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Comparaison des actions contre les mines antipersonnel
   d'Handicap International avec les déclarations
         de l'organisation des Nations Unies
  pour la recherche sur le désarmement. (UNIDIR)
Présentation des deux documents de travail:
            Institut des Nations Unies pour la recherche
            sur le désarmement. UNIDIR
        −   Forum du désarmement - Octobre 2003 (trois 2003).

Textes
Désarmement, développement et sécurité: au delà de dividende de paix.
Kerstin VIGNARD
Combiner les stratégies de développement et d'action anti mines.
Judy GRAISON
Les priorités du désarmement et du développement: le cas de l'action anti mines.
Sara M. SEKKENES
Le rôle de l'armée dans l'action anti mines.
Ian MANSFIELD
Edifier des passerelles entre le désarmement et le développement:
les ressources mobilisées par la Convention sur l'interdiction
des mines antipersonnel.
Kerry BRINKER


            Handicap International – Vivre debout - Octobre 2003
        −   Livret publié par Handicap international


Les mines antipersonnel, leurs conséquences, les actions conduites pour les combattre.

Interprétation personnelle du texte anglophone.

Texte proposé par JP FEREY.
Introduction:




         Les déclarations faites lors des ratifications et sommets internationaux ne sont pas toujours suivies
d'effets. Je souhaite comparer les textes de l'Institut des Nations Unies sur la recherche pour le désarmement
et un livret publié par Handicap International en 2003.

        La première différence entre les deux publications réside dans le fait que l'ensemble des textes du
document de l'UNIDIR sont rédigés à chaque fois par un seul auteur. Dix-sept personnes ont rédigé et
participé à la rédaction du document d'Handicap International, mais c'est Jean-Pierre FEREY l'unique
rédacteur de ce livret. Je reçois la publication « Forum du désarmement » à ma demande par inscription
auprès de l'organisation UNIDIR.

        L'arme dissuasive que constitue une mine antipersonnel a été valorisée par la possibilité de répandre
rapidement un ennemi invisible. Les mines sont utilisées pour la protection de batiments, la protection dans
la progression de troupes et la pollution physique de grandes surfaces. L'utilisation militaire lors de guerres
conventionnelles et lors de guérilla, pour le contrôle de la population, doivent également être prise en
compte. Je ne fonde pas ma réflexion spécifiquement sur la nouvelle arme appelée « Cluster » ou « Bombe à
sous-munitions ». C'est le sujet de la campagne entamée par Handicap international après la réussite de la
campagne pour interdire les mines antipersonnel.

         Les militaires ont disséminé un grand nombre de mines antipersonnel, et antichar lors de conflits
internationaux ou locaux. Alors que les règles internationales ont progressivement réduit la possibilité de
produire et échanger ces armes, il reste des millions d'engins non-explosés (dont les mines) dans des pays
comme le Cambodge, le Vietnam, la Colombie, l'Afghanistan, c'est à dire partout ou des guerres ont eu lieu.
La lecture d'un rapport de « landmine monitor » est bien sur essentielle si l'on veut comprendre l'ampleur de
la pollution par ces armes lâches et meurtrières.

        La guerre et la haine ont justifié l'emploi de ces engins technologiques de plus en plus discrets à la
détection métallique. Les dernières évolutions avaient permis de fabriquer des mines anti personnel de petite
dimension, constituées de plastique et donc indécelables pour les détecteurs de métaux. La charge explosive
et son effet vertical suffit à briser un pied, mutiler une jambe. La population civile n'ayant pour autre choix
que de circuler sur les terrains agricoles pour les cultiver, ou se rendre au village pour acheter des produits au
marché se trouve être victime de ces engins dissimulés ou enterrés.

        Les enfants sont toujours les premiers touchés car ils sont naturellement plus remuants lors de leurs
jeux et déplacements. L'invention militaire appelée « Cluster » ou « Bombe à sous-munitions » mutile les
doigts ou les mains jusqu'au poignet par une faible charge, un composant en forme de jouet en forme de
petite hélice sert probablement à armer les BASM. L'immoralité de cette arme ne demande pas
d'antimilitarisme pour être amené à lutter contre la fabrication, la diffusion et l'utilisation de ces conteneurs
cylindriques largués dans les airs lors de conflits. C'est un pas vers la fin des pollutions militaires qui
jonchent d'immenses territoires après des batailles, des situations de tension ou d'occupation.
Désarmement, développement et sécurité: au delà de dividende de paix.
                Kerstin VIGNARD




        Auteur: Kerstin VIGNARD est rédactrice en chef du Forum du désarmement et se charge à l'UNIDIR
des questions d'éducation en matière de désarmement et de non-prolifération.




         Le développement et sa relation avec le désarmement a été évoqué régulièrement au sein de
l'organisation des Nations Unies. L'armement important des pays impliqués dans la guerre froide faisait peur,
et l'on pouvait espérer que ces dividendes seraient ensuite utilisés à des fins pacifiques.

       L'approche plus globale des questions de sécurité humaine et de développement humain ont permis
de dépasser l'idée que ces deux postes de dépense seraient en concurrence.

         Si l'on identifie deux communautés, celle du développement et celle de la sécurité, on peut dire que
la première considère les conflits armés comme des provocateurs de la pauvreté et la deuxième ressent la
pauvreté comme une menace à la sécurité. La relation entre défense et protection sociale est en fait liée à la
situation d'un pays, pas seulement à un transfert de dépenses militaires qui seraient réaffectées à des fins
civiles.


L'aspect des mines terrestres:

         Le traitement du problème des mines terrestres permet d'établir de nouveaux partenariats en faveur
du développement. Elles empêchent le développement car elles interdisent l'accès aux champs, aux
habitations abandonnées pendant une guerre, font des victimes et détruisent des biens tout en coutant cher
pour la réinsertion ou les soins qui sont trop rares, les transports et la communication ne sont plus possibles.

       Bien que le travail de déminage soit très long il ne peut être une condition pour le début des projets
de développement. La concertation entre les différents acteurs, humanitaire, de développement et les pays
concernés permet d'organiser les actions anti mines dans le processus de développement.

        On pourrait repenser la relation entre le désarmement et le développement grâce aux idées nouvelles
et à la réalité. La communauté internationale et des Nations Unies ne sont pas capables d'atteindre les
objectifs du millénaire car les rôles du désarmement et du développement sont traités séparément. Cette
différenciation implique que ces aspects sont mal insérés dans les budgets en terme de temps et de
ressources.
Combiner les stratégies de développement et d'action anti mines.
                Judy GRAISON




        Auteur: Judy GRAYSON, qui a travaillé pendant cinq ans comme directrice adjointe de l'unité
d'action anti mines du Programme des nations Unies pour le développement (PNUD) à New York, occupe
depuis août 2003 le poste de Chief Advisor for Mine Action pour le PNUD au Sri Lanka.



         Il est question de l'impression qu'une action de minage d'un terrain semble importante ou non.
Lorsque des observateurs extérieurs se rendent sur une zone minée, ils peuvent être induits en erreur par des
signes résultant de l'adaptation à la situation de danger. En effet, les habitants ayant besoin de circuler ne
vont pas attendre le déminage pour aller et venir vers les villages et villes avoisinantes. Les itinéraires
alternatifs vont donc canaliser le flux habituel des transports de personnes et de denrées. Les observateurs
peuvent alors estimer que la zone minée n'est pas prioritaire. C'est en fait le contraire car l'utilisation d'un
chemin qui contourne la zone ou d'une route plus longue et plus chaotique démontre que le trajet est vital
pour une économie et une vie locale.

        Ce trajet de délestage peut être devenu le seul emprunté par la population car c'est une réponse aux
besoins immédiats. La conséquence de ce détour, en distance et en temps est parfois d'une ou plusieurs
journées, ce qui conduit à la péremption des denrées alimentaires fraiches et augmente les coûts de
déplacement. Remédier à ces aléas devient donc une priorité, car l'agriculture peut souffrir de la situation
d'éloignement à cause de la zone polluée par les mines terrestres.

        Le financement du déminage et sa part dans un budget de développement a progressivement évolué
jusqu'à être accepté par la communauté du développement. Mais, subsiste une réticence communautaire qui
tend à reporter le déminage sur des organisations spécialisées ou les organisations traditionnellement en
charge, avec un financement propre à ces actions. La communauté du développement ainsi que les financeurs
sont donc réticents car la proportion du budget de déminage peut devenir inversement proportionnelle aux
coûts de l'action de développement prévue.

         Une petite surface à déminer requiert des mesures de sécurité, de signalisation et de formation
identiques à une surface plus importante. Le temps est le facteur premier de la qualité et de la mesure d'un
résultat de l'action anti mines terrestres. L'époque est révolue ou la rapidité entrait en compte dans cette
mesure de l'efficacité, et l'on privilégie maintenant une mesure coût/avantages pour l'évaluation. Le budget
généralement prévu est 10 % de l'action de développement et les spécificités d'un projet peuvent faire
apparaître ces sommes comme étant « exorbitantes » aux yeux des bailleurs de fond.
Les priorités du désarmement et du développement: le cas de l'action anti mines.
                Sara M. SEKKENES




         Auteur: Sara M. SEKKENES est conseillère pour la question des mines auprès de Norwegian
People's Aid (NPA), une organisation non gouvernementale qui soutient de actions anti mines dans le monde
entier. Sara M. SEKKENES a plusieurs années d'expérience sur le terrain, aussi bien en Afrique qu'en
Europe. Elle représente NPA dans les initiatives internationales qui visent à promouvoir la Convention
d'interdiction des mines et l'action humanitaire contre les mines.


         Le propos de Sara M. SEKKENES démontre la nécessité de lier différentes interventions après les
conflits afin de bien initier le développement, l'accompagner du déminage et impliquer différents niveaux
sociaux dans la conduite des projets.

         Le second aspect important du rôle des acteurs extérieurs pour le déminage est l'implication directe
de la population locale par le recrutement pour les actions anti mines. Les terrains déminés sans la population
locale ne bénéficient pas de la confiance populaire après le travail. Trop rapide et trop efficace, le déminage
par des équipes spécialisées et étrangères ne permet pas une bonne information des populations qui sortent
d'un conflit. L'utilisation de la même équipe de part et d'autre d'une ancienne ligne de front est également une
erreur car la population le ressent immédiatement comme une trahison et perd toute confiance pour une
utilisation des terrains nettoyés.

         La question du développement national est en équilibre avec le développement de subsistance.
L'agriculture qui vise à nourrir la famille qui l'entreprend n'a que peu d'effets sur l'économie nationale et
risque d'être considérée comme secondaire dans les plans gouvernementaux d'action. Les priorités et les
conflits d'intérêts entre en ligne de compte car la survie et le développement stable de l'économie et des
échanges seront conditionnés par ces décisions. Encore que les décisions nationales puissent être contournées
par la population qui voit ailleurs son intérêt immédiat. Alors, l'action nationale ne correspond pas aux
nécessités et ne retient pas le soutien dans les régions du pays.

          Les acteurs impliqués dans le déminage peuvent être précisément ceux qui ont participé à
l'installation de cette pollution. Cela permet une prise de conscience des effets de ce type d'arme et
l'évacuation psychologique du stress lié au conflit (souhait ou réalité?). L'ONU prend un rôle plus ou moins
important dans ce type de programmes, du soutien jusqu'à la gestion des centres anti mines.

         NPA met l'accent sur la construction de la confiance entre la population et l'action de déminage afin
que l'utilisation des zones déminée soit entière. De plus, NPA insiste sur le fait qu'il faut admettre et faire
admettre aux financeurs que le désarmement et le développement sont des aspects interdépendants et
indissociables de l'action contre les mines.
Le rôle de l'armée dans l'action anti mines
                Ian MANSFIELD




         Auteur: Depuis juillet 2002, Ian MANSFIELD est directeur des opérations pour le centre
International de déminage humanitaire de Genève. Il est chargé de toutes les activités techniques et
opérationnelles du centre et des projets de recherche. Il a été Mine Action leader au PNUD, et auparavant
officier de Génie dans l'Armée australienne. Il a occupé des postes de commandement en Australie avant
d'intégrer l'ONU.



         Il est question du distingo entre action militaire contre les mines et l'apparition du déminage
humanitaire. Le déminage par des militaires est une action longue qui inclue les campagnes de
sensibilisation, la localisation des mines et la prise en charge des victimes. L'avantage des militaires est qu'ils
sont habitués aux mines et aux explosifs. La destruction des stocks et la mobilisation contre l'utilisation des
mines antipersonnel font partie de l'action anti mines ainsi que la recherche et le traitement des munitions
non-explosées.

        Des ONG spécialisées dans le déminage sont apparues aux niveaux international et local. Même si
des états ont de bonnes capacités pour l'action anti mines, les organisations de l'ONU, de la banque mondiale
et de l'Union européenne et des gouvernements donateurs tiennent des politiques réticentes à l'action anti
mines.

         L'ONU avait commandé une étude sur le rôle de l'armée dans l'action anti mines au Centre
International de déminage humanitaire de Genève en 1994. Il expose les rôles des armées locales et
extérieures pour ces actions. Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, le Comité
International de la Croix Rouge ont organisé une conférence sur le rôle des armées ayant conduit à des
directives précises. Elles concernent l'utilisation de capacités militaires, la relation avec les états demandeurs
et la société civile.

         L'utilisation des forces militaires locales et celle des forces militaires extérieures font l'objet de
conclusions sur leur intervention et les modalités d'exécution des actions anti mines. Les conseillers
techniques militaires sont reconnus dans leur rôle mais voient celui-ci atteindre des limites dans la
participation efficace aux opérations et à la formation au déminage qui peut être réalisé par des équivalents
civils locaux. Les accords de paix sont valorisés et la coordination civile est priée de prendre en charge
l'aspect anti mines d'une situation de retour à la normale. Toutefois, il est signalé que l'effort anti mine et le
soutien aux forces armées locales comporte un risque de renforcer leur capacité de combat par l'apport de
matériel qui n'est pas, au départ, destiné à combattre. L'utilisation de personnel militaire démobilisé présente
des avantages car celui-ci est habitué à travailler avec discipline, et pour le maniement des explosifs. La
mixité avec du personnel civil est également un moyen d'assurer la réinsertion alors que le travail itinérant
des démineurs risque de rendre difficile la construction d'une vie familiale stable.
Edifier des passerelles entre le désarmement et le développement:
                les ressources mobilisées par la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel.
                Kerry BRINKER




         Auteur: Kerry BRINKER dirige l'Unité de soutien à la mise en oeuvre de la Convention sur
l'interdiction des mines antipersonnel au Centre international de déminage humanitaire de Genève.



        Le cadre proposé par la Convention pour interdire les mines antipersonnel propose un lien entre les
processus de désarmement et de développement. Les ressources nécessaires doivent être mobilisées pas les
états. Elle implique une responsabilité individuelle de ceux-ci car aucune autorité supranationale ne peut
effectuer la vérification. La Convention suppose que les territoires et leurs gestionnaires mettent en oeuvre le
décomptage et le règlement des problèmes dus au mines.

         Les pays signataires s'engagent à fournir une aide aux pays dans lesquels se déroulent des actions
anti mines. Le terme de - ressource - dépasse la notion de - fonds récoltés - pour réaliser les actions de
terrain. Des opérations directes de déminage et de neutralisation d'explosifs sont également une ressource.
Les Etats touchés par le problème des mines font des efforts considérables pour traiter ces armes.

        La banque mondiale et les banques régionales de développement fournissent des ressources pour le
déminage sous forme de prêts. Des pays conjointement touchés par les mines coordonnent leurs actions pour
aller déminer dans des pays voisins. Les ressources privées proviennent d'ONG et de systèmes de
financement innovants. Des enquêtes sur l'impact des mines et le travail de coordination entre Etats
permettent d'améliorer la substance des travaux anti mines.

         Les projets anti mines sont entrelacés à la réduction de la pauvreté et les contributions des pays
donateurs sont utilement renouvelées et nécessaires. La réduction des coûts par la formation de ressources
humaines locales et leur préférence à l'emploi d'expatriés participent à l'amélioration de l'efficacité des
projets.

        Les premiers à s'engager financièrement dans les actions anti mines sont les pays concernés. Les
médias, les politiciens et les électeurs se préoccupent beaucoup moins de cet aspect du désarmement et du
développement que constitue l'action contre les mines. De plus, l'actualité est moins propice à la lutte contre
les mines antipersonnel qu'au début de la campagne ICBL. Malgré cela, la communauté internationale voit
mieux à présent quelle est l'ampleur du travail à réaliser actuellement et la somme des ressources à réunir.
Les mines antipersonnel, leurs conséquences, les actions conduites pour les combattre.
               Jean-Pierre FEREY




         Auteur: Le rédacteur de cet opuscule, Jean Pierre FEREY, a été gestionnaire d'un Hôpital de l'ordre
de Malte à la frontière afghane au Pakistan, administrateur de la mission de Handicap International (HI) en
Thaïlande, puis coordinateur du programme mines au Cambodge. Il a ensuite collaboré au département
mines, au siège de Lyon, puis à celui de Handicap International Suisse à Genève. Auparavant, il avait été
officier de l'Armée de l'Air puis ingénieur chez Thomson CSF.




         Le livret est préfacé par le Docteur Philippe CHABASSE, alors co-directeur général de HI en 2003,
par le directeur de la section belge de HI et par Paul VERMEULEN directeur de la section suisse de HI.. Ils
décrivent la réalité qui touche enfin chacun de nous au sujet des mines antipersonnel qui frappent au hasard
dans les pays sortant des guerres alors que nous pouvons, chez nous, courir sans risque dans nos jardins. Le
livret est constitué de chapitres très visuels et conçu pour donner le maximum d'informations à propos des
mines antipersonnel quelque soit le niveau de connaissance des lecteurs.

         Le livret est constitué par trois chapitres et une annexe. Il est dédié aux victimes des mines et illustré
par deux déclarations: l'une, provenant d'un angolais, explique que chaque angolais sais qu'il y a quelque part
une mine avec son nom inscrit dessus et que chacun essaye de retarder le plus possible la rencontre. L'autre,
d'un cambodgien, explique que le chef de famille était mort en tant qu'homme lors de l'explosion d'une mine
car il n'était plus capable de nourrir sa famille. Et depuis qu'il était ainsi mort symboliquement, sa famille
mourrait également.

         Devant le grand nombre d'ouvrages compliqués et très spécialisés il me semble important que ce
livret ai été basé sur une présentation très visuelle, accessible à un large public. Les textes traitant des mines
antipersonnel sont souvent très pénibles à lire car ils contiennent des descriptions et des chiffres qui portent
une grande charge émotionnelle. Quand j'ai rencontré l'auteur de ce livret, Jean Pierre FEREY, je ne savais
pas qu'il avait conçu ce document. Il était dans les locaux parisiens d'Handicap International lors de la
préparation de la pyramide de chaussures 2007. C'est à ce moment que nous avons parlé de la lutte contre les
mines antipersonnel. C'est surtout le nouveau mouvement contre les armes à sous-munition qui a permis
notre rencontre. Le sujet des mines antipersonnel est venu ensuite, car c'est le problème auquel nous avons
été confronté dans des pays où les ONG interviennent. Lui en tant que coordinateur de déminage, et moi en
tant que volontaire de médecins sans frontières avons vu les conséquences de ces engins pour les victimes ais
également pour les communautés, leur économie et leur environnement. La Bosnie Herzégovine était jonché
de mines lorsque j'y suis allé en 1997, et j'ai vu de mes yeux les champs de mines signalisés alors que des
accidents de mines avaient lieu en plein centre de Sarajevo. La mine que j'ai trouvé dans un petit Hôpital
objet d'une évaluation dans un village bosniaque m'avait particulièrement marqué et surtout la tendance de
mes collègues à prendre cette découverte à la légère. Il n'y avait pas eu d'accident, mais nous avons compris
ensuite que nous avions passé un signal de 'DANGER MINES' sans y prendre garde. Deux morceaux de bois
étaient en effet croisés devant la porte et ceci signalait la mine antipersonnel que j'ai apperçu à l'intérieur.

        Le livret me paraît également important car il peut être un support efficace de la sensibilisation de
l'opinion publique au problème des mines antipersonnel et sur la nécessité de développer des projets de
déminage.
Le livret traite des points suivant:

    1 Les mines antipersonnel
−   Les catégories de mines terrestres
−   Les effets des mines antipersonnel
−   La constitution et le fonctionnement d'une mine antipersonnel
−   L'utilisation des mines antipersonnel
−   La dissémination des mines antipersonnel
−   Le perfectionnement des mines antipersonnel
−   L'optimisation des moyens de minage
−   La nouvelle équation dans la pollution par mines
−   Les mines en questions

    2 Leurs conséquences
−   Les conséquences des mines antipersonnel
−   Les conséquences sociales des mines antipersonnel
−   Les conséquences économiques des mines antipersonnel
−   Les conséquences environnementales des mines antipersonnel
−   Les conséquences traumatiques des mines antipersonnel
−   Les conséquences socio-économiques des mines antipersonnel
−   Les conséquences sociales, économiques et environnementales des mines antipersonnel vécues au quotidien
−   Les priorités de déminage

    3 Les actions conduites pour les combattre
−   Synthèse des actions d'Handicap International pour résoudre le problème des mines
−   La campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL)
−   Chronologie des actions d'ICBL et des réactions des Etats
−   La campagne française pour interdire les mines antipersonnel
−   Le processus pour la limitation ou l'interdiction des mines antipersonnel
−   Le processus d'Ottawa
−   La convention d'Ottawa
−   La convention d'Ottawa comparée à celle de 1980 sur les armes conventionnelles
−   Les effets de la campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel
−   La nouvelle organisation d'ICBL
−   Le rapport de l'Observatoire des mines
−   Le programme d'appui structurel
−   Le programme de prévention des accidents par mines
−   Les interactions entre le programme de prévention des accidents par mines et opérations de déminage
−   Les opérations de déminage
−   Les moyens de déminage humanitaire
−   Le déminage manuel (détecteur et sonde)
−   L'utilisation des chiens pour les opérations de déminage
−   L'utilisation des moyens mécaniques pour les opérations de déminage
−   Exemples d'utilisation complémentaire de moyens mécaniques et de moyens manuels de déminage
−   Le déminage humanitaire en chiffres
−   Systèmes futurs pour la détection des mines
−   Synthèse des programmes d'actions « mines » conduit par Handicap International
−   L'équipement orthopédique pour handicapé
−   Le programme d'appareillage des personnes handicapées
−   Le programme de rééducation et de soutien psychologique des personnes handicapées
−   Le programme de réinsertion sociale et économique des personnes handicapées

    4 Annexes
−   Abréviations et sigles
−   Liste des documents de référence
−   Diste de documents sur les mines
Mines anti personnel, problèmes et solutions selon le document Handicap International:

(Interprétation du texte de la version anglophone du livret)

         Pour commencer la description des mines antipersonnel il faut prendre en compte la base de
conception de cet engin explosif: une faible charge explosive et une faible pression de déclenchement. Cela
signifie que les enfants sont tout à fait inclus dans les cibles potentielles. 20 à 200 grammes d'explosif sont
placés dans une petite capsule et le déclenchement s'effectue entre 2 et 20 kg. C'est une différence importante
pour le choix des victimes, car les mines antichars sont conçues pour une explosion beaucoup plus forte
selon une pression de déclenchement bien plus importante. Les mines antichars sont remplies de 1,5 à 10 kg
de substance et une pression d'amorce de 150 à 350 kg, ce qui exclue la pression humaine pour l'explosion.
Une des raisons de cibler les personnes lors des combat est évidement de réduire le nombre de combattants,
mais également d'alourdir le support aux blessés, car une mine antipersonnel n'est pas conçue pour 'tuer à
coup sur'.

        Le nombre de blessés est un handicap pour une armée de conquête car les efforts ne sont plus
concentrés vers la progression. L'impact psychologique sur l'armée est fort car les champs de mines sont
infranchissables par la marche, les plans sont parfois aléatoires et la fin de conflit n'a pas toujours permis de
connaître la répartition géographique des mines déposées. Les moyens mécaniques de dépose ont fait
progresser la vitesse et donc le nombre d'engins déposé. C'est un problème, et en même temps une solution
pour connaître les lieux de dépose pour le traitement de la pollution militaire en fin de guerre.

        Le système interne d'une mine antipersonnel est relativement simple et les recherches ont permis d'en
faire un engin non-métallique, ce qui pose un grave problème pour leur découverte et le déminage. Le
principe de fonctionnement est une séquence qui suit la pression effectuée par une action extérieure, main ou
pied d'une personne. Une étincelle déclenche le détonateur qui produit une détonation suffisante pour
provoquer l'explosion de la charge principale. Ces mines sont utilisées de manière défensive et offensive
selon la position stratégique du camp qui l'utilise. Si une guérilla utilise ces engins, ils sont placés dans des
lieux où la population circule, ce qui empêche progressivement toute vie locale.

        Ces mines ont été répandues sur les cinq continents. En Amérique, onze pays ont été infectés par les
mines, dont en premier lieu la Colombie. En Afrique sub-saharienne, 26 pays sont contaminés. 17 pays pour
l'Afrique du nord et le moyen orient. L'Europe est très touchée, car 29 pays ont été l'objet de ces dépôts.
Dans la partie Asie pacifique, 17 pays subissent cette pollution. L'action d'Handicap International dans les
pays de mission pour le déminage est orienté vers le rétablissement de conditions normales de vie pour la
population. La possibilité de cultiver ses terres et d'organiser une existence familiale sans craintes est un des
objectifs des opérations de déminage. En commençant par informer les personnes qui risquent d'en être
victime, les actions de sensibilisation servent également de source d'information sur les terrains minés. Je me
souviens que c'était le cas en Bosnie, où le fait d'aborder le sujet permettait aussi d'assurer la sécurité de nos
propres déplacements.

        Les moyens de dépose des engins reposent sur deux principes distincts, le premier est la dépose sur
place par des militaires au sol, ou en véhicule terrestre circulant sur la zone. Le second est une dépose à
distance, par les airs avec un hélicoptère ou une propulsion semblable à un missile sol-sol. La possibilité de
répandre un grand nombre de mines en peu de temps rend très difficile le repérage et donc le traitement
postérieur au conflit. Le nombre élevé de modèles de mines est du à l'imagination débordante des chercheurs
pour blesser ou tuer des ennemis potentiels. Des systèmes anti-destruction ont été développés pour empêcher
le déminage massif par application de pression importante, ou par un principe de double impulsion. Certains
modèles sont par contre auto détruits par des modifications internes au fil du temps. Les conséquences
directes pour les victimes des mines est l'amputation ou la mort.

      Les personnes sont touchées dans toutes les parties du corps, selon le type de mines et la position au
moment de l'explosion. Le traumatisme psychologique des victimes et de leurs proches est également très
fort. L'impact de la présence des mines sur la société, l'économie et l'environnement rend difficile la reprise
économique après un conflit, pénalise la société en créant des inconvénients par la présence de blessés et de
la difficulté de s'en occuper. L'environnement est pollué par les dommages subis par les animaux, l'accès
difficile aux cultures et les conséquences mêmes du déminage. Les conséquences d'une blessure par
l'explosion d'une mine antipersonnel sont plus grave pour les enfants et ceux-ci meurt plus souvent que les
adultes à cause de leur faible résistance. Les survivants ont beaucoup de mal à rester intégrés dans la vie
sociale active par les effets handicapant des blessures. L'économie d'un pays est très affaiblie par la
restriction d'accès aux champs cultivables et la difficulté de circulation engendrée par la présence des mines.
Pour les animaux sauvages et domestiques les mines sont des pièges mortels et ces animaux servent de
démineurs sans le savoir. Les priorités dans les actions de déminage portent sur les villages et leurs alentours.
L'agriculture et les zones créatrices de subsistance sont également importantes, tout comme les
infrastructures de circulation.

         L'action d'Handicap International peut être décomposée en deux parties: la première concerne la
situation de sensibilisation et des projets à envisager avant qu'il n'y ait des victimes, la seconde prend en
compte la victime. La structure ICBL c'est organisée pour interpeler l'opinion publique, utiliser les médias et
intervenir au niveau politique. La coordination de six ONG à permis de développer une stratégie efficace et
produire des réactions institutionnelles de la part des Etats et des organisations politiques plus vastes. La
modification de la Convention sur les armes conventionnelles à été une étape décisive pour aboutir à la
ratification de la Convention d'Ottawa. Celle-ci a été rédigée après support des Nations Unies et des
clarifications sur la définition d'une mine antipersonnel.

         Les effets de la campagne contre les mines et de l'organisation ICBL sont une vaste mobilisation
pour détruire les mines et stopper la production ainsi que les échanges de mines antipersonnel. Malgré tout,
certains pays non signataires de la convention d'Ottawa ont choisi de continuer la production, comme indiqué
dans le rapport de l'observatoire des mines 'Landmine Monitor report 2006' publié en 2007. L'organisation
ICBL est devenue une entité à part entière sur la scène internationale humanitaire. Le rapport est rédigé
chaque année sur la base du recueil d'informations de terrain et de traitement interne de celles-ci. La
circulation du rapport et son utilisation sont ensuite une solution pour communiquer précisément sur les
travaux effectués par l'organisation et les résultats obtenus. Le programme de support structurel vise à aider
les pays pauvres à construire une capacité nationale pour la prévention des accidents par les mines et le
déminage sur leur territoire. La structure installée dans un pays permet d'instaurer des relations entre les
divers intervenants d'un programme national contre les mines.

         La prévention des accidents de mines est un volet structuré de l'action locale, elle consiste à
communiquer des informations à la population afin de les tenir à l'écart des dangers tout en coordonnant les
opérations logistiques de déminage. Ce déminage est coordonné entre les organes spécialisés, la récolte
d'information et le contrôle de la qualité de l'opération sont également incluse dans le processus. La
réalisation du déminage humanitaire et du déminage manuel requiert du professionnalisme et de la prudence.
Les engins explosifs ne réagissent pas différemment sous le poids d'un enfant ou celui d'un démineur. Les
chiens sont de bons auxiliaires de déminage grâce à leur flair. Des moyens mécaniques sont utilisés pour des
surfaces qui s'y prêtent. Les deux actions de déminage manuel et mécaniques sont parfois mise en oeuvre de
façon complémentaire. Les opérations de déminage ont un coût et des résultats qui sont comparés selon les
pays et pour une meilleure visibilité vis-à-vis des financeurs. Des systèmes perfectionnés de détection et
déminage sont en développement constant afin de mieux localiser ces engins. L'objectif de la détection des
mines est de cartographier la disposition de celles-ci afin de les traiter systématiquement. Des ONG locales
peuvent être créées afin de répondre à la nécessité du déminage d'un pays et l'articulation nationale dépend
des réalités du terrain.

        Des équipements orthopédiques sont conçus pour venir en aide aux victimes. Les techniciens qui
développent ces instruments sont formés, les ateliers sont équipés pour répondre aux demandes spécifiques
de programmes. La réhabilitation fonctionnelle et le support psychologique des handicapés répond à un
besoin de prise en charge qui n'est pas possible par des structures nationales affaiblies par les conflits. Des
programmes de réinsertion économiques et sociale sont mis en place pour remettre en selle des victimes de
mines. Le développement des pays où sont répandues les mines est essentiel à la reprise d'une activité
quotidienne permettant l'indépendance financière des familles et la disponibilité de produits et services.
Texte proposé par Jean Pierre FEREY à propos du livret étudié.




Les mines:


On distingue deux types de mines terrestres: les mines antichars/véhicules conçues pour n'exploser qu'au
passage d'un mobile lourd (pression minimum exercées: de 100 à 300 kg, selon le type) et les mines
antipersonnel prévues pour exploser sous une faible pression ou traction. Pour les mines antipersonnel, on
différencie celle à effet de souffle, qui, enterrée, explose lorsque l'on marche dessus sans la voir et ampute la
victime de celle à fragmentation qui, plantée dans le sol, explose lorsque l'on exerce une traction sur un fil
invisible et projette des fragments métalliques, généralement mortels. Toutes les mines antipersonnel
perdurent après les guerres. Sentinelles éternelles, elles font, à long terme, plus de victimes civiles que de
victimes militaires. Elles induisent, de part la crainte qu'elles inspirent et la méconnaissance de leur position,
des zones psychologiquement interdites plus vastes que leur zone d'interdiction traumatique.

Les mines antipersonnel furent initialement utilisées à des fins spécifiquement militaires, dans le cadre de
guerres conventionnelles. Durant la guerre froide, elles furent employées lors de guérillas pour le contrôle
des populations devenues un élément déterminant pour l'issue des combats. Ainsi, ces mines antipersonnel
ont été disséminées dans des pays pauvres lors de conflits internes longs, conduits par procuration des deux
blocs. Cachées et généralement non enregistrées lors de leur pose, leur nombre est difficilement quantifiable.
Elles sont, néanmoins, très nombreuses compte tenu de la durée des conflits (30 ans en Angola, 27 an au
Mozambique,..) et disséminées dans près de 90 Etats. Les pays les plus touchés sont la Colombie, l'Angola,
le Cambodge.

Comme tout engin militaire, les mines ont fait l'objet de nombreux perfectionnements (systèmes anti
déminage, boitiers en plastique indétectables, charges explosives plus puissantes,..). Cette optimisation des
mines, joint à celle des moyens utilisés pour leur mise en place ont rendu possible des pollutions par mines
de grande ampleur. Dès lors, l'interdiction des mines antipersonnel apparaissait comme la seule façon d'éviter
une crise humanitaire potentielle grave.



Leurs conséquences:


Les mines antipersonnel amputent les victimes mais également la société. On a estimé que 15.000 à 20.000
personnes (tuées, blessées) sont victimes des mines dans le monde chaque année. Les traumatismes
physiques sont mortels dans moins de la moitié des cas. Les survivants, en plus de leur invalidité lourde, sont
sujets à de traumatismes psychiques inconnus jusqu'alors dans les sociétés rurales et qui peuvent conduire à
l'alcoolisme, au suicide, à la dépression. Les blessés constituent une lourde charge pour les familles dans des
pays généralement trop pauvres pour disposer de services de santé et d'aide sociale gratuits. Le coût de soins
à une victime peut être plus de 2000 fois supérieur au prix de la mine qui l'a blessée. En outre, ces blessés
sont des témoins ambulants de l'efficacité des mines et crédibilisent ces engins explosifs vis-à-vis des
populations impliquées dans la guérilla.

Les mines amputent également la société et son économie. En interdisant l'accès à des villages, des terres,
des infrastructures, elles déterminent une nouvelle carte des lieux de vie, de production, de communication.
Ces bouleversements provoquent une déstructuration de la société et un appauvrissement de la population
rapportés par de nombreuses enquêtes conduites à l'issue des guérillas, au début des années 1990. Enfin, les
mines génèrent une dégradation de l'environnement: destruction de la faune, elle aussi victime; de l'éco
système; zones de pollution éternelle car jamais déminées.
Les actions conduites pour les combattre:

Dans l'urgence, Handicap international a commencé par traiter, dès 1982, dans les camps de réfugiés
cambodgiens an Thaïlande, les conséquences des mines antipersonnel en conduisant différents programmes.
Le programme d'appareillage avait pour but de remplacer le membre amputé par mine par une prothèse ou
une aide à la mobilité fabriquée avec des matériaux locaux, peu chers et facilement réparables. Le
programme de rééducation fonctionnelle et de soutien psychologique visait à rendre aux victimes
appareillées et rééduquées leur autonomie de vie et leur équilibre psychique. Le programme de réinsertion
sociale et économique consistait à redonner aux personnes appareillées leur autonomie motrice au sein de
leur communauté. En outre, au retour des rapatriés dans leur pays, généralement miné, Handicap
International a constaté que c'était l'ensemble de la communauté qui était handicapée et a conduit des
programmes de développement afin de reconstruire le tissu socio-économique du pays. Ensuite, l'ONG, lasse
de mener des actions d'assistance aux victimes, a décidé de s'attaquer à la cause du mal: les mines
antipersonnel.

Sur le terrain, Handicap International a commencé par mettre en oeuvre des programmes d'éducation des
populations pour la prévention des accidents par mine. Ces programmes visaient à réduire le nombre de
victimes en apprenant aux populations à vivre dans un environnement miné, dans l'attente des opérations de
déminage, plus coûteuses et plus longues à mettre en oeuvre. Puis Handicap International s'est engagé dans
des programmes de déminage humanitaire visant à supprimer les accidents par mines en enlevant ces engins
explosifs. Le déminage est humanitaire parce qu'il prend en compte les besoins des populations pour
planifier les opérations de dépollution prioritaires et parce qu'il rend aux populations des terres déminées à
100%, utilisables en toute sécurité. Les opérations de déminage humanitaire comportent plusieurs phases
successives: enquêtes sur les conséquences socio-économiques des zones suspectées minées, délimitation et
marquage des zones effectivement minées, déminage des zones minées marquées, contrôle de la qualité du
déminage. Différents moyens de déminage peuvent être utilisés, en fonction des conditions rencontrées, du
plus simple au plus compliqué: sondes, détecteur de métal, chien renifleur, engin mécanique. Un démineur
disposant d'un détecteur de métal peut dépolluer entre 30 et 50 mètres carrés par jour. Avec un chien en plus,
il peut déminer une surface de trois à cinq fois plus grande.

Au niveau international, HI a lancé en 1992, avec 5 autres ONG, la campagne pour l'interdiction des mines
antipersonnel. Cette campagne a conduit une série d'actions pour mobiliser l'opinion publique et faire
pression auprès des décideurs institutionnels et gouvernementaux afin qu'ils résolvent la crise humanitaire
causées par les mines antipersonnel.

Grâce au dynamisme des ONG et à l'engagement de certains gouvernements, dont celui du Canada, cette
campagne a abouti, en un temps exceptionnellement court, à l'établissement, fin 1997, de la convention
d'Ottawa qui interdit la fabrication, le stockage, l'utilisation, l'exportation des mines antipersonnel et prévoit
une assistance aux pays minés.




Dominique Deschamps
Tel : 06 76 08 55 01

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  • 1. Comparaison des actions contre les mines antipersonnel d'Handicap International avec les déclarations de l'organisation des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement. (UNIDIR)
  • 2. Présentation des deux documents de travail: Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement. UNIDIR − Forum du désarmement - Octobre 2003 (trois 2003). Textes Désarmement, développement et sécurité: au delà de dividende de paix. Kerstin VIGNARD Combiner les stratégies de développement et d'action anti mines. Judy GRAISON Les priorités du désarmement et du développement: le cas de l'action anti mines. Sara M. SEKKENES Le rôle de l'armée dans l'action anti mines. Ian MANSFIELD Edifier des passerelles entre le désarmement et le développement: les ressources mobilisées par la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel. Kerry BRINKER Handicap International – Vivre debout - Octobre 2003 − Livret publié par Handicap international Les mines antipersonnel, leurs conséquences, les actions conduites pour les combattre. Interprétation personnelle du texte anglophone. Texte proposé par JP FEREY.
  • 3. Introduction: Les déclarations faites lors des ratifications et sommets internationaux ne sont pas toujours suivies d'effets. Je souhaite comparer les textes de l'Institut des Nations Unies sur la recherche pour le désarmement et un livret publié par Handicap International en 2003. La première différence entre les deux publications réside dans le fait que l'ensemble des textes du document de l'UNIDIR sont rédigés à chaque fois par un seul auteur. Dix-sept personnes ont rédigé et participé à la rédaction du document d'Handicap International, mais c'est Jean-Pierre FEREY l'unique rédacteur de ce livret. Je reçois la publication « Forum du désarmement » à ma demande par inscription auprès de l'organisation UNIDIR. L'arme dissuasive que constitue une mine antipersonnel a été valorisée par la possibilité de répandre rapidement un ennemi invisible. Les mines sont utilisées pour la protection de batiments, la protection dans la progression de troupes et la pollution physique de grandes surfaces. L'utilisation militaire lors de guerres conventionnelles et lors de guérilla, pour le contrôle de la population, doivent également être prise en compte. Je ne fonde pas ma réflexion spécifiquement sur la nouvelle arme appelée « Cluster » ou « Bombe à sous-munitions ». C'est le sujet de la campagne entamée par Handicap international après la réussite de la campagne pour interdire les mines antipersonnel. Les militaires ont disséminé un grand nombre de mines antipersonnel, et antichar lors de conflits internationaux ou locaux. Alors que les règles internationales ont progressivement réduit la possibilité de produire et échanger ces armes, il reste des millions d'engins non-explosés (dont les mines) dans des pays comme le Cambodge, le Vietnam, la Colombie, l'Afghanistan, c'est à dire partout ou des guerres ont eu lieu. La lecture d'un rapport de « landmine monitor » est bien sur essentielle si l'on veut comprendre l'ampleur de la pollution par ces armes lâches et meurtrières. La guerre et la haine ont justifié l'emploi de ces engins technologiques de plus en plus discrets à la détection métallique. Les dernières évolutions avaient permis de fabriquer des mines anti personnel de petite dimension, constituées de plastique et donc indécelables pour les détecteurs de métaux. La charge explosive et son effet vertical suffit à briser un pied, mutiler une jambe. La population civile n'ayant pour autre choix que de circuler sur les terrains agricoles pour les cultiver, ou se rendre au village pour acheter des produits au marché se trouve être victime de ces engins dissimulés ou enterrés. Les enfants sont toujours les premiers touchés car ils sont naturellement plus remuants lors de leurs jeux et déplacements. L'invention militaire appelée « Cluster » ou « Bombe à sous-munitions » mutile les doigts ou les mains jusqu'au poignet par une faible charge, un composant en forme de jouet en forme de petite hélice sert probablement à armer les BASM. L'immoralité de cette arme ne demande pas d'antimilitarisme pour être amené à lutter contre la fabrication, la diffusion et l'utilisation de ces conteneurs cylindriques largués dans les airs lors de conflits. C'est un pas vers la fin des pollutions militaires qui jonchent d'immenses territoires après des batailles, des situations de tension ou d'occupation.
  • 4. Désarmement, développement et sécurité: au delà de dividende de paix. Kerstin VIGNARD Auteur: Kerstin VIGNARD est rédactrice en chef du Forum du désarmement et se charge à l'UNIDIR des questions d'éducation en matière de désarmement et de non-prolifération. Le développement et sa relation avec le désarmement a été évoqué régulièrement au sein de l'organisation des Nations Unies. L'armement important des pays impliqués dans la guerre froide faisait peur, et l'on pouvait espérer que ces dividendes seraient ensuite utilisés à des fins pacifiques. L'approche plus globale des questions de sécurité humaine et de développement humain ont permis de dépasser l'idée que ces deux postes de dépense seraient en concurrence. Si l'on identifie deux communautés, celle du développement et celle de la sécurité, on peut dire que la première considère les conflits armés comme des provocateurs de la pauvreté et la deuxième ressent la pauvreté comme une menace à la sécurité. La relation entre défense et protection sociale est en fait liée à la situation d'un pays, pas seulement à un transfert de dépenses militaires qui seraient réaffectées à des fins civiles. L'aspect des mines terrestres: Le traitement du problème des mines terrestres permet d'établir de nouveaux partenariats en faveur du développement. Elles empêchent le développement car elles interdisent l'accès aux champs, aux habitations abandonnées pendant une guerre, font des victimes et détruisent des biens tout en coutant cher pour la réinsertion ou les soins qui sont trop rares, les transports et la communication ne sont plus possibles. Bien que le travail de déminage soit très long il ne peut être une condition pour le début des projets de développement. La concertation entre les différents acteurs, humanitaire, de développement et les pays concernés permet d'organiser les actions anti mines dans le processus de développement. On pourrait repenser la relation entre le désarmement et le développement grâce aux idées nouvelles et à la réalité. La communauté internationale et des Nations Unies ne sont pas capables d'atteindre les objectifs du millénaire car les rôles du désarmement et du développement sont traités séparément. Cette différenciation implique que ces aspects sont mal insérés dans les budgets en terme de temps et de ressources.
  • 5. Combiner les stratégies de développement et d'action anti mines. Judy GRAISON Auteur: Judy GRAYSON, qui a travaillé pendant cinq ans comme directrice adjointe de l'unité d'action anti mines du Programme des nations Unies pour le développement (PNUD) à New York, occupe depuis août 2003 le poste de Chief Advisor for Mine Action pour le PNUD au Sri Lanka. Il est question de l'impression qu'une action de minage d'un terrain semble importante ou non. Lorsque des observateurs extérieurs se rendent sur une zone minée, ils peuvent être induits en erreur par des signes résultant de l'adaptation à la situation de danger. En effet, les habitants ayant besoin de circuler ne vont pas attendre le déminage pour aller et venir vers les villages et villes avoisinantes. Les itinéraires alternatifs vont donc canaliser le flux habituel des transports de personnes et de denrées. Les observateurs peuvent alors estimer que la zone minée n'est pas prioritaire. C'est en fait le contraire car l'utilisation d'un chemin qui contourne la zone ou d'une route plus longue et plus chaotique démontre que le trajet est vital pour une économie et une vie locale. Ce trajet de délestage peut être devenu le seul emprunté par la population car c'est une réponse aux besoins immédiats. La conséquence de ce détour, en distance et en temps est parfois d'une ou plusieurs journées, ce qui conduit à la péremption des denrées alimentaires fraiches et augmente les coûts de déplacement. Remédier à ces aléas devient donc une priorité, car l'agriculture peut souffrir de la situation d'éloignement à cause de la zone polluée par les mines terrestres. Le financement du déminage et sa part dans un budget de développement a progressivement évolué jusqu'à être accepté par la communauté du développement. Mais, subsiste une réticence communautaire qui tend à reporter le déminage sur des organisations spécialisées ou les organisations traditionnellement en charge, avec un financement propre à ces actions. La communauté du développement ainsi que les financeurs sont donc réticents car la proportion du budget de déminage peut devenir inversement proportionnelle aux coûts de l'action de développement prévue. Une petite surface à déminer requiert des mesures de sécurité, de signalisation et de formation identiques à une surface plus importante. Le temps est le facteur premier de la qualité et de la mesure d'un résultat de l'action anti mines terrestres. L'époque est révolue ou la rapidité entrait en compte dans cette mesure de l'efficacité, et l'on privilégie maintenant une mesure coût/avantages pour l'évaluation. Le budget généralement prévu est 10 % de l'action de développement et les spécificités d'un projet peuvent faire apparaître ces sommes comme étant « exorbitantes » aux yeux des bailleurs de fond.
  • 6. Les priorités du désarmement et du développement: le cas de l'action anti mines. Sara M. SEKKENES Auteur: Sara M. SEKKENES est conseillère pour la question des mines auprès de Norwegian People's Aid (NPA), une organisation non gouvernementale qui soutient de actions anti mines dans le monde entier. Sara M. SEKKENES a plusieurs années d'expérience sur le terrain, aussi bien en Afrique qu'en Europe. Elle représente NPA dans les initiatives internationales qui visent à promouvoir la Convention d'interdiction des mines et l'action humanitaire contre les mines. Le propos de Sara M. SEKKENES démontre la nécessité de lier différentes interventions après les conflits afin de bien initier le développement, l'accompagner du déminage et impliquer différents niveaux sociaux dans la conduite des projets. Le second aspect important du rôle des acteurs extérieurs pour le déminage est l'implication directe de la population locale par le recrutement pour les actions anti mines. Les terrains déminés sans la population locale ne bénéficient pas de la confiance populaire après le travail. Trop rapide et trop efficace, le déminage par des équipes spécialisées et étrangères ne permet pas une bonne information des populations qui sortent d'un conflit. L'utilisation de la même équipe de part et d'autre d'une ancienne ligne de front est également une erreur car la population le ressent immédiatement comme une trahison et perd toute confiance pour une utilisation des terrains nettoyés. La question du développement national est en équilibre avec le développement de subsistance. L'agriculture qui vise à nourrir la famille qui l'entreprend n'a que peu d'effets sur l'économie nationale et risque d'être considérée comme secondaire dans les plans gouvernementaux d'action. Les priorités et les conflits d'intérêts entre en ligne de compte car la survie et le développement stable de l'économie et des échanges seront conditionnés par ces décisions. Encore que les décisions nationales puissent être contournées par la population qui voit ailleurs son intérêt immédiat. Alors, l'action nationale ne correspond pas aux nécessités et ne retient pas le soutien dans les régions du pays. Les acteurs impliqués dans le déminage peuvent être précisément ceux qui ont participé à l'installation de cette pollution. Cela permet une prise de conscience des effets de ce type d'arme et l'évacuation psychologique du stress lié au conflit (souhait ou réalité?). L'ONU prend un rôle plus ou moins important dans ce type de programmes, du soutien jusqu'à la gestion des centres anti mines. NPA met l'accent sur la construction de la confiance entre la population et l'action de déminage afin que l'utilisation des zones déminée soit entière. De plus, NPA insiste sur le fait qu'il faut admettre et faire admettre aux financeurs que le désarmement et le développement sont des aspects interdépendants et indissociables de l'action contre les mines.
  • 7. Le rôle de l'armée dans l'action anti mines Ian MANSFIELD Auteur: Depuis juillet 2002, Ian MANSFIELD est directeur des opérations pour le centre International de déminage humanitaire de Genève. Il est chargé de toutes les activités techniques et opérationnelles du centre et des projets de recherche. Il a été Mine Action leader au PNUD, et auparavant officier de Génie dans l'Armée australienne. Il a occupé des postes de commandement en Australie avant d'intégrer l'ONU. Il est question du distingo entre action militaire contre les mines et l'apparition du déminage humanitaire. Le déminage par des militaires est une action longue qui inclue les campagnes de sensibilisation, la localisation des mines et la prise en charge des victimes. L'avantage des militaires est qu'ils sont habitués aux mines et aux explosifs. La destruction des stocks et la mobilisation contre l'utilisation des mines antipersonnel font partie de l'action anti mines ainsi que la recherche et le traitement des munitions non-explosées. Des ONG spécialisées dans le déminage sont apparues aux niveaux international et local. Même si des états ont de bonnes capacités pour l'action anti mines, les organisations de l'ONU, de la banque mondiale et de l'Union européenne et des gouvernements donateurs tiennent des politiques réticentes à l'action anti mines. L'ONU avait commandé une étude sur le rôle de l'armée dans l'action anti mines au Centre International de déminage humanitaire de Genève en 1994. Il expose les rôles des armées locales et extérieures pour ces actions. Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, le Comité International de la Croix Rouge ont organisé une conférence sur le rôle des armées ayant conduit à des directives précises. Elles concernent l'utilisation de capacités militaires, la relation avec les états demandeurs et la société civile. L'utilisation des forces militaires locales et celle des forces militaires extérieures font l'objet de conclusions sur leur intervention et les modalités d'exécution des actions anti mines. Les conseillers techniques militaires sont reconnus dans leur rôle mais voient celui-ci atteindre des limites dans la participation efficace aux opérations et à la formation au déminage qui peut être réalisé par des équivalents civils locaux. Les accords de paix sont valorisés et la coordination civile est priée de prendre en charge l'aspect anti mines d'une situation de retour à la normale. Toutefois, il est signalé que l'effort anti mine et le soutien aux forces armées locales comporte un risque de renforcer leur capacité de combat par l'apport de matériel qui n'est pas, au départ, destiné à combattre. L'utilisation de personnel militaire démobilisé présente des avantages car celui-ci est habitué à travailler avec discipline, et pour le maniement des explosifs. La mixité avec du personnel civil est également un moyen d'assurer la réinsertion alors que le travail itinérant des démineurs risque de rendre difficile la construction d'une vie familiale stable.
  • 8. Edifier des passerelles entre le désarmement et le développement: les ressources mobilisées par la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel. Kerry BRINKER Auteur: Kerry BRINKER dirige l'Unité de soutien à la mise en oeuvre de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel au Centre international de déminage humanitaire de Genève. Le cadre proposé par la Convention pour interdire les mines antipersonnel propose un lien entre les processus de désarmement et de développement. Les ressources nécessaires doivent être mobilisées pas les états. Elle implique une responsabilité individuelle de ceux-ci car aucune autorité supranationale ne peut effectuer la vérification. La Convention suppose que les territoires et leurs gestionnaires mettent en oeuvre le décomptage et le règlement des problèmes dus au mines. Les pays signataires s'engagent à fournir une aide aux pays dans lesquels se déroulent des actions anti mines. Le terme de - ressource - dépasse la notion de - fonds récoltés - pour réaliser les actions de terrain. Des opérations directes de déminage et de neutralisation d'explosifs sont également une ressource. Les Etats touchés par le problème des mines font des efforts considérables pour traiter ces armes. La banque mondiale et les banques régionales de développement fournissent des ressources pour le déminage sous forme de prêts. Des pays conjointement touchés par les mines coordonnent leurs actions pour aller déminer dans des pays voisins. Les ressources privées proviennent d'ONG et de systèmes de financement innovants. Des enquêtes sur l'impact des mines et le travail de coordination entre Etats permettent d'améliorer la substance des travaux anti mines. Les projets anti mines sont entrelacés à la réduction de la pauvreté et les contributions des pays donateurs sont utilement renouvelées et nécessaires. La réduction des coûts par la formation de ressources humaines locales et leur préférence à l'emploi d'expatriés participent à l'amélioration de l'efficacité des projets. Les premiers à s'engager financièrement dans les actions anti mines sont les pays concernés. Les médias, les politiciens et les électeurs se préoccupent beaucoup moins de cet aspect du désarmement et du développement que constitue l'action contre les mines. De plus, l'actualité est moins propice à la lutte contre les mines antipersonnel qu'au début de la campagne ICBL. Malgré cela, la communauté internationale voit mieux à présent quelle est l'ampleur du travail à réaliser actuellement et la somme des ressources à réunir.
  • 9. Les mines antipersonnel, leurs conséquences, les actions conduites pour les combattre. Jean-Pierre FEREY Auteur: Le rédacteur de cet opuscule, Jean Pierre FEREY, a été gestionnaire d'un Hôpital de l'ordre de Malte à la frontière afghane au Pakistan, administrateur de la mission de Handicap International (HI) en Thaïlande, puis coordinateur du programme mines au Cambodge. Il a ensuite collaboré au département mines, au siège de Lyon, puis à celui de Handicap International Suisse à Genève. Auparavant, il avait été officier de l'Armée de l'Air puis ingénieur chez Thomson CSF. Le livret est préfacé par le Docteur Philippe CHABASSE, alors co-directeur général de HI en 2003, par le directeur de la section belge de HI et par Paul VERMEULEN directeur de la section suisse de HI.. Ils décrivent la réalité qui touche enfin chacun de nous au sujet des mines antipersonnel qui frappent au hasard dans les pays sortant des guerres alors que nous pouvons, chez nous, courir sans risque dans nos jardins. Le livret est constitué de chapitres très visuels et conçu pour donner le maximum d'informations à propos des mines antipersonnel quelque soit le niveau de connaissance des lecteurs. Le livret est constitué par trois chapitres et une annexe. Il est dédié aux victimes des mines et illustré par deux déclarations: l'une, provenant d'un angolais, explique que chaque angolais sais qu'il y a quelque part une mine avec son nom inscrit dessus et que chacun essaye de retarder le plus possible la rencontre. L'autre, d'un cambodgien, explique que le chef de famille était mort en tant qu'homme lors de l'explosion d'une mine car il n'était plus capable de nourrir sa famille. Et depuis qu'il était ainsi mort symboliquement, sa famille mourrait également. Devant le grand nombre d'ouvrages compliqués et très spécialisés il me semble important que ce livret ai été basé sur une présentation très visuelle, accessible à un large public. Les textes traitant des mines antipersonnel sont souvent très pénibles à lire car ils contiennent des descriptions et des chiffres qui portent une grande charge émotionnelle. Quand j'ai rencontré l'auteur de ce livret, Jean Pierre FEREY, je ne savais pas qu'il avait conçu ce document. Il était dans les locaux parisiens d'Handicap International lors de la préparation de la pyramide de chaussures 2007. C'est à ce moment que nous avons parlé de la lutte contre les mines antipersonnel. C'est surtout le nouveau mouvement contre les armes à sous-munition qui a permis notre rencontre. Le sujet des mines antipersonnel est venu ensuite, car c'est le problème auquel nous avons été confronté dans des pays où les ONG interviennent. Lui en tant que coordinateur de déminage, et moi en tant que volontaire de médecins sans frontières avons vu les conséquences de ces engins pour les victimes ais également pour les communautés, leur économie et leur environnement. La Bosnie Herzégovine était jonché de mines lorsque j'y suis allé en 1997, et j'ai vu de mes yeux les champs de mines signalisés alors que des accidents de mines avaient lieu en plein centre de Sarajevo. La mine que j'ai trouvé dans un petit Hôpital objet d'une évaluation dans un village bosniaque m'avait particulièrement marqué et surtout la tendance de mes collègues à prendre cette découverte à la légère. Il n'y avait pas eu d'accident, mais nous avons compris ensuite que nous avions passé un signal de 'DANGER MINES' sans y prendre garde. Deux morceaux de bois étaient en effet croisés devant la porte et ceci signalait la mine antipersonnel que j'ai apperçu à l'intérieur. Le livret me paraît également important car il peut être un support efficace de la sensibilisation de l'opinion publique au problème des mines antipersonnel et sur la nécessité de développer des projets de déminage.
  • 10. Le livret traite des points suivant: 1 Les mines antipersonnel − Les catégories de mines terrestres − Les effets des mines antipersonnel − La constitution et le fonctionnement d'une mine antipersonnel − L'utilisation des mines antipersonnel − La dissémination des mines antipersonnel − Le perfectionnement des mines antipersonnel − L'optimisation des moyens de minage − La nouvelle équation dans la pollution par mines − Les mines en questions 2 Leurs conséquences − Les conséquences des mines antipersonnel − Les conséquences sociales des mines antipersonnel − Les conséquences économiques des mines antipersonnel − Les conséquences environnementales des mines antipersonnel − Les conséquences traumatiques des mines antipersonnel − Les conséquences socio-économiques des mines antipersonnel − Les conséquences sociales, économiques et environnementales des mines antipersonnel vécues au quotidien − Les priorités de déminage 3 Les actions conduites pour les combattre − Synthèse des actions d'Handicap International pour résoudre le problème des mines − La campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL) − Chronologie des actions d'ICBL et des réactions des Etats − La campagne française pour interdire les mines antipersonnel − Le processus pour la limitation ou l'interdiction des mines antipersonnel − Le processus d'Ottawa − La convention d'Ottawa − La convention d'Ottawa comparée à celle de 1980 sur les armes conventionnelles − Les effets de la campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel − La nouvelle organisation d'ICBL − Le rapport de l'Observatoire des mines − Le programme d'appui structurel − Le programme de prévention des accidents par mines − Les interactions entre le programme de prévention des accidents par mines et opérations de déminage − Les opérations de déminage − Les moyens de déminage humanitaire − Le déminage manuel (détecteur et sonde) − L'utilisation des chiens pour les opérations de déminage − L'utilisation des moyens mécaniques pour les opérations de déminage − Exemples d'utilisation complémentaire de moyens mécaniques et de moyens manuels de déminage − Le déminage humanitaire en chiffres − Systèmes futurs pour la détection des mines − Synthèse des programmes d'actions « mines » conduit par Handicap International − L'équipement orthopédique pour handicapé − Le programme d'appareillage des personnes handicapées − Le programme de rééducation et de soutien psychologique des personnes handicapées − Le programme de réinsertion sociale et économique des personnes handicapées 4 Annexes − Abréviations et sigles − Liste des documents de référence − Diste de documents sur les mines
  • 11. Mines anti personnel, problèmes et solutions selon le document Handicap International: (Interprétation du texte de la version anglophone du livret) Pour commencer la description des mines antipersonnel il faut prendre en compte la base de conception de cet engin explosif: une faible charge explosive et une faible pression de déclenchement. Cela signifie que les enfants sont tout à fait inclus dans les cibles potentielles. 20 à 200 grammes d'explosif sont placés dans une petite capsule et le déclenchement s'effectue entre 2 et 20 kg. C'est une différence importante pour le choix des victimes, car les mines antichars sont conçues pour une explosion beaucoup plus forte selon une pression de déclenchement bien plus importante. Les mines antichars sont remplies de 1,5 à 10 kg de substance et une pression d'amorce de 150 à 350 kg, ce qui exclue la pression humaine pour l'explosion. Une des raisons de cibler les personnes lors des combat est évidement de réduire le nombre de combattants, mais également d'alourdir le support aux blessés, car une mine antipersonnel n'est pas conçue pour 'tuer à coup sur'. Le nombre de blessés est un handicap pour une armée de conquête car les efforts ne sont plus concentrés vers la progression. L'impact psychologique sur l'armée est fort car les champs de mines sont infranchissables par la marche, les plans sont parfois aléatoires et la fin de conflit n'a pas toujours permis de connaître la répartition géographique des mines déposées. Les moyens mécaniques de dépose ont fait progresser la vitesse et donc le nombre d'engins déposé. C'est un problème, et en même temps une solution pour connaître les lieux de dépose pour le traitement de la pollution militaire en fin de guerre. Le système interne d'une mine antipersonnel est relativement simple et les recherches ont permis d'en faire un engin non-métallique, ce qui pose un grave problème pour leur découverte et le déminage. Le principe de fonctionnement est une séquence qui suit la pression effectuée par une action extérieure, main ou pied d'une personne. Une étincelle déclenche le détonateur qui produit une détonation suffisante pour provoquer l'explosion de la charge principale. Ces mines sont utilisées de manière défensive et offensive selon la position stratégique du camp qui l'utilise. Si une guérilla utilise ces engins, ils sont placés dans des lieux où la population circule, ce qui empêche progressivement toute vie locale. Ces mines ont été répandues sur les cinq continents. En Amérique, onze pays ont été infectés par les mines, dont en premier lieu la Colombie. En Afrique sub-saharienne, 26 pays sont contaminés. 17 pays pour l'Afrique du nord et le moyen orient. L'Europe est très touchée, car 29 pays ont été l'objet de ces dépôts. Dans la partie Asie pacifique, 17 pays subissent cette pollution. L'action d'Handicap International dans les pays de mission pour le déminage est orienté vers le rétablissement de conditions normales de vie pour la population. La possibilité de cultiver ses terres et d'organiser une existence familiale sans craintes est un des objectifs des opérations de déminage. En commençant par informer les personnes qui risquent d'en être victime, les actions de sensibilisation servent également de source d'information sur les terrains minés. Je me souviens que c'était le cas en Bosnie, où le fait d'aborder le sujet permettait aussi d'assurer la sécurité de nos propres déplacements. Les moyens de dépose des engins reposent sur deux principes distincts, le premier est la dépose sur place par des militaires au sol, ou en véhicule terrestre circulant sur la zone. Le second est une dépose à distance, par les airs avec un hélicoptère ou une propulsion semblable à un missile sol-sol. La possibilité de répandre un grand nombre de mines en peu de temps rend très difficile le repérage et donc le traitement postérieur au conflit. Le nombre élevé de modèles de mines est du à l'imagination débordante des chercheurs pour blesser ou tuer des ennemis potentiels. Des systèmes anti-destruction ont été développés pour empêcher le déminage massif par application de pression importante, ou par un principe de double impulsion. Certains modèles sont par contre auto détruits par des modifications internes au fil du temps. Les conséquences directes pour les victimes des mines est l'amputation ou la mort. Les personnes sont touchées dans toutes les parties du corps, selon le type de mines et la position au moment de l'explosion. Le traumatisme psychologique des victimes et de leurs proches est également très
  • 12. fort. L'impact de la présence des mines sur la société, l'économie et l'environnement rend difficile la reprise économique après un conflit, pénalise la société en créant des inconvénients par la présence de blessés et de la difficulté de s'en occuper. L'environnement est pollué par les dommages subis par les animaux, l'accès difficile aux cultures et les conséquences mêmes du déminage. Les conséquences d'une blessure par l'explosion d'une mine antipersonnel sont plus grave pour les enfants et ceux-ci meurt plus souvent que les adultes à cause de leur faible résistance. Les survivants ont beaucoup de mal à rester intégrés dans la vie sociale active par les effets handicapant des blessures. L'économie d'un pays est très affaiblie par la restriction d'accès aux champs cultivables et la difficulté de circulation engendrée par la présence des mines. Pour les animaux sauvages et domestiques les mines sont des pièges mortels et ces animaux servent de démineurs sans le savoir. Les priorités dans les actions de déminage portent sur les villages et leurs alentours. L'agriculture et les zones créatrices de subsistance sont également importantes, tout comme les infrastructures de circulation. L'action d'Handicap International peut être décomposée en deux parties: la première concerne la situation de sensibilisation et des projets à envisager avant qu'il n'y ait des victimes, la seconde prend en compte la victime. La structure ICBL c'est organisée pour interpeler l'opinion publique, utiliser les médias et intervenir au niveau politique. La coordination de six ONG à permis de développer une stratégie efficace et produire des réactions institutionnelles de la part des Etats et des organisations politiques plus vastes. La modification de la Convention sur les armes conventionnelles à été une étape décisive pour aboutir à la ratification de la Convention d'Ottawa. Celle-ci a été rédigée après support des Nations Unies et des clarifications sur la définition d'une mine antipersonnel. Les effets de la campagne contre les mines et de l'organisation ICBL sont une vaste mobilisation pour détruire les mines et stopper la production ainsi que les échanges de mines antipersonnel. Malgré tout, certains pays non signataires de la convention d'Ottawa ont choisi de continuer la production, comme indiqué dans le rapport de l'observatoire des mines 'Landmine Monitor report 2006' publié en 2007. L'organisation ICBL est devenue une entité à part entière sur la scène internationale humanitaire. Le rapport est rédigé chaque année sur la base du recueil d'informations de terrain et de traitement interne de celles-ci. La circulation du rapport et son utilisation sont ensuite une solution pour communiquer précisément sur les travaux effectués par l'organisation et les résultats obtenus. Le programme de support structurel vise à aider les pays pauvres à construire une capacité nationale pour la prévention des accidents par les mines et le déminage sur leur territoire. La structure installée dans un pays permet d'instaurer des relations entre les divers intervenants d'un programme national contre les mines. La prévention des accidents de mines est un volet structuré de l'action locale, elle consiste à communiquer des informations à la population afin de les tenir à l'écart des dangers tout en coordonnant les opérations logistiques de déminage. Ce déminage est coordonné entre les organes spécialisés, la récolte d'information et le contrôle de la qualité de l'opération sont également incluse dans le processus. La réalisation du déminage humanitaire et du déminage manuel requiert du professionnalisme et de la prudence. Les engins explosifs ne réagissent pas différemment sous le poids d'un enfant ou celui d'un démineur. Les chiens sont de bons auxiliaires de déminage grâce à leur flair. Des moyens mécaniques sont utilisés pour des surfaces qui s'y prêtent. Les deux actions de déminage manuel et mécaniques sont parfois mise en oeuvre de façon complémentaire. Les opérations de déminage ont un coût et des résultats qui sont comparés selon les pays et pour une meilleure visibilité vis-à-vis des financeurs. Des systèmes perfectionnés de détection et déminage sont en développement constant afin de mieux localiser ces engins. L'objectif de la détection des mines est de cartographier la disposition de celles-ci afin de les traiter systématiquement. Des ONG locales peuvent être créées afin de répondre à la nécessité du déminage d'un pays et l'articulation nationale dépend des réalités du terrain. Des équipements orthopédiques sont conçus pour venir en aide aux victimes. Les techniciens qui développent ces instruments sont formés, les ateliers sont équipés pour répondre aux demandes spécifiques de programmes. La réhabilitation fonctionnelle et le support psychologique des handicapés répond à un besoin de prise en charge qui n'est pas possible par des structures nationales affaiblies par les conflits. Des programmes de réinsertion économiques et sociale sont mis en place pour remettre en selle des victimes de mines. Le développement des pays où sont répandues les mines est essentiel à la reprise d'une activité quotidienne permettant l'indépendance financière des familles et la disponibilité de produits et services.
  • 13. Texte proposé par Jean Pierre FEREY à propos du livret étudié. Les mines: On distingue deux types de mines terrestres: les mines antichars/véhicules conçues pour n'exploser qu'au passage d'un mobile lourd (pression minimum exercées: de 100 à 300 kg, selon le type) et les mines antipersonnel prévues pour exploser sous une faible pression ou traction. Pour les mines antipersonnel, on différencie celle à effet de souffle, qui, enterrée, explose lorsque l'on marche dessus sans la voir et ampute la victime de celle à fragmentation qui, plantée dans le sol, explose lorsque l'on exerce une traction sur un fil invisible et projette des fragments métalliques, généralement mortels. Toutes les mines antipersonnel perdurent après les guerres. Sentinelles éternelles, elles font, à long terme, plus de victimes civiles que de victimes militaires. Elles induisent, de part la crainte qu'elles inspirent et la méconnaissance de leur position, des zones psychologiquement interdites plus vastes que leur zone d'interdiction traumatique. Les mines antipersonnel furent initialement utilisées à des fins spécifiquement militaires, dans le cadre de guerres conventionnelles. Durant la guerre froide, elles furent employées lors de guérillas pour le contrôle des populations devenues un élément déterminant pour l'issue des combats. Ainsi, ces mines antipersonnel ont été disséminées dans des pays pauvres lors de conflits internes longs, conduits par procuration des deux blocs. Cachées et généralement non enregistrées lors de leur pose, leur nombre est difficilement quantifiable. Elles sont, néanmoins, très nombreuses compte tenu de la durée des conflits (30 ans en Angola, 27 an au Mozambique,..) et disséminées dans près de 90 Etats. Les pays les plus touchés sont la Colombie, l'Angola, le Cambodge. Comme tout engin militaire, les mines ont fait l'objet de nombreux perfectionnements (systèmes anti déminage, boitiers en plastique indétectables, charges explosives plus puissantes,..). Cette optimisation des mines, joint à celle des moyens utilisés pour leur mise en place ont rendu possible des pollutions par mines de grande ampleur. Dès lors, l'interdiction des mines antipersonnel apparaissait comme la seule façon d'éviter une crise humanitaire potentielle grave. Leurs conséquences: Les mines antipersonnel amputent les victimes mais également la société. On a estimé que 15.000 à 20.000 personnes (tuées, blessées) sont victimes des mines dans le monde chaque année. Les traumatismes physiques sont mortels dans moins de la moitié des cas. Les survivants, en plus de leur invalidité lourde, sont sujets à de traumatismes psychiques inconnus jusqu'alors dans les sociétés rurales et qui peuvent conduire à l'alcoolisme, au suicide, à la dépression. Les blessés constituent une lourde charge pour les familles dans des pays généralement trop pauvres pour disposer de services de santé et d'aide sociale gratuits. Le coût de soins à une victime peut être plus de 2000 fois supérieur au prix de la mine qui l'a blessée. En outre, ces blessés sont des témoins ambulants de l'efficacité des mines et crédibilisent ces engins explosifs vis-à-vis des populations impliquées dans la guérilla. Les mines amputent également la société et son économie. En interdisant l'accès à des villages, des terres, des infrastructures, elles déterminent une nouvelle carte des lieux de vie, de production, de communication. Ces bouleversements provoquent une déstructuration de la société et un appauvrissement de la population rapportés par de nombreuses enquêtes conduites à l'issue des guérillas, au début des années 1990. Enfin, les mines génèrent une dégradation de l'environnement: destruction de la faune, elle aussi victime; de l'éco système; zones de pollution éternelle car jamais déminées.
  • 14. Les actions conduites pour les combattre: Dans l'urgence, Handicap international a commencé par traiter, dès 1982, dans les camps de réfugiés cambodgiens an Thaïlande, les conséquences des mines antipersonnel en conduisant différents programmes. Le programme d'appareillage avait pour but de remplacer le membre amputé par mine par une prothèse ou une aide à la mobilité fabriquée avec des matériaux locaux, peu chers et facilement réparables. Le programme de rééducation fonctionnelle et de soutien psychologique visait à rendre aux victimes appareillées et rééduquées leur autonomie de vie et leur équilibre psychique. Le programme de réinsertion sociale et économique consistait à redonner aux personnes appareillées leur autonomie motrice au sein de leur communauté. En outre, au retour des rapatriés dans leur pays, généralement miné, Handicap International a constaté que c'était l'ensemble de la communauté qui était handicapée et a conduit des programmes de développement afin de reconstruire le tissu socio-économique du pays. Ensuite, l'ONG, lasse de mener des actions d'assistance aux victimes, a décidé de s'attaquer à la cause du mal: les mines antipersonnel. Sur le terrain, Handicap International a commencé par mettre en oeuvre des programmes d'éducation des populations pour la prévention des accidents par mine. Ces programmes visaient à réduire le nombre de victimes en apprenant aux populations à vivre dans un environnement miné, dans l'attente des opérations de déminage, plus coûteuses et plus longues à mettre en oeuvre. Puis Handicap International s'est engagé dans des programmes de déminage humanitaire visant à supprimer les accidents par mines en enlevant ces engins explosifs. Le déminage est humanitaire parce qu'il prend en compte les besoins des populations pour planifier les opérations de dépollution prioritaires et parce qu'il rend aux populations des terres déminées à 100%, utilisables en toute sécurité. Les opérations de déminage humanitaire comportent plusieurs phases successives: enquêtes sur les conséquences socio-économiques des zones suspectées minées, délimitation et marquage des zones effectivement minées, déminage des zones minées marquées, contrôle de la qualité du déminage. Différents moyens de déminage peuvent être utilisés, en fonction des conditions rencontrées, du plus simple au plus compliqué: sondes, détecteur de métal, chien renifleur, engin mécanique. Un démineur disposant d'un détecteur de métal peut dépolluer entre 30 et 50 mètres carrés par jour. Avec un chien en plus, il peut déminer une surface de trois à cinq fois plus grande. Au niveau international, HI a lancé en 1992, avec 5 autres ONG, la campagne pour l'interdiction des mines antipersonnel. Cette campagne a conduit une série d'actions pour mobiliser l'opinion publique et faire pression auprès des décideurs institutionnels et gouvernementaux afin qu'ils résolvent la crise humanitaire causées par les mines antipersonnel. Grâce au dynamisme des ONG et à l'engagement de certains gouvernements, dont celui du Canada, cette campagne a abouti, en un temps exceptionnellement court, à l'établissement, fin 1997, de la convention d'Ottawa qui interdit la fabrication, le stockage, l'utilisation, l'exportation des mines antipersonnel et prévoit une assistance aux pays minés. Dominique Deschamps Tel : 06 76 08 55 01