Le paradoxe de la faim, lutter contre la malnutrition
COMMUNICATION SUR LA CROISSANCE, PAUVRETE ET REDISTRIBUTION DES REVENUS AU GABON - EXPERIENCE ET LEÇONS TIREES
1. REPUBLIQUE GABONAISEREPUBLIQUE GABONAISE
UNION-TRAVAIL-JUSTICEUNION-TRAVAIL-JUSTICE
MINISTERE DE LA PLANIFICATIONMINISTERE DE LA PLANIFICATION
ET DE LA PROGRAMMATION DU DEVELOPPEMENTET DE LA PROGRAMMATION DU DEVELOPPEMENT
25eme REUNION ORDINAIRE DU COMITE25eme REUNION ORDINAIRE DU COMITE
INTERGOUVERNEMENTAL D’EXPERTS DU BUREAU POURINTERGOUVERNEMENTAL D’EXPERTS DU BUREAU POUR
L’AFRIQUE CENTRALE DE LA CEAL’AFRIQUE CENTRALE DE LA CEA
COMMUNICATION SURCOMMUNICATION SUR
CROISSANCE, PAUVRETE ET REDISTRIBUTION DESCROISSANCE, PAUVRETE ET REDISTRIBUTION DES
REVENUS AU GABONREVENUS AU GABON
EXPERIENCE ET LEÇONS TIREESEXPERIENCE ET LEÇONS TIREES
2. Cette expérience peux se subdiviser en 4 grandesCette expérience peux se subdiviser en 4 grandes
étapes :étapes :
des indépendances (1960) jusqu’au boom pétrolier desdes indépendances (1960) jusqu’au boom pétrolier des
années 1977 ;années 1977 ;
du boom pétrolier jusqu’à la grande crise financière dedu boom pétrolier jusqu’à la grande crise financière de
1987 ;1987 ;
de la grande crise financière aux années 1997 ;de la grande crise financière aux années 1997 ;
des année 1997 à aujourd’hui.des année 1997 à aujourd’hui.
Concernant la 1ère étape, c’est à dire desConcernant la 1ère étape, c’est à dire des
indépendances (1960) jusqu’au boom pétrolier deindépendances (1960) jusqu’au boom pétrolier de
1977,1977, elle peut être considérée comme l’étape de laelle peut être considérée comme l’étape de la
triple faiblesse, c’est à dire faiblesse des taux detriple faiblesse, c’est à dire faiblesse des taux de
croissance économique, faiblesse des inégalités socialescroissance économique, faiblesse des inégalités sociales
et faiblesse du niveau de pauvreté de la population.et faiblesse du niveau de pauvreté de la population.
3. Cette période représente celle pendant laquelle l’économie gabonaiseCette période représente celle pendant laquelle l’économie gabonaise
reposait essentiellement sur 3 produits traditionnels dont l’exploitation àreposait essentiellement sur 3 produits traditionnels dont l’exploitation à
haute intensité de main d’œuvre était grande génératrice d’emplois : lehaute intensité de main d’œuvre était grande génératrice d’emplois : le
bois, le manganèse et l’agriculture.bois, le manganèse et l’agriculture.
L’accroissement du PIB d’une année à l’autre était relativement faible duL’accroissement du PIB d’une année à l’autre était relativement faible du
fait de la faible variation des niveaux de production doublée d’unefait de la faible variation des niveaux de production doublée d’une
relative constance des cours internationaux desdits produits.relative constance des cours internationaux desdits produits.
Les infrastructures, notamment de transport, étaient encore au stadeLes infrastructures, notamment de transport, étaient encore au stade
embryonnaire, la main d’œuvre faiblement qualifiée, les techniquesembryonnaire, la main d’œuvre faiblement qualifiée, les techniques
d’exploitation archaïques, et les exportations à faible valeur ajoutéed’exploitation archaïques, et les exportations à faible valeur ajoutée
puisque constituée de produits de base non transformés, toutes chosespuisque constituée de produits de base non transformés, toutes choses
qui constituaient un frein à toute possibilité d’augmentation de laqui constituaient un frein à toute possibilité d’augmentation de la
production nationale.production nationale.
L’Etat ne disposait pas de ressources importantes et le Gabon était uneL’Etat ne disposait pas de ressources importantes et le Gabon était une
sorte de grand village avec une population essentiellement rurale dontsorte de grand village avec une population essentiellement rurale dont
l’activité principale était l’agriculture, ce qui, avec le niveau relativementl’activité principale était l’agriculture, ce qui, avec le niveau relativement
bas des salaires en zones urbaines, explique l’absence de chômage etbas des salaires en zones urbaines, explique l’absence de chômage et
la relative faiblesse des inégalités sociales.la relative faiblesse des inégalités sociales.
4. L’économie moderne avec son corollaire de besoins viciés n’avaitL’économie moderne avec son corollaire de besoins viciés n’avait
pas encore véritablement atteint l’arrière-pays, et, malgré la faiblepas encore véritablement atteint l’arrière-pays, et, malgré la faible
disponibilité de certains équipements sociaux, la population arrivaitdisponibilité de certains équipements sociaux, la population arrivait
à satisfaire l’essentiel de ses besoins vitaux, d’où une relativeà satisfaire l’essentiel de ses besoins vitaux, d’où une relative
faiblesse de la pauvreté qui était essentiellement non monétairefaiblesse de la pauvreté qui était essentiellement non monétaire
Ainsi donc,Ainsi donc, Excellences, Mesdames et Messieurs, distinguésExcellences, Mesdames et Messieurs, distingués
invités,invités, à ce stade, le cas du Gabon fait clairement ressortir queà ce stade, le cas du Gabon fait clairement ressortir que
dans une économie faiblement monétarisée et relativementdans une économie faiblement monétarisée et relativement
cloisonnée ou la majorité de la population vit en zone rurale aveccloisonnée ou la majorité de la population vit en zone rurale avec
pour activité principale l’agriculture, activité essentiellementpour activité principale l’agriculture, activité essentiellement
informelle dont la production, bien que faisant vivre une grandeinformelle dont la production, bien que faisant vivre une grande
partie des ménages, n’est pas comptabilisée, la croissance n’influepartie des ménages, n’est pas comptabilisée, la croissance n’influe
pas véritablement sur le niveau de pauvreté des individus, sespas véritablement sur le niveau de pauvreté des individus, ses
effets induits restants essentiellement confinés aux grands centreseffets induits restants essentiellement confinés aux grands centres
urbains.urbains.
cette situation va se retrouver inversée à partir des annéescette situation va se retrouver inversée à partir des années
1977, avec la 2ème étape qui va du boom pétrolier à la grande1977, avec la 2ème étape qui va du boom pétrolier à la grande
crise financière de 1987.crise financière de 1987.
5. En effet, cette étape qui correspond, à quelques crisesEn effet, cette étape qui correspond, à quelques crises
conjoncturelles près, à la période du boom pétrolier du Gabon, peutconjoncturelles près, à la période du boom pétrolier du Gabon, peut
être qualifiée de phase de la prospérité du pays, avec de forts tauxêtre qualifiée de phase de la prospérité du pays, avec de forts taux
de croissance et un faible niveau de pauvreté accompagné d’unde croissance et un faible niveau de pauvreté accompagné d’un
développement des inégalités sociales.développement des inégalités sociales.
C’est la période des grandes découvertes, et de l’augmentation, nonC’est la période des grandes découvertes, et de l’augmentation, non
seulement de la production, mais également du prix du pétrole, ceseulement de la production, mais également du prix du pétrole, ce
qui s’est traduit par une explosion du budget de l’Etat.qui s’est traduit par une explosion du budget de l’Etat.
C’est également la période des grands travaux et du plein emploi, laC’est également la période des grands travaux et du plein emploi, la
nouvelle politique consistant principalement à jeter les bases d’unenouvelle politique consistant principalement à jeter les bases d’une
économie moderne avec la mise en place des infrastructures et deéconomie moderne avec la mise en place des infrastructures et de
grandes unités de production agricoles et industriellesgrandes unités de production agricoles et industrielles ..
A titre d’illustration, on peux citer pêle-mêle la mise en placeA titre d’illustration, on peux citer pêle-mêle la mise en place
d’infrastructures de transport ferroviaire, aérien et maritime, lad’infrastructures de transport ferroviaire, aérien et maritime, la
construction de barrages hydroélectriques, la construction desconstruction de barrages hydroélectriques, la construction des
lycées, universités et autres grandes écoles, l’urbanisation, lalycées, universités et autres grandes écoles, l’urbanisation, la
modernisation et l’équipement de Libreville et des huit (8) autresmodernisation et l’équipement de Libreville et des huit (8) autres
capitales provinciales, la création de grandes entreprises publiquescapitales provinciales, la création de grandes entreprises publiques
dans les principaux secteurs d’activité, le développement du secteurdans les principaux secteurs d’activité, le développement du secteur
bancaire et le relèvement des salaires des travailleurs.bancaire et le relèvement des salaires des travailleurs.
6. L’économie complètement extravertie tourne à plein régime, leL’économie complètement extravertie tourne à plein régime, le
chômage est inexistant et l’argent coule à flot. C’est la période dechômage est inexistant et l’argent coule à flot. C’est la période de
l’exode rural et de l’abandon des activités agricoles. La croissancel’exode rural et de l’abandon des activités agricoles. La croissance
est génératrice de revenu et d’emploi, notamment dans les centresest génératrice de revenu et d’emploi, notamment dans les centres
urbains. L’arrière-pays abandonné à lui même, sans voies deurbains. L’arrière-pays abandonné à lui même, sans voies de
communication praticables en toutes saisons et sans équipementscommunication praticables en toutes saisons et sans équipements
collectifs, se dépeuple et s’appauvrit. De rurale, la majorité de lacollectifs, se dépeuple et s’appauvrit. De rurale, la majorité de la
population gabonaise devient urbaine, avec des besoins sans cessepopulation gabonaise devient urbaine, avec des besoins sans cesse
croissants en matière d’habitat et de logement qui amènent l’Etat àcroissants en matière d’habitat et de logement qui amènent l’Etat à
mettre en place un certain nombre d’instruments dont la Sociétémettre en place un certain nombre d’instruments dont la Société
Nationale Immobilière pour le logement social, le Fonds National deNationale Immobilière pour le logement social, le Fonds National de
l’Habitat et le Crédit Foncier du Gabon.l’Habitat et le Crédit Foncier du Gabon.
Parallèlement, est mis en place un système de protection socialeParallèlement, est mis en place un système de protection sociale
avec la construction de grands hôpitaux, notamment à Librevilleavec la construction de grands hôpitaux, notamment à Libreville
capitale administrative du pays, Port-Gentil et Franceville bassinscapitale administrative du pays, Port-Gentil et Franceville bassins
miniers, villes abritant plus des 2/3 de la population, et la création deminiers, villes abritant plus des 2/3 de la population, et la création de
la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et de la Caisse Nationalela Caisse Nationale de Sécurité Sociale et de la Caisse Nationale
de Garantie Sociale.de Garantie Sociale.
7. C’est la période de l’Etat providence tirant les revenus du secteurC’est la période de l’Etat providence tirant les revenus du secteur
pétrolier pour le redistribuer par le biais des grands travaux, de lapétrolier pour le redistribuer par le biais des grands travaux, de la
revalorisation des salaires et de la protection sociale. C’est la croissancerevalorisation des salaires et de la protection sociale. C’est la croissance
facteur de promotion du bien être et de réduction de la pauvreté enfacteur de promotion du bien être et de réduction de la pauvreté en
zones urbaines.zones urbaines.
Cette dynamique va brutalement être stoppée à partir de l’année 1987Cette dynamique va brutalement être stoppée à partir de l’année 1987
marquant le début de la première grande crise financière du Gabon,marquant le début de la première grande crise financière du Gabon,
crise qui va être aggravée par la dévaluation et qui perdurera pendantcrise qui va être aggravée par la dévaluation et qui perdurera pendant
toute la 3ème étape de l’expérience et des leçons tirées par mon pays entoute la 3ème étape de l’expérience et des leçons tirées par mon pays en
matière de croissance, pauvreté et redistribution des revenus. Cettematière de croissance, pauvreté et redistribution des revenus. Cette
étape peut être considérée comme l’étape du faible taux de croissance,étape peut être considérée comme l’étape du faible taux de croissance,
de la diète financière et de l’aggravation de la pauvreté.de la diète financière et de l’aggravation de la pauvreté.
C’est la période de la chute des cours du pétrole, de la baisse brutaleC’est la période de la chute des cours du pétrole, de la baisse brutale
des recettes de l’Etat, du renchérissement des prix des produits importésdes recettes de l’Etat, du renchérissement des prix des produits importés
et du doublement de la dette publique avec la dévaluation, et deet du doublement de la dette publique avec la dévaluation, et de
l’incapacité de l’Etat à honorer ses engagements.l’incapacité de l’Etat à honorer ses engagements.
Le secteur pétrolier toujours aussi cloisonné n’a pas eu les effetsLe secteur pétrolier toujours aussi cloisonné n’a pas eu les effets
d’entraînement escomptés sur le reste de l’économie pour asseoir uned’entraînement escomptés sur le reste de l’économie pour asseoir une
croissance durable, le poids du secteur hors pétrole demeurant faiblecroissance durable, le poids du secteur hors pétrole demeurant faible
dans la production nationale.dans la production nationale.
8. Le budget de l’Etat baisse de plus de la moitié, et le remboursement deLe budget de l’Etat baisse de plus de la moitié, et le remboursement de
la dette contractée pour l’essentiel pendant la « période des vachesla dette contractée pour l’essentiel pendant la « période des vaches
grasses » devient le premier poste de dépense dudit budget, loin devantgrasses » devient le premier poste de dépense dudit budget, loin devant
les dépenses d’investissement public qui sont ramenées à leur portionles dépenses d’investissement public qui sont ramenées à leur portion
congrue, passant de plus de 400 milliards de FCFA par an à moins decongrue, passant de plus de 400 milliards de FCFA par an à moins de
150 milliards. C’est la période de l’ajustement structurel correspondant à150 milliards. C’est la période de l’ajustement structurel correspondant à
l’effondrement du communisme et du tout Etat, au bénéfice dul’effondrement du communisme et du tout Etat, au bénéfice du
libéralisme triomphant avec comme crédo « l’Etat minimum » .libéralisme triomphant avec comme crédo « l’Etat minimum » .
C’est la fin des grands travaux doublée du désengagement de l’Etat desC’est la fin des grands travaux doublée du désengagement de l’Etat des
secteurs productifs.secteurs productifs.
On assiste à :On assiste à :
un coup de frein donné à la mise en place d’infrastructures de baseun coup de frein donné à la mise en place d’infrastructures de base
nouvelles et à la déliquescence de l’existant, y compris dans lesnouvelles et à la déliquescence de l’existant, y compris dans les
secteurs vitaux que sont le transport, la santé et l’éducation ;secteurs vitaux que sont le transport, la santé et l’éducation ;
une impossibilité de développer des activités productives nouvelles etune impossibilité de développer des activités productives nouvelles et
de substitution au pétrole du fait de l’absence d’investissements privésde substitution au pétrole du fait de l’absence d’investissements privés
et de l’obligation faite à l’Etat de se désengager du secteur productif ;et de l’obligation faite à l’Etat de se désengager du secteur productif ;
une incapacité de l’Etat à remplir ses obligation en matière de protectionune incapacité de l’Etat à remplir ses obligation en matière de protection
sociale ;sociale ;
la privatisation laborieuse des entreprises publiques ;la privatisation laborieuse des entreprises publiques ;
9. la baisse du revenu des agents de l’Etat, une importante baisse dula baisse du revenu des agents de l’Etat, une importante baisse du
pouvoir d’achat des ménages et le développement du chômage.pouvoir d’achat des ménages et le développement du chômage.
De nombreux gabonais découvrent alors, avec stupeur et effroi, lesDe nombreux gabonais découvrent alors, avec stupeur et effroi, les
affres de la de la pauvreté.affres de la de la pauvreté.
Cette découverte, et les nombreuses manifestations de rue qui s’en sontCette découverte, et les nombreuses manifestations de rue qui s’en sont
suivies, notamment en 1990, font prendre conscience aux autorités de lasuivies, notamment en 1990, font prendre conscience aux autorités de la
nécessité de changer le fusil d’épaule, et d’élaborer une nouvellenécessité de changer le fusil d’épaule, et d’élaborer une nouvelle
politique plus en phase avec les exigences du moment.politique plus en phase avec les exigences du moment.
Cest le début de la 4ème phase qui va s’inscrire dans un contexteCest le début de la 4ème phase qui va s’inscrire dans un contexte
international où le libéralisme est en train d’être remodelé, avec lainternational où le libéralisme est en train d’être remodelé, avec la
nécessaire prise en compte de la « lutte contre la pauvreté » et denécessaire prise en compte de la « lutte contre la pauvreté » et de
l’impératif d’un « développement durable » pour les économies du tiers-l’impératif d’un « développement durable » pour les économies du tiers-
monde .monde .
Une nouvelle démarche planificatrice intégrant des outils de long, moyenUne nouvelle démarche planificatrice intégrant des outils de long, moyen
et court terme est initiée avec respectivement :et court terme est initiée avec respectivement :
La réflexion stratégique à long terme communément appelée « GabonLa réflexion stratégique à long terme communément appelée « Gabon
2025 » réalisée en 1996, et qui donne une vision du devenir possible et2025 » réalisée en 1996, et qui donne une vision du devenir possible et
souhaitable à très long terme du Gabon ;souhaitable à très long terme du Gabon ;
La Loi d’Orientation du Développement Economique et Social (LODES)La Loi d’Orientation du Développement Economique et Social (LODES)
qui trace le cheminement pour atteindre le scénario choisi par la réflexionqui trace le cheminement pour atteindre le scénario choisi par la réflexion
prospective au moyen d’une succession d’étapes à moyen terme,prospective au moyen d’une succession d’étapes à moyen terme,
horizon 7 ans ;horizon 7 ans ;
10. Le Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de laLe Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la
Pauvreté (DSCRP) adopté par le Gouvernement en janvier 2006,Pauvreté (DSCRP) adopté par le Gouvernement en janvier 2006,
et qui fixe, sur une période triennale, les programmes deet qui fixe, sur une période triennale, les programmes de
croissance et de lutte contre la pauvreté conformes aux axescroissance et de lutte contre la pauvreté conformes aux axes
stratégiques définis dans la LODES. Ce DSCRP se veut l’échelonstratégiques définis dans la LODES. Ce DSCRP se veut l’échelon
opérationnel des politiques économiques, financières et socialesopérationnel des politiques économiques, financières et sociales
du Gabon, et le cadre principal de référence des interventions dedu Gabon, et le cadre principal de référence des interventions de
tous les partenaires au développement.tous les partenaires au développement.
La stratégie relative à cette nouvelle démarche a pour objectif premierLa stratégie relative à cette nouvelle démarche a pour objectif premier
de mettre en place des programmes et des réformes structurellesde mettre en place des programmes et des réformes structurelles
visant à créer la richesse et l’emploi, par le développement devisant à créer la richesse et l’emploi, par le développement de
secteurs d’activité alternatifs au secteur pétrolier pour soutenir lasecteurs d’activité alternatifs au secteur pétrolier pour soutenir la
croissance de l’économie. Le développement de ces secteurscroissance de l’économie. Le développement de ces secteurs
d’activité qui ne peut se faire que grâce à la conjugaison des effortsd’activité qui ne peut se faire que grâce à la conjugaison des efforts
des secteurs public et privé, nécessite la mise en place de conditionsdes secteurs public et privé, nécessite la mise en place de conditions
et d’un environnement favorable, à savoir :et d’un environnement favorable, à savoir :
Un système éducatif et de formation performant et adapté auxUn système éducatif et de formation performant et adapté aux
besoins desdits secteurs ;besoins desdits secteurs ;
Des infrastructures et une offre de services adéquates, notammentDes infrastructures et une offre de services adéquates, notamment
dans les domaines du transport, de l’énergie et desdans les domaines du transport, de l’énergie et des
télécommunications ;télécommunications ;
11. Un système sanitaire efficient, notamment enUn système sanitaire efficient, notamment en
matière de lutte contre le Paludisme et le Sida,matière de lutte contre le Paludisme et le Sida,
premières causes de mortalité dans notrepremières causes de mortalité dans notre
pays ;pays ;
Une administration et un système judiciaireUne administration et un système judiciaire
transparents et efficaces.transparents et efficaces.
La stratégie vise ensuite à réduire la pauvretéLa stratégie vise ensuite à réduire la pauvreté
par la mise en place d’une véritable politiquepar la mise en place d’une véritable politique
de redistribution des fruits de la croissance,de redistribution des fruits de la croissance,
avec des programmes visant à amélioreravec des programmes visant à améliorer
l’accessibilité des services sociaux de basel’accessibilité des services sociaux de base
aux populations, notamment dans lesaux populations, notamment dans les
domaines de l’eau, de l’habitat, du logement,domaines de l’eau, de l’habitat, du logement,
de l’éducation de base et des soins de santéde l’éducation de base et des soins de santé
primaire.primaire.
12. Sur la base de ces orientations, la stratégie est assise surSur la base de ces orientations, la stratégie est assise sur
quatre piliers fondamentaux :quatre piliers fondamentaux :
Pilier 1 : Promotion d’une croissance forte, soutenue etPilier 1 : Promotion d’une croissance forte, soutenue et
bénéfique aux pauvres;bénéfique aux pauvres;
Pilier 2 : Amélioration des infrastructures;Pilier 2 : Amélioration des infrastructures;
Pilier 3 : Amélioration de l’accès des populations auxPilier 3 : Amélioration de l’accès des populations aux
services essentiels;services essentiels;
Pilier 4 : Amélioration de la gouvernance.Pilier 4 : Amélioration de la gouvernance.
13. Il s’agit donc désormais, non seulement de promouvoir une croissance forteIl s’agit donc désormais, non seulement de promouvoir une croissance forte
et soutenue reposant sur les atouts naturels du Gabon, notamment dans leset soutenue reposant sur les atouts naturels du Gabon, notamment dans les
domaines de ldomaines de la forêt et de l’environnement, des mines et des hydrocarbures,a forêt et de l’environnement, des mines et des hydrocarbures,
du tourisme, de l’agriculture et de la pêche,du tourisme, de l’agriculture et de la pêche, mais également de veiller à cemais également de veiller à ce
que cette croissance contribue à réduire la pauvreté.que cette croissance contribue à réduire la pauvreté.
Cette nouvelle préoccupation est prise en compte dans les nouveauxCette nouvelle préoccupation est prise en compte dans les nouveaux
programmes avec le Fonds Monétaire International, et les priorités définiesprogrammes avec le Fonds Monétaire International, et les priorités définies
par la nouvelle stratégie concentrent dorénavant la quasi-totalité despar la nouvelle stratégie concentrent dorénavant la quasi-totalité des
interventions de tous les partenaires au développement, toutes choses qui seinterventions de tous les partenaires au développement, toutes choses qui se
traduisent par l’amélioration progressive du niveau de l’investissement public,traduisent par l’amélioration progressive du niveau de l’investissement public,
avec reprise des grands travaux, notamment dans le domaine desavec reprise des grands travaux, notamment dans le domaine des
infrastructures de transport, et l’accent de plus en plus grand mis sur lainfrastructures de transport, et l’accent de plus en plus grand mis sur la
nécessaire diversification de l’économie ainsi que sur les secteurs sociaux.nécessaire diversification de l’économie ainsi que sur les secteurs sociaux.
Les programmes ainsi annoncés, sans être exhaustifs, couvrent les zonesLes programmes ainsi annoncés, sans être exhaustifs, couvrent les zones
rurales et urbaines, et vont du bitumage et de l’entretien du réseau routier, àrurales et urbaines, et vont du bitumage et de l’entretien du réseau routier, à
l’extension du chemin de fer, en passant par l’amélioration de la gestion dul’extension du chemin de fer, en passant par l’amélioration de la gestion du
secteur forestier, la mise en exploitation du gisement de fer de Belinga, lasecteur forestier, la mise en exploitation du gisement de fer de Belinga, la
construction de nouvelles universités et de nouvelles structures sanitaires, etconstruction de nouvelles universités et de nouvelles structures sanitaires, et
la mise en place de l’assurance-maladiela mise en place de l’assurance-maladie..
14. Par ailleurs, toute stratégie supposant que soient prises en comptePar ailleurs, toute stratégie supposant que soient prises en compte
les conditions minimales de sa réalisation, c’est à juste titre queles conditions minimales de sa réalisation, c’est à juste titre que
l’amélioration de la gouvernance, y compris l’environnement desl’amélioration de la gouvernance, y compris l’environnement des
affaires, constitue le quatrième pilier du Document de Stratégie deaffaires, constitue le quatrième pilier du Document de Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté.Croissance et de Réduction de la Pauvreté.
Ce processus d’amélioration de la gouvernance, enclenché depuisCe processus d’amélioration de la gouvernance, enclenché depuis
quelques années, notamment dans son volet économique avec lequelques années, notamment dans son volet économique avec le
rétablissement des équilibres macroéconomiques, se poursuitrétablissement des équilibres macroéconomiques, se poursuit
aujourd’hui avec l’élaboration en cours d’un cadre de dépenses àaujourd’hui avec l’élaboration en cours d’un cadre de dépenses à
moyen-terme devant permettre d’améliorer la programmation desmoyen-terme devant permettre d’améliorer la programmation des
dépenses de l’Etat.dépenses de l’Etat.
La croissance, avec laquelle le Gabon a renoué depuis peu,La croissance, avec laquelle le Gabon a renoué depuis peu,
redevient à visage humain car, facteur de réduction de la pauvreté,redevient à visage humain car, facteur de réduction de la pauvreté,
mais cette fois-ci, sans exclusive, à la différence de l’étape du boommais cette fois-ci, sans exclusive, à la différence de l’étape du boom
pétrolier qui avait vu les zones rurales abandonnées à elles-mêmes.pétrolier qui avait vu les zones rurales abandonnées à elles-mêmes.
Excellences, Mesdames et Messieurs, distingués invités,Excellences, Mesdames et Messieurs, distingués invités, voilàvoilà
ce qu’il en est de l’expérience gabonaise en matière de croissance,ce qu’il en est de l’expérience gabonaise en matière de croissance,
pauvreté et redistribution des revenus que j’ai eu l’insigne honneurpauvreté et redistribution des revenus que j’ai eu l’insigne honneur
de vous présenter ce matin.de vous présenter ce matin.