A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, mercredi 1er décembre 2010, la Commission de haut niveau de l’ONUSIDA pour la prévention du VIH, dont le Président Jacques Chirac est membre appelle à une révolution de la prévention contre le Sida. Cet appel est lancé depuis Rio de Janeiro au Brésil où ONUSIDA remet un Prix à l’ancien Président Lula da Silva.
2. La Déclaration de la Commission de Haut niveau pour la prévention du
SIDA, co-présidée par le Docteur Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel
de médecine 2008, et par l’archevêque Desmond Tutu, appelle à :
Mes chers amis
C’est un grand honneur pour moi d’adresser ce message au Brésil,
pays qui m’est très cher, et où la mobilisation contre le Sida est un
exemple pour le monde entier. Je voudrais rendre hommage au
Président Lula pour son engagement personnel, non seulement dans
son pays mais également pour son plaidoyer en faveur des pays les
plus pauvres.
J’ai eu le privilège de lancer en 2006, à ses côtés, la taxe sur les billets
d’avion. Ce mécanisme innovant a permis, entre autres, de financer
l’achat de médicaments pour traiter le Sida chez l’enfant. Nous savons
tous l’importance d’avoir des médicaments de qualité.
Une des missions de la Fondation que j’ai créée est justement de lutter
contre les médicaments falsifiés qui sont un fléau dans le monde
entier.
Mais si l’accès au traitement demeure une priorité, il nous faut mener
maintenant, avec Michel Sidibé, Directeur exécutif d’Onusida, une
véritable révolution en matière de prévention.
Bien sûr, des progrès considérables et très encourageants ont été
accomplis en matière de recherche. Mais il y a encore 7 000 nouvelles
infections par jour dans le monde. Ce chiffre est inacceptable.
Chaque dirigeant, au plus haut niveau, se doit d’être particulièrement
attentif aux stratégies de riposte au Sida dans son pays. Il est urgent
d’adopter des initiatives de prévention efficaces et non
discriminatoires.
Il ne faut pas transiger avec le respect de la dignité humaine. La lutte
contre le Sida exige compassion et solidarité. Elle doit également
rejeter toute forme de stigmatisation.
Je voudrais souligner aussi la responsabilité des décideurs politiques
pour mettre en œuvre des programmes qui prennent en compte les
populations marginalisées et les plus vulnérables.
Nous pouvons tous ensemble prendre les mesures qui s’imposent
pour enrayer l’épidémie. Nous pouvons tous ensemble renforcer et
améliorer la prévention à l’échelle mondiale.
En cette Journée mondiale de lutte contre le Sida, c’est sur cette
ambition que doivent reposer nos efforts. Et je suis heureux de
m’associer à vous dans ce combat.
Jacques Chirac
3. la rapide intensification des tactiques de prévention fructueuses
bénéficiant de l’engagement ferme des dirigeants et du soutien des
donateurs ;
l’élaboration et l’utilisation de méthodes de mesure et d’analyse
applicables aux dynamiques de l’épidémie de chaque pays, y compris
le mesurage régulier de leur incidence, pour fournir aux dirigeants et
aux décideurs politiques les moyens de connaître leur épidémie et
d’orienter au mieux leurs modestes ressources ;
le renforcement de la responsabilisation des dirigeants politiques et
économiques, ainsi que celle des organismes non gouvernementaux
et des professionnels de la santé, fondé sur une évaluation factuelle de
leur engagement à l’égard du financement de la prévention du VIH et
de sa mise en œuvre appropriée ;
et l’élargissement de la protection concrète, dans le monde et dans
les pays, des droits de l’homme pour vaincre les inégalités qui
alimentent la propagation du VIH et réduire la menace que le VIH fait
peser sur des groupes de population particuliers.