enpaK, une organisation haïtienne non-gouvernementale, de développement basée sur les droits humains, a supporté la participation de Jefferson Belizaire a la 1ere édition du Parlement Francophone des Jeunes des Amériques. Cette activité s’accorde avec le programme Gouvernance et Citoyenneté de enpaK.
La démocratie est-elle le meilleur régime ? Actualités d'une question ancienne.
PARLEMENT FRANCOPHONE DES JEUNES DES AMÉRIQUES
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PARLEMENT FRANCOPHONE DES JEUNES DES AMÉRIQUES
La Démocratie, la Politique et la Gouvernance au cœur d’une simulation parlementaire.
Toronto, 5-10 août 2014
Du 5 au 10 août 2014 s’est déroulé à
Toronto, le premier Parlement
Francophone des Jeunes des Amériques
(PFJA) autour du thème : Penser la
Politique autrement, c’est l’affaire de
tous. Environ une centaine de jeunes
venant de différentes contrées du
continent américain ont pris part à cette
activité qui s’est déroulée à l’Assemblée
Législative de l’Ontario, et dans les
résidences de l’Université Ryerson. Le
PFJA s’est voulu une opportunité offerte
à ces jeunes des Amériques de vivre
l’expérience parlementaire et les interrelations avec les citoyens et les médias. D’où la répartition
de ce grand événement en trois volets: volet parlementaire, volet média et volet de la
Participation Citoyenne.
La Démocratie, la Gouvernance, l’Éthique, la Parité en Politique, entre autres, ont été au cœur de
ce grand événement. Ces thèmes, débattus en conférence ou en ateliers de travail, servaient de
principes fondamentaux lors de la simulation parlementaire, des séances en assemblée, en
passant par les travaux en commission, jusqu’aux délibérations pour le vote des projets de loi. En
effet, trois projets de loi ont été votés lors de la première session en chambre. Il s’agit des projets
A- 1 portant sur l’Instauration d’une Cyberdémocratie Directe dans les Amériques ; A-2
permettant l’Adoption d’une Langue Officielle Commune à l’ensemble des Amériques ; A-3
concernant le Commerce des Armes à Feu sur le Territoire des Amériques.
Les organisateurs ont fait choix du parlement de l’Ontario comme modèle pour cette simulation
partisane, n’arguant aucunement l’imposition de ceci comme parlement-type pour les
Amériques. Partisane, car chaque député s’est vu attribué une ligne de partie. Pour simuler ce
parlement, trois partis ont été constitués : Union Démocratique Panaméricaine (UDP, parti au
pouvoir, social-démocratie), le Parti CAFE (Première Opposition Officielle, libéralisme), et le
Parti Hippocampe (2e
opposition, écologique). Chaque parti était porteur d’un projet de loi, et
chaque projet de loi était l’objet de discussion dans une commission parlementaire. Les travaux
en commission ont duré deux journées, jeudi 7 et vendredi 8 août 2014. Chaque commission
comportait un ensemble de députés, un président et un secrétaire travaillant sur un projet de loi
spécifique pour apporter les amendements nécessaires, devant peaufiner les projets de loi.
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Les projets de loi A-1, A-2 et A-3 ont
été respectivement portés en chambre
par UDP, CAFE et HIPPOCAMPE.
Pour le volet parlementaire, les jeunes
ont suivi des sessions d’orientation
sur les règles et les procédures
parlementaires en chambre et en
commission, et sur les techniques de
prises de parole ; ceux du volet média
ont eu des sessions d’orientation sur
la réalisation, le tournage et le montage, alors que ceux du volet de la participation citoyenne a
eu des sessions sur les concepts d’idéologie et de valeur.
Aucun pays n’a de leçons de démocratie à donner
La Démocratie au XXIe
siècle : héritage et/ou projet a été le thème débattu lors de la conférence
d’ouverture. Dans son intervention, le diplomate, écrivain et universitaire Jean-Louis Roy a
songé à rappeler que la démocratie comme les droits de l’homme constitue une aventure/une
recherche commune. Il est clair que cette façon de gouverner reste un héritage, sans toutefois
perdurer dans une stagnation. Elle évolue sous ses diverses formes, ses diverses manifestations :
multiples formes constitutionnelles, multiples formes institutionnelles, multiples formes
électorales, multiples choix sur la durée du mandat des élus, entre autres. Une démocratie sous
ses diverses formes qui évolue à l’ère numérique, et que celle-ci influence considérablement les
gouvernements dans leurs façons de diriger. Une démocratie qui évolue aussi à l’ère de nouvelles
idées économiques, de nouvelles réflexions sur l’avenir du globe terrestre, et de diverses formes
de répartition de la richesse. Voilà un tout qui a un impact sur cette façon de gouverner, et
laquelle totalité engendre la question suivante : Quelle gouvernance pour cette totalité ? Voilà
qui a amené le professeur à conclure qu’il n’y a pas de gouvernance-type. Il a été dit que la
démocratie reste le modèle pour le respect des droits fondamentaux et la garantie de la paix dans
le monde, mais ne peut être appliquée de la même façon dans tous les pays. Elle est une
aventure, et « aucun pays n’a de leçons de démocratie à donner à un autre ».
Les médias sociaux et la vie d’un parlementaire : Qui est le gagnant ?
À la première édition du Parlement Francophone des Jeunes des Amériques, il était aussi
question de statuer sur des outils qui influencent grandement la vie d’un parlementaire : les
médias sociaux. À cet effet, une séance de travail conjointe avec l’Assemblée Parlementaire de la
Francophonie (APF-Région Amérique) a eu lieu pour discuter des expériences de nos différents
parlementaires issus des Parlements de l’Amérique. Les questions liées à la contribution des
médias sociaux pour appuyer un mode de communication plus démocratique, pour briser les
barrières entre les électeurs et les politiciens, pour influencer les politiciens et les citoyens ont été
abordées lors de cette séance de travail conjointe. À partir des témoignages, il a été précisé que
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les médias sociaux ne peuvent pas remplacer le contact humain, la chaleur humaine qui se
dégagent quand les électeurs et les politiciens se rencontrent, mais facilitent ce rapprochement,
ou augmentent la quantité de gens à être informés par les politiciens. C’est également un moyen
d’influence réciproque que les politiciens et les citoyens utilisent. Le rapport devient gagnant-
gagnant, en ce sens que les citoyens ont un moyen d’influencer les politiciens dans le vote
et l’adoption des politiques, et les politiciens, eux, consultent les citoyens et les influencent lors
des joutes électorales, ou pour se faire appuyer par des groupes de pression pour adopter les
politiques.
Dans cette séance conjointe avec les parlementaires de l’APF, la vie d’un parlementaire a été vue
comme une vie engagée, une grande responsabilité. C’est la vie de quelqu’un qui veut changer
quelque chose pour son pays, qui s’engage à contrôler le gouvernement, et qui contribue à la
construction de la démocratie.
La recherche du NOUS dans une société plurielle passe par la Bonne Gouvernance et la
Participation Citoyenne.
Un panel de discussion a eu lieu autour du thème Éthique et Gouvernance. François Boileau
(Avocat, commissaire aux services en français de l’Ontario), Tasha Kheiriddin (avocate,
journaliste) et Benoit Pelletier (Avocat, professeur, ex-ministre) sont trois personnalités de la vie
politique canadienne qui sont intervenus à ce sujet. La Gouvernance est le fait de diriger un Etat.
Et quand la légitimité politique, la décentralisation, la participation citoyenne sont de mise, l’on
parlera de bonne gouvernance, et donc de démocratie. La participation citoyenne fait appel à la
question de responsabilité, d’éthique qui reste une façon de se comporter dans un Etat. Comment
les citoyens doivent se comporter par rapport à l’Etat, et vice-versa ? Comment doivent-ils se
comporter vis-à-vis d’eux-mêmes ? Comment les médias s’assurent que les journalistes
respectent l’éthique professionnelle dans la divulgation des informations, que ce soient dans les
médias traditionnels ou dans les médias sociaux ? Des questions qui renvoient à la notion
d’éthique. Tout ceci n’est que la manifestation de la volonté à rechercher le bien commun, et le
vivre-ensemble dans une société marquée par la pluralité/la diversité. D’où la recherche du
NOUS à travers la diversité.
Gouvernance implique Responsabilisation. Chacun a son rôle à jouer dans l’atteinte des objectifs
du projet sociétal. Le gouvernement, le parlement, les médias et journalistes, les citoyens, chacun
de ces acteurs a son rôle à jouer dans cette quête du vivre-ensemble. Gouvernance implique
également Dialogue entre les différents acteurs. Lequel dialogue est beaucoup plus nécessaire
entre les gouvernants du monde dans le contexte de la mondialisation pour discuter des grands
défis auxquels fait face le monde.
Tout ceci, dans un esprit d’inclusion, en offrant les mêmes opportunités et les mêmes conditions
à tous et à toutes. Car la politique concerne les hommes et les femmes. L’exercice de la politique
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doit avoir pour fondement le Droit (les lois), et les mouvements politiques pour augmenter
l’égalité dans la participation active. Les différents partenaires : local, national, international -
doivent œuvrer pour encourager la parité dans la politique, un élément de la Bonne Gouvernance.
Somme toute ces considérations, la PFJA a été, entre autres un cours de Droit International, de
Relations Internationales, pour reprendre les mots d’un participant du Nouveau-Brunswick.
Beaucoup de jeunes ont vécu la simulation parlementaire dans un système qui n’est pas le leur ;
la majorité a pu comprendre les contraintes de cette procédure, le rôle et le poids de l’opposition
et du gouvernement. Par rapport à la ligne de parti, en tant que parlementaire, l’expérience a été
enrichissante en ce sens que l’on a appris que les conflits peuvent survenir quand les valeurs et
principes personnels pourraient ne pas concorder avec la ligne de parti. Les conflits forcent
l’ouverture à la différence, donnent accès aux autres opinions, à la diversité, d’où la base de la
démocratie.
Il a été question également d’utiliser les meilleures armes pour gérer les conflits. Ces armes sont
entre autres, le dialogue, la tolérance, une éducation à la culture du compromis et du consensus,
les négociations. Donc, l’arme de la dialectique doit être priorisée.
Les rapports interdépendants entre les politiciens, les citoyens, les médias doivent être maintenus
pour un dialogue fructueux et bénéfique à la société toute entière. En politique, l’on doit toujours
avoir la mentalité de gagnant même quand un projet à une période déterminée est défait. En tant
que parlementaire au PFJA, l’on a appris que les victoires peuvent prendre différentes formes :
victoire médiatique, victoire législative, victoire dans l’opinion publique. Et la meilleure reste la
combinaison de ces trois qui devrait être profitable à tous les acteurs de la vie sociétale.
La Francophonie, l’élément
rassembleur au PFJA
Le Parlement Francophone des
Jeunes des Amériques a été aussi
une plate-forme où la langue
française a été la langue de
Communication de tous les
participants. Le PFJA s’est voulu
une opportunité pour rehausser la
langue française et la
francophonie dans les Amériques.
Nombreuses sont les régions des
Amériques où la communauté
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francophone est minoritaire, et donc n’a pas une place de choix dans les milieux où les grandes
décisions se font valoir, et ce même dans certains pays soi-disant, bilingues avec le Français
comme langue officielle. Ce fut une opportunité de discuter des grands enjeux comme le
bilinguisme, la question de l’identité francophone entre autres, et de poser les jalons pour qu’ils
ne constituent pas un handicap à la Francophonie.
L’unification du continent américain a été l’idée maitresse de cette première édition du
Parlement Francophone des Jeunes des Amériques. D’où le rêve d’un nouveau pays, les
Amériques, d’une nouvelle langue et d’une nouvelle monnaie, La langue et monnaie Néo-
américaines, ont marqué les discussions, les débats tant en commission parlementaire qu’en
chambre lors des délibérations.
Des discussions qui ne vont pas se limiter au PFJA. Elles se poursuivent sur la page Facebook du
groupe qui constitue une plate-forme où tous les participants peuvent continuer à échanger et
interagir sur les thèmes débattus lors l’événement à Toronto. Également, le portail du Centre de
la Francophonie des Amériques, où je suis inscrit comme membre, constitue également un lieu
de partage entre tous ceux qui s’intéressent à la question de la Francophonie. Nouvelle, activité
des membres, entre autres peuvent être partagées sur le portail.
enpaK, une organisation haïtienne non-gouvernementale, de développement basée sur les droits
humains, a supporté ma participation à cette première édition du Parlement Francophone des
Jeunes des Amériques. Une activité qui s’accorde avec son programme Gouvernance et
Citoyenneté.
Jefferson BELIZAIRE,
Député du Venezuela