Mairies communes du Pays de Fouesnant --phpcd5 ll5
Aux détours des paroisses - Pays de Fouesnant uxynl
1. Yvonne NICOLAS
(Documents réunis par Jean Le Foll)
Le domaine de Cheffontaines
dans la paroisse de Clohars
L’énumération des biens constituant le domaine de la seigneurie de Cheffontaines
occupe 80 pages d’un aveu conservé aux Archives Départementales.
Un aveu était, à l’origine, une sorte de serment de fidélité fourni par un vassal à son
suzerain. Par la suite, l’acception du mot a changé : au moment où une chatellenie changeait
de propriétaire, soit par succession, soit par acquisition, le nouveau titulaire devait fournir à
son suzerain (ici, le roi) une déclaration écrite, établie par devant notaire, contenant
l’énumération et la description de toutes les constructions et terres constituant son fief. Cette
déclaration reçoit le nom d’aveu, ou aveu en dénombrement. L’acte établit de façon
indiscutable la propriété des biens, car il ne doit pas exister, selon la Coutume de Bretagne,
« de terre sans maître ».
Comme nous le verrons par la suite, un aveu reprend textuellement les termes d‘un
aveu précédent, se bornant à quelques rectifications nécessités par les changements intervenus
dans la destination des biens, par suite de constructions, démolitions, défrichage…
Dans l’aveu qui suit, nous nous sommes borné à « moderniser » quelques mots, et
surtout à tenter d’établir une ponctuation que les greffiers de l’époque négligent totalement.
Les mots suivis d’un astérisque font l’objet d’un lexique en fin d’article, où ils sont rangés par
ordre alphabétique.
« Aveu et déclaration que fournit au Roy, notre Souverain Seigneur, en sa Chambre des
Comptes de Bretagne à Nantes, devant Nosseigneurs de la dite Chambre, à cause de son
joyeux avènement à la couronne, Messire François Hyacinthe Louis de Penfentenyo,
Chevalier Seigneur de Cheffontaines, Bodignio, Kergoet, Lanryon, Coet Conq, Kermorus,
Saint-Georges, Lalande, Lézardot et autres lieux, Chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de
Saint Louis, Major d’une Compagnie Générale de la Milice Garde-Côte de Bretagne au
Département de Quimper, des terres, seigneuries, fiefs*, justices*, rentes, cheffrentes*, droits
honorifiques et prééminences* qu’il tient et relève de Sa Majesté, à devoirs de foi*,
hommages*, lods*, ventes et rachats*, droits de chambelenage* et autres droits seigneuriaux
le cas échéant, sous son domaine et ressort de la Cour Royale de Concarneau ; lui échus et
advenus par le décès de Messire François Hyacinthe de Penfentenyo, vivant Seigneur de
Cheffontaines, son père, arrivé le vingt sixième jour du mois de décembre mil sept cent dix
huit, desquelles terres les descriptions et débornements* s’ensuivent.
1/11
2. En premier
La seigneurie de Bodignio ou Botigniau
en la paroisse de Clohars Fouesnant
Le château, maison et manoir de Bodignio, avec ses cours, basses-cours, pont-levis,
douves, jardins, mottes, étang et colombier, contenant huit journaux de terre chaude*, sans
comprendre la rabine*, les moulins, prairies, métairies et bois dépendant du dit manoir,
joignant de tous côtés les autres terres dépendantes d’icelles en la dite paroisse de Clohars,
tant au ressort de la dite Cour de Concarneau qu’en fief sous la seigneurie de Kergunuz.
Un taillis contenant dix-huit journaux*, joignant du levant le grand chemin de
Clohars à Quimper, donnant du sud en partie sur un parc dépendant de Kerambour-diec,
étant au fief du Prieuré de Locmaria, et en autre partie sur le chemin conduisant du dit
Clohars au moulin de Bodignio, et du couchant et du nord sur l’étang de Bodignio et des
prairies dépendantes du dit moulin et de la métairie du Touldu.
Mention marginale : « Grande taille de Bodinio ».
Autre taillis contenant douze journaux et trente-sept cordes*, donnant du levant sur le
chemin menant du bourg de Clohars au moulin de Bodignio, du midi sur le chemin menant du
dit bourg à la chapelle de Saint-Jean, du couchant sur l’issue du moulin blanc du dit
Bodignio et du nord sur le grand pré du dit Bodignio nommé « le pré de Saint-Guénolé ».
Mention marginale : « Grand bois du moulin blanc. »
2/11
3. Un petit bois de décoration d’un demi-journal et sept cordes, joignant du levant au
grand chemin du bourg de Clohars à Quimper, du midi les logements du manoir du Pont et le
vieux verger de Bodignio étant au fief de Kergunuz, et du couchant et nord sur le dit vieux
verger et le dit chemin de Quimper.
Mention marginale : « Défriché, réduit en pâture et réuni au vieux verger. Paraît dépendre du
fief de Kergunus, étant enclavé dans les terres du Pont et du Toul Du ».
Autre bois de décoration nommé « le bois du Mézec, ou de Kermorvan », contenant
avec le fonds d’une rabine qui le joint au midi deux journaux et demi et treize cordes, donnant
du levant sur le parc* lan de Kerléach-Morvan, du midi sur la dite rabine de KerléachMorvan, du couchant sur le chemin de Bénaudet à Quimper, et du nord sur autres terres de
Kerléach-Morvan.
Deux petits bois de décoration, contenant trois-quarts de journal et sept cordes,
séparés du midi par un bout du grand pré de Bodignio, donnant du couchant sur le chemin du
bourg de Clohars à Saint-Jean, du nord sur parc Kerléach-Morvan, dépendant de SaintGuénolé, du levant sur un coin du dit grand pré ; et encore l’un des dits bois donne du nord
sur autre parc de Saint-Guénolé.
Mention marginale : « Ces deux petits bois sont défrichés, réduits et compris dans le grand
pré de Bodignio ».
Autre bois de décoration appelé « le vieux bois de Saint-Jean, donnant du levant sur
le grand pré, du midi sur le chemin de Clohars à Saint-Jean, et du couchant et nord sur la
lande de Saint-Guénolé ; le dit bois contenant avec ce qui est sous lande vers la dite chapelle
de Saint-Jean cinq journaux et demi.
Le pré du moulin de Bodignio, autrement de Saint-Guénolé, contenant dix journaux
et quatre cordes, donnant du levant sur un courtil* dépendant du dit moulin, du midi sur le
taillis précédent, du couchant sur le chemin de Clohars à Saint-Jean, du nord sur les deux
petits bois de décoration ci-dessus et les landes et autres terres de Saint-Guénolé.
Le pré du moulin blanc contenant douze journaux moins dix cordes, tant fauchables
que sous lande et halliers, donnant du levant sur le chemin de Clohars à Saint-Jean, du midi
sur l’issue du dit moulin blanc et sur le taillis ci-après du dit moulin, du couchant sur les
terres de Keraven Bras et du nord sur les taillis de Kergarrec et le pré fauchable de
Kerléach-Morvan.
Le taillis du dit moulin blanc contenant cinq journaux moins dix cordes, donnant du
levant sur un courtil dépendant du dit moulin, du midi sur la bruyère nommée Menez Guen,
du couchant sur terre de Keraven Bras et du nord sur le pré précédent.
Mention marginale : « Dit à présent Coat an fouennec, et afféagé à Kerangoarin ».
Une étendue de lande séparée en deux par un vieux talus, nommée la garenne du
Touldu et jointe à la métairie du dit nom, qui est au fief de Kergunus ; la dite lande contenant
douze journaux et sept cordes, donnant du levant et couchant sur terre de Kerléach-Morvan,
du midi sur le chemin de Saint-Jean à Quimper et du nord sur terre de Lannaouen.
3/11
4. Moulins de Bodignio
Le moulin de la porte de Bodignio avec les logements et crêches, deux courtils et une
prairie fauchable, avec son bief et chute d’eau s’entre-joignant, donnant du levant sur la
prairie dépendant de la métairie du Touldu et sur le bas de l’allée conduisant de Bodignio au
dit moulin, du midi sur le grand taillis de Bodignio, du couchant sur le chemin du bourg de
Clohars au dit moulin, et du nord sur le dit pré de Saint-Guénolé, en partie et en autre partie
sur terres dépendant de Kerléach-Kermorvan, contenant le tout sous fonds deux journaux et
demi.
La prairie jointe à la métairie du Touldu, contenant en fonds trois-quarts de journal,
donnant du levant sur la chaussée de l’étang, du midi sur le dit taillis, du couchant sur la
prairie dépendant du dit moulin et du nord sur le parc du colombier.
Le dit parc du colombier, contenant sous fonds un journal de terre froide*, donnant
du levant sur le chemin de Bodignio à la chaussée de l’étang, du midi sur la prairie du
Touldu, du couchant sur l’allée conduisant au moulin et du nord sur le courtil du colombier
et compris dans les huit journaux ci-devant ainsi que le fonds du dit courtil, le fonds du
courtil à foin ci-après et le fonds de l’allée principale jusqu’à l’ancienne barrière.
Le colombier de Bodinio. En arrière-plan, le « Maner névez » rasé en 1965
Le dit courtil du colombier, contenant sous fonds un demi journal de terre chaude*
donnant du levant sur le dit chemin menant à la chaussée de l’étang, du midi sur le parc du
colombier, du couchant sur l’allée qui mène au moulin, du nord sur le commencement de la
dite allée principale.
4/11
5. Le courtil à foin de l’autre côté de la dite allée principale, contenant en fonds troisquarts de journal de terre chaude, donnant du levant sur la douve occidentale de Bodignio,
du midi et couchant sur la dite allée principale et du nord sur le grand parc du moulin.
La dite allée principale menant du pont occidental de Bodignio jusqu’à l’entrée de
l’allée neuve conduisant à gauche au pré et à l’issue du moulin de la porte ; et à droite
jusqu’au chemin de Bénaudet à Pleven, contenant en fonds deux journaux trois-quarts ; le
surplus de la dite allée entre le chemin de Bénaudet à Pleven et celui du dit Bénodet à
Quimper étant sur terrain au fief de la seigneurie de Guériven.
L’allée neuve conduisant de la dite allée principale à Saint-Jean, construite sur les
terrains ci-devant dépendant des domaines de Kerléach-Morvan et de Saint-Guénolé,
contenant en fonds cinq journaux un quart et six cordes, compris les fossés des deux côtés et
les douves des dits fossés en dehors ; donnant du levant sur la dite allée principale, du
couchant sur le chemin du Drennec à Saint-Jean et du midi et nord en partie sur terres des
convenants de Saint-Guénolé et Kerléach-Morvan et en autre partie du nord sur deux petites
pièces de terre froide, l’une nommée « Parquic ar Marc » et l’autre « Parquic bihan SantYan ».
Les deux pièces de terre froide ci-dessus contiguës l’une à l’autre, la première
donnant du levant sur Parc Creis dépendant de Saint-Guénolé et la seconde au couchant sur
le Parc Sant-Yan du dit Saint-Génolé, et les deux du midi sur la nouvelle allée et du nord sur
l’ancienne allée conduisant de Keraris à la chapelle de Saint-Jean
Un parc de terre froide nommé Lan an Coet Coz contenant en fonds trois journaux
un quart et six cordes, donnant du levant sur le dit Parc Creïs de Saint-Guénolé et sur le Parc
Bras Sant-Yan du dit convenant, du midi sur les bois de décoration ci-devant décrits et du
couchant sur le chemin du bourg de Clohars à Saint-Jean.
Les anciennes rabines de Bodignio faisant le circuit des terrains ci-devant décrits, à
l’exception des taillis et pré du moulin blanc, à prendre au levant depuis le chemin de Pleven
sur le chemin de Quimper au dit bourg de Clohars, au midi et couchant sur le chemin du dit
bourg à la chapelle de Saint-Jean, et du nord sur le chemin de Saint-Jean à Pleven et au
Drennec.
Dans l’enclave des dites rabines sont encore les deux convenants
ci-après, mouvants de Sa Majesté, savoir
Le convenant* de Saint-Guénolé, autrefois métairie dépendante de Bodignio,
possédée à domaine congéable* par les enfants et héritiers de Jean Le Coz et de Marie Le
Bastard, contenant sous fonds des maisons, crêches auvent, cour, placître, courtil de l’aire
avec la dite aire, jardin, issue au-dessus de la fontaine, cour à frambois* et le courtil dit Liors
an feunteun , deux journaux un quart et huit cordes ; sous terres chaudes ; dans les parcs
nommés Parc hir, Parc an alé, Liors cran, Liors helaf et Parc bras, quatorze journaux et
demi ; et sous terres froides dans la dite enclave où sont les Parc marre, Parc bihan SaintJean, Parc bras Saint-Jean, Parc creïz et Parc tourouigou vingt journaux et demi .
5/11
6. Dépendent encore du dit convenant hors l’enclave des dites rabines, une garenne nommée
Goarem Sant-Guénolé, divisée en quatre par haies et fossés, contenant en fonds quatorze
journaux et huit cordes, donnant du levant sur terre de Kerléach-Morvan, du midi sur les
parcelles ci-après, du couchant sur un vieux chemin nommé Caront ar Cosquer, et du nord
sur terres de Lannaouen : deux parcelles dans la montagne de Saint-Jean s’entre-joignant,
donnant du levant sur le bout de l’ancienne rabine menant de Saint-Jean au Drennec et à
Pleuven, du midi sur le chemin de Bénodet, du couchant sur terre de Kergarrec Huella et de
Keroriant et du nord sur la précédente garenne et sur terre de Kerléach-Morvan, contenant
en fonds cinq journaux et six cordes. Sur lequel convenant les dits détenteurs paient
annuellement de rente domainiales au dit seigneur avouant, au terme de la Saint Michel, dix
combles* de froment, dix combles de seigle, quinze combles d’avoine, cinq rases* de blé noir,
mesure de Quimper et six livres quinze sols six deniers par argent, sans corvées, outre le droit
de champart* en cas d’écobue*, avec la suite du moulin*, cour et juridiction de Bodignio.
Le convenant de Kerléach-Morvan tenu au dit titre de domaine congéable par Joseph
Nédellec et Marie Rien sa femme, contenant en fonds sous maisons, crêches, aire, cour à
frambois, puits, four, verger, placître et issue du dit lieu, un demi journal et une corde de
terre chaude ; sous terres chaudes labourables dix-sept journaux trois –quarts et une corde et
demie dans les parcs nommés Liors lanfes, an foen, an veil, Questennenou, Dialahe moan,
Parc an gazec et Leurgué bihan ; en terre froide dans la dite enclave un journal et quinze
cordes et demie en deux pièces, l’une nommée Parc an vezec et l’autre Parc bihan ;
dépendant du dit convenant hors la dite enclave, un pré fauchable nommé Fouennec an veil
guen, contenant sous fonds cinq journaux et cinq cordes, une grande garenne de terre froide
nommée Parc baou contenant quatorze journaux et demi, donnant le dit pré du levant sur le
pré du moulin blanc appartenant à l’avouant, du midi sur le chemin menant de Clohars à
Saint-Jean, du couchant sur le taillis nommé Coat an gazeg et du nord sur terres de
Kergarrec ; et la dite garenne donnant du levant et midi sur le chemin de Quimper à Bénodet,
du couchant sur la garenne du Touldu et du nord sur terres de Lannaouen ; autre garenne
encore de terre froide contenant treize journaux et trois-quarts, donnant du levant sur la
garenne précédemment décrite, du midi sur le chemin de Quimper à Bénodet, du couchant sur
la montagne de Saint-Jean et du nord sur terres du Touldu ; et enfin une montagne appelée la
Montagne de la Croix Rouge, aussi terre froide contenant un demi-journal et sept cordes,
donnant du levant et midi sur le chemin de Quimper à Bénodet, du couchant sur le chemin de
Kerléach-Morvan à Lannaouen et du nord sur terre au Maréchal de Richelieu . Pour cause
duquel convenant les dits Nédellec et femme paient annuellement au susdit terme au dit
seigneur avouant une pipe* de froment, une pipe de seigle, une pipe d’avoine, mesure de
Concarneau, et deux chapons, outre le droit de champart en cas d’écobue et de suivre les
moulins, cour et juridiction de Bodignio et quittes des corvées ordinaires.
Le moulin blanc de Bodignio hors l’enclave des dites rabines avec deux courtils ou
jardinets, le tout sur le fonds d’un tiers de journal de terre compris l’issue du dit moulin,
donnant du levant et midi sur la montagne nommée Ménez Guen, du couchant sur le taillis du
moulin blanc et du nord sur le pré du dit moulin. Le dit moulin, avec ses dépendances cidessus, affermé conjointement avec le moulin de la porte de Bodignio à François Kerhoas et
femme pour payer par an au dit terme de Saint-Michel quatre vingt huit combles de seigle,
huit combles de froment et quatre combles de blé noir, mesure de Quimper, et huit livres en
argent.
6/11
7. Convenants congéables hors la dite enclave
Le convenant de Kergarrec bras ou Huella tenu à domaine congéable par Louis
Briec, fils de Jean, pour payer de rente convenantière à la Saint-Michel de chaque année, six
combles de froment, six combles de seigle, six combles d‘avoine, un comble de mil, un demi
mouton, deux chapons,, corvées et droit de champart, suite de moulin et obéissance à la
juridiction de Cheffontaines et annexes ; consistant le dit convenant en neuf journaux un
quart de terre chaude, compris le fonds sous bâtiments, aire, courtils et cours à frambois, et
en seize journaux et cinquante cordes de terre froide.
Le manoir et lieu noble de Kergarrec, tenu à domaine congéable par Jean Goarin,
fils d’Allain, pour payer par an de rente convenantière au susdit terme, trois combles de
froment, trois combles de seigle, quatre combles d’avoine, un mouton, deux chapons, six
livres de monnaie, corvées ordinaires et droits de champart, suite de moulin, obéissance à la
juridiction de Cheffontaines ; consistant le dit lieu en vingt journaux et trois cordes de terres
chaudes, compris le fonds sous bâtiments aire, courtil et cour à frambois, et en treize
journaux et cinq cordes de terres froides.
Suit une longue liste des « tenues » dépendant de la seigneurie, liste établie avec le même
souci du détail que précédemment, mais qui devient vite fastidieuse. Nous nous bornerons
donc a en citer les différents éléments. Nos lecteurs pourront se reporter, pour plus de détails,
à notre publication « Aspects de la Révolution en Pays Fouesnantais ».
Biens des émigrés de Cheffontaines, placés sous séquestre en 1793, avec le nom du tenancier
à cette époque ( Commune de Clohars . Ne sont mentionnés que les biens qui n’ont pas été
cités plus haut ).
:
Kerangouic : Hervé Christien ;
Kercadou : Jean Le Run ;
Le Cosquer : Yves Hervé ;
Kerbol : Jeanne Le Nader ;
Pont Coat : Guy Jeffroy ;
Kervoarc’h : Guénolé Le Cloarec ;
Kerpen : Jean Nédélec ;
Kercolin : Jean Famel ;
Bréminou Bihan :François Le Quilliec ;
Kerlaret : Toussaint Le Quilliec ;
Bréminou Bras : Guillaume Bolloré ;
Kerandraon : Jean Riou ;
Pontesguen : Louis Daniélou ;
Moulin de Kerandraon : Jean Renot ;
Ty Cloyere : Guillaume Goarin ;
Parniden : Tristan Renot ;
Kerambourdiec : Pierre Le Cloarec ;
Kerouter : Jean Furic ;
Kerancren
Le Tour : Alain Philippe ;
Keramore : Jean Guillou ;
Kerorian : Guillaume Lénard ;
Moulin de Kergoat : Jean Guillou ;
Kerdanet : Guillaume Riou.
Meinguen ou Minven
Kergall ou Kerhall
Kerangaro
Kerbriant
Kerjégu
Terres aux issues de Lannaouen
Terres aux issues de Gouelet-Guériven et de Plégarvern Huella
Keranroux
Le lieu et manoir de Bréminou
7/11
8. Le manoir de Kergoët
avec ses cours et avantcours, chapelle, jardin,
colombier,
étang,
viviers, moulin, bois de
décoration et de haute
futaie, placitre, boistaillis, prairies.
Plusieurs de ces exploitations ont disparu, absorbées par d’autres ; certaines ont
changé de nom, ou de destination. Mais on peut affirmer que sur environ 1.302 hectares que
comptait la paroisse de Clohars à la veille de la Révolution, au moins un millier était
propriété de la famille de Cheffontaines. A quoi il faut ajouter les nombreuses terres
possédées dans les paroisses voisines.
Prééminences et droits honorifiques de la
Seigneurie de Bodignio en la paroisse de Clohars
Il s’agit ici de privilèges purement honorifiques, mais auxquels la noblesse était
profondément attachée. On remarquera que les prérogatives revendiquées par le seigneur de
Cheffontaines sont justifiées par le fait qu’il est propriétaire de l’ancienne seigneurie de
Bodigno, qu’il a acquise en 1665, alors qu’il n’a aucun lien de parenté avec les anciens
occupants !
Remarquons encore que le rédacteur de cet acte semble faire la différence entre le
domaine de Bodignio et la famille de Botigneau.
A encore le dit Le dit seigneur de Cheffontaines, à cause de sa dite seigneurie de
Bodignio comme fondateur de l’église paroissiale de Clohars, et des chapelles de Saint-Jean
et de Saint-Guénolé qui lui appartienent privativement, a, dans la dite église paroissiale, sa
lizière de ceinture funèbre autour de la dite église, tant en dedans qu’en dehors, dans les
endroits les plus éminents et proches des sablières qui soutiennent les montants. Dans la
grande vitre qui est au-dessus du grand autel sont, immédiatement au-dessous des armes du
Roi, celles de Botigneau qui portent « de sable à l’aigle éployée d’argent à deux têtes,
becquée et membrée de gueules ». Dans la chapelle du côté de l’Évangile sont les armes du
dit Botigneau, en supériorité dans la vitre au-dessus de l’autel. Et encore dans la grande vitre
qui est du côté nord, au-dessus d’une arcade échangée avec le Sieur du Kergos pour une
tombe que ce dernier avait dans le sanctuaire du maître-autel de la dite église du côté de
l’Épitre
8/11
9. Dans le second soufflet de la même vitre sont représentés Pierre de Botigneau et Marie de
Tréanna, le dit Pierre portant sur sa cotte d’armes l’aigle d’argent éployée à deux têtes
becquée et membrée de gueules, et la dite dame portant parti de Botigneau et de Tréanna qui
est d’argent à la mâcle d’azur. Dans la chapelle du côté de l’Épitre sont les armes de
Botigneau, au premier soufflet de la vitre qui est au-dessus de l’autel ; au haut de la vitre de
la dite chapelle, du côté du midi, sont encore les armes de Botigneau, et dans la clef de la
voûte de la chapelle servant à présent de sacristie sont les dites armes de Botigneau en relief,
comme aussi dans la clef de la voûte du porchet méridional.
Dans la vitre qui est au-dessus du dit porchet sont en tous les
endroits les armes de Botigneau. Dans le second soufflet de la
vitre qui est au-dessus du grand portail de la dite église sont
pareilles armes. Au milieu du chœur joignant le marchepied
du grand autel est la tombe des seigneurs de Botigneau,
chargée de cinq écussons, le tout de Botigneau et de ses
alliances. A encore le dit seigneur une autre tombe dans le
sanctuaire joignant le grand autel au coin de l’Épitre,
laquelle est celle échangée avec le dit Sieur de Kergos. Et
dans la dite chapelle, du côté de l’Évangile, au milieu et
joignant le marchepied de l’autel une autre tombe pareillement chargée de cinq écussons des armes de Botigneau et de ses alliances.
A le dit seigneur de Cheffontaines seul dans dans la chapelle de Saint-Jean qui est sur le
chemin de Bodignio à Bénaudet et dans la chapelle de Saint-Guénolé, les armes du dit
Botigneau et le droit d’y placer les siennes et celles de ses alliances..
Remarque : l’aveu fait également état des prééminences suivantes possédées par la
seigneurie de Cheffontaines dans la cathédrale de Quimper :
En l’église Saint-Corentin cathédrale de Cornouaille, le dit seigneur de Cheffontaines
a une chapelle close d’un balustre avec une tombe armoriée y étant. Dans la vitre de laquelle
chapelle sont les armes du dit Botigneau et autres alliances avec les trois autres tombes étant
dans la dite chapelle ; plus les armes de la dite Maison au-dessus de la porte du dit balustre,
et dans la seconde vitre étant au chœur en montant au grand autel du côté du midi. Du côté
du septentrion, au grand portail en dehors de la dite cathédrale, un écusson en bosse en
pierre armorié d’une aigle éployée à deux têtes, et finalement, à la porte côtière du côté du
midi, un écusson en bosse armorié des mêmes armes que du côté du couchant. »
Les descriptions ci-dessus ne correspondent plus à l’état actuel des lieux : les vitraux
ont été changés, les tombes remises au niveau du dallage, et toutes les armoiries « en bosse »,
c’est-à-dire en relief, ont été martelées pendant la période révolutionnaire. Le lecteur pourra
se reporter au numéro spécial « Clohars-Fouesnant » pour plus de détails.
9/11
10. Lexique
Chambellenage (ou chambellage) : Impôt en argent dû par certains vassaux à leur
suzerain
Champart : Redevance féodale ; une part du champ, c’est-à-dire de la récolte.
Cheffrentes : Concernent la perception par le suzerain de certains droits, souvent
symboliques, sur des biens qui ont fait autrefois partie de la seigneurie (ce qui permet de
suivre l’évolution dans le temps de ces biens).
Comble : Les mesures de capacité pour les matières sèches sont extrêmement
variables. La plus employée était le minot, la mesure pouvant être spécifiée rase
(environ 120 litres ) ou comble ( environ 144 litres )
Convenant : Bail établi pour un temps convenu, au bout duquel le propriétaire pouvait
se séparer du tenancier moyennant une indemnité, fixée à titre d’expert, correspondant aux
dépenses engagées par le locataire.
Il faut noter à ce sujet que le type de location le plus utilisé en Basse- Bretagne était le
domaine congéable, dans lequel l’exploitation appartenait bien entendu au propriétaire, à
l’exception des bâtiments ainsi que des talus (et des arbres qu’ils portent) qui étaient propriété
du domanier.
Corde : mesure de surface valant 60 mètres carrés (soit 80 cordes dans un journal)
Courtil : Petit jardin attenant à la maison d’habitation.
Débornement : Équivalant de dénombrement
Écobue : L’écobuage est une pratique agricole qui consiste à enlever la couche
superficielle d’une parcelle que l’on a laissée au repos et à brûler sur place les végétaux ainsi
recueillis ; les cendres servent d’engrais. Le nom écobue désigne de préférence l’outil, sorte
de houe, qui sert à l’écobuage.
Fief : Désigne un domaine concédé par un seigneur (ou le roi) à une autre personne, à
condition que cette dernière le reconnaisse comme son suzerain et acquitte une redevance
annuelle. La possession d’un fief est une preuve suffisante de noblesse
Frambois : Fumier. Chaque exploitation possède sa « cour à frambois » réservée au
tas de fumier provenant des étables, feuilles mortes, déchets divers.
Foi, Hommage : Aux premiers temps de la féodalité, le vassal doit à son suzerain un
serment d’hommage et foi : oblige à respecter scrupuleusement les engagements convenus
(foi) au besoin en payant de sa personne (hommage).
Journal : Mesure agraire correspondant à 4.862 mètres-carrés, soit sensiblement un
demi-hectare
Justice : Le droit de Justice est un des privilèges utiles de la noblesse, c’est-à-dire
source de revenus. La seigneurie de Cheffontaines détenait un droit de haute justice, c’est-àdire que le tribunal seigneurial pouvait condamner à des peines allant jusqu’aux galères et à la
pendaison.
Parc : C’est le mot breton qui désigne un champ, une parcelle close de talus.
Pipe : Mesure de capacité, généralement peu employée pour les grains ; Valeur
variable comme toutes les mesures d’Ancien Régime, en moyenne 450 litres.
Prééminences : Supériorité de rang, de dignité, de droits.
Rabine : Désigne l’allée (ou les allées) menant à un manoir ou un château ; elle est
généralement bordée d’arbres.
10/11
11. Rachat : Quand un fief change de propriétaire autrement que par vente, le nouveau
propriétaire doit payer au suzerain une indemnité équivalant à environ une année de revenus.
Quand il s’agit de terres roturières, ces mêmes droits portent le nom de Lods et Ventes
Rase : voir comble, ci-dessus
Suite de moulin : Les ressortissants de la seigneurie ont l’obligation d’utiliser le
moulin seigneurial, en payant naturellement une redevance ou banalité
Terres chaudes, terres froides : Les premières sont les terres cultivables, les
secondes les terres peu fertiles et incultes, mais cependant utiles, car elles fournissent la litière
des animaux de la ferme, la lande qui sert à la nourriture des chevaux, le genêt qui sert de
couverture, etc … A Clohars, les surfaces en terres froides sont supérieures à celles en terres
11/11