Petit déjeuner du 20/11 MDM en mode Cloud Saphelec & Monaco Telecom
MSBH : Développer un Hub technos & business à Monaco
1. Trois repreneurs
pour Mia
POITOU-CHARENTES — Le
tribunal de commerce de Niort
examine aujourd’hui 3 offres
pour la reprise du fabricant de
voitures électriques Mia Electric
(200 employés) : un consortium
monté par le Français Georges
Dao avec la firme coréenne
Kokam ; le fournisseur de batte-
ries E4V ; 4H Holding déjà
investi dans Lumeneo.
AlainJocard/AFP
en
direct
LaPrincipautédeMonaco,eldorado
del’emploipourlesAlpes-Maritimes
PACA
Christiane Navas
— Correspondante à Nice
Des trains bondés, des axes routiers
saturés. Pour rejoindre Monaco en
début de journée, il faut se lever tôt,
très tôt, pour être à l’heure. Les tou-
ristes, toujours aussi fascinés par le
célèbreRocher,n’ysontpourrien.Ce
sont les Français du département
voisin,lesAlpes-Maritimes,quigalè-
rentpourallerchaquejourtravailler
en Principauté. Ils sont plus de
30.000 à s’y rendre, plutôt satisfaits
d’avoir trouvé un emploi qui leur
assureunesolidecouverturesociale
et un salaire net supérieur à celui
qu’ilspourraienttouchersurlaCôte
d’Azur. Une Principauté où les char-
ges salariales sont inférieures de
10pointsparrapportàlaFrance.
Face à une économie azuréenne
q u i t o u r n e a u r a l e n t i ave c
85.374 demandeurs d’emploi recen-
sés dans les Alpes-Maritimes, fin
février (+ 7 % sur douze mois),
Monacoprésenteunsoldepositifde
1.270 emplois en 2013 (+2,7 % par
rapportà2012).Pasdedéficitbudgé-
taire. Pas de dette publique. La Prin-
cipautépeutcontinueràinvestir.Elle
n’apaséchappéàlacrise ;en2009et
2010lesdépensesontétésupérieures
auxrecettes,maislefondsderéserve
souverain a permis de faire face.
Depuis 2011, tout est rentré dans
l’ordre.
La Principauté a besoin de la
main-d’œuvre hexagonale. Les
citoyens monégasques ne sont que
8.675 sur une population totale de
36.980 personnes incluant des rési-
dents étrangers, souvent fortunés.
Les actifs, recensés par l’Institut
monégasque de la statistique, fin
2013, ne comptaient pas moins de
50.792 personnes, dont 46.600 pour
lesecteurprivé.Moinsde15 %d’entre
eux habitent Monaco. Les trois
quarts viennent des Alpes-Mariti-
mes, dont un quart seulement des
communes limitrophes, Roquebru-
ne-Cap-Martin, Capd’Ail, Beausoleil
et La Turbie, où la pression foncière
et le coût du mètre carré limitent de
plus en plus les possibilités de loge-
ment. D’où la saturation des axes de
communication.
Un accord a été signé pour déve-
lopper le télétravail. Selon Stéphane
Valeri, conseiller de gouvernement
pour les Affaires sociales, de 7.000 à
10.000 emplois, créés ou transfor-
més, pourraient être concernés à
l’horizon2016.Monaco,quiamisen
place un conseil stratégique pour
l’attractivité, multiplie les campa-
gnespourattirersursonterritoirede
2kilomètrescarrésentrepreneurset
investisseurs. Le prince Albert II
vient de relancer le projet d’exten-
sion en mer, suspendu lors de la
crise.Etl’îlotPasteur,quiaccueillera
de nouveaux aménagements sur les
« délaissés SNCF » offre un potentiel
dedéveloppementauxentreprises.
Une économie en mutation
Face au manque de place, malgré
uneprimepourcompenserlacherté
des loyers, l’industrie rencontre à
Monacocommepartoutailleurs,des
problèmes de compétitivité qui se
traduisent par des plans sociaux.
Après Théramex et Mecaplast en
2012, l’équipementier BorgWarner,
quivientd’annoncerlafermeturede
sonusineàl’horizon2015,vasuppri-
mer 153 emplois. Si l’emploi indus-
triel est orienté à la baisse (–2 % en
2013 sur un total de 3.104 emplois),
d’autres secteurs comme la banque
ou la construction recrutent.
« Monaco présente un tissu économi-
que très diversifié, cela permet de
mieux absorber les chocs », explique
JeanCastellini.Développerlesactivi-
tés tertiaires à forte valeur ajoutée,
moins gourmandes en mètres car-
rés,devientuneprioritéavecdesinci-
tationsàl’innovation,dontundispo-
sitif voisin de celui du crédit impôt
recherche français. « Monaco
2029 », le Livre blanc sur le modèle
de développement à suivre, cible,
entreautres,lesécotechnologiesetle
numérique.Deuxsecteursenpointe
à Sophia Antipolis et pour l’Eco-Val-
lée. Un argument supplémentaire
pourMonacoenfaveurd’unecoopé-
ration territoriale plus poussée avec
sesvoisinsdelaCôted’Azur. n
l La Principauté, sortie plus rapidement de la crise que ses voisins français et italien, continue à créer des emplois.
l Venus des Alpes-Maritimes, où le taux de chômage dépasse les 10 %, plus de 30.000 salariés y travaillent chaque jour.
Le Grand Prix automobile de
Monaco,version4G,c’estêtredans
les gradins mais regarder en
même temps les images en direct
sursontéléphone,fairedesphotos
et les envoyer aux amis. Une occa-
sion pour les opérateurs de tester
lacapacitéduréseau.« Notreobjec-
tif est de développer un “hub” tech-
nologique et business autour
du numérique », explique Yannick
Quentel, de Monaco Telecom, le
président du Monaco-Sophia
Business Hub (MSBH), la nouvelle
association qui fédère déjà une
quarantaine d’entreprises de la
technopole de la Côte d’Azur et de
la Principauté. Les services et
infrastructures 4G sont au cœur
du projet. La Principauté a déjà
déployé son réseau 4G et Monaco
Telecom,quiaétéreprisparXavier
Niel, patron de Free, a par ailleurs
récemment signé un accord avec
Orange pour assurer la continuité
de ce réseau au-delà du territoire
monégasque. La stratégie est de
faire de la Principauté un « labora-
toire grandeur nature pour les nou-
veaux services numériques 4G »,
confirme Martin Péronnet, direc-
teur général de Monaco Telecom.
L’opérateur est partie prenante
danslaplate-formeexpérimentale
Com4Innov,lancéedepuisunanà
Sophia Antipolis par le pôle de
compétitivité SCS (Solutions com-
municantes sécurisées) pour tes-
ter les nouveaux services et appli-
cationsmobileshautdébit.
Gemalto, autre partie prenante
deCom4Innov,adéjàprispieddans
la Principauté via l’acquisition, fin
2011, de MCTEL, une PME spéciali-
sée dans les solutions innovantes
pour opérateurs télécoms mobiles,
danslaquellelasociétéd’investisse-
ment de l’Etat monégasque, la
SACDE,avaitinvesti.Nvidia,société
américainespécialiséedanslespro-
cesseurs graphiques utilisés dans
les jeux vidéo et l’e-santé, via son
laboratoire de R&D sur Sophia-
Antipolis (130 personnes), travaille
avec la Principauté sur un projet
d’outilse-learning.
L’institut Eurecom, école d’ingé-
nieurs de la technopole, a accueilli
Monaco Telecom au sein du GEIE
qui fédère ses partenaires indus-
triels, un partenariat qui s’est
concrétisé par l’ouverture dans la
Principauté d’un laboratoire sur la
sécurité numérique et qui a voca-
tionàdeveniruncentred’expertise
international.
Déficit d’image
Enfin, dans la compétition pour
décrocherunelabellisationMétro-
pole French Tech, dans le cadre de
l’appel à projets sur les quartiers
numériques lancé par le ministère
duRedressementproductif,laCôte
d’Azur compte jouer la synergie
avec Monaco. « Elargir notre éco-
système à la Principauté pourrait
nous permettre de bénéficier de
l’ouverture à l’international de
Monaco »,résumeFabriceMoizan,
vice-président mobile communi-
cations de Nvidia, car la techno-
pole,malgrélarichessedesontissu
d’entreprises, souffre d’un déficit
d’imageàl’international.Lesadhé-
rentsduMSBHontrejointlecollec-
tif des entreprises French Riviera
Tech, qui se mobilise pour donner
du contenu à cette candidature.
Près de 400 signatures ont déjà été
enregistrées.
Avec ce projet fédérateur, pour
la première fois Sophia-Antipolis,
Nice, Cannes et Grasse font cause
commune, une opportunité pour
la Principauté dans le déploie-
mentdesastratégieMonaco2029,
qui vise à réinventer le modèle
économique monégasque. n
MonacoetSophia-Antipolis :
synergiesautourdunumérique
Les entreprises de
la technopole et de la
Principauté travaillent
ensemble pour développer
les nouveaux réseaux haut
débit et du numérique.
Fruits : BVL s’allie
à Blue Whale
PAYS DE LA LOIRE — Le groupe
coopératif angevin BVL et son
homologue Blue Whale, basé
dans le Sud-Ouest, ont annoncé
leur rapprochement, qui sera
effectif le 1er
juillet. BVL commer-
cialise des fruits, essentiellement
des pommes, pour cinq organi-
sations de producteurs du Val
de Loire. Blue Whale, basé au
MIN de Montauban, distribue les
fruits de six organisations de
producteurs. La nouvelle entité
représentera 230.000 tonnes de
fruits vendus, un chiffre d’affai-
res de 200 millions d’euros et
300 fruiticulteurs. L’objectif est
de « constituer un acteur français
de premier ordre ». Sur le plan
juridique, ce sont les coopérati-
ves représentées par BVL qui
entrent au capital de Blue Whale
SAS, société commerciale repré-
sentant la coopérative Union des
Vergers de Blue Whale.
Une SBM peut en cacher une autre.
Sur le podium des plus gros
employeursprivésdelaPrincipauté,
deux groupes peuvent revendiquer
lemêmeacronymepourdesactivités
qui n’ont aucun point commun. Sin-
gle Buoy Moorings (SBM Offshore),
spécialiste des systèmes flottants de
production et de stockage d’hydro-
carbures, développe des activités
d’ingénierie. Installé depuis 1998 en
Principauté, où il a démarré avec
290 personnes, le groupe hollandais
emploie 1.230 personnes, dont
900ingénieurs.Ilareprislesanciens
locaux de l’unité de production de
Sofamo-Biotherm, fermée par
L'Oréalen2011,unbâtimentsur7éta-
ges.Etunexempledelareconversion
debâtimentsindustrielsquicaracté-
rise la zone de Fontvieille et que le
gouvernement monégasque sou-
haitedévelopper.
150 ans en 2013
L’autreSBM,c’estlaSociétédesBains
de Mer, la plus connue, qui s’impose
parmi les principaux employeurs à
Monaco, dans le secteur héberge-
mentetrestauration,dontlenombre
d’emplois a progressé de 5,4 % en
2013. Premier hôtelier de la Princi-
pauté, la SBM emploie 2.919 salariés
(horsstagiaires,apprentisouextras),
dont 1.942 de nationalité française,
des effectifs orientés à la hausse avec
la reprise de l’exploitation du Méri-
dienBeachPlaza.Legroupe,quiafêté
ses 150 ans en 2013, n’est pas à l’abri
des mouvements sociaux. Inquiets
face à la perspective de la fermeture
partielle de l’hôtel de Paris pour un
important chantier (250 millions
d’euros) de rénovation, le personnel
de l’établissement a déclenché en
début d’année un mouvement de
grèvequiadurédeuxsemaines. n
Deux des plus gros em-
ployeurs privés portent
l’acronyme SBM, l’un
pour l’ingénierie l’autre
pour l’hébergement
et la restauration.
DeuxSBMen
poleposition
98 %DE COUVERTURE
DU TERRITOIRE
Monaco Telecom, l’opérateur
historique de la Principauté,
a 31.000 abonnés dans
le mobile, 34.000 dans le fixe,
16.000 dans l’Internet
et 12.000 pour la télévision.
« La Principauté
a besoin de la
main-d’œuvre
française. Nous
avons des intérêts
complémentaires. »
JEAN CASTELLINI
Conseiller du gouvernement
monégasque pour les Finances
et l’Economie
La finance
principal
employeur
Oubliéeslacrisefinancière
etlachasseauxparadis
fiscaux,laplacemonégas-
quearenouéaveclacrois-
sance,+6,7 %(titreset
dépôts)en2013,selonles
chiffrespubliésparl’Amaf
(Associationmonégasque
desactivitésfinancières).
Celaprofitebiensûràl’em-
ploi,orientéàlahausse
(+1,4 %en2013).Lesecteur
restel’undesprincipaux
employeursdelaprincipau-
té ;ilfaittravailler3.465per-
sonnes,dont2.456Français.
Les trois quarts des 50.792 actifs de Monaco viennent des Alpes-Maritimes. Ceux qui ont trouvé un emploi dans la Principauté sont
satisfaits de bénéficier de salaires supérieurs à ceux qu’ils pourraient toucher sur la Côte d’Azur. Photo Charly Gallo/Centre de presse de Monaco
24// Mercredi 7 et jeudi 8 mai 2014 Les Echos
PME
®IONS