Bibdoc 2024 - Ecologie du livre et creation de badge.pdf
V - Rhétorique du Face a face
1. • Modalités d’évaluation de l’UE V6F02
•
• Un écrit : 50 % de la note, partiel prévu le 2 mai (durée 2 heures)
• Un oral : 50 % de la note, un exposé sur un plan (regard à la caméra
ou caméra subjective)
•
• L’écrit sera une dissertation sur un sujet portant sur une question
théorique.
• L’oral durera 10 min.
• Présenter un plan ou un photogramme (voire exceptionnellement
une photographie) tiré d’un plan proposant une des deux formes
étudiées ce semestre.
•
• 1) Présentation à partir d’un fichier sur clé USB
• 2) Contexte : source, time code, situation narrative ou discursive
• 3) Analyse personnelle des enjeux esthétiques et théoriques à partir
des textes lus.
• 4) explication du choix…
2. V – Le face à face – Regard à la caméra dans le cinéma
classique
3.
4.
5. • Foucault écrit :
• p. 19 « Le peintre est légèrement en retrait du tableau. Il jette un
coup d’œil sur le modèle ; peut-être s’agit-il d’ajouter une dernière
touche… »
•
• p. 20 « Le peintre regarde, (…). Il fixe un point invisible, mais que
nous les spectateurs, nous pouvons aisément assigner puisque ce
point, c’est nous-mêmes : notre corps, notre visage, nos yeux. Le
spectacle qu’il observe est donc ceux fois invisible : puisqu’il n’est
pas représenté dans l’espace du tableau, et puisqu’il se situe
précisément en ce point aveugle, en cette cache essentielle où se
dérobe pour nous-mêmes notre regard au moment où nous
regardons. »
•
6. • p. 20 « Des yeux du peintre à ce qu’il regarde, une ligne impérieuse
est tracée que nous ne saurions éviter, nous qui regardons : elle
traverse le tableau réel et rejoint en avant de sa surface ce lieu d’où
nous voyons le peintre qui nous observe ; ce pointillé nous atteint
immanquablement et nous lie à la représentation du tableau. »
•
• p. 20 « En apparence, ce lieu est simple ; il est de pure réciprocité :
nous regardons un tableau d’où un peintre à son tour nous
contemple. Rien de plus qu’un face à face, que des yeux qui se
surprennent, que des regards droits qui en se croisant se
superposent. »
•
• p. 20 « Le peintre ne dirige les yeux vers nous que dans la mesure
où nous nous trouvons à la place de son motif. »
7. • p. 21 « Au moment où ils placent le spectateur
dans le champ de leur regard, les yeux du
peintre le saisissent, le contraignent à entrer
dans le tableau, lui assignent un lieu à la fois
privilégié et obligatoire, prélèvent sur lui sa
lumineuse et visible espèce, et la projettent
sur la surface inaccessible de la toile
retournée. »
•
8. • « Un bon metteur en scène insiste constamment auprès de ses
acteurs pour qu’ils détournent les yeux de la caméra, et les bons
acteurs essayent de la faire. Nombreux sont ceux qui y réussissent ;
mais le simple fait de ne pas regarder la caméra est-il suffisant ? Ne
devrait-il pas y avoir une indifférence absolue à la présence de la
caméra ?
• En tournant le visage vers la caméra, l’acteur trahit le fait qu’il est
en train de jouer, montre qu’il y a quelqu’un en face de lui, caché au
spectateur et auquel l’acteur s’adresse. Immédiatement
l’impression de réalité disparaît et l’illusion hypnotique qui s’était
emparée de l’esprit du spectateur s’évanout. »
•
• Frank Woods, New York Dramatic Mirror, 10 juillet 1909.
9. • « Il est un autre regard que les metteurs en
scène ont presque toujours évité parce qu’ils
le confondent avec le regard à la caméra, c’est
le regard vers la caméra, c’est-à-dire vers cet
espace situé « du côté des spectateurs » et
vers lequel il est tout aussi plausible de porter
son regard que vers les hors-champ situés à
droite et à gauche du champ. »
10. • À la caméra extradiégétique :
•
• involontaire casse la fiction sans signification de distanciation… c’est
vraiment la caméra qui est regardée, l’espace technique, l’objet qu’il faut
effacer.
•
• Volontaire casse la fiction mais avec une signification de
distanciation, réflexion sur le processus cinématographique … ici, ce n’est
plus l’espace technique qui est regardé mais l’espace de la réception, les
destinataires du film, il est une forme d’apostrophe au
spectateur, métalepse…
•
• Vers la caméra intradiégétique :
•
• Il est volontaire, mais peut viser le spectateur dans une double
détente… cas du champ-contrechamp, du Music-Hall, du regard des
objets, du miroir sans tain…
11. • Un regard involontaire qui est l’expression du « désir pour l’Autre » : « un
lapsus où se trahit le désir : celui de l’Autre, hors champ. La fonction de la
suture narrative et des regards à côté de l’objectif est de barrer ce désir de
l’Autre réel, pour en reporter la charge au champ de la représentation
imaginaire. »
• « il en résulte aussitôt une sorte de blocage, de mortification de la
narration »
•
• Un regard volontaire qui est « proche de l’abjection » : « Ce moment où
l’acteur dépouille le personnage peut être réinvesti d’une fonction par
exemple didactique (Brecht) : «Quel est ton désir ? est la question que
mime l’art didactique auprès du public, - et c’est pourquoi d’ailleurs c’est si
foncièrement déplaisant, souvent si proche de l’abjection car comment ne
pas penser que si l’on s’arroge le droit d’interpeller ainsi les spectateurs,
c’est pour éviter, soi, d’avoir à répondre à une semblable question ? »
12. • « L’expression « regard à la caméra » est bien mal fagottée puisqu’elle veut
rendre compte en termes de tournage d’un effet produit à la projection du
film, à savoir que le spectateur a l’impression que le personnage, dans la
diégèse, le regarde directement, à sa place, dans la salle de cinéma. Ainsi
se trouvent alignés trois espaces différents : le tournage, l’univers
diégétique et la salle de cinéma. »
•
•
• Le technicien (extradiégétique) rupture, c’est l(objet de l’interdit
• Le personnage interlocuteur et l’espace diégétique (intradiégétique –
disparition du spectateur)
• Le spectateur apostrophe au spectateur … effet à étudier (distanciation
ou immersion)
•
• A qui s’adresse le regard à la caméra ? personnage ? spectateur ?
caméra ?