2. La réalisation de cette charte a été coordonnée par
la «Mission charte de l’égalité», composée de :
- Brigitte GRÉSY, chef de la mission, directrice de cabinet
de la ministre déléguée à la Parité et à l’Égalité professionnelle ;
- Sylvie ZIMMERMANN, chargée de mission au Service
des droits des femmes et de l’égalité (SDFE) ;
- Christophe PARESCHI, chargé de dossier au Service
des droits des femmes et de l’égalité (SDFE).
Avec la participation de Françoise PHILIPPE-RAYNAUD,
conseillère technique au cabinet de la ministre déléguée à la Parité
et à l’Égalité professionnelle, et du SDFE.
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SOMMAIRE
3. Avant-propos
LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
A ujourd’hui, 8 mars 2004, la France s’engage sur l’égalité entre les hommes et les femmes
et la remise de la charte de l’égalité au Premier ministre en est l’acte fondateur.
L’enjeu était d’envergure car la mission, confiée à madame Brigitte GRESY, alors chef du Service
des droits des femmes et de l’égalité, consistait à fédérer près d’une centaine d’acteurs,
pouvoirs publics mais aussi acteurs du monde économique et de la société civile, autour
de cette démarche transversale de l’égalité qui fait de l’égalité un élément intrinsèque de
la décision publique. Mesurer, évaluer chaque décision au regard de son impact en termes
d’égalité, c’est substituer progressivement une culture de l’égalité à une politique d’égalité.
Près de trois cents engagements figurent ainsi dans ce document. Certes ces actions sont
de natures diverses : elles vont d’opérations de recensement des données, de sensibilisation
d’acteurs, de construction de partenariats à des mesures qui vont changer durablement la
société française : évolution du statut du conjoint de travailleur indépendant, politique en
faveur des jeunes filles des cités, avancées importantes sur le chemin de l’égalité profes-
sionnelle, facteur de performance économique et de progrès social.
Fruit d’engagements croisés et pluriannuels, cette charte est bien la feuille de route, le docu-
ment qui inscrit le réflexe de l’égalité dans les actions menées par les pouvoirs publics, les
élus, les partenaires sociaux, les chambres consulaires et la société civile.
Elle constitue une formidable novation, impulsée par l’Europe, mais qui n’a jamais atteint
à ce jour, un tel niveau d’achèvement.
Elle s’appuie en effet sur les deux clés essentielles de succès de cette stratégie transversale :
un partenariat structuré autour d’axes de progrès bien identifiés et un jeu interactif des divers
engagements qui, par le progrès de chacun, contribue à l’avancée de tous.
Permettre aux femmes de trouver leur place dans les lieux de décision, c’est en effet faire
reculer les violences à leur égard, c’est faire évoluer le contrat social entre les hommes et les
femmes dans le sens d’un meilleur partage de la parentalité, c’est permettre à la discrimi-
nation qui exclut de se transformer en diversité qui enrichit, dans le respect de l’unité de la
République.
Ce document est l’acte fondateur d’une véritable dynamique de changement social. Il témoigne
de la volonté de multiples acteurs de se mettre en mouvement, d’interroger leurs pratiques,
et de se donner les moyens d’agir tous ensemble vers plus de progrès et plus de démocratie.
Nicole AMELINE
Ministre déléguée à la Parité et à l’Égalité professionnelle
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
5. Sommaire L’égalité entre les hommes et les femmes :
une dynamique nouvelle pour le XXIe siècle
La démarche transversale de l'égalité :
5
approche méthodologique 15
Quelques actions pour illustrer la stratégie 19
Un engagement de tous autour de 5 axes de progrès 31
Les engagements des acteurs 35
Les élus 37
Les partenaires sociaux 43
Les chambres consulaires 45
Les réseaux associatifs 53
Les pouvoirs publics 57
AXE I La Parité 57
La vie politique 58
Le monde économique 61
Les fonctions publiques 65
La vie associative 73
AXE II L’égalité professionnelle 77
Formation initiale 80
Insertion professionnelle 89
Mixité des emplois en entreprise 95
Lutte contre les discriminations 99
Éléments constitutifs de la carrière 103
Création d’activité 107
Protection des conjoints des travailleurs indépendants 111
Femmes et développement durable 114
La féminisation des noms de métiers 117
AXE III Le respect de la dignité de la personne 119
Statut personnel des femmes et accès aux droits 120
Femmes et santé 123
Lutte contre les violences à l’encontre des femmes 131
Traite et prostitution 137
Image des femmes dans les médias 141
Femmes et exclusion 144
Femmes et handicap 148
Femmes âgées 153
Femmes et immigration 157
Femmes dans les conflits armés 162
AXE IV L’articulation des temps de vie 165
Gestion des temps et mesures de soutien aux familles dans les organisations de travail 167
Les structures d'accueil pour la prise en charge des enfants
et des personnes âgées dépendantes 168
Femmes et vie culturelle et sportive 171
AXE V La solidarité européenne et internationale 175
L’action de la France en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes
au sein des institutions multilatérales et européennes 175
Femmes et aide au développement 179
Récapitulatif des engagements des ministères 183
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
7. L’égalité entre
les hommes et les femmes
Une dynamique nouvelle
pour le XXIe siècle
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
9. L’égalité entre les femmes et les hommes : une dynamique nouvelle pour le XXI e siècle
L'égalité entre les hommes et les femmes
Une dynamique nouvelle pour le XXIe siècle
La question de l’égalité entre les hommes et les femmes est plus que jamais d’actualité.
Cette affirmation ne peut manquer de surprendre si l’on se réfère aux grands textes fondateurs
de notre modernité, que ce soit, pour n’en citer que quelques-uns, la Convention pour l’éli-
mination de toutes les discriminations à l’égard des femmes adoptée en 1979 par l’assemblée
générale des Nations Unies, que ce soit les traités européens, notamment le Traité d’Amsterdam
ou, plus proche de nous, la future Constitution de l’Europe qui met l’égalité entre les hommes
et les femmes au rang de ses objectifs et bientôt, nous l’espérons, à celui de ses valeurs, que
ce soit, enfin, les textes constitutionnels de notre pays. Tous l’affirment avec force : les femmes
et les hommes sont égaux en droit ; certains même ajoutent en dignité.
Et pourtant, entre la norme et le fait, subsiste encore un nombre important d’inégalités et, plus
étrange encore, de paradoxes qui témoignent sans doute d’avancées mal maîtrisées. Tout se
passe comme si notre pays n’avait pas su prendre suffisamment la mesure de ce formidable
changement que représente l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail dans les
années soixante ; comme s’il n’avait pas pu tirer toutes les leçons de l’émancipation civile et
personnelle des femmes et de l’évolution des mœurs que consacrèrent et amplifièrent les lois
des années soixante-dix permettant aux femmes de maîtriser leur fécondité ; comme si, enfin,
notre société, coincée dans un costume trop étriqué car trop attachée encore à cantonner
hommes et femmes dans des rôles sociaux stéréotypés, n’avait pas eu l’audace de revêtir les
habits neufs de l’égalité, n’avait donc pas fait à cet égard le pari de la modernité.
Sans reprendre ici les chiffres de l’inégalité qui seront précisés tout au long de ce document,
comment en effet ne pas s’étonner de ce que le niveau scolaire et universitaire des filles soit
supérieur aujourd’hui à celui des garçons et que la répartition des métiers et fonctions entre
les hommes et les femmes, plaçant les femmes dans une situation moins favorable que les
hommes, perdure ? Pourquoi, alors que des professions prestigieuses se sont féminisées, la majo-
rité des femmes se retrouve-t-elle dans le salariat d’exécution où elles constituent 80% des
employés ? Que dire de l’augmentation remarquable du nombre des femmes cadres et de leur
invisibilité dans les positions de pouvoir ? Comment comprendre le décalage entre la formi-
dable évolution de la place des femmes dans notre société et le maintien d’attitudes discrimi-
natoires, de violences et de préjugés sexistes, encore à l’œuvre dans la vie ordinaire ?
C’est assurément aujourd’hui le temps où se trouve posée en termes nouveaux la question de
l’égalité entre les femmes et les hommes, temps où peuvent être identifiés quatre enjeux qui
n’avaient pas forcément vocation à se conjuguer.
Un enjeu démocratique : l’égalité en droit et en dignité
Un enjeu démocratique tout d’abord, car, comme le souligne le Président de la République, la
place occupée par les femmes dans un pays donné témoigne de son niveau d’avancement sur
le chemin de la démocratie.
Certes, l’égalité, principe fondateur de notre République, est une notion difficile à appréhender car
elle est confrontée à la grande diversité des êtres humains et à la variabilité des critères qui la fondent.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
10. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
Pourtant, sans se confondre avec elle, elle suppose, tout d’abord, la recherche de l’égalité de
traitement et la lutte contre toutes les discriminations, c’est-à-dire contre toutes les distinc-
tions contraires au droit. Plus encore, avec l’avènement récent du concept de discrimination
indirecte, le droit communautaire, et après lui le droit français, autorise à analyser l’impact
différent d’une mesure sur les femmes et les hommes, et donc à passer d’une égalité juridique
posée au départ à une égalité de résultat.
Dès lors se trouve légitimée la mise en œuvre d’une politique d’égalité des chances, qui incite
les politiques publiques à prendre des mesures spécifiques en faveur des populations discri-
minées. C’est le sens des dispositions de l’article 141 du Traité d’Amsterdam : « Pour assurer
concrètement une pleine égalité entre hommes et femmes dans la vie professionnelle, le prin-
cipe de l’égalité de traitement n’empêche pas un État membre de maintenir ou d’adopter des
mesures prévoyant des avantages spécifiques destinés à faciliter l’exercice d’une activité profes-
sionnelle par le sexe sous-représenté ou à prévenir ou compenser des désavantages dans leur
carrière professionnelle ». Ce qui vaut ici exclusivement pour l’emploi sera bientôt étendu à
la question de l’accès et de la fourniture des biens et services, dans le cadre d’une nouvelle
directive, en cours de discussion. Ces mesures doivent, bien sûr, être temporaires car liées à
l’évolution des pratiques.
Réflexion un peu théorique certes mais qui prend tout son sens si l’on considère que, sur les
25% d’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans notre pays, un noyau dur,
résiduel, de près de 10%, lié à la seule discrimination, perdure si l’on enlève les éléments diffé-
rentiels du temps partiel, de la sectorisation des emplois ou de la formation et expérience des
individus.
Réflexion qui prend un sens particulièrement lourd, si l’on considère la double discrimination
ou même la discrimination multiple à l’encontre des jeunes filles et femmes issues de l’immi-
gration qui cumulent fort taux de chômage et difficultés d’accès aux droits, parfois les plus
élémentaires. Alors même qu’elles peuvent être les vecteurs d’une intégration réussie, elles sont
trop souvent les victimes des atteintes au pacte républicain et au contrat social.
Le combat pour l’égalité des chances entre les femmes et les hommes est donc le combat contre
toutes les discriminations, contre toutes les violences et les atteintes à la dignité de la personne
humaine, le combat pour la citoyenneté à part entière, à parts égales.
Sans doute l’évocation de mesures spécifiques risque-t-elle d’éveiller deux spectres habituelle-
ment brandis par les sceptiques de la dynamique de l’égalité. Celui de la rupture d’égalité entre
les citoyens d’abord. Pourtant, les nombreuses politiques menées en faveur de publics cibles,
pour ce qui est de l’accès au logement ou des emplois aidés par exemple, n’ont-elles pas pour
vocation première de compenser des handicaps identifiés ? Et les décisions individuelles, comme
le rappelle une jurisprudence constante de la Cour de justice européenne, et comme l’a souligné
récemment le Président de la République, ne saurait privilégier quiconque s’il ne fait la preuve
de compétences et de talents identiques ou comparables avec ceux d’un autre candidat.
Celui d’un risque de communautarisme ensuite. Est-il besoin pourtant de rappeler une fois
encore que le sexe n’est pas une catégorie, encore moins une minorité, car les femmes sont la
moitie de l’humanité, « la moitié du ciel », comme disent les Chinois ? Que le sexe est un trait
différentiel universel et que les phénomènes d’infériorisation ou même d’exclusion dont les
femmes sont victimes s’expliquent par d’autres facteurs que ceux habituellement attachés aux
autres cas de discrimination ?
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SOMMAIRE
11. L’égalité entre les femmes et les hommes : une dynamique nouvelle pour le XXI e siècle
Les politiques d’égalité en faveur des femmes ne constituent donc pas un risque d’atteinte à l’uni-
versalisme républicain, principe fondateur de notre société, lequel n’a pourtant pas empêché les
femmes d’être tenues à l’écart de ces droits dits universels, pendant de nombreuses années. A
tout le moins permettent-elles de renouer avec l’universalisme des Lumières, un universalisme
mixte qui permet à chaque homme et à chaque femme d’être porteur de l’humaine condition et
donc d’être apte à la représenter, dans toutes ses composantes.
Un enjeu économique : performance économique et dynamisme social
Un enjeu économique ensuite, car l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est
tout à la fois facteur de dynamisme social et de croissance économique.
Si le vingtième siècle a trop souvent fait des femmes la force d’appoint, voire la variable d’ajus-
tement du marché du travail, les tensions actuelles repérées pour certains métiers, aggravées
par la perspective du retournement du nombre d’actifs à l’horizon 2005, va transformer profon-
dément l’approche de la mixité professionnelle dans les sociétés modernes. En ce sens, les
femmes constituent un « vivier » de compétences indispensable.
Le terrain est favorable puisque la France est le pays d’Europe qui combine le taux de natalité
et le pourcentage de femmes actives les plus élevés. Ce « modèle français » doit être préservé,
amélioré et développé, à double titre.
Tout d’abord, le travail répond à une exigence nouvelle des femmes, à leur volonté d’être plus
autonomes dans la gestion de leur projet de vie et d’avoir les moyens de réussir, au même titre
que les hommes, avec eux, ou à leurs côtés, leur double parcours professionnel et familial. La
dépendance économique est sans doute la source de bien d’autres dépendances. En ce sens
l’individualisation des droits, notamment pour les conjoints de travailleurs indépendants, est
une condition de l’égalité.
Pour les femmes, ne pas être contraintes dans leurs choix et en finir avec une certaine culture
du renoncement constituent une liberté essentielle.
Mais c’est aussi parce qu’au-delà du nécessaire recrutement des femmes pour résorber les
tensions actuelles et à venir sur le marché du travail, la question de la promotion des femmes
dans l’ensemble de l’activité économique est bien, pour reprendre les mots de Béatrice Majnoni
d’Intignano, un aspect essentiel du régime de croissance des pays développés. Elle constitue
une des réponses à ces exigences anciennes ou nouvelles que sont la performance, l’adapta-
bilité à la concurrence, la satisfaction des clients mais aussi l’adhésion des salariés au projet
de l’entreprise et la promotion d’une démarche éthique.
La diversité des compétences et des qualifications permettant un enrichissement de l’offre
de main-d’œuvre, ainsi qu’une organisation du travail performante, représentent des atouts
essentiels pour les entreprises. Citons à cet égard Michel Aglietta : « La diversité des compé-
tences est un atout majeur des entreprises organisées en réseaux recherchant les capa-
cités d’innovation d’équipes autonomes. C’est pourquoi une meilleure valorisation des
ressources humaines, incorporées dans les capacités des femmes qualifiées, augmente la
diversité de l’offre de main-d’œuvre. Le flexibilité organisationnelle des entreprises en
serait améliorée, les styles de direction démultipliés, la création d’entreprises innovatrices
stimulée. »
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
12. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
Au contraire, le pari de la diversité est un formidable levier de changement qui ouvre à chaque
homme et à chaque femme tout le champ des possibles.
La France est donc riche aujourd’hui de la diversité de tous ses talents. L’égalité profession-
nelle entre les hommes et les femmes, porteuse d’une dynamique nouvelle, ne doit plus être
vécue comme une contrainte législative ou réglementaire mais comme une chance, parce qu’elle
est porteuse d’emplois, de richesse et de croissance.
Un enjeu sociétal : vers un nouveau contrat social entre les hommes et les femmes
Si les compétences sont également partagées entre les hommes et les femmes, mises à part
quelques tâches dont le nombre se réduit de jour en jour, liées à la force physique d’un côté ou
à une trop grande minutie de l’autre, les entorses à l’égalité s’expliquent avant tout par ce qui
se passe dans la sphère non productive. Le non partage des tâches domestiques, puisqu’encore
à ce jour 80% d’entre elles sont assurées par les femmes, de la prise en charge des personnes
âgées dépendantes et de l’éducation des enfants explique cette impossible concordance des
temps pour les femmes.
Lorsque l’enfant paraît, lorsque le parent devient dépendant, alors la double journée commence
pour les femmes et, avec elle, les trajectoires professionnelles à éclipses. Alors se mettent en
mouvement ces « femmes sabliers », « ces femmes providentielles » pour reprendre les mots
du MAGE, laboratoire du CNRS, véritables réservoirs de temps pour la famille, dans cet inves-
tissement social pourtant majeur, à la fois charge et bonheur, que constituent le renouvelle-
ment des générations et le soin que l’on doit à nos aînés.
Pourtant les deux leviers d’action permettant un nouvel équilibre entre vie professionnelle et
vie privée sont bien connus car ils répondent aux aspirations nouvelles des hommes et des
femmes, soucieux d’un mieux-être sociétal : la fourniture de services aux familles, en matière
de structures d’accueil notamment, et une meilleure organisation du temps.
Organisation du temps dans les villes et les territoires, tout d’abord, avec ces nouvelles orga-
nisations des temps au niveau local qui tentent d’harmoniser les temps de l’école, des entre-
prises et des bureaux, des transports et des services ; meilleure régulation du temps dans les
entreprises et l’ensemble des organisations également. Là encore, trop souvent, le temps de la
présence, même dilué, surtout le soir, est valorisé comme critère de promotion aux dépens du
temps de l’efficacité, évaluable au résultat, prolongé souvent, même si c’est invisible, par du
travail à la maison, quand les enfants dorment.
Cette articulation des temps de vie, temps professionnel, temps familial mais aussi temps de
la citoyenneté active et temps pour soi, relève donc bien d’une responsabilité partagée entre
l’État, les entreprises et les familles : l’État, pour ce qui est des structures d’accueil et des
systèmes d’éducation et de protection sociale, les entreprises dans la mise en œuvre de l’or-
ganisation du travail, des relations professionnelles et du système de formation et de qualifi-
cation des salariés, enfin de la famille au regard de la répartition des rôles en son sein.
Le gouvernement a pris en compte cette donnée puisque, lors de la Conférence de la famille
en 2003, il a proposé de faciliter le choix entre modes de garde individuels ou collectifs et a
incité les entreprises, par l’instauration d’un crédit d’impôt famille, à prendre en compte cette
donnée dans l’organisation du travail et la fourniture de services aux familles. Le congé de
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SOMMAIRE
13. L’égalité entre les femmes et les hommes : une dynamique nouvelle pour le XXI e siècle
paternité, pris par 40% des pères en 2003, semble montrer les prémices d’un investissement
un peu mieux partagé.
Les entreprises elles-mêmes, dans le cadre des négociations qu’elles mènent à ce jour en vue de
la signature d’un accord national interprofessionnel sur l’égalité professionnelle, semblent vouloir
intégrer la notion de parentalité dans leur système de management. Au-delà des accords sur l’éga-
lité professionnelle auxquels elles sont désormais tenues, leur apparaît de plus en plus clairement
leur intérêt à rencontrer les aspirations nouvelles des salariés, en termes de fidélisation de la main-
d’œuvre, d’économie de coûts liés au stress et à l’absentéisme, de rating social et de développe-
ment durable. Pour que l’entreprise soit en accord avec l’évolution sociale, les mères comme les
pères doivent pouvoir mener leur carrière et leur vie familiale, sans sacrifier l’une à l’autre.
Reste bien sûr, et c’est sans doute là le plus difficile, à ce que se réalise enfin cette double
émancipation des rôles auxquels femmes et hommes sont encore trop souvent assignés : éman-
cipation de la sphère publique pour les hommes afin qu’ils acceptent, et un certain nombre le
font d’ores et déjà, de s’investir dans le travail non rémunéré et de prendre toute leur place
dans l’éducation des enfants ; émancipation de la sphère privée pour les femmes afin qu’elles
puissent ne plus s’identifier à la seule tâche d’éducation ou de soin, qu’elles la partagent sans
sentiment de dépossession et que, sans culpabilité, elles investissent le monde du travail.
C’est donc bien d’un nouveau contrat de société entre les hommes et les femmes dont il s’agit,
où chaque sexe peut trouver à gagner à ce nouveau partage. Peut-être peut-on parler ici de
parité parentale, termes qui font écho, en le précisant, à ce concept actuel de parentalité.
La réalisation de l’égalité entre les sexes signifie que les droits et possibilités auxquels aspire
tout individu ne sont pas tributaires du fait d’être un homme ou une femme. L’égalité n’est
pas là pour gommer la diversité, elle ne vise pas l’uniformité. Elle doit permettre de penser et
de vivre les diversités autrement que hiérarchisées. Elle doit s’élargir à la reconnaissance que
les femmes et les hommes sont des sujets égaux en droit et en dignité, dont rien ne fonde la
subordination ou la domination.
Les femmes et les hommes sont partenaires et co-créateurs de la société. En ce sens, l’égalité
est fondement d’une nouvelle organisation sociale, d’une nouvelle politique, d’une nouvelle
éthique.
Un enjeu pour l’humanité entière : vers une conscience universelle des droits fondamentaux
Si l’émergence d’une conscience universelle des droits de l’individu n’est pas neuve, lui donner
un contenu est une exigence d’aujourd’hui. Comment profiter de l’ouverture du monde pour
accélérer ce processus fondé sur des principes intangibles ?
A l’heure où certains pays comme le Maroc s’avancent résolument sur le chemin de l’égalité
des droits entre les hommes et les femmes, où d’autres, comme l’Afghanistan, le font à pas
plus mesurés, comment ne pas souligner avec force la responsabilité de nos démocraties avan-
cées qui doivent être force d’entraînement pour le monde vers la liberté et l’égalité ?
Au-delà d’une solidarité active avec ces pays, il importe de témoigner haut et fort de l’égalité
des droits entre les hommes et les femmes et d’affirmer en toute occasion que les femmes sont
partout force de changement et de modernité.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
14. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
La future Conférence mondiale sur les femmes, « Pékin plus 10 » en 2005, en fera un enjeu
central. Aucune régression par rapport à la plate-forme de Pékin ne doit y être acceptée. Toute
régression des droits des femmes dans le monde doit être dénoncée.
Parité, mixité, représentation équilibrée : les divers visages de l’égalité
Le principe d’égalité, par nature multiforme, eu égard à la diversité des contextes dans lesquels
il s’incarne, oblige à recourir, pour sa mise en œuvre concrète, à des concepts différents : parité,
mixité, représentation équilibrée des hommes et des femmes, autant de visages ou encore d’ou-
tils de l’égalité.
L’idée de parité est, au sens strict, l’expression de la volonté de représentation, à nombre égal,
dans les lieux de décision, des femmes et des hommes, chacun représentant la moitié de la
population. Sans revenir ici sur les débats philosophiques et juridiques qu’ont suscités l’ins-
cription dans notre Constitution du principe d’égal accès des hommes et des femmes aux
mandats électoraux et aux fonctions électives et l’adoption de la loi du 6 juin 2000 tendant à
favoriser cet égal accès, la parité apparaît bien, quelles qu’en soient les imperfections, comme
un moyen d’organiser un partage effectif des responsabilités politiques entre les femmes et les
hommes. Elle a de surcroît le mérite incontestable de mettre en cause nos certitudes à l’égard
du neutre universel.
Mais, dans le monde économique ou encore dans le monde scolaire, où, très vite, les déci-
sions d’orientation et l’accès différencié aux métiers déséquilibrent le nombre de filles et de
garçons, d’hommes et de femmes, dans les différents lieux d’exercice, le terme de mixité
ou celui de représentation équilibrée ont semblé mieux refléter le corps social auxquels ils
s’appliquaient : mixité à l’école, condition indispensable mais non suffisante de l’égalité,
mixité des emplois, ou encore représentation équilibrée pour ce qui est de la place des hommes
et des femmes dans les structures représentatives des salariés ou des agents de la Fonction
publique.
Il reste cependant qu’à ce jour, nous assistons à une sorte d’évolution sémantique du terme
parité qui, désignant une représentation quantitativement égale des citoyens des deux sexes,
finit par qualifier toute représentation équilibrée et, plus encore, une conception de l’égalité
des droits et des chances plus pragmatique et plus dynamique, porteuse d’un changement plus
radical des mentalités et des comportements, et de nouveaux partages entre les femmes et les
hommes.
Ainsi, l’enjeu est bien de travailler à l’avènement d’une démocratie paritaire.
Une dynamique du changement qui mobilise tous les acteurs
Telle est donc l’ambition de cette charte de l’égalité entre les hommes et les femmes : instaurer
une dynamique du changement qui mobilise tous les acteurs : les grands réseaux associatifs
d’abord, acteurs clé du lien social et porte-parole de la société civile, les partenaires sociaux
et les représentants du monde économique, les collectivités locales et enfin l’ensemble des minis-
tères.
Tous ensemble, ils ont accepté d’incorporer la perspective de l’égalité entre les hommes et les
femmes dans la mise en place de leurs politiques, au regard des quatre axes qui structurent
l’action en ce domaine : la parité ou l’accès des femmes à la prise de décision, l’égalité profes-
sionnelle, le respect de la dignité de la personne et l’accès aux droits, enfin l’articulation de
la vie familiale et de la vie professionnelle.
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SOMMAIRE
15. L’égalité entre les femmes et les hommes : une dynamique nouvelle pour le XXI e siècle
Complémentaire de la stratégie qui vise à promouvoir les actions positives, qui reste toujours
d’actualité pour corriger les inégalités, cette approche globale de l’égalité s’adresse à l’ensemble
de la société.
Elle vise à changer le regard, à passer d’une politique d’égalité à une culture de l’égalité, à
faire de l’égalité le gène organisateur de notre société.
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« Chaque génération est un peuple nouveau », disait Tocqueville.
La France d’aujourd’hui est riche de sa diversité. Et la parité est le formidable vecteur d’une
dynamique nouvelle associant à égalité les hommes et les femmes dans la gestion d’une société
qui se doit d’être en phase avec son temps.
Cette démarche répond aux aspirations nouvelles d’une société en mutation, confrontée aux
enjeux de la planète, qu’il s’agisse de l’exigence d’un développement durable, de la globali-
sation des économies ou de la question centrale des droits universels attachés à la personne
humaine.
En tout cela, les femmes sont force de progrès et de changement.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
19. La démarche transversale de l'égalité : approche méthodologique
C'est à Pékin, en 1995, lors de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qu'a été
explicité, au niveau international, le principe du gender mainstreaming, traduit en français par
« démarche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes ». Par l’adoption de ce prin-
cipe, les Gouvernements s’engageaient, pour la première fois, à inclure effectivement, dans
tous les domaines de leur action, la notion d’égalité entre les femmes et les hommes.
Par la suite, le mainstreaming ou démarche intégrée de l’égalité a été défini, à la fois par le
Conseil de l’Europe et par l’Union européenne, comme la prise en compte systématique des
différences entre les conditions, les situations et les besoins des femmes et des hommes dans
l’ensemble des politiques et des actions des pouvoirs publics. En conséquence, avant toute
prise de décision, il est nécessaire d’analyser leurs retombées possibles sur les situations respec-
tives des hommes et des femmes. Cette démarche intégrée est complémentaire de l’adoption
de mesures spécifiques en faveur des femmes.
Au niveau européen, cet engagement a pris forme :
• dans l'article 3 du Traité d'Amsterdam (1997) qui formalise le fondement juridique et institutionnel de
l'intégration de l'égalité dans toutes les politiques en mentionnant : « La Communauté cherche à
éliminer les inégalités et à promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes dans toutes ses
activités » ;
• dans l'article 23 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (2000) qui énonce :
« L'égalité entre les femmes et les hommes doit être assurée dans tous les domaines… ».
L’approche des questions d’égalité implique la mise en œuvre d’une démarche transversale
qui repose sur l’implication du niveau hiérarchique le plus élevé et sur la construction de réseaux
d’acteurs. Cette implication au plus haut niveau est une condition du succès d’une démarche
qui invite au changement.
Le mainstreaming est une démarche qui s'inscrit dans le long terme et qui exige la mise au
point d'outils appropriés et de formations adaptées. L'enjeu le plus important d'une démarche
intégrée d'égalité est de conduire le changement, à moyen et à long terme, pour inscrire dura-
blement une dynamique paritaire dans la conception et le pilotage des politiques publiques.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
20. La démarche transversale de l'égalité : approche méthodologique
LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
La mise en œuvre du mainstreaming passe par quatre phases essentielles :
I. Faire des diagnostics sur la situation respective des femmes et des hommes dans
tous les champs d'action
Dans les dispositifs de droit commun, il faut mettre en évidence les situations et les besoins respectifs
des hommes et des femmes (statistiques, études, évaluations...). Seule une analyse différenciée de
l’impact des mesures permet de construire des réponses adaptées aux besoins de chacun.
6 Par exemple : rendre les femmes visibles dans tous les diagnostics servant de base à l'élaboration des
contrats de plan, en fournissant des bilans statistiques sexués.
II. Sensibiliser l'ensemble des acteurs et constituer des réseaux de partenaires
Pour engager les politiques publiques dans cette nouvelle dynamique, il est nécessaire de proposer des
outils méthodologiques permettant de mieux connaître la question de l’égalité entre les hommes et les
femmes et les axes d’actions à développer. Cette dynamique repose sur la coordination ouverte de tous
les acteurs, afin de favoriser la convergence de leurs stratégies et de leurs moyens.
6 Un kit de communication sera utilisé à cet effet. La présentation repose sur quatre points : une mise
en perspective historique des droits des femmes ; l’égalité en chiffres aujourd’hui ; le corpus juridique
national, européen et international ; les axes principaux pour construire une démarche d’approche
intégrée de l’égalité.
III. Intégrer des actions concrètes de promotion de l'égalité dans les diverses
politiques, accompagnées d'objectifs quantifiés de progression
Il s’agit de repérer, dans l’ensemble des politiques menées par les acteurs publics ou privés, les leviers
à actionner pour produire des mesures de promotion de l'égalité. Il s’agit ensuite de recourir à une
méthode d’engagements contractuels : accords-cadres évalués annuellement, objectifs quantifiés de
progression, etc.
6 Par exemple : la circulaire relative à la mise en œuvre de l'action territorialisée du Service Public de
l'Emploi pour 2004 a fixé comme un des cinq objectifs de résultat pour l'année de diminuer de 5% le
nombre de femmes au chômage depuis plus d'un an.
IV. Évaluer les politiques
C'est la phase ultime, au cours de laquelle l'utilisation d’indicateurs d’égalité sera systématique. Tous les
niveaux de conception et de suivi des programmes - globaux, sectoriels, nationaux et régionaux - seront
concernés.
6 Par exemple : chaque année, le 8 mars, le bilan des politiques menées en matière d'égalité professionnelle
sera effectué par les pouvoirs publics, à l'aide d'un tableau de bord composé d'indicateurs sélectionnés à cet
effet, après avis des partenaires sociaux.
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SOMMAIRE
21. Quelques actions
pour illustrer la stratégie
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
23. Quelques actions pour illustrer la stratégie
L’accueil des femmes victimes de violences dans
les commissariats et dans les gendarmeries
(Ministère de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales)
Les femmes sont particulièrement victimes des violences faites aux personnes, qu'il s'agisse
ou non du cadre conjugal. Le ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés
locales fait de la lutte contre ses violences une de ses priorités d'action.
Au-delà de la mise en place de l'observatoire national de la délinquance, dont une des missions
centrales sera l'amélioration des connaissances en matière de violences domestiques et de
moyens de les prévenir, un programme d'amélioration de l'accueil des femmes victimes de
violences est actuellement mis en œuvre.
Il comprend d'abord une attention soutenue à la formation des policiers et des gendarmes. La
formation initiale et continue de tout militaire de la Gendarmerie nationale comprend un volet
consacré aux violences faites aux femmes. Des modules de spécialisation sont également orga-
nisés dans le cadre des stages de formation au commandement et à la police judiciaire. Une
brochure largement diffusée sensibilise tous les militaires de l'institution à ces violences et au
rôle de la gendarmerie à leur égard. Ces actions de formation seront également développées
dans la police nationale.
En deuxième lieu, un certain nombre de principes de base ont été définis en matière d'accueil
des femmes victimes de violences dans les commissariats et les brigades de gendarmerie. La
création d'espaces de confidentialité permettant l'expression de faits touchant à l'intimité de
la vie privée est systématiquement recherchée. En matière de violences conjugales, les poli-
ciers de la Police nationale et les militaires de la Gendarmerie nationale sont invités à adopter
une attitude propre à rassurer la victime quant au bien-fondé de sa démarche et la banalisa-
tion de la situation est absolument proscrite. Le traitement de ces affaires, ainsi que celles de
violences sexuelles, est confié, dans toute la mesure du possible, à du personnel spécialement
formé à cet effet. Un réseau de référents est chargé de coordonner l'accueil de ces femmes
victimes et de les mettre en contact, le cas échéant, avec les associations proposant un héber-
gement d'urgence.
L'amélioration de l'accueil a également une portée préventive et répressive, notamment en
matière de violences conjugales. Une réactivité accrue aux premières manifestations de ces
violences, l'exploitation systématique des mains courantes et la professionnalisation des inter-
ventions de « police secours » sont de nature à prévenir la réitération des faits et à sanctionner
les auteurs plus précocement. L'article 7 de la charte de l'accueil des victimes dans les commis-
sariats et les brigades de gendarmerie, rendue publique le 15 janvier 2004, fait obligation aux
policiers et aux gendarmes de s'assurer systématiquement qu'une situation dénoncée ou un
fait incriminé ne s'est pas renouvelé.
Enfin, dans la continuité des travaux entrepris avec les associations d'aide aux victimes pour
l'élaboration de cette charte, une concertation est actuellement en cours avec des associations
spécialisées pour décliner cette charte dans des domaines spécifiques des violences faites aux
femmes (notamment quartiers sensibles et violences et immigration).
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
24. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
Le rappel des droits des femmes
dans le contrat d'accueil et d'intégration
(Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité)
La formulation du contrat d'accueil et d'intégration, que tout(e) nouvel(elle) étranger(ère) arri-
vant en situation régulière se voit désormais proposer, fait expressément référence à l’égalité
entre les femmes et les hommes, à l’émancipation de la femme dans la vie quotidienne et au
partage de l’autorité parentale.
Ce contrat est proposé par l’auditeur social de l’Office des migrations internationales à chaque
homme et à chaque femme reçus sur les plates-formes d’accueil, au cours d’un entretien indi-
viduel.
De même, dans la formation civique, que le(la) contractant(e) s’engage à suivre, le principe
constitutionnel de l’égalité entre femmes et hommes fait l’objet d’une présentation spécifique.
Il est souligné qu’en France, tous les individus, hommes et femmes, ont un égal accès selon
leur mérite à toutes les charges de la République, et qu’ils ont des droits égaux qu’il s’agisse
de l'éducation, de la vie professionnelle, de l'emploi, de l’exercice des droits politiques, de
l'exercice de l'autorité parentale…
Il est rappelé, comme pour la notion de liberté, que le principe d'égalité est une garantie pour
chaque personne et qu'il suppose de reconnaître l'autre comme son égal.
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SOMMAIRE
25. Quelques actions pour illustrer la stratégie
Une politique volontariste de promotion
des femmes dans les métiers militaires
et civils liés à la défense
(Ministère de la défense)
Militaires ou civiles, sur le terrain, dans les unités ou dans les bureaux, à tous les échelons de
la hiérarchie, les femmes ont gagné peu à peu leur place au sein du ministère de la défense.
A l'heure de leur professionnalisation, les armées sont donc totalement engagées dans le
processus de féminisation de l'institution militaire.
En 2002 le ministère employait 339 884 militaires, dont 38 669 femmes, et 93 427 civils, dont
34 078 femmes.
Amorcée essentiellement à partir de la deuxième guerre mondiale, la féminisation des armées
s'est développée de façon progressive pour connaître une avancée particulièrement significa-
tive depuis le milieu des années 90. Les femmes représentent désormais plus de 12% des effec-
tifs militaires contre environ 6% en 1995. Ce chiffre reflète cependant de manière imparfaite
un recrutement en pleine expansion, puisque le taux global de recrutement féminin dépassait
21% en 2001 et se situe même autour de 27% pour celui d'officiers sur concours externe. Au
cours des prochaines années, la place des femmes dans les armées ne cessera de progresser
pour atteindre un taux de féminisation a priori proche des 20%, voire supérieur si ce recrute-
ment continue à croître. Les effectifs d'officiers féminins, s'ils sont limités aujourd'hui du fait
du nombre restreint de candidates ayant l'ancienneté nécessaire, connaîtront donc une très
forte croissance.
Possédant le même statut que leurs homologues masculins, les femmes civiles et militaires ont
aujourd'hui accès à tous les emplois sans qu'aucune discrimination ne puisse être exercée à
leur égard (suppression depuis 1998 des quotas limitant l'accès des femmes à la carrière mili-
taire). Le principe retenu au sein du ministère de la défense est donc celui de l'égalité entre
hommes et femmes pour l'accès aux différents corps militaires et ce n'est qu'à titre d'excep-
tion que la nature des emplois ou leurs conditions d'exercice, notamment les conditions de
promiscuité, amènent à exclure l'affectation de militaires féminins. Pour ces considérations,
seuls les emplois à bord des sous-marins et dans les escadrons de gendarmerie mobile demeu-
rent encore réservés aux militaires masculins.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
26. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
L’Agenda 21 : une action phare pour l’égalité
(Ministère de l’écologie et du développement durable - Secrétariat d’État au développement durable)
Faisant suite aux deux conférences mondiales de KYOTO et de RIO-DE-JANEIRO, les agendas
21 ont pour ambition de promouvoir le développement durable dans les cinq continents et tout
au long du XXIe siècle.
La parité et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes devront être un critère
déterminant pour la validation de ces agendas.
Comment en effet concevoir que l’on fasse la promotion de la croissance durable, de l’éco-
nomie des ressources naturelles, de l’organisation rationnelle des espaces et des territoires, de
l’équité dans les échanges commerciaux et de la notation sociale des entreprises, sans mesurer
parallèlement les efforts entrepris et les résultats obtenus en matière de parité et d’égalité ?
De plus, les femmes seront de plus en plus des actrices du développement durable, tant par
leur force de travail intrinsèque que par leur vision spécifique de la vie économique et l’ap-
port qu’elles ont dans la modernisation des méthodes de gestion et de management.
Déjà, les indices de développement sexué, calculés par l’ONU suivant divers critères, permet-
tent de mieux dissocier la croissance économique globale et la répartition des fruits de cette
croissance entre les femmes et les hommes.
L’égalité entre les femmes et les hommes devra donc être un axe fort des agendas 21 natio-
naux et locaux.
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SOMMAIRE
27. Quelques actions pour illustrer la stratégie
La mobilisation contre le cancer du sein
(Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées)
Selon les données épidémiologiques les plus récentes, une femme sur dix, en France, aura un
cancer du sein au cours de sa vie. Le cancer du sein est la première cause de mortalité chez
les femmes de 35 à 70 ans.
Pour tenter d'infléchir cette tendance, le dépistage organisé du cancer du sein, qui passe par
la réalisation de mammographies régulières dès l'âge de 40 ou 50 ans, est une priorité natio-
nale de santé publique.
L’objectif est de faire bénéficier les 7,5 millions de femmes de 50 à 74 ans d’un dépistage offrant
les meilleures garanties d’accessibilité et de sécurité.
Le nombre de départements proposant ce dépistage est passé de 39 départements fin 2002 à
plus de 70 en octobre 2003 et l'ensemble des départements devraient être couverts au début
de l'année 2004.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
28. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
Diffusion des bonnes pratiques
pour développer la création d'activités
et la reprise d'entreprises par les femmes
(Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales)
Cette action s'inscrit, d'une part, dans un objectif général de développement des territoires
ruraux et participe, d'autre part, en terme concret à une démarche globale du ministère prenant
en compte à la fois la formation, l'emploi et le développement des territoires.
Cette action s'appuie sur trois principaux leviers :
• des études récentes ou programmées donnant lieu à des préconisations ;
• la mise en place d’observatoires intégrant la notion de genre sur l'emploi, les métiers et l'in-
sertion professionnelle ;
• un programme intitulé VIVIER (action 3 de Valorisation EQUAL) qui capitalise et valorise
40 actions agricoles et rurales ayant une dimension emploi et égalité des chances. VIVIER
(Vers l'Innovation : Valoriser les Initiatives Equal Rurales) représente un excellent vecteur
de diffusion des bonnes pratiques.
La rubrique « égalité des chances » du site Internet www.agriculture.gouv.fr et le réseau des
correspondants régionaux égalité constituent également de bonnes courroies de transmission.
Le calendrier prévisionnel est le suivant :
• 2004 : information sur les actions que le ministère a inscrites comme prioritaires dans le cadre
de la charte de l'égalité, bilan des préconisations des différentes études menées, repérage et
mise en réseau d'expériences ;
• 2005 : capitalisation et valorisation notamment auprès des réseaux d'accompagnement à la
création et à la reprise d'entreprises; mise en place d'un fichier d'expériences et de bonnes
pratiques ;
• 2006 : diffusion nationale et européenne.
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SOMMAIRE
29. Quelques actions pour illustrer la stratégie
La place des femmes dans le monde
de la recherche : une dynamique française
et européenne
(Ministère délégué à la recherche et aux nouvelles technologies)
Bien que les filles constituent 59% des bacheliers des séries générales et encore 50% des effec-
tifs de 3e cycle des études universitaires, elles ne sont plus que 39% parmi les maîtres de confé-
rence et chargés de recherche et seulement 17% parmi les professeurs d’université et direc-
teurs de recherche. Ces chiffres recouvrent par ailleurs une très grande disparité entre les
disciplines, les femmes étant toujours beaucoup plus présentes dans les disciplines littéraires
que scientifiques, et ceci aussi bien au lycée (84% de bachelières en série L contre 46% en
série S) que parmi les enseignantes-chercheuses (27% de femmes professeurs en lettres contre
10% en sciences)
Afin de renforcer la place des femmes dans les études et carrières scientifiques, une structure
intitulée « Mission pour la parité dans la recherche et l’enseignement supérieur » a été mise
en place, au sein du ministère délégué à la recherche et aux nouvelles technologies. Concrè-
tement, ses actions consistent à :
• fournir des analyses et des indicateurs chiffrés pour mieux apprécier la place et les responsa-
bilités respectives des hommes et des femmes dans l’enseignement supérieur et la recherche ;
• mettre en place des mesures tendant à remédier aux déséquilibres existants ;
• proposer des actions incitant les filles à s’orienter vers les carrières scientifiques ;
• veiller à ce que la dimension du genre soit prise en compte dans les institutions, les
programmes et les politiques de recherche en France ;
• participer et assurer la diffusion des actions « Femmes et sciences » menées au niveau européen.
Pour mener à bien ses actions, la Mission pour la parité s’appuie sur un réseau de correspon-
dants parité qui a été mis en place dans l’ensemble des organismes de recherche publique ainsi
que dans la majorité des universités.
De plus, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) s’est doté en 2002 d’un Comité
de pilotage intitulé « Disciplines, métiers, carrières et genre. La place des femmes au CNRS »,
auquel il a adossé une Mission pour la place des femmes au CNRS, chargée de concevoir, mettre
en œuvre ou coordonner tout type d'action s'inscrivant dans les grandes orientations du Comité
de pilotage.
Ces structures institutionnelles françaises travaillent en étroite coordination avec le groupe d’ex-
perts européens connu sous le nom de « groupe Helsinki-femmes et sciences » ainsi qu’avec
l’unité « Femmes et sciences » mise en place par la Commission européenne, au sein de la Direc-
tion générale de la recherche, pour promouvoir la participation des femmes à la recherche scien-
tifique.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
30. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
Le label égalité
(Ministère délégué à la parité et à l’égalité professionnelle)
Un label « égalité professionnelle » a été créé, avec le soutien du ministère délégué à l'indus-
trie, afin de valoriser la prise en compte de la mixité et de l’égalité professionnelle par les entre-
prises, les administrations ou tout autre organisme générant une activité. Élaboré avec les parte-
naires sociaux, il doit permettre de reconnaître la promotion de la mixité et de l’égalité
professionnelle dans la gestion des ressources humaines et dans l’organisation de l’activité ou
de la production, par les organismes qui en auront fait un élément fort de leur engagement en
terme de responsabilité sociale et de développement durable.
Ce label doit participer à la sensibilisation des acteurs socio-économiques et faciliter la diffu-
sion des bonnes pratiques. Il repose sur l’évaluation d’une conduite du changement, qui doit
faire l’objet d’une démarche intégrant la qualité du dialogue social sur la question de l'égalité
professionnelle.
Il est ouvert aux entités implantées en France et à leurs filiales à l’étranger, quel que soit leur
secteur d’activité, dans le respect de leurs législations nationales respectives.
Le label est délivré par un organisme de labellisation pour une durée renouvelable de 3 ans.
L’appréciation porte sur la prise en compte, d’une part, de l’égalité dans la gestion des ressources
humaines et du management de l’entreprise, et d’autre part, de l’articulation de la vie profes-
sionnelle et familiale et de la valorisation de la parentalité.
Ce label constitue un outil de promotion de la mixité et de l’égalité professionnelle, facteur
d’innovation sociale au service de la performance et de la croissance économique.
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SOMMAIRE
31. Quelques actions pour illustrer la stratégie
Chrysalide :
l'aide à la création d'entreprise
par les jeunes filles et les femmes des cités
(Ministère délégué à la parité et à l’égalité professionnelle)
Le chômage est deux fois plus important dans les zones urbaines sensibles (25,4%) que dans
le reste de la France. Ce sont les femmes qui sont le plus touchées : leur taux de chômage
atteint 27,5% contre 15% pour l’ensemble des femmes en France.
Au regard de cette situation et des enjeux qui s'attachent à la place faite dans notre pays aux
jeunes filles et femmes des quartiers sensibles, la Ministre déléguée à la parité et à l'égalité
professionnelle a souhaité la mise en place d'un accompagnement individualisé pour celles
d'entre elles qui veulent créer ou reprendre une entreprise.
C'est dans ce contexte qu'a été conçu, avec l'appui technique de l'Agence pour la création d'en-
treprise (APCE), le dispositif Chrysalide, qui associe, d'une part, un accès facilité de la porteuse
de projet aux structures et aux mesures de droit commun de soutien à la création d'entreprise,
et d'autre part, un parrainage/marrainage par un(e) chef d'entreprise du secteur d'activité
concerné.
Sa mise en œuvre repose sur le rapprochement des structures classiques d’accompagnement
à la création ou à la reprise d’entreprises et de branches professionnelles, prioritairement dans
les secteurs d'activité de l'hôtellerie-restauration, de la couture-stylisme, des nouvelles tech-
nologies de l'information et de la communication-informatique, de la communication, des
services à la personne et du commerce.
Chrysalide, lancé officiellement lors du Salon des Entrepreneurs en janvier 2004, a vocation à
être mis en place au printemps 2004, à titre expérimental, dans dix villes qui auront à coor-
donner et à animer le dispositif en mobilisant les réseaux de proximité.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
32. Quelques actions pour illustrer la stratégie ,
LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
Développer l’aide et le soutien
aux aidants naturels
(Secrétariat d’État aux personnes âgées)
Le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes n’est souvent possible que grâce à
l’implication forte de l’entourage. Selon une étude réalisée par la DREES à partir de l’enquête
Handicap invalidité dépendance (HID)1 , toutes les personnes âgées dépendantes de 60 ans ou
plus résidant à domicile bénéficient d'une aide familiale ou professionnelle régulière. Dans plus
de la moitié des cas, ces deux types d'aide s'ajoutent et, dans quatre cas sur dix, l'aide est
apportée exclusivement par la famille.
Aujourd’hui, près de la moitié des aidants principaux2 sont le conjoint (la femme dans les
deux tiers des cas) ou un des enfants dans un tiers des cas (la ou une des filles dans les trois
quarts de ces cas). L’âge moyen de l’aidant principal est de 71 ans dans le cas du conjoint ;
l’enfant aidant a quant à lui 55 ans en moyenne. Globalement pour les personnes âgées évaluées
en GIR 1 à 4, quatre aidants principaux sur cinq ont entre 50 et 79 ans. Les femmes âgées de
50 à 79 ans - épouses, filles ou belles-filles - constituent plus de la moitié (55%) des aidants
informels.
Dans ce contexte, il importe de valoriser le rôle des familles et de structurer une politique d’appui
spécifique pour prévenir les situations d’enfermement, d’isolement ou d’épuisement et encou-
rager la présence d’aidants naturels non professionnels auprès des personnes âgées dépendantes
à domicile.
Au-delà de l’aide matérielle des professionnels, les familles ont besoin d’un soutien d’ordre
psychologique, de lieux de rencontres et de dispositifs d’appui leur permettant de « souffler ».
Promouvoir un volet spécifique d’aide aux aidants naturels constitue par conséquent une prio-
rité; sa mise en œuvre sera principalement axée sur :
• le développement des relais d’écoute et des lieux de parole ;
• la mise en place de formations d’aide à la prise en charge de la dépendance (notions de base
en matière d’hygiène, de diététique, de prévention de la perte d’autonomie…) ;
• la création de places d’accueil de jour, d’hébergement temporaire, de garde de nuit dans le
cadre d’une programmation pluriannuelle.
1. Nathalie Dutheil : « Les aides et les aidants des personnes âgées », Études et Résultats n°142, novembre 2001, Drees.
2. Dans le cadre de l’enquête HID, les personnes interrogées ont désigné, parmi les aidants non professionnels, la personne qui selon elles
est leur aidant le plus proche.
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SOMMAIRE
33. Un engagement de tous
autour de 5 axes de progrès
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
35. Un engagement de tous autour de 5 axes de progrès
La promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes : une responsabilité partagée
L'égalité entre les femmes et les hommes relève d'une responsabilité partagée et active de toutes
les forces vives de la nation qu'il importe d'entraîner, d’engager et de rassembler, dans une
dynamique nouvelle, sur la voie de la démocratie paritaire.
Aux côtés de l'État, qui se doit d'être exemplaire en la matière, il s’agit de sensibiliser et de
mobiliser, dans une démarche de coordination ouverte, les collectivités territoriales.
Parce qu’elles sont au plus près des habitantes et des habitants de ce pays, elles sont aussi les
plus à même de répondre aux aspirations et aux besoins différenciés des unes et des autres et
de faire concrètement progresser l'égalité entre les femmes et les hommes dans les territoires.
Il s'agit également de sensibiliser et de mobiliser les partenaires sociaux et les acteurs du
monde économique, ainsi que l'ensemble de la société civile.
Tous ensemble, ils participent de la même volonté de faire progresser l'égalité dans l'ensemble
des champs de la vie politique, économique et sociale.
Cinq axes de progrès :
La démarche engagée avec l'ensemble des acteurs de la vie publique, économique et sociale
permettra de poursuivre, avec la participation et la détermination de tous, les cinq objectifs
que sont :
• la parité politique et sociale pour un meilleur partage des responsabilités entre les femmes
et les hommes ;
• l'égalité professionnelle pour une contribution renforcée des femmes au développement écono-
mique et une réduction des inégalités et des discriminations sur le marché du travail ;
• l'égalité en droits et en dignité et la pleine citoyenneté ;
• l’articulation des temps de vie pour un nouvel équilibre des rôles sociaux entre les femmes
et les hommes ;
• la solidarité européenne et internationale et l'action de la France pour les droits fondamen-
taux des femmes et l'égalité entre les femmes et les hommes dans le monde.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
39. Les engagements des acteurs
Les engagements des acteurs
Les élus
L'Association des Régions de France
La démarche intégrée de l'égalité entre les hommes et les femmes voulue par l'Union euro-
péenne franchit aujourd'hui dans notre pays une étape fondamentale dans la marche vers la
parité.
La charte de l'égalité entre les hommes et les femmes qui sera signée le 8 mars prochain, à
l'occasion de la journée internationale des femmes, constitue en effet l'un des éléments forts
du dispositif mis en place progressivement par le ministère délégué à la parité et à l'égalité
professionnelle pour donner une forte impulsion à cette démarche.
A cette occasion, je tiens à apporter l'adhésion de notre association aux actions volontaristes
énoncées par la charte qui sont à mener pour développer la parité entre les hommes et les
femmes dans notre pays, tant sur le plan social que professionnel et politique. L'égalité entre
les hommes et les femmes constitue l'un des enjeux les plus essentiels de notre démocratie.
Les régions, dans le cadre des nouvelles compétences qui leur seront confiées par les nouvelles
lois de décentralisation, devront jouer un rôle moteur dans l'application des principes énoncés
dans cette charte de l’égalité. Désormais animées et gérées par des Conseils régionaux élus
pour la première fois d'une manière paritaire, ce dont je me réjouis profondément, elles vont
ainsi recevoir des compétences pleines dans les domaines de la formation initiale et de la
formation professionnelle dans lesquels il y a beaucoup à faire pour arriver à l'égalité profes-
sionnelle. Si les jeunes filles obtiennent globalement de meilleurs résultats que les garçons dans
leur cursus de formation initiale, elles prennent par la suite un retard par trop considérable
dans leur vie professionnelle. C'est sur la réduction de cette fracture que nos efforts devront
d'abord porter au cours des années à venir. C'est donc principalement sur ce terrain que les
régions doivent prioritairement porter leur action pour mettre en œuvre les principes de la
charte.
Il s'agit maintenant pour nous d'inscrire ces principes dans une démarche de progrès sur les
5 axes mis en avant dans la charte.
Dès le début de la nouvelle mandature des Conseils régionaux, je proposerai aux Présidents
des régions, d'adopter solennellement la charte, après un débat au sein de leurs assemblées,
afin que la parité et l'égalité professionnelle prennent rang de principe d'action permanent des
26 régions de France.
Je souhaite, et j'en ferai la proposition à tous les Présidents dès notre première réunion
de la mandature, que dans chaque région un Vice-Président soit spécialement en charge
de la parité et de l'égalité professionnelle. Il devrait s'assurer du concours, au sein des
services, d'un délégué à la parité et à l'égalité qui aura au moins le rang de chef de service.
Ainsi, le ministère délégué à la parité et à l’égalité professionnelle disposera de deux réfé-
rents dans les régions, l'un au niveau des élus, le second au niveau de l'administration
régionale.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
40. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
L'un et l'autre recevront de l'Assemblée régionale la mission de mettre en œuvre les quatre
phases essentielles de la démarche intégrée de l'égalité : faire le diagnostic de la situation des
femmes dans les domaines de compétence des régions ; sensibiliser l'ensemble des acteurs et
constituer, avec le concours du ministère délégué à la parité et à l’égalité professionnelle, des
réseaux de partenaires ; intégrer des actions concrètes de promotion de l'égalité dans les diverses
politiques, accompagnées d'objectifs quantifiés de progression, politiques qui seront évaluées
périodiquement.
Grâce à cette méthode, les objectifs quantifiés d'un rééquilibrage et du renforcement du rôle
des femmes dans la croissance économique pourront être effectivement inscrits dans les poli-
tiques régionales de développement économique, tout particulièrement en matière de politiques
conduisant à la création d'emplois, qu'il s'agisse de l'aide à la création des entreprises ou de
leur soutien, de l'insertion, de la seconde chance, de l'acquisition de nouvelles compétences
ou de la réinsertion professionnelle et économique des femmes.
En dernier lieu, la solidarité européenne et internationale s'impose à tous les signataires de la
charte. C'est pourquoi les régions de France, engagées depuis longtemps dans la coopération
décentralisée avec leurs homologues en Europe ou à son extérieur, principalement au Maghreb
et en Afrique, devront faire porter systématiquement leurs efforts vers la mise en place de volets
de coopération et d'action en faveur des droits des femmes, champ d'action dans lequel il y a
tant et tant à faire.
Dans cette démarche de progrès, l'Association des Régions de France aura un rôle d'anima-
tion, de proposition et de coordination, en liaison avec le ministère délégué à la parité et à
l’égalité professionnelle dont elle reliera le réseau avec les régions. Un groupe de travail sera
à cet effet constitué après le renouvellement de nos exécutifs. Ce groupe de travail aura, notam-
ment, pour mission de diffuser les bonnes pratiques de la parité et de l'égalité professionnelle
en région, ainsi que d'inciter et de proposer des types d'action pouvant être mis en œuvre dans
les régions.
La signature de cette charte est un temps fort de l’action du ministère délégué à la parité et à
l’égalité professionnelle, dans cette marche vers la parité et l'égalité professionnelle. Désormais,
c'est le temps de l'action. Les femmes de France peuvent compter sur les régions pour jouer
pleinement, comme c'est leur ardente aspiration, leur rôle dans cette marche en avant.
Le Président de l’Association
des Région de France
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SOMMAIRE
41. Les engagements des acteurs - Les élus
L'Assemblée des Départements de France
Parmi les thématiques que décline la charte de l’égalité, les Conseils généraux s’investissent
et s’impliquent déjà de manière forte et engagée dans les domaines suivants :
• la lutte contre les violences faites aux femmes, au travers de l’action de polyvalence que les
départements mènent auprès des publics en difficulté, et notamment auprès des familles
monoparentales ;
• la garde d’enfants permettant de favoriser l’activité (professionnelle ou non), au travers de
l’effort considérable consenti par les départements pour revaloriser le métier d’assistante
maternelle, dans le cadre de la réforme de leur statut présentée par le ministère délégué à la
famille ;
• la prise en charge des femmes handicapées, notamment sur le volet de la prévention médi-
cosociale, qu’il est souhaitable de développer (cf. ci-après) ;
• la formation professionnelle ;
Afin que les femmes ne soient pas cantonnées dans des emplois dits féminins, l’accès à des
formations diversifiées est recherché au travers des actions menées par les départements dans
le cadre de leurs politiques de lutte contre les exclusions et de leur rôle renforcé depuis le
vote de la loi de départementalisation du RMI et de création d’un RMA ;
• les aspects liés à l’intégration des jeunes filles et femmes issues de l’immigration, par le biais
des interventions conduites dans le cadre de la lutte contre les exclusions ;
• l’accès aux droits, en matière de santé par exemple.
En effet, dans le vaste champ de l’action sociale, l’intervention des Conseils généraux est large et
diversifiée : elle concerne toute personne ou famille (ou groupe social) et tous les âges de la vie.
De plus, l’intervention des services des Conseils généraux s’effectue en respectant un principe
d’égalité et de proximité. A ce titre, sont donc concernées les personnes seules, et notamment
les femmes.
Peuvent être notamment citées les actions menées dans le domaine de la protection mater-
nelle et infantile (PMI) : il s’agit là, pour les Conseils généraux, d’une mission importante, qui
est exercée dans le cadre de la loi du 18 décembre 1989. Elle concerne donc un champ de compé-
tences capital en matière de santé publique.
L’intervention des fonctionnaires départementaux que sont les travailleurs médico-sociaux
auprès des femmes enceintes et des enfants de moins de six ans, constitue un mode de suivi
extrêmement intéressant, puisque préventif.
Il concerne notamment :
• le dépistage des troubles auditifs, visuels et des difficultés de langage, à l’occasion des bilans
de santé dans les écoles maternelles (enfants de trois ou quatre ans) ;
• les conseils apportés aux jeunes mères par des sages-femmes, des infirmières, des puéricul-
trices, des médecins, parfois aussi des psychologues, des services départementaux ;
• les consultations pré et post-natales.
S’agissant des grossesses précoces, des projets départementaux visent à favoriser une respon-
sabilité partagée entre les jeunes femmes et les jeunes hommes ;
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
42. LA CHARTE DE L’ÉGALITÉ
• les actions médico-sociales préventives à domicile ;
• les activités de planification familiale.
En matière d’interruption volontaire de grossesse, dans la mesure où il ne s’agit pas d’une
problématique spécifiquement féminine, l’idée est de développer les actions en direction du
conjoint ou du compagnon.
Au regard des actions déjà mises en place, l’Assemblée des départements de France envisage
de travailler, avec les Conseils généraux qui le souhaitent, sur les bases opérationnelles du déve-
loppement d’initiatives en direction :
• des jeunes adolescentes, en renforçant le travail de partenariat déjà engagé par les Conseils
généraux dans les collèges et les lycées pour dispenser des conseils (grossesses, sexualité,
maladies sexuellement transmissibles, sida,…) et promouvoir des actions d’information collec-
tive sur ces sujets ;
• des femmes handicapées, en dispensant des informations et des conseils spécifiques dans le
cadre des consultations de jeunes enfants.
Ce point semble capital et mérite que les personnels médicosociaux soient mieux formés dans
le domaine du handicap, afin d’être en mesure de prodiguer aux femmes en situation de
handicap les conseils nécessaires à la prise en charge et à l’éducation de leur(s) enfant(s) ;
• des pères, en les associant plus systématiquement aux actions menées par les services des
Conseils généraux : aide et soutien à la parentalité, séances d’information concernant le déve-
loppement de l’enfant, plus grande ouverture des structures d’accueil de la petite enfance
aux conjoints (ou concubins)…
Le Président de l’Assemblée
des Départements de France
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SOMMAIRE
43. Les engagements des acteurs - Les élus
L'Association des Maires de France
Les maires de France s’associent à la volonté de réduire les inégalités qui affectent les femmes
et de promouvoir un nouvel équilibre entre les hommes et les femmes.
Au plan de la parité politique, si toutes les listes de candidats présentées dans les communes
de plus de 3 500 habitants respectent déjà un strict équilibre, ce même équilibre a été large-
ment respecté, volontairement et spontanément, dans les communes situées en dessous de ce
seuil légal et ce mouvement doit perdurer.
Les maires de France s’attacheront à promouvoir l’octroi de fonctions de responsabilité aux
femmes élues en veillant à leur assurer la place qui leur revient, en fonction de leurs compé-
tences, parmi les adjoints et les représentants des communes au sein des conseils commu-
nautaires.
Ils veilleront également à mettre en œuvre les dispositions légales relatives aux conditions d’exer-
cice des mandats locaux permettant aux femmes de concilier leur statut d’élu local, leur acti-
vité professionnelle et leur vie de famille.
Ils continueront à œuvrer pour faciliter la vie de leurs concitoyennes dans le cadre de leurs
actions en faveur de l’accueil de la petite enfance, en élargissant le plus possible les heures
d’accueil périscolaire.
Ils seront également à l’écoute, éventuellement par le biais de structures de concertation dédiées
au « temps », des souhaits de leurs concitoyennes de réaménagement des temps sociaux et
d’harmonisation des horaires de services avec les contraintes de leur vie quotidienne.
Ils poursuivront leurs initiatives pour lutter contre la fracture numérique en contribuant à la
formation aux nouvelles technologies de catégories de femmes ne pouvant y accéder : personnes
âgées, femmes au chômage, femmes issues de l’immigration, … et utiliseront en particulier
ces nouveaux outils pour faciliter l’apprentissage de la langue et l’intégration.
Ils veilleront, en particulier dans le cadre de la politique de la ville, à conforter les femmes,
notamment en les soutenant dans leur rôle de mère de famille.
Enfin ils veilleront, dans le strict respect de leurs pouvoirs, à prévenir l’affichage d’images dégra-
dantes de la femme sur les voies publiques.
Le Président de l’Association
des Maires de France
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.
45. Les engagements des acteurs
Les engagements des acteurs
Les partenaires sociaux
En France, la question de l’égalité entre les femmes et les hommes se trouve à la croisée des
politiques menées par le gouvernement et des logiques d’action impulsées par les partenaires
sociaux. Ainsi ces derniers jouent un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de la démarche
intégrée de l'égalité qui, dans le cadre de cette charte, se concrétise par leur implication à
plusieurs titres.
T Les partenaires sociaux prennent acte de la volonté du gouvernement de privilégier la voie
du dialogue social en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. A l’oc-
casion de la table ronde du 19 décembre 2002, ils ont confirmé leur accord sur les trois grands
points suivants.
• La nécessité d’une politique nouvelle dans ce domaine répond à un triple objectif : faire de
l’égalité professionnelle un facteur d’enrichissement individuel et collectif, dans un contexte
national et européen où le travail des femmes constitue une exigence de la modernité écono-
mique ; lutter contre les discriminations qui subsistent sur le marché du travail, dans le cadre
d’un renforcement des pratiques démocratiques ; répondre à une demande sociétale de
meilleure prise en compte des aspirations nouvelles des hommes et des femmes à mieux conci-
lier leurs différents temps de vie.
• Les perspectives de la concertation portent sur cinq grands axes : le rôle de la formation dans
l’égalité des chances, la mixité professionnelle au sein des branches et des entreprises, les
éléments constitutifs du déroulement de la carrière, la réduction des écarts de rémunération
entre les femmes et les hommes et l’articulation des temps de vie, en termes de gestion des
temps et d’organisation du travail.
• La voie choisie est celle du dialogue social : les partenaires sociaux marquent leur volonté
d’engager la discussion pour définir les objectifs et la méthode de négociation qu’ils condui-
ront au niveau national et interprofessionnel. Ils prennent en considération le caractère trans-
versal de l’égalité professionnelle et son incidence sur d’autres sujets de négociation, comme,
notamment, la formation professionnelle.
Dans ce cadre, l'État et les partenaires sociaux ont choisi de se concerter régulièrement pour
faire le point sur les réflexions menées et sur l’état d'avancement de la négociation collective
en la matière. A cet effet, une première réunion s'est tenue le 15 juillet 2003 et une deuxième
le 13 janvier 2004.
T Les partenaires sociaux mettront en œuvre, avec leurs représentants au niveau des branches
et des entreprises, l’égalité professionnelle dans le cadre de l’accord interprofessionnel du
20 septembre 2003 relatif à l'accès des salariés à la formation tout au long de la vie; cet accord
précise qu’il est de la responsabilité des branches et des entreprises de définir les moyens propres
à assurer l'égalité d’accès des hommes et des femmes à la formation professionnelle. Le projet
de loi relatif au développement de la formation professionnelle tout au long de la vie et au
dialogue social attribue à la négociation le soin de déterminer un objectif de progression du
taux d’accès des femmes aux différents dispositifs de formation.
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SOMMAIRE POUR L’ÉGALITÉ DES HOMMES ET DES FEMMES, LA FRANCE S’ENGAGE.