Aujourd’hui, d’autres objets concurrencent le téléphone mobile, proposant des fonctions proches en terme de
fonctionnalités (tablettes, consoles de jeux, baladeurs numériques), néanmoins utilisées par des populations plus
restreintes.
Toutes ces possibilités donnent à l’apprenant l’opportunité d'être aux commandes de sa formation : il se formera
quand il veut (Any Time), où il veut (Any Where), sur le terminal de son choix (Any Device), avec de multiples
supports à sa disposition (Any Content). Nous parlerons de formation ATAWADAC .1
II. L’HISTORIQUE DU CONCEPT
Le premier smartphone est apparu en 1994 et le premier iphone , en 2007, véritable ordinateur de poche constitué2
d’un écran tactile et d’applications préinstallées, équipé du GPRS, de la 3G, de la Wi-Fi. Nous assistons alors à
1
ATAWADAC est un « enrichissement » de l’acronyme classique Atawad auquel on a ajouté la dimension de contenu. Atawadac signifie AnyTime, Any
Where, Any Device, Any Content et souligne qu’au delà du principe d’ATAWAD, il est également nécessaire de proposer à l’internaute une variété de formes
et types de contenus qui permettent de répondre à son besoin d’information ou de formation.
2
Smartphone aussi nommé ordiphone, expression qui renvoie à la puissance des fonctionnalités des téléphones
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5. l’explosion des usages mobiles, outil technologique de poids, son usage ayant dépassé celui du PC portable. Le
monde de la formation doit alors penser ses dispositifs différemment, avec ses nouveaux usages.
La possibilité de se former à distance, où que l’on se trouve et quand on le souhaite a permis de changer la vision et
les modalités de la formation professionnelle traditionnelle, particulièrement avec l’accès du “World Wide Web”
rendu possible au grand public, dès le 6 Août 1991 par Tim Berners-Lee . Dès lors, Internet n’a cessé de croître et a3
connu un engouement immédiat.
Le boom du “Web Social”, qui a pris le relais du “Web informationnel”, a considérablement transformé la façon
d’interagir des individus, en général, en devenant des “hyper communicants”, connectés en permanence et
multipliant les interactions à distance grâce à leurs smartphones, favorisant la participation, la collaboration, le
réseautage social.
L’usage du smartphone comme outil ayant un fort potentiel d’apprentissage est reconnu comme la quatrième
génération de l’environnement d’apprentissage électronique dans les années 2000 (Salmon, 2004) et selon Wagner
(2005) : “la valeur de déployer des technologies mobiles au service de l’apprentissage et de l’enseignement semble
être à la fois évidente et inévitable.” En 2017, il existait près de 2.3 milliards d’utilisateurs d’un smartphone sur la
planète.
Utilisé depuis de nombreuses années, aux Etats-Unis, le m-learning se développe de plus en plus dans les
entreprises françaises. A l’échelle de l’Europe, il apparaît comme un fort enjeu éducatif et d’insertion sociale . Il est4
d’ailleurs utilisé comme axe clé par l’UNESCO pour faire circuler la connaissance dans tous les pays y compris
ceux disposant de peu d’infrastructures, grâce à l’accès à des contenus dynamiques tout en contribuant à
développer les capacités de communiquer, à partager et collaborer dans le cadre d’un processus pédagogique.
III. CONNAISSANCES ÉTABLIES EN FORMATION DES ADULTES
Mais pourquoi l’apprentissage mobile séduit-il autant, en entreprise notamment ?
Selon Sparted , le m-learning ne serait pas seulement une évolution du e-learning mais un nouveau format5
complétant les formations en présentiel et en e-learning. Le m-learning se focalise principalement sur le
micro-learning, une modalité de formation ou apprentissage en ligne, découpée en séquence courte de 30 secondes
à 3 minutes, utilisant texte, images et sur le rapid-learning, qui se distingue du e-learning par une rapidité dans la
conception et l’utilisation des cours, notamment par l’utilisation de format vidéo, la durée moyenne se situant entre
10 et 15 minutes.
Le mobile learning, selon de nombreuses sociétés impliquées directement dans la commercialisation de ses
solutions, serait devenue la solution innovante par excellence, permettant de répondre à de multiples enjeux en
entreprise. Plus de 80% des salariés utilisent des outils digitaux dont les smartphones, un salarié sur deux utilise son
téléphone personnel en entreprise (BYOD ), les formations en présentiel ne correspondent plus aux attentes. Dans6
l’ère du consumérisme, l’utilisateur préférera de l'instantanéité “Just in time learning ” et dans sa façon d’apprendre7
3
Informaticien du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), il rédige en mars 1989 un projet, dont l’idée est de pouvoir échanger et
partager de l’information avec ses collaborateurs, communauté de scientifiques répartie dans 80 pays du monde.
4
Dès 2001, l’Union européenne a commencé à financer des projets comme le M-learning project au Royaume Uni par l’ONG Learning and Skills Network
(LSN), avec pour objectif d’aider des jeunes décrocheurs scolaires en risque d’exclusion sociale à apprendre hors du système d’apprentissage formel. Le
mobile learning - Axel Azoulay/Nora Bourchak
5
SPARTED est une Startup se présentant comme innovante et disruptive, qui réinvente la manière d’apprendre en proposant aux organisations et entreprises,
une plateforme unique de mobile learning gamifiée et sociale.
6
Acronyme signifiant “Bring your Own Device”
7
C’est une stratégie d'enseignement et d'apprentissage conçue pour promouvoir l'utilisation du temps en salle pour un apprentissage plus actif. Mis au point
par Gregor Novak (Novak et al., 1999), le JiTT s'appuie sur une boucle de rétroaction entre le matériel d'apprentissage sur le Web et la salle. Cette stratégie
permet à l'instructeur de créer un environnement de classe interactif qui met l'accent sur l'apprentissage actif et la résolution coopérative de problèmes.
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6. également. De nouveaux acteurs apparaissent en proposant des formats plus adaptés, courts, impactants, qui selon,
eux, permettraient d’engager l’apprenant dans une activité de cours ou d’ancrage mémoriel.
Mais qu’en est-il d’un point de vue théorique ?
Nous avons souhaité nous porter sur les travaux d’El-Hussein et Cronje (El-Hussein et Cronje, 2010) qui ont
dégagé trois axes définissant le concept de mobile learning : la mobilité de la technologie, la mobilité de
l’apprenant et la mobilité de l’apprentissage. Le premier axe renvoie à la portabilité de certaines technologies. Le
second, à celui de la mobilité de l’apprenant à se déplacer avec le support d’apprentissage, en choisissant de
nouveaux espaces-temps pour interagir. Le troisième souligne la capacité de réaliser des activités d’apprentissage
au moyen de dispositifs mobiles. L’enseignant ou formateur peut tirer profit du contexte dans lequel l’individu se
situe ; les activités pédagogiques n’étant plus limitées à un lieu spécifique. Cette définition montre l’importance
d’une conjugaison des trois axes susmentionnés pour qualifier une activité «d’apprentissage mobile ».
Si l’on se rapporte à cette définition, quels sont les avantages à utiliser le mobile learning ?
- l’apprentissage est flexible et l’apprenant est libre d’apprendre n’importe où (ATAWADAC)
- l’apprenant est autonome et rendu acteur de son apprentissage
- l’apprentissage peut être situé, c’est à dire lié à une situation dans un contexte réel, liés à ses usages
professionnels et surtout dans l’action; ce qui peut avoir comme effet de motiver l’apprenant à s’engager dans cette
tâche au travers de la perception (concept d’utilité perçue - Wigfield et Eccles - 2002) qu’il en a
- la granularité fine du micro-learning peut permettre des apprentissages ciblés, à des moments précis, dans
un parcours d’apprentissage progressif, à condition qu’il soit construit de façon cohérente
- l’accès aux plus défavorisés (comme le prône l’UNESCO) qui peut laisser présager un bel avenir dans le
choix de l’utilisation du mobile learning dans les pays émergents, notamment.
Il est toutefois important de souligner, comme le rappelle M. Lebrun (2005) l’importance de s’assurer de la
pertinence de l’emploi de techniques et outils dans un environnement numérique au regard des apprentissages
attendus. Ce qu’il appelle “l’alignement constructiviste”. Pour que le smartphone ait un apport réel dans les
processus d’apprentissage, il est impératif de l’inclure dans un dispositif multimodal pensé et surtout construit avec
des méthodes d’ingénierie multidimensionnelle.
Bertrand Schwartz (1978) nous rappelle “qu’un adulte ne se formera que s‘il trouve dans la formation une réponse
à ses problèmes, dans sa situation” et qu’il ne faut pas oublier que “la formation et l’apprentissage ne sont pas
synonymes ”.8
Les formes de motivation les plus auto-déterminées favorisent l’acquisition et le transfert de connaissances et de
compétences, la perception d’utilité de la formation, la qualité de l’apprentissage, la satisfaction à apprendre -
motivation intrinsèque et son bien-être en formation, le sentiment d’efficacité personnelle (Colquitt, LePine, & Noe,
2000 ; Deci, Vallerand, Pelletier, & Ryan, 1991 ; Vallerand, Fortier, & Guay, 1997 ; Bandura 1980).
Comme nous l’explique Philippe Carré : “Les dispositifs pensés avec des environnements numériques peuvent9
avoir un réel effet positif notamment lorsque le dispositif facilite l’autodirection des apprentissages, qu’il rend
effectives les principales dimensions de la présence (sociale, cognitive, pédagogique), que le dispositif s’appuie sur
des situations professionnelles reproduisant tout ou partie de la réalité”. On ne peut se reposer uniquement sur de
nouvelles technologies innovantes !
8
De l’apprentissage à la formation. Pour une nouvelle psychopédagogie des adultes. Philippe Carré.
9
Philippe Carré et Pierre Caspar - Traité des sciences et des techniques de la formation - 4e édition - 2017
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7. IV. USAGES ET ENJEUX SOCIÉTAUX ET FINANCIERS
Afin de traiter cette partie, nous utiliserons la démarche de questionnement dite “QQOQCCP” : Quoi, Qui, Où,
Quand, Comment, Combien, Pourquoi ?
Qui : à qui le mobile learning est-il destiné ?
A toute personne possédant un smartphone et désireuse de l’utiliser dans un processus d’apprentissage. D’après
l’étude “Global Mobile Consumer Survey 2016” publiée par Deloitte, 77% des français possèdent un smartphone
contre 74% un PC, 57% un ordinateur de bureau et 53% une tablette. L’usage des smartphones a dépassé celui du
PC portable. Cette même étude montre que les français sont particulièrement “accros” à leur portable, avec une
moyenne de 26,6 consultations du smartphone par jour, et même 50 pour les
jeunes (18-24 ans).
D’après les résultats du sondage ci-contre (TNS Sofres), les générations X et Y
ont des taux de connexions sur smartphone supérieurs aux générations
précédentes. Ils ont naturellement plus d’aisance à utiliser leur téléphone
mobile. La génération Z, actuellement âgée de moins de 20 ans, se montre
capable de surfer sur le smartphone de leurs parents avant même de savoir
écrire. Un facteur qui pourrait faciliter l’usage technique en cas de session
d’apprentissage sur téléphone, en admettant toutefois que les individus
soient dans des dispositions propices à l’apprentissage.
Nous avons répondu au “Quoi” dans les parties précédentes en définissant le
mobile learning sous ses aspects principaux.
Où : où apprend-t-on à l’aide du mobile learning?
Comme évoqué précédemment, l’un des aspects majeurs du concept est la mobilité. Ainsi l’apprentissage peut se
poursuivre en dehors du cadre scolaire ou professionnel : durant les temps dits “masqués” (dans les transports, les
salles d’attente…), mais aussi dans un bon lit douillet, au réveil ou au coucher, ou encore durant une séance
d’exercice. L’efficacité de l’apprentissage dépendra alors des prédispositions physiologiques et psychologiques des
personnes dans ces situations moins conventionnelles. La question reste ouverte, peut-on se former n’importe où ?
Quand : quel moment devient propice à l’apprentissage mobile ?
Si le paragraphe précédent nous donne déjà quelques indications sur des lieux, facilement liés à des moments de la
journée (matin, soir, pause déjeuner, trajets…), il est important d’identifier qu’il s’agit là de moment parfois courts,
où notre capacité de concentration peut être réduite par divers facteurs internes (besoins physiologiques) ou
externes (environnement).
C’est précisément là où le mobile learning diffère du e-learning traditionnel, l’apprentissage pourrait se faire dans
des environnements moins conventionnels avec des outils ne permettant pas un confort de lecture toujours idéal
(taille de l’écran, tenue en main, autonomie…). Par exemple, consulter un diaporama de 30 minutes ne sera pas un
format adapté pour smartphone même si aujourd’hui de nombreux modules sont en mode “responsive design ”. Le10
mobile learning a pour but de s’adapter au quotidien de l’apprenant pour être efficace, au moment où il en a besoin,
visant l’atteinte d’un nombre réduit d’objectifs pédagogiques. “Employés de bureau ou commerciaux toujours en
mouvement, nouveaux stagiaires ou cadres supérieurs, certains se forment à la machine à café et d’autres en se
rendant à un rendez-vous car “Deskless” ne veut plus dire déconnecté... au contraire !” Julien Hulevan,
co-fondateur de Beedeez .11
10
Responsive Design : redimensionnement en fonction du terminal de lecture utilisé
11
Beedez: plateforme de formation proposant des solutions d’apprentissage mobile
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8. Le concept mise ainsi sur le “bitesize learning”, appelé aussi “rapid learning”ou “microlearning”, favorisant
l’assimilation des contenus par répétition, censé augmenter la rétention des connaissances.
Comment : comment s’articule l’apprentissage sur mobile ?
- “On the job”
Transportable et connecté, le téléphone mobile nous suit partout. Selon Beedeez: “En entreprise, 74% des employés
utilisent déjà leurs smartphones personnels pour rechercher des informations utiles pour travailler. Le mobile est
donc déjà un vecteur d’information.” Qu’il s’agisse de faire face à une situation professionnelle (réglementation,
fonctionnement d’un logiciel, etc), ou dans le cadre de sa vie privée (traduction linguistique, recette de cuisine, etc),
l’apprentissage dit “on the job” répond au besoin d’apprendre “juste à temps”. L’individu consomme juste ce dont
il a besoin, pas davantage.
- Autodétermination
Les séquences courtes et modulables du mobile learning laissent l’apprenant libre de s’organiser, de choisir le lieu,
l’instant et surtout le rythme propice à son apprentissage. Les travaux de recherche de Deci et Ryan sur la
motivation intrinsèque et plus particulièrement sur la théorie de l’autodétermination (TAD) dans laquelle l’humain
tend à satisfaire trois besoins psychologiques fondamentaux dont le besoin d’autonomie (Deci & Ryan, 2000, 2002,
2008) font écho à ce qui est cité ci-dessus. La cassure entre le lieu de travail et la sphère privée est, dès lors,
atténuée.
On pourrait y voir un double intérêt: d’un côté, l’apprenant gère de manière autonome son temps de formation et de
l’autre, le coût d’indisponibilité de l’employé à son poste se trouve optimisé. Mais on peut aussi y voir une des
limites du concept car la qualité de l’apprentissage seul dépendra, entre autres, des degrés d’autonomie et de
motivation de l’apprenant, de l’accompagnement qui lui sera consacré, comme pour toute autre modalité de
formation d’ailleurs. Et, comme évoqué au paragraphe précédent, le risque d’intrusion de la formation
professionnelle dans le cadre privé est un paramètre à prendre en considération, tant d’un point de vue légal que
psycho-social.
Plus d’un français sur trois déclare jouer sur son smartphone. De nombreux modules sont conçus exclusivement en
approche “Mobile First”, sous forme de jeux, de quiz, d’activités, donnant un aspect ludique à la formation, et
demandant une participation active de l’apprenant. Sparted (2018) en fait d’ailleurs l’expérience au travers de
l’utilisation des “codes du monde des jeux vidéos pour les contenus de formation : points à gagner, récompenses,
challenges, niveaux, classements, …”. Quels en sont les impacts ? Nous le verrons dans le dernier chapitre.
Combien : combien coûte le mobile learning ?
L’aspect économique dans un marché qui pesait plus de 12 milliards de dollars fin 2017, et dont certaines
estimations (Sofrecom) l’estiment à 37 milliards de dollars à l’horizon 2020, reste primordial. Il s’agit d’apporter
quelques chiffres permettant d'illustrer notre étude.
Selon Skolanet, agence de conception pédagogique, le coût de développement d’un module de 20 minutes est
estimé entre 3500 et 5000€, en se basant sur un modèle standard, incluant les charges fixes (structures, personnel,
matériel) et variables (consulting, réalisation).
Une application d’apprentissage mobile telle que Babbel propose des formules d’abonnements mensuels entre 4 et
10€. Beekast propose une formule pour un administrateur et 50 participants à partir de 39€ par mois (soit moins de
80 cents par apprenant). Un LMS comme 360Learning proposera une formule variant de 4 à 8€ par mois par
apprenant, incluant l’application mobile.
À travers ces quelques exemples, et une recherche non exhaustive des tarifs proposés dans le domaine du mobile
learning, un tarif mensuel de l’ordre de quelques euros (1 à 10€) par apprenant semble soutenable. Nous ne tenons
pas compte ici du coût du téléphone et de l’abonnement à un opérateur téléphonique
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9. Ci-dessous, Teach on Mars présente un comparatif du coût de d’une heure de formation par apprenant, pour une12
entreprise donnée, entre les formats présentiel, e-learning et mobile learning. Ce modèle économique est néanmoins
spécifique à cette société, au format et au contenu de la formation dispensés, et il n’est pas spécifié si tous les coûts
annexes sont pris en compte (développement, suivi, tutorat…)
.
Tiré de “The mobile learning book” - Teach on Mars (2017)
Le modèle proposé semble aller dans le sens d’Albertini “Traité des sciences et techniques de la formation” : les
coûts variables de la formation ont considérablement baissé avec l’intégration des outils numériques, faisant
augmenter les charges fixes liées au développement, en amont de l’entrée en formation des apprenants.
Pourquoi : pourquoi se tourner vers le mobile learning?
Tout simplement pour être là où le public se trouve, et proposer aux apprenants d’aujourd’hui et de demain, dont
l’appétence pour les nouvelles technologies semble être croissante, de même que leur acculturation au téléphone
intelligent, des formations adaptées à leurs usages. À condition que ceux-ci soient disposés à l’apprentissage sous
toutes ses formes.
Consultation de sites web, gestion des emails en déplacement, planification de rendez-vous, etc. Le potentiel
d’activités est à l’origine de la multiplication des parcs de smartphones dans les entreprises. Et ce phénomène s’est
encore amplifié par l’usage professionnel des smartphones privés (BYOD, Bring Your Own Device). L’essor du
Home Office amène d’autant plus les employés à se former sur les outils dont ils disposent, s’affranchissant des
contraintes de lieu et de temps, d’autant plus si l’on se fie à l’étude “Global Mobile Consumer Survey 2016”
publiée par Deloitte: 77% des français possèdent un smartphone contre 74% un PC, 57% un ordinateur de bureau et
53% une tablette. Il n’est cependant pas précisé si leur usage est à des fins professionnelles ou personnelles, laissant
supposer un usage récréatif probable en dehors du cadre professionnel.
Le téléphone mobile deviendrait donc l’outil vers lequel on pourrait orienter stratégiquement le développement des
formations. Il permettrait ainsi de compléter les formations présentielles ou en e-learning, proposant de courtes
capsules de “micro-learning”, adaptées notamment aux générations des digital natives, représentant près de 50%
des employés en entreprise, et qui pourraient être un public cible pour l’apprentissage mobile. Le mobile learning
peut venir compléter les dispositifs de formation multimodaux, toujours sous réserve que les dispositifs facilitent
l’autodirection des apprentissages.
V. UN EXEMPLE PRATIQUE SIGNIFICATIF : le groupe PSA “DS icoach”
Le groupe PSA, en 2017, représentait à lui seul, 212 000 collaborateurs dans le monde, 65.2 Milliards d’Euros de
chiffre d’affaires en 2017, 3.6 millions de véhicules vendus. La stratégie de PSA sur la période 2016-2021 vise à
faire du groupe PSA, un constructeur automobile mondial à la pointe de l’efficience et un fournisseur de services
de mobilité.
Selon, Fabien Demangeot, Digital Learning Tools chez PSA, le monde automobile est confronté à une forte
concurrence. Les véhicules sont de plus en plus complexes et modernisés. Le métier des professionnels de
l’automobile se transformant considérablement, les équipes commerciales doivent maintenir le meilleur niveau de
12
Teach on Mars: plateforme de formation optimisée pour smartphone et de création de contenus
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10. connaissances sur les produits, face à des clients très informés. Les vendeurs doivent être de véritables experts et le
groupe doit assurer leur montée en compétences que ce soit en France ou à l’étranger.
Historiquement, la culture du groupe était basée sur les formations présentielles mais les évolutions culturelles et la
digitalisation de la société ont permis de promouvoir le e-learning au sein du groupe, afin de diffuser les formations
plus facilement “ATAWAD”.
Malgré un fort déploiement de la digitalisation au sein du groupe, le format du e-learning est encore trop lourd. Un
des challenges, directement lié à la formation professionnelle, était de rendre la formation plus efficace, dans un
contexte où les méthodes traditionnelles comme le e-learning et le présentiel ne fonctionnent plus aussi bien
qu’auparavant et de répondre aux enjeux modernes en intégrant le smartphone dans le plan de formation, les
vendeurs étant majoritairement équipés.
Dans le cas de PSA, le mobile est le support idéal pour former les employés de terrain, à distance partout, tout le
temps, qui n’ont pas toujours accès à un ordinateur.
Pour répondre à cet enjeu, le Groupe a fait confiance à la plateforme tout-en-un de SPARTED, en créant
l’application de mobile learning “DS icoach”.
Cette application sociale et gamifiée a pour objectif de développer les connaissances des vendeurs et des chefs de
vente en concession sur la gamme de la marque DS. Les 4 grands axes de formation portent sur la connaissance des
différents produits, le positionnement par rapport à la concurrence, la culture et l’image de la marque.
Les actions mises en place par SPARTED :
- Un projet pilote a été mis en place sur la marque DS auprès de 500 vendeurs dans 5 langues et plusieurs pays dans
le monde.
- Un teasing par email a été envoyé à chacun des vendeurs avant la sortie de l’application dans les “stores”.
-Le lancement de campagne d’une durée de 2 semaines tous les 2 mois.
Quels en sont les principes ? L’application se rapproche du jeu mobile et au lieu de proposer des parcours de
formation que les apprenants réalisent quand ils le souhaitent, Sparted propose des campagnes de formation de 2 ou
3 minutes maximum par jour. L’apprenant n’a pas le choix de l’activité, elle lui est imposée chaque jour. L’objectif
est de créer de la frustration chez l’apprenant pour qu’il soit impatient de se voir proposer une autre activité le
lendemain.
Les spécificités :
Pour l’apprenant, il est impossible de passer 15 minutes sur l’application, d’en faire le tour, de s’en lasser et de ne
plus y retourner. Le contenu, mis à disposition quotidiennement est limité et le formé n’est pas tenté d’en voir plus.
Il n’a pas le choix. L’idée est qu’il ne reste que 2 ou 3 minutes mais qu’il est envie d’y retourner le lendemain. Et
pour que le formé n’oublie pas d’ouvrir l’application, une notification quotidienne l’y incite, sous forme de push.
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11. L’accès au contenu par le biais de l’application, a été créé sur le principe de l’univers des jeux mobiles. Son temps
est limité, des points bonus lui sont accordés s’il répond rapidement, il peut cumuler des points, accéder à des
badges, proposés des duels à ses adversaires… Un système de “gift shop” permet de récompenser les apprenants les
plus assidus.
Les résultats ont été concluant par, notamment, un taux de connection quotidien lors d’une campagne, qui
représente 67% des vendeurs ; une satisfaction des apprenants avec des retours très positifs sur le côté novateur,
pratique et ludique de l’application ; une satisfaction des services RH sur la simplicité d’usage et la fluidité du back
office.
Aujourd’hui le groupe PSA est une entreprise en avance sur l’utilisation du mobile pour la formation. Les
vendeurs en concession de plus de 8 pays disposent d’une application de learning, en marque blanche, sur laquelle
ils se forment fréquemment sur les nouveaux produits, les gammes, les options. D’après le groupe, les salariés
apprennent en jouant tous les jours, évoluent dans un classement, se défient et gagnent des cadeaux. Selon eux, ils
prennent du plaisir à apprendre.
Selon Fabien Demangeot, Digital Learning Tools chez PSA : « Les cas d’usages sont multiples, la simplicité et le
côté ludique sont une force. Nous n’avons pas trouvé de solution comparable avec les mêmes fonctionnalités et la
même simplicité.” Nous n’avons toutefois pas trouvé de chiffres concrets pour étayer ces affirmations.
Les prochaines étapes : Intégrer Sparted dans le parcours de formation pour les sorties de nouveaux véhicules et
l’étendre aux autres marques.
Le format suivi par Sparted, à savoir imposer un rythme d’apprentissage sur un format très court et ludique sans
donner le choix à l’apprenant du rythme qu’il veut donner à son apprentissage semble étonnant. Il se base sur les
règles de jeu en jouant sur le caractère court et ludique créant de la frustration et du coup, l’envie d’en savoir plus
le jour suivant. Ils ne prennent, pour autant, pas compte des différents profils d’apprenants, qui ne seraient pas
intéressés par le jeu et le caractère prescrit et obligatoire de ce type de formation.
D’un point de vue pédagogique, il est intéressant d’utiliser ce format, notamment pour des sujets nécessitants d’être
informés rapidement et de façon homogène mais la question se pose sur des parcours nécessitant des durées plus
longues, qui ne semblent pas adaptés. La question de la multi-modalité d’un parcours de formation comme celui-ci
aurait du sens, avec la mise en place de tutorat dans une logique d’efficience mais la recherche de modèles
économiques restant omniprésente, les dépenses de formation restent en amont de la chaîne de valeur et l’argent est
dépensé pour la réalisation d’outils ou techniques, avant qu’un apprenant n’entre dans un dispositif.
CONCLUSION
Avec une proportion croissante de la population équipée d’un smartphone (les trois quarts en France, plus de la
moitié à l’échelle mondiale), des réseaux de plus en plus performants (3G, 4G, et la 5G qui est annoncée dès 2020
en Suisse), des connexions plus fréquentes sur des appareils toujours plus performants, pour des populations
toujours plus en mouvement, le téléphone mobile est un outil indispensable de la société moderne.
Le mobile learning semble s’inscrire dans le milieu de la formation professionnelle. Les aspects mobiles
(ATAWADAC) et technologiques sont en phase avec l’évolution de la vie en entreprise, mais également de
l’évolution de la technologie au sein de notre quotidien. Proposer des formats mobiles paraît indispensable pour
s’adapter à ces nouveaux usages, la nouvelle génération étant de plus en plus connectée et habituée à tout avoir à
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12. portée de main, même si des études prouvent que les jeunes générations ne sont pas plus attirées par l’utilisation du
numérique pour apprendre .13
Si l'on s'attache aux avantages que présente le mobile learning, 3 aspects ressortent fortement :
- La mobilité, notamment par l’aspect léger de l’outil, pour des apprenants toujours en mouvement ne
pouvant s’encombrer de livres ou d’un ordinateur portable. L’information, ou la formation, sera accessible partout,
tout le temps, principe même de la formation ATAWAD.
- La flexibilité de l’apprentissage: les apprenants sont en mesure d’accéder au contenu de formation depuis
différents appareils (notamment leur smartphone) à tout moment de la journée. Ils peuvent ainsi choisir le rythme
qui leur semble approprié, favorisant la répétition au rythme des connexions multiples, ou encore l’apprentissage
“on the job” (juste à temps).
- La diversification des méthodes d’apprentissage: si la formation présentielle ou le e-learning traditionnel
sont propices à de longues séquences riches en contenus, le mobile learning propose des modules de courtes durées,
menant à l’application immédiate des notions de formation, notamment par la gamification.
Les points de vigilance, sont, quant à eux tout aussi importants à prendre en considération :
- la portabilité de l’outil : ergonomie, autonomie, connexion, capacités techniques, ou encore prise en charge
des formats de lecture dépendent de la qualité de l’appareil ou de réseau disponible. Autant d’aléas qui peuvent
jouer en défaveur du concept, et devraient orienter la réflexion vers le “Mobile first” lors de la conception de
modules de formation en mobile learning.
- Le risque de distraction potentiel : les tentations de répondre aux appels, messages et autres notifications
des réseaux sociaux poussent certains acteurs de la formation, par exemple en milieu scolaire (pourtant en plein
virage numérique) à interdire le téléphone portable en formation. La formation adulte n’est pas épargnée,
accueillant un public d’actifs, devant répondre à des impératifs professionnels. Ces nombreuses sollicitations,
empiétant de plus en plus sur les temps de vie privée, ont d’ailleurs amené à une législation en entreprise sur le
droit à la déconnexion depuis le 1er janvier 2017.
- Le décrochage : pour être efficace, le mobile learning, au même titre que la majeure partie des formations,
devrait s’inscrire dans un réel parcours de formation. La personnalisation de l’environnement d’apprentissage
amenée par le concept doit faire partie d’un parcours si l’on veut favoriser la continuité de la formation. Karen
Schrier, dans sa thèse ‘Using Augmented Reality Games to teach Histories‘ souligne d’ailleurs que : “La mobilité
et les technologies mobiles, cependant, n’encouragent pas vraiment la collaboration.”
Les aspects prospectifs du mobile learning
Dans les utilisations en développement du mobile learning, nous citerons à nouveau l’UNESCO. Chaque année au
mois de mars, la “Semaine de l’apprentissage mobile” est organisée, avec l’objectif de renforcer l’accès à
l’éducation et à la culture pour des populations défavorisées.
L’accès au téléphone portable et à une couverture réseau de près de 90% de la population a amené l’organisation à
se tourner vers le mobile learning pour, par exemple, pallier à l’absence de services éducatifs dans certaines
communautés, à la rareté des livres, mettre en place des projets pédagogiques dans les pays en voie de
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Grenoble Ecole de Management - Orange - 2015 - Etude sur la relation de la GenY sur le numérique. Repéré à
https://www.fondation-mines-telecom.org/wp-content/uploads/2016/02/2015-Etude-La-g%C3%A9n%C3%A9ration-Y-et-le-num%C3%A9rique.pdf
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13. développement (car peu d’infrastructures sont nécessaires pour la diffusion des mobiles) et auprès des populations
réfugiées, puisque le mobile est un des rares biens à être emporté.
Les smartphones sont omniprésents dans notre quotidien, et ce à tout moment et n’importe où, et plus informel
qu’une formation en présentiel classique, il présente des limites qu’il faut prendre en considération.
L’environnement dans lequel il est parfois utilisé, peut s’avérer peu propice à l’assimilation de connaissances
théoriques, et il faut être vigilant sur le fait que les apprenants n’aient pas la sensation d’être happés par leurs
entreprises dans leurs sphères privées. Les nouvelles technologies ont bouleversé notre quotidien et le temps que
nous passons à être connectés. De fait, certains excès se sont fait connaître comme l’hyperconnectivité des salariés.
Le droit à la déconnexion, entré en vigueur le 1er janvier 2017, n’est pas un hasard. Il tente de préserver le salarié
sur les effets négatifs que peuvent engendrer une hyperconnectivité, pour autant, le mobile learning est utilisé par
les entreprises pour leurs salariés.
Pour autant, accessible à une majeure partie de la population mondiale, de par le niveau d’équipement et de
connexion, et ayant encore une marge de développement, le mobile learning semblerait se positionner comme l’un
des outils au fort potentiel de développement dans le domaine de la formation professionnelle, notamment en
France, en restant aujourd’hui encore concurrentiel vis-à-vis de concept tels que la réalité virtuelle ou la réalité
augmentée.
Même si le téléphone intelligent pourrait rester le point d’entrée du monde numérique pour encore de longues
années, la donnée informatique de demain est déjà en train de changer. Elle ne sera plus formée des systèmes
d’exploitation classique Windows, IOS, Android… mais de plateformes conversationnelles audio et textes, puis
visuelles. Des exemples concrets existent déjà, les “agents intelligents” pénètrent nos terminaux téléphoniques et
l’internet des objets devrait poursuivre son développement. Un marché, actuellement en plein essor. Citation du
PDG de Google, Sundar Pichai : “In the long run, I think we will evolve in computing from a mobile-first to an
AI-first world” .14
14
“A long terme, je pense que nous allons évoluer dans le domaine de l'informatique, passant d'un premier monde mobile à un premier monde d'intelligence
artificielle". Citation du PDG de Google, Sundar Pichai. 2016
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14. BIBLIOGRAPHIE
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Berge, Z. L., & Muilenburg, L. (Eds.). (2013). Handbook of mobile learning. Routledge.
Carré, P. & Caspar, P. (2017, 4ème édition). Traité des sciences et des techniques de la formation. Paris: Dunod, pp 521-536
Carré, P. De l’apprentissage à la formation. Pour une nouvelle psychopédagogie des adultes dans Revue française de pédagogie 2015/1
(n° 190), pp 29 à 40
West, Vosloo, Shuler, Winter - UNESCO (2013) - L’avenir de l’apprentissage mobile [Document] - pp 17-22
LIVRES BLANCS
FEFAUR (2018) - Panorama du Mobile Learning dans les entreprises françaises. Livre blanc.
International Learning and Development Institute, Teach on Mars (2017). The Mobile Learning Book. Livre Blanc.
SPEEDERNET (2014) - Mobile-learning : De la mobilité, à l’univers des objets connectés - Livre Blanc.
SITOGRAPHIE
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http://www.ticeduforum.ci/lapprentissage-mobile-lapprentissage-en-tout-lieu/
Callimedia (2017)- Le mobile Learning, une innovation ? Repéré à https://callimedia.fr/le-mobile-learning-une-innovation/
Cegos - Qu’est-ce que l’apprentissage mobile - Repéré à http://www.elearning-cegos.fr/notre-approche-e-learning/mobile-learning/
De Lièvre B. - Scoop it (2016) - The mobile learning revolution - Repéré à : https://www.scoop.it/t/pedagogie-2/?&tag=m-learning
Dolezal Marie-Cécile - Sofrecom [Etude]- Le Marché du mobile learning - Repéré à :
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GSMA (2018) - The Mobile Economy 2018. [rapport]. Repéré à :
https://www.gsma.com/mobileeconomy/wp-content/uploads/2018/05/The-Mobile-Economy-2018.pdf
Jaykims J. - Elearning industry (2016) - 6 Mobile Learning Benefits: The Mobile Learning Revolution - Repéré à :
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Le big data - Magazine du cloud & big data - [Dossier] - Les IHM - Repéré à :
https://www.lebigdata.fr/interface-homme-machine-tout-savoir-sur-les-ihm
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l’ENS Tétouan - Repéré à : https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1703e.htm
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15. Skill Builder LMS, Sarah Flesher (2016) Les Principaux Avantages et Défis de l’Apprentissage Mobile
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