2. prddisposition familiale chez les filles ou dans certaines
pathog nie rdgions exposdes.
On a longtemps admis la pathogdnie de la dysplasie
luxante progressive de la hanche : un ddfaut mineur du
cotyle (dysplasie congdnitale) entralnerait dSs la nais-
examen clinique
sauce, ~ l'occasion de l'accouchement ou dans les premiers
mois de la vie, voire seulement lors de l'acquisition de L'examen clinique repr&ente la base essentielle du d&
[a marche, un ~ ddboitement ~ de la hanche. Cette th~orie pistage de la luxation congdnitale de hanche : cet exa-
doit &re abandonnde et les travaux r&ents font de la men doit &re pratiqud &s la naissance, il doit &re pro-
luxation une affection posturale qui se constitue in utero longd, pr&oce et r~p&d. I1 doit &re r&lisd dans de
sous l'effet de facteurs mdcaniques prdpond&ants : la bonnes conditions sur un plan ferme, il faut obtenir le
hanche se luxerait assez tardivement dans les derni~res rel~chement musculaire de l'enfant.
semaines de la vie intra-ut&ine, voire durant les derniers
L'examen recherche le signe indirect, qui est l'appr&
jours ou les derni&res heures de la grossesse.
ciation d'une limitation de l'abduction, et le signe direct,
Assez souvent, il s'agit d'une position du foetus en
la mise en &idence d'une instabilitd.
si~ge, surtout si~ge ddcompldt~ avec le fdmur en hyper-
flexion, en abduction faible ou nulle, voire en adduc- La limitation de l'abduction s'appuie sur trois argu-
tion, et enfin en rotation externe. Cette posture luxante ments : la position spontan& des cuisses, l'amplitude
expose la t&e fdmorale fi la sortie post&ieure hors du d'abduction en flexion ~ 90 ° (en sachant que la valeur
cotyle. La luxation est sans doute favorisde par une laxitd normale se situe entre 70 ° et 85°), le tonus des adduc-
ligamentaire pr&xistante, probablement gdn&ique. teurs (comme au cours d'un examen neurologique avec
la naissance, gfftce ~i la lib&ation des contraintes, analyse de l'angle rapide ou stretch-rdflexe qui est nor-
l'dvolution se fair le plus souvent vers la gu&ison (on malement de 50 ~ 70°). I1 y a hypertonie des adducteurs
sait que plus de la moitid des luxations ndonatales de lorsque l'angle rapide mesure de 20 ~ 45 °.
hanches gu&issent spontandment). Si ce n'est pas le cas, La posture foetale des membres inf&ieurs peut &re
on assiste ~ la constitution ddfinitive de la luxation ou dtudide les premiers ]ours de vie en repliant les membres
de la subluxation. inf&ieurs : certaines positions sont ~trisque, en particu-
Chez le nouveau-hal ou dans les premi&res semalnes lier la position dite du si~ge ddcompl&d avec les genoux
de vie, le trakement n'est l~t que pour guider dans le bon en extension compl&e et les membres inf&ieurs tournds
sens une &olution vers la gu&ison. en rotation externe, la posture avec les genoux semi-
La gen~se de la luxation in utero tient aux facteurs fl&his et les hanches en rotation externe, et enfin la
mdcaniques (posture luxante et compression extrins&- posture avec les cuisses compl&tement serr&s et rappro-
que du fdmur par appui sur le grand trochanter). Quant ch&s au contact l'une de l'autre.
aux facteurs gdn&iques tr~s souvent invoquds, ils peu- L'instabilitd esr le maitre symptrme de la luxation et
: o . , o , ~ , o
vent favonser cette luxatmn par le b~a~sd u n e &stensmn une hanche est dite instable lorsque la t&e fdmorale est
capsulaire mais ils ne sont ni ndcessaires, ni suffisants. sortie ou peut sortir en partie ou en totalitd de la cavitd
C'est la raison pour laquelle on retrouve souvent les ac&abulaire (figure 1 et tableau I). Le ddplacement petit
donndes &iologiques classiques chez les enfants atteints &re moddrd, de quelques millim~tres, ou plus impor-
de luxation : primiparitd, grossesse gdmellaire, gros tant, de 10 mm et plus. Les sensations perques sont bien
poids de naissance, hydramnios, pr&entation du si~ge, expliqu&s par la figure 2. Deux mdthodes permettent de
Tableau I. L'instabilitd.
C'est le drplacement anormal de la t&e frmorale qui peut
altemativemententter dans le cotyleet en sortir en totalitd ou en
pattie. I1 en existeplusieursvari&~s :
- h a n c h e s l u x a b l e s : spontan~ment,la t&e f~moraleest en place
dans le cotyleet die en sort au test de provocationde la
[uxation, puis rile y entre &s que l'examinateurrel~tchesa
pression ;
- h a n c h e s luxges rgduetibles : la t&e f~moraleressort
Fig 1. Schemas explicatifs de I'instabilit~ de hanche. A. Res- spontan~mentdu cotyled~s cluela position de r~ductionn'est
saut franc. B. Ressaut I~ger. C. Pas de ressaut, mais sensa- plus maintenue.
tion de piston. En pratique, une hanche instable est synonymede luxation
JOURNAL DE P~DIATRIE El" DE PUI~RICULTUREn° 7 - 1996 39 1
3. J
Fig 2. Manoeuvres de recherche de I'instabilit~ selon Barlow. A. Une main bloque le bassin avec le pouce sur le pubis, I'autre
tient la pattie proximale du f~mur en empaumant la iambe hyperfl~chie sur la cuisse. B. II est souvent plus commode
d'empaumer le bassin par une prise lat~rale et, Iorsque la main de I'examinateur est trop petite, d'empaumer directement
la face post~rieure de la cuisse. C et D. C'est surtout un petit mouvement de pranosupinataion de la main qui permet
d'appr~cier la stabilit~ de la hanche, en recherchant un ~ventuel d~placement post~roant~rieur (C) au ant~ropost~rieur (D).
rechercher cette instabilitd : la manoeuvre d'Ortolani et Au terme de cet examen clinique, on peut ddcouvrir
celle de Barlow. soit des hanches normales avec une bonne stabilitd des
La manoeuvre d'Ortolani, bien connue, qui consiste deux c6tEs, soit des hanches luxables, soit des hanches
5_Ecarter les deux cuisses pr&lablement flEchies 5_90 ° sur lux&s que les dEplacements soient rEductibles (hanches
le bassinet 5_ percevoir Eventuellement un ressaut de instables) ou irrEductibles (hanches luxEes, stables en
rdduction lorsque la t~te fEmorale saute et rdint&gre la position de luxation), soit des hanches suspectes, ce qui
cavitE cotylo'/dienne. Lots de la manoeuvre de rappro- justifie une rdp&ition de l'examen et, bien entendu, un
chement des cuisses, on peut dgalement observer une sor- complement par les techniques d'imagerie.
tie de la t&e fEmorale. Le perception d'un ressaut est le Le groupe des hanches dites <~5- risque ,~ comprend
signe &ident, mais il n'est present que dans moins d'un non seulement les hanches cliniquement suspectes, mais
tiers des cas. C'est dire l'intEr& de la m&hode de Barlow. Egalement les antEcEdents familiaux directs de luxation
La manoeuvre de Barlow est plus fine et recherche, par congEnitale de hanches, les accouchements par le si~ge,
un mouvement de piston ant&opostErieur, un ddplace- le genu recurvatum, le torticolis, ainsi que certaines ano-
ment de la t&e fEmorale par rapport 5_la cavitE acEtabu- malies s&~res des pieds (tableau II).
laire. Cette mEthode est plus delicate, mais aussi beau- Le ~ bassin asymEtrique congenital ~>correspond 5_une
coup plus riche d'enseignement (fig 2). asym&rie d'abduction des hanches. D'un c6td, l'abduc-
U n <~craquement >>de hanches frEquemment retrou- tion de hanches est limitEe ; de l'autre, il y a souvent une
vE n'a pas de valeur pathologique rEelle. impossibilitE d'adduction, voire une retraction en ab-
392 JOURNAL DE PE~DIATRIEET DE PUERICULTURE n ° 7 - ]996
4. duction lorsqu'on examine l'enfant 5 plat ventre avec les Tableau II. Crit~res de hanches E risque.
hanches en extension complete.
Antdcddent familial de lttxation congdnitale de hanche ten ne
retenanr que les diagnostics confirm& chez les ascendants er
dans la fratrie)
l' chographie de hanches Pr&entation du si~ge (accouchement par vole basse, cdsarienne
er version tardive)
Hie permet d'objectiver les structures cartilagineuses, la Ddformations &ocatrices : genu recurvarum, torticolis,
anomalies sdv~resdes pie&
capsule et les plans musculaires non visibles en radiolo-
Abduction limit& (inf&ieure ~ 60°)
gie c o n v e n t i o n n e l l e . Mais l ' & h o g r a p h i e r e q u i e r t
trois conditions indispensables : Abduction difficile (hypertonie des adducteurs)
- un mat&id performant, de prdfdrence une sonde ~ barrette, Abduction asym&rique (bassin asym&rique congdnital)
~ibalayage dlectronique de haute frdquence (7 ~ 10 MHz) ;
- un op&ateur exp&imentd dans cette technique et tr&s - enfin er surtout, une tr&s grande prudence dans Fin-
rigoureux ; terpr&ation des r&ultats qui doivent &re corrdl& a ceux
d ' u n examen orthopddique clinique.
La technique la plus couramment utilisde est celle de
Graf en coupe coronale externe qui reproduit l'aspect
,!!:i observd sur une radiographie conventionnelle (fig 3).
'~.'! ~ 9
Les dldments essentiels du diagnostic sont le degrd de
couverture de la t&e fdmorale cartilagineuse par le toit
" ~/S'.. 8 du cotyle ossifid et le ddveloppement lat&al et l'indinai-
son du labrum (partie cartilagineuse et fibrocartilagi-
neuse du cotyle).
•:~/ ',~ i Les facteurs essentiels ~t retenir pour l'interpr&ation
de l'dchographie sont :
N
4 ~q':> // - au moins 50 % de la t&e fdmorale dolt se situer en
dedans d'une verticale abaiss& de l'aile iliaque ;
- l'angle fait par le labrum avec la verticale ne doit pas
excdder 35 ° et celui-ci doit avoir une certaine longueur ;
C D E
Fig 3. I~chographie de hanche.
A. Schema d'~chographie normale (coupe frontale externe de Graf) ; 1 : aile iliaque ossifi~e ; 2 : toit de cotyle ; 3 : cartilage
en Y ; 4 : front d'ossification de la m~taphyse f~morale ; 5 : t~te f~morale cartilagineuse ; 6 : labrum ; 7 : t o i t du cotyle
cartilagineux ; 8 : p6richondre et p~rioste de I'aile iliaque ; 9 : fascia intermusculaire. B : Ligne de base (aile iliaque ossifi~e) ;
d/D : pourcentage de couverture de la t6te f~morale ; ~z : angle ac~tabulaire de Graf ; ~ : angle de la pente du labrum de
Graf. C. Hanche normale ; la t~te f6morale cartilagineuse est au fond du cotyle. D. Hanche instable. Lors de J'6tude
dynamique, noter la perturbation des rapports entre la t~te f 6 m o r a l e et le cotyle, t~rnoignant du d~placement de la t~te
f~morale. E. Hanche lux~e off la t~te f~morale apparaff en dehors du cotyle.
JOURNAL DE PEDIATRIE ET DE PUERICULTURE n° 7 - 1996 393
5. - l e s autres param~tres nous semblent introduire davan-
tage de causes d'erreur que de certitude.
L'dtude dynamique dchographique est indispensable
pour reproduire sous dcran les d6placements observds en
cas d'instabilitd de hanche. C'est dire la grande valeur
de l'dchographie lorsque le clinicien ne percevait qu'une
sensation douteuse.
Au terme de cette analyse, trois dventualitds sont pos- v--l-- .-- - - - { : ~ - - - v"
sibles :
- hanche parfaitement stable et bien couverte ;
- hanche luxde de mani~re indiscutable (le ddplacement
peut m~me ~tre quantifid sur l'dchographie) ;
- hanche douteuse. Ce peut etre une hanche dont le I
pourcentage de couverture de la t~te fdmorale est fi peine A i I B
50 %, une hanche dont le labrum est un peu trop soulevd Fig 4. Radiographic du bassin 6 4 mois : construction
lors du temps dynamique, une hanche qui prdsente un d'Ombredanne. A. ke noyau est dans le quadrant inf~ro-
aspect mal creusd du fond du cotyle. Ces hanches sus- interne (hanche normale). B. ke noyau est excentr~ et la
pectes sont contr61des cliniquement et dchographique- hanche est anormale (sublux~e) : 1 : talus ; 2 : cintre cervico-
obturateur, peu utilis~ darts les d~pistages de luxation cong~-
ment de mani~re r~pdt~e, et bdndficient d'une radiogra- nitale de hanche.
phie conventionnelle vers l'fige de 4 mois.
En conclusion, l'dchographie constitue une bonne
mdthode d'aide au ddpistage de la luxation congdnitale
de la hanche, mais elle n'est qu'un compldment de I'exa- situe au cours du 4 e tools, car le degrd de maturation
men clinique qu'elle ne dolt jamais remplacer. osseuse et la prdsence habituelle du noyau fdmoral faci-
Qui dchographier ? Certainement pas tousles enfants litent l'interprdtation.
mais ceux qui prdsentent des signes cliniques et/ou des Le clichd est pris de face en ddcubitus dorsal, sans
facteurs de risque (hanches 5_risque). rotation particuli~re, les fdmurs en position neutre, les
Quand dchographier ? Avant la fin du 1e~mois, envi- rotules au zdnith. Les couples dcran-film actuels permet-
ron darts ta 4 ~ semaine de vie, parce que le traitement tent d'obtenir des irradiations tout ~ fait acceptables.
effectud avant cette date est plus simple, plus efflcace et Un dichd bien centr~ se caractdrise par la projection de
que nombre d'anomalies ddpistdes 5_la pdriode ndona- l'extrdmitd infdrieure du sacrum sur la ligne des cartilages
tale vont s'amender spontandment. en Y, l'extrdmitd supdro-externe du pubis et l'ischion se
Quels sont les rdsultats obtenus ? Schdmatiquement, superposant 5- distance de t'ilion.
90 % des hanches paraissen~ normales d~s le premier De face stricte, les dimensions des ailes iliaques et les
examen. Huit ~ 9 % sont considdrdes comme douteuses trous obturateurs sont identiques et l'axe mddian du
et justifient une surveillance clinique orthopddique et sacrum se prolonge au milieu de la symphyse pubienne.
dchographique. Eniqn, moins de 1 % des cas refl~tent Le petit trochanter ne dolt pas etre trop visible, ce qui
une pathologie de la sdrie luxation ou subluxation. tdmoignerait d'une rotation externe du fdmur. L'ano-
malie la plus frdquente (une l~g~re r~troversion) ne mo-
difie gu~re l'interpr~tation du clichd. Pour interpreter
une radiographie du bassin, on utilise habituellement
diffdrents types de crit~res.
Le dichd fondamental est l a radiographie de face du
bassin. Cependant, tout le monde s'accorde ~t l'heure
crit~re de certitude
actuelle pour reconnaitre l'inutilitd du clichd de bassin
systdmatique chez le nouveau-nd, car l'essentiel des
composantes de la hanche 5- cet R e est cartilagineux. Le seul crit~re de certitude est la position du noyau fd-
L'dtude du centrage fdmoral est difficile, le ddplacement moral qui dolt se situer dans le cadran infdro-interne de
pouvant se faire uniquement vers l'arri~re. Ce clichd est la construction d'Ombredarme (fig 4) ; cependant, ce
simplement justifid en cas d'anomalie clinique patente point d'ossification n'est prdsent que chez deux tiers des
comme base de rdfdrence. filles et un tiers des garqons. D'ailleurs, d'autres difficul-
La date retenue par la plupart des dquipes pour drive- tds existent : un noyan volumineux qui vient empi~ter
lopper l'aide au diagnostic de la luxation de hanche se ldgSrement sur la ligne verticale de la construction, un
394. JOURNAL DE PEDIATRIE ET DE PUERICULTURE n ° 7 - 1996
6. noyau dont l'ossification se fait seulement sur la partie Tableau III. Langage en abduction ou culotte d'abduction.
externe qui peut faire croire, ~itort, h une excentration. Conseils aux parents.
En fait, dans l'immense majoritd des cas, s'il n'existe Ne pas souleverle bdbd par les pieds (manoeuvre~ihaut risque de
pas d'anomalie d'incidence flagrante, la position du rduxation car die entralne une rotation exteme des fdmurs)
point fdmoral permet de trancher aisdment. La bonne techniqueconsiste ~tsouleverles fessesdu bdbd, cuisses
toujours dcartdesen abduction pour faireles soins du sibge
Ne pas utiliserde grenouill~re,ne jamais forcerpour enfilerun
v&ement. Prdf&erdes v&ementsamples et trop grands
¢rit~res d'alarme
Quand on donne le biberon, asseoirle bdbd~tcalifourchonsur
une crosse
L'aspect du bord infdrieur de l'ilion malgrd l'dpaisseur Ne pas faire dormir le bdbd sur le c6td
du cartilage ~icet endroit est un excellent reflet de l'em- Dam lespremiersjoursde vie : deux personnes sont ndcessaires
pour < changer~ l'enfant, aaqnd'dviterune rdttxation : l'une
<
preinte faite par la t&e fdmorale. Ainsi un bord inf&ieur soul&rele bassin par une main placde sous les fesseset veillean
concave bien condensd est tout fi fair rassurant. En re- maintien des cuissesdcartdespendant que la secondepersonne
vanche, l'absence de concavitd, voire une convexitd avec nettole.
un talus fuyant, reprdsentent des crit&res d'alarme.
principe th~rapeutique
crit~res al~atoires
Les hanches instables ndcessitent un traitement postural
Ii faut considdrer comme crithres aldatoires sans grande en abduction-flexion : l'appareillage dolt assurer une
fiabilitd : la mesure des angles ac&abulaires, les rephres posture ~ la fois permanente pour dviter une reluxation,
d'Hilgenreiner (h, d) et la rupture du cintre cervico- et suffisamment stricte pour soustraire la paroi post&o-
obturateur. Trop de faux diagnostics positifs ont dtd sup&ieure du cotyle des pressions nocives de la t&e fdmo-
port& sur les simples &udes de l'angle ac&abulaire. rale. En outre, il ne dolt pas &re trop rigide sous peine
Celui-ci varie considdrablement avec la moindre ano- de risquer d'entralner une ostdochondrite postrdduction-
malie de l'incidence ; la fourchette de normalitd est tr~s nelle (v&itable catastrophe orthopddique pour la hanche).
large et ce crit~re h titre isold ne dolt plus &re retenu. Pour Ces raisons, le langeage avec deux couches (in-
Cependant, ~ titre comparatif, en cas de pathologie uni- suffisant), de m8me que les culottes baleindes (m&hode
lat&ale, la mesure de l'angle ac&abulaire prend toute sa trop rigide), doivent &re abandonnds. Sont pr&onis&
valeur, surtout si la diff&ence angulaire est sup&ieure le langeage strict en H, les culottes d'abduction non
5 ° par rapport au c6td sain et si le clichd est technique- baleindes et le harnais de Pavlik. De toute faqon, la sta-
ment correct. bilisation d'une hanche, quelle que soit la m&hode, est
Au terme de l'&ude radiologique, trois &entualit& un acte de th&apeutique orthopddique et n&essite le
sont possibles : recours aux spdcialistes de cette discipline.
Le langeage en abduction (en H) convient particuliS-
- les hanches sont radiologiquement normales compte
rement bien aux nouveau-n& ; dans les premiers jours,
tenu des diff&ents crithres ;
il n&essite deux personnes pour sa mise en place cor-
- le diagnostic de luxation est indiscutable : le noyau recte ainsi qu'une diminution du nombre des changes
fdmoral se projette dans Fun des cadrans externes, la pour &iter une fausse manoeuvre ou de nouvetles luxa-
ligne m&aphysaire intern e coupe le cotyle en dehors de tions. Au bout de quelques jours, la mire pourra elle-
son milieu ou passe meme h l'ext&ieur. Le bord infdrieur m~me langer son enfant et augmenter la frdquence des
de l'ilion est fuyant, voire convexe ; dans ces cas, le diag- changes en prenant certaines prdcautions (tableau III).
nostic ne pose gu~re de problhme, contrairement au La culotte d'abduction peut dgalement &re utilis& chez
troisihme groupe ; le nouveau-nd ou dans les premiers mois de la vie ~i la
- les hanches limites : ce groupe correspond ~ides han- condition qu'il s'agisse d'une culotte non balein&. Pour
ches en position limite, off la position du noyau est les hanches instables, les mSmes pr&autions que pour le
douteuse, oh le bord inf&ieur de l'ilion n'a pas sa con- langeage en abduction en H doivent &re appliqu&s.
cavit~ et oh le talus est dmoussd. Une fois ~liminde une Le harnais de Pavli/e est un appareil ldger mais d'utili-
erreur lide ~t une technique insuffisante, il importe de sation tr&s ddlicate qui est volontiers utilisd chez le nour-
refaire un examen clinique minutieux et &entuellement risson entre 2 et 6 mois. Le recentrage de la hanche n'est
de contr61er le clichd de bassin quelques semaines plus tard. pas toujours facile ~tobtenir et le maintien de la stabilitd
JOURNAL DE PEDIATRIE ET DE PUERICULTURE n° 7 - 1996 395
7. Tableau IV. Harnais de Pavlik. Conseils aux parents. On ne dolt plus traiter un enfant par un syst~me d'ab-
duction sur un doute diagnostique, ni sur !'existence
Outre les consignesdonn~espour le langeageen abduction, qui
sont dgalementvalablespour le harnais de Pavlik : d'un ddfaut mineur, car toutes les m&hodes de traite-
< Toilette de chat > : les parents effectuentla toilette membre par
~ ~ ment, y compris le langeage en abduction, peuvent en-
membre en ne retirant qu'une sangle~ila lois trainer une complication tr~s grave : l'ostdochondrite
Quand on prend le bdbd dans les bras, il ne faut pas serrer ses postrdductionnelle. I1 est donc toujours pr~f&able d'at-
jambes c0ntre sol, mais les laisserbien &artdes tendre et de procdder 5 un nouvel examen, et de ne
Le rdglagedes sanglesest pr&isd par le chirurgienorthopddiste. d&ider un traitement en abduction qu'en fonction de
La ceinture est rdgldepar la m~reet ne dolt jamais ~tre trop serrde crit~res de certitude diagnostique.
La peau du bdbd dolt &re surveiltdecar die risque d'&re bless&
au ddbut par les sanglescrop neuves
conclusion
de la hanche est parfois difficile car la souplesse des sangles
permet fi certains enfants de faire des mouvements qui
aboutissent ~tune reluxation de leur hanche. Des consignes On peut donc dire que le ddpistage actuel de la luxation
congdnitale de la hanche repose sur les trois dlfiments
particuli~res doivent &re donndes ~ila famille (tableau IV).
suivants : la rdp&ition des examens cliniques de lap&
riode ndonatale et dans les premiers mois de vie ; l'dcho-
indication th rapeutique graphie en cas de hanche ~irisque chez le nouveau-nd et
le petit nourrisson, h condition que cet examen soit rda-
lisd avec une fiabilitd suffisante ; la radiographie du
Le traitement n'est pas standard car, en fonction des
4 ~mois pour les hanches h risques dont le probl~me n'a
signes cliniques et des dventuels examens compld-
pu &re rdgld par l'&hographie.
mentaires, 1'attitude th&apeutique peut et dolt &re mo-
dul&. I1 n'y a pas de traitement univoque de la luxation
En cas de hanche luxde rdductible chez le nouveau-hal, congdnitale de hanche chez le nouveau-nd. Une attitude
l'indication habituelle est le langeage strict en abduction th&apeutique logique dolt &re instaurde pour prendre
en H, le moins de risque possible : ne traiter que les enfants dont
En cas de hanche luxable (situation frdquente), le trai- l'anomalie de hanche n'est pas susceptible de gu&ir
tement n'est pas indispensable en premiere intention spontan6ment.
car beaucoup de hanches luxables se stabilisent sponta-
ndment, I1 est donc conseilld une surveillance clinique,
compldtde d'un examen dchographique ~l la fin de la r f rences
4~ semaine, A cet age, si i'dvolution est favorable, la sur-
veillance sera poursuivie avec une radiographie vers le
4e mois, Si, e n revanche, l'instabilitd persiste ou si le 1 Faure C. La luxation cong6nitale de la hanche, son
d6pistage : quand ? comment ? pour qui ? J Radial
d~placement de la t&e fdmorale sur l'dchographie reste 1990;71:17]-3
net, i! faudra engager un traitement soit par langeage en 2 Kalifa Get al. Appart de I'&hographie dans le d~pis-
abduction, soit plut6t par harnais d e Pavlik. rage et I'aide au diagnostic de la luxation cong~nitale
Encasde hanchedysplas~que~ c est,a-&re sans mstabfllte de hanche. Rev Image M6d 1991;3:93-7
• 0 , • ° ~
maia avec des signes echographlques de dysplasm, 1 att,tude
.
3 Seringe R. Dysplasies et luxatians cong6nitales de
la plus logique est la surveillance avec nouvel examen clini- hanche. Encyd M6d Chir (Paris : Editions Techniques).
Appareil Iocomateur, 14-324-A-10-4,1987:32 p
que et: nouvege dchographie quelques semaines plus tard.
396 JOURNAL DE PEDIATRIE ET DE PU~RICULTURE n ° 7 - 1996