1. Honneur
aux
dames
7étéàPaname
wilkinson après lui ? / wrwc 2014 rendez-vous à paris / toulon pour l'éternité
xv de france la tête à l'envers / portraits de foley, folau, miller & cashmore
la saga usap / rugby proust david arrieta / ici, ici, … / commotions cérébrales
focus 7 / les dieselles du havre / brennus 1954 / trip once a mako always a mako
Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpAndUnder / n°7 / juin-juillet2014
2. Le Top 14 2013-14 s'est terminé il y a quelques semaines avec
une domination incontestée du RC Toulon. Les mois de juin
et juillet permettent ainsi de souffler en profitant d'une pause
ballon rond avant de recommencer à s'étriper sur les erreurs
d'arbitrage, les valeurs, les mercenaires, les recrutements et
d’éluder l’essentiel, le niveau de jeu et le rythme du supposé
meilleur championnat du monde.
Souffler ? Pas pour tout le monde fort heureusement, le mois
de juin marquant le début de la saison internationale des
nations du Sud. Après trois mois de Super Rugby où plusieurs
joueurs se sont révélés, les 4 principales équipes nationales du
Sud peaufinent leur tactique, testent les nouvelle perles mais
surtout consolident leur travail des trois dernières saisons. La
France a confirmé son statut d'équipe "à réaction" en Australie
laissant ses supporters plus qu’inquiets, et pour le moment
seule l'Angleterre est digne de son rang en bousculant les All
Blacks à domicile.
Le Sud se caractérise une nouvelle fois en affichant plus de
rythme, de skills mais surtout d'envie. Les 3 dernières journées
du Super Rugby débuteront fin juin et les Sharks, les Waratahs
ainsi que les Crusaders vendront chèrement leur peau afin
d'accueillir les rencontres de phase finale et la finale le 2 août.
Suite à divers accords avec les clubs Européens, les Argentins
ne bénéficient scandaleusement pas de leurs meilleurs joueurs
pour ces tests de Juin. Seront-ils suffisamment prêts afin
de bien figurer en Rugby Championship sous la direction de
Daniel Hourcade? Ewen McKenzie bénéficiera du bon niveau de
forme des franchises Australiennes mais est-ce suffisant pour
combler le retard sur des Springboks monstrueux renforcés
par les exilés et des All Blacks intouchables? A un an de la
Coupe du Monde, ce tournoi s'annonce d'avance palpitant.
Pour ce numéro 7, Up and Under vous offre une nouvelle fois
un aperçu complet du rugby sur la planète avec un passage
chez les femmes, les joueurs de Sevens et toujours le Japon.
Un rugby Japonais qui continue discrètement mais surement
sa croissance en recrutant des "vraies" stars du Super Rugby
et où Eddie Jones effectue un travail impressionnant avec
les Brave Blossoms, l'équipe nationale. Si le Japon passe en
quarts du Mondial en sortant l’Ecosse et les Samoa, ne soyez
pas étonnés !
Ce numéro 7 nous permet également de souhaiter la bienvenue
à Thomas de quatrevingneuf.fr qui rejoint l’équipe. Nous nous
retrouverons après des vacances bien méritées pour attaquer
la dernière saison avant le Graal, le Mondial 2015.
Photo : icon sport
Adrien sudrugby.com
Cheers
5. A peine la retraite de Jonny Wilkinson
annoncée, le président Boudjellal
évoquait déjà l’avenir du Rugby club
toulonnais et le recrutement « secret »
qui permettrait au RCT de repartir
de l’avant. On pourra trouver un peu
inélégant le fait de ne pas respecter un
délai raisonnable de viduité, mais le
rugby professionnel est ainsi fait, qu’on
le veuille ou non.
Les supporters comme les observateurs
se perdent en conjectures sur l’identité
du successeur de Wilko sous le maillot
rouge-et-noir floqué du numéro dix. Etant
précisé que le président Boudjellal a lancé
l’idée d’un retrait du numéro en question
pour la saison prochaine. Vous suivez ?
Bref, on s’interroge sur celui qui sera
chargé de l’animation offensive de
l’armada toulonnaise la saison prochaine.
Force est de constater que les lauriers
tressés à l’ouvreur anglais à l’occasion de
son départ en retraite n’ont pas vraiment
insisté sur le côté offensif du personnage.
De fait, s’il n’a jamais rechigné à attaquer
la ligne d’avantage, Jonny Wilkinson ne
restera pas dans l’histoire du rugby pour
ses qualités d’attaquant. Gestionnaire
précis et méthodique, il a parfaitement
collé au projet mis en place par Clive
Woodward à la fin du siècle dernier, projet
fondé sur un jeu limité à la domination
d’un pack surpuissant, la botte du demi
d’ouverture étant chargée d’occuper
le terrain et convertir en points ladite
domination. On caricature, mais à peine.
Et après tout, c’est ce projet qui a permis
à l’Angleterre de remporter la coupe
Webb-Ellis.
Ce style de jeu est aussi celui qui
fonctionne le mieux lors des phases
finales de notre Top 14. Il suffit de revoir
les images des saisons passées pour se
convaincre que le RCT n’est évidemment
pas le premier à avoir sinon réduit ses
ambitions, du moins circonscrit celles-
ci au petit périmètre : jouer moins pour
gagner plus.
après lui
le déluge offensif ?
5
6. Photo : Google.com
Antoine renvoiaux22.fr
Aussi, on peut douter que Bernard
Laporte – qui n’a d’ailleurs jamais été
un fanatique de la balle à l’aile – change
fondamentalement la physionomie du jeu
varois la saison prochaine. Pourtant, on
pourrait penser qu’avec Matt Giteau ou
même Frédéric Michalak les schémas
offensifs prennent davantage d’ampleur.
Disons-le tout net, il serait étonnant, à
un an seulement de la prochaine coupe
du monde, qu’un ouvreur international se
laisse attirer sur la Rade.
Le RCT devra donc vraisemblablement
compter sur l’Australien ou le Français
pour occuper la fonction. A moins que le
staff du RCT ne soit tenté de positionner
l’arrière gallois Leigh Halfpenny en
numéro dix. Ce dernier présente un profil
plus gestionnaire, et son jeu au pied peut
permettre de satisfaire les exigences du
Top14 en matière d’occupation du terrain.
Une telle solution présenterait de surcroît
l’avantage de laisser en quinze Delon
Armitage, plutôt efficace cette saison.
Gageons néanmoins que Bernard Laporte
laissera le Gallois à la place qui est
vraiment la sienne.
Les qualités d’attaquant de Matt Giteau,
certainement le meilleur trois-quart
évoluant dans notre championnat, font
rêver les amateurs de beau jeu. Et
ses quelques prestations à l’ouverture
durant la saison qui vient de se terminer
ont vraiment convaincu qu’avec un tel
meneur, Toulon peut proposer davantage
de volume à ses offensives.
Les qualités d’appuis de l’ancien
international peuvent lui permettre de
créer le danger près des phases de
regroupement et ses coups de pied
par-dessus, on l’a encore vu en finale
de H Cup, sont souvent décisifs.
Il est donc en mesure de provoquer
l’incertitude chez les défenseurs et donc
de multiplier les solutions offensives.
On imagine aisément tout l’intérêt que
Bernard Laporte pourrait trouver à lui
confier les clés du camion rouge-et-noir.
Reste à savoir à quelle allure le camion
roulera. On ne tablera pas sur une vitesse
excessive. Après Wilkinson, le déluge
offensif ? On peut toujours l’espérer, à
défaut d’y croire vraiment.
après lui
le déluge offensif ?
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7. Le doublé, cette soit-disant inaccessible
étoile de l’ovalie tricolore, a donc été
finalement réalisé. Accompli par une
équipe évoluant en rouge-et-noir mais
pas celle qu’on imaginait le réussir.
C’est le rugby club toulonnais qui,
pour l’histoire, restera le premier club
français à enchaîner les titres européen
(avec des clubs anglais) et domestique
la même année.
Le RCT et sa constellation
d’internationaux a battu le tenant du
Brennus, Castres, sans vraiment trembler.
Certes, le CO est parvenu à inquiéter un
peu l’ogre varois en inscrivant le seul
essai du match après une belle percée
de l’ailier Max Evans. Mais finalement,
les seules conséquences de cet exploit
isolé de la 10ème minute auront été de
repousser un chouilla l’inexorable victoire
toulonnaise et d’empêcher les supporters
rouge-et-noirs d’entonner le God Save
The Queen comme ils l’avaient prévus en
guise d’hommage à leur numéro dix.
Finalement, c’est davantage à un jubilé
qu’à une finale qu’il nous a été donné
d’assister. Celui d’un joueur d’exception,
Jonny Wilkinson, qui a tiré sa révérence
sur un succès auquel il aura très
largement contribué, inscrivant 15 des
18 points de son équipe. Dans un match
où, comme de coutume en Top14, les
défenses ont pris le pas sur les attaques,
on ne dira pas qu’il n’y eut pas d’intention
de jeu. Mais elles furent trop imprécises,
trop peu tranchantes pour prendre en
défaut les organisations défensives. Alors
que l’arbitrage de Monsieur Berdos a
laissé la part belle aux gratteurs dans les
rucks, on a pu encore une fois admirer le
talent de la troisième ligne varoise, même
si les Castrais n’ont pas été en reste dans
ce domaine.
L’imprécision du jeu au pied tarnais, tant
dans l’occupation du terrain que dans
le domaine des tirs au but, n’ont pas
permis aux hommes de Serge Milhas
et David Darricarrère de peser sur leur
adversaire. C’est donc inexorablement que
les Toulonnais ont construit leur succès,
laissant le devant de la scène à Sir Jonny
pour une dernière apparition conclue par
un Brennus fièrement brandi devant un
François Hollande sans doute un peu
jaloux d’une telle popularité pour le sujet
de sa Très Gracieuse Majesté. Il y avait
d’ailleurs quelque chose d’assez étrange
à voir se manifester une telle ferveur
pour celui qui fut pourtant le bourreau
du XV de France. Souvenons-nous des
demi-finales de coupe du monde 2003
et, plus douloureuse peut-être, de 2007,
quand l’ouvreur au maillot blanc frappé
de la rose nous asséna drops et pénalités
synonymes d’élimination. Rappelons-
nous de ces matchs du Tournoi des
cinq puis des six nations où « Wilko »
contribua à faire mordre la poussière à
nos tricolores. Ce Toulon victorieux hier
soir n’est d’ailleurs pas sans faire penser
au XV d’Angleterre champion du monde
en 2003, si peu spectaculaire, mais d’une
implacable efficacité.
Comme les Sicambres de Chateaubriand,
les spectateurs français adorèrent donc
au Stade de France celui qu’ils vouaient
aux gémonies il n’y a pas si longtemps.
Pourtant, on peut aisément comprendre
l’adoration toulonnaise pour celui dont la
venue au RCT coïncide avec deux titres
consécutifs de champion d’Europe et un
Brennus rapporté sur la Rade 22 ans
après le précédent. Il est aussi possible
de voir dans ce triomphe fait à Sir Jonny
une manifestation de ce qui nous plait
tellement dans ce sport, cette faculté
non pas d’oubli, mais de reconnaissance
envers celui qui se montre digne du
maillot qu’il porte.
Désormais, l’ouvreur anglais, naturalisé
toulonnais, fait partie du patrimoine du
RCT comme Marcel Baillette, Jérôme
Bianchi ou Yann Delaigue avant lui. Et
avec lui, le RCT a régné en maître sur le
rugby de France et d’Europe cette saison.
« Rule Toulonnia », en quelque sorte.
RULE
TOULONNIA !
7
Photo : Google.com
Antoine renvoiaux22.fr
8. COCORICO
Chronique
d'un casse-tête annoncé
bajadita.com / @SOSurrullo
la tête à l'envers
renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr
de l'orgueil
à défaut de maîtrise
renvoiaux22.fr/ @Renvoiaux22.fr
la coupe du monde : un
objectif français par défaut ?!
lexvnz.com / @LEXVNZ
crash test
renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr
09
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12
13
16
9. 9
La liste est tombée fin mai.
Elle donne les noms
des joueurs composant
le « Groupe XV de France »*
pour la saison 2014-2015
établi conformément aux dispositions
prévues par la convention FFR / LNR
signée à la fin de l’année dernière. Outre
l’excellente surprise d’y voir figurer
François Trinh Duc, et la moins bonne
de voir disparaître Jules Plisson (mais
en revanche Frédéric Michalak, lui, est
toujours là), et les conséquences positives
pour la santé des joueurs, ce sont trois
points spécifiques qui m’interpellent.
La gestion pour le moins délicate
de la liste.
Concrètement, comment cette liste
va t-elle être gérée par Philippe Saint
André & co ? Quid si certains joueurs se
blessent en cours de saison ?
Va t-on appeler et faire entrer dans ce
quota de matches d’autres joueurs (déjà
appelés en équipe de France mais qui ne
figurent pas sur la liste) ?
Comment annoncer, en cours de saison,
à un club, qu’un autre de ses joueurs, qui
avait le droit de jouer tous les matches
avec lui, ne l’a plus ?
Enfin, un joueur qui ne donne plus
satisfaction en Bleu, pourra t-il sortir
de la liste au profit d'un autre ou sera
t-il contraint de respecter le quota des
matches, en faisant banquette avec le
XV de France ?
La promesse tout en paradoxes
de la Ligue.
Si la LNR (avec l’aval de tous les clubs
de ProD2 et certains clubs du Top14)
a accepté que les clubs ne disposent
de leurs internationaux que pour 19
matches (soit un match sur deux
en Top 14 si l’on prend en compte la
Coupe d’Europe, et sans compter les
éventuelles blessures et les temps
d’absence aux entraînements
lorsqu’ils sont en stage avec l’Equipe
de France)**… elle a, d’un autre
côté, renégocié les droits tv du Top 14
nettement à la hausse. Alors que de l’avis
général, ce même Top 14 n’a pas semblé,
cette saison, tenir toutes ses promesses
en termes de jeu et de spectacle, et que
certains stades n’ont pas affiché complet,
que vont devenir les audiences et les taux
de fréquentation sans ses « meilleurs
joueurs » ?
Le futur casse-tête des entraîneurs de
clubs.
La constitution de ce groupe ne va pas
sans susciter également plusieurs
interrogations du côté des clubs du Top
14, pourvoyeurs d’internationaux, dont ils
sont, économiquement, l’employeur n°1,
mais dont ils ne peuvent plus disposer
librement.***
> Comment va se passer la gestion des
effectifs déjà compliquée, des feuilles
de matches, surtout quand le temps des
phases finales sera venu ? Quand fera
t-on jouer les internationaux, dans la
Chronique
d'un casse-tête annoncé
10. Chronique
d'un casse-tête annoncé
10
* Le Groupe France
première partie du championnat ou lors
des phases finales ? Comment expliquer
aux autres joueurs, qui ont contribué
à mener l’équipe dans les 6 premiers,
qu’ils doivent céder leur place lors des
phases finales ?
Et comment réagir si un international est
préservé lors de la première phase de la
saison et qu’ensuite il se blesse ?
Les fera t-on jouer au coup par coup, au
cours de la saison, quand ils ne seront
pas avec les Bleus, ce qui ne va pas sans
poser problème pour la cohérence du
groupe notamment ?
> Comment rester compétitif sur
les deux tableaux (championnat et
Coupe d’Europe, où certaines équipes
françaises, hormis le RCT cette année,
sont déjà en souffrance) avec un nombre
de joueurs plus restreint ?
Au vu de la saison qui s’annonce, ne
peut-on craindre que beaucoup de clubs
ne recrutent plus, à l’image du RCT,
que d’anciens internationaux (ou des
internationaux étrangers non soumis à
cette nouvelle règle des « 30 matches »)
puisque manifestement, il semblerait que
ce soit la formule gagnante ? Evolution
du rugby pro oblige, me direz-vous...
Certes, mais qui ne manquera pas de
poser problème pour la formation et
le temps de jeu de jeunes joueurs. Et
donc, à terme, pour l’avenir du XV de
France, que l'on voit déjà en grande
difficulté, sans parvenir, pour l'instant,
à sortir la tête de l'eau. Avec de telles
réformes, le rugby français, qui surnage
manifestement en plein déni, est en train
de se mordre la queue.
** Si un joueur dispute les 11 matches
de l’Equipe de France et les 6 de Coupe
d’Europe avec son club, il ne pourrait
plus en disputer que 13 en championnat,
alors que le Top 14 compte 26 journées,
hors phases finales (qui en comptent 2
ou 3 dans le meilleur des cas)…
*** Rappelons que sur un plan purement
économique (rugby pro oblige), c’est le
club qui assure le salaire de ses joueurs.
Même si l’indemnisation a été revue
à la hausse (la FFR va verser 2 M€/
supplémentaires à la Ligue… sur 4 ans),
elle reste dérisoire en comparaison
d’autres pays comme l’Angleterre par
exemple.
Pour rappel, la fédé anglaise indemnise
les clubs qui fournissent les internatio-
naux à hauteur d’environ 16 M€/an pour
l’ensemble des clubs, soit 200 000 euros
par an et par international.
A titre de comparaison par exemple,
le Stade Toulousain touchait 195 000
euros / an pour l’ensemble de ses
internationaux.
18 avants
THOMAS DOMINGO,
VINCENT DEBATY,
BENJAMIN KAYSER,
DIMITRI SZARZEWSKI,
NICOLAS MAS,
RABAH SLIMANI,
ALEXANDRE FLANQUART,
YOANN MAESTRI,
PASCAL PAPE,
SEBASTIEN VAHAAMAHINA,
DAMIEN CHOULY,
ANTONIE CLAASSEN,
LOUIS PICAMOLES,
ANTOINE BURBAN,
THIERRY DUSAUTOIR,
BERNARD LE ROUX,
YANNICK NYANGA,
FULGENCE OUEDRAOGO.
12 arrières
MAXIME MACHENAUD,
MORGAN PARRA,
FREDERIC MICHALAK,
REMI TALES,
FRANCOIS TRINH-DUC,
MATHIEU BASTAREAUD,
WESLEY FOFANA,
REMI LAMERAT,
MAXIME MEDARD,
HUGO BONNEVAL,
BRICE DULIN,
YOANN HUGET
Sophie bajadita.com
Photo : l'equipe.fr/ bfm tv.com
11. La tête
à l’envers
11
Lorsqu’une catastrophe
sportive survient comme
un orage dans un ciel
bleu, on peut toujours
se rassurer en mettant
celle-ci sur le compte
de la malchance,
d’un concours
de circonstances
particulier, bref,
relativiser.
Lorsque ladite
catastrophe est le
énième avatar d’une
série qui commence à
durer, on ne peut plus
se cacher derrière la
cruelle réalité : le XV de
France est aujourd’hui
une équipe quelconque.
Le match qu’il a disputé samedi 7 juin
contre la moins forte des trois nations de
l’hémisphère Sud, et qui s’est conclu par
une nouvelle déroute (50-23) a donné lieu
au spectacle consternant d’une formation
totalement dépassée par son adversaire.
Les deux essais inscrits par les
tricolores en fin de rencontre, fruit de
l’orgueil français et du compréhensible
relâchement des wallabies repus de leur
orgie offensive, ne pourront pas masquer
l’indigence de la prestation des hommes
de Philippe Saint-André.
On pourra toujours avancer que les
déculottées font traditionnellement
partie du patrimoine tricolore, tout
particulièrement lors de tournées
estivales, pointer l’inexpérience des uns et
le décalage horaire insuffisamment digéré
des autres, ces explications ne constituent
pas autre chose qu’un aimable paravent
qui ne parvient pas à masquer la triste
réalité d’un rugby français en voie de
décomposition avancée.
Le match inaugural de la tournée
semblait avoir bien débuté, avec des
intentions de jeu et une animation
offensive laissant entrevoir quelques
potentialités intéressantes. Las, les
approximations tricolores ont vite réduit à
néant les espoirs des supporters français.
D’autant que les Australiens n’ont pas
affiché la même inefficacité, s’amusant
avec une défense bleue à la rue. Ce
secteur de jeu, traditionnel point fort du
XV de France, a rarement affiché autant
d’insuffisances.
Alors qu’on désespère de voir un jour
le plan offensif de PSA, voilà que ce
dernier semble avoir perdu le défensif.
Le sélectionneur a pointé les carences
individuelles et pourra éventuellement en
remettre une couche sur le manque de
repères collectifs d’une équipe qui ne se
réunit pas suffisamment.
Mais ces explications ne pourront pas
justifier longtemps un tel écart de
performance avec une équipe d’Angleterre
qui, elle, enchaîne les prestations de
haut niveau. On sait que les causes d’une
telle faillite dépassent la seule personne
du sélectionneur. Le format du Top14,
l’approche réductrice du jeu qui prévaut
dans celui-ci, l’afflux massif de joueurs
non sélectionnables aux postes clés,
l’absence de cohésion entre clubs et
équipe de France sont autant de motifs
de désespérer de l’avenir des bleus.
Mais la responsabilité de Philippe
Saint-André et de son staff ne saurait
être éludée.
Son arrivée, après le mandat fort
discutable de Marc Lièvremont,
apparaissait comme une bonne nouvelle.
Fort de son expérience d’international,
de ses deux titres en championnat anglais
en qualité d’entraîneur, PSA semblait
susceptible de pallier les insuffisances
de son prédécesseur.
Aujourd’hui, alors même que certains
en viennent à regretter Lièvremont – un
comble – Philippe Saint-André n’a plus
grand monde pour le défendre.
« Down under », le XV de France a
actuellement la tête à l’envers. Et on
ne voit pas vraiment ce qui, désormais,
pourrait la lui remettre à l’endroit.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : XVdefrance.com
12. De l’orgueil
à défaut de maîtrise
12
La victoire que Philippe Saint-André appelait de ses vœux face à
l’Australie ne sera pas encore pour cette fois. Après la déculottée subie
à Brisbane, le XV de France a enregistré une deuxième défaite – certes
moins cuisante – à Melbourne.
On pourrait se satisfaire de ce 6-0 assez
curieux, rappelant davantage les joutes
hivernales du Top14 que le show des
rencontres de l’hémisphère sud. Pourtant,
ce score ne saurait masquer les carences
une nouvelle fois affichées par les
tricolores.
Force est de reconnaître que les
nombreux changements apportés au
XV de départ par rapport à la semaine
passée ont eu des effets positifs sur
le rendement de l’équipe. La première
ligne Rabah Slimani – Guilhem Guirado
– Alexandre Mennini a accompli une
excellente première mi-temps, permettant
à la mêlée tricolore de dominer son
homologue. Malheureusement, l’entrée
de Nicolas Mas et de Thomas Domingo a
coïncidé avec une baisse de rendement
assez sensible dans ce secteur de
jeu. Les deux ex-titulaires souffrent
visiblement. L’âge pour l’un, un règlement
désavantageant la petite taille de l’autre
sont des motifs d’explication, parmi
d’autres très certainement.
Alors que la mêlée a connu des hauts et
des bas, la touche a donné satisfaction
pendant toute la durée du match, même
si les lancers de Guilhem Guirado
demeurent perfectibles. La belle activité
de Damien Chouly dans les airs est à
souligner. Globalement, le pack tricolore a
retrouvé un peu de punch mais a manqué
de densité physique, ne parvenant pas
vraiment à marquer la défense adverse.
La rentrée de Louis Picamoles, assez
tardive, n’a pas permis de faire la
différence.
La charnière formée de Morgan Parra et
Rémi Talès a été bien meilleure que celle
alignée samedi dernier, en souffrance
durant tout le match. Mais elle nous
laisse encore très largement sur notre
faim. Trop de ballons ont été rendus au
pied et trop de sorties de balles lentes ont
empêché les attaquants français de forcer
le rideau défensif australien. Laisser la
possession aux wallabies n’a pas eu de
conséquence cette fois, mais on peut
imaginer qu’avec un peu plus d’intentions
de jeu, les joueurs d’Ewen McKenzie
auraient certainement posé davantage
de difficultés. Certes la défense française
- qui avait retrouvé son sécateur et
capitaine, Thierry Dusautoir, a été bien
plus efficace que sa devancière de la
semaine précédente. Mais elle affiche
encore un nombre de plaquages manqués
inquiétant à ce niveau. Autre point noir,
la discipline. Les Français ont commis
trop de fautes, en particulier en seconde
période. Et sans l’imprécision des buteurs
australiens, le score aurait pris une
dimension bien moins présentable pour
nos bleus que celui affiché à la fin du
match.
Une fois encore, le secteur offensif
tricolore a étalé ses carences dans trois
domaines : le soutien au porteur de
balle, la précision du geste au moment
de jouer dans la défense, l’efficacité des
déblayages dans les rucks, contribuant
à ralentir les ballons. La comparaison
avec le jeu du XV d’Angleterre, tout proche
d’une victoire contre les All Blacks un
peu plus tôt dans la journée, est à cet
égard assez éclairante, pour ne pas dire
douloureuse. Même si les hommes de
Stuart Lancaster ont eux-aussi eu à pâtir
d’un manque de lucidité sur certaines
actions et ont fait plusieurs mauvais choix
offensifs, leur prestation haut de gamme
apporte un contraste encore plus vif au
décalage qui existe actuellement entre les
exigences du top niveau international et le
standing actuel de l’équipe de France.
Celle-ci a fait montre d’un bel orgueil
et d’intentions très louables. Mais c’est
presque toujours le cas au lendemain
d’une lourde défaite. Plus ennuyeux, elle
manque trop de maîtrise. Après bientôt
trois ans de mandat pour Philippe Saint-
André, une telle carence fait pour le moins
un peu désordre.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : Rugbyrama
13. s a i n t - g r a a l
La Coupe du monde,
un objectif français par défaut ?!
14. La Coupe du monde,
un objectif français par défaut ?!
14
Le sujet n’est pas : « pour ou contre la Coupe du monde ».
Manquante au palmarès français c’est une superbe compétition,
légitime, qu’il faut ambitionner de remporter. Mais sportivement,
l’avoir pour objectif suprême, comme on l’entend
souvent en ce qui concerne l’équipe de France, n’est en rien
une ambition à la hausse …
c’est même plutôt l’inverse. Pire, se focaliser sur un seul objectif
peut avoir pour conséquence d’en galvauder d’autres.
Entre devenir
les « Meilleurs du Monde » et
devenir « Champion du Monde »,
une distinction s’impose !
Ce sont deux ambitions différentes,
même si elles sont cumulables
(Angleterre 2000-2003, Nouvelle-
Zélande 1987-1989 et 2010-2013,
Australie 1999-2001 par exemple).
La première notion se gagne sur la
continuité, avec une génération de qualité
et un modèle rugbystique dominant. Le
Classement IRB illustre parfaitement ce
concept. Y siéger en première place et
surtout y rester, est amplement plus ardu
que de remporter une Coupe du Monde.
Le Classement IRB c’est LE titre de
l’excellence globale.
Tandis que les « Champions du monde »
ne gagnent, si l’on peut s’exprimer ainsi, «
qu’une simple Coupe ». Cette compétition
à élimination directe se remporte bien
souvent au gré des tirages, blessures ou
divers coups du sort, allant de la faute
d’arbitrage jusqu’aux « jours sans » en
passant par le faux rebond et la météo.
Il suffit de se remémorer toutes les
compétitions de 1987 à 2011 pour trouver
quasiment à chaque fois des vainqueurs
aux parcours très accessibles, des
concours de circonstances favorables ou
des contextes politiques oppressants.
Ce n’est pas forcément l’image que l’on
se fait d’un Champion du Monde … l’angle
de vue étant souvent biaisé. Au lieu de le
glorifier, il faut peut-être remettre le
statut de cette Coupe du Monde à sa
place. Celle d’une Coupe, certes avec
toutes les Nations réunies, donc mondiale,
mais avec toutes ses injustices, sa faible
densité, son iniquité et son lot de hasard.
La Coupe du Monde récompense un
groupe sur un instant présent et c’est bien
là tout le « Charme » d’une Coupe. Tandis
que le Classement IRB récompense la
meilleure équipe du monde et son modèle
rugbystique.
Bien trop souvent, le monde du rugby a eu
tendance à se calquer sur le vainqueur de
cette compétition … comme ébloui par la
lumière du trophée. Et cela, même si le
titre a été remporté sur un drop, « un seul
match » ou des conditions favorables … et
que le statut de « Champion du Monde »
n’est pas « assumé » par la suite.
La Coupe du Monde n’a jamais été
remportée deux fois consécutivement,
peut-être en partie pour cela. Les All
Blacks ne sont nullement la « meilleure
équipe du monde » parce qu’ils sont «
Champions du Monde » … ils l’ont été ces
dernières années en dominant le rugby
mondial depuis 2010 ainsi que le Rugby
Championship.
15. La Coupe du monde,
un objectif français par défaut ?!
15
La densité extrême
du Rugby Championship !
Composée de l’Argentine, l’Afrique du Sud,
l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, cette
compétition se joue en 6 matches. Soit au
moins 6 confrontations directes entre les
3 meilleures équipes du Monde. Une fois à
domicile, une fois à l’extérieur.
Rendez-vous compte que durant les 7
Coupes du Monde, jamais un vainqueur
n’a affronté consécutivement deux
équipes Sudistes. Ça laisse songeur …
Réaliser le « Grand Chelem » en Rugby
Championship est une performance
sportive incroyable, bien plus complexe
que de remporter une Coupe du Monde.
Pour comparaison, tout le monde
comprendra qu’il est plus compliqué
pour les All Blacks de gagner deux fois
contre les Wallabies, les Springboks et les
Pumas, le tout en 3 mois, que de sortir
des « poules » d’une Coupe du Monde et
vaincre, sans leur manquer de respect,
l’Ecosse, le Pays de Galles et la France,
comme en 1987 par exemple.
La Coupe du monde
vitrine du rugby ?
Le rugby est un sport de combat-collectif,
où des « masses puissantes » s’affrontent.
C’est sûrement le seul « sport de combat
» où la notion des « catégories » n’est pas
prise en compte. Les poules d’une Coupe
du Monde tournent donc logiquement et
régulièrement à des « parodies de rugby »,
de par l’écart de niveau entre certaines
équipes.
Les matches à élimination directe sont
eux plus attentistes que productifs. Le
Top14 en sait quelque chose. Quelque
part, la Coupe du monde n’offre
pas ce que le rugby a de meilleur.
Caricaturalement, les poules offrent un
rugby « bien trop large » et les phases
finales un rugby « bien trop serré » pour
qu’il rayonne dans son ensemble aux yeux
du monde …
Ce sont les situations qui sont
exceptionnelles, outre le fantastique
suspens, la pression et les émotions
que peuvent procurer les matches
couperets, l’intérêt sportif est même
finalement assez pauvre en lui-même.
Les convergences des calendriers et les
temps de préparations plus ou moins
équivalents ne sauvent pas tout, loin de là.
Un comble pour une compétition-vitrine !
Une compétition qui prend
trop d’importance …
La Coupe du Monde de Rugby est
sûrement nécessaire, ne serait-ce que
pour le développement des petites
Nations (quoi qu’il y ait sans doute des
choses à redire à ce sujet… c’est même
certain), mais elle ne mérite pas, aux yeux
des professionnels de ce sport, de laisser
loin derrière elle tous les autres matches.
Ces derniers sont mêmes parfois remis
en question … signifiant bel et bien le «
mal-être » du rugby international.
Que reste-t-il aujourd’hui des joutes
internationales classiques, des tournées
d’une vie au bout du monde, de l’honneur
de recevoir comme il se doit les autres
nations, de rester invaincu chez soi, d’aller
défier les autres chez eux, du Tournoi ?
Ce sont tous ces matches qui ont
pourtant animé le rugby durant près d’un
siècle … Peut-être que le rugby devient
trop répétitif. L’accumulation de toutes
sortes de matches remplissent les poches
mais tendent à banaliser les événements.
Peut-être faudrait-il savoir décélérer pour
éviter de « galvauder » et redonner de
l’importance, de l’envie !
La FFR veut la Coupe du Monde, très bien
! Mais 4 ans c’est long, et tout miser sur
une compétition aussi aléatoire que celle-
là, semble hypothétique voir même « petit
bras ».
Essayons peut-être de créer un groupe
régulier, de réorganiser notre calendrier,
d’établir notre jeu, de dominer le Tournoi
et de remporter quelques matches dans
le Sud. En somme de prendre les choses
les unes après les autres. Ce serait
finalement déjà plus ambitieux. Si nous
y parvenons, nous serions sûrement en
meilleure position pour faire basculer
tous les « petits détails » de notre côté et
parvenir enfin à remporter cette « Coupe
du monde ».
Tom lexvnz.com
Photo : Paul Childs-Action Images/ Huffingtonpost.fr/ rugby365.fr
16. crash
test
16
La France et l’Angleterre viennent
d’en finir avec leur tournée d’été dans
l’hémisphère sud. L’une comme l’autre
terminent sur un troisième test-match
lourdement perdu, concluant leurs séries
respectives face aux Australiens et aux
Néo-Zélandais sur un 0-3 net et sans
bavure.
La similitude des scores de ces derniers
matchs (39-13 côté Français, 36-13 pour
les Anglais) et la facilité avec laquelle
les attaquants « Australasiens » ont
pénétré les défenses nordistes pourraient
conduire à la conclusion que, comme
d’habitude, les nations européennes
sont à la traine des trois grands de
l’ovale. Une telle assertion, quoique pas
complètement erronée, serait néanmoins
réductrice pour plusieurs raisons.
En premier lieu, il n’est,
malheureusement pour tous les
supporters du XV de France, pas possible
de mettre sur le même pied l’équipe
moribonde de Philippe Saint-André avec
celle, bien plus enthousiasmante, de
Stuart Lancaster. Alors que le dernier
test anglais a visiblement été celui de
trop pour des joueurs sur les rotules, la
rencontre Australie – France n’a fait que
souligner un peu plus les
carences « structurelles » de l’équipe
tricolore. La lassitude des joueurs, bien
compréhensible après une saison à
rallonge, n’explique pas tout. La fatigue
met seulement un peu plus en lumière les
défauts récurrents déjà observés en début
de saison : manques de soutiens, passes
hasardeuses, courses inefficaces et pas
dans le bon tempo.
Alors que l’Angleterre s’est battue
jusqu’au bout, encaissant un essai cruel
après la sirène et manquant plusieurs
occasions de revenir au score, les
Français n’ont jamais été en mesure
d’inquiéter une défense australienne
qui aura bien du mal à tirer des
enseignements intéressants en vue de
ses prochaines rencontres du Rugby
Championship. Le contraste entre le
projet de jeu anglais et l’absence de
schéma clair côté français a certes été
gommé par le résultat final. Mais ceux qui
auront pu voir les trois tests disputés par
ces deux équipes n’ont actuellement pas
le moindre doute sur le fossé qui sépare
aujourd’hui la Rose du Coq.
Cette série de tests, certes conclue un
peu douloureusement pour l’Angleterre,
traduit la façon dont elle aborde
désormais le rugby professionnel.
Et cette approche est largement
plus efficace que celle de sa voisine
outre-Channel. Intégrant tous les
paramètres (calendriers domestiques
et européens, rassemblements limités
des internationaux, afflux de joueurs
étrangers…), la démarche anglaise
est, comme toujours, pragmatique.
Elle s’appuie en outre sur des moyens
financiers non négligeables (merci
Twickenham !) lui permettant d’agiter la
carotte plutôt que le bâton avec les clubs
de premiership. Même si les tensions ne
sont pas absentes des relations entre
la RFU et les présidents des formations
professionnelles anglaises, l’essentiel
est là : l’ensemble des acteurs du rugby
d’Albion sont au service de l’objectif
majeur du moment : rapporter le trophée
Webb Ellis à la maison.
Côté Français, on continue à bricoler et
à se renvoyer la balle. Selon qu’on se
place de tel ou tel côté, on fait peser la
responsabilité des échecs successifs
sur les joueurs, insuffisamment doués
techniquement et impliqués tactiquement,
les clubs qui préfèrent embaucher des
troisièmes couteaux sudistes plutôt
que faire confiance aux jeunes talents
tricolores, leurs entraîneurs rendus frileux
par les enjeux du championnat, ou le
staff de l’équipe de France incapable de
trousser un projet de jeu un tant soit peu
cohérent.
Ce 21 juin, à Hamilton comme à Sidney,
les deux rencontres ont pris des airs
de crash tests pour les Anglais et
les Français. Il reste que pour Stuart
Lancaster, ce match comme les
précédents servira, on en est convaincu,
aux réglages auxquels désormais le
manager de la Rose va se consacrer
dans la dernière année avant la coupe du
monde. Alors que le énième crash du XV
de France n’apportera sans doute rien aux
tricolores, sinon la certitude que le sort de
cette équipe dans la compétition mondiale
dépendra une fois encore de la qualité
du stage de préparation de deux mois
qui précèdera l’épreuve. En attendant, le
chien est maigre. Et il ne fait plus peur à
grand monde.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : thaiautomaxx-reloaded.blogspot.fr
18. toulon
pour l'éternité
18
Le rideau vient de tomber définitivement sur la H Cup. L’an prochain, une
nouvelle compétition prendra sa place, dix-neuf ans après sa création.
Et c’est le Rugby club toulonnais qui restera pour l’éternité le dernier
à avoir remporté le trophée.
Les amateurs de symbole noteront qu’un
club français vient clore un palmarès
inauguré par un autre club tricolore, le
Stade toulousain.
Les plus chauvins relèveront que ce
succès toulonnais fait du rugby français
le plus titré dans la compétition, avec
sept victoires pour six aux Anglais et aux
Irlandais.
Enfin, les fondus de statistiques auront
noté qu’en privant les Saracens du
trophée, les Toulonnais auront bloqué à
dix le nombre d’équipes différentes à avoir
conquis la HCup. Le RCT se distingue de
surcroît en étant la troisième formation
après Leicester et le Leinster à enlever
deux fois de suite la compétition.
Pour en arriver là, le RCT aura dû batailler
plus fermement que le score final (23-6)
ne pourrait le laisser penser, face à des
Saracens qui ont démontré que leur
qualification pour les finales de HCup
et de Premiership ne relevaient pas du
hasard. La première demi-heure pouvait
même laisser présager le pire, tant
les Varois semblaient crispés et assez
loin du niveau affiché depuis plusieurs
semaines. Le carton jaune du troisième
ligne Juan-Martin Fernandez-Lobbé
après vingt minutes de jeu aurait pu
constituer le premier épisode d’une chute
annoncée par une entame très moyenne.
Il a finalement paru remettre la tête des
Toulonnais à l’endroit.
Bien que malmené en mêlées, les
hommes de la Rade ont pris l’ascendant
sur leurs adversaires en étouffant
méthodiquement toute velléité offensive
à coup de pressing et de plaquages
appuyés. Dans cet exercice, le talonneur
Craig Burden se montra particulièrement
à son avantage.
S’appuyant sur la botte efficace de Jonny
Wilkinson, très en réussite, les Varois
ont également rappelé qu’ils pouvaient
aussi être des artistes, avec deux essais
magnifiques. Le premier fut l’oeuvre
d’un Matt Giteau de gala, aidé par Drew
Mitchell qui a pris une dimension qu’on
l’imaginait mal atteindre à son arrivée à
Toulon. Le second essai, inscrit par Juan
Smith, donna lieu à un « une-deux »
d’école avec Fernandez-Lobbé qui fit se
lever tout le stade et, sans doute, tout
ceux qui regardaient le match.
Pour sa dernière apparition internationale,
Jonny Wilkinson fut tel qu’on l’attendait :
sobre et efficace. En guise de clin d’oeil,
sans doute, l’ouvreur nous gratifia d’un
drop du pied droit, lui le gaucher, comme
celui qu’il inscrivit avec l’Angleterre pour
remporter la coupe du monde en 2003.
Sa sortie à quelques minutes du terme de
la rencontre fut à son image : discrète et
digne.
Titré en coupe d’Europe, le RCT a donc
réalisé la première levée d’un incroyable
doublé. A cet instant, le bouclier de
Brennus, qui échappe au club depuis
plus de vingt ans, a rarement paru aussi
proche de la Rade.
Même si la finale de H Cup forcément
laissé des traces dans cette équipe où les
trentenaires sont nombreux, la dynamique
de la victoire est d’évidence bien plus forte
que l’an passé, quand le RCT avait laissé
filer le titre national après avoir soufflé
l’européen aux Clermontois.
En choisissant de rester à Cardiff pour
préparer leur finale de Top14 et échapper
à la décompression qui les guettait en
cas de retour à Toulon, les hommes de
Bernard Laporte ont pu se projeter sur
leur prochaine échéance. Et les Castrais,
qui ont certainement regardé la finale
devant leur télévision, ont sans doute fait
ce constat d’évidence : ce Toulon-là est
plus fort que l’an passé.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : coloribus.com
19. ALL OVAL
THE WORLD
ONCE A MAKO, ALWAYS A MAKO
superrugbynews.fr / @SuperRugbyNews
bernard foley
sudrugby.com / @Sudrugby
Commotions cérébrales :
Le combat continue !
lexvnz.com / @LEXVNZ
folau the leader
xvovalie.com / @XVovalie
20
26
29
31
20. Le contexte
Tout commence une année plus tôt. Après
trois ans de classe préparatoire, j’intègre
une école de commerce à Lyon et quitte
Toulouse. J’y reste un an puis, comme
tous ceux de ma promo, pars pour six
mois de stage à l’étranger. C’est le cursus.
Tous les autres vont se répartir entre
l’Angleterre, l’Allemagne ou les USA. Mais
moi, depuis le moment où j’ai intégré
l’école, je ne pense qu’à une chose :
travailler dans un club de Super XV en
Nouvelle-Zélande.
C’est l’occasion d’une vie, alors j’envoie
des CV et des candidatures spontanées
dans tous les clubs de Super Rugby
pendant des mois. Seul problème: la
saison se finit en août, et moi je dois
travailler de juin à décembre. C’est
comme ça que j’entends parler de la
compétition nationale néo-zélandaise,
la ITM Cup. Je fonce, contacte presque
tous les clubs, et finis par trouver le bon.
Je suis engagé en tant qu’assistant du
Directeur Marketing, Communication
et Sponsoring chez les Tasman Makos
(http://www.makos.co.nz). Le rêve
commence…
Le monde amateur
Venu pour travailler au sein d’un club-
fédération, j’avais bien entendu aussi
prévu de jouer.
Je suis arrivé un mardi matin à Nelson,
après 46 heures de voyage et 12 heures
de décalage horaire. Alors que j’ai fait
mon premier pas sur le sol Kiwi à 10h,
j’ai joué mon premier match avec l’équipe
des Nelson Marist RFC à 14h. Le rugby,
là-bas, ça n’attend pas !
Jamais je ne me serais imaginé qu’un
sport puisse avoir autant d’approches
diamétralement opposées. En bon
Français, j’ai été élevé dans la culture du
rugby-combat, dans l’idée que souvent, le
rugby commence devant. « No scrum, no
win ».
Il faut concasser son adversaire direct, il
faut gagner ses duels dans l’agressivité.
Pas d’avant-match sans un gros discours
du capitaine ou sans se retrouver entre
avants dans les douches, à se « dire les
choses ». Quand je jouais en Junior, je
me souviens qu’on a tapé un coup d’envoi
directement en touche pour passer tout
de suite aux choses sérieuses. On part sur
le terrain avec l’idée que notre vis-à-vis
« se fout de notre gueule » et qu’il veut «
nous bouger ». On sera copains après, là
c’est la guerre.
Marco est un Français qui a vécu une expérience rare : chargé de
communication auprès des Tasman Makos (équipe de ITM Cup), il a vécu
au rythme du rugby néo-zélandais durant toute une saison. Du rugby
amateur au monde professionnel, c’est une plongée passionnante au
cœur du rugby néo-zélandais que nous propose Marco.
once a mako,
always a Mako*
20
Nelson, dans la région de Tasman en Nouvelle-Zélande
* « Once a Mako, always a Mako », pourrait être traduit par « Mako d’un jour, Mako pour toujours ».
Le Mako est une espèce de requin, qui donne son surnom à l’équipe de rugby de Tasman.
21. J’aime ça, c’est comme ça que j’ai appris.
J’aime le silence du vestiaire, j’aime
les regards entre coéquipiers remontés
comme des pendules, j’aime la boule que
j’ai au ventre avant chaque match depuis
que je suis Benjamin.
Pour moi, un match ne commence pas
sans un long échauffement et une séance
de contact, ou sans avoir répété toutes les
combinaisons une fois au moins.
Autant vous dire que j’ai été surpris. En
club rugby là-bas, on arrive 40 minutes
avant les matchs. On se change, on
se strappe, on fait trois touches, trois
moulinets avec les épaules et deux
placages, on va dans les vestiaires, on se
dit qu’on va se faire plaisir et… on joue.
Sans autre cérémoniel. J’étais perdu, sans
le calme et la concentration des vestiaires,
sans ces moments de tension saine. Là-
bas, on déconne jusque dans le couloir qui
rentre sur le stade. J’aurai toute ma vie
en souvenir ce match important où j’avais
eu le malheur de mettre un caleçon rose :
on m’a chambré, moi le « Frenchy », et on
m’a même baissé le short au moment de
sortir sur le terrain ! Le truc inimaginable,
iconoclaste et tellement inattendu.
Pourtant, une fois le coup d’envoi donné,
tout le monde est sérieux. Et ça envoie du
jeu ! En France, je connais pas mal de
joueurs qui croqueront un 3 contre 1 parce
qu’ils aiment le contact plus que le ballon.
Ils veulent dominer leur adversaire. En
Nouvelle-Zélande, ça existe aussi, mais
c’est beaucoup plus rare. Souvent, ce
sont des centres d’origine Maori ou Iliens,
qui « aiment le chocolat ». La mentalité
n’est cependant pas agressive, elle est
même bon enfant, et c’est ça qui m’a le
plus étonné. Tu peux déconner avec un
adversaire au milieu du match, l’aider à
se relever après un placage… Jamais de
chambrage, jamais de mauvais esprit,
jamais de bagarre. Les types te donnent
le ballon après une pénalité contre eux…
Naturellement, je me considère comme
gentil, mais eux, ce sont des Bisounours !
Attention, ça ne veut pas dire qu’ils te
font des cadeaux. Au contraire, c’est
extrêmement engagé et intense. Les types
sont tous épais (jusqu’à 140kg pour les
piliers et deuxième-lignes iliens) et savent
jouer. Ils font mal au contact, et s’envoient
sans compter. Tout ça en respectant un
principe : le rugby amateur néo-zélandais,
c’est tout à la main, jamais de coup de
pied d’occupation, on dirait un match
des Baabaas. Ça relançait tellement que
j’étais cramé à la 30ème
minute de mon
premier match. Par la suite, tu apprends
à faire des courses utiles, et surtout à
prendre des essais, tant que tu en mets
plus que ceux d’en face.
Enfin, après les matchs, comme en
France, on se retrouve entre joueurs,
coaches et supporters pour boire une
mousse. Les capitaines prennent la
parole et… remercient les sponsors ! Ces
sponsors fournissent les équipements,
le budget déplacement et réception, et
payent la licence des joueurs et les primes
21
Nelson Marist RFC
Le rugby amateur néo-zélandais,
c’est tout à la main, jamais de coup
de pied d’occupation,
on dirait un match des Baabaas.
‘‘
once a mako,
always a Mako*
22. 22
de match. Un système qui m’a beaucoup
plu, et qui permet à chaque club d’avoir
de bons équipements et du personnel. En
étant amateur, nous avions trois coaches
(manager, avants, arrières), un physio –
strappeur – masseur et un manager pour
préparer les vestiaires, accrocher les
maillots, et récupérer les équipements
pour les laver.
Le Club rugby, c’est aussi des
entraînements, différents de ce que je
connaissais. La séance classique en
France c’est : 10 minutes de touché,
échauffement, séparation avants – trois-
quarts et finalement opposition collective
avec contact. 2 heures, dont 1h30 de
contact donc.
En Nouvelle-Zélande, avec deux
entrainements par semaine, je n’ai pas
plaqué une seule fois mes coéquipiers.
Les séances durent une heure : 20
minutes de touché, 20 minutes de
touches-mêlées-combinaisons et 20
minutes de mise en place collective
dirigée par les coaches, en touché.
Et l’immense différence, c’est qu’on
encourage à tenter ! Une chistéra, un
coup de pied, une passe après contact…
Rien n’est « mal joué », tout se tente, en
entraînement comme en match.
Je peux vous assurer que si vous loupez
une chistéra dans un match français,
surtout si vous jouez devant, vous resterez
sur le banc un petit moment. Le système
a ses avantages – moins de contact
c’est moins d’énergie perdue et une bien
meilleure récupération pour les profils
comme le mien, qui sont fragiles quand
fatigués – mais aussi ses inconvénients
– j’aime la répétition et prendre le temps
de bien être à ce que je fais. La séance
s’arrêtais souvent au moment où je me
sentais le mieux et le plus chaud.
Ce système part du principe que tout le
monde a les qualités requises (passe,
plaquage, conquête) et qu’il suffit de
répéter un peu pour être parfaitement au
point.
Ce passage en club me laisse des
souvenirs merveilleux, et une belle bande
de potes à l’autre bout de monde, qui
m’ont accueilli à bras ouverts dès que j’ai
mis le même maillot qu’eux. Pour se dire
au revoir, on a fait ça à la Néo-Zélandaise :
un BBQ, un touché 4 heures avant que
je prenne l’avion, et un Haka de l’équipe.
Indescriptible.
Le monde professionnel
Nous revoilà dans l’univers des Tasman
Makos. Arrivé un mois avant le début
de la pré-saison, j’ai pu me lier d’amitié
avec la majorité des joueurs du squad
issus des clubs environnants. Tout le
monde s’entraîne au Results Gym, une
salle jouxtant les terrains, faite pour les
athlètes et en particulier les rugbymen
(et rugbywomen !). Les Wallabies et
l’Italie y ont fait leur préparation pour la
Coupe du monde 2011, et y ont laissé
des commentaires dithyrambiques. Cette
salle, les joueurs et coaches s’y entraînent
4 à 5 fois par semaine, avec des
programmes et des « personnal trainers
» adaptés aux nécessités spécifiques de
chaque poste.
On n’attend plus que les derniers
arrivants du Super Rugby, qui arrivent
à mesure qu’ils sont éliminés de la
compétition (et notamment Tom Marshall
qui joue la demi-finale avec les Crusaders,
et Mark Swanepoel, qui joue la finale avec
les Brumbies). La pré-saison va pouvoir
commencer. Elle va consister en trois
matchs amicaux, de la muscu, un camp
d’entraînement d’une semaine, de la
muscu, des nouvelles combinaisons, du
terrain, et de la muscu.
Mon rôle, en tant que community
manager du club, est de les suivre à
chaque entraînement terrain pour faire
vivre la page Facebook, le compte Twitter
et le site des Makos. C’est comme ça que
je décroche mon billet pour l’une des plus
incroyables et inoubliables expériences de
ma vie : le training camp dans la région
de Marlborough. Nous avons passé cinq
jours dans un Marae (lieu sacré pour
les Maoris, utilisé pour les cérémonies),
où des Kaumatua (les anciens, sortes
de « prêtres ») nous ont bénis avant de
nous donner un Hongi (salut traditionnel
māori, effectué en pressant le nez et le
front d’une autre personne lors d’une
rencontre) et nous laisser camper à
l’intérieur.
Les Makos de Tasman, vainqueur de la division Championship de la ITM Cup 2013
once a mako,
always a Mako*
23. 23
Mon rôle, en tant que community
manager du club, est de les suivre à
chaque entraînement terrain pour faire
vivre la page Facebook, le compte Twitter
et le site des Makos. C’est comme ça que
je décroche mon billet pour l’une des plus
incroyables et inoubliables expériences de
ma vie : le training camp dans la région de
Marlborough.
Nous avons passé cinq jours dans un
Marae (lieu sacré pour les Maoris, utilisé
pour les cérémonies), où des Kaumatua
(les anciens, sortes de « prêtres ») nous
ont bénis avant de nous donner un Hongi
(salut traditionnel māori, effectué en
pressant le nez et le front d’une autre
personne lors d’une rencontre) et nous
laisser camper à l’intérieur.
Le premier jour, l’un des joueurs se
blesse, et pour faire le nombre dans
un squad de 30, le coach principal me
demande de poser la caméra et de
mettre les crampons. Il sait que j’aime
le rugby, que je joue avec les Marist, et
pense que je peux m’en sortir (je suis
3éme
ligne, 1m91 pour 105kg).
Je me retrouve donc sur le terrain
avec des joueurs de rugby de talent :
même en rêve je n’y aurais pas pensé !
Séances de contact (j’enfilais à chaque
fois un tackle-suit énorme pour me
protéger au maximum), séances de
mêlées à répétition avec le consultant
mêlées des All Blacks pendant la
Coupe du monde (je n’ai jamais su
son nom, tout le monde l’appelait «
Grumpy ») et punitions à chaque mêlée
effondrée…
J’ai bien dormi en rentrant.
Comme l’on pouvait s’y attendre, les
entrainements professionnels sont
différents des amateurs. On y met
plus de contacts, mais toujours moins
qu’en Europe. Par contre, un temps
inimaginable est consacré aux skills.
Quelle équipe, en Europe, enchaîne une
demi-heure de passes et de vagues de
plus en plus compliquées et rapides
avant de commencer l’entraînement ??
Eux s’y plient chaque jour, et tous les
mouvements sont rodés à la perfection.
Les piliers font une passe de 20 mètres
en pleine course, tout va bien… Il me
revient à l’esprit cette action de Vincent
Debaty pour le XV de France, qui perce
et ne joue pas un 2 contre 1 d’école pour
Vincent Clerc. C’est là toute la différence
avec la formation française : je ne
pense pas qu’un pilier aussi énorme et
professionnel que Debaty ait pourtant
fait une seule séance de skills et de jeu
courant dans les dix dernières années.
Et ça change tout… Pas étonnant que le
meilleur joueur du monde – et sûrement
l’un des plus techniques – soit Kieran
Read, un avant !
Pareillement, l’attitude est opposée à ce
que nous connaissons chez nous. Il me
semble que la France, et l’Europe plus
généralement, jouent avec leur courage,
« avec leurs couilles ». Toutes les
grandes performances du XV de France
viennent de ces matchs exceptionnels,
que l’équipe a su sortir sous la
pression. Mais, irrémédiablement,
ces performances ont été suivies de
retentissants échecs…
Tout simplement parce qu’on ne peut
pas marcher qu’à l’affectif. Impossible
de toujours se surpasser, de « donner
sa vie » tous les weekends.
Le Marae dans lequel les Makos ont campé pendant toute la durée du training camp
La culture Maori est très présente dans
le rugby. Ici, un Hongi entre SBW et un Maori
Rugby à 7 ou à XV, la Nouvelle-Zélande est
championne du monde masculin et féminin
once a mako,
always a Mako*
24. 24
En résumé, Pascal Papé représente à
mes yeux une caricature de ce que nous
sommes souvent : engagement de folie,
technique individuelle de trisomique.
Les All Blacks ou même le Super XV,
sont plutôt un orchestre qui jouerait sa
musique à la perfection. Tous sont doués
techniquement, savent jouer à tous les
postes, et répètent inlassablement. Ça
donne l’image d’une équipe jamais en
surchauffe, qui maîtrise son match de A
à Z, qui sait quand accélérer, s’organiser
parfaitement, et gagner. Depuis 2011,
les All Blacks n’ont perdu qu’un seul et
unique match. Inimaginable pour une
équipe dont la performance dépendrait de
l’affectif.
A un niveau moindre, c’est ce que j’ai
vu aux Tasman Makos. La saison s’est
déroulée sur deux mois et demi, où les
joueurs se sont entrainés cinq fois par
semaine (muscu et terrain chaque jour).
Les deux derniers jours sont consacrés au
match puis au repos.
Tout est organisé pour une performance
optimale et une récupération rapide :
repas, massages, physio, strapping.
Les bonnes performances s’enchaînent,
d’immenses talents se développent (le
talonneur Quentin MacDonald, le seconde
ligne Joe Wheeler, les troisième-lignes
Liam Squire et Shane Christie, le centre
Tom Marshall et surtout le numéro 10
Marty Banks, meilleur réalisateur de la
compétition). Je mets personnellement
une pièce sur Liam Squire, un monstre
physique qui s’impose tout doucement
chez les Chiefs pour sa première saison.
Ultra rapide, plaqueur énorme, bon ballon
en main… La relève de Kieran Read dans
les cinq ans !
Les Makos finissent premiers de la phase
régulière de la Championship, reçoivent
leur demi-finale qu’ils gagnent de 30
points, et finalement reçoivent leur finale
pour une grande fête du rugby.
Se présente l’équipe des Magpies de
Hawks Bay (dans laquelle jouait alors
Régis Lespinas et Zac Guildford). La
finale est spectaculaire et serrée. Elle se
dénouera à la dernière seconde sur une
transformation loupée par les Magpies.
Victoire des Makos, 26-25.
Sur la route du retour
Après la finale, tout est allé très vite, entre
les road trips sur les deux îles ou les
tournois de touch rugby avec le club ou
les collègues. Bien plus rapidement que
je ne l’aurais voulu, j’ai quitté la Nouvelle
Zélande.
J’ai cependant eu la chance de ne pas
rentrer tout de suite : je suis allé quelques
jours dans la famille de mon ami Tevita
Cavubati, international Fidjien et joueur
aux Makos. Une semaine aux Fidji, dans
un village incroyable le long de la plage.
J’y ai passé mes journées à pêcher au
harpon mon repas du soir, et à jouer à 7
sur la plage.
Les Fidji sont un endroit à part sur Terre.
Iles peuplées de solides gaillards qui
célèbrent Dieu toutes les nuits à l’église,
elles regorgent de pépites rugbystiques.
J’y ai croisé beaucoup de jeunes joueurs
aux couleurs de l’ASM Clermont Auvergne,
qui sponsorise directement des écoles
de rugby fidjiennes et envoie souvent des
recruteurs.
Des habitants avec le cœur sur la main,
qui donnent même s’ils n’ont rien, et rient
de bon cœur autour d’un Kava (la boisson
locale, je ne sais toujours pas ce que ça
fait vraiment, mais je n’ai aucun souvenir
de ma soirée).
Un paradis terrestre que j’ai quitté à
regret, mais la tête pleine de souvenirs
incroyables.
Les îles Fidji, petit coin de paradis dans le Pacifique Sud
once a mako,
always a Mako*
Tous sont doués techniquement,
savent jouer à tous les postes,
et répètent inlassablement.
25. 25
Je suis ensuite passé par Sydney où,
hasard du calendrier, j’ai pu fêter la
victoire des Roosters de Sonny Bill
Williams dans la National Rugby League
(XIII). Le XIII, une véritable passion pour
les Australiens, qui s’intéressent tout de
même à la tournée d’été du XV de France.
Me voilà de retour au pays, conscient que
j’ai vécu une aventure fantastique et que
j’ai eu la chance de jouer avec des très
grands. Les Néo-Zélandais m’ont donné
une leçon, sur le terrain, mais surtout en
dehors.
Ces types sont adulés dans leur pays, où
le rêve de chaque papa est de voir son
fils devenir All Black et où les mamans
s’alignent des passes de 15 mètres
devant l’école, en attendant leurs enfants.
Et pourtant, ils sont d’une simplicité,
d’une humilité et d’une gentillesse
indescriptibles. Ils abattent une masse
énorme de travail tout au long de l’année,
ne trichent jamais.
Mais ils continuent à voir leur travail
comme une passion, et à se rendre aux
matchs de leurs clubs amateurs à chaque
fois qu’ils le peuvent. Une vraie belle
aventure humaine en somme.
La vue à la sortie de ma hutte : le plus beau terrain de rugby du monde
once a mako,
always a Mako*
Marco superrugbynews.fr
Photo : Martin de Ruyter/ Simon Watts/Getty Images AsiaPac/ Photosport.co.nz/ Rob Howard
26. 26
Justement, aurait-il été titulaire si Quade
Cooper n’avait été absent en raison d’une
blessure ?
Dur à dire, Ewen McKenzie n’a pas hésité
à écarter Will Genia, le partenaire attitré
du fantasque ouvreur et « meilleur n°9
du monde » (pas cette année, sans doute)
qui forme la paire inamovible des Reds de
l’actuel sélectionneur australien qui leur
a permis de remporter le Super Rugby en
2011 et aux Wallabies le Tri Nations cette
même année.
La composition de l’équipe semble
indiquer que McKenzie a fait le choix des
hommes en forme, et Bernard Foley fait
indéniablement parti de ceux-là. Pourtant,
il a failli faire les frais d’un autre homme
en forme, Matt Toomua, ouvreur des
Brumbies, qui sera aligné en position
de n°12 ou plutôt 2nd 5/8e comme les
premiers centres au profil d’ouvreur sont
dénommés là-bas (en rapport au rugby à
XIII).
La ligne de trois-quarts des Wallabies
peut faire l’objet de bien des discussions.
Fallait-il aligner Kurtley Beale, prodige
en voie de rédemption, au poste de n°12
avec Adam Ashley-Cooper en n°13, pour
donner aux Wallabies la structure de la
ligne arrière des Waratahs (10. Foley, 12.
Beale, 13. Ashley-Cooper 15. Folau) qui
met le feu au Super Rugby ?
Le sélectionneur australien a préféré
aligner une paire des Brumbies Toomua-
Kuridrani (Lealiifano, n°12 et buteur
étant blessé), le premier étant meilleur
défenseur que Beale tandis que le second
apportera son explosivité et sa puissance.
Cependant, là encore, le choix n’avait rien
d’évident, Pat McCabe ou Rob Horne, tous
deux en grande forme, auraient aussi
pu être inclus considérant de plus leurs
solides qualités défensives.
Mais ce sera finalement Matt Toomua qui
sera chargé de soulager Bernard Foley dans
la conduite du jeu, notamment au pied.
Bernard Foley a une véritable carte à
jouer avec l’absence de Quade Cooper.
Avec cette tournée, puis le Rugby
Championship, l’opportunité est belle
d’endosser le n°10 à une période clé avec
la Coupe du Monde 2015 en ligne de mire.
Au bon endroit, au bon moment ? Cela
dépendra de ses performances.
Bernard Foley,
l’ouvreur des Waratahs
Bernard Foley, l’ouvreur des Waratahs sera demain le n°10 des
Wallabies, le maître à jouer chargé d’impulser le mouvement d’une
ligne arrière qui ne manque pas de talent malgré l’absence de
nombreux joueurs potentiels titulaires (blessés, écartés, partis
sous d’autres horizons).
27. 27
C’est un enfant de Sydney, où il est né, a
grandi et a été formé. Il a en effet affiné
ses qualités avec Sydney University en
Shute Shield. Dans le même temps, il
laissait libre court à sa vista offensive
avec l’équipe australienne de Sevens
depuis 2009, avec comme fait d’armes
une médaille d’argent aux jeux du
Commonwealth en 2010. 2011 fut l’année
de la révélation, il est élu à la fois meilleur
joueur de Sydney University et meilleur
joueur de l’équipe à VII dont il est devenu
capitaine.
Seulement, la concurrence est rude à
l’époque à l’échelon supérieur, chez les
Waratahs. Le prodige Kurtley Beale a
reculé en n°15 au début du Super Rugby
2011 après des déconvenues à l’ouverture,
malgré un talent brut qui n’a que peu
d’équivalent. Le titulaire est un certain
Berrick Barnes, joueur doué pouvant
couvrir aussi le poste de premier centre
voir d’arrière. Comme le relevait notre
ami du blog Le XV Nzi, cela dénote d’un
problème récurrent chez les Australiens
: la difficulté à positionner les joueurs de
manière à assurer la complémentarité
des talents et le plein rendement des
joueurs. En témoigne une longue liste de
joueurs réputés « polyvalents » : Beale
et Barnes dont on vient de parler, mais
également Ashley-Cooper et O’Connor
récemment, ont tous été déplacés à tous
les postes ou presque de la ligne arrière.
Barnes est toutefois un joueur fragile, qui
n’a pas non plus fait l’unanimité. Au cours
de l’année, son absence a été compensée
soit par Daniel Halangahu, bon ouvreur
mais sans génie (sans offenser nos
amis narbonnais), soit par un retour de
Beale en n°10. C’est ce dernier qui joua
finalement titulaire en barrage (perdu)
contre les Blues.
L’année suivante, en 2012, l’enfant terrible
Kurtley Beale a décidé de partir pour un
contrat en or chez les Melbourne Rebels
pour jouer aux côtés de l’autre pépite
James O’Connor. La suite leur donnera
tort, mais ce serait une autre histoire. Aux
Waratahs, Halangahu conserve sa place,
tandis que Bernard Foley commence par
faire des apparitions en n°15 dans une
ligne arrière bien fournie, tellement bien
que la composition change régulièrement.
Au cours de l’année, Barnes prendra
le poste de 10 quand il sera apte, mais
Bernard Foley commence aussi à y faire
des apparitions.
Il faudra attendre 2013 pour qu’il endosse
le costume de l’ouvreur titulaire. Les
Waratahs avaient déjà l’an dernier une
des plus belles lignes d’attaque du Super
Rugby, malgré un manque d’efficacité
relatif par rapport aux franchissements,
défenseurs battus, etc. L’animation de
Foley y est pour beaucoup, en plus du
coup gagnant réalisé avec l’arrivée du
phénomène Folau. Les résultats n’ont
pas suivi, avec un début de saison difficile
et une trop grande irrégularité, mais ce
n’était que partie remise.
L’alchimie entre-aperçue l’an dernier
donne, jusqu’à présent, sa pleine
mesure cette année. Derrière un pack
plus musclé, avec le remplacement du
médiocre McKibbin (dans le jeu ou comme
buteur) cette saison par Phipps, en
provenance des Rebels, qui par sa vitesse
d’éjection permet à Foley de donner sa
pleine mesure. De plus, l’ouvreur assume
désormais la charge de buteur, plutôt
Bernard Foley,
l’ouvreur des Waratahs
28. 28
avec réussite, ce qui ajoute une corde à
son arc en vue de la sélection. Est-ce que
cela sera suffisant pour qu’il soit le n°1
demain ?
Peut-être pas, son partenaire de la
charnière, Nic White, pourrait être préféré,
lui qui a assumé l’intermède au but
durant la blessure de Lealiifano chez les
Brumbies. Quoiqu’il en soit, McKenzie
offre à Foley une occasion en or avec
titularisation, à lui de la saisir.
D’un gabarit « modeste » (1m82, 90 kg),
sans être d’une rapidité extraordinaire,
il délivre des prestations d’envergure
grâce à un sens du jeu, un « QI rugby »,
exceptionnel.
Capable d’attaquer la ligne, sans en
abuser, il brille avant tout par sa capacité
à faire jouer les autres. Pour un ouvreur,
c’est la qualité première, avec la ligne
arrière des Waratahs ou des Wallabies,
cela fait des merveilles.Beaucoup
considèrent que les Wallabies n’ont plus
pu compter sur un grand ouvreur depuis
Stephen Larkham. Beaucoup d’espoirs
étaient placés en Cooper, et sans nier
le talent exceptionnel de ce joueur, ses
performances à la dernière Coupe du
monde lui ont valu bien des critiques.
Il n’est, à mon avis, pas étranger à la
saison catastrophique des Reds, tout
comme son compère Genia en dessous
de son niveau (Horwill étant également
écarté). McKenzie aurait sans doute aimé
bâtir les Wallabies avec les Reds de 2011,
mais il bâtit autour des Brumbies et des
Waratahs de 2014.
Bernard Foley a le sens du timing dans le
jeu, bénéficiera-t-il également d’un timing
idéal pour devenir le n°10 dont l’Australie
a besoin ? Début de réponse demain.
S’il veut débuter le Rugby Championship
en tant qu’ouvreur titulaire, cela passe
par des bonnes performances face à
la France. Si d’aventure, Foley arrivait
à enchaîner, cette saison pourrait bien
être celle de la consécration. En effet, les
Waratahs sont bien partis pour prendre la
1ère
place du Super Rugby qui garantirait
une demi et potentiellement une finale à
domicile, avec la voie ainsi grande ouverte
vers la victoire finale. Mais nous n’en
sommes pas encore là.
Au sujet de cette conjecture, un petit
parallèle amusant : si Michael Cheika,
entraîneur des Waratahs, remporterait le
Super Rugby 2 ans après son départ du
Stade Français, comme McKenzie à son
époque. Peut-on être Aussie malchanceux
avec le Stade Français et Aussie heureux
en Super Rugby ?
En tous les cas, la roue tourne vite en
rugby. Au printemps et à l’été 2011, Quade
Cooper était au sommet de son art et les
Wallabies au firmament. Mais c’était avant
de sombrer à l’automne, à la Coupe du
Monde. Depuis, nombreux se sont perdus
en route : Cooper, O’Connor et Beale
ont tous traversé une mauvaise passe.
En 2011, Bernard Foley commençait son
ascension. Sera-t-il au top fin 2014?
Nico (@VannRugby) Sudrugby.com
Photo : news limited/ 2smsupernetwork.com/ news.com.au
Bernard Foley,
l’ouvreur des Waratahs
29. 29
Shontayne Hape, ancien joueur de
rugby à XIII néo-zélandais devenu
international à XV anglais et joueur
du MHR a fait une sortie remarquée
dans le New Zealand Herald intitulé :
« Mon combat contre les commotions
cérébrales »
Soutenu entre autres par Sonny-
Bill Williams et Dan Carter sur les
réseaux sociaux, le phénomène s’est
amplifié et le monde du rugby semble
s’être ému de ces situations. Pourvu
qu’il s’attèle au problème davantage
qu’il s’en émeuve !
Après avoir mis un terme à sa
carrière en février 2013 à cause de
commotions cérébrales à répétition,
Shontayne Hape a exprimé ses
craintes pour sa santé mentale
future. Il déclare espérer que les gens
s’informent davantage, apprennent de
ses erreurs et fassent attention aux
sous-déclarations des médecins de
clubs …
Shontayne Hape, la sortie médiatique !
Commotions cérébrales
Le combat continue !
Voilà quelques jours que des évènements relancent le débat
sur les séquelles des « commotions cérébrales dans le rugby ».
Toute sortie sur le sujet est à saluer et donc à relayer ! Trois
joueurs néo-zélandais, trois cas d’actualité:
Extraits choisis :
« Je ne raconte pas mon histoire pour
avoir de la sympathie. Je dis ça car les
gens, surtout les jeunes joueurs, doivent
être au courant. Tout le monde s’est déjà
assommé un jour sur le terrain. Tout le
monde a déjà eu une commotion
cérébrale. Je ne me souviens pas d’un
seul des gars avec qui j’ai joué à qui cela
n’est pas arrivé.
C’est la nature de ce sport. Ça vous
endurcit. J’ai grandi comme ça.
Récemment, j’ai vu le quart de finale entre
Toulouse et le Racing. Florian Fritz a été
KO, il pissait le sang. Il est sorti et on lui a
dit de revenir sur le terrain. Il l’a fait mais
n’était pas dans un état normal. Je vois
des choses comme cela tout le temps.
Les fans ont l’habitude de dire : Wow, il
est dur !
Mais nous devons changer les mentalités.
Les jeunes joueurs ne comprennent pas
les risques qu’ils prennent à jouer avec
des commotions cérébrales. La chose
la plus dangereuse, c’est que c’est une
blessure qui ne se voit pas. L’ignorer est
donc facile. Ce genre de choses arrive trop
souvent.
Lorsque vous venez d’arriver dans
un nouveau club et que vous êtes
international, vous devez impressionner.
C’était le plus gros contrat de ma carrière
et j’étais sous pression. J’ai subi une
nouvelle commotion. Cette fois, j’ai été
vraiment inquiet […] Par la suite, j’évitais
d’aller dans les rucks car j’étais terrifié
30. 30
Commotions cérébrales
Le combat continue !
d’être une nouvelle fois KO. Les choses
allaient tellement mal pour moi que je ne
souvenais plus de mon code. Ma carte de
crédit a été avalée deux fois.
En France, on te dit: ok, tu vas te reposer
durant une semaine et puis ça ira. Il y
avait sans cesse de la pression de la part
des coaches. La plupart des entraîneurs
ne se soucient pas de ce qui va se
passer plus tard dans ta vie. C’est ici et
maintenant. Les joueurs sont juste des
morceaux de viandes. Quand elle est
trop vieille et dépassée, ils en achètent
d’autres. (Voir l’immédiateté du rugby
français …)
Avec les effets des commotions
cérébrales, je ne pouvais plus supporter
d’écouter de la musique. Le son était trop
fort. La lumière du soleil également était
un problème. J’ai dû rester plusieurs
jours dans le noir chez moi. Je devais
rester au calme et je ne supportais pas
mes trois jeunes enfants. J’étais sans
cesse en colère contre eux. Ma relation
avec ma femme Liana a souffert. Elle a
été contrainte de gérer seule nos trois
enfants et la maison.
Je pensais que je pourrais me reposer
une année puis revenir, c’est pourquoi je
n’ai jamais dit que je prenais ma retraite.
Après le déni, je suis parti en dépression.
J’ai eu de la chance d’avoir du soutien
autour de moi.
En janvier, j’ai finalement accepté que tout
cela soit fini. J’ai lu qu’un jeune joueur à
Auckland était mort après un choc à la
tête. Mon quatrième enfant était en route
et j’avais 33 ans. Jouer un an de plus
et risquer ma vie en valait-il la peine ?
Aujourd’hui, je me souviens de ce qui s’est
passé il y a longtemps mais pas ce qui
est arrivé hier, les noms, les numéros et
tout un tas de trucs sont des choses que
j’oublie constamment. J’ai la capacité de
concentration d’un jeune enfant. Le plus
grand de mes fils peut s’assoir à table et
bosser durant des heures. Une demi-
heure, c’est tout pour moi …
Aujourd’hui, les gens me disent juste :
Merci de nous ouvrir les yeux et d’aider
à éduquer les joueurs d’aujourd’hui. Je
ne citerai pas leur nom mais des joueurs
actuels et passés ont pris contact avec
moi en me disant: «belle histoire, je pense
que j’ai besoin de me soigner – où êtes-
vous allés et qui avez-vous vu? »
Shontayne Hape
Craig Clarke,
le choix de la raison !
A 30 ans, l’ancien Co-Capitaine des
Chiefs, vient de prendre une retraite
anticipée, pour cause d’une 10ème
commotion en 22 mois … Il a mis fin à
son contrat de 3 ans avec le Connacht
après 15 matches seulement.
« J’aurai aimé honorer mon contrat
jusqu’au bout, mais la santé est
prioritaire. Je serai toujours déçu de
ne pas avoir porté le maillot noir, mais
je vais dormir tranquille en sachant
que j’ai donné à mon pays un excellent
rugby, surtout lors de mes trois
dernières saisons »
« Craig est évidemment une des plus
grandes signatures que nous avons
jamais eu au Connacht jusqu’à présent.
C’était énorme pour nous d’avoir
quelqu’un de son expérience. Mais il
avait aussi toutes les qualités en tant
que coéquipier et de leadership. Nous
sommes extrêmement déçus que son
temps avec nous doivent s’arrêter là.
Mais la priorité c’est son état de santé
». Tim Allnutt
Kieran Read,
l’icône touchée !
Kieran Read, élu meilleur joueur du
monde en 2013, a déjà subi plusieurs
commotions cérébrales au cours de sa
carrière. Il a raté quatre matchs cette
année pour les Crusaders après avoir subi
un coup à la tête contre les Chiefs, le 19
avril. Et même s’il a refait un bref retour
depuis, Steve Hansen l’a écarté des All
Blacks pour qu’il se soigne.
« À long terme je ne suis pas trop inquiet,
mais nous sommes simplement pas
prêts à prendre de risque avec son état
de santé. C’est tout simplement trop
dangereux » Steve Hansen
Espérons cette fois que les sorties
médiatiques, les prises de conscience des
joueurs ainsi que des dirigeants s’élèvent
et poussent le monde du « rugby
professionnel » à accélérer son niveau
d’intérêt au sujet des commotions
cérébrales.
Tom lexvnz.com
Photo : 3news.co.nz/ Phil Walter-Getty Images/ saxonssevens.wordpress.com
32. 32
Artisan de la dernière lourde défaite des Bleus, l'arrière australien impressionne
par son aisance et ce depuis son arrivée dans le Rugby à XV. Polyvalent, ses points
forts ne sont pas sans rappeler ceux d'une certaine idole dont la Rade varoise se
délectait il y a quelques années. L'ancien treiziste et footballeur australien sera
sans conteste, le joueur à "follower" pour la prochaine Coupe du Monde.
Né à Sydney en 1989, le "Big Man"
commence son histoire avec la gonfle
ovale grâce au XIII. En 2007 et à tout
juste 17 ans, il officie sous le maillot des
Melbourne Storm.
Ses facilités éclatent aux yeux de ses
entraîneurs, Israel y inscrira même
le premier essai de sa jeune carrière
lors de son premier match, essai d'une
importance capitale puisque essai qui
scellera la victoire des Storm sur les
Tigers 18-16.
Fort de débuts tonitruants, sa première
année est unique : champion d'australie
et rookie de l'année, le joueur d'origine
tongienne intègre même la sélection
australienne à seulement 18 ans. Mais
toutes ses récompenses ne cachent pas
un certain malaise, celui de l'éloignement
familial.
En effet, sa famille vit à Brisbane et le
jeune joueur souhaite s'en rapprocher, il
fait donc le choix de s'engager avec les
Brisbane Broncos.
La NRL a seulement 17 ans !
israel folau
portrait
33. 33
israel folau
portrait
C'est le transfert majeur de l'histoire
de la franchise des Broncos certes
décimée puisqu'elle perd un à un des
éléments importants de l'équipe ainsi
que son coach Wayne Bennett.
Israel continue d'impressionner
son monde inscrivant essais sur
essais mais les Broncos se perdent
collectivement et ne se qualifieront
pas pour les phases finales pour la
première fois depuis des lustres.
Son contrat chez les Broncos arrivant
à expiration, commence une bataille à
trois entre la Rugby League, la Rugby
Union et l'Australian Rules Football
pour faire signer the Big Man. C'est la
franchise des Greater Western Sydney
Giants qui rafle la mise avec un juteux
contrat de 6 Millions de dollars sur 4 ans.
Sauf qu'Israel peine à s'adapter à ce jeu,
et cet interlude au Football australien
constituera pour le moment le seul échec
dans sa jeune carrière.
Fin de l'été 2012, la rumeur Folau dans
le SuperRugby s'intensifie. Décembre,
l'officialisation tombe, Israel s'engage
avec les Waratahs mais son arrivée
s'accompagnera de suspicions,
spécialement venues de Damien Hill
coach des Melbourne Rebels qui
souhaitait lui aussi enrôler le joueur :
"Comment les Waratahs peuvent-ils
s'offrir Folau tout en respectant le
Salary-Cap ?" Disait-il.
Qualifié de mercenaire par ses fervents
détracteurs et ses futurs supporters
adverses, Folau s'entraîne dur en pré-
saison au poste d'ailier et arrière. Le
passage du XIII au XV se fait en douceur,
surtout qu'Israel est très encadré.
Encadré disais-je, par un certain Lote
Tuqiri qu'il considère comme son mentor.
En 2013, il égalera même le record de
10 essais en une saison internationale
détenu jadis par...Tuqiri himself. Comme
un symbole (c).
Le géant australien régale son public,
l'année dernière il scorera 8 essais pour
14 titularisations. Cette année, il ose
augmenter son niveau de jeu avec 11
essais pour 10 titularisations. Cette mise
en avant s'accompagne à nouveau de
rumeurs, et on parle d'un comme-back
en NRL. Mai 2014, c'est FairFax Média
qui annonce que la pépite australienne
serait en contacts très avancés avec
les Parramatta Eels, une franchise
australienne de Rugby à XIII basée à
Sydney où son frère évolue avec les
moins de 20 ans.
La franchise étudierait même un
dégraissement de sa masse salariale
pour y accueillir le Big Man, Salary Cap
oblige. Izzy ne ferme aucune porte,
même celle qui mènerait à l'Europe et
au Top14.
Récemment interviewé par Rugbyrama,
il admet même vouloir tenter l'aventure.
Une chose est sûre pour lui :
"Tôt ou tard je partirais ».
Le football australien, son seul échec
En 2012, il choisit le SuperRugby et les Waratahs
Greg xvovalie.com
Photo : thenewdaily.com.au/ sportal.co.nz/ Getty Images/ AAP file/
34. LADIES
Photo : Rugbyshop
wrwc 2014 :
rendez-vous à paris
bajadita.com / @SOSurrullo
Réforme du rugby féminin :
à quoi joue la fédé ?
bajadita.com / @SOSurrullo
Les Dieselles du Havre Rugby
Club du super dans le moteur !
bajadita.com / @SOSurrullo
35
47
51
35. 35
A moins de 30 jours du coup d'envoi des premiers matches de la Coupe du
Monde, la préparation des Bleues s'intensifie. Les joueuses et le staff se
sont retrouvés à Tignes, du 16 au 22 juin, pour leur second stage de prépa.
Le 1er
juillet, elles se sont déplacées à Valladolid pour un match
amical contre l'Espagne, qu'elles ont remporté 37 à 3. Elles ont
ensuite battu, le 4 juillet, en match amical toujours, l'Afrique du
Sud à Marcoussis, 46 à 8 (7 essais au compteur).
Dernière étape : le stage, du 13 au 20 juillet, à Falgos.
Contrairement aux deux stages précédents, plus axés sur la
prépa physique, celui-ci sera centré sur le jeu et la préparation
stratégique.
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Les 26 joueuses
convoquées pour la
Coupe du Monde
AGRICOLE Sandrine (Rennes),
ANDRE Manon (Blagnac-Saint-Orens),
ARRICASTRE Lise (Lons),
CHOBET Christelle (Lons),
DENADAÏ Marine (Montpellier),
DIALLO Coumba (Bobigny),
DJOSSOUVI Koumiba (Montpellier),
EZANNO Hélène (Lille),
GRAND Laetitia (Lons),
GRASSINEAU Camille (Bordeaux),
GUIGLION Elodie (Perpignan),
IZAR Shanon (Lille),
KOITA Assa (Bobigny),
LADAGNOUS Caroline (Lons),
LE DUFF Christelle (Perpignan),
LIEVRE Marion (Bobigny),
MAYANS Marjorie (Blagnac-Saint-
Orens),
MIGNOT Gaëlle (Montpellier),
N’DIAYE Safi (Montpellier),
PORTARIES Elodie (Montpellier),
POUBLAN Elodie (Montpellier),
RABIER Sandra (Ovalie Caennaise),
RIVOALEN Yanna (Lille),
SALLES Laetitia (La Valette),
TREMOULIERE Jessy (Romagnat),
TRONCY Jennifer (Montpellier).
36. 36
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Sandrine AgricolE
34 ans, centre, Stade Rennais.
Nombre de sélections : 78
Lise Arricastre
23 ans, pilier gauche, RC Lons.
Nombre de sélections : 19.
Manon André
27 ans, 3ème
ligne, Blagnac-Saint-Orens Rugby.
Nombre de sélection : 37.
Christelle Chobet
27 ans, pilier, RC Lons.
Nombre de sélections : 31.
Hors des terrains : études en kinésithérapie.
A commencé le rugby... à 11 ans.
Fan de... la passe au pied.
Hors des terrains : peintre en bâtiment.
A commencé le rugby... à 12 ans, en UNSS au collège.
Fan du... raffût.
Hors des terrains : éducatrice socio-sportive.
A commencé le rugby... à 20 ans.
Fan de... la prise d’intervalles et du coup d'envoi.
Hors des terrains : ambulancière.
A commencé le rugby... à 16 ans.
Fan de... la chistéra.
37. 37
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Marine De Nadai
26 ans, 2ème
ligne, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 23.
Koumiba Djossouvi
31 ans, 3ème
ligne, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 14.
Cumba Diallo
23 ans, 3ème
ligne, AC Bobigny.
Nombre de sélections : 22.
Hélène Ezanno
29 ans, pilier, Lille MRCV.
Nombre de sélections : 31.
Hors des terrains : assistante d’éducation.
A découvert le rugby... à 5 ans, en accompagnant son père
à un entraînement.
Fan de... contre-ruck.
Hors des terrains : professeur de sports adaptés.
A commencé le rugby... avec Yannick Nyanga, à la fac,
à 24 ans.
Fan de... placage.
Hors des terrains : étudiante.
A commencé le rugby... à 19 ans, grâce à son ancien
professeur de sport.
Fan du... raffût (de Nelson Mandela et de Serena Williams).
Hors des terrains : ingénieur de recherche au CNRS.
A commencé le rugby... il y a 6 ans, lors d’un tournoi au
sein de son école d’ingénieur (Les Ovalies de Beauvais).
Fan de... porté en touche et de mêlée.
38. 38
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Laetitia Grand
23 ans, 3ème
ligne, RC Lons.
Nombre de sélections : 16.
Elodie Guiglion
24 ans, ailier, USAP.
Nombre de sélections* : 10.
Camille Grassineau
23 ans, ailier, Stade Bordelais.
Nombre de sélections : 9.
Shanon Izar
21 ans, ailier, Lille MRCV.
Nombre de sélections : 7.
Hors des terrains : serveuse.
A commencé le rugby... à 7 ans à l'école de rugby de
Montréjeau.
Fan de... la passe au pied.
A commencé le rugby... à 7 ans.
Fan de... cadrage débordement.
Hors des terrains : apprentie BPJEPS Sports collectifs.
A commencé le rugby... à 18 ans, lorsqu’elle arrive sur
Bordeaux.
Fan de... beau placage offensif.
Hors des terrains : étudiante.
A commencé le rugby... à 19 ans, en club,
mais suivait déjà les matches de son frère.
Fan de... la chistéra.
39. 39
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Assa Koita
2ème
ligne, AC Bobigny.
Nombre de sélections : 22.
Christelle LeDuff
31 ans, demi d’ouverture ou centre, USAP.
Nombre de sélections : 64.
Caroline Ladagnous
25 ans, arrière, RC Lons.
Nombre de sélections : 39.
Marion Lièvre
23 ans, ailière, AC Bobigny.
Nombre de sélections : 8.
Hors des terrains : assistante d’éducation.
A commencé le rugby... à 16 ans.
Fan de... percussions et de placages (de Mohamed Ali,
Nelson Mandela et Martin Luther King).
Hors des terrains : éducatrice au Comité
de Rugby du Pays Catalan.
A commencé le rugby... il y a 23 ans.
Fan de... la passe au pied.
Hors des terrains : militaire.
A commencé le rugby... à 18 ans, par curiosité.
Fan du... « ramassage des pâquerettes. »
Hors des terrains : étudiante en kinésithérapie.
A commencé le rugby... il y a 5 ans, à la fac.
Fan du... double appui.
40. 40
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Marjorie Mayans
23 ans, centre, Blagnac-Saint-Orens Féminin Rugby.
Nombre de sélections : 18.
Safi N’Diaye
26 ans, 3ème
ligne, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 24.
Gaëlle Mignot
26 ans, talonneur, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 39.
Elodie Portaries
24 ans, pilier, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 26.
Hors des terrains : étudiante.
A commencé le rugby... à 10 ans,
en allant voir jouer son frère.
Fan de... plaquage (et de Jonny Wilkinson).
Hors des terrains : éducatrice spécialisée.
A commencé le rugby... à 12 ans, à Castres, par hasard.
Fan de... percussions.
Hors des terrains : éducatrice sportive.
A commencé le rugby... à 7 ans (famille de rugbymen).
Fan de... lancer en touche.
Hors des terrains : agent de sécurité incendie.
A commencé le rugby... à 8 ans,
en suivant un copain à l’entraînement.
Fan de... la passe sur le pas.
41. 41
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Elodie Poublan
25 ans, centre, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 39.
Yanna Rivoalen
25 ans, demi-de-mêlée, Lille MRCV.
Nombre de sélections : 10.
Sandra Rabier
29 ans, 2ème
ligne, Ovalie Caennaise.
Nombre de sélections : 62.
Laetitia Salles
31 ans, talonneur, RC La Valette.
Nombre de sélections : 87.
Hors des terrains : éducatrice sportive.
A commencé le rugby... à 7 ans,
en regardant jouer son père.
Fan de... chistéra.
Hors des terrains : professeur d’EPS.
A commencé le rugby... à 19 ans, après être passée
par l’association sportive du lycée et de l’université.
Fan de... « fixer pour faire jouer ».
Hors des terrains : militaire dans la Marine Nationale.
A commencé le rugby... à 9 ans, avec son père,
pratiquant et bénévole au Rugby Club Bocage Virois.
Fan de... raffût.
Hors des terrains : professeur d’EPS.
A commencé le rugby... à 13 ans, grâce à ancien ancien
joueur du Stade Toulousain M. Serge Gabernet.
Fan de... lancer.
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WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Jessy Trémoulière
21 ans, demi d’ouverture ou arrière, Romagnat.
Nombre de sélections : 29.
Jennifer Troncy
27 ans, demi-de-mêlée, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 44.
Hors des terrains : étudiante.
A commencé le rugby... à 16 ans,
lors d’une journée d’initiation rugby au lycée.
Fan de... raffût.
Hors des terrains : éducatrice sportive.
A commencé le rugby... à 7 ans, grâce à son frère jumeau.
Fan de... la chistéra.
(Free) road
to Marcoussis !
La FFR et la RATP, transporteur officiel de l’événement, ont mis en place un système de
navettes en bus pour pour vous permettre d’assister aux rencontres à Marcoussis. Les
bus relieront la gare RER de Massy-Palaiseau au siège de la FFR à Linas-Marcoussis
(allers et retours). Ce service sera gratuit et réservé aux détenteurs d’un billet de match.
Grâce aux rotations des navettes, vous pourrez arriver sur site et repartir entre chaque
rencontre de la journée de compétition.
43. 43
Les rencontres se dérouleront sur trois
terrains différents : Marcoussis 1 et
Marcoussis 2 (terrains de la FFR) et
celui du stade Jean Bouin. 24 matches
se joueront sur 5 journées au siège de
la FFR (Marcoussis), et 6 matches (dont
2 de l’Equipe de France) sur 2 journées
au stade Jean Bouin (Paris). Pour celles
et ceux qui ne pourront assister aux
matches, vous pourrez regarder jusqu’à 6
matches en direct sur France 4 et jusqu’à
14 matches en direct sur Eurosport ou
Eurosport 2. A noter que nos Bleues
disputeront leurs trois matches de poule
à Marcoussis, et seront assurées de jouer
leurs deux dernières rencontres au stade
Jean Bouin à Paris.
UN RAPPEL DU programme de la Coupe du Monde Féminine de Rugby, qui aura lieu,
rappelons-le, sur 5 journées, entre le 1er
et le 17 août en Ile-de-France.
Programme des 30 matches
Marcoussis, vendredi 1er
août
Match 1 Poule B Terrain 2 Nouvelle-Zélande / Kazakhstan 13 h
Match 2 Poule A Terrain 2 Canada / Espagne 15 h
Match 3 Poule C Terrain 2 Etats-Unis / Irlande 17 h
Match 4 Poule B Terrain 1 Australie / Afrique du Sud 15 h 45 Eurosport
Match 5 Poule A Terrain 1 Angleterre / Samoa 18 h Eurosport
Match 6 Poule C Terrain 1 France / Pays de Galles 20 h 45 Eurosport + France 4
Marcoussis, MARDI 5 août
Match 7 Poule B Terrain 2 Etats-Unis / Kazakhstan 13 h
Match 8 Poule C Terrain 2 Australie / Pays de Galles 15 h
Match 9 Poule A Terrain 2 Canada / Samoa 17h
Match 10 Poule A Terrain 1 Angleterre / Espagne 15 h 45 Eurosport
Match 11 Poule B Terrain 1 Nouvelle Zélande / Irlande 18h Eurosport
Match 12 Poule C Terrain 1 France / Afrique du Sud 20 h 45 Eurosport + France 4
Marcoussis, SAMEDI 9 août
Match 13 Poule B Terrain 2 Irlande / Kazakhstan 13 h
Match 14 Poule A Terrain 2 Espagne / Samoa 15 h
Match 15 Poule C Terrain 2 Pays de Galle / Afrique du sud 17h
Match 16 Poule A Terrain 1 Angleterre / Canada 15 h 45 Eurosport
Match 17 Poule B Terrain 1 Nouvelle Zélande / Etats Unis 18 h Eurosport
Match 18 Poule C Terrain 1 Australie / France 20 h 45 Eurosport + France 4
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
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Programme des 30 matches
Matches de classement 9 – 12, MERCREDI 13 août
Match 19 Marcoussis le 10e
affrontera le 11e
14 h
Match 20 Marcoussis le 9e
affrontera le 12e
16 h 15
Matches de classement 5 – 8, MERCREDI 13 août
Match 21 Marcoussis le 6e
affrontera le 7e
18 h 30
Match 22 Jean Bouin le 5e
affrontera le 8e
15 h 45 Eurosport + France 4 si France Féminines
Demi-finales
Match 23 Jean Bouin le 2e
affrontera le 3e
18 h Eurosport
Match 24 Jean Bouin le 1er
affrontera le 4e
20 h 45 Eurosport 2 + France 4 si France Féminines
A la fin de la phase de poule, les équipes seront classées de 1 à 12, en fonction de leur classement
dans leur poule respective. Suite à ce classement, les matches de la 4e
phase auront lieu
Finales, dimanche 17 août
Match 25 Marcoussis 1 Perdant match 19 / perdant match 20 12 h
Match 26 Marcoussis 1 Vainqueur match 19 / vainqueur match 20 14 h
Match 27 Marcoussis 1 Perdant match 21 / perdant match 22 16 h
Match 28 Jean Bouin Vainqueur match 21 / vainqueur match 22 14 h 15 Eurosport + France 4 si France Féminines (différé)
Match 29 Jean Bouin Perdant match 23 / perdant match 24 16 h 30 Eurosport 2 + France 4 si France Féminines
Match 30 Jean Bouin Vainqueur match 23 / vainqueur match 24 18 h 45 Eurosport + France 4
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Entrez dans la MÊlée !
Pour suivre les Bleues
et la Coupe du Monde,
rendez-vous sur bajadita.com
et sur twitter (@SOSurrullo).
Infos sur le site officiel de la WRWC :
fr.rwcwomens.com
Participez à la fête !
Tous les billets sont disponibles à la vente sur ffr.fr. Ne Tardez-
pas, d'après Nathalie Janvier, ils partent bien !
1 billet = 3 matches
A noter que chaque billet mis en vente donne accès
à un des trois terrains de la compétition (Jean Bouin,
Marcoussis 1 ou Marcoussis 2) pour toute une journée,
c’est-à-dire à trois matches.
Deux catégories sont disponibles pour les rencontres
à Marcoussis :
> 1ère
catégorie en tribune à 7 €.
> 2ème
catégorie en pesage à 5 €.
Pour rappel, les prix des places pour les phases finales
à Jean Bouin vont de 5 € à 25 €.
45. WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
45
Dans le rétroviseur...
1ère
Coupe du Monde
du 4 au 15 Avril 1991 à Cardiff
12 équipes ont participé à cette 1ère
édition :
Pays de Galles (hôte), Canada, Angleterre, France,
Italie, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande,
Espagne, Suède, USA et URSS.
Matches de la France
France - Japon 62 - 00
France - Suède 37 - 00
France - Angleterre (1/2 Finale) 00 - 13
France – Nouvelle Zélande 03 - 00
En finale, les USA battent l'Angleterre, 19 à 6 et
remportent cette première Coupe du Monde.
La France termine à la 3ème
place.
3ème
Coupe du Monde du 1er au 16 Mai 1998
à Amsterdam
Il s’agit de la 1ère
édition de cette compétition organisée officiellement sous l’égide de l'International Rugby Board (IRB).
16 nations sont engagées.
Matches de la France
France – Kazakhstan 23 - 06
France – Australie 10 - 08
France – Canada 07 - 09
France - Ecosse 07 - 27
France – Espagne 09 - 22
En finale, la Nouvelle-Zélande bat les USA 44 à 12.
La France termine 8ème
.
2ème
coupe du monde du 9 au 25 Avril 1994
à Edimbourg
12 nations sont engagées. Parmi celles-ci, on note
l'arrivée de l'Irlande et du Kazakhstan.
Matches de la France
France - Ecosse Universitaire 77 - 0
France - Irlande 31 - 0
France - Japon 99 - 0
France - Angleterre (1/2 Finale) 06 -18
France - Pays de Galles 27 - 0
En finale, les USA battent l'Angleterre, 19 à 6
et remportent cette première Coupe du Monde.
La France termine à la 3ème
place.
Play-offs
3ème
/ 4ème
Angleterre / Canada 85 - 15
5ème
/ 6ème
Australie / Ecosse 25 - 15
7ème
/ 8ème
Espagne / France 22 - 9
9ème
/ 10ème
Irlande / Kazakhstan 10 - 26
11ème
/12ème
Italie / Pays de Galles 10 - 12
13ème
/14ème
Pays Bas / Allemagne 67 - 3
15ème
/16ème
Russie Suède 3 - 23
46. WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
46
Sophie bajadita.com
Photo : Wikipedia
Dans le rétroviseur...
5ème
Coupe du Monde du 27 août au
18 septembre 2006 à Edmonton
12 nations sont en lice pour cette 5ème Coupe
du Monde. Ce qui sera le cas pour celles organisées
en 2010 et en 2014.
En finale, la Nouvelle-Zélande bat l’Angleterre 25 à 17.
La France termine à la 3ème
place.
Play-offs
3ème
/ 4ème
France / Canada 17 - 8
5ème
/ 6ème
Ecosse / USA 0 - 24
7ème
/ 8ème
Irlande / Australie 14 - 18
9ème
/ 10ème
samoa / Espagne 5 - 10
11ème
/12ème
Afrique du sud / Kazakstan 0 - 36
6ème
Coupe du Monde du 20 août au 5 septembre
2010, à Londres
En finale, la Nouvelle - Zélande bat l’Angleterre 13 à 10.
La France termine à la 4ème
place, derrière l'Australie
Play-offs
3ème
/ 4ème
France / Canada 17 - 8
5ème
/ 6ème
Ecosse / USA 0 - 24
7ème
/ 8ème
Irlande / Australie 14 - 18
9ème
/ 10ème
samoa / Espagne 5 - 10
11ème
/12ème
Afrique du sud / Kazakstan 0 - 36
L'aventure va donc commencer. Souhaitons qu'elle soit belle
pour France Féminines et passionnante pour tout le rugby féminin !
47. 47
Conséquence immédiate de cette
réforme : un Top 10 divisé en deux
poules de 5, qui a eu des répercussions
sur l'organisation de l'année, de la
structure même des clubs et qui a
surtout réduit le nombre de matches
disputés de manière drastique.
Danièle Irazu et Philippe Morant du Stade
Rennais Rugby nous avaient fait part de
leurs réactions sur bajadita.com. Pour
la saison 2014-2015, ce même Top 10 se
transforme en Top 8. L'élite 2 Challenge
Armelle Auclair va, quant à elle, accueillir
16 équipes, réparties en deux poules
géographiques de 8 équipes.
Un air de déjà vu !
Bis repetita. La FFR ne s'est en effet
pas arrêtée là. Elle a décidé, de manière
unilatérale, de créer une fédérale unique
"Pratique à XV", regroupant les clubs
de Fédérale 1, 2 et... 3. Au final, cette
Fédérale unique serait constituée de 15
poules composées chacune de 8, 9, ou 10
équipes.
Cette réforme ne va pas sans poser
plusieurs problèmes qui semblent
mettre, une nouvelle fois, le rugby
féminin sérieusement en danger.
Dans un contexte pourtant plutôt
favorable, où France Féminines tout
fraîchement auréolée de son Grand
Chelem suscite de plus en plus
d'engouement, que la Coupe du Monde
organisée en France (même à Marcoussis
en plein mois d'août) va mettre un
formidable coup de projecteur sur le
rugby féminin...
La FFR, qui semble aveuglée par son
obsession du 7, de son Grand Stade,
de son XV de France et par les oeillères
misogynes de quelques dirigeants
rétrogrades, paraît ne pas vouloir voir
que le rugby féminin se développe,
et ne demande qu'à être développé.
Réforme du rugby féminin :
à quoi joue la fédé ?
Flash back...
l'été dernier, la FFR
faisait passer une
réforme du rugby
féminin, qui affectait
en premier lieu
l'élite 1 et 2, Sans
consulter les clubs
concernés, qui, après
avoir tenté de se
faire entendre, n'ont
reçu... qu'une fin de
non recevoir.
48. 48
En quoi consiste cette réforme ?
Grégory Santaner : Il y a ce que
l'on sait officiellement et ce que l'on
ne sait pas. Les éléments que la FFR
nous avait transmis officiellement à
l’intersaison 2012-2013 prévoyaient 6
poules de 7 équipes de Fédérale 1.
Il s'agissait de "comprimer" les
fédérales en faisant tout remonter d'un
cran. Mais début juin 2014, nous avons
reçu le document annuel d'inscription.
Dans les compétitions figurent le Top
8, l'Armelle Auclair et la "Fédérale
Féminine à XV". Le mot Fédérale 1
n'apparait plus. C'est ce qui nous a
alertés. La FFR nous a demandé de
répondre sur notre engagement avant
le 13 juin. Je me suis alors dit que ce
n'était qu'un changement de nom, ce
qui aurait pu être le cas. Mais on ne
sait pas.
On a attendu l'Assemblée Générale
de la FFR du mois de juin à Lyon pour
en savoir un peu plus. Mais là encore,
aucune nouvelle, on ne sait rien. La
seule chose que j'ai trouvée, c'est sur
le site du Comité Côte d'Azur.
Il s'agit d'un document non sourcé en
date du 20 juin, mais qui annonce une
pyramide des compétitions différentes
de ce qu’on nous avait annoncé il y a
un an :
Gestion par la FFR :
pratique à XV
> Top 8 = 8 équipes - 14 à 16 matches
Les 1er
, 2ème
, 3ème
et 4ème
seront qualifiés
pour les demi-finales. Le 8ème
jouera un
match de barrage contre le Champion
de France Elite 2. Il sera maintenu s'il
gagne le match de barrage ou relégué
en Elite 2 s'il le perd.
> Elite 2 - Armelle Auclair = 2 poules
de 8 équipes géographiques - 14 à 17
matches
Principe de qualification aux phases
finales : les 1er
, 2ème
, 3ème
et 4ème
seront
qualifiés pour les quarts de finale. Le
8ème
de chaque poule sera rétrogradé
en Fédérale. Le champion de France
jouera un match de barrage contre le
8ème
du Top 8. Il montera dans le Top 8
s'il gagne ce match ou sera maintenu
dans le cas contraire.
> Fédérale = 15 poules
géographiques de 8, 9 ou 10 équipes.
En fonction des engagements. 41
équipes issues de F1 et F2. 71 équipes
identifiées à XII saison 2013-2014.
Prévision : environ 90 équipes - 14 à 16
matches.
Principe de qualification aux phases
finales : 32 équipes qualifiées. 2
à 3 qualifiés par poule accèderont
aux 16ème
, 8ème
, quarts, demi-finales,
finale. Pas de descente. Les finalistes
monteront.
Gestion par les Comités :
pratique à VII et effectif
réduit
Promotion fédérale. 2 qualifiés par
secteur. Tournoi final 10 équipes. Pas
d'accession en Fédérale.
La colère monte dans les clubs de
Fédérales...
Comme de très nombreux clubs féminins,
les Dieselles du Havre s'investissent
pour progresser et monter en gamme.
Proposer un championnat ou des
réformes sans visibilité d’une année sur
Réforme du rugby féminin :
à quoi joue la fédé ?
Eclairages avec Grégory Santaner, manager des
Dieselles du Havre Rugby Club (ex Fédérale 2)