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Retour & Réintégration
                                                                                      NUMERO          03-décembre             2007



Contenu                              «Le feedback des partenaires est important »
Le feedback des partenaires est
important                            La collaboration de la cellule Retour et         De plus en plus de personnes songent à
                                     réintégration avec les organisations par-        retourner volontairement dans leur pays d’o-
Atelier de Faustine premier projet
africain                             tenaires dans les pays d’origine se dé-          rigine.
                                     roule de mieux en mieux. C’est ce qui est
Projets de réintégration pour per-   ressorti d’une visite d’une semaine de           « Beaucoup de gens hésitent encore à
sonnes en centres fermés?                                                             cause de la mauvaise situation en Ukraine.
                                     ces organisations partenaires en Belgi-
                                     que. « Ce n’est pas toujours facile mais il      Mais ils ont des difficultés aussi dans les
Question et réponse: Georgie
                                     est très important, pour les gens d’ici et       pays occidentaux. En général, les Ukrainiens
                                     de là-bas, d’en savoir plus au sujet de ces      sont assez réservés et pas très sûrs d’eux.
                                     pays. Les sources officielles ne sont pas        En plus, ils ne connaissent pas bien l’Europe
                                     toujours fiables”, selon Tigranuhi Tarak-        et sont pauvres dans leur nouveau pays. »
                                     chyan d’Arménie.

                                     Durant une semaine, onze personnes de nos
                                     organisations partenaires ont visité la Belgi-
                                     que pour s’informer de la manière dont nous
                                     travaillons et pour échanger des idées. Elles
                                     sont venues d’Arménie, de Serbie, du Mon-
                                     ténégro, d’Ukraine, des Pays-Bas, d’Allema-
                                     gne, du Portugal, du Royaume-Uni et d’Autri-
                                     che.

                                     Les visites dans les centres, notamment au
                                     Petit Château et au service social de Wette-
                                     ren, ont eu beaucoup de succès.

                                     « Nous ne savions vraiment pas comment           La même situation vaut pour l’Arménie. En
                                     les choses se déroulent ici », dit Tigranuhi     plus, beaucoup de jeunes filles se retrouvent
                                     Tarakchyan. « Cela nous aide vraiment dans       encore dans la traite des êtres humains.
                                     notre travail de savoir d’où les gens viennent   C’est la raison pour laquelle Tigranuhi Tarak-
                                     lorsqu’ils retournent dans notre pays. Mainte-   chyan a mis en place, avec la collaboration
                                     nant on réalise beaucoup mieux comment           du ministère de l’éducation, un programme
                                     cela se passe ».                                 pour sensibiliser élèves et professeurs à
                                                                                      l’école aux difficultés de l’émigration, et sur-
                                     « Il est évidemment tout aussi important de      tout, aux dangers de la traite.
                                     bien informer les gens qui pensent à émi-
                                     grer. Les conditions dans les centres sont       « Beaucoup de gens se trouvent dans une
                                     dans la plupart des cas bien meilleures que      situation sans issue et veulent absolument
                                     dans les pays d’origine mais, souvent, elles     partir à l’étranger. Mais ils ne sont pas cons-
Caritas International                ne sont pas si bonnes. Les gens qui veulent      cients des dangers. Ceci vaut aussi pour les
Cellule Retour Volontaire            venir en Belgique doivent être mieux au cou-     professeurs. C’est pourquoi nous les met-
                                     rant de ce qui les attend », dit-elle.           tons au courant de tout ce qui peut arriver, et
                                                                                      des organisations qui peuvent les aider, et-
Rue de la Charité 1210 Brussel       Un assistant au retour allemand, aurait bien     cetera », conclut Tarakchyan.
                                     parlé encore davantage avec les partenaires
Anne Dussart:        +32 2 2293604
                                     des pays où les gens retournent. « de dis-
Bart Cosyns:         +32 2 2293602
Annelieke Carlier:   +32 2 2293586   cuter mais, en ce qui me concerne, ça aurait
Thomas Jézéquel:     +32 2 2111052   pu être plus. Le programme était dense et
                                     intéressant. Le feedback des partenaires
reintegration@caritasint.be          locaux est très important pour améliorer no-
www.caritas-int.be/reintegration/    tre travail. »                                                                    Sven Massart
RETOUR         &   REINTEGRATION-NUMERO                       03-décembre             2007                     2



Atelier de Faustine premier projet Africain


Le développement des activités de la cellule retour en Afri-
que a commencé en mars 2007, avec le dossier de Faus-
tine, mère célibataire de 3 enfants. Après avoir été aban-
donnée par son mari en Belgique, elle est déboutée de sa
demande d’asile, elle choisit de rentrer au Togo dans sa
ville natale, la capitale Lomé. Par l’intermédiaire de son
assistante social au centre FEDASIL de Florennes, elle
rentre en contact avec Caritas Belgique.

Afin d’assurer son accueil et la viabilité de son projet de retour,
la cellule retour active un nouveau partenaire, rencontré lors
d’une réunion internationale à La Haye quelques semaines
auparavant lors d’une réunion du projet ERSO.

Pierre, de la Caritas Togo / OCDI Nationale prend le dossier en
main avec énergie, et parvient en quelques jours à aplanir les
obstacles : prise de contact avec la famille, et médiation pour
                                                                      nellement à plusieurs reprises chez la mère dans un quartier
préparer le terrain au retour. Les frères de Faustine s’opposant
                                                                      particulièrement défavorisé de Lomé. A son arrivée, Justine est
formellement à son retour (elle doit rester en Europe gagner de
                                                                      accueillie par Caritas Togo qui la conduit directement à l’appar-
l’argent pour faire vivre la famille), ce sont la mère et la sœur
                                                                      tement qui a été loué pour elle. Il faut savoir qu’au Togo les
de Faustine qui l’encouragent à rentrer sous réserve qu’elle ne
                                                                      propriétaires refusent de louer sans garantie un appartement à
vive pas chez elle avec ses enfants. Pierre s’est rendu person-
                                                                      une personne sans ressources : 6 mois ont donc du être payés
                                                                      à l’avance, mais le contrat signé par Caritas Togo protège au
                                                                      moins Faustine d’un abus éventuel.

                                                                      Peu après son arrivée, Faustine commence un « recyclage »
                                                                      trouvé et payé par Caritas Togo : une formation de couturière
                                                                      de trois mois lui permettant de se remettre à niveau : elle n’a
                                                                      en effet pas exercé pendant les deux années de sa procédure
                                                                      d’asile. Une partie du budget alloué par Caritas Belgique a
                                                                      permis l’achat de trois machines à coudre, et Faustine a débu-
                                                                      té son activité à domicile, supervisée par Caritas Togo qui
                                                                      continue à la conseiller dans la gestion de son petit commerce.
                                                                      Le reste du budget a permis à la famille de vivre pendant les
                                                                      premiers mois passés sans ressources.

                                                                      Dans le cas de Faustine, c’est l’insuffisance du budget de
                                                                      réintégration qui a été mis en avant par le partenaire local : les
                                                                      6 mois de garantie payés pour l’appartement ont ponctionné
                                                                      d’autant le fond de réintégration, rendant plus difficile la mise
                                                                      en place de l’activité génératrice de revenu. Avec trois dos-
                                                                      siers en attente de départ pour décembre, le Togo devrait
                                                                      devenir un de nos pays « phares » en Afrique pour 2008.

                                                                      En raison du futur départ de Pierre de la Caritas Togo, un
                                                                      autre partenaire a été identifié à Lomé par l’intermédiaire de
                                                                      « PSEAU » une ONG française travaillant sur des projets simi-
                                                                      laires et venue nous rendre visite à Bruxelles. La BCGO
                                                                      (Bureau de Conseil en Gestion et en Organisation) de Lomé
                                                                      accepte de prendre en charge nos dossiers de micro-business
                                                                      et tentera à l’avenir de connecter nos bénéficiaires aux struc-
                                                                      tures de micro-finance disponibles sur place: ce lien sera à
                                                                      l’avenir nécessaire pour permettre une réelle réintégration.



                                                                                                                      Tomas Jézéquel
RETOUR         &   REINTEGRATION-NUMERO                      03-décembre             2007                     3



Projets de réintégration pour personnes en centres fermés ?


Les personnes qui partent avec le programme REAB à                   est nécessaire de prévoir une période de préparation minimale
partir de centres fermés peuvent-elles demander de béné-             d’une semaine. La date de départ doit pouvoir être reportée si
ficier d’un projet de réintégration à leur retour ? En prin-         on a besoin de plus de temps pour bien préparer le retour.
cipe oui. En 2007, Caritas international a déjà soutenu              Actuellement, lorsque l’OE autorise un retour par le pro-
quelques personnes par un projet de réintégration au dé-             gramme REAB de l’OIM, la date de départ est la plus rappro-
part d’un centre fermé.                                              chée possible et il est pratiquement impossible de la changer
                                                                     par la suite lorsqu’une date a été fixée (« l’intéressé retournera
On peut se demander si un projet de réintégration peut se pré-
parer de manière satisfaisante dans un tel contexte. Peut-on
apporter une aide de qualité pour la « réintégration » d’une
personne enfermée pour pouvoir être expulsée dans son pays
et qui ne l’a forcément pas choisi ?

Caritas International est une des ONG qui a reçu l’autorisation
de l’Office des étrangers (OE) pour pouvoir rendre visite aux
personnes en centres fermés. L’objectif, c’est qu’une personne
externe puisse informer les personnes détenues de leurs
droits, des raisons de leur détention, des démarches effec-
tuées par l’avocat dans leur dossier, et de ce qu’elles peuvent
en attendre. L’attention se porte sur les individus et sur les
familles, pour rechercher la meilleure solution individuelle en
fonction des circonstances. Dans certains cas déterminés, les
personnes peuvent opter pour un départ par le programme
REAB de l’OIM (Organisation internationale des migrations)
avec l’autorisation de l’OE. Dans cette situation, beaucoup de
gens choisissent les avantages de ce programme, en compa-
raison avec un vol avec escorte policière. Dans la pratique, ce
n’est vraiment pas toujours simple.                                  de toutes façons »). En fonction du pays, il nous faut plus ou
                                                                     moins de temps pour effectuer les préparations pratiques né-
Par exemple une mère avec enfants a été il y a peu séparée           cessaires avec nos partenaires locaux.
de son mari. Le mari, qui n’avait pas la même nationalité que
sa femme, a été expulsé vers le pays X. Pour pouvoir au moins        Pour Caritas international, visiter la personne est d’une impor-
être aidée à son retour dans son pays d’origine, l’épouse s’est      tance cruciale, pour pouvoir lui fixer directement un rendez-
elle-même engagée dans un projet de réintégration dans le            vous et lui transmettre les informations pratiques importantes.
pays Y, à des milliers de kilomètres du pays X. Il a été deman-      Ceci est déjà possible en grande partie dès à présent mais on
dé à Caritas d’aider la famille dans leur réintégration. Pourtant,   pourrait par exemple penser à permettre à la personne de télé-
la première préoccupation de cette famille n’était pas sa            phoner aux partenaires locaux ou au service providers dans
« réintégration », mais la nécessaire recomposition de la cel-       son pays d’origine pour obtenir plus d’information. Il est néces-
lule familiale. Comment expliquer à cette femme qu’il y a bien       saire de pouvoir joindre les personnes qui retournent, certaine-
de l’argent disponible, mais uniquement pour la réintégration et     ment lorsqu’il y a un changement de dernière minute (par
qu’il ne peut pas être dépensé pour des billets d’avions,            exemple, lorsque le partenaire local nous signale qu’il arrivera
comme le prévoit maintenant la convention avec Fedasil ?             une demi-heure plus tard à l’aéroport).
Soutenir des personnes en difficultés est notre mission. Mais
tenter de résoudre des situations indignes créées en partie par      En outre, d’après les statuts du programme REAB, la volonté
les autorités elles-mêmes, ce ne est plus notre mission. Il y a      de la personne et l’absence de toute forme de contrainte est
un danger qu’à travers l’aide de cas individuels, on laisse in-      primordiale. Les personnes pour qui on prépare un dossier de
tacts des problèmes structurels.                                     réintégration devraient en principe bénéficier de cette liberté
                                                                     avant de monter dans l’avion. Enfin, il est impossible de fournir
                                                                     une aide à la réintégration à des personnes qui ne veulent pas
                                                                     rentrer.
Les centres fermés existent et il ne semble pas y avoir pour le
moment de perspective de décision politique pour les suppri-         Indépendamment des arguments humains, il n’est sans doute
mer. Dans des cas individuels, un projet de réintégration peut       pas inintéressant de savoir que les autorités britanniques ont
vraiment faire la différence pour les gens qui se trouvent dans      évalué le coût moyen d’un retour forcé à environ 11.000 livres
ces centres. Lorsque Caritas international est appelée pour          sterling ( !) par personne, comprenant le coût du personnel de
aider les gens qui partent à partir d’un centre fermé, nous de-      sécurité, des gardiens, du séjour, du transport, etc. Compte
vons en tous cas poser des conditions sans lesquelles une            tenu de cette observation, il semble insoutenable de dire que
aide à la réintégration ne peut offrir aucune perspective dura-      les propositions simples évoquées ci-dessus seraient « trop
ble.                                                                 chères ».
Tout d’abord, entendre les familles et les enfants, qui ne se
sentent jamais chez eux dans un centre fermé. Les projets de                                                              Bart Cosyns
réintégration ne doivent pas servir à rendre une expulsion for-
cée d’enfants « plus douce » ou « plus humaine ». Ensuite, il
RETOUR          &   REINTEGRATION-NUMERO                         03-décembre            2007                      4



                                                                         officielles et aux hôpitaux ne pose aucuns problèmes. Il n’y a
Question et réponse                                                      pas de cas connus de personnes refusées ou ayant éprouvé
                                                                         des difficultés en raison de leur croyance ou de leur origine.
Dans chaque newsletter, nous publions une question que
n o u s a vo n s r e ç u e , a u s u j e t d u r e t o u r e t d e l a   Pour plus d’information, on peut contacter Agit Mirzaev (+995
réintégration, et nous y répondons.                                      32 99 87 90).

« Une famille kurde de la capitale de Géorgie, Tbilissi, a reçu          3. Il y a deux ans, la femme est devenue témoin de Jéhova
en mars 2006 une décision négative définitive au sujet de sa             en Belgique. Elle se demande si ça pourrait poser pro-
demande d’asile. La famille pense maintenant retourner en                blème vis-à-vis des autorités ou de la population géorgien-
Géorgie mais pose trois questions importantes:                           nes.

                                                                         « Jusqu’en 2004, les témoins de Jéhova rencontraient de sé-
1. Le mari a subi depuis 2003 un traitement avec des                     rieuses difficultés en Géorgie. Ils étaient discriminés et la dis-
rayons pour un neurinome, une tumeur bénigne. Il suit
                                                                         crimination était soutenue par le gouvernement », raconte Be-
également un traitement pour l’hépatite C. Il se demande si
                                                                         qa Mindiashvili, un expert du Centre pour la tolérance à Tbilis-
ce traitement peut être poursuivi en Géorgie d’une ma-
                                                                         si.
nière aussi satisfaisante et financièrement accessible.
                                                                         « Mais depuis, la situation a fortement changé. Au contraire, le
Pour répondre à cette question, nous faisons appel au minis-
                                                                         gouvernement combat ouvertement toute forme de discrimina-
tère géorgien du travail, de la santé et des affaires sociales et
                                                                         tion contre les témoins de Jéhova. Les représentants des grou-
à deux firmes pharmaceutiques.
                                                                         pes les plus agressifs se trouvent en prison. Il n’y a donc plus
L’hépatite C peut être traitée en Géorgie mais le traitement est         de menace de la part des autorités
très cher. Il vaut mieux que le patient aille d’abord à l’hôpital
                                                                         « Mais l’attitude de la population n’a pas changé », poursuit
des maladies infectieuses à Tbilissi pour vérifier de quel type
                                                                         Mindiashvili. « Et il y a aussi parfois des problèmes avec les
d’hépatite il s’agit. Là, il va recevoir une prescription. Il devra
                                                                         médias ». Le fait d’être témoin de Jéhova ne cause pas tou-
ensuite se diriger vers une firme pharmaceutique pour acheter
                                                                         jours automatiquement des problèmes. Mais leur croyance,
de l’interferon, nécessaire pour lutter contre la maladie (GEL
                                                                         même protégée, n’est pas toujours tolérée ».
500).
                                                                         Pour plus d’information, on peut se renseigner auprès du Cen-
Certaines firmes pharmaceutiques vendent l’interferon mais
                                                                         tre pour la Tolérance en Géorgie (+995 32 92 24 78).
celui-ci coûte cher et l’état ne le rembourse pas. Chez Roche
(+995 32 37 99 20), il coûte 215 euro par injection, et chez
Schering Plough (+995 32 91 47 14 of 8 93 25 97 53) le coût                                              Annelieke Carlier / Sven Massart
varie entre 128 et 212 euro par injection.

On peut trouver des informations supplémentaires sur le site
internet du ministère géorgien du travail, de la santé et des
affaires sociales : www.mohlsa.ge/programs.php

2. Leur origine kurde Jezidi leur a causé pas mal de pro-
blèmes dans le passé, comme un accès difficile aux ins-
tances officielles ou à l’hopital. Est-ce que ce sera encore
le cas à leur retour ou bien la situation s’est-elle amélio-
rée?

‘« Dans l’ensemble, la situation est sûre pour les Kurdes Jezi-
di », répond Agit Mirzaev, le responsable de l’association des
jeunes Jezidi en Géorgie. « Ils ne sont pas persécutés ou dis-
criminés. Il y a tout de même des raisons de s’inquiéter,
comme le montre un crime récent commis dans le sud du
pays. Deux Kurdes Jezidi étaient soupçonnés de meurtre sur
un agent de sécurité. Mais un témoin a prétendu par la suite
qu’il avait été forcé de désigner les deux Kurdes comme au-
teurs lors de son audition. Et lorsqu’on a demandé au témoin
de reconnaître les auteurs, on ne lui a montré que les photos
des deux Kurdes », raconte Mirzaev.

Ce genre de pratique est l’exception plutôt que la règle. Mir-
zaev confirme que la situation n’est pas dangereuse pour les
Kurdes Jezidi en Géorgie. L’accès aux instances Voor meer
informatie kan men terecht bij Agit Mirzaev (+995 32 99 87 90).

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  • 1. Retour & Réintégration NUMERO 03-décembre 2007 Contenu «Le feedback des partenaires est important » Le feedback des partenaires est important La collaboration de la cellule Retour et De plus en plus de personnes songent à réintégration avec les organisations par- retourner volontairement dans leur pays d’o- Atelier de Faustine premier projet africain tenaires dans les pays d’origine se dé- rigine. roule de mieux en mieux. C’est ce qui est Projets de réintégration pour per- ressorti d’une visite d’une semaine de « Beaucoup de gens hésitent encore à sonnes en centres fermés? cause de la mauvaise situation en Ukraine. ces organisations partenaires en Belgi- que. « Ce n’est pas toujours facile mais il Mais ils ont des difficultés aussi dans les Question et réponse: Georgie est très important, pour les gens d’ici et pays occidentaux. En général, les Ukrainiens de là-bas, d’en savoir plus au sujet de ces sont assez réservés et pas très sûrs d’eux. pays. Les sources officielles ne sont pas En plus, ils ne connaissent pas bien l’Europe toujours fiables”, selon Tigranuhi Tarak- et sont pauvres dans leur nouveau pays. » chyan d’Arménie. Durant une semaine, onze personnes de nos organisations partenaires ont visité la Belgi- que pour s’informer de la manière dont nous travaillons et pour échanger des idées. Elles sont venues d’Arménie, de Serbie, du Mon- ténégro, d’Ukraine, des Pays-Bas, d’Allema- gne, du Portugal, du Royaume-Uni et d’Autri- che. Les visites dans les centres, notamment au Petit Château et au service social de Wette- ren, ont eu beaucoup de succès. « Nous ne savions vraiment pas comment La même situation vaut pour l’Arménie. En les choses se déroulent ici », dit Tigranuhi plus, beaucoup de jeunes filles se retrouvent Tarakchyan. « Cela nous aide vraiment dans encore dans la traite des êtres humains. notre travail de savoir d’où les gens viennent C’est la raison pour laquelle Tigranuhi Tarak- lorsqu’ils retournent dans notre pays. Mainte- chyan a mis en place, avec la collaboration nant on réalise beaucoup mieux comment du ministère de l’éducation, un programme cela se passe ». pour sensibiliser élèves et professeurs à l’école aux difficultés de l’émigration, et sur- « Il est évidemment tout aussi important de tout, aux dangers de la traite. bien informer les gens qui pensent à émi- grer. Les conditions dans les centres sont « Beaucoup de gens se trouvent dans une dans la plupart des cas bien meilleures que situation sans issue et veulent absolument dans les pays d’origine mais, souvent, elles partir à l’étranger. Mais ils ne sont pas cons- Caritas International ne sont pas si bonnes. Les gens qui veulent cients des dangers. Ceci vaut aussi pour les Cellule Retour Volontaire venir en Belgique doivent être mieux au cou- professeurs. C’est pourquoi nous les met- rant de ce qui les attend », dit-elle. tons au courant de tout ce qui peut arriver, et des organisations qui peuvent les aider, et- Rue de la Charité 1210 Brussel Un assistant au retour allemand, aurait bien cetera », conclut Tarakchyan. parlé encore davantage avec les partenaires Anne Dussart: +32 2 2293604 des pays où les gens retournent. « de dis- Bart Cosyns: +32 2 2293602 Annelieke Carlier: +32 2 2293586 cuter mais, en ce qui me concerne, ça aurait Thomas Jézéquel: +32 2 2111052 pu être plus. Le programme était dense et intéressant. Le feedback des partenaires reintegration@caritasint.be locaux est très important pour améliorer no- www.caritas-int.be/reintegration/ tre travail. » Sven Massart
  • 2. RETOUR & REINTEGRATION-NUMERO 03-décembre 2007 2 Atelier de Faustine premier projet Africain Le développement des activités de la cellule retour en Afri- que a commencé en mars 2007, avec le dossier de Faus- tine, mère célibataire de 3 enfants. Après avoir été aban- donnée par son mari en Belgique, elle est déboutée de sa demande d’asile, elle choisit de rentrer au Togo dans sa ville natale, la capitale Lomé. Par l’intermédiaire de son assistante social au centre FEDASIL de Florennes, elle rentre en contact avec Caritas Belgique. Afin d’assurer son accueil et la viabilité de son projet de retour, la cellule retour active un nouveau partenaire, rencontré lors d’une réunion internationale à La Haye quelques semaines auparavant lors d’une réunion du projet ERSO. Pierre, de la Caritas Togo / OCDI Nationale prend le dossier en main avec énergie, et parvient en quelques jours à aplanir les obstacles : prise de contact avec la famille, et médiation pour nellement à plusieurs reprises chez la mère dans un quartier préparer le terrain au retour. Les frères de Faustine s’opposant particulièrement défavorisé de Lomé. A son arrivée, Justine est formellement à son retour (elle doit rester en Europe gagner de accueillie par Caritas Togo qui la conduit directement à l’appar- l’argent pour faire vivre la famille), ce sont la mère et la sœur tement qui a été loué pour elle. Il faut savoir qu’au Togo les de Faustine qui l’encouragent à rentrer sous réserve qu’elle ne propriétaires refusent de louer sans garantie un appartement à vive pas chez elle avec ses enfants. Pierre s’est rendu person- une personne sans ressources : 6 mois ont donc du être payés à l’avance, mais le contrat signé par Caritas Togo protège au moins Faustine d’un abus éventuel. Peu après son arrivée, Faustine commence un « recyclage » trouvé et payé par Caritas Togo : une formation de couturière de trois mois lui permettant de se remettre à niveau : elle n’a en effet pas exercé pendant les deux années de sa procédure d’asile. Une partie du budget alloué par Caritas Belgique a permis l’achat de trois machines à coudre, et Faustine a débu- té son activité à domicile, supervisée par Caritas Togo qui continue à la conseiller dans la gestion de son petit commerce. Le reste du budget a permis à la famille de vivre pendant les premiers mois passés sans ressources. Dans le cas de Faustine, c’est l’insuffisance du budget de réintégration qui a été mis en avant par le partenaire local : les 6 mois de garantie payés pour l’appartement ont ponctionné d’autant le fond de réintégration, rendant plus difficile la mise en place de l’activité génératrice de revenu. Avec trois dos- siers en attente de départ pour décembre, le Togo devrait devenir un de nos pays « phares » en Afrique pour 2008. En raison du futur départ de Pierre de la Caritas Togo, un autre partenaire a été identifié à Lomé par l’intermédiaire de « PSEAU » une ONG française travaillant sur des projets simi- laires et venue nous rendre visite à Bruxelles. La BCGO (Bureau de Conseil en Gestion et en Organisation) de Lomé accepte de prendre en charge nos dossiers de micro-business et tentera à l’avenir de connecter nos bénéficiaires aux struc- tures de micro-finance disponibles sur place: ce lien sera à l’avenir nécessaire pour permettre une réelle réintégration. Tomas Jézéquel
  • 3. RETOUR & REINTEGRATION-NUMERO 03-décembre 2007 3 Projets de réintégration pour personnes en centres fermés ? Les personnes qui partent avec le programme REAB à est nécessaire de prévoir une période de préparation minimale partir de centres fermés peuvent-elles demander de béné- d’une semaine. La date de départ doit pouvoir être reportée si ficier d’un projet de réintégration à leur retour ? En prin- on a besoin de plus de temps pour bien préparer le retour. cipe oui. En 2007, Caritas international a déjà soutenu Actuellement, lorsque l’OE autorise un retour par le pro- quelques personnes par un projet de réintégration au dé- gramme REAB de l’OIM, la date de départ est la plus rappro- part d’un centre fermé. chée possible et il est pratiquement impossible de la changer par la suite lorsqu’une date a été fixée (« l’intéressé retournera On peut se demander si un projet de réintégration peut se pré- parer de manière satisfaisante dans un tel contexte. Peut-on apporter une aide de qualité pour la « réintégration » d’une personne enfermée pour pouvoir être expulsée dans son pays et qui ne l’a forcément pas choisi ? Caritas International est une des ONG qui a reçu l’autorisation de l’Office des étrangers (OE) pour pouvoir rendre visite aux personnes en centres fermés. L’objectif, c’est qu’une personne externe puisse informer les personnes détenues de leurs droits, des raisons de leur détention, des démarches effec- tuées par l’avocat dans leur dossier, et de ce qu’elles peuvent en attendre. L’attention se porte sur les individus et sur les familles, pour rechercher la meilleure solution individuelle en fonction des circonstances. Dans certains cas déterminés, les personnes peuvent opter pour un départ par le programme REAB de l’OIM (Organisation internationale des migrations) avec l’autorisation de l’OE. Dans cette situation, beaucoup de gens choisissent les avantages de ce programme, en compa- raison avec un vol avec escorte policière. Dans la pratique, ce n’est vraiment pas toujours simple. de toutes façons »). En fonction du pays, il nous faut plus ou moins de temps pour effectuer les préparations pratiques né- Par exemple une mère avec enfants a été il y a peu séparée cessaires avec nos partenaires locaux. de son mari. Le mari, qui n’avait pas la même nationalité que sa femme, a été expulsé vers le pays X. Pour pouvoir au moins Pour Caritas international, visiter la personne est d’une impor- être aidée à son retour dans son pays d’origine, l’épouse s’est tance cruciale, pour pouvoir lui fixer directement un rendez- elle-même engagée dans un projet de réintégration dans le vous et lui transmettre les informations pratiques importantes. pays Y, à des milliers de kilomètres du pays X. Il a été deman- Ceci est déjà possible en grande partie dès à présent mais on dé à Caritas d’aider la famille dans leur réintégration. Pourtant, pourrait par exemple penser à permettre à la personne de télé- la première préoccupation de cette famille n’était pas sa phoner aux partenaires locaux ou au service providers dans « réintégration », mais la nécessaire recomposition de la cel- son pays d’origine pour obtenir plus d’information. Il est néces- lule familiale. Comment expliquer à cette femme qu’il y a bien saire de pouvoir joindre les personnes qui retournent, certaine- de l’argent disponible, mais uniquement pour la réintégration et ment lorsqu’il y a un changement de dernière minute (par qu’il ne peut pas être dépensé pour des billets d’avions, exemple, lorsque le partenaire local nous signale qu’il arrivera comme le prévoit maintenant la convention avec Fedasil ? une demi-heure plus tard à l’aéroport). Soutenir des personnes en difficultés est notre mission. Mais tenter de résoudre des situations indignes créées en partie par En outre, d’après les statuts du programme REAB, la volonté les autorités elles-mêmes, ce ne est plus notre mission. Il y a de la personne et l’absence de toute forme de contrainte est un danger qu’à travers l’aide de cas individuels, on laisse in- primordiale. Les personnes pour qui on prépare un dossier de tacts des problèmes structurels. réintégration devraient en principe bénéficier de cette liberté avant de monter dans l’avion. Enfin, il est impossible de fournir une aide à la réintégration à des personnes qui ne veulent pas rentrer. Les centres fermés existent et il ne semble pas y avoir pour le moment de perspective de décision politique pour les suppri- Indépendamment des arguments humains, il n’est sans doute mer. Dans des cas individuels, un projet de réintégration peut pas inintéressant de savoir que les autorités britanniques ont vraiment faire la différence pour les gens qui se trouvent dans évalué le coût moyen d’un retour forcé à environ 11.000 livres ces centres. Lorsque Caritas international est appelée pour sterling ( !) par personne, comprenant le coût du personnel de aider les gens qui partent à partir d’un centre fermé, nous de- sécurité, des gardiens, du séjour, du transport, etc. Compte vons en tous cas poser des conditions sans lesquelles une tenu de cette observation, il semble insoutenable de dire que aide à la réintégration ne peut offrir aucune perspective dura- les propositions simples évoquées ci-dessus seraient « trop ble. chères ». Tout d’abord, entendre les familles et les enfants, qui ne se sentent jamais chez eux dans un centre fermé. Les projets de Bart Cosyns réintégration ne doivent pas servir à rendre une expulsion for- cée d’enfants « plus douce » ou « plus humaine ». Ensuite, il
  • 4. RETOUR & REINTEGRATION-NUMERO 03-décembre 2007 4 officielles et aux hôpitaux ne pose aucuns problèmes. Il n’y a Question et réponse pas de cas connus de personnes refusées ou ayant éprouvé des difficultés en raison de leur croyance ou de leur origine. Dans chaque newsletter, nous publions une question que n o u s a vo n s r e ç u e , a u s u j e t d u r e t o u r e t d e l a Pour plus d’information, on peut contacter Agit Mirzaev (+995 réintégration, et nous y répondons. 32 99 87 90). « Une famille kurde de la capitale de Géorgie, Tbilissi, a reçu 3. Il y a deux ans, la femme est devenue témoin de Jéhova en mars 2006 une décision négative définitive au sujet de sa en Belgique. Elle se demande si ça pourrait poser pro- demande d’asile. La famille pense maintenant retourner en blème vis-à-vis des autorités ou de la population géorgien- Géorgie mais pose trois questions importantes: nes. « Jusqu’en 2004, les témoins de Jéhova rencontraient de sé- 1. Le mari a subi depuis 2003 un traitement avec des rieuses difficultés en Géorgie. Ils étaient discriminés et la dis- rayons pour un neurinome, une tumeur bénigne. Il suit crimination était soutenue par le gouvernement », raconte Be- également un traitement pour l’hépatite C. Il se demande si qa Mindiashvili, un expert du Centre pour la tolérance à Tbilis- ce traitement peut être poursuivi en Géorgie d’une ma- si. nière aussi satisfaisante et financièrement accessible. « Mais depuis, la situation a fortement changé. Au contraire, le Pour répondre à cette question, nous faisons appel au minis- gouvernement combat ouvertement toute forme de discrimina- tère géorgien du travail, de la santé et des affaires sociales et tion contre les témoins de Jéhova. Les représentants des grou- à deux firmes pharmaceutiques. pes les plus agressifs se trouvent en prison. Il n’y a donc plus L’hépatite C peut être traitée en Géorgie mais le traitement est de menace de la part des autorités très cher. Il vaut mieux que le patient aille d’abord à l’hôpital « Mais l’attitude de la population n’a pas changé », poursuit des maladies infectieuses à Tbilissi pour vérifier de quel type Mindiashvili. « Et il y a aussi parfois des problèmes avec les d’hépatite il s’agit. Là, il va recevoir une prescription. Il devra médias ». Le fait d’être témoin de Jéhova ne cause pas tou- ensuite se diriger vers une firme pharmaceutique pour acheter jours automatiquement des problèmes. Mais leur croyance, de l’interferon, nécessaire pour lutter contre la maladie (GEL même protégée, n’est pas toujours tolérée ». 500). Pour plus d’information, on peut se renseigner auprès du Cen- Certaines firmes pharmaceutiques vendent l’interferon mais tre pour la Tolérance en Géorgie (+995 32 92 24 78). celui-ci coûte cher et l’état ne le rembourse pas. Chez Roche (+995 32 37 99 20), il coûte 215 euro par injection, et chez Schering Plough (+995 32 91 47 14 of 8 93 25 97 53) le coût Annelieke Carlier / Sven Massart varie entre 128 et 212 euro par injection. On peut trouver des informations supplémentaires sur le site internet du ministère géorgien du travail, de la santé et des affaires sociales : www.mohlsa.ge/programs.php 2. Leur origine kurde Jezidi leur a causé pas mal de pro- blèmes dans le passé, comme un accès difficile aux ins- tances officielles ou à l’hopital. Est-ce que ce sera encore le cas à leur retour ou bien la situation s’est-elle amélio- rée? ‘« Dans l’ensemble, la situation est sûre pour les Kurdes Jezi- di », répond Agit Mirzaev, le responsable de l’association des jeunes Jezidi en Géorgie. « Ils ne sont pas persécutés ou dis- criminés. Il y a tout de même des raisons de s’inquiéter, comme le montre un crime récent commis dans le sud du pays. Deux Kurdes Jezidi étaient soupçonnés de meurtre sur un agent de sécurité. Mais un témoin a prétendu par la suite qu’il avait été forcé de désigner les deux Kurdes comme au- teurs lors de son audition. Et lorsqu’on a demandé au témoin de reconnaître les auteurs, on ne lui a montré que les photos des deux Kurdes », raconte Mirzaev. Ce genre de pratique est l’exception plutôt que la règle. Mir- zaev confirme que la situation n’est pas dangereuse pour les Kurdes Jezidi en Géorgie. L’accès aux instances Voor meer informatie kan men terecht bij Agit Mirzaev (+995 32 99 87 90).