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Honneur
aux
dames
7étéàPaname
wilkinson après lui ? / wrwc 2014 rendez-vous à paris / toulon pour l'éternité
xv de france la tête à l'envers / portraits de foley, folau, miller & cashmore
la saga usap / rugby proust david arrieta / ici, ici, … / commotions cérébrales
focus 7 / les dieselles du havre / brennus 1954 / trip once a mako always a mako
Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpAndUnder / n°7 / juin-juillet2014
Le Top 14 2013-14 s'est terminé il y a quelques semaines avec
une domination incontestée du RC Toulon. Les mois de juin
et juillet permettent ainsi de souffler en profitant d'une pause
ballon rond avant de recommencer à s'étriper sur les erreurs
d'arbitrage, les valeurs, les mercenaires, les recrutements et
d’éluder l’essentiel, le niveau de jeu et le rythme du supposé
meilleur championnat du monde.
Souffler ? Pas pour tout le monde fort heureusement, le mois
de juin marquant le début de la saison internationale des
nations du Sud. Après trois mois de Super Rugby où plusieurs
joueurs se sont révélés, les 4 principales équipes nationales du
Sud peaufinent leur tactique, testent les nouvelle perles mais
surtout consolident leur travail des trois dernières saisons. La
France a confirmé son statut d'équipe "à réaction" en Australie
laissant ses supporters plus qu’inquiets, et pour le moment
seule l'Angleterre est digne de son rang en bousculant les All
Blacks à domicile.
Le Sud se caractérise une nouvelle fois en affichant plus de
rythme, de skills mais surtout d'envie. Les 3 dernières journées
du Super Rugby débuteront fin juin et les Sharks, les Waratahs
ainsi que les Crusaders vendront chèrement leur peau afin
d'accueillir les rencontres de phase finale et la finale le 2 août.
Suite à divers accords avec les clubs Européens, les Argentins
ne bénéficient scandaleusement pas de leurs meilleurs joueurs
pour ces tests de Juin. Seront-ils suffisamment prêts afin
de bien figurer en Rugby Championship sous la direction de
Daniel Hourcade? Ewen McKenzie bénéficiera du bon niveau de
forme des franchises Australiennes mais est-ce suffisant pour
combler le retard sur des Springboks monstrueux renforcés
par les exilés et des All Blacks intouchables? A un an de la
Coupe du Monde, ce tournoi s'annonce d'avance palpitant.
Pour ce numéro 7, Up and Under vous offre une nouvelle fois
un aperçu complet du rugby sur la planète avec un passage
chez les femmes, les joueurs de Sevens et toujours le Japon.
Un rugby Japonais qui continue discrètement mais surement
sa croissance en recrutant des "vraies" stars du Super Rugby
et où Eddie Jones effectue un travail impressionnant avec
les Brave Blossoms, l'équipe nationale. Si le Japon passe en
quarts du Mondial en sortant l’Ecosse et les Samoa, ne soyez
pas étonnés !
Ce numéro 7 nous permet également de souhaiter la bienvenue
à Thomas de quatrevingneuf.fr qui rejoint l’équipe. Nous nous
retrouverons après des vacances bien méritées pour attaquer
la dernière saison avant le Graal, le Mondial 2015.
Photo : icon sport
Adrien sudrugby.com
Cheers
FRENCH
CONNECTION
après lui
renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr
Rule Toulonnia !
renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr
04
07
Jonny Wilkinson
Après lui le déluge offensif ?
4
A peine la retraite de Jonny Wilkinson
annoncée, le président Boudjellal
évoquait déjà l’avenir du Rugby club
toulonnais et le recrutement « secret »
qui permettrait au RCT de repartir
de l’avant. On pourra trouver un peu
inélégant le fait de ne pas respecter un
délai raisonnable de viduité, mais le
rugby professionnel est ainsi fait, qu’on
le veuille ou non.
Les supporters comme les observateurs
se perdent en conjectures sur l’identité
du successeur de Wilko sous le maillot
rouge-et-noir floqué du numéro dix. Etant
précisé que le président Boudjellal a lancé
l’idée d’un retrait du numéro en question
pour la saison prochaine. Vous suivez ?
Bref, on s’interroge sur celui qui sera
chargé de l’animation offensive de
l’armada toulonnaise la saison prochaine.
Force est de constater que les lauriers
tressés à l’ouvreur anglais à l’occasion de
son départ en retraite n’ont pas vraiment
insisté sur le côté offensif du personnage.
De fait, s’il n’a jamais rechigné à attaquer
la ligne d’avantage, Jonny Wilkinson ne
restera pas dans l’histoire du rugby pour
ses qualités d’attaquant. Gestionnaire
précis et méthodique, il a parfaitement
collé au projet mis en place par Clive
Woodward à la fin du siècle dernier, projet
fondé sur un jeu limité à la domination
d’un pack surpuissant, la botte du demi
d’ouverture étant chargée d’occuper
le terrain et convertir en points ladite
domination. On caricature, mais à peine.
Et après tout, c’est ce projet qui a permis
à l’Angleterre de remporter la coupe
Webb-Ellis.
Ce style de jeu est aussi celui qui
fonctionne le mieux lors des phases
finales de notre Top 14. Il suffit de revoir
les images des saisons passées pour se
convaincre que le RCT n’est évidemment
pas le premier à avoir sinon réduit ses
ambitions, du moins circonscrit celles-
ci au petit périmètre : jouer moins pour
gagner plus.
après lui
le déluge offensif ?
5
Photo : Google.com
Antoine renvoiaux22.fr
Aussi, on peut douter que Bernard
Laporte – qui n’a d’ailleurs jamais été
un fanatique de la balle à l’aile – change
fondamentalement la physionomie du jeu
varois la saison prochaine. Pourtant, on
pourrait penser qu’avec Matt Giteau ou
même Frédéric Michalak les schémas
offensifs prennent davantage d’ampleur.
Disons-le tout net, il serait étonnant, à
un an seulement de la prochaine coupe
du monde, qu’un ouvreur international se
laisse attirer sur la Rade.
Le RCT devra donc vraisemblablement
compter sur l’Australien ou le Français
pour occuper la fonction. A moins que le
staff du RCT ne soit tenté de positionner
l’arrière gallois Leigh Halfpenny en
numéro dix. Ce dernier présente un profil
plus gestionnaire, et son jeu au pied peut
permettre de satisfaire les exigences du
Top14 en matière d’occupation du terrain.
Une telle solution présenterait de surcroît
l’avantage de laisser en quinze Delon
Armitage, plutôt efficace cette saison.
Gageons néanmoins que Bernard Laporte
laissera le Gallois à la place qui est
vraiment la sienne.
Les qualités d’attaquant de Matt Giteau,
certainement le meilleur trois-quart
évoluant dans notre championnat, font
rêver les amateurs de beau jeu. Et
ses quelques prestations à l’ouverture
durant la saison qui vient de se terminer
ont vraiment convaincu qu’avec un tel
meneur, Toulon peut proposer davantage
de volume à ses offensives.
Les qualités d’appuis de l’ancien
international peuvent lui permettre de
créer le danger près des phases de
regroupement et ses coups de pied
par-dessus, on l’a encore vu en finale
de H Cup, sont souvent décisifs.
Il est donc en mesure de provoquer
l’incertitude chez les défenseurs et donc
de multiplier les solutions offensives.
On imagine aisément tout l’intérêt que
Bernard Laporte pourrait trouver à lui
confier les clés du camion rouge-et-noir.
Reste à savoir à quelle allure le camion
roulera. On ne tablera pas sur une vitesse
excessive. Après Wilkinson, le déluge
offensif ? On peut toujours l’espérer, à
défaut d’y croire vraiment.
après lui
le déluge offensif ?
6
Le doublé, cette soit-disant inaccessible
étoile de l’ovalie tricolore, a donc été
finalement réalisé. Accompli par une
équipe évoluant en rouge-et-noir mais
pas celle qu’on imaginait le réussir.
C’est le rugby club toulonnais qui,
pour l’histoire, restera le premier club
français à enchaîner les titres européen
(avec des clubs anglais) et domestique
la même année.
Le RCT et sa constellation
d’internationaux a battu le tenant du
Brennus, Castres, sans vraiment trembler.
Certes, le CO est parvenu à inquiéter un
peu l’ogre varois en inscrivant le seul
essai du match après une belle percée
de l’ailier Max Evans. Mais finalement,
les seules conséquences de cet exploit
isolé de la 10ème minute auront été de
repousser un chouilla l’inexorable victoire
toulonnaise et d’empêcher les supporters
rouge-et-noirs d’entonner le God Save
The Queen comme ils l’avaient prévus en
guise d’hommage à leur numéro dix.
Finalement, c’est davantage à un jubilé
qu’à une finale qu’il nous a été donné
d’assister. Celui d’un joueur d’exception,
Jonny Wilkinson, qui a tiré sa révérence
sur un succès auquel il aura très
largement contribué, inscrivant 15 des
18 points de son équipe. Dans un match
où, comme de coutume en Top14, les
défenses ont pris le pas sur les attaques,
on ne dira pas qu’il n’y eut pas d’intention
de jeu. Mais elles furent trop imprécises,
trop peu tranchantes pour prendre en
défaut les organisations défensives. Alors
que l’arbitrage de Monsieur Berdos a
laissé la part belle aux gratteurs dans les
rucks, on a pu encore une fois admirer le
talent de la troisième ligne varoise, même
si les Castrais n’ont pas été en reste dans
ce domaine.
L’imprécision du jeu au pied tarnais, tant
dans l’occupation du terrain que dans
le domaine des tirs au but, n’ont pas
permis aux hommes de Serge Milhas
et David Darricarrère de peser sur leur
adversaire. C’est donc inexorablement que
les Toulonnais ont construit leur succès,
laissant le devant de la scène à Sir Jonny
pour une dernière apparition conclue par
un Brennus fièrement brandi devant un
François Hollande sans doute un peu
jaloux d’une telle popularité pour le sujet
de sa Très Gracieuse Majesté. Il y avait
d’ailleurs quelque chose d’assez étrange
à voir se manifester une telle ferveur
pour celui qui fut pourtant le bourreau
du XV de France. Souvenons-nous des
demi-finales de coupe du monde 2003
et, plus douloureuse peut-être, de 2007,
quand l’ouvreur au maillot blanc frappé
de la rose nous asséna drops et pénalités
synonymes d’élimination. Rappelons-
nous de ces matchs du Tournoi des
cinq puis des six nations où « Wilko »
contribua à faire mordre la poussière à
nos tricolores. Ce Toulon victorieux hier
soir n’est d’ailleurs pas sans faire penser
au XV d’Angleterre champion du monde
en 2003, si peu spectaculaire, mais d’une
implacable efficacité.
Comme les Sicambres de Chateaubriand,
les spectateurs français adorèrent donc
au Stade de France celui qu’ils vouaient
aux gémonies il n’y a pas si longtemps.
Pourtant, on peut aisément comprendre
l’adoration toulonnaise pour celui dont la
venue au RCT coïncide avec deux titres
consécutifs de champion d’Europe et un
Brennus rapporté sur la Rade 22 ans
après le précédent. Il est aussi possible
de voir dans ce triomphe fait à Sir Jonny
une manifestation de ce qui nous plait
tellement dans ce sport, cette faculté
non pas d’oubli, mais de reconnaissance
envers celui qui se montre digne du
maillot qu’il porte.
Désormais, l’ouvreur anglais, naturalisé
toulonnais, fait partie du patrimoine du
RCT comme Marcel Baillette, Jérôme
Bianchi ou Yann Delaigue avant lui. Et
avec lui, le RCT a régné en maître sur le
rugby de France et d’Europe cette saison.
« Rule Toulonnia », en quelque sorte.
RULE
TOULONNIA !
7
Photo : Google.com
Antoine renvoiaux22.fr
COCORICO
Chronique
d'un casse-tête annoncé
bajadita.com / @SOSurrullo
la tête à l'envers
renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr
de l'orgueil
à défaut de maîtrise
renvoiaux22.fr/ @Renvoiaux22.fr
la coupe du monde : un
objectif français par défaut ?!
lexvnz.com / @LEXVNZ
crash test
renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr
09
11
12
13
16
9
La liste est tombée fin mai.
Elle donne les noms
des joueurs composant
le « Groupe XV de France »*
pour la saison 2014-2015
établi conformément aux dispositions
prévues par la convention FFR / LNR
signée à la fin de l’année dernière. Outre
l’excellente surprise d’y voir figurer
François Trinh Duc, et la moins bonne
de voir disparaître Jules Plisson (mais
en revanche Frédéric Michalak, lui, est
toujours là), et les conséquences positives
pour la santé des joueurs, ce sont trois
points spécifiques qui m’interpellent.
La gestion pour le moins délicate
de la liste.
Concrètement, comment cette liste
va t-elle être gérée par Philippe Saint
André & co ? Quid si certains joueurs se
blessent en cours de saison ?
Va t-on appeler et faire entrer dans ce
quota de matches d’autres joueurs (déjà
appelés en équipe de France mais qui ne
figurent pas sur la liste) ?
Comment annoncer, en cours de saison,
à un club, qu’un autre de ses joueurs, qui
avait le droit de jouer tous les matches
avec lui, ne l’a plus ?
Enfin, un joueur qui ne donne plus
satisfaction en Bleu, pourra t-il sortir
de la liste au profit d'un autre ou sera
t-il contraint de respecter le quota des
matches, en faisant banquette avec le
XV de France ?
La promesse tout en paradoxes
de la Ligue.

Si la LNR (avec l’aval de tous les clubs
de ProD2 et certains clubs du Top14)
a accepté que les clubs ne disposent
de leurs internationaux que pour 19
matches (soit un match sur deux
en Top 14 si l’on prend en compte la
Coupe d’Europe, et sans compter les
éventuelles blessures et les temps
d’absence aux entraînements
lorsqu’ils sont en stage avec l’Equipe
de France)**… elle a, d’un autre
côté, renégocié les droits tv du Top 14
nettement à la hausse. Alors que de l’avis
général, ce même Top 14 n’a pas semblé,
cette saison, tenir toutes ses promesses
en termes de jeu et de spectacle, et que
certains stades n’ont pas affiché complet,
que vont devenir les audiences et les taux
de fréquentation sans ses « meilleurs
joueurs » ?
Le futur casse-tête des entraîneurs de
clubs.

La constitution de ce groupe ne va pas
sans susciter également plusieurs
interrogations du côté des clubs du Top
14, pourvoyeurs d’internationaux, dont ils
sont, économiquement, l’employeur n°1,
mais dont ils ne peuvent plus disposer
librement.***
> Comment va se passer la gestion des
effectifs déjà compliquée, des feuilles
de matches, surtout quand le temps des
phases finales sera venu ? Quand fera
t-on jouer les internationaux, dans la
Chronique
d'un casse-tête annoncé
Chronique
d'un casse-tête annoncé
10
* Le Groupe France
première partie du championnat ou lors
des phases finales ? Comment expliquer
aux autres joueurs, qui ont contribué
à mener l’équipe dans les 6 premiers,
qu’ils doivent céder leur place lors des
phases finales ?
Et comment réagir si un international est
préservé lors de la première phase de la
saison et qu’ensuite il se blesse ?
Les fera t-on jouer au coup par coup, au
cours de la saison, quand ils ne seront
pas avec les Bleus, ce qui ne va pas sans
poser problème pour la cohérence du
groupe notamment ?
> Comment rester compétitif sur
les deux tableaux (championnat et
Coupe d’Europe, où certaines équipes
françaises, hormis le RCT cette année,
sont déjà en souffrance) avec un nombre
de joueurs plus restreint ?
Au vu de la saison qui s’annonce, ne
peut-on craindre que beaucoup de clubs
ne recrutent plus, à l’image du RCT,
que d’anciens internationaux (ou des
internationaux étrangers non soumis à
cette nouvelle règle des « 30 matches »)
puisque manifestement, il semblerait que
ce soit la formule gagnante ? Evolution
du rugby pro oblige, me direz-vous...
Certes, mais qui ne manquera pas de
poser problème pour la formation et
le temps de jeu de jeunes joueurs. Et
donc, à terme, pour l’avenir du XV de
France, que l'on voit déjà en grande
difficulté, sans parvenir, pour l'instant,
à sortir la tête de l'eau. Avec de telles
réformes, le rugby français, qui surnage
manifestement en plein déni, est en train
de se mordre la queue.
** Si un joueur dispute les 11 matches
de l’Equipe de France et les 6 de Coupe
d’Europe avec son club, il ne pourrait
plus en disputer que 13 en championnat,
alors que le Top 14 compte 26 journées,
hors phases finales (qui en comptent 2
ou 3 dans le meilleur des cas)…
*** Rappelons que sur un plan purement
économique (rugby pro oblige), c’est le
club qui assure le salaire de ses joueurs.
Même si l’indemnisation a été revue
à la hausse (la FFR va verser 2 M€/
supplémentaires à la Ligue… sur 4 ans),
elle reste dérisoire en comparaison
d’autres pays comme l’Angleterre par
exemple.
Pour rappel, la fédé anglaise indemnise
les clubs qui fournissent les internatio-
naux à hauteur d’environ 16 M€/an pour
l’ensemble des clubs, soit 200 000 euros
par an et par international.
A titre de comparaison par exemple,
le Stade Toulousain touchait 195 000
euros / an pour l’ensemble de ses
internationaux.
18 avants
THOMAS DOMINGO,
VINCENT DEBATY,
BENJAMIN KAYSER,
DIMITRI SZARZEWSKI,
NICOLAS MAS,
RABAH SLIMANI,
ALEXANDRE FLANQUART,
YOANN MAESTRI,
PASCAL PAPE,
SEBASTIEN VAHAAMAHINA,
DAMIEN CHOULY,
ANTONIE CLAASSEN,
LOUIS PICAMOLES,
ANTOINE BURBAN,
THIERRY DUSAUTOIR,
BERNARD LE ROUX,
YANNICK NYANGA,
FULGENCE OUEDRAOGO.
12 arrières
MAXIME MACHENAUD,
MORGAN PARRA,
FREDERIC MICHALAK,
REMI TALES,
FRANCOIS TRINH-DUC,
MATHIEU BASTAREAUD,
WESLEY FOFANA,
REMI LAMERAT,
MAXIME MEDARD,
HUGO BONNEVAL,
BRICE DULIN,
YOANN HUGET
Sophie bajadita.com
Photo : l'equipe.fr/ bfm tv.com
La tête
à l’envers
11
Lorsqu’une catastrophe
sportive survient comme
un orage dans un ciel
bleu, on peut toujours
se rassurer en mettant
celle-ci sur le compte
de la malchance,
d’un concours
de circonstances
particulier, bref,
relativiser.
Lorsque ladite
catastrophe est le
énième avatar d’une
série qui commence à
durer, on ne peut plus
se cacher derrière la
cruelle réalité : le XV de
France est aujourd’hui
une équipe quelconque.
Le match qu’il a disputé samedi 7 juin
contre la moins forte des trois nations de
l’hémisphère Sud, et qui s’est conclu par
une nouvelle déroute (50-23) a donné lieu
au spectacle consternant d’une formation
totalement dépassée par son adversaire.
Les deux essais inscrits par les
tricolores en fin de rencontre, fruit de
l’orgueil français et du compréhensible
relâchement des wallabies repus de leur
orgie offensive, ne pourront pas masquer
l’indigence de la prestation des hommes
de Philippe Saint-André.
On pourra toujours avancer que les
déculottées font traditionnellement
partie du patrimoine tricolore, tout
particulièrement lors de tournées
estivales, pointer l’inexpérience des uns et
le décalage horaire insuffisamment digéré
des autres, ces explications ne constituent
pas autre chose qu’un aimable paravent
qui ne parvient pas à masquer la triste
réalité d’un rugby français en voie de
décomposition avancée.
Le match inaugural de la tournée
semblait avoir bien débuté, avec des
intentions de jeu et une animation
offensive laissant entrevoir quelques
potentialités intéressantes. Las, les
approximations tricolores ont vite réduit à
néant les espoirs des supporters français.
D’autant que les Australiens n’ont pas
affiché la même inefficacité, s’amusant
avec une défense bleue à la rue. Ce
secteur de jeu, traditionnel point fort du
XV de France, a rarement affiché autant
d’insuffisances.
Alors qu’on désespère de voir un jour
le plan offensif de PSA, voilà que ce
dernier semble avoir perdu le défensif.
Le sélectionneur a pointé les carences
individuelles et pourra éventuellement en
remettre une couche sur le manque de
repères collectifs d’une équipe qui ne se
réunit pas suffisamment.
Mais ces explications ne pourront pas
justifier longtemps un tel écart de
performance avec une équipe d’Angleterre
qui, elle, enchaîne les prestations de
haut niveau. On sait que les causes d’une
telle faillite dépassent la seule personne
du sélectionneur. Le format du Top14,
l’approche réductrice du jeu qui prévaut
dans celui-ci, l’afflux massif de joueurs
non sélectionnables aux postes clés,
l’absence de cohésion entre clubs et
équipe de France sont autant de motifs
de désespérer de l’avenir des bleus.
Mais la responsabilité de Philippe
Saint-André et de son staff ne saurait
être éludée.
Son arrivée, après le mandat fort
discutable de Marc Lièvremont,
apparaissait comme une bonne nouvelle.
Fort de son expérience d’international,
de ses deux titres en championnat anglais
en qualité d’entraîneur, PSA semblait
susceptible de pallier les insuffisances
de son prédécesseur.
Aujourd’hui, alors même que certains
en viennent à regretter Lièvremont – un
comble – Philippe Saint-André n’a plus
grand monde pour le défendre.
« Down under », le XV de France a
actuellement la tête à l’envers. Et on
ne voit pas vraiment ce qui, désormais,
pourrait la lui remettre à l’endroit.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : XVdefrance.com
De l’orgueil
à défaut de maîtrise
12
La victoire que Philippe Saint-André appelait de ses vœux face à
l’Australie ne sera pas encore pour cette fois. Après la déculottée subie
à Brisbane, le XV de France a enregistré une deuxième défaite – certes
moins cuisante – à Melbourne.
On pourrait se satisfaire de ce 6-0 assez
curieux, rappelant davantage les joutes
hivernales du Top14 que le show des
rencontres de l’hémisphère sud. Pourtant,
ce score ne saurait masquer les carences
une nouvelle fois affichées par les
tricolores.
Force est de reconnaître que les
nombreux changements apportés au
XV de départ par rapport à la semaine
passée ont eu des effets positifs sur
le rendement de l’équipe. La première
ligne Rabah Slimani – Guilhem Guirado
– Alexandre Mennini a accompli une
excellente première mi-temps, permettant
à la mêlée tricolore de dominer son
homologue. Malheureusement, l’entrée
de Nicolas Mas et de Thomas Domingo a
coïncidé avec une baisse de rendement
assez sensible dans ce secteur de
jeu. Les deux ex-titulaires souffrent
visiblement. L’âge pour l’un, un règlement
désavantageant la petite taille de l’autre
sont des motifs d’explication, parmi
d’autres très certainement.
Alors que la mêlée a connu des hauts et
des bas, la touche a donné satisfaction
pendant toute la durée du match, même
si les lancers de Guilhem Guirado
demeurent perfectibles. La belle activité
de Damien Chouly dans les airs est à
souligner. Globalement, le pack tricolore a
retrouvé un peu de punch mais a manqué
de densité physique, ne parvenant pas
vraiment à marquer la défense adverse.
La rentrée de Louis Picamoles, assez
tardive, n’a pas permis de faire la
différence.
La charnière formée de Morgan Parra et
Rémi Talès a été bien meilleure que celle
alignée samedi dernier, en souffrance
durant tout le match. Mais elle nous
laisse encore très largement sur notre
faim. Trop de ballons ont été rendus au
pied et trop de sorties de balles lentes ont
empêché les attaquants français de forcer
le rideau défensif australien. Laisser la
possession aux wallabies n’a pas eu de
conséquence cette fois, mais on peut
imaginer qu’avec un peu plus d’intentions
de jeu, les joueurs d’Ewen McKenzie
auraient certainement posé davantage
de difficultés. Certes la défense française
- qui avait retrouvé son sécateur et
capitaine, Thierry Dusautoir, a été bien
plus efficace que sa devancière de la
semaine précédente. Mais elle affiche
encore un nombre de plaquages manqués
inquiétant à ce niveau. Autre point noir,
la discipline. Les Français ont commis
trop de fautes, en particulier en seconde
période. Et sans l’imprécision des buteurs
australiens, le score aurait pris une
dimension bien moins présentable pour
nos bleus que celui affiché à la fin du
match.
Une fois encore, le secteur offensif
tricolore a étalé ses carences dans trois
domaines : le soutien au porteur de
balle, la précision du geste au moment
de jouer dans la défense, l’efficacité des
déblayages dans les rucks, contribuant
à ralentir les ballons. La comparaison
avec le jeu du XV d’Angleterre, tout proche
d’une victoire contre les All Blacks un
peu plus tôt dans la journée, est à cet
égard assez éclairante, pour ne pas dire
douloureuse. Même si les hommes de
Stuart Lancaster ont eux-aussi eu à pâtir
d’un manque de lucidité sur certaines
actions et ont fait plusieurs mauvais choix
offensifs, leur prestation haut de gamme
apporte un contraste encore plus vif au
décalage qui existe actuellement entre les
exigences du top niveau international et le
standing actuel de l’équipe de France.
Celle-ci a fait montre d’un bel orgueil
et d’intentions très louables. Mais c’est
presque toujours le cas au lendemain
d’une lourde défaite. Plus ennuyeux, elle
manque trop de maîtrise. Après bientôt
trois ans de mandat pour Philippe Saint-
André, une telle carence fait pour le moins
un peu désordre.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : Rugbyrama
s a i n t - g r a a l
La Coupe du monde,
un objectif français par défaut ?!
La Coupe du monde,
un objectif français par défaut ?!
14
Le sujet n’est pas : « pour ou contre la Coupe du monde ».
Manquante au palmarès français c’est une superbe compétition,
légitime, qu’il faut ambitionner de remporter. Mais sportivement,
l’avoir pour objectif suprême, comme on l’entend
souvent en ce qui concerne l’équipe de France, n’est en rien
une ambition à la hausse …
c’est même plutôt l’inverse. Pire, se focaliser sur un seul objectif
peut avoir pour conséquence d’en galvauder d’autres.
Entre devenir
les « Meilleurs du Monde » et
devenir « Champion du Monde »,
une distinction s’impose !
Ce sont deux ambitions différentes,
même si elles sont cumulables
(Angleterre 2000-2003, Nouvelle-
Zélande 1987-1989 et 2010-2013,
Australie 1999-2001 par exemple).
La première notion se gagne sur la
continuité, avec une génération de qualité
et un modèle rugbystique dominant. Le
Classement IRB illustre parfaitement ce
concept. Y siéger en première place et
surtout y rester, est amplement plus ardu
que de remporter une Coupe du Monde.
Le Classement IRB c’est LE titre de
l’excellence globale.
Tandis que les « Champions du monde »
ne gagnent, si l’on peut s’exprimer ainsi, «
qu’une simple Coupe ». Cette compétition
à élimination directe se remporte bien
souvent au gré des tirages, blessures ou
divers coups du sort, allant de la faute
d’arbitrage jusqu’aux « jours sans » en
passant par le faux rebond et la météo.
Il suffit de se remémorer toutes les
compétitions de 1987 à 2011 pour trouver
quasiment à chaque fois des vainqueurs
aux parcours très accessibles, des
concours de circonstances favorables ou
des contextes politiques oppressants.
Ce n’est pas forcément l’image que l’on
se fait d’un Champion du Monde … l’angle
de vue étant souvent biaisé. Au lieu de le
glorifier, il faut peut-être remettre le
statut de cette Coupe du Monde à sa
place. Celle d’une Coupe, certes avec
toutes les Nations réunies, donc mondiale,
mais avec toutes ses injustices, sa faible
densité, son iniquité et son lot de hasard.
La Coupe du Monde récompense un
groupe sur un instant présent et c’est bien
là tout le « Charme » d’une Coupe. Tandis
que le Classement IRB récompense la
meilleure équipe du monde et son modèle
rugbystique.
Bien trop souvent, le monde du rugby a eu
tendance à se calquer sur le vainqueur de
cette compétition … comme ébloui par la
lumière du trophée. Et cela, même si le
titre a été remporté sur un drop, « un seul
match » ou des conditions favorables … et
que le statut de « Champion du Monde »
n’est pas « assumé » par la suite.
La Coupe du Monde n’a jamais été
remportée deux fois consécutivement,
peut-être en partie pour cela. Les All
Blacks ne sont nullement la « meilleure
équipe du monde » parce qu’ils sont «
Champions du Monde » … ils l’ont été ces
dernières années en dominant le rugby
mondial depuis 2010 ainsi que le Rugby
Championship.
La Coupe du monde,
un objectif français par défaut ?!
15
La densité extrême
du Rugby Championship !
Composée de l’Argentine, l’Afrique du Sud,
l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, cette
compétition se joue en 6 matches. Soit au
moins 6 confrontations directes entre les
3 meilleures équipes du Monde. Une fois à
domicile, une fois à l’extérieur.
Rendez-vous compte que durant les 7
Coupes du Monde, jamais un vainqueur
n’a affronté consécutivement deux
équipes Sudistes. Ça laisse songeur …
Réaliser le « Grand Chelem » en Rugby
Championship est une performance
sportive incroyable, bien plus complexe
que de remporter une Coupe du Monde.
Pour comparaison, tout le monde
comprendra qu’il est plus compliqué
pour les All Blacks de gagner deux fois
contre les Wallabies, les Springboks et les
Pumas, le tout en 3 mois, que de sortir
des « poules » d’une Coupe du Monde et
vaincre, sans leur manquer de respect,
l’Ecosse, le Pays de Galles et la France,
comme en 1987 par exemple.
La Coupe du monde
vitrine du rugby ?
Le rugby est un sport de combat-collectif,
où des « masses puissantes » s’affrontent.
C’est sûrement le seul « sport de combat
» où la notion des « catégories » n’est pas
prise en compte. Les poules d’une Coupe
du Monde tournent donc logiquement et
régulièrement à des « parodies de rugby »,
de par l’écart de niveau entre certaines
équipes.
Les matches à élimination directe sont
eux plus attentistes que productifs. Le
Top14 en sait quelque chose. Quelque
part, la Coupe du monde n’offre
pas ce que le rugby a de meilleur.
Caricaturalement, les poules offrent un
rugby « bien trop large » et les phases
finales un rugby « bien trop serré » pour
qu’il rayonne dans son ensemble aux yeux
du monde …
Ce sont les situations qui sont
exceptionnelles, outre le fantastique
suspens, la pression et les émotions
que peuvent procurer les matches
couperets, l’intérêt sportif est même
finalement assez pauvre en lui-même.
Les convergences des calendriers et les
temps de préparations plus ou moins
équivalents ne sauvent pas tout, loin de là.
Un comble pour une compétition-vitrine !
Une compétition qui prend
trop d’importance …
La Coupe du Monde de Rugby est
sûrement nécessaire, ne serait-ce que
pour le développement des petites
Nations (quoi qu’il y ait sans doute des
choses à redire à ce sujet… c’est même
certain), mais elle ne mérite pas, aux yeux
des professionnels de ce sport, de laisser
loin derrière elle tous les autres matches.
Ces derniers sont mêmes parfois remis
en question … signifiant bel et bien le «
mal-être » du rugby international.
Que reste-t-il aujourd’hui des joutes
internationales classiques, des tournées
d’une vie au bout du monde, de l’honneur
de recevoir comme il se doit les autres
nations, de rester invaincu chez soi, d’aller
défier les autres chez eux, du Tournoi ?
Ce sont tous ces matches qui ont
pourtant animé le rugby durant près d’un
siècle … Peut-être que le rugby devient
trop répétitif. L’accumulation de toutes
sortes de matches remplissent les poches
mais tendent à banaliser les événements.
Peut-être faudrait-il savoir décélérer pour
éviter de « galvauder » et redonner de
l’importance, de l’envie !
La FFR veut la Coupe du Monde, très bien
! Mais 4 ans c’est long, et tout miser sur
une compétition aussi aléatoire que celle-
là, semble hypothétique voir même « petit
bras ».
Essayons peut-être de créer un groupe
régulier, de réorganiser notre calendrier,
d’établir notre jeu, de dominer le Tournoi
et de remporter quelques matches dans
le Sud. En somme de prendre les choses
les unes après les autres. Ce serait
finalement déjà plus ambitieux. Si nous
y parvenons, nous serions sûrement en
meilleure position pour faire basculer
tous les « petits détails » de notre côté et
parvenir enfin à remporter cette « Coupe
du monde ».
Tom lexvnz.com
Photo : Paul Childs-Action Images/ Huffingtonpost.fr/ rugby365.fr
crash
test
16
La France et l’Angleterre viennent
d’en finir avec leur tournée d’été dans
l’hémisphère sud. L’une comme l’autre
terminent sur un troisième test-match
lourdement perdu, concluant leurs séries
respectives face aux Australiens et aux
Néo-Zélandais sur un 0-3 net et sans
bavure.
La similitude des scores de ces derniers
matchs (39-13 côté Français, 36-13 pour
les Anglais) et la facilité avec laquelle
les attaquants « Australasiens » ont
pénétré les défenses nordistes pourraient
conduire à la conclusion que, comme
d’habitude, les nations européennes
sont à la traine des trois grands de
l’ovale. Une telle assertion, quoique pas
complètement erronée, serait néanmoins
réductrice pour plusieurs raisons.
En premier lieu, il n’est,
malheureusement pour tous les
supporters du XV de France, pas possible
de mettre sur le même pied l’équipe
moribonde de Philippe Saint-André avec
celle, bien plus enthousiasmante, de
Stuart Lancaster. Alors que le dernier
test anglais a visiblement été celui de
trop pour des joueurs sur les rotules, la
rencontre Australie – France n’a fait que
souligner un peu plus les
carences « structurelles » de l’équipe
tricolore. La lassitude des joueurs, bien
compréhensible après une saison à
rallonge, n’explique pas tout. La fatigue
met seulement un peu plus en lumière les
défauts récurrents déjà observés en début
de saison : manques de soutiens, passes
hasardeuses, courses inefficaces et pas
dans le bon tempo.
Alors que l’Angleterre s’est battue
jusqu’au bout, encaissant un essai cruel
après la sirène et manquant plusieurs
occasions de revenir au score, les
Français n’ont jamais été en mesure
d’inquiéter une défense australienne
qui aura bien du mal à tirer des
enseignements intéressants en vue de
ses prochaines rencontres du Rugby
Championship. Le contraste entre le
projet de jeu anglais et l’absence de
schéma clair côté français a certes été
gommé par le résultat final. Mais ceux qui
auront pu voir les trois tests disputés par
ces deux équipes n’ont actuellement pas
le moindre doute sur le fossé qui sépare
aujourd’hui la Rose du Coq.
Cette série de tests, certes conclue un
peu douloureusement pour l’Angleterre,
traduit la façon dont elle aborde
désormais le rugby professionnel.
Et cette approche est largement
plus efficace que celle de sa voisine
outre-Channel. Intégrant tous les
paramètres (calendriers domestiques
et européens, rassemblements limités
des internationaux, afflux de joueurs
étrangers…), la démarche anglaise
est, comme toujours, pragmatique.
Elle s’appuie en outre sur des moyens
financiers non négligeables (merci
Twickenham !) lui permettant d’agiter la
carotte plutôt que le bâton avec les clubs
de premiership. Même si les tensions ne
sont pas absentes des relations entre
la RFU et les présidents des formations
professionnelles anglaises, l’essentiel
est là : l’ensemble des acteurs du rugby
d’Albion sont au service de l’objectif
majeur du moment : rapporter le trophée
Webb Ellis à la maison.
Côté Français, on continue à bricoler et
à se renvoyer la balle. Selon qu’on se
place de tel ou tel côté, on fait peser la
responsabilité des échecs successifs
sur les joueurs, insuffisamment doués
techniquement et impliqués tactiquement,
les clubs qui préfèrent embaucher des
troisièmes couteaux sudistes plutôt
que faire confiance aux jeunes talents
tricolores, leurs entraîneurs rendus frileux
par les enjeux du championnat, ou le
staff de l’équipe de France incapable de
trousser un projet de jeu un tant soit peu
cohérent.
Ce 21 juin, à Hamilton comme à Sidney,
les deux rencontres ont pris des airs
de crash tests pour les Anglais et
les Français. Il reste que pour Stuart
Lancaster, ce match comme les
précédents servira, on en est convaincu,
aux réglages auxquels désormais le
manager de la Rose va se consacrer
dans la dernière année avant la coupe du
monde. Alors que le énième crash du XV
de France n’apportera sans doute rien aux
tricolores, sinon la certitude que le sort de
cette équipe dans la compétition mondiale
dépendra une fois encore de la qualité
du stage de préparation de deux mois
qui précèdera l’épreuve. En attendant, le
chien est maigre. Et il ne fait plus peur à
grand monde.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : thaiautomaxx-reloaded.blogspot.fr
EURO
STARS
TOULON POUR L'ÉTERNITÉ
renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr 18
toulon
pour l'éternité
18
Le rideau vient de tomber définitivement sur la H Cup. L’an prochain, une
nouvelle compétition prendra sa place, dix-neuf ans après sa création.
Et c’est le Rugby club toulonnais qui restera pour l’éternité le dernier
à avoir remporté le trophée.
Les amateurs de symbole noteront qu’un
club français vient clore un palmarès
inauguré par un autre club tricolore, le
Stade toulousain.
Les plus chauvins relèveront que ce
succès toulonnais fait du rugby français
le plus titré dans la compétition, avec
sept victoires pour six aux Anglais et aux
Irlandais.
Enfin, les fondus de statistiques auront
noté qu’en privant les Saracens du
trophée, les Toulonnais auront bloqué à
dix le nombre d’équipes différentes à avoir
conquis la HCup. Le RCT se distingue de
surcroît en étant la troisième formation
après Leicester et le Leinster à enlever
deux fois de suite la compétition.
Pour en arriver là, le RCT aura dû batailler
plus fermement que le score final (23-6)
ne pourrait le laisser penser, face à des
Saracens qui ont démontré que leur
qualification pour les finales de HCup
et de Premiership ne relevaient pas du
hasard. La première demi-heure pouvait
même laisser présager le pire, tant
les Varois semblaient crispés et assez
loin du niveau affiché depuis plusieurs
semaines. Le carton jaune du troisième
ligne Juan-Martin Fernandez-Lobbé
après vingt minutes de jeu aurait pu
constituer le premier épisode d’une chute
annoncée par une entame très moyenne.
Il a finalement paru remettre la tête des
Toulonnais à l’endroit.
Bien que malmené en mêlées, les
hommes de la Rade ont pris l’ascendant
sur leurs adversaires en étouffant
méthodiquement toute velléité offensive
à coup de pressing et de plaquages
appuyés. Dans cet exercice, le talonneur
Craig Burden se montra particulièrement
à son avantage.
S’appuyant sur la botte efficace de Jonny
Wilkinson, très en réussite, les Varois
ont également rappelé qu’ils pouvaient
aussi être des artistes, avec deux essais
magnifiques. Le premier fut l’oeuvre
d’un Matt Giteau de gala, aidé par Drew
Mitchell qui a pris une dimension qu’on
l’imaginait mal atteindre à son arrivée à
Toulon. Le second essai, inscrit par Juan
Smith, donna lieu à un « une-deux »
d’école avec Fernandez-Lobbé qui fit se
lever tout le stade et, sans doute, tout
ceux qui regardaient le match.
Pour sa dernière apparition internationale,
Jonny Wilkinson fut tel qu’on l’attendait :
sobre et efficace. En guise de clin d’oeil,
sans doute, l’ouvreur nous gratifia d’un
drop du pied droit, lui le gaucher, comme
celui qu’il inscrivit avec l’Angleterre pour
remporter la coupe du monde en 2003.
Sa sortie à quelques minutes du terme de
la rencontre fut à son image : discrète et
digne.
Titré en coupe d’Europe, le RCT a donc
réalisé la première levée d’un incroyable
doublé. A cet instant, le bouclier de
Brennus, qui échappe au club depuis
plus de vingt ans, a rarement paru aussi
proche de la Rade.
Même si la finale de H Cup forcément
laissé des traces dans cette équipe où les
trentenaires sont nombreux, la dynamique
de la victoire est d’évidence bien plus forte
que l’an passé, quand le RCT avait laissé
filer le titre national après avoir soufflé
l’européen aux Clermontois.
En choisissant de rester à Cardiff pour
préparer leur finale de Top14 et échapper
à la décompression qui les guettait en
cas de retour à Toulon, les hommes de
Bernard Laporte ont pu se projeter sur
leur prochaine échéance. Et les Castrais,
qui ont certainement regardé la finale
devant leur télévision, ont sans doute fait
ce constat d’évidence : ce Toulon-là est
plus fort que l’an passé.
Antoine renvoiaux22.fr
Photo : coloribus.com
ALL OVAL
THE WORLD
ONCE A MAKO, ALWAYS A MAKO
superrugbynews.fr / @SuperRugbyNews
bernard foley
sudrugby.com / @Sudrugby
Commotions cérébrales :
Le combat continue !
lexvnz.com / @LEXVNZ
folau the leader
xvovalie.com / @XVovalie
20
26
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31
Le contexte
Tout commence une année plus tôt. Après
trois ans de classe préparatoire, j’intègre
une école de commerce à Lyon et quitte
Toulouse. J’y reste un an puis, comme
tous ceux de ma promo, pars pour six
mois de stage à l’étranger. C’est le cursus.
Tous les autres vont se répartir entre
l’Angleterre, l’Allemagne ou les USA. Mais
moi, depuis le moment où j’ai intégré
l’école, je ne pense qu’à une chose :
travailler dans un club de Super XV en
Nouvelle-Zélande.
C’est l’occasion d’une vie, alors j’envoie
des CV et des candidatures spontanées
dans tous les clubs de Super Rugby
pendant des mois. Seul problème: la
saison se finit en août, et moi je dois
travailler de juin à décembre. C’est
comme ça que j’entends parler de la
compétition nationale néo-zélandaise,
la ITM Cup. Je fonce, contacte presque
tous les clubs, et finis par trouver le bon.
Je suis engagé en tant qu’assistant du
Directeur Marketing, Communication
et Sponsoring chez les Tasman Makos
(http://www.makos.co.nz). Le rêve
commence…
Le monde amateur
Venu pour travailler au sein d’un club-
fédération, j’avais bien entendu aussi
prévu de jouer.
Je suis arrivé un mardi matin à Nelson,
après 46 heures de voyage et 12 heures
de décalage horaire. Alors que j’ai fait
mon premier pas sur le sol Kiwi à 10h,
j’ai joué mon premier match avec l’équipe
des Nelson Marist RFC à 14h. Le rugby,
là-bas, ça n’attend pas !
Jamais je ne me serais imaginé qu’un
sport puisse avoir autant d’approches
diamétralement opposées. En bon
Français, j’ai été élevé dans la culture du
rugby-combat, dans l’idée que souvent, le
rugby commence devant. « No scrum, no
win ».
Il faut concasser son adversaire direct, il
faut gagner ses duels dans l’agressivité.
Pas d’avant-match sans un gros discours
du capitaine ou sans se retrouver entre
avants dans les douches, à se « dire les
choses ». Quand je jouais en Junior, je
me souviens qu’on a tapé un coup d’envoi
directement en touche pour passer tout
de suite aux choses sérieuses. On part sur
le terrain avec l’idée que notre vis-à-vis
« se fout de notre gueule » et qu’il veut «
nous bouger ». On sera copains après, là
c’est la guerre.
Marco est un Français qui a vécu une expérience rare : chargé de
communication auprès des Tasman Makos (équipe de ITM Cup), il a vécu
au rythme du rugby néo-zélandais durant toute une saison. Du rugby
amateur au monde professionnel, c’est une plongée passionnante au
cœur du rugby néo-zélandais que nous propose Marco.
once a mako,
always a Mako*
20
Nelson, dans la région de Tasman en Nouvelle-Zélande
* « Once a Mako, always a Mako », pourrait être traduit par « Mako d’un jour, Mako pour toujours ».
Le Mako est une espèce de requin, qui donne son surnom à l’équipe de rugby de Tasman.
J’aime ça, c’est comme ça que j’ai appris.
J’aime le silence du vestiaire, j’aime
les regards entre coéquipiers remontés
comme des pendules, j’aime la boule que
j’ai au ventre avant chaque match depuis
que je suis Benjamin.
Pour moi, un match ne commence pas
sans un long échauffement et une séance
de contact, ou sans avoir répété toutes les
combinaisons une fois au moins.
Autant vous dire que j’ai été surpris. En
club rugby là-bas, on arrive 40 minutes
avant les matchs. On se change, on
se strappe, on fait trois touches, trois
moulinets avec les épaules et deux
placages, on va dans les vestiaires, on se
dit qu’on va se faire plaisir et… on joue.
Sans autre cérémoniel. J’étais perdu, sans
le calme et la concentration des vestiaires,
sans ces moments de tension saine. Là-
bas, on déconne jusque dans le couloir qui
rentre sur le stade. J’aurai toute ma vie
en souvenir ce match important où j’avais
eu le malheur de mettre un caleçon rose :
on m’a chambré, moi le « Frenchy », et on
m’a même baissé le short au moment de
sortir sur le terrain ! Le truc inimaginable,
iconoclaste et tellement inattendu.
Pourtant, une fois le coup d’envoi donné,
tout le monde est sérieux. Et ça envoie du
jeu ! En France, je connais pas mal de
joueurs qui croqueront un 3 contre 1 parce
qu’ils aiment le contact plus que le ballon.
Ils veulent dominer leur adversaire. En
Nouvelle-Zélande, ça existe aussi, mais
c’est beaucoup plus rare. Souvent, ce
sont des centres d’origine Maori ou Iliens,
qui « aiment le chocolat ». La mentalité
n’est cependant pas agressive, elle est
même bon enfant, et c’est ça qui m’a le
plus étonné. Tu peux déconner avec un
adversaire au milieu du match, l’aider à
se relever après un placage… Jamais de
chambrage, jamais de mauvais esprit,
jamais de bagarre. Les types te donnent
le ballon après une pénalité contre eux…
Naturellement, je me considère comme
gentil, mais eux, ce sont des Bisounours !
Attention, ça ne veut pas dire qu’ils te
font des cadeaux. Au contraire, c’est
extrêmement engagé et intense. Les types
sont tous épais (jusqu’à 140kg pour les
piliers et deuxième-lignes iliens) et savent
jouer. Ils font mal au contact, et s’envoient
sans compter. Tout ça en respectant un
principe : le rugby amateur néo-zélandais,
c’est tout à la main, jamais de coup de
pied d’occupation, on dirait un match
des Baabaas. Ça relançait tellement que
j’étais cramé à la 30ème
minute de mon
premier match. Par la suite, tu apprends
à faire des courses utiles, et surtout à
prendre des essais, tant que tu en mets
plus que ceux d’en face.
Enfin, après les matchs, comme en
France, on se retrouve entre joueurs,
coaches et supporters pour boire une
mousse. Les capitaines prennent la
parole et… remercient les sponsors ! Ces
sponsors fournissent les équipements,
le budget déplacement et réception, et
payent la licence des joueurs et les primes
21
Nelson Marist RFC
Le rugby amateur néo-zélandais,
c’est tout à la main, jamais de coup
de pied d’occupation,
on dirait un match des Baabaas.
‘‘
once a mako,
always a Mako*
22
de match. Un système qui m’a beaucoup
plu, et qui permet à chaque club d’avoir
de bons équipements et du personnel. En
étant amateur, nous avions trois coaches
(manager, avants, arrières), un physio –
strappeur – masseur et un manager pour
préparer les vestiaires, accrocher les
maillots, et récupérer les équipements
pour les laver.
Le Club rugby, c’est aussi des
entraînements, différents de ce que je
connaissais. La séance classique en
France c’est : 10 minutes de touché,
échauffement, séparation avants – trois-
quarts et finalement opposition collective
avec contact. 2 heures, dont 1h30 de
contact donc.
En Nouvelle-Zélande, avec deux
entrainements par semaine, je n’ai pas
plaqué une seule fois mes coéquipiers.
Les séances durent une heure : 20
minutes de touché, 20 minutes de
touches-mêlées-combinaisons et 20
minutes de mise en place collective
dirigée par les coaches, en touché.
Et l’immense différence, c’est qu’on
encourage à tenter ! Une chistéra, un
coup de pied, une passe après contact…
Rien n’est « mal joué », tout se tente, en
entraînement comme en match.
Je peux vous assurer que si vous loupez
une chistéra dans un match français,
surtout si vous jouez devant, vous resterez
sur le banc un petit moment. Le système
a ses avantages – moins de contact
c’est moins d’énergie perdue et une bien
meilleure récupération pour les profils
comme le mien, qui sont fragiles quand
fatigués – mais aussi ses inconvénients
– j’aime la répétition et prendre le temps
de bien être à ce que je fais. La séance
s’arrêtais souvent au moment où je me
sentais le mieux et le plus chaud.
Ce système part du principe que tout le
monde a les qualités requises (passe,
plaquage, conquête) et qu’il suffit de
répéter un peu pour être parfaitement au
point.
Ce passage en club me laisse des
souvenirs merveilleux, et une belle bande
de potes à l’autre bout de monde, qui
m’ont accueilli à bras ouverts dès que j’ai
mis le même maillot qu’eux. Pour se dire
au revoir, on a fait ça à la Néo-Zélandaise :
un BBQ, un touché 4 heures avant que
je prenne l’avion, et un Haka de l’équipe.
Indescriptible.
Le monde professionnel
Nous revoilà dans l’univers des Tasman
Makos. Arrivé un mois avant le début
de la pré-saison, j’ai pu me lier d’amitié
avec la majorité des joueurs du squad
issus des clubs environnants. Tout le
monde s’entraîne au Results Gym, une
salle jouxtant les terrains, faite pour les
athlètes et en particulier les rugbymen
(et rugbywomen !). Les Wallabies et
l’Italie y ont fait leur préparation pour la
Coupe du monde 2011, et y ont laissé
des commentaires dithyrambiques. Cette
salle, les joueurs et coaches s’y entraînent
4 à 5 fois par semaine, avec des
programmes et des « personnal trainers
» adaptés aux nécessités spécifiques de
chaque poste.
On n’attend plus que les derniers
arrivants du Super Rugby, qui arrivent
à mesure qu’ils sont éliminés de la
compétition (et notamment Tom Marshall
qui joue la demi-finale avec les Crusaders,
et Mark Swanepoel, qui joue la finale avec
les Brumbies). La pré-saison va pouvoir
commencer. Elle va consister en trois
matchs amicaux, de la muscu, un camp
d’entraînement d’une semaine, de la
muscu, des nouvelles combinaisons, du
terrain, et de la muscu.
Mon rôle, en tant que community
manager du club, est de les suivre à
chaque entraînement terrain pour faire
vivre la page Facebook, le compte Twitter
et le site des Makos. C’est comme ça que
je décroche mon billet pour l’une des plus
incroyables et inoubliables expériences de
ma vie : le training camp dans la région
de Marlborough. Nous avons passé cinq
jours dans un Marae (lieu sacré pour
les Maoris, utilisé pour les cérémonies),
où des Kaumatua (les anciens, sortes
de « prêtres ») nous ont bénis avant de
nous donner un Hongi (salut traditionnel
māori, effectué en pressant le nez et le
front d’une autre personne lors d’une
rencontre) et nous laisser camper à
l’intérieur.
Les Makos de Tasman, vainqueur de la division Championship de la ITM Cup 2013
once a mako,
always a Mako*
23
Mon rôle, en tant que community
manager du club, est de les suivre à
chaque entraînement terrain pour faire
vivre la page Facebook, le compte Twitter
et le site des Makos. C’est comme ça que
je décroche mon billet pour l’une des plus
incroyables et inoubliables expériences de
ma vie : le training camp dans la région de
Marlborough.
Nous avons passé cinq jours dans un
Marae (lieu sacré pour les Maoris, utilisé
pour les cérémonies), où des Kaumatua
(les anciens, sortes de « prêtres ») nous
ont bénis avant de nous donner un Hongi
(salut traditionnel māori, effectué en
pressant le nez et le front d’une autre
personne lors d’une rencontre) et nous
laisser camper à l’intérieur.
Le premier jour, l’un des joueurs se
blesse, et pour faire le nombre dans
un squad de 30, le coach principal me
demande de poser la caméra et de
mettre les crampons. Il sait que j’aime
le rugby, que je joue avec les Marist, et
pense que je peux m’en sortir (je suis
3éme
ligne, 1m91 pour 105kg).
Je me retrouve donc sur le terrain
avec des joueurs de rugby de talent :
même en rêve je n’y aurais pas pensé !
Séances de contact (j’enfilais à chaque
fois un tackle-suit énorme pour me
protéger au maximum), séances de
mêlées à répétition avec le consultant
mêlées des All Blacks pendant la
Coupe du monde (je n’ai jamais su
son nom, tout le monde l’appelait «
Grumpy ») et punitions à chaque mêlée
effondrée…
J’ai bien dormi en rentrant.
Comme l’on pouvait s’y attendre, les
entrainements professionnels sont
différents des amateurs. On y met
plus de contacts, mais toujours moins
qu’en Europe. Par contre, un temps
inimaginable est consacré aux skills.
Quelle équipe, en Europe, enchaîne une
demi-heure de passes et de vagues de
plus en plus compliquées et rapides
avant de commencer l’entraînement ??
Eux s’y plient chaque jour, et tous les
mouvements sont rodés à la perfection.
Les piliers font une passe de 20 mètres
en pleine course, tout va bien… Il me
revient à l’esprit cette action de Vincent
Debaty pour le XV de France, qui perce
et ne joue pas un 2 contre 1 d’école pour
Vincent Clerc. C’est là toute la différence
avec la formation française : je ne
pense pas qu’un pilier aussi énorme et
professionnel que Debaty ait pourtant
fait une seule séance de skills et de jeu
courant dans les dix dernières années.
Et ça change tout… Pas étonnant que le
meilleur joueur du monde – et sûrement
l’un des plus techniques – soit Kieran
Read, un avant !
Pareillement, l’attitude est opposée à ce
que nous connaissons chez nous. Il me
semble que la France, et l’Europe plus
généralement, jouent avec leur courage,
« avec leurs couilles ». Toutes les
grandes performances du XV de France
viennent de ces matchs exceptionnels,
que l’équipe a su sortir sous la
pression. Mais, irrémédiablement,
ces performances ont été suivies de
retentissants échecs…
Tout simplement parce qu’on ne peut
pas marcher qu’à l’affectif. Impossible
de toujours se surpasser, de « donner
sa vie » tous les weekends.
Le Marae dans lequel les Makos ont campé pendant toute la durée du training camp
La culture Maori est très présente dans
le rugby. Ici, un Hongi entre SBW et un Maori
Rugby à 7 ou à XV, la Nouvelle-Zélande est
championne du monde masculin et féminin
once a mako,
always a Mako*
24
En résumé, Pascal Papé représente à
mes yeux une caricature de ce que nous
sommes souvent : engagement de folie,
technique individuelle de trisomique.
Les All Blacks ou même le Super XV,
sont plutôt un orchestre qui jouerait sa
musique à la perfection. Tous sont doués
techniquement, savent jouer à tous les
postes, et répètent inlassablement. Ça
donne l’image d’une équipe jamais en
surchauffe, qui maîtrise son match de A
à Z, qui sait quand accélérer, s’organiser
parfaitement, et gagner. Depuis 2011,
les All Blacks n’ont perdu qu’un seul et
unique match. Inimaginable pour une
équipe dont la performance dépendrait de
l’affectif.
A un niveau moindre, c’est ce que j’ai
vu aux Tasman Makos. La saison s’est
déroulée sur deux mois et demi, où les
joueurs se sont entrainés cinq fois par
semaine (muscu et terrain chaque jour).
Les deux derniers jours sont consacrés au
match puis au repos.
Tout est organisé pour une performance
optimale et une récupération rapide :
repas, massages, physio, strapping.
Les bonnes performances s’enchaînent,
d’immenses talents se développent (le
talonneur Quentin MacDonald, le seconde
ligne Joe Wheeler, les troisième-lignes
Liam Squire et Shane Christie, le centre
Tom Marshall et surtout le numéro 10
Marty Banks, meilleur réalisateur de la
compétition). Je mets personnellement
une pièce sur Liam Squire, un monstre
physique qui s’impose tout doucement
chez les Chiefs pour sa première saison.
Ultra rapide, plaqueur énorme, bon ballon
en main… La relève de Kieran Read dans
les cinq ans !
Les Makos finissent premiers de la phase
régulière de la Championship, reçoivent
leur demi-finale qu’ils gagnent de 30
points, et finalement reçoivent leur finale
pour une grande fête du rugby.
Se présente l’équipe des Magpies de
Hawks Bay (dans laquelle jouait alors
Régis Lespinas et Zac Guildford). La
finale est spectaculaire et serrée. Elle se
dénouera à la dernière seconde sur une
transformation loupée par les Magpies.
Victoire des Makos, 26-25.
Sur la route du retour
Après la finale, tout est allé très vite, entre
les road trips sur les deux îles ou les
tournois de touch rugby avec le club ou
les collègues. Bien plus rapidement que
je ne l’aurais voulu, j’ai quitté la Nouvelle
Zélande.
J’ai cependant eu la chance de ne pas
rentrer tout de suite : je suis allé quelques
jours dans la famille de mon ami Tevita
Cavubati, international Fidjien et joueur
aux Makos. Une semaine aux Fidji, dans
un village incroyable le long de la plage.
J’y ai passé mes journées à pêcher au
harpon mon repas du soir, et à jouer à 7
sur la plage.
Les Fidji sont un endroit à part sur Terre.
Iles peuplées de solides gaillards qui
célèbrent Dieu toutes les nuits à l’église,
elles regorgent de pépites rugbystiques.
J’y ai croisé beaucoup de jeunes joueurs
aux couleurs de l’ASM Clermont Auvergne,
qui sponsorise directement des écoles
de rugby fidjiennes et envoie souvent des
recruteurs.
Des habitants avec le cœur sur la main,
qui donnent même s’ils n’ont rien, et rient
de bon cœur autour d’un Kava (la boisson
locale, je ne sais toujours pas ce que ça
fait vraiment, mais je n’ai aucun souvenir
de ma soirée).
Un paradis terrestre que j’ai quitté à
regret, mais la tête pleine de souvenirs
incroyables.
Les îles Fidji, petit coin de paradis dans le Pacifique Sud
once a mako,
always a Mako*
Tous sont doués techniquement,
savent jouer à tous les postes,
et répètent inlassablement.
25
Je suis ensuite passé par Sydney où,
hasard du calendrier, j’ai pu fêter la
victoire des Roosters de Sonny Bill
Williams dans la National Rugby League
(XIII). Le XIII, une véritable passion pour
les Australiens, qui s’intéressent tout de
même à la tournée d’été du XV de France.
Me voilà de retour au pays, conscient que
j’ai vécu une aventure fantastique et que
j’ai eu la chance de jouer avec des très
grands. Les Néo-Zélandais m’ont donné
une leçon, sur le terrain, mais surtout en
dehors.
Ces types sont adulés dans leur pays, où
le rêve de chaque papa est de voir son
fils devenir All Black et où les mamans
s’alignent des passes de 15 mètres
devant l’école, en attendant leurs enfants.
Et pourtant, ils sont d’une simplicité,
d’une humilité et d’une gentillesse
indescriptibles. Ils abattent une masse
énorme de travail tout au long de l’année,
ne trichent jamais.
Mais ils continuent à voir leur travail
comme une passion, et à se rendre aux
matchs de leurs clubs amateurs à chaque
fois qu’ils le peuvent. Une vraie belle
aventure humaine en somme.
La vue à la sortie de ma hutte : le plus beau terrain de rugby du monde
once a mako,
always a Mako*
Marco superrugbynews.fr
Photo : Martin de Ruyter/ Simon Watts/Getty Images AsiaPac/ Photosport.co.nz/ Rob Howard
26
Justement, aurait-il été titulaire si Quade
Cooper n’avait été absent en raison d’une
blessure ?
Dur à dire, Ewen McKenzie n’a pas hésité
à écarter Will Genia, le partenaire attitré
du fantasque ouvreur et « meilleur n°9
du monde » (pas cette année, sans doute)
qui forme la paire inamovible des Reds de
l’actuel sélectionneur australien qui leur
a permis de remporter le Super Rugby en
2011 et aux Wallabies le Tri Nations cette
même année.
La composition de l’équipe semble
indiquer que McKenzie a fait le choix des
hommes en forme, et Bernard Foley fait
indéniablement parti de ceux-là. Pourtant,
il a failli faire les frais d’un autre homme
en forme, Matt Toomua, ouvreur des
Brumbies, qui sera aligné en position
de n°12 ou plutôt 2nd 5/8e comme les
premiers centres au profil d’ouvreur sont
dénommés là-bas (en rapport au rugby à
XIII).
La ligne de trois-quarts des Wallabies
peut faire l’objet de bien des discussions.
Fallait-il aligner Kurtley Beale, prodige
en voie de rédemption, au poste de n°12
avec Adam Ashley-Cooper en n°13, pour
donner aux Wallabies la structure de la
ligne arrière des Waratahs (10. Foley, 12.
Beale, 13. Ashley-Cooper 15. Folau) qui
met le feu au Super Rugby ?
Le sélectionneur australien a préféré
aligner une paire des Brumbies Toomua-
Kuridrani (Lealiifano, n°12 et buteur
étant blessé), le premier étant meilleur
défenseur que Beale tandis que le second
apportera son explosivité et sa puissance.
Cependant, là encore, le choix n’avait rien
d’évident, Pat McCabe ou Rob Horne, tous
deux en grande forme, auraient aussi
pu être inclus considérant de plus leurs
solides qualités défensives.
Mais ce sera finalement Matt Toomua qui
sera chargé de soulager Bernard Foley dans
la conduite du jeu, notamment au pied.
Bernard Foley a une véritable carte à
jouer avec l’absence de Quade Cooper.
Avec cette tournée, puis le Rugby
Championship, l’opportunité est belle
d’endosser le n°10 à une période clé avec
la Coupe du Monde 2015 en ligne de mire.
Au bon endroit, au bon moment ? Cela
dépendra de ses performances.
Bernard Foley,
l’ouvreur des Waratahs
Bernard Foley, l’ouvreur des Waratahs sera demain le n°10 des
Wallabies, le maître à jouer chargé d’impulser le mouvement d’une
ligne arrière qui ne manque pas de talent malgré l’absence de
nombreux joueurs potentiels titulaires (blessés, écartés, partis
sous d’autres horizons).
27
C’est un enfant de Sydney, où il est né, a
grandi et a été formé. Il a en effet affiné
ses qualités avec Sydney University en
Shute Shield. Dans le même temps, il
laissait libre court à sa vista offensive
avec l’équipe australienne de Sevens
depuis 2009, avec comme fait d’armes
une médaille d’argent aux jeux du
Commonwealth en 2010. 2011 fut l’année
de la révélation, il est élu à la fois meilleur
joueur de Sydney University et meilleur
joueur de l’équipe à VII dont il est devenu
capitaine.
Seulement, la concurrence est rude à
l’époque à l’échelon supérieur, chez les
Waratahs. Le prodige Kurtley Beale a
reculé en n°15 au début du Super Rugby
2011 après des déconvenues à l’ouverture,
malgré un talent brut qui n’a que peu
d’équivalent. Le titulaire est un certain
Berrick Barnes, joueur doué pouvant
couvrir aussi le poste de premier centre
voir d’arrière. Comme le relevait notre
ami du blog Le XV Nzi, cela dénote d’un
problème récurrent chez les Australiens
: la difficulté à positionner les joueurs de
manière à assurer la complémentarité
des talents et le plein rendement des
joueurs. En témoigne une longue liste de
joueurs réputés « polyvalents » : Beale
et Barnes dont on vient de parler, mais
également Ashley-Cooper et O’Connor
récemment, ont tous été déplacés à tous
les postes ou presque de la ligne arrière.
Barnes est toutefois un joueur fragile, qui
n’a pas non plus fait l’unanimité. Au cours
de l’année, son absence a été compensée
soit par Daniel Halangahu, bon ouvreur
mais sans génie (sans offenser nos
amis narbonnais), soit par un retour de
Beale en n°10. C’est ce dernier qui joua
finalement titulaire en barrage (perdu)
contre les Blues.
L’année suivante, en 2012, l’enfant terrible
Kurtley Beale a décidé de partir pour un
contrat en or chez les Melbourne Rebels
pour jouer aux côtés de l’autre pépite
James O’Connor. La suite leur donnera
tort, mais ce serait une autre histoire. Aux
Waratahs, Halangahu conserve sa place,
tandis que Bernard Foley commence par
faire des apparitions en n°15 dans une
ligne arrière bien fournie, tellement bien
que la composition change régulièrement.
Au cours de l’année, Barnes prendra
le poste de 10 quand il sera apte, mais
Bernard Foley commence aussi à y faire
des apparitions.
Il faudra attendre 2013 pour qu’il endosse
le costume de l’ouvreur titulaire. Les
Waratahs avaient déjà l’an dernier une
des plus belles lignes d’attaque du Super
Rugby, malgré un manque d’efficacité
relatif par rapport aux franchissements,
défenseurs battus, etc. L’animation de
Foley y est pour beaucoup, en plus du
coup gagnant réalisé avec l’arrivée du
phénomène Folau. Les résultats n’ont
pas suivi, avec un début de saison difficile
et une trop grande irrégularité, mais ce
n’était que partie remise.
L’alchimie entre-aperçue l’an dernier
donne, jusqu’à présent, sa pleine
mesure cette année. Derrière un pack
plus musclé, avec le remplacement du
médiocre McKibbin (dans le jeu ou comme
buteur) cette saison par Phipps, en
provenance des Rebels, qui par sa vitesse
d’éjection permet à Foley de donner sa
pleine mesure. De plus, l’ouvreur assume
désormais la charge de buteur, plutôt
Bernard Foley,
l’ouvreur des Waratahs
28
avec réussite, ce qui ajoute une corde à
son arc en vue de la sélection. Est-ce que
cela sera suffisant pour qu’il soit le n°1
demain ?
Peut-être pas, son partenaire de la
charnière, Nic White, pourrait être préféré,
lui qui a assumé l’intermède au but
durant la blessure de Lealiifano chez les
Brumbies. Quoiqu’il en soit, McKenzie
offre à Foley une occasion en or avec
titularisation, à lui de la saisir.
D’un gabarit « modeste » (1m82, 90 kg),
sans être d’une rapidité extraordinaire,
il délivre des prestations d’envergure
grâce à un sens du jeu, un « QI rugby »,
exceptionnel.
Capable d’attaquer la ligne, sans en
abuser, il brille avant tout par sa capacité
à faire jouer les autres. Pour un ouvreur,
c’est la qualité première, avec la ligne
arrière des Waratahs ou des Wallabies,
cela fait des merveilles.Beaucoup
considèrent que les Wallabies n’ont plus
pu compter sur un grand ouvreur depuis
Stephen Larkham. Beaucoup d’espoirs
étaient placés en Cooper, et sans nier
le talent exceptionnel de ce joueur, ses
performances à la dernière Coupe du
monde lui ont valu bien des critiques.
Il n’est, à mon avis, pas étranger à la
saison catastrophique des Reds, tout
comme son compère Genia en dessous
de son niveau (Horwill étant également
écarté). McKenzie aurait sans doute aimé
bâtir les Wallabies avec les Reds de 2011,
mais il bâtit autour des Brumbies et des
Waratahs de 2014.
Bernard Foley a le sens du timing dans le
jeu, bénéficiera-t-il également d’un timing
idéal pour devenir le n°10 dont l’Australie
a besoin ? Début de réponse demain.
S’il veut débuter le Rugby Championship
en tant qu’ouvreur titulaire, cela passe
par des bonnes performances face à
la France. Si d’aventure, Foley arrivait
à enchaîner, cette saison pourrait bien
être celle de la consécration. En effet, les
Waratahs sont bien partis pour prendre la
1ère
place du Super Rugby qui garantirait
une demi et potentiellement une finale à
domicile, avec la voie ainsi grande ouverte
vers la victoire finale. Mais nous n’en
sommes pas encore là.
Au sujet de cette conjecture, un petit
parallèle amusant : si Michael Cheika,
entraîneur des Waratahs, remporterait le
Super Rugby 2 ans après son départ du
Stade Français, comme McKenzie à son
époque. Peut-on être Aussie malchanceux
avec le Stade Français et Aussie heureux
en Super Rugby ?
En tous les cas, la roue tourne vite en
rugby. Au printemps et à l’été 2011, Quade
Cooper était au sommet de son art et les
Wallabies au firmament. Mais c’était avant
de sombrer à l’automne, à la Coupe du
Monde. Depuis, nombreux se sont perdus
en route : Cooper, O’Connor et Beale
ont tous traversé une mauvaise passe.
En 2011, Bernard Foley commençait son
ascension. Sera-t-il au top fin 2014?
Nico (@VannRugby) Sudrugby.com
Photo : news limited/ 2smsupernetwork.com/ news.com.au
Bernard Foley,
l’ouvreur des Waratahs
29
Shontayne Hape, ancien joueur de
rugby à XIII néo-zélandais devenu
international à XV anglais et joueur
du MHR a fait une sortie remarquée
dans le New Zealand Herald intitulé :
« Mon combat contre les commotions
cérébrales »
Soutenu entre autres par Sonny-
Bill Williams et Dan Carter sur les
réseaux sociaux, le phénomène s’est
amplifié et le monde du rugby semble
s’être ému de ces situations. Pourvu
qu’il s’attèle au problème davantage
qu’il s’en émeuve !
Après avoir mis un terme à sa
carrière en février 2013 à cause de
commotions cérébrales à répétition,
Shontayne Hape a exprimé ses
craintes pour sa santé mentale
future. Il déclare espérer que les gens
s’informent davantage, apprennent de
ses erreurs et fassent attention aux
sous-déclarations des médecins de
clubs …
Shontayne Hape, la sortie médiatique !
Commotions cérébrales
Le combat continue !
Voilà quelques jours que des évènements relancent le débat
sur les séquelles des « commotions cérébrales dans le rugby ».
Toute sortie sur le sujet est à saluer et donc à relayer ! Trois
joueurs néo-zélandais, trois cas d’actualité:
Extraits choisis :
« Je ne raconte pas mon histoire pour
avoir de la sympathie. Je dis ça car les
gens, surtout les jeunes joueurs, doivent
être au courant. Tout le monde s’est déjà
assommé un jour sur le terrain. Tout le
monde a déjà eu une commotion
cérébrale. Je ne me souviens pas d’un
seul des gars avec qui j’ai joué à qui cela
n’est pas arrivé.
C’est la nature de ce sport. Ça vous
endurcit. J’ai grandi comme ça.
Récemment, j’ai vu le quart de finale entre
Toulouse et le Racing. Florian Fritz a été
KO, il pissait le sang. Il est sorti et on lui a
dit de revenir sur le terrain. Il l’a fait mais
n’était pas dans un état normal. Je vois
des choses comme cela tout le temps.
Les fans ont l’habitude de dire : Wow, il
est dur !
Mais nous devons changer les mentalités.
Les jeunes joueurs ne comprennent pas
les risques qu’ils prennent à jouer avec
des commotions cérébrales. La chose
la plus dangereuse, c’est que c’est une
blessure qui ne se voit pas. L’ignorer est
donc facile. Ce genre de choses arrive trop
souvent.
Lorsque vous venez d’arriver dans
un nouveau club et que vous êtes
international, vous devez impressionner.
C’était le plus gros contrat de ma carrière
et j’étais sous pression. J’ai subi une
nouvelle commotion. Cette fois, j’ai été
vraiment inquiet […] Par la suite, j’évitais
d’aller dans les rucks car j’étais terrifié
30
Commotions cérébrales
Le combat continue !
d’être une nouvelle fois KO. Les choses
allaient tellement mal pour moi que je ne
souvenais plus de mon code. Ma carte de
crédit a été avalée deux fois.
En France, on te dit: ok, tu vas te reposer
durant une semaine et puis ça ira. Il y
avait sans cesse de la pression de la part
des coaches. La plupart des entraîneurs
ne se soucient pas de ce qui va se
passer plus tard dans ta vie. C’est ici et
maintenant. Les joueurs sont juste des
morceaux de viandes. Quand elle est
trop vieille et dépassée, ils en achètent
d’autres. (Voir l’immédiateté du rugby
français …)
Avec les effets des commotions
cérébrales, je ne pouvais plus supporter
d’écouter de la musique. Le son était trop
fort. La lumière du soleil également était
un problème. J’ai dû rester plusieurs
jours dans le noir chez moi. Je devais
rester au calme et je ne supportais pas
mes trois jeunes enfants. J’étais sans
cesse en colère contre eux. Ma relation
avec ma femme Liana a souffert. Elle a
été contrainte de gérer seule nos trois
enfants et la maison.
Je pensais que je pourrais me reposer
une année puis revenir, c’est pourquoi je
n’ai jamais dit que je prenais ma retraite.
Après le déni, je suis parti en dépression.
J’ai eu de la chance d’avoir du soutien
autour de moi.
En janvier, j’ai finalement accepté que tout
cela soit fini. J’ai lu qu’un jeune joueur à
Auckland était mort après un choc à la
tête. Mon quatrième enfant était en route
et j’avais 33 ans. Jouer un an de plus
et risquer ma vie en valait-il la peine ?
Aujourd’hui, je me souviens de ce qui s’est
passé il y a longtemps mais pas ce qui
est arrivé hier, les noms, les numéros et
tout un tas de trucs sont des choses que
j’oublie constamment. J’ai la capacité de
concentration d’un jeune enfant. Le plus
grand de mes fils peut s’assoir à table et
bosser durant des heures. Une demi-
heure, c’est tout pour moi …
Aujourd’hui, les gens me disent juste :
Merci de nous ouvrir les yeux et d’aider
à éduquer les joueurs d’aujourd’hui. Je
ne citerai pas leur nom mais des joueurs
actuels et passés ont pris contact avec
moi en me disant: «belle histoire, je pense
que j’ai besoin de me soigner – où êtes-
vous allés et qui avez-vous vu? »
Shontayne Hape
Craig Clarke,
le choix de la raison !
A 30 ans, l’ancien Co-Capitaine des
Chiefs, vient de prendre une retraite
anticipée, pour cause d’une 10ème
commotion en 22 mois … Il a mis fin à
son contrat de 3 ans avec le Connacht
après 15 matches seulement.
« J’aurai aimé honorer mon contrat
jusqu’au bout, mais la santé est
prioritaire. Je serai toujours déçu de
ne pas avoir porté le maillot noir, mais
je vais dormir tranquille en sachant
que j’ai donné à mon pays un excellent
rugby, surtout lors de mes trois
dernières saisons »
« Craig est évidemment une des plus
grandes signatures que nous avons
jamais eu au Connacht jusqu’à présent.
C’était énorme pour nous d’avoir
quelqu’un de son expérience. Mais il
avait aussi toutes les qualités en tant
que coéquipier et de leadership. Nous
sommes extrêmement déçus que son
temps avec nous doivent s’arrêter là.
Mais la priorité c’est son état de santé
». Tim Allnutt
Kieran Read,
l’icône touchée !
Kieran Read, élu meilleur joueur du
monde en 2013, a déjà subi plusieurs
commotions cérébrales au cours de sa
carrière. Il a raté quatre matchs cette
année pour les Crusaders après avoir subi
un coup à la tête contre les Chiefs, le 19
avril. Et même s’il a refait un bref retour
depuis, Steve Hansen l’a écarté des All
Blacks pour qu’il se soigne.
« À long terme je ne suis pas trop inquiet,
mais nous sommes simplement pas
prêts à prendre de risque avec son état
de santé. C’est tout simplement trop
dangereux » Steve Hansen
Espérons cette fois que les sorties
médiatiques, les prises de conscience des
joueurs ainsi que des dirigeants s’élèvent
et poussent le monde du « rugby
professionnel » à accélérer son niveau
d’intérêt au sujet des commotions
cérébrales.
Tom lexvnz.com
Photo : 3news.co.nz/ Phil Walter-Getty Images/ saxonssevens.wordpress.com
folau the leader !
israel folau - portrait
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Artisan de la dernière lourde défaite des Bleus, l'arrière australien impressionne
par son aisance et ce depuis son arrivée dans le Rugby à XV. Polyvalent, ses points
forts ne sont pas sans rappeler ceux d'une certaine idole dont la Rade varoise se
délectait il y a quelques années. L'ancien treiziste et footballeur australien sera
sans conteste, le joueur à "follower" pour la prochaine Coupe du Monde.
Né à Sydney en 1989, le "Big Man"
commence son histoire avec la gonfle
ovale grâce au XIII. En 2007 et à tout
juste 17 ans, il officie sous le maillot des
Melbourne Storm.
Ses facilités éclatent aux yeux de ses
entraîneurs, Israel y inscrira même
le premier essai de sa jeune carrière
lors de son premier match, essai d'une
importance capitale puisque essai qui
scellera la victoire des Storm sur les
Tigers 18-16.
Fort de débuts tonitruants, sa première
année est unique : champion d'australie
et rookie de l'année, le joueur d'origine
tongienne intègre même la sélection
australienne à seulement 18 ans. Mais
toutes ses récompenses ne cachent pas
un certain malaise, celui de l'éloignement
familial.
En effet, sa famille vit à Brisbane et le
jeune joueur souhaite s'en rapprocher, il
fait donc le choix de s'engager avec les
Brisbane Broncos.
La NRL a seulement 17 ans !
israel folau
portrait
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israel folau
portrait
C'est le transfert majeur de l'histoire
de la franchise des Broncos certes
décimée puisqu'elle perd un à un des
éléments importants de l'équipe ainsi
que son coach Wayne Bennett.
Israel continue d'impressionner
son monde inscrivant essais sur
essais mais les Broncos se perdent
collectivement et ne se qualifieront
pas pour les phases finales pour la
première fois depuis des lustres.
Son contrat chez les Broncos arrivant
à expiration, commence une bataille à
trois entre la Rugby League, la Rugby
Union et l'Australian Rules Football
pour faire signer the Big Man. C'est la
franchise des Greater Western Sydney
Giants qui rafle la mise avec un juteux
contrat de 6 Millions de dollars sur 4 ans.
Sauf qu'Israel peine à s'adapter à ce jeu,
et cet interlude au Football australien
constituera pour le moment le seul échec
dans sa jeune carrière.
Fin de l'été 2012, la rumeur Folau dans
le SuperRugby s'intensifie. Décembre,
l'officialisation tombe, Israel s'engage
avec les Waratahs mais son arrivée
s'accompagnera de suspicions,
spécialement venues de Damien Hill
coach des Melbourne Rebels qui
souhaitait lui aussi enrôler le joueur :
"Comment les Waratahs peuvent-ils
s'offrir Folau tout en respectant le
Salary-Cap ?" Disait-il.
Qualifié de mercenaire par ses fervents
détracteurs et ses futurs supporters
adverses, Folau s'entraîne dur en pré-
saison au poste d'ailier et arrière. Le
passage du XIII au XV se fait en douceur,
surtout qu'Israel est très encadré.
Encadré disais-je, par un certain Lote
Tuqiri qu'il considère comme son mentor.
En 2013, il égalera même le record de
10 essais en une saison internationale
détenu jadis par...Tuqiri himself. Comme
un symbole (c).
Le géant australien régale son public,
l'année dernière il scorera 8 essais pour
14 titularisations. Cette année, il ose
augmenter son niveau de jeu avec 11
essais pour 10 titularisations. Cette mise
en avant s'accompagne à nouveau de
rumeurs, et on parle d'un comme-back
en NRL. Mai 2014, c'est FairFax Média
qui annonce que la pépite australienne
serait en contacts très avancés avec
les Parramatta Eels, une franchise
australienne de Rugby à XIII basée à
Sydney où son frère évolue avec les
moins de 20 ans.
La franchise étudierait même un
dégraissement de sa masse salariale
pour y accueillir le Big Man, Salary Cap
oblige. Izzy ne ferme aucune porte,
même celle qui mènerait à l'Europe et
au Top14.
Récemment interviewé par Rugbyrama,
il admet même vouloir tenter l'aventure.
Une chose est sûre pour lui :
"Tôt ou tard je partirais ».
Le football australien, son seul échec
En 2012, il choisit le SuperRugby et les Waratahs
Greg xvovalie.com
Photo : thenewdaily.com.au/ sportal.co.nz/ Getty Images/ AAP file/
LADIES
Photo : Rugbyshop
wrwc 2014 :
rendez-vous à paris
bajadita.com / @SOSurrullo
Réforme du rugby féminin :
à quoi joue la fédé ?
bajadita.com / @SOSurrullo
Les Dieselles du Havre Rugby
Club du super dans le moteur !
bajadita.com / @SOSurrullo
35
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51
35
A moins de 30 jours du coup d'envoi des premiers matches de la Coupe du
Monde, la préparation des Bleues s'intensifie. Les joueuses et le staff se
sont retrouvés à Tignes, du 16 au 22 juin, pour leur second stage de prépa.
Le 1er
juillet, elles se sont déplacées à Valladolid pour un match
amical contre l'Espagne, qu'elles ont remporté 37 à 3. Elles ont
ensuite battu, le 4 juillet, en match amical toujours, l'Afrique du
Sud à Marcoussis, 46 à 8 (7 essais au compteur).
Dernière étape : le stage, du 13 au 20 juillet, à Falgos.
Contrairement aux deux stages précédents, plus axés sur la
prépa physique, celui-ci sera centré sur le jeu et la préparation
stratégique.
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Les 26 joueuses
convoquées pour la
Coupe du Monde
AGRICOLE Sandrine (Rennes),
ANDRE Manon (Blagnac-Saint-Orens),
ARRICASTRE Lise (Lons),
CHOBET Christelle (Lons),
DENADAÏ Marine (Montpellier),
DIALLO Coumba (Bobigny),
DJOSSOUVI Koumiba (Montpellier),
EZANNO Hélène (Lille),
GRAND Laetitia (Lons),
GRASSINEAU Camille (Bordeaux),
GUIGLION Elodie (Perpignan),
IZAR Shanon (Lille),
KOITA Assa (Bobigny),
LADAGNOUS Caroline (Lons),
LE DUFF Christelle (Perpignan),
LIEVRE Marion (Bobigny),
MAYANS Marjorie (Blagnac-Saint-
Orens),
MIGNOT Gaëlle (Montpellier),
N’DIAYE Safi (Montpellier),
PORTARIES Elodie (Montpellier),
POUBLAN Elodie (Montpellier),
RABIER Sandra (Ovalie Caennaise),
RIVOALEN Yanna (Lille),
SALLES Laetitia (La Valette),
TREMOULIERE Jessy (Romagnat),
TRONCY Jennifer (Montpellier).
36
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Sandrine AgricolE
34 ans, centre, Stade Rennais.
Nombre de sélections : 78
Lise Arricastre
23 ans, pilier gauche, RC Lons.
Nombre de sélections : 19.

Manon André
27 ans, 3ème
ligne, Blagnac-Saint-Orens Rugby.

Nombre de sélection : 37.

Christelle Chobet
27 ans, pilier, RC Lons.
Nombre de sélections : 31.
 

Hors des terrains : études en kinésithérapie.
A commencé le rugby... à 11 ans.
Fan de... la passe au pied.
Hors des terrains : peintre en bâtiment.
A commencé le rugby... à 12 ans, en UNSS au collège.
Fan du... raffût.
Hors des terrains : éducatrice socio-sportive.
A commencé le rugby... à 20 ans.
Fan de... la prise d’intervalles et du coup d'envoi.
Hors des terrains : ambulancière.
A commencé le rugby... à 16 ans.
Fan de... la chistéra.
37
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Marine De Nadai
26 ans, 2ème
ligne, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 23.

Koumiba Djossouvi
31 ans, 3ème
ligne, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 14.


Cumba Diallo
23 ans, 3ème
ligne, AC Bobigny.
Nombre de sélections : 22.

Hélène Ezanno
29 ans, pilier, Lille MRCV.
Nombre de sélections : 31.
 
 

Hors des terrains : assistante d’éducation.
A découvert le rugby... à 5 ans, en accompagnant son père
à un entraînement.
Fan de... contre-ruck.
Hors des terrains : professeur de sports adaptés.
A commencé le rugby... avec Yannick Nyanga, à la fac,
à 24 ans.
Fan de... placage.
Hors des terrains : étudiante.
A commencé le rugby... à 19 ans, grâce à son ancien
professeur de sport.
Fan du... raffût (de Nelson Mandela et de Serena Williams).
Hors des terrains : ingénieur de recherche au CNRS.
A commencé le rugby... il y a 6 ans, lors d’un tournoi au
sein de son école d’ingénieur (Les Ovalies de Beauvais).
Fan de... porté en touche et de mêlée.
38
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Laetitia Grand
23 ans, 3ème
ligne, RC Lons.
Nombre de sélections : 16.

Elodie Guiglion
24 ans, ailier, USAP.
Nombre de sélections* : 10.



Camille Grassineau
23 ans, ailier, Stade Bordelais.
Nombre de sélections : 9.


Shanon Izar
21 ans, ailier, Lille MRCV.
Nombre de sélections : 7.

Hors des terrains : serveuse.
A commencé le rugby... à 7 ans à l'école de rugby de
Montréjeau.
Fan de... la passe au pied.
A commencé le rugby... à 7 ans.
Fan de... cadrage débordement.
Hors des terrains : apprentie BPJEPS Sports collectifs.
A commencé le rugby... à 18 ans, lorsqu’elle arrive sur
Bordeaux.
Fan de... beau placage offensif.
Hors des terrains : étudiante.
A commencé le rugby... à 19 ans, en club,
mais suivait déjà les matches de son frère.
Fan de... la chistéra.
39
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Assa Koita
2ème
ligne, AC Bobigny.
Nombre de sélections : 22.
Christelle LeDuff
31 ans, demi d’ouverture ou centre, USAP.
Nombre de sélections : 64.
 



Caroline Ladagnous
25 ans, arrière, RC Lons.
Nombre de sélections : 39.


Marion Lièvre
23 ans, ailière, AC Bobigny.
Nombre de sélections : 8.

Hors des terrains : assistante d’éducation.
A commencé le rugby... à 16 ans.
Fan de... percussions et de placages (de Mohamed Ali,
Nelson Mandela et Martin Luther King).
Hors des terrains : éducatrice au Comité
de Rugby du Pays Catalan.
A commencé le rugby... il y a 23 ans.
Fan de... la passe au pied.
Hors des terrains : militaire.
A commencé le rugby... à 18 ans, par curiosité.
Fan du... « ramassage des pâquerettes. »
Hors des terrains : étudiante en kinésithérapie.
A commencé le rugby... il y a 5 ans, à la fac.
Fan du... double appui.
40
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Marjorie Mayans
23 ans, centre, Blagnac-Saint-Orens Féminin Rugby.
Nombre de sélections : 18.

Safi N’Diaye
26 ans, 3ème
ligne, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 24.
 



Gaëlle Mignot
26 ans, talonneur, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 39.

Elodie Portaries
24 ans, pilier, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 26.


Hors des terrains : étudiante.
A commencé le rugby... à 10 ans,
en allant voir jouer son frère.
Fan de... plaquage (et de Jonny Wilkinson).
Hors des terrains : éducatrice spécialisée.
A commencé le rugby... à 12 ans, à Castres, par hasard.
Fan de... percussions.
Hors des terrains : éducatrice sportive.
A commencé le rugby... à 7 ans (famille de rugbymen).
Fan de... lancer en touche.
Hors des terrains : agent de sécurité incendie.
A commencé le rugby... à 8 ans,
en suivant un copain à l’entraînement.
Fan de... la passe sur le pas.
41
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Elodie Poublan
25 ans, centre, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 39.

Yanna Rivoalen
25 ans, demi-de-mêlée, Lille MRCV.
Nombre de sélections : 10.

Sandra Rabier
29 ans, 2ème
ligne, Ovalie Caennaise.
Nombre de sélections : 62.
Laetitia Salles
31 ans, talonneur, RC La Valette.
Nombre de sélections : 87.

Hors des terrains : éducatrice sportive.
A commencé le rugby... à 7 ans,
en regardant jouer son père.
Fan de... chistéra.
Hors des terrains : professeur d’EPS.
A commencé le rugby... à 19 ans, après être passée
par l’association sportive du lycée et de l’université.
Fan de... « fixer pour faire jouer ».
Hors des terrains : militaire dans la Marine Nationale.
A commencé le rugby... à 9 ans, avec son père,
pratiquant et bénévole au Rugby Club Bocage Virois.
Fan de... raffût.
Hors des terrains : professeur d’EPS.
A commencé le rugby... à 13 ans, grâce à ancien ancien
joueur du Stade Toulousain M. Serge Gabernet.
Fan de... lancer.
42
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Jessy Trémoulière
21 ans, demi d’ouverture ou arrière, Romagnat.
Nombre de sélections : 29.

Jennifer Troncy
27 ans, demi-de-mêlée, Montpellier HRC.
Nombre de sélections : 44.

Hors des terrains : étudiante.
A commencé le rugby... à 16 ans,
lors d’une journée d’initiation rugby au lycée.
Fan de... raffût.
Hors des terrains : éducatrice sportive.
A commencé le rugby... à 7 ans, grâce à son frère jumeau.
Fan de... la chistéra.
		 	 (Free) road
			 to Marcoussis !
La FFR et la RATP, transporteur officiel de l’événement, ont mis en place un système de
navettes en bus pour pour vous permettre d’assister aux rencontres à Marcoussis. Les
bus relieront la gare RER de Massy-Palaiseau au siège de la FFR à Linas-Marcoussis
(allers et retours). Ce service sera gratuit et réservé aux détenteurs d’un billet de match.
Grâce aux rotations des navettes, vous pourrez arriver sur site et repartir entre chaque
rencontre de la journée de compétition.
43
Les rencontres se dérouleront sur trois
terrains différents : Marcoussis 1 et
Marcoussis 2 (terrains de la FFR) et
celui du stade Jean Bouin. 24 matches
se joueront sur 5 journées au siège de
la FFR (Marcoussis), et 6 matches (dont
2 de l’Equipe de France) sur 2 journées
au stade Jean Bouin (Paris). Pour celles
et ceux qui ne pourront assister aux
matches, vous pourrez regarder jusqu’à 6
matches en direct sur France 4 et jusqu’à
14 matches en direct sur Eurosport ou
Eurosport 2. A noter que nos Bleues
disputeront leurs trois matches de poule
à Marcoussis, et seront assurées de jouer
leurs deux dernières rencontres au stade
Jean Bouin à Paris.
UN RAPPEL DU programme de la Coupe du Monde Féminine de Rugby, qui aura lieu,
rappelons-le, sur 5 journées, entre le 1er
et le 17 août en Ile-de-France.
Programme des 30 matches
Marcoussis, vendredi 1er
août

	Match 1	Poule B	Terrain 2	Nouvelle-Zélande / Kazakhstan	 13 h

	 Match 2	Poule A	Terrain 2	Canada / Espagne	 15 h

	Match 3	Poule C	Terrain 2	Etats-Unis / Irlande	 17 h

	Match 4	Poule B	Terrain 1	Australie / Afrique du Sud	 15 h 45	Eurosport

	Match 5	Poule A	Terrain 1	Angleterre / Samoa	 18 h	Eurosport

	Match 6	Poule C	Terrain 1	France / Pays de Galles	 20 h 45	Eurosport + France 4
Marcoussis, MARDI 5 août

	Match 7	Poule B	Terrain 2	Etats-Unis / Kazakhstan	 13 h

	 Match 8	Poule C	Terrain 2	Australie / Pays de Galles	 15 h

	Match 9	Poule A	Terrain 2	Canada / Samoa	 17h

	Match 10	Poule A	Terrain 1	Angleterre / Espagne	 15 h 45	Eurosport

	Match 11	Poule B	Terrain 1	Nouvelle Zélande / Irlande	 18h	Eurosport

	Match 12	Poule C	Terrain 1	France / Afrique du Sud	 20 h 45	Eurosport + France 4
Marcoussis, SAMEDI 9 août

	Match 13	Poule B	Terrain 2	Irlande / Kazakhstan	 13 h

	 Match 14	Poule A	Terrain 2	Espagne / Samoa	 15 h

	Match 15	Poule C	Terrain 2	Pays de Galle / Afrique du sud	 17h

	Match 16	Poule A	Terrain 1	Angleterre / Canada	 15 h 45	Eurosport

	Match 17	Poule B	Terrain 1	Nouvelle Zélande / Etats Unis	 18 h	Eurosport

	Match 18	Poule C	Terrain 1	Australie / France	 20 h 45	Eurosport + France 4
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
44
Programme des 30 matches
Matches de classement 9 – 12, MERCREDI 13 août

	Match 19	Marcoussis	 le 10e
affrontera le 11e
	 14 h

	 Match 20	 Marcoussis	 le 9e
affrontera le 12e
	 16 h 15
Matches de classement 5 – 8, MERCREDI 13 août

	Match 21	Marcoussis	 le 6e
affrontera le 7e
	 18 h 30

	Match 22	Jean Bouin	 le 5e
affrontera le 8e
	 15 h 45	Eurosport + France 4 si France Féminines
Demi-finales
	Match 23	Jean Bouin	 le 2e
affrontera le 3e
	 18 h	Eurosport

	Match 24	Jean Bouin	 le 1er
affrontera le 4e
	 20 h 45	Eurosport 2 + France 4 si France Féminines
A la fin de la phase de poule, les équipes seront classées de 1 à 12, en fonction de leur classement
dans leur poule respective. Suite à ce classement, les matches de la 4e
phase auront lieu
Finales, dimanche 17 août


	Match 25	Marcoussis 1	Perdant match 19 / perdant match 20	 12 h

	Match 26	Marcoussis 1	Vainqueur match 19 / vainqueur match 20	 14 h

	Match 27	Marcoussis 1	Perdant match 21 / perdant match 22	 16 h

	Match 28	Jean Bouin	Vainqueur match 21 / vainqueur match 22	 14 h 15	Eurosport + France 4 si France Féminines (différé)

	Match 29	Jean Bouin	Perdant match 23 / perdant match 24	 16 h 30	Eurosport 2 + France 4 si France Féminines

	Match 30	Jean Bouin	Vainqueur match 23 / vainqueur match 24	 18 h 45	Eurosport + France 4
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
Entrez dans la MÊlée !
Pour suivre les Bleues
et la Coupe du Monde,
rendez-vous sur bajadita.com
et sur twitter (@SOSurrullo).
Infos sur le site officiel de la WRWC :
fr.rwcwomens.com
Participez à la fête !
Tous les billets sont disponibles à la vente sur ffr.fr. Ne Tardez-
pas, d'après Nathalie Janvier, ils partent bien !
1 billet = 3 matches

A noter que chaque billet mis en vente donne accès
à un des trois terrains de la compétition (Jean Bouin,
Marcoussis 1 ou Marcoussis 2) pour toute une journée,
c’est-à-dire à trois matches.
Deux catégories sont disponibles pour les rencontres
à Marcoussis :

> 1ère
catégorie en tribune à 7 €.
> 2ème
catégorie en pesage à 5 €.
Pour rappel, les prix des places pour les phases finales
à Jean Bouin vont de 5 € à 25 €.
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
45
Dans le rétroviseur...
1ère
Coupe du Monde
du 4 au 15 Avril 1991 à Cardiff
12 équipes ont participé à cette 1ère
édition :
Pays de Galles (hôte), Canada, Angleterre, France,
Italie, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande,
Espagne, Suède, USA et URSS.
Matches de la France
	France - Japon	 62 - 00
	France - Suède 	 37 - 00
	France - Angleterre (1/2 Finale)	 00 - 13
	France – Nouvelle Zélande 	 03 - 00
En finale, les USA battent l'Angleterre, 19 à 6 et
remportent cette première Coupe du Monde.
La France termine à la 3ème
place.
3ème
Coupe du Monde du 1er au 16 Mai 1998
à Amsterdam
Il s’agit de la 1ère
édition de cette compétition organisée officiellement sous l’égide de l'International Rugby Board (IRB).
16 nations sont engagées.
Matches de la France
	France – Kazakhstan 	 23 - 06
	France – Australie 	 10 - 08
	France – Canada 	 07 - 09
	France - Ecosse 	 07 - 27
	France – Espagne 	 09 - 22
En finale, la Nouvelle-Zélande bat les USA 44 à 12.
La France termine 8ème
.
2ème
coupe du monde du 9 au 25 Avril 1994
à Edimbourg
12 nations sont engagées. Parmi celles-ci, on note
l'arrivée de l'Irlande et du Kazakhstan.
Matches de la France
	France - Ecosse Universitaire 	 77 - 0
	France - Irlande 	 31 - 0
	France - Japon 	 99 - 0
	France - Angleterre (1/2 Finale) 	 06 -18
	France - Pays de Galles 	 27 - 0
En finale, les USA battent l'Angleterre, 19 à 6
et remportent cette première Coupe du Monde.
La France termine à la 3ème
place.
Play-offs
	 3ème
/ 4ème	
Angleterre / Canada	 85 - 15 

	 5ème
/ 6ème
	Australie / Ecosse	 25 - 15 

	 7ème
/ 8ème
	Espagne / France 	 22 - 9

	 9ème
/ 10ème
	Irlande / Kazakhstan	 10 - 26 

	 11ème
/12ème
	Italie / Pays de Galles	 10 - 12 

	 13ème
/14ème
	Pays Bas / Allemagne 	 67 - 3

	 15ème
/16ème
	Russie Suède	 3 - 23
WRWC 2014
rendez-vous à Paris !
46
Sophie bajadita.com
Photo : Wikipedia
Dans le rétroviseur...
5ème
Coupe du Monde du 27 août au
18 septembre 2006 à Edmonton
12 nations sont en lice pour cette 5ème Coupe
du Monde. Ce qui sera le cas pour celles organisées
en 2010 et en 2014.
En finale, la Nouvelle-Zélande bat l’Angleterre 25 à 17.
La France termine à la 3ème
place.
Play-offs
	 3ème
/ 4ème	
France / Canada	 17 - 8 

	 5ème
/ 6ème
	Ecosse / USA	 0 - 24 

	 7ème
/ 8ème
	Irlande / Australie 	 14 - 18

	 9ème
/ 10ème
	 samoa / Espagne	 5 - 10 

	 11ème
/12ème
	Afrique du sud / Kazakstan	 0 - 36 

6ème
Coupe du Monde du 20 août au 5 septembre
2010, à Londres
En finale, la Nouvelle - Zélande bat l’Angleterre 13 à 10.
La France termine à la 4ème
place, derrière l'Australie
Play-offs
	 3ème
/ 4ème	
France / Canada	 17 - 8 

	 5ème
/ 6ème
	Ecosse / USA	 0 - 24 

	 7ème
/ 8ème
	Irlande / Australie 	 14 - 18

	 9ème
/ 10ème
	 samoa / Espagne	 5 - 10 

	 11ème
/12ème
	Afrique du sud / Kazakstan	 0 - 36 

L'aventure va donc commencer. Souhaitons qu'elle soit belle
pour France Féminines et passionnante pour tout le rugby féminin !
47
Conséquence immédiate de cette
réforme : un Top 10 divisé en deux
poules de 5, qui a eu des répercussions
sur l'organisation de l'année, de la
structure même des clubs et qui a
surtout réduit le nombre de matches
disputés de manière drastique.
Danièle Irazu et Philippe Morant du Stade
Rennais Rugby nous avaient fait part de
leurs réactions sur bajadita.com. Pour
la saison 2014-2015, ce même Top 10 se
transforme en Top 8. L'élite 2 Challenge
Armelle Auclair va, quant à elle, accueillir
16 équipes, réparties en deux poules
géographiques de 8 équipes.
Un air de déjà vu !
Bis repetita. La FFR ne s'est en effet
pas arrêtée là. Elle a décidé, de manière
unilatérale, de créer une fédérale unique
"Pratique à XV", regroupant les clubs
de Fédérale 1, 2 et... 3. Au final, cette
Fédérale unique serait constituée de 15
poules composées chacune de 8, 9, ou 10
équipes.
Cette réforme ne va pas sans poser
plusieurs problèmes qui semblent
mettre, une nouvelle fois, le rugby
féminin sérieusement en danger.
Dans un contexte pourtant plutôt
favorable, où France Féminines tout
fraîchement auréolée de son Grand
Chelem suscite de plus en plus
d'engouement, que la Coupe du Monde
organisée en France (même à Marcoussis
en plein mois d'août) va mettre un
formidable coup de projecteur sur le
rugby féminin...
La FFR, qui semble aveuglée par son
obsession du 7, de son Grand Stade,
de son XV de France et par les oeillères
misogynes de quelques dirigeants
rétrogrades, paraît ne pas vouloir voir
que le rugby féminin se développe,
et ne demande qu'à être développé.
Réforme du rugby féminin :
à quoi joue la fédé ?
Flash back...
l'été dernier, la FFR
faisait passer une
réforme du rugby
féminin, qui affectait
en premier lieu
l'élite 1 et 2, Sans
consulter les clubs
concernés, qui, après
avoir tenté de se
faire entendre, n'ont
reçu... qu'une fin de
non recevoir.
48
En quoi consiste cette réforme ?
Grégory Santaner : Il y a ce que
l'on sait officiellement et ce que l'on
ne sait pas. Les éléments que la FFR
nous avait transmis officiellement à
l’intersaison 2012-2013 prévoyaient 6
poules de 7 équipes de Fédérale 1.
Il s'agissait de "comprimer" les
fédérales en faisant tout remonter d'un
cran. Mais début juin 2014, nous avons
reçu le document annuel d'inscription.
Dans les compétitions figurent le Top
8, l'Armelle Auclair et la "Fédérale
Féminine à XV". Le mot Fédérale 1
n'apparait plus. C'est ce qui nous a
alertés. La FFR nous a demandé de
répondre sur notre engagement avant
le 13 juin. Je me suis alors dit que ce
n'était qu'un changement de nom, ce
qui aurait pu être le cas. Mais on ne
sait pas.
On a attendu l'Assemblée Générale
de la FFR du mois de juin à Lyon pour
en savoir un peu plus. Mais là encore,
aucune nouvelle, on ne sait rien. La
seule chose que j'ai trouvée, c'est sur
le site du Comité Côte d'Azur.
Il s'agit d'un document non sourcé en
date du 20 juin, mais qui annonce une
pyramide des compétitions différentes
de ce qu’on nous avait annoncé il y a
un an :
Gestion par la FFR :
pratique à XV
> Top 8 = 8 équipes - 14 à 16 matches
Les 1er
, 2ème
, 3ème
et 4ème
seront qualifiés
pour les demi-finales. Le 8ème
jouera un
match de barrage contre le Champion
de France Elite 2. Il sera maintenu s'il
gagne le match de barrage ou relégué
en Elite 2 s'il le perd.
> Elite 2 - Armelle Auclair = 2 poules
de 8 équipes géographiques - 14 à 17
matches
Principe de qualification aux phases
finales : les 1er
, 2ème
, 3ème
et 4ème
seront
qualifiés pour les quarts de finale. Le
8ème
de chaque poule sera rétrogradé
en Fédérale. Le champion de France
jouera un match de barrage contre le
8ème
du Top 8. Il montera dans le Top 8
s'il gagne ce match ou sera maintenu
dans le cas contraire.
> Fédérale = 15 poules
géographiques de 8, 9 ou 10 équipes.
En fonction des engagements. 41
équipes issues de F1 et F2. 71 équipes
identifiées à XII saison 2013-2014.
Prévision : environ 90 équipes - 14 à 16
matches.
Principe de qualification aux phases
finales : 32 équipes qualifiées. 2
à 3 qualifiés par poule accèderont
aux 16ème
, 8ème
, quarts, demi-finales,
finale. Pas de descente. Les finalistes
monteront.
Gestion par les Comités :
pratique à VII et effectif
réduit
Promotion fédérale. 2 qualifiés par
secteur. Tournoi final 10 équipes. Pas
d'accession en Fédérale.
La colère monte dans les clubs de
Fédérales...
Comme de très nombreux clubs féminins,
les Dieselles du Havre s'investissent
pour progresser et monter en gamme.
Proposer un championnat ou des
réformes sans visibilité d’une année sur
Réforme du rugby féminin :
à quoi joue la fédé ?
Eclairages avec Grégory Santaner, manager des
Dieselles du Havre Rugby Club (ex Fédérale 2)
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Magazine UpandUnder - Eté 2014

  • 1. Honneur aux dames 7étéàPaname wilkinson après lui ? / wrwc 2014 rendez-vous à paris / toulon pour l'éternité xv de france la tête à l'envers / portraits de foley, folau, miller & cashmore la saga usap / rugby proust david arrieta / ici, ici, … / commotions cérébrales focus 7 / les dieselles du havre / brennus 1954 / trip once a mako always a mako Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpAndUnder / n°7 / juin-juillet2014
  • 2. Le Top 14 2013-14 s'est terminé il y a quelques semaines avec une domination incontestée du RC Toulon. Les mois de juin et juillet permettent ainsi de souffler en profitant d'une pause ballon rond avant de recommencer à s'étriper sur les erreurs d'arbitrage, les valeurs, les mercenaires, les recrutements et d’éluder l’essentiel, le niveau de jeu et le rythme du supposé meilleur championnat du monde. Souffler ? Pas pour tout le monde fort heureusement, le mois de juin marquant le début de la saison internationale des nations du Sud. Après trois mois de Super Rugby où plusieurs joueurs se sont révélés, les 4 principales équipes nationales du Sud peaufinent leur tactique, testent les nouvelle perles mais surtout consolident leur travail des trois dernières saisons. La France a confirmé son statut d'équipe "à réaction" en Australie laissant ses supporters plus qu’inquiets, et pour le moment seule l'Angleterre est digne de son rang en bousculant les All Blacks à domicile. Le Sud se caractérise une nouvelle fois en affichant plus de rythme, de skills mais surtout d'envie. Les 3 dernières journées du Super Rugby débuteront fin juin et les Sharks, les Waratahs ainsi que les Crusaders vendront chèrement leur peau afin d'accueillir les rencontres de phase finale et la finale le 2 août. Suite à divers accords avec les clubs Européens, les Argentins ne bénéficient scandaleusement pas de leurs meilleurs joueurs pour ces tests de Juin. Seront-ils suffisamment prêts afin de bien figurer en Rugby Championship sous la direction de Daniel Hourcade? Ewen McKenzie bénéficiera du bon niveau de forme des franchises Australiennes mais est-ce suffisant pour combler le retard sur des Springboks monstrueux renforcés par les exilés et des All Blacks intouchables? A un an de la Coupe du Monde, ce tournoi s'annonce d'avance palpitant. Pour ce numéro 7, Up and Under vous offre une nouvelle fois un aperçu complet du rugby sur la planète avec un passage chez les femmes, les joueurs de Sevens et toujours le Japon. Un rugby Japonais qui continue discrètement mais surement sa croissance en recrutant des "vraies" stars du Super Rugby et où Eddie Jones effectue un travail impressionnant avec les Brave Blossoms, l'équipe nationale. Si le Japon passe en quarts du Mondial en sortant l’Ecosse et les Samoa, ne soyez pas étonnés ! Ce numéro 7 nous permet également de souhaiter la bienvenue à Thomas de quatrevingneuf.fr qui rejoint l’équipe. Nous nous retrouverons après des vacances bien méritées pour attaquer la dernière saison avant le Graal, le Mondial 2015. Photo : icon sport Adrien sudrugby.com Cheers
  • 3. FRENCH CONNECTION après lui renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr Rule Toulonnia ! renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr 04 07
  • 4. Jonny Wilkinson Après lui le déluge offensif ? 4
  • 5. A peine la retraite de Jonny Wilkinson annoncée, le président Boudjellal évoquait déjà l’avenir du Rugby club toulonnais et le recrutement « secret » qui permettrait au RCT de repartir de l’avant. On pourra trouver un peu inélégant le fait de ne pas respecter un délai raisonnable de viduité, mais le rugby professionnel est ainsi fait, qu’on le veuille ou non. Les supporters comme les observateurs se perdent en conjectures sur l’identité du successeur de Wilko sous le maillot rouge-et-noir floqué du numéro dix. Etant précisé que le président Boudjellal a lancé l’idée d’un retrait du numéro en question pour la saison prochaine. Vous suivez ? Bref, on s’interroge sur celui qui sera chargé de l’animation offensive de l’armada toulonnaise la saison prochaine. Force est de constater que les lauriers tressés à l’ouvreur anglais à l’occasion de son départ en retraite n’ont pas vraiment insisté sur le côté offensif du personnage. De fait, s’il n’a jamais rechigné à attaquer la ligne d’avantage, Jonny Wilkinson ne restera pas dans l’histoire du rugby pour ses qualités d’attaquant. Gestionnaire précis et méthodique, il a parfaitement collé au projet mis en place par Clive Woodward à la fin du siècle dernier, projet fondé sur un jeu limité à la domination d’un pack surpuissant, la botte du demi d’ouverture étant chargée d’occuper le terrain et convertir en points ladite domination. On caricature, mais à peine. Et après tout, c’est ce projet qui a permis à l’Angleterre de remporter la coupe Webb-Ellis. Ce style de jeu est aussi celui qui fonctionne le mieux lors des phases finales de notre Top 14. Il suffit de revoir les images des saisons passées pour se convaincre que le RCT n’est évidemment pas le premier à avoir sinon réduit ses ambitions, du moins circonscrit celles- ci au petit périmètre : jouer moins pour gagner plus. après lui le déluge offensif ? 5
  • 6. Photo : Google.com Antoine renvoiaux22.fr Aussi, on peut douter que Bernard Laporte – qui n’a d’ailleurs jamais été un fanatique de la balle à l’aile – change fondamentalement la physionomie du jeu varois la saison prochaine. Pourtant, on pourrait penser qu’avec Matt Giteau ou même Frédéric Michalak les schémas offensifs prennent davantage d’ampleur. Disons-le tout net, il serait étonnant, à un an seulement de la prochaine coupe du monde, qu’un ouvreur international se laisse attirer sur la Rade. Le RCT devra donc vraisemblablement compter sur l’Australien ou le Français pour occuper la fonction. A moins que le staff du RCT ne soit tenté de positionner l’arrière gallois Leigh Halfpenny en numéro dix. Ce dernier présente un profil plus gestionnaire, et son jeu au pied peut permettre de satisfaire les exigences du Top14 en matière d’occupation du terrain. Une telle solution présenterait de surcroît l’avantage de laisser en quinze Delon Armitage, plutôt efficace cette saison. Gageons néanmoins que Bernard Laporte laissera le Gallois à la place qui est vraiment la sienne. Les qualités d’attaquant de Matt Giteau, certainement le meilleur trois-quart évoluant dans notre championnat, font rêver les amateurs de beau jeu. Et ses quelques prestations à l’ouverture durant la saison qui vient de se terminer ont vraiment convaincu qu’avec un tel meneur, Toulon peut proposer davantage de volume à ses offensives. Les qualités d’appuis de l’ancien international peuvent lui permettre de créer le danger près des phases de regroupement et ses coups de pied par-dessus, on l’a encore vu en finale de H Cup, sont souvent décisifs. Il est donc en mesure de provoquer l’incertitude chez les défenseurs et donc de multiplier les solutions offensives. On imagine aisément tout l’intérêt que Bernard Laporte pourrait trouver à lui confier les clés du camion rouge-et-noir. Reste à savoir à quelle allure le camion roulera. On ne tablera pas sur une vitesse excessive. Après Wilkinson, le déluge offensif ? On peut toujours l’espérer, à défaut d’y croire vraiment. après lui le déluge offensif ? 6
  • 7. Le doublé, cette soit-disant inaccessible étoile de l’ovalie tricolore, a donc été finalement réalisé. Accompli par une équipe évoluant en rouge-et-noir mais pas celle qu’on imaginait le réussir. C’est le rugby club toulonnais qui, pour l’histoire, restera le premier club français à enchaîner les titres européen (avec des clubs anglais) et domestique la même année. Le RCT et sa constellation d’internationaux a battu le tenant du Brennus, Castres, sans vraiment trembler. Certes, le CO est parvenu à inquiéter un peu l’ogre varois en inscrivant le seul essai du match après une belle percée de l’ailier Max Evans. Mais finalement, les seules conséquences de cet exploit isolé de la 10ème minute auront été de repousser un chouilla l’inexorable victoire toulonnaise et d’empêcher les supporters rouge-et-noirs d’entonner le God Save The Queen comme ils l’avaient prévus en guise d’hommage à leur numéro dix. Finalement, c’est davantage à un jubilé qu’à une finale qu’il nous a été donné d’assister. Celui d’un joueur d’exception, Jonny Wilkinson, qui a tiré sa révérence sur un succès auquel il aura très largement contribué, inscrivant 15 des 18 points de son équipe. Dans un match où, comme de coutume en Top14, les défenses ont pris le pas sur les attaques, on ne dira pas qu’il n’y eut pas d’intention de jeu. Mais elles furent trop imprécises, trop peu tranchantes pour prendre en défaut les organisations défensives. Alors que l’arbitrage de Monsieur Berdos a laissé la part belle aux gratteurs dans les rucks, on a pu encore une fois admirer le talent de la troisième ligne varoise, même si les Castrais n’ont pas été en reste dans ce domaine. L’imprécision du jeu au pied tarnais, tant dans l’occupation du terrain que dans le domaine des tirs au but, n’ont pas permis aux hommes de Serge Milhas et David Darricarrère de peser sur leur adversaire. C’est donc inexorablement que les Toulonnais ont construit leur succès, laissant le devant de la scène à Sir Jonny pour une dernière apparition conclue par un Brennus fièrement brandi devant un François Hollande sans doute un peu jaloux d’une telle popularité pour le sujet de sa Très Gracieuse Majesté. Il y avait d’ailleurs quelque chose d’assez étrange à voir se manifester une telle ferveur pour celui qui fut pourtant le bourreau du XV de France. Souvenons-nous des demi-finales de coupe du monde 2003 et, plus douloureuse peut-être, de 2007, quand l’ouvreur au maillot blanc frappé de la rose nous asséna drops et pénalités synonymes d’élimination. Rappelons- nous de ces matchs du Tournoi des cinq puis des six nations où « Wilko » contribua à faire mordre la poussière à nos tricolores. Ce Toulon victorieux hier soir n’est d’ailleurs pas sans faire penser au XV d’Angleterre champion du monde en 2003, si peu spectaculaire, mais d’une implacable efficacité. Comme les Sicambres de Chateaubriand, les spectateurs français adorèrent donc au Stade de France celui qu’ils vouaient aux gémonies il n’y a pas si longtemps. Pourtant, on peut aisément comprendre l’adoration toulonnaise pour celui dont la venue au RCT coïncide avec deux titres consécutifs de champion d’Europe et un Brennus rapporté sur la Rade 22 ans après le précédent. Il est aussi possible de voir dans ce triomphe fait à Sir Jonny une manifestation de ce qui nous plait tellement dans ce sport, cette faculté non pas d’oubli, mais de reconnaissance envers celui qui se montre digne du maillot qu’il porte. Désormais, l’ouvreur anglais, naturalisé toulonnais, fait partie du patrimoine du RCT comme Marcel Baillette, Jérôme Bianchi ou Yann Delaigue avant lui. Et avec lui, le RCT a régné en maître sur le rugby de France et d’Europe cette saison. « Rule Toulonnia », en quelque sorte. RULE TOULONNIA ! 7 Photo : Google.com Antoine renvoiaux22.fr
  • 8. COCORICO Chronique d'un casse-tête annoncé bajadita.com / @SOSurrullo la tête à l'envers renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr de l'orgueil à défaut de maîtrise renvoiaux22.fr/ @Renvoiaux22.fr la coupe du monde : un objectif français par défaut ?! lexvnz.com / @LEXVNZ crash test renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22.fr 09 11 12 13 16
  • 9. 9 La liste est tombée fin mai. Elle donne les noms des joueurs composant le « Groupe XV de France »* pour la saison 2014-2015 établi conformément aux dispositions prévues par la convention FFR / LNR signée à la fin de l’année dernière. Outre l’excellente surprise d’y voir figurer François Trinh Duc, et la moins bonne de voir disparaître Jules Plisson (mais en revanche Frédéric Michalak, lui, est toujours là), et les conséquences positives pour la santé des joueurs, ce sont trois points spécifiques qui m’interpellent. La gestion pour le moins délicate de la liste. Concrètement, comment cette liste va t-elle être gérée par Philippe Saint André & co ? Quid si certains joueurs se blessent en cours de saison ? Va t-on appeler et faire entrer dans ce quota de matches d’autres joueurs (déjà appelés en équipe de France mais qui ne figurent pas sur la liste) ? Comment annoncer, en cours de saison, à un club, qu’un autre de ses joueurs, qui avait le droit de jouer tous les matches avec lui, ne l’a plus ? Enfin, un joueur qui ne donne plus satisfaction en Bleu, pourra t-il sortir de la liste au profit d'un autre ou sera t-il contraint de respecter le quota des matches, en faisant banquette avec le XV de France ? La promesse tout en paradoxes de la Ligue.
 Si la LNR (avec l’aval de tous les clubs de ProD2 et certains clubs du Top14) a accepté que les clubs ne disposent de leurs internationaux que pour 19 matches (soit un match sur deux en Top 14 si l’on prend en compte la Coupe d’Europe, et sans compter les éventuelles blessures et les temps d’absence aux entraînements lorsqu’ils sont en stage avec l’Equipe de France)**… elle a, d’un autre côté, renégocié les droits tv du Top 14 nettement à la hausse. Alors que de l’avis général, ce même Top 14 n’a pas semblé, cette saison, tenir toutes ses promesses en termes de jeu et de spectacle, et que certains stades n’ont pas affiché complet, que vont devenir les audiences et les taux de fréquentation sans ses « meilleurs joueurs » ? Le futur casse-tête des entraîneurs de clubs.
 La constitution de ce groupe ne va pas sans susciter également plusieurs interrogations du côté des clubs du Top 14, pourvoyeurs d’internationaux, dont ils sont, économiquement, l’employeur n°1, mais dont ils ne peuvent plus disposer librement.*** > Comment va se passer la gestion des effectifs déjà compliquée, des feuilles de matches, surtout quand le temps des phases finales sera venu ? Quand fera t-on jouer les internationaux, dans la Chronique d'un casse-tête annoncé
  • 10. Chronique d'un casse-tête annoncé 10 * Le Groupe France première partie du championnat ou lors des phases finales ? Comment expliquer aux autres joueurs, qui ont contribué à mener l’équipe dans les 6 premiers, qu’ils doivent céder leur place lors des phases finales ? Et comment réagir si un international est préservé lors de la première phase de la saison et qu’ensuite il se blesse ? Les fera t-on jouer au coup par coup, au cours de la saison, quand ils ne seront pas avec les Bleus, ce qui ne va pas sans poser problème pour la cohérence du groupe notamment ? > Comment rester compétitif sur les deux tableaux (championnat et Coupe d’Europe, où certaines équipes françaises, hormis le RCT cette année, sont déjà en souffrance) avec un nombre de joueurs plus restreint ? Au vu de la saison qui s’annonce, ne peut-on craindre que beaucoup de clubs ne recrutent plus, à l’image du RCT, que d’anciens internationaux (ou des internationaux étrangers non soumis à cette nouvelle règle des « 30 matches ») puisque manifestement, il semblerait que ce soit la formule gagnante ? Evolution du rugby pro oblige, me direz-vous... Certes, mais qui ne manquera pas de poser problème pour la formation et le temps de jeu de jeunes joueurs. Et donc, à terme, pour l’avenir du XV de France, que l'on voit déjà en grande difficulté, sans parvenir, pour l'instant, à sortir la tête de l'eau. Avec de telles réformes, le rugby français, qui surnage manifestement en plein déni, est en train de se mordre la queue. ** Si un joueur dispute les 11 matches de l’Equipe de France et les 6 de Coupe d’Europe avec son club, il ne pourrait plus en disputer que 13 en championnat, alors que le Top 14 compte 26 journées, hors phases finales (qui en comptent 2 ou 3 dans le meilleur des cas)… *** Rappelons que sur un plan purement économique (rugby pro oblige), c’est le club qui assure le salaire de ses joueurs. Même si l’indemnisation a été revue à la hausse (la FFR va verser 2 M€/ supplémentaires à la Ligue… sur 4 ans), elle reste dérisoire en comparaison d’autres pays comme l’Angleterre par exemple. Pour rappel, la fédé anglaise indemnise les clubs qui fournissent les internatio- naux à hauteur d’environ 16 M€/an pour l’ensemble des clubs, soit 200 000 euros par an et par international. A titre de comparaison par exemple, le Stade Toulousain touchait 195 000 euros / an pour l’ensemble de ses internationaux. 18 avants THOMAS DOMINGO, VINCENT DEBATY, BENJAMIN KAYSER, DIMITRI SZARZEWSKI, NICOLAS MAS, RABAH SLIMANI, ALEXANDRE FLANQUART, YOANN MAESTRI, PASCAL PAPE, SEBASTIEN VAHAAMAHINA, DAMIEN CHOULY, ANTONIE CLAASSEN, LOUIS PICAMOLES, ANTOINE BURBAN, THIERRY DUSAUTOIR, BERNARD LE ROUX, YANNICK NYANGA, FULGENCE OUEDRAOGO. 12 arrières MAXIME MACHENAUD, MORGAN PARRA, FREDERIC MICHALAK, REMI TALES, FRANCOIS TRINH-DUC, MATHIEU BASTAREAUD, WESLEY FOFANA, REMI LAMERAT, MAXIME MEDARD, HUGO BONNEVAL, BRICE DULIN, YOANN HUGET Sophie bajadita.com Photo : l'equipe.fr/ bfm tv.com
  • 11. La tête à l’envers 11 Lorsqu’une catastrophe sportive survient comme un orage dans un ciel bleu, on peut toujours se rassurer en mettant celle-ci sur le compte de la malchance, d’un concours de circonstances particulier, bref, relativiser. Lorsque ladite catastrophe est le énième avatar d’une série qui commence à durer, on ne peut plus se cacher derrière la cruelle réalité : le XV de France est aujourd’hui une équipe quelconque. Le match qu’il a disputé samedi 7 juin contre la moins forte des trois nations de l’hémisphère Sud, et qui s’est conclu par une nouvelle déroute (50-23) a donné lieu au spectacle consternant d’une formation totalement dépassée par son adversaire. Les deux essais inscrits par les tricolores en fin de rencontre, fruit de l’orgueil français et du compréhensible relâchement des wallabies repus de leur orgie offensive, ne pourront pas masquer l’indigence de la prestation des hommes de Philippe Saint-André. On pourra toujours avancer que les déculottées font traditionnellement partie du patrimoine tricolore, tout particulièrement lors de tournées estivales, pointer l’inexpérience des uns et le décalage horaire insuffisamment digéré des autres, ces explications ne constituent pas autre chose qu’un aimable paravent qui ne parvient pas à masquer la triste réalité d’un rugby français en voie de décomposition avancée. Le match inaugural de la tournée semblait avoir bien débuté, avec des intentions de jeu et une animation offensive laissant entrevoir quelques potentialités intéressantes. Las, les approximations tricolores ont vite réduit à néant les espoirs des supporters français. D’autant que les Australiens n’ont pas affiché la même inefficacité, s’amusant avec une défense bleue à la rue. Ce secteur de jeu, traditionnel point fort du XV de France, a rarement affiché autant d’insuffisances. Alors qu’on désespère de voir un jour le plan offensif de PSA, voilà que ce dernier semble avoir perdu le défensif. Le sélectionneur a pointé les carences individuelles et pourra éventuellement en remettre une couche sur le manque de repères collectifs d’une équipe qui ne se réunit pas suffisamment. Mais ces explications ne pourront pas justifier longtemps un tel écart de performance avec une équipe d’Angleterre qui, elle, enchaîne les prestations de haut niveau. On sait que les causes d’une telle faillite dépassent la seule personne du sélectionneur. Le format du Top14, l’approche réductrice du jeu qui prévaut dans celui-ci, l’afflux massif de joueurs non sélectionnables aux postes clés, l’absence de cohésion entre clubs et équipe de France sont autant de motifs de désespérer de l’avenir des bleus. Mais la responsabilité de Philippe Saint-André et de son staff ne saurait être éludée. Son arrivée, après le mandat fort discutable de Marc Lièvremont, apparaissait comme une bonne nouvelle. Fort de son expérience d’international, de ses deux titres en championnat anglais en qualité d’entraîneur, PSA semblait susceptible de pallier les insuffisances de son prédécesseur. Aujourd’hui, alors même que certains en viennent à regretter Lièvremont – un comble – Philippe Saint-André n’a plus grand monde pour le défendre. « Down under », le XV de France a actuellement la tête à l’envers. Et on ne voit pas vraiment ce qui, désormais, pourrait la lui remettre à l’endroit. Antoine renvoiaux22.fr Photo : XVdefrance.com
  • 12. De l’orgueil à défaut de maîtrise 12 La victoire que Philippe Saint-André appelait de ses vœux face à l’Australie ne sera pas encore pour cette fois. Après la déculottée subie à Brisbane, le XV de France a enregistré une deuxième défaite – certes moins cuisante – à Melbourne. On pourrait se satisfaire de ce 6-0 assez curieux, rappelant davantage les joutes hivernales du Top14 que le show des rencontres de l’hémisphère sud. Pourtant, ce score ne saurait masquer les carences une nouvelle fois affichées par les tricolores. Force est de reconnaître que les nombreux changements apportés au XV de départ par rapport à la semaine passée ont eu des effets positifs sur le rendement de l’équipe. La première ligne Rabah Slimani – Guilhem Guirado – Alexandre Mennini a accompli une excellente première mi-temps, permettant à la mêlée tricolore de dominer son homologue. Malheureusement, l’entrée de Nicolas Mas et de Thomas Domingo a coïncidé avec une baisse de rendement assez sensible dans ce secteur de jeu. Les deux ex-titulaires souffrent visiblement. L’âge pour l’un, un règlement désavantageant la petite taille de l’autre sont des motifs d’explication, parmi d’autres très certainement. Alors que la mêlée a connu des hauts et des bas, la touche a donné satisfaction pendant toute la durée du match, même si les lancers de Guilhem Guirado demeurent perfectibles. La belle activité de Damien Chouly dans les airs est à souligner. Globalement, le pack tricolore a retrouvé un peu de punch mais a manqué de densité physique, ne parvenant pas vraiment à marquer la défense adverse. La rentrée de Louis Picamoles, assez tardive, n’a pas permis de faire la différence. La charnière formée de Morgan Parra et Rémi Talès a été bien meilleure que celle alignée samedi dernier, en souffrance durant tout le match. Mais elle nous laisse encore très largement sur notre faim. Trop de ballons ont été rendus au pied et trop de sorties de balles lentes ont empêché les attaquants français de forcer le rideau défensif australien. Laisser la possession aux wallabies n’a pas eu de conséquence cette fois, mais on peut imaginer qu’avec un peu plus d’intentions de jeu, les joueurs d’Ewen McKenzie auraient certainement posé davantage de difficultés. Certes la défense française - qui avait retrouvé son sécateur et capitaine, Thierry Dusautoir, a été bien plus efficace que sa devancière de la semaine précédente. Mais elle affiche encore un nombre de plaquages manqués inquiétant à ce niveau. Autre point noir, la discipline. Les Français ont commis trop de fautes, en particulier en seconde période. Et sans l’imprécision des buteurs australiens, le score aurait pris une dimension bien moins présentable pour nos bleus que celui affiché à la fin du match. Une fois encore, le secteur offensif tricolore a étalé ses carences dans trois domaines : le soutien au porteur de balle, la précision du geste au moment de jouer dans la défense, l’efficacité des déblayages dans les rucks, contribuant à ralentir les ballons. La comparaison avec le jeu du XV d’Angleterre, tout proche d’une victoire contre les All Blacks un peu plus tôt dans la journée, est à cet égard assez éclairante, pour ne pas dire douloureuse. Même si les hommes de Stuart Lancaster ont eux-aussi eu à pâtir d’un manque de lucidité sur certaines actions et ont fait plusieurs mauvais choix offensifs, leur prestation haut de gamme apporte un contraste encore plus vif au décalage qui existe actuellement entre les exigences du top niveau international et le standing actuel de l’équipe de France. Celle-ci a fait montre d’un bel orgueil et d’intentions très louables. Mais c’est presque toujours le cas au lendemain d’une lourde défaite. Plus ennuyeux, elle manque trop de maîtrise. Après bientôt trois ans de mandat pour Philippe Saint- André, une telle carence fait pour le moins un peu désordre. Antoine renvoiaux22.fr Photo : Rugbyrama
  • 13. s a i n t - g r a a l La Coupe du monde, un objectif français par défaut ?!
  • 14. La Coupe du monde, un objectif français par défaut ?! 14 Le sujet n’est pas : « pour ou contre la Coupe du monde ». Manquante au palmarès français c’est une superbe compétition, légitime, qu’il faut ambitionner de remporter. Mais sportivement, l’avoir pour objectif suprême, comme on l’entend souvent en ce qui concerne l’équipe de France, n’est en rien une ambition à la hausse … c’est même plutôt l’inverse. Pire, se focaliser sur un seul objectif peut avoir pour conséquence d’en galvauder d’autres. Entre devenir les « Meilleurs du Monde » et devenir « Champion du Monde », une distinction s’impose ! Ce sont deux ambitions différentes, même si elles sont cumulables (Angleterre 2000-2003, Nouvelle- Zélande 1987-1989 et 2010-2013, Australie 1999-2001 par exemple). La première notion se gagne sur la continuité, avec une génération de qualité et un modèle rugbystique dominant. Le Classement IRB illustre parfaitement ce concept. Y siéger en première place et surtout y rester, est amplement plus ardu que de remporter une Coupe du Monde. Le Classement IRB c’est LE titre de l’excellence globale. Tandis que les « Champions du monde » ne gagnent, si l’on peut s’exprimer ainsi, « qu’une simple Coupe ». Cette compétition à élimination directe se remporte bien souvent au gré des tirages, blessures ou divers coups du sort, allant de la faute d’arbitrage jusqu’aux « jours sans » en passant par le faux rebond et la météo. Il suffit de se remémorer toutes les compétitions de 1987 à 2011 pour trouver quasiment à chaque fois des vainqueurs aux parcours très accessibles, des concours de circonstances favorables ou des contextes politiques oppressants. Ce n’est pas forcément l’image que l’on se fait d’un Champion du Monde … l’angle de vue étant souvent biaisé. Au lieu de le glorifier, il faut peut-être remettre le statut de cette Coupe du Monde à sa place. Celle d’une Coupe, certes avec toutes les Nations réunies, donc mondiale, mais avec toutes ses injustices, sa faible densité, son iniquité et son lot de hasard. La Coupe du Monde récompense un groupe sur un instant présent et c’est bien là tout le « Charme » d’une Coupe. Tandis que le Classement IRB récompense la meilleure équipe du monde et son modèle rugbystique. Bien trop souvent, le monde du rugby a eu tendance à se calquer sur le vainqueur de cette compétition … comme ébloui par la lumière du trophée. Et cela, même si le titre a été remporté sur un drop, « un seul match » ou des conditions favorables … et que le statut de « Champion du Monde » n’est pas « assumé » par la suite. La Coupe du Monde n’a jamais été remportée deux fois consécutivement, peut-être en partie pour cela. Les All Blacks ne sont nullement la « meilleure équipe du monde » parce qu’ils sont « Champions du Monde » … ils l’ont été ces dernières années en dominant le rugby mondial depuis 2010 ainsi que le Rugby Championship.
  • 15. La Coupe du monde, un objectif français par défaut ?! 15 La densité extrême du Rugby Championship ! Composée de l’Argentine, l’Afrique du Sud, l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, cette compétition se joue en 6 matches. Soit au moins 6 confrontations directes entre les 3 meilleures équipes du Monde. Une fois à domicile, une fois à l’extérieur. Rendez-vous compte que durant les 7 Coupes du Monde, jamais un vainqueur n’a affronté consécutivement deux équipes Sudistes. Ça laisse songeur … Réaliser le « Grand Chelem » en Rugby Championship est une performance sportive incroyable, bien plus complexe que de remporter une Coupe du Monde. Pour comparaison, tout le monde comprendra qu’il est plus compliqué pour les All Blacks de gagner deux fois contre les Wallabies, les Springboks et les Pumas, le tout en 3 mois, que de sortir des « poules » d’une Coupe du Monde et vaincre, sans leur manquer de respect, l’Ecosse, le Pays de Galles et la France, comme en 1987 par exemple. La Coupe du monde vitrine du rugby ? Le rugby est un sport de combat-collectif, où des « masses puissantes » s’affrontent. C’est sûrement le seul « sport de combat » où la notion des « catégories » n’est pas prise en compte. Les poules d’une Coupe du Monde tournent donc logiquement et régulièrement à des « parodies de rugby », de par l’écart de niveau entre certaines équipes. Les matches à élimination directe sont eux plus attentistes que productifs. Le Top14 en sait quelque chose. Quelque part, la Coupe du monde n’offre pas ce que le rugby a de meilleur. Caricaturalement, les poules offrent un rugby « bien trop large » et les phases finales un rugby « bien trop serré » pour qu’il rayonne dans son ensemble aux yeux du monde … Ce sont les situations qui sont exceptionnelles, outre le fantastique suspens, la pression et les émotions que peuvent procurer les matches couperets, l’intérêt sportif est même finalement assez pauvre en lui-même. Les convergences des calendriers et les temps de préparations plus ou moins équivalents ne sauvent pas tout, loin de là. Un comble pour une compétition-vitrine ! Une compétition qui prend trop d’importance … La Coupe du Monde de Rugby est sûrement nécessaire, ne serait-ce que pour le développement des petites Nations (quoi qu’il y ait sans doute des choses à redire à ce sujet… c’est même certain), mais elle ne mérite pas, aux yeux des professionnels de ce sport, de laisser loin derrière elle tous les autres matches. Ces derniers sont mêmes parfois remis en question … signifiant bel et bien le « mal-être » du rugby international. Que reste-t-il aujourd’hui des joutes internationales classiques, des tournées d’une vie au bout du monde, de l’honneur de recevoir comme il se doit les autres nations, de rester invaincu chez soi, d’aller défier les autres chez eux, du Tournoi ? Ce sont tous ces matches qui ont pourtant animé le rugby durant près d’un siècle … Peut-être que le rugby devient trop répétitif. L’accumulation de toutes sortes de matches remplissent les poches mais tendent à banaliser les événements. Peut-être faudrait-il savoir décélérer pour éviter de « galvauder » et redonner de l’importance, de l’envie ! La FFR veut la Coupe du Monde, très bien ! Mais 4 ans c’est long, et tout miser sur une compétition aussi aléatoire que celle- là, semble hypothétique voir même « petit bras ». Essayons peut-être de créer un groupe régulier, de réorganiser notre calendrier, d’établir notre jeu, de dominer le Tournoi et de remporter quelques matches dans le Sud. En somme de prendre les choses les unes après les autres. Ce serait finalement déjà plus ambitieux. Si nous y parvenons, nous serions sûrement en meilleure position pour faire basculer tous les « petits détails » de notre côté et parvenir enfin à remporter cette « Coupe du monde ». Tom lexvnz.com Photo : Paul Childs-Action Images/ Huffingtonpost.fr/ rugby365.fr
  • 16. crash test 16 La France et l’Angleterre viennent d’en finir avec leur tournée d’été dans l’hémisphère sud. L’une comme l’autre terminent sur un troisième test-match lourdement perdu, concluant leurs séries respectives face aux Australiens et aux Néo-Zélandais sur un 0-3 net et sans bavure. La similitude des scores de ces derniers matchs (39-13 côté Français, 36-13 pour les Anglais) et la facilité avec laquelle les attaquants « Australasiens » ont pénétré les défenses nordistes pourraient conduire à la conclusion que, comme d’habitude, les nations européennes sont à la traine des trois grands de l’ovale. Une telle assertion, quoique pas complètement erronée, serait néanmoins réductrice pour plusieurs raisons. En premier lieu, il n’est, malheureusement pour tous les supporters du XV de France, pas possible de mettre sur le même pied l’équipe moribonde de Philippe Saint-André avec celle, bien plus enthousiasmante, de Stuart Lancaster. Alors que le dernier test anglais a visiblement été celui de trop pour des joueurs sur les rotules, la rencontre Australie – France n’a fait que souligner un peu plus les carences « structurelles » de l’équipe tricolore. La lassitude des joueurs, bien compréhensible après une saison à rallonge, n’explique pas tout. La fatigue met seulement un peu plus en lumière les défauts récurrents déjà observés en début de saison : manques de soutiens, passes hasardeuses, courses inefficaces et pas dans le bon tempo. Alors que l’Angleterre s’est battue jusqu’au bout, encaissant un essai cruel après la sirène et manquant plusieurs occasions de revenir au score, les Français n’ont jamais été en mesure d’inquiéter une défense australienne qui aura bien du mal à tirer des enseignements intéressants en vue de ses prochaines rencontres du Rugby Championship. Le contraste entre le projet de jeu anglais et l’absence de schéma clair côté français a certes été gommé par le résultat final. Mais ceux qui auront pu voir les trois tests disputés par ces deux équipes n’ont actuellement pas le moindre doute sur le fossé qui sépare aujourd’hui la Rose du Coq. Cette série de tests, certes conclue un peu douloureusement pour l’Angleterre, traduit la façon dont elle aborde désormais le rugby professionnel. Et cette approche est largement plus efficace que celle de sa voisine outre-Channel. Intégrant tous les paramètres (calendriers domestiques et européens, rassemblements limités des internationaux, afflux de joueurs étrangers…), la démarche anglaise est, comme toujours, pragmatique. Elle s’appuie en outre sur des moyens financiers non négligeables (merci Twickenham !) lui permettant d’agiter la carotte plutôt que le bâton avec les clubs de premiership. Même si les tensions ne sont pas absentes des relations entre la RFU et les présidents des formations professionnelles anglaises, l’essentiel est là : l’ensemble des acteurs du rugby d’Albion sont au service de l’objectif majeur du moment : rapporter le trophée Webb Ellis à la maison. Côté Français, on continue à bricoler et à se renvoyer la balle. Selon qu’on se place de tel ou tel côté, on fait peser la responsabilité des échecs successifs sur les joueurs, insuffisamment doués techniquement et impliqués tactiquement, les clubs qui préfèrent embaucher des troisièmes couteaux sudistes plutôt que faire confiance aux jeunes talents tricolores, leurs entraîneurs rendus frileux par les enjeux du championnat, ou le staff de l’équipe de France incapable de trousser un projet de jeu un tant soit peu cohérent. Ce 21 juin, à Hamilton comme à Sidney, les deux rencontres ont pris des airs de crash tests pour les Anglais et les Français. Il reste que pour Stuart Lancaster, ce match comme les précédents servira, on en est convaincu, aux réglages auxquels désormais le manager de la Rose va se consacrer dans la dernière année avant la coupe du monde. Alors que le énième crash du XV de France n’apportera sans doute rien aux tricolores, sinon la certitude que le sort de cette équipe dans la compétition mondiale dépendra une fois encore de la qualité du stage de préparation de deux mois qui précèdera l’épreuve. En attendant, le chien est maigre. Et il ne fait plus peur à grand monde. Antoine renvoiaux22.fr Photo : thaiautomaxx-reloaded.blogspot.fr
  • 18. toulon pour l'éternité 18 Le rideau vient de tomber définitivement sur la H Cup. L’an prochain, une nouvelle compétition prendra sa place, dix-neuf ans après sa création. Et c’est le Rugby club toulonnais qui restera pour l’éternité le dernier à avoir remporté le trophée. Les amateurs de symbole noteront qu’un club français vient clore un palmarès inauguré par un autre club tricolore, le Stade toulousain. Les plus chauvins relèveront que ce succès toulonnais fait du rugby français le plus titré dans la compétition, avec sept victoires pour six aux Anglais et aux Irlandais. Enfin, les fondus de statistiques auront noté qu’en privant les Saracens du trophée, les Toulonnais auront bloqué à dix le nombre d’équipes différentes à avoir conquis la HCup. Le RCT se distingue de surcroît en étant la troisième formation après Leicester et le Leinster à enlever deux fois de suite la compétition. Pour en arriver là, le RCT aura dû batailler plus fermement que le score final (23-6) ne pourrait le laisser penser, face à des Saracens qui ont démontré que leur qualification pour les finales de HCup et de Premiership ne relevaient pas du hasard. La première demi-heure pouvait même laisser présager le pire, tant les Varois semblaient crispés et assez loin du niveau affiché depuis plusieurs semaines. Le carton jaune du troisième ligne Juan-Martin Fernandez-Lobbé après vingt minutes de jeu aurait pu constituer le premier épisode d’une chute annoncée par une entame très moyenne. Il a finalement paru remettre la tête des Toulonnais à l’endroit. Bien que malmené en mêlées, les hommes de la Rade ont pris l’ascendant sur leurs adversaires en étouffant méthodiquement toute velléité offensive à coup de pressing et de plaquages appuyés. Dans cet exercice, le talonneur Craig Burden se montra particulièrement à son avantage. S’appuyant sur la botte efficace de Jonny Wilkinson, très en réussite, les Varois ont également rappelé qu’ils pouvaient aussi être des artistes, avec deux essais magnifiques. Le premier fut l’oeuvre d’un Matt Giteau de gala, aidé par Drew Mitchell qui a pris une dimension qu’on l’imaginait mal atteindre à son arrivée à Toulon. Le second essai, inscrit par Juan Smith, donna lieu à un « une-deux » d’école avec Fernandez-Lobbé qui fit se lever tout le stade et, sans doute, tout ceux qui regardaient le match. Pour sa dernière apparition internationale, Jonny Wilkinson fut tel qu’on l’attendait : sobre et efficace. En guise de clin d’oeil, sans doute, l’ouvreur nous gratifia d’un drop du pied droit, lui le gaucher, comme celui qu’il inscrivit avec l’Angleterre pour remporter la coupe du monde en 2003. Sa sortie à quelques minutes du terme de la rencontre fut à son image : discrète et digne. Titré en coupe d’Europe, le RCT a donc réalisé la première levée d’un incroyable doublé. A cet instant, le bouclier de Brennus, qui échappe au club depuis plus de vingt ans, a rarement paru aussi proche de la Rade. Même si la finale de H Cup forcément laissé des traces dans cette équipe où les trentenaires sont nombreux, la dynamique de la victoire est d’évidence bien plus forte que l’an passé, quand le RCT avait laissé filer le titre national après avoir soufflé l’européen aux Clermontois. En choisissant de rester à Cardiff pour préparer leur finale de Top14 et échapper à la décompression qui les guettait en cas de retour à Toulon, les hommes de Bernard Laporte ont pu se projeter sur leur prochaine échéance. Et les Castrais, qui ont certainement regardé la finale devant leur télévision, ont sans doute fait ce constat d’évidence : ce Toulon-là est plus fort que l’an passé. Antoine renvoiaux22.fr Photo : coloribus.com
  • 19. ALL OVAL THE WORLD ONCE A MAKO, ALWAYS A MAKO superrugbynews.fr / @SuperRugbyNews bernard foley sudrugby.com / @Sudrugby Commotions cérébrales : Le combat continue ! lexvnz.com / @LEXVNZ folau the leader xvovalie.com / @XVovalie 20 26 29 31
  • 20. Le contexte Tout commence une année plus tôt. Après trois ans de classe préparatoire, j’intègre une école de commerce à Lyon et quitte Toulouse. J’y reste un an puis, comme tous ceux de ma promo, pars pour six mois de stage à l’étranger. C’est le cursus. Tous les autres vont se répartir entre l’Angleterre, l’Allemagne ou les USA. Mais moi, depuis le moment où j’ai intégré l’école, je ne pense qu’à une chose : travailler dans un club de Super XV en Nouvelle-Zélande. C’est l’occasion d’une vie, alors j’envoie des CV et des candidatures spontanées dans tous les clubs de Super Rugby pendant des mois. Seul problème: la saison se finit en août, et moi je dois travailler de juin à décembre. C’est comme ça que j’entends parler de la compétition nationale néo-zélandaise, la ITM Cup. Je fonce, contacte presque tous les clubs, et finis par trouver le bon. Je suis engagé en tant qu’assistant du Directeur Marketing, Communication et Sponsoring chez les Tasman Makos (http://www.makos.co.nz). Le rêve commence… Le monde amateur Venu pour travailler au sein d’un club- fédération, j’avais bien entendu aussi prévu de jouer. Je suis arrivé un mardi matin à Nelson, après 46 heures de voyage et 12 heures de décalage horaire. Alors que j’ai fait mon premier pas sur le sol Kiwi à 10h, j’ai joué mon premier match avec l’équipe des Nelson Marist RFC à 14h. Le rugby, là-bas, ça n’attend pas ! Jamais je ne me serais imaginé qu’un sport puisse avoir autant d’approches diamétralement opposées. En bon Français, j’ai été élevé dans la culture du rugby-combat, dans l’idée que souvent, le rugby commence devant. « No scrum, no win ». Il faut concasser son adversaire direct, il faut gagner ses duels dans l’agressivité. Pas d’avant-match sans un gros discours du capitaine ou sans se retrouver entre avants dans les douches, à se « dire les choses ». Quand je jouais en Junior, je me souviens qu’on a tapé un coup d’envoi directement en touche pour passer tout de suite aux choses sérieuses. On part sur le terrain avec l’idée que notre vis-à-vis « se fout de notre gueule » et qu’il veut « nous bouger ». On sera copains après, là c’est la guerre. Marco est un Français qui a vécu une expérience rare : chargé de communication auprès des Tasman Makos (équipe de ITM Cup), il a vécu au rythme du rugby néo-zélandais durant toute une saison. Du rugby amateur au monde professionnel, c’est une plongée passionnante au cœur du rugby néo-zélandais que nous propose Marco. once a mako, always a Mako* 20 Nelson, dans la région de Tasman en Nouvelle-Zélande * « Once a Mako, always a Mako », pourrait être traduit par « Mako d’un jour, Mako pour toujours ». Le Mako est une espèce de requin, qui donne son surnom à l’équipe de rugby de Tasman.
  • 21. J’aime ça, c’est comme ça que j’ai appris. J’aime le silence du vestiaire, j’aime les regards entre coéquipiers remontés comme des pendules, j’aime la boule que j’ai au ventre avant chaque match depuis que je suis Benjamin. Pour moi, un match ne commence pas sans un long échauffement et une séance de contact, ou sans avoir répété toutes les combinaisons une fois au moins. Autant vous dire que j’ai été surpris. En club rugby là-bas, on arrive 40 minutes avant les matchs. On se change, on se strappe, on fait trois touches, trois moulinets avec les épaules et deux placages, on va dans les vestiaires, on se dit qu’on va se faire plaisir et… on joue. Sans autre cérémoniel. J’étais perdu, sans le calme et la concentration des vestiaires, sans ces moments de tension saine. Là- bas, on déconne jusque dans le couloir qui rentre sur le stade. J’aurai toute ma vie en souvenir ce match important où j’avais eu le malheur de mettre un caleçon rose : on m’a chambré, moi le « Frenchy », et on m’a même baissé le short au moment de sortir sur le terrain ! Le truc inimaginable, iconoclaste et tellement inattendu. Pourtant, une fois le coup d’envoi donné, tout le monde est sérieux. Et ça envoie du jeu ! En France, je connais pas mal de joueurs qui croqueront un 3 contre 1 parce qu’ils aiment le contact plus que le ballon. Ils veulent dominer leur adversaire. En Nouvelle-Zélande, ça existe aussi, mais c’est beaucoup plus rare. Souvent, ce sont des centres d’origine Maori ou Iliens, qui « aiment le chocolat ». La mentalité n’est cependant pas agressive, elle est même bon enfant, et c’est ça qui m’a le plus étonné. Tu peux déconner avec un adversaire au milieu du match, l’aider à se relever après un placage… Jamais de chambrage, jamais de mauvais esprit, jamais de bagarre. Les types te donnent le ballon après une pénalité contre eux… Naturellement, je me considère comme gentil, mais eux, ce sont des Bisounours ! Attention, ça ne veut pas dire qu’ils te font des cadeaux. Au contraire, c’est extrêmement engagé et intense. Les types sont tous épais (jusqu’à 140kg pour les piliers et deuxième-lignes iliens) et savent jouer. Ils font mal au contact, et s’envoient sans compter. Tout ça en respectant un principe : le rugby amateur néo-zélandais, c’est tout à la main, jamais de coup de pied d’occupation, on dirait un match des Baabaas. Ça relançait tellement que j’étais cramé à la 30ème minute de mon premier match. Par la suite, tu apprends à faire des courses utiles, et surtout à prendre des essais, tant que tu en mets plus que ceux d’en face. Enfin, après les matchs, comme en France, on se retrouve entre joueurs, coaches et supporters pour boire une mousse. Les capitaines prennent la parole et… remercient les sponsors ! Ces sponsors fournissent les équipements, le budget déplacement et réception, et payent la licence des joueurs et les primes 21 Nelson Marist RFC Le rugby amateur néo-zélandais, c’est tout à la main, jamais de coup de pied d’occupation, on dirait un match des Baabaas. ‘‘ once a mako, always a Mako*
  • 22. 22 de match. Un système qui m’a beaucoup plu, et qui permet à chaque club d’avoir de bons équipements et du personnel. En étant amateur, nous avions trois coaches (manager, avants, arrières), un physio – strappeur – masseur et un manager pour préparer les vestiaires, accrocher les maillots, et récupérer les équipements pour les laver. Le Club rugby, c’est aussi des entraînements, différents de ce que je connaissais. La séance classique en France c’est : 10 minutes de touché, échauffement, séparation avants – trois- quarts et finalement opposition collective avec contact. 2 heures, dont 1h30 de contact donc. En Nouvelle-Zélande, avec deux entrainements par semaine, je n’ai pas plaqué une seule fois mes coéquipiers. Les séances durent une heure : 20 minutes de touché, 20 minutes de touches-mêlées-combinaisons et 20 minutes de mise en place collective dirigée par les coaches, en touché. Et l’immense différence, c’est qu’on encourage à tenter ! Une chistéra, un coup de pied, une passe après contact… Rien n’est « mal joué », tout se tente, en entraînement comme en match. Je peux vous assurer que si vous loupez une chistéra dans un match français, surtout si vous jouez devant, vous resterez sur le banc un petit moment. Le système a ses avantages – moins de contact c’est moins d’énergie perdue et une bien meilleure récupération pour les profils comme le mien, qui sont fragiles quand fatigués – mais aussi ses inconvénients – j’aime la répétition et prendre le temps de bien être à ce que je fais. La séance s’arrêtais souvent au moment où je me sentais le mieux et le plus chaud. Ce système part du principe que tout le monde a les qualités requises (passe, plaquage, conquête) et qu’il suffit de répéter un peu pour être parfaitement au point. Ce passage en club me laisse des souvenirs merveilleux, et une belle bande de potes à l’autre bout de monde, qui m’ont accueilli à bras ouverts dès que j’ai mis le même maillot qu’eux. Pour se dire au revoir, on a fait ça à la Néo-Zélandaise : un BBQ, un touché 4 heures avant que je prenne l’avion, et un Haka de l’équipe. Indescriptible. Le monde professionnel Nous revoilà dans l’univers des Tasman Makos. Arrivé un mois avant le début de la pré-saison, j’ai pu me lier d’amitié avec la majorité des joueurs du squad issus des clubs environnants. Tout le monde s’entraîne au Results Gym, une salle jouxtant les terrains, faite pour les athlètes et en particulier les rugbymen (et rugbywomen !). Les Wallabies et l’Italie y ont fait leur préparation pour la Coupe du monde 2011, et y ont laissé des commentaires dithyrambiques. Cette salle, les joueurs et coaches s’y entraînent 4 à 5 fois par semaine, avec des programmes et des « personnal trainers » adaptés aux nécessités spécifiques de chaque poste. On n’attend plus que les derniers arrivants du Super Rugby, qui arrivent à mesure qu’ils sont éliminés de la compétition (et notamment Tom Marshall qui joue la demi-finale avec les Crusaders, et Mark Swanepoel, qui joue la finale avec les Brumbies). La pré-saison va pouvoir commencer. Elle va consister en trois matchs amicaux, de la muscu, un camp d’entraînement d’une semaine, de la muscu, des nouvelles combinaisons, du terrain, et de la muscu. Mon rôle, en tant que community manager du club, est de les suivre à chaque entraînement terrain pour faire vivre la page Facebook, le compte Twitter et le site des Makos. C’est comme ça que je décroche mon billet pour l’une des plus incroyables et inoubliables expériences de ma vie : le training camp dans la région de Marlborough. Nous avons passé cinq jours dans un Marae (lieu sacré pour les Maoris, utilisé pour les cérémonies), où des Kaumatua (les anciens, sortes de « prêtres ») nous ont bénis avant de nous donner un Hongi (salut traditionnel māori, effectué en pressant le nez et le front d’une autre personne lors d’une rencontre) et nous laisser camper à l’intérieur. Les Makos de Tasman, vainqueur de la division Championship de la ITM Cup 2013 once a mako, always a Mako*
  • 23. 23 Mon rôle, en tant que community manager du club, est de les suivre à chaque entraînement terrain pour faire vivre la page Facebook, le compte Twitter et le site des Makos. C’est comme ça que je décroche mon billet pour l’une des plus incroyables et inoubliables expériences de ma vie : le training camp dans la région de Marlborough. Nous avons passé cinq jours dans un Marae (lieu sacré pour les Maoris, utilisé pour les cérémonies), où des Kaumatua (les anciens, sortes de « prêtres ») nous ont bénis avant de nous donner un Hongi (salut traditionnel māori, effectué en pressant le nez et le front d’une autre personne lors d’une rencontre) et nous laisser camper à l’intérieur. Le premier jour, l’un des joueurs se blesse, et pour faire le nombre dans un squad de 30, le coach principal me demande de poser la caméra et de mettre les crampons. Il sait que j’aime le rugby, que je joue avec les Marist, et pense que je peux m’en sortir (je suis 3éme ligne, 1m91 pour 105kg). Je me retrouve donc sur le terrain avec des joueurs de rugby de talent : même en rêve je n’y aurais pas pensé ! Séances de contact (j’enfilais à chaque fois un tackle-suit énorme pour me protéger au maximum), séances de mêlées à répétition avec le consultant mêlées des All Blacks pendant la Coupe du monde (je n’ai jamais su son nom, tout le monde l’appelait « Grumpy ») et punitions à chaque mêlée effondrée… J’ai bien dormi en rentrant. Comme l’on pouvait s’y attendre, les entrainements professionnels sont différents des amateurs. On y met plus de contacts, mais toujours moins qu’en Europe. Par contre, un temps inimaginable est consacré aux skills. Quelle équipe, en Europe, enchaîne une demi-heure de passes et de vagues de plus en plus compliquées et rapides avant de commencer l’entraînement ?? Eux s’y plient chaque jour, et tous les mouvements sont rodés à la perfection. Les piliers font une passe de 20 mètres en pleine course, tout va bien… Il me revient à l’esprit cette action de Vincent Debaty pour le XV de France, qui perce et ne joue pas un 2 contre 1 d’école pour Vincent Clerc. C’est là toute la différence avec la formation française : je ne pense pas qu’un pilier aussi énorme et professionnel que Debaty ait pourtant fait une seule séance de skills et de jeu courant dans les dix dernières années. Et ça change tout… Pas étonnant que le meilleur joueur du monde – et sûrement l’un des plus techniques – soit Kieran Read, un avant ! Pareillement, l’attitude est opposée à ce que nous connaissons chez nous. Il me semble que la France, et l’Europe plus généralement, jouent avec leur courage, « avec leurs couilles ». Toutes les grandes performances du XV de France viennent de ces matchs exceptionnels, que l’équipe a su sortir sous la pression. Mais, irrémédiablement, ces performances ont été suivies de retentissants échecs… Tout simplement parce qu’on ne peut pas marcher qu’à l’affectif. Impossible de toujours se surpasser, de « donner sa vie » tous les weekends. Le Marae dans lequel les Makos ont campé pendant toute la durée du training camp La culture Maori est très présente dans le rugby. Ici, un Hongi entre SBW et un Maori Rugby à 7 ou à XV, la Nouvelle-Zélande est championne du monde masculin et féminin once a mako, always a Mako*
  • 24. 24 En résumé, Pascal Papé représente à mes yeux une caricature de ce que nous sommes souvent : engagement de folie, technique individuelle de trisomique. Les All Blacks ou même le Super XV, sont plutôt un orchestre qui jouerait sa musique à la perfection. Tous sont doués techniquement, savent jouer à tous les postes, et répètent inlassablement. Ça donne l’image d’une équipe jamais en surchauffe, qui maîtrise son match de A à Z, qui sait quand accélérer, s’organiser parfaitement, et gagner. Depuis 2011, les All Blacks n’ont perdu qu’un seul et unique match. Inimaginable pour une équipe dont la performance dépendrait de l’affectif. A un niveau moindre, c’est ce que j’ai vu aux Tasman Makos. La saison s’est déroulée sur deux mois et demi, où les joueurs se sont entrainés cinq fois par semaine (muscu et terrain chaque jour). Les deux derniers jours sont consacrés au match puis au repos. Tout est organisé pour une performance optimale et une récupération rapide : repas, massages, physio, strapping. Les bonnes performances s’enchaînent, d’immenses talents se développent (le talonneur Quentin MacDonald, le seconde ligne Joe Wheeler, les troisième-lignes Liam Squire et Shane Christie, le centre Tom Marshall et surtout le numéro 10 Marty Banks, meilleur réalisateur de la compétition). Je mets personnellement une pièce sur Liam Squire, un monstre physique qui s’impose tout doucement chez les Chiefs pour sa première saison. Ultra rapide, plaqueur énorme, bon ballon en main… La relève de Kieran Read dans les cinq ans ! Les Makos finissent premiers de la phase régulière de la Championship, reçoivent leur demi-finale qu’ils gagnent de 30 points, et finalement reçoivent leur finale pour une grande fête du rugby. Se présente l’équipe des Magpies de Hawks Bay (dans laquelle jouait alors Régis Lespinas et Zac Guildford). La finale est spectaculaire et serrée. Elle se dénouera à la dernière seconde sur une transformation loupée par les Magpies. Victoire des Makos, 26-25. Sur la route du retour Après la finale, tout est allé très vite, entre les road trips sur les deux îles ou les tournois de touch rugby avec le club ou les collègues. Bien plus rapidement que je ne l’aurais voulu, j’ai quitté la Nouvelle Zélande. J’ai cependant eu la chance de ne pas rentrer tout de suite : je suis allé quelques jours dans la famille de mon ami Tevita Cavubati, international Fidjien et joueur aux Makos. Une semaine aux Fidji, dans un village incroyable le long de la plage. J’y ai passé mes journées à pêcher au harpon mon repas du soir, et à jouer à 7 sur la plage. Les Fidji sont un endroit à part sur Terre. Iles peuplées de solides gaillards qui célèbrent Dieu toutes les nuits à l’église, elles regorgent de pépites rugbystiques. J’y ai croisé beaucoup de jeunes joueurs aux couleurs de l’ASM Clermont Auvergne, qui sponsorise directement des écoles de rugby fidjiennes et envoie souvent des recruteurs. Des habitants avec le cœur sur la main, qui donnent même s’ils n’ont rien, et rient de bon cœur autour d’un Kava (la boisson locale, je ne sais toujours pas ce que ça fait vraiment, mais je n’ai aucun souvenir de ma soirée). Un paradis terrestre que j’ai quitté à regret, mais la tête pleine de souvenirs incroyables. Les îles Fidji, petit coin de paradis dans le Pacifique Sud once a mako, always a Mako* Tous sont doués techniquement, savent jouer à tous les postes, et répètent inlassablement.
  • 25. 25 Je suis ensuite passé par Sydney où, hasard du calendrier, j’ai pu fêter la victoire des Roosters de Sonny Bill Williams dans la National Rugby League (XIII). Le XIII, une véritable passion pour les Australiens, qui s’intéressent tout de même à la tournée d’été du XV de France. Me voilà de retour au pays, conscient que j’ai vécu une aventure fantastique et que j’ai eu la chance de jouer avec des très grands. Les Néo-Zélandais m’ont donné une leçon, sur le terrain, mais surtout en dehors. Ces types sont adulés dans leur pays, où le rêve de chaque papa est de voir son fils devenir All Black et où les mamans s’alignent des passes de 15 mètres devant l’école, en attendant leurs enfants. Et pourtant, ils sont d’une simplicité, d’une humilité et d’une gentillesse indescriptibles. Ils abattent une masse énorme de travail tout au long de l’année, ne trichent jamais. Mais ils continuent à voir leur travail comme une passion, et à se rendre aux matchs de leurs clubs amateurs à chaque fois qu’ils le peuvent. Une vraie belle aventure humaine en somme. La vue à la sortie de ma hutte : le plus beau terrain de rugby du monde once a mako, always a Mako* Marco superrugbynews.fr Photo : Martin de Ruyter/ Simon Watts/Getty Images AsiaPac/ Photosport.co.nz/ Rob Howard
  • 26. 26 Justement, aurait-il été titulaire si Quade Cooper n’avait été absent en raison d’une blessure ? Dur à dire, Ewen McKenzie n’a pas hésité à écarter Will Genia, le partenaire attitré du fantasque ouvreur et « meilleur n°9 du monde » (pas cette année, sans doute) qui forme la paire inamovible des Reds de l’actuel sélectionneur australien qui leur a permis de remporter le Super Rugby en 2011 et aux Wallabies le Tri Nations cette même année. La composition de l’équipe semble indiquer que McKenzie a fait le choix des hommes en forme, et Bernard Foley fait indéniablement parti de ceux-là. Pourtant, il a failli faire les frais d’un autre homme en forme, Matt Toomua, ouvreur des Brumbies, qui sera aligné en position de n°12 ou plutôt 2nd 5/8e comme les premiers centres au profil d’ouvreur sont dénommés là-bas (en rapport au rugby à XIII). La ligne de trois-quarts des Wallabies peut faire l’objet de bien des discussions. Fallait-il aligner Kurtley Beale, prodige en voie de rédemption, au poste de n°12 avec Adam Ashley-Cooper en n°13, pour donner aux Wallabies la structure de la ligne arrière des Waratahs (10. Foley, 12. Beale, 13. Ashley-Cooper 15. Folau) qui met le feu au Super Rugby ? Le sélectionneur australien a préféré aligner une paire des Brumbies Toomua- Kuridrani (Lealiifano, n°12 et buteur étant blessé), le premier étant meilleur défenseur que Beale tandis que le second apportera son explosivité et sa puissance. Cependant, là encore, le choix n’avait rien d’évident, Pat McCabe ou Rob Horne, tous deux en grande forme, auraient aussi pu être inclus considérant de plus leurs solides qualités défensives. Mais ce sera finalement Matt Toomua qui sera chargé de soulager Bernard Foley dans la conduite du jeu, notamment au pied. Bernard Foley a une véritable carte à jouer avec l’absence de Quade Cooper. Avec cette tournée, puis le Rugby Championship, l’opportunité est belle d’endosser le n°10 à une période clé avec la Coupe du Monde 2015 en ligne de mire. Au bon endroit, au bon moment ? Cela dépendra de ses performances. Bernard Foley, l’ouvreur des Waratahs Bernard Foley, l’ouvreur des Waratahs sera demain le n°10 des Wallabies, le maître à jouer chargé d’impulser le mouvement d’une ligne arrière qui ne manque pas de talent malgré l’absence de nombreux joueurs potentiels titulaires (blessés, écartés, partis sous d’autres horizons).
  • 27. 27 C’est un enfant de Sydney, où il est né, a grandi et a été formé. Il a en effet affiné ses qualités avec Sydney University en Shute Shield. Dans le même temps, il laissait libre court à sa vista offensive avec l’équipe australienne de Sevens depuis 2009, avec comme fait d’armes une médaille d’argent aux jeux du Commonwealth en 2010. 2011 fut l’année de la révélation, il est élu à la fois meilleur joueur de Sydney University et meilleur joueur de l’équipe à VII dont il est devenu capitaine. Seulement, la concurrence est rude à l’époque à l’échelon supérieur, chez les Waratahs. Le prodige Kurtley Beale a reculé en n°15 au début du Super Rugby 2011 après des déconvenues à l’ouverture, malgré un talent brut qui n’a que peu d’équivalent. Le titulaire est un certain Berrick Barnes, joueur doué pouvant couvrir aussi le poste de premier centre voir d’arrière. Comme le relevait notre ami du blog Le XV Nzi, cela dénote d’un problème récurrent chez les Australiens : la difficulté à positionner les joueurs de manière à assurer la complémentarité des talents et le plein rendement des joueurs. En témoigne une longue liste de joueurs réputés « polyvalents » : Beale et Barnes dont on vient de parler, mais également Ashley-Cooper et O’Connor récemment, ont tous été déplacés à tous les postes ou presque de la ligne arrière. Barnes est toutefois un joueur fragile, qui n’a pas non plus fait l’unanimité. Au cours de l’année, son absence a été compensée soit par Daniel Halangahu, bon ouvreur mais sans génie (sans offenser nos amis narbonnais), soit par un retour de Beale en n°10. C’est ce dernier qui joua finalement titulaire en barrage (perdu) contre les Blues. L’année suivante, en 2012, l’enfant terrible Kurtley Beale a décidé de partir pour un contrat en or chez les Melbourne Rebels pour jouer aux côtés de l’autre pépite James O’Connor. La suite leur donnera tort, mais ce serait une autre histoire. Aux Waratahs, Halangahu conserve sa place, tandis que Bernard Foley commence par faire des apparitions en n°15 dans une ligne arrière bien fournie, tellement bien que la composition change régulièrement. Au cours de l’année, Barnes prendra le poste de 10 quand il sera apte, mais Bernard Foley commence aussi à y faire des apparitions. Il faudra attendre 2013 pour qu’il endosse le costume de l’ouvreur titulaire. Les Waratahs avaient déjà l’an dernier une des plus belles lignes d’attaque du Super Rugby, malgré un manque d’efficacité relatif par rapport aux franchissements, défenseurs battus, etc. L’animation de Foley y est pour beaucoup, en plus du coup gagnant réalisé avec l’arrivée du phénomène Folau. Les résultats n’ont pas suivi, avec un début de saison difficile et une trop grande irrégularité, mais ce n’était que partie remise. L’alchimie entre-aperçue l’an dernier donne, jusqu’à présent, sa pleine mesure cette année. Derrière un pack plus musclé, avec le remplacement du médiocre McKibbin (dans le jeu ou comme buteur) cette saison par Phipps, en provenance des Rebels, qui par sa vitesse d’éjection permet à Foley de donner sa pleine mesure. De plus, l’ouvreur assume désormais la charge de buteur, plutôt Bernard Foley, l’ouvreur des Waratahs
  • 28. 28 avec réussite, ce qui ajoute une corde à son arc en vue de la sélection. Est-ce que cela sera suffisant pour qu’il soit le n°1 demain ? Peut-être pas, son partenaire de la charnière, Nic White, pourrait être préféré, lui qui a assumé l’intermède au but durant la blessure de Lealiifano chez les Brumbies. Quoiqu’il en soit, McKenzie offre à Foley une occasion en or avec titularisation, à lui de la saisir. D’un gabarit « modeste » (1m82, 90 kg), sans être d’une rapidité extraordinaire, il délivre des prestations d’envergure grâce à un sens du jeu, un « QI rugby », exceptionnel. Capable d’attaquer la ligne, sans en abuser, il brille avant tout par sa capacité à faire jouer les autres. Pour un ouvreur, c’est la qualité première, avec la ligne arrière des Waratahs ou des Wallabies, cela fait des merveilles.Beaucoup considèrent que les Wallabies n’ont plus pu compter sur un grand ouvreur depuis Stephen Larkham. Beaucoup d’espoirs étaient placés en Cooper, et sans nier le talent exceptionnel de ce joueur, ses performances à la dernière Coupe du monde lui ont valu bien des critiques. Il n’est, à mon avis, pas étranger à la saison catastrophique des Reds, tout comme son compère Genia en dessous de son niveau (Horwill étant également écarté). McKenzie aurait sans doute aimé bâtir les Wallabies avec les Reds de 2011, mais il bâtit autour des Brumbies et des Waratahs de 2014. Bernard Foley a le sens du timing dans le jeu, bénéficiera-t-il également d’un timing idéal pour devenir le n°10 dont l’Australie a besoin ? Début de réponse demain. S’il veut débuter le Rugby Championship en tant qu’ouvreur titulaire, cela passe par des bonnes performances face à la France. Si d’aventure, Foley arrivait à enchaîner, cette saison pourrait bien être celle de la consécration. En effet, les Waratahs sont bien partis pour prendre la 1ère place du Super Rugby qui garantirait une demi et potentiellement une finale à domicile, avec la voie ainsi grande ouverte vers la victoire finale. Mais nous n’en sommes pas encore là. Au sujet de cette conjecture, un petit parallèle amusant : si Michael Cheika, entraîneur des Waratahs, remporterait le Super Rugby 2 ans après son départ du Stade Français, comme McKenzie à son époque. Peut-on être Aussie malchanceux avec le Stade Français et Aussie heureux en Super Rugby ? En tous les cas, la roue tourne vite en rugby. Au printemps et à l’été 2011, Quade Cooper était au sommet de son art et les Wallabies au firmament. Mais c’était avant de sombrer à l’automne, à la Coupe du Monde. Depuis, nombreux se sont perdus en route : Cooper, O’Connor et Beale ont tous traversé une mauvaise passe. En 2011, Bernard Foley commençait son ascension. Sera-t-il au top fin 2014? Nico (@VannRugby) Sudrugby.com Photo : news limited/ 2smsupernetwork.com/ news.com.au Bernard Foley, l’ouvreur des Waratahs
  • 29. 29 Shontayne Hape, ancien joueur de rugby à XIII néo-zélandais devenu international à XV anglais et joueur du MHR a fait une sortie remarquée dans le New Zealand Herald intitulé : « Mon combat contre les commotions cérébrales » Soutenu entre autres par Sonny- Bill Williams et Dan Carter sur les réseaux sociaux, le phénomène s’est amplifié et le monde du rugby semble s’être ému de ces situations. Pourvu qu’il s’attèle au problème davantage qu’il s’en émeuve ! Après avoir mis un terme à sa carrière en février 2013 à cause de commotions cérébrales à répétition, Shontayne Hape a exprimé ses craintes pour sa santé mentale future. Il déclare espérer que les gens s’informent davantage, apprennent de ses erreurs et fassent attention aux sous-déclarations des médecins de clubs … Shontayne Hape, la sortie médiatique ! Commotions cérébrales Le combat continue ! Voilà quelques jours que des évènements relancent le débat sur les séquelles des « commotions cérébrales dans le rugby ». Toute sortie sur le sujet est à saluer et donc à relayer ! Trois joueurs néo-zélandais, trois cas d’actualité: Extraits choisis : « Je ne raconte pas mon histoire pour avoir de la sympathie. Je dis ça car les gens, surtout les jeunes joueurs, doivent être au courant. Tout le monde s’est déjà assommé un jour sur le terrain. Tout le monde a déjà eu une commotion cérébrale. Je ne me souviens pas d’un seul des gars avec qui j’ai joué à qui cela n’est pas arrivé. C’est la nature de ce sport. Ça vous endurcit. J’ai grandi comme ça. Récemment, j’ai vu le quart de finale entre Toulouse et le Racing. Florian Fritz a été KO, il pissait le sang. Il est sorti et on lui a dit de revenir sur le terrain. Il l’a fait mais n’était pas dans un état normal. Je vois des choses comme cela tout le temps. Les fans ont l’habitude de dire : Wow, il est dur ! Mais nous devons changer les mentalités. Les jeunes joueurs ne comprennent pas les risques qu’ils prennent à jouer avec des commotions cérébrales. La chose la plus dangereuse, c’est que c’est une blessure qui ne se voit pas. L’ignorer est donc facile. Ce genre de choses arrive trop souvent. Lorsque vous venez d’arriver dans un nouveau club et que vous êtes international, vous devez impressionner. C’était le plus gros contrat de ma carrière et j’étais sous pression. J’ai subi une nouvelle commotion. Cette fois, j’ai été vraiment inquiet […] Par la suite, j’évitais d’aller dans les rucks car j’étais terrifié
  • 30. 30 Commotions cérébrales Le combat continue ! d’être une nouvelle fois KO. Les choses allaient tellement mal pour moi que je ne souvenais plus de mon code. Ma carte de crédit a été avalée deux fois. En France, on te dit: ok, tu vas te reposer durant une semaine et puis ça ira. Il y avait sans cesse de la pression de la part des coaches. La plupart des entraîneurs ne se soucient pas de ce qui va se passer plus tard dans ta vie. C’est ici et maintenant. Les joueurs sont juste des morceaux de viandes. Quand elle est trop vieille et dépassée, ils en achètent d’autres. (Voir l’immédiateté du rugby français …) Avec les effets des commotions cérébrales, je ne pouvais plus supporter d’écouter de la musique. Le son était trop fort. La lumière du soleil également était un problème. J’ai dû rester plusieurs jours dans le noir chez moi. Je devais rester au calme et je ne supportais pas mes trois jeunes enfants. J’étais sans cesse en colère contre eux. Ma relation avec ma femme Liana a souffert. Elle a été contrainte de gérer seule nos trois enfants et la maison. Je pensais que je pourrais me reposer une année puis revenir, c’est pourquoi je n’ai jamais dit que je prenais ma retraite. Après le déni, je suis parti en dépression. J’ai eu de la chance d’avoir du soutien autour de moi. En janvier, j’ai finalement accepté que tout cela soit fini. J’ai lu qu’un jeune joueur à Auckland était mort après un choc à la tête. Mon quatrième enfant était en route et j’avais 33 ans. Jouer un an de plus et risquer ma vie en valait-il la peine ? Aujourd’hui, je me souviens de ce qui s’est passé il y a longtemps mais pas ce qui est arrivé hier, les noms, les numéros et tout un tas de trucs sont des choses que j’oublie constamment. J’ai la capacité de concentration d’un jeune enfant. Le plus grand de mes fils peut s’assoir à table et bosser durant des heures. Une demi- heure, c’est tout pour moi … Aujourd’hui, les gens me disent juste : Merci de nous ouvrir les yeux et d’aider à éduquer les joueurs d’aujourd’hui. Je ne citerai pas leur nom mais des joueurs actuels et passés ont pris contact avec moi en me disant: «belle histoire, je pense que j’ai besoin de me soigner – où êtes- vous allés et qui avez-vous vu? » Shontayne Hape Craig Clarke, le choix de la raison ! A 30 ans, l’ancien Co-Capitaine des Chiefs, vient de prendre une retraite anticipée, pour cause d’une 10ème commotion en 22 mois … Il a mis fin à son contrat de 3 ans avec le Connacht après 15 matches seulement. « J’aurai aimé honorer mon contrat jusqu’au bout, mais la santé est prioritaire. Je serai toujours déçu de ne pas avoir porté le maillot noir, mais je vais dormir tranquille en sachant que j’ai donné à mon pays un excellent rugby, surtout lors de mes trois dernières saisons » « Craig est évidemment une des plus grandes signatures que nous avons jamais eu au Connacht jusqu’à présent. C’était énorme pour nous d’avoir quelqu’un de son expérience. Mais il avait aussi toutes les qualités en tant que coéquipier et de leadership. Nous sommes extrêmement déçus que son temps avec nous doivent s’arrêter là. Mais la priorité c’est son état de santé ». Tim Allnutt Kieran Read, l’icône touchée ! Kieran Read, élu meilleur joueur du monde en 2013, a déjà subi plusieurs commotions cérébrales au cours de sa carrière. Il a raté quatre matchs cette année pour les Crusaders après avoir subi un coup à la tête contre les Chiefs, le 19 avril. Et même s’il a refait un bref retour depuis, Steve Hansen l’a écarté des All Blacks pour qu’il se soigne. « À long terme je ne suis pas trop inquiet, mais nous sommes simplement pas prêts à prendre de risque avec son état de santé. C’est tout simplement trop dangereux » Steve Hansen Espérons cette fois que les sorties médiatiques, les prises de conscience des joueurs ainsi que des dirigeants s’élèvent et poussent le monde du « rugby professionnel » à accélérer son niveau d’intérêt au sujet des commotions cérébrales. Tom lexvnz.com Photo : 3news.co.nz/ Phil Walter-Getty Images/ saxonssevens.wordpress.com
  • 31. folau the leader ! israel folau - portrait 31
  • 32. 32 Artisan de la dernière lourde défaite des Bleus, l'arrière australien impressionne par son aisance et ce depuis son arrivée dans le Rugby à XV. Polyvalent, ses points forts ne sont pas sans rappeler ceux d'une certaine idole dont la Rade varoise se délectait il y a quelques années. L'ancien treiziste et footballeur australien sera sans conteste, le joueur à "follower" pour la prochaine Coupe du Monde. Né à Sydney en 1989, le "Big Man" commence son histoire avec la gonfle ovale grâce au XIII. En 2007 et à tout juste 17 ans, il officie sous le maillot des Melbourne Storm. Ses facilités éclatent aux yeux de ses entraîneurs, Israel y inscrira même le premier essai de sa jeune carrière lors de son premier match, essai d'une importance capitale puisque essai qui scellera la victoire des Storm sur les Tigers 18-16. Fort de débuts tonitruants, sa première année est unique : champion d'australie et rookie de l'année, le joueur d'origine tongienne intègre même la sélection australienne à seulement 18 ans. Mais toutes ses récompenses ne cachent pas un certain malaise, celui de l'éloignement familial. En effet, sa famille vit à Brisbane et le jeune joueur souhaite s'en rapprocher, il fait donc le choix de s'engager avec les Brisbane Broncos. La NRL a seulement 17 ans ! israel folau portrait
  • 33. 33 israel folau portrait C'est le transfert majeur de l'histoire de la franchise des Broncos certes décimée puisqu'elle perd un à un des éléments importants de l'équipe ainsi que son coach Wayne Bennett. Israel continue d'impressionner son monde inscrivant essais sur essais mais les Broncos se perdent collectivement et ne se qualifieront pas pour les phases finales pour la première fois depuis des lustres. Son contrat chez les Broncos arrivant à expiration, commence une bataille à trois entre la Rugby League, la Rugby Union et l'Australian Rules Football pour faire signer the Big Man. C'est la franchise des Greater Western Sydney Giants qui rafle la mise avec un juteux contrat de 6 Millions de dollars sur 4 ans. Sauf qu'Israel peine à s'adapter à ce jeu, et cet interlude au Football australien constituera pour le moment le seul échec dans sa jeune carrière. Fin de l'été 2012, la rumeur Folau dans le SuperRugby s'intensifie. Décembre, l'officialisation tombe, Israel s'engage avec les Waratahs mais son arrivée s'accompagnera de suspicions, spécialement venues de Damien Hill coach des Melbourne Rebels qui souhaitait lui aussi enrôler le joueur : "Comment les Waratahs peuvent-ils s'offrir Folau tout en respectant le Salary-Cap ?" Disait-il. Qualifié de mercenaire par ses fervents détracteurs et ses futurs supporters adverses, Folau s'entraîne dur en pré- saison au poste d'ailier et arrière. Le passage du XIII au XV se fait en douceur, surtout qu'Israel est très encadré. Encadré disais-je, par un certain Lote Tuqiri qu'il considère comme son mentor. En 2013, il égalera même le record de 10 essais en une saison internationale détenu jadis par...Tuqiri himself. Comme un symbole (c). Le géant australien régale son public, l'année dernière il scorera 8 essais pour 14 titularisations. Cette année, il ose augmenter son niveau de jeu avec 11 essais pour 10 titularisations. Cette mise en avant s'accompagne à nouveau de rumeurs, et on parle d'un comme-back en NRL. Mai 2014, c'est FairFax Média qui annonce que la pépite australienne serait en contacts très avancés avec les Parramatta Eels, une franchise australienne de Rugby à XIII basée à Sydney où son frère évolue avec les moins de 20 ans. La franchise étudierait même un dégraissement de sa masse salariale pour y accueillir le Big Man, Salary Cap oblige. Izzy ne ferme aucune porte, même celle qui mènerait à l'Europe et au Top14. Récemment interviewé par Rugbyrama, il admet même vouloir tenter l'aventure. Une chose est sûre pour lui : "Tôt ou tard je partirais ». Le football australien, son seul échec En 2012, il choisit le SuperRugby et les Waratahs Greg xvovalie.com Photo : thenewdaily.com.au/ sportal.co.nz/ Getty Images/ AAP file/
  • 34. LADIES Photo : Rugbyshop wrwc 2014 : rendez-vous à paris bajadita.com / @SOSurrullo Réforme du rugby féminin : à quoi joue la fédé ? bajadita.com / @SOSurrullo Les Dieselles du Havre Rugby Club du super dans le moteur ! bajadita.com / @SOSurrullo 35 47 51
  • 35. 35 A moins de 30 jours du coup d'envoi des premiers matches de la Coupe du Monde, la préparation des Bleues s'intensifie. Les joueuses et le staff se sont retrouvés à Tignes, du 16 au 22 juin, pour leur second stage de prépa. Le 1er juillet, elles se sont déplacées à Valladolid pour un match amical contre l'Espagne, qu'elles ont remporté 37 à 3. Elles ont ensuite battu, le 4 juillet, en match amical toujours, l'Afrique du Sud à Marcoussis, 46 à 8 (7 essais au compteur). Dernière étape : le stage, du 13 au 20 juillet, à Falgos. Contrairement aux deux stages précédents, plus axés sur la prépa physique, celui-ci sera centré sur le jeu et la préparation stratégique. WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Les 26 joueuses convoquées pour la Coupe du Monde AGRICOLE Sandrine (Rennes), ANDRE Manon (Blagnac-Saint-Orens), ARRICASTRE Lise (Lons), CHOBET Christelle (Lons), DENADAÏ Marine (Montpellier), DIALLO Coumba (Bobigny), DJOSSOUVI Koumiba (Montpellier), EZANNO Hélène (Lille), GRAND Laetitia (Lons), GRASSINEAU Camille (Bordeaux), GUIGLION Elodie (Perpignan), IZAR Shanon (Lille), KOITA Assa (Bobigny), LADAGNOUS Caroline (Lons), LE DUFF Christelle (Perpignan), LIEVRE Marion (Bobigny), MAYANS Marjorie (Blagnac-Saint- Orens), MIGNOT Gaëlle (Montpellier), N’DIAYE Safi (Montpellier), PORTARIES Elodie (Montpellier), POUBLAN Elodie (Montpellier), RABIER Sandra (Ovalie Caennaise), RIVOALEN Yanna (Lille), SALLES Laetitia (La Valette), TREMOULIERE Jessy (Romagnat), TRONCY Jennifer (Montpellier).
  • 36. 36 WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Sandrine AgricolE 34 ans, centre, Stade Rennais. Nombre de sélections : 78 Lise Arricastre 23 ans, pilier gauche, RC Lons. Nombre de sélections : 19.
 Manon André 27 ans, 3ème ligne, Blagnac-Saint-Orens Rugby.
 Nombre de sélection : 37.
 Christelle Chobet 27 ans, pilier, RC Lons. Nombre de sélections : 31.
 
 Hors des terrains : études en kinésithérapie. A commencé le rugby... à 11 ans. Fan de... la passe au pied. Hors des terrains : peintre en bâtiment. A commencé le rugby... à 12 ans, en UNSS au collège. Fan du... raffût. Hors des terrains : éducatrice socio-sportive. A commencé le rugby... à 20 ans. Fan de... la prise d’intervalles et du coup d'envoi. Hors des terrains : ambulancière. A commencé le rugby... à 16 ans. Fan de... la chistéra.
  • 37. 37 WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Marine De Nadai 26 ans, 2ème ligne, Montpellier HRC. Nombre de sélections : 23.
 Koumiba Djossouvi 31 ans, 3ème ligne, Montpellier HRC. Nombre de sélections : 14.

 Cumba Diallo 23 ans, 3ème ligne, AC Bobigny. Nombre de sélections : 22.
 Hélène Ezanno 29 ans, pilier, Lille MRCV. Nombre de sélections : 31.
 
 
 Hors des terrains : assistante d’éducation. A découvert le rugby... à 5 ans, en accompagnant son père à un entraînement. Fan de... contre-ruck. Hors des terrains : professeur de sports adaptés. A commencé le rugby... avec Yannick Nyanga, à la fac, à 24 ans. Fan de... placage. Hors des terrains : étudiante. A commencé le rugby... à 19 ans, grâce à son ancien professeur de sport. Fan du... raffût (de Nelson Mandela et de Serena Williams). Hors des terrains : ingénieur de recherche au CNRS. A commencé le rugby... il y a 6 ans, lors d’un tournoi au sein de son école d’ingénieur (Les Ovalies de Beauvais). Fan de... porté en touche et de mêlée.
  • 38. 38 WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Laetitia Grand 23 ans, 3ème ligne, RC Lons. Nombre de sélections : 16.
 Elodie Guiglion 24 ans, ailier, USAP. Nombre de sélections* : 10.


 Camille Grassineau 23 ans, ailier, Stade Bordelais. Nombre de sélections : 9.

 Shanon Izar 21 ans, ailier, Lille MRCV. Nombre de sélections : 7.
 Hors des terrains : serveuse. A commencé le rugby... à 7 ans à l'école de rugby de Montréjeau. Fan de... la passe au pied. A commencé le rugby... à 7 ans. Fan de... cadrage débordement. Hors des terrains : apprentie BPJEPS Sports collectifs. A commencé le rugby... à 18 ans, lorsqu’elle arrive sur Bordeaux. Fan de... beau placage offensif. Hors des terrains : étudiante. A commencé le rugby... à 19 ans, en club, mais suivait déjà les matches de son frère. Fan de... la chistéra.
  • 39. 39 WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Assa Koita 2ème ligne, AC Bobigny. Nombre de sélections : 22. Christelle LeDuff 31 ans, demi d’ouverture ou centre, USAP. Nombre de sélections : 64.
 


 Caroline Ladagnous 25 ans, arrière, RC Lons. Nombre de sélections : 39.

 Marion Lièvre 23 ans, ailière, AC Bobigny. Nombre de sélections : 8.
 Hors des terrains : assistante d’éducation. A commencé le rugby... à 16 ans. Fan de... percussions et de placages (de Mohamed Ali, Nelson Mandela et Martin Luther King). Hors des terrains : éducatrice au Comité de Rugby du Pays Catalan. A commencé le rugby... il y a 23 ans. Fan de... la passe au pied. Hors des terrains : militaire. A commencé le rugby... à 18 ans, par curiosité. Fan du... « ramassage des pâquerettes. » Hors des terrains : étudiante en kinésithérapie. A commencé le rugby... il y a 5 ans, à la fac. Fan du... double appui.
  • 40. 40 WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Marjorie Mayans 23 ans, centre, Blagnac-Saint-Orens Féminin Rugby. Nombre de sélections : 18.
 Safi N’Diaye 26 ans, 3ème ligne, Montpellier HRC. Nombre de sélections : 24.
 


 Gaëlle Mignot 26 ans, talonneur, Montpellier HRC. Nombre de sélections : 39.
 Elodie Portaries 24 ans, pilier, Montpellier HRC. Nombre de sélections : 26.

 Hors des terrains : étudiante. A commencé le rugby... à 10 ans, en allant voir jouer son frère. Fan de... plaquage (et de Jonny Wilkinson). Hors des terrains : éducatrice spécialisée. A commencé le rugby... à 12 ans, à Castres, par hasard. Fan de... percussions. Hors des terrains : éducatrice sportive. A commencé le rugby... à 7 ans (famille de rugbymen). Fan de... lancer en touche. Hors des terrains : agent de sécurité incendie. A commencé le rugby... à 8 ans, en suivant un copain à l’entraînement. Fan de... la passe sur le pas.
  • 41. 41 WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Elodie Poublan 25 ans, centre, Montpellier HRC. Nombre de sélections : 39.
 Yanna Rivoalen 25 ans, demi-de-mêlée, Lille MRCV. Nombre de sélections : 10.
 Sandra Rabier 29 ans, 2ème ligne, Ovalie Caennaise. Nombre de sélections : 62. Laetitia Salles 31 ans, talonneur, RC La Valette. Nombre de sélections : 87.
 Hors des terrains : éducatrice sportive. A commencé le rugby... à 7 ans, en regardant jouer son père. Fan de... chistéra. Hors des terrains : professeur d’EPS. A commencé le rugby... à 19 ans, après être passée par l’association sportive du lycée et de l’université. Fan de... « fixer pour faire jouer ». Hors des terrains : militaire dans la Marine Nationale. A commencé le rugby... à 9 ans, avec son père, pratiquant et bénévole au Rugby Club Bocage Virois. Fan de... raffût. Hors des terrains : professeur d’EPS. A commencé le rugby... à 13 ans, grâce à ancien ancien joueur du Stade Toulousain M. Serge Gabernet. Fan de... lancer.
  • 42. 42 WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Jessy Trémoulière 21 ans, demi d’ouverture ou arrière, Romagnat. Nombre de sélections : 29.
 Jennifer Troncy 27 ans, demi-de-mêlée, Montpellier HRC. Nombre de sélections : 44.
 Hors des terrains : étudiante. A commencé le rugby... à 16 ans, lors d’une journée d’initiation rugby au lycée. Fan de... raffût. Hors des terrains : éducatrice sportive. A commencé le rugby... à 7 ans, grâce à son frère jumeau. Fan de... la chistéra. (Free) road to Marcoussis ! La FFR et la RATP, transporteur officiel de l’événement, ont mis en place un système de navettes en bus pour pour vous permettre d’assister aux rencontres à Marcoussis. Les bus relieront la gare RER de Massy-Palaiseau au siège de la FFR à Linas-Marcoussis (allers et retours). Ce service sera gratuit et réservé aux détenteurs d’un billet de match. Grâce aux rotations des navettes, vous pourrez arriver sur site et repartir entre chaque rencontre de la journée de compétition.
  • 43. 43 Les rencontres se dérouleront sur trois terrains différents : Marcoussis 1 et Marcoussis 2 (terrains de la FFR) et celui du stade Jean Bouin. 24 matches se joueront sur 5 journées au siège de la FFR (Marcoussis), et 6 matches (dont 2 de l’Equipe de France) sur 2 journées au stade Jean Bouin (Paris). Pour celles et ceux qui ne pourront assister aux matches, vous pourrez regarder jusqu’à 6 matches en direct sur France 4 et jusqu’à 14 matches en direct sur Eurosport ou Eurosport 2. A noter que nos Bleues disputeront leurs trois matches de poule à Marcoussis, et seront assurées de jouer leurs deux dernières rencontres au stade Jean Bouin à Paris. UN RAPPEL DU programme de la Coupe du Monde Féminine de Rugby, qui aura lieu, rappelons-le, sur 5 journées, entre le 1er et le 17 août en Ile-de-France. Programme des 30 matches Marcoussis, vendredi 1er août
 Match 1 Poule B Terrain 2 Nouvelle-Zélande / Kazakhstan 13 h
 Match 2 Poule A Terrain 2 Canada / Espagne 15 h
 Match 3 Poule C Terrain 2 Etats-Unis / Irlande 17 h
 Match 4 Poule B Terrain 1 Australie / Afrique du Sud 15 h 45 Eurosport 
 Match 5 Poule A Terrain 1 Angleterre / Samoa 18 h Eurosport 
 Match 6 Poule C Terrain 1 France / Pays de Galles 20 h 45 Eurosport + France 4 Marcoussis, MARDI 5 août
 Match 7 Poule B Terrain 2 Etats-Unis / Kazakhstan 13 h
 Match 8 Poule C Terrain 2 Australie / Pays de Galles 15 h
 Match 9 Poule A Terrain 2 Canada / Samoa 17h
 Match 10 Poule A Terrain 1 Angleterre / Espagne 15 h 45 Eurosport
 Match 11 Poule B Terrain 1 Nouvelle Zélande / Irlande 18h Eurosport
 Match 12 Poule C Terrain 1 France / Afrique du Sud 20 h 45 Eurosport + France 4 Marcoussis, SAMEDI 9 août
 Match 13 Poule B Terrain 2 Irlande / Kazakhstan 13 h 
 Match 14 Poule A Terrain 2 Espagne / Samoa 15 h 
 Match 15 Poule C Terrain 2 Pays de Galle / Afrique du sud 17h 
 Match 16 Poule A Terrain 1 Angleterre / Canada 15 h 45 Eurosport 
 Match 17 Poule B Terrain 1 Nouvelle Zélande / Etats Unis 18 h Eurosport 
 Match 18 Poule C Terrain 1 Australie / France 20 h 45 Eurosport + France 4 WRWC 2014 rendez-vous à Paris !
  • 44. 44 Programme des 30 matches Matches de classement 9 – 12, MERCREDI 13 août
 Match 19 Marcoussis le 10e affrontera le 11e 14 h 
 Match 20 Marcoussis le 9e affrontera le 12e 16 h 15 Matches de classement 5 – 8, MERCREDI 13 août
 Match 21 Marcoussis le 6e affrontera le 7e 18 h 30 
 Match 22 Jean Bouin le 5e affrontera le 8e 15 h 45 Eurosport + France 4 si France Féminines Demi-finales Match 23 Jean Bouin le 2e affrontera le 3e 18 h Eurosport
 Match 24 Jean Bouin le 1er affrontera le 4e 20 h 45 Eurosport 2 + France 4 si France Féminines A la fin de la phase de poule, les équipes seront classées de 1 à 12, en fonction de leur classement dans leur poule respective. Suite à ce classement, les matches de la 4e phase auront lieu Finales, dimanche 17 août

 Match 25 Marcoussis 1 Perdant match 19 / perdant match 20 12 h
 Match 26 Marcoussis 1 Vainqueur match 19 / vainqueur match 20 14 h
 Match 27 Marcoussis 1 Perdant match 21 / perdant match 22 16 h
 Match 28 Jean Bouin Vainqueur match 21 / vainqueur match 22 14 h 15 Eurosport + France 4 si France Féminines (différé)
 Match 29 Jean Bouin Perdant match 23 / perdant match 24 16 h 30 Eurosport 2 + France 4 si France Féminines
 Match 30 Jean Bouin Vainqueur match 23 / vainqueur match 24 18 h 45 Eurosport + France 4 WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! Entrez dans la MÊlée ! Pour suivre les Bleues et la Coupe du Monde, rendez-vous sur bajadita.com et sur twitter (@SOSurrullo). Infos sur le site officiel de la WRWC : fr.rwcwomens.com Participez à la fête ! Tous les billets sont disponibles à la vente sur ffr.fr. Ne Tardez- pas, d'après Nathalie Janvier, ils partent bien ! 1 billet = 3 matches 
A noter que chaque billet mis en vente donne accès à un des trois terrains de la compétition (Jean Bouin, Marcoussis 1 ou Marcoussis 2) pour toute une journée, c’est-à-dire à trois matches. Deux catégories sont disponibles pour les rencontres à Marcoussis :
 > 1ère catégorie en tribune à 7 €. > 2ème catégorie en pesage à 5 €. Pour rappel, les prix des places pour les phases finales à Jean Bouin vont de 5 € à 25 €.
  • 45. WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! 45 Dans le rétroviseur... 1ère Coupe du Monde du 4 au 15 Avril 1991 à Cardiff 12 équipes ont participé à cette 1ère édition : Pays de Galles (hôte), Canada, Angleterre, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Espagne, Suède, USA et URSS. Matches de la France France - Japon 62 - 00 France - Suède 37 - 00 France - Angleterre (1/2 Finale) 00 - 13 France – Nouvelle Zélande 03 - 00 En finale, les USA battent l'Angleterre, 19 à 6 et remportent cette première Coupe du Monde. La France termine à la 3ème place. 3ème Coupe du Monde du 1er au 16 Mai 1998 à Amsterdam Il s’agit de la 1ère édition de cette compétition organisée officiellement sous l’égide de l'International Rugby Board (IRB). 16 nations sont engagées. Matches de la France France – Kazakhstan 23 - 06 France – Australie 10 - 08 France – Canada 07 - 09 France - Ecosse 07 - 27 France – Espagne 09 - 22 En finale, la Nouvelle-Zélande bat les USA 44 à 12. La France termine 8ème . 2ème coupe du monde du 9 au 25 Avril 1994 à Edimbourg 12 nations sont engagées. Parmi celles-ci, on note l'arrivée de l'Irlande et du Kazakhstan. Matches de la France France - Ecosse Universitaire 77 - 0 France - Irlande 31 - 0 France - Japon 99 - 0 France - Angleterre (1/2 Finale) 06 -18 France - Pays de Galles 27 - 0 En finale, les USA battent l'Angleterre, 19 à 6 et remportent cette première Coupe du Monde. La France termine à la 3ème place. Play-offs 3ème / 4ème Angleterre / Canada 85 - 15 
 5ème / 6ème Australie / Ecosse 25 - 15 
 7ème / 8ème Espagne / France 22 - 9
 9ème / 10ème Irlande / Kazakhstan 10 - 26 
 11ème /12ème Italie / Pays de Galles 10 - 12 
 13ème /14ème Pays Bas / Allemagne 67 - 3
 15ème /16ème Russie Suède 3 - 23
  • 46. WRWC 2014 rendez-vous à Paris ! 46 Sophie bajadita.com Photo : Wikipedia Dans le rétroviseur... 5ème Coupe du Monde du 27 août au 18 septembre 2006 à Edmonton 12 nations sont en lice pour cette 5ème Coupe du Monde. Ce qui sera le cas pour celles organisées en 2010 et en 2014. En finale, la Nouvelle-Zélande bat l’Angleterre 25 à 17. La France termine à la 3ème place. Play-offs 3ème / 4ème France / Canada 17 - 8 
 5ème / 6ème Ecosse / USA 0 - 24 
 7ème / 8ème Irlande / Australie 14 - 18
 9ème / 10ème samoa / Espagne 5 - 10 
 11ème /12ème Afrique du sud / Kazakstan 0 - 36 
 6ème Coupe du Monde du 20 août au 5 septembre 2010, à Londres En finale, la Nouvelle - Zélande bat l’Angleterre 13 à 10. La France termine à la 4ème place, derrière l'Australie Play-offs 3ème / 4ème France / Canada 17 - 8 
 5ème / 6ème Ecosse / USA 0 - 24 
 7ème / 8ème Irlande / Australie 14 - 18
 9ème / 10ème samoa / Espagne 5 - 10 
 11ème /12ème Afrique du sud / Kazakstan 0 - 36 
 L'aventure va donc commencer. Souhaitons qu'elle soit belle pour France Féminines et passionnante pour tout le rugby féminin !
  • 47. 47 Conséquence immédiate de cette réforme : un Top 10 divisé en deux poules de 5, qui a eu des répercussions sur l'organisation de l'année, de la structure même des clubs et qui a surtout réduit le nombre de matches disputés de manière drastique. Danièle Irazu et Philippe Morant du Stade Rennais Rugby nous avaient fait part de leurs réactions sur bajadita.com. Pour la saison 2014-2015, ce même Top 10 se transforme en Top 8. L'élite 2 Challenge Armelle Auclair va, quant à elle, accueillir 16 équipes, réparties en deux poules géographiques de 8 équipes. Un air de déjà vu ! Bis repetita. La FFR ne s'est en effet pas arrêtée là. Elle a décidé, de manière unilatérale, de créer une fédérale unique "Pratique à XV", regroupant les clubs de Fédérale 1, 2 et... 3. Au final, cette Fédérale unique serait constituée de 15 poules composées chacune de 8, 9, ou 10 équipes. Cette réforme ne va pas sans poser plusieurs problèmes qui semblent mettre, une nouvelle fois, le rugby féminin sérieusement en danger. Dans un contexte pourtant plutôt favorable, où France Féminines tout fraîchement auréolée de son Grand Chelem suscite de plus en plus d'engouement, que la Coupe du Monde organisée en France (même à Marcoussis en plein mois d'août) va mettre un formidable coup de projecteur sur le rugby féminin... La FFR, qui semble aveuglée par son obsession du 7, de son Grand Stade, de son XV de France et par les oeillères misogynes de quelques dirigeants rétrogrades, paraît ne pas vouloir voir que le rugby féminin se développe, et ne demande qu'à être développé. Réforme du rugby féminin : à quoi joue la fédé ? Flash back... l'été dernier, la FFR faisait passer une réforme du rugby féminin, qui affectait en premier lieu l'élite 1 et 2, Sans consulter les clubs concernés, qui, après avoir tenté de se faire entendre, n'ont reçu... qu'une fin de non recevoir.
  • 48. 48 En quoi consiste cette réforme ? Grégory Santaner : Il y a ce que l'on sait officiellement et ce que l'on ne sait pas. Les éléments que la FFR nous avait transmis officiellement à l’intersaison 2012-2013 prévoyaient 6 poules de 7 équipes de Fédérale 1. Il s'agissait de "comprimer" les fédérales en faisant tout remonter d'un cran. Mais début juin 2014, nous avons reçu le document annuel d'inscription. Dans les compétitions figurent le Top 8, l'Armelle Auclair et la "Fédérale Féminine à XV". Le mot Fédérale 1 n'apparait plus. C'est ce qui nous a alertés. La FFR nous a demandé de répondre sur notre engagement avant le 13 juin. Je me suis alors dit que ce n'était qu'un changement de nom, ce qui aurait pu être le cas. Mais on ne sait pas. On a attendu l'Assemblée Générale de la FFR du mois de juin à Lyon pour en savoir un peu plus. Mais là encore, aucune nouvelle, on ne sait rien. La seule chose que j'ai trouvée, c'est sur le site du Comité Côte d'Azur. Il s'agit d'un document non sourcé en date du 20 juin, mais qui annonce une pyramide des compétitions différentes de ce qu’on nous avait annoncé il y a un an : Gestion par la FFR : pratique à XV > Top 8 = 8 équipes - 14 à 16 matches Les 1er , 2ème , 3ème et 4ème seront qualifiés pour les demi-finales. Le 8ème jouera un match de barrage contre le Champion de France Elite 2. Il sera maintenu s'il gagne le match de barrage ou relégué en Elite 2 s'il le perd. > Elite 2 - Armelle Auclair = 2 poules de 8 équipes géographiques - 14 à 17 matches Principe de qualification aux phases finales : les 1er , 2ème , 3ème et 4ème seront qualifiés pour les quarts de finale. Le 8ème de chaque poule sera rétrogradé en Fédérale. Le champion de France jouera un match de barrage contre le 8ème du Top 8. Il montera dans le Top 8 s'il gagne ce match ou sera maintenu dans le cas contraire. > Fédérale = 15 poules géographiques de 8, 9 ou 10 équipes. En fonction des engagements. 41 équipes issues de F1 et F2. 71 équipes identifiées à XII saison 2013-2014. Prévision : environ 90 équipes - 14 à 16 matches. Principe de qualification aux phases finales : 32 équipes qualifiées. 2 à 3 qualifiés par poule accèderont aux 16ème , 8ème , quarts, demi-finales, finale. Pas de descente. Les finalistes monteront. Gestion par les Comités : pratique à VII et effectif réduit Promotion fédérale. 2 qualifiés par secteur. Tournoi final 10 équipes. Pas d'accession en Fédérale. La colère monte dans les clubs de Fédérales... Comme de très nombreux clubs féminins, les Dieselles du Havre s'investissent pour progresser et monter en gamme. Proposer un championnat ou des réformes sans visibilité d’une année sur Réforme du rugby féminin : à quoi joue la fédé ? Eclairages avec Grégory Santaner, manager des Dieselles du Havre Rugby Club (ex Fédérale 2)