Souriez vous êtes tracés: Devons nous vraiment être tracés pour rester en santé à l’ère du Coronavirus Sars-CoV-2 ?
1. Souriez vous êtes tracés!
Devons nous vraiment être tracés pour rester
en santé à l’ère du Coronavirus Sars-CoV-2 ?
Stéphane Roche
Université Laval
2. Trois questions…
• Comment « contrôler » dans le temps et dans l’espace, le
respect des mesures sanitaires, alors qu’une certaine
lassitude et l’arrivée des beaux jours vont les rendre
toujours plus lourdes?
• Comment assurer un suivi socio-spatial plus précis de la
progression, de la distribution et de la diffusion des cas de
Covoid19?
• Par quels moyens organiser un relâchement mesuré,
graduel et sécuritaire du confinement?
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3. La réponse de certains… beaucoup…
Stratégie numérique appuyée
sur le traçage de contacts
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6. 6
Matrice du traçage de contacts
Plus les applications intègrent de briques
technologiques et de données variées, et
plus leur efficacité à détecter le
contact/proximité "viro-sensible" s'accroit,
MAIS plus les risques de sécurité et
d’éthique augmentent.
Aussi dans le cadran en haut à droite de la
matrice, un débat public, ouvert,
transparent et pédagogique est requis et
des garanties doivent être données aux
utilisateurs (obsolescence programmée;
accès à ses données...)
8. Stéphane Roche
Professeur titulaire
Département des sciences géomatiques
Centre de recherche en données et intelligence géospatiale
Université Laval
stephane.roche@scg.ulaval.ca
@Geodoc31
https://www.linkedin.com/in/stephroche/
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Editor's Notes
Bonjour à toutes et tous,
Merci à Stéphane et à toute l’équipe du LabCMO pour l’organisation de cet évènement et pour m’y avoir invité.
Merci à celles et ceux qui sont en ligne avec nous.
Un mois et demi que l’état d’urgence sanitaire a été déclaré face à la pandémie de Covid-19. Le confinement, la limitation des mobilités et la distanciation sociale commencent à porter leur fruit. Mais dans l’attente d’un traitement efficace, d’un vaccin, trois grandes questions demeurent :
Pour beaucoup, leurs promoteurs évidemment, mais aussi pour de nombreux dirigeants sur la planète et pas seulement dans les pays à la fibre démocratique moins développée, la réponse passe par le développement de véritable stratégie numérique de suivi et de contrôle des mouvements des populations.
Les applications mobiles de traçage de contacts sont au cœur de ces stratégies.
Le traçage de contact c’est quoi?
Application mobile sur smartphone,
Protocole bluetooth détecte identifiant chiffré, proximité-contacts, stockage (plus ou moins centralisé) et signalement,
le Qui? Pas le Où? Donc pas de géolocalisation
Mais tentation d’intégrer les techno (géolocalisation, IA, code QR) et de croiser les données (santé, position…).
Pourquoi je doute de l’efficacité / utilité du traçage de contacts?
Limite technique du protocole Bluetooth, pas fait pour mesurer le niveau de viro-sensibilité du contact:
distance et durée pondérée (contexte du lieu, conditions de contacts…),
et la qualité et fiabilité de ces mesures.
Limites associées au condition de mise en œuvre opérationnelle de ces technos :
60-70% d’une population,
niveau d’équipement en cellulaire (2/3 au Québec),
tests systématiques,
majorité d’usagers qui joue le jeu de la transparence,
La fiabilité techniques autant que les conditions de mise en œuvre peu applicables de manière démocratique me laisse perplexe sur l’utilité (risque de « signose », risque anxiogène liés aux faux-positifs et négatifs… Aussi l’alternative consiste à associer techno + données, comme ce qui se trame avec l’application en cours de développement au MILA (algorithme IA qui croise des données de traçage, de santé, d’habitude de vie et localisation…).
Et c’est là précisément que le recours aux applications de traçage de contacts (lorsque d’autres technologies comme la géolocalisation, l’intelligence artificielle, la reconnaissance faciale ou les codes QR leurs sont couplées) soulève des enjeux éthiques et légaux, de sécurité, de protection de la vie privée.
Je ne reviens pas sur tout cela, je vous renvoie vers les écrits de la commission de l’éthique en sciences et en technologies du Québec par exemple.
Il y a urgence à organiser un grand débat public ouvert et transparent, de manière à susciter dans la population, une adhésion et un usage volontaire, pour construire collectivement ces chaînes de contacts.
Mais pour cela des engagements fermes devraient être pris par le gouvernement, a minima la traçabilité des données collectés et leur accès aux principaux intéressés (Nous) ; l’explicitation de tous les croisements de données et; l’obsolescence programmée des applications et des données.