La notion de « Workaholisme » renvoie à une forme d’addiction comportementale liée au travail (INRS). Elle a été mise en avant pour la première fois par Oates en 1968. Ce dernier crée ce néologisme à partir des mots « work » pour le travail et « alcoholism » pour l’alcoolisme et compare ainsi ce rapport pathologique entre une personne et son travail à l’alcoolodépendance. C’est un incontrôlable besoin de travailler sans cesse, excessivement et compulsivement (Schaufeli, W., Taris, T. W., & Bakker, A. B., 2006) pouvant constituer un danger pour la santé de l’individu, son bonheur et bien-être personnel, ses relations interpersonnelles et sociales (Oates, 1971). Le workaholisme se caractérise donc par une présence abusive ou une recherche frénétique de la performance ou de la productivité. Le workaholic considère son travail comme le centre de son univers et en est capable de sacrifier sommeil, nourriture, famille, amis, et loisirs. C’est une obsession qui peut affecter sa santé physique et mentale.
3. introduction
Le travail est une chose bonne en soi
v Le respect de ses collègues
v L’approbation de ses supérieurs
v Les récompenses matérielles de son
labeur
4. Mais…
Quand le sujet se dévoue entièrement au
travail sans attendre des conséquences
positives tangibles.
Il exclut toute tout autre investissement
ou toute autre activité.
Sa relation au travail relève du
pathologique
5. } Workaholisme= un modèle de
surinvestissement professionnel:
v Difficile à repérer, du fait de l’imperceptible
démarcation entre les comportements ambitieux
légitimes orientés vers la réussite et le succès et les
comportements dysfonctionnels d’hyperimplication.
v Difficile à traiter de façon prévisible du fait des
connotations positives et d la valorisation sociale du
travail.
6. } L’objectif de cet exposé est de tenter une analyse
compréhensive de ce phénomène énigmatique qu’est le
Workaholisme.
7. Qu’est ce que le Workaholisme?
Workaholisme terme mentionné par la 1ère fois par « Wayne
Oates ».
Work=
travail
Alcoholisme=
( alcoolisme)
conduite addictive: « le patient perd la liberté de
s’arrêter de travailler comme le malade alcoolique
qui perd la liberté de boire » .
8. Définition
} Workaholisme est une relation pathologique à son travail
d’un sujet qui tend à lui consacrer toujours plus de temps
et d’énergie. Pour parler de workaholisme, le phénomène
doit être durable et persister en dépit de conséquences
négatives sur la santé ou sur la vie familiale ou sociale.
9. Pour parler de Workaholisme…
v Le travail doit être détourné de
son propre objectif
v Le workaholique se drogue
s’enivre de son travail
v Travailler devient le but ultime de
l’individu qui tend à consacrer
toujours plus de son temps et
toujours plus de son énergie à ses
taches professionnelles.
11. Comment en vient-on à être workaholique?
} KIECHEL, 1989: se réfère au plaisir immense et à un
sentiment grandiose de réalisation personnelle qui découle de
l’activité professionnelle:
ü le travailleur perd la notion du temps
ü il oublie de boire et de manger tant il est immergé dans son
travail.
le workaholique dans ce cas
décrit le travail comme
étant excitant, stimulant et
créatif.
12. } NAUGHTON, 1987:
v L’existence d’un incontrôlable besoin de travailler ,
même si peu de satisfaction en découle.
v Le surinvestissement professionnel est ancré dans
l’afflux émotionnel produit par la réception de la
récompense.
La soif de la récompense augmente jusqu’à
ce que le travail annule toutes les autres
activités.
13. Les antécédents du Workaholisme
Les sujets prédisposés à devenir Workaholiques.
Le trouble
obsessif-compulsif
Les personnalités
de type A
14. Les personnalités de type A
v Souvent représentées parmi les travailleurs suractifs.
v Selon ROSKIES (1987), le type comportemental A, se
caractérise par différentes composantes:
15. Sentiment d’urgence
v La réalisation de plus en plus
de choses en un temps record.
v La réalisation de plusieurs
choses en même temps.
v L’impatience lorsqu’elle
estime « perdre du temps »
dans des activités sociales
quotidiennes.
v Ex: faire la queue, rester assis
dans une voiture.
16. Agressivité
v La pulsion d’accomplir
leur fait et ignorer les
sentiments des autres
compétitifs.
v Les individus de type A
sont pugnaces dans leur
environnement de travail,
dans leur vie de travail, de
famille et pendant leurs
loisirs.
17. Un fort niveau d’hostilité
q Ces personnalités (de type
A) sont suspicieuses et
rancunières vis-à-vis des
autres et très irritables dans
leur environnement.
q La personnalité de type A a
un style de fonctionnement
hyperactif qui se manifeste
en toutes circonstances.
18. Le trouble obsessif-compulsif
v Ce trouble implique en effet:
q Une focalisation excessivement
restreinte des préoccupations
q Une activité interminable et ritualisée
q Un comportement de contrôle et de
vérification
q Les obsessifs-compulsifs et
workaholiques rechutent souvent
quand ils tentent de suspendre leur
comportement-problème sans un
soutien thérapeutique particulier.
19. Le fonctionnement workaholique en phase
d’état: typologies et schémas cognitifs.
v De nombreux sous types de patients workaholiques ont été
décrit. La classification de ROBINSON distingue entre:
Le workaholique de
type boulimique
Le workaholique de
type Acharné
Le workaholique de
type hyperactif
Le workaholique de
type écurien
20. Le workaholique de type boulimique
v Fonctionne selon le modèle: « de deux choses l’une, je le fais parfaitement ou pas du tout ».
v Vit des alternances cycliques entre des phases apragmatiques de temporisation et des phases intensives ou il
travaille jusqu’à l’épuisement.
v Il tarde à démarrer sa besogne, traine puis se lance à corps perdu pour accomplir son projet avant la date
limite.
21. Le workaholique de type acharné
v Sa devise: « le travail devait être fini pour hier »
v Il se nourrit du stress des « deadlines »
v Il commence des choses trop tôt plutôt qu’en retard
v Il est caractérisé par l’impulsivité
v Il ne laisse rien en attente
v Il ne dit jamais non
v Il n’établit pas des priorités
v Il ne délègue rien
22. Le workaholique de type hyperactif
v Utilise la surpression de travail comme source de motivation
v Il vit au hasard du chaos et se délecte de la précipitation interrompue des idées.
v Il lance pléthore de projets passionnants qu’il ne finisse jamais.
v Il est reconnu par ses mouvements impatients et nerveux des doigts et des jambes, chaque fois
qu’il n’est pas lui-même au cœur de l’action.
v Il affectionne les emplois et les tâches à haut risque.
23. Le workaholique de type écurien
v Il est lent, méthodique et excessivement scrupuleux
v Il a du mal à abandonner un travail
v Il est un modèle de perfectionnisme consomné
v Il a du mal à conclure ses vieilles tâches et à en entamer de nouvelles.
24. Certains workaholiques représentent de types
purs; d’autres panachent les styles, les mélangeant
ou les alternant…mais, quel que soit le style, les
difficultés générées et les problèmes posés sont
souvent bien les mêmes.
26. Stade 1: début du trouble
v Est habituellement très discret
v Le workaholique constamment
occupé…
v Il pense à tout moment à son travail
v Il est à tout moment entrain de
griffonner des notes ou d’établir des
listes de choses à faire.
v Il travaille régulièrement au delà des
heures habituelles
v Il répugne à prendre les jours de congé
auxquels il a droit.
27. Stade 2
v La vie personnelle commence à se
trouver affectée.
v Le workaholique commence à négliger
puis éviter les relations personnelles
v De brèves tentatives de
ressaisissement échouent
généralement et le patient ne parvient
as à changer ses habitudes.
28. Stade 3
v Début de détresse émotionnelle,
voire de traumatisme
v L’augmentation des heures de
travail interfère. douloureusement
avec l’équilibre personnel et
familial, ainsi qu’avec les exigences
de la tâche.
v Souffre d’un niveau élevé de stress,
et déclare plus fréquemment des
problèmes de santé.
29. Stade tardif
v S’accompagne d’un retentissement
somatique
v Le workaholique peut développer:
} Des céphalées d’évolution chronique, des
lombalgie.
} Des troubles dépressifs
} Les ulcères gastroduodénaux ou
d’hypertension artérielle
} Des pathologies cardiologiques
coronariennes.
} L’infarctus de myocarde, quand il se
produit, vient de rompre de manière brutale
le rythme effréné du workaholique
30. Comment le dépister et comment l’affirmer?
} De sérieuses listes de critères
diagnostiques du troubles ont été
proposés.
} The Work Addiction Risk Test
(WART). Les questions suivantes
réapparaissent dans la plupart des
questionnaires:
o Vous êtes actif, compétitif
o vous ne vous détendez pas en vacances
o les loisirs et le sommeil vous
paraissent être des pertes de temps
o vous ne vous détendez pas en vacances
o …..
31. v Les workaholiques ne cherchent de l’aide que tardivement,
lorsque:
Ø Un événement imprévu se produit (licenciement, changement de
poste,…)
Ø Quand leurs rôles professionnels se modifient de manière
substantielle.
Ø Quand les complications surgissent
Le vrai workaholique se déclare rarement de
lui-même, sinon à un stade ou les
complications ont déjà abouti à des
conséquences conjugales, familiales, sociales,
graves, ou des décompensations médicales
ou psychologiques lourdes.
32. Le dépistage et la prise en charge
v Aider l’intéressé à prendre conscience du problème
v Aider le sujet à accepter le soutien de sa famille, de ses amis et
de ses collaborateurs.
v Faire recours a des méthodes cognitivo-comportementales,
afin de:
Ø Permettre au patient de modifier sa perception personnelle face à
son travail et à son environnement.
Ø Permettre une restructuration cognitive centrée sur le travail, son
rôle, sa place dans l’équilibre personnel, sur ce que l’on peut
attendre d’un changement.
Ø Renforcer des comportements adéquats, qui seront une alternative
aux comportements de travail excessif.
33. v Apprendre à se relaxer, exercer régulièrement des activités de
loisir.
v Se préoccuper de ses besoins personnels.
Adapter des stratégies d’intervention aux différents
sous-types de workaholiques.
Type acharné:
Ø Proposer des
programmes axés sur
l’augmentation des
activités non
professionnelles, afin
d’équilibrer la balance
vitale.
Ø Adopter des
techniques de gestion du
stress pour éliminer ou
réduire l’anxiété
professionnelle.
Type boulimique:
Ø Il faut l’aider à
s’impliquer dans des
activités professionnelles
qui prennent pour lui un
vrai sens plutôt que de
se centrer sur des
valeurs telles que le
salaire ou le prestige.
34. } Le traitement du workaholique est une prise en
charge difficile, il nécessite un suivi
prolongé…les rechutes sont fréquentes, elles
peuvent se faire à bas bruit.
37. Références
} Naughton, T. J. (1987). A Conceptual View of Workaholism and Implications for Career Counselling and
Research. The Career Development Quarterly, 35 (3), pp. 180-187.
} Robinson, B. E. (1999). The Work Addiction Risk Test: Development of a Tentative Measure of
Workaholism. Perceptual and Motor Skills, 88 (1), pp. 199-210.
} Oates, W. E. (1968). On Being a Workaholic: A Serious Jest. Pastoral Psychology, 19 (8), pp. 16-20.
} Roskies, E. (1987). Stress management for the healthy type A: Theory and practice. New York: Guilford
Press.
} Kiechel, W. (1989). The workaholic generation. Fortune (10) 50-62.