4. ● 1913: Albert Camus nait en Algérie, fils d'un ouvrier agricole qu'il n'a
jamais connu,parce qu'il est mort pendant la première guerre mondiale et
d'une mère d'origine espagnole,analphabète et sourde , qui donc avait des
difficultés à parler .
● Son existence , par rapport à l'autre auteur pivot de l''existentialisme,
Sartre, a été marquée par la difficulté et les obstacles, ce qui pourrait
expliquer les notions de solidarité et de justice qui sont centrales dans son
oeuvre.
● La maladie dont il souffre, la tuberculose, l'empechera de passer
l'agrégation de philosophie mais aussi de s'engager dans l'armée, en
1940.
● Entré dans la Resistance il collabore au journal clandestin Combat, dont il
deviendra redacteur en chef à la fin de la guerre.
● Les années 50 marquent sa rupture avec Sartre et l'emargination de
Camus de la part des intellectues communistes.
● 1957: Camus reçoit le Prix Nobel pour la littérature
● 1960. Camus meurt dans un accident de voiture.
5. Les oeuvres
● Romans et nouvelles
L'etranger
La Peste
L'été
La chute
L'exil et le royaume
● Essais
L'envers et l'endroit
Noces
Le mythe de Sisyphe
Lettres à un ami allemand
L'homme revolté
● Pièces de théatre
Caligula
Le malentendu
L'Etat de siège
Les justes
7. Comme déjà Pascal ou Kierkegaard ,Camus se pose la
question du sens de l'existence humaine et aborde des
thèmes qu'on pourrait definir universels,mais en les
philtrant par une reflexion qui est influencée par les
desastres des deux conflits mondiaux et par sa péculiaire
expérience biographique.
8. Les thèmes
● L'exil
● L'absurde
● La révolte
● Le bonheur
● La solidarité
● La justice
9. L'exil
● De la misère radicale de la condition humaine,du désert de notre existence
dérive la notion d'absurde et l'experience de l'exil dans notre propre
existence ,par rapport à laquelle nous sommes étrangers parce que c'est
elle qui se fait , au délà de notre volonté.
● Ces sentiments d'exil et de l'absurde de l'existence se révèlent pour
Camus devant la mort ,de façon soudaine et hasardeuse.
● La condition d'exilé est pour Camus sans espoir, puisque il n'y a pas de
voies de sorties de l'absurde qui nous entoure.
● Il ne nous reste à vivre que avec la certitude qu'il n'y a pas de royaume,et
decider que cet exil est notre royaume.( L'exil et le royaume)
10. Le bonheur
"Il faut imaginer Sysiphe heureux "
Une sorte de béatitude atteint Sysiphe, une fois qu'il est
devenu conscient de sa condition absurde.
Donc le seul bonheur et la seule réponse possible à la
constatation de l'absurde est decider avec lucidité que cet
absurde et cet exil sont nos conditions naturelles et choisir
de vivre dans l'absurde.
11. L'absurde
Entre l'homme et le monde il y a un divorce qui ne prévoit pas de possibilités
de réconciliation.
Entre l'exigence de l'homme de trouver des réponses,sa demande de clarté,
son désir de savoir et l'existence du monde ,son silence indifférent aux
questions que l'homme lui pose, il y a un divorce,d'où nait le sentiment de
l'absurde.
L'homme et le monde sont antinomiques et donc leur coexistence crée le
sentiment de l'absurde.
12. Les solutions
Camus ne considère ni le suicide ni la religion comme des solutions pour sortir
de l'absurde.
Le suicide est inutile parce qu'il se limite à supprimer la conscience.
La religion cherche à trouver un sens à l'existence dans un autre monde,situe
les raisons et les espérances de l'existence dans l'au-delà.
Camus dit qu'il faut accepter l'absurde:l'homme est condamnè à mort,face à
laquelle tous nos efforts peuvent sembler vains.
L'attitude de Camus nècessite de plus de force puisqu'il ne cherche d'espoir
mais il reste dans l'absurde.
13. Les hommes ne sont pas
coupables
Tous les personnages de Camus montrent comment on vit dans cet univers
indifférent.Ils ne montrent aucune passion, aucun sentiment, ils tuent pour rien
comme le protagoniste de "l'Etranger".
Puisqu'ils vivent tous dans un monde dont ils ne sont pas responsables, les
hommes échappent à tout sentiment de culpabilitè, ils se sentent des
meurtriers innocents.
L'homme qui a pris conscience de l'absurde, retrouve automatiquement
l'innocence en s'éloignant des valeurs sociales qui prevoient la culpabilitè et la
responsabilitè.
14. La révolte
La révolte fait exister.
Comme Descartes affirmait"Je pense,donc je suis", Camus affirme
"Je me révolte,donc je suis.
Mais pourqu'elle soit éfficace et comme elle appartient à la conscience
collective,elle est signe d'une nature, celle humaine, qu'il faut préserver: la
devise sera donc
"Je me révolte,donc nous sommes"
La révolte est nécessaire, elle permet de dire non à l'injustice, à l'exploitation,
aux abus et donne un sens à l'inutilitè de l'existence.Mais l'engagement de
Camus cherche à concilier la justice avec la libertè.Cela le conduira à denoncer
les camps de concentration sovietiques ,ce qui provoquera sa rupture avec
Sartre et toute la gauche .
15. Dans Le Mythe de Sysiphe, Camus prone la révolte comme voie alternative
aux deux autres possibilité qui se posent devant l'homme, le suicide et la
religion, qui sont également inutiles.
Pour Sysiphe la révolte consiste à prendre conscience de sa captivitè à
l'intérieur des murs d'une condition absurde. C'est ce qui va le rendre heureux.
Mais pour Meursault et Caligula, au bout de la révolte solitaire c'est le néant .
Pour atteindre à l'equilibre permettant de neutraliser l'absurde il faut aller au
délà de l'engagement personnel. C'est la solution à laquelle aboutit l'histoire de
La Peste.
16. L'homme revolté
Le livre (1951) fut accusé d'anticomunisme par Sartre .
Camus rejète la révolte historique, qui a conduit du marxisme à la révolution
soviétique et à la tyrannie stalinienne.
il soutient la nécessitè d'une révolte pacifique, fondée sur la morale et la
solidaritè,visant à humaniser les états qui existent déjà et non à construire un
état nouveau.
Pour Sartre il faut faire la REVOLUTION, pour Camus il faut se REVOLTER.
17. L'engagement
Dans l'après-guerre, les thèmes de l'absurde et le sentiment de l'exil restent au
centre de la reflexion de l'écrivain, mais il s'engage dans la lutte contre les
injustices, la souffrance, la violence historique, en supprimant toute
indiffèrence.
"...la dure et merveilleuse tache de ce siècle est deconstruire la justice dans le
plus injuste des mondes...."
18. L'Etranger
C'est le roman où l'absurde et le manque de sens de l'existence s'incarnent
dans le personnage de Meursault,qui vit en Algérie et montre une absence
totale de sentiments et d'émotions.
Il est étranger à sa propre existence , qu'il laisse couler sans aucune
impliquation émotive. Il est indifférent, incapable de nourrir des sentiments
amoureux envers la fille avec qui il entretient une relation; il reste indifférent
meme à la mort de sa mère, à laquelle il était déjà devenu étranger,puisqu'elle
était renfermée dans un asyle d'une autre ville.
Sans aucune raison,accablé par la chaleur et le soleil, véritables co-
protagonistes de l'histoire, Meursault tue un arabe.
Condamné à la guillotine, il refuse le soutient de l'aumonier.
il trouvera sa paix dans la nuit.
19. Le behaviourisme
Camus entend décrire un homme deprivé de conscience. pour obtenir cet effet
il cherche à garder un ton impersonnel, grace à l'utilisation du passé composé
dans un récit qui est à la première personne.
i
Certains ont comparé ce type d'écriture au behaviourisme des écrivains
américains,Hemingway ou Steinbeck, dont l'influence se faisait sentir à
l'époque en Europe.
Leur intention était de donner un rythme plus soutenu au récit en reportant les
gestes et les paroles des personnages dans des phrases brèves.
20. Un homme caméra
La narration révèle le véritable aspect du protagoniste: le discours indirect
renforce l'impression d'absence du personnage, un homme-caméra qui ne sait
rien, n'éprouve rien, mais se contente d'enregistrer ce qui passe dans son
champ vital.
Ignorant du jeu social, comme le démontre le procès, il reçoit passivement les
impressions physiques que l'environnement lui impose : le soleil, la mer, la
lumière.
21. La Peste
"
L'unique chance de succès passe par la réconnaissance d'une communauté
dont il faut partager les luttes."
C'est la seule attitude qui sauve l'individu de l'isolement nihiliste.
La Peste apparait donc comme l'anti-etranger.
Le problème central du roman porte moins sur la raison de vivre que sur la
manière de vivre.
D'abord les personnages semblent vivre une vie mécanique comme Meursault
dans L'etranger; mais le fléau porte les pantins à se transformer en hommes
qui font l'apprentissage de la souffrance et découvrent la solidarité.