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 le journal # 1
© Photo Nicolas Guérin
                                                                                                                                 13 octobre 2011
                                                                                                                                           www.fif-85.com

     Cronenberg en primeur
     Et pourquoi pas passer sur le divan d’entrée de jeu, histoire de
     se mettre les idées au clair  ? En bouquet final de la cérémonie
     d’ouverture (à 19 h 30 au Manège), le FIF projette en avant-pre-
     mière le nouveau film du Canadien David Cronenberg, A Dan-
     gerous Method, présenté au dernier festival de Venise, sortira en
     France le 21 décembre. Après avoir scarifié la peau de mafieux rus-
     ses (Les Promesses de l’aube, 2007), le cinéaste se choisit d’illustres
     protagonistes : les fondateurs de la psychanalyse, Sigmund Freud
     (incarné par Viggo Mortensen, l’Aragorn du Seigneur des anneaux
     et désormais acteur fétiche de Cronenberg) et Carl Jung (Michael
     Fassbender). Adapté d’une pièce de Christopher Hampton, le film
     fantasme la rivalité des deux analystes, épris d’une même patiente,                                           A Dangerous Method, de David Cronenberg © Marsfilm
     une jeune psychiatre sujette à l'hystérie, Keira Knightley (Sabrina
     Spielrein). Le réalisateur de Vidéodrome, La Mouche, Crash ou eXistenZ ne s’éloigne pas
     vraiment, malgré les apparences, de ses rivages de prédilection : une fois de plus, il s’agira                       A dangerous Method
     de nouer et dénouer les liens du corps et de l’esprit, de la chair et de l’imaginaire. Il s’agit                     présenté aujourd’hui
     aussi d’explorer une réalité virtuelle particulière : celle du fantasme et de l’inconscient.                         à 19 h 30 au Manège
                                                                                                  Pierre N'Diaye




                                                                      L'artiste Hazanavicius
                                                                      Sorti mercredi dernier, The Artist consacre Michel Hazanavicius comme un réalisa-
                                                                      teur aussi atypique que minutieux, que le FIF a convié pour une carte blanche dédiée
                                                                      à l’art de la comédie. « Tout au départ, il y a sept ou huit ans, j’avais le fantasme
                                                                      d’un film muet. Sans doute parce que les grands réalisateurs mythiques que j’admire
                                                                      le plus sont des gens qui viennent du muet. » : jouant le jeu du muet et du noir et
                                                                      blanc, le film plonge dans le monde du cinéma des années trente, à l’heure de la
                                                                      révolution du parlant. Récompensé par le prix d’interprétation masculine au dernier
                                                                      festival de Cannes, Jean Dujardin endosse ici le rôle principal de George Valentin,
                                                                      une vedette du cinéma muet qui ne parvient pas à passer le pas du parlantet som-
                                                                      brera rapidement dans l’oubli. À l’inverse, le personnage de Peppy Miler, jouée par
                                                                      Bérénice Bejo, accède alors à la gloire après avoir été simple figurante. Ensemble, ils
                                                                      nous transportent dans une histoire émouvante où la célébrité, l'orgueil et l'argent
                                                                      constituent autant d'obstacles à leur sentiment amoureux. Michel Hazanavicius nous
                                                                      fait l’honneur d’une escapade mardi à La Roche-sur-Yon, alors qu’il est occupé par
                                                                      la promotion de ce nouveau film, The Artist, quelque vingt ans après ses débuts chez
                                                                      Les Nuls de Canal+, en 1988. Outre sa carte blanche (dix comédies de toutes origines
                                                                      et époques, voir pages suivantes), Hazanavicius se voit consacrer toute une nuit par
                                                                      le Concorde vendredi à partir de 19 h 30. À
                                                                      l’affiche de cette soirée, la saga OSS 117, The The Artist présenté
                                                                      Artist ainsi que deux films gardés secrets.       aujourd’hui à 21 h 15 au Théâtre
              Bérénice Béjo dans The Artist, de Michel Hazanavicius
                                                                                                     Candice Bersot
Au casting du FIF, édition 2011                                                                                                                                                                        Le festival en chiffres


       f i frd     ’h ui                                                                                                                                                                                                                           6 jours de programmation. Du 13 au 18
                                                                                                                                                                                                                                                   octobre, vous pourrez découvrir ou (re)voir


 Leu j o u James L. Brooks  ?
                                    L’oncle                                                                                                                                                                                       Un artiste       plus de 100 films présentés : de la comédie
                              des Simpson                                                                                                                                                                                     et une chèvre        américaine au documentaire, en passant par
                                                                                                                                                                                                                         Michel Hazanavicius,

 ’ a son,Connais pas. Etdit rien  ?
                                                                                                                                                                                                                                                   le cinéma indépendant chinois et une sélec-

d Brooks est le producteur de la
                         Les Simp-                                                                                                                                                                                       réalisateur de The        tion jeunesse.
           ça ne vous                                                                                                                                                                                                    Artist et OSS 117,
                                                                                                                                                                                                                         présent mardi, a sélec-   4 lieux de projection à La Roche-sur-Yon :
     fameuse série d’animation améri-                                                                                                                                                                                    tionné pour le festival   le Manège, le théâtre, le cinéma le Concorde
 caine, créée par Matt Groening en 1989.                                                                                                                                                                                 dix comédies virtuo-      et le Cinéville.
Mais son œuvre ne se réduit pas aux Bido-                                                                                                                                                                                ses incarnant l’ex-
chons américains et à leurs trognes jaune                                                                                                                                                                                cellence de ce genre      8  films en compétition qui, à l'image de
citron  : c’est en tant que cinéaste que                                                                                                                                                                                 aussi bien en France      la programmation du festival, viennent de
Brooks est l’un des invités d’honneur du                                                                                                                                                                                 qu’aux états-Unis ou      tous horizons (Allemagne, Espagne ou Uru-
FIF. L'homme a signé en trente ans six                             Un artisan visionnaire                           Un Chinois extralucide               Des prototypes documentaires             en Italie et, à toute époque, avec des films     guay) et proposent des genres divers, flirtant
comédies douces-amères – dont, tout der-        Collaborateur privilégié de Francis Ford           Jia Zhang Ke est une figure centrale du        Le Festival international du documen-           de B. Wilder, B. Edwards ou D. Risi, mais        souvent avec la limite entre fiction et réel.
nièrement, Comment savoir, et deux films        Coppola entre autres, Walter Murch a               cinéma chinois contemporain : le FIF dif-      taire de Marseille (FID) explore chaque         aussi des figures plus récentes de la farce      Une sélection riche et diverse concoctée par
avec son acteur fétiche Jack Nicholson,         notamment officié sur le titanesque Apo-           fuse en sa présence une rétrospective de       année les franges les plus novatrices du        américaine, sans oublier… La Chèvre de           le programmateur Emmanuel Burdeau.
Tendres passions (qui remporta cinq oscars      calypse Now. Oscarisé à plusieurs repri-           son œuvre, qui condense les tiraillements      documentaire, à la lisière de la fiction ou     Francis Weber. Les deux OSS 117 et le très
en 1984, à voir aujourd’hui à 19 h 15 au        ses, il est reconnu pour avoir fait évoluer        de son pays, entre injustices sociales,        du cinéma expérimental, en cherchant            attendu The Artist seront diffusés lors de la    1 présidente exceptionnelle : la comédienne
Concorde) et Pour le pire et le meilleur        les techniques de montage, aussi bien              archaïsmes et haute technologie hors sol.      à promouvoir «  un art du témoignage            nuit Hazanavicus, vendredi prochain.             Ingrid Caven, l’une des muses de la nouvelle
(1998). À voir aussi aujourd’hui, une           à l’image qu’au son. Il accompagne au              Les titres de deux de ses films résument       sans critère de format  ». Pour cette nou-                                                       vague allemande des années 1970. Actrice
plongée dans les turpides de la télévision      Manège, à 13  h  45, une toute nouvelle            ses ambitions et sa vision de la Chine  :      velle édition, il propose une sélection de                                 Un ovni nippon        fétiche de Rainer Werner Fassbinder, elle a
avec Broadcast News (Concorde, 16 h).           version de La Soif du mal d'Orson Wel-             The World (le monde) et Still Life (nature     neuf films issus de sa dernière sélection.      Créateur inclassable, Shinji Aoyama s’est        aussi tourné pour Werner Schroeter, Jean
                                                les, qu’il a remontée quarante ans après sa        morte), la globalisation la plus contempo-     Les projections débutent vendredi avec          imposé comme l’un des auteurs les plus           Eustache ou Raoul Ruiz. Vous pourrez la
                        Des courtisanes         sortie en suivant des notes rédigées par le        raine et les spectres les plus immémoriaux.    Poussières d'Amérique, dans lequel A. des       névralgiques du cinéma japonais, révélé          découvrir sous un autre jour, samedi au
Initiales B. B. – ce n’est pas, cette fois-ci   réalisateur  : en 1958, celui-ci s'était fait      Xia Wu, artisan pickpocket ouvre la danse à    Pallières interroge la mythologie américaine    en 2000 avec Eureka, en noir et blanc et         théâtre, dans Ingrid Caven, musique et voix,
une actrice, mais un cinéaste qui aime          déposséder de ses rushes par Universal.            18 h 45 au Concorde.                           à travers un savant montage d’archives, sans    en symbiose avec des figures somnambu-           une captation de son récital réalisée par Ber-
les actrices, Bertrand Bonello. Son film                                                                                                          aucun commentaire : muet mais éloquent.         les, dans les limbes d’un Japon déboussolé.      trand Bonello qui nous fait découvrir une
L'Apollonide, Souvenirs de la maison close,                      Un âne et des critiques                    Des outsiders au jour le jour                                                         Depuis, le cinéaste a signé de nombreux          autre facette de son art : la chanson.
en compétition au dernier festival de Can-      À l’occasion de séances spéciales, marchez         Il n'y pas que des films au programme  !                           De l’art et du cochon       films structurés autour de motifs et de
nes, est tout entier porté par le désir de      sur les pas d’une petite fille myope et de         Il y a aussi une série, et pas n'importe       Les Rencontres du cinéma indépendant            dispositifs à la fois obsessionnels et tou-      4 professionnels composent le jury aux
filmer une communauté de femmes  : en           son père aveugle avec l’avant-première de          laquelle : The Corner, réalisée en 2000 par    proposent quatre longs métrages, sélection-     jours renouvelés. Ses dernières œuvres sont      côtés d'Ingrid Caven : Matt Porterfield réa-
l’occurrence des filles de joie qui «  font     Curling, du Québécois Denis Côté ; suivez          Ch. S. Dutton, produite par D. Simon et        nés par le SDI (Syndicat des distributeurs      encore inédites en France, mais elles ne le      lisateur américain, lauréat du grand prix
commerce  » dans un lupanar de luxe à           la vie d’employés d’abattoirs dans Entrée          Ed Burns, depuis artisans de la série à suc-   indépendant) et l'Acor (Associations des        seront plus à La Roche : première salve au       du jury FIF l’an passé pour son film Putty
Paris, à la lisière des xixe et xxe siècles.    du personnel, réalisé par M. Fresil.  ; écou-      cès The Wire.                                  cinémas de l'ouest pour la recherche). Au       Concorde jeudi (21  h  45), avec Ajima No        Hill, le critique d'art Bernard Marcadé,
Un film kaléidoscopique, lancinant, hyp-        tez Bernadette Lafont évoquer un grand             Il s'agit toujours de la ville de Baltimore    programme, des cinémas contrastés :  les flâ-   Uta, avant l’arrivée du réalisateur vendredi.    l'écrivaine française Célia Houdart et Denis
notique. Pour le FIF, Bonello a composé         film méconnu de Pierre Zucca, Vincent mit          mais cette fois dans le quotidien du quar-     neries de Sud-Coréens cafardeux (The Day                                                         Côté, cinéaste québécois qui présente la
une programmation de douze films qui,           l'âne dans un pré (et s'en vint dans un autre) ;   tier de La Fayette Street, anciennement        He Arrives, par le grand Hong Sang-soo),                       Un tableau et un canard           province canadienne sous ses aspects les plus
du cinéma muet à Tarantino, ont plus ou         laissez-vous conquérir par Le Dernier des          animé, qui ressemble aujourd'hui à un          la longue route d’un camionneur argentin        Invité d’honneur de la programmation             étranges, sinon sauvages : il nous présentera
moins directement nourri l’imaginaire de        immobiles de N. Sornaga, élu par l’écrivain        hangar abandonné, perclus de drogues           (Les Acacias de P Giorgelli), les paroles de
                                                                                                                                                                    .                             d’animation jeune public, le réalisateur         en avant-première son dernier long métrage
L’Apollonide. Aujourd’hui : la flamboyante      Arno Bertina ; plongez-vous dans les cou-          et de violences. La série suit la famille      réfugiés palestiniens au Liban (My Land, de     Jean-François Laguionie présentera en            Curling, lundi au Manège à 21 h 15.
agonie d’une diva dans La Mort de Maria         lisses des Cahiers du cinéma dans les années       McCullough tout au long de leurs jour-         N. Ayouch) et le quotidien d’un tournage        avant-première sa dernière production Le
Malibran (Concorde, 17 h) et une balade         1960-1970 (à voir absolument, si possible)         nées (parents toxicomanes, fils dealer). À     de film porno en France (Il n'y a pas de rap-   Tableau : une invitation à explorer le monde     4 critiques remettent le prix de la presse :
dans les vestiges du Paris populaire, Fau-      ou retrouvez Pagnol dans un portrait filmé         suivre dès aujourd'hui, à raison d’un épi-     port sexuel, R. Siboni). Premier rendez-vous    de la peinture. Une rétrospective sera dédiée    Isabelle Danel (Première), Jacky Gold-
bourg Saint-Martin (Théâtre, 18 h 30).          d'A. S. Labarthe.                                  sode par jour, à 12 h au Théâtre.              samedi au Théâtre, 21 h 30, avec My Land.       à sa maison de production, La Fabrique.          berg (Les inrockuptibles), élisabeth Leque-
                                                                                                                                                                                                                   également au menu : une         ret (Radio France) et Philippe Levreaud
                                                                                                                                                                                                                   programmation sur le son        (Bibliothèque(s)).
                                                                                                                                                                                                                   et une autre consacrée à
                                                                                                                                                                                                                   l’animation russe, à travers    3 prix, dotés de 5  000 euros sous forme
                                                                                                                                                                                                                   le cinéaste Garri Bardine,      d'aide à la distribution pour le grand Prix du
                                                                                                                                                                                                                   dont on verra aujourd'hui,      jury, 2 000 euros pour le Prix de la presse et
                                                                                                                                                                                                                   en avant-première, une          1 500 euros pour le Prix du public, financé
                                                                                                                                                                                                                   adaptation du Vilain petit      par l’association Festi’clap et décerné en
                                                                                                                                                                                                                   canard.                         partenariat avec Ouest France.
                                                                                                                                                                                                                                                   Les deux premiers prix sont alloués par la

                                                                                                                                                                                                                      FIFEZ-bien !                 ville de La Roche-sur-Yon.
                                                                                                                                                                                                                                                                                    Marie Darcos
Rencontre avec Yannick Reix
Le délégué général du festival, Yannick Reix,                nouvelles. D'ailleurs, le devoir de tout
revient pour nous sur plusieurs aspects de                   festival est de faire connaître ce que l'on
cette édition, concoctée en collaboration                    trouve en dehors des circuits classiques.
avec le critique Emmanuel Burdeau.                           Quand je me rends au FID, c'est pour
La Roche-sur-Yon, ville la plus ciné-                        «  me remettre les idées en place » et je
phile de France. Des commentaires ?                          recommande à tous ceux qui veulent le
C'est surprenant, mais on le comprend                        faire d'assister aux séances qu'il propose
facilement. C'est bien à l'échelle départe-                  pendant le FIF. En outre, nous sommes
mentale que rayonne le cinéma yonnais.                       liés. Plusieurs personnes travaillent à la                sur de nombreux supports divers et variés.
Nous avons la chance de bénéficier d'une                     fois sur le FID et sur le FIF, comme émi-                 Pour nous, il est décisif d'accompagner
belle politique culturelle menée par la                      lie Rodière qui assure la direction techni-               le développement du cinéma au-delà de
Ville. Nous avons également le Cinéville,                    que des deux festivals.                                   cette semaine de festival.
qui est le seul grand multiplexe présent et                  Et votre partenariat avec Capricci ?                      Les meilleurs moments du FIF ?
fonctionnel en Vendée et qui donc attire                     Capricci est certainement le distributeur                 Cette alchimie qui va se créer entre les
beaucoup de gens. Et il faut ajouter, bien                   qui fait le meilleur défrichage en France.                réalisateurs et leur présentations, les
sûr, le Concorde dont l'attractivité est due                 Il s'intéresse à des films d'une originalité              conversations qui vont avoir lieu entre les
en grande partie à l'originalité de notre                    unique et leur état d'esprit concorde très                différents invités, les échanges d'idées et
programmation.                                               bien avec celui du FIF. Il ne s'agit pas pour             d'émotions que l'on va vivre.
Quelle place pour le FID dans le FIF ?                       nous de diffuser un document aux specta-                  Le festival en un mot ?
Pour moi le FID de Marseille est LE fes-                     teurs puis de dire « au revoir », en fin de               « Singulier ». En deux mots, j'aurais ajouté
tival qui présente le plus de propositions                   séance. Aujourd'hui le cinéma est présent                 « populaire » !                Pierre N'Diaye

Vous avez dit Walter Murch ?                         Monteur attitré de F. F. Coppola, notamment sur Apocalypse Now
et Le Parrain, il est l'un des invités d'honneur de cette deuxième édition du FIF.
                         Au générique des                     connus et pourtant stratégiques. Murch                   de parfaitement immerger le spectateur.
                         films de Coppola                     a cette spécialité, rare chez les monteurs,              Walter Murch est un homme clé dans
                         notamment, son                       de travailler à la fois le son et l'image.               les équipes de Coppola  : les deux hom-
                         nom      apparaît                    En 1970, il rapproche les deux secteurs                  mes s'admirent et travaillent ensemble en
                         sous une rubri-                      en travaillant avec Georges Lucas sur                    parfaite intelligence. Pour les films plus
                         que ésotérique  :                    THX 1138. Ce grand monteur a travaillé                   récents du réalisateur, L'Homme sans âge
                         « sound montage                      avec de nombreux réalisateurs mais son                   (2007) ou Tetro (2009), Walter a toujours
                         and design  ».                       nom reste fortement associé à celui de                   été là, prêt à l'aventure.
                         Walter Murch a                       Francis Ford Coppola. L'aventure de ce                   Vous pourrez vous glisser dans son atelier
œuvré à l'élaboration de chefs d’œuvre                        duo commence avec Les Gens de la pluie                   lors de la projection de La Soif du mal,
du cinéma du xxe siècle. À ce jour, il est le                 (1969) puis poursuit avec Le Parrain et                  film d'Orson Welles qu'il a remonté en
seul à avoir remporté l'Oscar du meilleur                     Apocalypse Now. Murch repousse alors                     1998  : rendez-vous cet après-midi au
montage et celui du meilleur mixage de                        les limites de son métier. Il se consacre                Manège à 13  h45. Murch vient aussi
son, deux récompenses obtenues en 1996                        d'abord au montage image en se battant                   de publier En un clin d'œil aux éditions
pour son travail sur Le Patient anglais                       contre une matière filmée dont il ne gar-                Capricci, qui retrace les aventures les plus
d'Anthony Minghella. La présence de                           dera finalement que 1 % pour une durée                   marquantes de sa carrière et livre ses théo-
Walter Murch sur le festival est l'occa-                      finale de 3 h 20. Il se voue ensuite au son              ries sur le passé, le présent et l'avenir du
sion de rendre hommage à des postes peu                       du film et crée le système audio 5.1 afin                montage.            Marie Darcos et Anna Puyau



                            Le FIF de demain                                    À suivre, notamment, vendredi  : le huis-clos hypnotique dans
                                                                                L'Apollonide, souvenirs de la maison close, un film de Bertrand Bonello
                                                                                ainsi que deux des longs métrages sélectionnés par ce réalisateur pour
                                                                                sa carte blanche  : La Rue de la honte (K.  Mizoguchi) et L'Inconnu
                                                                                (T.  Browning). Découvrez aussi les deux premiers films de la com-
                                                                                pétition : Les Chants de Mandrin de R. Ameur-Zaïmeche et Aita de
                                                                                J. M. De Orbe. Le soir, vous aurez le choix entre deux films de Shinji
                                                                                Aoyama en présence du réalisateur ou la nuit Hazanavicius, qui com-
                                                                                prendra le dernier film du réalisateur d'OSS 117, The Artist, sorti sur
                     Lakeside Murder case                        L'Apollonide   nos écrans cette semaine.

 Plus d'infos sur           http://twitter.com/#!/fif_85  Facebook : Festival international du film de La Roche-sur-Yon  www.fif-85.com : rubrique galerie media brèves

  Encadrement éditorial : Hervé AUBRON
  Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,
  département Information et communication
  Impression : Belz, La Roche-sur-Yon
festival
  international
    dufilm



 le journal # 2
© Photo Nicolas Guérin
                                                                                                                                 14 octobre 2011
    Les muses                                                                          www.fif-85.com

     de l'Apollonide Bertrand Bonello lève pour nousdelelavoile sur close, à traversqui a dizaine son films
                     nier film, L'Apollonide, souvenirs    maison
                                                                     l’imaginaire
                                                                                      une
                                                                                          nourri
                                                                                                  de
                                                                                                       der-

                         de toute époque qu’il a sélectionnés pour le FIF  : plongée dans un univers confiné, hypersexué et fantasma-
                         tique, où les corps sont mutilés, maquillés ou magnifiés, les femmes tour à tour dominantes ou dominées.
                         Revue de détails.
                                                                                                            ● Addiction à l'argent
                                            L'Apollonide, souvenirs
                         ● L’une des        de la maison close.                                             facile, à la fumée douce de
                         prostituées de                                                                     l'opium. Dépendance et
                         L’Apollonide,                                                                      spirale de la prostitution,
                         mutilée par un                                                                     en volutes implacables pour
    client, devient la Femme qui rit,                                                                       les héroïnes de cette carte
    recherchée par certains amateurs.                                                                       blanche (comme la poudre).
    Une référence à L'Homme qui rit                                                                         Pour les hommes, c'est aussi
    de Hugo, dont les commissures                                                                           la recherche infinie d'une
    échancrées inspirèrent le Joker de                                                                      dernière bouffée de plaisir.
    Batman, mais aussi une adaptation                                                                       Ci-dessous : La Rue de la
    réalisée en 1928 par l’Allemand Paul                                                                    honte, du Japonais Kenji
    Leni à Hollywood et projetée lundi.                                                                     Mizoguchi (1956).


                                     ● Belles, très belles, ou « ordinaires » comme on dit, peut importe. Elles partagent
                                     toutes le dur métier de la séduction, de l’étreinte sans désir, de l’exhibition
                                     routinière. Les fards coulent, le temps passe, la violence physique ou psychique
                                     finissent par marbrer les chairs et creuser les visages.
                                     Ci-contre : Lola, une femme allemande, de R. W. Fassbinder (1981).
                                                                                                     Morgane Bellier, Claire Chanvry et élodie Varin



                     Vendredi 14
Bonello à la carte




                     uL'Apollonide..., B. Bonello
                     u13 h 45 au Manège
                     uL'Inconnu, T. Browning
                     u17 h 15 au Concorde
                     uLa Rue de la honte, K. Mizoguchi
                     u22 h au Théâtre

                     Samedi 15
                     uLes Fleurs de Shanghaï,
                     uHou Hsia-Hsien, 10 h 30 au Manège
                     uBoulevard de la mort, Q. Tarantino
                     u23 h 30 au Concorde
                     uLa Paloma, D. Schmid
                     u19 h au Concorde
                                                                Instantané




                     uIngrid Caven, B. Bonello
                     u14 h au Théâtre
                     uQui je suis d'après..., B. Bonello                     Chaque jour, le photographe Philippe Cossais nous livre un instantané du festival.
                     u17 h au Théâtre                                                Le monteur américain Walter Murch, à son arrivée à La Roche, le regard clair

            + d'infos : http://bit.ly/pJDjpQ
                                                                                                                   et les cheveux ébouriffés par le vent yonnais.
+ d'infos
                                                    Ingrid Caven,                                                                                   éclats d'Aoyama
                                                                                                                                                                                                                                                                                                    C
                                                                                                                                                                                                                                                                         http://bit.ly/rcwHF



         iufrd
                                                                                                                                                                                                  Les films inédits d'un fertile expérimentateur japonais

                        ui                          présidente incandescente
                                                                                                                                                    Des cigarettes posées à l'entrée d'une mai- percussionniste, adepte des brusques varia- de Tokyo, en pleine nature. Il s'agit pour


       f             ’h
                                                                                                                                                    son. Le déclic d'un appareil photographi- tions rythmiques, le cinéaste reprenant à la jeune femme de s'interroger sur cette
                                                                                                                                                    que. Un jeu de cartes. Presque rien, et pour- son compte un adage de Truffaut : « Si on exclusion qu'elle semble avoir choisie, et
                                                     Idole à la fois fascinante et possé-

 leu j o     et aussi
                                                                                                                                                    tant : dans chaque film du Japonais Shinji tourne un film très vite, le rythme du film qu'une rencontre peut bouleverser. Un
                                                     dée, elle a été l’une de ces filles du
                                                                                                                                                    Aoyama, le plus infime détail, la plus petite s'accélère, et si l'on tourne lentement, le autre huis clos, celui de Lakeside Murder ❶,
                                                     feu qui magnétisèrent le cinéma

   a ■ Poème documentaire
                                                                                                                                                    tête d’épingle peuvent vite prendre des film avance aussi à cette vitesse. ».               un thriller d’entomologiste  encore une

d’
                                                     des années 1970. Après Monte
                                                                                                                                                    dimensions cosmiques. C’est que le cinéaste Le fantastique Rubik’s Cube que consti- fois hanté par la question de l'isolement.
                                                     Hellman en 2010, la comédienne
                                                                                                                                                    prête une extrême attention à la texture tue la filmographie d’Aoyama, présent à Sur le qui-vive, le photographe de Tokyo
           Premier échantillonnage offert            et chanteuse Ingrid Caven préside
       à La Roche par le FID Marseille (Festival                                                                                                    même des images et du son. Ce dont son La Roche à partir d’aujourd’hui, comporte Koen ❶ guette lui sa cible, pour qui il voue
                                                     le jury de cette édition du FIF.
   international du documentaire) avec                                                                                                              film Eli, Eli, Lema Sabachtani (samedi au de multiples facettes. Arrêts sur images  : bientôt un intérêt obsessionnel. Cette fois-
                                                     Née à Sarrebruck en Allemagne,
 Poussières d'Amérique d'Arnaud des Pallières,                                                                                                      Concorde à 21 h 15) est à sa manière la d’abord un face à face silencieux entre les ci, ce n’est plus le son qui est mis en abyme,
                                                     elle est exposée à la flamme du
 qui entrelace les récits d’une vingtaine                                                                                                           fable. Le son y a des conséquences physiques protagonistes de Crickets ❶. Entre dégoût comme dans Eli, Eli…, mais l’image. Tel ce
                                                     spectacle dès l'âge de 4 ans. Une
 de vies et le passé sulfureux de l'Amérique,                                                                                                       aussi bien sur le corps des personnages que et farce, les repas sont ici des scènes clés photographe dépassé par sa lubie, l’œuvre
                                                     scène pour le moins singulière  :
 à travers des archives venant                                                                                                                      celui des spectateurs : les héros du film sont qui traduisent à la fois l'étrangeté du film d’Aoyama, par-delà son extrême diversité
 de tous les horizons.                               en 1943, la fillette est conduite                                                              deux musiciens mutiques dont les compo- et l'ambiguïté de la relation que Kaoru stylistique, est peut-être bien cela : un jeu
 Poussières d'Amérique, au Théâtre, 17 h 30          sur le champ de bataille afin d'y                                                              sitions (parfois assourdissantes) semblent noue au quotidien avec un aveugle. Les tout à la fois arbitraire et essentiel, abyssal
                                                     interpréter des chants de Noël                                                                 avoir un pouvoir curatif sur une mystérieuse rares paroles résonnent dans une ambiance sous ses dehors anodins.
 ■ Parlez-vous l’espanglais ?                        pour des soldats de l'armée hitlé-                                                             maladie... Comme eux, Aoyama travaille en pesante, l'histoire se déroule à l'extérieur                 Caroline Bugajski et Alexandra Goubin
 Une mère hystérique, une fille complexée,           rienne. Cet épisode et beaucoup
 un père coincé entre les deux :                     d’autres, comme autant d’éclats,                                                                  ❶                                             ❶                                             ❶
 c'est la petite famille américaine                  ont nourri le beau livre Ingrid
 dans laquelle le réalisateur James L. Brooks        Caven (rééd. Folio), composé par
 (également connu comme producteur                   son compagnon, l’écrivain Jean-
 des Simpson et présent à La Roche à partir
                                                     Jacques Schuhl, et qui remporta
 de dimanche) immerge Flor, une pétillante
 Mexicaine mère célibataire. Malentendus             le Prix Goncourt en 2000. Ingrid
 linguistiques et culturels entraînent la jeune      Caven sera révélée au cinéma
                                                     par l’ogre de la nouvelle vague                                                 Ingrid Caven
 femme, embauchée comme gouvernante,
 dans une spirale infernale,                         allemande, Rainer Werner Fass-
 entre drôlerie et violence feutrée.                 binder, dont elle fut l'égérie et l'épouse.    très tôt consacrée à la chanson, s’inscri-      Crickets, en présence de S. Aoyama             Lakeside Murder case, présenté par S. Aoyama Tokyo Koen, en présence de S. Aoyama
 Spanglish, au Concorde, 13 h                        Le film L'Amour est plus fort que la mort      vant dans la tradition du cabaret alle-         dimanche au Concorde, 17 h                     aujourd’hui au Concorde, 22 h 45             samedi au Concorde, 13 h 45
                                                     (1969) est le premier d'une longue série :     mand tout en y injectant du rock et de la
 ■ À l’abattoir
                                                                                                                                                    Découverte d'une série : notre Coin quotidien
                                                     ils tourneront ensemble neuf films entre       musique classique. Elle sort dès 1979 son
 Dans Entrée du personnel, Manuela Fresil            1969 et 1981, L'Année des treize lunes         premier album, Ingrid Caven au Pigall's.
 nous immerge dans le cycle des « chaînes            marquant la fin de leur aventure com-          Cinq autres suivront, dont Chambre
 de production » et décrit les conditions                                                                                                           The Wire (Sur Écoute), créée en 2002 par        l'un des auteurs d'un
                                                     mune, juste avant la disparition précoce       1050 (2000) et Ingrid Caven chante Edith
 difficiles des travailleurs d'aujourd'hui                                                                                                          David Simon et Ed Burns, constitue l’une        livre collectif consacré à
                                                     du cinéaste. Caven a aussi joué pour           Piaf (2001). De ses concerts, constituant
 (en l’occurrence dans un abattoir).
                                                     d’autres voyants du cinéma : Raoul Ruiz,       des performances au sens le plus large du       des séries emblématiques du renouveau           The Wire (à paraître chez
 Dans le froid décor de l'industrie alimentaire,
 la réalisatrice creuse l’indistinction entre        Jean Eustache, Werner Schroeter ou             mot, Bertrand Bonello porte témoignage          de ce format télévisuel aux états-Unis.         Capricci et Les Prairies
 hommes et machines. Ce documentaire,                Daniel Schmid, dans La Paloma (1974),          dans une captation de récital, Ingrid           Le FIF projette cette année, à raison d’un      Ordinaires) se postera
 produit avec le concours de la région Pays de       que la comédienne présentera avec le réa-      Caven, musique et voix, projetée samedi         épisode par jour, les six volets de la mini     quotidiennement        au
 la Loire, a été primé au FID de Marseille 2011.     lisateur Bertrand Bonello, autre invité de     au Théâtre à 14 h, en présence de Caven         série The Corner, conçue par les mêmes          Corner pour présenter
 Entrée du personnel, au Théâtre, 20 h               cette édition, samedi à 19 h au Concorde.      et du cinéaste. Du capiteux et de l’électri-    créateurs deux ans avant The Wire, et réa-      l’épisode du jour. Ainsi
                                                     La présidente de ce FIF 2011 s’est aussi       que en perspective.              Anna Puyau     lisée par Charles S.  Dutton. Nous voilà        qu’il nous l’explique,
                                                                                                                                                    déjà dans une Baltimore blafarde : l'ancien     «  il est certes difficile

Aujourd'hui en compétition
                                                                                                                                                    quartier de La Fayette Street a perdu tou-      de parler de The Corner
                                                                                                                                                    tes ces couleurs d'antan. Loin des clichés      sans évoquer la série The                                                         The Corner,
                                                                                                                                                    et des généralités, The Corner, comme son       Wire. N'étant ni une                                                        Charles S. Dutton

   Les Chants de Mandrin                                                   Aita , de Jose-Maria de Orbe                                           nom l’indique, se poste au coin de la rue,      suite, ni une autre sai-
                                                                                                                                                    là où des habitants démunis se croisent, là     son, The Corner peut
    de Rabah Ameur-Zaïmeche                                                Un gardien solitaire entretient    chaque faisceau de lumière.           où la drogue se vend, entre deux descen-        toutefois très bien être regardé indépen-      lui-même. Inutile d’avoir tout suivi pour
  Des compagnons du célèbre             et dans une économie resser-       une belle demeure abandonnée       Manège, 21 h 45, en présence          tes de police, à la lisière du documentaire.    damment. Cette série est une métaphore         en comprendre les tenants et les aboutis-
  hors-la-loi Mandrin se lancent,       rée le film d'époque. À chaque     dans un village basque. Primé                      du réalisateur
                                                                                                                                                    Voici Gary McCullough, ancienne fierté          du monde entier, une mise en abyme             sants : à chaque fois, les personnages sont
  après l’exécution de leur chef,       nouvelle réalisation, sa troupe    en 2010 au festival San Sebas-
                                                                                                                                                    de sa famille ainsi que nous l’appren-          de notre société à travers le fonctionne-      simplement confrontés (comme les spec-
  dans de nouveaux trafics, au          s’enrichit de nouveaux visages :   tian, ce long métrage espagnol
  cœur de la France du xviiie siè-      Les Chants de Mandrin réunit       ne raconte pas l'histoire d’un                                           nent des flash-backs, mais aujourd'hui          ment d'une ville, où chacun tient une          tateurs) à leur quotidien ».
  cle. Après les très contempo-         Hippolyte Girardot, Jacques        homme, mais évoque le travail                                            constellé de piqures d'héroïne. Comme           place figée, où changer de statut devient                                        Mathilde Freour
  rains Wesh Wesh, qu'est-ce qui        Nolot ou encore le philosophe      du temps sur les êtres et les                                            son fils DeAndre, désormais dealer, et son      de plus en plus compliqué (passer de la
  se passe  ?, Bled Number One et       Jean-Luc Nancy.                    choses. C'est un film poétique                                           ancienne femme Fran, il était autrefois à       drogue à l’abstinence, du chômage à la             Chaque jour, un épisode de The Corner
  Dernier Maquis, Rabah Ameur-                         Manège, 19 h 30     porté par une musique sacrée                                             l'image d’un quartier chaleureux, avant         vie active, rompre avec le déterminisme            est diffusé à 12 h au Théâtre, en présence
  Zaïmeche investit à sa manière            en présence du réalisateur     qui invite à la contemplation de                                         que le vert-de-gris de la rue n’envahisse       social…). Au-delà, chaque épisode, qui a           du critique Jean-Marie Samocki.
                                                                                                                                                    tout. Le critique Jean-Marie Samocki,           sa tonalité propre, peut être visionné pour
Walter Murch : comment révéler « les rêves endormis »
                                                                                             Sur les relations entre réalisateur et monteur
                                                                                             « Elles changent de film en film. Kathryn Bigelow [l’auteur de
                                                                                             Démineurs] par exemple, est très présente dans la salle de mon-
                                                                                             tage. Le monteur joue pour le réalisateur le même rôle que l'édi-
                                                                                             teur pour son écrivain. Il incombe au monteur de proposer des
                                                                                             scénarios alternatifs, qui sont autant d'appâts incitant les rêves
                                                                                             endormis à se défendre et à se révéler. »

                                                                                             À propos d'Apocalypse Now
                                                                                             « C'était une sorte de Vietnam pour moi mais dans des propor-
                                                                                             tions différentes que pour Coppola. À ce jour c'est le film sur
Martin Sheen dans Apocalypse Now,                                                            lequel j'ai passé le plus de temps : un an pour le montage et un
un film monté par Walter Murch.                                                              an pour le mixage son. »
Walter Murch, figure majeure du montage, collaborateur privi-                                  COnféRenCe : le montage numérique, au Manège, 16 h 45.
légié de Coppola sur Apocalypse Now ou Le Parrain, est aussi un                                À lIRe : En un clin d’œil. Passé, présent et futur du montage,
théoricien de sa pratique. Il livre son expérience dans En un clin                             Walter Murch, éd. Capricci.
d’œil, paru récemment chez Capricci, et l'a partagée hier avec                                 L’auteur dédicacera son livre à partir de 17 h 45 devant le Manège.
le public après la projection de La Soif du mal, film d’Orson
Welles qu'il a remonté en 1998, 40  ans après sa sortie, en se                                                                                         oss 117
basant sur des notes laissées le réalisateur. Morceaux choisis de
la rencontre de Murch avec le public, hier.
                                                                                                                                        Mission La Roche

À propos de son travail sur le projet La Soif du mal
« Les notes de Welles portaient à la fois sur l'image et le son. Un
ami réalisateur, Rick Schmidlin, a pensé à moi pour ce projet
car je travaille sur ces deux éléments. Nous avons travaillé sur
ordinateur tout en respectant l'esprit du montage analogique. »

Sur Orson Welles
« Dès que j'ai lu ce document de 58 pages, j'ai eu le sentiment
de comprendre ce que Welles souhaitait. Ces notes sont une
véritable plongée dans ses pensées. J'ai trouvé en Welles un co-
pain “cinématique”. Il a été dépossédé de son film par Universal.                             James Bond franchouillard, l’agent OSS 117 (Jean Dujardin) ne doute
C'est scandaleux car il est l’un des plus grands artistes du cinéma                           de rien. Afin d’évaluer la réalité de son aplomb, passez donc la nuit
mais ce sont les aléas de la rencontre entre le cinéma et les droits                          avec lui (et d’autres films de Michel Hazanavicius), au Concorde à
juridiques. Quand je travaillais sur le film, je sentais la présence                          partir de 19 h 30. jusqu’à l'aube, avec un petit déjeuner offert par le FIF.
du fantôme de Welles. Ma seule déception a été de ne pas avoir                                Plus tôt dans la journée, à 14 h, toujours au Concorde, projection d’un
son opinion sur le résultat final. Je n'ai pas compris toutes les                             des films choisis par Hazanavicius dans le cadre de sa carte blanche : le
remarques qu’il a laissées mais en voyant le film, j'ai saisi les                             splendide Victor Victoria de Blake Edwards (1982), avec Julie Andrews.
raisons de ses choix. »



                                                       le fif de demain                             À peine atterri à La Roche, le cinéaste Jia Zhang Ke présentera
                                                                                                    trois de ses films. On entendra aussi les échos de voix
                                                                                                    vibrantes, celles de réfugiés palestiniens au Liban (My Land),
                                                                                                    celle d’Ingrid Caven en concert, filmée par Bertrand Bonello
                                                                                                    (en présence des deux), ou celles, furieuses, des Walkyries de
                                                                                                    Quentin Tarantino, dans Boulevard de la mort. La compétition
                                                                                                    se poursuit avec la féerie inattendue d’un pressing industriel
                                                                                                    et une quête entre Allemagne et Cameroun.
    Quality Control, K. J. Everson                      Boulevard de la mort, Q. Tarantino



Plus d'infos sur           uhttp://twitter.com/#!/fif_85 u Facebook : Festival international du film de La Roche-sur-Yon u www.fif-85.com : rubrique galerie media brèves


 Encadrement éditorial : Hervé AUBRON
 Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,
 département Information et communication
 Impression : Belz, La Roche-sur-Yon
FESTIVAL
  INTERNATIONAL
    duFILM



 LE JOURNAL # 3
© Photo Nicolas Guérin
                                                                                                         15 & 16 OCTOBRE 2011

       Jia Zhang Ke,
                                                                                         e World,   en carton pâte) et vrai (il existe bel et bien à
                                                                                     Jia Zhang Ke   Pékin, tout comme les nombreux employés
                                                                                                    et visiteurs que le lm saisit au vol). De
       poussières d'étoile                                                                          même, ce parc vit en parfaite autarcie tout
                                                                                                    en condensant la planète entière à travers
                                                                                                    ses modèles réduits : brutal court-circuit
                                                                                                    entre le petit monde et le monde entier, le
                                                                                                    local et le global qui est loin d’être l’apanage
                                                                                                    des seuls Chinois dans les années 2000.
                                                                                                    Autre frontière indécise chez Jia, celle
                                                                                                    où con uent l’archaïsme de la Chine pro-
                                                                                                    fonde et la haute technologie de ses méga-
                                                                                                    lopoles, en une étrangeté au carré. Vivons-
                                                                                                    nous avant ou après un grand désastre,
                                                                                                    dans une nouvelle préhistoire ou une ère
                                                                                                    inédite ? Dans Still Life, il lme ainsi l’exis-
                                                                                                    tence de bourgades proches du fameux
                                                                                                    barrage des Trois Gorges qui a noyé des vil-
                                                                                                    lages entiers. On marche toujours dans la
     C'est un passe-­muraille qui vient à par-     Tenté par tous les modes d'expression,           boue, mais on ne cesse de pianoter sur son
     tir d’aujourd’hui accompagner la rétros-      Jia réunit l'ensemble de ses entretiens dans     portable. On vit avec trois bouts de celle
     pective intégrale que lui consacre le FIF,    un recueil à paraître aux éditions Capricci :    mais on rêve que les immeubles sont des
     courts métrages compris. Né en 1970, Jia      Mon gène cinématographique. Il s’immerge         navettes spatiales fusant dans les airs. Le
     Zhang Ke, après avoir vu ses trois premiè-    dans l’art pictural avec le documentaire         support numérique, désormais privilégié
     res réalisations censurées par le pouvoir     Dong, portrait de l'artiste Liu Xiaodong.        par Jia, matérialise dans sa texture même
     central de Pékin, s’est imposé comme une      Il songe également à ouvrir une école de         cette fusion du rupestre et du high-tech.
       gure centrale du cinéma chinois contem-     cinéma. Ces activités plurielles re ètent        Tour à tour saillante et granuleuse, métal-
     porain. Plus connu à l'étranger que dans      une capacité à brouiller toutes les frontières   lique et terreuse, la vidéo peut accuser les
     son propre pays, il a reçu pour Still Life    – tel est bien l’horizon de son cinéma, tant     contours d’une urbanisation en pilotage
     (2007) le Lion d'or au festival de Venise.    la Chine cristallise toutes les confusions,      automatique mais aussi poudroyer à l’unis-
     Son premier long métrage, Xiao Wu arti-       indistinctions et désorientations d’un           son de la poussière, omniprésente chez Jia.
     san pickpocket le révèle en 1999 sous nos     millénaire naissant. Di cile, désormais,         Un monde qui s’émiette, où scintillent de
     longitudes. Alors que l’Asie est devenue      de distinguer le vrai et le faux, le brut et     concert les poussières et les pixels : telle est
     une importante plaque tournante du            le fabriqué : Jia investit une zone franche      la planète de Jia, notre planète.
     cinéma mondial (à Taïwan, à Hongkong,         entre ction et documentaire. Si ses longs             H. A. (avec Mathilde Freour et Alexandra Goubin)
     au Japon ou en Corée du Sud), encore peu      métrages sollicitent bien un scénario et des
     de lms ltrent alors de la Chine popu-         comédiens, ils investissent des lieux publics       Samedi
     laire : devant Xiao Wu, on pense à l’émo-     dont ils portent témoignage.                        I Wish I Knew, Manège, 14 h
     tion qu’avait pu provoquer en son temps,      Cas exemplaire de cette indistinction               In Public, Concorde, 17 h 45
     dans l’après-guerre, le néoréalisme italien   entre le réel et le simulacre : e World, qui        Plaisirs inconnus, Concorde, 18 h 45
     – ce sentiment de fouler, à hauteur d’hom-    suit des personnages ctionnels dans un
     mes, une terre inconnue et dévastée (non      parc d’attractions éponyme, qui rassemble           Dimanche 16
     pas par un con it militaire, mais par des     les répliques miniatures de monuments               Xiao Wu artisan pickpocket, Manège,
     contradictions idéologiques, une écono-       célèbres. Ce Luna Park mimétique est bien,          10 h 30
     mie sans merci et un urbanisme sauvage).      dans le même temps, faux (ses maquettes             The World, Concorde, 18 h 30
+ d'infos sur J. L.Brooks
                                               Solitudes croisées                                                Bernadette                                      James L. Brooks, la folie douce
        F I Frd’h          ui           C o m - Raphaël Siboni interroge lui les machines
                                    ment di u- souvent célibataires d’un genre autarcique :
                                ser et soutenir la pornographie. Le lm repose sur les rushes
                                                                                                                 mit Vincent
                                                                                                                 sur un écran
                                                                                                                                                                 Méconnu en Europe, James L. Brooks est
                                                                                                                                                                 pourtant le maître d’œuvre d’un univers
                                                                                                                                                                                                                          cès Marie Tyler Moore Show. Le triom-
                                                                                                                                                                                                                          phe fulgurant des Simpson, à la toute n
                                                                                                                                                                                                                                                                             aisés – la famille est décidément l’arène
                                                                                                                                                                                                                                                                             privilégiée par l’oncle des Simpson.

 Leu j o u
                            des lms de réali- et archives de divers tournages de l’acteur et                                                                     mondialement connu, celui des Simpson :                  des années 1980, le propulse au rang de            Dans chacun de ces lms, la drôlerie
                        sateurs méconnus par réalisateur porno HPG (par ailleurs aussi ci-                                                                       il est le producteur de la série d’anima-                nabab. Brooks épouse en seconde noce               avance à pas feutrés et à eurets mouche-


d’a
                    le grand public ? Voilà la néaste « généraliste » : il sortira bientôt Les                                                                   tion créée par Matt Groening. C’est aussi                le cinéma en 1979, avec Starting Over              tés et peut aisément verser dans le malaise
                tâche que s'e orcent de rem- Mouvements du bassin, tourné à Nantes avec                                                                          un réalisateur avançant à son rythme :                   dont il écrit le scénario qu'il produit avec       insidieux ou les pulsions à l’étou ée.
            plir le SDI                                                             Éric Cantona et Ra-                                                          six longs métrages peau nés en quelque                   Alan J. Pakula. Il poursuit l'aventure en          Une main de fer dans un gant de velours
       (Syndicat des                                                                chida Brakni). Dans,                                                         trente ans, dont tout dernièrement Com-                  1984 en réalisant Tendres passions. Virage         en somme : on ne devient pas le pro-
   distributeurs indé-                                                                 e Day He Arrives,                                                         ment savoir (qui a donné le visage à la                  décisif, d’autant que Jack Nicholson est           ducteur des Simpson en étant seulement
pendant) et l'ACOR                                                                  l’immense réalisateur                                                        fois décidé et s’abandonnant sur l’a che                 de l’aventure – il retournera pour Brooks          rigolo.        Coralie Cornuau et Charlène Bonnin
(Associations des ci-                                                               sud-coréen        Hong                                                       de cette édition du FIF). Né en 1940,                    dans Pour le pire et pour le meilleur, en
némas de l'ouest pour                                                               Sang-soo juxtapose                                                           Brooks constitue (comme Blake Edwards                    1998. Tendres passions ra e au passage              Ce week-­end
la recherche), qui                                                                  des destins cloison-                                                         ou John Landis, plus connus en France)                   cinq oscars dont celui du meilleur lm               Comment savoir
s’e orcent dans cette                                                               nés dans les rues de                                                         une sorte de chaînon manquant entre                      et du meilleur réalisateur. Alliant l'expé-         dimanche au Manège, 16 h 30
perspective de ras-                                                                 Séoul, entre apathie                                                         l’âge classique de la comédie américaine                 rience télévisuelle et la touche tendre de          (suivi d’une discussion avec J. L. Brooks)
sembler des fonds, du                                                               et brusques fringales                                                        et la nouvelle génération burlesque menée                Brooks, Broadcast News (1988) dessine
matériel, des salles de                                                             (à voir mardi). C’est                                                        aujourd’hui par le prolixe Judd Apatow.                  un triangle amoureux dans la rédaction              Lundi 17
cinémas et de sensibi- Il n'y a pas de rapports sexuels                             en n la solitude d’une                                                       Premiers amours : il choisira d'épouser la               d’une télévision. Après La Petite Star en           Pour le pire et le meilleur au Concorde, 9 h
                                                                        Les Acacias                                                                                                                                                                                           La Petite Star au Manège, 11 h
liser la presse aux lms                                                             communauté tout en-                        Vincent mit l'âne dans un pré     télévision et de prendre le théâtre comme                1994 (une nouvelle incursion dans le cir-
                                                                                                                        (et s'en vint dans l'autre), B. Lafont   amant. D’abord scénariste à la télévision,               que de la domesticité), Brooks con rme              (en présence de J. L. Brooks)
qu’ils élisent. Dans le                                                             tière qu’évoque My
cadre des Rencontres                                                                Land : Nabil Ayouch                                                          il crée ensuite, au l des années 1970,                   son art du détail dans Spanglish (2005)             Rencontre avec J. L. Brooks,
du cinéma indépen-                                                                    lme, au Liban, les         La sémillante Bernadette Lafont,                des séries qui marqueront les esprits,                   racontant les déboires d’une nounou                 animée par Jacky Goldberg
                                                                                                                 l’un des visages de la Nouvelle Vague           tels Room 222, Taxi et la sitcom à suc-                  mexicaine dans une famille d’Américains             (Les Inrockuptibles) au Théâtre, 14 h
dant hébergées par le                                                               témoignages de vieux
FIF, les deux collectifs                                                            réfugiés palestiniens,       (Le Beau Serge, La Maman
organisent un espace                                                                s’adressant à des Israé-     et la Putain…) fait un détour
de dialogue sur leur                                                                liens de vingt ans.          par La Roche pour présenter
activité, notamment                                                                 Pour prolonger ce            un lm qu’elle porta en 1976
par le biais d’une table ronde autour des souci d’indépendance, on peut aussi suivre                             avec Michel Bouquet
stratégies à élaborer face à l’outil numérique la programmation du FID Marseille, tête                           et Fabrice Luchini, le méconnu
(à suivre mardi, de 15 h 30 à 17 h 30).                 chercheuse du documentaire, qui se pour-                 Vincent mit l’âne dans un pré
Ils ont aussi sélectionné, avec l’aide d’un jury suit ce week-end au éâtre avec six lms,                         (et s’en vint dans l’autre),
de critiques, quatre productions qu’ils pro- en présence de trois des réalisateurs et de
                                                                                                                 écrit et réalisé par Pierre Zucca.
meuvent durant cette édition. Quatre lms Jean-Pierre Rehm, délégué général du festi-
                                                                                                                 L’actrice y incarne une mystérieuse
pour le moins contrastés, mais dont les rou- val marseillais.                                  Mathilde Freour
                                                                                                                 visiteuse se fau lant chaque soir
tes se croisent peut-être au carrefour de la
solitude. Ainsi de l’Argentin Pablo Giorgelli                                                                    dans un pavillon de banlieue
                                                          My Land de Nabil Ayouch,                               hanté par un père mythomane
qui, dans Les Acacias (à voir lundi), réunit
                                                          samedi au Théâtre, 21 h 30                             et un ls obsessionnel.
dans la cabine d’un camion, au milieu de
nulle part, entre Asunción et Buenos Aires,                                                                      Un diamant noir extrêmement ciselé,
                                                          Il n’y a pas de rapport sexuel,
un routier, une passagère paraguayenne et                 dimanche au Théâtre, 21 h 30                           à découvrir dimanche au Concorde,
son enfant (à voir lundi). Dans le documen-               (en présence du réalisateur et de HPG)                 14 h (suivi d’un débat).                                                                                                                                     J. L. Brooks, un sourire à toute épreuve : le
taire Il n'y a pas de rapport sexuel, le Français                                                                                                                                                                                                                          cinéaste est aussi le producteur des Simpson.



Ce week-­end, la compétition au Manège
                                                                                                                                                                                                                                                                              Pour le pire et pour le meilleur, J. L. Brooks




           La Maladie du sommeil                                                                                    Quality Control                                 Spectres                                                       Demain ?
             d'Ulrich Köhler                                                                                         de Kevin Jerome Everson                          de Sven Augustijnen                                           de Christine Laurent
       Figure de la nouvelle génération                                                                          Adepte de la forme courte, Everson livre,       Scénariste pour Jacques Rivette (La Bande des                  Dans ce documentaire, le Belge Sven
       allemande, déjà remarqué et salué                                                                         avec Quality Control, son cinquième long        quatre, La Belle Noiseuse, Va savoir...), Christine            Augustijnen mène son enquête sur
       pour Bungalow et Montag, U. Köhler                                                                        métrage. Le cinéaste américain plonge           Laurent est aussi réalisatrice : Demain ? se propulse          l'assassinat de Patrice Lumumba, le
       a vécu son enfance en Afrique.                                                                            les spectateurs dans le quotidien des           à Montevideo, au début du XXe siècle, où Delmira               père de l’indépendance du Congo.
       La Maladie du sommeil suit deux                                                                           employés, tous noirs, d'un immense              Agustini est une écrivain suspendue au plaisir, à              Spectres accumule les indices,
       médecins, l’un allemand, l’autre franco-                                                                  pressing industriel de l'Alabama. Saisis en     la transe et à la terreur d'écrire. À l'image de son           confronte et analyse les di érentes
       congolais, expatriés au Cameroun.                                                                         noir et blanc, le ballet des gestes et des      personnage central, Demain ? oscille sans cesse                versions des faits, tout en mettant à nu
       Un lm qui allie humour et mémoire                                                                         automatismes, l’épuisement et le courage        entre le fantaisiste et le tragique, le français et le         les réactions physiques des personnes
       douloureuse.                                                                                              à l’œuvre.                                      portugais, les rires et les drames.                            interrogées.
          Samedi, 19 h 45                            La Maladie du sommeil, Ulrich Köhler                           Samedi, 22 h 15                                 Dimanche, 22 h 15                                              Dimanche, 20 h                            Demain, Christine Laurent
Denis Côté : un Québec indépendant                                                                                       L'écrivain Arno Bertina
                                                                                                                         présente le lm Le Dernier
                                                                                                                         des immobiles, de Nicola Sornaga
                                                                                                                           Dimanche au Concorde à 13 h 45
sous ses aspects les plus âpres. Rencontre.
                                                                                                                                         Sa première image ?
                                                                                                                         La statue d'Ulysse autour de laquelle
                                                                                                                         tourne la caméra de Godard-Coutard
                                                                                                                         au début du Mépris.
                                                                                                                                           Sa séance spéciale ?
                                                                                                                         Le Dernier des immobiles me touche in -
                                                                                                                         niment parce qu il est à la fois bricolé et
                                                                                                                         touché par la grâce. Tendre et punk.
                                                                                                                                              Ses livres en lms ?
                                                                                                                         J'aimerais beaucoup qu'Albert Serra
                                                                                                                         adapte Anima motrix. Ou que Kus-
                                                                                                                         turica tourne Appoggio. Je ne m'en
                                                                                          Denis Côté                     chargerai pas... et serai au contraire
Emmanuel Bilodeau dans Curling, de Denis Côté
                                                                                                                         très heureux que quelqu'un en donne
   Pourquoi ce titre Curling ?                             rassemble autant de sensibilités, d’ap-                       sa lecture, sa vision. Si je donne mes
Parce que je suis er que mon pays soit                     proches di érentes.                                           livres à publier, c'est pour que les gens
champion du monde du sport le plus                            Que pensez-vous de la programma-                           s'en emparent, pour qu'ils circulent.
ennuyeux qui existe. Plus sérieusement,                    tion hors compétition ?
c'est un titre énigmatique qui fait réfé-                  Ce festival est organisé par des gens qui
rence au moment le plus positif du lm
pour le personnage principal.
                                                           ont un amour absolu du cinéma amé-
                                                           ricain sous toutes ses formes. Du mo-
                                                                                                                            Le FIF de lundi
    Que cherchez-vous à provoquer                          ment que c'est américain, c'est bon…
chez le spectateur avec ce lm ?                            Nous en sommes, au Québec, des ama-
Je suis pour un positionnement très                        teurs moins inconditionnels. Je suis
participatif du spectateur, je m'amuse                     plus stimulé par les programmations
avec ses attentes. Mais cela peut parfois                  consacrées aux cinéastes asiatiques et
paraître insultant car j'ouvre beaucoup                    européens.
de portes sans les refermer.                                  Pouvez-vous nous en dire un peu                                 Rien que pour vos cheveux, D. Dugan
   Quel lien faites-vous entre vos dif-                    plus sur vos futurs projets ?                                                            La vida util, F. Veiroj
férents lms ?                                              On m'a ouvert les portes d'un zoo pour
C'est l'idée de société qui m'intéresse.                     lmer ce que je désirais. Je suis parti
Mes personnages sont un peu à côté de                      sans scénario pour réaliser une contem-
la société, mais pas pour autant margi-                    plation des animaux avec une question
naux. La question se pose alors : doit-                    précise : quand voit-on réellement des
on rejoindre ou dé er la société ?                         animaux au cinéma ou à la télévision ?
   Que vous apporte une semaine de                         Le plus souvent on regarde des vidéos
festival telle que celle du FIF ?                          pour rigoler, ou bien, sur le registre du
                                                                                                                         Entre autres au programme de lundi,
Soyons honnêtes : participer à un jury,                    National Geographic, pour s'informer
                                                                                                                         l’outrageante Lola de Fassbinder (carte
c'est beaucoup de rencontres, d'amitiés                    sur la reproduction des autruches. Mais                       blanche Bonello), Marcel Pagnol lmé
nouvelles. Ici on me propose de voir                       on voit peu les animaux pour ce qu'ils                        par André Labarthe et les frasques
huit lms, c'est un plaisir d'accepter.                     sont : des organismes vivants dépour-                         d’un espion israélien rêvant de devenir
Maintenant, être juré ne va pas pro-                       vus de psychologie… J'ai aussi un autre                       coi eur (Rien que pour vos cheveux, carte
duire mon prochain lm (rires) !                              lm prévu plus tard dans lequel tour-                        blanche Hazanavicius). Une journée qui
   Délibérer sous la présidence d’In-                      neront Valérie Donzelli et Marc-André                         sera aussi sous le signe de l’Amérique du
grid Caven, c'est une expérience ?                         Grondin.                                                      Sud, par l’entremise d’un routier argentin
J'étais fébrile hier à l'idée de la rencon-                      Marie Darcos , Pierre N’Diaye et Anna Puyau             (Les Acacias, Rencontres du cinéma
trer, comme un petit enfant devant un                       Curling, lundi au Concorde, 21 h 15                          indépendant) et d’un cinéphile uruguayen
paquet de bonbons ! Dans ce jury, nous                      en présence de D. Côté et T. Lounas                          (La Vida util, en compétition).
appartenons à des univers di érents. Il

 Plus d'infos sur            http://twitter.com/#!/ f_85   Facebook : Festival international du lm de La Roche-sur-Yon      www. f-85.com : rubrique galerie media brèves


 Encadrement éditorial : Hervé AUBRON
 Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,
 département Information et communication
 Impression : Belz, La Roche-sur-Yon
FESTIVAL
  INTERNATIONAL
    duFILM



 LE JOURNAL # 4
© Photo Nicolas Guérin
                                                                                                                                   17 OCTOBRE 2011
     Critiques
     C’est au tour des critiques, aujourd’hui, de se faire acteurs. leurs compagnons d’alors aux Cahiers : Sylvie Pierre, Bernard
     L’histoire des Cahiers du cinéma nourrit en e et deux séances Eisenschitz, Jacques Aumont, Jacques Bontemps, Pascal Kané,
     spéciales. C’est d’abord la projection en avant-première d’À voir Pascal Bonitzer… « Nous n’aimions pas, déjà, les reniements,
     absolument (si possible), au éâtre, à 17 h 30. Dans ce lm, deux écrivent-ils. Les erreurs, le dogmatisme, les aveuglements, les
     anciens rédacteurs en chef des Cahiers, Jean                                                          impasses de la croyance politiste ou maoïste
     Narboni (aujourd’hui enseignant et auteur                                                             qui furent les nôtres sont et restent à analyser
     d’essais sur le cinéma) et Jean-Louis Comolli                                                         et à méditer et le reniement n’y aide en rien. »
     (depuis devenu documentariste), reviennent,                                                           Les auteurs d’À voir absolument (si possible)
     en collaboration avec la réalisatrice Ginette                                                         dialogueront avec le public à l’issue de la
     Lavigne, sur une décennie particulière des                                                            projection et Jean Narboni présentera dans la
     Cahiers, celle qui court de 1963 à 1973. La                                                           foulée, toujours au éâtre (20 h), Brigitte et
     revue s’engage alors, jusqu’à la quasi apoplexie,                                                     Brigitte (1966), le lm d’une autre gure des
     dans une grande radicalité politique, nourrie                                                         Cahiers passée à la réalisation, Luc Moullet.
     par le maoïsme et la pensée du philosophe                                                             Plus tôt dans la journée, toujours au éâtre
     Louis Althusser, avant de revenir à un registre                 À voir absolument (si possible) © INA (9 h 30), sera di usé un portrait lmé de
     plus strictement esthétique et cinéphile. Avec                                                        Marcel Pagnol, signé en 1966 par André
     le recul, cette aventure idéologique peut paraître extravagante, y S. Labarthe, lui aussi un ancien des Cahiers, dans le cadre de la
     compris à ses acteurs eux-mêmes. Avec ce lm, les auteurs n’ont formidable collection « Cinéma de notre temps », qu’il codirigeait
     pas souhaité signer un autoportrait complaisant, pas plus qu’une alors avec Janine Bazin. André S. Labarthe évoquera cette aventure
     autocritique désabusée. Ils ont plutôt cherché à comprendre la à l’issue de la projection, alors que vient de paraître un livre
       èvre politique qui fut la leur, ses nécessités comme ses errements. d’entretiens avec lui à ce propos, La Saga Cinéastes de notre temps
     Pour ce faire, ils évoquent leur propre expérience et interrogent (aux éditions Capricci, avec un DVD de rushes inédits).



       À peine descendu de son jet, James L. Brooks, producteur des Simpson et
       maître méconnu de la comédie américaine, va à la rencontre des Yonnais
       ce matin au Théâtre. Il revient sur son parcours riche d’expériences
       diverses. Dès les années 1970, au carrefour du cinéma et de la télévision,
       il est pionnier à sa manière dans deux domaines : la comédie et la série
       télé. On peut ce lundi voir deux de ses six longs métrages. Comme
       auparavant Broadcast News (1988) évoque la fabrique télévisuelle, La
       Petite Star (1994) investit+ un monde qu’il connaît sur le bout des doigts,
       celui du show business, à travers une gure particulièrement vivace dans
       l’imaginaire américain, celle de l’enfant vedette. Dans Pour le pire et pour
       le meilleur (1998), Jack Nicholson incarne un écrivain acariâtre, égoïste et
       atteint de TOC, qui tombe amoureux d'une serveuse. Face à cette femme,
       l’intello rassis retrouve un élan inespéré, jusqu’à cette belle déclaration
       qui est aussi un bon résumé du cinéma de Brooks : « Tu me donnes envie
       de devenir un homme meilleur, voilà. »
                                                                                      James L. Brook,photographié hier par Philippe Cossais



           Pour le pire et pour le meilleur, Concorde, 9 h                             Rencontre avec James L. Brooks animée par Jacky Goldberg,
           La Petite Star, Manège, 11 h                                                critique aux Inrockuptibles, Théâtre, 14 h. Entrée libre.
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  • 1. festival international dufilm le journal # 1 © Photo Nicolas Guérin 13 octobre 2011 www.fif-85.com Cronenberg en primeur Et pourquoi pas passer sur le divan d’entrée de jeu, histoire de se mettre les idées au clair  ? En bouquet final de la cérémonie d’ouverture (à 19 h 30 au Manège), le FIF projette en avant-pre- mière le nouveau film du Canadien David Cronenberg, A Dan- gerous Method, présenté au dernier festival de Venise, sortira en France le 21 décembre. Après avoir scarifié la peau de mafieux rus- ses (Les Promesses de l’aube, 2007), le cinéaste se choisit d’illustres protagonistes : les fondateurs de la psychanalyse, Sigmund Freud (incarné par Viggo Mortensen, l’Aragorn du Seigneur des anneaux et désormais acteur fétiche de Cronenberg) et Carl Jung (Michael Fassbender). Adapté d’une pièce de Christopher Hampton, le film fantasme la rivalité des deux analystes, épris d’une même patiente, A Dangerous Method, de David Cronenberg © Marsfilm une jeune psychiatre sujette à l'hystérie, Keira Knightley (Sabrina Spielrein). Le réalisateur de Vidéodrome, La Mouche, Crash ou eXistenZ ne s’éloigne pas vraiment, malgré les apparences, de ses rivages de prédilection : une fois de plus, il s’agira A dangerous Method de nouer et dénouer les liens du corps et de l’esprit, de la chair et de l’imaginaire. Il s’agit présenté aujourd’hui aussi d’explorer une réalité virtuelle particulière : celle du fantasme et de l’inconscient. à 19 h 30 au Manège Pierre N'Diaye L'artiste Hazanavicius Sorti mercredi dernier, The Artist consacre Michel Hazanavicius comme un réalisa- teur aussi atypique que minutieux, que le FIF a convié pour une carte blanche dédiée à l’art de la comédie. « Tout au départ, il y a sept ou huit ans, j’avais le fantasme d’un film muet. Sans doute parce que les grands réalisateurs mythiques que j’admire le plus sont des gens qui viennent du muet. » : jouant le jeu du muet et du noir et blanc, le film plonge dans le monde du cinéma des années trente, à l’heure de la révolution du parlant. Récompensé par le prix d’interprétation masculine au dernier festival de Cannes, Jean Dujardin endosse ici le rôle principal de George Valentin, une vedette du cinéma muet qui ne parvient pas à passer le pas du parlantet som- brera rapidement dans l’oubli. À l’inverse, le personnage de Peppy Miler, jouée par Bérénice Bejo, accède alors à la gloire après avoir été simple figurante. Ensemble, ils nous transportent dans une histoire émouvante où la célébrité, l'orgueil et l'argent constituent autant d'obstacles à leur sentiment amoureux. Michel Hazanavicius nous fait l’honneur d’une escapade mardi à La Roche-sur-Yon, alors qu’il est occupé par la promotion de ce nouveau film, The Artist, quelque vingt ans après ses débuts chez Les Nuls de Canal+, en 1988. Outre sa carte blanche (dix comédies de toutes origines et époques, voir pages suivantes), Hazanavicius se voit consacrer toute une nuit par le Concorde vendredi à partir de 19 h 30. À l’affiche de cette soirée, la saga OSS 117, The The Artist présenté Artist ainsi que deux films gardés secrets. aujourd’hui à 21 h 15 au Théâtre Bérénice Béjo dans The Artist, de Michel Hazanavicius Candice Bersot
  • 2. Au casting du FIF, édition 2011 Le festival en chiffres f i frd ’h ui 6 jours de programmation. Du 13 au 18 octobre, vous pourrez découvrir ou (re)voir Leu j o u James L. Brooks  ? L’oncle Un artiste plus de 100 films présentés : de la comédie des Simpson et une chèvre américaine au documentaire, en passant par Michel Hazanavicius, ’ a son,Connais pas. Etdit rien  ? le cinéma indépendant chinois et une sélec- d Brooks est le producteur de la Les Simp- réalisateur de The tion jeunesse. ça ne vous Artist et OSS 117, présent mardi, a sélec- 4 lieux de projection à La Roche-sur-Yon : fameuse série d’animation améri- tionné pour le festival le Manège, le théâtre, le cinéma le Concorde caine, créée par Matt Groening en 1989. dix comédies virtuo- et le Cinéville. Mais son œuvre ne se réduit pas aux Bido- ses incarnant l’ex- chons américains et à leurs trognes jaune cellence de ce genre 8 films en compétition qui, à l'image de citron  : c’est en tant que cinéaste que aussi bien en France la programmation du festival, viennent de Brooks est l’un des invités d’honneur du qu’aux états-Unis ou tous horizons (Allemagne, Espagne ou Uru- FIF. L'homme a signé en trente ans six Un artisan visionnaire Un Chinois extralucide Des prototypes documentaires en Italie et, à toute époque, avec des films guay) et proposent des genres divers, flirtant comédies douces-amères – dont, tout der- Collaborateur privilégié de Francis Ford Jia Zhang Ke est une figure centrale du Le Festival international du documen- de B. Wilder, B. Edwards ou D. Risi, mais souvent avec la limite entre fiction et réel. nièrement, Comment savoir, et deux films Coppola entre autres, Walter Murch a cinéma chinois contemporain : le FIF dif- taire de Marseille (FID) explore chaque aussi des figures plus récentes de la farce Une sélection riche et diverse concoctée par avec son acteur fétiche Jack Nicholson, notamment officié sur le titanesque Apo- fuse en sa présence une rétrospective de année les franges les plus novatrices du américaine, sans oublier… La Chèvre de le programmateur Emmanuel Burdeau. Tendres passions (qui remporta cinq oscars calypse Now. Oscarisé à plusieurs repri- son œuvre, qui condense les tiraillements documentaire, à la lisière de la fiction ou Francis Weber. Les deux OSS 117 et le très en 1984, à voir aujourd’hui à 19 h 15 au ses, il est reconnu pour avoir fait évoluer de son pays, entre injustices sociales, du cinéma expérimental, en cherchant attendu The Artist seront diffusés lors de la 1 présidente exceptionnelle : la comédienne Concorde) et Pour le pire et le meilleur les techniques de montage, aussi bien archaïsmes et haute technologie hors sol. à promouvoir «  un art du témoignage nuit Hazanavicus, vendredi prochain. Ingrid Caven, l’une des muses de la nouvelle (1998). À voir aussi aujourd’hui, une à l’image qu’au son. Il accompagne au Les titres de deux de ses films résument sans critère de format  ». Pour cette nou- vague allemande des années 1970. Actrice plongée dans les turpides de la télévision Manège, à 13  h  45, une toute nouvelle ses ambitions et sa vision de la Chine  : velle édition, il propose une sélection de Un ovni nippon fétiche de Rainer Werner Fassbinder, elle a avec Broadcast News (Concorde, 16 h). version de La Soif du mal d'Orson Wel- The World (le monde) et Still Life (nature neuf films issus de sa dernière sélection. Créateur inclassable, Shinji Aoyama s’est aussi tourné pour Werner Schroeter, Jean les, qu’il a remontée quarante ans après sa morte), la globalisation la plus contempo- Les projections débutent vendredi avec imposé comme l’un des auteurs les plus Eustache ou Raoul Ruiz. Vous pourrez la Des courtisanes sortie en suivant des notes rédigées par le raine et les spectres les plus immémoriaux. Poussières d'Amérique, dans lequel A. des névralgiques du cinéma japonais, révélé découvrir sous un autre jour, samedi au Initiales B. B. – ce n’est pas, cette fois-ci réalisateur  : en 1958, celui-ci s'était fait Xia Wu, artisan pickpocket ouvre la danse à Pallières interroge la mythologie américaine en 2000 avec Eureka, en noir et blanc et théâtre, dans Ingrid Caven, musique et voix, une actrice, mais un cinéaste qui aime déposséder de ses rushes par Universal. 18 h 45 au Concorde. à travers un savant montage d’archives, sans en symbiose avec des figures somnambu- une captation de son récital réalisée par Ber- les actrices, Bertrand Bonello. Son film aucun commentaire : muet mais éloquent. les, dans les limbes d’un Japon déboussolé. trand Bonello qui nous fait découvrir une L'Apollonide, Souvenirs de la maison close, Un âne et des critiques Des outsiders au jour le jour Depuis, le cinéaste a signé de nombreux autre facette de son art : la chanson. en compétition au dernier festival de Can- À l’occasion de séances spéciales, marchez Il n'y pas que des films au programme  ! De l’art et du cochon films structurés autour de motifs et de nes, est tout entier porté par le désir de sur les pas d’une petite fille myope et de Il y a aussi une série, et pas n'importe Les Rencontres du cinéma indépendant dispositifs à la fois obsessionnels et tou- 4 professionnels composent le jury aux filmer une communauté de femmes  : en son père aveugle avec l’avant-première de laquelle : The Corner, réalisée en 2000 par proposent quatre longs métrages, sélection- jours renouvelés. Ses dernières œuvres sont côtés d'Ingrid Caven : Matt Porterfield réa- l’occurrence des filles de joie qui «  font Curling, du Québécois Denis Côté ; suivez Ch. S. Dutton, produite par D. Simon et nés par le SDI (Syndicat des distributeurs encore inédites en France, mais elles ne le lisateur américain, lauréat du grand prix commerce  » dans un lupanar de luxe à la vie d’employés d’abattoirs dans Entrée Ed Burns, depuis artisans de la série à suc- indépendant) et l'Acor (Associations des seront plus à La Roche : première salve au du jury FIF l’an passé pour son film Putty Paris, à la lisière des xixe et xxe siècles. du personnel, réalisé par M. Fresil.  ; écou- cès The Wire. cinémas de l'ouest pour la recherche). Au Concorde jeudi (21  h  45), avec Ajima No Hill, le critique d'art Bernard Marcadé, Un film kaléidoscopique, lancinant, hyp- tez Bernadette Lafont évoquer un grand Il s'agit toujours de la ville de Baltimore programme, des cinémas contrastés :  les flâ- Uta, avant l’arrivée du réalisateur vendredi. l'écrivaine française Célia Houdart et Denis notique. Pour le FIF, Bonello a composé film méconnu de Pierre Zucca, Vincent mit mais cette fois dans le quotidien du quar- neries de Sud-Coréens cafardeux (The Day Côté, cinéaste québécois qui présente la une programmation de douze films qui, l'âne dans un pré (et s'en vint dans un autre) ; tier de La Fayette Street, anciennement He Arrives, par le grand Hong Sang-soo), Un tableau et un canard province canadienne sous ses aspects les plus du cinéma muet à Tarantino, ont plus ou laissez-vous conquérir par Le Dernier des animé, qui ressemble aujourd'hui à un la longue route d’un camionneur argentin Invité d’honneur de la programmation étranges, sinon sauvages : il nous présentera moins directement nourri l’imaginaire de immobiles de N. Sornaga, élu par l’écrivain hangar abandonné, perclus de drogues (Les Acacias de P Giorgelli), les paroles de .  d’animation jeune public, le réalisateur en avant-première son dernier long métrage L’Apollonide. Aujourd’hui : la flamboyante Arno Bertina ; plongez-vous dans les cou- et de violences. La série suit la famille réfugiés palestiniens au Liban (My Land, de Jean-François Laguionie présentera en Curling, lundi au Manège à 21 h 15. agonie d’une diva dans La Mort de Maria lisses des Cahiers du cinéma dans les années McCullough tout au long de leurs jour- N. Ayouch) et le quotidien d’un tournage avant-première sa dernière production Le Malibran (Concorde, 17 h) et une balade 1960-1970 (à voir absolument, si possible) nées (parents toxicomanes, fils dealer). À de film porno en France (Il n'y a pas de rap- Tableau : une invitation à explorer le monde 4 critiques remettent le prix de la presse : dans les vestiges du Paris populaire, Fau- ou retrouvez Pagnol dans un portrait filmé suivre dès aujourd'hui, à raison d’un épi- port sexuel, R. Siboni). Premier rendez-vous de la peinture. Une rétrospective sera dédiée Isabelle Danel (Première), Jacky Gold- bourg Saint-Martin (Théâtre, 18 h 30). d'A. S. Labarthe. sode par jour, à 12 h au Théâtre. samedi au Théâtre, 21 h 30, avec My Land. à sa maison de production, La Fabrique. berg (Les inrockuptibles), élisabeth Leque- également au menu : une ret (Radio France) et Philippe Levreaud programmation sur le son (Bibliothèque(s)). et une autre consacrée à l’animation russe, à travers 3 prix, dotés de 5  000 euros sous forme le cinéaste Garri Bardine, d'aide à la distribution pour le grand Prix du dont on verra aujourd'hui, jury, 2 000 euros pour le Prix de la presse et en avant-première, une 1 500 euros pour le Prix du public, financé adaptation du Vilain petit par l’association Festi’clap et décerné en canard. partenariat avec Ouest France. Les deux premiers prix sont alloués par la FIFEZ-bien ! ville de La Roche-sur-Yon. Marie Darcos
  • 3. Rencontre avec Yannick Reix Le délégué général du festival, Yannick Reix, nouvelles. D'ailleurs, le devoir de tout revient pour nous sur plusieurs aspects de festival est de faire connaître ce que l'on cette édition, concoctée en collaboration trouve en dehors des circuits classiques. avec le critique Emmanuel Burdeau. Quand je me rends au FID, c'est pour La Roche-sur-Yon, ville la plus ciné- «  me remettre les idées en place » et je phile de France. Des commentaires ? recommande à tous ceux qui veulent le C'est surprenant, mais on le comprend faire d'assister aux séances qu'il propose facilement. C'est bien à l'échelle départe- pendant le FIF. En outre, nous sommes mentale que rayonne le cinéma yonnais. liés. Plusieurs personnes travaillent à la sur de nombreux supports divers et variés. Nous avons la chance de bénéficier d'une fois sur le FID et sur le FIF, comme émi- Pour nous, il est décisif d'accompagner belle politique culturelle menée par la lie Rodière qui assure la direction techni- le développement du cinéma au-delà de Ville. Nous avons également le Cinéville, que des deux festivals. cette semaine de festival. qui est le seul grand multiplexe présent et Et votre partenariat avec Capricci ? Les meilleurs moments du FIF ? fonctionnel en Vendée et qui donc attire Capricci est certainement le distributeur Cette alchimie qui va se créer entre les beaucoup de gens. Et il faut ajouter, bien qui fait le meilleur défrichage en France. réalisateurs et leur présentations, les sûr, le Concorde dont l'attractivité est due Il s'intéresse à des films d'une originalité conversations qui vont avoir lieu entre les en grande partie à l'originalité de notre unique et leur état d'esprit concorde très différents invités, les échanges d'idées et programmation. bien avec celui du FIF. Il ne s'agit pas pour d'émotions que l'on va vivre. Quelle place pour le FID dans le FIF ? nous de diffuser un document aux specta- Le festival en un mot ? Pour moi le FID de Marseille est LE fes- teurs puis de dire « au revoir », en fin de « Singulier ». En deux mots, j'aurais ajouté tival qui présente le plus de propositions séance. Aujourd'hui le cinéma est présent « populaire » ! Pierre N'Diaye Vous avez dit Walter Murch ? Monteur attitré de F. F. Coppola, notamment sur Apocalypse Now et Le Parrain, il est l'un des invités d'honneur de cette deuxième édition du FIF. Au générique des connus et pourtant stratégiques. Murch de parfaitement immerger le spectateur. films de Coppola a cette spécialité, rare chez les monteurs, Walter Murch est un homme clé dans notamment, son de travailler à la fois le son et l'image. les équipes de Coppola  : les deux hom- nom apparaît En 1970, il rapproche les deux secteurs mes s'admirent et travaillent ensemble en sous une rubri- en travaillant avec Georges Lucas sur parfaite intelligence. Pour les films plus que ésotérique  : THX 1138. Ce grand monteur a travaillé récents du réalisateur, L'Homme sans âge « sound montage avec de nombreux réalisateurs mais son (2007) ou Tetro (2009), Walter a toujours and design  ». nom reste fortement associé à celui de été là, prêt à l'aventure. Walter Murch a Francis Ford Coppola. L'aventure de ce Vous pourrez vous glisser dans son atelier œuvré à l'élaboration de chefs d’œuvre duo commence avec Les Gens de la pluie lors de la projection de La Soif du mal, du cinéma du xxe siècle. À ce jour, il est le (1969) puis poursuit avec Le Parrain et film d'Orson Welles qu'il a remonté en seul à avoir remporté l'Oscar du meilleur Apocalypse Now. Murch repousse alors 1998  : rendez-vous cet après-midi au montage et celui du meilleur mixage de les limites de son métier. Il se consacre Manège à 13  h45. Murch vient aussi son, deux récompenses obtenues en 1996 d'abord au montage image en se battant de publier En un clin d'œil aux éditions pour son travail sur Le Patient anglais contre une matière filmée dont il ne gar- Capricci, qui retrace les aventures les plus d'Anthony Minghella. La présence de dera finalement que 1 % pour une durée marquantes de sa carrière et livre ses théo- Walter Murch sur le festival est l'occa- finale de 3 h 20. Il se voue ensuite au son ries sur le passé, le présent et l'avenir du sion de rendre hommage à des postes peu du film et crée le système audio 5.1 afin montage. Marie Darcos et Anna Puyau Le FIF de demain À suivre, notamment, vendredi  : le huis-clos hypnotique dans L'Apollonide, souvenirs de la maison close, un film de Bertrand Bonello ainsi que deux des longs métrages sélectionnés par ce réalisateur pour sa carte blanche  : La Rue de la honte (K.  Mizoguchi) et L'Inconnu (T.  Browning). Découvrez aussi les deux premiers films de la com- pétition : Les Chants de Mandrin de R. Ameur-Zaïmeche et Aita de J. M. De Orbe. Le soir, vous aurez le choix entre deux films de Shinji Aoyama en présence du réalisateur ou la nuit Hazanavicius, qui com- prendra le dernier film du réalisateur d'OSS 117, The Artist, sorti sur Lakeside Murder case L'Apollonide nos écrans cette semaine. Plus d'infos sur http://twitter.com/#!/fif_85  Facebook : Festival international du film de La Roche-sur-Yon  www.fif-85.com : rubrique galerie media brèves Encadrement éditorial : Hervé AUBRON Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon, département Information et communication Impression : Belz, La Roche-sur-Yon
  • 4. festival international dufilm le journal # 2 © Photo Nicolas Guérin 14 octobre 2011 Les muses www.fif-85.com de l'Apollonide Bertrand Bonello lève pour nousdelelavoile sur close, à traversqui a dizaine son films nier film, L'Apollonide, souvenirs maison l’imaginaire une nourri de der- de toute époque qu’il a sélectionnés pour le FIF  : plongée dans un univers confiné, hypersexué et fantasma- tique, où les corps sont mutilés, maquillés ou magnifiés, les femmes tour à tour dominantes ou dominées. Revue de détails. ● Addiction à l'argent L'Apollonide, souvenirs ● L’une des de la maison close. facile, à la fumée douce de prostituées de l'opium. Dépendance et L’Apollonide, spirale de la prostitution, mutilée par un en volutes implacables pour client, devient la Femme qui rit, les héroïnes de cette carte recherchée par certains amateurs. blanche (comme la poudre). Une référence à L'Homme qui rit Pour les hommes, c'est aussi de Hugo, dont les commissures la recherche infinie d'une échancrées inspirèrent le Joker de dernière bouffée de plaisir. Batman, mais aussi une adaptation Ci-dessous : La Rue de la réalisée en 1928 par l’Allemand Paul honte, du Japonais Kenji Leni à Hollywood et projetée lundi. Mizoguchi (1956). ● Belles, très belles, ou « ordinaires » comme on dit, peut importe. Elles partagent toutes le dur métier de la séduction, de l’étreinte sans désir, de l’exhibition routinière. Les fards coulent, le temps passe, la violence physique ou psychique finissent par marbrer les chairs et creuser les visages. Ci-contre : Lola, une femme allemande, de R. W. Fassbinder (1981). Morgane Bellier, Claire Chanvry et élodie Varin Vendredi 14 Bonello à la carte uL'Apollonide..., B. Bonello u13 h 45 au Manège uL'Inconnu, T. Browning u17 h 15 au Concorde uLa Rue de la honte, K. Mizoguchi u22 h au Théâtre Samedi 15 uLes Fleurs de Shanghaï, uHou Hsia-Hsien, 10 h 30 au Manège uBoulevard de la mort, Q. Tarantino u23 h 30 au Concorde uLa Paloma, D. Schmid u19 h au Concorde Instantané uIngrid Caven, B. Bonello u14 h au Théâtre uQui je suis d'après..., B. Bonello Chaque jour, le photographe Philippe Cossais nous livre un instantané du festival. u17 h au Théâtre Le monteur américain Walter Murch, à son arrivée à La Roche, le regard clair + d'infos : http://bit.ly/pJDjpQ et les cheveux ébouriffés par le vent yonnais.
  • 5. + d'infos Ingrid Caven, éclats d'Aoyama C http://bit.ly/rcwHF iufrd Les films inédits d'un fertile expérimentateur japonais ui présidente incandescente Des cigarettes posées à l'entrée d'une mai- percussionniste, adepte des brusques varia- de Tokyo, en pleine nature. Il s'agit pour f ’h son. Le déclic d'un appareil photographi- tions rythmiques, le cinéaste reprenant à la jeune femme de s'interroger sur cette que. Un jeu de cartes. Presque rien, et pour- son compte un adage de Truffaut : « Si on exclusion qu'elle semble avoir choisie, et Idole à la fois fascinante et possé- leu j o et aussi tant : dans chaque film du Japonais Shinji tourne un film très vite, le rythme du film qu'une rencontre peut bouleverser. Un dée, elle a été l’une de ces filles du Aoyama, le plus infime détail, la plus petite s'accélère, et si l'on tourne lentement, le autre huis clos, celui de Lakeside Murder ❶, feu qui magnétisèrent le cinéma a ■ Poème documentaire tête d’épingle peuvent vite prendre des film avance aussi à cette vitesse. ». un thriller d’entomologiste  encore une d’ des années 1970. Après Monte dimensions cosmiques. C’est que le cinéaste Le fantastique Rubik’s Cube que consti- fois hanté par la question de l'isolement. Hellman en 2010, la comédienne prête une extrême attention à la texture tue la filmographie d’Aoyama, présent à Sur le qui-vive, le photographe de Tokyo Premier échantillonnage offert et chanteuse Ingrid Caven préside à La Roche par le FID Marseille (Festival même des images et du son. Ce dont son La Roche à partir d’aujourd’hui, comporte Koen ❶ guette lui sa cible, pour qui il voue le jury de cette édition du FIF. international du documentaire) avec film Eli, Eli, Lema Sabachtani (samedi au de multiples facettes. Arrêts sur images  : bientôt un intérêt obsessionnel. Cette fois- Née à Sarrebruck en Allemagne, Poussières d'Amérique d'Arnaud des Pallières, Concorde à 21 h 15) est à sa manière la d’abord un face à face silencieux entre les ci, ce n’est plus le son qui est mis en abyme, elle est exposée à la flamme du qui entrelace les récits d’une vingtaine fable. Le son y a des conséquences physiques protagonistes de Crickets ❶. Entre dégoût comme dans Eli, Eli…, mais l’image. Tel ce spectacle dès l'âge de 4 ans. Une de vies et le passé sulfureux de l'Amérique, aussi bien sur le corps des personnages que et farce, les repas sont ici des scènes clés photographe dépassé par sa lubie, l’œuvre scène pour le moins singulière  : à travers des archives venant celui des spectateurs : les héros du film sont qui traduisent à la fois l'étrangeté du film d’Aoyama, par-delà son extrême diversité de tous les horizons. en 1943, la fillette est conduite deux musiciens mutiques dont les compo- et l'ambiguïté de la relation que Kaoru stylistique, est peut-être bien cela : un jeu Poussières d'Amérique, au Théâtre, 17 h 30 sur le champ de bataille afin d'y sitions (parfois assourdissantes) semblent noue au quotidien avec un aveugle. Les tout à la fois arbitraire et essentiel, abyssal interpréter des chants de Noël avoir un pouvoir curatif sur une mystérieuse rares paroles résonnent dans une ambiance sous ses dehors anodins. ■ Parlez-vous l’espanglais ? pour des soldats de l'armée hitlé- maladie... Comme eux, Aoyama travaille en pesante, l'histoire se déroule à l'extérieur Caroline Bugajski et Alexandra Goubin Une mère hystérique, une fille complexée, rienne. Cet épisode et beaucoup un père coincé entre les deux : d’autres, comme autant d’éclats, ❶ ❶ ❶ c'est la petite famille américaine ont nourri le beau livre Ingrid dans laquelle le réalisateur James L. Brooks Caven (rééd. Folio), composé par (également connu comme producteur son compagnon, l’écrivain Jean- des Simpson et présent à La Roche à partir Jacques Schuhl, et qui remporta de dimanche) immerge Flor, une pétillante Mexicaine mère célibataire. Malentendus le Prix Goncourt en 2000. Ingrid linguistiques et culturels entraînent la jeune Caven sera révélée au cinéma par l’ogre de la nouvelle vague Ingrid Caven femme, embauchée comme gouvernante, dans une spirale infernale, allemande, Rainer Werner Fass- entre drôlerie et violence feutrée. binder, dont elle fut l'égérie et l'épouse. très tôt consacrée à la chanson, s’inscri- Crickets, en présence de S. Aoyama Lakeside Murder case, présenté par S. Aoyama Tokyo Koen, en présence de S. Aoyama Spanglish, au Concorde, 13 h Le film L'Amour est plus fort que la mort vant dans la tradition du cabaret alle- dimanche au Concorde, 17 h aujourd’hui au Concorde, 22 h 45 samedi au Concorde, 13 h 45 (1969) est le premier d'une longue série : mand tout en y injectant du rock et de la ■ À l’abattoir Découverte d'une série : notre Coin quotidien ils tourneront ensemble neuf films entre musique classique. Elle sort dès 1979 son Dans Entrée du personnel, Manuela Fresil 1969 et 1981, L'Année des treize lunes premier album, Ingrid Caven au Pigall's. nous immerge dans le cycle des « chaînes marquant la fin de leur aventure com- Cinq autres suivront, dont Chambre de production » et décrit les conditions The Wire (Sur Écoute), créée en 2002 par l'un des auteurs d'un mune, juste avant la disparition précoce 1050 (2000) et Ingrid Caven chante Edith difficiles des travailleurs d'aujourd'hui David Simon et Ed Burns, constitue l’une livre collectif consacré à du cinéaste. Caven a aussi joué pour Piaf (2001). De ses concerts, constituant (en l’occurrence dans un abattoir). d’autres voyants du cinéma : Raoul Ruiz, des performances au sens le plus large du des séries emblématiques du renouveau The Wire (à paraître chez Dans le froid décor de l'industrie alimentaire, la réalisatrice creuse l’indistinction entre Jean Eustache, Werner Schroeter ou mot, Bertrand Bonello porte témoignage de ce format télévisuel aux états-Unis. Capricci et Les Prairies hommes et machines. Ce documentaire, Daniel Schmid, dans La Paloma (1974), dans une captation de récital, Ingrid Le FIF projette cette année, à raison d’un Ordinaires) se postera produit avec le concours de la région Pays de que la comédienne présentera avec le réa- Caven, musique et voix, projetée samedi épisode par jour, les six volets de la mini quotidiennement au la Loire, a été primé au FID de Marseille 2011. lisateur Bertrand Bonello, autre invité de au Théâtre à 14 h, en présence de Caven série The Corner, conçue par les mêmes Corner pour présenter Entrée du personnel, au Théâtre, 20 h cette édition, samedi à 19 h au Concorde. et du cinéaste. Du capiteux et de l’électri- créateurs deux ans avant The Wire, et réa- l’épisode du jour. Ainsi La présidente de ce FIF 2011 s’est aussi que en perspective. Anna Puyau lisée par Charles S.  Dutton. Nous voilà qu’il nous l’explique, déjà dans une Baltimore blafarde : l'ancien «  il est certes difficile Aujourd'hui en compétition quartier de La Fayette Street a perdu tou- de parler de The Corner tes ces couleurs d'antan. Loin des clichés sans évoquer la série The The Corner, et des généralités, The Corner, comme son Wire. N'étant ni une Charles S. Dutton  Les Chants de Mandrin  Aita , de Jose-Maria de Orbe nom l’indique, se poste au coin de la rue, suite, ni une autre sai- là où des habitants démunis se croisent, là son, The Corner peut de Rabah Ameur-Zaïmeche Un gardien solitaire entretient chaque faisceau de lumière. où la drogue se vend, entre deux descen- toutefois très bien être regardé indépen- lui-même. Inutile d’avoir tout suivi pour Des compagnons du célèbre et dans une économie resser- une belle demeure abandonnée Manège, 21 h 45, en présence tes de police, à la lisière du documentaire. damment. Cette série est une métaphore en comprendre les tenants et les aboutis- hors-la-loi Mandrin se lancent, rée le film d'époque. À chaque dans un village basque. Primé du réalisateur Voici Gary McCullough, ancienne fierté du monde entier, une mise en abyme sants : à chaque fois, les personnages sont après l’exécution de leur chef, nouvelle réalisation, sa troupe en 2010 au festival San Sebas- de sa famille ainsi que nous l’appren- de notre société à travers le fonctionne- simplement confrontés (comme les spec- dans de nouveaux trafics, au s’enrichit de nouveaux visages : tian, ce long métrage espagnol cœur de la France du xviiie siè- Les Chants de Mandrin réunit ne raconte pas l'histoire d’un nent des flash-backs, mais aujourd'hui ment d'une ville, où chacun tient une tateurs) à leur quotidien ». cle. Après les très contempo- Hippolyte Girardot, Jacques homme, mais évoque le travail constellé de piqures d'héroïne. Comme place figée, où changer de statut devient Mathilde Freour rains Wesh Wesh, qu'est-ce qui Nolot ou encore le philosophe du temps sur les êtres et les son fils DeAndre, désormais dealer, et son de plus en plus compliqué (passer de la se passe  ?, Bled Number One et Jean-Luc Nancy. choses. C'est un film poétique ancienne femme Fran, il était autrefois à drogue à l’abstinence, du chômage à la Chaque jour, un épisode de The Corner Dernier Maquis, Rabah Ameur- Manège, 19 h 30 porté par une musique sacrée l'image d’un quartier chaleureux, avant vie active, rompre avec le déterminisme est diffusé à 12 h au Théâtre, en présence Zaïmeche investit à sa manière en présence du réalisateur qui invite à la contemplation de que le vert-de-gris de la rue n’envahisse social…). Au-delà, chaque épisode, qui a du critique Jean-Marie Samocki. tout. Le critique Jean-Marie Samocki, sa tonalité propre, peut être visionné pour
  • 6. Walter Murch : comment révéler « les rêves endormis » Sur les relations entre réalisateur et monteur « Elles changent de film en film. Kathryn Bigelow [l’auteur de Démineurs] par exemple, est très présente dans la salle de mon- tage. Le monteur joue pour le réalisateur le même rôle que l'édi- teur pour son écrivain. Il incombe au monteur de proposer des scénarios alternatifs, qui sont autant d'appâts incitant les rêves endormis à se défendre et à se révéler. » À propos d'Apocalypse Now « C'était une sorte de Vietnam pour moi mais dans des propor- tions différentes que pour Coppola. À ce jour c'est le film sur Martin Sheen dans Apocalypse Now, lequel j'ai passé le plus de temps : un an pour le montage et un un film monté par Walter Murch. an pour le mixage son. » Walter Murch, figure majeure du montage, collaborateur privi- COnféRenCe : le montage numérique, au Manège, 16 h 45. légié de Coppola sur Apocalypse Now ou Le Parrain, est aussi un À lIRe : En un clin d’œil. Passé, présent et futur du montage, théoricien de sa pratique. Il livre son expérience dans En un clin Walter Murch, éd. Capricci. d’œil, paru récemment chez Capricci, et l'a partagée hier avec L’auteur dédicacera son livre à partir de 17 h 45 devant le Manège. le public après la projection de La Soif du mal, film d’Orson Welles qu'il a remonté en 1998, 40  ans après sa sortie, en se oss 117 basant sur des notes laissées le réalisateur. Morceaux choisis de la rencontre de Murch avec le public, hier. Mission La Roche À propos de son travail sur le projet La Soif du mal « Les notes de Welles portaient à la fois sur l'image et le son. Un ami réalisateur, Rick Schmidlin, a pensé à moi pour ce projet car je travaille sur ces deux éléments. Nous avons travaillé sur ordinateur tout en respectant l'esprit du montage analogique. » Sur Orson Welles « Dès que j'ai lu ce document de 58 pages, j'ai eu le sentiment de comprendre ce que Welles souhaitait. Ces notes sont une véritable plongée dans ses pensées. J'ai trouvé en Welles un co- pain “cinématique”. Il a été dépossédé de son film par Universal. James Bond franchouillard, l’agent OSS 117 (Jean Dujardin) ne doute C'est scandaleux car il est l’un des plus grands artistes du cinéma de rien. Afin d’évaluer la réalité de son aplomb, passez donc la nuit mais ce sont les aléas de la rencontre entre le cinéma et les droits avec lui (et d’autres films de Michel Hazanavicius), au Concorde à juridiques. Quand je travaillais sur le film, je sentais la présence partir de 19 h 30. jusqu’à l'aube, avec un petit déjeuner offert par le FIF. du fantôme de Welles. Ma seule déception a été de ne pas avoir Plus tôt dans la journée, à 14 h, toujours au Concorde, projection d’un son opinion sur le résultat final. Je n'ai pas compris toutes les des films choisis par Hazanavicius dans le cadre de sa carte blanche : le remarques qu’il a laissées mais en voyant le film, j'ai saisi les splendide Victor Victoria de Blake Edwards (1982), avec Julie Andrews. raisons de ses choix. » le fif de demain À peine atterri à La Roche, le cinéaste Jia Zhang Ke présentera trois de ses films. On entendra aussi les échos de voix vibrantes, celles de réfugiés palestiniens au Liban (My Land), celle d’Ingrid Caven en concert, filmée par Bertrand Bonello (en présence des deux), ou celles, furieuses, des Walkyries de Quentin Tarantino, dans Boulevard de la mort. La compétition se poursuit avec la féerie inattendue d’un pressing industriel et une quête entre Allemagne et Cameroun. Quality Control, K. J. Everson Boulevard de la mort, Q. Tarantino Plus d'infos sur uhttp://twitter.com/#!/fif_85 u Facebook : Festival international du film de La Roche-sur-Yon u www.fif-85.com : rubrique galerie media brèves Encadrement éditorial : Hervé AUBRON Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon, département Information et communication Impression : Belz, La Roche-sur-Yon
  • 7. FESTIVAL INTERNATIONAL duFILM LE JOURNAL # 3 © Photo Nicolas Guérin 15 & 16 OCTOBRE 2011 Jia Zhang Ke, e World, en carton pâte) et vrai (il existe bel et bien à Jia Zhang Ke Pékin, tout comme les nombreux employés et visiteurs que le lm saisit au vol). De poussières d'étoile même, ce parc vit en parfaite autarcie tout en condensant la planète entière à travers ses modèles réduits : brutal court-circuit entre le petit monde et le monde entier, le local et le global qui est loin d’être l’apanage des seuls Chinois dans les années 2000. Autre frontière indécise chez Jia, celle où con uent l’archaïsme de la Chine pro- fonde et la haute technologie de ses méga- lopoles, en une étrangeté au carré. Vivons- nous avant ou après un grand désastre, dans une nouvelle préhistoire ou une ère inédite ? Dans Still Life, il lme ainsi l’exis- tence de bourgades proches du fameux barrage des Trois Gorges qui a noyé des vil- lages entiers. On marche toujours dans la C'est un passe-­muraille qui vient à par- Tenté par tous les modes d'expression, boue, mais on ne cesse de pianoter sur son tir d’aujourd’hui accompagner la rétros- Jia réunit l'ensemble de ses entretiens dans portable. On vit avec trois bouts de celle pective intégrale que lui consacre le FIF, un recueil à paraître aux éditions Capricci : mais on rêve que les immeubles sont des courts métrages compris. Né en 1970, Jia Mon gène cinématographique. Il s’immerge navettes spatiales fusant dans les airs. Le Zhang Ke, après avoir vu ses trois premiè- dans l’art pictural avec le documentaire support numérique, désormais privilégié res réalisations censurées par le pouvoir Dong, portrait de l'artiste Liu Xiaodong. par Jia, matérialise dans sa texture même central de Pékin, s’est imposé comme une Il songe également à ouvrir une école de cette fusion du rupestre et du high-tech. gure centrale du cinéma chinois contem- cinéma. Ces activités plurielles re ètent Tour à tour saillante et granuleuse, métal- porain. Plus connu à l'étranger que dans une capacité à brouiller toutes les frontières lique et terreuse, la vidéo peut accuser les son propre pays, il a reçu pour Still Life – tel est bien l’horizon de son cinéma, tant contours d’une urbanisation en pilotage (2007) le Lion d'or au festival de Venise. la Chine cristallise toutes les confusions, automatique mais aussi poudroyer à l’unis- Son premier long métrage, Xiao Wu arti- indistinctions et désorientations d’un son de la poussière, omniprésente chez Jia. san pickpocket le révèle en 1999 sous nos millénaire naissant. Di cile, désormais, Un monde qui s’émiette, où scintillent de longitudes. Alors que l’Asie est devenue de distinguer le vrai et le faux, le brut et concert les poussières et les pixels : telle est une importante plaque tournante du le fabriqué : Jia investit une zone franche la planète de Jia, notre planète. cinéma mondial (à Taïwan, à Hongkong, entre ction et documentaire. Si ses longs H. A. (avec Mathilde Freour et Alexandra Goubin) au Japon ou en Corée du Sud), encore peu métrages sollicitent bien un scénario et des de lms ltrent alors de la Chine popu- comédiens, ils investissent des lieux publics Samedi laire : devant Xiao Wu, on pense à l’émo- dont ils portent témoignage. I Wish I Knew, Manège, 14 h tion qu’avait pu provoquer en son temps, Cas exemplaire de cette indistinction In Public, Concorde, 17 h 45 dans l’après-guerre, le néoréalisme italien entre le réel et le simulacre : e World, qui Plaisirs inconnus, Concorde, 18 h 45 – ce sentiment de fouler, à hauteur d’hom- suit des personnages ctionnels dans un mes, une terre inconnue et dévastée (non parc d’attractions éponyme, qui rassemble Dimanche 16 pas par un con it militaire, mais par des les répliques miniatures de monuments Xiao Wu artisan pickpocket, Manège, contradictions idéologiques, une écono- célèbres. Ce Luna Park mimétique est bien, 10 h 30 mie sans merci et un urbanisme sauvage). dans le même temps, faux (ses maquettes The World, Concorde, 18 h 30
  • 8. + d'infos sur J. L.Brooks Solitudes croisées Bernadette James L. Brooks, la folie douce F I Frd’h ui C o m - Raphaël Siboni interroge lui les machines ment di u- souvent célibataires d’un genre autarcique : ser et soutenir la pornographie. Le lm repose sur les rushes mit Vincent sur un écran Méconnu en Europe, James L. Brooks est pourtant le maître d’œuvre d’un univers cès Marie Tyler Moore Show. Le triom- phe fulgurant des Simpson, à la toute n aisés – la famille est décidément l’arène privilégiée par l’oncle des Simpson. Leu j o u des lms de réali- et archives de divers tournages de l’acteur et mondialement connu, celui des Simpson : des années 1980, le propulse au rang de Dans chacun de ces lms, la drôlerie sateurs méconnus par réalisateur porno HPG (par ailleurs aussi ci- il est le producteur de la série d’anima- nabab. Brooks épouse en seconde noce avance à pas feutrés et à eurets mouche- d’a le grand public ? Voilà la néaste « généraliste » : il sortira bientôt Les tion créée par Matt Groening. C’est aussi le cinéma en 1979, avec Starting Over tés et peut aisément verser dans le malaise tâche que s'e orcent de rem- Mouvements du bassin, tourné à Nantes avec un réalisateur avançant à son rythme : dont il écrit le scénario qu'il produit avec insidieux ou les pulsions à l’étou ée. plir le SDI Éric Cantona et Ra- six longs métrages peau nés en quelque Alan J. Pakula. Il poursuit l'aventure en Une main de fer dans un gant de velours (Syndicat des chida Brakni). Dans, trente ans, dont tout dernièrement Com- 1984 en réalisant Tendres passions. Virage en somme : on ne devient pas le pro- distributeurs indé- e Day He Arrives, ment savoir (qui a donné le visage à la décisif, d’autant que Jack Nicholson est ducteur des Simpson en étant seulement pendant) et l'ACOR l’immense réalisateur fois décidé et s’abandonnant sur l’a che de l’aventure – il retournera pour Brooks rigolo. Coralie Cornuau et Charlène Bonnin (Associations des ci- sud-coréen Hong de cette édition du FIF). Né en 1940, dans Pour le pire et pour le meilleur, en némas de l'ouest pour Sang-soo juxtapose Brooks constitue (comme Blake Edwards 1998. Tendres passions ra e au passage Ce week-­end la recherche), qui des destins cloison- ou John Landis, plus connus en France) cinq oscars dont celui du meilleur lm Comment savoir s’e orcent dans cette nés dans les rues de une sorte de chaînon manquant entre et du meilleur réalisateur. Alliant l'expé- dimanche au Manège, 16 h 30 perspective de ras- Séoul, entre apathie l’âge classique de la comédie américaine rience télévisuelle et la touche tendre de (suivi d’une discussion avec J. L. Brooks) sembler des fonds, du et brusques fringales et la nouvelle génération burlesque menée Brooks, Broadcast News (1988) dessine matériel, des salles de (à voir mardi). C’est aujourd’hui par le prolixe Judd Apatow. un triangle amoureux dans la rédaction Lundi 17 cinémas et de sensibi- Il n'y a pas de rapports sexuels en n la solitude d’une Premiers amours : il choisira d'épouser la d’une télévision. Après La Petite Star en Pour le pire et le meilleur au Concorde, 9 h Les Acacias La Petite Star au Manège, 11 h liser la presse aux lms communauté tout en- Vincent mit l'âne dans un pré télévision et de prendre le théâtre comme 1994 (une nouvelle incursion dans le cir- (et s'en vint dans l'autre), B. Lafont amant. D’abord scénariste à la télévision, que de la domesticité), Brooks con rme (en présence de J. L. Brooks) qu’ils élisent. Dans le tière qu’évoque My cadre des Rencontres Land : Nabil Ayouch il crée ensuite, au l des années 1970, son art du détail dans Spanglish (2005) Rencontre avec J. L. Brooks, du cinéma indépen- lme, au Liban, les La sémillante Bernadette Lafont, des séries qui marqueront les esprits, racontant les déboires d’une nounou animée par Jacky Goldberg l’un des visages de la Nouvelle Vague tels Room 222, Taxi et la sitcom à suc- mexicaine dans une famille d’Américains (Les Inrockuptibles) au Théâtre, 14 h dant hébergées par le témoignages de vieux FIF, les deux collectifs réfugiés palestiniens, (Le Beau Serge, La Maman organisent un espace s’adressant à des Israé- et la Putain…) fait un détour de dialogue sur leur liens de vingt ans. par La Roche pour présenter activité, notamment Pour prolonger ce un lm qu’elle porta en 1976 par le biais d’une table ronde autour des souci d’indépendance, on peut aussi suivre avec Michel Bouquet stratégies à élaborer face à l’outil numérique la programmation du FID Marseille, tête et Fabrice Luchini, le méconnu (à suivre mardi, de 15 h 30 à 17 h 30). chercheuse du documentaire, qui se pour- Vincent mit l’âne dans un pré Ils ont aussi sélectionné, avec l’aide d’un jury suit ce week-end au éâtre avec six lms, (et s’en vint dans l’autre), de critiques, quatre productions qu’ils pro- en présence de trois des réalisateurs et de écrit et réalisé par Pierre Zucca. meuvent durant cette édition. Quatre lms Jean-Pierre Rehm, délégué général du festi- L’actrice y incarne une mystérieuse pour le moins contrastés, mais dont les rou- val marseillais. Mathilde Freour visiteuse se fau lant chaque soir tes se croisent peut-être au carrefour de la solitude. Ainsi de l’Argentin Pablo Giorgelli dans un pavillon de banlieue My Land de Nabil Ayouch, hanté par un père mythomane qui, dans Les Acacias (à voir lundi), réunit samedi au Théâtre, 21 h 30 et un ls obsessionnel. dans la cabine d’un camion, au milieu de nulle part, entre Asunción et Buenos Aires, Un diamant noir extrêmement ciselé, Il n’y a pas de rapport sexuel, un routier, une passagère paraguayenne et dimanche au Théâtre, 21 h 30 à découvrir dimanche au Concorde, son enfant (à voir lundi). Dans le documen- (en présence du réalisateur et de HPG) 14 h (suivi d’un débat). J. L. Brooks, un sourire à toute épreuve : le taire Il n'y a pas de rapport sexuel, le Français cinéaste est aussi le producteur des Simpson. Ce week-­end, la compétition au Manège Pour le pire et pour le meilleur, J. L. Brooks La Maladie du sommeil Quality Control Spectres Demain ? d'Ulrich Köhler de Kevin Jerome Everson de Sven Augustijnen de Christine Laurent Figure de la nouvelle génération Adepte de la forme courte, Everson livre, Scénariste pour Jacques Rivette (La Bande des Dans ce documentaire, le Belge Sven allemande, déjà remarqué et salué avec Quality Control, son cinquième long quatre, La Belle Noiseuse, Va savoir...), Christine Augustijnen mène son enquête sur pour Bungalow et Montag, U. Köhler métrage. Le cinéaste américain plonge Laurent est aussi réalisatrice : Demain ? se propulse l'assassinat de Patrice Lumumba, le a vécu son enfance en Afrique. les spectateurs dans le quotidien des à Montevideo, au début du XXe siècle, où Delmira père de l’indépendance du Congo. La Maladie du sommeil suit deux employés, tous noirs, d'un immense Agustini est une écrivain suspendue au plaisir, à Spectres accumule les indices, médecins, l’un allemand, l’autre franco- pressing industriel de l'Alabama. Saisis en la transe et à la terreur d'écrire. À l'image de son confronte et analyse les di érentes congolais, expatriés au Cameroun. noir et blanc, le ballet des gestes et des personnage central, Demain ? oscille sans cesse versions des faits, tout en mettant à nu Un lm qui allie humour et mémoire automatismes, l’épuisement et le courage entre le fantaisiste et le tragique, le français et le les réactions physiques des personnes douloureuse. à l’œuvre. portugais, les rires et les drames. interrogées. Samedi, 19 h 45 La Maladie du sommeil, Ulrich Köhler Samedi, 22 h 15 Dimanche, 22 h 15 Dimanche, 20 h Demain, Christine Laurent
  • 9. Denis Côté : un Québec indépendant L'écrivain Arno Bertina présente le lm Le Dernier des immobiles, de Nicola Sornaga Dimanche au Concorde à 13 h 45 sous ses aspects les plus âpres. Rencontre. Sa première image ? La statue d'Ulysse autour de laquelle tourne la caméra de Godard-Coutard au début du Mépris. Sa séance spéciale ? Le Dernier des immobiles me touche in - niment parce qu il est à la fois bricolé et touché par la grâce. Tendre et punk. Ses livres en lms ? J'aimerais beaucoup qu'Albert Serra adapte Anima motrix. Ou que Kus- turica tourne Appoggio. Je ne m'en Denis Côté chargerai pas... et serai au contraire Emmanuel Bilodeau dans Curling, de Denis Côté très heureux que quelqu'un en donne Pourquoi ce titre Curling ? rassemble autant de sensibilités, d’ap- sa lecture, sa vision. Si je donne mes Parce que je suis er que mon pays soit proches di érentes. livres à publier, c'est pour que les gens champion du monde du sport le plus Que pensez-vous de la programma- s'en emparent, pour qu'ils circulent. ennuyeux qui existe. Plus sérieusement, tion hors compétition ? c'est un titre énigmatique qui fait réfé- Ce festival est organisé par des gens qui rence au moment le plus positif du lm pour le personnage principal. ont un amour absolu du cinéma amé- ricain sous toutes ses formes. Du mo- Le FIF de lundi Que cherchez-vous à provoquer ment que c'est américain, c'est bon… chez le spectateur avec ce lm ? Nous en sommes, au Québec, des ama- Je suis pour un positionnement très teurs moins inconditionnels. Je suis participatif du spectateur, je m'amuse plus stimulé par les programmations avec ses attentes. Mais cela peut parfois consacrées aux cinéastes asiatiques et paraître insultant car j'ouvre beaucoup européens. de portes sans les refermer. Pouvez-vous nous en dire un peu Rien que pour vos cheveux, D. Dugan Quel lien faites-vous entre vos dif- plus sur vos futurs projets ? La vida util, F. Veiroj férents lms ? On m'a ouvert les portes d'un zoo pour C'est l'idée de société qui m'intéresse. lmer ce que je désirais. Je suis parti Mes personnages sont un peu à côté de sans scénario pour réaliser une contem- la société, mais pas pour autant margi- plation des animaux avec une question naux. La question se pose alors : doit- précise : quand voit-on réellement des on rejoindre ou dé er la société ? animaux au cinéma ou à la télévision ? Que vous apporte une semaine de Le plus souvent on regarde des vidéos festival telle que celle du FIF ? pour rigoler, ou bien, sur le registre du Entre autres au programme de lundi, Soyons honnêtes : participer à un jury, National Geographic, pour s'informer l’outrageante Lola de Fassbinder (carte c'est beaucoup de rencontres, d'amitiés sur la reproduction des autruches. Mais blanche Bonello), Marcel Pagnol lmé nouvelles. Ici on me propose de voir on voit peu les animaux pour ce qu'ils par André Labarthe et les frasques huit lms, c'est un plaisir d'accepter. sont : des organismes vivants dépour- d’un espion israélien rêvant de devenir Maintenant, être juré ne va pas pro- vus de psychologie… J'ai aussi un autre coi eur (Rien que pour vos cheveux, carte duire mon prochain lm (rires) ! lm prévu plus tard dans lequel tour- blanche Hazanavicius). Une journée qui Délibérer sous la présidence d’In- neront Valérie Donzelli et Marc-André sera aussi sous le signe de l’Amérique du grid Caven, c'est une expérience ? Grondin. Sud, par l’entremise d’un routier argentin J'étais fébrile hier à l'idée de la rencon- Marie Darcos , Pierre N’Diaye et Anna Puyau (Les Acacias, Rencontres du cinéma trer, comme un petit enfant devant un Curling, lundi au Concorde, 21 h 15 indépendant) et d’un cinéphile uruguayen paquet de bonbons ! Dans ce jury, nous en présence de D. Côté et T. Lounas (La Vida util, en compétition). appartenons à des univers di érents. Il Plus d'infos sur http://twitter.com/#!/ f_85 Facebook : Festival international du lm de La Roche-sur-Yon www. f-85.com : rubrique galerie media brèves Encadrement éditorial : Hervé AUBRON Rédaction : étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon, département Information et communication Impression : Belz, La Roche-sur-Yon
  • 10. FESTIVAL INTERNATIONAL duFILM LE JOURNAL # 4 © Photo Nicolas Guérin 17 OCTOBRE 2011 Critiques C’est au tour des critiques, aujourd’hui, de se faire acteurs. leurs compagnons d’alors aux Cahiers : Sylvie Pierre, Bernard L’histoire des Cahiers du cinéma nourrit en e et deux séances Eisenschitz, Jacques Aumont, Jacques Bontemps, Pascal Kané, spéciales. C’est d’abord la projection en avant-première d’À voir Pascal Bonitzer… « Nous n’aimions pas, déjà, les reniements, absolument (si possible), au éâtre, à 17 h 30. Dans ce lm, deux écrivent-ils. Les erreurs, le dogmatisme, les aveuglements, les anciens rédacteurs en chef des Cahiers, Jean impasses de la croyance politiste ou maoïste Narboni (aujourd’hui enseignant et auteur qui furent les nôtres sont et restent à analyser d’essais sur le cinéma) et Jean-Louis Comolli et à méditer et le reniement n’y aide en rien. » (depuis devenu documentariste), reviennent, Les auteurs d’À voir absolument (si possible) en collaboration avec la réalisatrice Ginette dialogueront avec le public à l’issue de la Lavigne, sur une décennie particulière des projection et Jean Narboni présentera dans la Cahiers, celle qui court de 1963 à 1973. La foulée, toujours au éâtre (20 h), Brigitte et revue s’engage alors, jusqu’à la quasi apoplexie, Brigitte (1966), le lm d’une autre gure des dans une grande radicalité politique, nourrie Cahiers passée à la réalisation, Luc Moullet. par le maoïsme et la pensée du philosophe Plus tôt dans la journée, toujours au éâtre Louis Althusser, avant de revenir à un registre À voir absolument (si possible) © INA (9 h 30), sera di usé un portrait lmé de plus strictement esthétique et cinéphile. Avec Marcel Pagnol, signé en 1966 par André le recul, cette aventure idéologique peut paraître extravagante, y S. Labarthe, lui aussi un ancien des Cahiers, dans le cadre de la compris à ses acteurs eux-mêmes. Avec ce lm, les auteurs n’ont formidable collection « Cinéma de notre temps », qu’il codirigeait pas souhaité signer un autoportrait complaisant, pas plus qu’une alors avec Janine Bazin. André S. Labarthe évoquera cette aventure autocritique désabusée. Ils ont plutôt cherché à comprendre la à l’issue de la projection, alors que vient de paraître un livre èvre politique qui fut la leur, ses nécessités comme ses errements. d’entretiens avec lui à ce propos, La Saga Cinéastes de notre temps Pour ce faire, ils évoquent leur propre expérience et interrogent (aux éditions Capricci, avec un DVD de rushes inédits). À peine descendu de son jet, James L. Brooks, producteur des Simpson et maître méconnu de la comédie américaine, va à la rencontre des Yonnais ce matin au Théâtre. Il revient sur son parcours riche d’expériences diverses. Dès les années 1970, au carrefour du cinéma et de la télévision, il est pionnier à sa manière dans deux domaines : la comédie et la série télé. On peut ce lundi voir deux de ses six longs métrages. Comme auparavant Broadcast News (1988) évoque la fabrique télévisuelle, La Petite Star (1994) investit+ un monde qu’il connaît sur le bout des doigts, celui du show business, à travers une gure particulièrement vivace dans l’imaginaire américain, celle de l’enfant vedette. Dans Pour le pire et pour le meilleur (1998), Jack Nicholson incarne un écrivain acariâtre, égoïste et atteint de TOC, qui tombe amoureux d'une serveuse. Face à cette femme, l’intello rassis retrouve un élan inespéré, jusqu’à cette belle déclaration qui est aussi un bon résumé du cinéma de Brooks : « Tu me donnes envie de devenir un homme meilleur, voilà. » James L. Brook,photographié hier par Philippe Cossais Pour le pire et pour le meilleur, Concorde, 9 h Rencontre avec James L. Brooks animée par Jacky Goldberg, La Petite Star, Manège, 11 h critique aux Inrockuptibles, Théâtre, 14 h. Entrée libre.