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Acheter
différemment
Recueil de
Maryam RAHOU
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I. Devenir un consomm’acteur
Consommer différemment
I.1. AMAP, troc... : les nouveaux modes de consommation
I.2. Guide des achats responsables
I.3. Les bonnes adresses
I.4. Bien choisir et utiliser sa lessive
I.5. Entretien : les recettes de nos grands-mères
I.6. Pour sauver la planète, faites l'amour !
I.7. Pollution sonore
I.8. Les organismes financiers éthiques
I.9. Des placements éthiques
Des achats responsables au quotidien
I.10. Habillement : la fibre écolo
I.11. Il est bio mon bouquet !
I.12. Les couches : lavables ou jetables ?
I.13. La mariée était en bio
I.14. Les jouets écolos
I.15. Pour l'environnement, l'étiquetage carbone des aliments
II. Commerce équitable
II.1. Vous avez dit commerce équitable ?
II.2. Les principes du commerce équitable
II.3. Max Havelaar : pour des échanges plus justes
II.4. Jean-Pierre Boris : Le commerce équitable n'est pas la solution !
II.5. Le microcrédit
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III. Tourisme écologique
Des vacances plus vertes
III.1. Le tourisme vert en France
III.2. Des colos écolos pour vos vacances
III.3. Des plages plus bleues
III.4. Apprenez la nature à vos enfants
Préserver la nature en vacances
III.5. Les bons gestes en vacances : à la mer, à la montagne, à l'étranger
III.6. Respecter la nature en vacances
III.7. Faites-vous bio pour les vacances
III.8. Vacances : les transports les plus écolos
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Pour préserver notre planète, il est urgent d’apprendre à économiser, à partager et à consommer de
manière plus équitable les ressources de l’environnement. Plusieurs initiatives en ce sens ont
récemment vu le jour. Découvrez-les vite. Parce que nous n’avons pas de planète d rechange, adaptons
dès aujourd’hui notre mode de vie et nos pratiques de consommation au développement !
I. Devenir un consomm’acteur
Le commerce équitable, les écolabels, le bio... sont autant de nouvelles façons de consommer en
respectant l’environnement et en favorisant l’’entraide avec les pays du Sud. Découvrez tous nos
conseils pour que notre confort ne mette pas en péril notre planète.
Consommer différemment
Equitable, bio, écologique... la consommation n’est plus seulement égoïste ! Pour l’environnement et pour
les générations futures, d’autres modes d’achat alternatifs ont vu le jour ? Découvrez-les avec Doctissimo.
I.1. AMAP, troc... : les nouveaux modes de consommation
Lassés des hypermarchés, des grandes industries agroalimentaires et de la malbouffe, une grande
partie des Français recherche un autre mode de consommation, et se tourne vers l'économie solidaire,
pour leur propre bénéfice. Enquête sur ce nouveau modèle plus soucieux d'entraide que de
concurrence.
Du fromage en tube, de l'huile d'olive à tartiner, un hamburger en boîte. Ces nouveaux produits envahissent
les rayons des supermarchés, mais représentent-ils une réponse aux demandes des consommateurs ? On peut
en douter, notamment parce que les alter consommateurs représentent aujourd'hui presque 25% de la
population française. Ceux-ci souhaitent désormais intégrer des critères sociaux et environnementaux dans
leurs achats.
10% du PIB français
Selon eux, les entreprises dirigent notre société et nous orientent vers un avenir plus qu'inquiétant. Le
consommateur subit, mais a aussi le pouvoir de refuser cet état de fait. Le pouvoir individuel et collectif peut
changer l'avenir. C'est la raison de vivre de l'économie sociale. Regroupant les mutuelles, les coopératives,
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les associations et les fondations se regroupent sous cette dénomination. Elle représente 10% du PIB français
et environ le même pourcentage d'emplois. Inventant un autre modèle économique que le libéralisme, il est
largement soutenu par les altermondialistes, mais ce modèle même est sujet à une question : peut-il se
généraliser ?
L'association pour le maintien de l'agriculture paysanne
Lorsque plusieurs consommateurs se réunissent, ils peuvent faire vivre un agriculteur. Basée sur une
coopération entre une ferme et un groupe recevant des « paniers » individuels, l'AMAP est un contrat
solidaire basé sur l'engagement financier des consommateurs, qui payent la totalité de leurs produits à
l'avance. Ce qui permet à l'agriculteur de garantir ses revenus selon un prix juste mais surtout, il est
désormais indépendant de l'économie de marché et de la grande distribution. Le consommateur en retire
plusieurs bénéfices comme des coûts moins élevés pour des produits frais, de saison et le plus souvent
biologiques. S'ils doivent s'engager à l'avance, ils sont néanmoins intéressés et investis dans la récolte.
L'AMAP est né au Japon, lorsque le développement de l'agriculture industrielle des années 60 pousse des
mères japonaises à fonder des teikei (« partenariat ») avec plusieurs paysans. Le concept apparaît en Suisse à
la même époque avec les food guilds ou associations alimentaires. Un fermier américain du Massachusetts
popularise le principe dans sa région et influence ainsi le Canada. En France, c'est Alliance Provence, fondée
en 2001, qui introduit l'AMAP dans le sud. Les médias popularisent très vite cette association originale, et
l'on compte aujourd'hui des milliers d'AMAP dans le monde. Elles approvisionnent 24 000 personnes en
France en 2006.
Le système d'échange local
Miner le système économique dominant : le SEL est un type d'échange alternatif qui ressemble à s'y
méprendre au troc. Implantés localement, ces associations constituent un réseau de travailleurs et chômeurs
qui se base sur l'entraide et permet des échanges sans recourir à l'euro.
Promouvoir ainsi la coopération plus que la concurrence, oubliant la loi de l'offre et de la demande, le SEL
n'en croit pas moins au travail. Chacun apporte sa spécialité, sa technique ou sa compétence, et toute heure
d'activité a la même valeur. Et concrètement ? Cette communauté libre a sa propre monnaie (grains de SEL,
cacachuètes, bouchons ou noix de coco...) et chacun y propose ses services. Une personne gagnera par
exemple 100 grains de sel en réparant le toit de son voisin puis les dépensera en prenant des leçons de piano.
De telles pratiques sont nées en Europe dans les années 30, notamment en France et en Allemagne, avant
d'être interdites par les Etats. Le premier véritable SEL vient donc du Canada, dans les années 80. Michael
Linton, habitant de Vancouver, aide les chômeurs de sa ville en créant ce système, basé sur le « green dollar
». Le premier SEL français vient de l'Ariège en 1994. Dix ans après, il en existe 380 dans toute la France et
permettent à 20 000 personnes d'échanger des services.
Si le système peut plaire, il pose un problème essentiel : il n'a aucune existence légale. Certains détracteurs
en ont même profité pour attaquer les bénéficiaires des SEL en justice. Tous ont été relaxés sur le motif qu'il
ne s'agit pas de travail clandestin mais de ce qui peut être considéré comme de la simple entraide. Cependant,
un membre d'un SEL se livrant toujours à la même activité, et s'il s'agit d'un métier, doit le déclarer aux
autorités.
Ces mouvements plaisent sur le papier, accrochent l'adhésion immédiate d'une majorité de la population dans
le sens où il correspond à un idéal de consommation. Mais, contrairement au capitalisme, ces modèles n'en
sont pas vraiment, puisqu'ils ne sont pas l'application d'une théorie économique exhaustive. Ils répondent à
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des besoins locaux avant de correspondre à un modèle de société. Mais selon leurs partisans, AMAP et SEL
sont l'illustration d'une culture émergente, celle de l'économie solidaire, le seul avenir crédible du
capitalisme.
I.2. Guide des achats responsables
Faire ses courses peut être un acte écologique. Favoriser l'écolabel, le commerce équitable, s'informer
avant d'acheter sont les meilleurs moyens de devenir un client averti, paré contre les tentatives
quotidiennes de séduction venant de la pub et des supermarchés. Un guide du consomm'acteur.
Devenir un consommateur responsable n'est pas facile, loin de là. Le statut demande une information
préalable précise sur tout ce que l'on achète. Des questions sans cesse renouvelées sur la qualité de chaque
produit. L'exigence contre les tentatives de séduction, les emballages aux couleurs criantes qui trônent
fièrement dans les rayons des supermarchés. C'est ainsi que l'on pourra préférer un vêtement recyclé, un stylo
à l'emballage réduit, une lessive concentrée ou un réfrigérateur moins gourmand en énergie. Petit tour dans le
caddie.
Choisir les labels
Les industriels peuvent intégrer l'environnement dès la conception d'un produit. Ils créent alors un éco-
produit et méritent d'être encouragés dans leur choix par les consommateurs. Il existe de multiples labels et il
est souvent difficile de les distinguer :
L'écolabel est le plus exigeant. Délivré par l'AFNOR en France, le produit qui porte ce logo répond à un
cahier des charges précis, et sa conception, ainsi que sa dégradation, prend en compte l'impact
environnemental. Il s'applique à de plus en plus de produits, comme les peintures, les colorants, les sacs, le
mobilier, les aspirateurs et même les filtres à café.
Les étiquettes énergie se retrouvent sur l'électroménager et les appareils électroniques. Mises en place par
l'Union européenne depuis 1995, elles classent les machines selon leur consommation d'énergie. Il est
évident qu'il vaut mieux, par souci d'économie et d'écologie, de préférer les classes A et B. La consommation
peut passer du simple au quintuple.
Le car-labelling sert à déterminer quelle voiture consomme et/ou pollue plus qu'une autre. Et consommer
moins, c'est aussi rejeter moins de gaz à effet de serre.
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Le label du commerce équitable est délivré par l'association Max Havelaar. Il garantit du café, du riz, du
sucre ou du cacao répondant aux critères internationaux de ce commerce. Donc, une juste rémunération, le
respect des droits fondamentaux et l'investissement dans le développement durable pour les travailleurs des
pays du Sud.
Le label Agriculture biologique (AB) est uniquement délivré lorsque le mode de production respecte
l'équilibre naturel. Sans pesticides, engrais chimiques ou OGM, il favorise la biodiversité, il ne consomme
pas d'énergie et permet de créer des emplois. En plus, c'est meilleur pour la santé !
L'anneau de Möbius est le logo qui permet d'identifier les emballages recyclables. Ce qui ne signifie pas
qu'il sera effectivement recyclé. Tout dépend de la poubelle dans laquelle il se trouvera. S'il contient le
chiffre « 65% » au milieu, cela veut dire qu'il contient 65% de matières recyclées.
Il existe enfin de nombreux logos privés qui doivent être l'objet de méfiance. Les signes « Protège la couche
d'ozone » ou « Respecte l'environnement » n'ont aucun fondement car ils n'engagent pas les producteurs. Le
point vert signale la contribution du producteur dans un dispositif d'assistance aux communes en matière de
recyclage et se trouve sur presque tous les emballages. Ce qui ne veut pas dire qu'il est recyclable.
Acheter et consommer intelligent
Lire les étiquettes : sur chaque produit, il est nécessaire de chercher les déclarations environnementales afin
de privilégier les informations écologiques fiables.
Une longue vie : dès l'achat, on devrait penser à la durabilité du produit. Ce qui privilégie les emballages
plus importants que les sachets individuels et permet de faire des économies. Pour tout achat, considérer
également la quantité d'emballages doit être essentiel. Méfiez-vous donc de vos propres coups de cœur.
Les produits portant l'étiquette « recyclé » ou « recyclable », les matières premières les plus abondantes
(comme les bois les plus courants) : deux priorités lors des achats.
Les produits de nettoyage qui sont concentrés ou solides prennent moins de place et nécessitent donc moins
de transports polluants.
Utiliser un produit intelligemment est tout aussi important que l'achat. Lire le mode d'emploi, par exemple,
permet d'avoir des informations sur son usage et permet de prendre des précautions, ce qui allonge sa durée
de vie. Lorsqu'on consomme, respecter les doses conseillées est également capital : beaucoup de lave-
vaisselle sur l'éponge ne rendra pas les assiettes plus propres. Enfin, réparer, entretenir, diminue les risques
de panne, voire de panne définitive.
Jeter pour renouveler : le tri des déchets sert à diminuer l'impact des produits sur l'environnement et
permet de poursuivre les efforts fournis auparavant. L'emballage recyclé ne va pas dans la décharge, mais se
retrouvera à nouveau dans les rayons des supermarchés. C'est pour cela qu'il faut également préférer les
emballages qui viennent d'un centre de tri.
Il n'existe aucun achat qui n'a pas d'impact sur l'environnement. Les matières premières, l'énergie, le
transport, la pollution : la consommation implique la dégradation de l'environnement. Consommer
intelligent, c'est donc se soucier de l'origine des produits achetés, de leur fabrication, de leur usage et leur
rejet. Toute une chaîne qui demande, de la part du consommateur, un comportement responsable de bout en
bout.
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I.3. Les bonnes adresses
Acheter équitable n'est pas tâche aisée. Mais contribuer à développer les pays du Sud n'a pas de prix.
Avec cet annuaire, on pourra manger équitable, décorer, construire, habiter et même voyager selon les
principes environnementaux.
On trouve facilement un supermarché, un restaurant d'une grande chaîne ou un voyagiste international. Plus
difficile, par contre, de manger bio, d'acheter des produits issus du commerce équitable ou de voyager tout en
contribuant au développement durable du pays visité. Ce petit guide des adresses incontournables devrait
vous permettre de vous y retrouver.
Se nourrir
L'Association pour le maintien d'une agriculture paysanne est un modèle économique alternatif au sein
duquel un agriculteur travaille exclusivement pour nourrir un petit groupe de consommateurs, dans le respect
des principes biologiques. On trouvera sur le site toutes les associations en France.
http://alliancepec.free.fr/Webamap/index.php
Si l'on ne tient pas à adhérer à une AMAP, on peut toujours se renseigner auprès de la Fédération nationale
d'agriculture biologique afin de connaître les producteurs et les marchés de sa région.
http://www.agriculturebio.org/upload/attachement37.pdf
Biocoop est le premier réseau de magasins bios en France. Vingt ans d'existence, 260 boutiques en France et
une charte contraignante, Biocoop est devenu l'un des leaders du secteur.
http://www.biocoop.fr
Acheter équitable
Max Havelaar est le seul organisme indépendant capable de donner le label « commerce équitable ».
Offrant au consommateur la garantie que les ouvriers du Sud travaillent dans des conditions décentes et sont
justement payées. Le site propose, selon chaque produit (café, banane, cacao...), des liens de commerces en
ligne qui les mettent en vente.
http://www.maxhavelaarfrance.org
Artisans du Monde dispose de 170 points de vente en France. La marque est animée par 5 000 bénévoles et
se développe constamment depuis plus de trente ans. Présents partout en France sauf en Corse, Artisans du
Monde propose de l'artisanat des pays du Sud respectueux de l'environnement ainsi que des produits
alimentaires.
http://www.artisansdumonde.org/
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En Bretagne, Breizh Ha Reizh est une fédération de commerce équitable qui s'organise entre boutiques
itinérantes et fixes. La fédération accueille de plus en plus de bénévoles
http://www.breizhhareizh.org/
Habiter
CREEE, c'est la Construction respectueuse de l'environnement et économe en énergie. Une association qui
informe sur l'éco-construction, les matériaux sains, les énergies renouvelables et le recyclage. En 2001, il
crée un annuaire qui réunit plus de 2 500 adresses d'artisans, d'architectes et d'associations qui respectent
l'environnement, et ce dans toute la France.
http://www.cr3e.com/sommaire.htm
Voyager
Voyageurs du Monde existe depuis 25 ans. L'agence de voyages propose aux particuliers et aux entreprises
des itinéraires sur mesure et des circuits accompagnés dans le respect de l'environnement et du
développement durable.
http://www.vdm.com/vdm/index.asp
La Fédération des Parcs naturels régionaux de France constitue un portail pour les voyageurs curieux de
savoir ce que cache le patrimoine naturel de chaque région. Quarante parcs associés à l'Etat pour protéger la
nature et développer les localités.
http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr
Les guides
De multiples maisons d'édition sont entrées dans la brèche et proposent de nombreux guides pour
consommer alternatif et contiennent une foultitude de bonnes adresses. Parmi les plus intéressants :
 « Guide des vacances écologiques », Philippe Lecuyer, Editions du Fraysse, 2005 ;
 « Guide du shopping solidaire à Paris », Hélène Binet et Emmanuelle Vuibert, Editions Autrement,
2005 ;
 « Guide du consomma(c)teur, Stéphanie Mariaccia, Editions Sang de la Terre, 2003 ;
 « Guide du citoyen », Nathalie Boyer, Guide du Routard (Hachette), 2002 ;
 « Guide du consommateur responsable », Milène Leroy, Editions Marabout, 2002.
I.4. Bien choisir et utiliser sa lessive
Les lessives pour le linge constituent l'un des principaux polluants domestiques. Certes, celles-ci ont
connu des améliorations, et des versions « écologiques » commencent à se répandre. Mais celles-ci ne
constituent pas la solution miracle pour autant. Car tout dépend aussi de la manière de les utiliser...
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Depuis le 1er
juillet 2007, la présence de phosphates est interdite en France dans les lessives domestiques.
D'autres pays avaient déjà pris des mesures analogues, tels la Suisse dès 1986. C'est que les phosphates,
destinés au départ à contrebalancer les effets du calcaire sur le linge, représentent un réel danger pour
l'environnement : déversés dans les cours d'eau naturels, ils provoquent un phénomène d'eutrophisation,
c'est-à-dire une prolifération d'algues risquant d'entraîner l'épuisement de l'oxygène qui s'y trouve, et donc, à
terme, l'extinction des organismes présents (on parle alors de « dystrophisation »).
Les lessives n'en sont pas devenues pour autant des modèles de produit écologique. Elles contiennent en effet
de nombreuses autres substances nocives : tensio-actifs (nettoyants) réduisant l'oxygénation de l'eau,
substituts au phosphate tels que le NTA (nitrolacétate de sodium), fragrances artificielles à base de pétrole...
Ainsi, outre leurs méfaits pour l'environnement, elles peuvent également irriter les peaux les plus fragiles et
déclencher des phénomènes allergiques, en particulier chez les nourrissons et les jeunes enfants. Sans oublier
qu'elles contribuent à abîmer plus rapidement les textiles, surtout lorsqu'il s'agit de coton.
Le problème, c'est que les lessives dites « vertes » ne sont pas forcément non plus la panacée. D'abord parce
qu'elles ne sont pas neutres écologiquement, ensuite parce que leur efficacité n'est pas toujours à la hauteur
de leurs équivalents plus polluants. Elles n'en représentent pas moins un progrès, et traduisent surtout un
changement important : la prise de conscience des consommateurs de la nécessité d'une action urgente dans
ce domaine.
Laver son linge plus proprement
Succès des thèses écologiques oblige, des lessives moins nocives pour l'environnement (ou prétendues telles)
ont commencé à faire leur apparition sur les rayons de nos supermarchés. Impossible de citer toutes les
marques, tant celles-ci foisonnent actuellement, cherchant toutes à se tailler de belles part de marché. On
peut mentionner par exemple celles de l'Arbre vert, Ecover, Lerutan, Etamine du Lys ou encore Ulrich.
Même la grande distribution s'y est convertie, par exemple Carrefour avec Agir Eco.
A noter, ces différentes marques ne sont pas toujours faciles à trouver selon les enseignes et les régions. Si
vous êtes décidé à changer pour une lessive écolo, le mieux est donc de vous fier aux labels présents sur
l'étiquette, notamment celui de l'Union européenne ou « eco-label » symbolisé par une petite fleur avec un €
au milieu.
Ces lessives n'en sont pas pour autant totalement inoffensives pour l'environnement. En 2006, une étude de
l'INC les classait même parmi les moins écologiques ! Certes, ces résultats sont controversés, la
méthodologie employée étant sujette à caution. Une autre étude, commandée par Greenpeace, aboutissait
ainsi à des conclusions strictement inverses. Il n'en reste pas moins que les lessives « vertes » contiennent
elles aussi des éléments actifs susceptibles de polluer gravement les milieux aquatiques. Au final, elles
marquent donc probablement une légère amélioration (leurs conditions de production étant également prises
en compte), mais n'apportent pas non plus de solution miracle.
Savoir utiliser sa lessive
Autre possibilité, celle de produire vous-même votre propre lessive. Pour cela, commencez par consulter le
mode d'emploi fourni dans notre fiche recettes de grand-mère. Puis tentez l'expérience avec des textiles
auxquels vous ne tenez pas trop (torchons, etc.), consultez les forums sur la question, échangez avec des amis
jusqu'à être sûr de maîtriser le sujet. Ça y est, vous êtes mûr pour concurrencer Procter & Gamble (l'un des
principaux producteurs de lessive au monde).
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Egalement très en vogue depuis quelque temps, les noix de lavage indiennes. Certes, il s'agit là d'un produit
réellement écologique, sans effet direct sur l'environnement. Seul inconvénient, une efficacité que beaucoup
d'utilisateurs jugent limitée. C'est d'ailleurs aussi souvent le cas des lessives dites « vertes ». Dans ce cas,
l'idée consiste par exemple à utiliser les produits plus écolos pour le linge moyennement sale, et à réserver
les plus actifs pour celui qui en a réellement besoin.
Il existe d'ailleurs plein d'autres astuces afin de réduire le recours aux lessives. Par exemple, traiter les taches
dès qu'elles apparaissent, souvent simplement avec de l'eau. Utiliser le bon programme de lavage, remplir le
plus possible la machine afin de ne pas la faire tourner plus que nécessaire, laisser le linge à tremper au
préalable ou encore réduire le dosage de produit au minimum requis permettront également diminuer les
quantités de lessive employées.
Enfin, l'autre façon d'aborder la question est de se pencher sur le traitement des eaux usées. Celui-ci pourrait
en effet permettre d'éliminer davantage les polluants avant leur rejet dans la nature. Les solutions techniques
existent, mais se révèlent particulièrement coûteuses.
A moins de régler définitivement la question de la lessive en concevant une machine qui s'en passerait :
celle-ci existe, elle nous vient de Chine et s'appelle la WasH20, lancée en France en 2007. Une première qui
n'a sans doute pas fini de faire des émules...
Bernard Rastoin
I.5. Entretien : les recettes de nos grands-mères
Une maison briquée du sol au plafond... C'est possible, même sans recourir aux produits d'entretien
distribués dans le commerce. Grâce à trois ingrédients miracle, le savon de Marseille, le bicarbonate
de soude et le vinaigre d'alcool, saupoudrés d'un brin d'astuce : retrouvez les recettes qui ont fait le
succès de nos grands-mères.
La moitié environ des composés chimiques présents dans les produits d'entretien classiques échappent aux
stations d'épuration, et contribuent ainsi de façon importante à la pollution des sols, de l'air et de l'eau.
Heureusement, avec la vogue du bio, des alternatives plus respectueuses de l'environnement commencent à
se développer, et sont de plus en plus faciles à dénicher dans les rayons des magasins.
Néanmoins, ces derniers possèdent aussi leurs inconvénients : ils reviennent généralement plus cher à l'achat,
et ne sont pas non plus écologiquement neutres. C'est pourquoi il peut s'avérer intéressant d'y adjoindre ses
propres solutions « maison ». Pas forcément pour se lancer dans l'autoproduction à tout prix, mais plutôt
pour tester quelques astuces qui se révèleront tout aussi efficaces, voire plus, que leurs équivalents
industriels...
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Avril 2012 Page 12 sur 49
Savon de Marseille : bon à tout !
On redécouvre aujourd'hui le savon de Marseille, qui ne sert pas qu'à l'hygiène, mais aussi à l'entretien et à la
lessive, notamment pour les personnes allergiques. Attention toutefois, certains savons dits de Marseille ne
respectent pas la recette originale, incorporant de l'huile de palme et contribuant ainsi à la déforestation.
Vérifiez bien la composition de celui que vous achetez, et qui doit comporter au minimum 72% d'huile
d'olive.
La façon la plus efficace de l'utiliser pour la lessive consiste à le mélanger avec de l'eau bouillie (2,5 litres
d'eau pour 100 g. de savon), ainsi qu'une bonne poignée de bicarbonate de soude et éventuellement quelques
gouttes d'huile essentielle d'arbre à thé. Attention, cette dernière est un antiseptique puissant, à ne pas
incorporer si le linge est celui d'un enfant de moins de trois ans. On obtient ainsi une pâte assez épaisse, en
ajoutant un peu d'eau si nécessaire. Un verre à moutarde pour 5 kg de lessive, et vous pouvez lancer le
programme !
Vinaigre et bicarbonate, les fées du logis
Côté ménage, il existe deux autres produits phares de l'entretien « maison » : le bicarbonate de soude et le
vinaigre blanc (aussi appelé vinaigre d'alcool cristal). Le premier, on l'a vu, se glisse avec profit dans le lave-
linge. Mais il s'agit aussi d'un excellent anti-détartrant, à utiliser comme substitut aux crèmes à récurer pour
les éviers, les sanitaires, la salle de bain ou le four.
On peut également l'utiliser comme désodorisant en le plaçant dans une coupelle au réfrigérateur, ou pour
nettoyer les poubelles. Mélangé à de la cendre et à de l'eau jusqu'à obtenir une substance pâteuse, il sert
même à nettoyer son argenterie et ses cuivres. Et pour ne rien gâcher, il s'agit d'une substance biodégradable,
sans danger pour la santé ou l'environnement.
Le vinaigre blanc constitue aussi un désodorisant efficace, et un produit de nettoyage « miracle ». Dilué dans
une moitié d'eau, il est particulièrement indiqué pour le nettoyage des vitres (à passer ensuite au papier
journal), ou les carafes au fond desquelles le tartre s'accroche. Mélangé avec du bicarbonate, il permet
généralement de déboucher les tuyauteries. On trouvera l'un et l'autre au rayon alimentation de la plupart des
magasins.
Recyclages en tout genre
Par delà ces grands classiques, vous disposez sans doute tout autour de vous, sans le savoir, de ressources
pour l'entretien de votre maison. Les désodorisants, par exemple, sont légion : du citron, qui permet aussi de
nettoyer la robinetterie, des grains de café...
Le citron, piqué de clous de girofle, fera aussi fuir les mouches. Et si vous les plantez dans une orange, en
prenant soin d'envelopper celle-ci dans une bande de gaze, les mites ne viendront plus hanter vos placards.
Quant au marc de café, ne le jetez plus : il vous permettra de déboucher votre évier la prochaine fois que
celui-ci s'engorgera.
Autant de recettes à tester et à affiner en fonction de votre propre expérience. Car telle astuce, qui fait
merveille chez les uns, pourra se révéler moins efficace chez d'autres. Hé oui, c'est aussi ça, les joies du
nettoyage « maison » ! Sans oublier, bien sûr, toutes les économies que vous permettront de réaliser ces
différentes trouvailles...
Bernard Rastoin
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I.6. Pour sauver la planète, faites l'amour !
Faire l'amour, oui, mais pas au détriment de la planète ! Aujourd'hui, l'écologie est partout, il paraît
donc tout naturel qu'elle finisse par s'inviter au rayon galipettes. Des militants écolos qui se
convertissent au porno pour la bonne cause, des capotes bios et des étreintes qui préservent
l'environnement, il était temps que le sexe se mette au vert lui aussi...
Qui a dit que les écologistes étaient des personnes austères, voire un brin rébarbatif, qui ne savent pas
s'amuser ? Aujourd'hui, on peut sauver la planète en faisant l'amour, une façon originale de joindre l'utile à
l'agréable.
A la pointe du combat, les activistes de Fuck For Forest, une association militante d'origine norvégienne qui
a monté un site pornographique dédié à la préservation de la forêt amazonienne. Selon ses créateurs, Leona
et Tommy, 80% des sommes perçues (l'abonnement est à 15 €) sont reversés aux associations concernées.
Autre vedette du film rose désormais passée au vert, l'ex-porno star Zara Whites possède son propre blog de
défense de l'environnement et milite pour le compte de l'association PETA, consacrée à la protection des
animaux. Elle n'hésite pas à payer de sa personne, se dénudant devant le salon de l'agriculture pour plaider la
cause de ses petits protégés. On ignore si les spectateurs ont été convaincus, mais ils semblent avoir passé un
assez bon moment...
Comment augmenter ses étreintes écologiques...
Si même les professionnels du secteur en sont persuadés, c'est que sexe et écologie doivent vraiment être
faits pour aller de pair. Les amoureux ordinaires, eux, voudront sans doute être sûrs que leur partenaire
partage les mêmes convictions. Aux Etats-Unis, les sites de rencontre se sont engouffrés dans le créneau :
Green Passions.com ou Earth Wise Singles permettent déjà de rencontrer des célibataires branchés
préservation de l'environnement.
Une fois passé les premières rencontres, il va être temps de se mettre aux choses sérieuses. Dans des draps de
coton bio, cela va de soi. Et en éteignant les lumières pour ne pas alourdir votre empreinte énergétique,
suggère le guide du sexe écolo publié par Greenpeace (quand on vous dit qu'il s'agit d'une question sérieuse
!). Il est vrai que les câlins sont la meilleure manière de se réchauffer sans toucher au radiateur...
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Avril 2012 Page 14 sur 49
Prendre sa douche à deux constitue aussi une astuce efficace pour diminuer sa consommation d'eau en
redoublant de plaisir. Quant aux avocats, carottes et autre gingembre, leurs vertus aphrodisiaques reconnues
(pour monsieur notamment) permettront, entre deux ébats, de reprendre des forces autour d'une collation. A
moins, comme le suggèrent certains passionnés, de détourner quelques légumes (courgettes, aubergines) de
leur usage habituel pour des jeux plus épicés. En choisissant bien sûr des variétés locales et de saison !
Accessoires : jouez-la bio !
Côté accessoires, les fabricants ont eux aussi senti le bon filon et commencent à se bouger. Si bien qu'il est
désormais possible de se procurer des vibromasseurs rechargeables sur secteur (marques Lelo ou Fun
Factory), ou d'autres fonctionnant au solaire (le Solar Sensation Vibe de California Exotic Novelties). Mais
peut-être préférez-vous renvoyer votre ancien modèle qui sera ainsi recyclé et vous permettra d'en changer à
prix réduit (le Rabbit de de Love Honey). En optant de préférence pour un modèle en silicone, qui
contrairement à ceux en plastique ne contient pas de phtalates susceptibles de dérégler le système hormonal.
Concernant la tenue, la lingerie bio reste encore très sage, malgré quelques audaces en matière de strings du
côté des Canadiens de g=9.8. Les porte-jarretelles écolo, en revanche, ne sont pas encore au menu ! Ceux qui
désirent se lancer dans des jeux un peu plus insolites préfèreront le caoutchouc ou le cuir au vynil, ce dernier
étant produit à partir de pétrole. De même pour le préservatif, choisissez-le en latex naturel (marques Kessel
ou Condomi notamment) plutôt qu'en polyuréthane.
Enfin pour les massages, il existe toute une gamme d'huiles 100% naturelles, à sélectionner en fonction de
votre parfum préféré. Ou peut-être allez-vous craquer pour les vertus aphrodisiaques de l'huile Dragon Blood
à base d'ylang-ylang, santal, patchouli et racine de dragonnier distribuée par Forest People. Besoin de
lubrifiant ? Le bio vient aussi à votre secours, avec par exemple ce mélange à base d'eau et de sève de kiwi
(marque Sylk). Et si vous préférez vous risquer dans les recettes maison, essayez le blanc d'œuf ou le
yaourt... En gardant à l'esprit que le principal, c'est de passer le moment le plus agréable possible.
Bernard Rastoin
I.7. Pollution sonore
On parle de pollution sonore quand il y a une exposition non souhaitée à une source sonore, qui peut
avoir un effet néfaste sur la santé. Dans l'environnement de travail, chez soi, ou dans les espaces
communs (la rue, la terrasse d'un café...), diverses sources sonores peuvent soumettre l'oreille à un
seuil d'exposition dangereux.
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Sérieusement considérée par la commission européenne et récemment prise en compte dans le cadre du
grenelle de l'environnement, la pollution sonore se trouve principalement dans les grandes agglomérations.
Quels sont les effets du bruit sur la santé ?
Le bruit peut entraîner une altération de la fonction auditive pouvant aller jusqu'à la surdité, selon le niveau
sonore, le temps d'exposition et la fréquence des sons. Mais il peut aussi perturber d'autres fonctions de
l'organisme : il trouble le sommeil, aggrave l'irritabilité, accélère le rythme cardiaque et augmente la tension
artérielle.
A partir de quelle intensité peut-on considérer qu'un bruit est nuisible ?
L'intensité sonore se mesure en décibels (db). A titre d'exemple, une machine à laver émet environ 50 db,
une automobile 80 db et la sirène d'un camion de pompier environ 120 db. Si le décibel est la seule unité de
mesure de l'intensité sonore, elle ne permet pas de fixer un véritable seuil universel à partir duquel on peut
avérer le risque pour la santé.
En effet, si pour les sons au delà de 120 db, il y a un fort risque physiologique avéré de détérioration de
l'audition, les sons moins intenses ont aussi un effet psychologique sur le sommeil ou l'humeur, dont
l'intensité varie selon les individus.
Quelles sont les actions mises en place par les pouvoirs publics pour lutter contre la pollution sonore ?
En dehors du cadre du droit du travail, qui définit en France la valeur limite d'exposition à 87 db pendant huit
heures, avec ou sans protection, les pouvoirs publics font face à cette difficulté de définir de manière tangible
et universelle l'impact du bruit sur la santé.
L'Union européenne a néanmoins adopté une directive (2002/49/CE) pour inciter les états membres à établir
une carte des zones d'exposition au bruit afin de définir des plans d'actions. Les plans d'actions doivent viser
à réduire les nuisances causées par la circulation automobile, le transport aérien et les activités industrielles,
et à préserver les zones calmes.
Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, des mesures concrètes ont été prise pour réduire les nuisances
sonores liées au trafic aérien et terrestre. En outre, des réglementations existent pour les bruits liés au
voisinage. Concernant le transport aérien, une convention a été signée entre l'Etat et les acteurs du transport
aérien français. Le niveau de la taxe sur les nuisances sonores aéroportuaires (TNSA) a été relevé, afin
d'accroître les moyens disponibles pour l'insonorisation, en particulier pour les vols de soirée entre 18 heures
et 22 heures.
L'altitude des avions survolant la région parisienne a également été relevée, dans le but de réduire de moitié
les nuisances sonores subies par les riverains. Concernant le transport terrestre des "points noirs" sont
identifiés afin de concentrer les efforts d'insonorisation et des contraintes plus strictes sont appliquées aux
nouveaux projets de construction.
Dans les villes, les bruits liés au voisinage sont aussi réglementés s'ils durent longtemps, qu'ils sont forts et se
répètent fréquemment, sans pour autant définir de seuil "sonométrique". Ainsi, si les infractions de tapage
diurne et nocturne (entre 22 h et 7 h) sont définies comme un trouble volontaire de la tranquillité du
voisinage, elles restent à l'appréciation des autorités locales compétentes (les services de gendarmerie et la
mairie).
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La ville sera-t-elle calme un jour ?
L'innovation scientifique aura très probablement un rôle à jouer pour imaginer des solutions nouvelles pour
limiter la pollution sonore liée à la circulation automobile et au voisinage, notamment au niveau des
revêtements de sols pour les routes et des nouveaux matériaux d'isolation pour les bâtiments. En
complément, les règles non écrites de la politesse et du bon sens restent de mise.
Matthieu Mellul, le 6 avril 2009
I.8. Les organismes financiers éthiques
Les organismes financiers éthiques sont spécialisés dans le financement et l'accompagnement de
projets solidaires. Ils permettent d'utiliser son épargne pour financer des projets qui placent la
viabilité et la performance économique au service d'objectifs sociaux ou environnementaux.
Comment reconnaît-on un organisme financier éthique ?
Les organismes financiers éthiques sont dotés d'une charte, à travers laquelle ils s'obligent à respecter, dans
leur stratégie et leur fonctionnement quotidien, des valeurs d'ordre non économique. Il existe en France un
label non officiel pour les organismes financiers éthiques : le label FINANSOL, pour finance et solidarité.
Octroyé depuis 1997, ce label garantit aux épargnants le respect de critères de solidarité et de transparence,
c'est-à-dire que leur épargne est bien utilisée pour financer des projets qui génèrent de "l'utilité sociale".
Les organismes labélisés FINANSOL doivent ainsi nécessairement utiliser 5 à 10% de l'épargne qu'ils
collectent pour financer des projets solidaires, ou reverser 25% des revenus générés par l'épargne sous forme
de dons à des organismes de solidarité (critères de solidarité). Ils doivent également informer les épargnants
et les organismes solidaires, les uns sur l'utilisation de l'épargne à des fins solidaires et les autres sur les
possibilités de financement (critères de transparence).
Ce label est octroyé par l'association FINANSOL, composée de professionnels et de membres bénévoles, qui
révisent périodiquement le respect des critères.
Quels sont les principaux organismes financiers éthiques ?
Il existe plusieurs organismes financiers éthiques, qui varient selon la taille et se rapprochent plus ou moins
d'une banque classique. Ils fonctionnent néanmoins tous selon le modèle et les valeurs d'une coopérative, où
les clients sont aussi sociétaires, donc propriétaires du groupe et partie prenante dans les orientations
stratégiques.
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Ainsi, des acteurs de grande taille comme les CAISSE D'EPARGNE, le CREDIT MUTUEL ou le CREDIT
COOPERATIF, fournissent les services d'une banque classique (compte chèque, carte bleue, banque en
ligne, offres d'épargne et de prêts), mais développent également des programmes qui permettent de financer
des acteurs de l'économie sociale et solidaire.
Les CAISSES D'EPARGNE remplissent une mission d'intérêt général inscrite dans la loi en 1999, et
contribuent à la collecte de fonds destinés au financement du logement social, du retour à l'emploi, de la
formation, et de la lutte contre l'exclusion bancaire et financière ; notamment à travers le programme de
financements de projets d'économie locale et sociale (PELS).
Le CREDIT MUTUEL, dont les clients sont aussi sociétaires, diffuse son modèle d'organisation à forte
composante sociale en soutenant la création de coopératives d'épargnes et de crédit dans les pays en
développement.
Le CREDIT COOPERATIF, premier financeur des structures de l'économie sociale et solidaire
(associations, coopératives, mutuelles, société d'économie mixte…), propose à ses épargnants des produits
originaux qui financent la solidarité (par exemple : "livret A pour Agir" rémunéré comme un livret A qui
permet de verser une partie des intérêts générés au profit d'une association en bénéficiant d'avantages
fiscaux ; le fond commun de placement Faim et Développement ; ou les prêts à taux avantageux pour les
construction de logement écologiques).
En parallèle de ces grands organismes financiers éthiques, il existe des structures plus petites exclusivement
spécialisées sur la collecte d'épargne et de crédit dans le but de financer des projets solidaires, et qui
proposent un investissement plus direct de la part des épargnants dans le choix des projets financés.
Ainsi, la NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) est une coopérative qui collecte les dons des épargnants et
accorde des prêts à des porteurs de projets solidaires ou à des particuliers pour financer un habitat écologique
(Nef immo) ou des investissements dans équipements économes en énergie (Nef eco). Par rapport aux
organismes de plus grande taille, la NEF privilégie le rapport humain entre les emprunteurs et les chargés de
crédit.
GARRIGUE est une coopérative de capital risque solidaire, à laquelle on peut adhérer en souscrivant une
action d'une valeur de 77 €, qui finance exclusivement des projets viable économiquement dans le domaine
des énergies renouvelables, du commerce équitable, du commerce bio, de l'aide au développement.
Enfin, les CIGALES, proche de GARRIGUE, sont un réseau d'associations composés de clubs
d'investisseurs locaux, composé de 5 à 20 personnes qui mutualisent une partie de leur épargne, sélectionnent
et financent des entreprises solidaires au niveau local, favorisant ainsi la notion de proximité et l'implication
des épargnants.
Vers un réseau européen des organismes financiers éthiques
Les organismes financiers qui soutiennent l'économie sociale et solidaire tendent à se regrouper au sein de la
fédération européenne des banques éthiques et alternatives (FEBEA). Ce phénomène de convergence qui
renforce le secteur ne modifie pas la diversité des acteurs qui proposent une gestion éthique de son épargne.
Ainsi, chacun selon ses moyens et son envie d'engagement, peut contribuer à défendre des causes d'intérêt
général en rejoignant un de ses organismes.
M.M., le 4 mai 2009
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I.9. Des placements éthiques
Au-delà de la rentabilité financière, les placements éthiques consistent à tenir compte de critères
sociaux comme le respect des hommes et de l'environnement. Découvrez l'essentiel sur ces placements
qui séduisent de plus en plus.
Et si les banques ne prêtaient plus de l'argent aux entreprises seulement parce qu'elles sont performantes d'un
point de vue financier, mais également parce qu'elles font preuve de responsabilité vis-à-vis de leurs parties
prenantes (employés, clients, fournisseurs…) et qu'elles respectent l'environnement ? Que se passerait-il en si
les citoyens pouvaient plus contrôler la façon dont leur épargne est utilisée ?...Ce sont peut-être des questions
que ce sont posés ceux qui ont imaginé l'idée des placements éthiques, c'est à dire l'idée d'investissements qui
ne répondraient plus uniquement à des critères économiques, mais également à des critères d'ordre moral.
Une volonté morale de contrôler l'utilisation de son épargne
Les premiers fonds éthiques ou fonds d'investissement socialement responsable (ISR) sont apparus dans les
années 70 aux Etats-Unis. Ils répondaient alors essentiellement aux aspirations de groupes religieux qui
voulaient veiller à ce que leur épargne ne soit pas utilisée pour financer les industries du tabac, du jeu ou de
l'armement. Aujourd'hui, cette logique s'est amplement répandue. En plus de ces fonds historiques qualifiés
de fonds d'exclusion, de nombreux fonds se multiplient, en faveur du développement durable.
La plupart des institutions financières disposent ainsi de fonds éthiques ou ISR qui opèrent des placements
éthiques. Si en France le secteur ne représente aujourd'hui qu'environ 1% des fonds investis, il connaît une
forte croissance de l'ordre de 30% par an.
Des placements qui favorisent le développement durable
Les entreprises qui font l'objet de placements éthiques sont sélectionnées à la fois sur des critères de
performance financière et extra-financière. Ainsi, en plus d'être des entreprises qui sont performantes
économiquement, les fonds ISR attendent de leurs cibles qu'elles soient performantes d'un point de vue social
et environnemental.
La ligne éthique de chaque fond est définie par un comité éthique, qui donne une orientation particulière aux
investissements. Dans la plupart des cas, deux grandes orientations existent et cohabitent : une orientation
plutôt sociale et une orientation plutôt environnementale. Ainsi, soit les fonds sont plutôt orientés vers des
entreprises qui respectent des règles de bonne gouvernance, soit plutôt vers les secteurs qui contribuent à
l'intérêt général dans le domaine de la préservation de l'environnement, comme le secteur des énergies
renouvelables, de la santé, la gestion de l'eau ou la gestion des déchets.
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Une performance extra-financière qui ne grève pas la rentabilité
Les placements éthiques apportent une notion nouvelle en ce qu'ils favorisent ou récompensent la
performance extra-financière, évaluée par des agences de notations spécialisés. La principale agence de
notation extra-financière européenne, Vigeo, évalue ainsi la performance extra-financière des entreprises
selon des critères qui relèvent de la gestion des ressources humaines, du respect des droits de l'homme, du
respect de l'environnement, ou de la bonne gouvernance. Les données établies sont communiquées aux
gestionnaires de fonds ISR pour qu'ils puissent définir leurs portefeuilles d'investissements socialement
responsables.
Mais il est parfois difficile d'être certain du caractère éthique de certains placements, comme en témoigne ce
reportage de Canal+. Des fonds éthiques pas vraiment éthiques
La notion de performance extra-financière des placements éthique est cependant encore peu connue et
développée. On ne sait ainsi pas dans quelle mesure le fait de bénéficier d'un placement éthique incite les
entreprises à s'améliorer d'un point de vue social ou environnemental.
Néanmoins, les placements éthiques ont une rentabilité financière équivalente à celle des placements
classiques. Avec un impact extra-financier très probablement significatif, ces placements contribuent ainsi au
développement durable.
M.M., le 5 mai 2009
Des achats responsables au quotidien
Le respect de l’environnement ne passe pas uniquement par des révolutions politiques ou scientifiques, c’est
un ensemble de gestes quotidiens à adopter. De l’achat de fleurs en passant par la mode écolo ou les couches
lavables, découvrez mille et une manières de vivre en harmonie avec la planète.
I.10. Habillement : la fibre écolo
L'industrie textile est l'une des plus polluantes de la planète. Pourtant, comme dans le reste de la filière
agricole, les bonnes habitudes ne se mettent en place qu'avec parcimonie : le bio n'occupe encore
qu'un pour cent du volume total du secteur. Mais l'habillement n'échappe pas à la vogue écolo, à
commencer par la mode parisienne qui y a tout de suite repéré une tendance forte du moment...
Il faut jusqu'à 29 000 litres d'eau pour produire un kilo de coton, qui est aussi le plus gros consommateur de
pesticides agricoles (25%, pour 2,5% de la surface agricole) après le riz et le blé. Cela sans compter la
pollution générée durant la transformation des matières premières (pollution chimique de l'eau et de l'air
notamment), le transport des produits transformés, leur distribution, etc.
Il est à noter qu'en ce qui concerne la pollution chimique de l'eau, les pays les plus touchés sont dans l'ordre
décroissant le Maroc, la Tunisie et le Botswana (source Banque Mondiale, mais on ne dispose pas de
données pour la Chine par exemple).
Ce qui trace une première cartographie de l'organisation de l'industrie elle-même et de ses circuits de
déplacement (du Sud vers le Nord). Et ne rêvons pas trop : au niveau mondial, le textile bio n'occupe qu'une
part infime de la production (de l'ordre de 0,05%).
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Une tendance durable ?
Du coup, un pour cent du marché en France pour le textile bio, c'est un peu comme l'histoire du verre à
moitié plein ou à moitié vide : ça ne représente pas encore beaucoup, mais c'est tout de même significatif, et
la croissance est marquée et régulière depuis plusieurs années. Résultat, même une entreprise de vente par
correspondance comme les Trois Suisses s'y est mise, ainsi que des marques comme Celio, Vert Baudet ...
Comme pour le textile classique, dans le bio, c'est le coton qui se taille la part du lion. A noter, en France
l'appellation « bio » a valeur légale, contrairement à d'autres (produit vert, naturel...). Pour en bénéficier, il
faut répondre à plusieurs critères : que la culture n'emploie que des engrais naturels, que la lutte contre les
insectes et autres parasites respecte des moyens naturels, qu'une rotation des cultures soit pratiquée, etc.
Le terme porte donc exclusivement sur la matière première utilisée. Sont aussi concernés l'incontournable
lin, qui comme le chanvre sert à tout, ainsi que des variétés plus tendance comme l'ortie, le bambou, les
algues...
Des labels pour se repérer
Au niveau des produits finis (les vêtements que vous achetez), l'affaire se complique un peu, car des labels
spécifiques leur sont appliqués. Notons qu'il n'existe qu'un label à la fois bio et équitable, celui de Max
Haavelaar, dont bénéficient par exemple les jeans Rica Lewis. Les autres labels existants sont :
La norme EKO du Craft Center : Le Craft Center est une fondation néerlandaise à but non lucratif qui
intervient pour le compte du ministère de l'agriculture. Son label est certifié par des inspections dans les
fermes et l'examen scientifique d'échantillons qui y sont prélevés.
Oeko-Tex 100 et 1000 : Le premier garantit que les vêtements ne contiennent pas de produits nocifs pour la
santé humaine. Le second certifie en plus que les producteurs respectent des normes environnementales
rigoureuses.
L'écolabel européen : Moins rigoureux que les deux précédents, le label officiel de l'U.E. s'applique à toute
sorte de produits distribués dans les pays de l'Union. Pour les textiles, il recommande seulement un usage
limité de substances nuisibles à l'environnement, et une pollution réduite de l'air ou de l'eau.
Ce sont à de tels labels que font confiance Monoprix, Petit Bateau ou encore la CAMIF pour leurs
collections de vêtements bio...
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C'est beau, c'est bio
Autre confirmation que le sujet est d'importance, le milieu de la mode s'en est désormais emparé : Marc
Jacobs et Paul & Joe ont imaginé une collection pour en reverser les bénéfices au Climate Project d'Al
Gore... pour lequel Kate Moss et Gwineth Paltrow ont chacune créé leur t-shirt ! Et comme la mode s'empare
de tout, l'écologie devient un thème pour des stylistes qui, pour leurs collections de l'année 2007, ont joué
avec les éléments végétaux, feuilles, branches, la laine ou des produits recyclés...
Certaines manifestations de la haute couture ont aussi développé des programmes de reboisement pour
compenser l'organisation de leurs festivités. Et, ultime consécration, les jeans Levi's ont lancé leur propre
ligne Levi's Eco...
Bertrand Mauvy
I.11. Il est bio mon bouquet !
Entre engrais, pesticides et surconsommation d'eau, les fleurs que nous achetons (principalement
cultivées dans les pays du Sud) sont loin d'être des championnes de l'environnement. Pourtant,
quelques labels commencent à apporter des garanties dans ce domaine, tandis que certains fleuristes
s'engagent dans une démarche écologique...
Derrière le bouquet que l'on achète chez le fleuriste se cache un bilan écologique plutôt sombre. En effet, la
plupart des fleurs que nous consommons proviennent de pays lointains (Kenya, Zimbabwe, Equateur,
Colombie...) où elles sont cultivées dans des conditions environnementales peu reluisantes.
L'emploi massif d'engrais et de pesticides, dont certains interdits en Europe (Parathion, bromure de métyle),
entraîne de graves dommages pour la santé des travailleurs, en majorité des femmes. Ces substances
chimiques contaminent également l'écosystème local via le ruissellement des pluies. De plus, l'industrie
horticole nécessite de fortes quantités d'eau, puisant dans les nappes phréatiques. Sans parler du transport par
avion, qui génère d'importantes quantités de CO2, et de la conservation en chambre froide qui alourdit encore
la facture énergétique... Bref, il n'y a pas de quoi pavoiser.
Aux Pays-Bas, autre grand producteur de fleurs, ce n'est guère mieux. Si la consommation d'engrais et de
pesticides est davantage réglementée, les plants sont cultivés sous serre, produisant quasiment deux fois plus
de CO2 qu'une rose kényane ou colombienne. Et la consommation d'eau n'est pas en reste.
Des labels qui bourgeonnent
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Pourtant, ces cultures sont une nécessité économique pour les pays qui les pratiquent : au Kenya, premier
fournisseur de fleurs de l'Union Européenne, celles-ci concurrencent désormais le thé et le café à
l'exportation. Ainsi, un boycott pur et simple pourrait faire plus de mal que de bien !
Comme souvent en matière d'environnement, l'initiative est donc venue des pays anglo-saxons et
germaniques. Devant les inquiétudes des consommateurs, certains labels ont commencé à se pencher sur la
question. A commencer par le plus célèbre d'entre eux, Max Havelaar. Ses roses équitables, même si elles ne
sont pas 100% bio, apportent tout de même certaines garanties environnementales et sociales. En France, une
soixantaine de fleuristes ont déjà choisi de s'associer à sa démarche.
Les néerlandais de Milieu Programma Sierteelt, quant à eux, se sont lancés dans un ambitieux programme de
traçage des fleurs, des producteurs jusqu'aux fleuristes. Fair Flowers Fair Plants (FFP), tel est son nom,
surveille notamment l'utilisation d'engrais et la consommation d'eau afin de garantir leur durabilité.
Dites-le avec des plantes en pot
Evidemment, le respect de l'environnement et des conditions de travail des producteurs a son prix. Pour un
bouquet équitable ou durable, il faut compter de 10 à 20% plus cher. Avec un avantage supplémentaire : les
fleurs sont plus belles et durent plus longtemps.
Reste qu'en France, les labels bio n'ont pas encore réellement percé dans ce domaine. A défaut, il est toujours
possible de se renseigner auprès des pépiniéristes et fleuristes locaux, qui sont de plus en plus nombreux à
prendre conscience de l'importance de la question. Certains se sont d'ailleurs convertis aux emballages
naturels et biodégradables du type raphia.
Quelques astuces vous permettront aussi de mieux respecter l'environnement en matière de fleurs. Pensez par
exemple à acheter des variétés locales et de saison (hé non, pas de roses à Noël). Ou offrez des plantes en
pot, qui laisseront un souvenir plus durable. A moins que vous ne vous lanciez à votre tour dans
l'horticulture... bio, forcément !
Bernard Rastoin
I.12. Les couches : lavables ou jetables ?
Alors qu’on les croyait définitivement rangées au rayon des accessoires rétro, les couches lavables font
leur grand retour depuis quelques années. Moins nuisibles pour l’environnement que les couches
jetables, elles permettent aussi de réduire les dépenses. A condition de s’organiser pour faire face aux
nombreuses lessives supplémentaires que cela occasionne…
Lorsqu'elles sont arrivées sur le marché, les couches jetables représentaient une véritable révolution pour les
parents d'enfants en bas âge. Terminé les lessives à répétition, la maman des années 60 (à l'époque, les papas
s'occupaient peu de ces questions-là) allait enfin avoir du temps pour elle !
Oui mais voilà... Les couches jetables, c'est aussi de la pollution en plus. Entre 4500 et 7500 couches jusqu'à
l'apprentissage de la propreté, cela équivaut à une tonne de déchets supplémentaires par enfant, quatre arbres
et demi abattus pour fournir la pâte à bois de base, vingt cinq kilos de plastique qui mettront plusieurs siècles
à se dégrader, les produits chimiques utilisés pour masquer les odeurs, absorber les liquides, etc.
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Autre argument fréquemment invoqué, l'hygiène et la santé de bébé. Certains pédiatres recommandent ainsi
l'emploi de couches en coton en cas d'érythème fessier trop important. Sans oublier le budget conséquent que
cela implique, de l'ordre de 1500 euros au total.
Lavables, mais modernes !
Première bonne nouvelle, les couches lavables d'aujourd'hui ont elles aussi su tirer profit des progrès de la
technique. Rien à voir avec les langes d'autrefois : plus simples d'utilisation, elles intègrent désormais des
matériaux tels que le polyester enduit, la laine polaire ou le windpro qui laissent mieux respirer la peau tout
en offrant une bonne imperméabilité. C'est pourquoi, avec la vogue actuelle en faveur de l'environnement, de
plus en plus de parents se sont mis à la recherche d'une alternative. Et ont fini par revenir aux couches
lavables...
On en rencontre deux principaux types : les changes classiques avec culotte de protection et couche en tissu,
et les « tout-en-un » ou la couche sont directement intégrés à la culotte. L'autre distinction à avoir en tête
concerne leurs dimensions : certains modèles sont dits « multi-taille », c'est-à-dire qu'ils s'adaptent au bébé
jusqu'à ce qu'il soit propre. D'autres sont déclinés en différentes tailles selon l'âge de ce dernier.
Principal avantage des multi-tailles, leur coût : de la naissance à trois ans, une vingtaine de couches suffira !
En revanche, les modèles à taille variable s'adaptent généralement mieux à l'évolution morphologique de
l'enfant au fil des mois. Et, moins usées, restent utilisables en cas de nouvelle naissance.
Une fois ces principes maîtrisés, reste à choisir la bonne marque de couches : celle dont les caractéristiques
conviendront le mieux à votre bébé. L'offre s'étant considérablement développée depuis quelque temps, vous
n'aurez que l'embarras du choix. Astucieux, la possibilité de louer les couches vous permettra de vous faire
une première idée avant de trancher définitivement.
Une question d'organisation
Tout compris, l'utilisation de couches lavables représente un budget d'environ 500 à 1000 euros, soit plus ou
moins la moitié de la somme consacrée aux couches jetables pour un enfant. En ne perdant pas de vue
qu'elles pourront servir pour le suivant, représentant ainsi de nouvelles économies à la clé.
Les couches lavables auraient-elles donc tout pour plaire ? Cela dépend principalement de la façon dont vous
résoudrez l'épineuse question des lessives. A raison de six couches par jour en moyenne, il faut faire preuve
d'organisation et prévoir de l'ordre de trois machines supplémentaires par semaine. Un sèche-linge ne sera
pas de trop pour en venir à bout !
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Certaines ont l'air de trouver que c'est un jeu d'enfant, d'autres finissent par renoncer devant un tel surcroît
d'activité... et les mauvaises odeurs de la bassine où attendent les couches sales. Alors, si ça ne marche pas
avec les couches lavables et que vous souhaitez malgré tout faire un petit geste en faveur de l'environnement,
il reste la solution des couches jetables bio...
Bernard Rastoin
I.13. La mariée était en bio
Ça y est, le grand jour est arrivé ! Pourquoi ne pas en profiter pour afficher votre conversion à la
grande cause de la préservation de l'environnement et célébrer votre mariage en vert, des faire-part
au voyage de noces ? Après tout, c'est le meilleur moyen de vous assurer d'une union vraiment
durable...
Au commencement étaient les faire-part. Bien d'accord avec vous, une invitation électronique, c'est moins
polluant qu'un courrier postal, mais c'est quand même un peu tristounet. Alors craquez pour le papier recyclé,
en en profitant bien sûr pour faire passer un petit message en faveur de notre mère la Terre... On compte sur
votre créativité pour entremêler habilement le thème de l'avenir de la planète et celui de votre (future)
progéniture.
Puis vient le moment de s'occuper de la liste de mariage. Vu la floraison de lignes de produits bio dans tous
les secteurs imaginables, vous n'avez plus qu'à surfer sur Internet ou vous baladé au gré des rues pour trouver
votre bonheur. C'est peut-être aussi l'occasion de recourir à la toile pour rassembler sur un blog la liste de vos
envies, ainsi que toutes les indications utiles à vos convives. Au passage, offrez carrément à ces derniers la
possibilité de financer la plantation d'arbres auprès d'un des nombreux organismes qui s'en chargent, afin de
compenser à l'avance leurs émissions de CO2.
Autant en transporte le train
Côté tenue, optez pour des fibres naturelles bio : les classiques soies et coton ou, plus original, des orties, des
bambous ou du chanvre. Pour la célébration, choisissez de préférence la région où habite le plus grand
nombre d'invités... A moins de vous livrer à de savants calculs pour que leur empreinte écologique totale, en
termes de déplacement, soit la plus réduite possible. Et pour ceux qui viennent de loin, recommandez le train,
moins polluant, de préférence à l'avion ou à la voiture.
Une fois sur place, pensez à organiser un système de covoiturage (là encore, Internet sera un précieux allié)
ou mettez des vélos à la disposition des plus courageux... et des vélos à assistance électrique pour ceux qui le
sont moins !
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Au fait, vous avez pensé à la déco ? des fleurs que vous pourrez replanter, cultivées localement et sans
pesticides... Pourquoi pas par vous-mêmes, ou ceux d'entre vos proches qui possèdent un jardin. Pensez à
apporter une touche de végétation (feuillages, branches) que vous prendrez soin plus tard de recycler en
compost, jouez des effets de matières, terre, tuile, sable... en piochant dans les réserves naturelles de votre
région.
C'est à boire (bio) qu'il nous faut
Entourés de tant de verdure, il est probable que vos copains ne rateront pas la métaphore de la petite fleur et
du pistil, lors du discours qu'ils vous auront consacré. Hé oui, c'est aussi ça un mariage écolo... L'important,
c'est qu'ils trinquent à un champagne répondant aux exigences de l'agriculture biologique (il en existe depuis
1974) ou raisonnée.
Idem pour le reste des victuailles, dans la mesure où votre budget vous le permet : le bio et l'équitable, c'est
quand même un tantinet plus cher que le tout-venant ! Sinon, rien ne vous empêche de panacher. Préférez un
vrai service de table à des assiettes jetables, et pensez à effectuer le tri de vos déchets.
Il ne vous reste plus qu'à partir en lune de miel. Vous pouvez faire une petite entorse à la réduction des
émissions de CO2 : après tout, on ne se marie qu'une fois...
Bertrand Mauvy
I.14. Les jouets écolos
Les enfants sont très réceptifs aux enjeux de l'écologie et développement durable... et très demandeurs
de jeux permettant de mieux les saisir. Conscients du phénomène, les éditeurs multiplient les
trouvailles pour tenter de séduire ce nouveau public. Mais au fait, qu'est-ce qu'un jouet respectueux de
l'environnement ?
Un avion qui s'écrase sur une île déserte, une poignée de rescapés obligés de coopérer et d'utiliser les
ressources de leur environnement pour survivre... Non, vous n'êtes pas dans un remake de Kho-Lanta ou de
la série Lost, mais dans le jeu Opération Survie des éditions Bioviva.
Ce pionnier du jeu écolo a aujourd'hui le vent en poupe, entre l'engouement du public pour la question et
l'intérêt soudain des distributeurs qui en découle. Le constat frappe comme une évidence : alors que les
thématiques liées au respect de la nature étaient plutôt placées à l'arrière-plan dans les boutiques de jeux, les
voici maintenant qui font irruption sur le devant de la scène.
Le salon de Nuremberg, début 2008, a confirmé la tendance. La manifestation, considérée comme le premier
salon du jouet au monde, a été marquée par un essor encore jamais vu des jeux écolo. Désormais, même les
maisons de poupée sont équipées de panneaux solaires, tandis qu'une voiture télécommandée roule à
l'hydrogène. Sans oublier ceux qui permettent d'aider les pingouins à échapper à la fonte de la banquise, ou
d'apprendre à ramasser les déchets et à les trier pour mieux les recycler.
Si l'on ajoute à cela tous les livres consacrés au développement durable et au respect des écosystèmes, nos
enfants risquent bientôt d'en savoir plus long que nous sur le sujet. Mais c'est également l'occasion pour les
parents de vérifier si les jouets sont aussi écologiques qu'ils le prétendent...
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Quand les jouets se mettent au vert
Il n'existe pas de label spécifique dédié aux jeux et jouets qui certifient que ceux-ci ont bien été fabriqués
dans le respect de l'environnement, mais il est possible de s'en assurer en suivant quelques règles simples :
1. Premier point à vérifier, les matériaux dans lesquels ils sont fabriqués. Les éditions Bioviva, par
exemple, prêtent une attention scrupuleuse à cet aspect. Même l'encre d'impression des jeux est
d'origine végétale ! Plus généralement, il est recommandé de choisir des jouets en bois, à condition
de s'assurer de l'origine de ce dernier. Les planchettes de construction de Kapla, les trains de la
société suédoise Brio (qui roulent désormais avec des batteries rechargeables), répondent à cette
double exigence ;
2. Deuxième règle, favoriser les jouets fabriqués localement : cela génère moins de gaz à effet de serre
! Sans oublier, bien sûr, tous ces jeux qui incitent les enfants au bricolage et à la création : perles, jeu
de construction à base de flocons de maïs (la gamme Happy Mais notamment, fabriquée à base de
maïs naturel et entièrement biodégradable)... Ou un indémodable, les bulles de savon de Pustefix,
garanties 100% naturelles.
Les jeux électroniques, évidemment, sont beaucoup moins écologiques. Mais quitte à y sacrifier, assurez-
vous tout de même que le fabriquant a prévu de faire recycler ses produits. Le jouet fonctionne grâce à des
piles ? Alors profitez-en pour faire découvrir à vos enfants les vertus des énergies renouvelables, grâce au kit
E-energy (Fnac / Eveil & Jeux), un chargeur de piles qui peut se coupler avec une éolienne ou un panneau
solaire. Au rayon du solaire, vous n'aurez d'ailleurs que l'embarras du choix, entre l'hélicoptère Lego, les
voitures de Lunacar ou la Solar Box, un jeu de construction métallique conçu par la société Eitech.
Des jeux pour apprendre l'écologie
Jouer en respectant l'environnement, c'est déjà bien. Mais ce peut être aussi l'occasion de mieux connaître
celui-ci. En partant sur les traces de Nicolas Hulot avec le jeu Ushuaïa, qui propose de se lancer à la
découverte du monde, entre exploration, défis et énigmes. Ou en protégeant une plage des galettes
d'hydrocarbures qui la menacent, avec Marée noire. A moins que vos enfants ne préfèrent visiter les Parcs
Nationaux de France pour mieux connaître leur rôle et leurs particularités avec le jeu Nature sauvage
(produit, comme les deux précédents, par les éditions Bioviva).
Après la découverte, les expériences. Nature et biologie, chez Clementoni, fournit un microscope et un
matériel conséquent pour multiplier les observations sur les plantes et les animaux. Plus original, AntWorks
propose de voir évoluer des fourmis au sein d'une boîte transparente contenant un gel nutritif issu des travaux
de la Nasa. Les tunnels qui se creusent, la colonie qui s'organise... En plus, l'objet est très joli, et peut servir
de décoration grâce à un système d'éclairage ingénieux.
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Mais la palme de l'originalité dans ce domaine revient sans doute à l'Eco-Dôme conçu par BSM Jeux : une
véritable « serre miniature » permettant de faire pousser des végétaux puis d'observer leur réaction à
différents phénomènes climatiques ou de se livrer à des expériences afin de mieux comprendre les réactions
de cet écosystème miniature. Un concept original qui se révèlera peut-être à l'origine de futures vocations...
Bernard Rastoin
I.15. Pour l'environnement, l'étiquetage carbone des aliments
Au supermarché, vous obtenez facilement des informations sur la qualité nutritionnelle des produits.
Mais savez-vous s'ils sont bons pour l'environnement ? Pour vous repérer, il existe désormais un
nouveau label : l'étiquetage en poids CO2 émis ! Un nouveau repère, pour manger écologique !
Explications.
D'après l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les ménages français émettent
en moyenne 15,5 tonnes de CO2 par an, dont 50% pour la fabrication et le transport de produits de services.
Pour réduire ces dépenses et préserver l'environnement il ne s'agit pas forcément de consommer moins mais
surtout de consommer mieux. C'est-à-dire en connaissance de cause...
Etiquetage carbone, chacun sa méthode... Pour l'instant !
L'étiquetage des produits alimentaires en poids CO2 estime la quantité de GES (gaz à effet de serre) émise
par un produit ou une gamme de produits durant son cycle de vie. Grâce à cet étiquetage, vous pouvez
désormais connaître l'impact environnemental d'un produit depuis sa production, à sa fabrication, en passant
par son transport, son emballage et sa distribution.
Les magasins E.Leclerc expérimentent l'affichage en poids CO2 dans deux magasins du Nord de la France :
en plus d'information sur 2 000 références, le consommateur découvre sur son ticket de caisse l'empreinte
carbone totale de ses achats. Le groupe Casino va plus loin et lance l'indice carbone dans tous ses magasins,
une donnée qui tient compte des émissions de CO2 liées à la totalité du cycle de vie de chaque produit.
L'indice carbone est exprimé en gramme équivalent CO2 pour 100 grammes de produit.
A terme, on devrait assister à une généralisation de l'étiquetage produit dans la plupart des enseignes puisqu'à
l'horizon 2011, le "prix écologique" devra être indiqué sur tous les tickets de supermarché, selon un
engagement du Grenelle de l'environnement. Exemple pour une boite de conserve d'un produit identique :
 225g de CO2 origine France avec transport par camion uniquement ;
 235g de CO2 origine Inde avec transport par bateau et camion ;
 305g de CO2 origine Europe (Ukraine) avec transport par camion uniquement.
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Du changement côté producteurs/distributeurs et côté consommateurs !
L'affichage des impacts environnementaux d'un produit sur son emballage et/ou dans les rayons, devrait
permettre aux producteurs et aux distributeurs de réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) sur
toutes les étapes du cycle de vie des produits.
L'étiquetage des produits alimentaires en poids CO2, suit le pas de l'étiquette énergie CO2 pour les véhicules.
D'ailleurs d'ici fin 2008, 20 familles de produits et services de grande consommation devraient bénéficier,
comme pour les voitures, d'un système de bonus malus. Quand écologie rime avec économie, il est bon de
faire un geste pour l'environnement !
Delphine Tordjman, le 12 juin 2008
II. Commerce équitable
Promouvoir un commerce répondant à de nouvelles normes sociales, environnementales et
économiques, tel est le principe du commerce équitable qui entend améliorer la situation des
producteurs. Principalement développé dans les échanges Nord-Sud, ce mouvement connaît un succès
croissant.
II.1. Vous avez dit commerce équitable ?
Les labels "commerce équitable" ont fleuri dans les supermarchés. On voit même des campagnes
publicitaires pour ces produits éthiques, dont la consommation a été multipliée par 7 en 5 ans. Mais
que cache ce logo ? Quels sont les engagements des firmes qui les commercialisent ? Quels avantages
pour les producteurs ? Tour d’horizon.
Max Havelaar, Artisans du Monde…ces noms sont ceux des associations qui ont permis le développement
du commerce équitable. Mais que cache ce label ?
Aider les populations du Sud
Le but essentiel du commerce équitable est de limiter les inégalités entre les pays du Nord et ceux du Sud, de
permettre des échanges économiques plus justes. Cela passe notamment par trois axes, que s’engagent à faire
respecter les sociétés qui vont importer des produits de pays du Sud :
1. Permettre un revenu décent pour les petits producteurs : Cela inclus le fait de payer les produits
à un prix qui permettent aux producteurs de vivre "dignement". Et cela veut dire également une
régularité des commandes. Par exemple, alors que les producteurs de café sont habituellement
rémunérés en fonction des variations des cours (souvent très bas), ceux qui adhèrent au système
touchent un revenu minimum fixe pour leur production (parfois deux à trois fois le prix) ;
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2. Une amélioration des conditions de travail : Les organismes certificateurs vérifient également les
conditions de travail, notamment lorsqu’il s’agit d’entreprises de taille plus importante ou de
plantations avec des ouvriers agricoles. Ainsi, le travail des enfants est interdit, il ne doit pas y avoir
de travail forcé, de discrimination et les ouvriers doivent pouvoir se syndiquer ;
3. Une amélioration des conditions de vie : La plupart des acteurs du commerce équitable dépassent
le cadre du travail. Le but est d’améliorer les conditions de vie de la population de manière globale :
construction d’écoles, de maisons…
Qui contrôle ?
Le label commerce équitable est contrôlé par de nombreuses associations, telles que Max Havelaar, qui sont
regroupées dans plusieurs fédérations (il en existe quatre différentes). Celles-ci mettent en relation des
producteurs du Sud avec des industriels du Nord. La majorité fait ensuite appel à des organismes
certificateurs indépendants, qui vérifient que les engagements sont respectés.
Ainsi, les producteurs doivent déclarer leurs exportations et gains, des contrôles sont faits sur le terrain au
moins une fois pas an. Mais en la matière, il est vrai qu'il n’y a pas d’harmonisation des règles…Car il existe
des divergences au sein des fédérations sur les règles exactes qui définissent le commerce équitable.
Un groupe de travail au sein de l’agence française de normalisation (AFNOR) travaille à définir un cahier
des charges du commerce équitable, en partenariat avec plusieurs associations. Mais pour l’instant, il semble
difficile de mettre tout le monde d’accord…En l’absence d’une règle commune définie au niveau français ou
européen, difficile donc de savoir précisément ce que garanti le label…
Quel rapport qualité/prix ?
Le label commerce équitable n’est pas un label de qualité ! Il n’y a pas de cahier des charges réclamant des
normes précises au produit. En revanche, la plupart des organismes certificateurs incluent des critères de
qualité dans les contrats qu’ils passent avec les producteurs. De plus, la filière bio est fortement encouragée.
Une grande partie de ces produits est ainsi également issue de l’agriculture biologique. En ce qui concerne le
prix, l’association Max Havelaar constate que ses produits sont en moyenne 15% plus cher. C’est le
minimum pour payer un prix équitable au producteur.
Plébiscité par les Français
Prise de conscience des consommateurs ou simple effet de mode, le commerce équitable a le vent en poupe.
Ce sont d’ailleurs les produits alimentaires qui en bénéficient. Une enquête réalisée en mai 2005 par l’institut
Ipsos pour Max Havelaar montre l’engouement des Français. Trois sur quatre connaissent ces produits, et
près de 70% ont déjà acheté au moins une fois un aliment ou un objet commerce équitable. La moitié des
consommateurs achètent régulièrement ces produits labellisés. En tête des achats "équitables", on trouve le
café bien sûr, loin devant le chocolat, le thé, le riz puis les fruits et légumes et les jus de fruits.
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Des critiques
Mais le commerce équitable est également l’objet de critiques ; plusieurs intervenants du secteur associatif
dénoncent le fait que c’est une goutte d’eau dans les échanges internationaux, qui restent profondément
inégaux. Or la "publicité" faite autour de ces produits labellisés contribue à masquer cette réalité.
D’autres soulignent le détournement du commerce équitable par les grandes surfaces et certaines firmes, qui
mettent en avant cette gamme de produits qu’ils vendent ou produisent, pour redorer leur image, mais qui
continuent leurs pratiques inéquitables. Enfin, certains n’hésitent pas à souligner que ces échanges
maintiennent la dépendance du Sud envers le Nord, et ne va pas favoriser l’autonomisation des populations.
Alors acheter ou non commerce équitable, c’est à vous s de choisir. Mais ce qui est sûr, c’est que l’on ne
peut pas être désolé ou critiquer d’un côté, et rester sans rien faire au quotidien pour changer les choses de
l’autre…
Alain Sousa
II.2. Les principes du commerce équitable
Le commerce équitable, beaucoup en connaissent le nom, comme le prouve son développement
impressionnant dans les rayons de nos magasins. Mais savez-vous comment il est apparu, et quels en
sont les principes fondateurs ? Petit retour en arrière sur une révolution économique en marche...
Le commerce équitable est né au tournant des années 1950-1960 autour d'une idée-clé : rétablir des termes de
l'échange plus favorables aux petits producteurs des pays en voie de développement. Concrètement, cela
signifie que des cultivateurs, des artisans vont être soutenus par divers organismes pour écouler leur
production à des prix qui leur soient plus favorables.
Cette approche s'inscrit dans la droite ligne de l'article 23 de la Déclaration universelle des droits de l'homme
adoptée en 1948 par l'ONU : « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant ainsi
qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine ». En retour, les consommateurs se voient
garantir une haute qualité des produits et la satisfaction de contribuer à améliorer les conditions de vie des
producteurs et de leurs familles. Une façon originale d'allier logique économique et militantisme social.
Une pratique en plein essor
L'apparition du commerce équitable est partie d'un constat : les échanges entre pays développés
(généralement situés au nord de la planète) et ceux du tiers-monde (pour la plupart au sud) s'effectuent dans
des termes largement défavorables à ces derniers : leur production est achetée à des prix particulièrement
bas, l'essentiel de la marge revenant aux nombreux intermédiaires. D'où la situation désastreuse de ces pays
et de leurs habitants, créant un cercle vicieux qui empêche tout décollement économique.
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Certes, des aides humanitaires contribuent ponctuellement à limiter l'ampleur de la catastrophe. Mais il s'agit
d'interventions d'urgence, qui ne favorisent pas la constitution d'un tissu socio-économique viable, et risquent
au contraire de renforcer la dépendance des pays du sud.
Cette prise de conscience culmine notamment lors de 2 Conférences des Nations Unies pour le Commerce et
le Développement (CNUCED) en 1964 à Genève et en 1968 à New Delhi. Elle peut se résumer en un slogan
: « Trade, not Aid » (le commerce, pas l'aide).
Parallèlement, des organisations non gouvernementales ont commencé à mettre en œuvre ce principe sur le
terrain. C'est notamment le cas d'OXFAM qui, dès la fin des années 1950, distribue des objets d'artisanat
fabriqués par des réfugiés chinois. Dans la foulée, des « Boutiques Tiers Monde » voient le jour aux Pays-
Bas. La première ouvre ses portes en 1969. Deux ans plus tard, on n'en compte pas moins de 120 !
Pendant longtemps, cette démarche reste confinée au circuit associatif. Les années 1980 marquent un
tournant avec l'irruption du commerce équitable dans la grande distribution. Une démarche portée au tout
premier chef par le label Max Havelaar, fondé sur le principe d'une certification indépendante des produits
concernés.
Porté par le changement des mentalités, le commerce équitable connaît dès lors un essor impressionnant. En
2006 en France, 74% des personnes interrogées en connaissaient le principe, et une sur deux avait déjà
acheté un produit labellisé Max Havelaar !
Des principes et des critiques
Au fil de leur mise en œuvre, les principes du commerce équitable se sont peu à peu affinés. Tout d'abord, on
l'a vu, assurer une juste rémunération des petits producteurs, leur permettant d'assurer leurs besoins
fondamentaux en matière de logement, d'éducation, de santé ou encore de protection sociale. Mais aussi
veiller au respect des droits fondamentaux des personnes, en refusant par exemple le travail des enfants ou
encore l'égalité de rémunération entre hommes et femmes.
La transparence des informations, le fonctionnement démocratique des organismes coopératifs ou encore une
plus grande prise en compte de l'environnement font également partie de ces règles fondatrices.
Au-delà de son application d'origine, le commerce équitable contribue à construire un nouveau modèle basé
sur l'idée d'une interdépendance économique entre producteurs et consommateurs. Développer les pays du
sud, à terme, c'est aussi créer de nouveaux marchés potentiels pour ceux du nord...Mais face à son succès, le
commerce équitable a aussi essuyé diverses critiques. En particulier, il lui est reproché :
 De contribuer à délocaliser les débouchées de la production agricole des pays pauvres au détriment
de la production vivrière et à accroître leur dépendance économique à l'égard du nord ;
 De nuire à l'environnement (transport par avion, réfrigération des produits...) ;
 De n'être pas réellement équitable, la rémunération des producteurs étant à peine supérieure à celle
qui se pratique dans les circuits « classiques ».
Ces critiques sont en effet légitimes. Mais elles apparaissent moins comme une remise en cause des principes
fondateurs, que comme une incitation à les appliquer plus rigoureusement. Au risque, sinon, de perdre ce qui
fait la spécificité et le succès de ce secteur encore tout jeune...
Bernard Rastoin
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II.3. Max Havelaar : pour des échanges plus justes
Max Havelaar est une association pionnière du commerce équitable. Et c’est aujourd’hui l’un des
labels les plus connus des Français. De quelle manière garantir des échanges plus justes ? Comment
savoir si les petits producteurs sont bien rémunérés ? Quel est l’avenir du "fair trade" ? Emmanuelle
Cheilan, responsable communication chez Max Havelaar France répond à nos questions.
Doctissimo : En quelques mots, que signifie "commerce équitable" ?
Emmanuelle Cheilan : Le commerce équitable est un moyen d’aider les producteurs du Sud, qui ont des
conditions de vie et de travail extrêmement difficile. Le but est de favoriser des échanges plus justes, pour les
aider à pouvoir vivre de leurs récoltes, les aider à s’organiser et mettre en place un développement durable.
Cela passe par une rémunération décente, mais aussi par de l’aide au développement, en s’inscrivant dans la
durée. Pour les consommateurs du Nord, le commerce équitable permet une prise de conscience de ce qui se
passe derrière les produits qu’ils achètent. Et cela leur permet d’agir concrètement pour changer la donne.
C’est une logique pragmatique, loin des beaux discours.
Doctissimo : Comment vérifiez-vous que le commerce est réellement équitable ?
Emmanuelle Cheilan : D’abord, il faut que les différents acteurs d’une filière fassent la démarche. Par
exemple pour le café, un torréfacteur, un importateur et un producteur nous demandent à bénéficier du label
Max Havelaar. Nous sélectionnons alors ceux qui réunissent les conditions nécessaires. Puis, nous leur
soumettons un cahier des charges très strict, qui défini les prix, la durée, les conditions, le préfinancement
des récoltes, le fonctionnement démocratique de l’exploitation, etc. Ils doivent ensuite nous envoyer les
comptes tous les trois mois. Et un contrôle sur le terrain est effectué au minimum tous les ans. De plus, nous
avons six bureaux de liaisons dans le monde, qui ne vont pas assurer les contrôles mais le soutien aux
producteurs et le suivi des projets coopératifs.
Doctissimo : Mais il existe différents acteurs qui s’occupent de commerce équitable aujourd’hui. N’y a-t-il
pas un problème de définition ?
Emmanuelle Cheilan : Il est vrai qu’il y a plusieurs organismes qui s’occupent de commerce équitable.
Mais au niveau international, toutes sont globalement d’accord sur les buts et les moyens. La France souhaite
définir plus précisément les standards et les conditions du label commerce équitable, pour pouvoir "élire"
précisément les produits qui peuvent en bénéficier. Il est normal de préciser les règles du jeu, car il n’est pas
question d’avoir un commerce équitable au rabais ! Il y a donc des discussions avec l’Afnor, agence
gouvernementale qui gère les labels, pour préciser le cahier des charges.
Doctissimo : Le commerce équitable permet-il de réduire les inégalités Nord-Sud ?
Emmanuelle Cheilan : Nous n’avons pas la prétention de dire que le commerce équitable est LA solution
aux inégalités dans le monde. Mais avec aujourd’hui un million de producteurs qui en bénéficient, on peut
dire qu’il fait partie de la réponse. C’est en tout cas une manière d’agir immédiatement, dans le réel. Mais il
est sûr qu’il faut mettre en place d’autres solutions, d’autres réponses.
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Doctissimo : De nombreuses critiques mettent en cause la présence de Max Havelaar dans la grande
distribution, ce qui permet aux distributeurs d’utiliser l’image du commerce équitable, en continuant de
proposer 99% de produits inéquitables !
Emmanuelle Cheilan : Au sein de Max Havelaar, nous pensons que le commerce équitable ne peut pas
rester l’apanage de quelques personnes, qui fréquenteront des boutiques spécialisées. Le moyen d’augmenter
la pratique du commerce équitable, c’est d’être accessibles au plus grand nombre. Aujourd’hui nous refusons
des petits producteurs, uniquement parce qu’il n’y a pas assez de consommateurs au Nord. Il faut être là où
les gens achètent, sinon rien ne changera !
Doctissimo : Quel avenir pour le commerce équitable ?
Emmanuelle Cheilan : Difficile de prévoir comment les choses vont évoluer. Mais je ne pense pas que le
commerce équitable restera une "niche". Car nous ne sommes pas là pour "faire joli" ou servir d’alibi. Nous
sommes là pour essayer de faire changer les choses en profondeur. Regardez ce qui se passe en Suisse : le
commerce équitable se développe énormément. Par exemple, une banane sur deux vendue là-bas est
équitable. En fait, l’espoir est qu’un jour il n’y ait plus besoin d’organisation tel que Max Havelaar !
Propos recueillis par Alain Sousa
II.4. Jean-Pierre Boris : Le commerce équitable n'est pas la solution !
Le commerce équitable est-il réellement un moyen de réduire les inégalités Nord-Sud ? Ce n’est pas
l’avis de Jean-Pierre Boris, journaliste à RFI, spécialisé dans les échanges mondiaux de matières
premières et auteur du livre "Commerce inéquitable". Pour lui, ce label ne peut pas contrebalancer les
règles du jeu au niveau international. Il nous livre son analyse.
Doctissimo : Sur le principe, tout le monde admet que le commerce équitable est une bonne chose. Cela ne
semble pourtant pas évident pour vous.
Jean-Pierre Boris : Certes, le commerce équitable localement donne souvent de bons résultats. Et il est sûr
qu’augmenter les revenus des petits producteurs leur permet de vivre mieux. Ce que je conteste, ce sont les
effets à l’échelle internationale. Si le commerce équitable a un impact ponctuel sur certaines communautés
paysannes, je vois mal quel impact il peut avoir au niveau mondial. Il faut remettre les choses à leur place : il
s’agit de commerce plus un peu de charité, il ne s’agit pas d’une nouvelle forme d’échange. C’est une
énormité de dire que cette goutte d’eau va modifier les règles du jeu.
Doctissimo : Mais cela ne permet-il pas une prise de conscience de la part des consommateurs ?
Jean-Pierre Boris : Je ne le pense pas. Sur un paquet de café commerce équitable, on vous dit que vous
aidez les producteurs du Sud qui sont pauvres. C’est une lapalissade ! Mais on ne vous explique pas pourquoi
ils sont ainsi dans la misère ! Et parfois, on ramène un petit groupe de paysans sud-américains que l’on
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exhibe durant la semaine du commerce équitable… Mais la prise de conscience ne peut pas se faire comme
cela, si on n’explique pas à quoi sont dues les inégalités, qui sont les intermédiaires, pourquoi les prix
fluctuent…
Doctissimo : Mais si l’on prend l’exemple du café, le commerce équitable est une solution pour permettre
aux petits producteurs de ne pas subir la baisse des cours ?
Jean-Pierre Boris : Il faut au contraire traiter les causes plutôt que les conséquences ! Pourquoi les cours du
café sont à leur plus bas niveau depuis un siècle ? C’est essentiellement lié à la surproduction. D’un côté, le
Brésil a modernisé ses moyens de production de manière phénoménale en quelques années, exportant encore
plus de café. Et d’un autre côté, on a un pays comme le Vietnam, qui en quelques années, est devenu l’un des
principaux pays producteurs de café.
Ces hausses de production ont mathématiquement fait baisser le cours de nombreuses denrées, au point que
les producteurs sont obligés de vendre à perte. Or la solution, ce n’est pas de proposer ponctuellement de
payer un peu plus certains petits producteurs. Il faut une action politique.
Pour le café, il existait un organisme international chargé de contrôler la production et les achats, pour éviter
les fluctuations importantes et permettre aux producteurs de gagner décemment leur vie. Et cela fonctionnait
ainsi pour de nombreuses matières premières. S’il n’est pas forcement possible de remettre sur pieds ces
structures, il est envisageable par exemple de relancer le fonds commun des produits de base, qui serait un
bon moyen de réguler les revenus des paysans.
Ce fonds, qui aujourd’hui est une coquille vide, pourrait demain taxer sur les grands groupes
agroalimentaires pour redistribuer aux pays producteurs. Essayer de réguler la production mondiale, et
reverser une partie des taxes, est les meilleurs moyens de permettre à la majorité des producteurs de vivre de
leur récolte.
Doctissimo : Le commerce équitable n’est-il pas un moyen pratique d’arriver à ce résultat ?
Jean-Pierre Boris : Il faut malheureusement être réaliste : si l’on attend que le commerce équitable
progresse jusqu'à toucher tous les producteurs, la majorité seront morts de leur belle mort ! Ce type d’action
ne touche qu’un pourcentage infime des paysans du Sud. Et il va concerner ceux qui sont déjà organisés, et
qui connaissent les associations sur le terrain. Les producteurs les plus pauvres et isolés sont paradoxalement
délaissés par ce commerce ! Très honnêtement, je ne crois pas à l’action organisée de consommateurs.
Dans des problématiques internationales telles que le commerce de matières premières, seules des actions
politiques peuvent permettre des changements globaux. Si le consommateur veut changer les choses, il ne
doit pas se contenter d’acheter une marque ou un label, mais s’investir dans une organisation, un groupe ou
un parti qui fera du lobbying pour faire évoluer la situation !
Propos recueillis par Alain Sousa
II.5. Le microcrédit
Les objectifs du millénaire pour le développement ratifiés à l'Organisation des Nations Unies (ONU)
fixent un cap pour réduire l'extrême pauvreté et accentuer les efforts de la coopération internationale.
Le microcrédit est apparu dans les années 80 comme un moyen pragmatique de lutter contre la
pauvreté en stimulant les petites économies locales.
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Le crédit pour les plus pauvres
C'est bien connu, les banques ne prêtent pas aux pauvres ! Car essentiellement, il est trop risqué de prêter de
l'argent à des personnes qui n'ont pas de garanties à offrir en contrepartie d'un prêt. Pourtant, les plus pauvres
ont eux-aussi besoin d'investir pour maintenir et développer leur activité économique.
Apparu dans les années 80, le microcrédit est né de la volonté de donner un accès au crédit aux acteurs
économiques exclus du système bancaire classique. Un crédit accessible aux plus pauvres pour leur
permettre de développer leur propre activité, et d'être les premiers mobilisés pour améliorer leurs conditions
de vie. Un microcrédit ressemble à un crédit classique, mais il s'en différencie car il est orienté vers une cible
nouvelle et fonctionne selon des caractéristiques originales.
Des mécanismes de garanties adaptés
Dans les pays en développement, le microcrédit se base sur un système de garantie solidaire. Les plus
pauvres n'ont pas les moyens individuellement de fournir une contrepartie à la banque pour garantir un prêt :
les microcrédits sont donc octroyés à des groupes d'individus, garants mutuellement des remboursements.
Le microcrédit favorise ainsi l'émulation entre les bénéficiaires et c'est la solidarité au sein d'une même
communauté qui garantit le remboursement. Et cela fonctionne ! Car la garantie s'appuie sur des mécanismes
de solidarité communautaires vieux comme le monde. Les microcrédits sont ainsi mieux remboursés que les
crédits classiques, souvent à des taux record de 98 ou 99%.
L'accompagnement des bénéficiaires
Le fait d'octroyer des microcrédits à des personnes souvent peu éduquées, implique aussi d'accompagner
fortement les bénéficiaires dans la gestion de leur micro-entreprise. Sur le terrain, des acteurs spécialisés tels
que des ONG ou institutions micro-financières (IMF) réalisent un travail de proximité avec les bénéficiaires
pour les aider à gérer leur activité économique et à développer leurs compétences de micro-entrepreneurs.
Le coût moyens humains qui sont mobilisés sur le terrain explique ainsi que le taux d'intérêt des microcrédits
soit assez conséquent, atteignant parfois 30 ou 40% du montant prêté. Si cela peut choquer au premier abord,
il faut considérer que les plus pauvres n'ont pas accès à de meilleurs taux, que ces taux permettent souvent à
peine de couvrir les coûts nécessaires pour se déplacer dans les communautés et former les bénéficiaires. Et
il ne faut pas oublier que plus le volume de crédits octroyés augmente, plus le taux baisse...
Du microcrédit à la micro finance
L'essor du microcrédit dans les pays en développement débute dans les années 80 avec la fondation de la
Grameen Bank. Ancien professeur d'économie au Bengladesh et Prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus a
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fondé la "banque des pauvres" qui fournit aujourd'hui plus de 3 milliards d'euros de crédit à près de 2,5
millions d'emprunteurs, pour soutenir leurs activités dans l'artisanat ou le petit commerce.
En France, le microcrédit n'est pas si nouveau : l'Association pour le Droit à l'Initiative Economique (ADIE)
octroie depuis les années 80 des crédits aux personnes exclues du système bancaire classique. Mais la micro
finance connait une forte expansion depuis les années 2000 avec le développement de nouveaux services
bancaires comme la micro assurance. En direction des pays du Sud, elle se développe selon deux axes : la
professionnalisation, et l'innovation.
Planet Finance, l'association fondée en 1997 par Jacques Attali, aide ainsi les IMF des pays du Sud à se
financer auprès des banques classiques et à se professionnaliser en améliorant leurs pratiques de gestion.
L'innovation est également au rendez-vous aujourd'hui : avec le développement du crédit de gré à gré ("peer
to peer"), vous pouvez prêter directement une petite somme d'argent à un micro-entrepreneur qui en a besoin,
et qui vous la remboursera !
Dans les économies développées touchées par la récession, de nombreuses initiatives locales utilisent le
microcrédit pour répondre à des besoins que le secteur financier classique ne parvient pas à couvrir. Ainsi, la
mairie de Paris à récemment lancé un programme de microcrédit pour aider les personnes en situation
précaire à s'installer dans un nouveau logement ou améliorer leur confort de vie, rechercher un emploi ou
faire face à un évènement familial.
Matthieu Mellul, le 6 avril 2009
III. Tourisme écologique
En vacances, on oublie tout ! Mais pas question d’oublier ses bonnes habitudes écologiques. Avant de
préparer ses bagages ou de louer une voiture, toute information est utile lorsqu'il s'agit de respecter
l’environnement. Alors des voyages oui, mais écologiques !
Des vacances plus vertes
Partir en vacances tout en respectant la planète, c’est possible. De nombreuses destinations en France
proposent ainsi de faire du tourisme écologique, de s’impliquer dans des projets de protection de
l’environnement. Même les enfants sont concernés, avec des colos écolos ! Tout ce qu’il faut savoir pour se
mettre au vert.
III.1. Le tourisme vert en France
Voyager à la découverte de nos terroirs sans nuire au cadre naturel, c'est le principe du tourisme vert.
Les lieux d'hébergement sont de plus en plus nombreux à proposer cette formule, qui peut aller de la
simple découverte des richesses écologiques d'une région à la participation aux travaux de la ferme...
biologique, bien sûr !
Les vacances, c'est bien sûr l'occasion de se replonger dans la nature, ses mers si bleues, ses campagnes
verdoyantes... mais aussi de générer des nuisances qui risquent de porter atteinte à ce cadre idyllique. Il
existe pourtant un moyen de concilier joies du dépaysement et respect de l'environnement : le tourisme vert,
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  • 1. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 1 sur 49 Acheter différemment Recueil de Maryam RAHOU
  • 2. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 2 sur 49 I. Devenir un consomm’acteur Consommer différemment I.1. AMAP, troc... : les nouveaux modes de consommation I.2. Guide des achats responsables I.3. Les bonnes adresses I.4. Bien choisir et utiliser sa lessive I.5. Entretien : les recettes de nos grands-mères I.6. Pour sauver la planète, faites l'amour ! I.7. Pollution sonore I.8. Les organismes financiers éthiques I.9. Des placements éthiques Des achats responsables au quotidien I.10. Habillement : la fibre écolo I.11. Il est bio mon bouquet ! I.12. Les couches : lavables ou jetables ? I.13. La mariée était en bio I.14. Les jouets écolos I.15. Pour l'environnement, l'étiquetage carbone des aliments II. Commerce équitable II.1. Vous avez dit commerce équitable ? II.2. Les principes du commerce équitable II.3. Max Havelaar : pour des échanges plus justes II.4. Jean-Pierre Boris : Le commerce équitable n'est pas la solution ! II.5. Le microcrédit
  • 3. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 3 sur 49 III. Tourisme écologique Des vacances plus vertes III.1. Le tourisme vert en France III.2. Des colos écolos pour vos vacances III.3. Des plages plus bleues III.4. Apprenez la nature à vos enfants Préserver la nature en vacances III.5. Les bons gestes en vacances : à la mer, à la montagne, à l'étranger III.6. Respecter la nature en vacances III.7. Faites-vous bio pour les vacances III.8. Vacances : les transports les plus écolos
  • 4. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 4 sur 49 Pour préserver notre planète, il est urgent d’apprendre à économiser, à partager et à consommer de manière plus équitable les ressources de l’environnement. Plusieurs initiatives en ce sens ont récemment vu le jour. Découvrez-les vite. Parce que nous n’avons pas de planète d rechange, adaptons dès aujourd’hui notre mode de vie et nos pratiques de consommation au développement ! I. Devenir un consomm’acteur Le commerce équitable, les écolabels, le bio... sont autant de nouvelles façons de consommer en respectant l’environnement et en favorisant l’’entraide avec les pays du Sud. Découvrez tous nos conseils pour que notre confort ne mette pas en péril notre planète. Consommer différemment Equitable, bio, écologique... la consommation n’est plus seulement égoïste ! Pour l’environnement et pour les générations futures, d’autres modes d’achat alternatifs ont vu le jour ? Découvrez-les avec Doctissimo. I.1. AMAP, troc... : les nouveaux modes de consommation Lassés des hypermarchés, des grandes industries agroalimentaires et de la malbouffe, une grande partie des Français recherche un autre mode de consommation, et se tourne vers l'économie solidaire, pour leur propre bénéfice. Enquête sur ce nouveau modèle plus soucieux d'entraide que de concurrence. Du fromage en tube, de l'huile d'olive à tartiner, un hamburger en boîte. Ces nouveaux produits envahissent les rayons des supermarchés, mais représentent-ils une réponse aux demandes des consommateurs ? On peut en douter, notamment parce que les alter consommateurs représentent aujourd'hui presque 25% de la population française. Ceux-ci souhaitent désormais intégrer des critères sociaux et environnementaux dans leurs achats. 10% du PIB français Selon eux, les entreprises dirigent notre société et nous orientent vers un avenir plus qu'inquiétant. Le consommateur subit, mais a aussi le pouvoir de refuser cet état de fait. Le pouvoir individuel et collectif peut changer l'avenir. C'est la raison de vivre de l'économie sociale. Regroupant les mutuelles, les coopératives,
  • 5. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 5 sur 49 les associations et les fondations se regroupent sous cette dénomination. Elle représente 10% du PIB français et environ le même pourcentage d'emplois. Inventant un autre modèle économique que le libéralisme, il est largement soutenu par les altermondialistes, mais ce modèle même est sujet à une question : peut-il se généraliser ? L'association pour le maintien de l'agriculture paysanne Lorsque plusieurs consommateurs se réunissent, ils peuvent faire vivre un agriculteur. Basée sur une coopération entre une ferme et un groupe recevant des « paniers » individuels, l'AMAP est un contrat solidaire basé sur l'engagement financier des consommateurs, qui payent la totalité de leurs produits à l'avance. Ce qui permet à l'agriculteur de garantir ses revenus selon un prix juste mais surtout, il est désormais indépendant de l'économie de marché et de la grande distribution. Le consommateur en retire plusieurs bénéfices comme des coûts moins élevés pour des produits frais, de saison et le plus souvent biologiques. S'ils doivent s'engager à l'avance, ils sont néanmoins intéressés et investis dans la récolte. L'AMAP est né au Japon, lorsque le développement de l'agriculture industrielle des années 60 pousse des mères japonaises à fonder des teikei (« partenariat ») avec plusieurs paysans. Le concept apparaît en Suisse à la même époque avec les food guilds ou associations alimentaires. Un fermier américain du Massachusetts popularise le principe dans sa région et influence ainsi le Canada. En France, c'est Alliance Provence, fondée en 2001, qui introduit l'AMAP dans le sud. Les médias popularisent très vite cette association originale, et l'on compte aujourd'hui des milliers d'AMAP dans le monde. Elles approvisionnent 24 000 personnes en France en 2006. Le système d'échange local Miner le système économique dominant : le SEL est un type d'échange alternatif qui ressemble à s'y méprendre au troc. Implantés localement, ces associations constituent un réseau de travailleurs et chômeurs qui se base sur l'entraide et permet des échanges sans recourir à l'euro. Promouvoir ainsi la coopération plus que la concurrence, oubliant la loi de l'offre et de la demande, le SEL n'en croit pas moins au travail. Chacun apporte sa spécialité, sa technique ou sa compétence, et toute heure d'activité a la même valeur. Et concrètement ? Cette communauté libre a sa propre monnaie (grains de SEL, cacachuètes, bouchons ou noix de coco...) et chacun y propose ses services. Une personne gagnera par exemple 100 grains de sel en réparant le toit de son voisin puis les dépensera en prenant des leçons de piano. De telles pratiques sont nées en Europe dans les années 30, notamment en France et en Allemagne, avant d'être interdites par les Etats. Le premier véritable SEL vient donc du Canada, dans les années 80. Michael Linton, habitant de Vancouver, aide les chômeurs de sa ville en créant ce système, basé sur le « green dollar ». Le premier SEL français vient de l'Ariège en 1994. Dix ans après, il en existe 380 dans toute la France et permettent à 20 000 personnes d'échanger des services. Si le système peut plaire, il pose un problème essentiel : il n'a aucune existence légale. Certains détracteurs en ont même profité pour attaquer les bénéficiaires des SEL en justice. Tous ont été relaxés sur le motif qu'il ne s'agit pas de travail clandestin mais de ce qui peut être considéré comme de la simple entraide. Cependant, un membre d'un SEL se livrant toujours à la même activité, et s'il s'agit d'un métier, doit le déclarer aux autorités. Ces mouvements plaisent sur le papier, accrochent l'adhésion immédiate d'une majorité de la population dans le sens où il correspond à un idéal de consommation. Mais, contrairement au capitalisme, ces modèles n'en sont pas vraiment, puisqu'ils ne sont pas l'application d'une théorie économique exhaustive. Ils répondent à
  • 6. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 6 sur 49 des besoins locaux avant de correspondre à un modèle de société. Mais selon leurs partisans, AMAP et SEL sont l'illustration d'une culture émergente, celle de l'économie solidaire, le seul avenir crédible du capitalisme. I.2. Guide des achats responsables Faire ses courses peut être un acte écologique. Favoriser l'écolabel, le commerce équitable, s'informer avant d'acheter sont les meilleurs moyens de devenir un client averti, paré contre les tentatives quotidiennes de séduction venant de la pub et des supermarchés. Un guide du consomm'acteur. Devenir un consommateur responsable n'est pas facile, loin de là. Le statut demande une information préalable précise sur tout ce que l'on achète. Des questions sans cesse renouvelées sur la qualité de chaque produit. L'exigence contre les tentatives de séduction, les emballages aux couleurs criantes qui trônent fièrement dans les rayons des supermarchés. C'est ainsi que l'on pourra préférer un vêtement recyclé, un stylo à l'emballage réduit, une lessive concentrée ou un réfrigérateur moins gourmand en énergie. Petit tour dans le caddie. Choisir les labels Les industriels peuvent intégrer l'environnement dès la conception d'un produit. Ils créent alors un éco- produit et méritent d'être encouragés dans leur choix par les consommateurs. Il existe de multiples labels et il est souvent difficile de les distinguer : L'écolabel est le plus exigeant. Délivré par l'AFNOR en France, le produit qui porte ce logo répond à un cahier des charges précis, et sa conception, ainsi que sa dégradation, prend en compte l'impact environnemental. Il s'applique à de plus en plus de produits, comme les peintures, les colorants, les sacs, le mobilier, les aspirateurs et même les filtres à café. Les étiquettes énergie se retrouvent sur l'électroménager et les appareils électroniques. Mises en place par l'Union européenne depuis 1995, elles classent les machines selon leur consommation d'énergie. Il est évident qu'il vaut mieux, par souci d'économie et d'écologie, de préférer les classes A et B. La consommation peut passer du simple au quintuple. Le car-labelling sert à déterminer quelle voiture consomme et/ou pollue plus qu'une autre. Et consommer moins, c'est aussi rejeter moins de gaz à effet de serre.
  • 7. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 7 sur 49 Le label du commerce équitable est délivré par l'association Max Havelaar. Il garantit du café, du riz, du sucre ou du cacao répondant aux critères internationaux de ce commerce. Donc, une juste rémunération, le respect des droits fondamentaux et l'investissement dans le développement durable pour les travailleurs des pays du Sud. Le label Agriculture biologique (AB) est uniquement délivré lorsque le mode de production respecte l'équilibre naturel. Sans pesticides, engrais chimiques ou OGM, il favorise la biodiversité, il ne consomme pas d'énergie et permet de créer des emplois. En plus, c'est meilleur pour la santé ! L'anneau de Möbius est le logo qui permet d'identifier les emballages recyclables. Ce qui ne signifie pas qu'il sera effectivement recyclé. Tout dépend de la poubelle dans laquelle il se trouvera. S'il contient le chiffre « 65% » au milieu, cela veut dire qu'il contient 65% de matières recyclées. Il existe enfin de nombreux logos privés qui doivent être l'objet de méfiance. Les signes « Protège la couche d'ozone » ou « Respecte l'environnement » n'ont aucun fondement car ils n'engagent pas les producteurs. Le point vert signale la contribution du producteur dans un dispositif d'assistance aux communes en matière de recyclage et se trouve sur presque tous les emballages. Ce qui ne veut pas dire qu'il est recyclable. Acheter et consommer intelligent Lire les étiquettes : sur chaque produit, il est nécessaire de chercher les déclarations environnementales afin de privilégier les informations écologiques fiables. Une longue vie : dès l'achat, on devrait penser à la durabilité du produit. Ce qui privilégie les emballages plus importants que les sachets individuels et permet de faire des économies. Pour tout achat, considérer également la quantité d'emballages doit être essentiel. Méfiez-vous donc de vos propres coups de cœur. Les produits portant l'étiquette « recyclé » ou « recyclable », les matières premières les plus abondantes (comme les bois les plus courants) : deux priorités lors des achats. Les produits de nettoyage qui sont concentrés ou solides prennent moins de place et nécessitent donc moins de transports polluants. Utiliser un produit intelligemment est tout aussi important que l'achat. Lire le mode d'emploi, par exemple, permet d'avoir des informations sur son usage et permet de prendre des précautions, ce qui allonge sa durée de vie. Lorsqu'on consomme, respecter les doses conseillées est également capital : beaucoup de lave- vaisselle sur l'éponge ne rendra pas les assiettes plus propres. Enfin, réparer, entretenir, diminue les risques de panne, voire de panne définitive. Jeter pour renouveler : le tri des déchets sert à diminuer l'impact des produits sur l'environnement et permet de poursuivre les efforts fournis auparavant. L'emballage recyclé ne va pas dans la décharge, mais se retrouvera à nouveau dans les rayons des supermarchés. C'est pour cela qu'il faut également préférer les emballages qui viennent d'un centre de tri. Il n'existe aucun achat qui n'a pas d'impact sur l'environnement. Les matières premières, l'énergie, le transport, la pollution : la consommation implique la dégradation de l'environnement. Consommer intelligent, c'est donc se soucier de l'origine des produits achetés, de leur fabrication, de leur usage et leur rejet. Toute une chaîne qui demande, de la part du consommateur, un comportement responsable de bout en bout.
  • 8. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 8 sur 49 I.3. Les bonnes adresses Acheter équitable n'est pas tâche aisée. Mais contribuer à développer les pays du Sud n'a pas de prix. Avec cet annuaire, on pourra manger équitable, décorer, construire, habiter et même voyager selon les principes environnementaux. On trouve facilement un supermarché, un restaurant d'une grande chaîne ou un voyagiste international. Plus difficile, par contre, de manger bio, d'acheter des produits issus du commerce équitable ou de voyager tout en contribuant au développement durable du pays visité. Ce petit guide des adresses incontournables devrait vous permettre de vous y retrouver. Se nourrir L'Association pour le maintien d'une agriculture paysanne est un modèle économique alternatif au sein duquel un agriculteur travaille exclusivement pour nourrir un petit groupe de consommateurs, dans le respect des principes biologiques. On trouvera sur le site toutes les associations en France. http://alliancepec.free.fr/Webamap/index.php Si l'on ne tient pas à adhérer à une AMAP, on peut toujours se renseigner auprès de la Fédération nationale d'agriculture biologique afin de connaître les producteurs et les marchés de sa région. http://www.agriculturebio.org/upload/attachement37.pdf Biocoop est le premier réseau de magasins bios en France. Vingt ans d'existence, 260 boutiques en France et une charte contraignante, Biocoop est devenu l'un des leaders du secteur. http://www.biocoop.fr Acheter équitable Max Havelaar est le seul organisme indépendant capable de donner le label « commerce équitable ». Offrant au consommateur la garantie que les ouvriers du Sud travaillent dans des conditions décentes et sont justement payées. Le site propose, selon chaque produit (café, banane, cacao...), des liens de commerces en ligne qui les mettent en vente. http://www.maxhavelaarfrance.org Artisans du Monde dispose de 170 points de vente en France. La marque est animée par 5 000 bénévoles et se développe constamment depuis plus de trente ans. Présents partout en France sauf en Corse, Artisans du Monde propose de l'artisanat des pays du Sud respectueux de l'environnement ainsi que des produits alimentaires. http://www.artisansdumonde.org/
  • 9. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 9 sur 49 En Bretagne, Breizh Ha Reizh est une fédération de commerce équitable qui s'organise entre boutiques itinérantes et fixes. La fédération accueille de plus en plus de bénévoles http://www.breizhhareizh.org/ Habiter CREEE, c'est la Construction respectueuse de l'environnement et économe en énergie. Une association qui informe sur l'éco-construction, les matériaux sains, les énergies renouvelables et le recyclage. En 2001, il crée un annuaire qui réunit plus de 2 500 adresses d'artisans, d'architectes et d'associations qui respectent l'environnement, et ce dans toute la France. http://www.cr3e.com/sommaire.htm Voyager Voyageurs du Monde existe depuis 25 ans. L'agence de voyages propose aux particuliers et aux entreprises des itinéraires sur mesure et des circuits accompagnés dans le respect de l'environnement et du développement durable. http://www.vdm.com/vdm/index.asp La Fédération des Parcs naturels régionaux de France constitue un portail pour les voyageurs curieux de savoir ce que cache le patrimoine naturel de chaque région. Quarante parcs associés à l'Etat pour protéger la nature et développer les localités. http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr Les guides De multiples maisons d'édition sont entrées dans la brèche et proposent de nombreux guides pour consommer alternatif et contiennent une foultitude de bonnes adresses. Parmi les plus intéressants :  « Guide des vacances écologiques », Philippe Lecuyer, Editions du Fraysse, 2005 ;  « Guide du shopping solidaire à Paris », Hélène Binet et Emmanuelle Vuibert, Editions Autrement, 2005 ;  « Guide du consomma(c)teur, Stéphanie Mariaccia, Editions Sang de la Terre, 2003 ;  « Guide du citoyen », Nathalie Boyer, Guide du Routard (Hachette), 2002 ;  « Guide du consommateur responsable », Milène Leroy, Editions Marabout, 2002. I.4. Bien choisir et utiliser sa lessive Les lessives pour le linge constituent l'un des principaux polluants domestiques. Certes, celles-ci ont connu des améliorations, et des versions « écologiques » commencent à se répandre. Mais celles-ci ne constituent pas la solution miracle pour autant. Car tout dépend aussi de la manière de les utiliser...
  • 10. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 10 sur 49 Depuis le 1er juillet 2007, la présence de phosphates est interdite en France dans les lessives domestiques. D'autres pays avaient déjà pris des mesures analogues, tels la Suisse dès 1986. C'est que les phosphates, destinés au départ à contrebalancer les effets du calcaire sur le linge, représentent un réel danger pour l'environnement : déversés dans les cours d'eau naturels, ils provoquent un phénomène d'eutrophisation, c'est-à-dire une prolifération d'algues risquant d'entraîner l'épuisement de l'oxygène qui s'y trouve, et donc, à terme, l'extinction des organismes présents (on parle alors de « dystrophisation »). Les lessives n'en sont pas devenues pour autant des modèles de produit écologique. Elles contiennent en effet de nombreuses autres substances nocives : tensio-actifs (nettoyants) réduisant l'oxygénation de l'eau, substituts au phosphate tels que le NTA (nitrolacétate de sodium), fragrances artificielles à base de pétrole... Ainsi, outre leurs méfaits pour l'environnement, elles peuvent également irriter les peaux les plus fragiles et déclencher des phénomènes allergiques, en particulier chez les nourrissons et les jeunes enfants. Sans oublier qu'elles contribuent à abîmer plus rapidement les textiles, surtout lorsqu'il s'agit de coton. Le problème, c'est que les lessives dites « vertes » ne sont pas forcément non plus la panacée. D'abord parce qu'elles ne sont pas neutres écologiquement, ensuite parce que leur efficacité n'est pas toujours à la hauteur de leurs équivalents plus polluants. Elles n'en représentent pas moins un progrès, et traduisent surtout un changement important : la prise de conscience des consommateurs de la nécessité d'une action urgente dans ce domaine. Laver son linge plus proprement Succès des thèses écologiques oblige, des lessives moins nocives pour l'environnement (ou prétendues telles) ont commencé à faire leur apparition sur les rayons de nos supermarchés. Impossible de citer toutes les marques, tant celles-ci foisonnent actuellement, cherchant toutes à se tailler de belles part de marché. On peut mentionner par exemple celles de l'Arbre vert, Ecover, Lerutan, Etamine du Lys ou encore Ulrich. Même la grande distribution s'y est convertie, par exemple Carrefour avec Agir Eco. A noter, ces différentes marques ne sont pas toujours faciles à trouver selon les enseignes et les régions. Si vous êtes décidé à changer pour une lessive écolo, le mieux est donc de vous fier aux labels présents sur l'étiquette, notamment celui de l'Union européenne ou « eco-label » symbolisé par une petite fleur avec un € au milieu. Ces lessives n'en sont pas pour autant totalement inoffensives pour l'environnement. En 2006, une étude de l'INC les classait même parmi les moins écologiques ! Certes, ces résultats sont controversés, la méthodologie employée étant sujette à caution. Une autre étude, commandée par Greenpeace, aboutissait ainsi à des conclusions strictement inverses. Il n'en reste pas moins que les lessives « vertes » contiennent elles aussi des éléments actifs susceptibles de polluer gravement les milieux aquatiques. Au final, elles marquent donc probablement une légère amélioration (leurs conditions de production étant également prises en compte), mais n'apportent pas non plus de solution miracle. Savoir utiliser sa lessive Autre possibilité, celle de produire vous-même votre propre lessive. Pour cela, commencez par consulter le mode d'emploi fourni dans notre fiche recettes de grand-mère. Puis tentez l'expérience avec des textiles auxquels vous ne tenez pas trop (torchons, etc.), consultez les forums sur la question, échangez avec des amis jusqu'à être sûr de maîtriser le sujet. Ça y est, vous êtes mûr pour concurrencer Procter & Gamble (l'un des principaux producteurs de lessive au monde).
  • 11. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 11 sur 49 Egalement très en vogue depuis quelque temps, les noix de lavage indiennes. Certes, il s'agit là d'un produit réellement écologique, sans effet direct sur l'environnement. Seul inconvénient, une efficacité que beaucoup d'utilisateurs jugent limitée. C'est d'ailleurs aussi souvent le cas des lessives dites « vertes ». Dans ce cas, l'idée consiste par exemple à utiliser les produits plus écolos pour le linge moyennement sale, et à réserver les plus actifs pour celui qui en a réellement besoin. Il existe d'ailleurs plein d'autres astuces afin de réduire le recours aux lessives. Par exemple, traiter les taches dès qu'elles apparaissent, souvent simplement avec de l'eau. Utiliser le bon programme de lavage, remplir le plus possible la machine afin de ne pas la faire tourner plus que nécessaire, laisser le linge à tremper au préalable ou encore réduire le dosage de produit au minimum requis permettront également diminuer les quantités de lessive employées. Enfin, l'autre façon d'aborder la question est de se pencher sur le traitement des eaux usées. Celui-ci pourrait en effet permettre d'éliminer davantage les polluants avant leur rejet dans la nature. Les solutions techniques existent, mais se révèlent particulièrement coûteuses. A moins de régler définitivement la question de la lessive en concevant une machine qui s'en passerait : celle-ci existe, elle nous vient de Chine et s'appelle la WasH20, lancée en France en 2007. Une première qui n'a sans doute pas fini de faire des émules... Bernard Rastoin I.5. Entretien : les recettes de nos grands-mères Une maison briquée du sol au plafond... C'est possible, même sans recourir aux produits d'entretien distribués dans le commerce. Grâce à trois ingrédients miracle, le savon de Marseille, le bicarbonate de soude et le vinaigre d'alcool, saupoudrés d'un brin d'astuce : retrouvez les recettes qui ont fait le succès de nos grands-mères. La moitié environ des composés chimiques présents dans les produits d'entretien classiques échappent aux stations d'épuration, et contribuent ainsi de façon importante à la pollution des sols, de l'air et de l'eau. Heureusement, avec la vogue du bio, des alternatives plus respectueuses de l'environnement commencent à se développer, et sont de plus en plus faciles à dénicher dans les rayons des magasins. Néanmoins, ces derniers possèdent aussi leurs inconvénients : ils reviennent généralement plus cher à l'achat, et ne sont pas non plus écologiquement neutres. C'est pourquoi il peut s'avérer intéressant d'y adjoindre ses propres solutions « maison ». Pas forcément pour se lancer dans l'autoproduction à tout prix, mais plutôt pour tester quelques astuces qui se révèleront tout aussi efficaces, voire plus, que leurs équivalents industriels...
  • 12. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 12 sur 49 Savon de Marseille : bon à tout ! On redécouvre aujourd'hui le savon de Marseille, qui ne sert pas qu'à l'hygiène, mais aussi à l'entretien et à la lessive, notamment pour les personnes allergiques. Attention toutefois, certains savons dits de Marseille ne respectent pas la recette originale, incorporant de l'huile de palme et contribuant ainsi à la déforestation. Vérifiez bien la composition de celui que vous achetez, et qui doit comporter au minimum 72% d'huile d'olive. La façon la plus efficace de l'utiliser pour la lessive consiste à le mélanger avec de l'eau bouillie (2,5 litres d'eau pour 100 g. de savon), ainsi qu'une bonne poignée de bicarbonate de soude et éventuellement quelques gouttes d'huile essentielle d'arbre à thé. Attention, cette dernière est un antiseptique puissant, à ne pas incorporer si le linge est celui d'un enfant de moins de trois ans. On obtient ainsi une pâte assez épaisse, en ajoutant un peu d'eau si nécessaire. Un verre à moutarde pour 5 kg de lessive, et vous pouvez lancer le programme ! Vinaigre et bicarbonate, les fées du logis Côté ménage, il existe deux autres produits phares de l'entretien « maison » : le bicarbonate de soude et le vinaigre blanc (aussi appelé vinaigre d'alcool cristal). Le premier, on l'a vu, se glisse avec profit dans le lave- linge. Mais il s'agit aussi d'un excellent anti-détartrant, à utiliser comme substitut aux crèmes à récurer pour les éviers, les sanitaires, la salle de bain ou le four. On peut également l'utiliser comme désodorisant en le plaçant dans une coupelle au réfrigérateur, ou pour nettoyer les poubelles. Mélangé à de la cendre et à de l'eau jusqu'à obtenir une substance pâteuse, il sert même à nettoyer son argenterie et ses cuivres. Et pour ne rien gâcher, il s'agit d'une substance biodégradable, sans danger pour la santé ou l'environnement. Le vinaigre blanc constitue aussi un désodorisant efficace, et un produit de nettoyage « miracle ». Dilué dans une moitié d'eau, il est particulièrement indiqué pour le nettoyage des vitres (à passer ensuite au papier journal), ou les carafes au fond desquelles le tartre s'accroche. Mélangé avec du bicarbonate, il permet généralement de déboucher les tuyauteries. On trouvera l'un et l'autre au rayon alimentation de la plupart des magasins. Recyclages en tout genre Par delà ces grands classiques, vous disposez sans doute tout autour de vous, sans le savoir, de ressources pour l'entretien de votre maison. Les désodorisants, par exemple, sont légion : du citron, qui permet aussi de nettoyer la robinetterie, des grains de café... Le citron, piqué de clous de girofle, fera aussi fuir les mouches. Et si vous les plantez dans une orange, en prenant soin d'envelopper celle-ci dans une bande de gaze, les mites ne viendront plus hanter vos placards. Quant au marc de café, ne le jetez plus : il vous permettra de déboucher votre évier la prochaine fois que celui-ci s'engorgera. Autant de recettes à tester et à affiner en fonction de votre propre expérience. Car telle astuce, qui fait merveille chez les uns, pourra se révéler moins efficace chez d'autres. Hé oui, c'est aussi ça, les joies du nettoyage « maison » ! Sans oublier, bien sûr, toutes les économies que vous permettront de réaliser ces différentes trouvailles... Bernard Rastoin
  • 13. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 13 sur 49 I.6. Pour sauver la planète, faites l'amour ! Faire l'amour, oui, mais pas au détriment de la planète ! Aujourd'hui, l'écologie est partout, il paraît donc tout naturel qu'elle finisse par s'inviter au rayon galipettes. Des militants écolos qui se convertissent au porno pour la bonne cause, des capotes bios et des étreintes qui préservent l'environnement, il était temps que le sexe se mette au vert lui aussi... Qui a dit que les écologistes étaient des personnes austères, voire un brin rébarbatif, qui ne savent pas s'amuser ? Aujourd'hui, on peut sauver la planète en faisant l'amour, une façon originale de joindre l'utile à l'agréable. A la pointe du combat, les activistes de Fuck For Forest, une association militante d'origine norvégienne qui a monté un site pornographique dédié à la préservation de la forêt amazonienne. Selon ses créateurs, Leona et Tommy, 80% des sommes perçues (l'abonnement est à 15 €) sont reversés aux associations concernées. Autre vedette du film rose désormais passée au vert, l'ex-porno star Zara Whites possède son propre blog de défense de l'environnement et milite pour le compte de l'association PETA, consacrée à la protection des animaux. Elle n'hésite pas à payer de sa personne, se dénudant devant le salon de l'agriculture pour plaider la cause de ses petits protégés. On ignore si les spectateurs ont été convaincus, mais ils semblent avoir passé un assez bon moment... Comment augmenter ses étreintes écologiques... Si même les professionnels du secteur en sont persuadés, c'est que sexe et écologie doivent vraiment être faits pour aller de pair. Les amoureux ordinaires, eux, voudront sans doute être sûrs que leur partenaire partage les mêmes convictions. Aux Etats-Unis, les sites de rencontre se sont engouffrés dans le créneau : Green Passions.com ou Earth Wise Singles permettent déjà de rencontrer des célibataires branchés préservation de l'environnement. Une fois passé les premières rencontres, il va être temps de se mettre aux choses sérieuses. Dans des draps de coton bio, cela va de soi. Et en éteignant les lumières pour ne pas alourdir votre empreinte énergétique, suggère le guide du sexe écolo publié par Greenpeace (quand on vous dit qu'il s'agit d'une question sérieuse !). Il est vrai que les câlins sont la meilleure manière de se réchauffer sans toucher au radiateur...
  • 14. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 14 sur 49 Prendre sa douche à deux constitue aussi une astuce efficace pour diminuer sa consommation d'eau en redoublant de plaisir. Quant aux avocats, carottes et autre gingembre, leurs vertus aphrodisiaques reconnues (pour monsieur notamment) permettront, entre deux ébats, de reprendre des forces autour d'une collation. A moins, comme le suggèrent certains passionnés, de détourner quelques légumes (courgettes, aubergines) de leur usage habituel pour des jeux plus épicés. En choisissant bien sûr des variétés locales et de saison ! Accessoires : jouez-la bio ! Côté accessoires, les fabricants ont eux aussi senti le bon filon et commencent à se bouger. Si bien qu'il est désormais possible de se procurer des vibromasseurs rechargeables sur secteur (marques Lelo ou Fun Factory), ou d'autres fonctionnant au solaire (le Solar Sensation Vibe de California Exotic Novelties). Mais peut-être préférez-vous renvoyer votre ancien modèle qui sera ainsi recyclé et vous permettra d'en changer à prix réduit (le Rabbit de de Love Honey). En optant de préférence pour un modèle en silicone, qui contrairement à ceux en plastique ne contient pas de phtalates susceptibles de dérégler le système hormonal. Concernant la tenue, la lingerie bio reste encore très sage, malgré quelques audaces en matière de strings du côté des Canadiens de g=9.8. Les porte-jarretelles écolo, en revanche, ne sont pas encore au menu ! Ceux qui désirent se lancer dans des jeux un peu plus insolites préfèreront le caoutchouc ou le cuir au vynil, ce dernier étant produit à partir de pétrole. De même pour le préservatif, choisissez-le en latex naturel (marques Kessel ou Condomi notamment) plutôt qu'en polyuréthane. Enfin pour les massages, il existe toute une gamme d'huiles 100% naturelles, à sélectionner en fonction de votre parfum préféré. Ou peut-être allez-vous craquer pour les vertus aphrodisiaques de l'huile Dragon Blood à base d'ylang-ylang, santal, patchouli et racine de dragonnier distribuée par Forest People. Besoin de lubrifiant ? Le bio vient aussi à votre secours, avec par exemple ce mélange à base d'eau et de sève de kiwi (marque Sylk). Et si vous préférez vous risquer dans les recettes maison, essayez le blanc d'œuf ou le yaourt... En gardant à l'esprit que le principal, c'est de passer le moment le plus agréable possible. Bernard Rastoin I.7. Pollution sonore On parle de pollution sonore quand il y a une exposition non souhaitée à une source sonore, qui peut avoir un effet néfaste sur la santé. Dans l'environnement de travail, chez soi, ou dans les espaces communs (la rue, la terrasse d'un café...), diverses sources sonores peuvent soumettre l'oreille à un seuil d'exposition dangereux.
  • 15. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 15 sur 49 Sérieusement considérée par la commission européenne et récemment prise en compte dans le cadre du grenelle de l'environnement, la pollution sonore se trouve principalement dans les grandes agglomérations. Quels sont les effets du bruit sur la santé ? Le bruit peut entraîner une altération de la fonction auditive pouvant aller jusqu'à la surdité, selon le niveau sonore, le temps d'exposition et la fréquence des sons. Mais il peut aussi perturber d'autres fonctions de l'organisme : il trouble le sommeil, aggrave l'irritabilité, accélère le rythme cardiaque et augmente la tension artérielle. A partir de quelle intensité peut-on considérer qu'un bruit est nuisible ? L'intensité sonore se mesure en décibels (db). A titre d'exemple, une machine à laver émet environ 50 db, une automobile 80 db et la sirène d'un camion de pompier environ 120 db. Si le décibel est la seule unité de mesure de l'intensité sonore, elle ne permet pas de fixer un véritable seuil universel à partir duquel on peut avérer le risque pour la santé. En effet, si pour les sons au delà de 120 db, il y a un fort risque physiologique avéré de détérioration de l'audition, les sons moins intenses ont aussi un effet psychologique sur le sommeil ou l'humeur, dont l'intensité varie selon les individus. Quelles sont les actions mises en place par les pouvoirs publics pour lutter contre la pollution sonore ? En dehors du cadre du droit du travail, qui définit en France la valeur limite d'exposition à 87 db pendant huit heures, avec ou sans protection, les pouvoirs publics font face à cette difficulté de définir de manière tangible et universelle l'impact du bruit sur la santé. L'Union européenne a néanmoins adopté une directive (2002/49/CE) pour inciter les états membres à établir une carte des zones d'exposition au bruit afin de définir des plans d'actions. Les plans d'actions doivent viser à réduire les nuisances causées par la circulation automobile, le transport aérien et les activités industrielles, et à préserver les zones calmes. Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, des mesures concrètes ont été prise pour réduire les nuisances sonores liées au trafic aérien et terrestre. En outre, des réglementations existent pour les bruits liés au voisinage. Concernant le transport aérien, une convention a été signée entre l'Etat et les acteurs du transport aérien français. Le niveau de la taxe sur les nuisances sonores aéroportuaires (TNSA) a été relevé, afin d'accroître les moyens disponibles pour l'insonorisation, en particulier pour les vols de soirée entre 18 heures et 22 heures. L'altitude des avions survolant la région parisienne a également été relevée, dans le but de réduire de moitié les nuisances sonores subies par les riverains. Concernant le transport terrestre des "points noirs" sont identifiés afin de concentrer les efforts d'insonorisation et des contraintes plus strictes sont appliquées aux nouveaux projets de construction. Dans les villes, les bruits liés au voisinage sont aussi réglementés s'ils durent longtemps, qu'ils sont forts et se répètent fréquemment, sans pour autant définir de seuil "sonométrique". Ainsi, si les infractions de tapage diurne et nocturne (entre 22 h et 7 h) sont définies comme un trouble volontaire de la tranquillité du voisinage, elles restent à l'appréciation des autorités locales compétentes (les services de gendarmerie et la mairie).
  • 16. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 16 sur 49 La ville sera-t-elle calme un jour ? L'innovation scientifique aura très probablement un rôle à jouer pour imaginer des solutions nouvelles pour limiter la pollution sonore liée à la circulation automobile et au voisinage, notamment au niveau des revêtements de sols pour les routes et des nouveaux matériaux d'isolation pour les bâtiments. En complément, les règles non écrites de la politesse et du bon sens restent de mise. Matthieu Mellul, le 6 avril 2009 I.8. Les organismes financiers éthiques Les organismes financiers éthiques sont spécialisés dans le financement et l'accompagnement de projets solidaires. Ils permettent d'utiliser son épargne pour financer des projets qui placent la viabilité et la performance économique au service d'objectifs sociaux ou environnementaux. Comment reconnaît-on un organisme financier éthique ? Les organismes financiers éthiques sont dotés d'une charte, à travers laquelle ils s'obligent à respecter, dans leur stratégie et leur fonctionnement quotidien, des valeurs d'ordre non économique. Il existe en France un label non officiel pour les organismes financiers éthiques : le label FINANSOL, pour finance et solidarité. Octroyé depuis 1997, ce label garantit aux épargnants le respect de critères de solidarité et de transparence, c'est-à-dire que leur épargne est bien utilisée pour financer des projets qui génèrent de "l'utilité sociale". Les organismes labélisés FINANSOL doivent ainsi nécessairement utiliser 5 à 10% de l'épargne qu'ils collectent pour financer des projets solidaires, ou reverser 25% des revenus générés par l'épargne sous forme de dons à des organismes de solidarité (critères de solidarité). Ils doivent également informer les épargnants et les organismes solidaires, les uns sur l'utilisation de l'épargne à des fins solidaires et les autres sur les possibilités de financement (critères de transparence). Ce label est octroyé par l'association FINANSOL, composée de professionnels et de membres bénévoles, qui révisent périodiquement le respect des critères. Quels sont les principaux organismes financiers éthiques ? Il existe plusieurs organismes financiers éthiques, qui varient selon la taille et se rapprochent plus ou moins d'une banque classique. Ils fonctionnent néanmoins tous selon le modèle et les valeurs d'une coopérative, où les clients sont aussi sociétaires, donc propriétaires du groupe et partie prenante dans les orientations stratégiques.
  • 17. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 17 sur 49 Ainsi, des acteurs de grande taille comme les CAISSE D'EPARGNE, le CREDIT MUTUEL ou le CREDIT COOPERATIF, fournissent les services d'une banque classique (compte chèque, carte bleue, banque en ligne, offres d'épargne et de prêts), mais développent également des programmes qui permettent de financer des acteurs de l'économie sociale et solidaire. Les CAISSES D'EPARGNE remplissent une mission d'intérêt général inscrite dans la loi en 1999, et contribuent à la collecte de fonds destinés au financement du logement social, du retour à l'emploi, de la formation, et de la lutte contre l'exclusion bancaire et financière ; notamment à travers le programme de financements de projets d'économie locale et sociale (PELS). Le CREDIT MUTUEL, dont les clients sont aussi sociétaires, diffuse son modèle d'organisation à forte composante sociale en soutenant la création de coopératives d'épargnes et de crédit dans les pays en développement. Le CREDIT COOPERATIF, premier financeur des structures de l'économie sociale et solidaire (associations, coopératives, mutuelles, société d'économie mixte…), propose à ses épargnants des produits originaux qui financent la solidarité (par exemple : "livret A pour Agir" rémunéré comme un livret A qui permet de verser une partie des intérêts générés au profit d'une association en bénéficiant d'avantages fiscaux ; le fond commun de placement Faim et Développement ; ou les prêts à taux avantageux pour les construction de logement écologiques). En parallèle de ces grands organismes financiers éthiques, il existe des structures plus petites exclusivement spécialisées sur la collecte d'épargne et de crédit dans le but de financer des projets solidaires, et qui proposent un investissement plus direct de la part des épargnants dans le choix des projets financés. Ainsi, la NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) est une coopérative qui collecte les dons des épargnants et accorde des prêts à des porteurs de projets solidaires ou à des particuliers pour financer un habitat écologique (Nef immo) ou des investissements dans équipements économes en énergie (Nef eco). Par rapport aux organismes de plus grande taille, la NEF privilégie le rapport humain entre les emprunteurs et les chargés de crédit. GARRIGUE est une coopérative de capital risque solidaire, à laquelle on peut adhérer en souscrivant une action d'une valeur de 77 €, qui finance exclusivement des projets viable économiquement dans le domaine des énergies renouvelables, du commerce équitable, du commerce bio, de l'aide au développement. Enfin, les CIGALES, proche de GARRIGUE, sont un réseau d'associations composés de clubs d'investisseurs locaux, composé de 5 à 20 personnes qui mutualisent une partie de leur épargne, sélectionnent et financent des entreprises solidaires au niveau local, favorisant ainsi la notion de proximité et l'implication des épargnants. Vers un réseau européen des organismes financiers éthiques Les organismes financiers qui soutiennent l'économie sociale et solidaire tendent à se regrouper au sein de la fédération européenne des banques éthiques et alternatives (FEBEA). Ce phénomène de convergence qui renforce le secteur ne modifie pas la diversité des acteurs qui proposent une gestion éthique de son épargne. Ainsi, chacun selon ses moyens et son envie d'engagement, peut contribuer à défendre des causes d'intérêt général en rejoignant un de ses organismes. M.M., le 4 mai 2009
  • 18. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 18 sur 49 I.9. Des placements éthiques Au-delà de la rentabilité financière, les placements éthiques consistent à tenir compte de critères sociaux comme le respect des hommes et de l'environnement. Découvrez l'essentiel sur ces placements qui séduisent de plus en plus. Et si les banques ne prêtaient plus de l'argent aux entreprises seulement parce qu'elles sont performantes d'un point de vue financier, mais également parce qu'elles font preuve de responsabilité vis-à-vis de leurs parties prenantes (employés, clients, fournisseurs…) et qu'elles respectent l'environnement ? Que se passerait-il en si les citoyens pouvaient plus contrôler la façon dont leur épargne est utilisée ?...Ce sont peut-être des questions que ce sont posés ceux qui ont imaginé l'idée des placements éthiques, c'est à dire l'idée d'investissements qui ne répondraient plus uniquement à des critères économiques, mais également à des critères d'ordre moral. Une volonté morale de contrôler l'utilisation de son épargne Les premiers fonds éthiques ou fonds d'investissement socialement responsable (ISR) sont apparus dans les années 70 aux Etats-Unis. Ils répondaient alors essentiellement aux aspirations de groupes religieux qui voulaient veiller à ce que leur épargne ne soit pas utilisée pour financer les industries du tabac, du jeu ou de l'armement. Aujourd'hui, cette logique s'est amplement répandue. En plus de ces fonds historiques qualifiés de fonds d'exclusion, de nombreux fonds se multiplient, en faveur du développement durable. La plupart des institutions financières disposent ainsi de fonds éthiques ou ISR qui opèrent des placements éthiques. Si en France le secteur ne représente aujourd'hui qu'environ 1% des fonds investis, il connaît une forte croissance de l'ordre de 30% par an. Des placements qui favorisent le développement durable Les entreprises qui font l'objet de placements éthiques sont sélectionnées à la fois sur des critères de performance financière et extra-financière. Ainsi, en plus d'être des entreprises qui sont performantes économiquement, les fonds ISR attendent de leurs cibles qu'elles soient performantes d'un point de vue social et environnemental. La ligne éthique de chaque fond est définie par un comité éthique, qui donne une orientation particulière aux investissements. Dans la plupart des cas, deux grandes orientations existent et cohabitent : une orientation plutôt sociale et une orientation plutôt environnementale. Ainsi, soit les fonds sont plutôt orientés vers des entreprises qui respectent des règles de bonne gouvernance, soit plutôt vers les secteurs qui contribuent à l'intérêt général dans le domaine de la préservation de l'environnement, comme le secteur des énergies renouvelables, de la santé, la gestion de l'eau ou la gestion des déchets.
  • 19. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 19 sur 49 Une performance extra-financière qui ne grève pas la rentabilité Les placements éthiques apportent une notion nouvelle en ce qu'ils favorisent ou récompensent la performance extra-financière, évaluée par des agences de notations spécialisés. La principale agence de notation extra-financière européenne, Vigeo, évalue ainsi la performance extra-financière des entreprises selon des critères qui relèvent de la gestion des ressources humaines, du respect des droits de l'homme, du respect de l'environnement, ou de la bonne gouvernance. Les données établies sont communiquées aux gestionnaires de fonds ISR pour qu'ils puissent définir leurs portefeuilles d'investissements socialement responsables. Mais il est parfois difficile d'être certain du caractère éthique de certains placements, comme en témoigne ce reportage de Canal+. Des fonds éthiques pas vraiment éthiques La notion de performance extra-financière des placements éthique est cependant encore peu connue et développée. On ne sait ainsi pas dans quelle mesure le fait de bénéficier d'un placement éthique incite les entreprises à s'améliorer d'un point de vue social ou environnemental. Néanmoins, les placements éthiques ont une rentabilité financière équivalente à celle des placements classiques. Avec un impact extra-financier très probablement significatif, ces placements contribuent ainsi au développement durable. M.M., le 5 mai 2009 Des achats responsables au quotidien Le respect de l’environnement ne passe pas uniquement par des révolutions politiques ou scientifiques, c’est un ensemble de gestes quotidiens à adopter. De l’achat de fleurs en passant par la mode écolo ou les couches lavables, découvrez mille et une manières de vivre en harmonie avec la planète. I.10. Habillement : la fibre écolo L'industrie textile est l'une des plus polluantes de la planète. Pourtant, comme dans le reste de la filière agricole, les bonnes habitudes ne se mettent en place qu'avec parcimonie : le bio n'occupe encore qu'un pour cent du volume total du secteur. Mais l'habillement n'échappe pas à la vogue écolo, à commencer par la mode parisienne qui y a tout de suite repéré une tendance forte du moment... Il faut jusqu'à 29 000 litres d'eau pour produire un kilo de coton, qui est aussi le plus gros consommateur de pesticides agricoles (25%, pour 2,5% de la surface agricole) après le riz et le blé. Cela sans compter la pollution générée durant la transformation des matières premières (pollution chimique de l'eau et de l'air notamment), le transport des produits transformés, leur distribution, etc. Il est à noter qu'en ce qui concerne la pollution chimique de l'eau, les pays les plus touchés sont dans l'ordre décroissant le Maroc, la Tunisie et le Botswana (source Banque Mondiale, mais on ne dispose pas de données pour la Chine par exemple). Ce qui trace une première cartographie de l'organisation de l'industrie elle-même et de ses circuits de déplacement (du Sud vers le Nord). Et ne rêvons pas trop : au niveau mondial, le textile bio n'occupe qu'une part infime de la production (de l'ordre de 0,05%).
  • 20. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 20 sur 49 Une tendance durable ? Du coup, un pour cent du marché en France pour le textile bio, c'est un peu comme l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide : ça ne représente pas encore beaucoup, mais c'est tout de même significatif, et la croissance est marquée et régulière depuis plusieurs années. Résultat, même une entreprise de vente par correspondance comme les Trois Suisses s'y est mise, ainsi que des marques comme Celio, Vert Baudet ... Comme pour le textile classique, dans le bio, c'est le coton qui se taille la part du lion. A noter, en France l'appellation « bio » a valeur légale, contrairement à d'autres (produit vert, naturel...). Pour en bénéficier, il faut répondre à plusieurs critères : que la culture n'emploie que des engrais naturels, que la lutte contre les insectes et autres parasites respecte des moyens naturels, qu'une rotation des cultures soit pratiquée, etc. Le terme porte donc exclusivement sur la matière première utilisée. Sont aussi concernés l'incontournable lin, qui comme le chanvre sert à tout, ainsi que des variétés plus tendance comme l'ortie, le bambou, les algues... Des labels pour se repérer Au niveau des produits finis (les vêtements que vous achetez), l'affaire se complique un peu, car des labels spécifiques leur sont appliqués. Notons qu'il n'existe qu'un label à la fois bio et équitable, celui de Max Haavelaar, dont bénéficient par exemple les jeans Rica Lewis. Les autres labels existants sont : La norme EKO du Craft Center : Le Craft Center est une fondation néerlandaise à but non lucratif qui intervient pour le compte du ministère de l'agriculture. Son label est certifié par des inspections dans les fermes et l'examen scientifique d'échantillons qui y sont prélevés. Oeko-Tex 100 et 1000 : Le premier garantit que les vêtements ne contiennent pas de produits nocifs pour la santé humaine. Le second certifie en plus que les producteurs respectent des normes environnementales rigoureuses. L'écolabel européen : Moins rigoureux que les deux précédents, le label officiel de l'U.E. s'applique à toute sorte de produits distribués dans les pays de l'Union. Pour les textiles, il recommande seulement un usage limité de substances nuisibles à l'environnement, et une pollution réduite de l'air ou de l'eau. Ce sont à de tels labels que font confiance Monoprix, Petit Bateau ou encore la CAMIF pour leurs collections de vêtements bio...
  • 21. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 21 sur 49 C'est beau, c'est bio Autre confirmation que le sujet est d'importance, le milieu de la mode s'en est désormais emparé : Marc Jacobs et Paul & Joe ont imaginé une collection pour en reverser les bénéfices au Climate Project d'Al Gore... pour lequel Kate Moss et Gwineth Paltrow ont chacune créé leur t-shirt ! Et comme la mode s'empare de tout, l'écologie devient un thème pour des stylistes qui, pour leurs collections de l'année 2007, ont joué avec les éléments végétaux, feuilles, branches, la laine ou des produits recyclés... Certaines manifestations de la haute couture ont aussi développé des programmes de reboisement pour compenser l'organisation de leurs festivités. Et, ultime consécration, les jeans Levi's ont lancé leur propre ligne Levi's Eco... Bertrand Mauvy I.11. Il est bio mon bouquet ! Entre engrais, pesticides et surconsommation d'eau, les fleurs que nous achetons (principalement cultivées dans les pays du Sud) sont loin d'être des championnes de l'environnement. Pourtant, quelques labels commencent à apporter des garanties dans ce domaine, tandis que certains fleuristes s'engagent dans une démarche écologique... Derrière le bouquet que l'on achète chez le fleuriste se cache un bilan écologique plutôt sombre. En effet, la plupart des fleurs que nous consommons proviennent de pays lointains (Kenya, Zimbabwe, Equateur, Colombie...) où elles sont cultivées dans des conditions environnementales peu reluisantes. L'emploi massif d'engrais et de pesticides, dont certains interdits en Europe (Parathion, bromure de métyle), entraîne de graves dommages pour la santé des travailleurs, en majorité des femmes. Ces substances chimiques contaminent également l'écosystème local via le ruissellement des pluies. De plus, l'industrie horticole nécessite de fortes quantités d'eau, puisant dans les nappes phréatiques. Sans parler du transport par avion, qui génère d'importantes quantités de CO2, et de la conservation en chambre froide qui alourdit encore la facture énergétique... Bref, il n'y a pas de quoi pavoiser. Aux Pays-Bas, autre grand producteur de fleurs, ce n'est guère mieux. Si la consommation d'engrais et de pesticides est davantage réglementée, les plants sont cultivés sous serre, produisant quasiment deux fois plus de CO2 qu'une rose kényane ou colombienne. Et la consommation d'eau n'est pas en reste. Des labels qui bourgeonnent
  • 22. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 22 sur 49 Pourtant, ces cultures sont une nécessité économique pour les pays qui les pratiquent : au Kenya, premier fournisseur de fleurs de l'Union Européenne, celles-ci concurrencent désormais le thé et le café à l'exportation. Ainsi, un boycott pur et simple pourrait faire plus de mal que de bien ! Comme souvent en matière d'environnement, l'initiative est donc venue des pays anglo-saxons et germaniques. Devant les inquiétudes des consommateurs, certains labels ont commencé à se pencher sur la question. A commencer par le plus célèbre d'entre eux, Max Havelaar. Ses roses équitables, même si elles ne sont pas 100% bio, apportent tout de même certaines garanties environnementales et sociales. En France, une soixantaine de fleuristes ont déjà choisi de s'associer à sa démarche. Les néerlandais de Milieu Programma Sierteelt, quant à eux, se sont lancés dans un ambitieux programme de traçage des fleurs, des producteurs jusqu'aux fleuristes. Fair Flowers Fair Plants (FFP), tel est son nom, surveille notamment l'utilisation d'engrais et la consommation d'eau afin de garantir leur durabilité. Dites-le avec des plantes en pot Evidemment, le respect de l'environnement et des conditions de travail des producteurs a son prix. Pour un bouquet équitable ou durable, il faut compter de 10 à 20% plus cher. Avec un avantage supplémentaire : les fleurs sont plus belles et durent plus longtemps. Reste qu'en France, les labels bio n'ont pas encore réellement percé dans ce domaine. A défaut, il est toujours possible de se renseigner auprès des pépiniéristes et fleuristes locaux, qui sont de plus en plus nombreux à prendre conscience de l'importance de la question. Certains se sont d'ailleurs convertis aux emballages naturels et biodégradables du type raphia. Quelques astuces vous permettront aussi de mieux respecter l'environnement en matière de fleurs. Pensez par exemple à acheter des variétés locales et de saison (hé non, pas de roses à Noël). Ou offrez des plantes en pot, qui laisseront un souvenir plus durable. A moins que vous ne vous lanciez à votre tour dans l'horticulture... bio, forcément ! Bernard Rastoin I.12. Les couches : lavables ou jetables ? Alors qu’on les croyait définitivement rangées au rayon des accessoires rétro, les couches lavables font leur grand retour depuis quelques années. Moins nuisibles pour l’environnement que les couches jetables, elles permettent aussi de réduire les dépenses. A condition de s’organiser pour faire face aux nombreuses lessives supplémentaires que cela occasionne… Lorsqu'elles sont arrivées sur le marché, les couches jetables représentaient une véritable révolution pour les parents d'enfants en bas âge. Terminé les lessives à répétition, la maman des années 60 (à l'époque, les papas s'occupaient peu de ces questions-là) allait enfin avoir du temps pour elle ! Oui mais voilà... Les couches jetables, c'est aussi de la pollution en plus. Entre 4500 et 7500 couches jusqu'à l'apprentissage de la propreté, cela équivaut à une tonne de déchets supplémentaires par enfant, quatre arbres et demi abattus pour fournir la pâte à bois de base, vingt cinq kilos de plastique qui mettront plusieurs siècles à se dégrader, les produits chimiques utilisés pour masquer les odeurs, absorber les liquides, etc.
  • 23. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 23 sur 49 Autre argument fréquemment invoqué, l'hygiène et la santé de bébé. Certains pédiatres recommandent ainsi l'emploi de couches en coton en cas d'érythème fessier trop important. Sans oublier le budget conséquent que cela implique, de l'ordre de 1500 euros au total. Lavables, mais modernes ! Première bonne nouvelle, les couches lavables d'aujourd'hui ont elles aussi su tirer profit des progrès de la technique. Rien à voir avec les langes d'autrefois : plus simples d'utilisation, elles intègrent désormais des matériaux tels que le polyester enduit, la laine polaire ou le windpro qui laissent mieux respirer la peau tout en offrant une bonne imperméabilité. C'est pourquoi, avec la vogue actuelle en faveur de l'environnement, de plus en plus de parents se sont mis à la recherche d'une alternative. Et ont fini par revenir aux couches lavables... On en rencontre deux principaux types : les changes classiques avec culotte de protection et couche en tissu, et les « tout-en-un » ou la couche sont directement intégrés à la culotte. L'autre distinction à avoir en tête concerne leurs dimensions : certains modèles sont dits « multi-taille », c'est-à-dire qu'ils s'adaptent au bébé jusqu'à ce qu'il soit propre. D'autres sont déclinés en différentes tailles selon l'âge de ce dernier. Principal avantage des multi-tailles, leur coût : de la naissance à trois ans, une vingtaine de couches suffira ! En revanche, les modèles à taille variable s'adaptent généralement mieux à l'évolution morphologique de l'enfant au fil des mois. Et, moins usées, restent utilisables en cas de nouvelle naissance. Une fois ces principes maîtrisés, reste à choisir la bonne marque de couches : celle dont les caractéristiques conviendront le mieux à votre bébé. L'offre s'étant considérablement développée depuis quelque temps, vous n'aurez que l'embarras du choix. Astucieux, la possibilité de louer les couches vous permettra de vous faire une première idée avant de trancher définitivement. Une question d'organisation Tout compris, l'utilisation de couches lavables représente un budget d'environ 500 à 1000 euros, soit plus ou moins la moitié de la somme consacrée aux couches jetables pour un enfant. En ne perdant pas de vue qu'elles pourront servir pour le suivant, représentant ainsi de nouvelles économies à la clé. Les couches lavables auraient-elles donc tout pour plaire ? Cela dépend principalement de la façon dont vous résoudrez l'épineuse question des lessives. A raison de six couches par jour en moyenne, il faut faire preuve d'organisation et prévoir de l'ordre de trois machines supplémentaires par semaine. Un sèche-linge ne sera pas de trop pour en venir à bout !
  • 24. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 24 sur 49 Certaines ont l'air de trouver que c'est un jeu d'enfant, d'autres finissent par renoncer devant un tel surcroît d'activité... et les mauvaises odeurs de la bassine où attendent les couches sales. Alors, si ça ne marche pas avec les couches lavables et que vous souhaitez malgré tout faire un petit geste en faveur de l'environnement, il reste la solution des couches jetables bio... Bernard Rastoin I.13. La mariée était en bio Ça y est, le grand jour est arrivé ! Pourquoi ne pas en profiter pour afficher votre conversion à la grande cause de la préservation de l'environnement et célébrer votre mariage en vert, des faire-part au voyage de noces ? Après tout, c'est le meilleur moyen de vous assurer d'une union vraiment durable... Au commencement étaient les faire-part. Bien d'accord avec vous, une invitation électronique, c'est moins polluant qu'un courrier postal, mais c'est quand même un peu tristounet. Alors craquez pour le papier recyclé, en en profitant bien sûr pour faire passer un petit message en faveur de notre mère la Terre... On compte sur votre créativité pour entremêler habilement le thème de l'avenir de la planète et celui de votre (future) progéniture. Puis vient le moment de s'occuper de la liste de mariage. Vu la floraison de lignes de produits bio dans tous les secteurs imaginables, vous n'avez plus qu'à surfer sur Internet ou vous baladé au gré des rues pour trouver votre bonheur. C'est peut-être aussi l'occasion de recourir à la toile pour rassembler sur un blog la liste de vos envies, ainsi que toutes les indications utiles à vos convives. Au passage, offrez carrément à ces derniers la possibilité de financer la plantation d'arbres auprès d'un des nombreux organismes qui s'en chargent, afin de compenser à l'avance leurs émissions de CO2. Autant en transporte le train Côté tenue, optez pour des fibres naturelles bio : les classiques soies et coton ou, plus original, des orties, des bambous ou du chanvre. Pour la célébration, choisissez de préférence la région où habite le plus grand nombre d'invités... A moins de vous livrer à de savants calculs pour que leur empreinte écologique totale, en termes de déplacement, soit la plus réduite possible. Et pour ceux qui viennent de loin, recommandez le train, moins polluant, de préférence à l'avion ou à la voiture. Une fois sur place, pensez à organiser un système de covoiturage (là encore, Internet sera un précieux allié) ou mettez des vélos à la disposition des plus courageux... et des vélos à assistance électrique pour ceux qui le sont moins !
  • 25. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 25 sur 49 Au fait, vous avez pensé à la déco ? des fleurs que vous pourrez replanter, cultivées localement et sans pesticides... Pourquoi pas par vous-mêmes, ou ceux d'entre vos proches qui possèdent un jardin. Pensez à apporter une touche de végétation (feuillages, branches) que vous prendrez soin plus tard de recycler en compost, jouez des effets de matières, terre, tuile, sable... en piochant dans les réserves naturelles de votre région. C'est à boire (bio) qu'il nous faut Entourés de tant de verdure, il est probable que vos copains ne rateront pas la métaphore de la petite fleur et du pistil, lors du discours qu'ils vous auront consacré. Hé oui, c'est aussi ça un mariage écolo... L'important, c'est qu'ils trinquent à un champagne répondant aux exigences de l'agriculture biologique (il en existe depuis 1974) ou raisonnée. Idem pour le reste des victuailles, dans la mesure où votre budget vous le permet : le bio et l'équitable, c'est quand même un tantinet plus cher que le tout-venant ! Sinon, rien ne vous empêche de panacher. Préférez un vrai service de table à des assiettes jetables, et pensez à effectuer le tri de vos déchets. Il ne vous reste plus qu'à partir en lune de miel. Vous pouvez faire une petite entorse à la réduction des émissions de CO2 : après tout, on ne se marie qu'une fois... Bertrand Mauvy I.14. Les jouets écolos Les enfants sont très réceptifs aux enjeux de l'écologie et développement durable... et très demandeurs de jeux permettant de mieux les saisir. Conscients du phénomène, les éditeurs multiplient les trouvailles pour tenter de séduire ce nouveau public. Mais au fait, qu'est-ce qu'un jouet respectueux de l'environnement ? Un avion qui s'écrase sur une île déserte, une poignée de rescapés obligés de coopérer et d'utiliser les ressources de leur environnement pour survivre... Non, vous n'êtes pas dans un remake de Kho-Lanta ou de la série Lost, mais dans le jeu Opération Survie des éditions Bioviva. Ce pionnier du jeu écolo a aujourd'hui le vent en poupe, entre l'engouement du public pour la question et l'intérêt soudain des distributeurs qui en découle. Le constat frappe comme une évidence : alors que les thématiques liées au respect de la nature étaient plutôt placées à l'arrière-plan dans les boutiques de jeux, les voici maintenant qui font irruption sur le devant de la scène. Le salon de Nuremberg, début 2008, a confirmé la tendance. La manifestation, considérée comme le premier salon du jouet au monde, a été marquée par un essor encore jamais vu des jeux écolo. Désormais, même les maisons de poupée sont équipées de panneaux solaires, tandis qu'une voiture télécommandée roule à l'hydrogène. Sans oublier ceux qui permettent d'aider les pingouins à échapper à la fonte de la banquise, ou d'apprendre à ramasser les déchets et à les trier pour mieux les recycler. Si l'on ajoute à cela tous les livres consacrés au développement durable et au respect des écosystèmes, nos enfants risquent bientôt d'en savoir plus long que nous sur le sujet. Mais c'est également l'occasion pour les parents de vérifier si les jouets sont aussi écologiques qu'ils le prétendent...
  • 26. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 26 sur 49 Quand les jouets se mettent au vert Il n'existe pas de label spécifique dédié aux jeux et jouets qui certifient que ceux-ci ont bien été fabriqués dans le respect de l'environnement, mais il est possible de s'en assurer en suivant quelques règles simples : 1. Premier point à vérifier, les matériaux dans lesquels ils sont fabriqués. Les éditions Bioviva, par exemple, prêtent une attention scrupuleuse à cet aspect. Même l'encre d'impression des jeux est d'origine végétale ! Plus généralement, il est recommandé de choisir des jouets en bois, à condition de s'assurer de l'origine de ce dernier. Les planchettes de construction de Kapla, les trains de la société suédoise Brio (qui roulent désormais avec des batteries rechargeables), répondent à cette double exigence ; 2. Deuxième règle, favoriser les jouets fabriqués localement : cela génère moins de gaz à effet de serre ! Sans oublier, bien sûr, tous ces jeux qui incitent les enfants au bricolage et à la création : perles, jeu de construction à base de flocons de maïs (la gamme Happy Mais notamment, fabriquée à base de maïs naturel et entièrement biodégradable)... Ou un indémodable, les bulles de savon de Pustefix, garanties 100% naturelles. Les jeux électroniques, évidemment, sont beaucoup moins écologiques. Mais quitte à y sacrifier, assurez- vous tout de même que le fabriquant a prévu de faire recycler ses produits. Le jouet fonctionne grâce à des piles ? Alors profitez-en pour faire découvrir à vos enfants les vertus des énergies renouvelables, grâce au kit E-energy (Fnac / Eveil & Jeux), un chargeur de piles qui peut se coupler avec une éolienne ou un panneau solaire. Au rayon du solaire, vous n'aurez d'ailleurs que l'embarras du choix, entre l'hélicoptère Lego, les voitures de Lunacar ou la Solar Box, un jeu de construction métallique conçu par la société Eitech. Des jeux pour apprendre l'écologie Jouer en respectant l'environnement, c'est déjà bien. Mais ce peut être aussi l'occasion de mieux connaître celui-ci. En partant sur les traces de Nicolas Hulot avec le jeu Ushuaïa, qui propose de se lancer à la découverte du monde, entre exploration, défis et énigmes. Ou en protégeant une plage des galettes d'hydrocarbures qui la menacent, avec Marée noire. A moins que vos enfants ne préfèrent visiter les Parcs Nationaux de France pour mieux connaître leur rôle et leurs particularités avec le jeu Nature sauvage (produit, comme les deux précédents, par les éditions Bioviva). Après la découverte, les expériences. Nature et biologie, chez Clementoni, fournit un microscope et un matériel conséquent pour multiplier les observations sur les plantes et les animaux. Plus original, AntWorks propose de voir évoluer des fourmis au sein d'une boîte transparente contenant un gel nutritif issu des travaux de la Nasa. Les tunnels qui se creusent, la colonie qui s'organise... En plus, l'objet est très joli, et peut servir de décoration grâce à un système d'éclairage ingénieux.
  • 27. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 27 sur 49 Mais la palme de l'originalité dans ce domaine revient sans doute à l'Eco-Dôme conçu par BSM Jeux : une véritable « serre miniature » permettant de faire pousser des végétaux puis d'observer leur réaction à différents phénomènes climatiques ou de se livrer à des expériences afin de mieux comprendre les réactions de cet écosystème miniature. Un concept original qui se révèlera peut-être à l'origine de futures vocations... Bernard Rastoin I.15. Pour l'environnement, l'étiquetage carbone des aliments Au supermarché, vous obtenez facilement des informations sur la qualité nutritionnelle des produits. Mais savez-vous s'ils sont bons pour l'environnement ? Pour vous repérer, il existe désormais un nouveau label : l'étiquetage en poids CO2 émis ! Un nouveau repère, pour manger écologique ! Explications. D'après l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les ménages français émettent en moyenne 15,5 tonnes de CO2 par an, dont 50% pour la fabrication et le transport de produits de services. Pour réduire ces dépenses et préserver l'environnement il ne s'agit pas forcément de consommer moins mais surtout de consommer mieux. C'est-à-dire en connaissance de cause... Etiquetage carbone, chacun sa méthode... Pour l'instant ! L'étiquetage des produits alimentaires en poids CO2 estime la quantité de GES (gaz à effet de serre) émise par un produit ou une gamme de produits durant son cycle de vie. Grâce à cet étiquetage, vous pouvez désormais connaître l'impact environnemental d'un produit depuis sa production, à sa fabrication, en passant par son transport, son emballage et sa distribution. Les magasins E.Leclerc expérimentent l'affichage en poids CO2 dans deux magasins du Nord de la France : en plus d'information sur 2 000 références, le consommateur découvre sur son ticket de caisse l'empreinte carbone totale de ses achats. Le groupe Casino va plus loin et lance l'indice carbone dans tous ses magasins, une donnée qui tient compte des émissions de CO2 liées à la totalité du cycle de vie de chaque produit. L'indice carbone est exprimé en gramme équivalent CO2 pour 100 grammes de produit. A terme, on devrait assister à une généralisation de l'étiquetage produit dans la plupart des enseignes puisqu'à l'horizon 2011, le "prix écologique" devra être indiqué sur tous les tickets de supermarché, selon un engagement du Grenelle de l'environnement. Exemple pour une boite de conserve d'un produit identique :  225g de CO2 origine France avec transport par camion uniquement ;  235g de CO2 origine Inde avec transport par bateau et camion ;  305g de CO2 origine Europe (Ukraine) avec transport par camion uniquement.
  • 28. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 28 sur 49 Du changement côté producteurs/distributeurs et côté consommateurs ! L'affichage des impacts environnementaux d'un produit sur son emballage et/ou dans les rayons, devrait permettre aux producteurs et aux distributeurs de réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) sur toutes les étapes du cycle de vie des produits. L'étiquetage des produits alimentaires en poids CO2, suit le pas de l'étiquette énergie CO2 pour les véhicules. D'ailleurs d'ici fin 2008, 20 familles de produits et services de grande consommation devraient bénéficier, comme pour les voitures, d'un système de bonus malus. Quand écologie rime avec économie, il est bon de faire un geste pour l'environnement ! Delphine Tordjman, le 12 juin 2008 II. Commerce équitable Promouvoir un commerce répondant à de nouvelles normes sociales, environnementales et économiques, tel est le principe du commerce équitable qui entend améliorer la situation des producteurs. Principalement développé dans les échanges Nord-Sud, ce mouvement connaît un succès croissant. II.1. Vous avez dit commerce équitable ? Les labels "commerce équitable" ont fleuri dans les supermarchés. On voit même des campagnes publicitaires pour ces produits éthiques, dont la consommation a été multipliée par 7 en 5 ans. Mais que cache ce logo ? Quels sont les engagements des firmes qui les commercialisent ? Quels avantages pour les producteurs ? Tour d’horizon. Max Havelaar, Artisans du Monde…ces noms sont ceux des associations qui ont permis le développement du commerce équitable. Mais que cache ce label ? Aider les populations du Sud Le but essentiel du commerce équitable est de limiter les inégalités entre les pays du Nord et ceux du Sud, de permettre des échanges économiques plus justes. Cela passe notamment par trois axes, que s’engagent à faire respecter les sociétés qui vont importer des produits de pays du Sud : 1. Permettre un revenu décent pour les petits producteurs : Cela inclus le fait de payer les produits à un prix qui permettent aux producteurs de vivre "dignement". Et cela veut dire également une régularité des commandes. Par exemple, alors que les producteurs de café sont habituellement rémunérés en fonction des variations des cours (souvent très bas), ceux qui adhèrent au système touchent un revenu minimum fixe pour leur production (parfois deux à trois fois le prix) ;
  • 29. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 29 sur 49 2. Une amélioration des conditions de travail : Les organismes certificateurs vérifient également les conditions de travail, notamment lorsqu’il s’agit d’entreprises de taille plus importante ou de plantations avec des ouvriers agricoles. Ainsi, le travail des enfants est interdit, il ne doit pas y avoir de travail forcé, de discrimination et les ouvriers doivent pouvoir se syndiquer ; 3. Une amélioration des conditions de vie : La plupart des acteurs du commerce équitable dépassent le cadre du travail. Le but est d’améliorer les conditions de vie de la population de manière globale : construction d’écoles, de maisons… Qui contrôle ? Le label commerce équitable est contrôlé par de nombreuses associations, telles que Max Havelaar, qui sont regroupées dans plusieurs fédérations (il en existe quatre différentes). Celles-ci mettent en relation des producteurs du Sud avec des industriels du Nord. La majorité fait ensuite appel à des organismes certificateurs indépendants, qui vérifient que les engagements sont respectés. Ainsi, les producteurs doivent déclarer leurs exportations et gains, des contrôles sont faits sur le terrain au moins une fois pas an. Mais en la matière, il est vrai qu'il n’y a pas d’harmonisation des règles…Car il existe des divergences au sein des fédérations sur les règles exactes qui définissent le commerce équitable. Un groupe de travail au sein de l’agence française de normalisation (AFNOR) travaille à définir un cahier des charges du commerce équitable, en partenariat avec plusieurs associations. Mais pour l’instant, il semble difficile de mettre tout le monde d’accord…En l’absence d’une règle commune définie au niveau français ou européen, difficile donc de savoir précisément ce que garanti le label… Quel rapport qualité/prix ? Le label commerce équitable n’est pas un label de qualité ! Il n’y a pas de cahier des charges réclamant des normes précises au produit. En revanche, la plupart des organismes certificateurs incluent des critères de qualité dans les contrats qu’ils passent avec les producteurs. De plus, la filière bio est fortement encouragée. Une grande partie de ces produits est ainsi également issue de l’agriculture biologique. En ce qui concerne le prix, l’association Max Havelaar constate que ses produits sont en moyenne 15% plus cher. C’est le minimum pour payer un prix équitable au producteur. Plébiscité par les Français Prise de conscience des consommateurs ou simple effet de mode, le commerce équitable a le vent en poupe. Ce sont d’ailleurs les produits alimentaires qui en bénéficient. Une enquête réalisée en mai 2005 par l’institut Ipsos pour Max Havelaar montre l’engouement des Français. Trois sur quatre connaissent ces produits, et près de 70% ont déjà acheté au moins une fois un aliment ou un objet commerce équitable. La moitié des consommateurs achètent régulièrement ces produits labellisés. En tête des achats "équitables", on trouve le café bien sûr, loin devant le chocolat, le thé, le riz puis les fruits et légumes et les jus de fruits.
  • 30. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 30 sur 49 Des critiques Mais le commerce équitable est également l’objet de critiques ; plusieurs intervenants du secteur associatif dénoncent le fait que c’est une goutte d’eau dans les échanges internationaux, qui restent profondément inégaux. Or la "publicité" faite autour de ces produits labellisés contribue à masquer cette réalité. D’autres soulignent le détournement du commerce équitable par les grandes surfaces et certaines firmes, qui mettent en avant cette gamme de produits qu’ils vendent ou produisent, pour redorer leur image, mais qui continuent leurs pratiques inéquitables. Enfin, certains n’hésitent pas à souligner que ces échanges maintiennent la dépendance du Sud envers le Nord, et ne va pas favoriser l’autonomisation des populations. Alors acheter ou non commerce équitable, c’est à vous s de choisir. Mais ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut pas être désolé ou critiquer d’un côté, et rester sans rien faire au quotidien pour changer les choses de l’autre… Alain Sousa II.2. Les principes du commerce équitable Le commerce équitable, beaucoup en connaissent le nom, comme le prouve son développement impressionnant dans les rayons de nos magasins. Mais savez-vous comment il est apparu, et quels en sont les principes fondateurs ? Petit retour en arrière sur une révolution économique en marche... Le commerce équitable est né au tournant des années 1950-1960 autour d'une idée-clé : rétablir des termes de l'échange plus favorables aux petits producteurs des pays en voie de développement. Concrètement, cela signifie que des cultivateurs, des artisans vont être soutenus par divers organismes pour écouler leur production à des prix qui leur soient plus favorables. Cette approche s'inscrit dans la droite ligne de l'article 23 de la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée en 1948 par l'ONU : « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine ». En retour, les consommateurs se voient garantir une haute qualité des produits et la satisfaction de contribuer à améliorer les conditions de vie des producteurs et de leurs familles. Une façon originale d'allier logique économique et militantisme social. Une pratique en plein essor L'apparition du commerce équitable est partie d'un constat : les échanges entre pays développés (généralement situés au nord de la planète) et ceux du tiers-monde (pour la plupart au sud) s'effectuent dans des termes largement défavorables à ces derniers : leur production est achetée à des prix particulièrement bas, l'essentiel de la marge revenant aux nombreux intermédiaires. D'où la situation désastreuse de ces pays et de leurs habitants, créant un cercle vicieux qui empêche tout décollement économique.
  • 31. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 31 sur 49 Certes, des aides humanitaires contribuent ponctuellement à limiter l'ampleur de la catastrophe. Mais il s'agit d'interventions d'urgence, qui ne favorisent pas la constitution d'un tissu socio-économique viable, et risquent au contraire de renforcer la dépendance des pays du sud. Cette prise de conscience culmine notamment lors de 2 Conférences des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) en 1964 à Genève et en 1968 à New Delhi. Elle peut se résumer en un slogan : « Trade, not Aid » (le commerce, pas l'aide). Parallèlement, des organisations non gouvernementales ont commencé à mettre en œuvre ce principe sur le terrain. C'est notamment le cas d'OXFAM qui, dès la fin des années 1950, distribue des objets d'artisanat fabriqués par des réfugiés chinois. Dans la foulée, des « Boutiques Tiers Monde » voient le jour aux Pays- Bas. La première ouvre ses portes en 1969. Deux ans plus tard, on n'en compte pas moins de 120 ! Pendant longtemps, cette démarche reste confinée au circuit associatif. Les années 1980 marquent un tournant avec l'irruption du commerce équitable dans la grande distribution. Une démarche portée au tout premier chef par le label Max Havelaar, fondé sur le principe d'une certification indépendante des produits concernés. Porté par le changement des mentalités, le commerce équitable connaît dès lors un essor impressionnant. En 2006 en France, 74% des personnes interrogées en connaissaient le principe, et une sur deux avait déjà acheté un produit labellisé Max Havelaar ! Des principes et des critiques Au fil de leur mise en œuvre, les principes du commerce équitable se sont peu à peu affinés. Tout d'abord, on l'a vu, assurer une juste rémunération des petits producteurs, leur permettant d'assurer leurs besoins fondamentaux en matière de logement, d'éducation, de santé ou encore de protection sociale. Mais aussi veiller au respect des droits fondamentaux des personnes, en refusant par exemple le travail des enfants ou encore l'égalité de rémunération entre hommes et femmes. La transparence des informations, le fonctionnement démocratique des organismes coopératifs ou encore une plus grande prise en compte de l'environnement font également partie de ces règles fondatrices. Au-delà de son application d'origine, le commerce équitable contribue à construire un nouveau modèle basé sur l'idée d'une interdépendance économique entre producteurs et consommateurs. Développer les pays du sud, à terme, c'est aussi créer de nouveaux marchés potentiels pour ceux du nord...Mais face à son succès, le commerce équitable a aussi essuyé diverses critiques. En particulier, il lui est reproché :  De contribuer à délocaliser les débouchées de la production agricole des pays pauvres au détriment de la production vivrière et à accroître leur dépendance économique à l'égard du nord ;  De nuire à l'environnement (transport par avion, réfrigération des produits...) ;  De n'être pas réellement équitable, la rémunération des producteurs étant à peine supérieure à celle qui se pratique dans les circuits « classiques ». Ces critiques sont en effet légitimes. Mais elles apparaissent moins comme une remise en cause des principes fondateurs, que comme une incitation à les appliquer plus rigoureusement. Au risque, sinon, de perdre ce qui fait la spécificité et le succès de ce secteur encore tout jeune... Bernard Rastoin
  • 32. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 32 sur 49 II.3. Max Havelaar : pour des échanges plus justes Max Havelaar est une association pionnière du commerce équitable. Et c’est aujourd’hui l’un des labels les plus connus des Français. De quelle manière garantir des échanges plus justes ? Comment savoir si les petits producteurs sont bien rémunérés ? Quel est l’avenir du "fair trade" ? Emmanuelle Cheilan, responsable communication chez Max Havelaar France répond à nos questions. Doctissimo : En quelques mots, que signifie "commerce équitable" ? Emmanuelle Cheilan : Le commerce équitable est un moyen d’aider les producteurs du Sud, qui ont des conditions de vie et de travail extrêmement difficile. Le but est de favoriser des échanges plus justes, pour les aider à pouvoir vivre de leurs récoltes, les aider à s’organiser et mettre en place un développement durable. Cela passe par une rémunération décente, mais aussi par de l’aide au développement, en s’inscrivant dans la durée. Pour les consommateurs du Nord, le commerce équitable permet une prise de conscience de ce qui se passe derrière les produits qu’ils achètent. Et cela leur permet d’agir concrètement pour changer la donne. C’est une logique pragmatique, loin des beaux discours. Doctissimo : Comment vérifiez-vous que le commerce est réellement équitable ? Emmanuelle Cheilan : D’abord, il faut que les différents acteurs d’une filière fassent la démarche. Par exemple pour le café, un torréfacteur, un importateur et un producteur nous demandent à bénéficier du label Max Havelaar. Nous sélectionnons alors ceux qui réunissent les conditions nécessaires. Puis, nous leur soumettons un cahier des charges très strict, qui défini les prix, la durée, les conditions, le préfinancement des récoltes, le fonctionnement démocratique de l’exploitation, etc. Ils doivent ensuite nous envoyer les comptes tous les trois mois. Et un contrôle sur le terrain est effectué au minimum tous les ans. De plus, nous avons six bureaux de liaisons dans le monde, qui ne vont pas assurer les contrôles mais le soutien aux producteurs et le suivi des projets coopératifs. Doctissimo : Mais il existe différents acteurs qui s’occupent de commerce équitable aujourd’hui. N’y a-t-il pas un problème de définition ? Emmanuelle Cheilan : Il est vrai qu’il y a plusieurs organismes qui s’occupent de commerce équitable. Mais au niveau international, toutes sont globalement d’accord sur les buts et les moyens. La France souhaite définir plus précisément les standards et les conditions du label commerce équitable, pour pouvoir "élire" précisément les produits qui peuvent en bénéficier. Il est normal de préciser les règles du jeu, car il n’est pas question d’avoir un commerce équitable au rabais ! Il y a donc des discussions avec l’Afnor, agence gouvernementale qui gère les labels, pour préciser le cahier des charges. Doctissimo : Le commerce équitable permet-il de réduire les inégalités Nord-Sud ? Emmanuelle Cheilan : Nous n’avons pas la prétention de dire que le commerce équitable est LA solution aux inégalités dans le monde. Mais avec aujourd’hui un million de producteurs qui en bénéficient, on peut dire qu’il fait partie de la réponse. C’est en tout cas une manière d’agir immédiatement, dans le réel. Mais il est sûr qu’il faut mettre en place d’autres solutions, d’autres réponses.
  • 33. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 33 sur 49 Doctissimo : De nombreuses critiques mettent en cause la présence de Max Havelaar dans la grande distribution, ce qui permet aux distributeurs d’utiliser l’image du commerce équitable, en continuant de proposer 99% de produits inéquitables ! Emmanuelle Cheilan : Au sein de Max Havelaar, nous pensons que le commerce équitable ne peut pas rester l’apanage de quelques personnes, qui fréquenteront des boutiques spécialisées. Le moyen d’augmenter la pratique du commerce équitable, c’est d’être accessibles au plus grand nombre. Aujourd’hui nous refusons des petits producteurs, uniquement parce qu’il n’y a pas assez de consommateurs au Nord. Il faut être là où les gens achètent, sinon rien ne changera ! Doctissimo : Quel avenir pour le commerce équitable ? Emmanuelle Cheilan : Difficile de prévoir comment les choses vont évoluer. Mais je ne pense pas que le commerce équitable restera une "niche". Car nous ne sommes pas là pour "faire joli" ou servir d’alibi. Nous sommes là pour essayer de faire changer les choses en profondeur. Regardez ce qui se passe en Suisse : le commerce équitable se développe énormément. Par exemple, une banane sur deux vendue là-bas est équitable. En fait, l’espoir est qu’un jour il n’y ait plus besoin d’organisation tel que Max Havelaar ! Propos recueillis par Alain Sousa II.4. Jean-Pierre Boris : Le commerce équitable n'est pas la solution ! Le commerce équitable est-il réellement un moyen de réduire les inégalités Nord-Sud ? Ce n’est pas l’avis de Jean-Pierre Boris, journaliste à RFI, spécialisé dans les échanges mondiaux de matières premières et auteur du livre "Commerce inéquitable". Pour lui, ce label ne peut pas contrebalancer les règles du jeu au niveau international. Il nous livre son analyse. Doctissimo : Sur le principe, tout le monde admet que le commerce équitable est une bonne chose. Cela ne semble pourtant pas évident pour vous. Jean-Pierre Boris : Certes, le commerce équitable localement donne souvent de bons résultats. Et il est sûr qu’augmenter les revenus des petits producteurs leur permet de vivre mieux. Ce que je conteste, ce sont les effets à l’échelle internationale. Si le commerce équitable a un impact ponctuel sur certaines communautés paysannes, je vois mal quel impact il peut avoir au niveau mondial. Il faut remettre les choses à leur place : il s’agit de commerce plus un peu de charité, il ne s’agit pas d’une nouvelle forme d’échange. C’est une énormité de dire que cette goutte d’eau va modifier les règles du jeu. Doctissimo : Mais cela ne permet-il pas une prise de conscience de la part des consommateurs ? Jean-Pierre Boris : Je ne le pense pas. Sur un paquet de café commerce équitable, on vous dit que vous aidez les producteurs du Sud qui sont pauvres. C’est une lapalissade ! Mais on ne vous explique pas pourquoi ils sont ainsi dans la misère ! Et parfois, on ramène un petit groupe de paysans sud-américains que l’on
  • 34. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 34 sur 49 exhibe durant la semaine du commerce équitable… Mais la prise de conscience ne peut pas se faire comme cela, si on n’explique pas à quoi sont dues les inégalités, qui sont les intermédiaires, pourquoi les prix fluctuent… Doctissimo : Mais si l’on prend l’exemple du café, le commerce équitable est une solution pour permettre aux petits producteurs de ne pas subir la baisse des cours ? Jean-Pierre Boris : Il faut au contraire traiter les causes plutôt que les conséquences ! Pourquoi les cours du café sont à leur plus bas niveau depuis un siècle ? C’est essentiellement lié à la surproduction. D’un côté, le Brésil a modernisé ses moyens de production de manière phénoménale en quelques années, exportant encore plus de café. Et d’un autre côté, on a un pays comme le Vietnam, qui en quelques années, est devenu l’un des principaux pays producteurs de café. Ces hausses de production ont mathématiquement fait baisser le cours de nombreuses denrées, au point que les producteurs sont obligés de vendre à perte. Or la solution, ce n’est pas de proposer ponctuellement de payer un peu plus certains petits producteurs. Il faut une action politique. Pour le café, il existait un organisme international chargé de contrôler la production et les achats, pour éviter les fluctuations importantes et permettre aux producteurs de gagner décemment leur vie. Et cela fonctionnait ainsi pour de nombreuses matières premières. S’il n’est pas forcement possible de remettre sur pieds ces structures, il est envisageable par exemple de relancer le fonds commun des produits de base, qui serait un bon moyen de réguler les revenus des paysans. Ce fonds, qui aujourd’hui est une coquille vide, pourrait demain taxer sur les grands groupes agroalimentaires pour redistribuer aux pays producteurs. Essayer de réguler la production mondiale, et reverser une partie des taxes, est les meilleurs moyens de permettre à la majorité des producteurs de vivre de leur récolte. Doctissimo : Le commerce équitable n’est-il pas un moyen pratique d’arriver à ce résultat ? Jean-Pierre Boris : Il faut malheureusement être réaliste : si l’on attend que le commerce équitable progresse jusqu'à toucher tous les producteurs, la majorité seront morts de leur belle mort ! Ce type d’action ne touche qu’un pourcentage infime des paysans du Sud. Et il va concerner ceux qui sont déjà organisés, et qui connaissent les associations sur le terrain. Les producteurs les plus pauvres et isolés sont paradoxalement délaissés par ce commerce ! Très honnêtement, je ne crois pas à l’action organisée de consommateurs. Dans des problématiques internationales telles que le commerce de matières premières, seules des actions politiques peuvent permettre des changements globaux. Si le consommateur veut changer les choses, il ne doit pas se contenter d’acheter une marque ou un label, mais s’investir dans une organisation, un groupe ou un parti qui fera du lobbying pour faire évoluer la situation ! Propos recueillis par Alain Sousa II.5. Le microcrédit Les objectifs du millénaire pour le développement ratifiés à l'Organisation des Nations Unies (ONU) fixent un cap pour réduire l'extrême pauvreté et accentuer les efforts de la coopération internationale. Le microcrédit est apparu dans les années 80 comme un moyen pragmatique de lutter contre la pauvreté en stimulant les petites économies locales.
  • 35. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 35 sur 49 Le crédit pour les plus pauvres C'est bien connu, les banques ne prêtent pas aux pauvres ! Car essentiellement, il est trop risqué de prêter de l'argent à des personnes qui n'ont pas de garanties à offrir en contrepartie d'un prêt. Pourtant, les plus pauvres ont eux-aussi besoin d'investir pour maintenir et développer leur activité économique. Apparu dans les années 80, le microcrédit est né de la volonté de donner un accès au crédit aux acteurs économiques exclus du système bancaire classique. Un crédit accessible aux plus pauvres pour leur permettre de développer leur propre activité, et d'être les premiers mobilisés pour améliorer leurs conditions de vie. Un microcrédit ressemble à un crédit classique, mais il s'en différencie car il est orienté vers une cible nouvelle et fonctionne selon des caractéristiques originales. Des mécanismes de garanties adaptés Dans les pays en développement, le microcrédit se base sur un système de garantie solidaire. Les plus pauvres n'ont pas les moyens individuellement de fournir une contrepartie à la banque pour garantir un prêt : les microcrédits sont donc octroyés à des groupes d'individus, garants mutuellement des remboursements. Le microcrédit favorise ainsi l'émulation entre les bénéficiaires et c'est la solidarité au sein d'une même communauté qui garantit le remboursement. Et cela fonctionne ! Car la garantie s'appuie sur des mécanismes de solidarité communautaires vieux comme le monde. Les microcrédits sont ainsi mieux remboursés que les crédits classiques, souvent à des taux record de 98 ou 99%. L'accompagnement des bénéficiaires Le fait d'octroyer des microcrédits à des personnes souvent peu éduquées, implique aussi d'accompagner fortement les bénéficiaires dans la gestion de leur micro-entreprise. Sur le terrain, des acteurs spécialisés tels que des ONG ou institutions micro-financières (IMF) réalisent un travail de proximité avec les bénéficiaires pour les aider à gérer leur activité économique et à développer leurs compétences de micro-entrepreneurs. Le coût moyens humains qui sont mobilisés sur le terrain explique ainsi que le taux d'intérêt des microcrédits soit assez conséquent, atteignant parfois 30 ou 40% du montant prêté. Si cela peut choquer au premier abord, il faut considérer que les plus pauvres n'ont pas accès à de meilleurs taux, que ces taux permettent souvent à peine de couvrir les coûts nécessaires pour se déplacer dans les communautés et former les bénéficiaires. Et il ne faut pas oublier que plus le volume de crédits octroyés augmente, plus le taux baisse... Du microcrédit à la micro finance L'essor du microcrédit dans les pays en développement débute dans les années 80 avec la fondation de la Grameen Bank. Ancien professeur d'économie au Bengladesh et Prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus a
  • 36. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 36 sur 49 fondé la "banque des pauvres" qui fournit aujourd'hui plus de 3 milliards d'euros de crédit à près de 2,5 millions d'emprunteurs, pour soutenir leurs activités dans l'artisanat ou le petit commerce. En France, le microcrédit n'est pas si nouveau : l'Association pour le Droit à l'Initiative Economique (ADIE) octroie depuis les années 80 des crédits aux personnes exclues du système bancaire classique. Mais la micro finance connait une forte expansion depuis les années 2000 avec le développement de nouveaux services bancaires comme la micro assurance. En direction des pays du Sud, elle se développe selon deux axes : la professionnalisation, et l'innovation. Planet Finance, l'association fondée en 1997 par Jacques Attali, aide ainsi les IMF des pays du Sud à se financer auprès des banques classiques et à se professionnaliser en améliorant leurs pratiques de gestion. L'innovation est également au rendez-vous aujourd'hui : avec le développement du crédit de gré à gré ("peer to peer"), vous pouvez prêter directement une petite somme d'argent à un micro-entrepreneur qui en a besoin, et qui vous la remboursera ! Dans les économies développées touchées par la récession, de nombreuses initiatives locales utilisent le microcrédit pour répondre à des besoins que le secteur financier classique ne parvient pas à couvrir. Ainsi, la mairie de Paris à récemment lancé un programme de microcrédit pour aider les personnes en situation précaire à s'installer dans un nouveau logement ou améliorer leur confort de vie, rechercher un emploi ou faire face à un évènement familial. Matthieu Mellul, le 6 avril 2009 III. Tourisme écologique En vacances, on oublie tout ! Mais pas question d’oublier ses bonnes habitudes écologiques. Avant de préparer ses bagages ou de louer une voiture, toute information est utile lorsqu'il s'agit de respecter l’environnement. Alors des voyages oui, mais écologiques ! Des vacances plus vertes Partir en vacances tout en respectant la planète, c’est possible. De nombreuses destinations en France proposent ainsi de faire du tourisme écologique, de s’impliquer dans des projets de protection de l’environnement. Même les enfants sont concernés, avec des colos écolos ! Tout ce qu’il faut savoir pour se mettre au vert. III.1. Le tourisme vert en France Voyager à la découverte de nos terroirs sans nuire au cadre naturel, c'est le principe du tourisme vert. Les lieux d'hébergement sont de plus en plus nombreux à proposer cette formule, qui peut aller de la simple découverte des richesses écologiques d'une région à la participation aux travaux de la ferme... biologique, bien sûr ! Les vacances, c'est bien sûr l'occasion de se replonger dans la nature, ses mers si bleues, ses campagnes verdoyantes... mais aussi de générer des nuisances qui risquent de porter atteinte à ce cadre idyllique. Il existe pourtant un moyen de concilier joies du dépaysement et respect de l'environnement : le tourisme vert,