2. Dédié à un sport dans lequel la tradition n’est pas un vain mot,
le Webzine Up and Under se prête bien volontiers à celle des
vœux de nouvelle année. L’équipe des blogueurs rugby, de tous
les rugbys, vous présente donc les siens et vous souhaite le
meilleur pour ce millésime 2015.
D’évidence, il est difficile de faire preuve d’optimisme après
la tragédie qui a frappé notre pays durant quelques jours de
janvier. Des jours qui resteront marqués d’une pierre noire dans
notre mémoire collective. Meurtrie dans sa chair et ses idéaux,
la France s’est mobilisée comme jamais pour témoigner son
refus du fanatisme et sa sympathie envers les dix-sept victimes
des attentats odieux perpétrés à Paris et sa proche banlieue.
Naturellement, le monde du rugby a participé à cet élan de
solidarité nationale, avec des minutes de silences poignantes et
des Marseillaises spontanées d’une grande intensité.
Alors, c’est vrai, reprendre le chemin des stades pour goûter
aux plaisirs superficiels du ballon ovale apparaît toujours
nécessairement dérisoire. Mais c’est aussi l’affirmation que la
vie continue, avec nos illusions et nos croyances les plus futiles
qui sont, selon Honoré de Balzac, ce qu’il y a de plus beau et de
plus respectable.
Des croyances, voire des illusions, nul doute que les supporters
du XV de France en nourrissent à l’orée d’une année de Coupe
du monde qui débute dès le mois de février. Le Tournoi des six
nations se présente en effet avec des allures de galop d’essai
grandeur nature pour les Tricolores. Philippe Saint-André et
son cornac, Serge Blanco, n’ont plus que huit petits mois pour
préparer une compétition promise une fois de plus à d’autres
nations. Alors que les rivaux anglais, of course, et irlandais
montent en puissance, les Français continuent de chercher
la formule magique. Et dire que les tricolores se rendront
précisément chez eux dans quelques semaines. Pas de quoi
nourrir des espoirs démesurés de résultat pour PSA qui
pourrait bien devenir le premier sélectionneur depuis Daniel
Dubroca à terminer un mandat sans remporter le moindre
Tournoi. Et encore Dubroca n’a-t-il exercé son magistère que
durant deux ans (1990-1991).
Avec le pragmatisme qu’on leur envie, nos voisins Anglais
préparent leur campagne hivernale de manière méthodique,
sans s’embarrasser de questions de nationalité des
sélectionnés, n’hésitant pas à débaucher les meilleurs
treizistes. Seule question de principe : la territorialité. Il faut
jouer en Angleterre pour être sélectionné. Mais comme l’a
noté Oscar Wilde (qui n’aimait pas le rugby), appuyez-vous sur
les principes, ils finissent toujours par céder. Aussi le fringant
Steffon Armitage pourrait-il retrouver le maillot frappé de la
Rose malgré son infidélité toulonnaise…
De la France, de l’Angleterre, il en sera bien sûr question dans
ce onzième numéro de Up and Under. Et de bien d’autres
choses.
Car en 2015 comme l’année passée, votre Webzine rugby
conservera sa ligne de conduite : vous présenter le rugby dans
son universalité et sa diversité.
Bonne lecture !
Antoine Renvoiaux22.fr
Illusions et croyances
3. Voila l'été !
Le billet de notre parrain
david arrieta
3
Nous y sommes... ou presque. Le 18
septembre prochain débute la Coupe du
Monde. Nos bleus vont entamer cette
semaine la préparation de l'événement
au sortir d'une saison qui les aura vus
souffler l'effroi et le show, de cette
tournée automnale mitigée à ce Tournoi
des 6 Nations tout en maîtrise (quatre
victoires faciles et une seule défaite au
Stade de France contre l'Italie). Et comme
dirait Philippe Saint-André :
- On va enfin sortir le casque à pointe et
se préparer au très très haut niveau.
Ce dernier Tournoi nous aura donc
apporté toutes les certitudes que l'on
croyait définitivement perdues dans
les annales ou autres livres sur les
fondamentaux du "rubi". Une mêlée
conquérante, une touche royale, une
charnière qui ne grince plus mais aussi
et surtout un jeu de ligne que même Dédé
Boni, il a dit du bien.
On sera prêts pour la revanche contre les
italiens le 19 septembre prochain. Ces
italiens qui n'auront jamais aussi vite
progressé depuis que Jacques Brunel a
fait appel à Fabien Galthié pour un retour
enchanteur du jeu "à la columérine" avec
son paquet d'avant d'allumettes et des 3/4
incisifs et inspirés que les moins de
20 ans ne peuvent pas connaitre.
Entre temps, Toulon a conservé "sa"
Coupe d'Europe avec 3 essais en finale
du néo-castrais David Smith (il a accepté
de jouer en ProD2, chapeau l'artiste),
le RM92 a enfin décroché le titre de
Champion de France grâce à un drop à
la dernière seconde du troisième choix
Sexton (il avait remplacé Dambielle à
73ème
qui lui-même avait remplacé Goosen
à 61ème
), Rougerie et Harinordoqui ont
resigné dans leurs clubs respectifs (cœur
sur vous), Paul Goze a perdu deux kilos
que Serge Blanco a retrouvé ou l'inverse,
Jake White a donné le coup d'envoi de
Montauban-Massy, Bénezech s'est fait
poser un appareil dentaire suite à des
problèmes de mâchoires et le Biarritz
Olympique est remonté en Top14.
Je vous laisse décider du destin de
l'Aviron Bayonnais.
C'est l'été, il fait chaud, il fait beau et le
soleil brille... dans 75 jours, c'est la Coupe
du Monde. La vie est belle, la vie, c'est le
sport et le sport... (Éric Bayle ou presque)
Voilà, j'avais pas spécialement envie de
vous parler du mois de Janvier. Pas la
peine de vous faire un dessin, vous savez
pourquoi...
David Arrieta
Photo : Adidas
Voila l'été!
5. 5
Sur les terrains de Top14 comme dans
d’autres enceintes sportives, les minutes
de silence comme les applaudissements
en mémoire de ceux qui sont morts pour
idées ou simplement pour être nés juifs,
ont montré que la France de Voltaire, de
Hugo ou de Heddi Kaddour ne courbera
jamais l’échine devant ceux qui voudraient
la soumettre et la priver de ses valeurs.
On peut espérer, qui sait, que de ces
attentats odieux sortira une France plus
unie, plus consciente de sa chance d’être
une démocratie, plus vigilante aussi
devant les dangers qui menacent les
libertés qu’on croit à tort définitivement
acquises. Une France consciente, enfin,
qu’il reste beaucoup à faire pour donner
tout son sens à la belle idée du « vivre
ensemble ».
Les équipes du Top14 liées dans un même
élan de solidarité, le public, magnifique
de dignité, ont fait honneur à une certaine
idée de la France, une idée éclairée et
fraternelle.
Les matchs disputés le soir de la prise
d’otages de la porte de Vincennes,
et le lendemain ont été, comme à
l’accoutumée, de qualité hétérogène.
Le Stade Français continue de tracer sa
route vers les demies, quand Castres
affiche toujours la même inconsistance
loin de ses bases. Toulon, devant le Racing
Métro, a démontré que l’air de la Rade,
son soleil aussi, lui donnaient des ailes.
Clermont, face à Brive, a confirmé ses
excellentes dispositions du moment, avec
un Napolioni Nalaga dont les deux essais
tendent à prouver aux dubitatifs que son
attachement au maillot jaune-et-bleu
reste intact malgré son départ prochain
pour le RCT.
L’UBB regrettera peut-être de n’avoir pas
enlevé le point de bonus offensif contre
Grenoble, mais reste clairement un
outsider sérieux pour les barrages, et plus
si affinités, quand on sait que les demi-
finales se disputeront à Bordeaux.
Toulouse grince toujours, et Jake White
sait désormais placer Oyonnax sur une
carte de France. Bayonne retombe en
mode « lutte pour le maintien », lutte
qui concernera également Lyon et La
Rochelle.
La vie continue, donc.
Et le rugby aussi.
La vie continue…
le rugby aussi
A l’aune des événements tragiques qui ont frappé la France, il
peut paraître assez dérisoire d’écrire sur le rugby. Pourtant,
la vie doit continuer, même si l’infinie tristesse éprouvée pour
les victimes des attentats et leurs familles ne disparaîtra pas
de sitôt, ni la colère qu’on ressent à l’égard des fanatiques qui
tuent au nom d’une religion à laquelle ils n’ont rien compris.
Photo : Getty Images
Antoine @renvoiaux22
6. 6
La 15ème
journée de Top14 n’a pas
franchement brillé par l’intérêt de
ses matchs, il est vrai disputés dans
des conditions climatiques souvent
compliquées.
Si la confrontation entre le leader
Clermontois et le Stade Toulousain a
offert un spectacle de bonne facture, tout
comme, dans une moindre mesure, la
rencontre entre Montpellier et Toulon, on
ne peut pas dire que les autres matchs
aient suscité l’enthousiasme des foules.
A défaut d’enthousiasme, ils auront
néanmoins – une fois encore – déchaîné
les passions autour de la personne de
l’arbitre.
Ce week-end comme mes précédents,
les réseaux sociaux ont vu fleurir les
qualificatifs peu avantageux pour résumer
la prestation de plusieurs représentants
du corps arbitral. La décision la plus
décriée a sans nul doute concerné
l’expulsion de l’ouvreur parisien, Morne
Steyn, lors de LOU – Stade Français.
Mais au vrai, pas un match n’a échappé
aux critiques certaines allant jusqu’à
parler « d’arbitrage maison ». Et les
réseaux sociaux ne sont pas les seuls
canaux d’expression de l’exaspération
populaire.
La presse à feuilles jaunes prête
régulièrement ses colonnes à des lecteurs
outrés par le comportement des hommes
au sifflet.
Il faut se faire une raison. A l’heure des
ralentis multiples et systématiques, des
« super loupes », « palettes » et autres «
refs cams », les actions sont décortiquées
comme jamais et la moindre situation
litigieuse donne lieu à des discussions
sans fin sur l’adéquation de la sanction
à l’acte, sans même parler de sa
pertinence.
Tel arbitre sera contesté pour avoir
demandé la vidéo, tel autre pour n’y
avoir pas eu recours. La même équipe,
victorieuse un jour, sera accusée par
les supporters adverses d’être favorisée
par l’arbitrage, puis, défaite la semaine
suivante, verra les siens dénoncer un
complot du corps arbitral.
L’arbitre,
humain trop humain
‘‘
C’est désormais
le règne du
« tout et son
contraire »
7. 7
Si la critique est nécessaire pour
avancer, son caractère systématique
illustre ce qu’est devenu le rugby : un
sport de moins en moins « à part »
en ce domaine. La recrudescence des
discussions sur le terrain et celle des
simulations témoignent de la perte
d’autorité du corps arbitral, alors que
le dispositif de supervision des arbitres,
qui peut les conduire à les sanctionner,
n’est aucunement reconnu comme apte
à réguler efficacement le travail des
directeurs de jeu.
Chargé d’appliquer des règles
éminemment complexes (on pourrait
même parler, pour certaines
d’entre-elles de règles inapplicables
concrètement, à l’image de celles
régissant les mêlées spontanées), dans
un contexte de plus en plus difficile
(temps de jeu plus longs, rythme plus
élevé, matchs serrés), l’arbitre se
voit sommé de respecter l’impératif
catégorique du « zéro défaut », quand,
dans le même temps, on accepte que les
joueurs produisent des performances
très en deçà du niveau professionnel.
Un deux-contre-un raté sera blâmé, un
talonnage à la main non détecté vaudra
à l’oublieux arbitre un aller simple vers
les Gémonies délivré par les supporters
qui s’érigent sur Internet comme les
vengeurs de quelque honneur bafoué.
Toutes les critiques ne sont pourtant pas
inopportunes. La professionnalisation
de l’arbitrage doit se poursuivre, afin
de permettre aux intéressés de se
consacrer entièrement à un métier
devenu aussi exigeant que celui de
joueur pro.
Ensuite, il paraît naturel d’exiger des
arbitres de tendre vers une cohérence
rigoureuse dans leurs décisions. C’est
le point le plus délicat alors que le
corpus réglementaire laisse place,
contrairement aux idées reçues, à une
marge d’interprétation assez large au
directeur de jeu.
Au-delà, la cohérence générale de
l’arbitrage, qui voudrait qu’on arbitre
de la même façon sur l’ensemble de
terrains, semble assez utopique, même
si des directives sont effectivement
données pour assurer autant que
possible l’homogénéité des coups de
sifflet. C’est en insistant sur le travail
de cohérence de leurs décisions que
les arbitres pourront faire taire les
accusations d’arbitrage maison.
Avant de conspuer un arbitre ou de
l’accuser de mille maux, n’oublions pas
qu’il est aussi sensible que les joueurs
à l’environnement dans lequel il évolue.
Pour lui aussi, humain trop humain, les
réactions d’un public hostile et le plus
souvent partial, ou le comportement
des joueurs à son égard auront des
conséquences sur ses décisions. Non
pas qu’ils le pousseront à complaire
à l’assistance ou à désavantager une
équipe qui lui déplairait, mais elles
pourront influencer son appréciation et,
partant, ses coups de sifflet.
Malgré tous les dispositifs techniques
existant et à avenir, et à moins de
simplifier les règles – au risque de
dénaturer le jeu – il faudra bien pourtant
accepter de continuer à s’en remettre au
jugement d’un homme, tout imparfait,
tout perfectible et critiquable soit-il.
Antoine @renvoiaux22
Photo : 3news.co.nz/ fr.sports.yahoo.com
L’arbitre,
humain trop humain
9. 9
Le 1er
janvier est traditionnellement
le jour des promotions dans l’ordre de
la Légion d’honneur. L’occasion pour
quelques-un de coudre un petit ruban
rouge au revers de leur veste. D’autres,
très peu en vérité, exercent leur liberté
de conscience en refusant un honneur
il est vrai quelque peu galvaudé si l’on
en juge la liste des récipiendaires, dont
le mérite est, pour un certain nombre
d’entre-eux, assez mince pour ne pas
dire inexistant au regard de l’objet de
cette distinction.
On notera que d’éminents représentants
de la chose ovale figurent dans la liste des
décorés, à l’image de Jean Prat, Pierre
Albaladejo ou Jean-Claude Skréla. Le
président de la FFR, Pierre Camou, arbore
lui-aussi le ruban rouge, tout comme
Bernard Lapasset ou Max Guazzini. On
laissera à chacun le soin de juger de la
pertinence de ces choix…
Des honneurs, les rugbymen sont légions
à chercher à en obtenir cette année de
coupe du monde. Nul doute pourtant
qu’il y aura des revers et des vestes bien
davantage encore. Ce constat d’évidence,
Philippe Saint-André pourrait bien le
dresser dans quelques mois. Même si la
compétition a montré par le passé qu’elle
ne s’offrait pas nécessairement à l’équipe
pratiquant le meilleur rugby, on ne trouve
pas beaucoup d’optimistes aujourd’hui
pour imaginer une issue miraculeuse, un
remake de 2011 avec le happy end d’un
drop réussi ou d’un essai victorieux.
Depuis la création du trophée en 1987,
la France du rugby a du regarder les
autres « grandes » nations brandir la
vilaine timbale dorée et se contenter des
places d’honneur. N’ayant rien fait pour
que cela change, elle mise toujours sur
une préparation de deux mois et croise
les doigts pour que son équipe parvienne
à enchaîner deux grosses performances
d’affilée, condition sine qua non à un
titre mondial qu’elle n’a jusqu’à présent
jamais remplie.
Le monde du rugby attend naturellement
le couronnement de la Nouvelle-
Zélande, pour un doublé consécutif
que personne n’a encore réussi. Sur le
papier, les All Blacks sont d’évidence
capables d’accomplir cet exploit. Mais
ils ne joueront pas chez eux, comme ce
fut le cas lors de leurs deux titres. Cette
année, c’est l’Angleterre qui bénéficiera
de la prime à l’organisateur. Malgré
les turbulences traversées par Stuart
Lancaster et ses boys ces derniers mois,
le XV de la Rose entame l’année 2015
avec l’étiquette de principal outsider des
hommes en noir. A part ces derniers,
on ne voit pas bien qui pourraient
s’interposer entre les sujets de sa Très
Gracieuse Majesté et le trophée Webb-
Ellis. A moins que les Springboks n’y
parviennent, eux que les Anglais n’ont
plus battus depuis 2006.
Le Tournoi des six nations, qui débute
le mois prochain, devrait permettre aux
nations européennes de s’étalonner.
L’Irlande et l’Angleterre en seront les
favorites, avec peut-être un avantage au
XV du trèfle qui accueillera les Anglais et
les Français.
Sur le plan européen, l’ERCC couronnera
son premier champion. Sera-t-il le
même que le dernier de sa devancière H
Cup ? D’aucuns le pensent, voyant dans
le RC Toulon un candidat naturel à sa
propre succession. L’armada varoise a
(presque) parfaitement entamé l’épreuve
et semble suffisamment armée pour
aller au bout. Mais les concurrents sont
en embuscade : le Leinster ou les clubs
anglais se mêleront à la lutte, tout comme
certainement, côté Français, l’ASMCA,
particulièrement fringant actuellement.
En Top14, la légion étrangère du RCT
fait également figure de favorite, même
si le Stade Français livre un parcours
digne d’un champion potentiel. Fidèle à
sa réputation, le championnat hexagonal
est particulièrement serré, onze points
seulement séparant le leader parisien
du septième toulousain. On devrait avoir
du suspens (et un peu de spectacle,
souhaitons-le) jusqu’au terme de
la saison régulière. Dans la division
inférieure, la Section paloise cherchera à
décrocher enfin le précieux sésame pour
l’élite. Sa première moitié de championnat
lui laisse espérer une issue favorable.
Mais Perpignan et Biarritz ont visiblement
digéré leur descente et n’aspirent
désormais qu’à réintégrer le Top14.
On le voit, les occasions de briguer la
gloire et d’obtenir la reconnaissance
des amateurs de ce sport seront
nombreuses en 2015. On souhaite à tous
les compétiteurs bonne chance et pleine
réussite dans leurs entreprises.
Au-delà des titres et des trophées, on
attend des joueurs et des dirigeants, des
supporters et des journalistes, qu’ils
portent haut les valeurs du rugby et
répondent de la meilleure manière à ceux
qui prétendent que ces valeurs ne sont
plus désormais qu’un argument pour
commerciaux en mal de promotions.
Question d’honneur, en quelque sorte.
Légions
d’honneurs
Antoine @renvoiaux22
Photo : artchiffoncollection.com
10. 10
Mais il serait étonnant que les trente-et-
un noms couchés sur cette liste hivernale
soient sensiblement différents de ceux qui
figureront sur celle de l’été prochain. Bref,
pour faire simple, les absents du jour
peuvent revoir drastiquement à la baisse
leurs chances de faire leurs valises pour
l’Angleterre début septembre. On pense
tout particulièrement à Morgan Parra
et Maxime Machenaud, qu’on imaginait
indéboulonnables il n’y a pas si longtemps
et qui sont partis pour rester à quai Gare
du Nord et voir Sébastien Tillous-Borde et
Rory Kockott prendre l’Eurostar.
Mais leur cas n’est pas désespéré, en
particulier celui de l’Auvergnat, qui a
été blessé. Néanmoins, ils vont devoir
être très très forts pour faire changer
d’avis le staff tricolore. Idem pour Jules
Plisson, absent une nouvelle fois après
son « no show » de la tournée automnale.
Celui qui a ravalé le Springboks Morné
Steyn au rang de remplaçant de luxe au
Stade Français n’a toujours pas une cote
suffisante auprès de Philippe Saint-
André et ses collègues. Appelé surprise à
l’occasion du dernier Tournoi, Plisson
avait bénéficié des blessures de Rémi
Talès et Camille Lopez pour faire une
apparition jugée perfectible en équipe
de France. Ses bonnes prestations
du moment, pas plus que le parcours
chaotique du Castres Olympique de
Rémi Talès, n’ont modifié la hiérarchie
des ouvreurs nationaux dans l’esprit des
sélectionneurs.
Visiblement emballé par les prestations
de Rémi Lamerat avec son club (le CO,
toujours…), le staff a choisi de l’appeler
quand un Maxime Mermoz, dans un style
très différent, paraissait en mesure de
postuler. N’ayant disputé que quelques
bribes de match lors de la Tournée de
juin dernier en Australie, le Castrais aura
peut-être un peu plus de temps de jeu.
Mais rien n’est moins sûr. Car la triplette
Bastareaud – Dumoulin – Fofana est
en train de s’installer au centre. Cette
abondance de biens prive le Parisien
Jonathan Danty d’une place sur la liste.
Quelques indiscrétions font état de
discussions autour de son nom jusque
dans la matinée. Si une surprise est
possible pour le mondial, elle pourrait
bien venir de lui. Quant à Gaël Fickou, il
devra certainement miser sur 2019 pour
participer à une coupe du Monde.
A l’aile, derrière Yoann Huget et Teddy
Thomas, les retours de Sofiane Guitoune,
longtemps blessé et Noa Nakaitaci,
appelé dans le groupe mais jamais
aligné en rencontre officielle,
nourrissent déjà le débat. Ces deux
joueurs, incontestablement doués,
sont-ils les meilleurs à leur poste ?
Le staff du XV de France cherchaient des
finisseurs. On n’est pas certain qu’il les ait
trouvés avec ces deux là, quand un Rémy
Grosso – pour ne citer que lui – paraissait
susceptible d’avoir sa chance.
Mais n’oublions pas que PSA et ses
adjoints avaient indiqué vouloir s’appuyer
préférentiellement sur des joueurs déjà
venus dans le groupe « France ». C’est
certainement ce qui a fait pencher la
balance en faveur du Bordelais et du
Clermontois.
31 joueurs
pour une gageure
Le staff de l’équipe de
France a livrer la liste
des 31 joueurs retenus
pour préparer le Tournoi
des six nations, dernière
étape « sérieuse » avant
le rendez-vous mondial
en septembre prochain.
Ce groupe préfigure
évidemment celui qui
défendra nos chances
en coupe du monde.
Bien sûr, les blessures
pourront priver tel ou
tel d’une participation.
Et on n’échappera pas à
quelque invité surprise, à
l’image de Raphaël Lakafia,
inconnu au matricule des
internationaux tricolores
avant d’être appelé par
Marc Lièvremont pour
partir en Nouvelle-Zélande
en 2011.
11. 11
31 joueurs
pour une gageure
A l’arrière, la présence de Brice Dulin et
Scott Spedding semble peu contestable.
Maxime Médard peut se faire du souci,
avec ou sans gluten au menu…
Devant, le dynamique Eddy Ben Arous,
entrevu face à la Nouvelle-Zélande en
juin 2013, fait une rentrée remarquée
dans la liste, tout comme le retour
de Rabah Slimani, très affuté avec le
Stade Français. Bien que sur une pente
plutôt descendante, Nicolas Mas reste
incontournable, alors que le Rochelais
Uini Atonio conserve la confiance du
staff, malgré une condition physique qui
pose question à ce niveau. On notera
cependant que le colosse de l’ASR a fait
des efforts (perte de 8 kg) que, semble-
t-il, le Toulonnais Xavier Chiocci n’a pas
suffisamment accomplis pour mériter
de figurer sur la liste. Le Toulonnais
Alexandre Menini, qui avait marqué des
points à l’automne est présent dans un
groupe de premières lignes plutôt mobile.
De toute évidence, Yannick Bru a intégré
les exigences du rugby international qui
ne considère pas la mêlée comme une
machine à pénalités mais comme une
rampe de lancement de jeu.
Au talonnage, Benjamin Kayser est
maintenu dans la liste, quand certains le
disaient condamné par ses prestations
assez médiocres de l’automne dernier. On
pensait revoir Dimitri Szarzewski. Il sera
peut-être appelé plus tard dans le Tournoi.
En deuxième-ligne, un Néo-Calédonien
chasse l’autre. En perte de vitesse
depuis quelques mois, le Clermontois
Sébastien Vahaamahina cède sa place à
Romain Taofifénua. Le géant toulonnais
très en vue ces derniers temps, devra
surveiller sa discipline pour espérer avoir
la carrière internationale que certains lui
prédisent. Avec les vétérans Maestri et
Papé, Phillippe Saint-André fait le choix de
l’expérience, malgré un rendement un peu
moins impressionnant pour le Parisien
qui commence à accuser le poids des ans.
Nul doute que la présence d’Alexandre
Flanquart dans le groupe suscitera de
nombreux commentaires. Comptant
parmi les internationaux les plus légers
à ce poste, le deuxième-ligne peut faire
valoir une grande mobilité. Mais son
défaut de densité peut le desservir au plus
haut niveau.
Enfin, la troisième-ligne, autour du
capitaine Thierry Dusautoir, enregistre le
retour attendu de Louis Picamoles, après
une absence provoquée par une maladie
pulmonaire. Le Toulousain n’a semble-t-il
pas encore retrouvé le niveau qui était le
sien avant ses problèmes de santé. Mais il
paraît difficile de se passer de lui et de sa
capacité de pénétration. On notera que les
sélectionneurs ont appelé trois numéros
huit, avec Picamoles, donc, Damien
Chouly et le prometteur Charles Ollivon.
Le Sud-Africain du Racing Metro Bernard
Le Roux et le Toulousain Yannick Nyanga
sont les deux flankers qui se partageront
le couloir laissé libre par Dusautoir. A
moins que le staff tricolore ne réédite une
formule associant Chouly à Picamoles,
comme lors du France – Irlande 2014.
Il appartiendra à ces trente-et-un joueurs
de réussir leur Tournoi pour engranger
une confiance indispensable en vue de
la Coupe du monde. Cela ne sera pas
facile, comme en témoignent les cotes
données par les bookmakers, qui voient
les Français lutter, au mieux, pour la
troisième place de la compétition. Il faut
dire que les déplacements en Irlande
et en Angleterre, les deux meilleures
équipes européennes du moment, ne
plaident pas en leur faveur. Tout résultat
positif obtenu outre-Manche sera
d’ailleurs considéré comme un exploit tant
l’équipe a déçu depuis deux ans. Malgré
tout, la qualité de l’effectif autorise un peu
d’optimisme.
D’ici le 7 février, date du match d’ouverture
face à l’Ecosse, deux journées de Coupe
d’Europe et une de Top14 donneront
certainement l’occasion à Philippe Saint-
André de faire appel à la « liste cachée »
pour remplacer les inévitables blessures,
et aux commentateurs de dessiner plus
précisément les contours du groupe
qui sera arrêté en vue du rendez-vous
mondial.
Avants
Atonio (La Rochelle),
Ben Arous (Racing-Métro),
Mas (Montpellier),
Menini (Toulon),
Slimani (Stade Français),
Guirado (Toulon),
Kayser (Clermont),
Flanquart (Stade Français),
Maestri (Toulouse),
Papé (Stade Français),
R.Taofifenua (Toulon),
Chouly (Clermont),
Dusautoir (Toulouse),
Le Roux (Racing-Métro),
Nyanga (Toulouse),
Ollivon (Bayonne),
Picamoles (Toulouse)
Arrières:
Kockott (Castres),
Tillous-Borde (Toulon),
Lopez (Clermont),
Talès (Castres),
Bastareaud (Toulon),
Dumoulin (Racing-Métro),
Fofana (Clermont),
Lamerat (Castres),
Guitoune (Bordeaux-
Bègles),
Huget (Toulouse),
Nakaitaci (Clermont),
Thomas (Racing-Métro),
Dulin (Racing-Métro),
Spedding (Bayonne)
La liste des 31 Bleus
pour le stage préparatoire
Antoine @renvoiaux22
Photo : 3M
12. ALL OVAL
THE WORLD
sydney : le rugby se
développe aussi à l'ouest
sudrugby.com / @Sudrugby
xv type sud rugby
de l'année 2014
sudrugby.com / @Sudrugby
irlande : l'année
de la confirmation ?
@GoodGameRugby
WRWC 2015 : L'ANGLETERRE
& STEFFON ARMITAGE...
XVOvalie.com / @XVOvalie
13
17
23
25
13. 13
Bastion du rugby union en Australie,
Sydney (au même titre que Brisbane)
a vu ses principaux clubs de rugby
s’installer dans les banlieues Nord et
Est de la ville. Il en est de même pour
les lycées aka rugby nurseries d’où sont
sortis diplômés la plupart des anciens
joueurs des Tahs.
Entre la Sydney Boys High School de
Moore Park, la Shore School de North
Sydney, le Newington College de Linfield
voire le St Aloysius’ College de Milsons
Point, les jeunes joueurs ont plus souvent
côtoyés les futurs dirigeants et cadres du
pays dans des établissements prestigieux.
En se coupant ainsi “inconsciemment”
de la majorité de sa population, le rugby
à Sydney se prive d’un public (les gradins
de l’Allianz Park sont souvent clairsemés)
mais surtout d’un réservoir de joueurs
dont s’emparent les clubs de NRL
(9 équipes sur 16 sont basés dans la
Sydney Metropolitan Area).
Éternellement favoris du Super Rugby
mais régulièrement décevants, les
Waratahs ont du attendre 2014 pour
remporter leur premier tournoi.
L’ethnocentrisme du rugby Australien m’a
souvent interpellé quand j’étais sur place
et la mise en place d’un staff expérimenté
à la tête de la franchise de Sydney est
certainement le principal facteur de ce
succès. En effet Michael Cheika est passé
par l’Irlande et la France, Nathan Grey
par le Japon alors que les Néo Zélandais
Daryl Gibson etAndrew Mehrtens ont
apporté une excellence de la préparation
de l’autre côté de la mer de Tasman.
Mais la présence dans le squad de
nombreux joueurs originaires des
banlieues sud et ouest de la ville est
également une des raisons du renouveau
des Tahs. Onze des joueurs régulièrement
alignés par Cheika en 2014 viennent de
la zone que l’on appelle vulgairement les
Western Suburbs, une vaste zone éloignée
des images habituelles que l’on peut avoir
de Sydney comme la baie, le Harbour
Bridge, l’Opéra ou les plages de Bondi et
Manly et que les Jeux Olympiques de 2000
devaient relancer.
Sydney
Le rugby se développe aussi à l’Ouest
Le rugby à XV a bien longtemps été considéré, en Australie, comme
un sport réservé aux classes aisées et où la pratique était surtout
développée dans les banlieues résidentielles affluentes. D’autres sport
comme le footy, le rugby à XIII voire le soccer sont plus suivis dans le
pays, essentiellement auprès des classes plus populaires.
Sydney
14. 14
Sydney
Le rugby se développe aussi à l’Ouest
C’est une zone à très haut potentiel
pour le recrutement de joueurs.
Un grand nombre de familles
Polynésiennes passionnées par le
rugby union vivent dans cette partie
de la ville de Sydney et d’un point
de vue rugbystique, nous serions
stupides de ne pas capitaliser et
développer cet amour du rugby à XV.
Cette zone est considérée comme à fort
potentiel pour les recruteurs du club
en partie grâce à la présence d’une
forte communauté originaire desPacific
Islands. L’influence polynésienne est
évidente et le management des Waratahs
comme de la New South Wales Rugby
Union souhaite désormais capitaliser
dessus comme l’indique le capitaine
de la franchise Dave Dennis, lui même
originaire de Kurrajong.
‘‘
Malheureusement beaucoup de ces
joueurs ont du quitter leurs équipes
juniors locales afin de continuer de
progresser et ont du rejoindre des clubs
plus huppés comme Sydney University,
Randwick voire Eastwood.
En effet, pour envisager une carrière à XV,
passer par les équipes colts (moins de 21
ans) de ces clubs était il y a encore peu
la voie royale voire obligatoire. Un frein
pour de nombreux jeunes n’ayant pas les
moyens logistiques de se rendre plusieurs
fois par semaine à l’entraînement et donc
obligés de se tourner vers le XIII.
Polota Nau est l’exception du groupe,
le talonneur étant resté fidèle aux
Parramatta Two Blues depuis ses débuts
au point d’avoir intégré le comité directeur
du club. International avant même de
débuter en Super Rugby, il est très investi
au sein de la communauté locale, en
particulier celle originaire des Tonga
dont il parle la langue. Les jeunes ont
désormais plusieurs repères à XV pouvant
leur servir de modèle et d’inspiration.
En plus du capitaine Dave Dennis, le talonneur international Tatafu Polota-Nau (Granville) joue les grand frère d’un groupe constitué
de Will Skelton (Blacktown), Wycliff Palu (Plumpton),Israel Folau (Minto), Kurtley Beale (Mount Druitt),Sekope Kepu (Prestons), Benn
Robinson (Dural),Tolu Latu (Canterbury), Taqele Naiyaravoro(Parramatta) et Alofa Alofa (Earlwood).
Dave Dennis
15. 15
Le mérite revient également à Michael
Cheika de s’être écarté du système de
recrutement habituel mis en exergue
aussi bien par Ewen McKenzie que par
Chris Hickey lors de leurs passages à
la tête des Waratahs. Il n’était pas rare
que de nombreux joueurs performants
en Shute Shield n’aient jamais eu
d’opportunités au niveau supérieur, la
place étant déjà occupée par le dernier
espoir des colts de Sydney University ou
Randwick. Des choix souvent hasardeux
ayant vu la franchise se priver par
exemple de Nemani Nadolo qui explose
désormais avec les Crusaders, les Fidji
et au Japon voire Sitiveni Mafi qui s’est
imposé à Leicester avant de revenir cette
saison du côté de Perth. Matt Hodgson,
Luke Jones voire Ben McCalman sont
autant de joueurs manqués par les
Waratahs et que d’autres franchises
Australiennes n’ont pas laissé passer.
Après ses six premiers mois comme
manager des Waratahs, Michael
Cheika a crée le poste de chief scout
(responsable du recrutement), une
première à Sydney. Tim Kelaher (ancien
Wallaby et Waratah) a donc été nommé
à ce poste avec pour objectif de ne plus
laisser passer tout joueur âgé de plus de
16 ans dans l’état du New South Wales.
Alofa Alofa ainsi que Taqele Naiyaravoro
ont ainsi pu bénéficier de cette expertise
nouvelle et ont délaissé un parcours
bouché à XIII pour tenter leur chance
avec la province du NSW.
Avant de briller l’année du titre en 2014,
Alofa Alofa a fait partie d’une sélection
“Barbarians” pour une tournée en
Argentine en 2013 où il a tapé dans l’oeil
de Cheika après une saison en Shute
Shield avec West Harbour, un club qui
progresse d’année en année. Même
programme pour Naiyaravoro qui a
intégré le groupe en cours de saison l’an
passé.
Les nombreux joueurs bénéficient
aujourd’hui en plus de la mise en place
du National Rugby Championship en
2014 et ont pu intégré des clubs comme
les Greater Sydney Rams ou les NSW
Country Eagles pour obtenir plus de
temps de jeu à haut niveau.
Sydney
Le rugby se développe aussi à l’Ouest
Nous souhaitons que les joueurs de
Sydney comme du NSW Country sachent
que, sans tenir compte du club où ils
sont licenciés, ils auront l’opportunité
de jouer pour les Waratahs. Nous nous
fichons de la réputation de leur club,
nous voulons simplement recruter des
joueurs talentueux possédant la bonne
attitude. On m’a demandé d’identifier les
meilleurs joueurs aussi bien en Shute
Shield, dans les programme colts (18-21
ans), dans les compétitions provinciales,
chez les schoolboys (16-18 ans) voire
même dans les subbies (compétitions
amateurs inférieures) et d’accélérer leur
passage au niveau supérieur.
Tim Kelaher
‘‘Michael Cheika est à l’origine du
renouveau des Waratahs
Tim Kelaher, premier responsable
du recrutement des Waratahs
16. 16
Les dernières saisons ont vu les Waratahs
être pillés par les clubs Européens, un
pillage touchant aussi bien les meilleurs
joueurs que les espoirs sensés les
remplacer. Comme en Nouvelle Zélande,
le réservoir se retrouve donc fortement
impacté. Pour renouveler l’effectif et et
“fournir” en continue des joueurs prêts
pour le haut niveau, le programme Gen
Blue a vu le jour la saison dernière.
Il s’agit d’une version moderne des
Waratahs A, la seconde équipe de
la franchise qui effectuait quelques
rencontres en début de saison. Mais
le programme Gen Blue va plus loin et
propose aux joueurs de participer à la
Pacific Rugby Cup (édition 2014 avec 4
franchises Australiennes et 5 sélections
représentant l’Argentine, le Japon,
les Fidji, les Samoa et les Tonga). Des
programmes d’entraînement sont mis à
la disposition des joueurs qui le reste du
temps évoluent en Shute Shield, dans les
compétitions espoirs nationales pour les
moins de 20 ans voire dans des tournois à
7. En plus de Tim Kelaher, un entraîneur
des espoirs a été recruté début 2014 pour
encadrer ces joueurs auparavant laissés
sous la responsabilité de leurs clubs
respectifs.
L’ancien demi de mêlée des TahsTim
Rapp, lui même originaire du NSW
Country et passé par les Southern
Districts, un club de la grande banlieue
de Sydney, est désormais le boss de
l’académie des Waratahs. Son rôle, en
association étroite avec Tim Kelaher,
sera de découvrir et faire éclore les futurs
Bernard Foley ou Will Skelton, aujourd’hui
membres des Wallabies voire Tolu Latu ou
Paddy Ryan, deux joueurs aux portes de la
sélection nationale.
Le rugby Australien, représenté dans cet
article par les Waratahs et la fédération
du New South Wales, a compris qu’il
devait sortir de sa zone de confort
pour continuer d’évoluer au plus au
niveau. La fédération du Queensland
cherche également à se rapprocher des
communautés autrefois délaissées et
voit des pépites rejoindre le squad des
Reds (Chris Kuridrani, Samu Kerevi voire
Lolo Fakaosilea par exemple). Les effets
de ces changements ne sont pas encore
réellement tangibles mais devraient
apparaitre clairement dans les années à
venir. C’est en revanche trop tard pour la
Coupe du Monde 2015 et Michael Cheika
devra réaliser des miracles s’il souhaite
remporter le tournoi.
Sydney
Le rugby se développe aussi à l’Ouest
programme
Gen Blue des Waratahs
Adrien sudrugby.com
Photo : Mark Evans/ Getty Images
17. 17
De mémoire, il n’a jamais été aussi
difficile de composer un XV type de la
saison que cette année.
Plusieurs raisons pour cela comme
l’hétérogénéité des choix des
sélectionneurs à certains postes, le
manque de régularité de certains cadres
mais surtout les excellentes performances
des nations du Nord rendant plus délicate
et surtout moins évidente la nomination
de certains joueurs.
Comme vous le savez, notre tambouille
reste l’hémisphère Sud, donc vous
ne retrouverez pas ci dessous Paul
O’Connell, Jonathan Sexton, Cian Healy,
Jamie Roberts voire Peter O’Mahony
qui auraient mérité d’y figurer. Les
ethnocentriques du rugby Français ne
retrouverons pas non plus Rory Kockott
voire Yoann Huget car il faut savoir rester
réaliste!
Découvrez donc ci dessous l’équipe type
“sudiste” proposée par les rédacteurs de
Sud Rugby pour la saison 2014!
Sud Rugby
de l’année 2014
18. 18
XV type Sud Rugby
de l’année 2014
Déjà impressionnant avec les Pumas l’an dernier,
le joueur du Leicester a encore démontré tout son
talent cette année. Considéré comme l’un des tous
meilleurs piliers gauche en activité, il a été un
des grands artisans de la réussite en mêlée des
Argentins (90% de réussite lors du TRC 2014). En
club, il a atteint les demi-finales du championnat
pour finalement chuter face au futur champion.
En conflit avec Daniel Hourcade comme un certain
seconde ligne Toulousain, il a su mettre de l’eau
dans son vin et s’est rendu disponible pour son pays
avec le succès que l’on connaît. Les “étonnantes”
bonnes sorties successives de la mêlée Australienne
permettent à James Slipper (Australie / Reds, AUS)
de figurer sur le banc de cette équipe type. Avec
63 sélections au compteur à seulement 25 ans,
il est désormais vice capitaine de la franchise du
Queensland ainsi que des Wallabies.
Non, vous ne rêvez pas, nous avons bien nommé à
l’unanimité un pilier droit… Australien! Cela pouvait
paraître invraisemblable il y a quelques saisons mais
Sekope Kepu s’est finalement imposé à droite de
la mêlée aussi bien avec les Wallabies qu’avec les
Waratahs en Super Rugby.
Après plusieurs saisons plus ou moins réussies
et une étiquette de Wallaby franchement fragile,
il semble avoir trouvé sa voie. Kepu se plaît
effectivement à merveille dans ce rugby de passes
et d’initiatives qu’a mis en place Michael Cheika à
Sydney et qu’il souhaite reproduire avec les Green
and Gold. Il ne fait certes pas partie de ces piliers
rudes à l’ancienne chers aux supporters français,
mais c’est un joueur mobile, actif dans les rucks et
utile au soutien et balle en main. Sa tenue en mêlée
s’est également nettement améliorée à l’image de
toute la mêlée Australienne.
Certains sont des capitaines de vestiaires, d’autres sur le terrain. Et bien
avec Agustin Creevy c’est les deux. Propulsé à ce poste par Hourcade, alors
que sous l’ère Phelan il n’était même pas titulaire (Fernandez-Lobbe étant
le capitaine et Eusebio Guinazu le titulaire), il a démontré son importance
dans le groupe des Pumas. Son match contre la France est un exemple de
combativité sur le terrain (17 plaquages, et un impact impressionnant dans
les rucks), mais aussi pour motiver ses coéquipiers dans les vestiaires. Son
speech d’avant-match était clair : No me importe un carajo como terminan
el partido,que se rompen el culo (J’en ai rien à branler dans quel état vous
terminez le match, mais cassez vous le cul). Le Sud Africain Bismarck DU
PLESSIS (Afrique du Sud / Sharks, RSA) a également été cité après sa belle
saison en Super Rugby comme au niveau international. S’il n’a pas été le
meilleur cette saison, il reste le talonneur le plus complet de la planète
ovale. A noter aussi la formidable progression de Dane COLES (Nouvelle
Zélande / Hurricanes, NZL) aussi bien avec les Hurricanes qu’avec les All
Blacks. Précis, technique et surtout mobile, Coles fait désormais parti des
meilleurs talonneurs de la planète et est passé premier dans la hiérarchie
des hommes en noir.
L’homme de l’année, tout simplement. Certains voyaient une surprise dans
la nomination de Retallick comme meilleur joueur de l’année par l’IRB.
Pas nous. Le triomphe de Retallick ne doit rien au hasard, il ne fait que
concrétiser un processus déjà entamé depuis une bonne vingtaine d’année
: la mutation du poste de deuxième-ligne. Et d’ailleurs, Retallick ne doit pas
faire oublier Sam Whitelock son compère du second row des Blacks, lui-aussi
dans cette lignée. Désormais ultra-complet, le deuxième-ligne archétype du
rugby moderne est très mobile, habile balle en main et surtout prend place
au cœur du système de jeu au même titre qu’un centre ou qu’un demi. Les
secondes lignes font désormais beaucoup de passes et les font bien ; leur jeu
debout permet bien souvent de transformer le jeu et de fixer des défenses. Et
qui de mieux que Retallick pour illustrer ce nouveau phénomène ? Juste une
stat : Retallick pendant le Four Nations, c’est quasiment 8 passes par match.
Presque autant que Conrad Smith. Brodie Retallick est le Gary Whetton ou
le Ian Jones d’aujourd’hui. Mais en plus puissant, plus actif, plus explosif,
meilleur plaqueur, meilleur sauteur, meilleur porteur de balle. Retallick
sait tout faire et le fait vite et bien. Que ce soit avec les Chiefs ou avec les
Blacks, Retallick a toujours été à la pointe du combat, juste dans ses choix et
s’incarne en leader naturel. Un joueur parfait en somme.
1.
Marcos
AYERZA
Argentine / Leicester Tigers
@miayerza
3.
Sekope
KEPU
Australie / Waratahs
@SekopeKepu
2.
Agustin
CREEVY
Argentine / Worcester Warriors
@agustincreevy
4.
Brodie
RETALLICK
Nouvelle Zélande / Chiefs
@BrodieRetallick
19. 19
XV type Sud Rugby
de l’année 2014
Papy fait de la résistance! Quand en début d’année Victor
Matfield a annoncé son retour à l’âge de 37 ans, je dois bien
reconnaitre avec été plutôt circonspect quand à ses chances de
briller dans ce rugby devenu plus physique et plus agressif. Au
final il n’a pas fait que rechausser les crampons pour dépanner :
il redevenu Springbok. Ses qualités de capitaine de touche qu’on
lui connait sont restées intactes tout comme son leadership
sur le terrain. Il devrait être l’un des principaux relai d’Heyneke
Meyer auprès des joueurs la saison prochaine après la grave
blessure de Jean de Villiers et les retraites internationales de
Bakkies Botha et Jaque Fourie. Également cité, Rob SIMMONS
(Australie / Reds, AUS) est devenu incontournable cette saison
avec les Wallabies au point d’avoir poussé son ancien mentor
James Horwill sur le banc. Classé parmi les meilleurs en
touche aussi bien en Super Rugby qu’en Rugby Championship, il
vient de franchir la barre des 50 sélections internationales.
Ils semblent bien loin les détracteurs de McCaw pensant que le
capitaine des Blacks était en perte d’influence au haut niveau.
Malmené il est vrai ces dernières années par la fatigue et les
blessures, McCaw a réalisé une année digne de ses plus grandes.
Peu affuté et en recherche de temps de jeu durant le Super
Rugby, McCaw a entamé le Four Nations dans une position disons
quelque peu délicate.
Mais n’est pas McCaw qui veut. Le flanker est revenu à son
meilleur niveau. Plaqueur sans relâche, éternel soutien, fetcher
de premier plan, inspiration sur et hors du terrain, McCaw est
toujours aussi performant quoi qu’on en dise. McCaw pendant
le Four Nations c’est 13 plaquages par match, 6.3 courses, 16m
parcourus balle en main, 1.3 ballons grattés et 1 essai tous les
deux matchs. Du McCaw tout craché.
On pourra toujours critiquer sa manie à se faire pénaliser (tout
de même 1.3 pénalités par match). Mais c’est sans doute ce qu’il
faut pour en faire un aussi bon gratteur et un ralentisseur de balle
dans les rucks.
Présent dans nos équipes types 2012 et 2013, Michael HOOPER
(Australie / Waratahs, AUS) s’est fait devancer par le retour
en forme du maitre du hors jeu. Révélation il y a 2 ans, simple
doublure de David Pocock pour beaucoup, Michael est devenu
vice capitaine des Waratahs, vainqueurs du Super Rugby 2014,
mais surtout capitaine des Wallabies. Son profil plaqueur/
coureur/gratteur n’est désormais plus un secret et le retour
d’un Pocock enfin épargné par les blessures pourrait faire naître
une opposition digne de la rivalité Phil Waugh/George Smith des
années 2000.
Après des débuts prometteurs en 2012, Marcell est rentré dans le
rang en 2013, la faute à un Super Rugby délicat avec les Sharks
de John Plumtree et aux excellentes performances de Francois
Louw avec le maillot des Springboks. L’arrivée de Jake White à la
tête de la franchise de Durban l’a poussé à s’améliorer en défense
et se densifier physiquement. Sa polyvalence en troisième ligne
couplée aux blessures successives de Willem Alberts, Francois
Louw voire Schalk Burger lui a permis d’emmagasiner du
temps de jeu avec les Boks et de briller toute la saison. Mobile,
redoutable plaqueur et abattant un gros travail dans les rucks, il
a aussi démontré sa capacité à faire avancer son équipe et s’est
montré très adroit. On lui reconnait également une aptitude pour
les offloads assez rare chez un avant. S’il souhaite conserver son
poste face à des Louw et Alberts en forme et ayant la préférence
d’Heyneke Meyer, il devra briller avec les “nouveaux” Sharks de
Gary Gold.
5.
Victor
MATFIELD
Afrique du Sud / Bulls
@VictorMatfield
7.
Richie
MCCAW
Nouvelle Zélande /
Crusaders
6.
Marcell
COETZEE
Afrique du Sud / Sharks
@marcell_coetzee
20. 20
XV type Sud Rugby
de l’année 2014
Dans la lignée de son excellent Super Rugby avec les Waratahs,
Bernard Foley conserve notre préférence comme meilleur
ouvreur sudiste de la saison. Mais ce choix n’a pas été aussi
évident que lorsque nous l’avions nommé meilleur 10 du Super
Rugby 2014 il y a quelques mois.
L’alternance des ouvreurs chez les All Blacks (entre Cruden,
Barrett, Slade voire Carter) et les Springboks (Lambie, Steyn ou
Pollard) n’a pas permis de dégager clairement un favori au sein
de ces équipes. Mais Foley n’est pas non plus un choix par défaut.
Capable d’attaquer la ligne, sans en abuser, il brille avant tout
par sa capacité à faire jouer les autres, un atout précieux quand
on connaît la qualité et la polyvalence des 3/4 Australiens. En
ajoutant à cela ses qualités de buteur et son sang froid (je pense à
la pénalité de la gagne à la 78e minute en finale du Super Rugby),
Michael Cheika pourrait bien tenir là son 10 pour le Mondial 2015.
Plutôt discret à l’UBB, où il était devancé par Camille Lopez ou
Pierre Bernard, et même peu convaincant pour certain, Nicolas
SANCHEZ (Argentine / RC Toulon, FRA) s’est pourtant transcendé
sous le maillot ciel et blanc. Titulaire pour tous les matchs du
Rugby Championship 2014, il termine même meilleur scoreur (52
points). Impérial au pied face à la France, il a surtout été la clé
de voûte du nouveau système de jeu mis en place par Hourcade.
Fini les chandelles interminables, place au jeu. Son arrivée à
Toulon devrait lui être bénéfique, en espérant qu’il fasse taire ses
détracteurs.
Les années se suivent et se ressemblent pour Aaron Smith. Pour
sa troisième saison en tant qu’international, Smith s’est imposé
comme le meilleur demi de mêlée du monde. Excellent avec
les Highlanders (ça n’a pas toujours été le cas), Aaron Smith a
continué dans sa foulée avec les All Blacks. Il y est désormais
l’une des figures de premier plan, tant ses qualités pèsent sur
la réussite et le volume de jeu des Blacks. Très bon animateur,
dynamique balle en main, sacré meneur d’hommes, Aaron Smith
régale avant tout par sa passe splendide. Affuté physiquement,
Aaron Smith possède à 26 ans de belles années devant lui. Et peu
à peu rentre dans la légende.
10.
Bernard
FOLEY
Australie / Waratahs
@bernardfoley
9.
Aaron
SMITH
Nouvelle Zélande / Highlanders
@A_Smith09
Encore une nouvelle saison éblouissante pour le numéro 8 des
Springboks Duane Vermeulen. Si l’an passé Kieran Read avait
survolé la compétition à son poste, il en est de même pour
Duane en 2014 qui a été titularisé lors de toutes les rencontres
de l’Afrique du Sud (13 matchs). Tel un David Pocock qui devra
batailler pour écarter Michael Hooper s’il est enfin épargné
par les blessures, Pierre Spies devra mettre les bouchées
doubles pour écarter son rival des Stormers. Le capitaine des
Lions Warren Whiteley, pourtant excellent cette année, ne s’est
contenté que des miettes avec 2 matchs. En plus d’être capable
de grandes courses balle en main et de gestes techniques dignes
d’un trois quart, Duane a montré une propension à voler les
ballons à l’adversaire sur le terrain. Un ball carrier dans le moule
du grand André Venter.
8.
Duane
VERMEULEN
Afrique du Sud / Stormers
@duane_vermeulen
21. 21
XV type Sud Rugby
de l’année 2014
Né sur les iles Fidji en 1991, Tevita Kuridrani n’est arrivé en Australie et
plus particulièrement dans le Queensland en 2007. Découvert par Jake
White qui l’a rapidement fait signer aux Brumbies en 2012, le cousin
de Nemani Nadolo s’est rapidement imposé à Canberra au point de
connaître les honneurs d’une première sélection internationale en 2013.
Il a depuis enchaîné les titularisations et les observateurs voient en lui le
successeur naturel d’un Stirling Mortlock jamais réellement remplacé
sous le maillot 13. Puissant et rapide, il est un relais primordial dans
une ligne de trois quarts très joueuse où sa capacité à casser les
placages fait des merveilles. Il a montré une belle complémentarité
avec Israel Folau tout comme avec ses coéquipiers aux Brumbies Matt
Toomua et Henry Speight lors de la dernière tournée d’automne. Un
joueur dont la marge de progression est encore importante.
Unanimement le rookie de l’année. Avant cette saison, Fekitoa
n’était « qu’un » simple joueur d’ITM Cup du côté d’Auckland.
Certes remarqué et promis à un bel avenir, personne ne pouvait
imaginer une telle ascension en à peine un an. Il a franchi les
étapes de titulaire en Super Rugby à joueur indispensable aux
Highlanders puismeilleur centre de la compétition et il est
désormais semi-titulaire chez les Blacks. Il reste derrière Ma’a
Nonu dans la stricte hiérarchie des All Blacks mais on comprend
bien qu’Hansen compte énormément sur lui pour assurer l’avenir.
On ne l’avait vu rayonner qu’en second centre en Super Rugby, il a
démontré des qualités quasi similaires à jouer en premier centre.
Fekitoa peut ainsi remplacer Ma’a Nonu aussi bien que Conrad
Smith. Même facilité et même confiance chez ce joueur qui
désormais possède un certain temps de jeu chez les Blacks.
La qualité première du joueur d’origine Tongienne reste
l’explosivité, la puissance et sa capacité inouïe à gagner des
duels. Fekitoa c’est quasiment 4 plaquages cassés en moyenne
par match avec les Highlanders, personne n’a fait mieux cette
année. Notons quand même que Fekitoa reste un joueur très
(trop ?) individuel et qu’il peut certainement gagner dans sa
capacité à jouer autour de lui. Son intelligence de placement
peut également s’améliorer. Mais, à la rigueur, on peut l’accepter
venant d’un rookie. Et Fekitoa n’a pas fini de progresser.
Difficile de ne pas mentionner Nemani NADOLO (Fidji /
Crusaders, NZL et NEC Green Rockets, JPN) devenu titulaire
cette année en Super Rugby après plusieurs saisons d’errance.
Devenu titulaire du côté de Christchurch avec les Crusaders,
le Hulk fidjien aura attendu la 7e
journée de championnat pour
prendre sa place de titulaire. Et c’est là que le festival commence,
car en 12 titularisations (+2 en tant que remplaçant) Nadolo a
marqué 12 essais, cassé 26 fois la ligne de défense adverse, et
piétiné un sacré nombre de joueurs. Comme de plus en plus de
joueur, il combine participation à la Top League au Japon avec
les NEC Green Rockets et le Super Rugby. Leader de la sélection
Fidjienne, il est sur une série de 11 matchs où il a inscrit des
points, et pas uniquement au pied.
13.
Tevita
KURIDRANI
Australie / Brumbies
@Tevitakuridrani
D’année en année, Julian Savea impressionne. On le
savait déjà phénoménal. Il a encore progressé. Toujours
aussi puissant, vif et redoutable dans la finition, Savea est
désormais excellent en défense. Et on ne parlera jamais assez
de ses progrès en défense. C’était l’un de ses seuls défauts
(avec le jeu au pied) et il l’a désormais résolu. Plus intelligent
dans son placement et plus réactif, il fait parler sa puissance.
Vous l’aurez compris, Savea est désormais monstrueux
partout et commence réellement à rentrer dans la légende du
rugby néo-zélandais. Savea, c’est 30 essais en 33 sélections,
série en cours. Le joueur à qui personne n’échappe. On ne le
vous le cache pas : c’est sans doute le seul avec Retallick à
faire pleine unanimité dans ce XV mondial.
11.
Julian
SAVEA
Nouvelle Zélande /
Hurricanes
12.
Malakai
FEKITOA
Nouvelle Zélande / Highlanders
@MalakaiFekitoa
22. 22
XV type Sud Rugby
de l’année 2014
Ben Smith, c’est la classe à l’état pur, l’allure des illustres
arrières All Blacks, le rythme des attaquants les plus fous
et l’intelligence de jeu des plus grands de ce sport. Et les
mots pèsent. Cette année – comme l’année dernière – Ben
Smith a été irrésistible tant avec les Highlanders qu’avec
les All Blacks.Il fut à n’en douter l’un des tout meilleurs
joueurs du Super Rugby. A tel point qu’Israel Dagg –
pourtant titulaire indiscutable chez les Tout-Noirs jusque là
– s’est vu un temps recalé de son chevet d’arrière au profit
de Ben Smith.
Préféré pour sa forme actuelle et sa capacité à s’imprégner
de la façon de jouer kiwi, Smith possède surtout une
assurance en défense que Dagg n’a que de de façon
superficielle. Sans forcément combler ses grosses lacunes
en défense, Dagg a pourtant par plusieurs fois regagné sa
place de titulaire, poussant Ben Smith sur l’aile droite. S’il
peut clairement moins exprimer ses talents sur l’aile, Ben
Smith reste un formidable finisseur et un joueur d’instinct
tout autant resplendissant.
Ben Smith, dans la tradition de jeu néo-zélandaise est
peut-être un des derniers représentants d’un rugby fait
avant tout de technique, d’intelligence de jeu et d’audace.
Chapeau l’artiste.
Dans ce rugby moderne où l’on se focalise un peu trop sur le
physique des joueurs, il est rare de voir des rugbymen au physique
plus “modeste” briller au plus haut niveau. Wille le Roux est l’une
de ces exceptions, d’autant plus qu’il représente l’Afrique du Sud!
Polyvalent ailier/arrière rapide et insaisissable, il s’est définitivement
accroché au maillot floqué du 15 grâce à l’éclosion de Cornal
Hendricks aussi bien aux Cheetahs qu’en sélection nationale à l’aile.
Prolifique marqueur d’essais, il a beaucoup bourlingué en Afrique
du Sud comme en France avant de s’imposer à Bloemfontein. Pour
beaucoup Willie le Roux est désormais considéré comme l’arrière
le plut complet de la planète ovale, en particulier grâce à son jeu
au pied hérité d’une formation à l’ouverture. Complet car en plus
du pied, des skills, de la vitesse on peut ajouter la qualité de son
jeu aérien et de ses réceptions de ballons hauts. Légèrement bridé
aux Cheetahs où il doit plus s’employer dans les phases défensives,
la qualité de ses coéquipiers avec les Springboks lui permet de se
lâcher et de laisser parler son talent.
Sans surprise Israel FOLAU (Australie – Waratahs, AUS) a également
été cité. Moins en vue que la saison dernière où il débutait à XV,
l’arrière des Waratahs a essentiellement brillé en Super Rugby où il
a terminé meilleur marqueur de la compétition. Il est surtout victime
des résultats décevants des Wallabies cette saison mais aussi des
éclairs de génie de Willie le Roux!
14.
Ben
SMITH
Nouvelle Zélande / Highlanders
@bensmithotago
15.
Willie
LE ROUX
Afrique du Sud / Cheetahs
@wjjleroux
XV d’Antoine @Openside
1. James SLIPPER - Aus / Reds
2. Dane COLES - NZ / Hurricanes
3. Sekope KEPU - AUS / Waratahs
4. Brodie RETALLICK - NZ / Chiefs
5. Rob SIMMONS - AUS / Reds
6. Marcell COETZEE - SA / Sharks
7. Richie MCCAW - NZ / Crusaders
8. Duane VERMEULEN - SA / Stormers
9. Aaron SMITH - NZ / Highlanders
10. Bernard FOLEY - AUS / Waratahs
11. Julian SAVEA - NZ / Hurricanes
12. Malakai FEKITOA - NZ / Highlanders
13. Tevita KURIDRANI - AUS / Brumbies
14. Ben SMITH - NZ / Highlanders
15. Willie LE ROUX - SA / Cheetahs
XV dE MATHIAS @mathiascattaneo
1. Marcos AYERZA - ARG / Leicester
2. Agustin CREEVY - ARG / Worcester
3. Sekope KEPU - AUS / Waratahs
4. Brodie RETALLICK - NZ / Chiefs
5. Victor MATFIELD - SA / Bulls
6. Richie MCCAW - NZ / Crusaders
7. Michael HOOPER - AUS / Waratahs
8. Duane VERMEULEN - ASA / Stormers
9. Aaron SMITH - NZ / Highlanders
10. Nicolas SANCHEZ - ARG / RC Toulon
11. Julian SAVEA - NZ / Hurricanes
12. Malakai FEKITOA - NZ / Highlanders
13. Tevita KURIDRANI - AUS / Brumbies
14. Ben SMITH - NZ / Highlanders
15. Israel FOLAU - AUS / Waratahs
XV d'ADRIEN @Sudrugby
1. Marcos AYERZA - ARG / Leicester
2. Bismarck DU PLESSIS - SA / Sharks
3. Sekope KEPU - AUS / Waratahs
4. Brodie RETALLICK - NZ / Chiefs
5. Victor MATFIELD - SA / Bulls
6. Marcell COETZEE - SA / Sharks
7. Richie MCCAW - NZ / Highlanders
8. Duane VERMEULEN - SA / Stormers
9. Aaron SMITH - NZ / Highlanders
10. Bernard FOLEY - AUS / Waratahs
11. Julian SAVEA - NZ / Hurricanes
12. Nemani NADOLO - Fidji / Crusaders
13. Malakai FEKITOA - NZ / Highlanders
14. Ben SMITH - NZ / Highlanders
15. Willie LE ROUX - SA / Cheetahs
Photo : Photosport file/ PA Sport/ 3news.co.nz
Adrien, Mathias et Antoine SudRugby.com
23. 23
Irlande,
l’année de la confirmation ?
L’ombre d’O’Driscoll
BOD a fait ses adieux à la sélection et
même si aucun candidat ne semble avoir
clairement pris la relève, il n’empêche que
les irlandais gagnent, qu’importe l’identité
de leur second centre. Cave, Payne,
Henshaw et Mc Fadden se sont succédés
sous la tunique verte avec à chaque fois
une victoire au bout. A la sortie des tests
d’Automne, Rob Henshaw semblait être
le pendant idéal à D’Arcy qu’il remplaça
même en 12 face à l’Australie avec
succès, mais le centre du Connacht est
en délicatesse avec sa hanche.
Schmidt pourrait alors être tenté d’aligner
une paire D’Arcy / Payne, qu’il n’a toujours
pas eu l’occasion d’associer la faute à des
blessures successives
A l’ouverture c’est l’hécatombe avec
Sexton et Jackson out pour le 1er
match
à Rome, ce sont donc logiquement les
ouvreurs du Leinster (Madigan) et du
Munster (Keatley) qui vont se disputer
le poste de demi d’ouverture.
Avantage au premier nommé qui sort
d’une phase de poule convaincante
(Meilleur réalisateur) et qui disputera les
1/4 de finale de Champions Cup avec le
Leinster. Keatley sans démériter a montré
moins de maitrise au poste que son
concurrent. Avantage Madigan donc.
Eternels outsiders dans le Tournoi, les irlandais ont clairement franchi un palier
depuis l’arrivée de Joe Schmidt aux commandes de la sélection. 2014 aura été une
année faste pour les hommes en vert avec une victoire au forceps dans le Tournoi
2014, une série de test remportée en terre argentine et surtout 3 victoires probantes
lors des tests de Novembre dont 2 face aux nations du sud (Australie et Afrique du
Sud). Si Schmidt la joue profil bas, les irlandais ne peuvent plus se cacher derrière
leur génération en or qui ne gagne (presque) rien.
Henshaw l’héritier… blessé
24. 24
Irlande,
l’année de la confirmation ?
La chance de Marmion ?
Le poste de demi de mêlée n’est pas
épargné non plus avec les blessures
de Conor Murray et Eoin Reddan les
2 tauliers au poste. Si l’encadrement
irlandais se veut optimiste quant au
rétablissement de ses deux joueurs, il se
murmure que le jeune Marmion pourrait
avoir sa chance au cas où Reddan et
Murray seraient trop justes pour affronter
les italiens. Le jeune demi de mêlée du
Connacht ne manque pas de talent et
ses courses électriques, qui ne sont pas
sans rappeler celles du gallois Dwyaine
Peel, sont autant de promesses pour Joe
Schmidt. Couplé à l’expérimenté Isaac
Boss qui ne devrait pas jouer les premiers
rôles, ils forment un duo complémentaire
en cas de défection de Murray et Reddan.
Un pack en
convalescence
Devant, quelques blessés et des
nouveautés. Tuohy, Varley et Henry sont
d’ores et déjà forfaits. Heaslip, O’Brien et
Healy sont en convalescence et espèrent
être de retour pour l’Italie.
Schmidt pourra quand même compter sur
ses leaders O’Connell / O’Mahony pour
emmener le pack des irlandais composé
de bons soldats (McGrath, Cronin, Toner,
Best…).
Côté nouveauté, Jack Conan du Leinster
(N°8) et le pilier néo-zélandais d’origine
Nathan White sont dans la liste élargie.
Si le premier devrait démarrer avec les
Wolfhounds, White quant à lui est là pour
pallier le forfait probable de Mike Ross.
Le pilier de 33 ans passé par le Super
Rugby deviendrait alors le 4ème
joueur le
plus âgé à revêtir le maillot vert pour la
première fois. Le garçon a de l’expérience,
mais le sang chaud comme on peut voir
dans les vidéos ci-dessous.
Pourquoi y croire ?
Les irlandais ont engrangé beaucoup
de confiance en 2014 et ont clairement
franchi un pallier. Ils ont une identité
de jeu bien définie et une défense bien
organisée. Sous la houlette de Sexton et
de son triangle arrière de haute qualité,
l’animation offensive est également un
des atouts des irlandais. Zebo, Madigan et
O’Mahony sont dans la forme de leurs vies.
Pourquoi cela ne va pas
le faire ?
Le groupe irlandais est décimé par les
blessures, et bon nombre de ses joueurs
clés (Sexton, Murray, Healy, Heaslip,
O’Brien) sont en phase de reprise ou de
convalescence.
Schmidt tâtonne encore au niveau de
sa paire de centre et va devoir trancher
dans l’optique de la Coupe du Monde, en
composant avec la blessure d’Henshaw,
favori à la succession de BOD. Sans Healy
et Ross, la mêlée irlandaise ne présente
pas beaucoup de garanties.
Sur le triangle arrière peu de surprise
et des hommes en forme. Malgré
l’élimination du Munster en phase de
poule de Champions Cup, Simon Zebo a
éclaboussé la dernière rencontre de toute
sa classe et a montré qu’il possédait une
pointe de vitesse qui a peu d’équivalence
en Europe. Sur l’autre aile, l’expérimenté
Tommy Bowe a également de belles
qualités à faire valoir, avec une dimension
athlétique supérieure.
Si vous complétez avec l’inamovible Rob
Kearney à l’arrière vous obtenez un des
triangles arrières les plus performants du
moment. Kearney, c’est l’assurance tout
risque sous les ballons hauts, surement
le meilleur spécialiste du poste dans le
monde. Bref, il y a du beau monde, et
même si Trimble, Gilroy et Dave Kearney
tenteront de bouleverser la hiérarchie, il
ne devrait pas y avoir de grosses surprises
sur ces postes.
Les flèches du triangle arrière
Photo : rugby.com.au/ PA Sport
Thibaut goodgamerugby.com
25. 25
WRWC 2015 L'Angleterre prête
à sélectionner Steffon Armitage !
Il le sera si l'on en croit les dires d'Alex Low ce matin dans le
Times. Stuart Lancaster s'apprête en effet à sélectionner le
flanker toulonnais dans le squad des 40 afin de préparer le
Tournoi des 6 Nations cuvée 2015.
Malgré son statut de "Meilleur Joueur Européen", il n'a jamais
pris part à une sélection de Stuart Lancaster en raison d'une
des directives de la Rugby Football Union (RFU) qui oblige à ne
sélectionner que des joueurs évoluant au pays.
Steffon Armitage pensait ses chances de représenter à nouveau
son pays quasi nulles surtout après la l'échec de la tentative de
Bath d'enrôler le joueur de Port-La-Montagne sous forme de
prêt. Mais une Coupe du Monde sur le sol anglais serait, toujours
selon le Times, une raison valable pour activer "la clause
exceptionnelle" sur les critères d'éligibilité des joueurs anglais.
Une aubaine pour le joueur un temps pressenti pour représenter
la France mais qui a toujours clamé que son coeur était anglais.
Steffon Armitage
sera t-il le futur n°8
de l'Angleterre ?
Source : The Times, espnscrum.com - Photo : ovaliecommunication.com
Greg - XVOvalie.com
26. EURO
STARS
la globalisation du rugby
par les saracens
sudrugby.com / @Sudrugby.com
george ford
à la recherche du temps perdu
XVOvalie.com / @XVOvalie
27
30
27. 27
La globalisation du rugby
par les Saracens
PETIT HISTORIQUE
DES SARACENS
Quel est le point commun entre
les clubs : Old Puget Sound Beach
RFC (USA), VVA-Podmoskovye
(Russie), Bandeirantes Rugby Club
(Brésil), Impala RFC (Kenya),
RC Lelo Tbilisi (Géorgie), Toa RFC
(Tonga), RC Timisoara (Roumanie),
Bintang Rugby Club (Malaisie)
ou Das Island Rugby Team (Emirats
Arabes Unis) ?
Ces clubs existants depuis
parfois de nombreuses années
et auréolés de succès dans
leurs championnats respectifs
ont tous intégré le réseau crée
par le club Londonien des Saracens,
le Saracens Global Network
et ont ainsi été renommés comme
l’indique la carte en fin d'article.
Une stratégie peu commune
dans le Rugby bien que des
partenariats puissent exister
entre clubs internationaux.
C’est bien entendu dans le football
que nous rencontrons d’autres
associations de ce type comme
avec Manchester City, devenu
actionnaire du New York City FC,
Melbourne City FC et des
Yokohama F. Marinos en plus de
partenariats avec de nombreux
clubs et académies dans le monde.
Les Saracens ont donc importé
ce concept au ballon ovale.
Dès 2002 les Saracens se sont rapprochés
de contrées non traditionnelles (Europe &
Hémisphère Sud) du rugby en effectuant
une tournée au Japon. Sous la direction
de l’ancien All Black Wayne “Buck”
Shelford, ils se sont imposés 66 à 17 face
aux Fukuoka Sanix Blues puis 61 à 42
devant Suntory Sungoliath.
Bien que fondé en 1876, les Saracens
ont surtout fait parler d’eux hors
d’Angleterre lors de la mise en place du
professionnalisme avec les recrutements
de stars mondiales comme Francois
Pienaar, Michael Lynagh, Philippe Sella,
Raphael Ibañez, Taine Randell, Brent
Russell voire Chris Jack.
Le tournant pour ce club à lieu en 2008
lorsque le milliardaire Sud Africain
Johann Rupert rachète 50% des parts
du club à Nigel Wray, propriétaire
du club depuis 1995 et le passage au
professionnalisme. Malgré de bons
débuts et une ambition de faire des
Saracens le “Manchester United du
Rugby”, Wray ne parvient pas à faire de
son club l’un des leaders du championnat
Anglais et l’arrivée de Rupert va changer
la donne. Johann Rupert est le président
du groupe Richemont spécialisé dans le
luxe avec des marques comme Dunhill,
Montblanc, Jaeger-LeCoultre ou Cartier.
A partir de cette époque l’influence Sud
Africaine au sein du club devient de plus
en plus importante, aussi bien sur le
terrain qu’en coulisse. Brendan Venter
(alors en poste aux Stormers) et Edward
Griffiths (ancien directeur général de
la fédération Sud Africaine) arrivent
au club dans les bagages de Rupert
respectivement au poste d’entraîneur et
de président exécutif.
Après une lessive en cours de saison,
de nombreux joueurs Sud Africains ont
alors au rendez vous et les Saracens
occupent désormais le haut de l’affiche
en Angleterre. Le plan de Rupert était à
l’origine d’acquérir le Wakefield RFC avec
le président des Miami Dolphins, de le
renommer London Tribe et de recruter
massivement en Afrique du Sud. La
fédération Anglais a alors posé son véto…
et le club a fait faillite en 2004!
?
28. 28
La globalisation du rugby
par les Saracens
ESSOR MONDIAL
DU RUGBY A VII
Mais dominer le rugby Anglais n’est
qu’un début pour les Saracens qui
souhaitent développer leur“marque”
dans le monde entier. Allianz l’a bien
compris en s’associant avec les Saracens
lors de la rénovation du Barnet Copthall,
nouvelle enceinte rénovée des Sarries
dès la saison 2012-13 et renommée
Allianz Park! Alors que les clubs
Français, pour développer leurs “liens
internationaux”, s’associent à des clubs
Fidjiens pour contourner le règlement
des JIFFs, les Saracens ont mis en place
une toute autre approche globale aussi
bien marketing que sportive. Pour contrer
la baisse d’affluence dans les stades et
les limitations générées par le salary cap,
Edward Griffith souhaite également que
les clubs de Premiership prennent au
sérieux le développement du Sevens et
libèrent leurs joueurs pour les principaux
tournois. En effet les pays du monde
“émergent” du rugby comme le Brésil,
la Malaisie, le Kenya voire les Emirats
ont tout misé sur le rugby à VII suite à
son intégration aux Jeux Olympiques
à partir de Rio 2016. Grâce à la mise
en place du Saracens Global Network,
Griffiths estime qu’une quarantaine
de joueurs portant les couleurs des
Sarries devraient participer à ces JO
sous différentes couleurs nationales.
Le groupe (puisqu’il est désormais
difficile de ne parler que d’un club)
s’est d’ailleurs associé avec la chaîne
Américaine CNBC pour ses campagnes
de publicité et retransmissions de match
au niveau Mondial. S’implanter dans des
marchés émergents est bien évidemment
utile au niveau marketing afin de faire des
Saracens la marque rugby la plus connue
de la planète, mais elle s’accompagne
d’un encadrement sportif afin que ces
clubs dominent leurs championnats
respectifs.
ASPECT SPORTIF
DU RESEAU
Outre porter les mêmes couleurs
“historiques” que le club Londonien,
les différentes équipes du network vont
également partager les méthodes et
faire des Saracens
la marque rugby la plus connue
de la planète
29. 29
La globalisation du rugby
par les Saracens
infrastructures d’entrainement. A une
époque où le nombrilisme est monnaie
courant dans le rugby, les Saracens
installent des bases dans des nations où
le rugby est émergent ou peine à trouver
des financements.
Beaucoup de ces nations émergentes ont
subitement hérité de fonds olympiques
sans réellement savoir comment les
investir pour avoir le plus de retombées.
Les Sarries proposent donc leur aide
et récupèrent en retour une renommée
mondiale qui intéresse forcément les
sponsors mais également un réseau de
recrutement étendu. D’après Edward
Griffiths “Ce développement est logique
commercialement et en terme de
recrutement. Nous offrons à ces clubs
ce dont ils ont besoin à savoir un capital
intellectuel comme des programmes
de coaching, des programmes de
musculation et de remise en forme ainsi
que des conseils médicaux”. En tissant
des liens avec Toa (village d’origine de la
famille des frères Vunipola) ainsi qu’aux
USA, en Roumanie, en Géorgie et en
Russie, nations ayant déjà participé à une
Coupe du Monde, l’aspect du recrutement
des joueurs locaux prend tout son sens.
Dans le cas du club Tongien, les joueurs
toucheront une bourse dès l’âge de
14 ans et recevront en plus de leur
formation rugbystique, des programmes
académiques. Une façon de retenir au
pays des joueurs de plus en plus tentés
par l’exil afin de subvenir au besoin de
leurs familles. Les Saracens espèrent
découvrir de nouveaux talents hors des
frontières habituelles grâce à ce réseau,
le roumain Catalin Fercu en est l’exemple,
ce dernier ayant tapé dans l’oeil de Mark
McCall lors d’un match amical entre les
Saracens et leur branche roumaine de
Timisoara. Il est le premier joueur du
réseau à rejoindre l’Allianz Park.
Avec neuf clubs en plus de la “maison
mère”, le Saracens Global Network est
pour le moment bien fourni. Mais les
Sarries, actuellement en pleine phase
d’investissement, ne devraient pas
s’arrêter là et pourraient continuer leur
expansion mondiale. Après un match
amical cet été face à une sélection
dites des Bermudes, ils pourraient
prochainement tisser des liens dans les
Caraïbes.
À gauche : Francois Pienaar, l’une
des premières stars mondiales ayant
porté le maillot des Saracens
À droite : Les Saracens espèrent
découvrir des “nouveaux Mako Vunipola”
grâce à ce programme
Adrien sudrugby.com
Photo : twitter.com/ Getty Images
Saracens
global
network
30. 30
George Ford,
à la recherche du temps perdu
Ne le prenez pas pour un bleu, déjà
puisqu'il joue pour l'équipe d'Angleterre,
et puis à tout juste 21 ans, cette gueule
d'ange tout droit sortie d'un BoizeBande(c)
en a déjà sous le capot.
Cinq années passées aux Tigers de
Leicester auréolées de deux titres de
Premiership (2010 et 2013) n'ont pas
satisfait pas la doublure (à l'époque) de
Tobby Flood malgré 40 matches disputés
et 253 points inscrits.
À la recherche d'un temps de jeu conforme
à ses exigences, George "le précoce"
prend la direction de Bath à l'été 2013.
Richard Cockerill, son manager chez les
Tigers semblait impuissant et incapable de
pouvoir le retenir. L'ouvreur des England
Saxons débarque dans la ville du comté de
Somerset accompagné de son coéquipier
Micky Young. Ils sont les huitième et
neuvième recrue du club qui se lance dans
un projet de reconstruction à long terme :
"C'est un club qui veut bâtir sur le long
terme et surtout qui se concentre sur le
développement de jeunes comme moi. J'ai
hâte de commencer l'aventure" déclarait
Ford au moment d'apposer sa signature
au pied de page de son contrat.
Détrôner
Owen Farrell
L'un des principaux objectifs de Ford en
rejoignant Bath, outre le fait de gagner
plus de temps de jeu, est celui non avoué
de chasser son ami Farrell de son trône
"d'indiscutable" ouvreur de la Nation.
Les deux joueurs se connaissent bien
puisqu'ensemble, ils remportèrent le
Grand Chelem 2011 et hissèrent les moins
de 20ans anglais en finale de l'IRB World
Championship, toujours la même année,
face à la Nouvelle-Zelande, finale qu'ils
Le jeune ouvreur anglais de Bath aligne les
prestations de haut-vol au point de bousculer
la hiérarchie des ouvreurs au sein du XV de Sa
Majesté. Plus jeune joueur à avoir fait ses débuts
professionnels en Angleterre, George est un
joueur atypique qui préfère esquiver les réceptions
d'après-match pour se concentrer sur les
échéances à venir, ce ne qui n'est pas sans rappeler
un certain Jonny Wilkinson...
‘‘
J'ai hâte
de commencer
l'aventure
31. 31
George Ford,
à la recherche du temps perdu
perdèrent 22-33 soit dit au passage. À
cette époque, Ford occupait déjà le poste
d'ouvreur et Farrell était son premier
centre. 2011 l'année de la consécration
pour Ford qui décrochera aussi l'IRB
Young Player of the Year Award.
Le lien qui unit Farrell et Ford ne s'arrête
pas seulement à ces compétitions
gagnées ensemble. Tout comme leur père
Mike Ford et Andy Farrell, les deux fistons
sont des treizistes de formation qui se
sont même déjà affrontés dans un match
opposant Oldham Club Wattered (club de
George) à Wigan St Patricks (club d'Owen).
Leurs chemins se recroiseront à nouveau,
pendant leurs études, en tant que
camarades d'école dans le Hertfordshire
avant que leurs carrières n'empruntent
des trajectoires diamétralement
opposées...
Aux Saracens, Owen profitera de blessures
de joueurs majeurs pour briller dans le
squad et remporter l'Aviva Premiership
en 2011. Ses performances l'installeront
logiquement au poste d'ouvreur du XV
de la Rose pendant que Ford klaxonne
derrière Toby Flood à Leicester. Ses
apparitions en première limitées malgré
un temps de jeu grandissant, Ford alors
âgé de 20 ans, s'agace, d'autant que son
ami présente de belles envolées sur la
foire internationale. Un troisième larron
vient s'inviter aussi dans la course à
l'ouverture, Freddie Burns. Excellent à
Gloucester, l'ouvreur "rouge et blanc"
occupera un strapontin vacant dans le
squad anglais.
La goutte d'eau pour Ford qui plit bagages
immédiatement pour Bath : "Regarder
Owen et Freddie était peut-être pas si
difficile mais au fond de moi-même
je voulais tellement y être..." avant de
rajouter "Ils ont été très bons. C'est pour
ça que je suis ici (à Bath); pour avoir une
chance de vivre ce qu'ils ont vécu".
,
A Bath, George rejoint son père Mike,
head-coach de l'équipe première. Cette
décision de quitter le champion en titre ne
fût pas simple. "J'ai adoré jouer chez les
Tigers avec cette dynamique de victoires et
d'esprit de champion. C'est là-bas que j'ai
réellement appris la culture de la gagne.
Mais je ne vais pas vous mentir, j'étais
frustré de cette situation. Comme tout
jeune rugbyman, ce que je voulais c'est
simplement jouer. Je n'ai rien contre leur
stratégie (celle des Tigers) de ne pas me
donner plus de temps de jeu. Toby Flood
était le demi d'ouverture de l'Angleterre
et l'un des meilleurs de la Ligue. J'étais
frustré, mais en même temps je respectais
les décisions. Beaucoup de gens me
disaient que j'étais jeune et que j'avais une
longue carrière devant moi, mais je me
sentais prêt à jouer beaucoup plus".
Son père, peu objectif diront ses
détracteurs, d'une part parce qu'il est son
coach et d'autre part parce qu'il est son
père, a salué la décision de sa progéniture
tout en mettant en avant les qualités
de Floody. Ces mêmes détracteurs lui
reprochaient, bien avant que George
ne soit aligné, de vouloir à tour prix le
titulariser. Lui préfère en rire : "Il y a des
choses mises en place dans ce club au
cas où je perds la tête et titularise George
tous les week-ends. J'ai accepté qu'il
vienne car j'aime a penser que je suis un
honnête homme et qu'il ne vient pas pour
uniquement travailler avec son père".
Interrogé sur le fait de s'entraîner avec
son père, George ajoute : "Je m'entraîne
tous les jours et c'est mon coach. C'est
ainsi que cela fonctionne. C'est mon père,
mais ça n'a jamais posé de problèmes.
Mes coéquipiers preuvent en témoigner,
ici, tout le monde est traité à la même
enseigne".
Le rêve national de George est un sujet
tabou entre lui et son père. Un objectif
inatteignable jusqu'à ce qu'il s'installe
chez les rayés 'bleu et blanc" selon Mike
Ford qui demande du temps pour son fils
alors chez les England Saxons.
Son père Mike Ford, head-coach de Bath
32. 32
George Ford,
à la recherche du temps perdu
Sa défense limitée
par son gabarit ?
Des rêves d'étage supérieur qui peuvent
être rapidement contrariés par son
physique comme le rapporte Steve James
du Télégraph.
Il pose la véritable question à savoir si
Ford peut évoluer au plus haut niveau
malgré son petit gabarit. De ce côté là,
le journaliste donne son propre avis et
se montre plutôt pessimiste. Sa position
prétend-il, est même défendue par beau
nombre d'entraîneurs nationaux en privé.
Il est certain qu'à une époque, George Ford
aurait été une superstar argumente t'il.
Sa clairvoyance, sa gestion du jeu balle
en main balle au pied, sa capacité à
faire briller les autres, sont tout autant
des points forts enviés par beaucoup de
ses pairs et qui furent jadis amplement
suffisants pour exceller dans le monde
ovale. Le labeur défensif pouvait s'avérer
optionnel.
L'immense John Barry l'avouait : "Je ne
plaquais pas beaucoup à l'époque". Sa
théorie consiste à dire qu'un joueur ne doit
pas risquer de se blesser en sauvant - par
exemple - un essai in-extremis, quand on
est si talentueux pour marquer et faire
marquer les autres.
Cependant, un certain Rob Andrew a
changé la donne. Pitoyable au pied et dans
l'animation offensive, Rob, élu "pire joueur
ayant représenté l'Angleterre" était un
formidable défenseur à l'ouverture. Si l'on
s'amuse à comparer la référence Jonny
Wilkinson avec l'élève Owen Farrell, nous
prendrons alors l'exemple de la demi-
finale de Hcup 2013 Saracens-Toulon.
Les plaquages appuyés de Farrell sur
Wilkinson en disaient long sur le combat
défensif que voulait imposer l'ouvreur des
Sarries.
Parallèlement, le jeu offensif de Farrell
s'étoffant, il n'est donc pas surprenant de
le voir truster la place d'ouvreur au sein du
XV de la Rose. Mais cela ne l'empêche pas
lui aussi d'avoir ses détracteurs. Lorsqu'on
interroge Stuart Lancaster sur l'équilibre
attaque-défense, il reste nuancé :
"Je ne choisirais vraisemblablement pas
un joueur qui ne sait pas défendre, en
revanche je chercherais probablement
plus un attaquant. Vous ne pouvez pas
vous rendre dans une grande compétition
internationale avec un de vos joueurs
en qui vous n'avez pas confiance
défensivement". Priorité à l'attaque.
George Ford a conscience que son
physique joue en sa défaveur. Comment
défendre face à ces mastodontes venus de
l'Hémisphère-Sud et en sortir indemne ?
Ma'a Nonu, Sonny Bill Williams lui rendent
pas loin de 20 à 30 kilos.
Ce qui rassure l'anglais, c'est que certains
joueurs qui lui sont physiquement proches
ont réussi et réussissent à se faire un nom
dans ce sport : Aaron Cruden, Matt Giteau
pour ne citer qu'eux, ne sont pas plus
épais que lui.
33. 33
George Ford,
à la recherche du temps perdu
Face à l'Irlande, sa
première apparition
sur le banc
Son choix de quitter les Tigers pour
Bath s'avère payant. Crédité de stats
satisfaisantes avec l'équipe de papa,
Stuart Lancaster fait appel à lui pour
remplacer Brad Barritt contre l'Irlande
dans le Tournoi des VI Nations édition
2014. L'Angleterre a la recherche d'une
saine concurrence au poste de 10 - alors
que tout le monde pensait Farrell installé
- voit en Ford l'idéal "challenger" pour
pousser son camarade d'enfance dans
ses derniers retranchements. Freddie
Burns alors tributaire des résultats
médiocres de la cuvée Gloucester 2014,
Danny Cipriani inconstant chez les Sale
Sharks, les caméras sont braquées sur
l'ouvreur de Bath. "Après trois semaines
d’entraînement (Ford faisait partie du
squad de 35 joueurs, ndlr), il a réussi à
s’offrir le droit de découvrir comment
nous fonctionnons lors des matches. Le
moment est crucial pour qu’il se sente en
confiance et prêt à endosser à terme un
rôle clé dans l’équipe." clamait Lancaster
en conférence de presse. Mais Ford ne
connaîtra pas sa première cap dans
ce match que l'Angleterre remportera
difficilement 13-10.
Elle interviendra la journée suivante du
Tournoi face au Pays de Galles au mois de
Mars. Il entre à la place d'Owen Farrell et
dispute les dernières minutes du match
remporté 29-18 à Twickenham. D'une
passe, il offrira même un essai à son
capitaine Chris Robshaw six jours après
face à l'Italie. Le gamin prend peu à peu
ses marques. Il manquera la tournée
d'été, préférant sagement se faire opérer
de l'épaule pour un problème devenu
récalcitrant, l'objectif Coupe du Monde est
en vue.
Il inscrira 13 points pour sa première
titularisation face aux Samoa lors des
tests de Novembre dernier et se mettra en
exergue grâce à un superbe coup de pied
croisé qui enverra Mike Brown à l'essai
après un relais d'Anthony Watson. Une
semaine plus tard, il convertira 6 coups de
pied sur 8 tentatives contre l'Australie (16
points au total).
34. 34
George Ford,
à la recherche du temps perdu
Plus près de nous, la double confrontation
face à Montpellier en European Rugby
Champions Cup a permis aux quelques
béotiens s'il en restait, de s'intéresser de
plus près au surdoué.
À l'Altrad Stadium, il inscrira 15 points
illuminant de classe un match joué dans
des conditions marécageuses. Ford fit
étalage d'une incroyable précision dans
l'occupation au pied, d'une dextérité
pointue malgré une gonfle glissante,
et d'une animation offensive dans
la continuité de ses performances
internationales.
Huit mois avant que ne commence la
Coupe du Monde et l'ouvreur de poche
semble avoir conquis l'Angleterre. Ses
prestations pendant le prochain Tournoi
seront déterminantes quant à savoir s'il
sera LE dépositaire du jeu offensif de
Lancaster.
En attendant, George continue à réviser
ses gammes physiques et défensives pour
lever les doutes et rattraper le temps...
Démonstration de classe face à Montpellier
Greg XVOvalie.com
Source : dailymail.co.uk, telegraph.co.uk, rfu.com - Photo : dailymail.co.uk/ theguardian.com/ Youtube
35. LADIES
Photo : Rugbyshop
tête à tête
avec sandrine agricole
bajadita.com / @obasaan66
tête à tête
avec Marie alice yahé
bajadita.com / @obasaan66
retransmission tv et top 8
bajadita.com / @SOSurrullo
dans les coulisses de
lmrcv / usap sur canal+
bajadita.com / @SOSurrullo
lmrcv / usap
un bilan porteur d'espoir
bajadita.com / @SOSurrullo
top 8
les jeux soont faits...
bajadita.com / @SOSurrullo
armelle auclair
la course à la qualif'
bajadita.com / @SOSurrullo
à quoi sert le challenge
de la fédération ?
bajadita.com / @SOSurrullo
france féminine :
du nouveau chez les bleues
bajadita.com / @SOSurrullo
moins de 20 ans :
l'antichambre...
bajadita.com / @SOSurrullo
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A quel âge as-tu commencé
à jouer au rugby ?
11 ans.
Pourquoi avoir choisi ce sport ?
Par plaisir.
Qu’est ce qui te plait dans le rugby ?
Cette notion de liberté, d’égalité et de
fraternité.
Quel est ton joueur préféré ?
Je n’en ai pas vraiment un. Mon joueur
préféré est la somme de très bons
joueurs (Carter, Wilkinson, Cooper,
Michalak).
Quelle est ta joueuse préférée ?
Idem (Mayans, N’daye, Sartini, Bailon,
Scaratt).
Quel est ton équipe préférée dans le jeu
(équipe nationale ou internationale) ?
Les All Black et Clermont.
Comment as-tu réussi à concilier sport
de haut niveau et tes études de kiné ?
Organisation et détermination.
Tu as terminé ta carrière par un KO
lors du match pour la 3ème
place au
mondial ; n’est ce pas frustrant de
terminer ainsi ?
Il y a des moments où on ne choisit pas
toujours. C’était la fin que je devais avoir.
Et puis j’en garde un souvenir inoubliable.
Gardes-tu des souvenirs de ce match ?
Je n’ai aucun souvenir de ce match (juste
la douleur du choc et celle de laisser les
copines achever cette aventure).
Penses-tu que le fait d’être passée du
stade plus rural de Marcoussis, à la très
belle enceinte du stade Jean Bouin avec
ses 20 000 places, ait pu impressionner
l’EDF ?
Aucunement, nous étions prêtes.
Lors de la ½ finale contre le Canada,
tu rates les transformations des
2 essais français ; la montée très
rapide des canadiennes, dès le début
de ta course d’élan, t’a t-elle
déstabilisée ?
On ne peut pas dire que seules les
montées ont été le facteur déterminant.
Le haut niveau est une succession de
détails qu’il faut maîtriser. J’aurais dû me
concentrer comme à l’entrainement et ne
penser à rien d’autre.
3ème
à Paris pour la Coupe du Monde et
des stades à guichets fermés mi- août,
ça t’inspire quoi ?
Une reconnaissance.
Que préfères-tu : la 3ème
place à Paris
en Coupe du Monde ou le grand Chelem
2014 ?
Les deux.
Penses-tu que cet engouement et cette
médiatisation pour le rugby féminin
vont et peuvent durer ?
Oui, car nous avions fait le plus dur
lors du Tournoi : séduire. La Coupe du
Monde n’a fait que confirmer ce nouvel
engouement.
Tu as été élue dans le XV de rêve de
cette dernière Coupe du Monde ; qu’est-
ce que ça t’inspire ?
Un honneur … et une récompense pour
mes 23 ans de pratique.
tête à tête avec
sandrine agricole
Nom : Agricole.
Prénom : Sandrine.
Surnom : Pépite.
Age : 34 ans.
Occupation actuelle :
Noisy-le-Grand Mont d’Est.
Occupation actuelle :
Kinésithérapeute.
Ancien poste :
Demi d’ouverture.
37. 37
tête à tête avec
sandrine agricole
Tu as 80 sélections en EDF ; que
conseillerais-tu à celles qui revêtent
le maillot bleu pour la première fois ?
Travail, plaisir et travail.
Y a-t-il eu dans le rugby, beaucoup
d’évolution depuis tes débuts, tant
au niveau physique, que mental ?
Physiquement les joueuses sont de
véritables athlètes, elles s’entrainent 3
fois plus et maîtrisent de mieux en mieux
le jeu. Mentalement, nous sommes
encore perfectibles mais la place des
préparateurs mentaux et la formation
des entraineurs sur ce versant de la
performance tend à se démocratiser
Quelques mois après l’arrêt de ta
carrière, l’odeur du pré te manque t-il ?
Oui, tous les jours.
Pas mal de filles dans le monde passent
du XV au 7 et inversement ; penses-tu
que cela ait eu un impact sur l’évolution
du rugby ?
Oui, cela va aider le XV à prendre une
autre ampleur, avec des filles plus
physiques, plus rapides… et l’interaction
des deux jeux est une véritable richesse.
Que penses-tu du professionnalisme
dans le rugby féminin ?
C’est une bonne chose. Si la France
en rugby féminin souhaite être une
grande nation, elle doit revaloriser le
statut des joueuses… et pourquoi pas le
professionnalisme ?
Penses-tu que ce professionnalisme
peut s’accélérer en vue des JO de Rio
2016 ?
Je ne sais pas…
Quel est selon toi, le meilleur système :
celui des Anglaises qui viennent de
passer pro, ou le français, semi-pro à 7,
qui assure un avenir professionnel en
dehors du rugby aux filles ?
A regarder de plus près... il est plus
intéressant d’être sous un contrat pro
(à cout terme) et ne se consacrer qu’à
un seul objectif que d’être semi-pro
pour soit disant avoir du temps pour
une vie professionnelle… car au final les
entrainements sont tels que les joueuses
sont à 100 % malgré tout…
Pourquoi le 7 n’est il pas plus
développé en France, chez les garçons
et chez les filles ?
C’est une nouvelle discipline qui n’a pas
encore eu le support médiatique que le XV
a depuis des siècles… mais il n’a pas eu
l’histoire, le passé que le XV a.
L’EDF de rugby à 7 féminine
est-elle proche de celle des garçons ?
Je ne sais pas.
As-tu le sentiment d’avoir été
une pionnière dans le rugby féminin
en général ?
Non, pas du tout. Juste une gamine qui
aimait courir et faire des passes.
Au cours de ces dernières années,
as-tu vu le regard des garçons
changer sur la pratique du rugby
chez les filles ou trouves-tu qu’il y a
toujours du sexisme ?
Il en existe toujours un peu mais on n'y
fait plus attention. Et quand bien même,
ce n’est pas ça qui m’arrêterait.
38. 38
tête à tête avec
sandrine agricole
Doit-on parler de rugby féminin,
de rugby au féminin ou de rugby
tout court, puisque ce sont les mêmes
règles pour les garçons et les filles ?
Du rugby féminin. Car oui, c’est du rugby,
mais pratiqué par des femmes. Dire
que c’est du rugby au féminin ce serait
faire un affront à nos prédécesseurs
des années 70/80, car paraît-il, le rugby
féminin d’aujourd’hui ressemble au rugby
masculin d’hier …
Pourquoi le Top 8 féminin a-t-il autant
de mal à s’implanter en France ?
Pas assez d’effectif, pas assez de moyens,
pas encore assez de personnes motivées
pour …
Serais-tu prête à passer dans des
Ecoles de Rugby pour rencontrer
des jeunes joueurs et joueuses, et
promouvoir la discipline ?
Je ne sais pas… Ce n’est pas ma
conception des choses. La promotion du
rugby féminin, cela fait 20 ans qu’elle
dure. Avec des joueuses avant moi qui
sont passées par les clubs … Et encore
aujourd’hui on est au même point : la
solution ? Bonne question. Peut-être la
médiatisation, les clubs pro ouvrant leur
porte aux féminines…
Rugby Proust
Tu es plutôt sac de sport ou sac à main ?
Sac à dos.
Le maillot de l’EDF,
tu le préférais bleu ou blanc ?
Blanc (ça va bien avec ma couleur de
peau).
As-tu conservé ton dernier maillot
de match ?
Oui ...
Quel était ton rituel d’avant-match ?
Prier sans cesse.
As-tu un objet fétiche ?
Non.
Une petite fille de 8 ans souhaite
commencer le rugby ; que lui dis-tu ?
Viens, on va faire des passes …
Te vois-tu entraîner des garçons ?
Oui.
Te vois-tu tenter une expérience
d’entraîneur hors de France ?
Non, enfin je ne sais pas, pourquoi pas…
Comment réagis-tu du bord de la touche ?
L’odeur du pré ne te manque pas ?
Plutôt bien. J’ai totalement basculé.
Penses-tu que la Coupe du Monde en
France va déclencher des vocations
pour le rugby chez les filles ?
Je l’espère.
Ton cœur est plus rennais
ou martiniquais ?
Français.
De quoi parlez-vous dans
les vestiaires ?
Du jeu.
Penses-tu que « l’esprit du rugby »
est aussi fort chez les garçons que
chez les filles ?
Qu’appelle t-on esprit rugby… je pense
que les filles, quand elles sont engagées
vont jusqu’au bout … donc OUI !
Qualité préférée chez un rugbyman ?
L'intelligence de jeu.
Qualité préférée chez une rugbywoman ?
L'intelligence de jeu.
Ton héros et / ou héroïne préféré-e
dans la vie et dans la fiction ?
Superman.
Ton rêve de bonheur de
rugbywoman ?
Que le Top 8 soit reconnu, financé et
soutenu et qu’il redevienne "Top 10".
Ton plus grand malheur ?
La défaite en finale du Top 10 de Rennes
en 2011 contre l’USAP.
Ta couleur, ta fleur
et ton oiseau préféré ?
Le bleu, la rose et l’aigle.
Dans quel pays aimerais-tu vivre ?
Canada.
Quelle est ta boisson préférée ?
L’eau bien fraîche avec une rondelle
de citron dedans.
Quel don de la nature aimerais-tu avoir ?
Savoir voler.
Y a-t-il un don ou une qualité
supplémentaire au rugby, que tu
aurais aimé avoir ?
L’agilité et les appuis de Teddy Thomas.
Quelle est la faute dans la vie pour
laquelle tu as le plus d’indulgence ?
A peu près toutes, après tout nous ne
sommes pas parfaits.
Quelle est la faute au rugby pour
laquelle tu as le plus d’indulgence ?
Un échec au tir au but …
Quelle question aurais-tu souhaité
que je te pose dans cette interview ? Me
parler des chances de l’équipe de France
masculine dans leur Coupe du Monde
Quelle était ta devise sur le terrain ?
Toujours y croire.
Quelle est ta devise dans la vie ?
Espérer contre toute espérance*.Le
rugby disparaît : une épitaphe ?
Pas d’inspiration …
Que souhaites-tu ajouter ?
Rien de plus... continuez !
Sabine bajadita.com
* Romain 4 verset13 - Photo : IconSport/ AFP
39. 39
Doit-on parler de rugby féminin,
de rugby au féminin ou de rugby
tout court, puisque ce sont les mêmes
règles pour les garçons et les filles ?
Du rugby féminin. Car oui, c’est du rugby,
mais pratiqué par des femmes. Dire
que c’est du rugby au féminin ce serait
faire un affront à nos prédécesseurs
des années 70/80, car paraît-il, le rugby
féminin d’aujourd’hui ressemble au rugby
masculin d’hier …
Pourquoi le Top 8 féminin a-t-il autant
de mal à s’implanter en France ?
Pas assez d’effectif, pas assez de moyens,
pas encore assez de personnes motivées
pour …
Serais-tu prête à passer dans des
Ecoles de Rugby pour rencontrer
des jeunes joueurs et joueuses, et
promouvoir la discipline ?
Je ne sais pas… Ce n’est pas ma
conception des choses. La promotion du
rugby féminin, cela fait 20 ans qu’elle
dure. Avec des joueuses avant moi qui
sont passées par les clubs … Et encore
aujourd’hui on est au même point : la
solution ? Bonne question. Peut-être la
médiatisation, les clubs pro ouvrant leur
porte aux féminines…
Rugby Proust
Tu es plutôt sac de sport ou sac à main ?
Sac à dos.
Le maillot de l’EDF,
tu le préférais bleu ou blanc ?
Blanc (ça va bien avec ma couleur de
peau).
As-tu conservé ton dernier maillot
de match ?
Oui ...
Quel était ton rituel d’avant-match ?
Prier sans cesse.
As-tu un objet fétiche ?
Non.
Une petite fille de 8 ans souhaite
commencer le rugby ; que lui dis-tu ?
Viens, on va faire des passes …
Te vois-tu entraîner des garçons ?
Oui.
Te vois-tu tenter une expérience
d’entraîneur hors de France ?
Non, enfin je ne sais pas, pourquoi pas…
Comment réagis-tu du bord de la touche ?
L’odeur du pré ne te manque pas ?
Plutôt bien. J’ai totalement basculé.
Penses-tu que la Coupe du Monde en
France va déclencher des vocations
pour le rugby chez les filles ?
Je l’espère.
Ton cœur est plus rennais
ou martiniquais ?
Français.
De quoi parlez-vous dans
les vestiaires ?
Du jeu.
Penses-tu que « l’esprit du rugby »
est aussi fort chez les garçons que
chez les filles ?
Qu’appelle t-on esprit rugby… je pense
que les filles, quand elles sont engagées
vont jusqu’au bout … donc OUI !
Qualité préférée chez un rugbyman ?
L'intelligence de jeu.
Qualité préférée chez une rugbywoman ?
L'intelligence de jeu.
Ton héros et / ou héroïne préféré-e
dans la vie et dans la fiction ?
Superman.
Ton rêve de bonheur de
rugbywoman ?
Que le Top 8 soit reconnu, financé et
soutenu et qu’il redevienne "Top 10".
Ton plus grand malheur ?
La défaite en finale du Top 10 de Rennes
en 2011 contre l’USAP.
Ta couleur, ta fleur
et ton oiseau préféré ?
Le bleu, la rose et l’aigle.
Dans quel pays aimerais-tu vivre ?
Canada.
Quelle est ta boisson préférée ?
L’eau bien fraîche avec une rondelle
de citron dedans.
Quel don de la nature aimerais-tu avoir ?
Savoir voler.
Y a-t-il un don ou une qualité
supplémentaire au rugby, que tu
aurais aimé avoir ?
L’agilité et les appuis de Teddy Thomas.
Quelle est la faute dans la vie pour
laquelle tu as le plus d’indulgence ?
A peu près toutes, après tout nous ne
sommes pas parfaits.
Quelle est la faute au rugby pour
laquelle tu as le plus d’indulgence ?
Un échec au tir au but …
Quelle question aurais-tu souhaité
que je te pose dans cette interview ? Me
parler des chances de l’équipe de France
masculine dans leur Coupe du Monde
Quelle était ta devise sur le terrain ?
Toujours y croire.
Quelle est ta devise dans la vie ?
Espérer contre toute espérance*.Le
rugby disparaît : une épitaphe ?
Pas d’inspiration …
Que souhaites-tu ajouter ?
Rien de plus... continuez !
T ê t e à t ê t e av e c M a l i c e